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Alain Robbe-Grillet

Extraits

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Critique littéraire

Barthes et Robbe-Grillet. Un dialogue critique

Qu'est-ce qu'être écrivain ? Qu'est-ce qu'écrire ou vouloir écrire ? Qu'est-ce que le langage littéraire ? Quels liens unissent le roman à la théorie, la pensée critique à l'entreprise créatrice ? Quels buts la littérature se fixe-t-elle ? Qu'est-ce qui définit la modernité ? Et peut-être aussi : qu'est-ce que l'amitié ? Ces questions fondamentales, Roland Barthes et Alain Robbe-Grillet n'ont cessé, pendant près de trente ans, de se les poser, à eux-mêmes, et l'un à l'autre. C'est la passionnante trajectoire de leurs réponses qu'entend retracer cet ouvrage, suivant patiemment les sinuosités d'une exceptionnelle amitié littéraire dont l'écho nous parvient encore aujourd'hui. Ce livre nous plonge au coeur de l'effervescence intellectuelle de la seconde moitié du siècle passé, dont nous sentons encore l'irrésistible vent de liberté et qui toujours nous rappelle que la littérature, selon les mots de Roland Barthes, "donne du souffle au monde".

02/2015

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Biographies

Robbe-Grillet. L'aventure du Nouveau Roman

Il dérangea, fascina, exaspéra. Il suscita plus d'articles haineux qu'aucun de ses contemporains. Mais il sut aussi retourner les critiques les plus hostiles et cultiver l'intérêt des commentateurs les plus brillants, à commencer par Barthes, Blanchot et Foucault. Peu suspect de complaisance, Nabokov lui-même tenait La Jalousie pour "le plus beau roman d'amour depuis Proust" . Etonnamment pourtant, l'oeuvre d'Alain Robbe-Grillet est aujourd'hui moins lue et, alors que l'année 2022 marque le centenaire de sa naissance, aucun travail biographique le concernant n'est encore paru. Aussi ai-je voulu, prenant appui sur les nombreuses archives que l'écrivain a laissées, faire revivre sa figure et, avec elle, l'aventure du Nouveau Roman. Entouré d'une réputation d'austérité, le Nouveau Roman naît en un temps, à la fois proche et lointain, où les débats littéraires soulèvent de vives passions. C'est une exceptionnelle rencontre de talents, une histoire d'amitiés et de brouilles, de coups d'éclat et de zones d'ombre. J'évoquerai la longue alliance de "Robbe" avec Jérôme Lindon, son amitié avec Jean Paulhan, ses relations changeantes avec Nathalie Sarraute, Claude Simon ou Roland Barthes, ainsi que le couple hors normes qu'il a formé avec Catherine Robbe-Grillet. Je tenterai aussi de faire revivre l'enfant tourmenté, l'ouvrier du STO, l'ingénieur agronome, le ciseleur de phrases, le sentimental secret, l'éditeur audacieux, le brillant pédagogue et l'infatigable voyageur que fut Alain Robbe-Grillet. Je m'attacherai à cet homme étrange, séparé des autres par ses obsessions singulières. Un personnage infiniment plus complexe que le provocateur médiatique des dernières années. Un auteur majeur qu'il me paraît essentiel de redécouvrir. B. P.

09/2022

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Littérature française (poches)

Djinn. Un trou rouge entre les pavés disjoints

Robbe-Grillet nous revient, au meilleur de sa forme, avec une manière de conte fantastique, décoré d’un titre hugolien : Djinn. Que ce djinn-là soit une transcription phonétique du prénom féminin américain Jean, porté par une des figures majeures du récit, c’est une première malice. Elle sera suivie de beaucoup d’autres. Tout est jeu dans ce texte qui ne cesse de se dédoubler, en faisant oublier ce qu’il est pour donner l’illusion parfaite d’autre chose. Ce livre réussit à être, en même temps, une merveilleuse « histoire à dormir debout », aussi étrange qu’un conte d’Hoffmann, aussi souriante qu’une rêverie de Lewis Caroll, aussi rebondissante qu’une aventure de James Bond, et il nous apporte une excellente synthèse de l’univers romanesque de Robbe-Grillet. Tout y est. Ses décors préférés, ses objets fétiches, ses intrigues favorites d’espionnage et ses reprises maniaques des mêmes scènes sous un éclairage différent. Simon Lecoeur, à la recherche d’un emploi, tombe dans les rets d’une mystérieuse Américaine, Jean, qui le subjugue au point qu’il en devient aussitôt amoureux. Sans rien lui expliquer, elle le charge d’une mission qu’un obstacle, apparemment imprévu, la chute d’un enfant sur le pavé disjoint d’une ruelle obscure, l’empêche d’accomplir. Cet accident, parfaitement programmé au contraire, remets Simon entre les mains de deux enfants, Marie et Jean, qui le contraignent à jouer l’aveugle pour découvrir quelle organisation souterraine il sert : c’est une société de lutte contre le machinisme où l’on n’use, par ironie, que de machines et dont tous les agents, découvre-t-on à la fin du récit, après plusieurs variantes, ne sont que des robots. Je pense que Robbe-Grillet n’est jamais allé aussi loin dans ses angoisses. C’est pourquoi Djinn, avec ce titre hanté et ce fil conducteur imposé, me paraît être un de ses ouvrages les plus prenants. Jacqueline Piatier, Le Monde.

