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Apatride

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Romans de terroir

Le bon Docteur Cogan

Yvonne Trédudon est la troisième d'une fratrie de huit enfants, des miséreux d'un hameau reculé des monts d'Arrée. C'est avec fierté qu'elle devient bonne à douze ans chez les Cogan, Juifs laïques d'origine roumaine. Les Cogan font son éducation, elle devient une "demoiselle", elle s'attache à leurs enfants. A Plouvern, la réputation du bon docteur Emile Cogan n'est plus à faire, bien que parfois contestée par le rebouteux du village... Puis c'est le temps de la guerre, l'Occupation et les lois antijuives de Pétain. Sont d'abord visés les Juifs apatrides, or les Cogan sont français. Jusqu'au jour où un fonctionnaire zélé de Quimper décide d'appliquer à Emile l'interdiction de pratiquer. Malgré les protestations du maire, un moyen terme hypocrite est trouvé : bien que radié du conseil de l'ordre, Emile continuera d'exercer, par dérogation, en qualité de remplaçant. Dans les monts d'Arrée, la situation se dégrade. La Résistance s'organise, tandis que se pavane une milice de nationalistes bretons, sous la houlette d'un abbé antisémite. A Quimper et Brest, des commerçants juifs, français depuis deux, trois générations, sont arrêtés et, prétend-on, envoyés dans des "camps de travail" en Pologne. Les Cogan sont en butte à des humiliations. Malgré le soutien de certains villageois et de la fidèle Yvonne, l'issue sera fatale...

10/2019

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Philosophie

Les chasses à l'homme. Histoire et philosophie du pouvoir cynégétique

Chasse aux esclaves fugitifs, aux Peaux-Rouges, aux peaux noires; chasse aux pauvres, aux exilés, aux apatrides, aux Juifs, aux sans-papiers: l'histoire des chasses à l'homme est une grille de lecture de la longue histoire de la violence des dominants. Ces chasses ne se résument pas à des techniques de traque et de capture : elles nécessitent de tracer des lignes de démarcation parmi les êtres humains pour savoir qui est chassable et qui ne l'est pas. Aux proies, on ne refuse pas l'appartenance à l'espèce humaine : simple-ment, ce n'est pas la même forme d'humanité. Mais la relation de chasse n'est jamais à l'abri d'un retournement de situation, où les proies se rassemblent et se font chasseurs à leur tour. Si la chasse à l'homme remonte à la nuit des temps, c'est avec l'expansion du capitalisme qu'elle s'étend et se rationalise. En Occident, " de vastes chasses aux pauvres concourent à la formation du salariat et à la montée en puissance d'un pouvoir de police dont les opérations de traque se trouvent liées à des dispositifs d'enfermement... Le grand pouvoir chasseur, qui déploie ses filets à une échelle jusque-là inconnue dans l'histoire de l'humanité, c'est celui du capital ".

03/2010

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Revues

La Nouvelle Revue Française Printemps 2023

Editorial : Maud Simonnot, "Sous sa couverture d'un rouge éclatant, le nouveau numéro de la Nrf fait volontairement coexister deux dossiers aux antipodes l'un de l'autre". Femmes : Claire Marin, Ton âgeHélène Gestern, Etre neutre, être femmeKerwin Spire, Vies de Lesley BlanchCarol Ann Duffy, Mme la BêteNathalie Azoulai, Pour Sylvie Guillem, et tout le tralala du corps des fillesPatrick Autréaux, Le livre-placenta. Água viva de Clarice LispectorJulia Kerninon, Le personnage féminin. Les Lionnes de Lucy EllmannCamille Dejardin, John Stuart Mill, Harriet Taylor et l'émancipation des femmes : liberté, égalité, mixitéHemley Boum - Anne-Sophie Stefanini, Nos libertésAnna Ayanoglou, Symptômes, jour et Symptômes, nuitLe dossier Céline : Louis-Ferdinand Céline, La vieille dégoûtante (nouvelle inédite)Philippe Bordas, L'ultrafin célinienAlban Cerisier, Ce fut Angèle ma première lectrice. Sur Londres de CélineYves Pagès, Londres : hors champ cosmopolite pour apatrides désenchantésJavier Santiso, Les dimanches on sort les vieuxJosselin Guillois, Fragments du Journal de Louis-Ferdinand CélineDans la bibliothèque de... : Michèle Gazier, Dans la bibliothèque d'Annie ErnauxCritiques libres : Maylis Besserie, Patrick Grainville, Trio des Ardents (Seuil)Dominique Barbéris, Karel Schoeman, Le jardin céleste (Acte Sud)David Rochefort, Mathieu Belezi, Le petit roi (Le Tripode)Olivier Barrot, La Comédie-Française en trois actesPatrick Amine, La réouverture du musée royal des Beaux-Arts d'AnversSean J. Rose, "Le bégaiement de l'histoire", Thomas Demand au Jeu de Paume

04/2023

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Sociologie

Nous, migrants

Ils viennent d'Afrique, d'Afghanistan, de Syrie, de Tchétchénie. Contraints de quitter leur pays, ils ont choisi la France, "pays des droits de l'homme". Dans sa lettre de refus, l'Ofpra (Office français de protection des réfugiés et apatrides) lui a écrit : "Monsieur, vous n'êtes pas capable de préciser votre identité." "Ils ont raison", dit Mohamed Nour Wana, "je ne peux pas définir mon identité. Mais c'est quoi ma vie ? Ma vie c'est ça. C'est l'exil. J'ai passé ma vie à fuir. Pour dire qui je suis, il me faudrait un livre. Ce livre, j'ai commencé à l'écrire." L'Etat français se montre non seulement indigne dans la gestion de l'accueil, mais scandaleusement tolérant envers les exactions des policiers qui terrifient les exilés Pire, il s'en prend à ceux qui leur viennent en aide. A Briançon, les migrants meurent, et leurs soutiens vont en prison. Mais il existe une France qui accueille. Pendant que le chef de l'Etat regarde ailleurs, la société civile, elle, sauve l'honneur. Les collectifs Good Chance Theatre, la Fabrique nomade, l'atelier des artistes en exil, réussissent ce prodige : redonner dignité et joie de vivre à des personnes meurtries par les souffrances de la migration et de l'exil.

