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Ludvai Aragon

Extraits

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Théâtre

La Jacquerie

La Jacquerie a pour sujet la révolte paysanne de 1358, à l'époque de la guerre de Cent Ans. Le pouvoir royal est faible, une grande partie du territoire est sous domination anglaise et les grands féodaux, tels les multinationales d'aujourd'hui, privilégient sans vergogne leurs propres affaires à l'intérêt national. La pièce de Mérimée n'est pas l'histoire, fort complexe, des soulèvements paysans d'alors mais elle en restitue l'esprit et les enjeux sociaux. Lorsqu'il l'écrit, à vingt-cinq ans, Mérimée est un adepte d'une sorte de "réalisme romantique", plus proche de Stendhal que de l'emphase propre à Victor Hugo, ce qui se retrouve dans son style. Passionné par les mécanismes de la vie politique, il excelle à montrer le dessous des situations et à en dévoiler le déroulement. La pièce fait comprendre que l'action des révoltés ne peut aboutir dans la mesure où ils ne sont pas capables d'imaginer les possibilités d'action des féodaux. Ils ne connaissent que leur petit monde et se divisent vite lorsqu'ils croient avoir acquis quelque chose. Il leur manque la compréhension en profondeur des mécanismes du pouvoir. Une vision à long terme. Etrangement oubliée dans les diverses éditions des oeuvres de Mérimée, cette pièce qui se lit comme un roman, est d'une étrange modernité. Les événements liés au mouvement des "gilets jaunes" lui ont redonné toute son actualité. La préface d'Aragon (qui date de 1947) la replace dans le contexte politique et social de son temps et dessine cet horizon historique nécessaire à la réussite de tout mouvement social.

08/2019

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Sociologie

Les communautés paysannes pyrénéennes

Henri Lefebvre, philosophe et sociologue de renommée internationale, est né dans les Landes mais a passé toute son enfance au pied des Pyrénées, dans la petite ville de Navarrenx, au coeur des Pyrénées Atlantiques. Il y reviendra à la fin de sa vie et y terminera même ses jours. Lors de la Seconde guerre mondiale, c'est dans la vallée de Campan qu'il trouvera refuge, vallée située cette fois dans les Hautes-Pyrénées. Il en profitera pour s'y adonner à une étude approfondie, complément de l'étude plus générale dont cette thèse est l'objet. En effet, le profond attachement d'Henri Lefebvre aux Pyrénées l'a conduit à étudier, des origines de leur peuplement à nos jours, les usages et coutumes qui ont conditionné la vie de leurs populations. Trop souvent, les études se limitèrent à telle ou telle zone, mais n'englobèrent jamais comme celle-ci l'ensemble de la chaîne, du Roussillon au Pays Basque, sans oublier son versant sud avec la Catalogne, l'Aragon et la Navarre. On sera surpris, en feuilletant les pages de ce livre, de trouver des réponses aux particularismes qui subsistent encore dans les hautes vallées pyrénéennes, régissent encore par endroits un pastoralisme semi-nomade et règlent les liens familiaux malgré les modifications engendrées par la Révolution et le Code napoléonien. On pourra même y trouver peut-être l'origine de cet ostracisme qui frappa, vers la fin du Moyen Age, cette ethnie "maudite", les Cagots. A tous les amoureux des Pyrénées, ce livre apportera une somme de connaissances impressionnante sans pour autant être rébarbative malgré la densité de ses révélations.

08/2014

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Littérature française

Plaisir et lecture. Tome 2

Qu'est-ce qui fait courir Cabanis ? Le plaisir... Ici, les plaisirs de la lecture. Plaisir de reconnaître entre toutes la voix de chaque écrivain jamais semblable à aucune autre ; plaisir d'approcher ses secrets : ceux qu'il confie, ceux qu'il révèle sans le vouloir, ceux qu'il cache, car personne ne peut vraiment tout dire ; plaisir de guetter et de débusquer, au tournant d'une phrase, des bonheurs d'écriture. Ainsi Cabanis nous fait signe, nous emmène à la découverte, à la promenade : dans les allées Chateaubriand, les chicanes Henri Guillemin, le massif central Balzac, les souterrains Baudelaire, le maquis Proust où l'auteur s'avance masqué, les bosquets imprévus et charmants de l'habituellement austère Taine, les perspectives (religieuses) du parc Mauriac, la nuit des arbrisseaux d'Aragon - parmi les objets de Robbe-Grillet et les mots de Queneau ("prends ces mots dans tes mains et vois comme ils sont faits"), et jusqu'à piétiner les plates-bandes Pontmartin, soldat inconnu de la critique militante que Cabanis ici tire sévèrement d'un juste oubli. Maintenant, lecteur, à toi de jouer et de prendre ici tes plaisirs : entendre Ia voix unique de l'écrivain, surprendre ses secrets, et quant aux bonheurs d'écrire, on en a mis partout. Cabanis n'a pas écrit pour toi, car, dit-il à la fin de son livre, "l'écrivain ne pense à personne quand il écrit, ce serait tricher. Mais son prochain livre sera ouvert par des mains amies, et ce qu'il a écrit fera rêver quelques têtes et battre quelques coeurs. C'est pourquoi la vie d'un écrivain telle que je l'imagine est une belle vie".

04/1968

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Genres et mouvements

Littérature enfantine et communisme. L’exemple de L’École et la Nation (1961-1970)

Cet ouvrage examine les enjeux du livre pour enfants dans une revue pédagogique communiste, L'Ecole et la Nation, au cours de la décennie 1960. Les chroniques des "Livres pour enfants" , qui y sont rédigées, se révèlent, en effet, pionnières dans ce domaine de la littérature. Cet ouvrage examine les enjeux du livre pour enfants dans une revue pédagogique communiste, L'Ecole et la Nation, au cours de la décennie 1960. Les chroniques des "Livres pour enfants" , écrites par Natha Caputo puis par Bernard Epin, se révèlent pionnières, à une époque où la littérature enfantine occupe une place mineure, comme le confirme l'étude, pour la même période, du grand journal culturel Les Lettres françaises dirigé par Aragon. Ces chroniques sont examinées selon une triple perspective. La perspective historique envisage le contexte de la Loi du 16 juillet 1949 sur les publications destinées à la jeunesse ainsi que les rapports évolutifs entretenus par le PCF avec la littérature pour enfants depuis les années 1920 jusqu'à la fin des années 1960. La perspective scolaire situe ces chroniques, destinées aux instituteurs et institutrices, dans un contexte marqué par des réformes réalisées ou envisagées et par l'usage à l'école de la littérature pour enfants (rôle des bibliothèques scolaires, listes préconisées pour la remise des Prix...). La perspective culturelle retrace l'engagement de militants du livre pour enfants, le rôle de certains éditeurs, l'émergence de bibliothèques spécialisées ainsi que l'avènement progressif de ce que l'on appellera bientôt la littérature de jeunesse. Ces chroniques rendent ainsi compte d'une conception humaniste du livre pour enfants et affirment le rôle émancipateur de la culture.

