Recherche

Porcelain

Extraits

ActuaLitté

Lecture 6-9 ans

Le village des monstres

Tous les lundis matins, Adjib (surnommé Petit chéri), Raoul, Bichon et les triplées Elaine, Madeleine et Porcelaine, prennent le mini-bus qui les conduit à l'école, à un petit kilomètre de leur village. Ils sont accueillis par un bol de chocolat chaud et des petits gâteaux pour se reposer du voyage. Dans leur école, les divisions tombent toujours justes, les multiplications sont sans retenue et les notes toujours supérieures à la moyenne. A la cantine, chacun a droit à son plat favori. Et l'après-midi : surtout pas de sport : on risquerait de se blesser ! Avant de se coucher, on leur raconte des histoires, celle d'Hansel et Gretel, où une vieille dame leur offre un merveilleux goûter avant de les raccompagner chez leurs parents ou celle du Petit Chaperon rouge et de son tendre ami le loup. Un soir, Bichon s'énerve : il en a marre d'être pris pour un imbécile. Ce qu'il veut, c'est qu'on lui raconte le vrai conte, celui qui fait peur et qu'il a lu dans un livre qui appartenait à sa grande soeur et que ses parents ont caché au grenier. Il commence alors à s'interroger : pourquoi ne peuvent-ils pas dormir chez eux alors qu'ils habitent tout près de l'école ? Et s'il se passait des choses affreuses dans leur maison la nuit ? Pour la première fois de leur vie, ils s'apprêtent à faire une bêtise : aller au village pour découvrir ce que font les adultes lorsqu'ils ont le dos tourné...

10/2018

ActuaLitté

Littérature française

Dark nights. Nouvelles nocturnes

"Quelque chose qui devait s'appeler la jeunesse s'était brisé en lui et il ne parvenait pas à recoller les morceaux de cette porcelaine intime". Denis Jeambar revient à la fiction avec ce recueil de 29 "nouvelles nocturnes" (nuit réelle ou figurée), dont l'atmosphère tantôt désenchantée, tantôt glaçante, flirtant parfois avec le fantastique, ne cesse de nous surprendre. La quête d'éternité et la certitude qu'elle n'existe pas, la recherche d'absolu, la fuite du temps, la duplicité, la cruauté comme la bonté, la nostalgie du temps des possibles, le délabrement de l'âme ou du corps sont au coeur de ces Dark Nights qui saisissent le lecteur et qui, par un étrange effet miroir, le conduisent à l'introspection. Dark Nights convoque des personnages dont le regard sur le monde change, se déforme, et qui ont une chose en commun : quelque chose en eux, d'une manière ou d'une autre, s'est brisé. Une diva, un boxeur à gueule d'ange, un clown blanc, un homme qui choisit de devenir un tueur au sang froid, un collectionneur malchanceux, un commissaire assassin, un voyeur littéraire, un écrivain anachronique, une belle cubaine, etc. Autant de destins qui se dévoilent en quelques pages, ou plus. Le recueil d'un idéaliste désenchanté, d'un jeune homme devenu mûr, traversé par une fêlure qui affleure à chaque page. Pour autant, ces Darks Nights ne sont pas tristes, juste douces-amères, parfois jusqu'au grincement, au craquement, à la détonation.

01/2014

ActuaLitté

Beaux arts

L'art de vivre ensemble. Objets frontière de la Renaissance au XXIe siècle

De la Renaissance à l'époque contemporaine, des objets naturels ou artificiels provenant des lointains sont enrichis, détournés ou transformés en d'autres objets en Europe. Devenus ainsi des objets frontière, dans un entre-deux entre l'ici et l'ailleurs, ils peuplent les intérieurs européens depuis plus de cinq siècles. Des nautiles des mers du Sud modifiés en hanaps et présents sur les tables princières de l'Europe de la Renaissance, des coffrets de l'Inde moghole sertis de pierreries, des oeufs d'autruche gobelets des orfèvres allemands aux vases de porcelaine de Chine devenus aiguières par leur monture parisienne de bronze doré et aux commodes faites de laques du Japon, nombreux et divers sont les cas de modification d'usage, de statut, de valeur des objets des lointains, et infinie leur adaptabilité aux désirs européens. A partir d'une sélection raisonnée, ce deuxième volume de la collection propose une anthologie d'objets frontière selon une typologie organisée non en fonction des provenances, des matières ou des époques, mais selon les modalités intimes des alliances qui s'y opèrent entre le proche et le lointain. En ces objets si particuliers se déploie tout un art de vivre ensemble, de la double vie au mariage ou à la famille recomposée. Le premier volume de la collection traite des intérieurs privés européens habités par l'ailleurs, sous l'oeil du photographe, de 1870 à 2015 ; le troisième volume s'attache aux appropriations artistiques contemporaines des arts premiers ; le quatrième suit les aventures suédoises d'un vase hispano-arabe.

01/2018

ActuaLitté

Histoire de la médecine

Sur les dents. Ce qu'elles disent de nous et de la guerre sociale

Pourquoi persistons-nous à avoir mal aux dents ? Pourquoi sommes-nous si nombreux à souffrir de nos crocs malades, abîmés ou perdus, alors que les soins dentaires sont prétendument gratuits et accessibles à tous ? Que penser d'un système qui incite les dentistes à bâcler les soins " Sécu " et à privilégier les traitements à haute valeur ajoutée ? Comment admettre que le sort d'un organe aussi prodigieusement vital et riche en signi ? cations dépende de notre place dans la hiérarchie sociale ? Personne n'ignore l'importance des dents comme outil de mastication, territoire intime et carte de visite tendue aux yeux du monde. Pourtant, les inégalités d'accès aux soins restent abyssales, condamnant des millions de personnes à une vie atrophiée. Il est temps de mettre à nu ce système, sa logique et ses intérêts, et de réclamer quelques comptes. Mû par sa propre peur du dentiste, l'auteur explore un univers familier et méconnu. Mêlant l'enquête, le récit, le jeu de piste et le recueil de témoignages, cette remontée aux sources des inégalités dentaires nous mène des dentistes orfèvres du néolithique aux arracheurs de dents des centres low cost, de l'inventeur du dentier en porcelaine à l'industrie du sourire hollywoodien. S'y dévoilent les formes de violences sociales dont nos dents sont la cible, des plus brutales aux plus sournoises, mais aussi quelques moyens de s'en défendre. Devant la dureté du monde, qui met nos capacités de résistance à rude épreuve, le moment est venu de reconquérir notre pouvoir de mordre.

