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Manon Batista

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Critique littéraire

Une morale du minoritaire. Variations sur un thème de Jean Genet

Tout au long de son œuvre, Jean Genet analyse ce que signifie être un minoritaire. Il recense les mille et une manières qu'invente l'ordre social pour imprimer la honte dans le cœur des parias, et invite paradoxalement les individus voués à l'abjection à revendiquer ce sentiment : transformer la honte en orgueil permet, en effet une reformulation par les parias eux-mêmes, individuellement et collectivement de leur subjectivité. Genet développe l'idée d'une esthétique de l'existence, qui ne saurait jamais trouver de fin, par le moyen de laquelle les dominés peuvent se créer eux-mêmes et façonner une nouvelle culture et de nouvelles formes de relations. C'est une politique du minoritaire qui se met en place, toujours ouverte sur l'avenir et qui récuse aussi bien l'installation dans la normalité que l'enfermement dans l'identité. Le parcours de lecture que propose Didier Eribon met en résonance ces thèmes avec des analyses produites par d'autres écrivains (Wilde, Proust Gide, Jouhandeau, Green...), et par des philosophes, sociologues, historiens (Sartre, Fanon, Foucault, Bourdieu, Deleuze...). Mais surtout l'auteur nous invite à saisir, dans les textes de Genet, les moyens de penser la différence en dehors de la psychanalyse, discipline qui a longtemps représenté pour les intellectuels gays, les féministes, les dissidents de toutes sortes, la promesse d'une émancipation, mais qui s'est transformée, à de notables exceptions près, en discours de la norme, travaillant à recoudre sans cesse le tissu de l'ordre culturel mis à mal par les bouleversements historiques produits par les mouvements hérétiques.

10/2001

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Géopolitique

Les enjeux d'une élection présidentielle au Cameroun

Le Cameroun est un pays au système politique complexe, étroitement lié à son passé colonial. De fait, la France lui a légué une administration décollée de sa réalité socio-historique, axée sur des repères occidentaux soi-disant "universels" et détournée du contexte socio-anthropologique du pays. La France a ainsi réussi à mettre en place un système doté d'une très forte capacité à se régénérer et à résister au changement, que Boniface Pascal Mbeng Enama appelle le "machiavélisme franc-maçon" . Celui-ci s'est sédimenté autour de l'inexpérience des premiers administratifs pour implanter les mécanismes de contrôle de la pérennité de sa domination, malgré la volonté du système gouvernant à maintenir en éveil les principes fondateurs de l'Etat Camerounais. La description de l'échiquier politique ambiant laisse transparaître une dénaturation des enjeux essentiels du débat politique. Ainsi le remplacement du chef de l'Etat entraîne-t-il le risque de faire émerger une équipe peu préparée à comprendre les subtilités d'une administration constituée pour bloquer le développement du pays. Dans cet essai qui sonne comme une réponse à la question de la scientificité des techniques en usage dans l'administration publique camerounaise, Boniface Pascal Mbeng Enama impute aux outils de la pédagogie maçonnique qui moulent les structures socio-cognitives des fonctionnaires l'apathie de l'administration publique, arrivant à la conclusion que le système politique, héritage de la colonisation, est la cause principale de cette apathie. A l'aide de documents historiques, de discours et d'articles scientifiques, il dresse un tableau politique du Cameroun juste et sans appel.

11/2023

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Critique littéraire

La conversation transatlantique. Les échanges franco-américains en poésie depuis 1968

Le dialogue entre la poésie française et la poésie américaine remonte au XIXe siècle. Mais si les Américains en quête de modernité se sont d'emblée tournés vers la France, le courant s'est inversé à partir des années 1970, les poètes français regardant désormais vers les Etats-Unis au moment où la modernité s'essoufflait. Cette étude rend compte de ce phénomène en mettant au jour les enjeux qui ont préoccupé les poésies française et américaine et motivé leurs échanges. Pour y parvenir, elle pose les questions suivantes. Pourquoi les poètes objectivistes (Reznikoff, Zukofsky, Oppen...) ont-ils bénéficié en France d'une réception sans cesse recommencée depuis cinquante ans ? Pourquoi tant de poètes français et américains de la même génération se sont-ils lus, cités et entre-traduits dans les années 1980, au point d'établir une communauté transatlantique ? Comment, après 1968, "dissoudre la solennité poétique" et adapter le "bas voltage" américain dans la langue de Racine ? Comment dire la poésie ? Comment la lecture publique s'institutionnalise-t-elle en France ? "Etre debout et parler" , est-ce encore de la poésie ? Au moment où la poésie en France éprouvait un sentiment d'impasse et entreprenait un bilan de la modernité, la conversation transatlantique lui aura offert un forum pour redéfinir ses formes et sa fonction. S'y sont notamment fait entendre Ashbery, Roche, Roubaud, Royet-Journoud, Albiach, Hocquard, di Manno, Gleize, Leibovici, les Waldrop, Auster, Duncan, Palmer, Bernstein, Hejinian, Watten, Doris, Fourcade, Creeley, Rothenberg, Antin, Heidsieck, Cadiot, Alferi.

01/2021

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Histoire de France

L'honneur de Saint-Arnaud

Ce livre conte la très édifiante histoire d'un maréchal de France, de son vivant couvert d'honneurs : pour Sainte-Beuve, " sa moralité essentielle " était un exemple pour la jeunesse. En réalité, massacres et appât effréné du lucre furent les seuls ressorts de sa vie : pour Victor Hugo, " Ce général avait les états de service d'un chacal."Achille de Saint-Arnaud construit sa carrière sur la conquête de l'Algérie. Après la prise de Constantine, il se vante : " Je me sentais un peu boucher. " Avec d'autres généraux, il applique la stratégie de la terre brûlée pour affamer les populations, et les " enfumades " pour exterminer tous les habitants de villages algériens dans des grottes. Lors du coup d'Etat du 2 décembre, il massacre les Parisiens au canon. Il meurt emporté par une diarrhée incoercible au lendemain de la bataille de l'Alma, chef d'une expédition contre la Russie qui visait - déjà - à établir un nouvel ordre mondial. On lui fait des funérailles nationales.Mais cette chronique n'est pas une simple biographie. C'est un pan de la face noire de l'histoire de France du XIXème siècle qui se découvre. Une fresque où figurent les souverains de l'époque, Charles X, Louis-Philippe, Napoléon III ; des ministres, Guizot, Thiers, Morny, des généraux, Bugeaud, Cavaignac, Changarnier, d'illustres penseurs, Louis Veuillot, Alexis de Tocqueville. Et bien entendu, défendant sa terre algérienne, la grande et implacable figure de l'émir Abd el-Kader." Un livre cruel, terrible, assassin. " Edwy Plenel.

