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Littérature française

Mirabilia

Outre leur étrangeté et leur singularité, un des points communs à ces dix nouvelles, " merveilleuses " au sens classique du mot, résulte de la fascination des villes grandes ou petites : ici Naples, Rome, Londres, Le Havre, Laon, Genève, mais aussi telle bourgade moins connue d'Autriche ou d'Auvergne. D'où ce titre : Mirabilia. Un autre est d'actualiser les grands mythes Orphée, Janus, l'Apocalypse et l'éternel retour dans la plus présente des réalités. Et des figures universelles de la littérature d'imagination, tels le fou en liberté, Robinson, le revenant, le grand personnage déchu en amuseur de troisième zone, le peintre qui vit en trompe-l'œil. Passionné du monde du cirque, du théâtre, de l'illusion, Hubert Haddad pourrait faire sienne la formule d'un célèbre biologiste : " La vérité est dans les monstres. " Des héros en quête d'une figure du destin bouleversante se perdent dans un monde de signes, de constellations de signes. Quelque chose d'une initiation périlleuse ouvre alors au mystère de temps. Dans l'envers anachronique des choses, parmi les marginaux et les illusionnistes, l'univers fantastique d'Hubert Haddad propose une nouvelle fiction faite d'une accélération des hantises les plus aiguës et redoutées de notre temps, quand la réalité entrouvre ses oubliettes et ses double-fonds.

08/1999

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Poésie

Le livre III (al-Kitâb). Hier Le lieu Aujourd'hui

Al-Kitâb peut se lire comme un voyage épique à travers l'Histoire des Arabes et comme une manière de lire poétiquement cette Histoire. Une Histoire traversée par une violence inouïe et une cruauté insatiable, celle des monarques à l'encontre de leurs sujets, depuis l'instauration du califat. Cette violence reste, dans le monde arabe, indissolublement liée à la dimension du sacré. Questionner, penser, réfléchir... c'est se heurter à la question du sacré. Comment le lire ? Par quoi commencer ? Comment suivre le cheminement du poète qui suit son guide al-Mutanabbî à l'instar de Dante suivant Virgile ? "Ô poésie ! Comment élèves-tu ta demeure sur cette terre ? D'où l'air arrive-t-il à tes poumons alors que l'horizon est une bouche cousue, bâillonnée par le ciel ?" Après le récit du narrateur (dans le 1er volume) et la traversée les villes macabres (dans le 2e volume), l'odyssée se termine ainsi : "Cendres - Toutefois Je sens à présent que j'ai besoin de chanter Mon corps est une rose. Parfum est mon esprit." Besoin de chanter. Le mystique athée qui a choisi de s'appeler Adonis convoque une fois de plus Orphée, le héros grec, pour chanter dans sa langue-mère, sa compagne de toujours.

11/2015

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Littérature française

La nuit dans un grand restaurant

Un titre insolite, qui cite un vers de Zone, le poème d'Apollinaire, dont on retrouve ici la tonalité. Une errance intime et érudite à travers le temps, l'espace et les textes, où la vivacité le dispute à la mélancolie. Un livre qui se tisse en fragments soigneusement pourvus d'un titre, dont la trame se dessine, forte, sous l'apparente bigarrure. Homère y côtoie la télévision, l'amour la numismatique, l'Empire romain un voyage au Chili, la Cour de Versailles un séjour en Crimée, les écrivains anciens des figures d'aujourd'hui, et les douleurs intimes des joies quotidiennes. Tout est méditation, parfois bouleversante, parfois drôle. Loin de tout académisme, cette érudition si personnelle invite le lecteur à la découverte. Et l'inattendu devient évidence. Pourquoi Orphée s'est-il retourné ? Pourquoi les dieux grecs doivent-ils être beaux ? Pourquoi certaines monnaies représentent-elles les personnages gravés de face et non de profil comme le veut une antique tradition ? Les questions, peut-être, se jouent des réponses, dans une insatiable curiosité. «Peut-on restituer ainsi l'émotion en paragraphes syncopés, comme la preuve que dans l'univers quotidien, le fond de toutes les idées et des sentiments effectifs sont des fragments ?» (Novalis)

04/2015

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Essais

Cinéma et mythologie. Varda, Resnais, Honoré, Annaud

Ulysse, Europe, Orphée et Eurydice figurent parmi les personnages mythiques dont les aventures ont été illustrées de tout temps par la peinture, la céramique, la littérature et, depuis plus d'un siècle, le cinéma. Agnès Varda, Alain Resnais, Christophe Honoré et Jean-Jacques Annaud ont participé à la transmission et à la réécriture de ces mythes grecs, chacun à sa façon. Ainsi Ulysse (1982) permet à Agnès Varda de combiner un commentaire autobiographique sur une photographie prise en 1954 à une perspective féministe et politique sur son contexte, en écho aux travaux de Roland Barthes et Jacques Rancière sur la photographie et aux définitions du film d'essai à partir d'Adorno. Alain Resnais, dans Vous n'avez encore rien vu (2012), reprend les pièces de Jean Anouilh, Eurydice et Cher Antoine, pour articuler une méditation sur le théâtre à la lumière des dialogues entre Jean-Luc Nancy et Mathilde Girard. La protagoniste de Métamorphoses (2014) de Christophe Honoré entraîne les spectateurs du film vers une rêverie bachelardienne et une réflexion écocritique et Sa Majesté Minor (2007) de Jean-Jacques Annaud propose une parodie de l'Odyssée à travers une lecture, parfois critique, des travaux sur la mythologie grecque dans le domaine des sciences humaines et sociales contemporaines.