02/2019

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Sociologie

La mentalité africaine à l'épreuve de l'évolution des sociétés subsahariennes

L'homme est un prédateur pour l'homme. Un tel comportement serait un héritage de l'état de nature par le phénomène épigénétique. Ce phénomène marque profondément l'évolution des sociétés subsahariennes. Ainsi, cette pratique ancrée dans les moeurs d'une façon paranoïaque ne laisse pas de place à la quête du savoir pour comprendre les enjeux du monde. Contrairement aux autres civilisations qui ont compris très tôt la puissance du savoir pour réussir à limiter les méfaits de l'esprit à l'état de nature, l'égoïsme africain s'est renforcé avec la pratique de l'esclavage durant des siècles entre Négro-Africains, entre Subsahariens et Arabo-Berbères, entre Subsahariens et Européens. Après l'abolition de l'esclavage, pour assurer les besoins de survie de leur peuple, les Européens ont colonisé les peuples africains en jouant sur l'égoïsme africain. C'est ainsi que les Européens ont exploité les richesses africaines pour leur bien-être. Malgré la décolonisation qui a permis aux pays africains d'être indépendants, la souveraineté de ces pays reste émaillée d'hypocrisie, de trahison, de pillage de richesse, de dictature, de répression, de génocide, d'apatridie... Cet ouvrage nous aide à comprendre la mentalité africaine d'hier et d'aujourd'hui et nous donne des piste pour sortir l'Afrique de la pauvreté et de la domination.

03/2021

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Histoire des religions

Strangers and Pilgrims. Métamorphoses spatiales du religieux dans les mondes anglophones (XVIIE-XXIe siècle)

L'Epître aux Hébreux du Nouveau Testament à laquelle le titre de cet ouvrage collectif est emprunté invite les chrétiens à se déclarer, à la suite des patriarches, "étrangers et voyageurs sur la terre" — "strangers and pilgrims on the Earth" — et à faire du Ciel leur patrie véritable. Le renoncement au lieu d'origine et l'acceptation de la condition au moins temporaire d'étranger, voire d'apatride, semblent répondre d'abord à une nécessité spirituelle, de manière transparente dans les cas du prosélyte et du missionnaire, et de manière plus ambiguë dans celui de l'exilé ou du réfugié, auxquels ils ont été imposés. Dans les deux cas, cependant, la réponse de la foi à l'appel divin doit se manifester à travers l'épreuve de la délocalisation, voire de la déterritorialisation, qu'elle soit choisie ou subie. L'expérience du déplacement, de l'arrachement au lieu familier et de la translation en territoire étranger est ainsi inscrite en profondeur dans le parcours historique et spirituel des monothéismes abrahamiques par un projet universaliste de transcendance des frontières. L'ouvrage propose un riche parcours dans cette dualité entre religion et migration, à travers l'histoire des jésuites dans le Nouveau Monde, d'un évêque converti par des Zoulous païens, du pacifisme des quakers, du particularisme religieux des Canadiens français, mais aussi à travers le prisme de la littérature : la vision de l'hindouisme d'Alexander Dow, celle du pèlerin de Daphné du Maurier ou la position de l'Eglise anglicane d'Afrique du Sud chez Alan Paton. Le volume se conclut sur une analyse de l'image de la mosquée chez les Britanniques de culture musulmane et sur une comparaison éclairante entre l'exode des Highlanders écossais au Canada au XIXe siècle et des népaliphones du Bhoutan vers les pays occidentaux au XXIe siècle.

07/2021

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Histoire de France

Mickey à Gurs. Les carnets de dessins de Horst Rosenthal

La publication inédite de trois carnets de croquis extraordinaires. Rien ne prédisposait Horst Rosenthal, un jeune illustrateur juif allemand, au destin tragique qui fut le sien. Hormis être né juif en 1915 à Breslau. Parce qu'il était juif et socialiste, Horst Rosenthal fut obligé de fuir dès juillet 1933 en France, la patrie rêvée des droits de l'homme. Il n'a alors pas 18 ans. S'il trouve refuge dans une France généreuse, c'est une France bien moins respectueuse des droits de l'homme qui l'interna, du fait de sa germanité, en 1940 dans un camp situé en "zone libre", puis le livra, deux ans plus tard, aux nazis en raison de sa judéité. Horst Rosenthal est passé par six camps avant de parvenir à Auschwitz, où il fut vraisemblablement gazé dès son arrivée, en septembre 1942, en raison de la paralysie de sa main gauche. Il a laissé trois carnets de croquis, dont Mickey à Gurs, le seul connu des experts, qui n'avait jamais été édité dans son intégralité. Ce petit fascicule, destiné à circuler entre les prisonniers, raconte d'une manière ironique et subversive, à travers la figure de Mickey et de situations ubuesques, l'absurdité de la condition d'apatride. Le deuxième carnet, La Journée d'un hébergé, est totalement inédit. Derrière le ton potache et faussement naïf, c'est l'insupportable monotonie de la vie au camp et la précarité des conditions d'internement qui se dessinent en creux. Le troisième carnet, Petit Guide à travers le camp de Gurs, inédit lui aussi, est le plus abouti des trois carnets. Imitant une brochure touristique qui invite le lecteur à découvrir un "camp de vacances", le mode parodique est d'une redoutable efficacité car derrière le rire, perce immanquablement toute la souffrance des internés.

11/2014

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Histoire internationale

Anna, Jeanne, Samia...

Anna avait raconté d'une traite, comme absente de moi. Elle me revint, l'air épuisé, les yeux creux et cernés, on aurait dit soudain une vieille femme. Elle m'a fait jurer le secret, m'a dit : " A toi, je ne sais pas pourquoi j'ai fait confiance... Peut-être parce que tu as le courage de regarder l'envers des choses. Peut-être parce que je sens ta peur aussi et tes instincts guerriers. Peut-être parce que tu es poète et que tu construis ta demeure sur le doute. Peut-être avons-nous besoin, nous femmes, d'être rassurées par l'incertitude. Peut-être... " Huit mois durant entre septembre 1999 et mai 2000, Madeleine Gagnon a rencontré les femmes d'aujourd'hui victimes de la guerre. En Macédoine, au Kosovo, en Bosnie, en Israël, en Palestine, au Liban, au Pakistan et au Sri Lanka. Ces femmes ont perdu leurs hommes : maris, père, fils, amis. Certains sont morts, d'autres sont " disparus ". Nombre d'entre elles ont subi des sévices : viols, maisons et fermes incendiées... Témoin de leur douleur mais aussi de leur courage, Madeleine Gagnon raconte ces femmes dont plusieurs lui ont dit : " Parlez de nous pour nous sauver ". Peu d'écrivains ont su exprimer la tragédie de la guerre. Peu ont su trouver les mots capables de l'évoquer dans toutes ses dimensions. Madeleine Gagnon, parce qu'elle sait l'autre langue - celle nichée au fond de chacun de nous à la grammaire à la fois indigène et apatride -, éveille à la grande complexité du monde et des sentiments, à l'énigme des hommes et des femmes marchant d'un même pas à la violence et à l'amour.

