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Mélancolique rodéo

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Divers

Qui a tué l'idiot ?

Début du XX ? siècle. Anselme vient de mourir cette nuit. Saigné d'un coup de hache, dans son propre jardin. C'est le trente-deuxième assassinat recensé au village ; dans une communauté humaine où l'on ne compte plus que soixante-seize personnes en vie, ça commence à faire vraiment beaucoup. C'est dans ces circonstances que le village voit arriver un étranger : Lucien Lurette, acteur, improvisateur, mime, costumier, accessoiriste - bref un artiste, arrivé là un peu par hasard, en quête d'inspiration. Lucien s'installe à l'auberge, et va dès lors tenter de comprendre quels sont les secrets et les règles de cet étrange endroit, traversé de rumeurs, de bizarreries, de pulsions violentes, de comportements et de phénomènes aberrants - à commencer par la terrible maladie qui rôde et frappe sans prévenir, le remordingue. Avec Qui a tué l'idiot ? , Nicolas Dumontheuil connaît un succès critique et public immédiat. C'est une satire sociale à la fois inquiétante et drôle, où le cynisme et l'humour noir se confrontent à l'absurde et au non-sens. Prépublié dans le mensuel (A suivre), le livre obtient le Prix Goscinny en 1996 et l'année suivante le Prix du meilleur album au festival d'Angoulême ! Le livre était épuisé depuis quelques années.

02/2024

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Science-fiction

Vallée du silicium

"Ce qui manque furieusement à notre époque, c'est un art de vivre avec les technologies. Une faculté d'accueil et de filtre, d'empuissantement choisi et de déconnexion assumée. Des pratiques qui nous ouvrent le monde chaque fois que l'addiction rôde, un rythme d'utilisation qui ne soit pas algorithmé, une écologie de l'attention qui nous décadre et une relation aux IA qui ne soit ni brute ni soumise". A San Francisco, au coeur de la Silicon Valley, Alain Damasio met à l'épreuve sa pensée technocritique, dans l'idée de changer d'axe et de regard. Il arpente "le centre du monde" et se laisse traverser par un réel qui le bouleverse. Composé de sept chroniques littéraires et d'une nouvelle de science-fiction inédite, Vallée du silicium déploie un essai technopoétique troué par des visions qui entrelacent fascination, nostalgie et espoir. Du siège d'Apple aux quartiers dévastés par la drogue, de rencontres en portraits, l'auteur interroge tour à tour la prolifération des IA, l'art de coder et les métavers, les voitures autonomes ou l'avenir de nos corps, pour en dégager une lecture politique de l'époque et nous faire pressentir ces vies étranges qui nous attendent.

04/2024

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Science-fiction

La nuit des temps

Dans le grand silence blanc de l'Antarctique, les membres d'une mission des Expéditions polaires françaises s'activent à prélever des carottes de glace. L'épaisseur de la banquise atteint plus de 1000 mètres, les couches les plus profondes remontant à 900 000 ans. C'est alors que l'incroyable intervient : les sondeurs enregistrent un signal provenant du niveau du sol. Aucun doute possible : il y a un émetteur sous la glace... La nouvelle éclate comme une bombe, et les journaux du monde entier rivalisent de titres en une : " Une ville sous la glace ", " Un cœur sous la banquise ", etc. Que vont découvrir les savants et les techniciens qui forent la glace à la rencontre du mystère ? La Nuit des temps est à la fois un reportage, une épopée et un chant d'amour passionné. Le présent et le lointain passé s'y mêlent, les hommes y affrontent leurs espoirs et leurs craintes et y jouent le sort du monde. Traversant le drame universel comme un trait de feu, le destin d'Eléa et de Païkan, nos si lointains prédécesseurs, les emmène tout droit rejoindre la légende des amants bienheureux et maudits, aux côtés d'Orphée et Eurydice, Roméo et Juliette, Tristan et Iseut, tous ceux que la mort n'a pas réussi à séparer. Ce grand classique de la science-fiction est l'un des ouvrages favoris des adolescents - et de ceux qui l'ont été un jour...

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Littérature érotique et sentim

Rappelle-moi de te détester. Par l'autrice de "Break The Rules" et de "Out Of Control"

Qui aime bien... donne des envies de meurtre ! En une fraction de seconde, toute la vie que Camila avait planifiée s'est écroulée. Exit le fiancé parfait... qui se révèle être un menteur et un manipulateur. Exit son entrée en tant que jeune avocate dans le cabinet de son père... où travaille son ex. Exit l'emménagement à deux dans l'appartement payé par papa. Alors, Camila prend - pour une fois - une décision un peu folle : rejoindre sa jumelle, qui a quitté le domicile familial pour se libérer du contrôle paternel, à Los Angeles pour y passer ses vacances. Sur place, elle découvre que sa soeur s'est plutôt bien débrouillée : elle vit dans une splendide villa, en coloc avec les deux acteurs stars d'une série fantastique pour adolescents. Mais si Romeo, le copain de sa soeur, l'accueille chaleureusement, c'est tout le contraire pour Adam. Le grand brun tatoué ne cache pas son mécontentement et va même jusqu'à déployer toute son énergie pour essayer de la faire partir. Mais Camila voit clair dans son jeu : ses attaques ne sont que l'expression d'un homme qui souffre. Et lorsqu'elle le surprend en train de se droguer elle comprend... Adam est toxicomane. A propos de l'autrice Grande romantique, Victoria Arabadzic jongle entre ses études de commerce et l'écriture de romances. L'inspiration ne lui manque jamais, et elle adore créer des univers dans lesquels l'amour domine tous les autres sentiments.

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Littérature étrangère

Days gone by

Amour, loyauté, jalousie, trahison - Days Gone By est un conte épique, l'histoire de deux jeunes amoureux pris au piège des contraintes sociales de leur époque. Se déroulant en Asie centrale au milieu des années 1800, le roman nous entraîne dans un voyage fascinant à travers des villes exotiques, des villages pittoresques et les vastes steppes de l'ancienne route de la soie. Des espaces peuplés de marchands et de bouffons, de héros fringants et d'odieux méchants, de jeunes filles amoureuses et de beautés envoûtantes. Dans une prose lyrique et avec un humour plein de finesse, Qadiri donne vie à ces personnages avec une tendresse presque nostalgique. Il aborde aussi des sujets de société - comme le rôle des femmes ou le devoir filial - déterminants dans la tragédie qui frappe Roméo et Juliette. Salué comme le premier roman fleuve jamais écrit en ouzbek, Days Gone By reste aussi pertinent aujourd'hui que dans les années 1920. Les valeurs intemporelles et universelles qu'il explore trouveront un écho à tout âge et pour toutes les générations. Abdulla Qadiri (1894-1938) est l'un des écrivains ouzbeks les plus influents du XXe siècle. Il a introduit le réalisme dans la littérature ouzbèke à travers ses romans historiques et a influencé de nombreux autres romanciers d'Asie centrale. Qadiri a été exécuté pendant les Grandes Purges de Staline. Préface de Lola Karimova-Tillyaeva, présidente de la Fondation Karimov.