02/2012

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BD tout public

Histoire de la Bourgogne Tome 2 : Des grands ducs aux grands conflits

A peine affermi sur ses terres bourguignonnes, Philippe le Hardi, devint par mariage, en 1369, le maître des Pays-Bas. Dès lors, l'Etat Bourguignon qui allait de Nevers à Mulhouse et s'étendait de Mâcon jusqu'aux portes de Langres contrôla également la Picardie, l'Artois, la Flandre, le Brabant et le Luxembourg... C'est en tentant de réunir ces deux ensembles territoriaux que Charles le Téméraire périt sous les murs de Nancy en 1477. Durant ce siècle d'or bourguignon, les plus grands artistes du nord de l'Europe défilèrent à la cour de Dijon où se multipliaient fêtes et banquets. Ils édifièrent notamment la chartreuse de Champmol peu avant que le chancelier Nicolas Rolin fasse construire les hospices de Beaune, tandis que Philippe le Bon (1396-1467) créait la Toison d'Or. A la chute du Téméraire, alors que la Comté devenait pour un temps terre d'Empire, le duché de Bourgogne fut rattaché à la Couronne de France. Le vent de la "grande histoire" s'en allant souffler un peu plus loin, l'art de vivre bourguignon put s'épanouir et faire le charme d'hôtes prestigieux : La Grande Mademoiselle, le Comte de Bussy-Rabutin ou Madame de Sévigné... A partir du XVIIIe siècle, la Bourgogne devint une terre d'innovation : Buffon installait ses forges à Montbard en 1768 ; en 1828, à Chalon-sur-Saône, Niepce inventait la photographie ; en 1875 le premier marteau-pilon du monde fut installé dans les usines Schneider du Creusot...

01/2012

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Littérature française

Les tilleuls de Lautenbach

Jean l'Alsacien adore la France mais les Français l'ont parfois repoussé. Il n'aime guère les Allemands mais l'Allemagne l'a toujours attiré. Son grand-père Jean-Baptiste a combattu sous Mac-Mahon, son oncle Jules était poilu de Verdun, son oncle Louis portait le casque à pointe, son cousin Hubert est mort en blouson de maquisard, son cousin Pierre en uniforme de la Kriegsmarine, son cousin Camille en droguet de déporté, c'était comme ça dans cette sacrée province, on changeait constamment d'uniforme. Certes, il y avait aussi le costume régional que portent encore les serveurs de brasserie et les groupes folkloriques mais Jean le trouve beaucoup trop boutonné. Alors il a choisi la seule tenue qui ne cache rien : il se présente tout nu. Français du côté face, un peu teuton du côté pile et, pour ce qui est de l'âme ou de l'intérieur, cent pour cent alsacien. On peut même ajouter, puisque les temps y invitent, européen. Car si l'histoire déferle sur la famille de Jean comme les vagues sur le rocher, le rocher demeure insubmersible et la famille n'attend pas que l'Histoire se calme pour retrouver le bonheur sous les tilleuls. Dans ce livre qui commence dans la liesse d'un repas de funérailles, le malheur a beau rôder entre les lignes et parfois s'étaler en pleine page, c'est toujours la gaieté qui l'emporte. Il faut dire qu'elle sort naturellement du cœur de l'Alsacien.

11/2005

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Littérature française

Barnum

Désœuvré, blasé, Antoine s'ennuie à Paris, lorsqu'on lui propose de rejoindre une ONG qui intervient au Rwanda pour secourir une population naufragée par le génocide. Le choc avec l'Afrique, avec la souffrance, avec la violence, avec la mémoire à vif d'atrocités inimaginables, est intense. Chargé de convoyer et de distribuer la nourriture dans divers camps de réfugiés hutus, que fait Antoine, selon ses propres dires, si ce n'est " enterrer les morts et nourrir des assassins"? Il était cynique mondain, il devient distancié efficace, à l'image des pros du " barnum ", ce cirque humanitaire qui plante ses tentes partout où le malheur frappe à grande échelle : techniciens, infirmières, logisticiens d'ONG à la fois "spécialistes" et accros du malheur des autres, poussés par un mélange d'authentique générosité, de mal-être profond ou de simple carriérisme. De temps en temps, une montée d'adrénaline lui rappelle que la vie, et en particulier la sienne, a un prix, comme quand, sur une piste en pleine nuit, un gosse drogué lui pose le canon de son kalachnikov sur la tempe... Et puis les couleurs, les odeurs de l'Afrique sont là pour le griser quand ni la fréquentation de ses congénères ni celle de ses assistés ne suffisent à le réconcilier avec lui-même. C'est un Antoine profondément changé qui rentre à Paris en fin de mission. Vitrifié à l'intérieur de sa carapace, étranger aux siens, est-il encore capable de souffrir, d'aimer? Bientôt, il accepte une nouvelle mission. Cette fois, ce sera Sarajevo...

