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Littérature étrangère

Eli, Eli

Eli, Eli, lama sabachthani ? – " Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m'as-tu abandonné ? " – ce sont les dernières paroles du Christ en croix. Ce reportage littéraire sur les bidonvilles de Manille est un véritable coup de poing. S'il se penche sur les habitants et leur misère, il refuse d'être un de ces " purs regards " auxquels personne ne croit plus. Sans cesse, il nous montre celui qui regarde – qu'il soit touriste ou reporter –, il interroge sa place, son utilité, son éthique, et c'est une formidable leçon de journalisme, voire de simple humanité. Bien entendu, Tochman élargit son cadrage quand il faut comprendre les ressorts d'une oppression économique : néocolonialisme américain (sous couvert de coopération militaire), tourisme sexuel, poids de l'Eglise, corruption... mais c'est surtout la responsabilité individuelle – à commencer par la sienne, comme homme et comme écrivain – qu'il entend exposer. Une femme que sa maladie de peau fait ressembler à un monceau de grains de raisins, un gamin qui habite un tombeau, dans un cimetière où tous les tombeaux sont habités, un caïd maigre et tatoué, qui a pour un instant troqué sa lame contre un biberon... A mesure qu'il constitue cette galerie de portraits inoubliables, le reporter nous fait réaliser qu'on ne rencontre pas de telles gens sans se lier, sans s'impliquer dans une histoire, entre compassion, désarroi et espérance têtue.

02/2018

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Photographie

Lycées. Liberté, égalité, fraternité

" RE-Inventaire : entre photographie descriptive et photographie artistique : un croisement des regards sur le patrimoine. " Au-delà de leur architecture et de leur forte emprise dans le territoire, les lycées sont des lieux de vie essentiels pour ceux qui les fréquentent, les lycéens d'abord mais aussi les enseignants et tous les personnels nécessaires à leur bon fonctionnement. Peut-on encore inventorier et rendre compte de ce lieu de vie, d'apprentissages formels ou informels, ce lieu de confrontation, de parades, d'individuation, de socialisation, de frayage, ce lieu d'imprégnation en le réduisant à l'analyse formelle de son architecture ? Que regarde t-on ? que voit-on ? Sans pour autant répondre à l'ensemble de ces questions, le dialogue tissé entre les chercheurs et les photographes, permet de questionner les contours de ce qu'est un équipement public : des salles de classe vides aux portraits des lycéens ou personnels d'entretien, des ateliers de carrosserie aux bibliothèques patrimoniales, des couloirs aux parcs arborés... L'Inventaire photographique permet de révéler, d'incarner la grande diversité des objets qui se trouvent derrière des façades de tous styles architecturaux : équipements sportifs, piscines, stades, équipements culturels, collections d'art, de sciences, cabinet de curiosités, sculptures, fresques, vitraux, installation d'art contemporain, internat, salle d'exposition, jardins, bois, forêts, atelier de mécanique, salon de coiffure...

02/2019

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Science-fiction

Djinn. Le royaume d'Obrazim

Un royaume mystique, des djinns, un jeune voleur... Au centre d'un monde désertique se trouve un vaste royaume dirigé par le roi Bardian et sa reine Anahita. Mais, Narfat le Miséricordieux, chef incontesté de la pernicieuse guilde des voleurs, a la mainmise sur la ville d'Elolia, la capitale. Bien loin des jeux du pouvoir, dans les dunes du désert, une femme appartenant au peuple des nomades est sur le point d'accoucher lorsqu'une éclipse solaire assombrit le ciel. La Mabaï, la Sage du clan, ordonne à la jeune mère de ralentir le travail ; l'enfant ne doit pas naître un jour obscurci par les ombres. Mais la nature ne peut être endiguée et elle donne naissance à un bébé aux cheveux aussi blancs que les sommets du mont Isaran. Effrayée, la Mabaï ordonne que le nouveau-né soit abandonné dans les sables. Mais les hommes dirigent-ils réellement leurs destins ? Qui, à Elolia, n'a jamais regardé par-dessus son épaule pour scruter les recoins sombres ? N'est-ce pas tapis dans ces mêmes ombres que vivent dissimulés les djinns : les génies malfaisants ? Plongez dans un monde régi par les complots, les voleurs et les assassins, mais également par des forces dérobées aux regards du commun. Oubliez tout ce que vous pensiez savoir et pénétrez à vos risques et périls, dans le royaume d'Obrazim...

08/2016

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Cinéma

Fictions nationales. Cinéma, empire et nation en Ouzbékistan (1919-1937)

L’Union des républiques socialistes soviétiques formait-elle un empire ? Comment les États-nations d’Asie centrale – et l’Ouzbékistan en particulier – ont-ils émergé et comment se sont-ils consolidés à la veille de la Seconde Guerre mondiale ? Comment se traduit la violence stalinienne dans la région ? C’est en étudiant le cinéma de fiction produit dans l’entre-deux-guerres en Ouzbékistan que Cloé Drieu répond à ces questions et expose précisément les mécanismes d’assujettissement, tant institutionnels que symboliques, de la périphérie ouzbèque au centre moscovite. En effet, le film, parce qu’il est au coeur d’enjeux politiques et économiques, mais aussi parce qu’il relève de la construction d’imaginaires, tant nationaux qu’impériaux, est un fil conducteur singulier. De 1924, date de naissance politique (création de l’Ouzbékistan soviétique) et cinématographique (réalisation du premier film de fiction), à 1937, date de la terreur stalinienne mais aussi du passage au cinéma parlant, le film suit les circonvolutions de l’histoire tragique des premières élites nationales dans le premier tiers du XXe siècle. Comment les cinéastes ouzbeks se sont-ils emparés de la caméra ? Quels regards ont-ils porté sur l’aventure révolutionnaire ? Comment l’ont-ils traduite cinématographiquement ? Et, finalement, comment ont-ils perdu, temporairement, l’usage de la « parole cinématographique » ? Fruit d’une dizaine d’années de recherches sur des documents filmiques et administratifs consultés dans les archives nationales ouzbèques ou dans divers sites archivistiques à Moscou, cet ouvrage offre un regard neuf sur l’histoire du cinéma soviétique, en s’intéressant à un cinéma national inconnu jusqu’alors. Mais surtout, en privilégiant un regard décentré pour donner la priorité à la périphérie, il permet de saisir la constitution des grandes matrices idéologiques, encore majoritairement à l’oeuvre aujourd’hui. En abordant les questions de domination, d’hégémonie et de violence, d’empire et de nation, de résistance et de consentement, il s’insère pleinement dans les débats actuels des sciences sociales.

