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Julien Soulié

Extraits

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Beaux arts

Cézanne un grand vivant

Si les tableaux de Paul Cézanne ramènent Charles Juliet sur les lieux de sa propre adolescence, ils provoquent aussi en lui un questionnement sur la création, qu'elle soit celle du peintre ou celle de l'écrivain. Ce livre est un face-à-face troublant entre deux ouvres, il est aussi un échange, un dialogue entre deux solitudes tendues vers l'autre et vers la vérité, au-delà du temps, au-delà de la mort.

05/2006

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Théâtre

Un lourd destin. Une évocation de Friedrich Hölderlin

La vie et l'ouvre du poète allemand Friedrich Hölderlin (1770-1843) sont devenues Outre-Rhin un véritable mythe. Une mère au cour sec que son fils vénérait et dont elle a décrété qu'il serait pasteur. De quatorze à vingt-trois ans, Friedrich dut donc se morfondre dans les séminaires protestants. Des années qui l'ont meurtri, brisé, lui ont fait perdre foi en la vie. Hanté par le besoin d'écrire, il put éviter de porter l'habit noir et devint à quatre reprises précepteur dans des familles fortunées. Chaque fois ces expériences se soldèrent par un échec. Différentes déceptions, son amour malheureux pour Diotima, sa soif d'absolu, la maladie mentale, firent de lui un perpétuel exilé, incapable de s'enraciner dans l'existence. Il n'eut que de brèves années pour produire son ouvre et resta trente-six ans prisonnier de sa démence, enfermé dans cette tour de Tübingen qui s'élève sur les rives du Neckar. Cette pièce de théâtre donne la parole à trois de ses amis et à sa sour, et ce sont eux qui le font revivre, dépeignent sa personnalité, retracent le parcours de ce poète qui eut un destin de maudit.

12/2000

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Critique littéraire

Eloge de la fadeur. A partir de la pensée et de l'esthétique de la Chine

Quand les diverses saveurs, cessant de s'opposer les unes aux autres, restent contenues dans la plénitude : le mérite de la fadeur est de nous faire accéder à ce fond indifférencié des choses ; sa neutralité exprime la capacité inhérente au centre. A ce stade, le réel n'est plus " bloqué " dans des manifestations partiales et trop voyantes ; le concret devient discret, il s'ouvre à la transformation. La fadeur des choses appelle au détachement intérieur. Mais elle est aussi une vertu, notamment dans notre rapport à autrui, parce qu'elle est gage d'authenticité ; elle doit être aussi à la base de notre personnalité puisque, seule, elle permet de posséder également toutes les aptitudes et de faire preuve, en chaque occasion, de la faculté requise. Sur ce lieu commun de la fadeur se rencontrent et s'entendent tous les courants de la pensée chinoise : confucianisme, taoïsme, bouddhisme. Ces courants ne l'envisagent donc ni sur un mode abstrait, à finalité théorique, ni, à l'autre bord, comme un ineffable, à vocation mystique. Mais c'est lui que révèlent, par leur dépouillement et leur richesse allusive, les arts de la Chine peinture, musique ou poésie. En nous conduisant à la limite du sensible, là où celui-ci s'efface et se résorbe, la fadeur nous fait éprouver un " au-delà ". Mais ce dépassement ne débouche pas sur un autre monde, à statut métaphysique, coupé de la sensation. Il déploie seulement celui-ci (le seul) - mais décanté de son opacité, redevenu virtuel, rendu disponible - sans fin - à la jouissance.

01/1999

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Théâtre

Ecarte la nuit

Un homme mène une existence en apparence toute lisse. Mais un jour, soit parce qu'une déception, un revers, un deuil..., a brisé ses défenses et détruit ses appuis, soit parce qu'il éprouve le besoin de partir à la recherche de lui-même, il se trouve engagé dans une errance au terme de laquelle, bien des années plus tard, après avoir parcouru un interminable chemin, il aura le sentiment de s'être découvert, d'avoir rencontré sa vérité. Cette pièce a pour thème l'aventure de la quête de soi et de la radicale transformation qu'elle entraîne. Cette aventure est longue, douloureuse. Au début, elle est vécue dans la confusion, la détresse, une angoisse extrême. Loin de tout repère, tout chemin, l'être avance à tâtons dans des contrées inconnues, désertiques, où s'enchevêtrent la peur de se perdre et le désir de conquérir un accord avec soi et le monde. Contre toute attente survient pourtant l'instant décisif du lâcher-prise. L'être renonce à tout vouloir, consent à déposer les armes. C'est alors qu'il se trouve en mesure de se laisser guider et reconstruire par des forces qui vont faire de lui un être clair, unifié, apte à se tourner vers autrui.

