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Capitalisme

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Travail social

En finir avec le capitalisme thérapeutique. Soin, politique et communauté

"[... ]Comme c'est le cas de l'ensemble des avancées invincibles de ce qu'on appelle le néolibéralisme, les apparences n'ont même plus à être sauvegardées. Adaptation, motivation, coaching : le continuum entre la thérapeutique, la gestion de la main-d'oeuvre au travail et l'assistance sociale'destinée à ceux qui ont le devoir de se réinsérer [... ] est tel que l'on peut désormais parler d'un capitalisme thérapeutique. Josep Rafanell i Orra [... ]fait d'abord sentir le désastre. La première partie de son livre est composée d'une série de scènes cliniques qui [... ] le mène désormais à refuser de se dire thérapeute, au sens où le terme est défini par le contraste entre maladie et santé. Ces scènes font également passer ce qui l'attache aux blessés et à leurs ressources de résistance et de vie, celles qui réclamde lui non le le savoir du thérapeute mais l'engagement du soin". Extrait de la préface d'Isabelle Stengers (2011).

11/2022

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Histoire de la pensée économiq

Aux origines du capitalisme. Robert Brenner et le marxisme politique

Comment et quand le monde a-t-il basculé dans ce système que l'on appelle " capitalisme " ? C'est dans cette discussion que s'inscrit le Brenner Debate, du nom de l'historien américain Robert Brenner. A l'origine de ce débat important parmi les historiennes et historiens du capitalisme, les travaux de Robert Brenner ont exercé une influence majeure sur le développement de la pensée marxiste à partir des années 1970. Dans une première partie, François Allisson et Nicolas Brisset retracent et contextualisent les principales étapes de ce débat ayant mené aux travaux de Robert Brenner. Les auteurs montrent ainsi que la manière d'aborder l'histoire du capitalisme est intimement liée au regard que l'on porte sur ce système économique. Une seconde partie propose la traduction inédite d'un article de Robert Brenner paru en 2007, " Propriété et progrès : quand Adam Smith faisait fausse route ", qui constitue, de l'aveu même de son auteur, la version définitive de son argument développé en 1976. Cet ouvrage est une porte d'entrée sur la pensée d'un économiste méconnu dans l'espace francophone, qui pourtant mérite, au regard de son importance dans l'historiographie anglo-saxonne, toute notre attention.

09/2023

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Economie

Cultiver les communs. Une sortie du capitalisme par la terre

Ce livre commence par expliquer comment l'appropriation de la terre a joué un rôle central dans l'émergence du capitalisme et la façon dont elle joue un rôle tout aussi important dans sa perpétuation. Le foncier agricole est intégré à la logique capitaliste par son accaparement, sa marchandisation, sa financiarisation et la simplification de ses usages. Cela permet l'extraction de profit tout à la fois par la rente foncière, par la plus-value volée au travail paysan et par la destruction des écosystèmes. Cette extension de la sphère capitaliste aux terres détruit les sociétés et les écosystèmes. De plus, elle restreint drastiquement l'exercice possible des droits humains et de la nature. Le livre détaille ensuite les mouvements sociaux qui s'inspirent des théories des communs pour mettre en oeuvre une sortie du capitalisme par la terre aujourd'hui en France. C'est le cas de l'acquisition et de la gestion collectives de terres pour y déployer des alternatives à l'agriculture industrielle. Mais c'est aussi l'objet de luttes d'occupation de terres et de désobéissance civile. De manière plus méconnue, la tradition juridique de la régulation foncière agricole française a créé des mécanismes non marchands de distribution de la terre. Initialement mis en oeuvre pour faire rentrer l'agriculture française dans le capitalisme, ils pourraient aussi être une piste pour le dépasser et éroder fortement la propriété privée. L'ouvrage se termine en dressant des pistes pour parvenir à réunir pour cela un bloc social assez large autour d'un récit politique suffisamment unificateur. Il s'agit d'aboutir à l'entente d'une majorité de la paysannerie, d'aujourd'hui et de demain, avec une fraction importante de la société civile. Si le projet de faire de la terre un commun peut fournir un début de réponse, il n'est pas suffisant. Il faudra donc le relier aux questions d'alimentation et à celles de nos rapports aux non-humains ou encore à l'Etat.

