Recherche

Fénelon

Extraits

ActuaLitté

Sciences historiques

Le savoir du Prince. Du Moyen Age aux Lumières

De quoi doit être faite l'éducation d'un enfant appelé à régner ? Quelles qualités, vertus, connaissances faut-il imprimer dans son esprit pour le préparer à exercer le métier de roi ? Existe-t-il un savoir de la politique qui soit propre au prince ? Du Moyen Âge aux Lumières, nombre de juristes, de prélats, de lettrés, de philosophes, d'apologistes de la monarchie absolue, mais aussi de ses censeurs, se sont efforcés d'éclairer ces questions. C'est cette littérature exceptionnellement riche qu'interrogent les essais qui composent cet ouvrage. À défaut d'en offrir un tableau exhaustif, ils tentent d'apporter autant d'éclairages sur l'" institution " des futurs monarques, objet d'une attention méticuleuse, et, au-delà, sur l'intelligence politique de la royauté. Au fil des pages, et d'un chapitre à l'autre, ce livre met ainsi en lumière le legs ambigu de la Bible au savoir de la royauté, les tensions propres à la notion de sagesse royale dans la France médiévale, le statut particulier que réclament juristes et magistrats à la connaissance du droit. Il étudie les " miroirs du prince " de la Renaissance, le redoutable enseignement de Machiavel et l'éducation des enfants du roi sous la monarchie absolue. Il interprète les arts martiaux comme mode d'apprentissage de la souveraineté, sonde les vertus du prince de la raison d'État, restitue la vision janséniste du roi légitime et fait parler la pédagogie politique de Fénelon. Avant de découvrir ce qu'est devenu le savoir du prince au temps de l'Esprit des lois et de l'Encyclopédie, et enfin sous le dernier règne de l'Ancien Régime. Ce qu'il donne à voir, c'est la lente érosion de l'idée, autrefois inhérente à la majesté du trône, d'une compétence politique qui serait l'apanage du seul monarque : au siècle de la raison, le savoir du prince est tombé pour ainsi dire dans le domaine public.

04/2002

ActuaLitté

Critique littéraire

Lettres de Madame de Maintenon. Volume 3, 1650-1689

Le tome III de la nouvelle édition intégrale et critique de la correspondance de Mme de Maintenon contient 817 lettres, s’adressant à 108 destinataires différents et s’étendant sur les années 1698-1706. L’archevêque de Noailles et son neveu Adrien-Maurice, comte d’Ayen puis duc de Noailles, sont les deux principaux correspondants. Pendant cette période commence aussi une correspondance suivie avec Mme de Caylus, Mme de La Viefville, abbesse de Gomerfontaine, et la princesse des Ursins. L’éducation des Demoiselles de la Maison de Saint-Cyr demeure un thème. Trois sujets importants retiennent plus particulièrement l’attention au cours de cette période. Tout d’abord les suites de la cabale quiétiste, notamment la condamnation de l’Explication des Maximes des Saints de Fénelon et la rupture définitive de ce dernier avec Mme de Maintenon. Puis le réveil de la querelle janséniste et les premiers reproches à l’adresse de l’archevêque Louis-Antoine de Noailles soupçonné de sympathiser avec le parti janséniste et d’être son protecteur. Enfin la mort du roi Charles II en 1700 et la succession d’Espagne. L’acceptation par Louis XIV du testament espagnol et la proclamation royale du duc d’Anjou comme roi d’Espagne, le 16 novembre 1700, ont eu de terribles suites au cours des années suivantes. Cette décision déchirera l’Europe par de longues guerres. En mai 1702, l’Angleterre, les Provinces- Unies et l’Empereur déclarent la guerre à la France et à l’Espagne et ce n’est qu’en 1713, avec le traité d’Utrecht, et après de longues négociations que les possessions espagnoles seront réparties et les conditions de paix arrêtées. Les lettres de Mme de Maintenon, recueillies dans ce tome III, dont un grand nombre n’a jamais été publié, apportent des éléments précieux aux historiens de cette période et témoignent en même temps de son grand talent épistolaire.

03/2011

ActuaLitté

Littérature française

Suite des contes et fables indiennes de Bidpaï et de Lokman. Traduit du turc

Suite des contes et fables indiennes de Bidpaï et de Lokman , traduits d'Ali-Tchélébi-ben-Saleh, auteur turc Date de l'édition originale : 1785 Le présent ouvrage s'inscrit dans une politique de conservation patrimoniale des ouvrages de la littérature Française mise en place avec la BNF. HACHETTE LIVRE et la BNF proposent ainsi un catalogue de titres indisponibles, la BNF ayant numérisé ces oeuvres et HACHETTE LIVRE les imprimant à la demande. Certains de ces ouvrages reflètent des courants de pensée caractéristiques de leur époque, mais qui seraient aujourd'hui jugés condamnables. Ils n'en appartiennent pas moins à l'histoire des idées en France et sont susceptibles de présenter un intérêt scientifique ou historique. Le sens de notre démarche éditoriale consiste ainsi à permettre l'accès à ces oeuvres sans pour autant que nous en cautionnions en aucune façon le contenu.