02/1998

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Littérature étrangère

La seule histoire

Un premier amour détermine une vie pour toujours : c'est ce que j'ai découvert au fil des ans. Il n'occupe pas forcément un rang supérieur à celui des amours ultérieures, mais elles seront toujours affectées par son existence. Il peut servir de modèle, ou de contre-exemple. Il peut éclipser les amours ultérieures ; d'un autre côté, il peut les rendre plus faciles, meilleures. Mais parfois aussi, un premier amour cautérise le coeur, et tout ce qu'on pourra trouver ensuite, c'est une large cicatrice. Paul a dix-neuf ans et s'ennuie un peu cet été-là, le dernier avant son départ à l'université. Au club de tennis local, il rencontre Susan - quarante-huit ans, mariée, deux grandes filles - avec qui il va disputer des parties en double. Susan est belle, charmante, chaleureuse. Il n'en faut pas davantage pour les rapprocher... La passion ? Non, l'amour, le vrai, total et absolu, que les amants vivront d'abord en cachette. Puis ils partent habiter à Londres : Susan a un peu d'argent, Paul doit continuer ses études de droit. Le bonheur ? Oui. Enfin presque car, peu à peu, Paul va découvrir que Susan a un problème, qu'elle a soigneusement dissimulé jusque-là : elle est alcoolique. Il l'aime, il ne veut pas la laisser seule avec ses démons. Il va tout tenter pour la sauver et combattre avec elle ce fléau. En vain... Mais lui, alors ? Sa jeunesse, les années qui passent et qui auraient dû être joyeuses, insouciantes ? Il a trente ans, puis trente et un, puis trente-deux. Vaut-il mieux avoir aimé et perdre ou ne jamais avoir aimé ?

09/2018

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Littérature étrangère

Une fille, qui danse

Ceux qui veulent nier le passage du temps disent : quarante ans, ce n'est rien, à cinquante ans on est dans la fleur de l'âge, la soixantaine est la nouvelle quarantaine et ainsi de suite. Je sais pour ma part qu'il y a un temps objectif, mais aussi un temps subjectif. le vrai, qui se mesure dans notre relation à la mémoire. Alors, quand cette chose étrange est arrivée, quand ces nouveaux souvenirs me sont soudain revenus, ç'a été comme si, pendant ce moment-là, le temps avait été inversé. Comme si le fleuve avait coulé vers l'amont. Tony, la soixantaine, a pris sa retraite. Il a connu une existence assez terne, un mariage qui l'a été aussi. Autrefois il a beaucoup fréquenté Veronica, mais ils se sont éloignés l'un de l'autre. Apprenant un peu plus tard qu'elle sortait avec Adrian, le plus brillant de ses anciens condisciples de lycée et de fac, la colère et la déception lui ont fait écrire une lettre épouvantable aux deux amoureux. Peu après, il apprendra le suicide d'Adrian. Pourquoi Adrian s'est-il tué ? Quarante ans plus tard, le passé va ressurgir, des souvenirs soigneusement occultés remonter à la surface - Veronica dansant un soir pour Tony, un week-end dérangeant chez ses parents à elle. Et puis, soudain, la lettre d'un notaire, un testament difficile à comprendre et finalement, la terrible vérité, qui bouleversera Tony comme chacun des lecteurs d'Une fille, qui danse.