06/2023

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Immigration

Des classes dangereuses à l'ennemi intérieur. Capitalisme, immigrations, racisme

"L'"immigré" fonctionne [... ] comme un extra­ordinaire analyseur des régions les plus obscures de l'inconscient". C'est par cette citation de Pierre Bourdieu que s'ouvre cet ouvrage, qui se propose de contribuer à écrire une contre-histoire de la France au prisme des immigrations et du racisme, constitutifs de son identité. Des premières immigrations au 19e siècle, à l'islamophobie et aux accusations de "communautarisme" et de "séparatisme" , en passant par les Trente Glorieuses et la guerre d'Algérie, Saïd Bouamama propose une large réflexion historique sur les liens entre race, immigrations et construction nationale. L'enjeu de cette contre-histoire de France est bien résumé par son auteur : "Les questions liées à l'immigration, à ses héritiers français et aux quartiers populaires sont au coeur de la bataille pour l'hégémonie culturelle relancée de manière offensive par la classe dominante depuis le tournant ultralibéral de la décennie 1980. La bataille idéologique est incessante, prend sans cesse de nouveaux visages. Elle prend en premier lieu la forme de la diffusion de "nouvelles théories" - grand remplacement, choc des civilisations, crise migratoire - dont le point commun est d'acclimater l'opinion publique à une approche culturaliste des faits sociaux et ainsi d'invisibiliser les causes sociales et économiques de réalités données. Elle se concrétise en second lieu par des discours polémiques, dont le double point commun est la production d'une peur sociale, d'une part, et la désignation d'un ennemi porteur d'un péril pour notre sécurité, pour la République, pour la laïcité, pour le droit des femmes, ? etc. , d'autre part. L'objectif de ce livre est de contribuer à la riposte contre cette interprétation fallacieuse de l'histoire et du présent. Il s'agit en premier lieu de resituer les questions dans leurs véritables cadres - historiques, économiques, politiques. Il s'agit en second lieu, par un travail de remise en perspective historique et d'analyse critique, de déconstruire les principales polémiques initiées par les idéologues des classes dominantes ? : intégration et assimilation, seuil de tolérance, communautarisme et séparatisme, islamo-gauchisme, ? etc".

10/2021

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Sciences politiques

L'expérience profane. Du capitalisme au socialisme et vice-versa

Plus de vingt ans après la fin de l'Union soviétique, il semble que le temps soit venu pour que l'histoire de cette expérience, autour de laquelle a tourné la plus grande partie du vingtième siècle, puisse être faite non plus seulement pour la combattre ou la pour glorifier, mais pour mieux la comprendre, et mieux comprendre aussi cette Europe hémiplégique qui nous est restée en héritage. L'expérience profane de Rita di Leo remonte à contre-courant le fleuve d'une histoire refoulée, et éclaire en retour le très actuel affrontement entre politique et économie auquel fait face aujourd'hui notre planète globalisée. Elle inaugure une parole nouvelle sur l'expérience soviétique, par-delà les tabous et les stratégies respectives de ses protagonistes et de ses ennemis. "Si on ne comprend pas ce qui s'est passé là", écrit Mario Tronti dans sa préface, "on ne comprend pas ce qui se passe ici".

09/2013

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Economie

Adam Smith. La découverte du capitalisme et de ses limites

Les défenseurs comme les critiques du capitalisme nous présentent habituellement Adam Smith comme le fondateur d'une doctrine selon laquelle la libre compétition des intérêts individuels engendrerait spontanément le maximum de bien-être collectif. Cette idée n'est pas partagée par les spécialistes de son oeuvre car elle ne résiste pas à la critique historique. Ce livre montre notamment que la pensée d'Adam Smith a peu de rapports avec le libéralisme contemporain et que, par exemple, la fameuse " main invisible " n'y désigne pas les vertus autorégulatrices du marché. Smith est en réalité le premier auteur à proposer une analyse du capitalisme dont il découvre les trois dimensions : produit de l'histoire (la société commerciale), construction politique et intellectuelle (le système mercantile) et processus économique (l'accumulation du capital). Le capitalisme, à certaines conditions, permet l'enrichissement très inégal de tous, explique Smith, mais le système mercantile est injuste, car il est partial : il confond l'intérêt des marchands et l'intérêt général. Or, dit Smith, l'intérêt des marchands est " le plus souvent contraire " au bien commun. C'est ce que son analyse économique cherche à prouver. Le système mercantile est aussi responsable de la construction par la Grande-Bretagne d'un vaste empire colonial qui met en péril son régime constitutionnel remarquable hérité de la révolution de 1688 et qui risque de conduire à de nouvelles tyrannies. Quelles institutions permettront de tirer avantage du capitalisme en préservant la société des désastres que nourrit la logique mercantile ? Telle est la question ultime de Smith, dont l'oeuvre ainsi resituée dans son contexte originel s'avère d'une étonnante actualité.

04/2019

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Economie

Les nouvelles géographies du capitalisme. Comprendre et maîtriser les délocalisations

ST Microelectronics, Thomson, Hewlett Packard, Metaleurop... la litanie des délocalisations semble ne jamais devoir s'interrompre... Et chacun de chercher le coupable idéal : les " avantages acquis " ; l'ouvrier chinois ; l'Etat et sa fiscalité ; les patrons voyous ; les fonds de pension anglo-saxons, etc. Cet ouvrage propose une autre lecture. Il démontre que les délocalisations participent d'un processus plus général de réorganisation des activités économiques à l'échelle mondiale, au sein duquel le " déménagement " d'activités vers les pays en développement pèse finalement peu. Ce processus soumet l'ensemble des acteurs à une triple dictature : dictature des coûts (où l'on apprend que la question du coût du travail n'est pas vraiment essentielle), dictature financière (où l'on constate que le fonctionnement des marchés financiers est loin d'être rationnel) et dictature des compétences (où l'on cerne les limites des politiques des pôles de compétitivité). Les effets de cette triple dictature sont ambivalents : elle est au cœur du processus de création de richesses et d'emplois, mais creuse aussi les inégalités spatiales et sociales, au profit, pour l'essentiel, des détenteurs du capital financier et de ressources spécifiques. Inutile de rechercher les " méchants " de l'histoire, car le problème est systémique, indissociable des mutations du capitalisme dans une économie mondialisée. Mais cela n'implique en rien l'impuissance du politique. Si la dynamique du capitalisme est contraignante, les façons de répondre à la contrainte sont plurielles. C'est encore et toujours aux politiques de proposer les modèles alternatifs et aux citoyens de manifester leur préférence par leurs votes et leurs actions collectives. Le premier mérite de cet ouvrage est de dresser l'inventaire rigoureux des choix possibles.

