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Philosophie

Café Spinoza

Spinoza, né en 1632 et mort en 1677, n'a jamais été aussi vivant. Adulé par les uns, dénigré ou travesti par les autres, il reste mal connu. Pour le connaître, mieux vaut l'aimer et pour cela devenir familier - sans chercher à le posséder. Considérer Spinoza comme un ami, c'est converser avec lui, par exemple dans son atelier d'opticien. Atelier que nous imaginons devenir un café philosophique, où nous écoutons ses leçons, lui demandons son avis sur d'autres savants, passés ou futurs, sans souci d'anachronisme. Il y côtoie Epicure, Darwin, Nietzsche, Freud, Lévinas, quelques biologistes (Uexküll, Goldstein, Gould, Atlan). Il pense souvent à Descartes et à Hobbes. Il n'oublie pas, même s'il les rejette, les rabbins qui lui ont appris à lire et à écrire. Ce livre, composé de douze épisodes, qui peuvent être lus chacun pour soi, a été conçu - et en bonne partie "testé" en groupe pour aider le lecteur à entrer dans le cercle des amis de Spinoza.

01/2017

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Littérature érotique et sentim

N'y pense même pas !

Cherche partenaire pour (aller à un) à mariage... A trente ans (peut-être un peu plus), Emmaline n'a que deux passions : son chiot et un taser qu'elle rêve d'utiliser... Aussi lorsque l'ex qui l'a larguée pour sa coach sportive l'invite à son mariage, à Malibu, lui faut-elle laisser ses hobbies et trouver un partenaire, et vite ! La petite ville de Manningsport abrite la cible parfaite : Jack Holland, bel homme charismatique, désormais à la tête du vignoble familial... A la grande surprise d'Emm, il accepte de jouer le petit ami idéal. C'est que Jack ressent le besoin de s'échapper : le récent sauvetage d'un groupe adolescents lui confère une aura qu'il n'est pas prêt à assumer. Pas plus, d'ailleurs, que le retour de son ex-femme-parfaite en ville, bien décidée à le reconquérir (quitte à le harceler) ! Kristan Higgins possède le talent rare de faire rire autant que d'émouvoir. Véritable reine de la comédie feel-good contemporaine, elle a vendu plus de 200 000 exemplaires de ses ouvrages depuis 2012.

05/2018

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Sciences politiques

Les réalistes dans la théorie des conflits internationaux

On discerne quatre grands cadrages théoriques qui permettent d'analyser les conflits internationaux et d'en rendre compte dans toute leur complexité : le réalisme, le paradigme marxiste, le transnationalisme et le constructivisme. Cet ouvrage est consacré au premier d'entre eux - le réalisme - qui inaugure ainsi un ensemble de quatre publications à paraître et traitant de la théorie des conflits internationaux. Si la théorie réaliste plonge ses racines dans la tradition philosophique la plus ancienne, vieille de plusieurs siècles, elle garde aujourd'hui encore une forte présence dans l'ensemble des sciences sociales. La première partie de l'ouvrage est dédiée à ses précurseurs (Thucydide, Machiavel, Hobbes, Rousseau, Clausewitz, Niebuhr, Carr, Wight) ; la seconde étudie l'oeuvre des principaux représentants de l'école réaliste (Morgenthau, Kissinger, Schelling, Aron, Gilpin, Bull, Waltz, Krasner). Par-delà les spécificités de chacun des théoriciens, l'auteur souligne la grande cohérence de cette matrice explicative, qui s'articule autour de quelques notions clés : l'intérêt, la puissance, la dialectique paix/guerre, le chaos, les alliances, la sécurité. Autant de concepts qui se retrouvent, au fil du temps, au coeur même de questionnements sans cesse renouvelés.

07/2016

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Policiers

Julius Winsome

Julius Winsome, quinquagénaire, vit solitaire dans un chalet au coeur de la forêt du Maine. Fils et petit-fils d'anciens combattants qui lui ont transmis leur horreur de la violence, Julius ne chasse pas, contrairement aux hommes virils de la région. Il préfère chérir ce que son père aimant lui a légué : les milliers de livres qui tapissent son chalet et le Lee-Enfield, ce fusil rapporté par son grand-père anglais des tranchées de la Première Guerre mondiale. Son unique compagnon est son chien Hobbes. La mort de ce dernier, abattu par un chasseur, déclenche chez cet homme doux une fureur meurtrière. Les halles crépitent alors dans la forêt enneigée. Julius Winsome est l'histoire tendue et émouvante d'un " étranger" à la fois hypersensible et détaché, amoureux de la langue et misanthrope. Avatar du Meursault de Camus, qui tuait "à cause du soleil ", Julius Winsome tue à cause de la neige, symbole de pureté et de deuil. Écrit dans un style puissant et poétique, ce récit d'amour, de vengeance et de mort est à l'image du paysage, âpre, froid, cinglant. C'est aussi un hymne à la nature et à ses créatures sauvages.