04/2013

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Littérature française

L'année dernière à Marienbad

Tout le film est l'histoire d'une persuasion : il s'agit d'une réalité que le héros crée par sa propre vision, par sa propre parole. Cela se passe dans un grand hôtel, une sorte de palace international. Un inconnu erre de salle en salle, longe d'interminables corridors. Son oeil passe d'un visage sans nom à un autre visage sans nom. Mais il revient sans cesse à celui d'une jeune femme. Et voilà qu'il lui offre un passé, un avenir et la liberté. Il lui dit qu'ils se sont rencontrés déjà, lui et elle, il y a un an, qu'ils se sont aimés, qu'il revient maintenant à ce rendez-vous fixé par elle-même, et qu'il va l'emmener avec lui. L'inconnu est-il un banal séducteur ? Est-il un fou ? Ou bien confond-il seulement deux visages ? La jeune femme, en tout cas, commence par prendre la chose comme un jeu. Mais l'homme ne rit pas. Obstiné, grave, sûr de cette histoire passée que peu à peu il dévoile, il insiste, il apporte des preuves... Et la jeune femme, peu à peu, comme à regret, cède du terrain. Puis elle prend peur. Elle se raidit. Elle ne veut pas quitter cet autre homme qui veille sur elle et qui est peut-être son mari. Mais l'histoire que l'inconnu raconte prend corps de plus en plus, irrésistiblement, elle devient de plus en plus vraie. Le présent, le passé, du reste, ont fini par se confondre, tandis que la tension croissante entre les trois protagonistes crée dans l'esprit de l'héroïne des phantasmes de tragédie : le viol, le meurtre, le suicide. Puis soudain, elle va céder... Elle a déjà cédé, en fait, depuis longtemps. Après une dernière tentative pour se dérober, elle semble accepter d'être celle que l'inconnu attend, et de s'en aller avec lui vers quelque chose, quelque chose d'innommé, quelque chose d'autre : l'amour, la poésie, la liberté... ou, peut-être, la mort... Ciné-roman, illustré de photogrammes du film réalisé par Alain Resnais (1961).

02/2002

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Littérature française

Souvenirs du triangle d'or

Après la désastreuse guerre contre l'Uruguay, la ville, menacée par les bandes d'adolescents sauvages installés dans les ruines des hôtels de luxe et des fortifications, à partir desquelles ils mettent au pillage les quartiers encore intacts, a dû être nettoyée systématiquement par l'armée. Le préfet de police a demandé qu'on épargne les plus belles des filles, qui se trouvent ainsi enfermées dans la maison de plaisir où le Docteur Morgan poursuit ses expériences criminelles sur les fantasmes féminins. Le narrateur, policier pris au piège de ses manipulations frauduleuses, a entrepris parallèlement la description de sa prison, depuis la cellule blanche jusqu'à la salle d'interrogatoire. Il se demande s'il n'est pas lui-même soumis à des essais de conditionnement et à des modifications structurelles. De multiples assassinats et supplices dénoncent en tout cas les relations sado-érotiques qu'il entretient avec le corps de son propre récit. Souvenirs du triangle d'or est paru en 1978.

09/1978

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Littérature française (poches)

La jalousie

Le narrateur de ce récit, un mari qui surveille sa femme, est au centre de l'intrigue. Il reste d'ailleurs en scène de la première phrase à la dernière, quelquefois légèrement à l'écart d'un côté ou de l'autre, mais toujours au premier plan. Souvent même il s'y trouve seul. Ce personnage n'a pas de nom, pas de visage. Il est un vide au coeur du monde, un creux au milieu des objets. Mais, comme toute ligne part de lui ou s'y termine, ce creux finit par être lui-même aussi concret, aussi solide, sinon plus. L'autre point de résistance, c'est la femme du narrateur, A..., celle dont les yeux font se détourner le regard. Elle constitue l'autre pôle de l'aimant. La jalousie est une sorte de contrevent qui permet de regarder au dehors et, pour certaines inclinaisons, du dehors vers l'intérieur ; mais, lorsque les lames sont closes, on ne voit plus rien, dans aucun sens. La jalousie est une passion pour qui rien jamais ne s'efface : chaque vision, même la plus innocente, y demeure inscrite une fois pour toutes.

03/2012

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Littérature française (poches)

Les gommes

Il s'agit d'un événement précis, concret, essentiel : la mort d'un homme. C'est un événement à caractère policier, c'est-à-dire qu'il y a un assassin, un détective, une victime. En un sens, leurs rôles sont même respectés : l'assassin tire sur la victime, le détective résout la question, la victime meurt. Mais les relations qui les lient ne sont pas aussi simples qu'une fois le dernier chapitre terminé. Car le livre est justement le récit des vingt-quatre heures qui s'écoulent entre ce coup de pistolet et cette mort, le temps que la balle a mis pour parcourir trois ou quatre mètres, vingt-quatre heures " en trop ".