04/2006

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Géopolitique

Le capitalisme à main armée. Caïds et patrons à Karachi

Le 11 septembre 2012, 255 ouvriers et ouvrières des Ali Enterprises, fabriquant des jeans pour le compte du groupe allemand KiK, périssent dans l'incendie de leur usine à Karachi. Accident ou attentat ? La tragédie suscite des interprétations contradictoires. Faut-il incriminer les logiques prédatrices de la fast-fashion ou les méthodes mafieuses des partis politiques qui ont mis la ville en coupe réglée ? Partant de la controverse née de la catastrophe, cette enquête nous plonge dans les zones d'ombre de la mondialisation. Explorant les méandres de la capitale industrielle pakistanaise, elle montre comment l'économie manufacturière fait de l'ordre avec du désordre, du profit avec des conflits - au détriment des travailleurs. A Karachi comme ailleurs, voyous, miliciens ou ex-militaires s'avèrent de redoutables relais de la domination patronale. La comparaison avec l'Europe, les Etats-Unis et l'Amérique latine confirme la place centrale de ces marchands de force dans la dynamique du capitalisme. Troupes de choc des luttes antisyndicales, ils participent désormais à la casse de l'Etat social. Un ouvrage qui lève le voile sur l'envers de la production de nos biens de consommation quotidienne.

02/2023

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Economie (essai)

Les défis du capitalisme. Comprendre l'économie du XXIe siècle

Faut-il souhaiter la mort du capitalisme ? Cette question, sans cesse reposée à l'occasion de crises, a resurgi lors de l'épidémie de Covid-19 qui a révélé les limites du système hypermondialisé de nos sociétés. Fréquemment, en effet, le capitalisme suscite chez les experts de vifs débats, révélant un désamour pour ce système économique pourtant à l'origine d'un cycle de prospérité inédit dans l'histoire de l'humanité. Et jusqu'à aujourd'hui, le capitalisme a déjoué tous les pronostics annonçant sa fin. Pour mieux comprendre les passions contraires que ce système économique nourrit, cet ouvrage propose de revenir à son histoire longue, en s'appuyant sur les grands auteurs qui l'ont théorisé ou critiqué, afin de "dédramatiser" le problème économique. Cette prise de recul permet alors d'interroger ce que pourrait être le capitalisme demain et le rôle qu'il pourrait jouer dans la recréation d'un destin solidaire et commun.

03/2021

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Famille

Abolir la famille. La capitalisme et la communisation du soin

M. E. O'Brien retrace la longue histoire des luttes menées pour dépasser le cadre de la famille privée. Elle décrit l'évolution de la politique familiale du capitalisme racial dans les villes industrielles d'Europe, les plantations esclavagistes et la frontière coloniale de l'Amérique du Nord, à travers l'essor et le déclin de la famille construite autour de la femme au foyer. De Marx à l'insurrection noire et queer, en passant par les mobilisations de masse récents, O'Brien décèle les mouvements révolutionnaires à la recherche de meilleures façons d'aimer, de s'occuper des autres et de vivre.

10/2023

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Sciences politiques

Syndicalisme et Anticapitalisme

Quelles luttes syndicales contre le capitalisme, aujourd'hui ? Tel est le thème du dossier du 22e numéro des Cahiers Les utopiques. Comme lors de chaque livraison, des syndicalistes font part de leurs réflexions, de leurs propositions, de leurs actions. Des syndicalistes de l'Union syndicale Solidaires, mais aussi de la CGT ou de la FSU. Sciologues, historien·nes et économistes complètent le propos. Théo Roumier rappelle que le syndicalisme s'attèle à deux tâches en parallèle : la défense des intérêts immédiats des travailleuses et travailleurs d'une part, la construction d'une société d'où doit disparaitre l'exploitation capitaliste d'autre part. Cette exploitation se combine à diverses oppressions (patriarcales, coloniales, raciales, etc.) ; il y a bien longtemps que le syndicalisme se confronte à cette intersectionnalité des agressions, ici expliquée par Saïd Bouamama, Nara Cladera et Juliette Rousseau. Les porte-paroles de Solidaires, Simon Duteil et Murielle Guilbert montrent comment et pourquoi l'écologie et le féminisme s'inscrivent dans la lutte anticapitaliste, mais aussi comment et pourquoi une rupture avec le capitaliste doit s'appuyer sur le féminisme et l'écologie. Contre le capitalisme, mais pour quoi d'autre ? , interroge Christian Mahieux. Question que soulève aussi Maryse Dumas à sa façon : "Qu'est-ce qu'être anticapitaliste aujourd'hui ? " Alain Bihr traite la question sous ce même angle. Patrick Le Moal prolonge le propos à travers quelques pistes pour la révolution, tandis que Ludivine Bantigny propose d'ensemencer les nuages pour recréer l'espoir en une rupture avec le capitalisme. Anne Dufresne décrit un pan du capitalisme contemporain : les plateformes. Patrick Le Trehondat évalue à quel point les coopératives peuvent être une voie de sortir du capitalisme. L'équipe du journal/site Cerises la coopérative se demande comment concilier les lendemains qui chantent et les expériences concrètes d'aujourd'hui, dans une perspective d'émancipation sociale globale. La commission antifasciste de l'Union syndicale Solidaires apporte aussi sa contribution, dénonçant le discours faussement anticapitaliste d'une partie de l'extrême droite. Enfin, comme lors de chaque livraison, des articles hors dossier complètent le sommaire. On trouvera cette fois une interview de l'équipe de Libre Pensamiento, la revue de la Confederación General del Trabajo, de l'Etat espagnol ; également, une contribution du syndicat SUD-Industrie à propos du syndicalisme dans l'industrie de l'armement.

