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Littérature française

Le tailleur de Relizane

Relizane, pendant la guerre d'Algérie. Lorsqu'en pleine nuit, on frappe à la porte, Marcel, le grand-père d'Olivia Elkaim, craint pour sa vie et celles de sa femme et de leurs deux enfants. On lui enfile une cagoule sur la tête, il est jeté dans un camion et emmené dans le désert. Va-t-il être condamné à mort ou gracié ? Il revient sain et sauf à Relizane trois jours plus tard, et ses proches se demandent quel est le secret de ce sauf-conduit. A quoi a-t-il collaboré ? Quels gages a-t-il donné et à qui ? Viviane, son épouse, ses frères, sa mère, ses voisins, tous questionnent le tailleur juif. Mais il garde le silence. Quand un jeune apprenti arabe se présente devant son échoppe, Marcel comprend que tôt ou tard, il lui faudra quitter son pays natal. Après ce début d'une folle intensité romanesque, Olivia Elkaim retrace l'histoire de sa famille, l'exil des siens, leur arrachement à cette terre africaine, et leur fuite chaotique vers une France où rien ne les attend - ni confort, ni sympathie, ni même aucune aide administrative. Ces valeureux que le soleil caressait il y a peu, deviennent des réprouvés qui ne connaîtront que l'ombre d'une cave humide à Angers. Les grands-parents d'Olivia Elkaim, Viviane et Marcel, sont deux magnifiques personnages, entre Albert Cohen et Anna Magnani, qui ne cesseront de rêver d'échapper à cette triste France. Au-delà de tout ce que nous savons du retour d'une famille pied-noire en métropole, au-delà du drame humain, familial, politique, souvent commenté par les historiens, Olivia Elkaim explore sa part algérienne, juive, lyrique, à la fois enchantée et hantée, que son père Pierre avait tenté en vain de lui transmettre. Par ce livre qui rend hommage à ses ancêtres, et à travers la photographie jaunie d'une grand-tante, retrouvée par hasard dans le cimetière juif de Relizane, elle se révèle aussi à elle-même.

08/2020

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Acteurs

Paul Newman

Intense, à la fois cool et incandescent, l'oeil plus bleu que bleu : Paul Newman est L'Arnaqueur, Luke la main froide, Butch Cassidy. Un personnage de renégat irrésistible à contre-emploi de sa beauté parfaite qui a ouvert la voie à tous les acteurs d'aujourd'hui. A l'occasion de la diffusion sur la chaîne OCS d'un documentaire qui lui est consacré, ce livre revient sur la vie et l'oeuvre de l'une des plus grandes légendes d'Hollywood. De La Chatte sur un toit brûlant à L'Arnaque, il représente le lien direct entre l'âge d'or et l'ère moderne. Humble, passionné, ce natif de l'Ohio, que rien ne prédestinait à être acteur, est un touche-à-tout qui mêle travail, famille, théâtre, cinéma devant et derrière la caméra avec une bonne dose d'humour, de classe et de simplicité. Activiste et philanthrope avant l'heure, il est aussi champion de course automobile : à quatre-vingts ans, trois ans avant sa disparition en 2008, il courait encore ! Atteignant avec la maturité un véritable état de grâce, il recevra enfin l'Oscar du meilleur acteur pour La Couleur de l'argent, et trouvera jusqu'au bout de grands rôles, chez les frères Coen ou chez Sam Mendes. Ce sont toutes les facettes étincelantes de ce gentleman-acteur que cet ouvrage richement illustré veut faire miroiter. Avec des interviews et des photos rares, iconiques et intimes. De lui, de son épouse Joanne Woodward, de ceux qui l'aiment. Une préface exceptionnelle de Charlotte Rampling, son inoubliable partenairedu Verdict de Sidney Lumet. Les témoignages inédits de Jacqueline Bisset, Ellen Burstyn, Lolita Davidovich, Brigitte Fossey, Tom Hanks, Piper Laurie, Mary Elizabeth Mastrantonio, James Naughton, Edie Shaw, Fred Schepisi, Ron Shelton, Dylan Walsh, ou Sébastien Bourdais, pilote de la Newman/Haas Racing, l'écurie automobile créée par Paul Newman ; la parole de Tom Cruise, Sam Mendes, Robert Redford, Martin Scorsese...

09/2021

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Littérature française

Nous nous aimions

Dans les années 1980, tous les étés, la scène se rejoue à l'aéroport de Moscou, escale obligatoire au retour des vacances en Géorgie : les douanières fouillent les valises, terrorisent les filles et menacent leur mère, Daredjane, de ne pas la laisser repartir à Paris, lui rappelant qu'ici, elle est toujours soviétique. Mais Daredjane tient à ce que Kessané et sa soeur gardent un lien avec leurs grands-parents et avec son pays natal, qu'elle a quitté pour s'installer en France. Son mari, Tamaz, finissait par les retrouver et la famille reprenait le cours limpide des jours, dans leur pavillon du Vésinet. Bien longtemps après, Daredjane contemple tristement le portrait de Tamaz, mort depuis dix ans déjà. Elle se sent étrangère dans la belle maison de Kessané, devenue journaliste, à qui elle reproche sa dureté. La mort du père a fait voler en éclats l'harmonie passée, les soeurs, si proches, se sont éloignées l'une de l'autre. Tout était si simple avant, et si romanesque : le coup de foudre de Tamaz pour Daredjane, venue se produire au Théâtre des Champs-Elysées avec le ballet de Géorgie ; la détermination de la belle danseuse à le rejoindre à Paris ; le premier flirt de Kessané, son aînée, avec ce jeune voisin d'Abkhasie... Elucidant les raisons de ce désamour à la clarté des souvenirs heureux, la subtile romancière excelle à suggérer les failles, à scruter les dissonances et surtout les silences : si on ne parlait pas de politique, c'est pourtant sur fond d'exil et de guerre que s'est écrite l'histoire de cette famille apparemment si ordinaire. Comme autant d'ondes de choc, les drames de leur pays d'origine viennent se mêler au drame intime que vivent ces trois femmes désormais confrontées à leur solitude. Nous nous aimions est un très beau roman sur l'empreinte ineffaçable de l'enfance.