01/2006

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Couple, famille

Le sexe zéro

Le Sexe zéro est un court essai sur la nature humaine, un petit pamphlet sur les méfaits de la société patriarcale. Les humains adorent la luxuriance de leur sexualité. Ils se réjouissent dans les délices partagés des plaisirs des amants. La société sexiste a un besoin furieux de détruire cette capacité des gens à aimer. Il lui faut des femmes fertiles-pondeuses-dominées-silencieuses et des hommes héros-chair à canon-dominant-violeur. L’humanité se trouve alors débarrassée de son humanité ! Le sexisme détruit la sexualité. C’est la négation du sexe. Le sexisme, c’est le sexe zéro ! L’enchaînement infernal des mécanismes sociaux, mœurs et coutumes asservit les femmes sous l’autorité des hommes complices, dans une hiérarchie pyramidale de petits chefs et de kapos, et détruit les jeunes hommes sur l’autel de l’héroïsme, pour la gloire d’une minorité de patriarches. Le but du sexisme est d’obtenir le consentement des peuples et l’esclavage des hommes au prix du massacre d’un grand nombre de femmes. Il n’y a pas d’amour possible dans la domination. Il n’y a pas d’avenir dans la destruction. Il n’y a pas de sexe dans le viol. Je voudrais pouvoir lancer un mouvement d’hommes fiers d’aimer vraiment les femmes et encore capables d’apporter un avenir à l’humanité. Il y a urgence ! La planète s’altère. Le futur nous est compté. Il y a encore un coup à jouer.

02/2015

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Beaux arts

Grèce Hellénistique 330-50 av. J.-C.

"L'Univers des Formes ", collection voulue par André Malraux, est la plus prestigieuse Histoire universelle de l'art. En vingt volumes, cette nouvelle édition présente les grandes civilisations et l'histoire de leurs chefs-d'oeuvre, de la Préhistoire au déclin de la Rome antique. Rompant avec le canon du siècle de Périclès, le monde hellénistique a longtemps été considéré comme une période de décadence, annonçant la mainmise des Romains sur la Méditerranée. Les grandioses découvertes par M. Andronikos en 1977 des tombes royales macédoniennes ont radicalement changé notre point de vue. Là où nous avions des copies romaines, nous nous trouvons désormais face à des originaux du IVe siècle. De même, la multiplication des fouilles au-delà des frontières de la Grèce classique, sur les territoires occupés par les Grecs depuis l'Egypte lagide jusqu'au Penjab, nous montre la grandeur inouïe de l'art et de la civilisation de ces trois derniers siècles av. J.-C. L'architecture, la peinture, la sculpture, l'art du feu - métal, verre, céramique -, tous les domaines sont revisités. Dépassement des frontières, curiosité pour les peuples nouvellement côtoyés au quotidien, dans leurs croyances et dans leurs expressions artistiques : cette acculturation du monde hellénistique allait produire des chefs-d'oeuvre originaux et exceptionnels dans tous les domaines. Le texte d'origine de Jean Charbonneaux, Roland Martin et François Villard, illustré par une documentation photographique largement en couleur, est introduit par une nouvelle présentation et augmenté d'une bibliographie mise à jour dues à Jean-Yves Empereur, directeur de recherche au CNRS.

10/2010

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Histoire de France

Pasquale Paoli. Un Corse des Lumières

Né dans un hameau peuplé d'une centaine d'âmes, le Père de la patrie corse est mort dans la plus grande capitale européenne de son temps, Londres. Né en 1725, élevé à Naples, rentré pour moins de quinze ans de " pouvoir " (1755-1769), exilé en Angleterre jusqu'en 1790, revenu à Corte pour quatre ans, retourné à Londres de 1794 à sa mort en 1807, celui qui fut enterré à l'ombre de Westminster a vécu trente-deux ans en Corse, trente-quatre années en Angleterre, seize années de jeunesse italiennes et quelques semaines parisiennes. Corse de Corse, Paoli est aussi Corse de la diaspora, comme Sampiero Corso avant lui et Napoléon Bonaparte après lui. Paoli surprend, étonne, séduit, révolte parfois. Quel est-il ? Philosophe du siècle des Lumières ? Religieux comme son frère, tertiaire franciscain mort au couvent ? Franc-maçon précocement affilié à une loge italienne ? Ou tardivement affilié à une loge anglaise à Londres ? Humaniste ou soldat ? Homme de plume ou d'épée ? Homme d'action ou de réflexion ? Les sources sont si abondantes que la synthèse est malaisée et que l'on néglige presque toujours les trente premières années de sa vie, celles qui pourtant permettent de saisir l'enracinement du personnage dans une terre, une tradition, une généalogie ; c'est l'un des apports décisifs de ce livre que d'évoquer la genèse de l'homme d'État et de lui redonner ainsi sa cohérence et sa vigueur. Cette première biographie exhaustive replace Paoli dans son contexte historique et rend le personnage passionnant.

06/2005

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Histoire internationale

La tuerie d'Ehden. Ou la malédiction des Arabes chrétiens

13 juin 1978 dans les montagnes du Liban Nord. Depuis minuit, les unités de combat Kataëb, le parti phalangiste de la famille Gémayel, bouclent la région d'Ehden, un village de montagne au coeur du fief de la famille Frangié. 4 heures du matin : un coup de canon donne le signal de l'assaut. Maîtres d'oeuvre de " l'opération Cèdre ", les services secrets israéliens ont monté une opération secrète dans l'opération: persuader Béchir Gémayel d'en confier le commandement à Samir Geagea pour être sûrs d'atteindre les objectifs visés. Le député Tony Frangié, sa femme Véra et leur fille Jihane, trois ans, sont assassinés. Vingt-huit villageois sont tués. En éliminant un dirigeant chrétien de premier plan hostile à Israël, le Mossad vient d'inventer le concept d'" assassinat ciblé ". Il offre ainsi le pouvoir chrétien à Béchir Gémayel, portant à la présidence de la République libanaise une famille qui lui est favorable et à travers laquelle Tel-Aviv pourrait signer une paix séparée avec le Liban. Inaugurant une longue série de guerres interchrétiennes, la tuerie d'Ehden resserre le " noeud maronite " entre les phalangistes alliés à Israël et les Arabes chrétiens qui revendiquent leur pleine et entière appartenance au monde arabe. Trente ans plus tard, le noeud n'est pas desserré. Le général Aoun et Sleimane Frangié, le fils du député assassiné, incarnent l'avenir des Arabes chrétiens. Leur combat constitue un démenti au prétendu " choc des civilisations " qui voudrait voir s'affronter l'Occident et l'Orient.