02/2009

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Philosophie

L'empire du moindre mal. Essai sur la civilisation libérale

Il est d'usage, aujourd'hui, de distinguer un bon libéralisme politique et culturel - qui se situerait " à gauche " - d'un mauvais libéralisme économique, qui se situerait " à droite ". En reconstituant la genèse complexe de cette tradition philosophique, Jean-Claude Michéa montre qu'en réalité nous avons essentiellement affaire à deux versions parallèles et complémentaires du même projet historique. Celui de sortir des terribles guerres civiles idéologiques des XVIe-XVIIe siècles, tout en évitant simultanément la solution absolutiste proposée par Hobbes. Ce projet pacificateur a évidemment un prix: il faudra désormais renoncer à toute définition philosophique de la " vie bonne " et se résigner à l'idée que la politique est simplement l'art négatif de définir " la moins mauvaise société possible ". C'est cette volonté d'exclure méthodiquement de l'espace public toute référence à l'idée de morale (ou de décence) commune - supposée conduire à un " ordre moral " totalitaire ou au retour des guerres de religion - qui fonde en dernière instance l'unité du projet libéral, par-delà la diversité de ses formes, de gauche comme de droite. Tel est le principe de cet " empire du moindre mal ", dans lequel nous sommes tenus de vivre.

03/2010

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Philosophie

Le meurtre du Pasteur. Critique de la vision politique du monde

Benny Lévy fut le compagnon des dernières années de Jean-Paul Sartre et, ensemble, ils publièrent une série d'entretiens qui renversaient le sens de l'œuvre sartrienne. Ancien chef mystérieux de la Gauche prolétarienne - qui dut choisir de s'auto-dissoudre pour éviter la dérive terroriste -, Benny Lévy continua, après la mort de Sartre, à méditer seul cette question vitale : pourquoi la nécessité de l'engagement politique mène-t-elle à l'impasse ? Cette interrogation - qui fait l'objet de ce livre - commence avec " le véritable art politique " de Socrate et se déploie à travers le champ de la philosophie comme politique - de Hobbes et Spinoza jusqu'à Freud. Et elle mène l'auteur au-delà de la philosophie, au pied d'une petite montagne où 600 000 Hébreux découvrirent ensemble l'unicité de chacun. Là se dit le secret qui, nécessairement, se trahit dans la vision politique du monde : Qu'en est-il du lien social ? Comment aller de soi à tous ? Dès le début, Platon avait, dans le mythe, soupçonné le secret : seul le Pasteur devait être le politique. Or, c'est précisément cela qui est impossible...

01/2002

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Ouvrages généraux

Pourquoi la guerre ?

La guerre, pour reprendre l'expression du général Le Borgne, serait "morte à Hiroshima" il y a plus d'un demi-siècle. Et pourtant elle n'a jamais cessé. Actes terroristes, conflits israélo-palestiniens et moyen-orientaux, implosion de la Yougoslavie, pays déchirés par les factions, sans même parler des autres guerres : économiques, psychologiques, informatiques, guerres des sexes ou des générations... L'invasion de l'Ukraine par la Russie a pourtant rebattu les cartes. Cette fois, dit-on, c'est le retour de la vraie guerre, avec ses exactions, ses horreurs, sa violence. Mais qu'est-ce qu'une vraie guerre ? En convoquant de grands philosophes politiques, de Platon à Marx, en passant par Machiavel et Hobbes, ce livre tente de répondre à cette question, qu'elle accompagne d'une série d'autres : qu'est-ce qu'une guerre juste ? Quelles sont les forces morales engagées dans un conflit ? Est-ce l'Etat qui fait la guerre ou la guerre qui fait l'Etat ? Enfin, après avoir exploré les significations et les enjeux du spectre de la guerre "totale" , il affronte l'ultime question : pourquoi la guerre ?

01/2023

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Philosophie

HISTOIRE DE LA PHILOSOPHIE POLITIQUE. Tome 2, Naissances de la modernité

La décomposition de l'univers ancien fait émerger, aux XVIe-XVIIe siècles, les valeurs de la liberté et de l'égalité. Or, ce bouleversement s'effectue dans le cadre même de ce qui avait illustré au mieux le régime antérieur de la tradition : la composante religieuse, plus particulièrement chrétienne (Augustin, Guillaume d'Ockham ou Vitoria), qui a ainsi joué un rôle essentiel, trop souvent oublié, dans la formation de l'individualisme politique. Sur cette lancée, l'homme de l'humanisme moderne s'affirme comme celui qui n'entend plus recevoir ses lois ni de la nature des choses ni de Dieu, mais prétend les fonder à partir de lui-même. C'est la mise en œuvre de cette affirmation de l'homme que ce volume entreprend d'explorer en montrant sur la base de quelles options la révolution jusnaturaliste s'est opérée et a pris pour norme le droit " subjectif ". Il s'attache à faire ressortir la façon dont les sociétés se sont conçues comme auto-instituées, selon l'emblème du contrat social que, de Hobbes à Montesquieu, de Machiavel à Spinoza, de Suarez à Locke, la plupart des philosophies politiques se sont employées à approfondir ou à discuter.