03/2021

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Critique littéraire

J. M. G. Le Clézio explorateur des royaumes de l'enfance

Lors des rares entretiens qu'il a livrés, Le Clézio a souvent répété que c'est sa propre enfance, marquée par l'occupation et par l'exil, qui est à la naissance de son désir d'écrire, et l'enfance et les lieux dans lesquels elle se déploie, occupent une place prépondérante dans son œuvre. Qui sont ces enfants ? Quels sont ces royaumes dont ces enfants rêvent, qu'ils atteignent, qu'ils inventent ou qu'ils ne rejoindront jamais ? De quelle matière sont-ils construits ? Sont-ils réels, utopistes ou fantasmés ? Sont-ils autobiographiques, seulement issus d'un substrat autobiographique ou encore purement imaginaires ? Y a-t-il une poétique, un imaginaire, une narration communs à tous ces récits et ces personnages? Cette poétique induit-elle un sens ? C'est pour répondre à ces questions que Medhi Alizaleh, Houda Benmansour Jorgensen, Muguras Constantinescu, Justine Feyereisen, Orphée Gerson Gore, Dominique Lanni, Nicolas Pien et Marina Salles se sont réunis à Malte le 30 mars 2012. Les ont rejoints dans cet ouvrage Sonia Dosoruth, Dominique-Joëlle Lalo, Anca Magurean, Fanny Mahy, Raymond M'Bassi Atéba, Bernadette Rey Mimoso-Ruiz, Maryam Sheibanian, Bogdan Veche et Fredrik Westerlund, ainsi que J.M.G. Le Clézio lui-même, dans un entretien exclusif accordé à Houda Benmansour Jorgensen et Nicolas Pien lors du Festival " Etonnants voyageurs " qui s'est tenu à Rabat en mars 2014.

04/2015

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Littérature française

Aux portes des enfers

Que sait-on de l'Achéron, fleuve des Enfers qui roule dans les ténèbres, du Styx où Achille fut plongé par sa mère afin d'acquérir l'immortalité, de la grotte du Ténare par où Orphée partit à la recherche d'Eurydice et de la caverne d'où Héraclès ramena le chien Cerbère à la lumière ? Saurait-on dire où se trouvent les sources de Mémoire (Mnémosyne) et de l'Oubli (Léthé), l'entrée du palais souterrain d'Hadès où, pour avoir voulu enlever Perséphone, Thésée resta collé à son fauteuil de pierre ? Ces lieux, qui ont terrorisé les anciens et donné naissance aux plus mystérieux récits de la mythologie, existent vraiment et peuvent encore être approchés. Leur découverte, leur visite en recourant aux textes qui ont fait la réputation de ces endroits est le but d'Alain Nadaud dans cette enquête qui le mène par des régions écartées d'Italie, de Grèce et de Turquie. Au fil des pages, et d'une méditation sur les mythes, sur l'amour et la mort, Alain Nadaud nous livre ainsi tout ce que nous voulions savoir sur les Enfers, sur les personnages célèbres qui y sont entrés et, pour certains, en sont ressortis. Une sorte de guide, donc, sur les différentes façons de se rendre et, éventuellement de pénétrer dans des lieux sur lesquels il est toujours utile d'avoir quelque information !

10/2004

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Cinéma

Jean Marais le bien-aimé

Jean Marais : homme, artiste ou héros, celui que l'on surnomma " le Bien-Aimé " charma au sens magique du terme des générations d'hommes et de femmes. Jean Cocteau dira de lui : " Cette adhésion de Marais à mon style est si puissante qu'il relève du singulier pouvoir des feuilles qui savent prendre forme d'insectes. " De leur rencontre naîtra une alliance du génie et de la beauté, mais aussi et surtout une communion d'âmes. Épousant pleinement son époque, Jean Marais ne redoute rien ni personne : il vit en marge des conventions sexuelles et rosse un critique collaborationniste pendant la guerre. Après avoir été l'interprète au théâtre et au cinéma de héros classiques (L'Éternel Retour, Orphée, L'Aigle à deux têtes), il n'hésite pas à opérer un tournant de carrière avec les films de cape et d'épée, dans lesquels il excellera : Ruy Blas, Le Bossu, Le Capitan feront de lui une immense vedette populaire. Devenu un monstre sacré, il restera pourtant toujours l'incarnation de l'ange découvert par Cocteau. Grâce à la série d'entretiens que Carole Weisweiller eut avec Jean Marais en 1995, grâce au trésor des lettres qu'il écrivit quotidiennement à son ami Robert Labadie au cours des dernières années de sa vie, ce livre le fait revivre dans toute sa vérité.

02/2013

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Littérature française

Mythologie gayment racontée

Sur un thème trop longtemps et trop souvent passé sous silence, celui des amours masculins des dieux, héros ou simples mortels, l'auteur reprend ici des mythes ou des légendes antiques, grecs pour la plupart, et les raconte en s'appuyant à la fois sur des sources anciennes et sur son imagination. On connaît le désir qui saisit le grand Zeus à la vue de Ganymède, mais sait-on que ce sont les belles cuisses de l'adolescent dont il s'était subitement et follement épris ? On sait qu'Achille et Patrocle étaient liés d'une amitié indéfectible, mais on a voulu ignorer que cette amitié était aussi de l'amour. Orphée, lui, est universellement connu pour avoir aimé Eurydice, et l'avoir pleurée après sa mort jusqu'à descendre aux Enfers la rechercher. Pourtant, il a aimé aussi, et tout autant, les garçons ; il passe même, chez certains poètes, pour l'inventeur de l'Eros garçonnier. Le seul peut-être, à notre époque, à l'avoir suggéré, a été Jacques Demy dans son film Parking (1986). Racontés dans un style classique, ces seize récits ne reculent pas devant l'audace inséparable de l'évocation du désir, tout en gardant la couleur et le charme de la mythologie. De son côté, Hannes Steinert, en artiste, illustré à sa manière cette perception d'un monde d'avant le péché.