03/2021

ActuaLitté

Littérature française

Glissez, mortels

"Paul, Berthe et Jeanne : je suis issue d'une triple histoire d'amour. Un homme, peintre célèbre, deux femmes et une enfant illégitime - ma grand-mère. Cette histoire m'a été racontée depuis mon enfance. Mais j'ai voulu savoir ce qui s'était vraiment passé. Les faits bruts, je les connaissais. En 1912, Paul Signac quitte sa femme Berthe pour une amie du couple, l'artiste Jeanne Desgrange. Pour lui, celle-ci divorce et abandonne ses enfants. Paul, de son côté, ne divorcera jamais, et parviendra à faire adopter par Berthe l'enfant qu'il aura de Jeanne. Quelle était la nature de cet amour, si vertigineux, qui leur a permis de repousser l'égoïsme, la souffrance, le doute, pour tenir bon, à trois ? " Ch. H. D'une écriture élégante, sans concession, Charlotte Hellman nous plonge dans la vie amoureuse et dans l'ardeur créatrice du grand peintre qu'était Paul Signac, un homme travailleur, sportif, passionné, engagé politiquement et artistiquement aux côtés des avant-gardes, ami de Van Gogh, Monet, Seurat, Fénéon, Bonnard... La fin de siècle, la Première Guerre mondiale et sa tragédie, l'effervescence artistique de l'époque forment la toile de fond de cette histoire d'amour et de tolérance. Les interrogations de l'auteure permettent de déployer le destin de ces trois êtres, en s'appuyant sur les souvenirs familiaux mais aussi sur une abondante correspondance. Fascinante immersion dans l'intimité d'un homme et de deux femmes hors normes, qui surent conquérir leur liberté face aux rigidités de leur temps. Trois êtres étincelants, résolument modernes.

01/2019

ActuaLitté

Littérature française

Un jour, le crime

Cet ouvrage reflète le double intérêt de Jean-Bertrand Pontalis, en tant que psychanalyste et en tant que personne, pour le faits-divers criminel. Depuis la violence ordinaire de la rue, cette façon qu’ont certains passants d’ignorer, ou plutôt de néantiser, les autres, qui constitue aux yeux de l’auteur le noyau de toute forme de violence, jusqu’à la violence institutionnelle du crime politique, des exécutions légales et du crime collectif qui culmine avec la Shoah, le livre, en une trentaine de brefs chapitres, aborde le crime sous aspects les plus divers, qu’il interroge tour à tour. Qu’il s’agisse du point de vue de Gide (« Ne jugez pas ! ») dans ses dossiers de l’affaire de la séquestrée de Poitiers ou de l’affaire Redureau, de l’énigme du passage à l’acte, du crime passionnel (tantôt jugé avec la plus grande indulgence et tantôt avec la plus extrême sévérité), des héroïnes criminelles ayant suscité des oeuvres littéraires ou cinématographiques (les soeurs Papin, Violette Nozières), du traitement du fait-divers (l’ironie de Félix Fénéon ou la méditation de Jouhandeau sur l’affaire du curé d’Uruffe), Jean-Bertrand Pontalis met en lumière toutes les facettes du fait-divers criminel, qui perturbe et fascine depuis toujours, au point qu’Albert Camus, qui s’était inspiré de faits-divers pour L’Etranger et Le Malentendu, en avait interdit la publication dans son journal Combat. Une contradiction qui exprime bien l’attraction-répulsion que nous éprouvons tous face au crime.

03/2011

ActuaLitté

Beaux arts

La promenade du critique influent. Anthologie de la critique d'art en France 1850-1900, Edition revue et corrigée

Dans ces "papiers" choisis de cinquante-six critiques - et pas seulement les plus fameux, tel Baudelaire, Zola ou Huysmans -, les escarmouches et les grandes batailles pour l'art moderne sont là, dans toute leur fureur. Delacroix, Courbet, Manet, Monet, Redon, Seurat, Van Gogh, Gauguin ou Cézanne ont les honneurs de ces pages mais ils ne sont pas les seuls puisque les princes de l'époque s'appelaient Ary Scheffer, Gérôme de Bouguereau. Chaque auteur est présenté, chaque critique est située dans son contexte, pour faire de cette anthologie une synthèse indispensable et un instrument de travail qui restitue sa véritable dimension à un champ d'actitvité déterminant pour l'histoire de l'art de la seconde moitié due XIXe siècle. Seule de son genre en langue française, cette anthologie rend compte compte de la totalité de la période, de son évolution et de ses mutations décisives, en représentant les différentes tendances de la critique conservatrice comme de celle des avant-gardes, dans leurs aveuglements comme dans leurs intitutions les plus pénétrantes. Elle évoque aussi l'ensemble du champ artistique, en incluant, à coté de ceux qui portent sur la peinture des textes sur la sculpture, la gravure, la photographie, les arts décoratifs, ou l'architecture. Du romantisme au Réalisme, de l'Impressionnisme au Symbolisme, les grands artistes du XIXème siècle sont admirés ou discutés par les frères Goncourt, Théophile Gautier, Alexandre Dumas, Edmond Duranty, Pierre-Joseph Proudhon, Joséphin Péladan, Félix Fénéon, Octave Mirbeau, ou Léonce Bénédite, sans oublier la critique au féminin des Claude Vignon, Mathilde Stevens et Marc de Montifaud.

07/2010

ActuaLitté

Beaux arts

Les voies du curating

" Ma première visite dans l'atelier de Fischli et Weiss a été pour moi un moment de révélation. je suis né dans leur atelier, c'est là que j'ai décidé que je serais concepteur d'expositions. j'avais déjà vu, au cours de mon adolescence, des oeuvres d'art, des collections et des expositions, mais ces deux maîtres du questionnement ont été les premiers à me demander ce que j'avais vu et ce que j'en pensais, m'obligeant à développer une conscience critique, à expliquer et justifier mes réactions à l'art, à entrer dans un dialogue. En outre, l'extraordinaire diversité de leur oeuvre m'a conduit à penser de façon beaucoup plus ouverte, à élargir ma définition de l'art. Peut-être même est-ce la meilleure définition que l'on puisse donner de l'art : ce qui étend la définition. L'amitié et l'intérêt que m'ont accordés Fischli et Weiss ont déclenché en moi une réaction en chaîne qui se poursuit encore aujourd'hui. " Dans cet essai en forme d'autobiographie, Hans Ulrich Obrist partage sa passion pour son métier de curator qu'il a contribué à inventer. Animé par la curiosité, la mobilité et le questionnement permanent, il s'est inspiré de figures tutélaires telles Félix Fénéon ou Diaghilev pour s'ouvrir à tous les territoires de la création et de la pensée. Les artistes, les architectes ou les scientifiques qu'il a rencontrés l'ont invité à élargir sa conscience du monde et à concevoir sa pratique comme un nouvel humanisme contemporain.