03/2012

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Littérature française

La Forteresse. Scénario pour Michelangelo Antonioni

De nombreux réalisateurs ont déjà été tentés par l'organisation d'un film autour d'un personnage qui se trouve dans l'impossibilité physique de parler. Dans le cas présent, cette perte de la phonation serait sans doute liée au traumatisme violent d'un passé indicible: la folie incestueuse qui a conduit un officier supérieur au meurtre de sa propre fille... Cet ancien projet, resté vague dans ma tête, se voit tout à coup réactivé par de récentes retrouvailles avec mon vieil ami Antonioni. Comme vous savez, celui qui est, pour nous tous, un des plus grands cinéastes vivants - et pour moi le plus grand sans conteste - se trouve depuis plusieurs années atteint d'une disparition quasi totale de la parole, ainsi que d'une paralysie du côté droit qui l'empêche en outre d'écrire et cela sans que ses facultés mentales aient en rien diminué, aussi présentes dans son terrible regard que dans son soudain tendre sourire. On dirait presque, par moment, que l'acuité de sa compréhension, de sa participation à ce qu'il voit ou écoute, non seulement demeure intacte, mais s'est encore accrue sous l'effet du terrible interdit qui l'empêche de se servir du langage pour l'exprimer. L'enthousiasme que Michelangelo a manifesté, clairement, pour ma proposition d'un rôle d'acteur écrit sur mesure (et à sa mesure), mais qui serait cependant de pure fiction, me conduit à rechercher passionnément et de toute urgence (j'ai aussitôt retardé tous mes autres travaux) les moyens de tourner ce film que je suis en train d'écrire pour lui.

02/2009

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Cinéma

Scénarios en rose et noir 1966-1983

En 1978, Alain Robbe-Grillet disait vouloir éditer un jour le " livret " de tous ses films, dans le prolongement des cinéromans déjà publiés aux Editions de Minuit, L'Année dernière à Marienbad (1961), L'Immortelle (1963) et Glissements progressifs du plaisir (1974). C'est le sens de ce volume qui présente les principaux textes, pour la plupart inédits, ayant préparé et accompagné la réalisation de Trans-Europ-Express (1966), L'Homme qui ment (1968), L'Eden et après (1970), N. a pris les dés (1971),Le feu avec le feu (1975) et La Belle Captive (1983) : projets, synopsis, continuités dialoguées, cahiers de tournage, etc., tirés des archives d'Alain Robbe-Grillet déposées à l'IMEC. D'une écriture concise et efficace, ces textes, destinés d'abord aux techniciens, acteurs ou producteurs, proposent " le déroulement imaginaire [...] d'un film qui n'existe pas encore, qui demande à devenir de la matière cinématographique avec son squelette, une chair vivante, des forces motrices, une production d'énergie " (Alain Robbe-Grillet, Le Voyageur, Christian Bourgois, 2001). Ces Scénarios en rose et noir - en référence à deux compo- santes " inséparables du cinéma " pour Alain Robbe-Grillet ; l'attrait sensuel pour les " filles-fleurs de nos rêves " et l'intérêt pour "les stéréotypes des genres érotique et fantastico-policier" , constituent une somme sur son œuvre cinématographique en même temps qu'ils livrent une leçon de cinéma.

10/2005

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Littérature française

Un roman sentimental

" Le présent récit est une sorte de conte de fées pour adultes, ce qui lui permet d'outrepasser en maintes occasions les lois de la vraisemblance. Il est écrit cependant avec un grand souci de précision, qui peut ressembler au réalisme le plus méticuleux, outrepassant cette fois les lois de la bienséance. C'est d'autre chose qu'il s'agit, délibérément. Une autre bienséance et une autre vraisemblance... Malgré les tendres couleurs des chairs nues adolescentes, les contes de fées pour adultes n'ont pas leur place dans la Bibliothèque rose. A. R.-G.

10/2007

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Littérature française

Romanesques Tome 1 : Le Miroir qui revient

Ce livre d'Alain Robbe-Grillet est fort différent de tout ce qu'il a publié jusqu'ici. Sans doute parce que ce n'est pas un roman. Mais, est-ce vraiment une autobiographie ? On sait que le langage du roman n'est pas celui que l'écrivain utilise pour la communication courante. Comme c'est ici l'homme Robbe-Grillet qui parle (de lui-même romancier, de lui-même enfant, etc.), son écriture paraîtra certes moins austère, moins " difficile ", que ce à quoi il nous a habitués. Pourtant, le tissage aventureux, des fragments empruntés aux terreurs ou plaisirs érotiques du petit garçon, à la pittoresque chronique du clan familial, aux chocs causés par la guerre ou par la découverte de l'horreur nazie dans ce milieu d'extrême droite, tout cet entrelacement de petits riens, d'imagerie douce, de lacunes et d'événements trop immenses, amènera plus d'une fois le lecteur, comme malgré lui, à identifier le fonctionnement incertain de sa propre existence à celui, justement, de toute la littérature moderne.