10/2009

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Poésie

Tantot dièse tantôt bémol. Edition blinigue

Rabindranath Thakur dit Tagore (1861-1941). Né à Calcutta dans une famille de lettrés opposés au système des castes, Tagore devient célèbre à seize ans en rédigeant une oeuvre qu'il fait passer pour celle d'un poète indien du XVIIe siècle. Il écrit aussi la première nouvelle en langue bengalie. Après des études de droit en Angleterre, il revient au Bengale en 1880. Infatigable voyageur, engagé en faveur de l'indépendance de l'Inde et d'un changement de la condition des femmes, il reçoit en 1913 le prix Nobel de Littérature qui assoit durablement son oeuvre parmi les plus importantes de la littérature mondiale. Ayant touché à tous les genres (poésie, romans, théâtre, musique et même peinture) c'est néanmoins sa poésie qui fit l'admiration de André Gide, Maurice Maeterlinck, Pierre Jean Jouve, Henri Bergson, Thomas Mann, Bernard Shaw et de beaucoup d'autres. La poésie est la première parole. Mythes, épopées, oracles, voix des mystères et des mystiques, puis de l'amour, de l'indignation, de la révolte, de l'espoir ou de l'humour, de la vie quotidienne et de la solitude. Introuvables ou retraduites, classiques ou contemporaines, familières ou méconnues, ce sont ces voix innombrables que la collection Orphée souhaite faire entendre parce que plus que jamais elles sont nôtres.

12/2015

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Poésie

Passeports délayés

" La poésie m'a aidé tout au long de ma vie. Quand je me sens en "état de poésie", je suis traversé, transpercé de phrases, une musique de mots, une incantation, et subitement le poème vient. D'un seul coup, d'un seul trait, sans ratures, je fixe sur le papier un instant une émotion impossible à dire avec les mots de la prose. Ecrire un poème est un don d'amour. Lire un poème est un don d'amour. Pour moi, la poésie est amour... " .D.G. " Indéniablement, tu es un poète " avait dit un jour Jean Cocteau à Daniel Gélin, L'acteur a largement justifié ce jugement. Son univers poétique d'un charme tout personnel se reflète dans Passeports Délayés comme dans ses quatre recueils déjà publiés dont Le sang de mes songes (Grand Prix des Poètes de la Sacem 1996). Le choix des poèmes de ce recueil a été voulu par Daniel Gélin. Nous suivons sa poésie exploratrice, nous lisons ses mots imagés sur l'amour du jardin, sur les êtres qu'il aime, mais aussi sur sa vision du monde. Ses phrases vibrent et nous font vivre ses histoires. Une grande poésie humaniste, d'un poète au grand cœur. Sans oublier le grand comédien d'un nombre imposant de films dont certains sont devenus des classiques: Rendez-vous de juillet, Mort en fraude, Le Testament d'Orphée...

10/2005

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Policiers

Petite musique de nuit

Le commissaire parisien Lluis Oliba passe des vacances bien méritées dans le petit village languedocien de ses grands-parents. Son programme ? Retaper le mas familial et jouer de la clarinette. Mais son repos est de courte durée. A peine le policier a-t-il posé ses bagages, que son voisin, Andrew Smiley, docteur en génie biologique, est retrouvé assassiné. Bien que l'affaire soit confiée à un policier du cru, le très jeune mais très perspicace Alex Canno, Oliba y est impliqué, dès l'instant où Joël Massol, musicien de renom, le contacte pour lui révéler qu'il connaissait le défunt. Quel lien peut bien unir un spécialiste des maladies de la tomate à un chercheur en électroacoustique ? Et pour quelles raisons des adeptes du culte d'Orphée joueraient-ils un rôle clé dans cette histoire ? Pour le découvrir, Oliba et son lieutenant, Valentine Kepler, fan de country et de cuisine, vont secrètement mener leur propre enquête, tout en composant avec l'arrivée imprévue de Nino, le fils adolescent du commissaire, qu'il ne voit jamais mais qui a décidé, pile à ce moment-là, de renouer le contact. Si la musique adoucit les meurtres, elle ne les rend pas moins crapuleux. C'est ce que nous prouve Carol Fonolières avec Petite musique de nuit, une intrigue musicale sur fond de trafic d'OGM et de mythologie thrace.

04/2019

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Science-fiction

La nuit des temps

Dans le grand silence blanc de l'Antarctique, les membres d'une mission des Expéditions polaires françaises s'activent à prélever des carottes de glace. L'épaisseur de la banquise atteint plus de 1000 mètres, les couches les plus profondes remontant à 900 000 ans. C'est alors que l'incroyable intervient : les sondeurs enregistrent un signal provenant du niveau du sol. Aucun doute possible : il y a un émetteur sous la glace... La nouvelle éclate comme une bombe, et les journaux du monde entier rivalisent de titres en une : " Une ville sous la glace ", " Un cœur sous la banquise ", etc. Que vont découvrir les savants et les techniciens qui forent la glace à la rencontre du mystère ? La Nuit des temps est à la fois un reportage, une épopée et un chant d'amour passionné. Le présent et le lointain passé s'y mêlent, les hommes y affrontent leurs espoirs et leurs craintes et y jouent le sort du monde. Traversant le drame universel comme un trait de feu, le destin d'Eléa et de Païkan, nos si lointains prédécesseurs, les emmène tout droit rejoindre la légende des amants bienheureux et maudits, aux côtés d'Orphée et Eurydice, Roméo et Juliette, Tristan et Iseut, tous ceux que la mort n'a pas réussi à séparer. Ce grand classique de la science-fiction est l'un des ouvrages favoris des adolescents - et de ceux qui l'ont été un jour...

