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Autobiogre d'A.M. 75. Précédé de Hervé et suivi de Mê

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Littérature française (poches)

Autobiogre d'A.M. 75. Précédé de Hervé et suivi de Mê

"L'Autre, nous y voilà, non à lui introduits il faudrait donc le prendre, sans cesse (ré-création), tout en lui attiré (refus du gouffre, vertige) à sa surface, qui se dépose sur mon cerveau, autre rideau du bal, voile qu'on écarte, l'Autre est tenture, est voilure, Femme, âme, HAM (Autobiogre), l'Autre est non-être, moins général moins vague que soi : je La veux, Elle est Etre, qui est cette Annie B que précéda (sans l'informer ?, décuplement et non duplication) la microannie de Gabès, découverte par H-L des années après, voire décennies, je la perçois complète l'annie petite, l'enfant, mais non l'a-b de Saint-Hilaire, dont m'apparut la haute apparition fugace, série discontinue d'intervalles brefs. Je répéterai jusqu'à plus soi(f) : j'AiMe. Si je parle, Elle trAMée (hymne, hymen, u u v), à toute mon oeuvre, c'est de l'Etre (de l'Autre) que je traître. A-M se détache du fond, qui est au fond du tableau, qui est le cadre du tableau, qui n'est pas le tableau. Dans la BANDE, A-M a un statut privilégié ; toutefois, il ne s'agira jamais que d'une ouvre d'art, parce que je suis un artiste et que les artistes ne font que des ouvres d'art (parfois dédiées à Gertrude Stein, dont l'influence fut nulle sur moi). Nos caractères sont différents, et nos sexes. Je n'ai pas cherché à réduire tes traits. Je les ai peints".

10/2013

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Critique littéraire

Bibliothèque. Tome 1, Codices 1-83, Edition bilingue français-grec ancien

Lettre à Tarasius 1 Théodore, 2 Adrien, 3 Nonnosos, 4 Théodore d'Antioche, 5 Sophronios, 6-7 Grégoire de Nysse, 8 Origène, 9-13 Eusèbe, 14 Apollinaire, 15-20 Synodes, 21 Philopon, 22 Théodose, 23 Conon, 24 Sur Philopon, 25 Jean Chrysostome, 26 Synésius, 27 Eusèbe, 28 Socrate de Constantinople, 29 Evagre, 30 Sozomène, 31 Théodoret de Cyr, 32 Athanase, 33 Justus, 34 Africanus, 35 Philippe, 36 Livre du Chrétien, 37 Sur la politique, 38 Théodore, 39 Eusèbe, 40 Philostorge, 41 Jean d'Egée, 42 Basile, 43 Philopon, 44 Philostrate, 45 Andronicianus, 46 Théodoret de Cyr, 47-48 Josèphe, 49 Cyrille, 50 Nicias, 51 Hésychius, 52 Synode de Sidè, 53-54 Synode contre Pélage et Céleste, 55 Philopon, 56 Théodoret, 57 Appien, 58 Arrien, 59 Synode du chêne, 60 Hérodote, 61 Eschine, 62 Praxagoras, 63 Procope, 64 Théophane, 65 Théophylacte, 66 Nicéphore, 67 Serge, 68 Céphalion, 69 Hésychius, 70 Diodore, 71 Dion Cassius, 72 Ctésias, 73 Héliodore, 74 Thémistius, Lesbonax, 75 Philopon, 76 Josèphe, 77 Eunape, 78 Malchus, 79 Candidus, 80 Olympiodore, 81 Théodore, 82 Dexippe, 83 Denys d'Halicarnasse

01/1959

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Poésie

Art poétique précédé de Paroi et suivi de Le Chant

Si peu de mots pour un poème. Si peu pour dire pleinement le refus ou l'accord, l'évidence ou le secret. Guillevic sait capter et transmettre. Tout signe venu des êtres et des choses, il en fait un éclair, une force d'éveil de la réalité. Pour lui, les mots sont les messagers lapidaires du monde. Ils surgissent du souffle des pierres, du frémissement des arbres, de l'effroi des bêtes abandonnées et du combat incessant des hommes. Guillevic sait d'un seul mot accueillir le poème. Il est du côté des bourgeons qui rêvent aux fleurs sans trop s'émouvoir des fruits. Ici le poète questionne et se divertit, vagabonde et joue des tours. Il ne confie pas de recettes d'écriture et ses rares conseils sont d'amicales chausse-trapes : Regarde au verso des mots, /Démêle cet écheveau... Dans toute son oeuvre, Guillevic a observé l'instant de l'émergence, le moment où la parole se donne. Ce qui fait surgir le poème, il l'a transcrit, signalé et maintenu explicitement dans l'alliage constitutif du chant. Par là, tous ses recueils apparaissent comme un immense art poétique célébrant la présence au monde et la joie de créer : son art d'écrire est un art de vivre, et réciproquement.