01/2013

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Philosophie

Entrer dans une pensée. Ou des possibles de l'esprit

Qu'est-ce qu'entrer dans une pensée ? Qui ne souhaiterait par exemple entrer, le temps d'une soirée, dans une pensée aussi extérieure à la nôtre que la chinoise ? Mais on ne peut y entrer en tentant de la résumer, ou d'en présenter des notions, ou d'y distinguer des écoles, voire en en traçant l'histoire. Car on reste toujours dépendant, pour le faire, de nos perspectives implicites et de nos concepts. On n'a pas encore quitté sa pensée. Donc on n'a pu entrer dans l'autre. C'est pourquoi je proposerai ici, à titre de travaux pratiques, de commencer par lire une simple phrase de chinois : les premiers mots du Yi King sur le commencement. De la lire du dedans : dans son énoncée et dans son commentaire. Comme aussi du dehors, qu'il soit de la Bible, de la Grèce et de nos prochains et plus lointains Orients. S'érige alors progressivement un seuil qui fait entrer. Du même coup, se répartissent, de part et d'autre, divers possibles de la pensée. Et surgit soudain devant nous une tâche immense : concevoir une histoire de l'avènement de l'esprit qui ne relève plus de la seule Europe.

03/2012

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Poésie

Miroitement sur terre de la petite flaque d'eau

Nous voici en pays d'humanité avec Christophe Jubien pour guide. Nous empruntons son regard de connivence et d'empathie pour côtoyer les uns, les autres. Lire ces poèmes, c'est un peu serrer des mains, adresser un sourire, rencontrer. On partage les évidences de vivre, les joies et les difficultés. Les peines. On est là, fraternellement.

03/2012

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Littérature étrangère

Le Justicier

Vivian Winter, avocat londonien, jeune, riche, séduisant, est retrouvé mort dans sa cuisine, transpercé de seize coups de couteau. Sa mère, lady Winter, charge son meilleur ami de mener une enquête parallèle à celle de la police. En se fondant sur les indices de deux documents, le testament du défunt et la liste des meurtriers qu'il a défendus au cours des dernières années et qui ont pour point commun d'avoir assailli sexuellement et tué des femmes enceintes, le narrateur se lance dans une série d'investigations de plus en plus déconcertantes. Il est sur le point de renoncer à sa mission - dont lady Winter a d'ailleurs voulu le décharger très tôt - mais s'obstine, poussé par les doutes et les réticences des enquêteurs officiels. Sa théorie, tantôt étayée et tantôt ébranlée par le psychiatre qui a eu à connaître de plusieurs de ces cas, le conduit à rencontrer les proches de ces meurtriers ou de leurs victimes, et le lecteur se voit offrir un champ très vaste où risquer ses propres conclusions. L'énigme se résoudra au prix de deux morts supplémentaires, mais nous n'en sommes déjà plus à les compter. Il ne faudrait pas insister beaucoup auprès de l'auteur pour lui faire admettre qu'il partage nombre des curiosités, des raisonnements et des réactions du narrateur. Presque tous les ouvrages de Julian Gloag offrent une trame d'enquête policière, même ceux où l'analyse psychologique domine de beaucoup la recherche d'une solution satisfaisante aux yeux de la justice. C'est toujours un plaisir pour le lecteur quand le mystère de l'intrigue sert de support à une ouvre littérairement riche et accomplie. Le cas n'est pas si courant.

03/1987

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Littérature étrangère

Passé composé

Rupert Darley a résolu d'une façon draconienne la crise à la fois familiale et professionnelle qui couvait depuis un certain temps déjà : il a quitté sa seconde femme et démissionné de son poste d'enseignant. Ces deux ruptures l'ont en quelque sorte libéré. Cependant, il redoute la réaction de ses parents à qui il vient annoncer la nouvelle : lui, Oliver, architecte renommé, un vieux monsieur bougon, amateur de whisky et de bon vin ; elle, May, jadis pleine d'allant, qui a gardé, malgré l'âge et la maladie, l'esprit vif et la repartie facile. Arrive Miranda, la fille de Rupert - une jeune étudiante en médecine -, qu'il ne s'était pas préparé à rencontrer et qui lui donne involontairement, parce que ses grands-parents l'avaient invitée, l'impression d'être un intrus dans la maison familiale. Des relations complexes s'établissent alors entre ces quatre personnages, différents par l'âge et le caractère, et pourtant proches les uns des autres, souvent complices. On devine que l'auteur éprouve pour eux non seulement de la sympathie, mais aussi de l'affection. Le ton du roman tranche sur la rigueur de sa construction par une tendresse, une émotion parfois pathétiques, que tempèrent toujours une ironie discrète et un humour parfois truculent.