05/2009

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Sciences historiques

Rouler plus vite, laver plus blanc. Modernisation de la France et décolonisation au tournant des années soixante

Après la Seconde Guerre mondiale, la France connaît sous l'impulsion des Etats-Unis une période de modernisation brutale et massive qui provoque d'importants changements sociaux et culturels. En une dizaine d'années (1955-1965), la société de consommation envahit la vie quotidienne et prétend défaire les inégalités. Mais quels en furent les effets véritables ? Avec un humour et un recul salutaire, Kristin Ross interroge la place accordée aux icônes de l'époque - l'automobile, l'hygiène, les biens de consommation standardisés -, ainsi que les types sociaux et représentations - l'" homme nouveau ", le cadre dynamique, le couple moderne, le culte de l'efficacité... Pour penser ce nouveau modèle culturel, l'auteur met à contribution le cinéma de Tati, Demy et Godard, les écrits de Fanon, Barthes, Debord et Lefebvre, les romans de Sagan, Robbe-Grillet, Beauvoir, Triolet, ou Perec, mais aussi l'idéologie de L'Express et de Elle. Elle montre que la France des années soixante ne peut être appréhendée qu'en maintenant le parallèle entre deux histoires, celle de la modernisation et celle de la décolonisation, et en soulignant leurs tensions spécifiques : celles d'un pays dominant/dominé, exploitant des populations coloniales au moment même où il se trouve amené à collaborer ou fusionner avec le capitalisme américain. Le colonialisme extérieur se convertit alors en " colonisation de la vie quotidienne ". K. Ross établit un autre parallèle, audacieux, entre l'Algérie et le culte de l'hygiène, la pratique de la torture et l'industrie rationalisée. Finalement, quel fut le prix réel de notre modernisation ?

02/2006

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Religion

Histoires de saints. Leur rôle dans la formation de l'Occident

Constitutif du christianisme et de la culture européenne, le culte des saints a dû son ampleur et sa persistance aux récits de vies, oraux ou écrits, qui ont commencé de se divulguer dans le Bassin méditerranéen dès le IIe siècle. C'est une histoire de ces histoires,- en même temps qu'une analyse de leur élaboration et de leur fonction dans la société chrétienne de l'Antiquité tardive à la fin du Moyen Age, que tente ici Aviad Kleinberg, historien des religions et professeur à Tel-Aviv. Qu'il s'agisse des martyres avant la conversion de Constantin, des Vies et des exploits ascétiques des Pères du désert ou de La Légende dorée, rédigée vers 1260 par le dominicain et archevêque Jacques de Voragine, les histoires de saints sont recueillies ou même inventées de toutes pièces par des gens d'Eglise. Elles sont le fruit de forces diverses et souvent en conflit : les conceptions des autorités ecclésiastiques, qui cherchent à imposer un canon de foi et de discipline valable pour tous, la croyance populaire, censée être ainsi entretenue et fortifiée, l'imagination et les partis esthétiques des auteurs. Au gré des transformations du christianisme, l'invention et l'intégration dans la culture de ces histoires sont inséparables d'un processus social complexe. En elles et avec elles, nous montre Kleinherg. c'est la force créatrice religieuse des communautés qui s'exprime, instaurant une vision du monde autre, souvent en contradiction avec celle de l'Eglise. Les Vies de saints contribuent ainsi à une autre théologie.

04/2005

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BD tout public

L'effet livre. Métamorphoses de la bande dessinée

Longtemps perçue avec méfiance, la bande dessinée a depuis gagné sa place dans les bibliothèques, les écoles, les musées, les galeries... Si elle a obtenu de haute lutte le statut de "neuvième art" en France et en Belgique, c'est notamment grâce à une nouvelle génération d'auteurs, aux cercles bédéphiles et même, en France, grâce à l'Etat. Toutefois, son entrée au panthéon des arts est aussi le fruit d'une mutation décisive dans les circuits de diffusion. Pendant des décennies, la bande dessinée est restée un produit de presse et l'album, quant à lui, était tout au plus un produit de luxe. Mais dans la deuxième moitié du XXe siècle, le marché de l'édition se transforme en profondeur, et bascule de l'univers de l'illustré vers celui du livre. Cet ouvrage explore ce passage de la presse à l'album, et montre comment ce processus affecte les manières de créer, de transmettre et de lire la bande dessinée. L'album transforme les métiers du dessin, bouleverse les manières de raconter en images, et contribue au sacre de l'auteur. Il confère à la bande dessinée une respectabilité ; il la dote, également, d'une mémoire, forgeant peu à peu un canon des littératures dessinées. L'identité de la bande dessinée franco-belge ne tient-elle pas au rôle central de l'album ? Ce format, si banal en apparence et pourtant si singulier à l'espace franco-wallon, participe à l'émergence d'une nouvelle culture graphique.

10/2019

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Anglais apprentissage

Contourner l'abîme. Les poètes-combattants britanniques à l'épreuve de la Grande Guerre

Le premier conflit mondial qui met fin à l'après-midi doré de l'époque édouardienne signe l'entrée du Royaume-Uni dans le XXe siècle politique et esthétique. La place unique qu'occupe la Grande Guerre dans l'imaginaire collectif britannique participe de la popularité de la war poetry, devenue un véritable lieu de mémoire textuel. Elevés en symboles, les poètes de guerre, tels que Wilfred Owen et Siegfried Sassoon, font aujourd'hui partie intégrante du récit national. Sarah Montin revient sur l'importance de la figure du poète-combattant dans le paysage culturel anglais, tout en étudiant la place de la poésie de la première guerre mondiale dans le canon poétique britannique du XXe siècle. L'émergence d'une nouvelle forme de war poetry en 1914, écrite principalement au front et distincte de la poésie impérialiste de l'ère victorienne, relance le débat sur le rôle du poète dans la Cité. Hésitant entre un formalisme esthétique dégagé du monde et une morale de l'engagement, la poésie de combattant anticipe les contradictions de toute celle du XXe siècle, tiraillée entre compromission politique et refus de l'Histoire. Troublée par les questions de l'indicible, du trauma et du deuil qui marqueront la contemporanéité littéraire et artistique, à cheval entre le post-romantisme édouardien et l'avant-garde moderniste, la war poetry représente aujourd'hui un texte de référence, problématisant, de la guerre d'Espagne à la guerre en Irak, le rapport du poète britannique à la guerre moderne.