09/2015

ActuaLitté

Anthologies

L'armée de l'invisible

Linda Lê, auteur d'une oeuvre récompensée par de nombreux prix, est décédée en mai 2022. Ce livre constitue un hommage à son oeuvre en recueillant les articles qu'elle a écrit pour le site En attendant Nadeau. Linda Lê, écrivaine française d'origine vietnamienne, est longtemps restée une auteure peu connue du grand public malgré un succès critique indéniable et les nombreuses récompenses que son oeuvre a reçu : prix de la Vocation, prix Renaissance de la nouvelle, prix Fénéon, prix Wepler, prix Renaudot Poche et le prix littéraire Prince Pierre de Monaco pour l'ensemble de son oeuvre qui lui est décerné en 2019. Auteure de romans, de nouvelles, d'essais elle a aussi livré, tout au long de sa vie, une oeuvre critique. C'est qu'elle était une lectrice passionnée tout autant qu'une auteure exigeante, et qu'en elle et dans son oeuvre ses lectures et ses écrits se répondaient. La lecture lui était une expérience aussi profonde que l'écriture, et tout en réfléchissant longuement au métier d'écrivain, à la langue, à la littérature, elle s'est penchée sur les oeuvres des autres, dont elle a tiré de très nombreuses chroniques. Elle lisait vraiment et ses chroniques ne sont pas un exercice marginal ; elles font réellement partie de son oeuvre. Cet ouvrage offre au public les chroniques qu'elle a écrites, dès la fin des années 1980 et jusqu'à sa mort, sur le site En attendant Nadeau. Des chroniques justes, pertinentes, par quelqu'un pour qui la lecture a été une expérience existentielle.

04/2023

ActuaLitté

Histoire de France

Les années de misère. La famine au temps du Grand Roi, 1680-1720

1693-1694 : loin des fastes de Versailles, des centaines de milliers de miséreux, poussés par la faim, se traînent le long des routes. Les curés les décrivent mangeant de l'herbe, déterrant les chevaux morts pour se nourrir. Cette terrible famine est la conséquence de calamités climatiques qui se sont abattues sur tout le pays. Dans certaines régions, on est resté dix-huit mois sans voir le soleil. Les récoltes ont été désastreuses et le prix du pain a été multiplié par quatre ou cinq. L'inexistence de la médecine a fait le reste car les maladies et les épidémies atteignent vite les individus sous-alimentés. L'hécatombe est à peine imaginable aujourd'hui : la famine fit sans doute un million et demi de victimes dans un pays de 20 millions d'habitants. Le "grand hiver" de 1709 atteint, lui, riches comme pauvres. Arrivée le jour des Rois, une première vague de froid prend d'assaut tout le royaume en vingt-quatre heures. Les rivières et les fleuves gèlent brutalement, les campagnes se transforment en champs de glace et les maisons en glacières. Tout gèle, l'eau dans les puits, le vin dans les caves, les pots sur le feu. "Le verre dans lequel on buvait prenait aux lèvres, le pain gelait sous les couettes des lits." Le froid paralyse toute activité : "Plus de commerce à cause du temps, l'encre gèle au bout de la plume", note la marquise d'Huxelles. Cet hiver, qui succède à une grave crise économique et aux drames de la guerre, tue d'abord les plus démunis, même si dans les villes on allume des grands feux pour réchauffer les vagabonds. Formidable document sur la vie quotidienne du petit peuple de Louis XIV, ce livre raconte le combat des humbles pour vivre et même pour survivre, quand le dérèglement des saisons transformait le royaume en pays du tiers monde. Ces "années de misère" sont la face cachée du Grand Siècle, à l'heure où la France n'était plus, selon Fénelon, qu'un "grand hôpital" désolé et "sans provisions".

09/1991

ActuaLitté

Beaux arts

Signac et les Indépendants

Catalogue officiel de l'exposition Paris 1900 et le postimpressionnisme - Signac et les Indépendants au musée des Beaux-Arts de Montréal, prolongée jusqu'au 25 octobre 2020. Un ouvrage complet et exceptionnel sur la vie artistique parisienne au temps de la Belle Epoque, où une révolution culturelle s'engage avec la création à Paris d'un Salon des Indépendants - dont Paul Signac (1863-1935)est cofondateur -, et la naissance du postimpressionnisme (ou néo-impressionnisme). Paris, 1900 : une révolution s'engage au temps de la Belle Epoque. " L'art pour tous ! " , clament les artistes qui exposent " sans jury ni récompense " . Cofondateur du Salon des Indépendants, Paul Signac s'impose comme le théoricien des " impressionnistes dits scientifiques " . Il divise la couleur en taches pures et serrées sur la toile pour que la forme surgisse du mélange optique : il ambitionne un art total entre le paradis perdu de l'âge d'or et l'utopie sociale. Il défend une peinture positiviste, promoteur d'une modernité technique et politique. Ses compagnons répandent le style " pointilliste " comme une traînée de poudre de Paris à Bruxelles : les " néos " exaltent les lendemains qui chantent. L'artiste pose en intellectuel engagé, sous la plume de critiques tels que Fénéon, à l'époque de l'affaire Dreyfus. Un corpus grandiose de peintures et d'oeuvres graphiques de Signac et des avant-gardes, des impressionnistes (Monet et Morisot) aux fauves (Dufy, Friesz, Marquet) : symbolistes (Gauguin, Mucha, Redon), nabis (Bonnard, Denis, Lacombe, Sérusier, Ranson, Vallotton), néo-impressionnistes (Cross, Guillaumin, Luce, Pissarro, Seurat, Van Rysselberghe), témoins de la vie parisienne (Anquetin, Degas, Lautrec, Picasso, Steinlen). Une collection privée d'exception pour la première fois exposée dans son ensemble.

