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Littérature française (poches)

Le sud

Dans une Provence que le Père confond avec l'Amérique au point d'appeler sa fille Virginie, dans une époque qui est la nôtre mais qu'il refuse, au point d'élever ses enfants dans le culte des Indiens d'il y a plus d'un siècle, un étrange drame se joue : le Père campagnard, fidèle à son bogey attelé de la jument Indiana, en proie à l'obsession d'arrêter le temps, de figer le temps dans une éternité exotique, hostile non seulement aux voitures, au progrès, mais à la vie dans son dynamisme même ; la Fille, Virginie, qui a choisi de s'arracher à l'envo-tement et de fréquenter la ville, l'université, le monde moderne ; le Fils enfin, cadet de Virginie, déchiré entre une fidélité impossible au Père et une attirance impudique vers sa soeur, ne se résolvant à vivre ni dans un attachement morbide au passé ni dans un lien incestueux avec le présent. Qu'arrivera-t-il ? Le Père terrien réussira-t-il à retenir son fils dans les mirages du Paradis terrestre ? Virginie réussira-t-elle à faire de son frère un adulte ? Yves Berger évoque ici, dans un langage d'une poésie entièrement nouvelle, le passage déchirant de l'enfance à l'âge d'homme. Mais le thème, déjà si riche de résonances, se développe sur d'autres plans : l'opposition de la campagne et de la ville, de la terre-mère et de la femme-soeur, du monde clos et du monde ouvert, de la stagnation et du mouvement. Où est la " vraie vie " ? Dans une participation active, mais impure et tourmentée, à l'existence ? Ou dans la contemplation du temps perdu ? Yves Berger se garde de répondre : c'est au lecteur d'interroger longuement le secret de ces trois êtres, qui s'aiment, se fuient et se retrouvent au terme de leur aventure intérieure.

08/1971

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Littérature étrangère

La femme tombée du ciel

Une catastrophe écologique provoquée par la multinationale Domidion lors de la construction d'un oléoduc élimine toute forme de vie dans l'océan près de Samaritan Bay, sur la côte de Colombie-Britannique, et fait des victimes parmi les autochtones de la réserve voisine qui jadis accueillait la migration annuelle des tortues, des oiseaux et des touristes. Les deux personnages principaux du roman sont les responsables de cette catastrophe et vont chercher leur rédemption, chacun à sa manière. Le chercheur Gabriel Quinn, scientifique génial qui a mis au point le défoliant mortel GreenSweep, puis lutté contre sa mise en vente, dévoré de culpabilité, vient s'installer secrètement dans la réserve polluée, d'où est originaire sa propre mère, dans l'intention de se suicider. Il y rencontre des survivants qui vont lui redonner goût à la vie : Mara Reid, peintre ayant grandi sur la réserve, dont la sexualité décomplexée initiera Gabriel ; Nicholas Crisp, sage et coloré doyen des lieux ; Sonny, jeune maître des tortues, collectionneur d'objets vomis par la marée. Dorian Asher, le PDG de Domidion, narcissique et attachant à la fois, ne lit rien, n'aime pas les Arts, est même indifférent à la procédure de divorce instruite par sa femme. Il tente d'oublier un nouveau scandale écologique qui s'annonce (cette fois-ci dans une rivière de l'Alberta) en fuyant dans de luxueux hôtels, savourant sa solitude et avec pour unique obsession le choix de sa nouvelle montre... Gabriel et Dorian ne se reverront pas mais, liés par le désastre, ils connaîtront des sorts inattendus. La femme tombée du ciel est un livre à l'humour satirique dévastateur. Thomas King use habilement des traditions amérindiennes pour mieux faire ressortir la monstruosité de l'homme contemporain vis-à-vis de son environnement : le lobby des armes, l'industrie chimique, l'agriculture à haut rendement, le capitalisme sont férocement critiqués tout au long de ce roman foisonnant et engagé, baigné d'une lumière poétique des origines, indispensable et guérissante.

04/2017

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Religion

Enfance, santé et société. Recueil d'articles

A relire l'ensemble des articles ici rassemblés, il apparaît, qu'outre son importante contribution à l'histoire de la santé, Dominique Dessertine a privilégié l'histoire de la famille et, en son sein, celle de l'enfance et de l'adolescence au tournant des XIXe et XXe siècles. Dans cet ensemble, elle a mis l'accent sur les initiatives qui visent à protéger les enfants et les jeunes en danger ou en danger de l'être. Déjà arrachés aux prisons ordinaires pour être détenus dans des colonies pénitentiaires, les enfants coupables peuvent être de plus en plus - et sont de plus en plus - confiés à l'Assistance publique et surtout à des institutions privées agréées, essentiellement laïques, chargées de les éduquer. Celles-ci reçoivent aussi les enfants victimes de mauvais traitements ou d'une éducation familiale jugée trop déficiente. Derrière cette convergence entre ces deux jeunesses, se lit la hantise de voir les enfants sombrer dans la délinquance et la marginalité. Cette obsession est si forte qu'elle va jusqu'à passer outre la sacro sainte autorité parentale. Par ailleurs, avec son époux Bernard Maradan (1946-2000), elle a mis à jour un moteur fondamental du dynamisme des patronages, la rivalité entre laïcs et catholiques. Au-delà de leurs différences, - les patronages catholiques sont plus sportifs, les laïques plus tournés vers les activités culturelles - les deux visent à civiliser les enfants et à les protéger des dangers de l'errance et du vagabondage. Parmi les activités de ces patronages, l'auteur donne une place particulière aux défilés et fêtes de la jeunesse. Enfin les études pionnières sur les écoles de plein air de l'entre-deux-guerres et les centres sociaux d'après guerre (même s'ils ne sont pas spécialement destinés à l'enfance, ils sont amenés à lui accorder une grande place), complètent un tableau décidément riche et varié des initiatives en faveur de l'enfance et de la jeunesse.

03/2013

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Littérature étrangère

Le magicien de Brooklyn

Issus tous deux de familles russes immigrées à New York, Vaclav et Lena, neuf ans, sont loin d’avoir les mêmes chances pour débuter dans l’existence. Les parents de Vaclav ont soif d’intégration et poursuivent à la force du poignet le rêve américain, tandis que Lena loge chez une tante prostituée qui ne veut pas s’occuper d’elle. Lena ne maîtrise pas l’anglais comme Vaclav et peine à s’exprimer dans cette deuxième langue qui l’emprisonne. D’un naturel extraverti, elle passe pour timide et réservée. Rasia, la mère au grand cœur de Vaclav, recueille la fillette tous les soirs après l’école et Vaclav prend soin d’elle, lui fait ses devoirs et trace les grandes lignes de leur avenir qui ne peut être que commun. Être un jour un grand magicien et avoir comme charmante assistante Lena est le rêve de Vaclav : il répète tous les soirs ses tours avec elle pour pouvoir se produire sur scène à Coney Island. Mais un jour, cette relation fusionnelle vole en éclats car Lena disparaît brutalement de la vie de Vaclav, comme par un tour de passe-passe. Inconsolable, il ignore tout du tragique secret qu’a découvert sa mère et qui a amené les services de protection de l’enfance à retirer Lena à sa tante puis à la placer dans une famille d’accueil. Séparés pendant huit ans, ils se retrouvent à l’adolescence et leur amour d’enfance se mue bientôt en passion. Ils se mettent à nouveau à partager les mêmes rêves, notamment celui de partir en Russie ensemble. Lena veut aller à la recherche de ses parents et de son identité car la quête de ses origines est devenue une obsession, responsable de son mal-être. Mais la vérité, cruelle, c’est finalement à Brooklyn que Vaclav la découvrira. Il n’aura pas le cœur de révéler à Lena ce passé qu’il travestira pour permettre à celle qu’il aime de ne plus penser qu’à l’avenir.