01/2019

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Littérature étrangère

Une vie de sébile

On dit de la Mauritanie qu'elle est un pays charnière entre l'Afrique subsaharienne et le Maghreb. Pourtant, ses populations, noires et blanches, n'ont toujours pas vécu l'équilibre rêvé. Et pour cause. Les événements d'avril 1989, qui ont opposé la Mauritanie à son voisin, le Sénégal, ont conduit à la déportation de milliers de Négro-Mauritaniens vers les pays frontaliers. Ceux qui sont restés vivent diverses vexations : marginalisation, stigmatisation... Ces tensions affectent le pays pendant de nombreuses années. Mais une nouvelle ère semble s'ouvrir avec la chute en août 2005 du régime militaire accusé d'être responsable du pourrissement entre les communautés. De retour dans son pays, en janvier 2006, après une dizaine d'années passées f. en France, Bios Diallo caresse l'espoir d'une nouvelle cohabitation. Et comme il tenait entre les mains " le manuscrit des jours terribles ", il a tenu à publier Une Vie de sébile, vingt ans après le drame. Pour dire : plus jamais ça ! Une Vie de Sébile montre la difficulté de cohabitation entre les citoyens d'une nation en crise. Et c'est là tout le mérite de ce premier roman où Haame et Bayel, Roméo et Juliette des dunes, confrontent les identités dans un pays en sursis. Ce texte boucle une trilogie commencée avec les recueils de poésie Les Pleurs de l'Arc-en-ciel (L'Harmattan, 2002) et Les Os de la terre (L'Harmattan, 2009).

11/2010

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Littérature française

La Louvardière

Février 1849, Seconde République, dans une France qui peine à sortir de la confusion où l'a conduite la révolution qui a chassé de son trône le dernier Roi des Français. Alice, jeune mariée d'à peine vingt ans, a emménagé quelques mois auparavant chez son mari, une longue bâtisse appelée La Louvardière, nichée au coeur d'un parc boisé, dans le département de la Nièvre. Or, la jeune femme peine à y trouver sa juste place : les domestiques lui paraissent hostiles, la demeure encore mal connue résonne de bruits étranges, et surtout une présence invisible pourrait bien y rôder. Par ailleurs, si Lionel de Châtenay est un mari aimable et prévenant, il semble lui aussi hanté par le souvenir de sa première épouse. Alice devra apprendre à surmonter ses peurs et ses doutes, gagner l'estime et la confiance de Lionel, et enfin maîtriser à la fois la domesticité et son nouveau rôle de maîtresse de maison. Toutefois, la tâche ne lui sera pas facilitée, et un certain nombre d'événements étranges et imprévus viendront se mettre en travers de son chemin - ou plutôt de son cheminement. Cet ouvrage a pour thématique celle du mystère face aux éléments tangibles et concrets. Peut-on avoir une réponse à toutes les questions que l'on se pose ? Peut-on jamais vraiment connaître les gens que l'on côtoie ? Où sont les limites de la connaissance humaine ?

06/2018

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Histoire de France

LE MOMENT ANTISEMITE. Un tour de la France en 1898

Au tournant du siècle, en 1898, année de tous les dangers, la société française plonge dans un tourbillon antisémite. Dans les grandes villes comme dans les petites bourgades endormies, des foules en colère se lèvent qui brisent tout sur leur passage, arpentent inlassablement les artères principales en lançant : A bas Zola ! Mort aux Juifs ! Vive l'Armée !, ajoutant même parfois : Vive la République ! Jour après jour, des milliers de personnes défilent et affrontent durement la police. Les forces de l'ordre quadrillent l'espace urbain. C'est l'état de siège. On brutalise les rabbins et les passants, on attaque les synagogues, on brise les vitres des boutiques, on brûle des mannequins représentant Zola et Dreyfus, on organise le boycott et la délation. L'usage de la violence est constant. Celui de la moquerie, de l'ironie, de la dérision à travers cris, chansons, poèmes parfois rédigés en patois local, saynètes ou charivaris, tout aussi fréquent. Pogrome sans victimes, ce moment antisémite demeure inconnu : ce tour de la France en propose une première recension. Une fois quitté Paris, le voyage s'organise autour de deux cercles de rayon inégal, l'un des plus proche du centre, de Bourges à Lyon, Le Puy, Rodez, Périgueux, Limoges et Guéret, pivotant autour de Clermont-Ferrand ; l'autre, plus vaste, mène lentement de la Lorraine à la côte méditerranéenne, du Sud-Ouest à la Vendée, de la Bretagne à la Normandie.

10/1998

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Romans d'espionnage

Les fantômes de Lockerbie

Une voiture sortit du parking situé sur la gauche de l'hôtel et vint s'arrêter devant, juste en face de la porte tournante où Malko était coincé. Une Alfa-Roméo blanche. Malko vit sa glace avant s'abaisser pour laisser passer le canon d'une Kalachnikov. Il était piégé comme un rat. Robert F. Worth du "The New York Times' : " J'ai demandé à de Villiers ce qu'il en était de son prochain roman et ses yeux se sont illuminés. " Je reviens sur une vieille histoire ", dit-il. " Lockerbie ". Le livre est fondé sur l'hypothèse que c'était l'Iran et non la Libye qui était responsable du fameux attentat contre l'avion de ligne en 1988. Les Iraniens se sont beaucoup démenés pour convaincre Muammar al-Kadhafi d'endosser la responsabilité de l'attaque, perpétrée pour se venger du fait qu'un avion de ligne iranien avait été abattu par des missiles américains six mois plus tôt, raconte de Villiers. Il s'agit là d'une théorie du complot de longue date encore non avérée, mais lorsque je suis rentré aux Etats-Unis, j'ai appris que de Villiers n'avait peut-être pas tout à fait tort. J'ai parlé à un ancien agent de la CIA, qui m'a dit que " les meilleures sources de renseignement " sur l'attentat de Lockerbie indiqueraient l'implication de l'Iran.