06/2020

ActuaLitté

Poésie

Blocus sentimental ou L'hiver qui vient

C'est à Edouard Dujardin et Félix Fénéon que l'on doit la première édition, sous le titre de Derniers vers, des poèmes donnés ici. Les deux écrivains firent en effet paraître posthume, en 1890 et à 57 exemplaires (sur souscription) cette suite, à côté des Fleurs de Bonne volonté et du Concile féerique. Si pour ces deux derniers ensembles les titres sont du poète, "Derniers vers" est une commodité d'usage à laquelle l'inventeur malgré lui du "monologue intérieur" et l'auteur des Nouvelles en trois lignes eurent recours. Les douze pièces d'un ensemble où culminent plusieurs sommets de l'art laforguien, avaient paru pour la plupart en préoriginale dans divers numéros de La Vogue en 1886. En 1894, Vanier les reprendra à son tour dans son éditiondes Oeuvres complètes. Par conséquent, voilà exactement 132 ans (sauf erreur de calcul ou omission bibliographique) qu'au fil des rééditions ces "derniers vers" - point final d'une oeuvre où les merveilles surabondent -, attendaient de paraître séparément. Ce simple exemple illustre l'une des vocations particulières de la Bibliothèque des Impardonnables : offrir au lecteur un recueil et lui seul, sans l'enchâsser dans une édition qui réunit plusieurs titres en un seul volume. Nous ne ferons à personne l'injure de rappeler quel poète fut Jules Laforgue, ni quelle influence exercèrent son esprit, sa manière et son ton sur quelques-uns des plus grands poètes du XX e siècle et sa modernité, dont T. S. Eliot. Entrons plutôt aux domaines où nous invite un automne où "les cors font tontaine" , et sonnent l'hallali. C'est la saison où "tous les bancs sont mouillés" , où l' "on ne peut plus s'asseoir" . Oui, c'est l'hiver qui vient. Aussi, au seuil de cette grande saison de l'âme, décrétons avec le poète, d'une voix unanime, un Blocussentimental.

01/2023

ActuaLitté

Humour

Rêves et culbutes

Membre du Grand Jeu, proche des surréalistes, Maurice Henry (1907-1984) est poète, journaliste, scénariste puis dessinateur d'humour. De 1956 à 1960, il livre au Figaro des gags en trois images : histoires de couples, de bagarres ou de voitures, petits tracas domestiques ou drames existentiels, chaque dessin raconte les grandeurs et misères de la condition humaine. Poète, journaliste et dessinateur de presse, Maurice Henry (1907-1984) est un de ces artistes qui déjoue les biographies et les tentatives de classification. Membre du Grand Jeu, proche des surréalistes, il publie dans Bizarre en même temps qu'il fait carrière comme gagman pour le cinéma. Il fait paraître, entre juin 1956 et janvier 1960, près de 170 histoires dans le Figaro. Ces gags sans paroles composés en trois cases sont baptisés " Rêves et Culbutes ". Ils appartiennent au genre de la bande dessinée, qui partage dès ses origines un style et une thématique communs au dessin animé et au cinéma burlesque. L'intitulé indique le ressort principal de ces gags : il s'agit de faire appel à l'onirisme pour convoquer des situations farfelues dont la résolution, dite la chute, ressemble aux culbutes inattendues et drolatiques des clowns. Des hommes se castagnent, des voitures s'emboutissent, des couples s'assomment, des policiers courent après des voleurs. On croit savoir à quoi s'attendre, mais Maurice Henry nous réserve toujours une échappée vers le rêve ou l'absurde. Sous leur air débonnaire et naïf, entretenu par un graphisme dépouillé, ces images sont le pendant dessiné - en plus tendre - des Nouvelles en trois lignes de Félix Fénéon : elliptiques mais éloquentes, à fois drôles et féroces, elles témoignent d'une époque, les années 1950, autant que d'une condition humaine intemporelle.

09/2021

ActuaLitté

Histoire littéraire

Discours et éloges. L'académie française au Grand Siècle

"Messieurs, l'éloquence est morte, toutes ses couleurs s'effacent, toutes ses grâces s'évanouissent, si l'on ne s'applique avec soin à fixer en quelque sorte les langues, et à les rendre durables. Car comment peut-on confier des actions immortelles à des langues toujours incertaines et toujours changeantes ; et la nôtre en particulier pouvait-elle promettre l'immortalité, elle dont nous voyons tous les jours passer les beautés, et qui devenait barbare à la France même ? Quoi donc ? la langue française ne devait-elle jamais espérer de produire des écrits qui pussent plaire à nos descendants ; et pour méditer des ouvrages immortels, fallait-il toujours emprunter le langage de Rome et d'Athènes ? Qui ne voit qu'il fallait plutôt pour la gloire de la nation former la langue française, afin qu'on vît prendre à nos discours un tour plus libre et plus vif, dans une phrase qui nous fût plus naturelle, et qu'affranchis de la sujétion d'être toujours de faibles copies, nous puissions enfin aspirer à la gloire et à la beauté des originaux Vous avez été choisis, Messieurs, pour ce beau dessein." Jacques Bénigne Bossuet.