05/2013

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Photographie

Cosmic Communist Constructions Photographed. Edition français-anglais-allemand

Dans cet ouvrage, le photographe Frédéric Chaubin dévoile 90 bâtiments situés dans 14 anciennes républiques soviétiques qui témoignent de ce que l'on pourrait considérer comme la quatrième époque de l'architecture soviétique. Ses images poétiques révèlent une renaissance inattendue de l'imagination, un bourgeonnement jusqu'ici inconnu qui s'est développé de 1970 à 1990. Contrairement aux années 1920 et 1930, on ne distingue ici ni "école" ni tendance dominante. Ces constructions représentent un élan chaotique provoqué par un système qui tombait en décrépitude. Leur diversité annonce la fin de l'Union soviétique. Profitant de l'effondrement de cette structure monolithique, des trous dans le filet qui devenait plus lâche, des architectes ont revisité toutes les périodes et tous les styles, remontant aux sources ou innovant librement. Certains audacieux réalisèrent des projets qui auraient fait rêver les constructivistes (le sanatorium de Druzhba, à Yalta), d'autres ont laissé parler leur imagination d'une manière expressionniste (le Palais du mariage de Tbilissi). Une colonie de vacances, inspirée d'esquisses d'un prototype de base lunaire revendique son influence suprématiste (camp de jeunes Prométhée, à Bogatyr). Sans oublier l' "architecture parlante" qui s'est généralisée pendant les dernières années de l'URSS : un crématorium orné de flammes de béton (crématorium de Kiev), un institut technologique avec une soucoupe volante écrasée sur le toit (institut de Kiev), un centre politique qui vous observe comme Big Brother (la maison des soviets de Kaliningrad). Ce puzzle de styles témoigne de tous les rêves idéologiques de cette période, de l'obsession du cosmos à la renaissance de la vie privée, tout en soulignant la géographie de l'URSS, montrant comment les influences locales ont apporté leurs détournements exotiques avant de porter le coup fatal à ce pays. Cosmic Communist Constructions Photographed, de Frédéric Chaubin a été élu meilleur livre d'architecture de l'année 2010 au Festival international du livre d'art et du film de Perpignan.

02/2011

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Littérature étrangère

Quand nous étions révolutionnaires

Le récit s'ouvre sur le coup d'État d'Augusto Pinochet au Chili. Opposant à la dictature, le narrateur assiste à l'arrestation, la torture, et la mort de ses compagnons de lutte. En 1974, il s'exile en Allemagne de l'Est et rejoint rapidement un réseau de jeunes communistes. C'est là qu'il rencontre la fille du fameux révolutionnaire cubain Ulysse Cienfuegos (directement inspiré de Fernando Flores Ibarra, cacique de la révolution castriste, responsable de la mort de centaines de Cubains « contre-révolutionnaires »). Éperdument amoureux d'elle, il accepte de la suivre à Cuba pour y fonder une famille et enfin vivre l'idéal communiste. Exalté par l'idée de la révolution, dirigé d'une main de maître par son terrible beau-père, le jeune homme embrasse immédiatement la devise de Castro : la patrie ou la mort. Alors que son mariage bat de l'aile, il découvre petit à petit la face cachée du régime. Les membres de la famille Cienfuegos vivent dans l'opulence, le reste de la population est soumise au rationnement. Chaque frein administratif ou bureaucratique est réglé en un clin d'oil à la seule mention du nom de son beau-père. Son amitié pour Herberto Padilla l'éclaire sur les persécutions dont les intellectuels font l'objet. Mis au ban de la société castriste par son divorce, il découvre le quotidien des habitants de La Havane, les privations, le secret, le néant des jours. Se méfier de tous, lutter pour trouver un toit, un morceau de pain, surveiller ses actes, ses paroles, jusqu'à ses pensées, à chaque instant. Une seule obsession le guide, comme Reinaldo Arenas ou Zoé Valdès avant lui, quitter l'île, chercher la liberté, encore. Avec esprit, entre mélancolie et humour, Roberto Ampuero raconte la quête d'un idéal. Très chaleureusement salué par la critique hispanophone, Nuestros años verde olivo est resté 24 mois sur la liste des best-sellers et a été salué par Mario Vargas Llosa, prix Nobel de littérature.Traduit de l'espagnol (Chili) par Anne Plantagenet

09/2013

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Beaux arts

Gaston Lachaise, 1882-1935

Né à Paris le 19 mars 1882, fils d'un fabricant de meubles, Gaston Lachaise étudie la sculpture à l'École nationale supérieure des beaux-arts de 1898 à 1906. Il commence à exposer au Salon à partir de 1899. Vers 1902 ou 1903, Lachaise rencontre Isabel Dutaud Nagel, une Américaine de dix ans son aînée, mariée et mère d'un enfant. Il tombe passionnément amoureux d'elle, et lorsqu'elle retourne à Boston, Lachaise la suit un an plus tard et commence aussitôt à travailler pour le sculpteur Henry Hudson Kitson. Il expose à New York au fameux Armory Show de 1913 qui montre tout l'art moderne en provenance d'Europe, de Matisse et Picasso à Brancusi. Après le divorce d'Isabel, Gaston Lachaise l'épouse en 1917. Il ne cessera alors, et jusqu'à sa mort, de s'inspirer du corps de sa femme pour des sculptures, souvent monumentales, qui le mettront vite au tout premier plan des sculpteurs modernes. Ses œuvres seront rapidement dans les plus grands musées américains. L'obsession pour le corps de sa femme le conduit à des œuvres de plus en plus radicales qu'il ne montre pas au public, en particulier certaines sculptures du corps féminin qu'il réduit à deux seins gigantesques entourant un sexe, œuvre aussi dérangeante que L'Origine du monde de Courbet. La sculpture de Lachaise, qui a marqué de manière significative l'art du XXe siècle, est peu connue en France. C'est pourquoi le musée d'Art et d'Industrie - La Piscine de Roubaix organise, avec le soutien de la Fondation Lachaise, une grande rétrospective de son œuvre, avec près de quatre-vingts sculptures et de nombreux dessins. L'ouvrage publié à cette occasion comportera des essais de Jean Clair, Hilton Kramer, Louise Bourgeois - artiste célèbre et autre sculpteur américain d'origine française - et Paula R. Hornbostel, qui montre pour la première fois des photos prises par Lachaise de sa femme, et enfin " Quelques mots sur mes sculptures ", texte de 1928 par Gaston Lachaise.

06/2003

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Poésie

L'âme

La sensation de ne pas «être au monde» ne suppose pas qu'il y ait un autre monde, dont nous aurions la nostalgie ou le désir. C'est simplement le prix que nous payons pour parler. Car, parlant, nous tenons le monde à distance et n'avons avec lui d'autre rapport que médiatisé par le redoublement symbolique. Alors que le monde est en souffrance en nous et notre malaise naît de cette attente frustrée. Mais cette souffrance est aussi la condition de notre aspiration à un rapport fusionnel, prolixe, acharné avec les choses, les corps, la «nature»... La question de la «poésie» est celle de cette habitation paradoxale du monde par les êtres parlants. Elle dit l'absence du parlant au monde et son effort pour combler l'absence. Elle est travaillée par un rêve d'adhésion au monde (d'où son obsession analogique : comparaisons, métaphores) ; en même temps, elle note, parce que travail de langue, l'expérience vraie du parlant : inadéquation des mots aux choses, obscurité muette du monde, résistance du réel à l'imposition du sens. Ame est l'un des mots les plus galvaudés par la mystique, la littérature, la poésie. C'est que âme est un signifiant pur : le nom de rien. Le nom de ce rien qui s'ouvre dans le monde à chaque fois que la langue s'évertue à le dire. Le nom de l'écart, de la séparation, de la «différence non logique» (Bataille définit ainsi la matière). L'aura insignifiante des choses, infusée dans la langue et la hantant d'une vacuité qui la scande de portées sonores et rythmiques imprenables par le sens. Les poèmes de L'Ame sont des essais d'enregistrement de cette vacuité dont le jeté fait abstraitement bouger, dans le temps d'une journée exemplaire et banale, la diction de quelques choses perçues, de quelques corps aimés, de quelques paysages vus, de quelques bribes de savoirs : dérapages, petites catastrophes du sens, lame de l'âme passée entre le réel et les mots.