05/1988

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Littérature étrangère

Le passeur de la nuit

C'est par compassion qu'Aaron est devenu «écoutant» à Secours-Amitié ; il y réconforte de pauvres êtres qui ont perdu foi en la vie - les «appelants». Par ailleurs, avec une patience et un amour infinis, il prend soin de sa femme Kay, aveugle, atteinte de sclérose en plaques, tout en tenant une librairie et en répertoriant l'immense bibliothèque de la richissime Matilda, étrange et ténébreuse héroïne du roman. Et c'est par excès de compassion que cet homme de bonne volonté, le plus logiquement du monde, va devenir un criminel... Les conversations téléphoniques d'Aaron sont prétexte pour l'auteur à dresser une étonnante galerie de portraits, à la fois excentriques et pathétiques, dans la plus pure tradition anglaise. L'évocation saisissante des lieux - la petite ville proche de la falaise qui surplombe la mer enveloppée de brume, les recoins de la librairie où rôde constamment le chat, le château où règne la femme fatale, avec ses chambres remplies de mystère - dessine un monde flottant et spectral qui témoigne de l'imagination foisonnante de Julian Gloag. L'auteur et le lecteur pénètrent ensemble, étonnés, terrifiés, amusés, dans l'intimité d'âmes tourmentées et dans les abîmes de la bonté.

12/1996

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Tourisme étranger

Mondes secrets. Voyage au coeur de sites oubliés, étonnants ou insoupçonnés

A l'heure d'internet, nous pensons que le monde n'a plus de surprises à nous réserver. Pourtant, il suffit de creuser un peu pour découvrir des lieux longtemps ignorés ou aujourd'hui encore oubliés, inconnus ou dissimulés au regard. Ce sont ces palais impériaux réservés à des dynasties de privilégiés, ces antiques cités tombées sous l'assaut d'envahisseurs ou détruites par les forces de la nature, ces villes tout entières murées dans le silence de secrets nucléaires, ces habitats souterrains ou ces communautés reculées, disséminées aux quatre coins de la planète. Des monastères grecs des Météores, en équilibre à flanc de falaises, à la cité souterraine de Cappadoce, en Turquie, en passant par ce projet inachevé de base militaire sous les glaces du Groenland, partez pour un incroyable voyage à la découverte des sites les plus secrets, étonnants et reculés du monde.

10/2018

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Littérature française

Salle des pas perdus

La rumeur recommençait. D'abord quelques mots crus lancés par des hommes. Les femmes les avaient attrapés avec avidité, en avaient ajouté. L'histoire s'inventait, longue, de plus en plus longue, nauséabonde. Chuchotements, bouche à oreille. Et puis, elles ne se gênent plus. "Une belle salope ! Si c'est pas une honte, revenir ici. Elle porte le malheur sur elle. Même vieille. Folle, folle à lier !" Les voix montaient, stridentes, vulgaires. Les rires devenaient gras, puis s'étouffaient. Les enfants étaient allés plusieurs fois devant le portail. Ils chantaient "Jenny, Jenny la folle, où es-tu ?" Ils avaient lancé des cailloux, des pierres, jeté des saletés à travers la grille. Les parents n'avaient rien dit.