01/2023

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Beaux arts

Antonello de Messine

Célèbre pour les prouesses illusionnistes de sa peinture, uniques au Quattrocento italien, et son art perçu comme un pont entre la manière du Nord et celle de la Renaissance italienne, Antonello de Messine (1435-1479) demeure un artiste mystérieux à bien des égards. Il constitue, comme Giorgione, une de ces grandes énigmes de l’art qui passionnent les spécialistes et les amateurs de peinture. Ayant voué sa carrière à ce peintre, Mauro Lucco, qui a été le commissaire de l’exposition historique de 2006 à Rome, réexamine ici d’une façon critique toute l’activité et l’œuvre d’Antonello : le milieu culturel de sa formation supposée à Naples — celui de la cour angevine du roi René puis du royaume d’Aragon — , l’hypothèse de voyages en Espagne, en Provence, voire dans les Flandres où il aurait assimilé la manière virtuose de la technique de la peinture à l’huile des pays du Nord, les conjonctures sur sa rencontre avec Piero della Francesca, l’inventeur de la modernité dans la péninsule italienne du XVe siècle, et, enfin et surtout, sa brillante carrière vénitienne qui fait de lui un des grands rivaux de Giovanni Bellini. L’ouvrage est abondamment illustré par un appareil confrontant l’œuvre à celle de ses confrères. Mais surtout la technique illusionniste si particulière à Antonello peut être approchée de manière exceptionnelle grâce à 80 macrophotographies. Elles permettent de découvrir au plus près le détail du rendu de l’exceptionnelle expressivité de ses visages : douleur du Christ aux outrages, arrogance ou mélancolie des gentilshommes, ironie ou impétuosité des marchands auxquels l’Italie doit alors son essor.

10/2011

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Espagne

Jeanne la folle. Reine, amoureuse, démente

Texte court et abordable sur la controverse de la démence de Jeanne la folle. Jeanne de Castille dite la folle, fût-elle réellement démente ? C'est la controverse énoncée dans ce texte édité en 1947. Fille de Ferdinand d'Aragon et d'Isabelle de Castille, Jeanne naît le 06/11/1479. L'esprit fin et subtil, elle excelle dansles arts et le latin. A 16 ans elle épouse Philippe e Beau, fils de marie de Bourgogne et Maximilien d'Autriche auquel elle vout une passion folle. Malheureusement, bien qu'elle ait eu plusieurs enfants, elle sera vite délaisée et demeurera dans le dénuement le plus total, en proie à la jalousie et à la mélancolie, sans même de consolation spirituelle, car elle abhorre le clergé espagnol. Cette répugnance fait craindre à sa mère Isabelle, qu'à sa mort, Jeanne, une fois sur le trône ne soit cause d'une chute de la monarchie et de l'inquisition, et, par un codicille, réserve le pouvoir à son mari Ferdinand. C'est le début d'une lutte de pouvoir entre Ferdinand et Philippe le Beau, jusqu'au décès de celui-ci en 1506. Jeanne inconsolable restera des semaines près de son cercueil et perdra le peu de raison qui lui reste. Bien que Reine d'Espagne, elle restera à l'écart, enfermée par son propre fils Charles Quint, au château de Tordesillas jusqu'à sa mort. Néanmoins nous pouvons nous interroger sur l'hérédité transmise à ses descendants et sur cette démence ou pseudo-démence qui fut nourrie, exploitée et aidée par 48 ans d'emprisonnement et de mauvais traitements.

07/2022

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Littérature Espagnole

L'homme apprivoisé

La vie d'Erasmo Aragón change soudainement quand il est faussement accusé d'abus sexuel. Il perd son travail dans une université américaine et ne peut plus renouveler son permis de séjour. Après une crise nerveuse il rencontre Josefin, une infirmière suédoise, à laquelle il s'accroche désespérément. Afin d'oublier son passé, ils démarreront une nouvelle vie ensemble à Stockholm, mais les fantômes latino-américains, la monotonie, la dépendance et les anxiolytiques feront ressurgir la paranoïa... Dans ce roman bref mais intense, Castellanos Moya, l'un des auteurs latino-américains les plus respectés et influents, revient à l'un de ses sujets centraux : le déracinement des hommes et des femmes qui ont subi la violence et qui n'arrivent à trouver refuge ni chez eux ni ailleurs. Le portrait précis et ironique d'un intellectuel condamné à l'errance. Un récit où la paranoïa et les souvenirs ensorcellent le lecteur. "Horacio Castellanos Moya est, sans aucun doute, l'un des meilleurs écrivains latino-américains contemporains". BBC News "Castellanos Moya fait de l'écriture un typhon, un ouragan ou un déluge, une de ces choses grandioses, presque surnaturelles, à la fois magnifiques et terrifiantes, qui semblent indomptables, et pourtant non. Tout ce qu'on attend de la littérature. Tout ce que sait faire Horacio Castellanos Moya". Le Matricule des Anges Horacio CASTELLANOS MOYA est né en 1957 à Tegucigalpa, au Honduras. Il grandit et fait ses études au Salvador et s'exile à partir de 1979 dans divers pays. Il a écrit plus d'une dizaine de romans qui lui ont valu de nombreux prix, des menaces de mort et une reconnaissance internationale.

05/2023

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Critique littéraire

Correspondance

Paris. Début des années 1920. Deux jeunes hommes se rencontrent : Michel Leiris et Jacques Baron, tous deux poètes. Ils aiment les boissons alcoolisées, les boîtes de nuit de Montmartre et de Montparnasse, les femmes et le cinéma, tout ce qui affiche le charme d'une aventure. " Ensemble, de lieux communs en lieux mal famés ", ils errent dans Paris, alors bureau de toutes les extravagances. Ils écrivent des textes propres à effrayer les gardiens de l'Ordre littéraire et de l'Ordre tout court. Tous deux se tiennent auprès d'André Breton lorsque s'inaugure la geste surréaliste. L'un d'eux part au service militaire en Algérie. Débute alors une correspondance qui se prolongera toute la vie et à travers laquelle le surréalisme scintille de tous ses éclats, entre éblouissement et fureur. À lire Jacques Baron, on découvre ainsi, dans le sillage de La Revue marxiste et de La Critique sociale, la pensée dissidente des gauches communistes oppositionnelles. À suivre Michel Leiris parcourant L'Afrique fantôme, on appréhende un épisode crucial de l'ethnographie française. Au jour le jour, se tisse la trame de tous les noms du surréalisme et de ses environs : Breton, Aragon, Masson, Artaud, Tzara, Prévert ou Queneau... - de toutes les rencontres qui font le milieu de l'avant-garde artistique, intellectuelle et politique de l'époque : Daniel-Henry Kahnweiler, Georges Bataille ou Boris Souvarine. Aventure d'une vie d'homme à travers les mots, aventure des mots à travers une vie d'homme, cette correspondance inédite est également à recevoir comme une ultime tentative d'épuisement du " pour-soi documenté " à partir duquel l'oeuvre autobiographique de Michel Leiris s'est nourrie.