06/2023

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Science-fiction

Les mondes électriques Tome 2 : Jason

Il y a toujours un espoir au milieu du chaos. Le chaos continue de régner à Londres où d'étranges éclairs ont fait perdre la raison aux adultes. Seuls les enfants semblent avoir été épargnés par la folie généralisée. Bientôt, après une violente explosion, une effrayante boule d'énergie se forme dans le ciel ! Face à cette force surnaturelle, Jason et sa bande d'amis s'organisent tant bien que mal pour survivre et se ravitailler au sein d'un immeuble. Sortir de leur Q. G. s'avère encore plus dangereux quand des créatures à l'allure sinistre commencent à rôder. Ces monstres manipulent-ils les adultes ? A l'abri, Jason s'inquiète en pensant à Louise, sa soeur. Lors de l'explosion, il n'était pas à ses côtés. Elle est sûrement seule et apeurée dehors. Envers et contre tout, il décide de partir à sa recherche. Malgré le danger, il est hors de question de l'abandonner ! C'est le début d'une aventure électrique où l'angoisse monte d'un cran au milieu de la ville ravagée. Au même moment, Louise se réveille sous les débris... Une Société au bord de l'extinction, des enfants aux commandes de leur destin, la capitale anglaise sombrant dans l'anarchie et la violence, une porte ouverte sur un nouveau monde... Pour sa première série en solo Christophe Alliel propose un récit sans temps mort, avec de multiples rebondissements.

06/2023

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Formule 1

Le grand livre de la F1. 80 ans de bruit et de fureur

De Juan Manuel Fangio à Lewis Hamilton et Max Verstappen, retrouvez tous les pilotes de légende, vibrez au son des moteurs et revivez les dépassements de génie, les sorties de piste fatales et les rebondissements de dernière minute. Partez également à la rencontre de ces hommes de l'ombre qui rendent le rêve de la Formule 1 possible : directeurs d'écurie et mécaniciens, designers et ingénieurs, investisseurs et sponsors. Ce Grand Livre de la F1 retrace leur parcours ainsi que les évolutions successives de la technologie au service de la vitesse et de la sécurité. Une histoire de ferveur et de passionnés qui nous offre chaque saison un spectacle haut en couleur et garanti en frissons. Tous les plus grands champions de l'histoire Juan Manuel Fangio, Alberto Ascari, Stirling Moss, Jim Clark, John Surtees, Jack Brabham, Graham Hill, Jackie Stewart, Jochen Rindt, Emerson Fittipaldi, James Hunt, Niki Lauda, Mario Andretti, Gilles Villeneuve, Alain Prost, Ayrton Senna, Nelson Piquet, Nigel Mansell, Mika Häkkinen, Michael Schumacher, Fernando Alonso, Sebastien Vettel, Lewis Hamilton, Max Verstappen Les voitures mythiques d'hier et d'aujourd'hui Alfa Romeo 158, Ferrari 375, Mercedes W196, Maserati 250F, Lotus-Ford 33, Tyrrell-Ford 005, Ferrari 312T, Lotus-Ford 72, Brabham-BMW BT52, McLaren, Porsche MP4/4, McLaren-Honda MP4/5, Williams-Renault FW15, Benetton-Renault B195, Ferrari F2004, Renault R25, Mercedes W07, Red Bull-Renault RB6, Red Bull-Honda

11/2023

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Littérature française

Fièvre de cheval

Les chevronnés adeptes du Pari Mutuel sont Urbains à un point que l'on n'imagine guère, d'une urbanité qui confine à l'intrusion, voire touche à l'invasion. C'est ce qu'endure à la journée Anatole Bétancourt, héros de Fièvre de cheval, ancien consultant (en quoi, il a oublié) tourné maniaque du tapis vert pré, parieur compulsif et trinqueur frénétique. A peine a-t-il pénétré dans un café-turf, salué bas la tenancière et s'est-il mis, bic en main, un oeil à l'écran, l'autre au carnet, en position de défricher la journée hippique, que s'en vient rôder puis le harceler pléthore de fâcheux en veine de confessions, de petites combines, de bons tuyaux ou de martingales infaillibles. Ainsi d'Abdelkader en Franck, de Rodolphe en Wassim ou Madjid-les-belles-montures, tout un petit monde de glandeurs futés et de flaireurs d'arnaques qui viennent s'épancher et zyeuter les notes d'Anatole. Car notre homme raisonne, compute, déduit, pesant les chances au trébuchet des possibles. Un art de mettre le canasson en équation qui n'est pas toujours payant et l'oblige à quelques entorses avec la légalité. Et quand la patronne de l'hôtel, pour une monte, s'invitera dans son paddock et l'initiera à fouler le gazon et humer l'air des champs de courses, Anatole n'échappera pas à la sortie de piste.

06/2022

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Romans de terroir

Coup de grisou

Les descendants des mineurs gardent tous, gravée dans leurs gènes, la grande histoire du bassin houiller autour de Decazeville, son essor industriel, l'image emblématique d'un Jaurès, et la difficile reconversion après la fermeture des usines. Mais la petite histoire, celle qu'on ne raconte pas dans les livres, s'écrit dans le secret des familles et des hameaux. Cécile, pharmacienne à Rodez, est contrainte de se séparer de la maison de ses grands-parents aux Escabrins où elle revient pour "faire le vide". Un dernier coup de grisou va faire exploser la vie qu'elle s'était recomposée après le décès de son mari et de son père. Père qui lui "lègue" un lourd secret qu'elle ne découvrira que peu à peu, au bout d'une longue (en) quête jalonnée par une sorte de jeu de piste inquiétant, sous la forme de clés USB cachées dans des lieux aux douloureux souvenirs, et posant une nouvelle question à chaque réponse. Angoisse de se sentir épiée, espoir naissant d'un renouveau avec Philippe, surgi de son enfance... ange ou démon ? ... Peut-on se relever quand tout ce qui vous entoure ressemble désormais à un champ de ruines ? Ou bien est-ce une chance de se reconstruire définitivement sur un passé nettoyé ? Coup de grisou se lit d'un jet, comme un thriller, un polar sans policier, un roman d'aventure et d'amour, car il est tout cela...

03/2014

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Romans de terroir

L'Héritier

Dernier héritier d'une riche lignée de tanneurs aveyronnais, Mathieu Berthier s'est exilé trois ans en Uruguay, comme le veut la tradition, le temps de parfaire ses connaissances auprès d'un importateur de peaux. Mais la disparition subite de son père, Hector, l'oblige à reprendre les rênes de l'affaire familiale. Avec sa jeune épouse Sophie, il retrouve Rodez, à la fin de l'été 1926. Tanneurs depuis le XVIe siècle, les Berthier ont un patrimoine conséquent : deux belles demeures en ville et, dans la campagne, le château de La Coste et son domaine. Mais le retour au pays est vite terni. Son père n'a pas entrepris la modernisation nécessaire de la fabrique, une belle usine installée à la Gascarie, sur les berges de l'Aveyron. Surtout, Mathieu découvre avec stupéfaction qu'il n'a aucune économie personnelle. Aurait-il dilapidé la fortune familiale ? Il laisse pourtant le souvenir d'un homme rigoureux et d'un industriel avisé. Le mystère s'épaissit lorsque Sophie découvre, soigneusement cachée dans de vieux carnets, une photographie prise au début du siècle, à Paris. Sur le cliché, Hector s'affiche aux côtés d'une très belle jeune femme inconnue... Mathieu va profiter d'un voyage dans la capitale pour mener son enquête. Dans L'Héritier, Daniel Crozes nous entraîne dans une grande saga familiale, avec ses drames, ses amours, ses secrets et son courage.