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Musique, danse

Opéra. Eros et le pouvoir Monteverdi. Berg

Eros mène le monde. La Femme est pour l'homme un bien si précieux qu'il n'est pas d'entreprise qui le fasse reculer pour la trouver ou la retrouver. Orphée n'est pas seulement le Héros du premier opéra (Monteverdi, 1607), mais le modèle de tous les teneurs (ténors) de cette souveraine (soprano). Il dispose pour cette entreprise d'un talisman, lyre ou flûte (enchantée), et surtout de son chant, bien utile pour affronter le Pouvoir (Pluton, et d'autres) qui se dressent contre lui. Quand le Héros est infidèle à Eros, c'est qu'il a reconverti son désir en Volonté de puissance. Eros est subjugué par Kratos. Le héros d'opéra (Wotan de Wagner !), comme le quidam de tout temps, n'y gagne pas au change. Lorsque le héros est une héroïne, l'opéra change de sens. Il raconte alors le destin d'une séductrice, bientôt destructrice des Hommes qui la courtisent, et enfin détruite par le cours même de sa vie. Elle s'appelle Carmen, Traviata, ou Lulu. Ou Poppée. A Orfeo répond Wozzeck : héros infortuné, durée courte, personnel réduit, unité de ton. C'est le triomphe du classicisme. De même, Lulu répond à Poppée : destin de séductrice destructrice, durée longue, personnel nombreux, ruptures de ton, rebondissements multiples : l'émergence du modèle baroque. Monteverdi, Berg. L'alpha et l'omega d'une certaine histoire de l'opéra.

09/2012

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Poésie

Lumière d’instinct

Qu'il est difficile d'être un seul homme, au hasard des rues, au hasard des mots, au hasard des autres ; qu'il est difficile d'être un seul homme, dans l'ultime matin sans égal, dans le sursis glacé de l'espérance ; qu'il est difficile d'être un seul homme, face au miroir perspicace de la nuit. Mais à présent, l'aube s'élève, jour à jour et me questionne déjà, à l'échafaud, nous menons la plénitude des mots simples, point du jour au soleil délaissé, désemparé d'azur, louanges aux saisons grisées d'ennui, nos mains se frôlent vers l'oubli. A présent, à vous de me dire, sans nuances peut-être, avec toutes les exagérations permises, quoi penser de ce grand déballage des âmes, le cheminement du possible poète est par raison, déraisonnable, jonché d'une multitude d'artifices et de victoires, recherchant à tout prix une nouvelle forme de beauté, hélas ! , une énième découverte à tout rompre sous le couvert de quelques solitudes domptées. A trop vouloir chercher, jusqu'à plus ciel, la couleur foudroyante des êtres et le sceau des vivants, nous nous passerons d'Orphée, alors, à vous de me dire, la poésie, ce sang malgré moi, cette halte sévère sur ma route destinée, ou cette pause sereine au jardin muet de l'enfance. De toute évidence et absolument, rien n'est à comprendre, mais tout à aimer, désormais, la rime des saisons est prête à renaître.

02/2022

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Littérature française

Tu n'as pas tellement changé

En 2013, pendant les manifestations contre le "mariage pour tous", la pasionaria Frigide Barjot s'est beaucoup prévalu de son premier amour. Comment pouvait-elle être homophobe puisqu'elle avait adoré, des années durant, un jeune homme qui se refusait à elle ? L'argument revenait à longueur d'interviews, à la limite de l'instrumentalisation : puisque les morts ne parlent plus, on peut les ventriloquer. Ce jeune homme était homosexuel et a été emporté par le sida en 1995. C'était le frère cadet de Marc Lambron. L'écrivain, s'il n'a rien à répondre à Frigide Barjot, peut du moins restituer par la plume un profil et témoigner d'un passage. A quelques mois de la disparition de son frère, il avait rédigé un livre en forme de portrait pour un adieu, ce que l'on appelait autrefois un "tombeau". C'est ce texte qu'il a souhaité rendre public aujourd'hui, dix-neuf ans après la disparition d'un être dont le souvenir vacille entre mémoire et oubli, à la merci des causes du temps. Intouché, ce récit de deuil tente de fixer l'image d'un homme dont la vie brève n'a pas épuisé l'énigme : un Orphée fraternel va quérir l'ombre d'un double évanoui qu'il a accompagné jusqu'à sa fin. C'est un livre pudique et déchirant, comme venu de l'autre côté du temps, où l'on tente d'affronter avec des mots les silences de la mort.

01/2014

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Littérature française

Un loup dans la gorge. L'homme qui avait perdu sa voix puis retrouvé son âme

« Je suis comme tout le monde, vie faite de gloires et de déboires. En tant que ténor d'opéra, j'ai oscillé entre l'ivresse des applaudissements et la solitude des chambres d'hôtels du bout du monde. J'ai eu beaucoup d'argent mais aussi beaucoup de stress. Et pendant ce temps-là, rien d'affectif qui s'est construit. Un désert qui a commencé dans mon adolescence lorraine et qui se perpétue jusque là.   Arrive le jour où tout se dérobe. J'assiste impuissant à la disparition de tout ce qui compte pour moi : d'abord mon père et ma mère sous le joug du cancer, puis ma voix lors d'une ultime soirée d' « Orphée aux Enfers ». Sans parler d'un énième amour mort-né.   Abîmes noirs et glacés. Mes amis d'hier ont disparu, tout comme les soirées arrosées au Dom Pérignon et les compliments trop faciles. Mon seul ami ? Le conseiller des minimas sociaux. Le goût de la vie ? L'amertume. J'ai mal à l'âme. À quarante ans, c'est le moment du choix. Mourir ou guérir. Au milieu de mon minuscule studio parisien, jonché de conserves vides des restos du coeur, une petite voix toute aiguë surgit du néant. Celle d'un tout petit garçon. Qu'est-ce que je fais ? Je l'écoute ? Je suis ses conseils ?   Commence alors un formidable parcours initiatique au beau milieu de la nation Wendat-Huronne, peuplé d'apprentissages, d'épreuves et de rituels convergeant tous vers un seul but : lâcher. »