10/1999

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Informatique

Informatique & numérique à l'usage des seniors et autres débutants. 4e édition

Ordinateur, imprimante, logiciels, internet... Comment s'équiper ? Comment ça marche ? Pour quels services ? Conseils et mode d'emploi... Photos, schémas, explications simples et claires à l'appui ! Ce guide pratique est fait pour tous ceux qui n'ont pas eu affaire à l'informatique dans leur vie professionnelle ou qui ne sont pas " tombés dans la marmite " comme nos enfants, et qui désirent maintenant entrer dans le cyber espace. Voici expliquées les bases de l'utilisation de l'ordinateur et des services Internet dans des termes simples, illustrés de nombreux exemples et parfaitement à jour des dernières évolutions : un point de départ qui permettra au lecteur d'acquérir les bases nécessaires pour découvrir par lui-même les possibilités infinies de la machine et de la Toile. Retrouvez tout ce qui est susceptible d'intéresser un Senior dans son cadre quotidien pour communiquer, s'informer, se consacrer à ses hobbies... voire rompre l'isolement et faciliter le maintien à domicile. Démarches et achats peuvent se faire par Internet. Messageries, communications longue distance en phonie et en vidéo permettent de maintenir le contact avec des familles et des amis lointains à qui l'on ne peut plus rendre visite. Les possibilités de notre cyber espace sont infinies... et faites pour tous !

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Littérature anglo-saxonne

Super bien, merci

Le récit drôle et acéré d'une jeune divorcée en quête de sens : une comédie canadienne digne d'une série Netflix, par la scénariste de Workin' Moms et Schitt's Creek. " Hilarant, réconfortant, intelligent " Paula Hawkins, autrice de La Fille du train (Sonatine, 2015) 608 jours très exactement. C'est la durée du mariage de Maggie, Torontoise de 29 ans, qui entame une procédure de divorce avec Jon : Jon, qu'elle a rencontré à la fac, et qu'elle pensait sincèrement être " le bon ". A part ça, Maggie va bien. Super bien, même. Ou du moins, c'est ce qu'elle essaie de faire paraître... Fauchée et célibataire pour la première fois depuis sa majorité, Maggie embrasse son statut de jeune divorcée et débute une nouvelle vie : burgers à 4 heures du matin, achats compulsifs, hobbies divers et variés... et retour maladroit dans le monde du flirt. Face à un avenir incertain mais épaulée par sa famille et par un groupe d'amis fidèles, Maggie se pose toutes les questions : pourquoi se marie-t-on ? Un mariage peut-il échouer avant même d'avoir commencé ? Combien de burgers faut-il manger avant d'être heureux ? Un récit drôle, bouleversant mais surtout réconfortant, porté par une héroïne attachante à la langue bien pendue !

06/2023

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Histoire de France

Le discours jacobin et la démocratie

Les années 1789-1794 sont capitales dans la genèse de la vie politique moderne, dont elles ont constitué le laboratoire : la voix de l'opinion publique, le jeu des " factions ", la citoyenneté, le dogme de la souveraineté populaire entrent en scène avec éclat. De cela l'étude de la forme d'organisation des Jacobins, de leurs idées, de leur rhétorique est un excellent révélateur. Ce club, à l'origine diversifié, est devenu, sous l'effet des Brissot, des Marat, des Robespierre, une remarquable machine politique ; il a capitalisé les attentes de couches sociales multiples, incarné contre plusieurs adversaires _ et pas seulement les royalistes ! _ la " Personne " du peuple et l'unité de l'Etat révolutionnaire. L'efficacité du discours jacobin met en évidence le pouvoir, nouveau, de l'offre politique sur l'électorat et annonce ce qui est devenu aujourd'hui la compétition et les techniques de conquête de l'opinion. Dans le fil des problèmes soulevés par François Furet, cet ouvrage éclaire des pans entiers, longtemps délaissés par l'historiographie, de la pratique et de l'idéologie révolutionnaires. Agrégé de philosophie, historien et politiste, Lucien Jaume s'est fait connaître jusqu'à présent par des travaux sur Hobbes et sur les questions concernant la souveraineté et la représentation.

02/1989

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Philosophie

Autrui

Nous ne sommes rien sans les autres : notre vie quotidienne nous le rappelle à tout instant. Chaque objet dont nous nous servons porte en creux la trace du travail de nos semblables. Le moindre de nos choix, de nos gestes ou de nos discours tient compte du regard de ceux qui nous entourent. Même la vérité de nos perceptions ne peut nous être assurée que par la comparaison avec les perceptions des autres hommes. Et pourtant, autrui est aussi ce qui nous échappe le plus radicalement : alter ego, il est à la fois un autre moi et un autre que moi. Comprendre ce qui unit les hommes entre eux par-delà leur altérité ; se ressaisir philosophiquement de notions comme la politesse, la sympathie, l'amitié, le désir, l'amour du prochain, la pitié ou la responsabilité ; rappeler enfin qu'autrui, au-delà de l'échange et du conflit, est d'abord celui qui fait naître en nous l'exigence éthique : tel est l'objet de cette anthologie. Cette anthologie rassemble les plus grands textes sur autrui, de Platon à René Girard, en passant par Aristote, Montaigne, Descartes, Hobbes, La Rochefoucauld, Spinoza, Malebranche, Hume, Rousseau, Kant, Fichte, Hegel, Nietzsche, Husserl, Sartre, Merleau-Ponty ou encore Levinas. Textes choisis et présentés par Mildred Szymkowiak.