07/2013

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Beaux arts

Comment regarder l'impressionnisme

Ce guide dans la nouvelle collection Guides Hazan fournit à tous - étudiant, amateur, curieux, érudit - des clés pour découvrir et comprendre l'impressionnisme. Comment regarder l'impressionnisme ? La question est plus complexe qu'il n'y paraît, tant notre familiarité est grande avec ce mouvement dont les oeuvres phares sont reproduites ad nauseam, du puzzle miniature à l'affiche 4 par 3. Peintres de l'instant, virtuoses du plein air, membres d'un mouvement sans manifeste émergeant aux marges du Salon officiel, traducteurs sensibles des loisirs, des plaisirs et des jours, artistes incompris, nombreuses sont les idées reçues qui méritent un examen minutieux. Il faut en effet affûter son regard et saisir les nuances qui cernent l'oeuvre déterminant de ces peintres, nés dans les années 1830-1840, qui se regroupèrent - mais pas tous - pour exposer collectivement entre 1874 et 1886, et dont les principaux représentants ont pour nom Monet, Cézanne, Pissarro, Degas, Caillebotte, etc. Face aux tableaux, il n'est pas toujours aisé de déterminer ce qu'en définitive, nous voyons... et ne voyons pas, ou plus. L'objectif du présent livre est de répondre à ce constat en donnant au lecteur - étudiant, amateur, curieux, érudit - des clés pour apprendre à voir, aiguiser son regard et améliorer sa compréhension des oeuvres. Qui sont les impressionnistes et comment ont-ils peint ? Quels objectifs ont-ils poursuivi ? Qu'ont-ils représenté, au moyen de quels dispositifs visuels et picturaux ? Pour qui ont-ils travaillé ? Combiner, grâce à cet ouvrage, des regards pluriels, concrets et complémentaires sur les oeuvres impressionnistes, c'est décrypter combien de décisions, de maîtrise technique et d'invention président à l'élaboration d'une oeuvre d'art - fût-elle guidée par la volonté de traduire l'instantanéité de la perception. C'est aussi s'approcher au plus près des oeuvres impressionnistes et de leur sens, en s'appuyant sur des exemples et une illustration richement commentée.

04/2018

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Littérature française

Du rêve pour les oufs

Il vient te chercher en bas de chez toi dans sa Ford Focus gris métal, t'ouvre la portière, te demande si tu as passé une bonne journée, et te complimente sur ta tenue vestimentaire. Toi, tu te sens belle, tu le regardes amoureusement en te disant que tu es bien avec lui. Alors vous sortez de la caisse, il se remet les burnes en place et il rote, toi, tu trouves ça dégueulasse mais tant pis, tu le kiffes. Il utilise le verrouillage centralisé à distance, tut-tut, par-dessus son épaule, tu trouves ça super-classe, il est glamour, ça te plaît, tu l'aimes. Il t'annonce qu'il t'emmène au resto, tiens, ça n'arrive pas souvent. Comme tu regardes les films à l'eau de rose le dimanche après-midi à la télévision, tu crois qu'il va te faire sa demande en mariage. Mais au milieu de ta salade minceur, il t'explique qu'il a rencontré quelqu'un d'autre, que c'est une nana géniale et qu'il sen va avec elle à Grenoble. Il plie bagage la semaine prochaine donc tu serais sympa de lui rendre la perceuse qu'il t'a prêtée et tous ses disques de Barry White. Et en passant, on partage l'addition ? Alhème a 24 ans, un père qui a perdu la boule, un frère qui tourne mal, des petits boulots sous-payés, des copines mariées et un don pour attirer les ploucs. Dire qu'elle a tout pour être heureuse serait donc exagéré. Mais de sa cité d'Ivry à son Algérie natale en passant par les cafés parisiens, elle ne peut s'empêcher de promener un regard amusé sur ceux qui traversent sa vie. Ces " oufs " qui la font rire même si, souvent, elle a envie de " péter un boulard ".

08/2006

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Photographie

Dans le Regard de la Faune (Premium, hochwertiger DIN A2 Wandkalender 2021, Kunstdruck in Hochglanz). Découvrez de magnifiques portraits animaliers en noir et blanc. (Calendrier mensuel, 14 Pages )

Plongez dans le regard des animaux et ressentez leurs émotions. Authentiques, ils nous offrent un partage unique. Les calendriers Calvendo sont des produits haut de gamme - avec ces plus qui font la différence : nos calendriers présentent bien toute l'année grâce à leur papier de qualité supérieure et leur reliure à spirales pour une manipulation des pages plus aisée et une tenue parfaitement droite contre le mur. Un film plastique transparent protège la couverture de ces calendriers toujours plus solides, qui se déclinent désormais en cinq langues. Offrez-vous un calendrier Calvendo qui reste beau tout au long de l'année. Ce calendrier à succès a été réédité cette année avec les mêmes images et une grille calendaire mise à jour. PREMIUM-LINIE mit Kunstdrucken im Hochglanzformat in Museumsqualität. Stabile Rückwand mit 2 innovativen Einstecktaschen für eine optimale Präsentation an der Wand EINZELFERTIGUNG mit hochwertigen Materialien in Deutschland (Made in Germany) Damit die Papierbogen glatt an der Wand hängen hat dieser hochwertige Kalender innovative Einstecktaschen. Sie schützen die großen Blätter vor Luftfeuchte-Effekten. Papier ist ein natürliches Material. Die Fasern reagieren auf Raumklimaschwankungen. Die Einsteckecken sollten daher nicht entfernt werden. Ce calendrier réussi a été réédité cette année avec les mêmes images et le calendrier mis à jour.