10/2023

ActuaLitté

Histoire de France

Emaux de Limoges au temps des guerres de Religion

Moins connus que la porcelaine, les émaux peints de Limoges sont pourtant tout aussi dignes d'intérêt de par le nombre de pièces conservées, leur qualité, mais surtout par le succès qu'ils ont remporté auprès de leurs contemporains et les sujets qui y sont figurés. Au début du XVIe siècle, l'apparition de la technique de l'émail peint va de pair, à partir des années 1530, avec la mise au point de formes inédites, en particulier des pièces de vaisselle, et donne lieu à un nouveau répertoire thématique, consacré surtout aux scènes de la mythologie et de l'Ancien Testament. Comment comprendre cette évolution iconographique ? Peut-on relier l'iconographie émaillée aux circonstances de sa création, les guerres de Religion en France et la situation de Limoges à cette période ? Cet ouvrage considère l'émaillerie limougeaude comme étant intimement liée à son temps, articulant un langage sur les conflits religieux et les différentes alternatives mises en oeuvre pour y mettre fin. Entre rhétorique de la paix, rêve de concorde et recréation de l'Alliance, l'émail oscille entre diverses prises de position confessionnelles, laissant le sens ouvert, et mettant au jour la complexité de la pensée religieuse de l'époque. En introduisant pour la première fois l'émail dans le champ de la recherche historique, cet ouvrage assoit l'image comme support aussi signifiant que le texte pour comprendre une époque. Par son approche multi-disciplinaire, cette étude s'adresse tant aux historiens qu'aux historiens de l'art, aux littéraires et aux anthropologues, et contribue au renouvellement en cours de l'histoire des guerres de Religion.

04/2011

ActuaLitté

Littérature française

Le crime de l opera. Tome 1

Le boudoir était tendu de soie bouton d'or, parce qu'elle était brune, cette merveilleuse Julia d'Orcival qui tenait si bien son rang à la tête du grand état-major de la galanterie parisienne. Un feu clair brûlait dans la cheminée, garnie de chenets Louis XVI, des chenets authentiques où s'étaient posés les petits pieds des belles du Versailles d'autrefois. La lueur adoucie d'une lampe en porcelaine du Japon éclairait le réduit capitonné où n'étaient admis que les intimes. On n'entendait pas d'autre bruit que le roulement lointain des voitures qui descendaient le boulevard Malesherbes, et le murmure de l'eau bouillante qui chantait sa chanson dans le samovar de cuivre rouge. Pourtant, Julia n'était pas seule. Près d'elle, à demi couchée sur une chaise longue, un jeune homme, plongé dans un vaste fauteuil, tortillait sa moustache blonde, et regardait d'un oeil distrait une terre cuite de Clodion, représentant des Bacchantes lutinées par des Faunes. L'élégant cavalier ne songeait guère à cette oeuvre d'art, pas plus que la dame ne songeait au splendide tableau de Fortuny qui rayonnait en face d'elle, et qu'elle avait payé une somme folle. Et s'ils se taisaient, ce n'était pas qu'ils n'eussent rien à se dire, car ils s'observaient à la dérobée, comme deux adversaires d'égale force s'observent avant d'engager les épées. Un viveur expérimenté aurait jugé à première vue qu'entre ces amoureux il allait être question de choses sérieuses. Un auteur dramatique aurait flairé une situation.

02/2023

ActuaLitté

Décoration

Jacques Garcia, vingt ans de passion. Le château du Champ de Bataille

Surplombant majestueusement les riches terres de Normandie, le château du Champ de Bataille, propriété de Jacques Garcia, constitue un véritable fleuron de l'architecture, du mobilier et du jardin à la française des XVIIe et XVIIIe siècles. Construit par le comte Alexandre de Créqui entre 1653 et 1665, ce somptueux château a été acheté par Jacques Garcia il y a vingt ans en bien mauvais état. C'est avec passion qu'il a entrepris la restauration du château pour lui rendre sa splendeur passée et en faire sa demeure. Les élégantes pièces du château sont pourvues d'une collection inestimable de peintures, de sculptures, de porcelaine, d'argenterie et de meubles dont beaucoup de pièces proviennent des collections de la Cour de France. De vastes et somptueux jardins, probablement dessinés par Le Nôtre et conçus par Jacques Garcia et son ami Patrick Pottier, s'étendent sur plus de trente-huit hectares. Un prodigieux système hydraulique égalant celui du château de Versailles alimente de magnifiques fontaines et bassins d'ornement. Des temples classiques, un théâtre antique et des statues de marbre surprennent et émerveillent les visiteurs qui se promènent le long des allées. Non loin, en contrebas, à l'abri des regards, se dresse le très secret pavillon des rêves, imaginé et entièrement construit par Jacques Garcia à partir d'authentiques vestiges, véritable ode à l'Inde moghole qu'il adore. Cet ouvrage superbement illustré sera une véritable découverte pour les spécialistes de l'art français et une source d'inspiration pour tous ceux qui se passionnent pour la décoration d'intérieur et l'art de la restauration.

11/2013

ActuaLitté

Littérature française

Le crime de l opera. Tome 2

Le boudoir était tendu de soie bouton d'or, parce qu'elle était brune, cette merveilleuse Julia d'Orcival qui tenait si bien son rang à la tête du grand état-major de la galanterie parisienne. Un feu clair brûlait dans la cheminée, garnie de chenets Louis XVI, des chenets authentiques où s'étaient posés les petits pieds des belles du Versailles d'autrefois. La lueur adoucie d'une lampe en porcelaine du Japon éclairait le réduit capitonné où n'étaient admis que les intimes. On n'entendait pas d'autre bruit que le roulement lointain des voitures qui descendaient le boulevard Malesherbes, et le murmure de l'eau bouillante qui chantait sa chanson dans le samovar de cuivre rouge. Pourtant, Julia n'était pas seule. Près d'elle, à demi couchée sur une chaise longue, un jeune homme, plongé dans un vaste fauteuil, tortillait sa moustache blonde, et regardait d'un oeil distrait une terre cuite de Clodion, représentant des Bacchantes lutinées par des Faunes. L'élégant cavalier ne songeait guère à cette oeuvre d'art, pas plus que la dame ne songeait au splendide tableau de Fortuny qui rayonnait en face d'elle, et qu'elle avait payé une somme folle. Et s'ils se taisaient, ce n'était pas qu'ils n'eussent rien à se dire, car ils s'observaient à la dérobée, comme deux adversaires d'égale force s'observent avant d'engager les épées. Un viveur expérimenté aurait jugé à première vue qu'entre ces amoureux il allait être question de choses sérieuses. Un auteur dramatique aurait flairé une situation.