03/2000

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Critique littéraire

Lettres 1937-1943

Le 30 septembre 1937, Antonin Artaud, expulsé d'Irlande, est "débarqué" au Havre. Quelques jours plus tard, il est transféré à l'asile départemental d'aliénés de Seine-Maritime de Sotteville-lès-Rouen, dans le quartier hommes de Quatre-Mares. Les lettres qu'il rédige alors décrivent avec acuité le vécu d'angoisse et de désespoir d'un aliéné, masquant son identité sous des noms d'emprunt pour manifester toutes ses récriminations avec une énergie hors du commun qui le caractérisera tout au long de sa vie. Il est ensuite placé à Paris, à l'hôpital Sainte-Anne, le 1e avril 1938 ; il y demeurera jusqu'au 27 février 1939. Les lettres présentées confirment l'état pathologique d'Artaud, son obsession : sortir de ces lieux. Malgré ses conditions de vie et d'enfermement, il ne cesse d'écrire, de dessiner, et réclame sans cesse du papier. Après Sainte-Anne. Antonin Artaud est interné à l'asile de Ville-Evrard, où il demeurera jusqu'au 22 janvier 1943. La quantité et la qualité des documents qui sont présentés sont d'une imposante richesse sur l'état psychologique et physique d'Artaud, avec toujours cet impérieux besoin de s'exprimer malgré la maladie, les privations. Compte tenu de la misère régnant alors dans les asiles, qualifiée d'"extermination douce", et du danger que courait l'artiste, sa famille et ses amis vont réussir à obtenir un nouveau transfert pour l'asile de Paraire, à Rodez, en février 1943. Dans ce volume sont transcrites les lettres, dans leur graphie originale, qu'Artaud a rédigées entre 1937 et 1943. Nombreuses sont celles qui furent retenues par l'administration. A Roger Blin ou à André Gide, à Balthus ou au chancelier Hitler, Artaud lance ses invectives, ses suppliques et ses cris de souffrance. Ces écrits témoignent de la puissance d'une pensée fulgurante, météorique, prophétique, géniale dans ses possibilités d'expression et de création, un réservoir d'énergie inépuisable qui va oeuvrer toute sa vie, pour le conduire dans l'au-delà des rivages de la raison.

11/2015

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Sports

J'attends un poulain

Je crois qu'il faisait beau sur Paris en ce premier mercredi de juin, lorsqu'on me signifia mon congé. Le séisme n'en fut que plus abrupt. Le coup au coeur violent. Mise à la porte séance tenante, je sentis mon univers craquer. Ma joie déserter. Ma confiance rêveuse et fragile s'effondrer. A trente-huit ans, quel nouvel horizon s'inventer pour ne pas sombrer à la veille de l'été ? Certains en auraient profité pour s'en aller traquer le bout du monde. D'aucuns pour repartir illico à la poursuite de leur carrière. D'autres pour faire un bébé. Moi je ne broyais que du vide et du noir - jusqu'à ce que je me remette à rêver dans la prunelle d'une jeune jument pommelée. On dit qu'il faut onze mois et onze jours à une poulinière pour façonner un petit capable de la suivre au galop quelques heures seulement après être né. L'aventure était de taille à me sortir de ce trop pesant lamento, de cette trop triste ornière... Et si fascinante, bien que toute naturelle, qu'elle méritait que je garde le fil de ces semaines. D'où ce journal qui tient du récit, et qui raconte, avec autant de passion, d'obsession, de digressions frappées d'ironie ou d'allégresse salvatrice, l'histoire peu commune de cette étrange gestation. Je ne prétends pas qu'un tel livre devienne, à l'instar de celui dont il détourne l'intitulé, une référence incontournable. Mais il se peut que dans un monde où il n'est pas si facile pour une femme de se forger un destin d'amazone, il soit bon de découvrir que l'on peut soudain s'épanouir à regarder grandir l'ombre des pommiers de Provence. Et que l'on peut même entrapercevoir sa propre renaissance à la lumière d'une tout autre naissance.

04/2019

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Pléiades

Oeuvres. Tome 3, Les Pléiades. Nouvelles asiatiques. La Renaissance

Le tome III de cette édition offre au lecteur trois ouvres maîtresses de Gobineau, dont les dix dernières années furent sans doute, au plan intellectuel, les plus fécondes de sa vie. En 1872, l'auteur de l'Essai sur l'inégalité des races humaines a cinquante-six ans ; accablé, comme Flaubert, par la bêtise universelle, il se veut, plus que jamais, le héraut du désespoir. Mais l'heure n'est plus aux grandes constructions théoriques ; c'est par la fiction que Gobineau entend désormais prolonger sa réflexion : le roman des Pléiades, le recueil des Nouvelles asiatiques, les scènes historiques de La Renaissance sont des projections dans l'imaginaire des thèses autrefois exposées sous forme d'essais. Ainsi, dans Les Pléiades, s'exprime l'obsession de la décadence où s'enfonce l'humanité. Au sein de la médiocrité, quelques êtres hors normes, les "fils de roi", sont les champions d'une cause qu'eux-mêmes savent perdue. Modèles inaccessibles, ils ne peuvent faire échapper l'univers à la déchéance promise. Qu'on ne s'y trompe pas, cependant : Gobineau, à qui Barbey d'Aurevilly reconnaissait "de l'ironie, de la contradiction, du paradoxe", se soucie peu de démontrer systématiquement. Les Pléiades est aussi un roman d'amour fou, l'une des Nouvelles asiatiques transpose dans une atmosphère de Mille et Une Nuits l'aventure sentimentale que l'auteur est en train de vivre, et La Renaissance, réinvention passionnée d'une période exceptionnelle, peut prendre des aspects d'émouvante confidence : à sa mort, en 1882, Gobineau laisse une des plus grandes ouvres du romantisme flambloyant. Lors de l'établissement de cette édition, on a eu accès, aussi souvent qu'il a été possible, aux manuscrits autographes de l'auteur ; textes sûrs, donc, auxquels s'adjoint une annotation précise. Notons enfin que le plus large public pourra désormais lire La Renaissance qui était, depuis plusieurs dizaines d'années, pratiquement introuvable.

03/1997

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Policiers

Blanc sec et série noire

Une ville étudiante de province en proie à une vague d'overdoses foudroyantes et incompréhensibles... Une enquête longue et difficile s'annonce pour le lieutenant Loubeyres. Bien plus qu'une enquête policière, Blanc sec et série noire est un véritable roman noir. Pour son deuxième roman, Philippe Lescarret continue de s'intéresser au mal-être de la jeunesse, après la prostitution étudiante dans Nous n'irons plus au bois, il s'attaque ici aux ravages de la drogue. Il dénonce ainsi les méfaits de cette économie parallèle, en mettant en avant l'ingéniosité des narco-trafiquants de plus en plus inventifs pour faire circuler leurs produits. Cette enquête est aussi l'occasion de s'immerger dans le monde viticole. " Je travaille depuis 22 ans auprès de jeunes. J'ai côtoyé de nombreux jeunes en difficulté, surtout en internat de lycée professionnel où j'ai vu certains d'entre eux sombrer dans le cannabis. C'est ce parcours qui m'a inspiré. L'histoire est toujours la même. On les voit arrêter le sport, se désocialiser, abandonner leurs études, couper les ponts avec leur famille et ne plus vivre que pour la fumette qui devient une obsession. Ni les flics, ni les profs, ni les psys n'arrivent à lutter contre ce phénomène. Voilà ce que j'ai essayé de dénoncer entre les lignes." Après la découverte du cadavre d'un viticulteur jurançonnais, une série de morts violentes s'abat sur Pau et sa région. Jeunes issus des quartiers nord, fils et filles de notables, aucun milieu n'est épargné. Que cachent ces overdoses à répétition ? Qui en voulait à Capdevielle ? Le lieutenant Yann Loubeyres et ses coéquipiers de la PJ mènent une enquête compliquée. Entre trahisons, adultères et intérêts financiers, le monde de la viticulture n'est pas une confrérie aussi unie qu'il n'y paraît. Et même dans les caves où le vin coule à flot, les langues ne se délient pas facilement.