01/2001

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Histoire de France

La vie d'un homme

Enfant caché et fils de survivants de la déportation, Samuel Levi réunit ici ses souvenirs et les traces retrouvées de l'histoire des siens. Samuel Levi est né en 1937 à Paris dans une famille sépharade. Son père, Elia, vient de Turquie et Sol, sa mère, est originaire de Grèce. Pendant la guerre, Samuel vit séparé de son père. Engagé volontaire démobilisé, celui-ci sera emprisonné et interné à plusieurs reprises au camp du Vernet avant d'être déporté de Drancy vers Auschwitz-Birkenau par le convoi no 75 en mai 1944. A Paris, Samuel et sa mère échappent grâce à une voisine à la grande rafle des Juifs apatrides de février 1943. Avec l'aide du Comité Amelot, Samuel est caché dans le Morvan puis protégé jusqu'à la fin de la guerre dans des fermes de la région parisienne. Recherchée par la police, Sol est arrêtée en juin 1944 puis déportée à Auschwitz par le convoi no 76. A leur retour de déportation, Elia et Sol ne vivront plus ensemble. De retour sur les bancs de l'école, Samuel obtiendra son certificat d'études puis commencera à travailler à 14 ans. Pratiquant divers métiers, il vivra entre la France et Israël avant de revenir s'installer à Paris avec son épouse en 1980. Avec elle, il a pu offrir à leurs enfants la stabilité et l'amour familial dont il fut privé.

04/2019

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Histoire internationale

L'invention d'une nation. Israël et la modernité politique

Nous vivons la crise de l'Etat-nation. L'indépendance d'un peuple passe, plus que jamais, par la création d'un Etat-nation qui lui garantisse souveraineté et sécurité. Pourtant, cette forme politique moderne, telle que la définit la Révolution française par l'étroitesse du lien entre l'Etat, le territoire, la langue et la volonté de vivre ensemble une identité commune sécularisée, est partout contestée. Ainsi, à l'est de l'Europe, par la division en une myriade de petites nations qui exacerbent leurs particularismes - confession religieuse, langue, voire fantasmagorie de la race ; à l'ouest, par de multiples flux transnationaux - politiques, démographiques, culturels. Pour comprendre les ébranlements du présent, l'expérience des Juifs dans l'Europe du XIXe et du XXe siècle est éclairante. La normalisation de leur situation d'apatridie essentielle passait par l'invention d'un Etat-nation, donc la résolution de questions brûlantes : le choix d'un territoire, la détermination de la langue, l'établissement d'un rapport du politique à la tradition religieuse, la définition des identités communautaires, sociales et nationales. Le sionisme, dans sa volonté de fonder la nation juive, a lié ces éléments constitutifs dont la crise actuelle montre le possible délitement. On ne découvrira pas ici un livre de plus sur les Juifs tels qu'en eux-mêmes, mais une réflexion tout à fait neuve sur ce que le sionisme éclaire de l'émergence de notre politique moderne.

02/1993

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Critique littéraire

Langages (de) frontaliers. La traduction esthétique de situations-limites dans la littérature occidentale (XIXe-XXe siècles)

Dans la littérature et les arts, les personnages "frontaliers" expriment un mal être affectant les civilisations occidentales. Leur langage est conditionné par une bipolarité intime ou par une double appartenance culturelle qui peuvent être traduites de multiples façons. Le compte rendu d'états intermédiaires de la conscience, l'exploration des zones de passage de la pensée à son expression pour autrui, la traduction textuelle, sonore ou visuelle de difficultés à (se) dire, sont autant de dispositifs esthétiques auxquels se consacrent les études rassemblées dans cet ouvrage. Elles explorent en effet ces régions intermédiaires où évoluent des figures marginales, soit qu'elles outrepassent certaines barrières morales ou sociales, soit qu'elles participent de deux territoires distincts. Car cette seconde acception met au jour, elle aussi, des problématiques identitaires, où prévalent tour à tour la représentation d'une division douloureuse, atteignant l'être jusque dans sa langue, ou, au contraire, celle d'une conciliation féconde entre les cultures et les hommes. Le "frontalier", tout à la fois victime et bourreau, symptôme et remède, miroir et conscience critique d'une époque, est avant tout un signe doté d'une valeur herméneutique au sein d'un environnement culturel instable. Ces figures de l'"entre-deux", toujours susceptibles de s'égarer en chemin, ressemblent aux apatrides, soumis aux lois étranges d'un espace transitoire. La question de l'expression du sujet en situation limite est donc étroitement corrélée à une réflexion politique excédant largement l'intérêt supposé pour les psychologies du débord.

01/2013

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Sociologie

Sur le fil de l'asile

Un jour de juin 2014, un homme s'assoit par terre au milieu des migrants qui ont fui les guerres, les dictatures et les persécutions. Il les écoute, prenant la mesure de la situation humanitaire de la "jungle" de Calais. Il s'agit de Pascal Brice, diplomate, petit-fils de réfugiés. En prenant la tête de l'Office français de protection des réfugiés et apatrides (Ofpra) en 2012, il trouve une administration à bout de souffle, qui a vu les demandes doubler en cinq ans, quand l'attend encore une crise de l'asile en Europe d'une ampleur sans précédent. Alors, il décide de tout faire pour améliorer le sort de ces personnes meurtries par la violence de l'exil, en les aidant à surmonter les obstacles qui se dressent devant eux avant de pouvoir obtenir la protection de la France. De Lampedusa à Calais, de Lesbos à Munich, d'Agadez à Valence avec l'Aquarius, en passant par Beyrouth et Paris, Pascal Brice nous fait découvrir les destins des migrants, les visages de celles et ceux qui les accompagnent, les conflits qui bouleversent le monde, l'atmosphère des campements, loin des clichés. Il nous rappelle combien il reste nécessaire et possible d'agir en ces temps de doutes sur notre capacité à accueillir. Le récit inédit d'une aventure humaine autant que d'un combat pour que la France et l'Europe soient pleinement un refuge.

02/2019

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SHOAH,PERSECUTIONS ANTISEMITES

La France et la Shoah. Vichy, l'occupant, les victimes, l'opinion

Dès les années 1950, les premiers travaux scientifiques sur la persécution des Juifs sous l'Occupation, fondés sur les archives de l'Etat, ont réduit à néant les justifications des dirigeants de Vichy à la Libération : le "moindre mal" , "sacrifier" les Juifs étrangers pour "sauver" les Juifs français, etc. Depuis, l'historiographie, qui a abouti dans les années 1970-1980 aux travaux majeurs de Robert Paxton ou de Serge Klarsfeld, n'a cessé de se développer, au point qu'il est sans doute impossible de dresser la liste exhaustive des milliers de titres parus. D'où la nécessité d'une présentation des acquis les plus récents de la recherche, française et internationale, sur la Shoah en France. Telle est l'ambition du présent ouvrage, à l'échelle des acteurs, dirigeants comme simples citoyens, qui permet de comprendre le bilan de la "solution finale" en France : 74 150 déportés ; plus de 200 000 non-déportés. Malgré la volonté génocidaire de l'occupant et la politique des dirigeants de Vichy visant à mobiliser toute la puissance de l'Etat contre les Juifs apatrides et leurs enfants, les obstacles dans l'administration et la société étaient suffisamment nombreux pour que, dès les grandes rafles de l'été 1942, en dépit des dizaines de milliers d'arrestations, la majorité des victimes parviennent à s'en sortir. Une mise au point salutaire alors que le savoir scientifique sur les crimes du XXe siècle est régulièrement attaqué à des fins nationalistes.