02/2023

ActuaLitté

Education nationale

Ulis. Enfants en situation de handicap, une histoire vraie

"Storytelling d'une éducatrice de vie scolaire et d'un adolescent en situation de handicap. Cette chronique est le résultat de deux années passe?es en Unite? Localise?e pour l'Inclusion Scolaire dans un collège (classe Ulis), et d'une perception novice totalement exte?rieure au rouage de l'éducation nationale. Elle rapporte le te?moignage d'une expe?rience spontane?e, honne?te, libre, qui ne prend parti ni ne juge, en un lieu humain ou? la temporalite? s'entreme?le entre passe?, pre?sent, futur. Elle e?voque une fre?quentation en bino?me, de?concertante ou truculente, qui affirme sans re?serve une munificence des liens humains. Un texte qui pourrait s'écrire en road movie au collège des Thelma et Louise..., la fin tragique en moins. Ce qui pre?side a? la narration est le " mate?riau " ; a? ce titre, il ne peut e?tre manipule? comme un logiciel, une portion congrue, un syste?me insensible ou inerte. Le " mate?riau enfant " vit, bouge, ressent, pense, e?volue. Il faut en prendre soin comme d'une porcelaine. Son compagnon de route a? l'e?cole doit s'en trouver que plus le?gitime pour soutenir la charge. Et le?gitime?, parce qu'il est capable de soutenir la charge. Sandy Tournier écrit : " J'y ai rencontré une âme joyeuse, fiévreuse, empathique, engagée, étourdissante. Dans un hinterland de l'éducation nationale de la République, une vie. La vie devant moi, j'ai treize ans toujours ". Cette chronique pourrait s'intituler : L'utopique n'est pas une option, c'est une direction."

04/2024

ActuaLitté

Sports

2 CV Un fabuleux destin

Bleu, blanc, rouge, béret basque, baguette de pain et 2 CV ! Objet-culte et symbole de la France : les virées entre copains, la liberté, les petits chemins de campagne et la deuche jaune de la Poste qui apporte les bonnes nouvelles, celle du pâtissier qui livre la pièce montée pour le mariage ou la 2 CV verte dont on sort la banquette pour un dimanche au bord de l’eau... Cet ouvrage n’a pas la prétention de disséquer ce phénomène sociologique d’aujourd’hui : nous avons choisi de montrer, par des documents inédits ou rarement reproduits, cette drôle de petite Citroën. Par des cartes postales, souvenirs du passage du Gois ou de la frontière espagnole au Perthus, des randonnées et des aventures aux quatre coins du monde, des courses de pop-cross démentielles, des jouets et modèles réduits par centaine, elle est partout la deuche. Dans les BD, les Dupond la conduisent, et puis au cinéma, avec au volant Brigitte Bardot, Jean-Paul Belmondo, Bourvil, Alain Delon, De Funès, et même Roger Moore, agent 007 ! Fernand Raynaud raconte la 2 CV de sa sœur et ce n’est pas triste ! Un illustrateur breton fait voyager en Armorique dans une 2 CV rouge sa créature, Mam’Goudig. Des peintres et des sculpteurs l'ont également représentée et nous l’avons même introduite dans les tableaux la Maison Jaune de Van Gogh, le dimanche à l’Ile de la Grande-Jatte de Seurat ou même dans une fresque égyptienne. Et puis, dans un joyeux bazar, des 2 CV porte-clés, cendriers, tirelire en porcelaine, des fèves, des images et une deuche en chocolat ... Dans ce livre, illustré de plus de 650 images, l’auteur raconte l’épopée, qui n’est toujours pas achevée, de cette auto increvable et si sympathique !

02/2012

ActuaLitté

Critique littéraire

La folie Baudelaire

C’est « la vague Baudelaire » et ses effets dans l’art et la littérature que Roberto Calasso analyse et raconte ici avec l’érudition et le talent narratif qui sont les siens. S’appuyant sur un réseau enchevêtré de citations et de rapprochements, le grand écrivain italien nous propose de déambuler dans un Salon imprévisible où seraient exposées des images de toutes sortes, il nous fait circuler dans les méandres de ce système nerveux qui s’appelait Baudelaire, il nous introduit, enfin, dans un monde réel ou fantasmé peuplé par des personnages comme Ingres, Delacroix, Manet, Courbet, Sainte-Beuve, Flaubert, Rimbaud, Mallarmé, Lautréamont, Degas, Valéry… La Folie Baudelaire se constitue autour d’un emblème qui remonte a Sainte-Beuve : « M. Baudelaire a trouvé moyen de se bâtir, à l’extrémité d’une langue de terre réputée inhabitable et par delà les confins du romantisme connu, un kiosque bizarre, fort orné, fort tourmenté, mais coquet et mystérieux, où on lit de l’Edgar Poe, où l’on récite des sonnets exquis, où l’on s’enivre avec le haschisch pour en raisonner après, où l’on prend de l’opium et mille drogues abominables dans des tasses d’une porcelaine achevée. Ce singulier kiosque, fait en marqueterie, d’une originalité concertée et composite, qui, depuis quelque temps, attire les regards à la pointe extrême du Kamtchatka romantique, j’appelle cela la Folie Baudelaire. L’auteur est content d’avoir fait quelque chose d’impossible, là où on ne croyait pas que personne pût aller ». L’enjeu de ce livre est de montrer, avec le maximum de précision possible, que cette Folie attrayante, désolée et dangereuse eut, après Baudelaire, bien d’autres visiteurs, puisque finalement ce lieu se révélera coïncider avec le territoire de la littérature absolue.