04/2023

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Essais généraux

Radiations et révolution. Capitalisme apocalyptique et luttes pour la vie au Japon

Dans Radiation et révolution, Sabu Kohso utilise la catastrophe nucléaire de Fukushima de 2011 pour mettre en lumière la relation entre l'énergie nucléaire, le capitalisme et l'Etat-nation. Si la catastrophe est un événement crucial dans le Japon d'après-guerre elle incarne le mode de développement capitaliste qui ravage notre planète. En capturant les expériences vécues par les victimes de la catastrophe tout en envisageant l'avenir d'une planète radioactive dirigée par le capitalisme nucléarisé. Kohso démontre que l'énergie nucléaire n'est pas une simple source d'énergie - elle est devenue le principe organisateur de l'ordre politique mondial et le moyen le plus efficace d'accumuler des profits et de gouverner les populations. Pour ceux qui aspirent à un monde libéré de la domination des Etats-nations capitalistes, soutient Kohso, l'abolition de l'énergie et de l'armement nucléaires est impérative.

02/2021

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Economie

Le Grand Méchant Marché. Décryptage d'un fantasme français

Les Français sont allergiques au marché. Sondages d'opinion et paroles d'experts le confirment dans une belle unanimité : le capitalisme financier est vécu comme une source insupportable d'aliénation et d'inégalités, il détruit l'économie et la société. Ce sentiment de défiance crée un malaise profond chez nos compatriotes et les singularise dans le concert des nations. Or, ce livre en fait l'éclatante démonstration, certains lieux communs du discours anti-capitaliste sont faux et doivent être dénoncés comme tels. Partout, le développement financier est un accélérateur de croissance. Les marchés n'induisent pas la myopie industrielle pour laquelle on les blâme, mais permettent au contraire le financement de projets de longue haleine. La finance n'est ni l'ennemie de l'emploi, ni celle de l'égalité si chère à nos concitoyens. Pour décrypter la signification de ce malaise, un détour par l'histoire de notre pays s'impose. Contrairement à une idée répandue, la France n'était pas prédisposée à l'anti-libéralisme. C'est le succès mal interprété des Trente Glorieuses qui a nourri l'illusion qu'un "autre capitalisme " serait possible. Notre économie reste largement structurée par l'héritage de l'après-guerre. La libéralisation des années 1980, stoppée en rase campagne, a donné naissance à un capitalisme hybride et schizophrène : un patronat hésitant entre sa loyauté au pays, aux actionnaires ou aux salariés, des actionnaires en majorité étrangers et qui ne représentent pas une force politique. Pour rendre au capitalisme sa légitimité, il faut faire des Français les acteurs à part entière d'un capitalisme financier dont ils doivent être les premiers bénéficiaires.

01/2007

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Histoire des idées politiques

La nature contre le capital. L'écologie de Marx dans sa critique inachevée du capital

A partir de sources largement inédites, ce livre montre que Karl Marx a développé une analyse écologique du capitalisme. Ainsi, sa critique de la propriété privée apparaît indissociable de son analyse de la destruction de l'environnement. A l'heure où les inégalités explosent et alors que la planète fonce vers l'abîme, Marx indique la source commune de ces problèmes et esquisse la solution ? : rompre avec le capitalisme pour établir une relation harmonieuse entre les humains et la nature. Pour trouver des solutions à la crise climatique globale dans laquelle l'humanité est entrée, il est aujourd'hui plus que jamais indispensable de comprendre l'imbrication entre le système capitaliste et la destruction environnementale. Critique éminent du capitalisme, Karl Marx a pourtant mauvaise réputation auprès de nombreux écologistes. Il est accusé d'être un penseur productiviste, prônant la maîtrise de la nature par les humains. C'est à cette aune que Kohei Saïto relit les oeuvres majeurs, ainsi que les cahiers scientifiques inédits de Marx et montre que ces accusations sont sans fondement. Il nous fait découvrir un Marx qui suit de près les avancées des sciences de la nature et, surtout, de l'agronomie, qu'il intègre méthodiquement dans ses propres travaux. Le constat s'impose ? : l'écologie est un aspect incontournable du projet marxien de la critique du capitalisme. Ainsi, Marx fournit une base théorique riche pour comprendre la crise écologique actuelle et pour la dépasser.