03/2023

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Littérature française

Armen

Armen Lubin (1903-1974) est né à Istanbul sous le nom de Chahnour Kérestédjian. Persécuté, comme ses compatriotes arméniens, il doit quitter la Turquie à l'été 1923, devenant de fait apatride. A son arrivée à Paris, il exerce la profession de retoucheur en photographie pendant plusieurs années. En parallèle, il écrit dans des journaux arméniens, tandis qu'il fait, aussi, ses premiers pas de poète français, sous l'aile d'André Salmon et de Jean Paulhan. Très vite atteint d'une affection tuberculeuse particulièrement redoutable, le mal de Pott, il passera sa vie le reste de sa vie dans les hôpitaux et les sanatorium de l'Assistance publique, de la Salpêtrière à Berck, mais aussi à Bidart et à Pessac. C'est dans ces lieux où il connaîtra des souffrances extrêmes qu'il écrira toute son oeuvre poétique tout en continuant de correspondre avec ses amis. Publié par Jean Paulhan chez Gallimard, il se liera d'amitié avec Henri Thomas ou Madeleine et Jean Follain. Le livre, suivant une alternance régulière, réfléchit en miroir de brefs chapitres revenant sur la vie d'Armen Lubin, regroupés en cinq parties : Enfance, Souffrances, Ecritures, Amours et amitiés, L'homme double et des chapitres directement autobiographiques, concernant Hélène Gestern, ellemême originaire d'une famille d'exilés. C'est donc une méditation sur l'exil, la perte et l'écriture, sur ce qui construit un écrivain, sur les blessures du passé et leur rôle fondateur. La réflexion des deux existences, l'affinité qui se noue, au fil de l'écriture, entre Hélène Gestern et son sujet, se veut le lieu d'une méditation sensible sur l'écriture et la place centrale qu'elle peut tenir dans une existence. D'une ampleur comparable à celle de l'Odeur de la forêt, ce texte nous emporte dans les méandres de deux destinées que tout oppose et qui, pourtant, se répondent singulièrement. C'est la première fois qu'Hélène Gestern livre avec pudeur quelques clés de son univers romanesque.

03/2020

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Littérature française

Moze

" Faut-il rendre justice à Moze ? Que peut-on lui rendre ? Que lui a-t-on pris ? Sa vie, sa liberté, ses biens, son honneur ? Peut-on les lui rendre ? Que lui a-t-on fait ? On l'a désarmé, abandonné ? On lui a menti ? On l'a utilisé, exploité, méprisé ? On ne peut rien lui rendre. Et que peut-on me rendre ? Il va falloir trouver. Me donner ce qu'on ne peut me rendre ! Moze était mon père, un père que je n'ai pas eu. Un père qui ne l'était pas. Maintenant qu'il est mort, serait-il devenu un martyr ? Moze avait honte de ce pays où il vivait. Il avait honte pour ce pays. Encore plus que pour lui. " Z.R. En Algérie, Moze a échappé au massacre des harkis. En 1962, il est arrêté et emprisonné. En 1967, il s'évade et arrive en France avec sa famille. Le matin du 11 novembre 1991, après avoir salué le monument aux morts, Moze se suicide en se noyant dans l'étang communal. Plus de dix ans après sa mort, sa fille tente de rendre compte de ce geste, celui d'un homme qui n'a été ni soldat, ni exilé, ni apatride, ni paria, mais banni. Un homme sans peuple et sans pays. Sans légitimité aucune. Si la littérature ne fera pas le compte de la guerre d'Algérie, ce livre dit pourtant la fabrique de cet homme-là : le colonialisme et ses excès, l'ignorance et le mépris, l'absurdité tragique d'une situation et en toute fin la bêtise des hommes. Par-delà le témoignage, par-delà l'évocation d'une famille marquée par une existence solitaire, l'écriture de Zahia Rahmani, magistralement tendue, concise et pudique, convoque une déchirure, un doute, une plainte, d'une vérité bouleversante. Moze nous parle de tous les laissés-pour-compte de l'histoire et de la douloureuse difficulté d'en assumer la filiation. De l'impossibilité d'échapper à ses pères.

03/2003

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Histoire internationale

Fuir le Reich. Les réfugiés juifs de 1933 à 1946

« Autrefois, l’homme n’avait qu’un corps et une âme. Aujourd’hui, il lui faut en plus un passeport, sinon il n’est pas traité comme un homme », notait Stefan Zweig dans ses Souvenirs d’un Européen quelques mois avant son suicide au Brésil.   Ils étaient sans passeport, droit de vivre de l’ère moderne, ces naufragés des années 30 ; hors la loi, c’est-à-dire hors des protections de la loi. Arrêtés aux frontières, interdits de sortie ici, d’entrée là. Fuir l’Allemagne dès 1933, l’Autriche à partir du printemps 1938, puis l’Europe entière en 1941 aura été l’unique préoccupation de centaines de milliers d’errants, juifs pour la plupart. Ainsi Anne Frank, réfugiée juive allemande aux Pays-Bas dès 1933, décrétée apatride par Berlin qui déchoit de leur nationalité tous les Juifs vivant hors des frontières du Reich, n’obtint jamais la nationalité néerlandaise. C’est leur parcours que décrivent minutieusement Debórah Dwork et Robert Jan Van Pelt. Les historiens détaillent le calvaire de ces existences fantômes, hommes, femmes et enfants dont la vie est suspendue à l’obtention d’un visa, d’un affidavit, au passage en fraude d’une frontière, à l’exil vers l’étranger (en Europe, mais aussi à Shanghai, à Sosúa en République dominicaine, en Palestine…). On y apprend comment ces hommes et femmes pour la plupart déjà actifs durent, avant même leur départ, se résoudre à d’indispensables reconversions professionnelles. Ils devinrent, loin de chez eux, des adultes déracinés, sans repères et sans codes.   Dans ce livre, Debórah Dwork et Robert Jan Van Pelt imbriquent brillamment le domaine public et le domaine privé, la mémoire individuelle et l’histoire officielle, la politique des gouvernements et leur répercussion sur la vie de dizaines de milliers d’individus, l’action internationale et les initiatives privées. Ils font revivre avec talent ces individus écrasés, dont l’existence même fut du jour au lendemain jugée coupable. Ils narrent étape après étape l’abandon d’un peuple condamné à mort.