04/2013

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Littérature française

Votre vie m'intéresse. 2ème édition

" Godeau fait tenir en 8 ou 10 lignes ineffables ce que les analystes chevronnés de L'Express ou de L'Observateur ou du Monde n'atteignent, et pas toujours, qu'en 3 ou 4 colonnes... S'il avait été grand reporter, il serait mondialement connu... " Georges Mounin (La Quinzaine Littéraire). Votre vie m'intéresse n'est pas seulement le détournement malicieux d'un slogan publicitaire connu. Ce titre traduit très exactement le projet - pour ne pas dire l'" art " - poétique de G.-L. Godeau. Sa poésie est de plain pied avec " les gens ", ouvriers et paysans, employés et ingénieurs, dans leur travail, leurs loisirs, la tragédie quotidienne ou la comédie absurde de l'existence. Il parle avec eux, parle d'eux, dans des poèmes en prose, construits avec une grande exigence d'écriture. Les choses vues, vécues, existent alors comme des choses écrites : chez G.-L. Godeau, l'œil écrit. Beaucoup d'écrivains se sont engagés aux côtés du peuple : trop souvent, ils sont restés à côté. Et le peuple n'a pas rencontré la poésie, ne s'y est pas reconnu. Sauf, peut-être, dans des poèmes de Hugo, Prévert ou des chansons d'Aragon. A ces exceptions, il faut aujourd'hui ajouter Godeau : " les petits voyous ", " Jean Renaud ", " la fille du mareyeur ", " Louise ", " le chien de chantier ", " l'enfant berbère "... sont nos voisins, nos amis, nos familiers. C'est nous. " Rien n'est important, sauf les quelques vrais textes qui resteront après ce grand remue-ménage ", avoue l'auteur. Ce livre-bilan fait le ménage dans 25 ans d'écriture, nous offre quelques dizaines de " vrais textes ". Pourquoi attendre, pour lire Godeau ?

04/2000

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Actualité et médias

La Règle du jeu N° 67, janvier 2019 : Fumer tue

DOSSIER : PASTICHES ET MELANGES BIS Cent ans après la parution des Pastiches et Mélanges, où Proust racontait " L'affaire Lemoine " à la manière de Flaubert, Balzac ou Sainte-Beuve, La Règle du jeu propose de relancer l'exercice à propos, cette fois-ci, de l'affaire Dupont de Ligonnès. Plusieurs contributeurs relèveront le défi d'écrire ce fait-divers tragique en adoptant le style de Michel Houellebecq, de Bernard-Henri Lévy, de Philippe Sollers, de Michel Onfray, de Yann Moix, d'Alain Finkielkraut, de Régis Jauffret, de Marguerite Duras, de Jean-Paul Sartre, d'Aragon ou encore de Giono. DOSSIER : ISRAËL 2018 Soixante-dix ans est, selon les Maximes des Pères, l'âge des vénérables : heure de fierté devant ce que l'on a fait, sourire du travail accompli - heure, aussi, de dissiper les images d'Epinal, de méditer sur ce qui est advenu, de retracer son histoire différemment, en découvrant des ombres à la place des lumières et des lumières à la place des ombres. David Gakunzi nous livre un dossier à la fois exhaustif et minutieux, bienveillant et critique, où les grands intellectuels israéliens expriment leur regard, partagent leurs questions : Amos Oz, David Grossman, Daniel Epstein, Moshé Halbertal, Cyril Aslanov, Dov Maimon, Michal Govrin, Tom Seguev, Sam Tyano, Olivier Rafowicz, Dan Béri, Daniel Rouach. Mais également des réflexions philosophico-politiques, signées par Ivan Segré, Raphaël Zagury-Orly et Joseph Cohen. Mais aussi : - Un entretien inédit avec Michel Houellebecq. - " Journal du fumeur (ayant arrêté de fumer) " : un texte d'autofiction écrit par un jeune homme décidé à vaincre son addiction au tabac. - " Réflexions sur l'oeuvre d'Edouard Louis " : un article à la fois respectueux et critique.

01/2019

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Histoire internationale

Les comités de défense de la CNT à Barcelone (1933-1938)

La mise en déroute de l'armée fasciste par le peuple de Barcelone, le 19 juillet 1936, est un des mythes les plus enracinés de l'histoire de la Révolution sociale espagnole. La "spontanéité" de la réponse ouvrière et populaire au soulèvement militaire fut catalysée et coordonnée par les Comités de Défense de la CNT. Ces Comités furent les noyaux de l'armée des milices, qui délimitèrent le front d'Aragon dans les jours suivants. Ils posèrent également les bases des nombreux Comités Révolutionnaires de Quartier, qui allaient contrôler Barcelone jusqu'à la ré-instauration du pouvoir bourgeois de la Généralité, avec l'appui indispensable des Comités supérieurs de la CNT et de la FAI. L'insurrection "spontanée" de mai 1937 contre la contre-révolution, dirigée par le stalinisme, ne peut pas non plus s'expliquer sans les Comités de Défense des quartiers de Barcelone. Ce livre rend manifeste l'existence de différentes manières de comprendre la CNT, et l'essence même de la Révolution libertaire, au sein du mouvement anarcho-syndicaliste de l'époque. Ces différences, au cours de la période républicaine, et durant la Guerre Civile, produisirent de nombreux chocs entre les défenseurs intransigeants de la révolution sociale depuis les Comités de base et ceux qui voyaient la CNT comme un parti de plus du camp antifasciste, toujours avec l'excuse de la gravité du moment. Finalement, les uns comme les autres furent vaincus politiquement au cours de la guerre. On peut entrevoir la forme qu'aurait pu adopter la société libertaire, dans une Barcelone dont la cohésion et la structuration s'effectuaient au travers des Comités de Quartier, protégés par les Comités de Défense.

05/2018

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Critique

A l’ombre de Maurice Barrès

Le centenaire de la mort de Marcel Proust - "notre jeune homme" , disait Maurice Barrès - a été célébré avec majesté en 2022. Et celui de Barrès, disparu en décembre 1923 ? Le "prince de la jeunesse" à la fin des années 1880, devenu durant la Grande Guerre le "rossignol du carnage" , comme l'appelait Romain Rolland, ne s'est pas remis de son engagement antidreyfusard et nationaliste, de son appartenance à la Ligue de la patrie française en 1899 et de sa présidence de la Ligue des patriotes en 1914. Comment le jeune individualiste insolent et vaguement anarchiste, zélateur du Culte du Moi, est-il devenu le chantre de "La Terre et les Morts" et le propagandiste de la tradition française ? "Barrès s'éloigne" , observait Montherlant dès 1925. Plus tard, Zeev Sternhell le rendra responsable de l'invention du fascisme, sentence excessive mais raison suffisante de ne pas l'oublier. Et le styliste n'aura cessé d'exercer une influence certaine sur les écrivains de l'entre-deux-guerres, Malraux, Drieu la Rochelle, Mauriac, Montherlant, et surtout Aragon, qui n'a jamais renié sa dette. L'Ennemi des lois, Les Déracinés, La Colline inspirée, avec lesquels grandirent plusieurs générations d'adolescents, sont peu disponibles en librairie aujourd'hui. Mais les historiens de l'art n'ignorent pas cet homme de lettres exceptionnel qui a tant parcouru l'Italie et l'Espagne et fait connaître leurs trésors. Un siècle après sa mort, la place de Barrès dans la littérature française ne peut pas être ignorée. Les auteurs : Antoine Compagnon, Jessica Desclaux, Grégoire Kauffmann, Alexandre de Vitry, Michel Winock, ainsi qu'Albert Thibaudet.