08/2021

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Histoire internationale

Histoire de la mondialisation capitaliste. Tome 1, 1492-1914

Si le terme de "mondialisation" n'est apparu qu'en 1953, et si c'est seulement dans les années 1960 que sa signification s'est élargie aux domaines économiques et culturels, le phénomène est bien plus ancien. L'histoire de la réalité que recouvre aujourd'hui ce terme se confond avec l'histoire du capitalisme. Comment le capitalisme a-t-il tissé des liens entre les quatre coins de la planète, par les échanges, les migrations, les guerres, en faisant de l'économie mondiale un tout ? Voilà l'objet de cet ouvrage. Le présent tome décrit l'expansion du capitalisme marchand européen à ses origines, pour aboutir à cette période de 1880 à 1914, que d'aucuns ont présenté comme celle de la première mondialisation - le partage de la planète entière entre un nombre restreint de grandes puissances, et qui déboucha sur la débâcle de la Première Guerre mondiale.

07/2010

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Histoire internationale

Histoire de la mondialisation capitaliste. Tome 2, 1914-2010

Ce volume traite de l'histoire de la mondialisation capitaliste de 1914 à nos jours. Après une première période marquée par deux guerres et une crise mondiales, l'explosion des nationalismes et des protectionnismes, il a fallu attendre la fin des années 1950 pour que la mondialisation capitaliste connaisse une nouvelle phase d'essor. D'abord très progressif et très encadré par les Etats, le développement des échanges internationaux s'est accéléré à partir de la crise économique du milieu des années 1970. Aboutissant, au bout du compte, à une hypertrophie de la sphère financière, il n'a pas permis à l'économie de sortir du marasme et de la crise. Mais ce n'est pas l'ouverture des frontières qui est à mettre en cause - elles ne sont d'ailleurs ouvertes sans restriction qu'aux capitaux - mais bien les lois du fonctionnement de l'économie capitaliste elles-mêmes.

06/2011

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Economie

Les ondes longues du développement capitaliste. Une interprétation marxiste

Aboutissement de trente ans de recherche sur l'évolution du capitalisme comme forme de civilisation, cet ouvrage replace dans une perspective historique ses principales tendances économiques et sociales et ses relations avec les facteurs politiques. Il en analyse les différentes périodes et leurs fonctionnements spécifiques. alternance de phases expansives et phases récessives. Ernest Mandel introduit ici le concept novateur d'onde, plus exactement d'onde longue en lieu et place de celui de cycle. Un des éléments les plus importants de sa théorisation concerne les conditions de passage à une nouvelle phase expansive. Il traite, entre autres, de la dynamique du taux de profit. de la régulation du système. des révolutions technologiques et des cycles de la lutte des classes. Il y a. selon lui. une dialectique entre les facteurs objectifs du développement historique (les lois de l'économie) et les facteurs subjectifs (les mouvements sociaux, les secousses politiques. les révolutions) qui ont une relative autonomie. L'auteur nous propose une actualisation des travaux de Kart Marx en termes, non pas d'économie, mais bien de critique de l'économie politique qui s'organise autour de perspectives de rupture avec l'ordre/désordre du monde dominant. Dans sa postface, Michel Husson illustre les analyses de l'auteur à la lumière de la phase néolibérale actuelle du capitalisme.

11/2014

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Economie

L'après-capital. Le capitalisme se meurt, vive la social-économie !

Vers l'économie de l'intelligence partagée. Depuis l'époque ou Marx écrivait Le Capital (1867), s'est installé un libéralisme détourné de tout humanisme, au service des seuls intérêts d'une caste financière toute-puissante. Dépourvu de projet social, un monde de compétition sans partage concentre tous les pouvoirs. Surexploitation des ressources naturelles, chômage structurel, élargissement du fosse entre ultra-riches et ultra-pauvres... Le système vacille. La confiance s'effrite. La contestation gronde. A contre-courant, Gilles Lecointre propose une lecture optimiste de la "crise". S'appuyant sur une analyse sans concession du capitalisme actuel, il observe tous les "signaux faibles" qui vont changer la donne. Les technologies numériques transforment les rapports sociaux en libérant les énergies et en ouvrant des espaces de communication. Chacun peut désormais conduire sa vie de façon libre et indépendante. Sur cette base, de nouveaux types d'entreprise s'organisent avec une exigence d'éthique et d'équité. Le social revient au centre du jeu. L'économie retrouve sa vraie place, celle d'un outil. La social-économie est en route !