01/2012

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Critique littéraire

Extraterritorialité

Pour la première fois, George Steiner aborde ce que la pensée moderne doit à la "révolution du langage" amorcée au début du XXè siècle. Il montre comment les recherches linguistiques et biologiques modernes donnent de nouveaux éléments pour penser ce qu'il appellera bien plus tard les "grammaires de la création". Se dessine aussi un Steiner plus personnel, apatride issu d'une famille de Juifs allemands réfugiés en France, puis à New York et en Angleterre. Plus frontalement encore que dans son autobiographie, il s'interroge sur son statut extraterritorial en évoquant quelques figures de proue de la littérature moderne : Beckett, Nabokov, Borges, qui tous trois ont écrit dans une "langue qui n'était pas la leur". Dans un autre volet, il livre une méditation sur les rapports du mal et de la littérature, ferraille avec Sartre, affirmant qu'on ne saurait écrire un bon roman à la gloire de l'antisémitisme. C'est aussi pour lui l'occasion de s'interroger sur l'art de lire, sur sur la postculture et l'avenir du livre. Traduit en français trente ans après sa publication en langue anglaise. Extraterritorialité marque un tournant essentiel dans l'oeuvre de Steiner. Philosophe du langage, critique littéraire et romancier, né en 1929 à Paris, George Steiner a enseigné à Princeton et a été professeur de littérature anglaise et de littérature comparée à Genève. Invité dans les universités du monde entier (même en Chine populaire ! ), il est professeur honoraire à Cambridge. Errata, son autobiographie récemment rééditée en Folio, a reçu en 1998 le prix Aujourd'hui. Traduit en France trente ans après sa publication en langue anglaise, un tournant dans l'oeuvre de Steiner. Tous ses livres ultérieurs y sont en germe. Un plaisir évident de lecture, agrémenté par une richesse de références à la littérature classique et universelle, qui fait de chaque livre de Steiner une fête de l'intelligence.

02/2002

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Littérature française

Le chagrin d'aimer

"On écrit pour comprendre ce que l'on ne comprend pas. Quand j'écrivais Vie de ma voisine, mon héroïne, Jenny Plocki, me parlait de sa mère, la magnifique Rifka. Elle me racontait ses mots, elle évoquait ses gestes. L'amour d'une mère. Je mesurais mon ignorance dans ce domaine. Ma mère ne savait pas ces mots, ni ces gestes. Impuissante à m'aimer. Je suis partie sur ses traces. Celles d'une petite fille apatride et de sa mère danseuse, théâtreuse des années 20, connue sous le nom de Lina de Varennes. Je suis partie sur ses traces de petite fille grecque et arménienne. Ma mère ne voulait rien savoir de son passé. Il a fallu que j'enquête et que je l'invente. Que je trouve les mots pour la retrouver. C'est ce livre, Le Chagrin d'aimer. J'ai tissé une toile pour y prendre ma mère, cette insaisissable libellule. Chaque scène ici renvoie à un lieu, une époque, un objet. Il a fallu passer par la cour du Roi de Grèce et les collines de Fiesole. Par un atelier d'écriture, une maison de retraite, un supermarché, un paquet de gauloises, une machine à écrire. Autant de circonstances, par-delà les guerres, les destructions, les irrémédiables pertes, où ma mère se trouve confrontée à ce qui est vital, et élémentaire, la nourriture, l'argent, le travail, l'amour. La preuve la plus tangible de sa singulière énigme, est un motif : celui de la voiture. Habitacle et projection du mouvement, des cahots d'une vie : au commencement (du livre) est la voiture, cheval de Troie ambigu de l'écrivain aussi. Telle est la vérité, avérée en légende. La voiture et, plus secrètement, la machine à écrire. Faisant ce portrait, j'ai tenté d'en savoir un peu plus sur elle, sur moi. Chemin faisant, j'ai compris que ce n'était qu'un début". G. B.

02/2018

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SHOAH,PERSECUTIONS ANTISEMITES

Et du fond de tes blessures, je te guérirai.... Un médecin de l'OSE, de la Résistance en France aux camps de personnes déplacées en Allemagne

Pour les rescapés juifs de la guerre, la Shoah ne s'arrête pas en 1945. La majorité est rassemblée dans des camps en Alle-magne, mélangée à ses bourreaux. Ce livre raconte leur histoire à travers un double prisme : celui de rapports de médecins de l'Ouvre de secours aux enfants (OSE) en mission dans ces camps et celui des souvenirs de l'un d'entre eux, le Dr Revel. Ce médecin juif alsacien né en 1901 à Bouxwiller, livre ses mémoires et pousse un cri d'alarme. Il y raconte de manière factuelle et avec beaucoup d'humilité les étapes d'une vie toute entière tournée vers les autres. Aussitôt démobilisé, il s'engage aux côtés de l'OSE, puis entre dans la résistance pour le compte de l'Armée secrète et devient médecin dans le maquis du Grésivaudan. En 1945, il répond à deux missions de l'OSE dans les camps de personnes déplacées, d'abord à Buchenwald, d'où il doit sortir les adolescents les plus malades pour les amener en Suisse, et surtout à Neustadt, sur les rives de la Baltique, en zone d'occupation britannique, où il doit évaluer l'état sanitaire des Juifs présents. Il y décrit avec force détails une situation épouvantable, celle de parias devenus des apatrides dont personne ne veut. Ce livre est donc aussi un cri de détresse, de révolte et d'espoir que le titre, reprenant un verset du prophète Jérémie, résume bien : "Et du fond de tes blessures, je te guérirai" (Jérémie, verset 17, chapitre 30).

10/2022

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Histoire de France

Un camp d'internement vichyste. Le sanatorium surveillé de La Guiche

Dans les campagnes bocagères du Charollais, le protectorat nazi nommé " Etat français " ou régime de Vichy transforma le sanatorium de La Guiche en camp d'internement de 1941 à 1944. En ce lieu, destiné aux soins des tuberculeux, il interna des étrangers " en surnombre ", des juifs, des communistes, des patriotes, des " défaitistes ", des " apatrides " et des droits communs... tous tuberculeux. Ainsi s'opéra une continuité. " Le sanatorium surveillé " de La Guiche représenta dans sa quotidienneté le vichysme ordinaire. Le 24 mars 1944, les partisans des maquis FTP de la côte chalonnaise attaquèrent le camp et libérèrent 27 internés, réalisant ainsi une opération militaire d'envergure en plein cœur du dispositif de terreur vichyste. Cette action fut ressentie par l'Etat comme un affront sans précédent en Saône-et-Loire. L'auteur a conduit une enquête de quatre années à partir d'une investigation ethnographique de la mémoire des maquisards, d'anciens internés, de leurs parents, combinant diverses sources, écrites et orales, privilégiant la parole des acteurs de la situation, mettant en lumière le caractère " ordinaire " de ce camp d'internement et faisant resurgir les figures des internés. De manière connexe, il a été conduit à enquêter sur la manière dont l'histoire a été écrite et sur les manières d'organiser le " dire " comme forme de pouvoir sur l'événement. Enfin, une campagne organisée pour l'apposition d'une plaque commémorative sur l'ancien sanatorium a mis en évidence les pratiques réelles recouvertes par le " devoir de mémoire ", si souvent invoqué de façon incantatoire.