03/2015

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Poésie

Allons enterrer l'oisillon

"Christophe Jubien, qui pense que la poésie a la place du coeur dans le corps humain nous entraîne dans son quotidien de poète : nature, jardin, animaux, maison, famille, personnes, lui-même... Son oeil attentif, tendre et aimant, sait capter en raccourci les cocasseries de la vie, l'improviste révélateur des réalités cachées, les injustices aussi, les dangers, les douleurs secrètes." (Marilyse Leroux)

05/2020

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Philosophie

Pourquoi il ne faut pas dire "je t'aime"

Il faut casser cette image de l'amour-passion comme grand embrasement qui retombe en cendres, s'écarter de l'amour comme désir de possession qui, une fois qu'il a atteint sa satisfaction, se transforme fatalement en déception. Voilà ce que nous dit François Julien, qui plaide pour le concept d'intime. Si l'amour est équivoque, l'intime, lui, est ambigu. Dire je t'aime, c'est faire de l'autre un objet, quand dire je suis intime avec toi, c'est défaire l'isolement des sujets. De ce décalage entre l'image commune et passionnelle et celle à rapprocher de la notion d'intime, quelle pensée de l'amour peut-on dégager ? Une passionnante réflexion sur ce qu'est vivre.

08/2019

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Littérature française

L'inattendu

C'est un petit paysan, un enfant sensible, attachant, dont on ignore le nom. Il découvre le monde des adultes, la vie, la peur, la tendresse. Il se livre à ses premières expériences, douces-amères, ou tragiques. Enfant de troupe, il connaît la solitude, l'ennui, la cruauté de certains chefs mais aussi l'amitié. Plus tard, avec le retour à la vie civile, c'est une autre solitude, une autre forme d'ennui et de désespoir. Mais il y aura cette ouverture, cette lumière possible que suggère une rencontre inattendue. Ecrit tantôt sous forme de notes et de fragments plus ou moins développés, tantôt sous forme de récits, L'Inattendu est l'épilogue, longtemps après, de L'Année de l'éveil.

03/1992

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Littérature française

Yparkho

Crétois, Ilias est sourd, et muet, comme sa mère, avec qui il partage une maison basse, badigeonnée de chaux, bâtie aux confins de l'Est insulaire entre les collines couvertes d'oliviers et la côte. Sa mère est dedans sans sortir, il est dehors tout le jour, à réparer des épaves, des camions exténués venus échouer au pas de la mer - c'est son métier par défaut - et la journée achevée, Ilias treuille sa barque, se prête aux cabotages dans les criques dont il connaît chaque recoin, chaque falaise et secret, sinon un : le bruit du vent qu'à force ou à raison il associe au toucher, jusqu'à l'entendre. Dans un huis clos à ciel ouvert, Ilias le sourd se livre à un corps à corps patient avec la matière, les objets, avec les poissons tirés de l'eau et les éléments; sa mutilation sensorielle l'entraîne dans un échange avec sa mère aussi ténu que profond, fait de gestes et de rituels dont la beauté - portée par la précision éblouissante de l'écriture - surprend par son ingénuité et son extravagance.

08/2014

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Philosophie

Traité de l'efficacité

" D'où nous vient l'efficacité ? Comment la penser sans construire un modèle à poser comme but, donc sans passer par le rapport théorie-pratique, et hors de tout affrontement héroïque ? A la difficulté européenne à penser l'efficacité - même sur le versant " réaliste " de notre philosophie (d'Aristote à Machiavel ou Clausewitz) - s'oppose l'approche chinoise de la stratégie : quand l'efficacité est attendue du " potentiel de la situation " et non d'un plan projeté d'avance, qu'elle est envisagée en termes de conditionnement et non de moyens à fin, de transformation et non d'action, de manipulation et non de persuasion, etc. : " l'occasion " à saisir n'est plus alors que le résultat de la tendance amorcée, et le plus grand général ne remporte que des victoires " faciles ", sans même qu'on songe à l'en " louer ". De ce clivage, on percevra mieux en quoi consiste la possibilité d'effet ; et notamment, qu'il faut sortir d'une conception spectaculaire de l'effet pour comprendre qu'un effet est d'autant plus grand qu'il n'est pas visé, mais découle indirectement du processus engagé, et qu'il est discret. J'appellerai fonds d'effet ce dont nous vient cette efficacité sans dépense, et qui ne rencontre pas de résistance. Il nous conduira à concevoir une stratégie qui serait de l'efficience plus que de l'efficacité. " F.J.