09/2017

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Littérature française

Le bleu de l'or

"C'est ma fascination pour la beauté des femmes qui m'a conduit à devenir bijoutier. J'ai toujours éprouvé une émotion presque religieuse devant la grâce de leurs corps. Mon frère Mathieu, qui est prêtre, a voulu me convaincre qu'une quête spirituelle se dissimulait derrière cette obsession. Il pensait que c'était la manière choisie par le Tout-Puissant pour m'inviter à prendre conscience de sa splendeur. Après l'échec de mon mariage, je me suis retrouvé seul et au bord de la ruine. J'ai mis tous mes espoirs dans un projet fou : fabriquer de l'or bleu, un nouvel alliage qui devait m'apporter la gloire et la fortune. Comme les alchimistes du Moyen-Age, je m'enfermais chaque jour dans mon laboratoire à la recherche de ma formule. Les dieux ont semblé me sourire. Au moment où je touchais au but, j'ai aussi rencontré l'amour. Mais les portes du paradis se sont ouvertes sur l'enfer. On m'a dérobé le fruit de mes recherches et une messagère a surgi du passé avec de terribles révélations sur mes proches. Je me suis mis à soupçonner tout le monde et j'ai fait le vide autour de moi. Depuis, une question me hante sans cesse. Ce qui est arrivé fait-il partie d'un complot fomenté par un membre de mon entourage, ou est-ce la manifestation du plan divin auquel se référait mon frère ? Pour trouver la réponse, je n'ai pas d'autre issue que de raconter mon histoire." Le bleu de l'or est un roman à suspense qui nous révèle les liens parfois insoupçonnés entre expérience sensuelle et extase mystique. Son intrigue possède une dimension initiatique. En nous dévoilant sa part d'ombre et les rencontres qui ont marqué son existence, le narrateur nous invite à réfléchir au sens de notre vie. Il nous rend acteurs du récit, favorisant ainsi la découverte des coïncidences significatives qui émaillent notre parcours personnel.

04/2015

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Littérature française

Lalalangue (Prenez et mangez-en tous)

A l'origine, il y a le mythe. Une jeune femme enceinte gravit les calanques de Marseille avec l'homme qu'elle aime. La montagne est toute sa vie. Mais un rocher se brise. Son homme l'entraîne dans sa chute. La jeune femme tombe dans le coma. A son réveil, apprenant la perte de ses jumeaux et d'une de ses jambes, elle aura ces mots : " Je me vengerai sur les enfants. " Cette femme, la mère de l'autrice, a tenu sa promesse. Frédérique est la petite dernière d'une fratrie de sept et son enfance, elle l'a passée à composer avec la honte, le mystique, la peur et l'effroi. Les prothèses de sa mère unijambiste. Les Nocturnes de Chopin joués par son père-fantôme. Les amis clochards avinés dans le salon et l'obsession de récupérer pour ne pas gâcher. Le refus du plaisir. Pour gagner ce paradis hypothétique. Et Jésus-Christ. Ce radin voyeur qui a gardé un oeil sur elle en toute occasion. Les croyances et les expressions consacrées d'une famille, et la folie dévastatrice d'une mère. Mais le rire aussi, et cette recherche du regard qui bouscule ce qu'on croyait éternel : sur la scène de théâtre ou le divan de l'analyse, la parole comme arme de guérison. Avec un sens de l'observation sans complaisance sur les siens et sur elle-même, et un humour féroce, Frédérique Voruz offre avec ce premier livre un récit glaçant sur une enfance en milieu hostile, un conte cruel où l'ogre se fait ogresse, une prodigieuse oeuvre de survie. A propos de l'autrice Comédienne et autrice, Frédérique Voruz a débuté à vingt et un ans avec Ariane Mnouchkine et la troupe du Théâtre du Soleil. En 2016, elle la quitte et crée le seule-en-scène autobiographique Lalalangue - Prenez et mangez-en tous, mis en scène par Simon Abkarian. C'est avec lui qu'elle joue par ailleurs dans le spectacle Electre des bas-fonds, qui remportera trois Molières en 2020.

10/2022

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Romance et érotique LGBT

Felix and Lane Tome 1 : Sauvé de l'obscurité

Félix pensait prendre un nouveau départ en s'occupant de Lane. Il n'avait pas prévu de tomber amoureux ni de mettre sa vie en danger en le protégeant... Lorsque Félix est embauché pour s'occuper d'un homme atteint de cécité depuis peu, il pense que sa vie pourrait enfin prendre un tournant. Pourtant, il n'a aucune idée de ce pour quoi il vient de signer. Lane est déprimé, grossier et difficile à vivre. Et le fait que Félix ne soit pas qualifié pour le poste n'arrange rien. Mais Félix est décidé à améliorer sa vie, alors il fera avec, même s'il doit faire appel à des méthodes peu conventionnelles. Très vite, l'humour de Félix sort Lane de sa dépression, et Félix a l'impression que les choses commencent à aller mieux. Du moins, jusqu'à ce qu'il soit attaqué par quelqu'un qui cherche à faire taire Lane. De toute évidence, ce dernier n'est pas celui qu'il prétend être, et Félix devrait probablement prendre ses distances. Mais il a enfin trouvé un endroit où il se sent chez lui et il est prêt à tout pour rester auprès de Lane. Même si ça implique un kidnapping, du vol ou toute autre mauvaise idée qui lui viendrait à l'esprit. Il n'est peut-être pas dans son élément, mais une chose est sûre : il refuse de quitter Lane, même s'il doit le payer de sa vie. #MM #Mystère #Humour #Handicap --- "Eh bien, j'ai vraiment aimé ce livre ! Plein de sarcasme, d'insolence et d'humour. Un bon rythme et une écriture brillante". - Chris (Goodreads) "Alice Winters pourrait bien être ma nouvelle obsession. Ce livre est époustouflant et complètement passionnant. Il est très drôle, avec des personnages uniques et une intrigue pleine de suspense". - Amanda (Goodreads) "Si vous hésitez à le lire, la seule chose que je vous dirai est de vous assurer que vous n'avez rien à faire après l'avoir commencé, car il est difficile à lâcher". - Ashley (Goodreads)

12/2022

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Littérature française

La Reine de Beyrouth

Le roman s'ouvre sur une étrange — pour ne pas dire scabreuse — occurrence. En 2006, pendant l'offensive d'Israël au Liban, une femme disparaît. Elle s'appelle Layla Lutfallah et sa vie, ainsi que celle de sa famille, est une fresque flamboyante du Liban contemporain qui tourne au cauchemar. Cette fable savamment orchestrée installe une sensation de malaise et de confusion, car toutes les tentatives pour la retrouver s'avèreront inutiles. L'enquête est exagérément bâclée dans le chaos d'un pays ébranlé par des bombardements massifs. Choc apocalyptique pour son fils, Carlos Rebeiz, roi de la haute finance internationale et incarnation vivante et étonnamment précise de la puissante diaspora libanaise, qui voit s'effondrer toute raison d'être. Lamour aveugle qu'il porte à sa mère réveille en lui l'ange de la mort. Leur relation est fusionnelle, lourdement amplifiée par le romanesque levantin. A travers le narrateur, on suit la vie des personnages centraux, enchaînés par le destin, presque solidaires, dans un noyau indestructible où l'émotion, les accommodements et l'inhumanité forment une chorégraphie rythmée par une obsession mémorielle et une galerie d'adjoints atypiques, mais bien réels qui composent une monographie entre le burlesque et le tragique du pays des cèdres. Un brouillage de pistes prend le lecteur à la gorge car il ressent inévitablement une sensation physique, organique de la souffrance. C'est douloureux, non par quelque discours moral sur la violence qui règne au Proche-Orient, mais parce que c'est le sujet même de ce livre. Et on se demande si au bout, tout au bout de cette violence inouïe, il y a quelque chose. La Reine de Beyrouth est un livre que l'on peut prendre de cent côtés. Car il jette une lumière divergente sur le Liban, un petit pays qui sauve le monde de la banalité, car il possède une nonchalance et paradoxalement, une force inégalées ailleurs, qui ouvre l'esprit, éveille toutes les sensations et procure des énergies infinies.