03/2001

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Philosophie

De la tyrannie. Précédé de Hiéron et suivi de Tyrannie et sagesse

Pour Strauss, tout ce qui succède aux Classiques n'est que décadence et confusion. En particulier, les problèmes fondamentaux n'ont été correctement posés que par les Grecs. C'est chez eux que nous devons les retrouver si nous voulons les résoudre d'une façon satisfaisante, en théorie comme en pratique. Dans le présent volume, Strauss nous fait voir les solutions politiques " classiques " en interprétant un opuscule méconnu d'un " classique " mal compris : Hiéron ou de la Tyrannie, de Xénophon. Kojève, dans un essai critique, Tyrannie et Sagesse, prend la défense des quelque deux mille ans d'histoire qui ont suivi le Hiéron. Cette tâche se révèle plus difficile qu'on ne pourrait le penser. Du moins, dans une Mise au Point, Strauss croit pouvoir maintenir toutes ses positions " classiques " en mentionnant à la fin le problème philosophique qui sert de base à la discussion. Ainsi le présent ouvrage constitue une pièce à verser au dossier de la vieille Querelle des Anciens et des Modernes.

07/2012

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Littérature étrangère

Sens unique. Précédé de Enfance berlinoise, et suivi de Paysages urbains

Depuis la parution en 1971, aux Lettres Nouvelles, de deux recueils rassemblant, sous les titres de Mythe et violence et Poésie et révolution, quelques-uns des textes majeurs de Walter Benjamin, l'intérêt des lecteurs pour cet ami d'Adorno, partie prenante au puissant courant intellectuel et philosophique qui fut contemporain de la République de Weimar, n'a cessé de croître, en France comme à l'étranger. On se souvient que, juif exilé à Paris en 1933, Benjamin avait traduit Baudelaire et Proust en allemand et leur avait consacré des études qui font aujourd'hui encore autorité. On se rappelle aussi qu'interné par le gouvernement Daladier en 1939 et refusant ensuite de partir aux Etats-Unis comme on l'en pressait, il fut acculé au suicide en tentant de passer, en 1940, la frontière des Pyrénées. Dans ce nouveau recueil ont été rassemblés trois textes : "Enfance berlinoise", évocations et souvenirs d'enfance et de jeunesse parus dans les journaux entre 1933 et 1935 ; "Sens unique", où Ernst Bloch voyait un "exemple de pensée surréaliste" ; enfin "Paysages urbains", textes descriptifs et sociologiques sur quelques grandes villes. Si le Benjamin philosophe n'est pas absent de ces pages, on y prend mieux la mesure du Benjamin écrivain, ami de Kafka et de Brecht, de Georges Bataille dans son exil parisien, et nourri de culture française dans ce qu'elle avait encore d'universel. Un écrivain qui ne s'est jamais confié plus intimement, mais sans narcissisme, avec cette distance qu'il savait prendre à l'égard de lui-même, sujet et objet d'une Histoire qui va son cours, vers quel avenir ? Un écrivain, pour nous, aujourd'hui, d'une obsédante présence.

08/2013

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Philosophie

De la Providence. Suivi de Lettres à Lucilius (lettres 71 à 74)

"Malgré des couleurs toutes prêtes, aucun artiste ne parviendra à obtenir une ressemblance, s'il n'a point fixé l'objet qu'il veut peindre. Notre faute est donc de délibérer sans cesse sur les détails de la vie, jamais sur son ensemble. Il faut connaître la cible, quand on veut lancer une flèche ; ensuite on pourra de la main diriger et régler le trait". Des enseignements précieux pour cultiver son bonheur et sa liberté intérieure.

04/2017

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Poésie

Le Mouvement perpétuel. (précédé de) Feu de joie. (et suivi de) Écritures automatiques

"La belle insolence, l'insolence des poètes, la douloureuse fierté qui est la leur, c'est aussi leur courage : ils croient toujours, comme le croyait Breton en 1926, que chacun d'eux "a été choisi et désigné à lui-même entre mille pour formuler ce qui, de notre vivant, doit être formulé". Aujourd'hui comme en 1926, ou même comme en 1932, au moment de ce qu'on a appelé l'"affaire Aragon", les poètes ont leurs mots à dire, qu'ils disent parfois seuls, que ce soit en Tchécoslovaquie, à Cuba, aux Etats-Unis, en U. R. S. S. , où même, on a un peu trop tendance à l'oublier, - en France. En acceptant le principe de la réédition de ses deux premiers recueils de poèmes, Feu de joie et Le Mouvement perpétuel, qui correspondent à la période de la rédécouverte de Lautréamont, à l'époque de Dada et aux préparatifs du surréalisme, Aragon réactualise en fait ce que nous avons besoin, aujourd'hui plus que jamais, de réactualiser : la volonté de transformation du monde, l'exigence de refonte complète de l'entendement humain, le refus de toutes les formes de dictature et d'oppression de l'Etat, mais aussi tout ce à quoi peut faire appel ce qu'Aragon a nommé "le rire sauvage de l'existence"". Alain Jouffroy.

03/2007

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Poésie

La vallée des papillons. Précédé de Lumière ; Herbe ; Lettre en avril ; Alphabet

Danoise née en 1935 et décédée en 2009 à Copenhague, Inger Christensen a produit une oeuvre puissante. Cet ouvrage permet de mesurer l'ampleur de son inspiration et l'originalité très forte de sa manière. La poésie de Christensen adonnée à la scrutation du monde dans ses éléments les plus naturels entre le sentiment d'émerveillement constant et la conscience exacerbée de la perte et de la disparition imminente de toute chose, allie étonnamment l'obsession d'une structure précise et rigoureuse. Janine Poulsen, la traductrice, dont elle fut l'amie proche, propose en introduction une étude très informée et enthousiaste de cette oeuvre étrange et magnifique où chaque mot est tenu pour "une cellule vivante".