12/2018

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Poésie

Le grand veneur des âmes

Après Enquête sur les domaines mouvants (2007) et Les Degrés de l'incompréhension (2014), Le Grand Veneur des âmes est le troisième livre de Max de Carvalho aux Editions Arfuyen. Il en avait auparavant publié deux : Adresse de la multiplication des noms (Obsidiane, 1997) et Ode comme du fond d'une autre réalité (L'Arrière-pays, 2007). Si la revue de Max de Carvalho, La Treizième, est placée sous l'égide de Nerval, les titres de ses livres, marqués d'étrangeté, définissent l'espace qui lui est propre : un espace où les mots sont incertains, où la réalité est chancelante, où les territoires sont mouvants, où l'intelligence se heurte à une croissante perplexité, où la mort est maîtresse du jeu. Ici deux grandes parties : Le canon des dissimilitudes et La frontière, aux titres d'emblée significatifs de séparation. Dans la première partie, des sous-titres eux aussi hautement suggestifs : " Scardanelli parle ", " Théâtre d'ombres ", " La rivière de vif-argent ", " Vieilles marines ", " Nescience ultime ", " L'adoration ténébreuse ", " L'ombre des biens à venir ". Dans la seconde, trois subdivisions : " L'été 14 ", " Août à l'office des petites heures ", " La frontière ". " Laisse-moi t'approcher, dit l'un des poèmes, / par-delà l'aigue morte / de cette vive mort dont / tu as le visage, trembler / sans dire un mot sur le / seuil de la porte, que / personne désormais / si je frappe n'ouvrira. " Ce poème, " Ma rue morte ", dit la blessure béante qui est au coeur de cette écriture.

02/2019

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Littérature érotique et sentim

Désemparé

Je m'appelle Jamie Atwood, et je suis addict. Je n'aurais jamais cru dire une telle chose un jour. Je n'ai jamais eu aucun problème de ce genre avec quoi que ce soit de toute ma vie. Je viens d'une famille moyenne, j'avais de bonnes notes à l'école, et même une petite amie cheerleader canon... mais la vérité, c'est que rien ne me touchait vraiment, au fond de moi. Alors comment un type insensible comme moi a-t-il pu devenir accro ? J'ai rencontré Michael Kage, voilà comment. Kage est lutteur de MMA. Un lutteur très connu. J'aime bien me dire que c'est grâce à moi qu'il l'est devenu. Il est tellement charmant, avec un physique à faire pâlir une star de cinéma et du talent à revendre. Alors pourquoi a-t-il eu besoin de m'engager comme apprenti publicitaire ? C'est simple : il a une part obscure en lui, comme un trou noir tellement profond qu'il pourrait l'engloutir, ainsi que moi et tout notre entourage... et ça, ce n'est pas bon pour le business. La première fois où je l'ai rencontré, j'ai ressenti une attraction. Je pense que c'est pile à ce moment-là que mon addiction a commencé. Et même si j'avais su à l'époque ce que je sais maintenant, je serais quand même tombé amoureux de lui. Comment pourrait-il en être autrement ? Kage est tout pour moi.

06/2017

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Cinéma

ROMAN PAR POLANSKI

Grand cinéaste ou playboy international, victime ou viveur ? Qui est Roman Polanski ?De Cracovie à Hollywood, en passant par Paris, Londres et Rome, c'est tout le roman de sa vie que Polanski nous raconte tel qu'il l'a vécu : son enfance dans une Pologne occupée par les nazis, ses débuts d'enfant comédien, ses études à l'école de cinéma de Lodz – l'une des plus exigeantes du monde –, la première grande manifestation de son talent avec la réalisation du Couteau dans l'eau, puis l'Ouest, la vache enragée à Paris, les laborieux débuts londoniens, la brillante réussite américaine que viendra interrompre la tragédie de l'assassinat de Sharon Tate par les illuminés de la bande Manson, son arrestation pour détournement de mineure en 1977 à Los Angeles, dont, trente ans plus tard, les répercussions se faisaient encore sentir, le renouveau de sa carrière. Polanski nous parle de ses films, de ceux qu'il n'a pu réaliser, des figures de légende qu'il a côtoyées, du réveil de la Pologne avec Solidarité, des combats qu'il a menés pour imposer sa personnalité.Roman est cependant beaucoup plus que le récit d'une existence exceptionnellement riche en événements et en rebondissements. Dans cette autobiographie culte, qu'il a revue et complétée, Polanski aborde tous les sujets. Il expose aussi bien la manière dont il transgresse les conventions que les complots et les intrigues que doivent affronter tous ceux qui, comme lui, vivent dans un monde dont le pouvoir de fascination est immense.

04/2016

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Littérature étrangère

Ma mémoire est un couteau

Cela fait cinq ans que Hayley Kincain vit en nomade, ne pouvant poser nulle part son bagage très longtemps, parce que son père, Andy, fuit les démons qui l'assaillent depuis qu'il est revenu de la guerre d'Irak. Les voilà de retour dans la ville natale de ce père torturé, qui souhaite tout de même que sa fille puisse reprendre une vie scolaire normale. Et voici que s'offre à Hayley les plus intoxicants des espoirs : vivre comme les autres adolescents de son âge, mettre enfin derrière elle ses propres souvenirs douloureux et, pourquoi pas, laisser une chance à son histoire avec Finn, le garçon canon qui lui tourne autour et semble partager avec elle le fardeau des secrets de famille.   Ce fragile équilibre va reposer sur la capacité du père à guérir de son syndrome post-traumatique. Mais les monstres tapis dans la mémoire d'Andy sont assez puissants pour l'entraîner en enfer au moindre faux pas. Entraînera-t-il sa fille dans sa chute ? Quelle place doit-elle tenir dans ce combat ?   Ma mémoire est un couteau est le roman le plus captivant de Laurie Halse Anderson, un suspense psychologique haletant se dégage de ce livre gorgé d'humanité, qui a connu un énorme succès aux Etats-Unis. En 2014, ce roman a été nominé pour le plus prestigieux prix littéraire américain, le National Book Award.   "Les romans d'Anderson savent trouver des mots pour tous les non-dits qui nous éloignent les uns des autres." The New York Times