08/2022

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Actualité et médias

Femen

« L'Ukraine n'est pas un bordel ! » Tel était, au moment de l'Euro 2012, le cri de guerre des Femen qui se firent remarquer dans le monde entier.   Inna, Sasha, Oksana, Anna sont quatre jeunes femmes ukrainiennes. Originaires de deux villes de province, issues de familles ordinaires, elles se distinguent très tôt par leur volonté d'indépendance et le désir de ne pas gâcher leur vie, de ne pas sombrer dans la banalité sans espoir de l'Ukraine post-soviétique. À partir de 2008, cette « bande des quatre » élabore un féminisme nouveau, radical, spectaculaire. C'est ainsi que naît Femen (« cuisse », en latin). Seins nus et couronnées de fleurs, campées sur des talons aiguilles, elles transforment leurs corps frêles en instruments d'expression idéologique grâce aux slogans et dessins portés sur leur peau. L'humour, la mise en scène, le courage physique et leur capacité à choquer sont leurs armes. En Ukraine d'abord, puis dans le monde entier, elles luttent pour la condition de la femme mais aussi contre la pauvreté, la discrimination, les dictatures, le diktat des religieux. En Italie, elles manifestent contre les agissements de Silvio Berlusconi, en France, déguisées en soubrettes, contre Dominique Strauss-Kahn. Les filles escaladent des clochers et des ambassades, font irruption dans des studios de télévision et des bureaux de vote. Alors qu'elles se radicalisent au cours des années, elles font toutes les quatre de la prison, sont poursuivies pour « hooliganisme » dans leur pays natal et sont interdites de séjour dans certains États. Mais grâce à une couverture médiatique extraordinaire, le mouvement fait des émules en France, en Allemagne et au Brésil. Le centre Femen France, nouvellement créé, se propose de former des activistes pour lancer d'autres actions de protestation dans le monde entier. Ce livre raconte à quatre voix l'histoire de ces néo-féministes, leur incroyable épopée, leurs ambitions pour les femmes.

03/2013

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Littérature française

Les humeurs d'Alfred

Chacun de nous garde dans un coin de sa mémoire le village ou le quartier de son enfance. Il suffit d'y penser les jours de grandes turbulences pour que notre coeur s'apaise et se réchauffe. Nous avons tous besoin de la profondeur de nos racines pour nous maintenir debout. Alfred a passé toute sa jeunesse à Villebois, petit village breton très rural où les habitants savent ce que signifie tracer des sillons et travailler la terre. Pour eux, l'entraide et la solidarité ne sont pas de vains mots. Les générations précédentes ont été de tout temps des passeurs de mémoire pour les enfants. Les plus anciens partagent et transmettent leurs propres valeurs humaines aux plus jeunes, touchant ainsi leur humanité naissante. Lorsque l'heure de la retraite est arrivée, Alfred est revenu dans son village natal parmi "les oubliés, les petites gens" comme il les appelle. Il y a retrouvé plusieurs de ses amis d'enfance qui, comme lui, sont revenus au village et certains autres qui n'en sont jamais partis. Aujourd'hui, ils forment une joyeuse bande de retraités qui se retrouvent chaque jour à l'Estaminet, le seul bar du village tenu par Rosalie. C'est au milieu d'eux qu'il s'épanouit et se construit une nouvelle vie faite de gestes simples, heureux de renouer avec les paysages de son enfance. Ce récit accompagne un personnage au grand coeur, aux allures pagnolesques, pendant une vingtaine d'années de sa vie de retraité. Nous avons tous connu des Alfred autour de nous. Ces personnes nous ont marqués par le charisme et l'humanité dont ils font preuve. Ils sont capables d'élans de générosité comme de révoltes et de colères quand il s'agit de défendre des causes et des idées qui leur semblent justes, mais ils peuvent aussi être épicuriens, chambreurs et de mauvaise foi s'il le faut, même avec leurs amis.

12/2020

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Sports

Ouvre ta main et tu possèderas le monde

A onze ans, Dominique Saatenang quitte son village natal, Bafou, au Cameroun, pour entrer au collège à Douala, capitale économique du pays où ses aptitudes de jeune footballeur ont plus de chances d'être repérées. A la veille de la rentrée des classes, son oncle et sa tante, qui l'hébergent, l'emmènent au cinéma – et c'est la révélation : le premier film de sa vie (c'est la première fois qu'il met les pieds dans une salle de cinéma) Opération Dragon, avec Bruce Lee, est aussi ce qui va déterminer sa vocation : " Je veux faire du kung-fu ". Le parcours sera semé d'obstacles, sa famille, notamment, voyant d'un très mauvais oeil cette passion, mais jamais Dominique ne déviera de sa voie. En Bruce Lee il a trouvé " une discipline, un maître, une idole ". A vingt-quatre ans, sans parler un mot de chinois, il part en Chine pour un stage de wushu (le vrai nom du kung-fu) d'un mois. Il y restera quatre ans, premier Noir admis dans ce temple de la discipline où l'apprentissage des arts martiaux est une philosophie de vie. De longues années après, l'ancien champion de kung-fu devenu le premier moine bouddhiste africain est l'ambassadeur itinérant du temple Shaolin à l'étranger. Revenu à la vie civile, acteur, cascadeur, homme d'affaires, celui que les Chinois surnomment " l'Aigle noir " et les Européens " le Chinois noir " a à son tour des milliers de disciples en France et en Afrique, où il a ouvert plusieurs écoles de kung-fu. C'est cette histoire, celle d'un destin exceptionnel, construit à la force d'une volonté farouche, qu'il retrace ici, nous faisant voyager de l'Afrique à la Chine, pont entre deux cultures qu'a priori tout oppose. C'est aussi une leçon de sagesse à travers laquelle nous découvrons la philosophie shaolin. Elle imprègne chaque page de cette autobiographie, autant que la puissance d'un rêve d'enfant devenu la réalité d'une vie d'adulte.