10/2004

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Fantasy

Encyclopedie du hobbit

Le complément parfait de la nouvelle trilogie de Peter Jackson : une encyclopédie illustrée de dessins originaux pour approfondir vos connaissances de l'univers de Tolkien et retrouver la magie du " Voyage inattendu " de Bilbo. Après la sortie en 2012 du premier volet de l'adaptation du Hobbit au cinéma, une nouvelle génération de fans des histoires fantastiques de Tolkien est née. Bien que moins connu du grand public que Le Seigneur des Anneaux, Le Hobbit est une oeuvre très riche, à tel point que Peter Jackson a choisi d'en faire une trilogie. Cet ouvrage, véritable prolongement des aventures de Bilbo, vous permet d'explorer "la Terre du Milieu", de décrypter l'alphabet employé par les nains et découvrir les sources légendaires où Tolkien a puisé son inspiration. Une centaine d'entrées réparties en sept grands chapitres décrivent avec précision tous les personnages du roman, les lieux visités par Bilbo, les créatures rencontrées par l'expédition, les objets magiques qui parsèment la quête ainsi les grands mythes légendaires qui ont nourri l'imaginaire de Tolkien. Tout comme Le Seigneur des anneaux, l'aventure de Bilbo, Gandalf et les treize nains devenus apatrides n'est pas qu'une gentille histoire destinée à endormir les enfants sages. Un souffle épique pousse les nains et le hobbit à se dépasser pour atteindre leurs rêves. Ils traversent des contrées hostiles et affrontent des ennemis monstrueux, jusqu'à une dernière bataille désespérée. Sous la plume de Tolkien, le courage ordinaire du hobbit transcende l'héroïsme guerrier pour s'opposer au mal. Cet album est illustré par des dessins originaux en couleurs de Xavier Sanchez et Sandrine Gestin.

10/2022

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Littérature française

Maldita Historia. Saga d'une famille entre guerres et exil

"Il revisite l'histoire familiale, ce qui forgera sa personnalité, à savoir la guerre, la Guerre d'Espagne, une guerre presque effacée de la mémoire de son pays de naissance, un pays qui a vécu sous la tutelle d'un dictateur pendant quatre décennies. Un pays où, pendant trop longtemps, seule pouvait être évoquée une mémoire réinventée par le vainqueur, laissant comme seule vérité le miroir du révisionnisme s'instituer aux côtés de la peur". Préface de Carmen Negrín. Présidente du CIIMER Présidente d'honneur de la fondation Juan Negrin. Dans une République espagnole qu'on assassine lentement à l'ombre de la trahison, plus d'un demi-million d'Espagnols républicains deviennent apatrides, parias. A l'aube de la Seconde Guerre, c'est tout un peuple qui se voit privé de son droit fondamental de vivre et trouve refuge dans la terre de la "Liberté, Egalité, Fraternité" . Mais à quel prix ? Il y a exactement 80 ans, la famille de l'auteur a vécu cette tourmente, la guerre, la fuite, la peur. Une histoire banale qui ne saurait être effacée ni oubliée ; une histoire transmise de père en fils. L'Histoire de la honte qui se transforme en fierté. Notre histoire vers la liberté. A travers sa propre déchirure, cette saga familiale redonne vie aux héros oubliés de notre Histoire, à ces milliers de soldats et ces centaines de milliers d'exilés. Né à Barcelone lors du plus grand bombardement sur les civils en mars 1938, José de la Pena entre comme réfugié en France à l'âge de 11 mois avec la Retirada. Après des années à travailler sur les souvenirs de son père et son oncle au coeur de la Guerre d'Espagne, il retrace l'histoire de sa famille dans un récit poignant et cruellement réaliste.

07/2019

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Histoire internationale

L'enlèvement d'Europe

Avec L'Enlèvement d'Europe. Réflexion sur l'exil intellectuel à l'époque nazie, Laura Goult avance sur les pas des artistes et écrivains ayant fui l'Allemagne sous la menace hitlérienne, dès 1933. Beaucoup d'entre eux émigrèrent en France et élurent la côte méditerranéenne comme lieu d'exil. C'est ainsi qu'une petite " colonie allemande " se forma dans le village varois de Sanary-sur-Mer. Pendant la deuxième guerre mondiale, les ressortissants allemands et les apatrides de la zone Sud furent internés au camp des Milles, près d'Aix en Provence, en 39, puis, en 40-41. Contraints alors à fuir l'Europe nazie, ils tentèrent, souvent avec l'aide du Comité Américain de Secours de Varian Fry, une nouvelle chance de l'autre côté de l'Atlantique. L'idéologie nationale-socialiste mettait en péril l'héritage culturel européen. Face à un tel danger, l'ensemble des écrivains et publicistes antinazis allemands se mobilisa. Avec le soutien d'intellectuels français, un formidable élan pour la défense de la culture vit le jour. L'accueil dans notre pays a-t-il été à la hauteur de sa vocation de terre d'asile ? Pour les immigrés, la vie ne fut pas toujours facile. En suivant le chemin d'exil des acteurs d'une des plus riches cultures du monde, c'est l'expérience de la perte qui est interrogée ici, et la place qu'elle laisse à l'écriture. C'est dans un tel espace, en effet, que furent écrits les plus beaux romans de l '" Exilliteratur " : Exil de Lion Feuchtwanger, le Roman du Roi Henri IV de Heinrich Mann, Docteur Faustus de Thomas Mann ou la Septième croix d'Anna Seghers...

10/2010

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Sociologie

L'asile et l'exil. Une histoire de la distinction réfugiés/migrants

CNLPeuples – La distinction entre réfugiés politiques et migrants économiques s'est aujourd'hui imposée comme une évidence, tout comme la hiérarchie qui légitime l'accueil des réfugiés au détriment des migrants. Ce livre montre que ces définitions en disent plus long sur les Etats qui les appliquent que sur les individus qu'elles sont censées désigner.

Car il n'existe pas de réfugié en soi que les institutions pourraient identifier pour peu qu'elles soient indépendantes ou en aient les moyens. La catégorie de réfugié se reconfigure en réalité sans cesse, au fil du temps, au gré des changements de rapports de force et de priorités politiques. Plutôt que d'analyser les parcours des exilés pour déterminer s'il s'agit de réfugiés ou de migrants, cet ouvrage dissèque l'institution qui les nomme : l'Office français de protection des réfugiés et des apatrides (Ofpra), depuis sa création en 1952. Il établit que la chute du taux de reconnaissance du statut de réfugié est moins liée à la transformation des profils des requérants, à l'obsolescence de la Convention de Genève ou à une perte d'indépendance de l'Ofpra qu'à un changement de subordination.

Alors que, pendant la guerre froide, l'assujettissement du droit d'asile aux politiques diplomatiques et le besoin de main-d'oeuvre favorisaient un taux élevé d'accords, son instrumentalisation par les politiques migratoires, dans le contexte de la construction de l'immigration comme problème, entraîne un taux élevé de rejets. En s'intéressant aux acteurs du droit d'asile, à leurs profils et à leurs pratiques les plus quotidiennes, cette sociohistoire, par le bas, des politiques d'asile en France apporte une contribution nouvelle à l'analyse du pouvoir d'Etat en actes à l'égard des étrangers.