09/2019

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Economie

L'esthétisation du monde. Vivre à l'âge du capitalisme artiste

On connaît la rengaine, tant elle semble réaliste : richesse du monde, appauvrissement des existences ; triomphe du capital, liquidation des savoir-vivre ; surpuissance de la finance, «prolétarisation» et unification des modes de vie, par l'industrialisation de la camelote kitsch et des produits jetables, interchangeables, insignifiants - le capitalisme est une machine de déchéance esthétique et d'enlaidissement du monde. Est-ce si sûr ? Le style, la beauté, la mobilisation des goûts et des sensibilités s'imposent chaque jour davantage comme des impératifs stratégiques des marques : le capitalisme d'hyperconsommation est un mode de production esthétique. Dans les industries de consommation, le design, la mode, la publicité, la décoration, le cinéma, le show-business des produits chargés de séduction sont créés en masse. Ils véhiculent des affects et de la sensibilité, ils agencent un univers esthétique proliférant et hétérogène par l'éclectisme des styles qui s'y déploie. Partout le réel se construit comme une image en y intégrant une dimension esthétique-émotionnelle devenue centrale dans la compétition que se livrent les marques. Tel est le capitalisme artiste, lequel se caractérise par le poids grandissant des marchés de la sensibilité, par un travail systématique de stylisation des biens et des lieux marchands, par l'intégration généralisée de l'art, du «look» et de l'affect dans l'univers consumériste. Créant un paysage économique mondial chaotique tout en stylisant l'univers du quotidien, le capitalisme est moins un ogre dévorant ses propres enfants qu'un Janus à deux visages.

03/2013

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Economie (essai)

Le capitalisme à l'ère du numérique et du Covid-19

Depuis le nouveau siècle, le monde est entré dans l'ère du numérique qui caractérise une nouvelle forme de capitalisme. L'histoire retiendra, en effet, que deux phénomènes ont mis fin à plus de soixante ans de capitalisme industriel pour le remplacer par un tout autre système, encore plus puissant, le capitalisme numérique. Cette quasi-révolution tient à deux phénomènes : d'abord à l'apparition de l'Internet dans les années 1980, qui a permis le développement des technologies de l'information et de la communication (TIC) ; puis à celles du téléphone portable, du smartphone et des réseaux sociaux. Mais la complexité du monde s'est encore accrue au printemps 2020 sous la forme inattendue d'une pandémie qui a contribué à bouleverser encore davantage non seulement les économies mais également les sociétés du monde entier. Cet ouvrage analyse l'ensemble des conséquences du nouveau capitalisme mais aussi de la pandémie du Covid-19. Ces effets sont considérables car tous les secteurs sont concernés, que ce soit la vie privée, les relations interpersonnelles, l'économie, les organisations sociales et politiques, les entreprises, les politiques gouvernementales, mais aussi la culture et la civilisation.

02/2022

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Sociologie du travail

La colonisation du quotidien. Dans les laboratoires du capitalisme de plateforme

Le capitalisme ne fait plus : il fait faire. L'économie de plateforme a conféré une dimension paradigmatique à l'usage de l'externalisation, ainsi qu'une place inédite aux activités gratuites. D'où la nécessité d'analyser les nouveaux régimes d'exploitation dans le secteur des services et de la culture sous l'angle de l'usage que le capitalisme fait du numérique. Dans cet ouvrage, Patrick Cingolani met en lumière les diverses formes que prend l'extraction du surtravail et la prédation du gratuit, de l'instillation du travail dans la vie privée à sa vaporisation dans les temporalités interstitielles du quotidien. Le travail pénètre en effet désormais les pores de la vie ordinaire en effaçant ses indices et ses frontières. Parallèlement, on assiste à la spoliation spéculative des activités non-marchandes. Dans un monde où le temps d'activité gratuit est approprié par la contrainte ou par la promesse (stage ou projet) tandis que les travailleurs externalisés se trouvent assujettis à une temporalité juste-à-temps, tout moment devient une opportunité de prélèvement. Mais si le "le travailleur" , voire "l'usager" , peut apparaitre abusé par l'effacement des indices de la subordination et des signes distinctifs du travail, rien ne serait pire que de désespérer d'une subjectivité donnée comme aliénée ou complice. Il importe plutôt de mener une critique rigoureuse de l'accountability qui s'intègre à une réflexion sur les formes de suspens et résistance démocratiques à opposer aux usages capitalistes de la technique, à l'instar des luttes menées par travailleurs de la mode à Milan ou par les coursiers de Deliveroo.

06/2021

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Histoire des idées politiques

Religion, République, Libéro-capitalisme. Origine et métamorphoses d'une instance instituante

Qu'est-ce que la religion ? La réponse semble évidente, tant la réalité nous est familière. Et, pourtant, dès que nous essayons de la formuler, elle nous échappe. Pour la première fois, au terme d'une longue recherche ponctuée par des publications importantes sur la genèse de la religion chrétienne, Maurice Sachot pense pouvoir donner une explication claire à une réalité socioculturelle qui fut et reste le coeur de toute société organisée, même si c'est parfois sous d'autres noms et d'autres formes. Reprenant la question depuis ses origines, c'est-à-dire à partir de ce que les Romains - les seuls à l'avoir fait - ont identifié et spécifié par ce mot, à savoir l'instance instituante de l'ordre des choses en général et de l'ordre sociopolitique en particulier, l'auteur suit la transformation qu'en fit le christianisme en se qualifiant lui-même de religion. Il montre ensuite comment et pourquoi, au cours des siècles, cette notion s'est diversifiée et a éclaté en diverses acceptions pour, finalement, donner naissance à des formes areligieuses de cette instance que sont, en France, la République laïque et citoyenne et, aujourd'hui, sur le plan mondial et en Europe en particulier, à une forme perverse : le libéro-capitalisme. Ce faisant, Maurice Sachot pense faire accomplir un pas décisif à l'intelligence du fait religieux. Il jette une vive lumière sur l'histoire de l'Occident et sur ce qu'est un régime civilisationnel et culturel. Il dégage enfin les fondements sur lesquels s'appuyer, si nous voulons vaincre le libéro-capitalisme et faire advenir un nouveau régime digne de ce nom. Maurice Sachot, Professeur émérite de l'Université de Strasbourg, est surtout connu pour ses études sur la religion et en philosophie ancienne. Il a publié plusieurs ouvrages et notamment chez Odile Jacob, L'Invention du Christ. Genèse d'une religion et Comment le christianisme a changé le monde.