04/2017

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Littérature française

Les pralines de l'orphelinat

1948, un orphelinat tenu par des bonnes soeurs à la Nouvelle-Orléans ; un groupe hétéroclite de garçons cajuns, créoles, redbones et autres ethnicités aux enfances mutilées. Emeric, douze ans, et Bastien, dix ans, en franchissent le portail ensemble. Emeric est un rebelle ; il enchaîne les punitions au rythme de ses répliques mordantes et de ses blagues douteuses qui rendent les soeurs folles. Bastien est un naïf qui a soif d'apprendre. Cet appétit concerne aussi bien l'histoire de ses origines acadiennes que les premiers effets de sa puberté. Débrouillard comme pas un, il apprend le créole pour négocier les termes d'un trafic avec les cuisinières noires pour placer de la nourriture dans les endroits où les punis sont envoyés sans manger. L'amitié d'Emeric et Bastien va se forger en fraternité à travers les épreuves partagées. L'ambition des soeurs est une forme d'absolu : remettre en état ces amputés de l'enfance. L'éducation est exemplaire. Soeur Geneviève, qui paradoxalement a perdu sa foi en Dieu, est emblématique de ce noble dessein. Elle devient la tutrice de Bastien et l'ultime protectrice d'Emeric. La Nouvelle-Orléans contient une multitude de berceaux dans lesquels ont pris vie des genres musicaux qui ont conquis le monde. Ils accompagnent ce récit de revers douloureux, d'épisodes d'hilarité et de rédemption de leurs notes exaltantes. Natif du Cantal, Paul BELARD débute sa carrière d'ingénieur chez Michelin à Clermont-Ferrand. Il y rencontre sa future femme, une Américaine venue absorber "l'esprit Michelin" . Il poursuit alors sa carrière aux Etats-Unis. Sa passion pour l'écriture s'exprime dans ses romans, mais se traduit aussi à travers la restauration d'ouvrages anciens. Il donne des cours de reliure et de restauration dans plusieurs établissements scolaires. Grand admirateur d'Elvis Presley, il a écrit une vingtaine d'ouvrages sur son idole.

12/2021

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Contes et nouvelles

Au ciel comme en terre. Nouvelles

Les dix nouvelles que le lecteur va découvrir dans ce livre sont reliées par un fil d'Ariane. Chacune d'entre elles met aux prises des hommes et des femmes avec la terre où ils vivent, avec les arbres et plantes qu'ils y cultivent et qui forment les paysages qui sont devenus leur cadre de vie. Que ce soit au coeur de Paris, sur les plateaux du Doubs, à Marrakech ou dans la plaine marrakchie, chacune et chacun de ces personnages ne saurait se comprendre sans que soit observée la relation qui est la leur avec leur environnement familier, natal ou d'adoption. L'enracinement de chacun d'entre nous dans un substrat où il puise sa force, sa folie parfois, l'essence de ses passions, est en effet une donnée fondamentale de nos vies. Tous ont un point commun : leur destinée est liée, indissolublement, à la terre qu'ils cultivent ou possèdent et, pour Angel, à l'infiniment petit des végétaux qu'il sait faire pousser dans ces jardins en miniature que sont les bonsaïs en pot. Ces personnages sont les fils - et les filles - du hasard ou de la nécessité. Leurs caractères, leurs pulsions, leurs impulsions, le chemin qu'ils ont emprunté, guidés par on ne sait quelle attraction tellurique, ont forgé leur singulier destin. Tous ont croisé sur leurs chemins improbables des êtres sans lesquels rien de ce qu'ils vécurent ne se serait produit. Des êtres chers, des êtres sulfureux, des êtres malveillants ou nocifs, des hommes et des femmes qu'ils ont aimantés par leur charisme ou leur fragilité, leur réputation ou leur seule présence fortuite quelque part, à un instant de leur destin. Ils sont désormais figés comme des figures de cire, dans ces pages, saisis dans l'instant qui scelle leur sort, souvent cruel, comme la vie sait le réserver aux femmes et hommes de bonne volonté. Car tous l'étaient, de bonne volonté...

12/2021

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Esotérisme

Notions sur le sens de l'Ouïe

On situe l'intérêt d'Antoine Fabre d'Olivet (1767-1825) pour la médecine occulte, entre 1811 et 1819, années qui correspondent aux dates des deux éditions successives de l'ouvrage que nous rééditons, mais aussi à celles de la parution de la Langue Hébraïque Restituée. L'association des deux ouvrages en question n'est pas fortuite : s'y fait jour la même notion curative de "sommeil sympathique" ou "hypnose", du moins telle que la kabbale hébraïque en évoque le mystérieux idiome. Fabre d'Olivet est mis en cause pour ses cures miraculeuses, à Paris, puis dans les Cévennes, à l'époque où la bureaucratie napoléonienne, puis le règne de Louis XVIII demeurent réticents aux médecines parallèles, nées de l'Illuminisme romantique fin XVIIIe, alors même que Mesmer (1734-1815) et son magnétisme animal sont en pleine disgrâce. Fabre d'Olivet qui défend la cause du magnétisme dans son ouvrage, fait les frais de ce nouvel état d'esprit positiviste. Les cures dont le Genevois Rodolphe Grivel, mais aussi le jeune apprenti tailleur de pierre parisien Louis Veillard, seront les heureux bénéficiaires, offriront aux détracteurs de Fabre d'Olivet plus d'un moyen de le discréditer aux yeux du public lettré. Ici, notre auteur, dans sa correspondance fictive à son ami d'enfance Guillaume Servier, protestant natif des Cévennes, plaide sa propre cause. Il plonge le lecteur aux sources même de la vraie thaumaturgie et de la philosophie du langage ; celle héritée de Rousseau (1712-1778) ; mais plus directement encore de Court de Gébelin (1719-1784), qui en serait l'un des pionniers avec son Monde Primitif comparé et analysé avec le Monde Moderne ; sans éluder De La Philosophie de la Nature du maître de notre auteur, Delisle de Salle (1741- 1816). Fabre d'Olivet, enfin, disserte habilement avec un esprit de synthèse peu commun sur les notions de sons à l'étude depuis l'Antiquité, chez les Pythagoriciens, mais aussi d' "ouïe métaphysique" et de parole créative.