01/1985

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Littérature française

Topologie d'une cité fantôme

Une ville perdue, qui aurait abrité sur un même territoire plusieurs civilisations successives -répétitives ou contradictoires - déposant chacune ses strates (sa topographie particulière, son histoire jalonnée de cataclysmes naturels ou de massacres, ses textes sacrés, sa panoplie d'ustensiles et de signes), donne lieu ici à une sorte de coupe verticale où les différents systèmes de traces révèlent l'espace propre de chaque âge. Mais les fragments se chevauchent, s'interpénètrent, se détruisent mutuellement... Théâtres, prisons, harems, temples et lupanars semblent cependant à l'archéologue, qui s'avance pas à pas dans ce dédale mobile à transformations soudaines, contenir (cacher ou bien au contraire, le plus souvent, mettre en scène) le même crime secret : le meurtre cérémonieux et compliqué d'une prostituée à peine nubile, dont le souvenir - ou la reproduction rituelle - laisse des taches suspectes sur les pas de l'enquêteur. Ainsi l'enfant qui se retourne reconnaît déjà - dans ses empreintes encore fraîches - les fantasmes sexuels dessinés pour lui par la société nourricière dans ses livres de classe, livres d'Art, ou d'Histoire, ou de Religion, qui tous lui racontent à leur manière sournoise, inlassablement, le même désir.

01/1976

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Littérature française

Romanesques Tome : Angélique ou l'Enchantement

Ce second volume des Romanesques de Robbe-Grillet fait, dans une certaine mesure, suite au Miroir qui revient. L'auteur y poursuit, en effet, sa recherche aventureuse à travers les souvenirs de son enfance et de son adolescence qui ont laissé des traces, transformées, briquées, récurrentes, dans l'œuvre de l'écrivain ou du cinéaste. Mais, cette fois, ce sont surtout les imaginations érotiques du petit garçon qui occupent le devant de la scène, en même temps que les réflexions de l'adulte sur le rôle joué par le sadisme et le crime sexuel dans la fantasmatique masculine. Cependant, la " jolie fille " y apparaît bientôt comme le contraire même d'une simple victime, brillant soudain de tout l'éclat d'un piège éblouissant : charme mortel de la sorcière. Ainsi la Grande Guerre quitte son visage de boue pour se dérouler à présent dans une sorte de forêt enchantée, où dragons français et uhlans prussiens sont aux prises avec des fées-fleurs aux troublants sortilèges, dont on est en droit de se demander si elles ne sont pas tout autre chose que des jeunes espionnes suscitées par l'ennemi.

01/1988

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Littérature française

Romanesques Tome 3 : Les derniers jours de Corinthe

Les derniers jours de Corinthe termine cette trilogie " romanesque " que continue la curieuse autobiographie d'Alain Robbe-Grillet. S'affirme ici l'impossibilité pour le " moi " de coïncider avec soi-même dans un tout rationnel et stable. Depuis l'erreur politique et l'éros pervers, c'est décidément dans l'errance que le sujet se constitue comme tel, à travers le passé en ruine comme vers le vierge futur. Ce je schizophrène va donc s'incarner aussi bien dans des instants vécus, vérifiables, que dans des fictions ressenties intérieurement comme authentiques fragments de vérité. Ainsi le personnage d'Henri de Corinthe, de moins en moins historique et de plus en plus halluciné, peut désormais donner libre cours aux contradictions de sa problématique existence. Et les glissements d'identité s'opèrent avec un parfait " naturel " : Corinthe agitateur et trafiquant (de quoi ?) sur la frontière australe du Brésil, Robbe-Grillet professeur à New York, l'un ou l'autre mourant sous la morsure d'une fiancée vampire dans une forteresse abandonnée à la pointe de Bretagne.

03/1994

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Critique littéraire

Pour un nouveau roman

« Ces textes ne constituent en rien une théorie du roman; ils tentent seulement de dégager quelques lignes d'évolution qui me paraissent capitales dans la littérature contemporaine. Si j'emploie volontiers, dans bien des pages, le terme de Nouveau Roman, ce n'est pas pour désigner une école, ni même un groupe défini et constitué d'écrivains qui travailleraient dans le même sens; il n'y a là qu'une appellation commode englobant tous ceux qui cherchent de nouvelles formes romanesques, capables d'exprimer (ou de créer) de nouvelles relations entre l'homme et le monde, tous ceux qui sont décidés à inventer le roman, c'est-à-dire à inventer l'homme. Ils savent, ceux-là, que la répétition systématique des formes du passé est non seulement absurde et vaine, mais qu'elle peut même devenir nuisible : en nous fermant les yeux sur notre situation réelle dans le monde présent, elle nous empêche en fin de compte de construire le monde et l'homme de demain ». Alain Robbe-Grillet.