09/2022

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Poésie

Le parti pris des choses . Précéde de Douze petits écrits et suivi de Proêmes

L'huître L'huître, de la grosseur d'un galet moyen, est d'une apparence plus rugueuse, d'une couleur moins unie, brillamment blanchâtre. C'est un monde opiniâtrement clos. Pourtant on peut l'ouvrir : il faut alors la tenir au creux d'un torchon, se servir d'un couteau ébréché et peu franc, s'y reprendre à plusieurs fois. Les doigts curieux s'y coupent, s'y cassent les ongles : c'est un travail grossier. Les coups qu'on lui porte marquent son enveloppe de ronds blancs, d'une sorte de halos. A l'intérieur l'on trouve tout un monde, à boire et à manger : sous un firmament (à proprement parler) de nacre, les cieux d'en-dessus s'affaissent sur les cieux d'en-dessous, pour ne plus former qu'une mare, un sachet visqueux et verdâtre, qui flue et reflue à l'odeur et à la vue, frangé d'une dentelle noirâtre sur les bords. Parfois très rare une formule perle à leur gosier de nacre, d'où l'on trouve aussitôt à s'orner.

03/2007

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Poésie

Souspente. Précédé de La fonction du portier et suivi de Un conte

Le présent livre reproduit pour la première fois en édition courante Souspente, recueil de poèmes d'Antoine Tudal publié en édition de luxe en 1945 par l'éditeur Robert-J. Godet, avec une préface de Pierre Reverdy et une lithographie originale de Georges Braque. Le recueil est ici suivi d"Un conte" d'Anne de Staël (qui fut témoin des années d'enfance du poète) ; de deux poèmes inédits et de deux lettres, de Georges Braque et de Pierre Reverdy, adressées à Antoine Tudal. Il est précédé d'une note bibliographique d'Etienne-Alain Hubert. "Quant au poète dont il va être exclusivement question dans les pages qui suivent, c'est un vieillard de treize ans qui s'éveille. L'incomparable charme de cet âge est que tout y apparaît à la fois merveilleux et réel. D'autant plus réel que merveilleux, d'autant plus merveilleux que réel. Mais cet enfant, chargé de dons qui le placent tellement au-dessus du niveau de son âge est, assez extraordinairement pour moi, entré au monde par une porte cassée. C'est ce qui m'a tout d'abord surpris et même assez vivement intrigué". Pierre Reverdy, "La fonction du portier" préface à Souspente, 1945.

11/2019

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Poésie

Fêtes galantes précédé de Les amies et suivi de La bonne chanson

En 1867, le jeune Verlaine s'octroie un dérivatif frivole : composer une plaquette. Les Amies, qui contient six sonnets consacrés aux amours saphiques et paraîtra clandestinement. Ces quelques pièces, il est tentant de les opposer aux Fêtes galantes, parues quinze mois plus tard ; mais ce serait oublier combien, dans ce recueil qui emprunte son cadre à un XVIIIe siècle de parodie, couve aussi le désir charnel. Un recueil passéiste ? Un livre bien plutôt où le tour de force du poète est d'évoquer avec justesse les malaises de la jeunesse à la fin du Second Empire, dans un décor d'insouciante et paradoxale légèreté. " Ils n'ont pas l'air de croire à leur bonheur ", dit un vers des Fêtes galantes. Mais Verlaine croit au sien lorsqu'il adresse jour après jour à sa future épouse les vingt et une pièces de la Bonne Chanson. Ingénus et sincères, ces poèmes d'amour chaste tranchent sans doute sur le reste de l'œuvre, mais le même savoir-faire s'y retrouve : celui disait Banville, d'un " artiste toujours aussi savant mais devenu heureux ".

02/2000

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Philosophie

Discours politiques précédé de Ma vie et suivi de De l'écriture par essais

Les Discours politiques (1752-1760) comportent 16 essais, composés sur le ton de la conversation, qui traitent le plus souvent d'économie. Mais - et le plaidoyer sur lequel ils s'ouvrent en avertit le lecteur - ils mettent en œuvre "la pensée profonde" (celle qui s'occupe de "sujets généraux"), non "la pensée superficielle" qui délibère dans les affaires particulières. Car c'est en philosophe que Hume aborde l'économie, opposant son naturalisme sceptique à toute entreprise métaphysique - théologique, téléologique ou contractualiste - qui viserait à endiguer le développement illimité de l'activité (industry), la passion moderne. Le lecteur peut découvrir dans le récit de la vie de Hume par lui-même (publié ici en ouverture) que ces discours firent connaître leur auteur à l'Europe de son temps et qu'ils constituent le seul de ses ouvrages ayant rencontré le succès dès sa parution - une révélation qui rend plus étonnant encore l'oubli de cette œuvre fondamentale par le public français depuis 1888, date de sa dernière traduction française, fautive et lacunaire comme les précédentes. Nous écartons, bien entendu, le choix d'Essais politiques édité par R. Polin chez Vrin en 1972, fac-similé partiel d'une traduction du XVIIIème siècle qui laisse de côté la quasi-totalité des essais de 1752. La traduction que nous donnons ici d'après The Philosophical Works, édités par Green and Grose, qui reprennent l'édition posthume et autorisée de 1777, est donc nouvelle et intégrale.