11/2015

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Littérature française

Oeuvres complètes. Tome 2, Cycle chinois, Cycle archéologique et sinologique

En 1912, Victor Segalen (1878-1919) publie Stèles, son chef d'oeuvre poétique, luxueusement imprimé à Pékin, orné d'épigraphes en calligraphie archaïque ou classique. Il s'agit, avec Alcools, paru l'année suivante, de l'un des recueils majeurs de la poésie du XXe siècle. Il ouvre le cycle chinois des oeuvres de Segalen, qui fait suite au cycle polynésien (Les Immemoriaux, Gauguin), au cycle musical et orphique (Entretien avec Debussy, Orphée-Roi) et au cycle des ailleurs (Imaginaires, Briques et Tuiles). Segalen est de tous les auteurs européens celui qui a le plus profondément pénétré la culture chinoise. Il ne se contente pas d'admirer les paysages et les monuments; il parle la langue, est capable de déchiffrer textes et inscriptions. Certaines de ses oeuvres sont publiées ici pour la première fois intégralement, ainsi Sites et Annales secrètes d'après Maurice Roy. Segalen ne sacrifie pas à l'exotisme mis à la mode par les écrivains fin de siècle comme Loti. Il est pénétré de l'imaginaire chinois. Equipée, "voyage au pays du réel", est une odyssée superposant souvenirs et désirs, pour mieux atteindre une immatérielle réalité. René Leys se présente comme les confidences d'un français sinisé qui se prétend l'amant de l'Impératrice. Les textes de Segalen sont autant d'initiations pour atteindre la "cité violette interdite". Pour lui, l'imaginaire est le prolongement, le parachèvement du réel. C'est par l'imaginaire que nous accédons à la connaissance du monde. ROBERT KOPP.

10/1995

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Psychologie, psychanalyse

VIVRE SANS ELLE. Le veuvage masculin

Un veuf, c'est Orphée sans Eurydice, c'est Aragon sans Elsa, mais c'est peut-être aussi votre père ou votre voisin. Pour le comprendre et pour l'aider, écoutez ce qu'une trentaine d'hommes âgés qui ont perdu leur femme nous ont dit de leur vie, de leurs espoirs, de leurs regrets, ou du bonheur qui leur reste. Contrairement à l'opinion répandue, ce n'est pas l'organisation matérielle de leur vie qui pose problème : la plupart s'en sortent bien, même un fer à repasser à la main. Leurs besoins sont ailleurs, plus subtils, plus affectifs, bien sûr. Mais ce qui leur manque le plus, c'est une écoute amicale... tout à fait votre portée. " J'étais complètement éreinté, liquidé, liquéfié ", dit l'un de nos interlocuteurs. Mais il ajoute : " Ce qui m'a aidé, c'est que j'étais entouré de quantité de gens qui avaient besoin de moi, besoin pour n'importe quoi ". Ces témoignages conduisent à mieux comprendre les déterminants qui ont permis à ces hommes de faire face à l'épreuve, de ne pas se laisser enfermer dans la solitude, de redonner un sens à leur vie. Ils soulignent la puissance des capacités d'adaptation aux épreuves. Conduite dans le cadre du Projet national de recherches 32 " Vieillesse ", cette étude prolonge celle qu'avait menée le même groupe d'aînés sur la solitude des veuves, en abordant, cette fois, un problème qui a beaucoup moins retenu l'attention, celui du veuvage masculin.

02/1996

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Littérature française

Le chien Tristan

Roman policier insolite, roman de la beauté, contemplatif et musical, Le chien Tristan est d'abord le roman du romantisme, de sa grandeur et de ses aspects dérisoires. Volontairement cloîtrés au coeur de Rome, ses protagonistes "jouent" à s'identifier aux grands créateurs du xixe siècle, Wagner, Liszt ou Nietzsche. Fous du génie qu'ils n'ont pas, ils sentent que le romantisme, bien plus qu'une exaltation de la passion, est une recherche passionnée d'une vérité à laquelle ils sacrifient leur bonheur et leur équilibre. Hors de leur siècle, de leur pays, hors de toute certitude religieuse, placés devant l'évidence et l'effroi de l'existence, ces "inadaptés" sont pourtant l'image de l'homme contemporain, déraciné du sacré, et n'osant plus s'avouer à lui-même sa quête désespérée du Vrai. Confrontés à une femme qui refuse le rôle de sublime prétexte, ces personnages deviendront les rivaux tragiques et pitoyables d'un être dont le regard détient la vérité sans la conscience : un chien, que sa maîtresse a nommé Tristan. Écrivain, philosophe, journaliste et traducteur, Étienne Barilier est né en 1947 à Payerne dans le canton de Vaud. Son premier récit, Orphée, paraît en 1971 ; il sera suivi d'une quarantaine de romans et d'essais. Lauréat de nombreuses distinctions littéraires, dont le Prix d'honneur de la Ville de Paris en 1978 pour Le chien Tristan, Étienne Barilier a également enseigné la littérature française à l'université de Lausanne entre 2001 et 2013.

08/2022

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Traduction

La faille du Bosphore. Entretiens de Rosie Pinhas Delpuech par Maxime Maillard sur le métier de traduire et d'écrire

"Mais c'est là que comme Orphée, il ne faut pas se retourner, la traduction atteint sa limite et passe le relais à l'écriture. En suivant un écrivain de cette manière, en conjuguant littérature et psychanalyser, en comprenant qu'il ne s'agit pas de combler le trou de la perte, mais de rester devant l'impossible origine, l'impossible identité, l'impossible unité compacte de l'être, on se rend compte que la langue se construit sur du manque, sur ce qu'on ne peut pas dire". Rosie Pinhas-Delpuech nous conte au long de cet entretien mené par Maxime Maillard, son enfance chatoyante dans une polyphonie de langues et son travail de traductrice. Particulièrement attentive aux sonorités, elle perçoit tant la charge obscure des mots de l'hébreu biblique que la musique de la rue de Tel-Aviv d'Etgar Keret. Forte d'une pratique artisanale où les mots sont matière, l'écrivaine et la traductrice de l'hébreu met à plat les trames et les fils de son métier sans oublier ses conditions pratiques. Après une enfance passée à Istanbul, au sortir de la Seconde Guerre mondiale, entourée par une mère germanophone, une grand-mère judéo-espagnole et un père francophone, Rosie Pinhas-Delpuech émigre en France puis en Israël avant de s'installer à Paris en 1984. Elle est aujourd'hui une figure incontournable des lettres hébraïques en francophonie. Maxime Maillard est journaliste et écrivain suisse. Son dernier livre, Tamam, récit d'un voyage entre Istanbul et Konya, est paru en 2022.