06/2017

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Littérature française

Revue singulière

Cette revue, dont c'est le premier numéro, se veut singulière à plus d'un titre : par son rythme de parution (elle est annuelle) et son format (13x18 cm, poche). Par son contenu, aussi, qui n'a d'autre unité que les admirations, goûts et trouvailles de son éditeur. Pas de thématique donc... Au sommaire de ce premier numéro : - Un texte hommage de Jean Touitou (créateur de la marque A. P. C.) sur son cousin William Baranès, alias Guillaume Dustan. - Une série de sept photographies d'Eva Truffaut extraites de sa série Fiction (roman familial). - Un extrait des Chérubins électriques, roman publié en 1983, unique livre de son auteur, Guillaume Serp (de son vrai nom Guillaume Israël), qui fut leader du groupe Modern Guy, un groupe post-punk-new wave de la fin des années 1970. L'ouvrage sera réédité en octobre 2013 par L'éditeur singulier, avec une importante préface d'Alexandre Fillon. - un Portrait de l'ennuyé, chapitre extrait d'un étonnant essai d'Emile Tardieu (un médecin) publié en 1913 et consacré à l'ennui. - Un florilège commenté de citations misogynes d'auteurs de la fin du XIXe collectées et commentées par Louise Ebel, dont le blog Pandora est lu par des milliers d'internautes du monde entier. - Un texte de François Appas, auteur singulier qui a autoédité trois romans dont Considérations, non dénuées d'intérêt, selon moi, concernant, spécifiquement, le mouton tarbais. Ce texte brosse le portrait d'une espèce de Des Esseintes d'aujourd'hui. - Un article de Joseph Ghosn, rédacteur en chef d'Obsession et animateur d'un blog musical très suivi. Son article sera consacré à groupe de rock libanais imaginaire des années 1970. - Une étonnante réflexion d'Olivier Benyahya sur les possibles raisons de l'échec commercial et critique de son deuxième roman, Dexies & Dolly. - Des dessins (publiés à l'origine dans Gringoire) de Pierre de Régnier, fils de Marie de Régnier et de Pierre Louÿs.

06/2013

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Réussite personnelle

J'arrête d'en faire trop !. Les conseils d'une psychiatre pour sortir des pièges du perfectionnisme

Après le succès rencontré avec son précédent ouvrage, Bien dans ma tête, le docteur Caroline Depuydt nous apprend qu'il est tout-à-fait possible d'être un perfectionniste sain, adapté, heureux, en paix, et ça c'est une très bonne nouvelle ! Nous sommes nombreux à nous considérer comme perfectionniste, tantôt cela ne nous pose aucun problème et nous semblons vivre de façon plus ou moins adaptée avec ce trait de caractère, tantôt nous sommes tourmentés face aux exigences parfois démesurées que nous nous fixons. Ce perfectionnisme-là est envahissant et finit par nous faire souffrir. Il engendre, entre autres, stress, dépression, burn-out et syndrome de l'imposteur. Dans ce nouveau livre basé à nouveau sur son expérience et sur les nombreux échanges avec ses patients, la psychiatre Caroline Depuydt, bien connue du grand public depuis qu'elle est chroniqueuse dans La Grande Forme sur Vivacité auprès d'Adrien Devyver, a élaboré une modélisation du perfectionnisme, et de ses causes, pour permettre de l'apprivoiser et de faire la paix avec lui. Ce modèle, basé sur les neurosciences, vise à reprogrammer notre cerveau en le faisant évoluer de la rigidité à la flexibilité mentale, c'est-à-dire d'un monde régi par l'obsession du contrôle et des règles à un monde plus souple où les balises que l'on se fixe nous donne le droit à l'erreur et au repos. Cet ouvrage se veut interactif, il permettra de développer une approche tout à fait individualisée. En effet, chaque chapitre donnera l'occasion de se tester pour savoir exactement où on est dans l'échelle de perfectionnisme, de stress, de burnout et autres manifestations invalidantes. Ainsi, chacun pourra adapter les mesures à prendre en fonction de sa propre situation. Chaque chapitre sera également l'occasion d'explorer des exercices faciles à mettre en oeuvre pour reprogrammer son cerveau avec curiosité, plaisir et (presque) sans effort.

03/2023

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Genres et mouvements

Etoffes et littérature. Les étoffes dans la littérature au XIXe siècle

Le XIXe siècle voit se développer l'intérêt des écrivains pour les tissus d'ameublement, aussi bien dans la décoration de leurs demeures que dans l'écriture de leurs romans. Certains auteurs sont particulièrement investis dans le choix des tissus meublant leurs intérieurs : Honoré de Balzac, Victor Hugo, George Sand, Edmond et Jules de Goncourt, Emile Zola et Guy de Maupassant. A une époque où l'obsession de l'apparence et la recherche du confort s'amplifient, jusqu'à créer des pièces habillées du sol au plafond, les étoffes reflètent la manière dont les écrivains s'approprient leur univers intime. La décoration, voire la mise en scène comme chez Hugo ou les Goncourt, recouvre des dimensions multiples : sociale, professionnelle, économique, créative, esthétique, symbolique, sensuelle, psychologique. Avec la floraison des romans réalistes, les textiles décoratifs occupent une place importante au fil des pages, parmi les détails caractérisant les personnages, et constituent un langage à part entière. Les auteurs utilisent une grande diversité de tissus, dont les sonorités rythment le texte : la moire, le damas, le velours d'Utrecht ou de Gènes, le lampas, le brocart pour les plus évocateurs. Sous l'impulsion de la révolution industrielle, de nouveaux thèmes se déploient : le développement des manufactures, l'apparition des grands magasins, la transformation de l'économie et des métiers du textile. Le Cousin Pons, Bel-Ami, Au Bonheur des Dames, Nana, La Conquête de Plassans illustrent ces univers. A contre-courant, Chateaubriand était peu intéressé par les tissus d'ameublement pour ses demeures, mais utilisait le vocabulaire des étoffes pour tisser des métaphores en lien avec la nature, tandis qu'Atala et Les Martyrs furent transposés dans les toiles imprimées. Cet ouvrage invite à une réflexion sur le rapport de l'écrivain aux étoffes, tant dans la sphère privée que dans ses écrits. Il accompagne et prolonge une exposition consacrée aux textiles d'ameublement chez les écrivains et dans la littérature au XIXe siècle, présentée au Domaine départemental de la Vallée-aux-Loups - parc et maison de Chateaubriand, en partenariat avec la Maison Pierre Frey.

03/2022

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Littérature anglo-saxonne

La vie mouvementée de Michal K.