11/2015

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Sciences politiques

La terreur et l'empire. Tome 2, La violence et la paix

L'époque qui s'ouvre avec le 11 septembre pourrait combiner la brutalité et le primat de la puissance, qui caractérisaient la guerre froide, avec la fluidité, les incertitudes et les ambiguïtés de l'après-guerre froide. Des trois combinaisons historiques, celle de la division et de la dissuasion (guerre froide), celle de la guerre civile et de l'intervention internationale (les années 1990), celle de la terreur et de l'empire (l'après-11 septembre 2001), la dernière est sans doute la plus instable et, peut-être, la plus dangereuse. Le précédent tome de La Violence et la Paix retraçait le basculement du monde bipolaire dans l'ère de l'après-guerre froide. La Terreur et l'Empire prolonge cette réflexion et donne la mesure des mutations actuelles en proposant un double éclairage. Le premier revient sur la scène tragique des évènements et les logiques de ses acteurs (sociétés, Etats, systèmes inter- ou supranationaux). Le second introduit le lecteur dans les débats intellectuels contemporains (de Fukuyama à Kagan) et dans un dialogue avec les grands philosophes (de Thucydide à Nietzsche en passant par Hobbes et Kant). Ce double éclairage permet de comprendre le glissement de la "dialectique du bourgeois et du barbare" vers une véritable "géopolitique des passions".

08/2003

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Philosophie

La nature

Nous prêtons beaucoup à la nature : la mort, les droits, parfois même les enfants peuvent être qualifiés de naturels". On l'invoque pour tout et son contraire : tantôt pour réunir et intégrer ("tous les goûts sont dans la nature"), tantôt pour dénoncer ce qui serait contre nature"; tantôt pour justifier la guerre (la "loi de la jungle" coïnciderait avec "l'état de nature"), tantôt la paix (au nom de la nature sociale de l'homme). Et que dire du présupposé positif à partir duquel on pense d'ordinaire le naturel par opposition à l'artificiel ? Il est pourtant des artifices salutaires et des catastrophes naturelles... Quelle est la place de l'homme dans la nature et sa part de liberté ? Au nom de quoi l'homme serait-il possesseur de la nature ? Au carrefour de la physique et de la métaphysique, de la science et de la théologie, la notion n'a pas fini de nourrir les controverses, aujourd'hui relancées par la préoccupation écologique. Cette anthologie rassemble les plus grands textes sur la nature, de Platon à Deleuze, en passant par Aristote, Epicure, Lucrèce, Cicéron, Galilée, Hobbes, Descartes, Pascal, Spinoza, Leibniz, Hume, Rousseau, Kant, Hegel, Nietzsche, Husserl, Bergson, Koyré, Jonas ou encore Levinas.

11/2013

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Philosophie

Le plus pur nominalisme. L'énigme de Goodman, "vleu" et usages de "vleu"

Nelson Goodman, publiait en 1953 un texte intitulé "La nouvelle énigme de l'induction" (Faits, fictions et prédictions, Minuit, 1984) dans lequel il avait recours au terme vleu (grue) pour définir la couleur d'une émeraude à une date donnée. Des dizaines d'articles ont été publiés depuis sur cette énigme good-manienne. L'ouvrage de lan Hacking (inédit en anglais) montre quel en est l'enjeu philosophique. Vleu appartient certainement à cette tradition des fictions philosophiques qui permettent, par un décalage brusque avec nos usages obvies, de découvrir leur caractère à la fois naturel et conventionnel. Savoir pourquoi nous n'employons pas un prédicat comme vleu, c'est poser le problème, beaucoup plus vaste, de notre ontologie spontanée, de l'étiquetage et du classement quotidiens des choses qui nous entourent. Mais Hacking ne place pas seulement l'intention de Goodman dans une perspective philosophiquement plus large, il la situe aussi dans la tradition nominaliste d'Ockham, Hobbes, Locke, Hume, Mill et peut-être Russell. C'est même sans doute l'ignorance de cette tradition qui a rendu l'enjeu de la "nouvelle énigme de l'induction" difficile à comprendre : montrer que classer et généraliser sont une seule et même activité.