04/2020

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Psychologie de l'enfant

100+ idées pour accompagner les enfants à haut potentiel. Changeons notre regard sur ces enfants à besoins spécifiques afin de favoriser leur épanouissement, 2e édition revue et augmentée

Dans la première édition, nous avons partagé ce que nous savions sur les enfants à haut potentiel intellectuel, appelés aussi enfants intellectuellement précoces ou enfants surdoués, qui représentent environ 3 % de leur classe d'âge, soit 300 000 en France. Nous avons décrit leur profil "cognitif" particulier qui peut paradoxalement compliquer les apprentissages scolaires, et leur fonctionnement "affectif" spécifique qui colore leurs rapports avec leur famille, leurs enseignants et leurs camarades. Nous avons identifié leurs besoins éducatifs et pédagogiques particuliers, avant de proposer des solutions pour éviter qu'ils ne soient pénalisés par un sentiment pénible de décalage dans leur vie familiale, scolaire et sociale. En s'adressant à tous ceux (parents, enseignants, éducateurs, psychologues...) qui accompagnent ces enfants (un peu) différents, notre ouvrage initial proposait une prise en charge adaptée à leurs besoins spécifiques et des conseils pour favoriser leur épanouissement. Dans ce 100+ idées, nous avons souhaité enrichir notre propos avec les découvertes récentes sur le fonctionnement du cerveau des enfants à haut potentiel. Il nous paraissait important de compléter l'ouvrage initial en développant des notions moins connues comme l'association fréquente avec le refus scolaire anxieux, les migraines ou les troubles du sommeil. Nous nous sommes également penchés sur la gestion des émotions de ces enfants intenses, en décryptant leur étrange sentiment "d'intranquillité". Enfin, nous nous sommes arrêtés sur les particularités des filles, chez lesquelles le haut potentiel s'exprime souvent différemment, afin qu'elles puissent être reconnues, accompagnées et stimulées à leur juste valeur. Une nouvelle édition plus riche, authentique, sans masque, dont l'objectif est de "déconfiner" les enfants "doués", en s'appuyant sur une conviction commune : le haut potentiel intellectuel est une vraie chance, surtout lorsqu'il est repéré à temps et compris par tous !

07/2021

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Astrophysique

Quatre énigmes historiques sous le regard du sens commun. La course des planètes ; L’expérience de Michelson-Morley ; L’expérience des deux fentes ; L’expansion de l’Univers

Revisitant quatre énigmes marquantes de l'Histoire de la physique et de l'astronomie, Jean-Paul Ledoux s'emploie dans ce livre à démontrer la pertinence du sens commun en science, partant de l'énigme de la course des planètes qui mena à la révolution héliocentrique où le respect du sens commun fut étonnamment la solution (comme on le verra), pour ensuite appliquer cette clé à trois autres énigmes de physique tout aussi historiques où le respect du sens commun l'amènera à des solutions nouvelles, dites " néoclassiques ", en opposition aux solutions fantastiques de la physique moderne aussi présentées en comparaison dans le livre. Ces nouvelles solutions néoclassiques réinventent avec bonheur les fondements de la physique théorique récente, où depuis plus d'un siècle le " surréalisme " de la physique moderne règne sans conteste, mais avec pour résultat d'avoir mené la physique théorique dans une crise existentielle sclérosante dont on ne pourra sortir, selon l'auteur, que par un nouveau paradigme où le sens commun aura retrouvé la première place, celle qu'il n'aurait jamais dû perdre.

07/2021

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Sciences politiques

Les invariants stratégiques ou pourquoi la stratégie des Etats ne change pas. Regard gaullien sur le Royaume-Uni, les Etats-Unis, la Russie, l'Allemagne et la France

Le monde actuel est pris au filet de l'immédiateté et l'analyse d'un événement relève souvent d'une interprétation immédiate et instinctive. Or, le recul est nécessaire pour interpréter correctement une décision gouvernementale, en la replaçant dans un contexte géopolitique et historique, ce à quoi le général de Gaulle excellait. Un parti-pris d'un Etat, une menace brandie par un Président ou une réaction spontanée d'une population sont le résultat d'une longue histoire qui agit inconsciemment dans l'âme d'un peuple et de ses dirigeants. Cet ouvrage a pour ambition de s'intéresser à ce qui ne change pas dans ces politiques, à ces " invariants stratégiques " qui s'inscrivent dans le temps long et font qu'un pays, une population, des gouvernements successifs poursuivent les mêmes objectifs et défendent les mêmes intérêts, et ce quel que soit le régime ou les partis politiques au pouvoir. Connaître ces invariants, c'est prévoir leurs réactions et anticiper les nôtres. Avec l'aide des réflexions du fondateur de la Ve République dont la majorité s'avère très applicable à la période contemporaine, le parti pris de cet essai est de s'intéresser au Royaume-Uni, aux Etats-Unis, à la Russie, à l'Allemagne et enfin à la France. En étudiant leur géographie et leur histoire, il est possible de retracer leur parcours, d'identifier leurs invariants, d'expliquer leur positionnement actuel et d'imaginer leurs dispositions futures. Les chefs d'Etat sont de passage sur la scène internationale mais ils agissent avec un fond identitaire qui est celui de leur pays et selon des schémas qui sont propres à leur culture. Parcourons-les ensemble et voyons en quoi les amis intangibles et les ennemis désignés ne sont pas toujours ceux qu'on croit.

07/2020

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Chats

Chats. Portraits insolites

...Magnifiques, poétiques, uniques, exceptionnels... ...chats des rues, chats de race des regards, des histoires... Pour les passionnés de chats, pour sensibiliser à la cause animale...