06/2002

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Poches Littérature internation

Le perroquet de Flaubert

Médecin anglais spécialiste de Flaubert, Geoffrey Breathwaite découvre dans un recoin du musée Flaubert, à Rouen, le perroquet empaillé qui inspira à Louise, la vieille servante de Un cœur simple, une étrange passion. Mais à Croisset, la propriété de famille des Flaubert, se trouve un second perroquet avec les mêmes prétentions à l'authenticité. Où est le vrai perroquet, qui est le vrai Flaubert, où est la vérité de l'écrivain ? Si rien n'est certain, l'inspecteur Barnes, au bout de son éblouissante enquête littéraire, démontre néanmoins, avec élégance et humour, que la seule chose importante c'est le texte...

04/2003

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Philosophie

Cette étrange idée du beau. Dialogue

Du beau, on n'a cesse, au fil des siècles, de remettre en question les critères et les conceptions : de faire varier les définitions Mais s'est-on jamais interroge sur ce préalable, déposé dans la langue, celui de pouvoir dire simplement : le "beau" A-t on jamais sondé, en effet. sur quel socle enfoui le "beau" est juché ? Lui, la grande cheville ouvrière de notre métaphysique nous apprenant à quitter la diversité du sensible pour l'unitaire de l' "idée" ; comme aussi, en retour. nous frappant d'effroi d'émoi par son absolu faisant irruption à même le visible Seule issue restante. des lors, depuis que les dieux sont morts, pour nous forger un salut. Or la pensée chinoise n'a pas isolé - abstrait - le "beau" En taisant travailler cet écart. je souhaite dégager d'autres possibles ne se rangeant pas sous la monopolisation du beau ; par suite. explorer d'autres fécondités que l'art contemporain, en guerre ouverte avec le beau, peut rencontrer. De quoi du moins sortir le beau des lieux communs qui l'épuisent: pour le rendre à son étrangeté.

03/2010

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Lecture 9-12 ans

L'agence Malice & Réglisse : Le Butin du Requin. 60 énigmes à résoudre en s'amusant !

Joue les détectives ! Mène l'enquête avec Caroline, Valentin, David et Robinson, le cacatoès. A la fin de chaque épisode, tu trouveras une question. La réponse se cache dans le dessin qui l'accompagne. Note ta réponse en bas de la page et compte le nombre de réponses justes au terme de chaque enquête. 4 grandes enquêtes. 60 énigmes. Pour tous les apprentis détectives dès 8 ans.

06/2019

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Montagne

Massif des écrins. Alpinisme plaisir - Courses de F à TD

Massif sauvage et authentique car épargné par les équipements mécaniques et préservé par un parc national, les Ecrins sont un haut lieu des activités de montagne à toutes les saisons et surtout celui de l'alpinisme. Avec ses hauts sommets prestigieux - certains dépassant les 4 000 m d'altitude (Barre des Ecrins), d'autres les effleurant (la Meije, Ailefroide, Pelvoux...) -, ses belles faces rocheuses et ses glaciers, le massif des Ecrins est une destination prisée pour l'alpinisme. Le massif bénéficie d'une météo plus clémente que dans le nord des Alpes et propose une grande variété de courses et une bonne qualité de rocher. Frédéric Jullien, guide de haute montagne, propose une sélection de quarante courses, de niveau facile à très difficile, représentatives des conditions actuelles de la montagne : des itinéraires glaciaires, intégralement rocheux ou mixtes, qu'ils soient incontournables, récents, mais aussi classiques. Un ouvrage qui s'adresse au plus grand nombre de pratiquants qui trouveront toutes les informations détaillées et indispensables, ainsi que les images pour faire leur choix en fonction de leur niveau et de leur envie.