Sur fond de lutte pour survivre des Juifs polonais pendant la Deuxième Guerre mondiale, ce roman évoque amours de jeunesse, questionnements sur l'identité religieuse et nationale et, au lendemain de la libération soviétique, intrigues politiques de la Guerre Froide et mouvements d'émigration vers le Nouveau Monde à travers l'obsession d'une vengeance. Dans les derniers jours d'août 1939, Michal Klein, 14 ans, ses parents et sa soeur, montent à bord d'un train en direction de l'Est, abandonnant leur vie confortable de Kalisz, en Pologne, pour fuir le conflit imminent avec l'Allemagne. Pour le jeune adolescent juif, contraint de vivre sous l'occupation allemande meurtrière de sa patrie polonaise, c'est le début d'un parcours long et difficile. Il vit d'abord avec sa famille chez sa tante et son oncle à Lublin, puis il part se cacher avec sa soeur à la campagne, dans une ferme près de Lublin. Lorsque les Nazis entreprennent sérieusement l'extermination des Juifs, il rejoint les partisans juifs dans les forêts polonaises pour combattre les Allemands et protéger la population juive. Michal devient progressivement un tueur endurci, cherchant à se venger de l'anéantissement de son peuple. Il rencontre et tombe amoureux d'une femme fascinante, un des leaders de l'aile socialiste de la Résistance polonaise, et cette histoire d'amour façonne le reste de sa vie. Tout en cherchant sa soeur, disparue dans le chaos des migrations d'après-guerre, Michal s'engage à régler ses comptes avec d'anciens Nazis et collaborateurs polonais. Son parcours le mène, d'étape en étape, à travailler pour le gouvernement de la Nouvelle-Pologne puis à errer dans les camps de personnes déplacées en Allemagne et enfin, au Mexique et aux Etats-Unis. "Une fresque comme seule la mémoire de la Seconde guerre mondiale peut en produire. Martin Carnoy s'inscrit dans la lignée d'Imre Kertesz et d'Art Spiegelman". Laurent Binet

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Littérature anglo-saxonne

La vie mouvementée de Michal K.

Sur fond de lutte pour survivre des Juifs polonais pendant la Deuxième Guerre mondiale, ce roman évoque amours de jeunesse, questionnements sur l'identité religieuse et nationale et, au lendemain de la libération soviétique, intrigues politiques de la Guerre Froide et mouvements d'émigration vers le Nouveau Monde à travers l'obsession d'une vengeance. Dans les derniers jours d'août 1939, Michal Klein, 14 ans, ses parents et sa soeur, montent à bord d'un train en direction de l'Est, abandonnant leur vie confortable de Kalisz, en Pologne, pour fuir le conflit imminent avec l'Allemagne. Pour le jeune adolescent juif, contraint de vivre sous l'occupation allemande meurtrière de sa patrie polonaise, c'est le début d'un parcours long et difficile. Il vit d'abord avec sa famille chez sa tante et son oncle à Lublin, puis il part se cacher avec sa soeur à la campagne, dans une ferme près de Lublin. Lorsque les Nazis entreprennent sérieusement l'extermination des Juifs, il rejoint les partisans juifs dans les forêts polonaises pour combattre les Allemands et protéger la population juive. Michal devient progressivement un tueur endurci, cherchant à se venger de l'anéantissement de son peuple. Il rencontre et tombe amoureux d'une femme fascinante, un des leaders de l'aile socialiste de la Résistance polonaise, et cette histoire d'amour façonne le reste de sa vie. Tout en cherchant sa soeur, disparue dans le chaos des migrations d'après-guerre, Michal s'engage à régler ses comptes avec d'anciens Nazis et collaborateurs polonais. Son parcours le mène, d'étape en étape, à travailler pour le gouvernement de la Nouvelle-Pologne puis à errer dans les camps de personnes déplacées en Allemagne et enfin, au Mexique et aux Etats-Unis. "Une fresque comme seule la mémoire de la Seconde guerre mondiale peut en produire. Martin Carnoy s'inscrit dans la lignée d'Imre Kertesz et d'Art Spiegelman". Laurent Binet

06/2024

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Russie

Le livre noir de Vladimir Poutine

La Russie de Vladimir Poutine décryptée. Le 24 février 2022, en lançant son armée contre l'Ukraine, Vladimir Poutine a pris une décision qui bouleverse l'équilibre politique et économique européen et mondial, et qui aura de tragiques répercussions sur la société russe et sur l'image du pays. Il était persuadé d'obtenir une victoire facile, mais les choses ne se sont pas déroulées comme prévu. La nation ukrainienne est entrée en résistance, l'Union européenne s'est découvert une unité inattendue pour adopter de sévères sanctions contre la Russie, et les Etats-Unis ont été contraints de se réintéresser au Vieux Continent. Néanmoins, cette guerre provoque de terribles tragédies humaines, d'immenses destructions matérielles, et pose une question cruciale : qui est Vladimir Poutine, cet homme qui refuse de tirer les leçons de l'effondrement de l'URSS en 1991 et ne rêve que de retour aux frontières de l'empire tsariste et du rétablissement d'un régime utilisant les méthodes totalitaires du KGB ? Comment a été formé cet homo sovieticus né à Leningrad en 1952 dans un milieu très modeste ? Pourquoi fut-il fasciné très jeune par l'idée " héroïque " de travailler au KGB ? Quelles y furent ses activités jusqu'à l'implosion de l'URSS ? Comment ce modeste lieutenant-colonel a-t-il pu se hisser au sommet du pouvoir dans la Russie post-soviétique ? Pourquoi a-t-il déclenché plusieurs guerres très meurtrières, d'abord en Tchétchénie en 1998, puis en Géorgie en 2008, en Crimée et au Donbass en 2014, et enfin dans toute l'Ukraine ? En dépit d'un réarmement massif, quelle est la valeur réelle de l'armée russe ? Pour quelle raison a-t-il fait de la conquête de l'Ukraine une obsession personnelle ? - Autant de questions brûlantes, parmi beaucoup d'autres, auxquelles répond dans cet ouvrage une équipe de spécialistes de l'URSS et de la Russie, français et étrangers, menée par Galia Ackerman et Stéphane Courtois.

11/2023

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Littérature étrangère

Pubis angelical

"Tout commence comme dans un rêve made in Hollywood dans les années 1930 : Lya Kolter, belle parmi les belles, épouse l'homme le plus riche de Vienne. Elle se réveille séquestrée dans un palais des Mille et Une Nuits... Son mari ordonne à distance le rythme de ses jours et fait brûler toutes les copies des films dont elle était la vedette. C'est qu'un secret démoniaque préside à sa naissance... Lya réussira à fuir, mais pour devenir le jouet d'autres vampires, maîtres ou esclaves de la gloire, de la politique, de la trahison, alors qu'elle cherche la pureté et l'amour. Un demi-siècle plus tard, dans un monde concentrationnaire, au milieu d'une nature envahie par les glaciers, W 228, portrait fidèle de Lya, vit un amour fou avec un étranger, malgré les interdits. Son châtiment sera de soulager la misère sexuelle des contagieux ; elle découvrira pourtant le caractère angélique du service rendu (d'où le titre du livre). Un troisième destin de femme, bien contemporain, cette fois, dessine la trame réelle du récit. Nita, une Argentine, vient d'être opérée dans une clinique de Mexico. A travers ses conversations avec une amie, puis avec son ancien amant, militant péroniste, comme par les fragments de son journal intime où elle essaie de composer une image satisfaisante d'elle-même, c'est l'atmosphère étouffante et le snobisme petit-bourgeois du Buenos Aires contemporain qui nous sautent à la gorge. Nita est le lien vivant entre Lya et W 228, qui sont peut-être de simples projections de son imagination ; leurs fantasmes, leur soif frustrée d'un amour tel qu'on le voit à l'écran, leur obsession de la trahison, sont autant de facettes du subconscient collectif d'une génération et d'un milieu de midinettes riches, abreuvées de tangos. Manuel Puig manie ici avec la même maîtrise le kitsch le plus délirant, l'intrigue policière, la psychanalyse. Mais, en même temps, il dresse un étonnant inventaire des rêves de pacotille et de la violence réelle qui sont le vrai visage de l'Argentine d'aujourd'hui." Bulletin Gallimard n° 307, mai-juin-juillet 1981.