11/2023

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Photographes

Reportages de guerre

En 1944 et 1945, Lee Miller a bravé tous les dangers pour participer à la libération de l'Europe. Née dans l'Etat de New York en 1907, Lee Miller fut un mannequin célébré par les plus grands photographes. Protégée de Man Ray, elle fut fut un personnage important dans les milieux surréalistes et l'amie de plusieurs grands artistes. Alors qu'elle résidait aux côtés de Roland Penrose en Angleterre lorsque la guerre éclata, elle s'engagea dans l'armée américaine afin de saisir l'expérience extraordinaire qui régnait sur le front. En tenue kaki, proche des soldats de tous rangs, équipée de sa machine à écrire et de son appareil photo, elle participa à toutes les campagnes de libération en France et en Allemagne. Les reportages qu'elle composa à cette époque pour le célèbre magazine Vogue mêlent à la fois urgence et rigueur dans l'observation, implication et distance, tout en conservant un ton d'indépendance qui lui est propre. La présente édition est complétée de photos prises par Lee Miller elle-même durant les opérations. Autant dire qu'il s'agit du témoignage exceptionnel d'une femme en prise avec l'Histoire : le siège de Saint-Malo, la campagne d'Alsace, la découverte d'un camp comme Dachau, la chute de Berchtesgaden. Si le tableau est noir, il y a cependant quelques signes d'espoir comme cette allégresse de la Libération et la joie de retrouver des amis : Colette, Picasso, Cocteau, Eluard ou Aragon. Ce livre étonnant de récits écrits à chaud et de photos historiques rend hommage à l'immense artiste du XXe siècle que fut Lee Miller.

07/2022

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Humour

Dictionnaire de la bêtise. Suivi du Livre des bizarres

Pourquoi cette nouvelle édition du Dictionnaire de la bêtise et du Livre des bizarres ?Parce que la bêtise ne s'arrête jamais et que des idiots se révèlent chaque jour, comme les génies - mais pas dans les mêmes proportions. Il faut en outre un certain temps pour les détecter, les regarder agir, les classer. Dans les précédentes éditions, il n'y avait ainsi aucun article concernant Sartre, Beauvoir, Aragon ou Claudel : rien sur les étrangetés ou absurdités réjouissantes qu'ils ont eux-mêmes proférées ni sur celles énoncées à leur propos. Le Dictionnaire de le bêtise complété est un véritable sottisier, mais son ambition est bien plus grande. On y trouvera des textes simplement amusants, mais aussi et surtout des affirmations péremptoires, parfois odieuses, trahissant haine du modernisme, racisme, antisémitisme, xénophobie... Cette bêtise-là, dimension éternelle de l'esprit humain, a ce mérite de révéler, peut-être mieux que les textes dits "intelligents", ce que sont les mentalités d'une époque. Corollaire du Dictionnaire de la bêtise, Le Livre des bizarres rappelle que nombre de grands esprits ont d'abord souvent passé pour des farfelus : Socrate et son démon, Rousseau vêtu en Arménien, Einstein lui-même, qui essayait parfois de vivre sans chaussettes... Là aussi, il fallait nourrir, mettre à jour, étendre aux maîtres du monde les plus récents : le président Jimmy Carter qui remplaçait nuitamment dans les couloirs de la Maison-Blanche les portraits de ses prédécesseurs par le sien, tel dictateur du Turkménistan qui interdisait à son peuple d'être malade et qui avait supprimé la tuberculose par décret... Sans parler des dirigeants iraniens qui obligent les championnes de ping-pong à porter le tchador dans les compétitions internationales, et de beaucoup de bizarreries fondamentalistes dans nos propres religions occidentales. Le sujet n'est pas clos !

04/2014

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Critique littéraire

L'énigme des premières phrases

"Longtemps, je me suis couché de bonne heure". "Aujourd'hui, maman est morte". "DOUKIPUDDONKTAN, se demanda Gabriel, excédé". Voici trois premières phrases parmi les plus célèbres de livres ô combien célèbres. Elles ouvrent A la recherche du temps perdu, L'Etranger et Zazie dans le métro. Ce livre en contient quinze autres (plus deux interludes) que Laurent Nunez examine, mot après mot, signe de ponctuation après signe de ponctuation. Tout ce que l'on peut deviner d'une oeuvre, et peut-être de son auteur, n'est-il pas contenu dans "sa" première phrase, si on l'étudie bien ? Dans les mots mêmes, leur arrangement, leur harmonie, se révèlent une pensée et l'homme (ou la femme) même qui l'ont conçue. Le nouvel essai de Laurent Nunez, aussi instructif qu'ironique, aussi passionnant que savant, interroge les premières phrases des chefs-d'oeuvre de la littérature française. Et l'on verra : un homme fou d'une femme (Racine) et une femme folle d'un homme (Duras) ; un écrivain qui perd sa mère (Camus) et un poète que sa mère abandonne (Baudelaire) ; des rôles qu'on joue très mal (Gide) et d'autres qu'il est interdit de jouer (Molière) ; des nuits où l'on est ivre (Mallarmé) et des lendemains où l'on n'arrive même plus à écrire (Barthes) ; le début d'une belle histoire (Zola) et la possible fin de l'histoire du monde (Aragon) ; la solitude (Rousseau) et l'amitié salvatrice (Flaubert), un homme qui n'ose pas dire qu'il est "hormosessuel" (Queneau) et un autre qui le dit à sa façon (Proust). Bref, la vie même, cette vraie vie qui comme dit Proust est la littérature. Italo Calvino avait écrit Comment lire les classiques ?, voici le "comment (re)lire les classiques ?" des temps nouveaux.

03/2017

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Philosophie

LES CAHIERS DE MEDIOLOGIE N° 6 DEUXIEME SEMESTRE 1998 : POURQUOI LES MEDIOLOGUES ?