10/2011

ActuaLitté

Ouvrages généraux et thématiqu

Echanges et métissage des cultures matérielles entre la Nouvelle-Aquitaine et les outre-mers (XVIIIe-XIXe siècles)

A la suite de l'ouvrage pionnier de Fernand Braudel, Civilisation matérielle, Economie et capitalisme, les historiens ont montré à quel point les relations avec les mondes extra-européens ont pu être à l'origine de nouvelles manières de vivre, par suite du goût pour les produits exotiques et de l'accroissement de leur consommation au siècle des Lumières. Le sujet est considérable puisqu'il s'insère aussi bien dans le nouveau concept d'histoire globale que dans celui d'Atlantic History.
La question est d'une importance essentielle parce qu'elle engendre des transformations des sociétés de l'Europe de l'Ouest et du Nord-Ouest et qu'il faut aussi penser aux transferts qui s'opérèrent dans l'autre sens, de l'Europe vers l'Amérique. Les auteurs travaillent de manière concrète sur des objets, des produits, des denrées susceptibles de déclencher de nouvelles formes de consommations et de nouvelles manières de vivre de part et d'autre de l'Atlantique.
La mondialisation de l'économie s'accélère sous l'égide d'Européens (armateurs, négociants, planteurs, colons...) avec la mise en place de systèmes coloniaux ou "impériaux" , homologues et concurrents, segmentant les trafics intercontinentaux. Des objets jusqu'alors peu connus se généralisent (livres, montres, miroirs), des ustensiles nouveaux apparaissent (tabatières, porcelaine), destinés aux marchandises d'origine coloniale (thé, café, chocolat, tabac).
En un siècle, certains biens sont donc passés du statut de produits de luxe à celui de consommations ordinaires. Notons que ces produits, le thé mis à part, s'inscrivent dans le cadre de l'Atlantic History, le sucre étant en particulier, avec la traite des noirs, la cause d'un accroissement quasi vertigineux des trafics atlantiques.

04/2021

ActuaLitté

Beaux arts

Ai Weiwei. Edition français-anglais-allemand

A l'image de sa situation personnelle en perpétuel changement, Ai Weiwei attire sans conteste l'attention de la culture, tel un aimant. Fondée sur ses positions politiques et son activité sur les réseaux sociaux comme sur ses interventions dans l'espace public, son approche contemporaine du "ready-made" et sa connaissance de l'artisanat traditionnel chinois, la renommé d'Ai dépasse largement le monde de l'art. Réalisée à partir de l'Edition collector limitée publiée par TASCHEN, ce livre constitue la monographie de référence consacrée à Ai Weiwei, explorant chaque étape de sa carrière jusqu'à sa libération des geôles chinoises. Il comprend une large part de documents visuels qui retracent l'évolution d'Ai, depuis son premier séjour à New York jusqu'à ses dernières créations, et met l'accent sur certains moments : sa percée mondiale au début des années 2000, son oeuvre Sunflower Seeds, un immense parterre de graines de tournesol en porcelaine installé dans le Turbine Hall de la Tate Modern, sa réaction après le tremblement de terre au Sichuan en 2008 et sa détention par la police en 2011. Grâce aux images des coulisses de son studio, aux photographies de production et aux nombreuses citations extraites d'interviews exclusives d'Ai, le livre offre un aperçu privilégié sur la manière de travailler de l'artiste, ses influences et son envergure. L'ouvrage comprend des textes éclairants d'Uli Sigg, ami de longue date d'Ai et ancien ambassadeur de la Suisse en Chine, de Roger M. Buergel, commissaire de l'exposition Documenta de 2007 qui accueillit l'oeuvre Fairytale, et de Carlos Rojas, William A. Callahan et James J. Lally, experts en histoire culturelle et politique de la Chine.

04/2020

ActuaLitté

Dessin

Chambre d'amies

Une jeune fille caresse un tigre endormi à ses pieds, une autre cultive des plantes carnivores, des amies jouent au badminton au milieu de vases en porcelaine, des couples se fondent pour mieux s'affronter... Au sommet de son art graphique, Anna Sommer utilise les motifs des papiers peints en les opposant aux siens propres pour nous présenter des scènes intimistes, immobiles et cependant vibrantes de tension intérieure. Rien ne bouge et néanmoins - tout est en mouvement : derrière les traits lissés des personnages et leurs attitudes à première vue innocentes, des drames se jouent, des stratégies se tissent, des fantasmes se font jour. Les animaux deviennent plus humains que les humains, les objets acquièrent une vie qui leur est propre : qui manipule qui dans cet univers foisonnant, où chaque détail regorge de malice ? secrète ? De subtil érotisme aussi, relevé d'une pointe de sadisme... Entre la fable intemporelle et l'instantané de la vie quotidienne, ces collages allient l'humour au malaise, la tendresse à la cruauté, et introduisent une distance fantastique dans ce qui nous est le plus familier. Mieux que jamais, Anna Sommer nous raconte sans mot dire les pièges de nos intérieurs douillets et les illusions de nos existences intranquilles. Préface de Julie Bouvard. Anna Sommer est née en 1968 à Aarau, en Suisse. Graphiste de formation, elle devient illustratrice et travaille pour divers journaux tels que le magazine féminin suisse-allemand Annabelle, le magazine musical francophone Vibrations, le magazine de bandes dessinées allemand Strapazin, et aussi L'Imbécile et L'Amour. En 1996, elle fait paraître Remue-ménage, sa première bande dessinée, dont le trait atypique fera de nombreux émules. Egalement graveuse, elle pratique depuis 2012 le "? papier découpé? ", qu'elle réalise avec un cutter et de la colle en aérosol. Depuis 2002, elle a publié plusieurs albums aux Cahiers dessinés ainsi que L'Ouf, en 2014, aux éditions Actes Sud. Elle vit à Zurich.