10/2010

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Littérature française

Et me voici vivant

Je suis venu ici triompher du grand fléau. Je suis le junkie, je suis l'homosexuel, je suis la prostituée, je suis l'Africain. Par moi l'orphelin retrouvera sa mère. Par moi le père retrouvera sa fille. Par moi le décharné retrouvera ses joues. J'étais mort et me voici vivant. F. J. Depuis qu'il soupçonne la maladie de rôder, depuis qu'il sent son travail de sape sur son corps et son esprit, toutes les énergies du narrateur sont tendues vers la vie. Au terme d'un voyage qui le conduit dans un Orient fantasmagorique, il aura transformé son appartement en champ de ruines, fêté ses trente-trois ans au milieu d'un chantier indescriptible, se sera mis à dos toutes les corporations du bâtiment, aura écumé les puces et Drouot dans une désopilante compulsion d'achats, planté là l'ancienne entreprise familiale de champagne où il était le salarié d'un zombie sadique, croisé Noureev mourant à l'Opéra, consommé toutes les drogues, écumé les souks, visité la villa des mystères... Fuite en avant par le délire, la dérive que François Jonquet met ici en scène est une exacerbation de tout. Passé maître dans l'art de l'esquive, le "je" narrateur brouille les pistes, réinterprète le monde, prend au piège de ses stratégies un lecteur tour à tour complice et médusé... Et me voici vivant, servi par une langue tendue à l'extrême, conjugue avec brio naufrage et folle espérance.

08/2006

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Sociologie

La force de conviction. A quoi pouvons-nous croire ?

Nul homme ne peut vivre sans croyance. Aucune société humaine ne peut survivre sans une conviction minimale qui la maintienne debout. Or, en ce début de millénaire, une violence nouvelle semble avoir envahi le monde. Un peu partout, des fanatismes se déchaînent, des assassins tuent et terrorisent au nom de Dieu. Hier, c'est au nom de l'idéologie qu'ils le faisaient. Une folie paraît s'attacher, décidément, à toutes les croyances. Elle nous fait horreur. Dans le même temps, nous sentons rôder autour de nous le désabusement général. Un doute délétère nous habite. Le XXIe siècle, avec ses massacres et ses désastres, nous a appris à nous méfier des adhésions rassembleuses et des utopies. Nous voudrions bien croire encore, mais à quoi? Nous errons entre intolérance et désenchantement, crédulité et cynisme. Quelque chose paraît s'être détraqué dans notre capacité de conviction. Ainsi la grande question devient-elle aujourd'hui celle du croire, et de ses diverses pathologies. Cette question déborde largement le cadre du religieux et de son prétendu "retour ". Ailleurs aussi, des dogmatismes et des cléricalismes menacent, d'autant plus redoutables qu'ils se présentent comme des savoirs. En politique ou en économie, dans la science ou dans la religion, il nous faut réapprendre à distinguer la croyance aveugle de la conviction raisonnable, la pure crédulité de la détermination réfléchie. C'est à cette patiente et minutieuse interrogation que nous invite ce livre: à quoi pouvons-nous croire?

08/2005

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Théâtre

Surmarionnettes et mannequins. Craig, Kantor et leurs héritages contemporains, Edition bilingue français-anglais, avec 1 DVD

Voulant donner à voir, sur la scène, "cette vie mystérieuse, joyeuse et superbement aboutie que l'on appelle la Mort", Edward Gordon Craig propose en 1907 de remplacer le comédien de chair et de sang par son double artificiel, la Surmarionnette. Près de soixante-dix ans plus tard, le mannequin en compagnie duquel Tadeusz Kantor fait entrer l'acteur vivant sur la scène vient nous rappeler que le théâtre prend sa source dans les territoires de la mort. Nombreux sont, aujourd'hui, les artistes qui se ressaisissent de ce double héritage, repoussant les limites du théâtre d'acteurs et du théâtre de marionnettes pour explorer les relations entre corps biologique et corps artificiel, représentation de la mort et représentation du vivant. Ce volume rassemble les actes d'un colloque international organisé par l'Institut International de la Marionnette du 15 au 17 mars 2012, et qui a réuni des spécialistes, des universitaires et des artistes venus du monde entier. A travers la diversité des créateurs évoqués (d'Oskar Schlemmer à Gisèle Vienne, de Maurice Maeterlinck à Bérangère Vantusso, de Romeo Castellucci à Kris Verdonck, de Virgilio Sieni à David Girondin-Moab ou Oriza Hirata), la fascination pour un théâtre d'effigies, où les signes de la vie et de la mort se redistribuent, est ainsi examinée dans ses développements les plus récents, d'un point de vue esthétique, poétique, philosophique ou anthropologique.

08/2013

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Romance sexy

Rappelle-moi de te détester

Qui aime bien... donne des envies de meurtre ! En une fraction de seconde, toute la vie que Camila avait planifiée s'est écroulée. Exit le fiancé parfait... qui se révèle être un menteur et un manipulateur. Exit son entrée en tant que jeune avocate dans le cabinet de son père... où travaille son ex. Exit l'emménagement à deux dans l'appartement payé par papa. Alors, Camila prend - pour une fois - une décision un peu folle : rejoindre sa jumelle, qui a quitté le domicile familial pour se libérer du contrôle paternel, à Los Angeles pour y passer ses vacances. Sur place, elle découvre que sa soeur s'est plutôt bien débrouillée : elle vit dans une splendide villa, en coloc avec les deux acteurs stars d'une série fantastique pour adolescents. Mais si Romeo, le copain de sa soeur, l'accueille chaleureusement, c'est tout le contraire pour Adam. Le grand brun tatoué ne cache pas son mécontentement et va même jusqu'à déployer toute son énergie pour essayer de la faire partir. Mais Camila voit clair dans son jeu : ses attaques ne sont que l'expression d'un homme qui souffre. Et lorsqu'elle le surprend en train de se droguer elle comprend... Adam est toxicomane. A propos de l'autriceGrande romantique, Victoria Arabadzic jongle entre ses études de commerce et l'écriture de romances. L'inspiration ne lui manque jamais, et elle adore créer des univers dans lesquels l'amour domine tous les autres sentiments.