05/1981

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Littérature étrangère

Zone sacrée

Claudia Nervo, grande vedette du cinéma mexicain, appartient à la race légendaire des monstres sacrés. Elle a mis son génie, sa volonté et sa passion à construire son personnage, qu'elle met en scène à chaque instant. Déesse, panthère, prêtresse de son propre culte, elle se veut sans mémoire, sans passé et sans avenir, acharnée à imposer l'une ou l'autre de ses images aux photographes, producteurs, acteurs et reporters qui hantent sa demeure d'un luxe fabuleux. A côté de Claudia parée de métal ou de fourrures, sa secrétaire en tailleur strict. Autour d'elle, de très jeunes filles, "sirènes" de la mythologie, qui lui doivent tout, portent les toilettes qu'elle a étrennées, imitent son maquillage, et servent à mettre en valeur sa beauté faite d'artifice, devant laquelle l'éclat même de la fraîcheur paraît fade. Pour Guillermo, le narrateur - son fils -, cette maison est la "zone sacrée" où convergent ses désirs, ses espoirs, ses rêves, ses souffrances les plus secrètes. La seule raison de vivre, la seule définition de Guillermo face au monde, c'est d'être le fils de Claudia Nervo à qui il porte une passion absolue, frisant l'inceste. Qu'il transforme son appartement en musée d'Art Nouveau, qu'il aménage sa chambre à l'image de celle de Sarah Bernhardt, qu'il torture ses chiens de race (cadeau de Claudia) en leur imposant des cantates de Bach à plein volume avant de les jeter sous les roues des voitures, qu'il passe des soirées solitaires à regarder de vieux films, il ne s'agit pour lui que d'évoquer, d'appeler, de repousser, de punir sa mère. Et s'il flirte avec Bela, l'une des "sirènes", peut-être n'est-ce que pour l'offrir en holocauste à sa mère, afin que celle-ci chasse la jeune fille et réagisse enfin à lui, fasse preuve de jalousie en lui coupant les vivres pendant quelques heures. Tout le reste n'est que souvenirs, évocations, rêves, fils ténus tissés autour de cette obsession de la mère, qui atteint son paroxysme lorsque, en l'absence de Claudia, Guillermo pénètre dans sa chambre aux mille glaces et revêt ses toilettes, ses perruques, sa folie peut-être.

06/1968

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Littérature étrangère

Cette paisible poussière

Première oeuvre non romanesque de William Styron, Cette paisible poussière rassemble quarante et un textes, essais ou critiques, parus dans la presse entre 1953 et 1982. Sélectionnés par l'auteur pour la permanence de «leur intégrité et leur résistance à l'usure du temps», ces «écrits», en apparence disparates, reflètent avec cohérence les préoccupations majeures qui, de Un lit de ténèbres au dernier en date des romans, Le choix de Sophie, marquent chacune des étapes de l'oeuvre : la vie du Sud, la vie carcérale et la vie militaire, les trois thèmes fusionnant en une lancinante réflexion sur l'irréductibilité du Mal. Cette méditation sur l'Histoire, prétexte à une méditation sur l'Homme teintée de pessimisme, se double d'une méditation littéraire, sous la forme de brillants portraits des «grands ancêtres» - Thomas Wolfe, F Scott Fitzgerald, Faulkner - ou d'hommages à des proches, dont certains disparus - Malcolm Cowley, Robert Penn Warren, Peter Matthiessen, Philip Rahv, James Jones - : autant de clefs sur les influences, affinités et convergences qui placent l'auteur et son ouvre au carrefour de la littérature américaine d'aujourd'hui. Toujours présent en filigrane dans ses romans, Styron est ici omniprésent : la trame personnelle, partout apparente, donne à l'ensemble l'authenticité d'une tranche de vie ; les réminiscences et confidences qui émaillent les diverses rubriques culminent en une évocation nostalgique des années de jeunesse et de la genèse de l'ouvre : ardent et passionné, lucide et angoissé, foncièrement honnête envers soi-même et autrui, débordant d'amour pour la vie et pénétré du sens de la mort, William Styron affirme sa stature de moraliste et d'idéaliste, mû par ce qu'il considère comme son devoir d'homme et d'écrivain - comprendre le phénomène dominant de notre temps : le Mal protéiforme. Cette obsession fait de lui, au sens le plus noble, un auteur engagé dans la défense de causes indissociables de la vocation, souvent proclamée et parfois trahie, de l'Amérique : liberté, justice, humanité. Dans un genre ardu, parfois ingrat et austère, le style demeure vibrant de ferveur, la prose ample et soutenue, riche en images et métaphores où se retrouvent de multiples échos de la somptuosité et de la luxuriance des romans.

03/1985

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Littérature étrangère

Otages du destin

Les lecteurs du dernier ouvrage de William Humphrey publié en France, La course amoureuse, risqueraient de penser : «Encore une histoire de pêche» - s'ils ne comprenaient très vite que le climat, ici, est bien différent de celui des précédentes expériences de l'auteur. L'homme que nous voyons passer une longue journée au bord de la rivière (et voici, en un sens, le plus «classique» des romans de Humphrey : un seul lieu, un seul jour, une seule action qui se joue tout entière dans la tête de Ben Curtis), s'il essaye de retrouver les émotions passées, ne peut plus être tout entier dans la lutte subtile entre lui et sa prise. D'abord, il n'est plus vraiment celui pour qui les lieux, le club de pêche, la rivière, représentaient autrefois un des aspects du paradis : il a maigri, ses cheveux ont blanchi au point que ses anciens compagnons le reconnaissent avec peine, et surtout il est seul - sa femme l'a quitté, son ami le plus cher, le plus admiré, est mort, la fille de celui-ci s'est jetée d'un cinquantième étage, et son propre fils s'est pendu, à Princeton, alors qu'il venait d'aborder des études qui comblaient ses voeux. Ben Curtis lui-même, le pêcheur solitaire, a tenté de se suicider, incapable de supporter la hantise des souvenirs et de trouver une réponse à l'obsession interminable du «pourquoi ?». La quête torturante d'une réponse amène le malheureux père à repasser dans son esprit les années heureuses, les promesses que son enfant paraissait si soucieux de tenir - avant tout à se demander quelle est sa faute personnelle, à quel moment, par quelle négligence, quel égoïsme, il a manqué à ses obligations. En un temps où les suicides d'êtres jeunes se multiplient, et avec la clairvoyance d'un enquêteur lui-même désintéressé mais passionné, William Humphrey nous propose l'exploration la plus poussée d'un phénomène qui nous touche tous. Il le fait avec une honnêteté sans faiblesse, et aussi avec la sûreté de style et l'émotion contrôlée qui sont depuis longtemps familiers à ses lecteurs.

04/1986

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Littérature française

Le plongeur

Nous sommes à Montréal au début de l'hiver 2002. Le narrateur n'a pas vingt ans. Il aime Lovecraft, le métal, les comic books et la science-fiction. Etudiant en graphisme, il dessine depuis toujours et veut devenir bédéiste et illustrateur. Mais depuis des mois, il évite ses amis, ment, s'endette, aspiré dans une spirale qui menace d'engouffrer sa vie entière : c'est un joueur. Il joue aux loteries vidéo et tout son argent y passe. Il se retrouve à bout de ressources, isolé, sans appartement. C'est à ce moment qu'il devient plongeur au restaurant La Trattoria, où il se liera d'amitié avec Bébert, un cuisinier expérimenté, ogre infatigable au bagou de rappeur, encore jeune mais déjà usé par l'alcool et le speed. Pendant un mois et demi, ils enchaîneront ensemble les shifts de soir et les doubles, et Bébert tiendra auprès du plongeur le rôle de mentor malgré lui et de flamboyant Virgile de la nuit. On découvre ainsi le train survolté d'un restaurant à l'approche des fêtes et sa galerie mouvante de personnages : propriétaire, chef, sous-chefs, cuisiniers, serveurs, barmaids et busboys. Si certains d'entre eux semblent plus grands que nature, tous sont dépeints au plus près des usages du métier, avec une rare justesse. C'est en leur compagnie que le plongeur tente de juguler son obsession pour les machines de vidéopoker, traversant les cercles d'une saison chaotique rythmée par les rushs, les luttes de pouvoir et les décisions néfastes. Oeuvre de nuit qui brille des ors illusoires du jeu, Le plongeur raconte un monde où chacun dépend des autres pour le meilleur et pour le pire. Roman d'apprentissage et roman noir, poème sur l'addiction et chronique saisissante d'une cuisine vue de l'intérieur, Le plongeur est un magnifique coup d'envoi, à l'hyperréalisme documentaire, héritier du Joueur de Dostoïevski, de L'homme au bras d'or de Nelson Algren et du premier récit d'Orwell, celui d'un plongeur dans le Paris des années vingt.