11/1993

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Histoire du droit

Tarif des droits de douane et état des prohibitions à l'entrée et à la sortie. précédé et suivi d'observations

Tarif des droits de douane et état des prohibitions à l'entrée et à la sortie ; précédé et suivi d'observations... Date de l'édition originale : 1803 Le présent ouvrage s'inscrit dans une politique de conservation patrimoniale des ouvrages de la littérature Française mise en place avec la BNF. HACHETTE LIVRE et la BNF proposent ainsi un catalogue de titres indisponibles, la BNF ayant numérisé ces oeuvres et HACHETTE LIVRE les imprimant à la demande. Certains de ces ouvrages reflètent des courants de pensée caractéristiques de leur époque, mais qui seraient aujourd'hui jugés condamnables. Ils n'en appartiennent pas moins à l'histoire des idées en France et sont susceptibles de présenter un intérêt scientifique ou historique. Le sens de notre démarche éditoriale consiste ainsi à permettre l'accès à ces oeuvres sans pour autant que nous en cautionnions en aucune façon le contenu.

03/2021

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Pléiades

Contre Sainte-Beuve précédé de Pastiches et mélanges et suivi de Essais et articles

"L'oeuvre de Sainte-Beuve n'est pas une oeuvre profonde. La fameuse méthode, qui en fait, selon Taine, selon M. Paul Bourget et tant d'autres, le maître inégalable de la critique au XIXE, cette méthode qui consiste à ne pas séparer l'homme et l'oeuvre, à considérer qu'il n'est pas indifférent pour juger l'auteur d'un livre, si ce livre n'est pas "un traité de géométrie pure" , d'avoir d'abord répondu aux questions qui paraissent le plus étrangères à son oeuvre (comment se comportait-il...), à s'entourer de tous les renseignements possibles sur un écrivain, à collationner ses correspondances, à interroger les hommes qui l'ont connu, en causant avec eux s'ils vivent encore, en lisant ce qu'ils ont pu écrire sur lui s'ils sont morts, cette méthode méconnaît ce qu'une fréquentation un peu profonde avec nous-même nous apprend : qu'un livre est le produit d'un autre moi que celui que nous manifestons dans nos habitudes, dans la société, dans nos vices. Ce moi-là, si nous voulons essayer de le comprendre, c'est au fond de nous-même, en essayant de le recréer en nous, que nous pouvons y parvenir". Marcel Proust.

01/1971

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Poésie

La parole qui me porte précédé de Lacunes et de Table rase et suivi de Paroles d'assaut

Paul Valet, de son vrai nom Georges Schwartz, né à Moscou en 1903 et mort à Vitry-sur-Seine en 1987, poète mais aussi pianiste, peintre et médecin (il fut un des pionniers de l'homéopathie) est un de ces grands singuliers libres de toute allégeance dont le parcours et l'oeuvre sont marqués par l'insoumission et la révolte contre toutes les oppressions. Grand résistant, chef de réseau les armes à la main comme Char, il voit tous les siens disparaître à Auschwitz . Il vivra après la guerre hors des cénacles littéraires , médecin des pauvres à Vitry , publiant treize recueils de son vivant , principalement chez GLM et au Mercure de France, nouant des relations privilégiées avec Eluard, Prévert, Char, Michaux ou Cioran. "Ses vers sont d'un déchaîné, ses propos d'un sage", dit de lui Cioran évoquant par ailleurs son "lyrisme frénétique". D'une langue drue, jaculatoire ou concentrée dans des aphorismes incisifs, sa poésie sans concession mais qui fuit le nihilisme ou le dépit illustre parfaitement ce courage d'exister que Sophie Nauleau, qui préface notre volume, a choisi pour thème du Printemps des poètes 2020. Nous avons souhaité rassembler quatre de ses recueils majeurs sous le titre La parole qui me porte et autres poèmes : s'il avait décidé en effet de s'appeler Valet, c'est que cet insoumis se voulait "valet de la parole" et d'elle seule.

02/2020

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Littérature étrangère

Les poèmes solaires. Précédé de Le poète en voie d'extinction, et suivi de Baleine grise

Yves Bonnefoy dit d'Homero Aridjis : "On l'entend souvent attester, et précisément avec rien que quelques substantifs ou adjectifs, de la présence forte dans sa vie du soleil, de la pierre, du vent, des vergers, des fleuves. [... ] Dans nombre de ses poèmes les mots sont simples comme des pierres, la perception du jaune, du rouge, du bleu du ciel, de la pluie sur Contepec, lieu natal, a envahi la pensée, et le corps se retrouve alors au premier plan de l'esprit comme chez ces Indiens du Mexique auxquels d'ailleurs Homero ressemble. [... ] Mais on peut lire Aridjis d'une toute autre façon. Car c'est tout aussi fréquemment que sa pensée se porte dans des lieux cette fois urbains où on rencontre des spectres, où des vivants ne restent plus que des ombres, où les morts sont, là, en revanche, retrouvés souvent par les voies du rêve. . ".