09/2023

ActuaLitté

Terreur

Sortilèges nocturnes

Dix-huit nouvelles fantastiques, parmi les meilleures d'un des plus grand noms de l'Imaginaire francophone Les dix-huit nouvelles fantastiques rassemblées ici ont pour caractéristique d'être parmi les meilleures qu'ait signées l'un des plus grands noms de l'Imaginaire francophone. Chacune d'elles a été révisée et commentée par l'auteur. Elles sont précédées d'un avant-propos de Richard Comballot, et suivies d'une postface biobibliographique de Katarzyna Gadomska. Ce volume constitue, en quelque sorte, le jumeau fantastique de 'Demain le monde', la somme science-fictive publiée en 2013 aux éditions Le Bélial'. Soyez prévenus : vous entrez en territoire andrevonien. Une contrée façonnée par cinq décennies de pratique assidue de l'ouvrage littéraire, entièrement vouée aux sortilèges du rêve. Vous l'abordez qui plus est dans sa phase nocturne. Celle que baigne une indécise clarté lunaire, propice à toutes les rencontres, aux étranges découvertes - aux grandes frayeurs aussi. Une femme à la beauté dévorante attend sur un banc des amants de passage un peu trop confiants. Les animaux empaillés d'un musée vous observent de leur oeil de verre trop peu fixe pour être tout à fait rassurant. L'habitant de l'immeuble d'en face se révéle le plus grand des mystères, et une poupée au joli teint de porcelaine s'avère plus féroce que des monstres antédiluviens aux crocs acérés. Une inondation qui submerge tout risque de vous entraîner inexorablement à votre ultime demeure. Les membres réunis d'une famille attendent leurs défunts pour le repas du Jour des morts. Et que penser des surprises que révèle une fenêtre ouverte sur un paysage mémoriel, ou de ces secrets enfouis dans les mémoires enfantines que ressuscite la silhouette d'un chat sous la Lune ? Enfance, solitude et trépas sont des thèmes qui se déclinent de multiples manières. Celles que met en oeuvre Jean-Pierre Andrevon ont le mérite d'une originalité célébrant le genre fantastique en lui donnant une seconde jeunesse.

03/2023

ActuaLitté

Décoration

Destins souverains. Joséphine, la Suède et la Russie

Par l'alliance de son fils Eugène de Beauharnais avec la princesse Auguste-Amélie de Bavière, l'impératrice Joséphine est l'aïeule de nombre de familles royales et princières d'Europe, écho heureux aux relations politiques, diplomatiques et militaires tissées en leur temps entre Napoléon 1er, le tsar Alexandre Ier et le maréchal Bernadotte, futur Charles XIV Jean, roi de Suède : en effet, la princesse Joséphine de Leuchtenberg, l'aînée de ses petites-filles, épouse en 1823 le prince héritier Oscar de Suède, fils de Charles XIV Jean, tandis que son frère puîné, Maximilien, s'allie en 1839 avec la grande-duchesse Marie Nicolaevna, fille du tsar Nicolas Ier. Au-delà des alliances dynastiques, c'est l'histoire même des collections de l'impératrice qui est ici abordée. Très attachée à son domaine de Malmaison, Joséphine en avait fait une demeure raffinée et à la mode, connue pour la richesse des oeuvres d'art qu'elle renfermait, et que sa présence auréolait de charme. Ainsi comprend-on mieux, en décryptant ces parentèles, l'extraordinaire destin des objets, de nos jours trésors des collections de ses descendants, notamment de S M Cari XVI Gustaf de Suède, du Nationalmuseum de Stockholm et du musée national de l'Ermitage à Saint-Pétersbourg. Emouvants souvenirs de famille, reflets des personnalités et témoignages d'une mémoire entretenue jouxtent d'exceptionnelles oeuvres d'art, tel le prestigieux service de porcelaine de la manufacture parisienne Dihl et Guerhard. Ces pièces conservées au musée national de l'Ermitage retrouvent, le temps de l'exposition, celles de Malmaison, entreprise pour la première fois tentée depuis leur départ de la demeure en 1816, au lendemain de la mort de l'Impératrice. En centrant son propos sur les liens de famille, ce catalogue plonge le lecteur dans l'univers de Joséphine et complète l'approche du premier volet de l'exposition, "Destins souverains - Napoléons Ier, tsar et le roi de Suède", qui se déroule simultanément au musée national du palais de Compiègne.

10/2011

ActuaLitté

Histoire de France

Marie-Antoinette la mal-aimée

Tout a commencé par une jeunesse heureuse à Vienne. Née un 2 novembre 1755, " Madame Antoine " pour sa famille, " Marie-Antoinette " pour les Français, est la quinzième enfant de la puissante impératrice Marie-Thérèse d'Autriche qui a patiemment négocié son mariage avec le futur roi de France. C'était en 1770, elle avait quinze ans, un frais visage rose entouré de boucles blondes, une taille faite à ravir, une peau " d'une blancheur éblouissante ", des yeux de porcelaine bleue. Tout a continué tel un conte de fée où la jeune reine de vingt ans, insouciante, trop rieuse, peu instruite tenta d'oublier une ombre à ce rutilant tableau : la non consommation de son mariage avec le Dauphin, d'un an plus âgé qu'elle, le malheureux Louis XVI. Il fallut sept années pour que la reine devienne enfin mère de son premier enfant. Marie-Antoinette se consola de ses difficultés conjugales par des fêtes sans fin, de folles dépenses en toilettes et bijoux, un entourage sans scrupules et une passion pour le Suédois Axel de Fersen, amoureux d'elle, qui tenta tout pour la sauver. Maladroite, elle multiplia les imprudences d'étiquette et financières qui alimentèrent la rumeur et les pamphlets injurieux et obscènes. L'affaire du collier, sombre escroquerie, marqua le tournant fatal. De l'adoration, l'opinion passa à la haine. Et même à la haine de l'Ancien Régime qu'elle symbolisait. On la surnomma " L'Autrichienne ". Elle trahit, dit-on, la France et ose informer Vienne de la politique du roi. Quand la révolution éclata, Marie-Antoinette changea, devenant une vieille femme aux cheveux blanchis par les épreuves. Avec la fuite ratée à Varennes, l'épouvante d'apercevoir sous ses fenêtres à la prison du Temple la tête de son amie la princesse de Lamballe, la mort du roi le 21 janvier 1793, l'enfermement à la Conciergerie où elle ne revit plus jamais ses enfants, son destin devint tragique. La reine changea, se transformant en femme digne dans l'adversité. Guillotinée alors qu'elle n'avait que trente-huit ans, elle est devenue l'objet, aujourd'hui, d'un véritable culte. Serait-elle, avec le temps, le secret remords des Français ?