02/2014

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Littérature étrangère

Adieu, miss Julie Logan. Un conte d'hiver

Par un hiver rigoureux, en Ecosse, à la frontière des Highlands et des Lowlands, le pasteur Adam Yestreen, nouveau venu dans la congrégation presbytérienne, décide de tenir un journal intime pour rompre avec la monotonie de cette austère région du glen barré par la neige. Son prédécesseur l'avait pourtant mis en garde contre la présence de spectres, et dans la vallée circulent des légendes sur les "Etrangers", hommes et femmes venus d'ailleurs, présences fantomatiques que les habitants, bernés, prennent pour les leurs. Au moment où commence le journal, des événements étranges frappent la communauté : Joana accouche avec l'aide d'une mystérieuse inconnue ; Christily, la fière servante d'Adam, paraît folle ; quant au révérend, il tombe sous le charme d'une certaine Miss Julie Logan, qui n'est peut-être qu'un être chimérique, une créature des limbes issue de son imaginaire ou de l'inconscient de son pays natal... Vingt-cinq ans après cette période trouble, Adam Yestreen, marié et beaucoup plus expérimenté, feuillette son ancien journal intime, portant un regard empreint de regrets sur sa jeunesse enfuie et sur le jeune homme incrédule qu'il a été. Inédite en France, cette nouvelle de James Matthew Barrie est le dernier de ses textes romanesques publié. S'y égrènent les thèmes emblématiques de l'univers de l'auteur de Peter Pan : l'ambiguïté du rêve, le pouvoir de l'imaginaire, le monde secret et clos de la jeunesse. Un conte d'hiver fantastique, délicatement angoissant, qui a la couleur de la nostalgie chère à l'âme du poète. La seule prête à accueillir ces revenants et ces might have been, comme les échos du royaume perdu d'Ecosse, de ses ballades et autres légendes. Dans une traduction qui sait nous faire goûter au plus haut point l'art de Barrie et l'étoffe de sa langue, on avance en suivant "une ligne de sorcière" dans la blancheur silencieuse de ce Never Never Land, ultime trésor laissé à la postérité.

10/2012

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Littérature française

La vie poétique Tome 2 : Une façon de chanter

Une façon de chanter constitue le deuxième volet de l'autobiographie poétique entamée par Jean Rouaud avec Comment gagner sa vie honnêtement. Alors que le premier tome racontait les années d'après mai 68, les voyages en auto-stop, les petits boulots et les expériences hasardeuses des jeunes adeptes de la vie en communauté, Une façon de chanter, à l'occasion de la mort d'un proche, remonte vers l'enfance et l'adolescence. Comme le disparu est ce même cousin qui a offert à l'auteur sa première guitare, ce dernier en profite pour tendre l'oreille vers les lointains de sa jeunesse. Et le moins qu'on puisse dire c'est que la bande-son du village natal était rudimentaire : les cloches de l'église, le marteau du maréchal-ferrant, le cri d'un goret égorgé par le charcutier, et derrière le mur du jardin la seule musique d'un piano sous les doigts de l'oncle Émile. On comprend pourquoi l'arrivée brusque, par l'entremise du transistor, des groupes anglo-saxons, va bousculer ce monde ancien où l'on chantait encore Auprès de ma blonde. Et pour accompagner cette prise de pouvoir par la jeunesse, pas de meilleur passeport que l'apprentissage de la guitare. L'intime et le collectif se mêlent dans le flux d'un récit mouvant et drôle, où l'on croise certaines figures déjà rencontrées comme celles de la mère et du père, mais aussi une charmante vieille dame professeur de piano, un naufragé volontaire, une famille allemande accueillante et le jeune Rimbaud plaquant des accords sur un clavier taillé dans sa table de travail. Autant d'évocations que ponctue la très riche bande musicale : Dylan, les Byrds, Graeme Allwright, les Kinks et bien d'autres sont convoqués pour raconter en musique ce changement de monde, sans oublier les refrains balbutiants, composés par un jeune homme sombre derrière lequel on reconnaît Jean Rouaud lui-même gagner sa vie honnêtement (collection blanche, 2011).