02/2023

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Témoignages

Patients

Il y a une quinzaine d'années, en chahutant avec des amis, le jeune Fabien, pas encore vingt ans, fait un plongeon dans une piscine. Il heurte le fond du bassin, dont l'eau n'est pas assez profonde, et se déplace les vertèbres. Bien qu'on lui annonce qu'il restera probablement paralysé à vie, il retrouve peu à peu l'usage de ses jambes après une année de rééducation. Quand il se lance dans une carrière d'auteur-chanteur-slameur, en 2003, c'est en référence aux séquelles de cet accident – mais aussi à sa grande taille (1,94 m), qu'il prend le nom de scène de Grand Corps Malade. On connaît l'immense succès qui suit : trois albums plébiscités par le public et la critique, une distinction de Chevalier des Arts et des Lettres, qui récompense la qualité de sa plume, toujours subtile et surprenante. Dans ses chansons pleines de justesse, telles "A l'école de la vie", " Roméo kiffe Juliette ", " Education nationale ", ou encore " Rachid Taxi ", l'artiste soulève le voile d'une réalité sociale et politique singulière. Chaque année, certains de ses textes sont proposés au baccalauréat de français. Dans son livre, où il se fait pour la première fois auteur d'un récit en prose, il raconte, avec humour, dérision et beaucoup d'émotion, les douze mois passés en centre de rééducation et relate les aventures tragiques mais aussi cocasses vécues par lui et ses colocataires d'infortune.

10/2012

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Littérature étrangère

Histoires de Paris

Traduit de l'espagnol (Uruguay) par Anne Casterman Des sottises que l'on s'invente en exil, pour se convaincre d'une façon ou d'une autre que l'on n'est pas sans paysage, sans personne, sans ciel, sans pays... Les géographies, quel délire stupide ? ! Au moins une fois par semaine, Bernardo et moi, nous nous retrouvons au café de Cluny pour nous plonger (lui devant un beaujolais, moi devant un alsace) dans lesdites géographies. Un jeu très simple, plutôt mélancolique, qui ne peut s'expliquer que par notre déprime. Mais la déprime, putain, c'est une réalité. Je déprime, donc je suis. Le jeu ne manque pas de piquant pourtant. L'exil, la solitude, l'amour et l'amitié traversent les quatre nouvelles contenues dans ce recueil. Elles ont un lieu en commun, Paris, celui des années soixante et septante, et décrivent l'espace d'une ville que les exilés tentent de s'approprier. Dans Géographies, deux amis cherchent à reconstituer leur ville d'origine, mais leur mémoire tantôt fidèle, tantôt infidèle, va être confrontée aux souvenirs douloureux d'une femme, aimée par l'un d'eux, retrouvée par hasard. Cinq ans de vie, c'est le temps de l'exil, qui passe sans se faire sentir et, en filigrane, une réflexion sur l'écriture et la nostalgie. Le petit hôtel de la rue Blomet est le théâtre de retrouvailles impossibles. Par pure distraction parle de l'errance et de l'oubli, alors que la fuite en avant de l'exilé le ramène inexorablement à son pays natal. Les nouvelles de Mario Benedetti sont passionnantes et universelles. Elles touchent à l'exil dans ses racines, à l'espace de la ville, à la folie de la fuite et aux amours brisées. Ecrivain uruguayen multiforme, il est considéré comme l'un des auteurs les plus importants d'Amérique latine. Antonio Seguí recrée avec ses illustrations un monde à la fois brut et poétique, non dénué d'humour. Ce grand artiste argentin, connu pour ses peintures, gravures ou sculptures, nous livre ici une magnifique série de dessins au pastel.

01/2009

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Humour

Bosc. De l'humour à l'encre noire, avec 1 DVD

"C'est Bosc qui a fait, en France, avec Chaval, les meilleurs dessins. Avec peu de moyens apparents, il dessinait parfaitement les situations d'une grande drôlerie et d'une rigoureuse intelligence." (Sempé) Jean-Maurice Bosc, né à Nîmes le 30 décembre 1924, est l'un des pères du dessin d'humour moderne, qui, dans les années 1950, abandonne le traditionnel contrepoint entre le motif et une légende ironique ou grivoise, pour inventer de nouveaux jeux graphiques ou gags visuels. Inspiré par les dessins américains du New Yorker, son trait minimaliste, presque tremblé, mais extrêmement expressif, nous livre un univers à la fois poétique et rempli d'une douce amertume. Parmi les différents thèmes qu'il décline inlassablement, ses saynètes laconiques de la vie quotidienne des couples traduisent avec une incroyable efficacité l'insurmontable incommunicabilité entre les sexes. Profondément traumatisé par sa participation à la guerre d'Indochine, c'est en infatigable antimilitariste qu'il rend écho des différents conflits contemporains. La mort, sous la forme de nombreux enterrements et pendaisons, est également très présente, traduisant peut-être le caractère angoissé et mélancolique de l'artiste, qui finira par se donner la mort à Antibes en 1973. Bosc a décortiqué son époque et a pressenti la nôtre, avec intuition et lucidité. Inspirateur de Boll, Bretécher, Cabu, Copi, Loup, Reiser, Wolinski, ami de Chaval, Desclozeaux, Folon, Morez, Mose, Sempé et Tetsu, et bien d'autres encore, Bosc a de nombreux admirateurs parmi les illustrateurs eux-mêmes mais est encore trop souvent méconnu du grand public. Parmi les trois mille dessins publiés dans des journaux français et étrangers, et de nombreux albums, le catalogue rassemble près de 250 de ses dessins organisés selon les principaux thèmes qu'il décline jusqu'à l'obsession, mais avec une inventivité sans cesse renouvelée : l'absurde, l'autorité et les pouvoirs dans la guerre, la femme, l'amour et le couple, De Gaulle, le fameux Blaise, le monsieur tout-le-monde dont les espoirs sont perpétuellement déçus, etc... Il est complété par un DVD du film Voyage en Boscavie, que Bosc a réalisé en 1958 avec Claude Choublier et Jean Herman Bosc et qui reçut le prix Emile Cohl pour le film d'animation.