10/2019

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Philosophie

La pensée chinoise. En vis-à-vis de la philosophie

"Dans quels termes penser quand le monde est en voie de penser dans les mêmes ? Face aux principaux concepts de la pensée européenne, je suis allé chercher en Chine des cohérences à mettre en vis-à-vis, dont je fais des concepts, ceux-ci laissant paraître d'autres possibles. Il ne s'agit donc pas de "comparer". Mais de cueillir les fruits d'un déplacement théorique, dont je dresse ici le bilan, en explorant d'autres ressources à exploiter ; comme aussi, par le dévisagement mutuel engagé, de sonder respectivement notre impensé. Au lieu donc de prétendre identifier des "différences" qui caractériseraient les cultures, je cherche à y détecter des écarts qui fassent reparaître du choix et remettent en tension la pensée. C'est seulement à partir d'eux, en effet, qu'on pourra promouvoir un commun de l'intelligible qui ne soit pas fait de slogans planétarisés. En retour, les entrées de ce lexique introduiront autant de dérangements qui pourront faire réagir les pratiques de l'art comme de la psychanalyse ; qui permettront de réinterroger de biais la pensée du politique comme du management. Et voici que, en dessinant une sortie de la "question de l'Etre", c'est du même coup une nouvelle pensée du vivre que capte, dans ses mailles, ce filet". François Jullien.

04/2019

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Littérature étrangère

L'amour, langue étrangère

Paris, 1989. On s'apprête à fêter le bicentenaire de la Révolution. Dans un cours de langues pour adultes, Walter et Connie se rencontrent : exercices linguistiques et jeux de vocabulaire vont être les moyens d'exprimer leur amour naissant. Bientôt, ils se voient chaque jour, se promènent dans Paris, se rendent à Londres, s'évadent... Mais Walter a soixante ans et des enfants, Connie, quarante, des enfants et un mari auquel on proposera un poste aux Etats-Unis. Sur un canevas très simple (ils se rencontrent, ils s'aiment, tout les sépare), Julian Gloag déploie ses qualités habituelles : finesse psychologique, humour et charme. Construit en séquences brèves, ponctué par une suite d'images, ce livre rappelle les films de Truffaut ou de Rohmer dont l'apparente banalité recouvre un grand souci de précision, aucun mot n'étant laissé au hasard. Peu de choses sont dites, beaucoup sont sous-entendues ou laissées en suspens. Cette réflexion sur l'art de vivre et d'écrire, sur la fuite du temps et le bonheur d'aimer, si elle est parfois teintée d'amertume, ne perd jamais sa grâce ni sa légèreté.

05/1994

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Philosophie

Les Transformations silencieuses. Tome 1, Chantiers

Grandir, vieillir, mais également l'indifférence qui se creuse, jour après jour, entre les anciens amants, sans qu'ils s'en aperçoivent ; comme aussi les révolutions se renversant, sans crier gare, en privilèges ; ou bien encore le réchauffement de la planète : autant de modifications qui ne cessent de se produire devant nous, mais si continûment qu'on ne les perçoit pas. Mais on en constate soudain le résultat - qui nous revient en plein visage. Or, si cette transformation continue nous échappe, c'est sans doute que l'outil de la philosophie grecque, pensant en termes de formes déterminées, échouait à capter cet indéterminable de la transition. De là l'intérêt à passer par la pensée chinoise pour prêter attention à ces " transformations silencieuses " : sous le sonore de l'événement, elles rendent compte de la fluidité de la vie et éclairent les maturations de l'Histoire tout autant que de la Nature. De notion descriptive, on pourra en faire alors un concept de la conduite, stratégique comme aussi politique : face à la pensée du but et du plan, qui a tant obsédé l'Occident, s'y découvre l'art d'infléchir les situations sans alerter, d'autant plus efficace qu'il est discret.

05/2010

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Littérature anglo-saxonne

L'homme en rouge

Paris, fin du XIXe siècle. Lorsque John Sargent le peint en 1881, Samuel Pozzi est alors LE médecin à la mode. Pionnier de la chirurgie et de la gynécologie, il est particulièrement apprécié des dames de la bonne société, dont beaucoup, comme Sarah Bernhardt, sont aussi ses maîtresses. A travers sa vie privée, pas toujours heureuse, et sa vie professionnelle, exceptionnellement brillante, c'est toute une peinture de la Belle Epoque qui s'anime sous nos yeux. Mais derrière l'image classique de paix et de plaisirs s'en cache une autre, plus sombre : celle d'une période minée par l'instabilité politique, les crimes et les scandales.