02/2001

ActuaLitté

Littérature française

Le nageur de Bizerte

Nous sommes à Bizerte, en Tunisie, janvier 1921, sous le protectorat français. La vie serait presque douce pour le jeune docker du port de Bizerte, Tarik Aït Mokhtari, nageur longiligne et musculeux, s'il ne s'était heurté un matin, dans sa ligne de nage, à un obstacle infranchissable : il ne le sait pas encore, mais il s'agit d'un croiseur de bataille, survivant de la flotte impériale russe qui fuit l'irréversible et sanglante poussée des "rouges" et transporte à son bord toute une population d'exilés, de "blancs" aristocrates désormais appauvris, bousculés par le vent de l'histoire. Mais il ignore la guerre qui divise la Russie. Il vit à Bizerte, il est beau et pauvre, il a une soeur désirable, une mère veuve. Ce destroyer est-il " maskoun " ? Hanté, habité par un djinn, infréquentable pour le docker aux longs cils ? D'où vient le navire fantôme couleur d'âme grise ? Quel est son nom ? Que cherche-t-il à fuir ? Quelles horribles scènes de pogroms, de fermes incendiées quand les soviets lancent "le coq rouge" , pillent, tranchent au sabre et fusillent, quelles images hantent à jamais les passagers du Georguii Pobiedonossetz ? Depuis le 18 décembre 1920, les Russes sont confinés à bord des bateaux de guerre en rade de Bizerte. Des prisonniers flottants. Tarik aurait été avisé d'en rester là. Mais, comme le chant d'une sirène, le docker entend soudain la voix d'une jeune femme, une voix de théâtre, et il aperçoit, chatoyante, sa robe de mousseline blanche, gonfler sur le pont du navire. A l'instant il en est captif. Yelena Maksimovna Mannenkhova, fille unique d'un riche baron, personnage qu'on dirait issue de La Cerisaie, a la beauté fragile d'une porcelaine qui va se briser. Chaperonnée par sa tante Sofia, elle fuit la même horreur que toute une classe sociale gisant sans pouvoir s'en libérer dans les coursives d'un navire qui sera leur prison, et peut-être leur destin. Tarik parviendra-t-il à la rencontrer ? Avant que le cosaque Bissenko ne tranche la blanche gorge de notre héroïne ? Avant que la soeur du docker ne se marie ? Avant que le monde ne referme les rideaux d'un théâtre pourpre sang sur ces deux innocents ? Vivront-ils ?

ActuaLitté

Chine

Petite histoire de la presse chinoise. De sa prehistoire a nos jours

Comme en témoignent les très divers moyens qu'elle a trouvés pour s'exprimer : romans et chansons populaires, théâtre, inscriptions sur des éléments de l'espace public..., l'opinion publique en Chine a de tout temps été d'une grande vitalité. Tout aussi ancien est l'intérêt marqué des Chinois pour les plus infimes ressorts du déroulement de l'Histoire. Toutefois, si l'information a tôt constitué une question de haute importance en Chine, c'est d'abord parce qu'elle était l'une des principales clés de l'administration d'un vaste empire. La Chine, notoirement en avance dans la fabrication du papier, a aussi très tôt mis au point certains procédés d'impression. Le premier est la xylographie. Au fil du temps, cette technique s'est popularisée, permettant l'impression d'un certain nombre de "?petits journaux?". Une autre découverte technique a fait faire un pas de géant à l'imprimerie au milieu du xie siècle : l'invention de la typographie avec des caractères mobiles en porcelaine. Ce sont les grands titres, parmi les plus influents ou emblématiques, de la presse moderne chinoise que nous présentons ici. Tout en distinguant de grandes phases historiques, nous avons fait des entorses à l'ordre chronologique. Les unes sont liées à la vie rarement linéaire des titres ainsi qu'à leur longévité extrêmement variable, allant pour certains de quelques semaines à plusieurs décennies pour d'autres. Ainsi est-ce en fonction de l'importance qu'ils ont à moment donné revêtue, et non de leur date d'apparition, que nous avons mentionné certains titres à la durée de vie particulièrement longue, enjambant les époques. Les différentes périodes que nous avons établies sont également censées refléter les mutations intervenues dans la conception du rôle de la presse qu'ont pu successivement avoir les fondateurs de titres. L'appropriation progressive par le plus grand nombre de la presse témoigne de l'entrée dans la vie des gens ordinaires de l'un des grands moyens de communication moderne. La presse en tant que possible instrument d'expression d'une opinion publique connaît au demeurant un sort toujours relativement précaire, ce qui l'expose à être assez régulièrement concurrencée par d'autres moyens d'expression plus traditionnels – et parfois plus rudimentaires, tels les fameux dazibao, affiches murales en "?grands caractères?"...

01/2023

ActuaLitté

Monographies

Sébastien Plevoets - Avant-Goût. Poèmes de Selçuk Mutlu. Beaux-Arts de Liège

Ce livre, composé à quatre mains, accompagné de poèmes de Selçuk Mutlu, présente les travaux les plus récents de l'artiste Sébastien Plevoets (né en 1980, vit et travaille a` Liège). De son travail, Sébastien Plevoets dit : "Je cherche à déployer une recherche artistique imprévue. Les formes prises par cette exploration peuvent être variées mais elles tournent principalement autour du médium peinture. Il y a l'envie de faire confiance à des intuitions plastiques et d'ensuite chercher à les amener à un développement impromptu. [... ] Je fonctionne à la fois en série et en rebondissement, avec une respiration entre focalisation et déploiement. Au sein des séries, j'établis des contraintes plus ou moins fortes, ou des règles de jeu qui serviront d'axes à l'émergence de nouvelles formes. Les variations favorisant une mise à distance de l'intention, et se faisant l'écho d'un flux d'actions. Au sein d'une série d'expérimentations, les moyens utilisés sont généralement assez réduits. Il y a une volonté à rendre la vibration du geste consciente, dans une envie d'aiguiser le plaisir du senti, à travers des formulations simples, fragmentées et inattendues. Du travail de Sébastien Plevoets, Selçuk Mutlu dit : "Sébastien Plevoets, te voilà scribe, interprète de la lumière et le seul enjeu de ton langage est une traduction plastique, l'aveu de ta peinture dans un cloaque d'abandons, le récit mythique, le chant monophonique, le poème qui grince. [... ] Dans ton atelier, le lieu de servitudes, de ses couleurs qui puent : miasmes de quelle maladie, de quel corps ? Essences, térébenthines, anesthésiants et la douche où l'on range les produits qui servent à tout. Et les esquisses de quel projet ? - il est indiqué "projets" . Et le lit est là, à côté de la table, à côté de l'amertume, des joies vécues, des jouets écrasés, des pots de terre séchée. Plus loin une jarre d'où sortent des pinceaux secs, des cheveux longs pris dans une brosse délaissée, les bouteilles de liqueurs vides, des enveloppes de factures jamais ouvertes, des lettres d'amours sans suite, un filet d'eau continu au robinet qui ne brille plus, une peau blême, des papilles pleines d'oublis et un paquet de salive gardé en bouche pour t'abreuver à ta guise et soigner tes dents de lait. "La lumière, c'est surtout de l'ombre" as-tu osé affirmer, et encore ceci : "Les débris, les morceaux de porcelaine et de verres brisés, l'agrégat d'émulsion contre les murs jaunis d'une lumière mal définissable, voici ma détresse, la poétique des ruines".