03/2017

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Littérature française

Vieux corbeaux ne croassent jamais sans raison

« De retour dans sa chambre, allongé pour la sieste, Éric se dit qu'avoir une bonne copine dans ce monde de débiles agissait comme un baume adoucissant sur son moral en berne. Claire était belle, mince, pas si ridée, un peu pomponnée avec une jolie robe : il n'aurait pas honte de la sortir dans le monde. Très jeune, elle avait dû être "canon" ! [...] Il partit dans une rêverie où il se voyait dans les lieux qu'il fréquentait encore le mois précédent. Ce temps lui paraissait déjà si lointain ! Il s'imaginait avec Claire à son bras, libres de mener une vie qu'ils s'inventeraient au gré de leurs envies. Mais comment sortir de cette galère ?! Demander une expertise à d'autres médecins ? Les portes donnant sur le monde extérieur étaient cadenassées. S'enfuir ? Avec quel argent ? Son fils avait fait bloquer ses comptes bancaires ! » Abus, violences et même expérimentations sont le quotidien des bien mal nommés « Prés argentés », maison de retraite qui s'apparente à un véritable stalag pour Éric et Claire, qui rêvent de prendre la poudre d'escampette... et oseront tout pour vivre dignement leurs derniers jours. Il y a évidemment de la comédie, voire de la farce, dans ce récit qui met en scène des Bonnie et Clyde pour le moins inattendus. Mais transparaît encore un message beaucoup plus grinçant, qui épingle avec justesse la manière dont certains établissements s'occupent de nos vieux. Drôle et mordant, rocambolesque et alarmant, un texte aussi vif qu'informatif !

06/2015

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Littérature française

Le violoniste de Sarajevo

Saturday Review en 1913 : Un million de menues disputes sont en train d'édifier la plus grande cause de guerre que le monde ait jamais connue. Soudain, deux coups de feu à Sarajevo... dix millions de morts ! Quel emballement a-t-il pu saisir les chancelleries en 1914 et les mener à la "boucherie" que l'on connaît ? S'appuyant sur des archives pour restituer des moments d'Histoire, ce roman de Gérard Cardonne tente d'apporter des réponses au rythme du violon de son aïeul, Emil Hunsinger. Le violoniste alsacien est reçu à la table des "Grands" dans toutes les capitales où les désaccords règnent pour y faire retentir l'accord de son archet. Le dessert à portée de cuiller et le canon sous la table y dévoilent, en propos amers ou acerbes, les dessous de la politique internationale. Au fil des concerts et des banquets se dessine la trame du drame inéluctable, d'un désastre humain. Alors qu'aujourd'hui on patauge dans le passé sans chercher à le mettre en corrélation avec le présent et l'avenir, cet ouvrage met en exergue les différents points de vue internationaux à la veille de la Première Guerre mondiale. Ouvrage impressionniste, construit par petites touches qui ne livrent leur vérité qu'une fois le livre refermé. Il ne s'agit pas d'une nouvelle récriture de l'Histoire, mais d'une mise à distance que le temps a forgé. Plus d'un siècle après, ce conflit qui nous fit entrer dans le XX° siècle suscite toujours le questionnement : pourquoi cette tragédie ?

03/2023

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Religion

Sel et Lumière. Vivre le Sermon sur la montagne

Puisse cet ouvrage, "Sel et lumière" , nous donner goût à vivre pleinement ! Puisse-t-il éclairer notre chemin et, par rayonnement, les vies de celles et ceux qui nous entourent ! Henry Quinson (de la préface) Claude Baecher : Un livre qui ne laisse pas indifférent et qui plonge aux racines du message de Jésus de Nazareth. Ecrit dans des temps de grandes turbulences (matérialisme, communisme et nazisme), son auteur dira : "sans l'esprit de Mamon, il n'y aurait pas de guerre" . Un livre qui reste d'une grande actualité, même si le remède préconisé, le degré de vie communautaire chrétien, prête à débat. Mais l'amour suscite l'amour et en cela il reste un vrai livre de profonde spiritualité. Jürgen Moltmann : Les écrits d'Eberhard Arnold rayonnent l'espérance à une époque parfois bien sombre. Puissent-ils ne pas rester "cachés sous le boisseau" mais attirer l'attention de très nombreuses personnes. Dietrich Bonhoeffer : Du point de vue humain, on peut comprendre et interpréter le Sermon sur la Montagne de cent manières différentes. Jésus, pour sa part, n'en connait qu'une : se soumettre et obéir, tout simplement. Pour lui, il ne s'agit pas d'en discuter comme d'un idéal ; il s'agit de le vivre. Thomas Merton : "Sel et Lumière" contient la vision simple, lumineuse et directe que j'ai appris à associer avec le nom d'Eberhard Arnold. C'est le genre de livre qui suscite la repentance et le renouveau. Il me touche profondément. Je lui en suis très reconnaissant.

11/2017

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Romance sexy

Couple improbable. Tome 4, Lie

Le problème quand on s'invente un faux petit ami, c'est qu'il faut ensuite le trouver... Travaillant à Hollywood, Jessica Dawson est habituée à mentir. En tant qu'assistante d'un des agents les plus importants de la ville, enjoliver la vérité fait même partie intégrante de son quotidien. En revanche, elle met un point d'honneur à ne jamais mentir dans sa vie personnelle. Enfin, ça, c'était avant... Avant de raconter le plus gros mensonge de tous les temps à sa grand-mère mourante en lui disant qu'elle avait enfin rencontré son âme soeur. Comment aurait-elle pu savoir que sa mamie allait guérir miraculeusement et qu'elle voudrait rencontrer le nouveau compagnon de Jessica lors du mariage de son cousin ? Après avoir passé en revue tous ses contacts, Jessica doit bien se rendre à l'évidence : il ne lui reste plus qu'à engager un professionnel. C'est là qu'entre en scène Dave Larsson, le frère cadet d'une grande star hollywoodienne. Sexy, drôle et aussi canon et craquant que son célèbre frère, il a du talent et du charme à revendre. Mais plus important encore, il est dans son budget et disponible ! Il ne lui reste plus qu'une chose à faire : traîner Dave jusque chez elle, le présenter à sa grand-mère et au reste de la famille, puis "rompre" avec lui peu de temps après le mariage. Facile... non ? #Faux-fiancé #Feel good #Humour Les tomes de cette série peuvent être lus indépendamment.