01/2022

ActuaLitté

Critique littéraire

La Revue Blanche. Une génération dans l'engagement 1890-1905

La Revue Blanche, dont l'aventure n'a guère duré plus de dix ans, a joué en France un rôle-charnière essentiel. La plupart des écrivains, peintres, musiciens, hommes politiques, intellectuels les plus marquants de la fin du XIXe et du début du XXe siècle y ont collaboré ou l'ont côtoyée. Créée, financée et dirigée par les trois frères Natanson, jeunes Juifs polonais, avec la complicité enthousiaste de leurs condisciples du Lycée Condorcet, la Revue Blanche devient vite un lieu de débat sur tous les sujets qui agitent la France. Elle mène des combats politiques sous l'impulsion d'anarchistes comme Fénéon, Mirbeau ; de socialistes, tels Blum, G. Moch, Péguy ; de dreyfusards et de fondateurs de la Ligue des droits de l'homme, comme Reinach et Pressensé. En témoignent ses campagnes dénonçant le génocide arménien, les dérives coloniales, la barbarie des interventions, européenne en Chine, anglaise en Afrique du Sud, et la diffusion des pamphlets de Tolstoï, Thoreau, Nietzsche, Stirner... Elle promeut les peintres Nabis, les Néo-impressionnistes et l'Art nouveau, anticipe le fauvisme, le futurisme et les arts premiers. Toulouse-Lautrec, Bonnard, Vuillard, Vallotton, Hermann-Paul, Cappiello illustrent les articles de la revue et les ouvrages publiés par ses Editions. Après avoir soutenu fidèlement Mallarmé, la Revue Blanche accueille Proust, Gide, Claudel, Jary, Apollinaire qui y débutent, tandis qu'elle édite une nouvelle traduction des Mille et une nuits et Quo Vadis, le premier best-seller du siècle. Elle salue l'innovation dramatique avec Antoine et Lugné-Poe, Ibsen, Strindberg et Tchékhov, sans oublier le triomphe de l'école française de musique avec Debussy. Humour et esprit de fête, liberté, engagement et créativité, pacifisme, laïcité, mondialisation sont les valeurs promues par cette génération emportée dans le sillage de la Revue Blanche. Cet ouvrage illustré et nourri de nombreuses citations décrypte l'histoire de cette avant-garde, nous familiarise avec ses membres, ses réseaux, ses utopies et ses réalisations. Il donne la mesure de l'étape majeure alors franchie par la société française vers le modèle culturel et politique qui est le sien aujourd'hui.

09/2007

ActuaLitté

Critique littéraire

Hommage à Jacques Rivière

Souvenirs : Anonymes, Note biographique André Waltz, Souvenirs d'un ami d'enfance André Lacaze, Souvenirs (1905-1908) Gabriel Frizeau, Souvenirs sur Jacques Rivière A. Lauriol, Septembre 1914 Jacques Copeau, Souvenirs d'un ami A. Mayrisch de Saint-Hubert, Souvenirs Marcel Jouhandeau, Jacques Rivière devant la mort L'homme : Paul Valéry, Hommage Saint-John Perse, Lettre sur Jacques Rivière André Maurois, Comment rattraper... François Mauriac, Anima naturaliter christiana Jacques de Lacretelle, Portrait Henri Ghéon, Souvenirs Jean Cocteau, Lettre Jean Schlumberger, La Sincérité de Jacques Rivière Georges Duhamel, Lettre Henriette Charasson, Les rendez-vous spirituels Benjamin Crémieux, Ce que n'était pas Rivière Le directeur de revue et l'écrivain : André Gide, Jacques Rivière Valery Larbaud, Témoignage Jules Romains, Jacques Rivière parmi nous Paul Morand, Adieu à Jacques Rivière Michel Arnauld, Jacques Rivière et la vocation de sincérité Emma Cabire, Deux rencontres Guy de Pourtalès, Jacques Rivière Henri Deberly, Reconnaissance Henri Pourrat, Jacques Rivière, écrivain pur Jean Prévost, Jacques Rivière et les jeunes Jean Cassou, Péguy et Rivière Jean Paulhan, Les espoirs et les projets Joseph Delteil, L'homme de barre Le romancier : René Boylesve, Hommage Jacques Boulenger, Note sur Aimée Edmond Jaloux, Jacques Rivière et Marcel Proust Robert Honnert, Le Romancier Henri Rambaud, De l'esprit d'analyse dans Aimée François de Roux, La méthode objective et réaliste de Jacques Rivière Gil Robin, Jacques Rivière et la psychiatrie Guy Velleroy, Jacques Rivière et la passion de vérité Ramon Fernandez, In Memoriam L'essayiste, le politique : Charles Du Bos, Jacques Rivière et la "Perfection abstraite" Louis Artus, Jacques Rivière et "La Foi" Marcel Arland, L'évolution de Jacques Rivière Gabriel Marcel, Constantes Bernard Groethuysen, Jacques Rivière interprète de Fénelon André Lhote, Jacques Rivière critique d'art et ami Boris de Schloezer, Jacques Rivière et la musique Paul Desjardins, Le bon sens de Jacques Rivière Albert Thibaudet, L'Européen Alfred Fabre-Luce, Jacques Rivière politique Pierre Drieu la Rochelle, Expériences Félix Bertaux, Jacques Rivière et l'Allemagne Victor Llona, Jacques Rivière et les littératures étrangères Témoignages étrangers : T. S. Eliot, Rencontre D. S. Bussy, Souvenir Harrison, Le Roman d'Aventure S. Hudson, Lettre W. Frank, L'artiste en Jacques Rivière E. Fitzgerald, Hommage H. von Hofmannsthal, Hommage L. Chestov, Dernier salut E. Cecchi, Esprit de finesse G. Ungaretti, Gratitude W. Schuermans, L'esprit clinique de Jacques Rivière F. Hellens, Impressions sur Jacques Rivière P. Fierens, Jacques Rivière et la Belgique O. -J. Périer, Jacques Rivière vivant J. Tielrooy, Témoignage d'un étranger J. Fransen, Hommage R. de Traz, Souvenir R. Grosjean, Hommage du lecteur inconnu C. Simon, Jacques Rivière à Zurich C. Clerc, Rivière et Genève A. François, Souvenir Inédits Alain-Fournier, J. Rivière, Correspondance J. Rivière, Lettres à André Gide - Extraits d'un Journal de captivité - Marcel Proust Divers H. Massis, "Nous tenons à détacher, du témoignage sur Jacques Rivière, qu'Henri Massis. ". . J. Rivière,

01/1992

ActuaLitté

Droit

Le nouveau droit de l'arbitrage et de la médiation en Afrique (Ohada). Commentaires de l'acte uniforme relatif au droit de l'arbitrage, du règlement d'arbitrage de la CCJA et de l'acte uniforme relatif à la médiation, du 23 novembre 2017