02/2022

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Littérature française

Dans la lumière des saisons. Lettres à une amie lointaine

Quatre saisons. Quatre lettres adressées à l'amie lointaine. Jour de printemps. Il marche dans les vignes, les bois, alors qu'un poème se compose dans sa tête. Ce texte parle de l'avidité de vivre. De l'attente. L'attente de ce qu'aucun mot ne saurait nommer. Nuit d'un été torride. Naguère, un enfant s'était enfoncé dans la forêt à la recherche de trois hêtres immenses. Il ne les avait pas trouvés, mais il avait vécu quelques minutes inoubliables près d'une source. Autre parcours : celui de l'aventure intérieure, avec ses aléas, ses angoisses, ses découvertes, et instamment espérée, ardemment attendue, cette seconde naissance qui permet enfin de consentir à la vie. Journée d'automne et de balade sur les collines dans la douce et déclinante lumière de la saison préférée. Elle fait songer à un autre automne. Celui d'une existence. Celui qu'éclaire et enrichit la plénitude de la maturité. Après-midi d'hiver. La neige. Les oiseaux. Le profond silence. Une totale passivité. Le plus enfoui affleure et la main note. Des instants d'abandon, de lentes dérives. Une parole nue. Celle qui sécrète le murmure de l'intime.

02/2022

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Autres

Rouvrir des possibles

Aujourd'hui où l'on ne peut plus tracer de plan de la Cité idéale et où les lendemains "ne chantent plus", peut-on faire autre chose que défaire ce qui bloque l'état présent des choses pour y rouvrir des possibles ? Or, qu'est-ce qui bloque si ce n'est des coïncidences idéologiques installées et paralysant la société ? Ne pouvant les renverser (comment en aurait-on la force ? ) et les dénoncer ne s'entendant pas, on ne peut que les fissurer : localement, sur le terrain, chacun en ayant l'initiative là où il est. Mais ces dé-coïncidences se relient et se relaient, elles se répondent et peuvent s'associer. Une Association en est née. Car "c'est quand même avec des fissures que commencent à s'effondrer les cavernes". F. J.

01/2023

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Philosophie

Figures de l'immanence. Pour une lecture philosophique du Yi king, le Classique du changement

Le Yi king est un livre déconcertant. Il est né du tracé de deux marques simples, un trait continu et un trait discontinu, expression de la polarité du réel, et à partir desquelles s’est développé un ensemble de commentaires qu’on connaît sous le nom de Classique du changement. En s’appuyant sur celui de Wang Fuzhi, grand penseur chinois du XVIIe siècle, François Jullien montre les effets de cohérence que crée le texte ainsi constitué, et la logique qui l’ordonne : celle de l’immanence. Car le Yi king prétend rendre le monde intelligible sans la médiation du mythe ou du discours. L’auteur cherche à soustraire le Yi king aux regards que son mystère a rendus suspicieux, tout en évitant l’écueil des fantasmes idéologiques que projette l’Occident, pour en faire un outil philosophique.

09/2012

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Philosophie

Entrer dans une pensée ou Des possibles de l'esprit. Suivi de L'écart et l'entre. Leçon inaugurale de la Chaire sur l'altérité

Comment entrer dans une pensée aussi extérieure à la nôtre que la chinoise ? En présenter des notions ou y distinguer des écoles nous laisse toujours dépendant de nos perspectives implicites et de nos concepts. On n'a pas encore quitté sa pensée ni pu entrer dans l'autre. François Jullien propose de lire les premiers mots du Yi-king sur le commencement. De les lire du dedans : dans leur énoncé et dans leur commentaire. S'érige alors progressivement un seuil qui fait entrer. Et surgit alors une tâche immense : concevoir une histoire de l'avènement de l'esprit qui ne relève plus de la seule Europe. Une réflexion qui se prolonge dans L'écart et l'entre : comment s'ouvrir un chemin vers l'Autre ? Ce n'est pas à partir du semblable, comme on voudrait le croire, mais bien en faisant travailler des écarts, et donc en activant de l'entre, qu'on peut déployer une altérité qui fasse advenir du commun. Qu'on s'en souvienne aujourd'hui où le danger d'assimilation, par temps de mondialisation, partout menace.

04/2018