03/2009

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BD tout public

Hergé. Le passager du XXe siècle. Suivi d'un résumé commenté de chacun des ouvrages d'Hergé

Ce siècle avait sept ans, il courrait à toute vitesse, les Européens croyaient en l'éternité de leur emprise sur le monde. Le progrès ne faisait pas peur, il était le moteur et l'avenir s'annonçait radieux pour les triomphateurs de cet ordre nouveau dominé par les enfants du vieux continent, quand un certain George Remi fit ses premiers pas dans ce monde qui lui appartenait, lui le fils d'un royaume de Belgique puissant et orgueilleux. De manière instinctive, cet homme éternellement jeune mais doté d'une sagesse naturelle va accompagner son époque, assister aux deux tentatives de suicide d'un continent qui ne s'aimait pas et donner naissance à un fils universel, Tintin. D'autres enfants seront engendrés et auront en commun une volonté morale indéfectible et bénéficieront du même trait efficace. Enfant de la vitesse et du progrès, Hergé, créateur hors-norme, composera une oeuvre riche et accessible. Indissociable du XXe siècle, la bande dessinée culte d'Hergé est un panorama qui permet de contempler cinquante ans d'Histoire, de mutations et de "révolutions". Bien des systèmes ont disparu, de fausses gloires ont retrouvé la poussière de l'oubli, des bandes dessinées sont introuvables mais l'auteur venu de Bruxelles reste permanent. Souvent critiqué, souvent incompris mais jamais mis de côté. On peut le haïr, le critiquer sévèrement pour certains penchants bien coupables mais on ne peut l'ignorer. Passer à côté d'Hergé, c'est jeter un voile rempli d'ignorance sur cet âge des extrêmes que décrit Eric Hobsbawn. Deux grandes parties sont ménagées dans cet ouvrage, dans la première, on approfondit sur treize chapitres les grandes thématiques liées à l'univers d'Hergé comme le scoutisme, le rapport à l'Autre, l'analyse des forces du mal, la science en mutation, l'humour, l'amitié, le sexe, l'architecture et l'histoire des arts. La seconde partie correspond à une traversée de l'ensemble des albums composés parle maître bruxellois, car sous l'ombre de Tintin, nous trouvons d'autres personnages attachants ayant leur mot à dire dans le projet pédagogique de l'artiste : Quick, Flupke, la famille Legrand.

10/2017

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Poésie

Champs de Castille. (précédé de) Solitudes, galeries et autres poèmes. (et suivi des) Poésies de la guerre

«Il est des voix que la distance avive, arrache, dirait-on, aux mille échos momentanés du jour, pour nous les rendre plus poignantes, austères et comme énigmatiques dans le silence neuf où elles surgissent. L'ouvre poétique d'Antonio Machado, accessible enfin au lecteur de langue française, participe de ce destin tout à la fois superbe et redoutable. Longtemps connue ici par bribes, et presque par raccroc, en relation avec la geste tragique de cette Espagne qui l'a vu naître, voici qu'elle s'offre à nous déliée, mais aussi, démunie de son contexte, dans la différence et l'écart d'une pensée, d'un idiome, d'un système de signes à bien des égards étrangers à son entreprise. Toute traduction de poésie, nous le savons, n'est au mieux que translation hasardeuse, équivalence hypothétique entre un monde à jamais clos sur son questionnement et les figures, trop affirmées toujours, dont il s'illustre ailleurs. La parole de Machado, tenacement inscrite en une terre, obscurément nourrie de ses passions et de ses dieux, pouvait-elle aborder sans peine à d'autres rives ? Je crois que le premier mérite de la version qui nous requiert aujourd'hui est d'avoir tenté, sans théâtre ni distorsions maniéristes, de maintenir une approche littérale, au plus près du souffle et du cheminement originels. La gravité, le dépouillement des meilleurs poèmes de Machado ne demandent pas tant à être reconstitués que reconnus. C'est dire que la fidélité à la lettre, périlleuse parfois, témoigne ici d'une adhésion très profonde à la poétique qui a guidé le poète, à ce désir, tant de fois prononcé par lui, d'une lecture naïve et nue.» Claude Esteban.

01/1980

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Théâtre

Le planteur. Précédé de textes de Harriet Martineau et d'Emile Souvestre et suivi de nombreux documents inédits

Ce volume réunit trois textes, de trois genres littéraires différents, qui ont à leur base la même donnée. Il s'agit d'une jeune femme dont le père, planteur en Louisiane, est mort en laissant des dettes importantes. Un jour, alors que rien – ni la couleur de sa peau, ni la vie qu'elle a menée jusque-là – ne laisse soupçonner la vérité, cette jeune personne apprend qu'elle est fille d'une esclave non affranchie et donc, d'après la loi, esclave elle-même. Elle est alors mise aux enchères avec les autres biens de son père et se voit adjugée à un planteur qui lui répugne depuis longtemps et dont elle craint le pire. Cette similarité entre les textes n'est pas le fait du hasard, ni la reprise gratuite d'une histoire dont les péripéties émouvantes sont souvent racontées par des auteurs qui entendent faire prendre l'esclavage en horreur. Bien au contraire, il existe une filiation directe entre ces textes.