04/2021

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Romans policiers

Le Vampire du Sussex. Une nouvelle d'Arthur Conan Doyle

Mystère initial L'intrigue débute au 221B Baker Street à une date non indiquée. Sherlock Holmes et le docteur Watson portent leur attention sur une lettre adressée au détective, provenant d'un cabinet d'avocats. L'émetteur y explique avoir été contacté par Robert Ferguson au sujet d'une affaire de vampirisme qui ne relève pas des compétences du cabinet. Le cabinet explique avoir conseillé à Ferguson de contacter Holmes pour cette affaire. Le détective exprime à Watson son scepticisme et son amusement vis-à-vis d'une affaire de vampirisme qu'il ne prend pas au sérieux. L'attention de Holmes et Watson se porte alors sur une deuxième lettre arrivée le même matin, écrite par Robert Ferguson lui-même. Ce dernier y expose sa délicate situation, tout en affirmant qu'il s'agit de la situation d'un ami à lui (un mensonge qui ne trompe pas Holmes). Il ressort de cette lettre que Robert Ferguson a épousé cinq ans auparavant une femme péruvienne en secondes noces, et qu'un bébé est né de cette union. Or, cette femme a un comportement parfois imprévisible et brutal. Elle a notamment violemment battu Jack Ferguson, le fils de 15 ans de Robert Ferguson né de son premier mariage. Beaucoup plus préoccupant, la nurse du bébé (Mme Mason) ainsi que Robert Ferguson lui-même ont surpris la mère du bébé en train de lui mordre le cou et de lui sucer le sang. Ferguson, désemparé, souhaite avoir recours aux services du détective pour éclairer l'affaire.

01/2023

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Musique, danse

Guitar army. Rock, révolution, Motor City, MC5 et White Panthers

Fin des années soixante. Toute une jeunesse bouscule l’Amérique puritaine de l’époque et s’oppose avec de plus en plus de violence à la guerre du Vietnam. L’heure est à la radicalisation. Dans la grande ville industrielle de Detroit, aux côtés des Stooges d’Iggy Pop, un groupe de rock extrême proclame, dans un déluge de décibels et d’injures que « Motor City is burning » : le MC5 annonce la révolution à grands coups de guitares saturées. Derrière eux, un homme s’active en coulisses : poète, musicien, théoricien, journaliste, provocateur né, révolutionnaire acharné… John Sinclair, manager du MC5, crée le White Panther Party, calqué sur les très radicaux Black Panthers, et s’impose vite comme un des principaux porte- paroles de la contre-culture américaine de l’époque. Arrêté par la police pour possession de marijuana après de nombreuses provocations en tous genres, il purgera deux ans de pénitencier, malgré une fervente campagne de soutien appuyée entre autre par John Lennon et Yoko Ono.Ce livre historique aux allures de manuel révolutionnaire pour freaks déjantés raconte, à partir de textes pour moitié rédigés en prison, cette aventure hors du commun. Véritable bible « sex, drugs & rock’n’roll » invoquant dans un bruyant tourbillon Fanon, Burroughs, Mao, le free jazz, Dylan, Castadena, Fender et Gibson, Guitar Army constitue un formidable témoignage plein de folie, d’idéalisme et sans doute - avec le recul - de douce naïveté, sur une contre-culture bouillonnante… tous amplis à fond ! Un classique de la culture rock.« Le rock’n’roll est une arme de la révolution culturelle »John Sinclair

09/2010

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Autres

Contre levi-strauss.

Etreindre pour mieux trahir, n'est-ce pas le sens qu'il faut conférer au célèbre baiser de Judas ? Ce geste est, nous semble-t-il, celui que commet l'anthropologue structuraliste Claude Lévi-Strauss en 1950 lorsqu'il rend hommage à Marcel Mauss dans une introduction devenue un canon du genre, longtemps demeurée une porte d'entrée incontournable à Marcel Mauss, et particulièrement à son texte le plus connu et commenté, "Essai sur le don", dont le contenu semble devoir s'éclairer grâce aux lumières lévi-straussiennes. Est-ce le charme de ce texte précisément ou est-ce le propre de toutes les grandes oeuvres que d'offrir une expérience vivante de pensée ! A notre sens, c'est vrai de tous les philosophes du malencontre (terme issu de "Le Discours de la servitude volontaire", et érigé en concept par Pierre Clastres), ces auteurs inclassables qui font le pari de l'incertitude, qui prennent le risque de la pensée pour remonter le cours du temps et se poser la question matricielle formulée par Nietzsche dans "La Généalogie de la Morale" : "Quel(s) événement(s) se sont-ils produits pour que nous soyons devenus ce que nous sommes aujourd'hui ? " Claude Lévi-Strauss, avec toute son autorité, a, semble-t-il, préempté le texte, y posant ses scellés et fixant sa lecture pour plusieurs générations de lecteurs. Ce sera donc le regard médusant de Lévi-Strauss que nous chercherons ici à détourner comme Persée pour approcher le point aveugle et originaire dont l'oeuvre tire son exceptionnelle et irrésistible puissance.