11/2014

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Poésie

Et maintenant le noir

Et maintenant le noir est le quatrième recueil de Peter Gizzi traduit en français. On y retrouve sa voix mélancolique, noire presque d'encre. Un lyrisme si l'on veut d'après la catastrophe : le monde a subi des coups, des chocs, des accidents. Les deux frères de l'auteur sont morts, par exemple, les amours sont parties, les amis sont loin. Les choses sont souvent cassées, défaites, brûlées, abîmées. "La maison se délabre" . Et pourtant il faut continuer à vivre et peut-être à aimer et sans doute à mourir. C'est ce que dit Gizzi lui-même de ce livre : "C'est une façon de changer un coeur brisé au milieu d'un monde acharné en un coeur acharné au milieu d'un monde brisé". Le "Je" qui se promène dans les poèmes de ce recueil semble avoir perdu toute relation facile avec le monde. "J'ai perdu le signal" dit le poète dans un des textes. Mais aussitôt vient la solution : "alors j'ai pensé que j'allais écrire un poème" . Peter Gizzi a mille façons de dire la même chose : "Dans ma tête, un volant incapable de rien diriger d'autre qu'une chanson et tout le reste est survie -" Chanson est une façon fréquente pour Gizzi de dire poème : ses textes en effet chantent à leur façon. Ils chantent, ils aiment les refrains, les répétitions, le bruit de ferraille que font parfois les syllabes cliquetantes. La poésie indique donc la direction. Elle est le volant. L'autoroute. Le satellite GPS. La survie. Parce que, en vérité, le poème n'a pas renoncé au monde, il fait au contraire de son mieux pour lancer son propre signal, même faible, pour tracer sa propre route, même méandreuse, et pour trouver une façon de fréquenter un peu les choses afin de s'y tenir un peu, au moins un peu. On tombe souvent dans ces pages sur le mot "standing" : debout - debout dans les choses. Cet effort, ce combat pour ainsi dire, afin d'être, de rester debout, est une des grandes émotions que procurent les poèmes de Peter Gizzi.

11/2022

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Histoire de l'art

Wednesdays at A's 300 Broome St. NY 1979-1981

A la fin des années 1970, le loft new-yorkais de l'artiste Arleen Schloss fut un lieu d'expression hors normes. Elle y accueillit concerts ou expositions, lors des soirées Wednesdays at A's. Présentés dans l'ouvrage, les flyers qui annonçaient l'événement racontent au plus près ce que furent ces rencontres, jusqu'aux prémices de nouvelles pratiques artistiques. Les flyers égrènent une longue liste hétéroclite d'artistes plus ou moins connus du mythique underground new-yorkais. Au 330 Broome Street, on croise ainsi (liste non exhaustive) : Glenn Branca, Alan Vega, Kim Gordon et Thurston Moore avant qu'ils ne montent Sonic Youth, Richard McGuire, John Zorn, Liquid Liquid, Jean-Michel Basquiat (19 ans en pyjamas) et son complice Al Diaz, mais aussi Ai Weiwei... Cette tribu improbable, post-punk, post-rock, post-jazz, ne se réclamant d'aucune wave (" No wave "), expérimente chez Arleen Schloss toutes sortes de bricolages : concerts de guitares électriques et murs acoustiques, performances, sampling, hacking, poésie sonore... Traces fragiles et éphémères d'événements non enregistrés, les flyers sont aussi des spécimens exceptionnels de graphisme, emblématiques du Xerox art, cet art de la dégradation du motif détournant l'usage de la photocopieuse. A la périphérie de SoHo, au moment où les légendaires La Factory, The Kitchen ou CBGB entrent en voie de patrimonialisation, les Wednesdays at A's sont animés par une radicalité et une exigence festive, drôle et mélancolique. La réponse de Arleen Schloss au courrier du BMI (équivalent de la Sacem) le dit (couverture du livre) : A's est un laboratoire et n'entre dans aucune catégorie. Trente ans plus tard, Baptiste Brévart et Guillaume Ettlinger ont rencontré Arleen Schloss à l'occasion d'un voyage à New York en 2011. Performeuse se situant elle-même dans la tradition de Fluxus et aux avant-gardes des arts numériques, elle les a invités à entamer un travail archéologique sur cette mémoire évanescente. Ils ont rassemblé un grand nombre de documents, de témoignages et d'informations exceptionnels et absolument inédits. Avec la précieuse contribution de Pauline Chevalier et Guillaume Loizillon, ils retracent ainsi une histoire des arts parallèle du légendaire underground new-yorkais.

10/2021

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Littérature étrangère

Mistero Doloroso

C’est avec les codes du conte que joue Anna Maria Ortese, dans cette nouvelle écrite entre 1971 et 1980, retrouvée, miraculeusement, dans ses archives. Il y a un prince bourbonien mélancolique, Cirillo, convoité par deux jeunes aristocrates rivales, et il y a une adolescente pauvre, Florì, fille de la couturière Fertì. Il y a des rencontres fortuites faites de regards, et un amour non dit, dont l’épiphanie sera un baiser du prince sur le pied nu de Florì, nouvelle Cendrillon napolitaine. Enfin, il y a deux Naples, celle des églises débordantes d’or et de fleurs odorantes, en ce mois de mai qui est, comme chez les poètes de la Renaissance, le mois de l’amour et de la jeunesse, et celle des bassi - les maisons populaires - et des mystères nocturnes. Mais par-delà ces éléments qui pourraient n’être que des clichés littéraires, il y a surtout la vision du monde d’Anna Maria Ortese. Ainsi, le personnage de Florì rejoint les nombreux êtres à la fois angéliques et liés au règne animal qui peuplent son œuvre - chardonnerets, iguanes, feux follets ou princesses victimes d’un sort cruel, des êtres d’une sensibilité à fleur de peau, mais privés de parole, comme Aurora Guerrera ou l’Infante ensevelie… A l’inverse des contes de fées qui voient le triomphe du bien sur le mal, l’amour est source de douleur autant, sinon plus, que de joie. Le “mystère douloureux” est celui de l’amour, condamné dès sa naissance, et dont les deux jeunes gens ont la nostalgie en même temps que la révélation, dans des moments d’une intensité fulgurante. Sans doute né de la même inspiration qui a produit le chef-d’œuvre d’Anna Maria Ortese, La Douleur du chardonneret (Gallimard, 1997), cette nouvelle est parfaitement achevée dans sa construction et son rythme ; elle a été longuement travaillée et réécrite par l’auteur, signe de son attachement à ce texte. La complexité voulue de l’écriture dit la complexité des choses, jouant avec les oxymores, rompant les structures syntaxiques traditionnelles, inventant quasiment un langage pour dire l’indicible et nous maintenir en équilibre entre réel et irréel, car “le reste n’est qu’un grand ennui”.