03/2012

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Histoire de France

Le rendez-vous de Moissac

En 2003, la lecture d’un livre intitulé Morts ou juifs, la maison de Moissac (Flammarion) de Catherine Lewertowski avait bouleversé Claire Daudin en lui révélant un épisode de la Seconde Guerre mondiale dont elle ignorait tout. A Moissac, ville de ses ancêtres, des enfants juifs avaient été recueillis et sauvés par un couple de cadres du mouvement des Eclaireurs Israélites de France, Shatta et Bouli Simon. L’histoire était belle, faite d’héroïsme et de dévouement, de foi en Dieu et en l’homme en dépit de la barbarie et de la persécution. Au-delà de l’admiration ressentie, Claire Daudin éprouva un grand trouble à la lecture de ce témoignage : personne, dans sa famille d’honnêtes et fervents catholiques, n’avaient rien su de ces événements qui s’étaient pourtant déroulés chez eux. Le sentiment d’un rendez-vous manqué aux conséquences dramatiques dans le passé, le présent et l’avenir joua comme un catalyseur : souvenirs, lectures, voyages, méditations se sont ordonnés en un récit, intitulé Mon roman juif, que Claire Daudin publia aux éditions du Cerf en 2011. Pourtant il y avait un domaine que la fiction n’avait pas permis à Claire Daudin de creuser suffisamment : celui de son histoire familiale. Elle l’a explorée dans Le Rendez-vous de Moissac (initialement intitulé Les Maisons de Moissac), en mettant en parallèle le livre de Catherine Lewertowski et le journal tenu pendant la guerre par son arrière-grand-oncle, natif de Moissac et curé d’un village de la région. A travers ce livre, par-delà les années, les méconnaissances et les ravages de l’histoire, Claire Daudin a voulu honorer ce rendez-vous entre Chrétiens et Juifs que ses ancêtres avaient manqué. Pour elle, l’enjeu n’a jamais été de juger ceux qui l’ont précédée, mais d’ouvrir une voie nouvelle, dans laquelle les croyants d’aujourd’hui puissent se rejoindre, et plus encore s’engager ceux de demain.

11/2011

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Histoire de France

Chouan et espion du roi

En 1793, la Convention décrète la "levée en masse". L'Ouest se soulève. De nombreux paysans s'équipent d'armes de fortune et commencent à organiser la résistance à ceux qu'ils appellent les "Bleus". Parmi ces hommes qui refusent de combattre pour la République et entendent rester fidèles au roi, se trouve Michel Moulin, fils d'artisan : très vite, se révélant habile meneur d'hommes et fin connaisseur de son bocage natal, celui que ses compagnons d'armes surnomment Michelot devient l'homme de confiance de Louis de Frotté, jeune général de l'Armée catholique et royale de Normandie. Les Mémoires de Michelot Moulin, publiés en 1893 et jamais réédités jusqu'à aujourd'hui, décrivent dans un style alerte l'organisation de la chouannerie, l'âpreté des combats et les délicates relations humaines au sein de ce monde clos. Après l'exécution de Louis de Frotté, tandis qu'il tente de réintégrer la vie civile, Moulin est arrêté et emprisonné au fort de Joux, en Franche-Comté, d'où il s'évade dans des conditions rocambolesques. Puis il parcourt l'Europe pour échapper à la police impériale et trouve refuge à Londres. Là, il découvre un autre monde, celui de l'émigration et de ses royalistes intransigeants. Et c'est à Londres que va commencer pour lui une nouvelle vie, celle d'espion au service du roi : envoyé en France pour préparer le retour des Bourbons, il livre ainsi un témoignage de première main sur les milieux interlopes des passeurs, des réseaux plus ou moins fiables, entre gendarmes, policiers et gardes-côtes. Le récit de Michelot Moulin est original à plusieurs titres : il est rare d'avoir, sur la guerre civile qui a ensanglanté les années 1790, le témoignage d'un homme sorti du rang ; il est également peu fréquent qu'un roturier, adhérant à la cause royaliste, nous livre ses impressions, parfois amères, sur le milieu de l'émigration ; il est enfin précieux d'avoir en un même récit, sur plus de vingt ans, les différents visages de la contre-Révolution.

01/2013

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Religion

Dipa Ma, présence et rayonnement d'une femme bouddhiste

Ce livre présente à la fois l'histoire de la vie de Dipa Ma et ses enseignements. Dipa Ma est une figure incontournable de la spiritualité contemporaine. Maître bouddhiste d'exception, cette femme, épouse et mère, a découvert la méditation sous l'égide de Mahasi Sayadaw en Birmanie dans les années 1950 et a très vite atteint les plus profonds niveaux de concentration et de sagesse. De retour en Inde, son pays natal, elle a enseigné depuis son petit appartement dans les quartiers pauvres de Calcutta. Totalement dévouée à la pratique et à sa transmission, elle encourageait tous ceux qui le souhaitaient, à pratiquer la méditation dans toutes les situations de la vie. Sharon Salzberg, Joseph Goldstein et Jack Kornfield ont été ses élèves. A travers eux et suite aux deux voyages qu'ils ont organisés pour elle aux Etats-Unis, elle a profondément marqué la pratique de la méditation et de la vie en pleine conscience en Occident. La sagesse et la compassion infinies de Dipa Ma continuent à inspirer et à guider un nombre croissant de chercheurs spirituels et de pratiquants, toutes dénominations confondues. Ce livre tisse harmonieusement, à travers anecdotes et récits, l'unique testament de la vie de Dipa Ma et de l'héritage extraordinaire qu'elle nous a légué. Un beau livre inspirant sur l'une des enseignantes du Dharma les plus aimées, véritable sainte bouddhiste. Jack Kornfield Bien que Dipa Ma ne soit venue que deux fois en Occident, son impact sur le bouddhisme occidental a été très profond. Joseph Goldstein Dipa Ma incarne tous les enseignements. Avec courage et détermination dans la pratique de la méditation, elle a fait basculer son destin. La petite femme craintive et dépendante est devenue un «noble être» parfaitement accompli dont l'assurance et la force se manifestaient très simplement, dans l'amour et la lumière qui jaillissaient d'elle et qui enveloppaient tous ceux qui l'approchaient. Jeanne Schut.