Ouverture : Régis Debray, Histoire des quatre M - Paul Valéry Louise Merzeau, Ceci ne tuera pas cela Médio : Pierre Lévy, La place de la médiologie dans le trivium Régis Debray, Michel Serres Daniel Bougnoux, Si j'étais médiologue... - Louis Aragon Maurice Sachot, Discipliner, mais à quel prix ?Monique Sicard, Eco-medio, la paire imparable Yves Jeanneret, La médiographie à la croisée des chemins Louise Merzeau, Stéphane Mallarmé Catherine Bertho-Lavenir, Clio médiologue Monique Sicard, François Dagognet Médias : François-Bernard Huyghe, L'arme et le médium ou La transmission en trois métaphores - Chaud et froid : d'un coup de fièvre théorique Régis Debray, En suivant la métaphore...Grégory Derville, Le pouvoir des médias... selon les classiques de la «com»Emmanuël Souchier, L'image du texte. Pour une théorie de l'énonciation éditoriale Nicole Boulestreau, Art contemporain et télévision : l'éphémère en partage Marc Guillaume, La révolution commutative François Dagognet, Incorporer Marc Guillaume, Jean-François Lyotard Bernard Stiegler, Leroi-Gourhan : l'inorganique organisé Daniel Bougnoux, Jacques Derrida Jacques Perriault, «Culture technique». Eléments pour l'histoire d'une décennie singulière, 1975-1985Daniel Bougnoux, Edgar Morin Louise Merzeau - Gerald Grunberg, Construire une bibliothèque (entretien)Marc Guillaume, Michel de Certeau Serge Tisseron, De l'inconscient aux objets Karine Douplitzky, Cet obscur désir de l'entre-deux Odon Vallet, L'alpinisme : techniques et symbolique de l'ascension Françoise Gaillard, Hippolyte Taine Abécédaire & partis pris : Collectifs, 105 entrées dans la médiologie Réponses : Derrick de Kerckhove, Les chances de la médiologie Bernard Lamizet, Pour une médiologie politique Bernard Miège, Quatre bonnes raisons de ne pas suivre le courant médiologique Erik Neveu, Pour une réflexion in-disciplinée sur les média Pierre Nora, Peu importe la couleur du chat...Régis Debray - Daniel Bougnoux, CorrespondanceAnthologie : Collectifs, De Platon à Leroi-Gourhan (sélection proposée par Robert Dumas)

11/1998

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Critique littéraire

Drôle de vie

Née à Bologne en 1916, fille d'une exilée russe juive et d'un extravagant père italien, Elisabeth Naldi rencontre Roger Vailland en 1949. C'est une renaissance, pour elle comme pour lui. Elle a trente-trois ans, a connu la scène, deux maris, la Résistance en Italie. Il est écrivain, communiste, libertin, il émerge de la drogue. Ensemble, ils entrent dans la passion d'une vie dédiée à la littérature, la politique et aux ballets nocturnes. Fuyant Paris, ils s'installent à la campagne, dans l'Ain, près des paysans et des ouvriers. C'est là que Roger, poursuivant l'œuvre commencée avec Drôle de jeu et Bon pied bon œil, écrit Beau Masque, 325000 francs, La Loi (prix Goncourt 1957), La Fête, La Truite. Il meurt à cinquante-sept ans d'un cancer du poumon. Elisabeth reste seule dans leur maison de Meillonnas, où elle assume avec courage et humour son nouveau rôle de veuve d'écrivain, en même temps que son statut de personnage de roman. Toute leur vie, Elisabeth et Roger auront cherché un bonheur loin des convenances. Avec la liberté de ton d'une femme lucide et pleine de fantaisie, Elisabeth raconte la storia Vailland, l'ascèse de l'écriture et du militantisme, mais aussi les filles et l'alcool quand Roger avait bien travaillé, les relations avec le " Parti ", ainsi qu'avec d'autres couples fameux - Aragon et Elsa Triolet, Sartre et Beauvoir... Elle livre sa vérité propre, tragique et loufoque à la fois, et, au fil d'épisodes cocasses et de portraits grinçants, jette une lumière nouvelle sur une époque que l'Histoire et la littérature ne sont pas près d'oublier. Elisabeth est morte juste avant la parution de ces mémoires (1984), écrits avec Philippe Garbit, producteur à France Culture, et réédités à l'occasion du centenaire de la naissance de Roger Vailland.

02/2007

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Littérature étrangère

Troubadours galégo-portugais. Une anthologie

De la fin du IXe siècle à celle du XIVe , à travers toute l'Europe, plus de dix générations de poètes, musiciens, chanteurs, hommes et femmes des cours ou pauvres jongleurs, vont écrire l'histoire des troubadours et fonder la poésie moderne. Avec, dans chaque contrée, des richesses particulières et des découvertes. Un accent, une langue à l'épreuve du jeu et du métier. Les troubadours galégo-portugais occupent une place de choix dans ce vaste concert. Ils sont rois ou grands capitaines, soldats, hobereaux ruinés, bourgeois enrichis ou petites gens, navigateurs promis à l'aventure, combattants de la Reconquête contre les Maures... Ils viennent du nord du Portugal actuel et de la Galice où une même langue se pratique. Ils viennent de Castille et du Leon, comme le roi Alphonse X qui dicte ses lois en castillan et ses poèmes, dont les " Chants pour sainte Marie ", monument de la poésie sacrée, en galégo-portugais. Ils viennent d'Aragon et de plus loin. Des troubadours provençaux écrivent dans cette langue, et même un Gênois... Avec eux, de la fin du XIIe siècle au milieu du XIVe, le chant courtois se poursuit, cependant qu'ils créent, avec les " Chants d'ami ", une autre façon d'aborder la " folie du cœur et avec le " parallélisme ", une technique singulière pour la dire. Les troubadours galégo-portugais développent également, à leur manière vigoureuse, agressive et drôle, les " Chants de médisance et de raillerie ", poèmes d'interventions où l'âpreté, la rudesse, le disputent à la crudité des thèmes et du langage. On trouvera ici quatre-vingt-douze chants d'ami par trente-huit troubadours ; cinquante-trois chants de médisance et de raillerie par trente-quatre troubadours ; trente-huit chants d'amour par vingt-deux troubadours. Soixante-dix troubadours sont présents.

10/1987

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Critique littéraire

Pétrus Borel. Vocation : Poète maudit

Pétrus Borel (1809-1859) dit le Lycanthrope aurait pu être un ami de Baudelaire, laisser un nom dans le monde des lettres. Il n'éveille plus, de nos jours, qu'un vague souvenir. Ce compagnon de Nerval et Gautier à leurs débuts, cette étoile du Petit Cénacle proche de Victor Hugo, ce chef de la Camaraderie du Bousingo, ardent défenseur d'Hernani, est entré tout vif dans la légende du romantisme - personnage du ratage qui n'en a pas moins réussi deux œuvres atypiques, son Champavert. Contes immoraux (1833) et Madame Putiphar (1839), pseudo-roman noir dont les dernières pages s'ouvrent sur la journée du 14 juillet 1789. Le talent n'est pas une ressource. Aussi Borel l'intraitable entamera-t-il une seconde carrière comme inspecteur de la colonisation, dans une Algérie qui sera son nouveau calvaire. Mis à pied en 1848 par la Deuxième République, réintégré en 1850, il ne tardera pas à dénoncer les malversations commises par ses supérieurs hiérarchiques. Un procès s'ensuivra, qu'il perdra, juste récompense de son honnêteté. Quatre ans lui restaient à vivre, avant de finir ses jours, aux environs de Mostaganem, dans son Castel de Haute-Pensée. Que tour à tour Baudelaire, Flaubert, Aragon, Breton, Eluard, Tzara aient estimé son œuvre, prouve assez l'aura qui en émane. Contre toute attente, cette biographie cherche moins à réhabiliter sa mémoire, qu'à porter sous les yeux du lecteur un nombre considérable d'éléments, qui permettent de mieux connaître le romantisme dans ses marges. Quant à l'expression si rebattue de " poète maudit ", ne fallait-il pas l'illustrer une bonne fois pour toutes (et non sans réserves) par une destinée qui montre, de façon presque parfaite, le secret pouvoir qu'ont certains hommes de se perdre ou de se détruire.