10/1993

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Ethnologie

Pouvoir et religion (pour réconcilier l'Histoire et l'anthropologie)

Luc De Heusch examine les rapports entre l'anthropologie et la discipline baptisée Histoire. A titre d'essai, inaugurant une voie originale, il analyse ici du point de vue structural les relations permanentes et changeantes que le pouvoir entretient avec la religion. L'anthropologie sociale et culturelle (plus connue en France sous le nom d'ethnologie), considérée à tort comme une science coloniale périmée, nous livre une institution caractéristique des sociétés centralisées dépourvues d'écriture : la chefferie ou la royauté sacrée. L'auteur la décrypte comme structure symbolique arrachant le pouvoir au seul contrôle de la parenté. Elle transforme un homme, détenteur du pouvoir suprême, en une espèce de fétiche vivant, condamné à mort à plus ou moins brève échéance. L'Histoire, de son côté, a souvent affaire à une institution politico-religieuse qui confère à un homme projeté au sommet du pouvoir un statut quasi divinisé. Le monothéisme s'est emparé de cette vision ; il fait du roi un prêtre d'une espèce particulière. Luc de Heusch analyse les avatars de ce continuum qui rend compte du devenir politique. Il prend le parti de Hobbes contre Rousseau et constate que la démocratie en tant que Léviathan a bien du chemin à parcourir avant d'être désacralisée.

10/2009

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Droit

Ecrits d'entre-deux-guerres (1928-1940)

Il y a dans la production scientifique du professeur René Capitant (1901-1970) deux périodes nettement distinctes : celle de l'entredeux-guerres et celle d'après la seconde guerre mondiale. La première (1928-1940) est la plus fructueuse et la plus ambitieuse et pourtant elle est paradoxalement la moins connue. C'est pour réparer cette injustice qu'on a cru bon de publier ici l'intégralité des écrits du jeune René Capitant, à l'exception cependant de ses articles sur le nazisme. L'ouvrage réunit des textes portant aussi bien sur la théorie du droit (sa thèse de doctorat) ou l'histoire des doctrines politiques (article sur Alain ou sur Hobbes) que sur le droit constitutionnel (de théorie constitutionnelle ou régime parlementaire) ou le droit administratif (sur l'urbanisme et le domaine public). La publication de cet ensemble devrait révéler, pour certains, et confirmer, pour d'autres, la diversité et la profondeur de cette œuvre ainsi que le talent et la richesse de pensée d'un des juristes de droit public les plus prometteurs de sa génération, duquel son ami Léo Hamon dira, plus tard, qu'il avait une " une manière de génie dans la matière des institutions et des évolutions de longue durée ".

01/2004

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Philosophie

La loi

La loi, que nul n'est censé ignorer, bien que protectrice et pourvoyeuse de justice, est souvent considérée comme une contrainte : elle soumet les hommes et certains cherchent même à la contourner. De fait, quelles raisons a-t-on d'obéir à la loi ? D'où tient-elle son autorité si ce n'est de la force ou de la menace d'une sanction ? La loi vise-t-elle à éduquer les hommes, à les rendre meilleurs, ou seulement à éviter les conflits ? Est-elle universelle ou propre à chaque pays ? S'attachant au fil des textes à distinguer loi descriptive (qui dit ce qui est) et loi prescriptive (qui dit ce qui doit être), ce recueil explore aussi ce qu'ont de commun et de différent les lois politique, morale, scientifique. Par là, il n'interroge rien de moins que les fondements du pouvoir politique, la nature de la citoyenneté et les paradoxes de la liberté. Cette anthologie rassemble les plus grands textes sur la loi, de Platon à Bas van Fraassen, en passant par Aristote, Cicéron, Thomas d'Aquin, Hobbes, Descartes, Pascal, Spinoza, Pufendorf, Malebranche, Leibniz, Montesquieu, Rousseau, Kant, Beccaria, Sieyès, Mill, Meyerson, Kelsen, Schmitt, Carnap, Ricoeur ou encore Dworkin.

11/2013

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Droit

La peur. Histoire d'une idée politique

Nous savons tous, intuitivement, que la peur joue un rôle dans la vie politique d'un pays. Et pas seulement lors d'événements exceptionnels comme les attentats du 11 septembre à New York. Mais, parce qu'il est humiliant d'avoir peur et de se l'avouer, nous en minimisons irrésistiblement l'influence, préférant nous réfugier derrière des explications plus " rationnelles " du comportement des gouvernants comme des citoyens. Le maître-livre de Corey Robin déchire ce voile d'ignorance. Dans une analyse à la fois brillante et provocante, très largement saluée lors de sa récente publication aux Etats-Unis, il montre en quoi la peur constitue un levier fondamental de pouvoir, même dans une démocratie libérale comme la nôtre. L'auteur conjugue ici une analyse historique de l'idée de peur (de Hobbes à Hanna Arendt en passant par Montesquieu et Tocqueville) avec une description concrète, menée sans complaisances, de la vie politique américaine actuelle. Il s'en dégage une démonstration particulièrement efficace qui déborde le cadre strictement américain pour s'appliquer à tout fonctionnement démocratique. Si cette thèse originale trouble certainement notre confort intellectuel, elle peut aussi nous dessiller politiquement les yeux pour des lendemains mieux libérés de la peur.