11/2023

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Psychologie, psychanalyse

Les chagrins d'amour. Un moment de vérité

Le chagrin d’amour naît de multiples causes, mais fait toujours irruption comme une condamnation sans appel, une sorte de mort. Certains, comme Werther, n’y survivent pas. D’autres le traversent, taciturne ou ressassant leur plainte, seul ou entouré. Tous cependant font figure de héros, au sens originel du mot, dans la mesure où ils se confrontent au plus profond des cataclysmes : la perte d’amour. Surmonter ce désastre, c’est faire un pas de plus dans la condition humaine, c’est, tel Orphée, revenir des enfers en laissant l’être aimé derrière soi. C’est aussi, nous dit Patrick Avrane, s’ouvrir à une connaissance de soi. Car, dans l’amour, il y a toujours une part de tromperie. On aime dans l’autre une image idéalisée, miroir de nos désirs - l’amour rend aveugle, dit-on. Dès lors, le chagrin décille. Il peut même nous révéler une vérité essentielle : cette faille en chacun qui fait qu’on n’est jamais tout pour l’autre. Et alors nous initier à une nécessité vitale : la capacité à être seul. Ainsi le chagrin d’amour est-il un des premiers pas vers l’âge adulte, une expérience de rupture : c’est Juliette s’opposant à sa famille pour aimer Roméo, jusqu’à la mort. Nourri aux chagrins amoureux de la littérature (Werther, Tristan et Yseut, Phèdre, ou même Amable, le boulanger de Pagnol) autant qu’à des expériences racontées au psychanalyste, ce livre nous montre aussi que la perte d’un être aimé ne peut être recouverte, le chagrin, lui, se traverse.

04/2012

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Cinéma

Jean Cocteau cinéaste

La situation de Jean Cocteau, auteur de films, est exceptionnelle. Il est le premier parmi les grands écrivains, poètes, romanciers, dramaturges de ce siècle, à avoir su reconnaître, aimer et choisir le cinéma comme il l'a fait. Il a su en outre, d'emblée, y conquérir un style, où l'homme se révèle, fidèle à l'esthétique générale que dès 1930 il avait définie. Son œuvre de cinéaste, constituée essentiellement de six films seulement, réalisés en trente ans, illustre une voie royale du septième art, qu'il a été presque seul à emprunter. C'est une œuvre qui préfère la poésie au fait divers, le rêve à l'anecdote, l'invention au reportage, la traversée des miroirs aux transports en commun. Elle est pourtant sans artifice, car le souci de Cocteau est toujours de " rendre l'irréalité réaliste " ; et elle a l'accent de la gravité, car son sujet central est le dialogue du créateur et de la mort. Que ce soit dans La Belle et la bête, L'Aigle à deux tâtes et Les Parents terribles, ou dans le cycle orphique qui va du Sang d'un poète au Testament d'Orphée, le cinéma de Jean Cocteau répond totalement à ce qu'il attendait lui-même de l'œuvre d'art : " Je crois, disait-il, qu'au lieu de s'évader par une œuvre on est envahi par elle. Ce qui est beau c'est d'être envahi, habité, inquiété, obsédé, dérangé par une œuvre. " Vingt-cinq ans après sa mort, Cocteau cinéaste et poète nous envahit, nous habite, nous dérange encore. NOUVELLE ÉDITION MISE A JOUR

10/1998

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Philosophie

Les débuts de la philosophie

Plus d'un siècle après la publication des fragments et des témoignages des "Présocratiques", réunis par Hermann Diels en 1903 et complétés par Walther Kranz en 1951, ce recueil propose une présentation novatrice des débuts de la philosophie grecque. La présente édition donne à lire les textes découverts depuis, comme le papyrus de Strasbourg, contenant des fragments d'Empédocle. Surtout, elle déplace la coupure, qui n'est plus à "présocratique" mais plutôt, comme le proposait le jeune Nietzsche, à "préplatonicien", Socrate faisant ici l'objet d'un chapitre à part entière. La manière dont a été conçu l'ouvrage est sans équivalent. Il y a dans ce multi-bilingue, outre du grec et du latin, de l'arabe, du syriaque, de l'arménien, de l'hébreu : les textes sont donnés dans leur langue et traduits en français. Leur collecte est facile d'usage : pour chaque philosophe, une introduction, suivie de trois sections portant sur la personne (P), la doctrine (D) et la réception philosophique et littéraire jusqu'à la fin de l'Antiquité (R). S'y ajoutent six chapitres consacrés à des corpus, qui permettent de s'attacher à des thématiques comme les représentations collectives des sophistes ou encore la manière dont le théâtre traite les philosophes et la philosophie. Un glossaire détaillé facilite la compréhension des mots de la philosophie archaïque. Lire Les débuts de la philosophie, c'est lire en même temps de l'Orphée et de l'Hésiode, du Pindare et de l'Euripide, se plonger dans le corpus grec et dans sa transmission, dont le travail d'André Laks et de Glenn W. Most donne une nouvelle intelligence et qu'il rend accessibles à tous.