10/2021

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Loisirs

Un chasseur vous parle

Alexander Lake (1893-1961) fut l'un des plus célèbres guides de chasse en Afrique de l'est. Son récit foisonne d'anecdotes sur la chasse et le gibier mais aussi sur les trafics en tout genre, les ethnies, les sorciers, la façon de cuisiner le serpent ou le crocodile, les poisons et les remèdes, les aventuriers, les commerçants des comptoirs, les blancs et les noirs... Au-delà des safaris, c'est la vie de la brousse que Lake nous raconte. "Je tirai. Mon premier coup abattit le buffle chef du troupeau. Le second blessa une femelle qui se mit à tournoyer comme prise de folie. Le reste ne tarda pas à l'imiter. Un second chef prit alors la direction et les animaux coururent derrière lui, défilant obliquement devant nous. Ma troisième balle atteignit une corne du nouveau chef. Il s'arrêta net, beugla, et se mit à secouer la tête dans tous les sens, tandis que les autres bêtes passaient en trombe autour de lui. Manoli courut à ce mâle, sauta devant lui et le frappa de sa lance juste au moment où l'animal faisait demi-tour. La lance le manqua, Manoli trébucha. Le mâle se retourna à nouveau en grondant, enfonça ses sabots dans le sol, leva sa queue presque verticalement et fonça, tête baissée, sur notre compagnon. Manoli mit sa lance horizontalement, écarta le fût à deux mains de sa hanche gauche et laissa l'animal s'empaler par l'épaule sur le fer acéré. Je m'attendais à voir Manoli se sauver, mais il continua à tenir son arme ; il fut jeté à genoux et traîné sur une dizaine de mètres".

03/2010

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Théâtre

Théâtre. Tome 2

On s'aperçoit en lisant les vingt-deux pièces contenues dans le présent volume que Labiche est un véritable écrivain français dans la mesure où ses personnages maltraitent à qui mieux mieux la langue française. Il est le maître de l'impropriété voulue. Chez lui, un père fier de sa fille s'écriera : " Elle vous dirait tous les rois de France qui ont eu lieu... sans broncher ! " (" La Station Champbaudet "). Il recourt traditionnellement aux répliques en porte à faux. Parfois c'est un dialogue de sourds, comique éprouvé, parfois le personnage entend bien, mais ne comprend pas : " Il parle toujours du nez - Mais le nez est un sujet de conversation comme un autre ! " (" Les Trente Millions de Gladiator "). Plus subtilement, il use des explications qui n'expliquent rien. Pourquoi ne ferait-on pas une friture avec les poissons rouges sur lesquels on vient de s'attendrir : " On mange bien des écrevisses ! " (" Célimare le bien-aimé "). Ou bien ce sont des ruptures qui creusent un non-sens à l'intérieur d'une phrase : " Ce n'est pas pour me vanter... mais il fait joliment chaud aujourd'hui ! " (" 29 degrés à l'ombre "). Tous ces personnages ont un air de famille : vaniteux, égoïstes, pas très francs, experts en phrases vides. Faut-il, pour autant, voir en Labiche, comme on l'a fait de nos jours, le peintre féroce d'une bourgeoisie accusée des pires turpitudes ? En fait, bourgeois lui-même jusqu'au bout des ongles, il a peint les ridicules les plus proches de lui, ceux de ses amis, ceux de sa classe, mais avec le sourire, en ami. Jacques Robichez, professeur honoraire à la Sorbonne.

05/1991

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Histoire de France

L'étoile et la croix. De l'enfant juif traqué à l'adulte chrétien militant

Personne ne m'a jamais parlé de mes parents, de ce qu'ils étaient, de ce qu'ils sont devenus. Puisque le silence était de mise, je me taisais. J'ai appris tout récemment, dans un livre de Germaine Tillon, Il était une fois l'ethnographie, que, chez les Touaregs du Sud, comme chez les Maghrébins du Nord, on donne souvent à l'enfant nouveau-né le nom d'un ancêtre vénéré, qui était depuis sa mort un nom secret, un nom imprononçable... car les Touaregs ne prononcent pas les noms des morts de leur parenté. Je pense qu'il y a bien quelque chose du même ordre dans le silence familial au sujet de mes parents : la douleur de la perte des êtres chers fait qu'on ne parle pas d'eux, pour ne pas raviver le chagrin. Et puis, il faut cacher ses sentiments et, pour cela, le silence est une méthode infaillible. Très vite, je me suis donc tu, mimant l'attitude commune, même si je restais un peu à part et, surtout, facilement irritable et violent. Il y a bien d'autres enfants qui s'isolent un peu et manifestent de la violence : qu'avais-je de si différent de ces autres, finalement ? Je gardais au fond de moi de lourds secrets. Et puis, sans en parler, j'attendais le retour de mes parents. Je les ai attendus jusqu'en 1952. Mes souvenirs d'errance pendant près de trois ans, avec des adresses successives, comment aurais-je pu les oublier ? Pourquoi tous ces voyages avant le retour à Paris ? Pourquoi tant de disparus dans la famille ? Silence, on vit !