09/2022

ActuaLitté

Romans de terroir

Bons baisers de mon Limousin

Né au coeur du Limousin, au milieu du XXe siècle, Pierre Louty a fait ses premiers pas dans la maison de sa mère, à la ferme de son père. Suivons-le dans le Grand-pré bordé par un joli ruisseau à écrevisses... Empruntons le chemin si pittoresque de l'école des Rouchilloux, découvrons le grand menhir du Métayer et la civilisation des hommes de la Pierre levée... Invitons-nous aux veillées d'antan, écoutons Marguerite et Antoine évoquer leurs rencontres avec les derniers loups et les légendes ensevelies sous la cendre... A l'heure où Pierre Louty entre au collège de la rue de Châteauroux, Elise sa mère lui montre les rues de Limoges, l'Hôtel de Ville de la place Léon Betoulle, la cathédrale Saint-Etienne, la gare des Bénédictins avec son campanile qui veille sur la cité de la Porcelaine. Ensemble, main dans la main, ils remontent la rue Haute-Vienne, s'attardent sur la place des Bancs, marchandent aux Halles centrales et entrent dans l'église Saint-Michel-des-Lions... Ils descendent la rue du Clocher et arrivent sur la place de la République à deux pas des Nouvelles Galeries. A cet instant, Pierre Louty ignore qu'un jour il enseignera à ses élèves de l'école Léon Blum l'histoire de cette ville, berceau de l'Imprimerie et de la C.G.T. De la boutique " A la Botte Rouge " jusqu'aux tours démantelées de Châlucet, il n'y a qu'un pas que Pierre Louty franchit allégrement. Poussons les portes mystérieuses de l'abbaye de Solignac, retrouvons-nous sous les arches gigantesques du viaduc de Pierre-Buffière sur lequel le Capitole, ce train mythique le plus rapide de France, franchissait la Briance. De Saint-Léonard-de-Noblat par les gorges sauvages de la Maulde, gagnons les rives du lac de Vassivière, émerveillons-nous devant la beauté de l'immense étendue d'eau bleue dans son écrin de verdure... Maintenant gravissons les pentes du Mont-Gargan entre deux rangées de hêtres centenaires, promenons-nous autour de la modeste chapelle en ruine, embrassons le vaste panorama qui s'étend des monts de Guéret aux cimes enneigées du Puy de Sancy pour revenir aux Monédières et leurs bruyères corréziennes... Pierre Louty nous ouvre son coeur et nous raconte les villages qu'il aime : de Saint-Paul à Parthenay, de La Porcherie à Oradour-sur-Glane, de Châteauneuf-la-Forêt à Saint-Martin-Château et la cascade des Jarrauds... Enfin, il nous révèle sa préférence sur la route d'Eymoutiers : le village de La Veytizou qu'il a adopté pour toujours. Alors n'hésitez pas : finissez d'entrer et laissez-vous emporter par le vent des souvenirs.

05/2020

ActuaLitté

Décoration

René Crevel. Peintre, architecte, décorateur

Artiste prolifique, architecte décorateur, mais aussi peintre, René Crevel apporte une contribution décisive à la naissance et au développement du style Art Déco. Esprit novateur, il s'illustre dans de nombreuses disciplines, abordant avec une égale réussite des domaines aussi différents et exigeants que l'architecture et l'architecture d'intérieur, le mobilier, le papier peint et le tison, le tapis et la tapisserie, la céramique, l'émail, le vitrail ou la fresque. Entre les deux guerres, il signe de remarquables créations pour les prestigieuses manufactures françaises, Sèvres ou Limoges pour la porcelaine, J. Sarlandie pour la dinanderie et l'émail, Isidore Leroy, Essef, Geffroy ou Nobilis pour le papier peint, Aubusson pour les tapis et les tapisseries murales ou encore Krieger pour les meubles. Sa carrière est jalonnée d'importantes réalisations. Architecte d'intérieur et ensemblier, il conçoit l'entière décoration du Théâtre de l'Avenue (1924), aménage l'hôtel de Paris et la bijouterie Gustave Sandoz (1928), le restaurant les Tuileries et l'hôtel Continental, le magasin Frigéco, l'office du tourisme du Portugal (1931), agence l'hôtel Astoria (1933). On lui doit la création du bar de la société Técalémit (1932). Il dessine de nombreuses devantures de magasins, boutiques de luxe, bars et brasseries... Architecte, il construit en 1926 à Saint-Cloud sa villa dans le plus pur style moderniste. En 1930 son projet avant-gardiste d'autos-relais fait la couverture de la revue Je sais tout. En 1937 il trace les plans du Palais de l'Artisanat à l'Exposition Internationale des Arts et des Techniques, puis ceux de la Cité Ouvrière des Laboratoires pharmaceutiques Debat à Garches. Peintre, il poursuit une carrière commencée en 1915 dans le sillage des Nabis et du japonisme, laissant plus de 1000 oeuvres, huiles, gouaches, aquarelles et dessins. Il crée décors et costumes de théâtre, peint panneaux décoratifs et fresques... René Crevel est maintes fois primé par les jurys des grandes manifestations de l'époque. En 1925 cinq diplômes et médailles couronnent sa participation à l'Exposition Internationale des Arts Décoratifs. En 1929 il obtient un diplôme de Grand Prix l'Exposition française au Caire, en 1931 un diplôme d'Honneur à l'Exposition Coloniale. En 1937, lors de l'exposition Internationale des Arts et des Techniques, deux nouveaux diplômes d'Honneur et deux médailles d'or lui sont décernés. Cette première monographie consacre le talent de René Crevel, figure emblématique du mouvement art déco. Elle retrace sa vie et son parcours et aborde chacun de ses modes d'expression, de la peinture aux arts décoratifs et à l'architecture. Illustrée de plus de 1100 photographies, elle offre une contribution essentielle à la redécouverte d'une oeuvre qui occupe une place éminente dans l'histoire de l'art.