02/2019

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Humour

Bosc. De l'humour à l'encre noire, avec 1 DVD

"C'est Bosc qui a fait, en France, avec Chaval, les meilleurs dessins. Avec peu de moyens apparents, il dessinait parfaitement les situations d'une grande drôlerie et d'une rigoureuse intelligence." (Sempé) Jean-Maurice Bosc, né à Nîmes le 30 décembre 1924, est l'un des pères du dessin d'humour moderne, qui, dans les années 1950, abandonne le traditionnel contrepoint entre le motif et une légende ironique ou grivoise, pour inventer de nouveaux jeux graphiques ou gags visuels. Inspiré par les dessins américains du New Yorker, son trait minimaliste, presque tremblé, mais extrêmement expressif, nous livre un univers à la fois poétique et rempli d'une douce amertume. Parmi les différents thèmes qu'il décline inlassablement, ses saynètes laconiques de la vie quotidienne des couples traduisent avec une incroyable efficacité l'insurmontable incommunicabilité entre les sexes. Profondément traumatisé par sa participation à la guerre d'Indochine, c'est en infatigable antimilitariste qu'il rend écho des différents conflits contemporains. La mort, sous la forme de nombreux enterrements et pendaisons, est également très présente, traduisant peut-être le caractère angoissé et mélancolique de l'artiste, qui finira par se donner la mort à Antibes en 1973. Bosc a décortiqué son époque et a pressenti la nôtre, avec intuition et lucidité. Inspirateur de Boll, Bretécher, Cabu, Copi, Loup, Reiser, Wolinski, ami de Chaval, Desclozeaux, Folon, Morez, Mose, Sempé et Tetsu, et bien d'autres encore, Bosc a de nombreux admirateurs parmi les illustrateurs eux-mêmes mais est encore trop souvent méconnu du grand public. Parmi les trois mille dessins publiés dans des journaux français et étrangers, et de nombreux albums, le catalogue rassemble près de 250 de ses dessins organisés selon les principaux thèmes qu'il décline jusqu'à l'obsession, mais avec une inventivité sans cesse renouvelée : l'absurde, l'autorité et les pouvoirs dans la guerre, la femme, l'amour et le couple, De Gaulle, le fameux Blaise, le monsieur tout-le-monde dont les espoirs sont perpétuellement déçus, etc... Il est complété par un DVD du film Voyage en Boscavie, que Bosc a réalisé en 1958 avec Claude Choublier et Jean Herman Bosc et qui reçut le prix Emile Cohl pour le film d'animation.

11/2014

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Thrillers

If We Were Villains

Coupable ou non coupable ? Telle est la question... Oliver Marks termine de purger sa peine de dix ans de prison pour un meurtre qu'il n'a peut-être pas commis. Le jour de sa libération, il est accueilli par l'inspecteur Colborne, l'homme qui l'a mis en prison. Ce dernier prend sa retraite, mais avant cela, il veut savoir ce qui s'est réellement passé il y a dix ans... Au sein d'un groupe de sept jeunes acteurs étudiant l'oeuvre de Shakespeare dans une académie artistique d'excellence, Oliver et ses amis jouent les mêmes rôles sur scène et dans la vie : le héros, le méchant, le tyran, la tentatrice, l'ingénue... Mais lorsque la distribution change et que les seconds rôles remplacent les stars, tout tourne au drame et l'un d'entre eux est retrouvé mort. Les survivants sont alors confrontés à leur plus grand défi d'acteur : convaincre la police, et surtout eux-mêmes, de leur innocence. Le phénomène TikTok enfin traduit en France et bientôt adapté sur Netflix ! " Faisant écho à des romans tels que Le Maître des illusions de Donna Tartt et au théâtre shakespearien, le premier roman de M. L. Rio est une aventure sombre et captivante. Elle nous dresse un portrait complexe de l'amitié, de l'amour et de la trahison. Chaudement recommandé à ceux qui adorent l'oeuvre de Donna Tartt. " Library Journal " Ce roman sur l'obsession vous obsédera jusqu'au lever du soleil. " Kirkus " Il s'agit d'un roman rare et extraordinaire : une description vivante du monde secret des académies, une exploration tendre et déchirante de l'amitié, et un thriller littéraire véritablement époustouflant. Je ne saurais trop vous recommander ce livre et j'ai hâte de lire les prochains romans de M. L. Rio. " Emily St. John Mandel " Une intrigue digne de Shakespeare lui-même... qui se clôt sur un twist stupéfiant. Ceux qui aiment les thrillers littéraires et Donna Tartt vont adorer ! " Booklist " Attention : une fois que vous aurez commencé ce roman, vous ne pourrez plus le reposer. Vous voilà prévenus... " Publishers Weekly

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Monographies

Picasso, l'étranger

Picasso est longtemps resté otage des beaux-arts. C'est par le prisme des sciences sociales que le catalogue Picasso l'étranger aborde sa relation avec la France. Dans une polyphonie inattendue, à côté des oeuvres et des documents exposés, sont convoquées ici des voix plurielles (droit, géographie, anthropologie, sociologie, histoire) complétant les analyses des historiens d'art. En s'attaquant, souvent pour la première fois, à l' "objet Picasso" , elles dévoilent - paradoxe majeur - que le peintre aujourd'hui mythique a été considéré comme un paria pendant ses quatre premières décennies en France. Stigmatisé ou ostracisé parce queétranger, engagé, artiste d'avant-garde, le jeune Picasso vécut dès 1901 sous la constante surveillance de la police : autant de dates consignées, d'empreintes digitales répétées, de photos d'identité sur lesquelles il semble un repris de justice. Mais Picasso ne subit pas, il explore, il avance et construit avec obsession son oeuvre magistrale, immédiatement célébrée dans le monde occidental mais rejetée par l'Académie des beaux-arts, attachée à préserver le "bon goût" français. A quelles stratégies l'artiste a-t-il recours pour naviguer dans un pays secoué par des vagues de xénophobie et entravé par des institutions souvent obsolètes ? Comment construit-il ses réseaux pour imposer les normes de son propre univers - inclusif, innovant, subversif ? Au-delà de son génie artistique, Picasso révèle d'impressionnants talents de stratège politique. En habitant sa position d'étranger et d'artiste global, il devient un puissant vecteur de modernisation de la France. Avec ses multiples "sphères d'appartenance" , c'est comme si, en pionnier des modèles du xxie siècle, il faisait exploser les frontières traditionnelles des Etats-nations, en annonçant les nouvelles formes cosmopolites contemporaines. L'odyssée de Picasso étranger en France ne fait-elle pas écho à la renaissance de nos xénophobies ordinaires ? Ne résonne-t-elle pas aujourd'hui pour toutes ces existences subalternes qui se heurtent au rejet de l'autre ? En croisant outils et notions au carrefour de plusieurs disciplines, ce catalogue installe Picasso au coeur de nos préoccupations les plus contemporaines.

11/2021