11/2014

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Littérature française

La lune dans un seau d'eau

Robin Carabasse, jeune cinéaste qui se prétend malchanceux est ruiné par l'échec de son film Les Riverains de la mer. Il décide, conseillé par le clerc de notaire chargé de le saisir, de partir pour Trastéjous, dans le Midi, où vit le richissime ancien boucher Maltaverne, son oncle, afin de lui demander de l'argent. En cours de route, il trouve dans le fossé une étrange petite créature nommée Léa, écuyère de cirque et trapéziste : mi-femme, mi-chatte, en tout cas un peu sorcière, elle cherchait un maître : ce Robin excentrique et beau fait son affaire ; elle s'attachera donc à ses pas, consacrera désormais tous ses efforts à l'aider. Maltaverne, dans son domaine de Catoblepas, manigance justement de saboter une réception organisée en l'honneur de Marie Lampereur, ancienne dactylo, veuve riche et glorieuse revenue au pays natal où, quinze ans plus tôt, elle avait repoussé les avances de l'odieux boucher. Il chasse Robin. Mais Léa, subjuguée par la beauté et la gentillesse de Marie Lampereur et décidée à faire triompher les projets de son maître, va s'ingénier à monter une gigantesque mystification dans le but d'abattre l'oncle Maltaverne : elle veut marier ensemble Marie et Robin. Elle est sur le point de réussir, mais au moment où ils vont peut-être convoler, Marie et Robin se brouillent. Robin chasse Léa. Léa fuit. Et c'est seulement après la disparition de la petite écuyère dont l'âme est celle d'un elfe, que Robin découvre qu'il l'aime parce qu'elle est sa chance vivante, secrète, merveilleuse. Va-t-il pouvoir la rattraper ? Juché sur son "moto-velox", il la voit au sommet de la côte qu'il s'apprête à grimper. Et c'est sur un point d'interrogation plein d'un humour doux-amer que ce roman vif se termine, traité à la manière d'une oeuvre de Marcel Aymé ou de Chesterton.

09/1963

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Littérature étrangère

Le périple de Xiang et autres nouvelles

Le Périple de Xiang s'ouvre sur une suite de douze textes qui relatent un voyage en bateau au Hunan durant l'hiver 1934, où l'auteur revient sur les lieux de son enfance et de son adolescence après une longue séparation. La peinture de cités fluviales et de paysages alterne avec la description, souvent teintée d'humour, de la vie des mariniers, des prostituées, des soldats, des trafiquants... tout un monde aujourd'hui disparu. On y découvre des figures pittoresques : aventuriers, chef de bande, opiomanes, notables ou officiers, dans une Chine dépourvue de tout repère, en proie à la violence, à la cruauté, à l'indifférence. Ce voyage est aussi une remontée dans le temps et dans l'histoire, où Shen Congwen évoque ses souvenirs en retraçant les événements qui ont meurtri la région, massacres, lutte entre les communistes et le Guomindang, rivalités des seigneurs de la guerre et de l'armée nationaliste. L'ouvrage se poursuit par quatre nouvelles et une ébauche de roman où l'auteur dépeint le peuple de son pays natal dans une prose poétique et pastorale. Après Baizi et A'jin (1928), dont l'intrigue et les personnages s'inspirent de légendes populaires, Le mari (1930) marque les débuts de la maturité. Sans jamais se poser en moraliste, il y brosse le portrait d'une prostituée victime d'un monde rural en pleine déliquescence. Sansan (1931) conte l'histoire d'une adolescente qui perd peu à peu son innocence au contact des gens de la ville, de la maladie et de la mort. Avec Qiaoxiu et Dongsheng (1947-48), enfin, il montre une campagne faussement paisible à la veille du cataclysme qui se prépare. Découragé par la victoire imminente du communisme, il y décrit le délabrement de l'ordre social, la montée en puissance des gangs de hors-la-loi et la réaction inappropriée de l'élite des propriétaires terriens.

11/2012

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Littérature française

Mes trois patries

Peut-on avoir trois patries ? Mais oui ! Celle dont on est natif. Puis celles qui vous ont accueilli. Et qui se sont ancrées dans votre coeur. C'est en France que je suis née et si je l'ai quittée à 11 ans, je reste attachée à mes souvenirs d'enfance. Elle me reste très chère et je ne perds pas de vue ni son histoire ni son présent. En 1950, mon père cessa de lutter contre le besoin irrépressible de changer d'horizon et c'est au Cameroun qu'il nous emmena Maman, mes deux frères et moi. Je m'y sentis très vite si bien que, pour moi, y revenir après des vacances en Europe, c'était " rentrer à la maison " . J'y fréquentais le lycée où quelques dizaines de Blancs, pour la plupart français, côtoyaient six à sept cents Camerounais. J'ai rencontré là-bas mon futur époux, employé dans une société suisse d'import-export. Nous fûmes mariés par le premier maire autochtone, arborant l'écharpe tricolore. Nous vécûmes les prémisses de l'indépendance, sa naissance tourmentée, l'essor d'une société tiraillée entre ses racines traditionnelles et sa fascination pour le mirage occidental. Nos quatre premiers enfants naquirent au Cameroun et j'attendais le cinquième quand nous réalisâmes un projet prévu depuis toujours : rentrer en Europe lorsque notre aîné aurait 15 ans. S'installer dans un petit village de Suisse alémanique après 24 ans de Cameroun - 19 pour mon époux - fut sans aucun doute une sage décision quant à l'avenir de nos enfants mais une vraie gageure pour leurs parents ! L'horizon géographique rétréci à l'unisson des mentalités me donna souvent envie de ruer dans les brancards. Avec du temps et beaucoup de bonne volonté, la bête finit par s'assagir ! La Suisse, le pays de mon époux, devint donc ma troisième patrie et nous espérons y finir nos jours en paix... si Dieu le veut !