Le 15 mars 2018, sont entrés en vigueur trois textes majeurs qui renforcent et modernisent le dispositif de l'Ohada en matière de règlement alternatif des différends : - un nouvel Acte uniforme relatif au droit de l'arbitrage qui se substitue à l'Acte uniforme du 11 mars 1999 et renforce la transparence, la célérité et l'efficacité des procédures arbitrales dans l'espace Ohada ; - un Règlement d'arbitrage révisé de la Cour commune de justice et d'arbitrage (CCJA), qui vise à renforcer l'indépendance et la compétitivité du Centre d'arbitrage de la CCJA à travers une meilleure harmonisation du Règlement avec l'Acte uniforme relatif au droit de l'arbitrage et aux meilleures pratiques internationales ; - un dixième Acte uniforme, relatif à la médiation, afin de combler le vide législatif existant en la matière dans la plupart des Etats membres de l'Ohada et promouvoir ce processus amiable de règlement des différends. Ces nouveaux textes sont de nature à renforcer la confiance des investisseurs et améliorer significativement le climat des affaires dans l'espace Ohada. Ils sont présentés en la forme des Actes et Règlement tels que publiés et commentés article par article par trois éminents experts du droit Ohada : - Jean-Marie Tchakoua, agrégé des facultés de droit, est professeur titulaire à l'Université de Yaoundé II. Le professeur Tchakoua a une riche expérience d'enseignement et de recherche, notamment sur les modes alternatifs de règlement des différends. Il est arbitre au Centre d'arbitrage de la CCJA et au GICAM ; - Narcisse Aka a été magistrat, puis avocat. Il a été Secrétaire général de la Cour d'arbitrage de Côte d'Ivoire (CACI) de 1996 à 2004. Depuis février 2014, il est le Secrétaire général de la CCJA-Ohada et formateur dans des universités publiques et privées ; - Maître Alain Fénéon est avocat (H) au Barreau de Paris. Rédacteur du premier projet d'Acte uniforme sur l'arbitrage, puis de plusieurs autres textes sur l'arbitrage et la médiation, il a enseigné le droit Ohada, notamment à Sciences Po Paris. Il exerce en qualité d'arbitre auprès de la CCI et de la CCJA, est spécialisé en arbitrage investissement et intervient comme médiateur international et expert en droit Ohada. Cet ouvrage est à l'évidence indispensable à tous les praticiens de l'arbitrage et de la médiation Ohada : magistrats, avocats, juristes d'entreprise, professionnels du droit, enseignants et étudiants.

07/2018

ActuaLitté

Littérature française

Les Orphelins

De l'Allemagne nazie à l'Apartheid, un frère et une soeur pris au piège de l'Histoire Wolf et Barbara sont jumeaux. Ils grandissent dans un orphelinat allemand avant d'être adoptés en 1948 par une famille sud-africaine. Ils arrivent au Cap, choisis par une Fraternité qui cherche des enfants au sang pur, des descendants d'aryens. Les jumeaux découvrent l'idéologie raciste qui gouverne leur famille d'accueil. Devenus malgré eux des membres de cette communauté, ils sont peu à peu gagnés par la honte de n'avoir pas réussi à fuir, coupables d'une faute qu'ils n'ont pas commise. Mais au fil des années, chacun à sa manière, Wolf et Barbara font le choix de la révolte, de la liberté. En s'inspirant d'une page d'histoire méconnue, Bessora signe un roman magnifique sur la vie de ces orphelins oubliés aux prises avec les drames du XXe siècle. A propos de l'autrice Née à Bruxelles en 1968, Bessora grandit en Europe, aux Etats-Unis et en Afrique. A la suite d'un voyage en Afrique du Sud, elle reprend des études d'anthropologie à Paris puis publie de nombreux romans, dont Les Taches d'encre, prix Fénéon en 2001 et Cueillez-moi jolis Messieurs qui a reçu le Grand prix littéraire d'Afrique noire en 2007. "Bessora nous plonge avec honnêteté et sensibilité dans la peau de ces jumeaux allemands". Le Monde "Pour Les Orphelins, Bessora s'est inspirée d'une histoire vraie, édifiante". Libération " Bessora ressuscite ici un pan ignoré de l'histoire de l'Afrique du Sud. Elle sait rendre captivant le destin de ses héros, confrontés à de lourds secrets de famille. Sa plume parfois tragique, parfois ironique, qui ne se lasse pas de jouer des tours à ses personnages, permet d'appréhender les hallucinantes théories de l'Apartheid et de comprendre les traces indélébiles qu'elles ont laissées. " Ouest-France " Avec en toile de fond la grande Histoire, du nazisme à la fin de l'apartheid en passant par le mur de Berlin, la romancière Bessora, s'inspirant d'un fait historique méconnu, livre un roman émouvant sur l'identité, la haine et la liberté. " Alexandra Villon, librairie La Madeleine (Lyon) " Bessora mène ici son affaire romanesque de main de maître. Elle fait sentir avec une infinie compassion et la colère qui l'accompagne toute cette tragédie d'exils successifs, d'un bout à l'autre du monde, d'un bout à l'autre de soi. Peut-être parce qu'au fond, il n'est de vérité dans le coeur des hommes que romanesque... " Livres Hebdo

01/2023

ActuaLitté

Musicologie

Revue de musicologie Tome 107 N° 1 (2021)