11/2016

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Littérature étrangère

Tous les noms

Monsieur José, seul personnage de ce livre qui porte un nom, est un obscur employé de l'Etat civil. Il travaille dans l'immense bâtiment où sont conservées et mises à jour les archives des vivants et celles des morts. Il vit seul, dans un modeste logement contigu à la grande salle où les employés sont soumis à une stricte hiérarchie bureaucratique. Dans cet univers concentrationnaire, son seul passe-temps consiste à collectionner des renseignements sur les cent personnes les plus célèbres du pays. Un jour, par hasard, il prend la fiche d'une jeune femme. Et sa vie, tout à coup, bascule. Délaissant ses célébrités, il décide de rechercher l'inconnue et se lance, au rythme des longs phrasés de Saramago, dans de rocambolesques aventures. Il fouille la nuit dans les archives de l'Etat civil, falsifie des autorisations, entre par effraction dans une école, se blesse en escaladant un mur, attrape la grippe, et se met à rédiger un journal. Mais au terme de ses recherches, cet Orphée des temps modernes ne rencontrera la jeune femme ni dans l'Enfer des archives ni au cimetière, " cette grande bibliothèque des morts ", où un berger s'amuse à changer les plaques funéraires sur les tombes. Sa quête de l'inconnue, l'espoir d'un amour qu'il ne vivra jamais l'auront mené, en le conduisant vers l'autre, au dépassement de soi, à lui-même. Enquête policière, conte philosophique, réflexion sur la vie et la mort, la lumière et l'obscurité, Tous les noms, l'un des romans les plus profonds et les plus émouvants du grand écrivain portugais, mérite déjà d'être défini comme un classique.

03/1999

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Littérature française

Tue-Tête

Dans une Europe unifiée mais violente, laissée exsangue par le dérèglement climatique, une maladie étrange et incurable, l'androcordite, s'attaque aux cordes vocales des hommes, qu'elle précipite dans la souffrance. En partie soulagé par des implants de synthèse ou le recours à des drogues destructrices, ce Mal semble épargner sans raison concevable un chanteur lyrique, Melchior Maluir, surnommé "Tue-Tête". Engagée dans la lutte contre les filières clandestines, une jeune inspectrice de police, Ida Mésange, enquête de son côté sur une série de décès mystérieux, relevant en apparence de la combustion spontanée. Téméraire, indisciplinée, elle affronte à ses risques et périls les passions d'un monde en proie à des guerres occultes, des rivalités délétères, des pulsions inassouvies, des haines inexpiables. Ses investigations, au cours desquelles s'éclaire peu à peu l'énigme de ses origines, convergent bientôt vers le Dulce & Decorum, le palace d'Amsterdam où réside Tue-Tête. Dans cet univers séduisant mais équivoque, un influent majordome, David Adhum, veille jalousement sur le bien-être du chanteur, dissimulant un terrible secret de famille. Qui est Tue-Tête ? Et d'où provient le magnétisme de sa voix d'or ? Une onde funeste, ou sombrement régénératrice, émane de cet Orphée tragique et paradoxal, produit du naufrage de la culture humaniste, dernier homme chantant. Fable politique aux accents apocalyptiques, ample roman noir sur fond de décadence d'un monde, Tue-Tête transporte le lecteur de Paris à Amsterdam, de Londres à Milan, de Barcelone à Zagreb, de Bordeaux à Zurich. C'est également, à travers le portrait d'une voix, une méditation sur les pouvoirs de la musique.

08/2017

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Musique, danse

Critique musicale. Volume 9 (1856-1859)

En ces années 1856-1859, Paris retentit de concerts en tous genres. « C’est un temps de musique acharnée », s’exclame Berlioz qui, bien qu’au faîte de sa carrière de musicien avec son élection à l’Institut, le grand succès de L’Enfance du Christ et la composition des Troyens, continue d’honorer ses obligations au Journal des débats. L’orgue-Alexandre est l’instrument du jour et l’on s’arrache les billets pour entendre l’étonnant corniste Vivier, très apprécié à la cour. D’autres instrumentistes exceptionnels comme Bülow, Litolff ou le jeune Wienawski se distinguent parmi les centaines d’artistes qui se produisent. Berlioz ne fréquente plus la Société des concerts du Conservatoire, trop « endormie », mais salue le dynamisme de la Société des jeunes artistes dirigée par Jules Pasdeloup et la création de nouvelles formations de musique de chambre. Si l’Opéra se contente de créer des ouvrages de compositeurs « installés », avec La Magicienne d’Halévy et Herculanum de David, ou de reprendre des valeurs sûres comme Le Prophète, La Reine de Chypre et Guillaume Tell, l’Opéra-Comique affiche Le Pardon de Ploërmel de Meyerbeer, à la réussite éclatante. Quant au Théâtre-Lyrique, il vit ses plus belles heures, avec la création du Faust de Gounod, la mise à l’honneur d’opéras de Mozart et Weber, et la reprise de l’Orphée de Gluck dans une version de Berlioz, avec l’inoubliable Pauline Viardot. Malgré une gastralgie qui le mine, Berlioz garde, comme toujours, son humour incisif qu’il distille à travers ses articles et dont il tire un recueil d’anecdotes, Les Grotesques de la musique.

01/2019

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Théâtre

L'apparition. Esssai sur les effets et enjeux du théâtre et de l'art lyrique

Rusalka, la "petite sirène" de Dvorak, abandonne sa voix pour devenir humaine : pour vivre, elle doit cesser de chanter. C'est aussi ce que l'on exige d'Antonia, l'une des héroïnes des Contes d'Hoffmann d'Offenbach. A l'inverse, semble-t-il, le demi-dieu Orphée doit chanter pour arracher son épouse à la mort — se rendant ainsi mortel lui-même. Tandis que c'est la voix — le chant — des sorcières qui guide le Macbeth de Verdi dans son combat pour l'immortalité... Puisque l'opéra est un art dans lequel on s'exprime en chantant, il est naturel que ce chant nourrisse la plupart des sujets d'opéras : on ne compte plus les livrets dans lesquels dire, entonner, équivaut à provoquer, conclure ou nourrir l'intrigue. D'ailleurs, le chant ne compte-t-il pas parmi les toutes premières expressions artistiques de l'homme ? Ne peut-on pas imaginer, même, qu'il ait précédé la parole, l'échange dialogué ? Ne peut-on imaginer, finalement, que le chant se trouve à l'origine de toute histoire, de toute fantasmagorie ? Ces intuitions ont guidé ce livre, construit à rebours : c'est en constatant la récurrence d'une certaine thématique (l'apparition d'un destin, liée à la profération) dans les livrets d'opéra, que l'auteur s'est penché sur le statut de la parole au sein de l'art lyrique, et, plus généralement, dans le cadre des arts représentatifs. Située aux confluents des sciences du texte, des arts et de la musique, cette prospective se veut accessible à tous ceux qui se sont un jour interrogés sur les pouvoirs du "dire".