02/2022

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Littérature française

Saïgon Hilton

Au café Saïgon, on rencontre M. Wui, le patron alcoolique sympa : Boudu, un vieillard frustré : Barberousse la grande canne, un septuagénaire barbu atrabilaire, consommateur d'insultes incendiaires envers les touristes : "Rentrez chez vous. Foutez le camp, on n'a pas besoin de vous ici" On croise aussi, Balrauss, un nostalgique de Berlin et de sa famille disparue : Sacha, un homme entre deux âges qui peine à voir le monde autrement qu'avant 1975 : Bertie, baptisé Gnarly Clarinette, un Australien sympa et mégalo : Binh Xian, inspecteur de police surnommé Hareng, accompagné de son clown gradé, Chien de garde : M. Gilbert, huissier retraité de l'ambassade de France, et son ami Juillet, métis méprisé par la police : Tao, la Ballerine, l'androgyne, l'ami éclairé de Sacha, et sa cousine, Lê Thu, la bombe, le canon que les Chinois, les Japonais, vampirisent. Il y a aussi : Anh Dào, dit Fleur de cerisier, serveuse au café Saïgon : Linh, délicieuse croqueuse de touristes : Ada, quadragénaire Italienne excentrique un peu folle : Les bush made in Australia, quatre jeunes femmes en chapeau feutre, chamboulées par l'ambiance inattendue des lieux : un groupe de Chinoises fluettes, Comtesses, Vicomtesses, dans la trentaine, le genre chien de concours, élevées fourrures zibelines. Dans l'espace clos du café Saïgon, cerné par la circulation bruyante et les gaz d'échappement, se construisent des amitiés, des idylles silencieuses, parfois tapageuses, impudiques. L'essentiel des rapports humains se retrouve sur ce bout de territoire, sous la surveillance discrète du propriétaire, M. Vui.

11/2023

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Alchimie

Grand OEuvre et Art Royal - L'alchimie dans les hauts grades maçonniques du REAA

Au XVIIIe siècle, dans son ouvrage L'Etoile flamboyante, le baron Tschoudy évoque l'alchimie comme " le tronc, l'arbre essentiel de la maçonnerie ". Dominique Jardin a développé dans son livre L'Alchimie des francs-maçons comment les grades bleus ont été influencés par la maçonnerie des grades post-magistraux nourrie et imprégnée de discours alchimiques. Parmi ces hauts grades du Rite Ecossais Ancien et Accepté (REAA), certains spécifiquement alchimiques conservent et développent ce patrimoine comme le Chevalier du Soleil (28e grade) ou le Prince de Mercy (26e grade). Certains grades - Maître secret (4e grade) ou Maître parfait (5e grade), Chevalier Rose-Croix (18e grade) - peuvent aussi susciter une lecture interprétative alchimique. D'autres encore méritent discussion. Le but de cette étude est de comprendre comment l'alchimie a influencé les maçons au moment de l'élaboration des hauts grades en comparant de manière inédite les sources historiques maçonniques et alchimiques : textes et iconographie. La difficulté consiste à ne pas succomber à la tentation de voir de l'alchimie partout dans les rituels, car ce n'est évidemment pas le cas. Analyser les métaphores alchimiques que développent les rituels et leurs significations, tout en les replaçant dans leur contexte historique et symbolique, permet d'appréhender de manière très originale et riche le parcours maçonnique et d'approfondir sa dimension initiatique. Le franc-maçon ou le lecteur curieux pourra ainsi croiser les deux domaines de la franc-maçonnerie et de l'alchimie et saisir leur mise en regard afin de " comprendre le Mystère " de l'Art Royal mais aussi du Grand Ouvre.

07/2024

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Actualité et médias

Les silencieux. Ne nous trompons pas, les salafistes menacent la République

Inutile d'éluder : ouvrons les yeux, la menace salafiste existe. La France vit une grande illusion. Nous croyons être toujours le pays où l'on débat, où l'on échange des arguments, alors même que nous sombrons chaque jour un peu plus dans un climat intellectuel de guerre civile. Ce constat vaut en particulier pour le débat actuel sur la place de l'Islam dans la société française et sur l'ampleur du péril islamiste. Allons droit au but : l'Islam ne constitue pas une question en soi dans la France de 2020. L'adversaire de la République s'appelle le salafisme. La source du problème ne réside pas dans le Coran mais dans ceux qui le transforment en arme pour affaiblir la démocratie libérale. Dans ce camp, on trouve bien évidemment les jihadistes, mais aussi les salafistes et l'ensemble des acteurs contestataires davantage animés par une fureur décolonialiste que par une authentique ferveur spirituelle. Le centre de gravité de cette galaxie dangereuse est le salafisme. Leur stratégie, et les tactiques afférentes, font des salafistes dits " quiétistes " et " politiques " des Silencieux, ces petits cylindres également qualifiés de modérateurs de son, que l'on visse sur le canon d'une arme pour gagner en discrétion. Ils nous endormissent, démonétisent l'idée que c'est bien une nouvelle forme de totalitarisme qui tente de s'épanouir en France. Au mieux on déplore, puis on passe rapidement à autre chose... En attendant, les Silencieux franchissent les uns après les autres les remparts censés défendre la démocratie, les libertés individuelles et l'héritage républicain.

08/2020

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Traduction

Traduire - Tradurre - Translating. Vie des mots et circulation des oeuvres dans l'Europe de la Renaissance

Ce volume étudie les expériences de traduction dans la première modernité, entre XVe et XVIIe siècles, en partant de la traduction dite "horizontale", celle qui concerne les langues vulgaires entre elles et le neo-latin. En effet, ce type de traduction engage des protocoles, des pratiques, des régulations et des effets pour partie différents de ceux qui prévalent dans les traductions "verticales", de type humaniste entre langues anciennes (du grec au latin notamment) ou entre langues anciennes et langues vulgaires. Il est dès lors possible de réfléchir sur ce que dit l'acte de traduire à l'histoire du système des langues vernaculaires, mais aussi de poser ce qui dans cet acte touche la figure des auteurs, le statut des livres concernés et les formes de transmission des savoirs. Au bout du compte, c'est bien la construction d'un canon continental qui se dessine. C'est l'une des raisons pour lesquelles la question s'avère radicalement " européenne " et transnationale, car elle dépasse le simple mouvement binaire d'une langue à une autre. A la fois linguistique, littéraire, philosophique et scientifique, religieuse et laïque, cette contribution collective à l'histoire des pratiques de traduction propose de penser différemment par les mots l'histoire de l'Europe comme une histoire polyglotte en tant qu'elle est une histoire dont il est crucial de penser la polyglossie. L'histoire de la traduction se fait donc ici histoire de créations, d'équilibres toujours recherchés et de conflits potentiels, ouverts ou implicites, et non une simple histoire de transferts ou transmissions.

06/2022