11/2012

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Littérature française (poches)

Le voyeur

Dans ce roman policier, il n’y a ni police, ni intrigue policière. Peut-être y a-t-il un crime, mais il n’est sans doute pas le crime d’apparence dont le livre cherche, avec trop de préméditation, à nous convaincre. Mais il y a une inconnue. Durant les heures que Mathias, le voyageur de commerce, a passées dans le petit pays de son enfance pour y vendre des bracelets-montres, s’est glissé un temps mort qui ne peut être récupéré. De ce vide, nous ne pouvons nous approcher directement ; nous ne pouvons même pas le situer à un moment du temps commun, mais de même que, dans la tradition du roman policier, le crime nous conduit au criminel par un labyrinthe passionnant de soupçons et d’indices, de même, ici, nous soupçonnons peu à peu la description minutieusement objective, où tout est recensé, exprimé et révélé, d’avoir pour centre une lacune qui est comme l’origine et la source de cette extrême clarté par laquelle nous voyons tout, sauf elle-même. Ce point obscur qui nous permet de voir, voilà le but de la recherche et le lieu, l’enjeu de l’intrigue. Comment y sommes-nous conduits ? Moins par le fil d’une anecdote que par un art raffiné d’images. La scène à laquelle nous n’assistons pas n’est rien d’autre qu’une image centrale qui se construit peu à peu par une superposition subtile de détails, figures, de souvenirs, par la métamorphose et l’infléchissement insensible d’un dessin ou d’un schème autour duquel tout ce que voit le voyageur s’organise et s’anime.

10/2013

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Critique littéraire

Correspondance 1951-1990

Imaginons un lecteur curieux et ignorant tout des deux protagonistes de cette longue conversation. Il découvrirait par hasard ce volume. C'est sans doute lui, le lecteur sans a priori, qui savourera le plus sa première lecture, car il en vivra, pas à pas, le déroulement progressif, celui d'une histoire d'amour. Elle apparaît dans sa banalité comme dans son extraordinaire, avec cette chance supplémentaire qu'elle est écrite par un styliste hors pair et par son émule douée. Ainsi notre lecteur suivra-t-il les remous de leurs coeurs capricieux (il l'aime, elle l'aime moins. Il la persuade, elle se laisse faire. Elle a des amants, il souff re. Il la maltraite, elle se rebelle). Il verra la relation s'aff ermir : il lui enseigne, elle apprend. Ils se marient. Ils achètent un appartement. Elle lui off re un fouet, elle lui raconte ses aventures. Il bricole, elle décore. Il voyage. Elle écrit. Etc. Cette chronique d'un amour construit peut se lire comme telle, hors contexte, hors références et personnages illustres (et on en croise ici, des personnages illustres et éclectiques, à commencer par Jérôme Lindon en jeune éditeur courageux, Barney Rosset en hôte généreux et approximatif, Roland Barthes, Claude Simon, Alain Resnais, Pierre Alechinsky et tant d'autres). Elle ne fi nit pas. Elle se prolonge jusque dans l'écriture du livre que Catherine Robbe-Grillet publie en même temps que cette Correspondance, et qui s'intitule Alain. Ce volume est présenté et annoté par Emmanuelle Lambert (Imec), commissaire d'exposition, auteur de catalogues et d'articles et éditrice de deux recueils d'Alain Robbe-Grillet à qui elle a consacré le récit Mon grand écrivain (Les Impressions nouvelles, 2009).

10/2012

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Critique littéraire

Alain

« Beaucoup connaissent Robbe-Grillet mais qui connaît Alain ? Il ne s'agit pas ici de livrer une biographie d'A.R.-G. Ni de revenir sur les sujets abordés par lui dans ses Romanesques, ailleurs, et par moi dans Jeune Mariée (Nouveau Roman, combats littéraires ou politiques, cinéma, etc.). Mon projet est plus limité : mettre en lumière certaines facettes de notre vie de couple, mettre l'accent sur quelques aspects de sa personnalité saisis à travers nos objets intimes ou quotidiens et, par touches successives, compléter de son versant conjugal son image publique. Sans plus. » Catherine Robbe-Grillet