03/2010

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Littérature française

Daisy Gazelle, héroïne colorature

Je n'ai jamais été un bon musicien. Je possède mes gammes, je lis ma partition. Je ne le fais pas trop mal, mais je ne suis qu'un banal exécutant que la pratique a rendu habile sans lui donner le véritable souffle. Mais elle me suit des yeux, mieux que ça, elle ne me lâche pas. Je tente de lui échapper, je ferme les miens. Faire à l'ordinaire, suivre ma routine, me concentrer sur mes fantasmes, mettre en branle mes déclencheurs éjaculatoires, être prêt au premier râle. Mais ce qui se passe est ailleurs, entre les yeux. Un plaisir autre, le sien, dans lequel je me vautre et me baigne. Son plaisir de gorge, qui m'envahit et m'inonde. Daisy, c'est ton vrai nom ? Elle ne dit rien. Je me sens con. Quelle importance, au fond qu'elle s'appelle Charlotte ou Nadine ou Daisy ? Pourquoi tailler dans le silence, pourquoi mettre des mots, ça bétonne. Parfois il suffit de se tromper, de ne pas choisir les bons et tout s'écroule. Se tromper de ton est pire que de dire des âneries ou des banalités. Souvent, je sais qu'un lien peut se dénouer à cause de cette façon fausse dont on a posé la première phrase. Avec elle, je n'ai pas eu besoin de parler. La danse a suffi. Je ne m'y attendais pas, puisque je suis sensuel comme une chaise. Alors je ne sais pas. Pourquoi est-elle venue ? Et pourquoi était-ce si fort ? J'avais cherché souvent dans mon existence, l'expérience de l'inconnu baisant l'inconnu.

09/2018

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Beaux arts

Le Désir de voir

Et pour moi-même, quand donc m'est venu ce désir de plonger dans le visible ? Tard, il me semble. Comme si des écailles m'avaient longuement pesé sur les yeux. Enfant, ce sont d'abord les mots qui m'occupent, un écran de mots. Trop d'imaginaire, pas assez de vision, l'un toujours superposé à l'autre, l'oblitérant dans la contemplation des images. Inévitable, nécessaire même, mais pour revenir en arrière, c'est un long chemin... Essai d'un homme de la lettre converti à l'image, Le désir de voir retrace une initiation au regard pictural. Intitulées "Voir dans le noir", "L'instant de voir", "Voir en rêve" et "Manières de voir", les étapes de cet essai discrètement autobiographique donnent lieu à l'exploration de plusieurs modes de vision, découverts au croisement d'expériences personnelles, d'expérimentations artistiques, de lectures et de contemplations. Entamé sous les auspices de Michaux et de ses peintures-idéogrammes, poursuivi dans le compagnonnage des dessins signes ou schèmes d'Alexandre Hollan, élargi au contact — entre autres — des encres de Joan Barbarà, des monotypes de Degas, de l'"outre-noir" de Pierre Soulages et des "protographies" d'Oscar Munoz, ce parcours est désirant et raisonné. Confessant son statut initial d'étranger dans le royaume des images, et soupçonnant ses affinités picturales d'être entachées du signe de l'écrit, Laurent Jenny convertit cette nécessité en haute vertu, dans des analyses dont sont seuls capables un regard consciencieux et une parole consciente des limites de son pouvoir : "Ecoute-voir", dit le langage familier "Regarde-dire" me semble aussi un bon chemin. Essayons... Et son parcours fructueux de devenir ainsi celui de son lecteur.

08/2020

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Littérature étrangère

Mises en crise. Essais littéraires sur Bernard Dadié, Ahmadou Kourouma, Ayi Kwei Armah, Josette Abondio...

L'écriture de la mise en crise a suscité des malaises. Comment pouvions-nous nous contenter de silences, de doutes et d'impasses ? Nous allions vers les écrivains pour nous rassurer et consolider notre foi en la cause des peuples opprimés et exploités. Nous étions occupés à illustrer nos cultures et notre histoire pour le regard de ceux qui devaient nous juger et nous accorder un certificat d'humanité. Nous sommes sous ce regard depuis la controverse de Valladolid. Mais entre l'objet qu'on regarde et le sujet qui l'observe lequel doit déterminer la méthode à utiliser ? Pour comprendre l'objet, il y a nécessité de se soumettre à ses propres lois afin de l'amener à s'exprimer, à dire son mal. Le critique n'est pas roi, l'oeuvre est la seule reine. Le critique doit s'adapter. Les nouvelles oeuvres sont plus exigeantes pour les lecteurs qui doivent faire beaucoup plus d'effort pour les comprendre. Il ne suffit plus de reconnaître l'Afrique de nos ancêtres pour être sûr de comprendre. Il n'y a cependant pas de difficulté à articuler la guérison désirée et l'intérêt porté à la crise. Le metteur en crise n'est pas un masochiste ni un sadique. La mise en crise est une manière de continuer à désirer un autre destin. Qui sont les auteurs que nous considérons comme des metteurs en crise ? Certains sont d'anciens écrivains quand d'autres arrivent nouvellement sur la scène littéraire africaine. La majorité d'entre eux sont des Ivoiriens mais les problèmes abordés sont africains dès lors qu'ils affectent l'ensemble de notre continent. L'objectif est de faire connaître les nouveaux et, pour les anciens, de proposer de nouvelles lectures.

11/2014

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Poésie

Ancres d'encre. Clapotis des mots

De là où je t'écris, je ne vois plus que toi. Les feuilles des arbres m'évoquent le souffle de tes cheveux mêlés à mes pages infiniment gardées, le ciel distille le bleu de tes yeux, le vélin de ce livre me conduit au grain de ta peau. Elles me redonnent l'envie de me perdre en ta forêt de mots. La voie du jour dans tes paroles... Vois-tu la langue muette et humide des racines de cet arbre creuser son chemin dans la pierre pour atteindre l'eau ? Entends-tu la neige qui tombe sur les chemins balayés par le vent ? Ressens-tu encore l'ailleurs qui ruisselle dans ma mémoire quand je regarde les oiseaux épars partir ? Goûte-tu parfois à la morille qui émerge du plaisir dans le sous-bois et m'écorche de sa douceur ? Je voudrais que tu sois pieds nus sur la ligne coupante qui rejoint mon histoire déchirée. Ecrire, je n'ai jamais su qu'écrire. Nul regard ne revient. Et je renferme le livre et la dernière tasse du dernier café et surtout ne plus écrire... Et chaque jour, je renouvelle l'expérience sacrée par laquelle se trame la parole poétique. Le regard se pose seul sur la page primitive, dans le vent des lourdes blancheurs. Faut-il venir vers elle, à pas de mots ? Est-ce le mot qui varie par-delà la fragile nudité des feuilles ? Dans mon oeil croît toujours le même arbre qui couvre d'ombre la moitié de moi-même. Qui traverse le chemin sous l'averse sans laisser de trace ? Qui connaît l'oiseau sous les pins ou le vent qui ne sait pas son chemin ni rien ?