10/2015

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Poésie

Ecriture ineffable. Précédé de Ruisseau des solitudes de L'Ivre Oeil et suivi de Gris de perle

A l'occasion du centenaire de la naissance d'André Pieyre de Mandiargues, la collection Poésie/Gallimard réédite en deux volumes l'intégralité de son oeuvre poétique, soit l'ensemble des textes publiés par ses soins augmenté de quelques inédits. Aux côtés des romans, récits, nouvelles, pièces de théâtre et essais qui ont fait le renom de l'auteur de La Marge et du Musée noir, la poésie occupe une place essentielle, peut-être même centrale, tant elle semble, par bien des surgissements, surprises et courts-circuits, au coeur de toute l'oeuvre, à la fois comme révélateur intime et comme enjeu formel. Pieyre de Mandiargues a confié que s'il écrivait des poèmes c'était "dans l'espoir de ressentir à nouveau la fièvre qu'il avait éprouvée à la lecture d'Agrippa d'Aubigné, des élisabéthains, des romantiques allemands, de Coleridge, de Lautréamont et des surréalistes" . Ces références, assez éclectiques, suggèrent une grande liberté quant au choix des thèmes et de leur transcription. On peut évoquer une tension, voire une contradiction, entre une inspiration qui laisse toute latitude à l'imaginaire et une écriture qui se veut précise et maîtrisée. André Pieyre de Mandiargues est un baroque qui ne répugne pas au classicisme. Ses poèmes se distinguent en cela et s'identifient aussitôt, comme si la plus chatoyante fantaisie langagière pouvait subtilement, et parfois avec perversité, se laisser entrevoir ou soupçonner sous une stricte parure. Incontestablement, l'oeuvre poétique de Pieyre de Mandiargues est à redécouvrir. Elle propose comme aucune autre dans le siècle cette conjonction des contraires qui ne brime pas la folie onirique au nom de la lucidité, qui ne submerge pas la visée âpre sous un déferlement verbal. "Bien moins que la dictée de l'inconscient, note-t-il, mais beaucoup tout de même, m'intéresse une certaine perfection du vers ou du verset, qui doit presque toujours au travail, sans doute, mais qui le rend incorrigible et pur comme le corps naturel dans sa nudité bouleversante, que l'on regarde avec amour".

01/2010

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Théâtre

Pauvre maison de nos rêves suivi de L'Herbe tendre

Pauvre maison de nos rêves : Wil et Tifann, Berlinois, sont de ces gens pour qui la maison de leurs rêves va se révéler être le tombeau de leurs illusions et de leurs serments les plus doux. L'Herbe tendre : Ma pomme discute avec Moi-même du lopin de terre nouvellement acquis. Il rêve de le transformer en jardin potager et s'y emploie intensément, délaissant toute autre activité. Mais après la possession et le régal du labeur accompli, vient le temps de l'abandon. Un journal intime en forme de pièce agricole.

04/2010

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Poésie

Poèmes à l'autre moi . Précédé de La Joie des sept couleurs et suivi de Ma morte et de La Panthère noire

Né en 1876 à Angoulême, mort à Paris en 1967, Pierre Albert-Birot, pour son honneur et son malheur au regard de la postérité, fut un précurseur. En 1916, il fonde la revue SIC (Sons, Idées, Couleurs) à laquelle collaborèrent notamment Apollinaire, Aragon, Max Jacob, Reverdy, Soupault, Tzara. Comme Dada, ce titre était une affirmation. En pleine guerre, il disait oui à l'espoir, à la vie, à la réalité transfigurée en surréalité. Les moyens de cette transfiguration étaient simples. Pierre Albert-Birot déblayait le terrain et sarclait le terreau en supprimant l'éloquence, la syntaxe, la rime, la ponctuation et les épithètes. Restait une appréhension immédiate du réel par les substantifs et de l'action par le verbe. Il est désormais possible de redécouvrir, à côté des oeuvres célébrées de ses amis Apollinaire et Cendrars, cette poésie de Pierre Albert-Birot, poésie en mouvement perpétuel, qui tourne comme les manèges, les kaléidoscopes et la roulette, chante dans son vertige le soleil, la verdure, l'amour, les songes bleus et roses, toute la féerie de l'existence. Il y a ici une alliance unique et allègre du burlesque et du fantastique, du quotidien et du merveilleux.

10/2004

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Sciences de la terre et de la

Ce que disent les champs, précédé d'une lettre de M. A. de Mun

Ce que disent les champs, par Mme la Bonne de Mackau, précédé d'une lettre de M. A. de Mun,... Date de l'édition originale : 1910 Le présent ouvrage s'inscrit dans une politique de conservation patrimoniale des ouvrages de la littérature Française mise en place avec la BNF. HACHETTE LIVRE et la BNF proposent ainsi un catalogue de titres indisponibles, la BNF ayant numérisé ces oeuvres et HACHETTE LIVRE les imprimant à la demande. Certains de ces ouvrages reflètent des courants de pensée caractéristiques de leur époque, mais qui seraient aujourd'hui jugés condamnables. Ils n'en appartiennent pas moins à l'histoire des idées en France et sont susceptibles de présenter un intérêt scientifique ou historique. Le sens de notre démarche éditoriale consiste ainsi à permettre l'accès à ces oeuvres sans pour autant que nous en cautionnions en aucune façon le contenu.