11/2019

ActuaLitté

Beaux arts

La miniature, portrait de l'intimité

Loin d'être uniquement " une peinture en petit ", bonne à ranger parmi les bibelots, la miniature est une oeuvre d'art à part entière. Elle apparaît en Angleterre, à la cour des Tudors où, sous le règne d'Élisabeth Ier, son rôle est indispensable à la politique et à la célébration de la personne royale. Liée à la littérature et à la poésie, elle acquiert un sens savant et emblématique. En raison précisément de ses dimensions réduites, elle a tenu un rôle majeur dans l'histoire de la société et des sentiments. Facilement cachée, offerte ou dérobée, tenue sur soi, échangée entre amants, parents ou amis, elle fut le précieux témoignage des sentiments. Image-souvenir indispensable lors d'une séparation, elle est alors souvent multipliée après la mort. Montée en bijou, présente sur ou à l'intérieur d'une boîte ou dans un écrin pour échapper aux regards indiscrets, accompagnée des cheveux de l'être cher, elle fut ardemment aimée, comme en témoignent la littérature et la peinture. Elle fut aussi un cadeau diplomatique entre souverains, même si sa connotation demeure sentimentale. Peinte sur ivoire à partir de la seconde moitié du XVIIIe siècle, elle connaît un engouement qui touche toutes les classes de la société et que la Révolution puis les guerres napoléoniennes ne feront qu'amplifier. Ses rôles divers sont décrits, accompagnés d'une évocation des artistes les plus talentueux et originaux qui ont pratiqué cet art, en Angleterre, en France et dans toute l'Europe où la miniature règne jusqu'au milieu du XIXe siècle. Entre la fin du XVIIIe et le début du XIXe siècle, son âge d'or, elle est relayée par le physionotrace, gravure de portrait en petit, puis par la miniature sur porcelaine dure qui se développe et se perfectionne durant la première moitié du XIXe siècle. A partir de 1850, la photographie remplace peu à peu la miniature qui, avant de céder sa place, tâchera d'adopter le style de ces nouveaux portraits. Très abondamment illustré, l'ouvrage fait découvrir des œuvres inconnues exceptionnelles provenant de collections privées et dévoile quelques chefs-d'oeuvre, non encore publiés, des musées des Arts décoratifs de Paris et de Bordeaux, du musée Cognacq-Jay, de la collection de Frits Lugt (Fondation Custodia), ainsi que de musées étrangers, notamment le Victoria & Albert Museum à Londres. Préfacé par Emmanuel de Waresquiel, ce panorama du petit portrait dans tous ses états est accompagné des textes de trois spécialistes : Fabienne Xavière Sturm, qui publie, avec le carnet d'atelier de Louis-Ami Arlaud-Jurine, les secrets d'un des meilleurs miniaturistes genevois. Claude Tanner, restauratrice de petits portraits sur ivoire, qui donne des conseils pour leur conservation et leur restauration. Chantal Bouchon, qui évoque la personnalité du grand collectionneur et donateur Lefebvre de Viefville.

12/2010

ActuaLitté

Histoire de la médecine

Sur les dents. Ce qu'elles disent de nous et de la guerre sociale

Pourquoi persistons-nous à avoir mal aux dents ? Pourquoi sommes-nous si nombreux à souffrir de nos crocs malades, abîmés ou perdus, alors que les soins dentaires sont prétendument gratuits et accessibles à tous ? Que penser d'un système qui incite les dentistes à bâcler les soins "Sécu" et à privilégier les traitements à haute valeur ajoutée ? Comment admettre que le sort d'un organe aussi prodigieusement vital et riche en significations dépende de notre place dans la hiérarchie sociale ? Personne n'ignore l'importance des dents comme outil de mastication, territoire intime et carte de visite tendue aux yeux du monde. Pourtant, les inégalités d'accès aux soins restent abyssales, condamnant des millions de personnes à une vie atrophiée. Il est temps de mettre à nu ce système, sa logique et ses intérêts, et de réclamer quelques comptes. Mû par sa propre peur du dentiste, l'auteur explore un univers familier et méconnu, dont l'actualité ne s'empare que lorsqu'un président persifle les "sans-dents". Mêlant allègrement l'enquête, le récit, le jeu de pistes et le recueil de témoignages, cette remontée aux sources des inégalités dentaires nous mènera des dentistes orfèvres du néolithique aux arracheurs de dents des centres low cost, de l'inventeur du dentier en porcelaine à l'industrie du sourire hollywoodien. S'y dévoileront les formes de violences sociales dont nos dents sont la cible, des plus brutales au plus sournoises, mais aussi quelques moyens de s'en défendre. Devant la dureté du monde, qui met nos capacités de résistance à rude épreuve, le moment est peut-être venu de reconquérir notre pouvoir de mordre. Une enquête sur les profiteurs de la ségrégation dentaire et les scandales qui font perdre le sourire, stigmatisant la pauvreté. Des témoignages qui en disent long sur ces drames intimes. Une exploration du rapport des hommes à leurs dents, y compris dans la production artistique et culturelle. Un ouvrage au ton enlevé sur un sujet sérieux. En France, un ménage sur cinq renonce à se faire soigner les dents faute de moyens ; chaque année, 5 millions de personnes s'abstiennent de recourir aux prothèses dont elles auraient besoin. Le système de soins est inféodé à l'appât du gain. Les centres de santé, qui assuraient un semblant de service public, disparaissent. Le développement du tourisme dentaire n'atténuera pas la brutalité de cette régression, pas plus que la multiplication des centres de soins privés bas de gamme. L'affaire Dentexia, ce réseau d'abattage dont le dépôt de bilan, en 2016, laissa 2 000 victimes ruinées et édentées, reste le symptôme le plus spectaculaire de cette nouvelle charlatanerie. Quels sont les mécanismes de la discrimination ? Quelles en sont l'histoire et les conséquences, sur le plan sanitaire, mais aussi dans l'esprit et la chair des sans-dents ? Une bouche abîmée est un marqueur social qui vous isole, mais aussi une plaie intime, qui érode votre appétit de vivre. Entre intimité et vie sociale se nouent bien des drames. A partir d'un large éventail de témoignages, Olivier Cyran identifie les causes et les profiteurs de la ségrégation dentaire. Au travail d'enquête se mêle une exploration historique du rapport des hommes à leurs dents, depuis les premières extractions au silex, il y a 14 000 ans, à la florissante industrie des smile designers de Hollywood.