10/2020

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Loisirs et jeux

Le peuple des rouilles (Calendrier mural 2021 300 × 300 mm Square). Composition insolite, réunissant des objets ou matières au dehors des regards actuels et qui servirent pour la plupart, jadis au quotidien. (Calendrier mensuel, 14 Pages )

Connaissez vous la "paréidolie" ? C'est une images qui vous amène à voir tout autre chose et vous fait découvrir un autre monde. Vous imaginez des formes ressemblant à des animaux, figures humaines, objets... et donnant à cette photographie une tout autre photographie. Les calendriers Calvendo sont des produits haut de gamme - avec ces plus qui font la différence : nos calendriers présentent bien toute l'année grâce à leur papier de qualité supérieure et leur reliure à spirales pour une manipulation des pages plus aisée et une tenue parfaitement droite contre le mur. Un film plastique transparent protège la couverture de ces calendriers toujours plus solides, qui se déclinent désormais en cinq langues. Offrez-vous un calendrier Calvendo qui reste beau tout au long de l'année. Ce calendrier à succès a été réédité cette année avec les mêmes images et une grille calendaire mise à jour. Ce calendrier réussi a été réédité cette année avec les mêmes images et le calendrier mis à jour.

04/2020

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Photographie

Paris & Roger-Viollet. Edition bilingue français-anglais

En 1938, Hélène Roger-Viollet et son mari Jean-Victor Fischer, tous deux passionnés de photographie et grands voyageurs, fondent rue de Seine à Paris " l'agence Roger Viollet ", aujourd'hui une des plus anciennes agences françaises. Ils y constituent un fonds photographique unique en Europe, avec près de 4 millions de négatifs et environ 2 million de positifs, légué à leur mort à la Ville de Paris. L'agence Roger-Viollet propose depuis 2005 en plus de ce Fonds unique divers fonds d'agences étrangères, les archives de plusieurs photographes, et les Fonds des musées et institutions de la Ville de Paris, soit environ 13 millions d'images. Daguerréotypes, tirages papier, négatifs sur plaques de verre, diapositives ou supports numériques, ces collections photographiques racontent les deux derniers siècles de notre histoire ... et celle de Paris en particulier, avec son architecture et ses personnalités, son atmosphère, ses grands événements et ses petits métiers, sa vie quotidienne, sociale et culturelle. C'est à ce regard spécifique sur Paris, celui d'une agence de photographie unique, à partir d'une collection unique, que ce livre va inviter. On y retrouvera des regards originaux, depuis les tout débuts de la photographie jusqu'à aujourd'hui, sur la Ville monde, offrant ainsi aux lecteurs une promenade originale et passionnante, foisonnante et de toute beauté, sur la Ville lumière. Edition bilingue, français/anglais

05/2019

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Poésie

Le discours du chameau. Suivi de Jenine et autre poèmes

Dans l'oeuvre de Tahar Ben Jelloun, désormais célèbre pour ses romans, la poésie a toujours été une compagne fidèle, exigeante ; c'est avec elle qu'il est venu à l'écriture, c'est avec elle qu'il réagit encore aux agressions ou aux enchantements du monde. Comme le souligne François Bott dans sa préface : "Chez Tahar Ben Jelloun, le romancier n'a jamais éclipsé le poète. Il a continué de griffonner des poèmes à ses heures perdues, ses heures volées, dans les taxis, les trains, les avions, les gares ou les salles d'embarquement des aéroports. C'était une sorte de rendez-vous avec soi-même, malgré l'agitation et le tohu-bohu des voyages. Voici donc rassemblées quarante années de poèmes, depuis les illusions lyriques de la jeunesse jusqu'à ces regards que l'on porte, un jour, sur le temps qui a passé trop vite". Un rendez-vous avec soi-même, sans cesse réinventé, sans cesse revivifié au gré des rencontres, des coups de colère ou des déambulations plus méditatives, tel apparaît en effet ce livre. Ici, qu'il se prenne ou non pour un chameau, Tahar Ben Jelloun parle à la première personne. Il y a là tout le cheminement d'un homme qui a su rester à l'écoute, qui a su garder un regard lucide sans avoir à renier les élans de son coeur.

03/2007

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Géographie

Simulations du monde. Panoramas, parcs à thème et autres dispositifs immersifs

Regards croisés d'artistes et de chercheurs sur les dispositifs de simulation d'un ailleurs réel ou imaginé. Fruit d'un travail collectif et pluridisciplinaire, cet ouvrage porte un nouveau regard sur les "dispositifs de simulation du monde" : des agencements d'objets et de lieux destinés à déplacer virtuellement leurs visiteurs par des procédés relevant de l'illusion, afin de leur offrir l'expérience d'une immersion dans d'autres espace-temps. Appréhender ainsi des dispositifs aussi divers que les panoramas, les parcs d'attraction, le cinéma, ou encore les oeuvres contemporaines en réalité virtuelle, est un moyen de questionner le besoin de simuler des mondes éloignés ou imaginaires. A travers un bouleversement des échelles, une suspension du temps et une immersion des corps, ces dispositifs sont en effet susceptibles de modifier tant l'imagination que la conscience géographique de qui les expérimente. Neuf textes de référence, une série d'entretiens et de brefs "intermèdes" , interrogent la façon dont ces dispositifs ont transformé le monde en spectacle en le rendant plus visible et plus sensible. Ils invitent également à comprendre comment ces dispositifs ont contribué à transformer la vision et le rapport au monde des individus (rapport au corps, au corps social, à l'espace, au temps et à l'ailleurs) depuis deux siècles, tout en interrogeant la contemporanéité de ces objets.