10/2012

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Critique littéraire

Jeune mariée. Journal, 1957-1962

Pour les besoins d'une biographie d'Alain Robbe-Grillet, Catherine, sa femme, a recherché ses vieux agendas et retrouvé, par la même occasion, plusieurs cahiers d'écolier dont elle avait oublié l'existence. Il s'agit d'un journal qu'elle commence à la fin de 1957 au moment de son voyage de noces et arrête sans crier gare en novembre 1962. Elle y relate les menus faits du quotidien, sa vie familiale, celle du clan Robbe-Grillet, ses innombrables voyages, proches ou lointains, son accident d'avion, mais aussi ses rencontres avec des auteurs du Nouveau Roman et les figures littéraires de l'époque, leurs démêlés, leurs luttes de pouvoir, Elle y retrace l'élaboration de L'Année dernière à Marienbad avec Alain Resnais, le tournage, à Istanbul, de L'immortelle, le premier film de Robbe-Grillet, l'écriture de son roman Dans le labyrinthe, etc. Il y a, bien sûr, très présents, Jérôme Lindon, les éditions de Minuit, la guerre d'Algérie, le manifeste des 121 et, en général, vu à travers sa subjectivité, ce qui fait l'actualité du temps. Comme dans tout journal intime, destiné, au départ, à rester parfaitement secret (ignoré même de son mari qui n'en pris connaissance que récemment), elle y consigne sans précaution les aléas de sa vie sentimentale, sexuelle et, sans prudence, ses jugements sur ce qui l'intrigue, la choque, l'ennuie. Elle ne ménage rien ni personne. Pas même son ego.

10/2004

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Littérature X

Cérémonies de femmes

Catherine Robbe-Grillet, l'épouse du grand romancier, a été l'une des plus grandes maîtresses du sadomasochisme au XXe siècle. Dans Cérémonies de femme, son deuxième livre, paru chez Grasset en 1985 sous le pseudonyme de Jeanne de Berg, elle raconte, avec un grand souci du détail et du style, quelques-unes des soirées les plus mémorables de sa longue carrière de dominatrice. Au cours de cette plongée au plus profond du désir, la maîtresse construit, à coup de fouet et d'humiliation, une théorie du sadisme au féminin. On la suit dans la mise en place méticuleuse de ses " tableaux " , on l'écoute réfléchir sur le sens de ces pratiques. Quelle est la mystérieuse jouissance que l'on vient chercher dans les supplices ? Dans quelle mesure peut-elle qualifiée de création esthétique ? Dans cette mise en scène sexuelle, les rôles assignés de maître et d'esclave sont-ils aussi fixes qu'on le croit ? Des clubs libertins à la mode de New York, lieux de ses premières expériences, aux appartements parisiens cossus où elle officie ensuite, Catherine Robbe-Grillet explore un esthétisme noir centré autour du martyr du Saint-Sébastien, dans une prose soyeuse qui évoque Pierre Klossowski ou André Pieyre de Mandiargues.

03/2023

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Autres philosophes

Alain Badiou par Alain Badiou

Né d'une rencontre avec une classe de lycéens belges, ce livre incarne l'accomplissement d'un défi : celui qui consiste, pour un philosophe célèbre pour l'ambition et la richesse de son travail, à en proposer une introduction qui n'en perde pourtant jamais la pointe. C'est ce défi qu'a relevé Alain Badiou dans ce petit livre, mêlant entretiens et textes inédits, qui parcourt avec autant d'allégresse que de pédagogie plus de soixante années de publications, et traverse la totalité des domaines dans lesquels sa pensée s'est illustrée : ontologie fondamentale, mathématiques, politique, poésie ou amour – non sans multiplier les digressions en direction des grandes figures de l'histoire de la philosophie. A l'heure où l'oeuvre d'Alain Badiou est enseignée et commentée dans les universités et les grandes écoles du monde entier, il était temps qu'on dispose d'une boussole fiable afin de s'orienter dans son fantastique foisonnement. On la tient entre les mains.

02/2021

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Linguistique

Salut, Alain ! Hommage à Alain Rey

Alain Rey était un génie des mots et un conteur hors pair. Ses textes, ses chroniques et ses prises de parole sont un vrai trésor. Ce livre souvenir en restitue le meilleur, pour vous enchanter avec ses histoires de mots, ses engagements, ses passions et surtout son amour d'une langue française vivante et ouverte sur le monde. Alain Rey était un génie des mots et un conteur hors pair. Ses textes, ses chroniques et ses prises de parole sont un vrai trésor. Ce livre souvenir en restitue le meilleur, pour vous enchanter avec ses histoires de mots, ses engagements, ses passions et surtout son amour d'une langue française vivante et ouverte sur le monde. Le père du Dictionnaire historique de la langue française le savait bien : derrière chaque histoire d'un mot, il y a l'histoire tout court. Décrire les mots, c'est bien sûr collecter et reconstituer des savoirs au moyen d'un immense travail d'enquête, mais c'est aussi raconter des époques, des manières de penser, capter un air du temps. Une cinquantaine de personnalités de tous les horizons apportent leur témoignage avec émotion : Alain Passard, Big Flo et Oli, Daniel Pennac, Erik Orsenna, Gaël Faye, Jack Lang, Laurent Baffie, Mona Ozouf, Renaud... et bien d'autres encore, pour dire à l'unisson " Salut Alain ! ". Ce livre veut rendre hommage aux multiples facettes de l'insatiable conteur de notre temps. Réunissant un large éventail des meilleurs textes d'Alain Rey, entretiens, anecdotes, coupures de presse, photographies... Il recompose le récit d'une vie passionnante et passionnée et invite à une promenade réjouissante au fil des mots. Ouvrage préparé et coordonné par Maya Lavault, professeure agrégée de lettres modernes et docteure en littérature.