01/2012

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Littérature étrangère

Le Dernier Grec

Yannis Georgiadis est un jeune Grec né dans un petit village perdu dans les montagnes de Macédoine qui émigre en Suède dans l'espoir de trouver une solution technique à un problème d'alimentation en eau. A travers son histoire, Aris Fioretos compose une fresque pleine d'humour et de poésie sur le destin tragique des Grecs exilés depuis le grand incendie de Smyrne. Une fable existentielle bouleversante et délirante, au ton à la fois détaché et intimiste. Le roman est constitué d'une centaine de fiches confiées à l'auteur après la mort de celui qui les aurait établies, un certain Kostas Kezdoglou. La belle-mère de ce dernier aurait en effet été l'instigatrice d'un grand projet collectif visant à recenser de façon exhaustive les différents destins des Grecs expatriés dans le monde après la Première Guerre mondiale. Sans toucher à la chronologie désordonnée de ces fiches, l'auteur les présentent telles quelles. Elles retracent l'histoire de l'ami d'enfance de Kostas Kezdoglou, un jeune Grec nommé Yannis Georgiadis, né dans un petit village perdu dans les montagnes de Macédoine où sont venus s'installer son père et sa grand-mère après l'incendie de Smyrne en 1922. On suit le jeune rêveur jusqu'en Scanie où il émigre dans l'espoir de trouver une solution technique au problème d'alimentation en eau de son village natal. Là, il est accueilli chez un médecin compatriote, sa femme autrichienne et leurs deux fils. Bientôt il saura jouer au croquet, faire du patin à glace et communiquer ses pensées, toujours débordantes, en suédois. Un mariage raté plus tard, Yannis finira par quitter la Suède dans une vieille Saab avec sa fille de six mois, pour retrouver son village et, plus important encore, sa chèvre bien-aimée. Ce sera le dernier voyage de Yannis Georgiadis... De cette fresque complexe se dégage une poésie cocasse et une grande sensibilité. Malgré une trame mélancolique digne de la tragédie grecque, l'humour et l'espièglerie ironique de l'auteur sont omniprésents. Une maîtrise parfaite de la structure permet à l'auteur de jouer avec le lecteur, de le balader dans l'imaginaire débordant du narrateur. Un surprenant voyage existentiel aux multiples facettes.

09/2012

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Critique littéraire

JOURNAL. Tome 2, 1930-1969

Le second tome du journal de Korneï Tchoukovski va de 1930 à sa mort en 1969. On y retrouve l'homme de lettres qui fait d'incessantes relectures en anglais ou en russe, qui traduit Mark Twain pour survivre à l'interdiction de son œuvre en vers pour enfants, connue par cœur dans toute la Russie ; il relit Tolstoï dont il n'aime pas l'exhibitionnisme sexuel, se console avec son cher et pudique Tchekhov, écrit de brillants essais sur l'art de traduire. Les malheurs domestiques remplissent aussi discrètement le Journal, lui arrachant parfois des accents forts. Si le style de Tchoukovski est toujours retenu, l'homme confie pourtant de temps à autre d'étonnants aveux au papier sur le sentiment d'échec qui le ronge. Echec dans l'entreprise littéraire où cet esprit pétri de culture européenne se sent un second violon, échec personnel à vivre héroïquement en un temps qui connut l'apogée du totalitarisme. Aux années de la plus grande terreur, la brièveté des notations du Journal est en soi tragique. Tchoukovski se sent " calme comme la tombe " pendant les grandes purges : et quel tragique implicite lorsque, en 1937, il note son " enthousiasme ", et celui de Pasternak, au retour d'une soirée publique où Staline les a tous dominés, et même rendus jaloux d'une kolkhozienne placée à Ses côtés ! Mais plus tard le courage de Pasternak lui déclarant en 1958 : " Plutôt me faire crucifier que me renier ! " l'étonne et lui inspire de nouveaux doutes cruels sur soi. Akhmatova, Kouprine ou Evtouchenko lui suggèrent des notations administratives, critiques ou hésitantes. Enfin Soljénitsyne, qui, lui, rompt avec la docilité soviétique, et " resplendit " solitairement, renforce la tonalité mélancolique de ce Journal. A soixante-seize ans, Tchoukovski note en anglais : " How stale ans unprofitable ! " (Comme tout est banal et inutile) ! Chronique politique en pointillé, chronique littéraire obnubilante, chronique intime indirecte -ce livre dit toute une vie d'intellectuel russe à travers deux tiers de notre siècle. Le suicide de la littérature en est un des thèmes majeurs, commençant avec celui de Maïakovski, s'achevant avec celui de Fadeïev. L'amuseur-virtuose-érudit qu'est Korneï Tchoukovski, lui, écoute ce glas de la littérature russe mais ne se suicide pas.

07/1998

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Beaux arts

Les entretiens de la Fondation des Treilles Tome 1 : De la mélancolie

Dans la médecine grecque, la mélancolie, la bile noire, est d'abord un liquide organique, au même titre que le flegme, la bile jaune et le sang. De l'équilibre de ces humeurs ou de leur déséquilibre dépend la santé ou la maladie des individus. Elles déterminent surtout le tempérament de ces derniers, l'esprit et le corps étant indissociables. Le tempérament du mélancolique a préoccupé, bien plus que les autres, non seulement les médecins, mais aussi les philosophes et les poètes, les peintres et les musiciens, car, depuis l'Antiquité également, il est le signe distinctif de l'homme d'exception, du génie. C'est ce qu'a mis en évidence pour la première fois dans la longue durée, l'exposition de Jean Clair, Mélancolie. Génie et folie en Occident. Elle avait réuni par centaines des oeuvres plastiques, des observations scientifiques, des documents imprimés, afin d'illustrer l'histoire mouvementée et les multiples facettes de ce sentiment - le seul qui pense - qui ne se confond ni avec la simple tristesse ni avec notre moderne dépression dont elle participe pourtant. Toutes les époques de la civilisation européenne - et d'elle seule, semble-t-il - ont connu cette affection du corps et de l'âme, cette fureur du créateur, ce désespoir de penser. Elle lui ont donné différents noms : taedium vitae, acedia, spleen, mal de siècle, lypémanie, névrose maniaco-dépressive. C'est à la suite de cette exposition, et pour en discuter une nouvelle fois les tenants et les aboutissants, que des médecins et des psychiatres, des historiens de la pensée grecque, des historiens et des critiques d'art, des historiens de la littérature se sont réunis à la Fondation des Treilles. Dans un esprit transdisciplinaire, ils reviennent ici sur les aspects les plus importants de la mélancolie antique, de l'acédie médiévale, des différentes formes de la mélancolie à la Renaissance et à l'âge classique, du mal du siècle romantique, du spleen baudelairien, des névroses contemporaines. Ces entretiens mettent en lumière la profonde unité de la mélancolie, d'Hippocrate à Freud, d'Aristote à Levinas, de Michel-Ange à Giacometti, des pères de l'Eglise aux cliniciens d'aujourd'hui.