04/2019

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Animaux sauvages

L'homme qui murmure à l'oreille des gorilles

J'ai découvert les gorilles pendant un reportage au sujet de l'exploitation forestière au Gabon. Tandis que je roulais en voiture sur une piste à travers la forêt, mon regard a croisé celui d'une femelle gorille qui marchait sur le bas-côté, son petit sur le dos. Qui s'occupe des gorilles ? ai-je demandé à celui qui m'accompagnait. Personne, mais tu peux t'en occuper, si tu veux... En quelques secondes, en quelques mots, ma vie venait de basculer. Le bois qui pousse dans la forêt tropicale africaine est une richesse convoitée, exploitée, exportée aux quatre coins du monde. Ici, à l'abri des regards, vivent les gorilles, espèce menacée par l'activité des hommes. Petit garçon de Chelles, en Seine-et-Marne, rien ne me prédestinait à parcourir l'Afrique pour sauver le plus grand des primates. Pourtant, depuis plus de quinze ans, je consacre ma vie à la préservation de cet animal. Je m'appelle Max et je vous invite à me suivre au coeur de la forêt tropicale. Sans bruit. Les gorilles sont craintifs... Max Hurdebourcq est un naturaliste autodidacte. Depuis 2006, il lutte pour la défense des gorilles. Son combat a fait l'objet de nombreux reportages télévisés et d'un documentaire, Idjanga, la forêt aux gorilles, en 2022. Il livre ici le récit de son quotidien de défenseur de la nature.

05/2023

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Empire colonial

L'esclavage. Illustrations et caricatures (1750-1870)

Cet ouvrage met sous le regard des lecteurs une centaine d'images formant un ensemble cohérent. Elles ont été produites en une période historique relativement courte, entre le milieu du XVIIIe siècle et les années 1870. Elles évoquent l'esclavage colonial directement, en mettant en scène les multiples aspects de cette pratique alors généralisée dans les colonies, ou indirectement, en illustrant la "guerre des sucres" qui opposa la canne et ses indissociables liens avec l'esclavage, au sucre de betterave supposé produit par des "mains libres". Elles évoquent aussi les combats anti-esclavagistes et les abolitions de l'esclavage. S'il est difficile de mesurer avec certitude la diffusion dans le public de cette iconographie parfois violente, il ne fait guère de doutes qu'elle a été distribuée par les galeries et surtout largement propagée par les journaux : les caricatures d'Honoré Daumier ou de Cham diffusées par Le Charivari ont beaucoup circulé dans les cercles intellectuels libéraux. Mais ces images ont également été placardées sur des murs, dans des auberges et autres lieux publics, surtout pendant les périodes révolutionnaires (la Révolution de 1789, mais aussi celles de 1830 et 1848). Les oeuvres proposées ici offrent aux lecteurs d'aujourd'hui une "information par l'image", une sorte de panorama des regards des contemporains sur l'esclavage et les violentes controverses qui ont divisé l'opinion publique.

06/2021

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Ecrits sur l'art

Romuald Hazoumè. Yoruba universel

"Au cours d'une conversation, il y a quelques mois, Romuald Hazoumé affirmait combien ses oeuvres s'inscrivent dans un lieu et une histoire. "De plus en plus, disait-il, j'ai compris que j'étais un Yoruba. Tout ce que je fais a à voir avec cela. Mes oeuvres sont portées par cette pensée du collectif [... ], notre travail est fait pour la communauté, depuis la tradition. Nous avons toujours contribué à passer un message. " Ce "nous" désigne les artistes africains actuels". Ainsi les oeuvres de Romuald Hazoumè, métamorphoses modernes d'un art traditionnel, revêtent une signification politique et économique. D'une part, elles instillent le doute et l'amateur d'art s'interroge sur son propre regard occidental : "ne suis-je pas englué dans le primitif et l'exotique ? " D'autre part, une vingtaine de pièces évoquent nos contradictions contemporaines, où l'humain semble se considérer lui-même comme un objet d'usage, et où les objets symboliques (masques, bidons, tongs, costumes traditionnels) viennent réinitialiser notre conscience de l'histoire coloniale et interroger les rapports de dominations géopolitiques actuels. Les regards européens et africains dialoguent ainsi dans un monde où les migrations font écho à l'esclavage, qu'il soit ancien ou moderne. Ce livre d'artiste est une invitation à se laisser surprendre, grâce aux oeuvres de Romuald Hazoumè, dans un échange ininterrompu entre le passé et le présent.

05/2021

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Lycée

Les Caractères. Livres V - X

De La Bruyère, on sait peu de choses, si ce n'est le fulgurant succès des Caractères, l'oeuvre d'une vie. Avec une manière d'écrire radicalement nouvelle, le moraliste dresse un tableau du comportement et de la psychologie de ses contemporains. Le bourgeois comme le courtisan, à la ville comme à la cour, tous les personnages sont représentés comme sur une scène de théâtre : la vie humaine, dépourvue de profondeur et d'intériorité, devient un pur spectacle, une comédie sociale où les individus sont réduits à de simples machines. Mais derrière la dimension comique perce une réelle inquiétude : témoin de la décadence des moeurs de son temps, La Bruyère regrette que l'homme se soit éloigné de son authentique fondement spirituel et moral. A la recherche du mérite véritable, il oppose au monde livré à la déraison la figure du sage, qui porte sur le réel un juste regard. Bien voir et bien penser, indépendamment de la mode ou de l'autorité de ceux qui font l'opinion : telle est la leçon de cet éblouissant exercice de style que sont Les Caractères. Dossier : 1. Le moraliste : modèles et postérité ; 2. Du type au personnage : le caractère et le portrait ; 3. Le théâtre du monde : regards sur la comédie sociale ; 4. La cour : de l'accomplissement de soi à l'imposture.