05/2002

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Cinéma

La cinéphilie. Invention d'un regard, histoire d'une culture, 1944-1968

La cinéphilie fut une passion française, dévorante et exigeante. Voir des films par centaines, seul ou en bande, mais aussi en discuter, écrire, rencontrer les réalisateurs, fonder des revues, animer des ciné-clubs, se réunir, se combattre : c'est ainsi qu'à Paris, entre la Libération et 1968, les grands cinéastes du XXe siècle connurent la gloire. La cinéphilie a en effet, pour une bonne part, " fabriqué " Alfred Hitchcock, Howard Hawks, Roberto Rossellini, Jean Renoir et autres cinéastes, les plaçant au rang d'auteurs et d'intellectuels qui, à l'instar d'Aragon, de Picasso ou de John Cage, ont fait la culture du XXe siècle. Mais qui étaient ces cinéphiles ? Antoine de Baecque trace ici les portraits de ces jeunes " mordus du cinéma " devenus critiques, cinéastes eux-mêmes, écrivains et journalistes : André Bazin, Eric Rohmer, Henri Langlois, François Truffaut, Jean-Luc Godard, Jacques Rivette, Claude Chabrol, Serge Daney, notamment. Il saisit ces grandes figures dans leur vie, leurs passions et leurs combats, au-delà même du cinéma et de son histoire : ces cinéphiles, influencés par le surréalisme, l'existentialisme, la littérature, le structuralisme, posent en effet un regard différent sur les idées, les arts et les grands débats des années cinquante et soixante. Fondé sur le dépouillement d'archives privées, de trésors cinématographiques (les fonds Truffaut, Bazin, Sadoul, Langlois), et de revues fondatrices (L'Ecran français, les Cahiers du cinéma, Positif, Les Lettres françaises), cet essai reconstitue l'épaisseur des contextes intellectuels et politiques, et propose, à travers une douzaine de portraits de cinéphiles, de groupes, de revues et d'auteurs, la première synthèse sur la cinéphilie française en son âge d'or. Une manière d'ouvrir et d'illustrer, et avec quel brio, une autre histoire culturelle de notre temps.

02/2003

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Littérature française

On l'appelait Maïco. Marie-Claude Vaillant-Couturier, la révoltée

Marie-Claude Vaillant-Couturier, dite Maïco, est la fille gâtée de Lucien Vogel, éditeur d'avant-garde, et d'Yvonne de Brunhoff, soeur du créateur de Babar. Adolescente à l'aube des années 30, Maïco danse aux bals russes, pose pour Vogue, croise Aragon, Picasso, Gide, Malraux, bien d'autres... Apprentie peintre à Berlin en pleine montée du nazisme, elle en revient métamorphosée et se tourne vers la photo. Elle fréquente alors les jeunes Capa, Cartier-Bresson, Gerda Taro, qui, comme elle, voient en l'URSS le seul rempart contre le nazisme. En 1933, son reportage clandestin au camp de Dachau est un scoop mondial. Elle rencontre alors Paul-Vaillant Couturier, rédacteur en chef de L'Humanité, leader communiste et prophète vénéré des " lendemains qui chantent " . Coup de foudre absolu. L'amour et la politique ne feront désormais qu'un. A la mort de Paul, en 1937, la jeune veuve de 25 ans incarne les espoirs du héros du Front Populaire. Résistante de la première heure, déportée à Auschwitz puis à Ravensbrück, son courage est inébranlable. Libérée par l'Armée Rouge, elle choisit de rester auprès des mourants et afin que " le monde sache l'horreur concentrationnaire " . Seule femme à témoigner au procès de Nuremberg, Maïco avance sans faillir vers Göring et les accusés nazis, devant une assistance saisie par un " effroi sacré " , selon Joseph Kessel. Les images de sa déposition implacable font le tour du monde. " Regardez-moi, car à travers mes yeux, ce sont des centaines de milliers de morts qui vous regardent, par ma voix ce sont des centaines de milliers de voix qui vous accusent " . Devenue député, elle fera voter à l'Assemblée Nationale l'imprescriptibilité des crimes contre l'humanité, sans jamais renier son dévouement à l'URSS et sa foi en l'idéologie stalinienne.

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Essais

Paris, capitale du XIXe siècle. Le livre des passages, 4e édition

Ce que Walter Benjamin a tenté de capter dans les passages parisiens, leur architecture et leur esprit, c'est tout le XIXe siècle. La porte d'entrée d'un zeitgeist total, n'émanant pas seulement de Paris, mais de toute une époque. Un grand classique. 1934. Réfugié en France, travaillant sous l'architecture de fer de la Bibliothèque nationale, l'écrivain et penseur allemand Walter Benjamin reprend son ancien projet de consacrer un ouvrage aux passages parisiens. Il l'avait conçu quelques années plus tôt comme une féérie dialectique proche, par l'inspiration, des déambulations surréalistes de Breton et surtout d'Aragon. Mais l'Europe tourne à l'abîme. Désormais, ce sera un livre constituant non seulement une histoire sociale de Paris au xixe siècle, comme l'annonçait l'institut de recherche sociale d'Adorno et Horkheimer, mais encore un essai d'interprétation globale du xxe siècle et de son équivoque modernité. A partir des passages de la capitale française, Benjamin déchiffre les figures équivoques d'un rêve qui meurt sous ses yeux sur fond de verre et d'acier. Il décrypte des concepts tels que la ville, la construction, la communication, le transport. Des catégories telles que la distraction, la mode, l'oisiveté, l'intérieur, le miroir, l'ennui. Des événements tels que l'inauguration, l'exposition, la manifestation, l'incendie. Des figures telles que le passant, le joueur, le collectionneur. Revenant au commencement des phénomènes et des techniques de masse, mesurant leur portée philosophique et politique, brossant un extraordinaire hommage critique à une cité capitale, à son architecture, à ses artistes et à ses écrivains, c'est une fragile aspiration utopique et une promesse oubliée de liberté qu'exhume Walter Benjamin. Car ce sont d'ores et déjà celles d'un monde révolu, prêt à plonger dans l'horreur. Une contribution essentielle au patrimoine universel de la littérature.

10/2021

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Littérature française

Romans et voyages. Tome 1

Impossible de parler de Barrès sans susciter des réactions passionnées. " Condottiere de salon " ou " maître de liberté " ? Compliments et insultes s'équilibrent. Les uns fustigent son " dilettantisme satisfait ", sa " grandiloquence effrénée ". Les autres assurent qu'" il a connu la grandeur de vivre " et s'enivrent de la " prodigieuse musique ", de la " musique de perdition " de son style. Le Roman de l'énergie nationale est tantôt qualifié de " pièce de musée ", tantôt de " document politique et social incomparable ". Les Déracinés ? " Ouvrage raboteux, abstrait, désolément réactionnaire ", selon certains critiques. " Un livre d'aujourd'hui ", affirment d'autres. Quelle conclusion tirer de ces jugements contradictoires, tous émis par d'éminents contemporains ? Que Barrès " nous concerne encore avec son génie et sa sottise ", comme le dit l'un d'eux, qu'il est " invisible et présent " à la fois, que son influence est immense quoique diffuse, et sa descendance nombreuse : Aragon et Malraux, Proust et Gide, Giraudoux et Giono, Mauriac, Montherlant et Jouhandeau ont subi son ascendant. Et combien d'autres ! Voici les grands textes de l'un des fondateurs de la littérature du XXe siècle. La présente édition des Romans et Voyages comporte deux volumes. Le premier contient : Le Culte du moi : Sous l'oeil des Barbares - Un homme libre - Le Jardin de Bérénice ; L'Ennemi des lois ; Du sang, de la volupté et de la mort ; Le Roman de l'énergie nationale : Les Déracinés - L'Appel au soldat - Leurs figures. Le second contiendra : Amori et dolori sacrum ; Les Amitiés françaises ; Les Bastions de l'Est : Au service de l'Allemagne - Colette Baudoche ; Le Voyage de Sparte ; Greco ou le Secret de Tolède ; La Colline inspirée ; Un jardin sur l'Oronte ; Le Mystère en pleine lumière.