06/2007

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Littérature étrangère

La rivière des femmes. Nouvelles hui

Les six nouvelles de ce recueil, trois écrites par Li Jinxiang, les trois autres par Shi Shuqing, racontent les vies des Hui, le vécu sans gloire des gens de peu, paysans fidèles à leur terre ou migrants égarés à la ville ; le " guerre et paix " du quotidien : gagner son riz, vivre l'amour, vivre la mort. Ce sont autant d'histoires de gens modestes, des histoires simples, douloureuses ou amères, parfois douces, que la trépidation de la grande Chine du capital et des progrès économiques du XXIe siècle ne viennent pas bousculer. Ici l'on vit simplement dans de petits villages le long de la grande rivière Qingshui. Ici l'on vit des jours difficiles, des drames, on rêve de vivre mieux en allant s'embaucher à la grande ville. Ces nouvelles évitent de prendre en compte les événements politiques nationaux, se gardent d'aborder les problèmes sociaux et se caractérisent par l'évocation de la vie quotidienne, portant un regard plein de tendresse fraternelle sur ces gens de loin, loin de nous mais aussi des succès tapageurs de Pékin ou Shanghai. Li Jinxiang, dans une postface d'août 2009 à un recueil de ses nouvelles, résume parfaitement : " Les deux rives de la Qingshui sont majoritairement habitées par les Hui, une nationalité aussi isolée qu'est la rivière. Leur vie est âpre, bien plus âpre que l'eau de la rivière. De la terre jaune, sèche et maussade, ne sortent que peu de récoltes, et l'air aussi est sec, si bien que même en creusant un grand trou profond, on ne puise pas beaucoup d'eau. Les hommes comptent sur la rivière, mais elle est âpre, on ne peut pas la boire, on ne peut pas non plus en arroser les terres. Et pourtant, dans cette région reconnue comme inhospitalière, ces gens, les Hui, ont continué de vivre, se sont multipliés et, dans les plus extrêmes difficultés sachant retenir ce qu'il y avait de mieux, ils ont laissé s'épanouir les éclats les plus resplendissants de la vie. Tout cela, mélancolique, tendre ou lucide est devenu matériaux pour ma création. "

03/2012

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Littérature française

Les désarrois du professeur Mittelmann

Roman sur l'usure du temps et le vieillissement qui poussent à se ranger parmi les " réacs ", Les Désarrois du professeur Mittelmann constitue à sa manière, clinique et sensible, démissionnaire et narquoise, une radiographie du désenchantement contemporain. Septembre 2020. Pour la première fois depuis plus de trente ans, la rentrée des classes se fera sans le professeur Mittelmann. Pour ce jeune retraité, c'est l'heure du bilan. Entré sans conviction dans l'Education nationale, n'ayant eu d'ambition que littéraire, il aura pourtant été un excellent professeur de philosophie. Mais un piètre écrivain : " Il avait réussi là où il n'avait pas voulu réussir, échoué là où il avait voulu réussir. " Se remémorant son parcours, de sa Lorraine natale à la capitale en passant par Nice et surtout Brunoy, Mittelmann prend conscience qu'il n'aura jamais été à la hauteur de ses idéaux : " Au conseil de classe de l'Au-delà, Dieu n'écrira pas sur mon bulletin : Aurait pu mieux faire mais, ce qui est bien pire : A fait de son mieux. " Mittelmann, vieillissant, constate combien il est devenu réfractaire aux évolutions du monde. Son regard ironique et désabusé devient jeu de massacre. Rien ni personne n'est épargné : ni l'Education nationale (élèves, professeurs, corps administratif), ni le milieu littéraire (" les mêmes compromissions, les mêmes tartufferies et les mêmes rivalités " qu'ailleurs), ni la banlieue (et sa misère culturelle), ni les femmes qu'il a aimées, ni, surtout, lui-même. Mais si ses échecs l'ont porté à la misanthropie, Mittelmann n'en a pas moins traversé la vie en étant attentif à ses semblables, notamment à ses élèves. Ainsi les séances de cours qui ponctuent le récit illustrent-elles l'humanité blessée de ce professeur mélancolique. Qui finit par prendre sous son aile un de ses élèves, Johnny, différent, marginalisé, tout entier livré à sa passion pour les arbres. Roman sur l'usure du temps et le vieillissement qui poussent à se ranger parmi les " réacs ", Les Désarrois du professeur Mittelmann constitue à sa manière, clinique et sensible, démissionnaire et narquoise, une radiographie du désenchantement contemporain.

08/2023

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Art japonais

La Lune par les grands maîtres de l'estampe japonaise

La lune occupe une place très singulière dans la culture japonaise, au point qu'une fête, Tsukimi, lui est traditionnellement consacrée chaque année, à une date qui varie entre la mi-septembre et le début d'octobre, suivant le calendrier lunaire. La célébration, toujours vivace, consiste à se réunir en famille ou entre amis pour contempler l'astre nocturne lorsqu'il est dans sa phase pleine, au moment de l'année où sa brillance est la plus grande, rituel qui s'accompagne d'offrandes et de mets spécifiques. Contrairement à la tradition occidentale qui associe à la lune une image mélancolique, voire négative, elle est au Japon l'expression de la fécondité et de la prospérité - trace, sans doute, de fêtes anciennes célébrant la fin des récoltes. Plus largement, elle symbolise l'automne, participant ainsi d'un genre poétique et artistique intitulé " Neige, lune et fleurs " , qui résume le cycle des saisons. Les estampes réunies dans cet album témoignent de l'importance qu'elle occupe dans l'imaginaire des artistes. Certaines illustrent clairement la fête de Tsukimi, montrant des réunions sur une terrasse ou sur le bord d'une rivière. D'autres rappellent son lien étroit avec la poésie, comme en attestent les feuillets entre les mains de quelques personnages, mais aussi avec les contes et les récits mythologiques - rappelés notamment par la présence de lapins. Ailleurs, la lune marque simplement le passage à la nuit, lorsque le soleil a disparu et que chacun se hâte de rentrer chez soi ; ou au contraire, quand la tombée du jour sonne le début d'une autre vie, celle des courtisanes et des plaisirs secrets. Enfin, présente parfois pour sa seule qualité esthétique, la lune éclaire un paysage, empreint dès lors de mystère, ou participe d'une composition savante et délicate, mêlant fleurs et oiseaux. Les plus grands noms de l'estampe japonaise se trouvent réunis dans ce recueil, Hokusai, Hiroshige, Yoshitoshi, dernier grand maître de l'ukiyo-e, plus tard Hasui Kawase et bien d'autres. Si chacun, avec son style singulier, a célébré l'astre de la nuit, de l'ensemble se dégage une atmosphère particulièrement paisible et poétique.

10/2021