11/2020

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Histoire internationale

SIONISMES. Textes fondamentaux

A la fin du XIXe siècle, du sein des communautés juives en Europe, des voix s'élèvent et réclament la création d'un Etat juif pour échapper aussi bien à l'assimilation totale qu'à la virulence de l'antisémitisme et aux persécutions. C'est la naissance d'un des mouvements politiques et culturels les plus importants de notre siècle, mais aussi l'un des plus contestés, qui ne s'arrêtera pas avec la fondation de l'Etat d'Israël, il y a cinquante ans. Héritier des Lumières juives du XVIIIe siècle, le sionisme est tout à la fois un instrument de (re)conquête politique, une volonté de renaissance, centrée, en particulier, sur la restauration de la langue hébraïque, une vision de l'histoire et de l'identité juive comme nation, une sécularisation, une valorisation du territoire, une cause humanitaire pour les juifs apatrides et, enfin, un laboratoire d'utopie communautaire. Par la mise en perspective des textes majeurs qu'elle opère, l'anthologie rassemblée et commentée par Denis Charbit, professeur de civilisation française à l'Université de Tel-Aviv, fait apparaître pour la première fois l'extraordinaire diversité des sionismes. Le débat autour du théologico-politique, les perceptions et les solutions au conflit israélo-palestinien, l'aspiration à " être un peuple commes les autres ", etc., ne sont pas sans avoir révélé des points de vue contradictoires et des tensions qui pèsent encore sur le destin d'Israël. De Theodor Herzl à Amos Oz, c'est le récit pluriel de l'aventure de pionniers, d'hommes politiques, d'intellectuels, d'écrivains, qui se déploie, ainsi qu'un bilan que chacun pourra apprécier à l'heure où la paix devrait enfin sonner.

06/1998

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Poésie

J'aurais un royaume en bois flottés

Nimrod est un écrivain, essayiste, poète d'origine tchadienne, dont le nom même est une épure : de Nimrod Bena Djangrang ne subsiste, sur la couverture de ses livres, qu'un prénom aux consonances bibliques. Celui que lui a donné son père, pasteur luthérien du pays de Kim, sur les rives du fleuve Logone. L'oeuvre poétique et romanesque de Nimrod évoque la guerre et ses avatars, mais ne la montre que fort peu. Il s'en est expliqué : "J'ai toujours mal toléré le catalogue d'horreurs que certains romanciers africains font de la guerre. De mon point de vue, la création littéraire sera toujours tenue de faire montre de pudeur. L'excès qui lui est propre ne vient pas de sa capacité à faire complaisamment la peinture du mal, mais de la forme efficace qui lui permet de tout suggérer et de tout faire sentir". Elégance donc, et force de la suggestion... En vérité, Nimrod se méfie du rôle que l'Histoire impose, au prix de mille falsifications, à l'écrivain africain, condamné à adopter le comportement littéraire que l'on attend de lui. Reste que la poésie de Nimrod va et vient entre deux mondes et que l'exil a fait de lui un apatride à vie. Les premières pages de Babel, Babylone, recueil dont le poète a souhaité la reproduction intégrale dans cette anthologie personnelle, sont à cet égard des plus significatives. Le retour à la terre natale, où vit encore sa famille, s'apparente à un deuil tant l'exilé se sent étranger en son propre pays. Et l'on comprend que le titre de la première section du recueil - Peine capitale - est à prendre au pied de la lettre : l'exilé qui revient sur la terre de son enfance est en danger de mort ; sa peine est incommensurable ; l'air qu'il respire est un suaire. Dans ces conditions, la question est moins de savoir où vivre que de savoir quelle place offrir en soi au passé. On ne peut échapper aux aspirations passéistes de la nostalgie qu'en la déportant sur l'axe du temps à venir. Pour l'écrivain, la mémoire n'est pas derrière nous, mais devant. Elle se réinvente chaque jour, comme se réinvente le paysage. (Extraits de la préface de Bruno Doucey).

03/2017

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Littérature française

La shoah traversée. Simone & Ladislas

Le nazisme a pulvérisé les destins individuels, familiaux et collectifs. Des populations ont été massacrées par un Etat qui industrialisa la mort des Juifs, des Tziganes, des homosexuels et des handicapés. La violence, la criminalisation de la loi, la trahison, les harcèlements législatifs ont muselé les Juifs, étouffé leurs cris. Epuisés par ces déferlements haineux, fracassés, fragilisés, certaines et certains ont frôlé leur point de rupture psychique. Simone et Ladislas ont traversé la Shoah, ce sont des rescapés, «je suis une rescapée». Simone fut adolescente dans une petite ville française, Lacaune-les-Bains où sa mère Jeanne, Juive apatride d'origine russe fut assignée à résidence. Son histoire sera façonnée par la collaboration de l'Etat français et par la résistance des organisations juives, socialistes, sionistes, communistes mais aussi consistoriales. Certaines combattront avec succès l'institution juive mise en place par Pétain sur instruction des nazis, l'Union générale des Juifs de France (UGIF). Son histoire est celle d'une adolescente qui aurait pu être déportée sur ordre de Laval pour être assassinée à Auschwitz ou être dirigée vers les maisons de l'UGIF, homes protecteurs devenus à la fin de la guerre des réserves d'enfants Juifs pour les chambres à gaz. Choc des dates, Simone est sauvée au moment où Ladislas, Juif transylvanien, est déporté à Auschwitz en juin 1944, peu après le débarquement Allié en Normandie. Les nazis ont perdu la guerre, ils s'acharnent sur les Juifs hongrois, dernière grande communauté juive existante. Son histoire est celle, tragique, de leur déportation, catastrophe annoncée et non arrêté par des Alliés qui «savaient». De même, leurs dirigeants ou Judenrat n'ont jamais voulu «croire» qu'ils partageraient le sort des autres Juifs : la «Solution finale». Son histoire est celle de l'extermination de 569 000 Juifs hongrois et du sauvetage de 1 685 par le train «Kasztner». Pas de «Pourquoi», mais un «Comment». Comment Simone et Ladislas ont-ils, traversé la Shoah, résisté, revécu, ri à nouveau, souri et fondé une famille ? Peut-être, dans ce hasard infernal ont-ils eu la chance de rencontrer, indéfectible, combattant la destruction, l'humaine humanité d'une main qui se tend, d'une oreille qui écoute, d'un regard qui bat, d'un cour qui s'élance, pour advenir, au sortir de la Shoah, «autre», irréversiblement «autre».