01/2018

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Critique littéraire

Primo Levi. Transferts culturels et identités juives

Sur le chemin de son retour en Italie, après sa sortie d'Auschwitz en 1945, Primo Levi accomplit un périple de neuf mois en Europe centrale. Il s'agit là d'une étape décisive dans sa découverte de ses racines juives. Levi se trouve en effet au centre d'une forte oscillation du peuple juif entre l'Est et l'Ouest, à l'articulation du XIXe et du XXe siècles et qui se poursuit dans la seconde moitié du XXe siècle. Si des contacts et des échanges littéraires inter-ashkénazes débouchent sur une grande évolution de la création littéraire (écriture romanesque, poésie, essais, carnets de voyage...), simultanément ces contacts engendrent chez les juifs notamment italiens et allemands des interrogations sur leur assimilation et la recherche d'un ressourcement spirituel dans la culture des frères de l'Est. Les transferts culturels dont Levi va être l'une des chevilles ouvrières ont lieu d'Ouest en Est comme dans le cas de la Haskala, les Lumières juives, mais aussi d'Est en Ouest dans celui de la reconnaissance de la littérature et plus largement de la culture du Yiddishland marquée par l'ouverture du shtetl à la modernité. Primo Levi découvre que le judaïsme ashkénaze fut lui- même divers selon les pays et les époques, et d'une richesse inépuisable notamment sue le plan de la littérature. Tout d'abord victime du génocide et rescapé confronté au long retour au pays natal, l'écrivain italien devient en effet peu à peu lecteur de ces ouvrages sortis de l'ombre comme le Chant du peuple juif de Katzenelson ; le témoin devient lui-même auditeur et passeur de témoignages. Levi valorise autant les témoignages directs sur h Shoah que les ouvrages, essais, fictions ou poèmes issus de h culture ashkénaze. Il confronte ainsi progressivement sa mémoire individuelle à une mémoire collective, via les auteurs, écrivains, poètes, chroniqueurs juifs.

08/2018

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Histoire de France

Les pigeonniers de Gambetta

En 1857, un jeune homme ambitieux, fils d'un épicier italien, quitte son Quercy natal aux pigeonniers emblématiques pour gagner la capitale et y devenir avocat. Douze ans plus tard, séduit par la politique, il est élu député. Confronté à la guerre franco-prussienne de 1870, il prend à 32 ans la tête de la résistance à l'occupant dans un gouvernement de défense nationale. Il se transformera ensuite en pigeon voyageur d'une République qui tarde à se construire. Président éphémère d'un " grand ministère ", c'est seulement après sa mort prématurée, à quarante-quatre ans, que sa vision politique pour une France forte dans des institutions justes sera reconnue. La vie de Gambetta, trop courte, fut une vie de passions. Passée successivement dans les cafés du Quartier latin puis dans les salons du Second Empire et enfin sous les ors de la IIIe République, c'est cette vie de passions que l'auteur nous fait découvrir. Il nous fait partager une étonnante histoire d'amour entre deux maîtresses : la République d'une part et une femme, Léonie Léon, d'autre part, avec qui Gambetta échangea pendant dix ans une correspondance aussi assidue qu'enflammée. Au travers des querelles de l'hémicycle et des grands procès du siècle, on croise au fil des pages non seulement les hommes politiques d'importance et les ténors du barreau de l'époque, mais aussi des proches qui ont compté pour leur temps, tels Jean-Martin Charcot et Edouard Manet. Dans ce roman respectueux de l'histoire, l'auteur s'attache à mettre en valeur la personnalité de l'homme, son éloquence exceptionnelle, son rôle de leader politique, et à tempérer l'image populaire de dictateur anticlérical complaisamment entretenue depuis sa mort. C'est aussi inviter les politiques d'aujourd'hui à défendre les valeurs de la République avec la même passion et la même abnégation que ce glorieux prédécesseur.

10/2017

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Littérature française

Romans

Conteur exceptionnel pétri de la tradition orale de son enfance marocaine, Tahar Ben Jelloun joue de la fuite de la cruelle réalité vers les rêves qui la rendent supportable. Ainsi ses romans sont-ils tissés de nombreuses voix qui se répondent ou se heurtent en quête d'une identité multiple : le Maroc des origines, l'arabe langue maternelle, le français choisi pour l'oeuvre littéraire. Si ses personnages sont si vivants, si incarnés, c'est qu'il les a empruntés à son univers le plus proche – oncles et tantes, cousins et cousines. Au fil des onze romans réunis dans ce Quarto, ils dessinent aussi le portrait d'un des acteurs principaux, le Maroc depuis les années soixante, le pays qu'il lui a fallu fuir pour ses crimes d'Etat, fuir une pauvreté telle que ses enfants désespérés sont prêts à tout pour immigrer. Dix-neuf mois de rééducation disciplinaire dans un camp militaire puis l'islamisation de la philosophie qu'il enseignait au lycée lui ont fait choisir la France où il a obtenu un doctorat de psychiatrie sociale. Il n'a cessé de militer pour l'alphabétisation des immigrés, contribuant à lever le silence qui pesait, tant sur la fracture culturelle que sur les problèmes d'intégration. Le pays natal, la liberté, la femme qui en est souvent si cruellement privée, l'immigration hantent ces romans publiés entre 1973 et 2016. Son premier maître en écriture, son premier lecteur, a été Jean Genet, un guide sévère auquel il reste fidèle : "Quand tu commences à écrire, me disait-il, sache qu'il y aura un lecteur qui te tiendra la main, si ce que tu écris ne l'intéresse pas, il retirera sa main et tu te retrouveras sans lecteur. Donc, il faut toujours penser à cet homme ou femme qui a pris la peine d'acheter ton livre pour le lire."