Un grand amour de Beethoven. Parcours de Brigitte et Jean Massin Esteban Buch Pratiques de l'écoute en disposition de salon. Une enquête historique et empirique Emmanuel Reibel et Benoît Haug Notes et documents Le fonds de manuscrits musicaux de Maurice Ravel des Archives du Palais princier de Monaco Manuel Cornejo Nécrologie En souvenir d'Yves Gérard (1932-2020) Jean-Michel Nectoux, Achille Davy-Rigaux et Catherine Massip Daniel Heartz (1928-2019) Michel Noiray Comptes rendus Du bruit à la musique. Devenir organiste, M. Balthazar Lucille Lisack The Cambridge History of Music Criticism, dir. Chr. Dingle Katherine Ellis Bourdieu et la musique. Enjeux et perspectives, dir. P. Kaelblen, I. Kirchberg et A. Robert Isabelle Mayaud Les "bandes" de violons en Europe. Cinq siècles de transferts culturels. Des anciens ménétriers aux Tsiganes d'Europe centrale, L. Charles-Dominique Forence Gétreau London Voices, 1820-1840. Vocal performers, practices, histories, dir. R. Parker et S. Rutherford Edward Gillin Discordant Notes. Marginality and Social Control in Madrid, 1850-1930, S. Llano Aimée Boutin Une pluralité audible ? Mondes de musique en contact, dir. Talia Bachir-Loopuyt et A. Damon-Guillot Luc Charles-Dominique The Powers of Sound ans Song in Early Modern Paris, N. Hammond Leendert van der Miesen Sex, Death & Minuets. Anna Magdalena Bach and Her Musical Notebooks, N. Hammond W. Dean Sutcliffe The Cambridge History of Sixteenth-Century Music, dir. I. fenlon et R. Wistreich Richard Freedman The Cambridge Encyclopedia of Historical Performance in Music, dir. C. Lawson et R. Stowell Benoît Haug Operatic Geographies. The Place of Opera and the Opera House, dir. S. Aspden Mark Everist El músico como intellectual. Adolfo Salazar y la creación del discurso de la banguardia musical espanola (1914-1936), Fr. Parralejo Masa Stefan Etcharry Coquettes, Wives, and Widows. Gender Politics in French Baroque Opera and Theater, M. Ray Lola Salem Kunst, Spiel, Arbeit. Musikerleben in Deutschland, 1850 bis 1960, M. Rempe Alexander K. Rothe La création musicale à Montréal de 1996 à 2006 vue par ses institutions, A. Couture Gilles Demonet Sense and Sadness. Syriac chant in Aleppo, T. Jarjour Estelle Amy de la Bretèque Analytical Essays on Music by Women Composers. Secular and Sacred Music to 1900, dir. L. Parsons et B. Ravenscroft Susan Wollenberg Paul Dukas. Legacies of a French Musician, dir. H. J. Minors et L. Watson Cécile Quesney Decomposed. The Political Ecology of Music, K. Devine Gavin Williams Ruinas sonoras de la modernidad. La canción popular sefardí en la era post-tradicional, E. Seroussi, trad. et éd. S. Asensio Llamas Susana Weich-Shahak Journal d'un critique musical lyonnais (1907-1940), L. Vallas, intro. Ph. Roger et J. Dorival, éd. J. Dorival Yves Balmer La ricerca musicologica in Italia. Stato e prospettive, dir. A. Caroccia Giulia Gio

04/2021

ActuaLitté

Critique littéraire

Histoire de la poésie française. Tome 3, La poésie du XVIIe siècle

La tentation formelle déjà apparente chez Sponde, Chassignet ou La Ceppède s'affirme avec Malherbe. Il crée la première vraie chapelle. Près de lui Racan, et surtout Maynard qui, par sa valeur propre, sa diversité se situe à la hauteur du nouveau maître. Les opposants, Mathurin Régnier et les satiriques, retrouvent la verdeur médiévale. Des poètes indépendants défendent la liberté; ce sont les "romantiques Louis XIII" : Théophile de Viau, libertin, quasi-surréaliste ; Saint-Amant, poète biberon et contemplateur fantastique ; Cyrano de Bergerac, pèlerin de l'imaginaire ; Tristan L'Hermite, précieux, solitaire, et comme Maynard, déjà baudelairien. Temps des salons précieux : Voiture, Benserade, les batailles de sonnets, Brébeuf étincelant et Chapelain décoiffé, Godeau, Segrais, Pavillon, Malleville, Du Bois Hus, Boisrobert, petits-maîtres. On visite, on décrit. Critique de la préciosité par sa caricature : les burlesques, Scarron, Sarazin, Conrart, Linières, Charleval, Saint-Pavin... et, si proches, les poètes de cabaret : Faret, Montmaur, Marigny, Colletet père et fils, l'artisan Adam Billant, et puis Des Barreaux et Claude Le Petit, Chauvigny et Vauquelin des Yveteaux, la surprise au détour d'une page. La Mort selon Pierre Mathieu, Marbeuf ou Drelincourt. La Religion avec les pères Joseph, Gody, Vitré, Labadie, Surin, Cyprien. Et Fénelon, et Bossuet, aussi poètes en vers. Les Amoureux et les Bergers qu'influencent Ronsard et Urfé. Ces mouvements divers sont les composantes du classicisme. Corneille, Molière, La Fontaine, Racine, Boileau : une entreprise de dépoussiérage s'impose. Rejoignons-les sur les lieux de la vie quotidienne, de la création. Tentons de les montrer dans leur jeunesse, leur enthousiasme, leurs luttes. Corneille et l'incessant travail du vers. Le Cid, Cinna, Horace, Polyeucte, oui, mais aussi des oeuvres de circonstance, l'Imitation, chef-d'oeuvre méconnu, les stances, les vers de Psyché dignes de Valéry. Le panache, l'orgueil, la générosité, la confiance en l'homme. Jeune Corneille ! De Rousseau à Eluard, on conteste La Fontaine. Il reste à découvrir. Du Chénier dans les Nymphes de Vaux, du Valéry dans Adonis. Qui connaît son utilisation de l'impair cher à Verlaine, son Dies Irae, sa critique de la tragédie, sa publicité pharmaceutique du Quinquina ? Et les Contes, modèles pour Voltaire, et les fables dépassant les modèles anciens ? Le bonhomme ? Pas toujours sympathique. "Il ira plus loin que nous !" dit Molière. Ce dernier décourage toute réserve. On suit son théâtre, on s'arrête au Plafond du Val-de-Grâce, critique d'art en vers ou à une Consolation toute malherbienne. Classique ? Moins que tout autre. Il modèle sa langue, se sert des jargons, des termes de métiers, arts et jeux, des provincialismes comme du langage savant. Il cherche sa poésie jusque dans l'anti-poétique comme le voudra Ramuz. Pour Racine, rencontrer Andromaque, Britannicus, Bajazet, Mithridate, les Plaideurs, Iphigénie, Phèdre, avant Esther et Athalie, n'empêche un arrêt devant des odes, des stances. Sens de la nature, du décor. Multiples sensations lourdes ou légères. Nuits angoissées. Jours éblouissants. Ames à nu. Variations de formes, sons, couleurs. Métamorphoses. Exorcismes. Boileau : le prendre dans son temps, avec son côté Mathurin Régnier. Trahi par ses disciples, toujours mal abordé. Mesureur, théoricien comme Rapin et Bouhours, législateur ou fossoyeur ? Il éloigne la tiédeur des opinions. Il se trompe dans le détail, pas dans l'essentiel. Tous ceux-là, nous les retrouverons en plus petit chez maints poètes à redécouvrir. On le tente. On rencontre les épopées, les dames et les fées, la veine populaire, mazarinades et chansons, les permanences provinciales, les tentatives secrètes. Et c'est le temps de Saint-Evremont, Piron, La Fare, Dufresny. Le déclin. En 1715, Louis XIV meurt. Un jeune homme piaffe d'impatience : il se nomme François-Marie Arouet, plus connu sous le nom de Voltaire. Heureuse ou malheureuse, l'histoire de la poésie continue...