02/2014

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Beaux arts

Combas & Kijno. Peindre à quatre mains

Ladislas Kijno (1921-2012) est considéré comme l'un des maîtres de l'abstraction, spécialiste de la technique du froissage et de la vaporisation sur toile. Sa rencontre avec Louis Aragon et Francis Ponge en 1943 l'a également amené à beaucoup oeuvrer en collaboration avec des poètes. Invité de la Biennale de Venise en 1980, l'artiste a notamment signé plusieurs oeuvres monumentales pour des édifices religieux dont la rosace de la cathédrale Notre-Dame de la Treille de Lille. Kijno a réalisé aussi une représentation de la Cène pour l'église du plateau d'Assy, sur la commune de Passy (Haute-Savoie), décorée par les plus grands artistes de l'après-guerre. Robert Combas a apporté à l'aube des années quatre-vingt une nouvelle peinture figurative. Présent sur la scène artistique dès 1979, il est le créateur d'un mouvement que Ben appela la Figuration Libre, mouvement regroupant Rémi Blanchard, François Boisrond et Hervé Di Rosa. Peinture faite de libertés elle parle de la société, de la violence, de la sexualité, de la souffrance des gens, de leurs petits bonheurs, de leur petitesse, de leur grandeur... Elle s'inspire du rock dont l'artiste est un fin amateur, des images populaires, des livres d'enfance, des manuels scolaires de tout ce qui fait une culture populaire accessible à tous. Robert Combas a souhaité rendre hommage à celui qui fut un ami, Kijno, mort en novembre 2012. Cette exposition et le catalogue qui l'accompagne présentent une série réalisée en commun, un Chemin de croix, ainsi que deux oeuvres aux thématiques partagées : Bouddhas, galets, crucifix... Un véritable dialogue entre la puissance de l'abstraction de Kijno et la foudre de la figuration libre de Combas, une vision commune de l'engagement, du sacré et de la peinture.

06/2013

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Critique littéraire

Les écrivains français sous l'Occupation 1940-1944. Pages arrachées et brûlots mortels

Jean Cayrol s'insurge quand la France arrache brusquement de l'Histoire les pages qui ne lui conviennent plus. Et quand certains écrivains mettent leur plume au service de la collaboration avec l'ennemi, quelques exégètes laudateurs s'accordent à les exonérer en vénérant le style. En exaltant le talent ils passent sous silence l'engagement politique dévoyé et l'écrit indigne. Ainsi de Jacques Chardonne, son écriture concise et raffinée des études délicates de l'âme, efface ses appels aux SS anges de la guerre venus du ciel pour nous sauver... Marcel Jouhandeau voit dans les Allemands d'Adolf Hitler des hommes libres quand on m'avait promis des esclaves, dit-il. Accablé par la chute de Paris, Jean Giraudoux entend tomber Babylone, Ninive, Byzance, pas la République. Tandis que Drieu La Rochelle, fasciné, confie : J'adorais les Allemands qui m'arrivaient dans le dos. Dans le même temps, des écrivains résistent, combattent et meurent pour avoir rédigé des brûlots, ces écrits chargés d'explosifs qui naviguent entre les censures. Ces appels à la rébellion, ces feuilles de chou, évoluent en journaux et deviennent la presse clandestine. Ainsi, Jacques Decour et Marc Bloch sont fusillés par les Allemands avant même d'avoir vu la parution des Lettres françaises et de l'Etrange défaite, qu'ils avaient rédigées dans l'ombre. Parachuté sur la France par l'aviation anglaise, le poème d'Aragon La rose et le réséda, évoque deux noms de fleurs, dualité qui devient unité dans le mot France. Ce coeur qui haïssait la guerre, voilà qu'il bat pour le combat et la bataille, clame Robert Desnos dont les écrits, selon Céline, ne valent pas douze balles. A la fin du poème de Paul Eluard, le mot Liberté vient naturellement sous ma plume, dit-il.

06/2014

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Critique littéraire

Philippe Soupault

" Poète, vagabond. Voyageur. Contestataire ", Philippe Soupault (1897-1990), fondateur du mouvement surréaliste avec André Breton et Louis Aragon, a vécu en marge, à dessein et par inadvertance. A dessein, il s'est tenu à l'écart des projecteurs, n'aimant ni l'idée ni les servitudes de la gloire. Et c'est par inadvertance qu'il est resté dans l'ombre : trop occupé à vivre, il a oublié de préparer sa postérité... Auteur avec Breton, en 1919, des Champs magnétiques, un des livres les plus marquants du XXe siècle, il est avant tout poète. Mais c'est aussi un romancier de talent (du Bon Apôtre aux Dernières Nuits de Paris), et un critique prolifique, inclassable. Editeur, journaliste à Paris-Soir et à L'Excelsior, directeur de Radio-Tunis, producteur à Radio-France, sa vie professionnelle est variée et passionnante, marquée par de nombreux voyages, de multiples rencontres. Proche de la résistance gaulliste, il connaît les geôles vichystes à Tunis. Considéré comme l'un des plus authentiques écrivains de la littérature française, on le retrouve en 1944 professeur dans une université chic de la côte Est des Etats-Unis. Sa vie, retracée ici à travers son oeuvre et de très nombreux inédits, suit les soubresauts littéraires et politiques du siècle, du mouvement dada aux errances du surréalisme, de la montée du nazisme en Allemagne à la dictature du gouvernement de Vichy, de la création de l'URSS à la décolonisation. De Paris à Mexico, de Tunis à New York en passant par Berlin, Prague et Rio de Janeiro, c'est une longue vie pleine de poèmes et de traversées, cherchant sans cesse un difficile équilibre entre l'écriture, les amitiés et les amours.