06/2022

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Edition

Le fétiche et la plume. La littérature, nouveau produit du capitalisme

Quelle place occupe encore la littérature à l'ère du capitalisme tardif ? Sans jamais céder à la veine du pamphlet, cette étude engagée et documentée, inédite par sa forme comme par son ambition, démontre avec une perspicacité aiguë combien, depuis plusieurs décennies, est à l'oeuvre un processus d'aliénation des productions livresques à la nouvelle " économie de l'attention ", menaçant l'autonomie du champ littéraire et de ses formes propres de légitimation. Hyperconcentration éditoriale entre les mains de quelques mégagroupes, prolétarisation accrue du statut des acteurs du livre, dépréciation symbolique de l'écrivain, formatage commercial de la notion de style, redéfinition horizontale du rapport à la lecture, emprise inquiétante des réseaux sociaux sur la critique : tous ces phénomènes, ici finement analysés, participent à une entreprise générale de dissolution de l'idée même d'écriture dans " la temporalité du produit culturel ". Par-delà ce sombre constat, les autrices rappellent l'horizon vivant d'une littérature aux prises avec la langue et les métamorphoses de l'Histoire, qui continue d'oeuvrer en silence à travers le filtre médiatique de l'époque.

09/2022

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discriminations, exclusion, ra

UberUsés. Le capitalisme racial de plateforme à Paris, Londres et Montréal

L'" ubérisation " renvoie à une entreprise présente internationalement inaugurant un nouveau modèle économique dans lequel les entreprises prennent la forme de plateformes numériques et jouent le rôle d'intermédiaires entre clients et prestataires de services. L'enquête inédite menée auprès d'une centaine de chauffeurs Uber à Paris, Londres et Montréal est l'occasion de décrire la réalité de leur quotidien de travail et d'analyser comment Uber déploie un capitalisme racial de plateforme. L'analyse des conditions d'implantation et de déploiement de la plateforme dans ces trois contextes institutionnels spécifiques permet de mettre au jour les actions menées par celle-ci pour limiter les barrières à l'entrée du métier et évincer la concurrence afin d'acquérir une position quasi monopolistique dans le secteur. Entrés dans le métier pour améliorer leur condition, les hommes racisés constituent une armée de réserve de travailleurs précieuse pour la plateforme, lui fournissant une main d'oeuvre docile et disponible. Leurs espoirs seront rapidement déçus. Ces travailleurs indépendants se voient en effet soumis à une nouvelle forme de contrôle qui s'accompagne de conditions de travail dégradées.

05/2023

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Sciences politiques

Le monstre est parmi nous. Pandémies et autres fléaux du capitalisme

La pandémie de coronavirus, loin dêtre un événement isolé, sinscrit dans une série qui a toutes les chances de se poursuivre. Dun côté, lélevage industriel, la déforestation massive et lindustrie du fast-food créent les conditions idéales pour la transmission inter-espèces de nouveaux virus. De lautre côté, les systèmes de santé font les frais de plusieurs décennies de coupes budgétaires. En replaçant la pandémie de Covid-19 dans le contexte des catastrophes virales antérieures, notamment de la grippe espagnole et de la grippe aviaire H5N1, Mike Davis retrace les manquements des gouvernements, expose les effets de la restructuration néolibérale sur les risques épidémiques, et montre comment lappât du gain freine la recherche et la prévention. Le monstre viral constitue un excellent ouvrage pour comprendre les racines de la pandémie actuelle et de celles à venir.

09/2021

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Sociologie

LA REPUBLIQUE DES VANITES. Petits et grands secrets du capitalisme français

Depuis une quinzaine d'années, le capitalisme français n'en finit pas de traverser toutes sortes de bouleversements dont la chronique, le plus souvent, ne retient que des informations abstraites. Car, derrière ces bouleversements, il y a d'abord des hommes de passion et d'ambition, de chair et de sang, qui se battent, se haïssent ou passent de provisoires alliances. C'est dans ce bestaire, où la cruauté se mêle à l'idéal et à la vanité, que Nazanine Ravaï mène son lecteur. Et elle connait, comme personne, les arcanes de cette jungle... Les vrais héros de ce livre s'appellent donc, entre tant d'autres, François Pinault, Bernard Arnault, Albert Frère, Jean-Yves Haberer, André Rousselet, Jean-Marie Messier ou Jean Peyrelevade. Par leurs audaces, par leurs erreurs, ils ont transformé la société française. Mais l'on s'interroge : comment ces hommes prennent-ils leurs décisions ? Selon quelle logique choisissent-ils de devenir des prédateurs, de faux naiïfs, ou des joueurs de poker ? Qu'y a-t-il, au fond, derrière leur volonté de puissance ? Et comment, dans une société jacobine, ont-ils pu, à ce point, utiliser à leur seul profit les prérogatives de l'Etat ? C'est ce que ce livre raconte. Au jour le jour...