06/2020

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Poésie

L'Heure présente. Précédé de La Longue chaîne de l'ancre et suivi de Le Digamma

Ce nouveau livre d'Yves Bonnefoy en Poésie/Gallimard regroupe ses trois derniers écrits poétiques qui mêlent poèmes, proses et réflexions critiques, la poésie étant ainsi toujours escortée par la poétique qui l'explicite et la légitime. Dans La longue chaîne de l'ancre, Yves Bonnefoy explore le rapport de l'écriture en vers et de l'écriture en prose, le passage entre l'une et l'autre se découvrant dans des régions subconscientes dont le poème est l'écoute, mais nullement passive. Il s'agit en fait d'élargir les bases de la conscience. La longue chaîne de l'ancre se révélant comme celle qui arrime l'esprit humain dans les eaux profondes de l'inconscient, lieu de pensée autant que de vie. Avec L'heure présente, proses et poèmes alternent également : les proses pour remuer le sol de la conscience qu'on prend du monde, où restent vives des impressions et des intuitions que la pensée diurne réprime, les poèmes pour tenter d'employer les mots ainsi rénovés et mieux poser les problèmes de l'être, du non-être, du sens et du non-sens, comme ils assaillent notre époque, à "l'heure présente". Poèmes qui sont des questions, mais se laissent pénétrer par des fragments de réponse. Parmi eux le plus important est celui qui donne son titre à l'ensemble, l'auteur y reconnaît ses inquiétudes et ses espérances. Quant au dernier texte, Le Digamma, il s'interroge sur la disparition du digamma du sein de l'alphabet de la langue grecque, disparition qui ne fut peut-être pas ce qu'un des personnages du récit imagine : la cause de l'inadéquation ultérieure de la chose et de l'intellect dans les sociétés du monde occidental. Mais il est probable qu'elle ait retenu l'attention de l'auteur quand, adolescent, il apprit qu'elle avait eu lieu, et que cela lui faisait penser à d'autres disparitions. Par exemple, dans les réseaux des significations conceptuelles, celle du savoir de la finitude. Une sorte de mauvais pli apparaît alors entre l'existence et sa vêture verbale, une bosse sous la parole qui n'en finit pas de se déplacer sans se résorber dans des mots qui en seront à jamais fiction, en dépit des efforts de ce que notre temps a dénommé l'écriture, sans qu'il y ait là à douter, tout de même, de notre besoin de poésie.

02/2014

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Cuisine du sud-ouest

Le Cuisinier landais. Suivi de Les bons domestiques, précédé de Lettres à mon gendre et Nouvelles lettres à mon gendre

Plus qu'un simple recueil de recettes, des plus simples aux plus subtiles, Le Cuisinier landais est un hymne vibrant aux plaisirs de la table et la consécration de ce qui fait la richesse de la cuisine et de la civilisation traditionnelles des pays landais. Paru en 1893, constamment réédité depuis, il est, pour chaque nouvelle génération d'amateurs de gastronomie et de littérature, l'occasion de se plonger dans un monde de saveurs et d'odeurs infinies. On y découvre, à travers une langue précise et savoureuse, truffes et ragouts, gibiers et lamproies, rognons de veaux ou nougats de Tarbes, confitures de pastèques et autres "vins des dieux", qui sont autant d'ingrédients d'une cuisine accessible à tous jusque dans sa complexité, à quoi s'ajoutent de belles descriptions de l'outillage culinaire gascon. Comme l'oeuvre de Félix Arnaudin, cet ouvrage apparaît aujourd'hui comme le lieu de conservation de tout un monde qu'il ressuscite et rend au lecteur dans sa fraîcheur originelle. Un étonnant manuel des Bons domestiques fait suite, qui en dit long sur les rapports entre maîtres et serviteurs à la fin du XIXe siècle, et qui nous rappelle qu'il n'est pas de véritable cuisine qui ne soit aussi un manifeste de savoir vivre. En écho, le grand écrivain occitan Bernard Manciet, disparu en 2005, dans ses éblouissantes Lettres et Nouvelles lettres à mon gendre, nous fait partager quelques uns des secrets de la lande, entre pins et sables, épices et aromates.

06/2021

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Napoléon

L’âme de Napoléon. Précédé de La face de Dieu dans les ténèbres et suivi des Envois inédits

Poursuivant son évaluation de l'histoire humaine comme entrelacs de signes divins, plaçant Napoléon entre ses méditations sur Marie-Antoinette, Louis XVII, Mélanie la voyante de La Salette et Jeanne d'Arc, Bloy fait de Napoléon un éclaireur du Saint-Esprit, un essaim de signes dont toutes les décisions, bonnes et mauvaises, les paroles et les pensées relèvent d'une mission sacrée, d'un sacerdoce apocalyptique. Bloy communie avec le Grand Homme offrant son âme au destin. Ce n'est pas la "volonté" qui le gouverne ; c'est la grâce, un absolu qui le dépasse et auquel il s'abandonne tout entier, jusqu'à perdre tout ce qu'il avait conquis. Napoléon n'a rien à perdre car il ne possède rien ; c'est lui qui est possédé.