04/2010

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Musique, danse

Ferrat, l'inoubliable

Jean Ferrat restera à jamais dans Le coeur des Français. Cet immense artiste, humaniste et sensible, a profondément marqué son époque par son oeuvre romanesque et rebelle. Le pouvoir indéniable de ses chansons. La grâce de ses mélodies. La puissance de ses textes en font un artiste à part. Homme de convictions et de résistance, Jean Ferrat se servait de sa poésie comme d'un manifeste social, mêlant révolte et idéal, engagements, fraternité et amour. Depuis son refuge dans les montagnes ardéchoises, il n'a cessé de se révolter et de prendre parti pour les causes qui lui semblaient justes. Ses chansons populaires parlent de la vie de tous les jours, de la souffrance du plus grand nombre. Il s'efforçait de rendre leur dignité à tous ceux qui travaillent pour subsister. Chacune de ses chansons engagées est un hymne à la résistance populaire et, dans le même temps, un hommage vibrant à la beauté du monde. Ferrat l'insoumis est inséparable de Ferrat l'amoureux, celui qui de sa belle voix grave et profonde se mettait au service des textes d'Aragon, qu'il transformait en d'inoubliables chansons d'amour. Malgré son succès, il était resté accessible et modeste. Jean Ferrat incarnait la vérité, comme son ami Georges Brassens, celle des artistes qui ne trichent pas. Les Français l'avaient très vite compris et adopté. Son héritage, riche de plus de deux cents chansons, est à jamais gravé dans l'imaginaire de la grande chanson française. Alain Marouani, son photographe et ami fidèle, retrace en textes et en images la vie du dernier rebelle romantique. Véronique Estel, sa fille adoptive, s'exprime pour la première fois, en confiant des souvenirs d'une grande sensibilité.

03/2020

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Littérature française

Les romans de l'amour et du pouvoir

Femmes fatales ou amoureuses au douloureux secret, ambitieux blessés en proie à leurs rêves, les héros de Jean-Marie Rouart sont emportés dans les bourrasques et les fièvres de l'Histoire. Son oeuvre romanesque unit inextricablement les destins individuels et les passions collectives, les emportements du coeur et l'ambition du pouvoir. Ses personnages, comme ceux d'Aragon ou de Drieu La Rochelle, auxquels on l'a comparé, rêvent autant de guérir leur désespoir amoureux que de maîtriser leur destin. Dans les cinq romans réunis ici le tumulte des événements et les déchirements du coeur se répondent. Dans Le Cavalier blessé, les drames de l'adultère et de la culpabilité se mêlent aux épisodes de l'épopée napoléonienne. Les personnages d'Avant-guerre (prix Renaudot 1983), jetés dans la tourmente des années quarante, vont connaître toutes les formes de la trahison, celles de l'amitié, de l'amour, de l'idéal. Même échec pour les ambitieux idéalistes des Feux du pouvoir (prix Interallié 1977), broyés dans l'engrenage de luttes fratricides, thème que l'on retrouve en filigrane dans La Blessure de Georges Aslo. Quant aux amants du Scandale, ils sont en butte à l'impitoyable répression de l'Amérique ségrégationniste des années trente. Le romancier brosse un panorama de héros assoiffés d'absolu et amoureux de l'impossible. Ses personnages baignent dans une atmosphère mélancolique, souffrant de vivre dans un monde trop étroit pour leurs rêves. Observateur sans concession et parfois cruel de la société d'aujourd'hui et de celle d'hier, Rouart en restitue les jeux pervers, les intrigues et les débordements avec acuité et brio dans un style vibrant qu'anime la passion de la vérité. Ce volume contient : Le Cavalier blessé, Le Scandale, Avant-guerre, Les Feux du pouvoir, La Blessure de Georges Aslo.

01/2017

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Beaux arts

Une Renaissance en Normandie. Le cardinal Georges d'Amboise, bibliophile et mécène

En 1508, le couple royal Anne de Bretagne et Louis XII découvre au château de Gaillon en Normandie l'exceptionnelle collection d'oeuvres d'art de la Renaissance de Georges d'Amboise (1460-1510). Pour la première fois depuis cette visite il y a cinq siècles, un ensemble rarissime de manuscrits enluminés, de peintures et de sculptures provenant de Gaillon, aujourd'hui conservés dans les plus grandes institutions (Bibliothèque nationale de France, musée du Louvre, Bibliothèque apostolique vaticane), a été reconsidéré. C'est grâce à Georges d'Amboise que la Normandie peut aujourd'hui être considérée comme le berceau de la première Renaissance en France. Il participe aux guerres d'Italie et découvre ébloui les oeuvres des artistes de la Renaissance italienne. Le très influent cardinal d'Amboise, tout à la fois archevêque de Rouen, gouverneur de Normandie, principal conseiller de Louis XII, vice-roi du Milanais et légat du pape, fait venir des artistes italiens en France. Il leur confie les travaux de transformation de l'ancienne résidence des archevêques de Rouen à Gaillon. Il acquiert des peintures du Pérugin, de Mantegna, et surtout d'Andrea Solario, l'un des suiveurs de Léonard de Vinci. L'homme d'Etat et d'Eglise est également un grand bibliophile. Sa collection de livres contient une centaine de précieux manuscrits de la Renaissance italienne achetés au roi de Naples déchu et exilé en France, Frédéric d'Aragon. Parallèlement, il fait transcrire et enluminer à Paris et à Rouen des manuscrits pour lui-même et pour le roi Louis XII. Ces manuscrits enluminés, chefs-d'oeuvre conservés pour la plupart à la Bibliothèque nationale de France, dialoguent avec des décors d'architecture, des peintures, des gravures et des dessins pour permettre aux lecteurs de se plonger dans l'atmosphère de cette Renaissance en Normandie.

07/2017

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Critique littéraire

Agapè. De l'amour dans le patrimoine littéraire

Pour appréhender l'Amour vrai dans la littérature, il faut revenir à une dichotomie qui permettra de préciser sa définition et qui se traduit par l'opposition entre Agapè et Eros. Agapè, entité divine et antinomique à la force du désir et à l'appétit de l'objet convoité par Eros, se développe, au cours de l'histoire a des textes, dans les multiples formes de recherche et d'expression de l'Amour vrai. Au cours des siècles, le fondement de cet amour reste inamovible, mais doit se répandre, à punir de l'être aimant, entre les prochains, sur l'humanité. L'être désintéressé peut posséder et garder ses vertus. Cet ouvrage raconte l'humain qui, habité par un amour hors du commun, réinvente à chaque instant son amour (de Medjnoun et Léda à Julien Sorel ou Lucien Leuwen). La difficile tension entre deux principes de l'amour, qui les oppose également dans leur formulation et représentation littéraires, se résout par l'écriture et la transcription physique (Stendhal, Aragon, Pascal Quignard, Khaïr-Eddine) d'une conception extatique de l'amour, comme violentant les inclinations innées, comme ignorant les distances naturelles (Louise Colet, Karen Blixen, Vctoria Camps, Irène Némirovsky, Marguerite Yourcenar, Assis Djebar, Anna Gavalda, Suzanne Lilar, Annie Ernaux, Rachida Yacoubi, Catherine Millet). L'expression de (Amour vrai, à travers ses déclinaisons dans les aeuvres humaines, s'harmoniserait donc dans les rapports de la nature a de la grâce. Il s'agit de passa hors de soi par l'amour mais aussi par l'intelligence. Brûler du désir de communiquer et d'écrire, voilà ce que l'amour jaillissant laisse en héritage au patrimoine littéraire mondial. Le livre d'un amoureux nous intéressera toujours par son énergie et par la forme a k lieu du dire de l'amour.

03/2019