06/2021

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Cinéma

Voir ensemble

Le 6 juin 2001, six mois avant sa mort, Jean-Toussaint Desanti prononçait à l'Ecole des Beaux-Arts une conférence intitulée " Voir ensemble ". Elle traitait des liens qui se tissent entre les sujets - leurs corps, leurs regards, leurs paroles - chaque fois que surgissent, dans le monde, des signes qui s'adressent à eux et auxquels ils répondent. Ce livre ne se contente pas de porter ce grand texte à la connaissance de tous. Il vise, conformément à ce que fut l'exercice dialogué de la philosophie durant toute la vie de Jean-Toussaint Desanti, à rassembler autour de lui une polyphonie de voix. Marie José Mondzain a réuni des personnalités du monde de la création et de la pensée (les cinéastes BenoîtJacquot, Nicolas Philibert, Olivier Assayas et Jean-Louis Comolli, les hommes de théâtre Alain Françon et Robert Cantarella, le plasticien Ernest Pignon-Ernest, les philosophes Myriam Revault d'Allonnes et Patrice Loraux, la médecin haptonomiste Catherine Dolto, le critique Jean-Michel Frodon) pour réfléchir ensemble aux exigences éthiques et politiques qui soutiennent non seulement le regard sur le monde, mais les gestes de ceux qui font voir. Dans un monde où règnent ensemble la solitude et la fusion, voir ensemble et montrer à une assemblée sont deux démarches qui ont en charge de construire l'espace d'un vrai partage...

10/2003

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Essais biographiques

Walter Sickert, artiste sans concession

Walter Sickert (1860-1942), peintre anglais encore méconnu en France, fut pourtant déterminant à son époque et inspirant pour nombre d'artistes du 20ème siècle, comme Francis Bacon et Lucian Freud. Elève de Whistler, proche de nombreux artistes français, dont Monet, Bonnard et surtout Degas, Sickert se voulut en marge des courants à la mode. Sa peinture très provocante, aux thèmes souvent déroutants, au plus près de la représentation du quotidien, étonne par ses cadrages modernes, ses tonalités sombres et imprévisibles, comme par ses formes indéfinies d'où se dégage une atmosphère puissante, qui saisit et intrigue. Scènes de music-hall ou de théâtre vues des coulisses ou à travers les regards des spectateurs devenus sujets du tableau, nus aux poses dérangeantes, drames familiaux dans des intérieurs miséreux : les oeuvres de Sickert firent scandale dans l'Angleterre de l'époque. Et elles continuent , aujourd'hui, de surprendre ! Walter Sickert résida en France à plusieurs reprises, notamment à Dieppe de 1898 à 1905 dont il peignit le célèbre marché, l'église Saint-Jacques, le casino, les plages ainsi que des paysages de l'arrière-pays. L' ouvrage est construit autour d'une vingtaine de tableaux représentatifs de l'art de Sickert, analysés et "racontés" . Certains sont mis en regard d'oeuvres d'autres artistes (Edgar Degas, Pablo Picasso, Edward Hopper, Mark Rothko, Francis Bacon ou Lucian Freud).

10/2022

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Travail social

Concevoir des plateformes de services en action sociale et médico-sociale. 2e édition

Les secteurs de l'action sanitaire, sociale et médico-sociale de notre pays vivent une mutation historique qui réinterroge puissamment leurs orientations et leurs modes de réponses comme leurs modèles d'organisation et de management. Accès au droit commun, logique de parcours inclusif et de territoire, autodétermination et projet de vie sont les nouveaux paradigmes de cette transformation sollicitant de nouvelles organisations en lieu et place des établissements traditionnels : des plateformes de services, plus souples et plus adaptatives, plus aptes à répondre aux nouveaux besoins et à optimiser les ressources allouées. Trois auteurs de référence associent leurs regards et leurs domaines disciplinaires avec une approche systémique, afin d'identifier l'ensemble des facteurs, des enjeux et des changements, voire des innovations relevant d'une telle reconfiguration globale : sociétaux et des politiques publiques, managériaux, organisationnels, juridiques, financiers, administratifs et partenariaux. De manière unique, cet ouvrage permet de situer ces plateformes de services au regard d'une offre en pleine reconfiguration, qu'elle soit sanitaire, hospitalière ou ambulatoire, médico-sociale ou sociale, et aussi des nouvelles formes d'habitat à vocation inclusive. Invitant à une réflexion prospective tout en s'appuyant sur des expériences en cours, il propose un ensemble d'éclairages théoriques et de propositions concrètes, qui en font un guide indispensable pour les divers organisateurs et acteurs de l'action sociale et médico-sociale du XXIe siècle.

05/2022

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Romans, témoignages & Co

L'Ogresse et les orphelins

Pierre-dans-la-Vallée était autrefois une ville riante, mais le sort s'est acharné : incendies, inondations et autres calamités ont coûté à ses habitants leur bibliothèque, leur école, leur parc et même leur esprit de bon voisinage. Affligée, la communauté a placé ses derniers espoirs dans son maire, un personnage haut en couleur qui se prétend leur ultime recours. Après tout, n'est-il pas un célèbre tueur de dragons ? (Affirmation audacieuse, mais il est vrai que personne n'a vu de dragon en sa présence.) Seuls les enfants rusés de l'orphelinat et la gentille ogresse vivant dans les faubourgs semblent continuer à porter un regard objectif sur les problèmes de la ville. Voilà qu'un jour un des jeunes pensionnaires de l'orphelinat disparaît. A l'instigation du maire, tous les regards suspicieux se tournent vers l'ogresse. Les orphelins ne doutent pas un instant du bon coeur de cette dernière, ils savent qu'avec l'aide d'une bande de corbeaux distingués, elle s'emploie à livrer des cadeaux aux habitants de Pierre-dans-la-Vallée. Mais arriveront-ils convaincre les adultes, si personne ne veut les écouter ? Et parviendront-ils à démasquer le véritable coupable qui se cache parmi eux ? Kelly Barnhill vit à Minneapolis. Elle a été lauréate de la médaille Newbery pour La Fille qui avait bu la lune (Prix Millepages Jeunesse en France).

04/2022