03/2021

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Littérature française

Ecrit à Carrouge. Précédé de Calendrier

Ecrit à Carrouge rassemble les chroniques désormais introuvables que Roud donna à la revue suisse Aujourd'hui où officiaient également Ramuz et Cingria. Et l'on est en droit d'imaginer que les brèves années que dura la revue (1929-1931) furent la période la plus heureuse du travail, et peut-être même de la vie de Roud, puisque c'est elle qui a vu naître l'Essai pour un paradis qui porte si bien son nom et ce Petit traité de la marche en plaine où paraît un sourire fort rare dans le reste de l'oeuvre.

01/2012

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Littérature française

D'herbe et de nuit vetu

Antoine Bellut, rédacteur dans un journal de province, est scandalisé par une série d'articles acceptés par le directeur et formant un reportage sur la mort d'un chemineau du voisinage. Nous avons d'une part les lettres de Bellut à un mystérieux personnage, sans doute le bailleur de fonds du journal, lettres écrites dans le style involontairement cocasse d'un petit journaliste provincial. L'autre partie du livre, c'est le pseudo-reportage. Le reporter essaye de reconstituer la vie et la mort du clochard, il va voir les paysans qui l'ont connu. Petit à petit, une étrange et mystérieuse figure émerge du récit : ce clochard, c'est une espèce de divinité des bois ; et le reporter, qu'on soupçonne être un charmant jeune homme, dans sa quête du disparu, finit par rencontrer la femme de sa vie. L'étrangeté, la poésie et le sortilège de ce récit sont si grands qu'ils rendent fou le malheureux Bellut, mais ils sauront certainement charmer le lecteur.

01/1955

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Poésie

Le Mariage du Ciel et de l'Enfer précédé de Le Livre de Thel et suivi de L'Evangile Eternel

Introduits par le Livre de Thel (1789), figure de la prise de conscience enfantine de la Mort, le Mariage du Ciel et de l Enfer (1793) et l'Évangile éternel (1818), réunis ici pour la première fois en seul volume, sont les deux " réécritures " blakiennes de la Torah juive et des Évangiles chrétiens. Blake l'affirme lui-même : il veut écrire une autre Bible - il va jusqu'à évoquer une " Bible de l'Enfer ". Messie négatif, transgresse-t-il la " loi " pour mieux l'affirmer ? De quel " Exil " serait-il la promesse enfin tenue ? Au-delà des " influences " et des " sens ", qu'est-ce qui motive le poète ? Blake n'est pas, comme le voulut Bataille, un poète du Mal. Il " montre " le Mal, mais c'est pour le fondre dans la Contradiction universelle, pour démontrer qu'il mène à la possibilité du Bien ! Il s'en prend vigoureusement aux " institutions ", mais sa Bible noire et son Evangile blanc sont des approches poétiques et mystiques qui dessinent les contours de la même Loi fondamentale : il y a du symbolique et ce champ est la dimension et l'espace du Père. Excellent connaisseur de la Bible et de la Kabbale - jusqu'à apprendre l'hébreu pour les lire dans le texte -, loin de vouloir brûler les Livres, il en rappelle l'évidence poétique. Le feu qui y brille est celui de la révolte intérieure, de l'aspiration à l'Absolu, l'appel sans fin à la transgression suprême et quotidienne. Alain Suied.

09/2004

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Littérature étrangère

Le Docteur Jivago. Précédé des Ecrits autobiographiques et suivi du Dossier de l'affaire Pasternak

Des trois textes de Boris Pasternak réunis ici, seuls les deux premiers - Sauf-Conduit, Hommes et positions - sont ouvertement autobiographiques. Écrits en 1930 et 1956, ils racontent les naissances et les renaissances de l'élan poétique, et suggèrent déjà les violences d'une histoire dévoyée. Mais le troisième, le grand roman, Le Docteur Jivago, dit ouvertement ce qu'ils ne disent pas jusqu'au bout : le rapport profond d'une conscience libre à une époque qui asservit. C'est, en arrière-fond de ces trois livres, la Russie soviétique qui se profile et se dresse avec la grandeur terrifiante de ses débuts et la violence médiocre et glacée des années qui suivent, celles d'un régime stalinien dont on a peur de parler : époque de purges, d'exécutions sommaires, temps du mensonge institutionnalisé. Ce qu'on ne peut décrire sans que " le cœur se serre et les cheveux se dressent sur la tête ". L'art, s'il s'allie à la mémoire et à la pensée, a-t-il le pouvoir de restaurer ce qui a été abîmé et perdu ? Pasternak l'a espéré et mis en acte, au risque de sa propre vie : " De l'immense majorité d'entre nous, on exige une duplicité constante, érigée en système. On ne peut pas, sans nuire à sa santé, manifester jour après jour le contraire de ce qu'on ressent réellement, se faire crucifier pour ce qu'on n'aime pas, se réjouir de ce qui vous apporte le malheur " (Le Docteur Jivago, XV, 7). C'est de cet espoir de rachat que parle ce livre, où l'on trouvera, comme un contrepoint brutal à la splendeur de l'écriture et à la sincérité du propos, Le Dossier de l'affaire Pasternak et, sous forme de " Vie et œuvre ", une chronique de la vie de Pasternak indissociable de l'histoire de l'Union soviétique, jusqu'à la mort de l'écrivain en 1960.

02/2005