10/2021

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Critique

L'intégrale Jean Ricardou. Tome 7, La révolution textuelle et autres écrits (1974-1977)

Ce septième tome de l'Intégrale Jean Ricardou contient ses contributions à trois grands colloques de Cerisy, consacrés respectivement à Flaubert, Claude Simon et Alain Robbe-Grillet, les deux derniers sous sa direction. C'est l'occasion pour lui de produire des communications aux enjeux intellectuels décisifs et de se livrer à des discussions très animées, dont l'essentiel est repris dans ce volume, ce qui réjouira sans nul doute les amateurs de débats. S'y ajoutent des essais destinés à des revues, notamment deux longues études sur des fictions d'Alain Robbe-Grillet et de Claude Simon, qui marquent un tournant, presque une rupture, dans son travail, le passage d'une critique littéraire pointue à une approche théorique élargie, plus rigoureuse.

03/2021

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Beaux arts

Alain Fleischer

Alain Fleischer est l'auteur d'une oeuvre abondante et multiforme de photographe, plasticien, cinéaste et écrivain. Couvrant plusieurs décennies et abordant des sujets aussi nombreux que diversifiés - le réel et son envers, le temps et le mouvement, l'amour et l'érotisme, l'utopie... -, les entretiens réunis dans ce volume soulignent combien Alain Fleischer est un artiste du projet : chez lui, les idées prédominent et trouvent à s'exprimer dans des techniques et des formes adaptées, qu'il s'agisse d'un film, d'une installation ou d'un livre. Ils montrent aussi, comme en témoigne Le Fresnoy, école d'art conçue et dirigée par l'artiste, que son oeuvre de créateur est inséparable de celle d'un passeur.

10/2020

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Chanson française

Alain Bashung

64 PAGES DE PHOTOS RARES OU INEDITES Claude Gassian a photographié Alain Bashung à l'aube des années 1980 jusqu'à la fragile fin sacralisée par les Victoire de la musique, à l'hiver 2009. Capable de fulgurances électrisée comme de lyrisme romantique osé, malaxant les sons comme les mots et risquant l'humour sans jamais filtrer avec le calembour, Bashung incarne l'aristocratie paradoxale d'un rock français pavé, mais jamais coupé de ses origines métisses, américaines, révisées à coups de jeux de mots allitérés francaouis, de Kurt Weill et de Georges Delerue, de Buddy Holly et de Léo Ferrré en passant par Gainsbroug et Manset, sans jamais être autre que parfaitement original, dandy ténébreux habité par les fantômes obsédants du rock qui l'ont précédé et soucieux d'en prolonger la préciseuse alchimie en faisant à son tour lui aussi, "hennir les chevaux du plaisir"

09/2023

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Critique littéraire

Alain-Fournier

Le nom d'Alain-Fournier, pseudonyme d'Henri-Alban Fournier (1886-1914), reste attaché au Grand Meaulnes, roman publié en 1913. Mort le 2 septembre 1914, à la lisière du bois de Saint-Remy, il est l'auteur d'une oeuvre plus ample - correspondance, nouvelles, poèmes, chroniques et critiques - sur laquelle s'appuie Ariane Charton, nous donnant une image très vivante d'un écrivain marqué par son enfance campagnarde. Ami de Jacques Rivière. Alain-Fournier veut trouver la présence du monde au fond de l'âme et ne jamais la disjoindre de son idéal. Rêvant d'être marin "pour faire des voyages". affirmant "se jouer du monde avec la moindre de ses pensées", il ne voulait pas créer des personnages "moraux ou sympathiques, mais d'abord penser à les faire vivants".

02/2014

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Critique littéraire

Alain-Fournier

De la vie brève d'Alain-Fournier, l'histoire a retenu un unique chefs-d'œuvre, Le Grand Meaulnes. Tombé au champ d'honneur à l'âge de vingt-sept ans, le jeune auteur a pourtant laissé derrière lui une grande quantité d'écrits : poèmes, récits, articles, et surtout d'innombrables lettres où l'on peut découvrir, presque au jour le jour, le parcours d'un homme aux prises avec la création d'un univers singulier, tendu vers la recherche de l'absolu. Derrière la figure de l'éternel adolescent rêveur se dessine ici un autre Alain-Fournier, amant passionné, soldat héroïque, journaliste infatigable dialoguant avec les plus grandes plumes de son temps, d'André Gide à Charles Péguy. La rencontre avec Jacques Rivière, son condisciple au lycée Lakanal et futur directeur de la N.R.F., qui épousera plus tard Isabelle, la sœur bien-aimée de l'auteur, la confidente et la complice, fut décisive. Cette amitié exemplaire entre deux esprits de premier ordre suscitera une correspondance, véritable chronique de l'époque en même temps que modèle du genre. Dans cette grande biographie d'Alain- Fournier, Violaine Massenet dresse un portrait charnel et habité de l'écrivain. Au-delà des légendes, elle a cherché à restituer la vérité intime, mais aussi les révoltes et les tentations, de l'auteur du Grand Meaulnes.