10/1990

ActuaLitté

Histoire de la peinture

Quand les Impressionnistes s'exposaient

En 1874, un groupe de peintres dissidents expose ses oeuvres en marge des circuits officiels. Un critique invente par dérision le mot "? impressionnisme ? ". Cet événement est considéré, à juste titre, comme l'une des étapes initiatrices de l'art moderne. Avec ces expositions, l'écosystème de l'art contemporain se met alors en place ? : recherche du scandale, intervention monopolistique d'un marchand, union opportuniste des plasticiens et des écrivains d'avant-garde. Cinquante-huit artistes ont participé aux huit expositions qui ont eu lieu entre 1874 et 1886. Parmi les plus connus des impressionnistes, seul Pissarro est présent à la totalité des expositions. Monet n'apparaît qu'à cinq, Renoir et Sisley à la moitié seulement. Manet, Whistler, Van Gogh ou Lautrec, dont les noms sont souvent associés à ce mouvement, n'ont jamais exposé avec les impressionnistes, contrairement à Forain, Seurat, Gauguin ou au symboliste Redon. L'accent est systématiquement mis sur la rupture picturale que constituent ces expositions. Pourtant, ces expositions présentent un large échantillon de techniques et de supports ? : estampes, sculptures, projets de céramiques, éventails, dessins... Dans tous ces domaines, les impressionnistes expérimentent et se montrent novateurs. Quelques décennies avant le triomphe de l'Art nouveau, ils gomment les frontières entre beaux-arts et arts décoratifs. Degas sculpteur ouvre la voie à l'hyperréalisme. Les impressionnistes remettent aussi en question l'organisation du marché de l'art, cherchant à se promouvoir et à vendre directement leurs oeuvres. Ils lancent des campagnes de communication agressives, dont les méthodes "? de Barnum ? " étaient jusqu'alors réservées aux spectacles populaires ? : mâts publicitaires, drapeaux, affiches voyantes... Dans les salles d'exposition, tout est soigneusement organisé, du tissu qui couvre les murs, aux encadrements, sans oublier les banquettes et l'éclairage. Durand-Ruel, qui s'imposera comme le marchand des impressionnistes, développe, lui aussi, et non sans mal, une stratégie commerciale inédite. Pariant sur l'avenir, il tente de se réserver l'exclusivité de la production de ces artistes. Il part à la conquête d'un marché nord-américain ouvert à de nouvelles formes d'art. Lorsque Durand-Ruel meurt, en 1922, l'impressionnisme est mondialement consacré. Ces expositions se déroulent alors que la grande déflation frappe le marché de l'art. Les acheteurs devenant rares, les peintres officiels cherchent à éliminer toute concurrence. Ils bénéficient de l'appui d'une presse en pleine expansion. Tous les arguments sont bons pour discréditer les impressionnistes ? : escrocs, aliénés mentaux, secte... Les rebelles bénéficient du soutien de quelques plumes ? : Zola, Huysmans, Laforgue, Mallarmé, Fénéon... Mais ces voix n'ont alors que peu ou pas de prestige. Lorsque Zola connaît enfin le succès, il publie L'Ouvre, qui est ressenti par les impressionnistes à la manière d'une trahison. Plus que les attaques de la presse, ce sont l'opportunisme de certains membres et les rivalités internes qui minent le groupe. Le scandale a contribué à faire connaître les impressionnistes. De jeunes artistes de formation académique s'approprient leurs recettes. Profitant de cette évolution, Renoir, puis Sisley et Monet rejoignent le très officiel Salon. Au fil des expositions, deux tendances s'opposent chez les insurgés ? : volonté de cohérence esthétique d'une part, ouverture à de nouvelles formes d'expression, d'autre part. Caillebotte, qui cherche à muséifier l'impressionnisme, incarne la première tendance. Degas et Pissarro, au contraire, invitent de jeunes artistes dont les expressions et les aspirations sont parfois différentes de celles des impressionnistes. Hétérogène, mais riche d'avenir, l'ultime exposition de 1886 ouvre la voie aux formes nouvelles d'expression (néo-impressionnisme, symbolisme) qui, jusqu'au début du vingtième siècle, se succéderont avec une extrême rapidité. Cet ouvrage s'appuie sur une documentation de première importance et met en avant propos et témoignages de "? premières mains ? " qui révèlent pour la première fois la stratégie des artistes. Les échos avec notre époque contemporaine sont multiples et pour le moins surprenants... Aucune étude de ce type sur l'impressionnisme n'avait été réalisé, et ce livre constitue un apport de grande importance pour l'histoire de l'art et de sa médiation à l'aube du modernisme.

04/2024