02/2017

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Thérapies diverses

Le Tao du son. Thérapie sonique pour le XXIe siècle

Un spécialiste en bio-énergie et musicien démontre que le son, au même titre que la couleur et le mouvement, est l'un des outils les plus les efficaces pour dissoudre les énergies négatives accumulées dans notre champ d'énergie personnel, en vue d'améliorer la santé et d'harmoniser l'être physique et psychique. Quand l'art, l'esprit et la science ne feront plus qu'un seul accord, alors la terre sera en paix avec le ciel. - ; Fabien Maman Cet ouvrage donne accès à une nouvelle dimension de l'art thérapeutique : la médecine vibratoire, encore nommée thérapie du son. L'auteur est un musicien renommé qui possède une longue pratique spirituelle ainsi que de vraies vertus scientifiques, vertus qui l'ont mené à travailler avec des chercheurs du monde entier. La médecine vibratoire s'impose au carrefour des traditions orientales et occidentales, comme l'exploration de la puissance effective des sons musicaux sur les cellules, ainsi que sur le champ énergétique individuel ou " aura ". Tel Orphée qui enchantait la nature par ses chants, Fabien Maman utilise et déploie la richesse harmonique des sons, afin de redonner à l'homme sa place au sein de l'unité cosmique. Mise en connexion avec les dernières avancées scientifiques, la thérapie des sons permet de recentrer l'être et de l'ouvrir à sa vraie dimension universelle. A l'aide d'exercices pratiques - ; méditation, chant, expériences sensorielles élargies - ; , Fabien Maman nous remet en contact intime avec le coeur du monde et nous aide à retrouver ce souffle et cette lumière des origines sans lesquels il ne saurait y avoir d'éveil de la conscience et de voie de guérison possibles.

03/2023

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Poésie

Dans l'hiver des villes. Edition bilingue français-anglais

L'édition bilingue de la poésie de Tennessee Williams. La Ménagerie de verre, Un tramway nommé Désir, La Chatte sur un toit brûlant, La Nuit de l'iguane... On connaît surtout l'oeuvre de dramaturge de Tennessee Williams, exaltée, lyrique, très largement adaptée au grand écran avec la postérité que l'on sait. Pourtant, en privé, l'homme se définissait comme un poète avant tout, un poète solitaire et torturé, inspiré de la lecture de Keats, Shakespeare, Rilke et Rimbaud. Il publia Dans l'hiver des villes en 1956, mais sa célébrité en tant qu'auteur dramatique était déjà telle à l'époque qu'elle ne pouvait qu'éclipser son oeuvre poétique. Aujourd'hui, quarante ans après sa mort, on comprend à la lecture de ce recueil combien ses vers et son sens poétique nourrissent tout son travail d'écriture, destiné ou non à être mis en scène. Aussi, ses poèmes sont-ils, à l'image de ses pièces, caractérisés par l'intensité de son expression, sa passion de la sincérité, son sentiment de solitude et sa compassion envers les marginaux. A une nuance près : ils apparaissent dans une certaine mesure comme une confession. Contrairement à son théâtre qui se voulait exempt de toute thématique ouvertement homosexuelle, il parvient ici, au moyen de conventions poétiques ou de formes libres, à rendre acceptable le récit de ses expériences avec les hommes, ou de son amour pour Frank Merlo - son compagnon de longue date. " Orphée sous les tropiques ", Tennessee Williams écrivit ces poèmes dans le but d'exprimer sa sexualité propre, ce que le théâtre lui interdisait. " Quand les poètes deviennent délibérément des hommes de lettres, nous nous mettons à les lire avec davantage de respect que de plaisir ", écrivait-il. La lecture de ce recueil, traduit avec talent par Jacques Demarcq, vient le contredire avec bonheur.

10/2022

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Religion

Cultes, mythes et religions

" Il n'y a d'intéressant sur la terre que les religions ", notait Baudelaire dans ses Journaux intimes. Salomon Reinach (1858-1932) fut de son avis, puisqu'il consacra sa vie entière à l'étude des cultes, des mythes, des croyances, des superstitions. De l'Antiquité gréco-latine à la Gaule gallo-romaine, rien n'échappait à sa curiosité. Et si les frères Goncourt avec leurs manies de " bibeloteurs " sont à l'origine du musée Carnavalet, Salomon Reinach est un des promoteurs du musée des Antiquités nationales de Saint-Germain-en-Laye, le musée qui nous renseigne le mieux sur nos origines lointaines, sur nos sources païennes et sur le début du christianisme en France. Salomon Reinach n'étudie pas seulement la manière dont ont été domestiqués nos animaux, il s'est également intéressé aux coutumes de mariage de nos ancêtres, au totémisme druidique et à Vercingétorix, à la figure d'Orphée et aux vestales romaines, aux cathares et à Gilles de Rais, à Jeanne d'Arc et à l'inquisition. Tous les aspects de la vie religieuse le fascinent. Durant des années, il a donné, à des revues plus ou moins savantes, des études extrêmement précises sur des points qui paraissent de détail mais qui sont révélateurs des grands problèmes fondamentaux. De 1905 à 1923, il a réuni dans cinq gros volumes intitulés Cultes, mythes et religions, des études dont la plupart font toujours autorité. Nous en avons retenu les plus importantes : toutes ont été préfacées par Hervé Duchêne. Pierre Brunel, professeur à la Sorbonne et éminent spécialiste des mythes littéraires, dit dans son avant-propos tout ce que sa réflexion doit aux travaux irremplaçables, mais hélas introuvables, de Salomon Reinach, qui reparaissent ici pour la première fois après trois quarts de siècle d'ombre : une renaissance plus qu'attendue.

09/1997