02/2006

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Notions

Philosophie politique

L'immense Système de politique (1851-1854) de plus de 2000 pages en 4 volumes est moins connu que la philosophie des sciences du fondateur du positivisme. Celle-ci n'a été qu'un préalable au questionnement que le philosophe a initié dans sa jeunesse : quelle politique pour l'âge de la science et de la révolution industrielle ? N'y a-t-il pas changement dans la nature du pouvoir ? Convient-il de mettre les savants et les ingénieurs à la tête de la société ? Que retenir de la philosophie politique ancienne et moderne, d'Aristote à Hobbes ? Comment terminer, c'est-à-dire à la fois accomplir et clore la Révolution française ? La philosophie politique comtienne est résolument novatrice : séparation des pouvoirs spirituel et temporel, place de la morale, dépérissement de l'Etat, rôle des prolétaires et des femmes dans la vie politique. Une postface fera le tableau des postérités contrastées de cette philosophie politique. En effet s'en réclament les éducateurs laïques de la IIIe République (Littré, Ferry), l'ultra droite maurrassienne, les Etats d'Amérique latine au XIXe siècle, en particulier le Brésil (qui a mis sur son drapeau la devise de Comte, Ordre et progrès), le radicalisme philosophique (Alain) et le républicanisme français en général.

06/2023

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Droit

HISTOIRE DE LA PHILOSOPHIE POLITIQUE. Tome 3, Lumières et romantisme

A Athènes, la raison s'était affirmée contre l'empire de la coutume. Depuis Descartes et Hobbes, le subjectivisme moderne avait progressivement conquis le terrain de l'interrogation sur le meilleur régime. Ce volume est consacré à un troisième grand " nœud ", inscrit dans le parcours de la philosophie politique : à travers le conflit entre Lumières et romantisme, c'est la possibilité même que s'arrogeait le sujet humain de s'arracher, par la force d'une liberté culminant dans la critique, à l'emprise de la tradition et de la nature, qui s'est trouvée remise en question. Parce que, dès les dernières années du XVIIIe siècle, les romantiques crurent apercevoir dans cette forme de liberté le sommet de l'illusion et le pire des dangers, l'histoire de la raison politique, traversée par les débats autour de la Révolution française, fut près d'échapper à la trajectoire où elle s'était elle-même placée. Fallait-il, pour colmater la brèche, explorer une figure de la rationalité plus consciente de ses limites (Rousseau, Kant et Fichte) ? Ou doter au contraire la rationalité d'une surpuissance lui permettant d'intégrer ses négations comme autant e moments dans son propre déploiement (Hegel) ? On raconte ici comment se firent jour des doutes qui ne devaient plus cesser de hanter la confiance que la modernité avait pu acquérir à l'égard de ses propres idéaux.

10/1999

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Philosophie

Traité politique

" J'avertis le lecteur que j'ai démontré tous mes principes en m'appuyant sur la nécessité de la nature humaine prise en général, c'est-à-dire sur l'effort universel que font les hommes pour se conserver, lequel est inhérent à tous, sages ou ignorants ; et par conséquent, dans quelque condition que vous considériez les hommes, soit que la passion, soit que la raison les conduise, la conclusion sera la même... " SPINOZA. Entre Machiavel - auquel le Traité politique rend explicitement hommage - et Marx, Spinoza (1632-1677) prend place comme le philosophe qui fait entrer dans la réflexion politique la question même de la multitude, des masses. La puissance de la multitude c'est, en effet, cet " être infini " comme " affirmation absolue de l'existence d'une nature quelconque " (Ethique I, 8 sc. 1), que le Traité politique (1677) place, pour la première fois, au cœur de la question de la politique et de l'histoire. Il opère pour ce faire un déplacement radical, du domaine juridique et moral (dans lequel la question politique est habituellement posée en termes de contrat et de droit naturel, ainsi de Grotius et Hobbes) au domaine de l'ontologie : le " droit " s'y révèle être la nécessité d'une puissance d'affirmation et de résistance, ou encore l'effort naturel (et, avant tout, passionnel) de chaque être pour persévérer en son être.

06/2002

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Comics - Humour

Dunce. En roue libre

Le nouveau phénomène du comic strip venu de Norvège ! Faites la connaissance de Jens, Gustave, Brego et leurs amis dans leurs aventures septentrionales. Entre un espace de co-working branché où personne ne fait rien mais développe une application smartphone pour cela, une dépression d'automne qui s'installe, Brego, le chien, qui aide Gustav pour son exposé scolaire sur les oiseaux puisqu'il est lui-même un caboiseau ou les sessions de camping en intérieur... Dans ce premier tome composé entre 2018 et 2019, plus de 270 strips sont compilés, témoignage de la naissance d'une série marquante et d'un auteur terriblement attachant. Depuis le nord du cercle polaire arctique, on n'a jamais aussi bien mis en lumière la bêtise navrante, touchante, simplement humaine qui compose notre quotidien. Dans la plus pure tradition du comic strip (Calvin & Hobbes, Snoopy, Bones, Garfield...) Jens K. Styve arrive à être à la fois drôle, faussement naïf et le plus souvent clairvoyant. Autobiographie passée par le miroir déformant d'un humour caustique, qui prend pour acteurs les membres de sa propre famille, ses collègues et son chien. Dunce frappe droit au coeur ! Publié dans plus de quinze journaux quotidiens, élu comic book de la décennie en Norvège et lauréat d'un Sproing Award, Dunce est une merveille enfin disponible en français.