04/2014

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Droit

L'état civil. Validité des actes étrangers, transcription, recours

Toutes les personnes sont amenées dans la vie courante à produire des actes ou des extraits d'actes d'état civil afin de prouver des liens familiaux ou d'établir la survenance d'événements comme la naissance, le mariage ou le décès. Un étranger ou une étrangère doit produire des documents d'état civil pour faire valoir son droit à entrer en France, à y séjourner, à s'y faire rejoindre par sa famille ou à acquérir la nationalité française... Or la présentation de documents d'état civil provenant de certains pays se heurte à une suspicion de fraude presque systématique de la part des autorités françaises qui condamne les requérants à renoncer à leur droit ou à s'engager dans une longue et complexe procédure contentieuse. Suspects encore : le Français ou la Française qui envisage d'épouser une étrangère ou un étranger car l'officier de l'état civil français cherchera à débusquer le mariage "blanc" ; si le mariage a été célébré à l'étranger par les autorités locales, sa transcription dans les registres de l'état civil français relève souvent du parcours du combattant. Cette note porte essentiellement sur l'état civil des étranger·e·s en France mais ce sujet ne peut pas être isolé. Il relève en effet d'abord des principes généraux qui s'appliquent à l'état civil de toute personne vivant en France. L'état civil des Français·es résidant hors de France ou des étranger·e·s qui acquièrent la nationalité française est aussi abordé ; leurs conséquences sont importantes, notamment en cas de mariage franco-étranger. Enfin, lorsqu'une personne obtient le statut de réfugié ou d'apatride en France, un nouvel état civil se substitue à l'état civil étranger. Avant de produire un acte d'état civil étranger aux autorités françaises, autant se prémunir le mieux possible de probables contestations en veillant à sa légalisation (pour les pays où elle est requise) et à sa conformité aux formes usitées dans le pays ... Cela n'empêchera pas, bien souvent, que la "force probante" du document soit tout de même contestée. D'où la nécessité de connaître les voies de recours lorsque des vérifications d'état civil bloquent une demande administrative (visa, titre de séjour...) ou une demande transcription d'un acte étranger concernant un Français ou une Française.

03/2011

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Histoire internationale

Dachau KL. Camp de concentration de Dachau : le travail rend libre

Dachau situé à environ trente kilomètres au nord ouest de Munich sera notoirement connu pour être le premier grand camp d'internement pour tous les ennemis politiques du Troisième Reich. Appelé dès son origine Zentrum des Besitzschutzes (Centre de Protection de Détention), le site servira aussi comme cadre d'entraînement et de camp école aux gardiens SS ayant à oeuvrer dans d'autres camps de mort. Pendant douze années consécutives, avec ses quelques 185 commandos extérieurs (Aussenkommandos), ses camps annexes (Nebenlagers) et ses camps extérieurs (Aussenlagers) ; Dachau sera le théâtre d'incarcérations où dès 1938 toutes sortes de catégories d'opposants au régime de l'Allemagne nazie côtoieront les premiers internés Juifs de Bavière. Puis dans ce camp fusionneront en masse bon nombre de groupes ethniques et sociaux : Tsiganes, prisonniers de guerre soviétiques, Juifs, homosexuels, criminels allemands, Témoins de Jéhovah, catholiques et protestants, asociaux, prêtres, apatrides, écrivains, scientifiques et Résistants. Cet endroit terrifiant servira aussi de camp de transit (Transitlager) pour de nombreux prisonniers à destination d'autres lieux aussi comminatoires. Durant toute la période de 1933 à 1945, Dachau verra passer quelques 250. 000 déportés déplacés d'environ trente pays, sans compter ceux éliminés dès leur arrivée au camp, donc non enregistrés. Dans ce lieu maudit la barbarie y est déployée sous toutes ses formes, des sévices les plus outrageants en passant par la souffrance et l'épuisement au travail, une carence totale dans l'hygiène, la faim et les maladies graves, le froid rigoureux des hivers et la chaleur éprouvante de certains mois d'été, sans oublier les ridicules et dramatiques expériences médicales. Dans cet antre maudit où le crime et les atrocités sont synonymes de banalité et d'avilissement déconcertant, on dénombrera quelques 76. 000 martyrs du Système nazi. Enfin, entre l'été 1940 et la fin avril 1945, sur quelques 12500 prisonniers français internés à Dachau, environ 1. 600 d'entre eux y laisseront toute espérance de vie.

03/2014

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Sciences politiques

J'aurais voulu être français

Au départ de ce livre, une indignation. Quand, en 2015, les réfugiés du Proche-Orient se sont présentés aux portes de l'Europe, nous avons entendu pour ne pas les accueillir les mêmes arguments que ceux qui furent opposés en son temps au propre père de l'auteur. Guy Sorman se livre ici à un exercice inédit : le tressage serré de l'autobiographie et de l'essai. Fils d'un loueur de chevaux de Varsovie, son père a fui la Pologne en 1916 pour échapper à l'enrôlement dans l'armée russe, puis l'Allemagne en 1933 pour échapper aux hordes nazies, puis Paris en 1940 pour échapper aux Allemands, puis le Lot-et-Garonne en 1942 pour échapper aux gendarmes français : une vie dans le siècle, pourchassé par les séides de Lénine, Hitler et Pétain, à courir plus vite que les idéologies totalitaires. Le fils Guy aussi, à sa manière, rencontre la grande histoire : son cousin Herschel Grunspan (Grynspan) a tué Ernst Von Rath, secrétaire de l'Ambassadeur d'Allemagne à Paris, servant de prétexte au déclenchement le lendemain de la Nuit de Cristal. Il passe son adolescence à Sartrouville où opère le bon docteur Destouches, alias Louis-Ferdinand Céline ? Le " N " de trop du patronyme Sormann (décret de naturalisation de ses parents en 1947) va-t-il le poursuivre toute son existence, rappelant une Odyssée commencée en 1492, passant par Istanbul, Varsovie, Berlin, Paris, New York ? Ce père voulut être américain mais n'y parvint pas. Le fils, lassé de n'être que français, ou plutôt de découvrir à 46 ans qu'il était demeuré apatride aux yeux de la loi française (pas recensé en 1947, tous ses efforts pour " faire un bon français " : études brillantes, ENA, Légion d'honneur, élu local, épouse et enfants catholiques, cabinet d'Alain Juppé, initiation à la franc-maçonnerie, échoueront devant un fonctionnaire de police de Boulogne-Billancourt au moment de renouveler sa carte d'identité) a opté pour la double nationalité. Il raconte ici avec entrain et cocasserie les épisodes les plus marquants d'une vie à cheval entre deux nations : le plus américain des français et le plus français des américains n'est-il pas le mieux placé pour décrire de l'intérieur ce qui distingue profondément ces deux pays aux prétentions universelles ? Pas seulement la nature de leur vision du capitalisme, mais plus profondément, leurs relations respectives au corps, à l'espace, à la religion, à la charité, à autrui, à la vérité, à la transcendance... Et à l'ego : ses portraits sans concession des grands de ce monde en " pompeux cornichons " réjouiront tous les lecteurs !

10/2016