09/2005

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Beaux arts

Alain Kirili

Né en 1946, Alain Kirili vit et travaille à Paris et New York. En 1972, il expose pour la première fois à la galerie Sonnabend à Paris. Sa sculpture actualise les moyens et les matériaux traditionnels (terre cuite, plâtre peint, fer forgé, bronze). Il transforme également des matériaux contemporains tels que l'aluminium et la résine. La diversité des médiums et la dimension spirituelle de la création sont aussi des traits caractéristiques de son oeuvre comme l'ont montré par exemple ses collaborations avec des musiciens de jazz américains. Ses sculptures figurent dans de nombreuses collections privées et publiques telles que le Museum of Modern Art de New York, le musée Ludwig de Cologne, la collection Raymond Nasher de Dallas, les musées de Grenoble et de Saint-Etienne. Parmi les commandes publiques qu'il a réalisées, on peut voir ses sculptures Grand Commandement blanc à Paris, dans le jardin des Tuileries et Ascension (récemment installée) à l'abbaye de Montmajour. Robert C. Morgan a un Master of Fine Arts en sculpture et un doctorat en philosophie de l'art. Il est critique d'art et écrit dans un grand nombre de revues internationales et de magazines professionnels. Il est rédacteur à Sculpture Magazine, New York Arts et Tema Celeste (Milan) ; il collabore également à Art News. Il est en outre l'auteur de catalogues et de monographies. Parmi ses ouvrages récents, citons Art into Ideas : Essays on Conceptual Art (1996), The End of the Art World (1998), Bernar Venet, 1961-1970 (1999), Gary Hill (2000) et Bruce Nauman (2002). En 1999, il obtient le premier prix Arcale de critique d'art, à Salamanque, et il est élu membre du jury du prix Unesco à la biennale de Venise. Robert Morgan est également poète et artiste ; il vit et travaille à New York mais voyage aussi dans le monde entier. Il occupe les fonctions de professeur adjoint des beaux-arts au Pratt Institute et de conseiller du doyen au Rochester Institute of Technology de New York.

09/2002

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Histoire de France

Alain Peyrefitte

Alain Peyrefitte, l'homme des records ? Un champion toutes catégories en matière de réussite personnelle, sociale et intellectuelle ? C'est l'impression que donne son curriculum vitae : résistant à dix-neuf ans, normalien à vingt, énarque à vingt et un, secrétaire d'ambassade à vingt-quatre, consul général à vingt-neuf, sous-directeur à trente, député à trente-trois, ministre à trente-sept, académicien à cinquante et un... Il faudrait y ajouter les 1 800 000 exemplaires de Quand la Chine s'éveillera, les dix-sept années de présidence du comité éditorial du Figaro, les trois volumes du C'était de Gaulle, et on serait encore loin du compte. Alain Peyrefitte fut en réalité bien plus que cela : un philosophe de la politique plus qu'un homme politique, un écrivain de premier ordre qui sut faire de sa vie publique une incomparable matière première. C'est en effet de son quotidien de maire, de conseiller général ou de ministre qu'il a tiré ses réflexions les plus profondes, ses vues d'avenir les plus fécondes - Le Mal français lui valut d'être qualifié de Tocqueville du XXe siècle. À travers toutes ses réussites, Alain Peyrefitte fut pourtant un mal-aimé. Auteur de la première loi de libéralisation de l'audiovisuel, il passe encore pour le ministre de la censure. Garde des Sceaux dont l'œuvre législative est pour l'essentiel intacte, beaucoup ont vu en lui un pourfendeur des libertés. La présente biographie redonne sa véritable dimension à un homme qu'on reconnaîtra bientôt comme l'un des personnages marquants de la seconde moitié du siècle écoulé.

09/2002

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Correspondance

Nouveau roman. Correspondance, 1946-1999

Dès les années 1970, les auteurs du nouveau roman, réunis autour des Editions de Minuit, se défendent d'appartenir à un mouvement littéraire commun. Pourtant, dans cette correspondance inédite, initiée par Claude Ollier et Alain Robbe-Grillet, puis échangée en septuor, on découvre de véritables liens. Vieux amis, protecteurs, complices ou adversaires, Michel Butor, Claude Mauriac, Claude Ollier, Robert Pinget, Alain Robbe-Grillet, Nathalie Sarraute et Claude Simon se soutiennent, se lisent, s'éloignent... Toute la richesse de leurs émotions se lit dans ces pages. Leurs lettres révèlent l'existence d'un moment nouveau roman. Ce lien perdure jusqu'à la mort de Nathalie Sarraute, bien après que leurs oeuvres se sont imposées sur les bancs universitaires. Pièce justificative de l'une des aventures littéraires les plus intenses du siècle passé, la correspondance du nouveau roman permet de retracer, chapitre après chapitre, son histoire.

06/2021