04/2021

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Sciences politiques

Aux sources de la guerre économique. Fondements historiques et philosophiques

La guerre économique est partout. Elle oppose les États entre eux, les entreprises entre elles, les États aux entreprises, les marchés aux États. Ses champs de bataille sont sans limites. Subventions déguisées, espionnage industriel, guerre de l'information, manipulation des monnaies, évasion fiscale. Tous les coups sont permis. Les tensions montent et la tentation du protectionnisme revient en force. Hier, la guerre économique était totalement ignorée. Ceux qui osaient en parler passaient, au pire, pour des adeptes de la théorie du complot, au mieux, pour des incultes en matière économique. Pas étonnant, car la guerre économique est rejetée aussi bien par les libéraux que par les penseurs de la gauche et de l'extrême gauche. Or, comme le montre l'auteur, dans cette investigation généalogique, ses racines intellectuelles et philosophiques sont très anciennes. Elles puisent dans les textes des grands auteurs depuis Sun Tzu jusqu'à Raymond Aron en passant par Rousseau, Hobbes, etc., pour aboutir à sa forme contemporaine. La guerre économique n'est pas une idéologie. Elle n'est que le symptôme d'un nouveau malaise de la civilisation. Ali Laïdi, docteur en science politique, chercheur à l'IRIS, est chroniqueur à France 24, chargé du journal de l'intelligence économique. Il a récemment publié Les États en guerre économique, Le Seuil, 2010, prix Turgot IES.

11/2012

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Sciences politiques

La violence et la paix. Tome 2, La Terreur et l'Empire

La terreur et l'empire. L'époque qui s'est ouverte avec le 11 septembre pourrait combiner la brutalité et le primat de la puissance, qui caractérisaient la guerre froide, avec la fluidité, les incertitudes et les ambiguïtés de l'après-guerre froide. Des trois combinaisons historiques, celle de la division et de la dissuasion (guerre froide), celle de la guerre civile et de l'intervention internationale (les années 1990), celle de la terreur et de l'empire (l'après-11 septembre), la dernière est sans doute la plus instable et, peut-être, la plus dangereuse. Le premier volume de La Violence et la Paix retraçait le basculement du monde bipolaire dans l'ère de l'après-guerre froide. La Terreur et l'Empire prolonge cette réflexion et donne la mesure des mutations actuelles en proposant un double éclairage. Le premier revient sur la scène tragique des événements et sur les logiques de ses acteurs (sociétés, Etats, systèmes inter- ou supra-nationaux). Le second introduit le lecteur dans les débats intellectuels contemporains (de Fukuyama à Kagan) et dans un dialogue avec les grands philosophes (de Thucydide à Nietzsche en passant par Hobbes et Kant). Ce double éclairage permet de comprendre le glissement de la " dialectique du bourgeois et du barbare " vers une véritable " géopolitique des passions ".

05/2006

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Economie

La science de la richesse

Le langage de l'économie est devenu la lingua franco de notre époque. Sans son concours, le monde actuel serait aussi inintelligible que le serait l'univers sans la physique newtonienne. Ce livre expose d'abord comment a germé l'idée audacieuse d'une "science de la richesse" et déploie, en explorant ses lignes de faille, la généalogie intellectuelle d'une discipline qui a donné corps à cette ambition. Mais l'histoire de la pensée économique n'est pas qu'une curiosité intellectuelle. Elle est depuis quatre siècles étroitement associée à la philosophie politique : Montchrestien, Smith, Marx, Walras, Keynes ou Friedman ont, au même titre que Hobbes, Montesquieu, Rousseau, Tocqueville, Rawls ou Hayek, accompagné les bouleversements des Temps modernes et c'est conjointement qu'ils ont donné sens à la formation progressive d'une société d'individus, à la fois agents économiques et sujets politiques. Il y a toujours eu une tension entre les sphères économique et politique mais l'ère néolibérale, dont nous vivons aujourd'hui le délitement, pousse cette tension à son paroxysme. Ce livre iconoclaste décrypte de manière novatrice les paradoxes et les dilemmes de l'individualisme contemporain. Face au désarroi que révèle la montée des populismes, la tâche du XXIe siècle consiste à renouveler le pari keynésien et à surmonter le divorce actuel entre lucidité économique et volonté politique.

01/2019

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Philosophie

Ce que l'homme fait à l'homme. Essai sur le mal politique

Au XXe siècle, les "camps" où des Etats et des régimes politiques programmèrent l'anéantissement de l'homme ont révélé la "condition inhumaine". L'histoire a pris le visage non plus du destin, mais de la terreur. D'où la question : avons-nous vu surgir ici la figure exceptionnelle du mal, du mal dans une violence et une horreur sans précédent ? Ou bien avons-nous affaire ici, comme l'affirme Hannah Arendt, à la banalité du mal, tout simplement ? C'est de cette expression, dont le sens a été usé avant même d'avoir été compris, que part Myriam Revault d'Allonnes pour tenter d'approcher ce que l'homme peut faire à l'homme, c'est-à-dire la virtualité toujours présente du mal politique. Pour comprendre le présent de ce mal, il faut rouvrir le passé, remonter au mal radical selon Kant, revenir aussi au lien entre le tragique et la capacité d'institution politique chez Aristote, puis relire les Modernes : tels Hobbes et deux de ses grands commentateurs, Carl Schmitt et Leo Strauss. On trouvera dans cette lecture inédite, comme un fil conducteur, l'idée d'une humanité dénuée de toute prétention à l'innocence, d'une humanité rendue au mal de la liberté (de sa liberté) et donc à sa puissance d'agir.