07/1998

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Economie

A l'abri de l'anthropocène, le capitalisme saccage le monde

Si l'abondance est terminée, elle doit l'être pour tout le monde

10/2023

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Littérature française

Quel voleur accepte qu'on le vole ? Capitalisme et propriété privée

Si les objets du monde sont bel et bien des poissons perdus, des res nullius ou des corps comme Nicolas Bon le montre dans cet essai effréné en forme de harangue publique, citant pêle-mêle Rousseau, Melville et saint Augustin, alors les individus qui s'en emparent sont eux-mêmes des inventeurs d'objets trouvés, c'est- à-dire des batteurs de grèves, des écumeurs d'eau douce, des "ravageurs" - c'est- à-dire encore des voleurs susceptibles de se faire voler à leur tour à tout moment. Simplement l'humanité se divise entre ceux qui s'efforcent de trouver là l'occasion de leur liberté, en renonçant aux chimères de la propriété privée, autrement dit en se laissant voler aussi souvent qu'ils volent, et tous les autres, ceux qui voudraient pouvoir voler sans jamais être volés eux-mêmes. Et ce n'est peut-être que ça, le capitalisme : cette supercherie ontologique concertée visant à organiser les conditions de monopole du vol légitime, en naturalisant le statut fallacieux et scélérat de poisson attaché, de res in patrimonio ou de corps-mort ; cet appareil de capture à grande échelle visant à s'approprier tyranniquement tous les vergers de la planète, sans admettre qu'on vienne y cueillir un seul de leurs fruits - car quel voleur accepte qu'on le vole ?

01/2012

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Marché de l'art, Argus

Captation et subversion. L'art à l'épreuve du capitalisme tardif

A l'heure où l'industrie culturelle et le système de production entendent capter et détourner à leurs propres fins les stratégies des avant-gardes artistiques, il semble admis que l'art a désormais perdu sa force de résistance. Sous l'espèce d'un design généralisé, le style est en effet devenu un argument de vente, le happening a été récupéré par l'événementiel, et la figure de l'artiste, autrefois marginale, est érigée en modèle d'entreprenariat dans une société qui en appelle à la créativité et à l'autonomie des travailleurs. Pour une frange significative de la sociologie contemporaine, le capitalisme aurait donc entièrement assimilé les formes et les procédés de l'art, ne laissant plus d'autre choix aux artistes que de courtiser des pouvoirs financiers qui monopolisent désormais les leviers de la subversion. Laurent Buffet poursuit un double objectif. Il retrace tout d'abord les étapes de formation de ce "paradigme sociologique de l'art" afin de le soumettre à un examen critique. Il est frappant de constater que la sociologie, empirique en son principe, se montre pour l'occasion aveugle aux propriétés évolutives de son objet, autrement dit aux pratiques artistiques prises dans le développement de leur propre histoire. En mettant en évidence la richesse et la subtilité de ces pratiques, le livre poursuit par conséquent un second objectif : montrer que, face aux divers processus de captation dans lesquelles l'art se trouve désormais entraîné, celui-ci ne cesse de subvertir les conventions artistiques, en grande partie dépassées, au nom desquelles ces phénomènes s'exercent, creusant ainsi des marges nouvelles et insoupçonnées. Refonder aujourd'hui une théorie critique de la culture suppose de faire apparaître les mutations du potentiel de résistance qui continue à opérer dans les formes contemporaines de l'art.

09/2023

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Sociologie

Le style du monde. La vie dans le capitalisme de fiction

Qu'est-ce que le " style du monde " ? En deux siècles à peine s'est construit le capitalisme, d'abord sous la forme abrutissante et triste d'un capitalisme de production centré sur l'objet, puis, depuis la Seconde Guerre mondiale jusqu'aux années 1980, en capitalisme de consommation qui faisait du monde un vaste marché de dupes. En ce début du XXIe siècle, nous sommes passés à un " capitalisme de fiction ". On n'aspire plus seulement à consommer mais aussi à savourer les plaisirs aux yeux de tous. Ce capitalisme ne pose plus comme objectif suprême la production des biens mais l'invention d'un état des choses conforme à nos désirs ; une réalité de fiction. L'auteur s'attaque à nos " manies " contemporaines : le marketing et le commerce équitable, l'orgie du football et les reality shows, la vidéosurveillance universelle, la culture du shopping, les parcs d'attractions à thème, la ville elle-même devenue parc de jeux, le piratage sous toutes ses formes, les fausses démocraties, le clonage, les modes rétro... L'auteur signe ici son plus bel essai et une réflexion décisive sur ce qui nous attend.

10/2005