09/1995

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Philosophie

Se défendre. Une philosophie de la violence

En 1685, le Code noir défendait " aux esclaves de porter aucune arme offensive ni de gros bâtons " sous peine de fouet. Au XIXe siècle, en Algérie, l'Etat colonial interdisait les armes aux indigènes, tout en accordant aux colons le droit de s'armer. Aujourd'hui, certaines vies comptent si peu que l'on peut tirer dans le dos d'un adolescent noir au prétexte qu'il était " menaçant ". Une ligne de partage oppose historiquement les corps " dignes d'être défendus " à ceux qui, désarmés ou rendus indéfendables, sont laissés sans défense. Ce " désarmement " organisé des subalternes pose directement, pour tout élan de libération, la question du recours à la violence pour sa propre défense. Des résistances esclaves au ju-jitsu des suffragistes, de l'insurrection du ghetto de Varsovie aux Black Panthers ou aux patrouilles queer, Elsa Dorlin retrace une généalogie de l'autodéfense politique. Sous l'histoire officielle de la légitime défense affleurent des " éthiques martiales de soi ", pratiques ensevelies où le fait de se défendre en attaquant apparaît comme la condition de possibilité de sa survie comme de son devenir politique. Cette histoire de la violence éclaire la définition même de la subjectivité moderne, telle qu'elle est pensée dans et par les politiques de sécurité contemporaines, et implique une relecture critique de la philosophie politique, où Hobbes et Locke côtoient Frantz Fanon, Michel Foucault, Malcolm X, June Jordan ou Judith Butler.

10/2019

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Foucault

La société punitive. Cours au Collège de France (1972-1973)

La société punitive Cours au Collège de France (1972-1973) Prononcées en 1973, ces leçons sur la "société punitive" examinent la façon dont se sont forgés les rapports de la justice et de la vérité qui président au droit pénal moderne, et questionnent ce qui les lie à l'émergence d'un nouveau régime punitif qui domine encore la société contemporaine. Ce cours, supposé être préparatoire à Surveiller et Punir (1975), se déploie au-delà du système carcéral, englobant l'ensemble de la société à économie capitaliste, au sein de laquelle s'innove une gestion particulière de la multiplicité des illégalismes et de leur imbrication. Cet essai brasse un matériel historique jusque-là inédit, concernant l'économie politique classique, les Quakers et "Dissenters" anglais, leur philanthropie - eux dont le discours introduit le pénitentiaire dans le pénal -, puis la moralisation du temps ouvrier. Michel Foucault livre par sa critique de Hobbes une analyse de la guerre civile, qui n'est pas la guerre de tous contre tous mais une "matrice générale" permettant de comprendre le fonctionnement de la stratégie pénale dont la cible est moins le criminel que l'ennemi intérieur. Michel Foucault (1926-1984) Il est l'un des plus grands philosophes du XXe siècle. Son oeuvre est traduite dans le monde entier. Edition établie sous la direction de François Ewald et Alessandro Fontana, par Bernard E. Harcourt, revue par Arianna Sforzini pour la présente édition

01/2023

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Sciences historiques

Naissance de la mortalité. L'origine politique de la statistique et de la démographie

Au XVIIe siècle, on mourait encore de chagrin ou foudroyé par une planète à cause d'un mauvais horoscope. La mortalité ne désignait qu'une épidémie soudaine et catastrophique. En classant les décès des listes paroissiales de Londres par cause et par âge, John Graunt, marchand drapier, invente en 1662 l'idée moderne de mortalité. De l'avis général, ses Observations naturelles et politiques fondent la statistique et la démographie. Le cheminement d'une telle découverte resterait mystérieux si Graunt n'avait eu pour ami le remuant William Petty, médecin, mathématicien, courtisan proche à la fois des Cromwell et des Stuart, disciple de Hobbes et fondateur de l'" Arithmétique politique " et de la première académie scientifique moderne, la Royal Society. Petty ne serait-il pas le véritable inventeur de l'idée de mortalité ? La question est importante : si l'on attribue à Graunt la statistique et la démographie, elles feront partie des sciences naturelles ; si leur paternité revient à Petty, elles relèveront des disciplines politiques. En montrant que Petty est l'auteur principal des Observations, Hervé Le Bras éclaire la découverte de la mortalité d'un jour nouveau. A la gestion individuelle de la mort par la recherche d'une grande longévité, les premières monarchies absolues modernes substituent un contrôle de la mortalité. L'État prend désormais en charge l'existence de ses sujets : avec les comptages et les calculs de populations, statistique et démographie deviennent des disciplines de gouvernement.

09/2000