03/2017

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Littérature française

Carnet de route. Ecrits littéraires

Dans ce Carnet de route illustré de 220 documents inattendus et jalonné de 14 Points de repère, s'insèrent les Ecrits littéraires de Régis Debray. Années 1950. Le trop bon élève qui meurt d'ennui en France commet ses premières nouvelles avec Un jeune homme à la page, symptôme d'une génération en désarroi, et La Frontière, découverte des Etats-Unis par un adolescent. Années 1960. Des engagements politiques de jeunesse - sur fond de guerres d'Algérie et du Vietnam - naîtra L'Indésirable, au retour d'un périple mouvementé en Amérique latine. S'ensuivra une plongée dans les coulisses de la révolution : La Havane avec Fidel Castro, Che Guevara et bien d'autres ; l'arrestation, le poteau d'exécution, la prison à Camiri en Bolivie, la libération ; le Chili d'Allende, d'où sort un roman en forme de ballade, La Neige brûle. Années 1970. Retour en France, découverte du pays natal, d'une famille d'adoption place Dauphine - Simone Signoret, Yves Montand, Chris Marker, Costa-Gavras... et des imbroglios du coeur transposés dans Les Masques. Années 1980. Après un nouveau saut dans l'inconnu, intitulé "Palais de l'Elysée, la folie des grandeurs", il explore, derrière François Mitterrand, les ors et les ombres du pouvoir avec Loués soient nos seigneurs, et médite sur l'enfance et ses oublis avec Comète ma comète. Sans oublier Contre Venise, le vertige devant "La Crucifixion" du Tintoret et le sentiment panique de la vie. Années 1990. Apologie des devoirs de transmission et de fidélité avec L'Apostat et Le Bel Age, suivie d'une provocante interpellation du jeunisme montant avec Le Plan vermeil. Années 2000. Après un passage par les planches avec Happy Birthday ! et Benjamin, dernière nuit, vient une galerie de portraits - Malraux, Julien Gracq, Claude Simon... - dans A sauts et à gambades à travers les délices et les piquants du jardin littéraire, jusqu'à l'ultime dépaysement qu'inspire au final ce pays étrange, la France, avec Un trèfle à quatre feuilles.

05/2016

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Proche-Orient

L'Epopée de Gilgames. Le grand homme qui ne voulait pas mourir

Vieille de quelque trente-cinq siècles et de loin antérieure à l'Iliade et au Mahâbhârata, l'Epopée de Gilgameš est la première œuvre littéraire connue à qui son ampleur, sa force, son souffle, sa hauteur de vision et de ton, l'éminent et l'universel de son propos aient valu, dans tout le Proche-Orient ancien, une célébrité millénaire et, dans notre jugement à nous, le titre d'"épopée". Elle conte l'histoire d'une grande amitié, source de surhumaines réussites, mais qui, tragiquement amputée par la mort, jette le survivant, le grand roi Gilgameš, dans une recherche désespérée, mais vaine, du moyen d'échapper au trépas. Sur ses tablettes d'argile, depuis qu'au propre berceau de l'assyriologie, voici moins de cent cinquante ans, on en avait retrouvé les premiers lambeaux, le texte de cette composition fascinante n'a cessé, d'année en année, de se compléter de trouvailles nouvelles, et de se mieux entendre, replanté dans son dense et profond humus culturel natif. Il fallait qu'un assyriologue, vieilli dans son métier, en mît au net la teneur la plus complète possible ; en revît la traduction, à la hauteur de son lyrisme auguste ; en expliquât, d'un mot, mais clairement, les exotismes, les silences et les subtilités, livrant ainsi au public de langue française démuni une édition à jour pour lui révéler au mieux de ce chef-d'œuvre admirable et presque secret. Son travail n'ouvre pas seulement une grand-porte dans les puissants remparts qui défendent l'altière civilisation mésopotamienne, notre plus vieille aïeule ; il permettra aussi d'y retrouver, dans un discours et un imaginaire pourtant bien loin des nôtres, deux ou trois grandes valeurs universelles de notre condition humaine, qui comptent toujours à nos yeux : le prix de l'Amitié, même si nous la savons périssable, comme tout, ici-bas ; et le sens de la Vie, même si elle ne nous est accordée que pour se trouver, elle aussi, trop vite effacée par la Mort.

10/1992

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Histoire internationale

El Hadj Boubacar Biro Diallo au perchoir de l'Assemblée nationale multipartite de la République de Guinée (1995-2002)

Avec l'adoption de la Loi fondamentale en 1990, la Guinée renoue avec une vie politique normale. Les partis politiques créés par la suite entrent en compétition pour les élections présidentielles de 1993 et, deux ans après, pour les élections législatives. C'est à l'issue de ces dernières que la première Assemblée nationale multipartite a vu le jour le 30 août 1995 et a vécu jusqu'en 2002, avec comme président El Hadj Boubacar Biro Diallo. El Hadj B. Biro Diallo est né à Kourou Djalloyabhè dans Mamou, en 1925, dans une famille féodale, en pleine période coloniale marquée par les abus, les brimades, et les exactions quotidiennes infligés par les chefs et leurs courtisans. Avant son entrée à l'école des Blancs, en octobre 1932, le jeune Biro s'était entièrement consacré à l'école coranique. Cannée 1942 a été la première grande épreuve de sa vie avec le décès de sa mère, dont il parle encore et toujours avec beaucoup d'émotion et de chagrin. De 1942 à 1945, il est à l'école primaire supérieure (EPS) Camille-Guy de Conakry aux côtés de Mbaye Seck, Hadiatou Sylla, Mamadou Kaba Bah, Alpha Sow, Oumar Konkowoulen, et bien d'autres condisciples. Il est ensuite reçu à la célèbre école fédérale William-Ponty, au Sénégal. Après sa formation d'instituteur à Sebikotane, au Sénégal, il revient dans son pays natal pour servir dans l'enseignement. Mais le jeune instituteur, opposé aux brimades et aux injustices tout au long de sa carrière, est l'objet d'affectations intempestives. Militant de la première heure pour l'indépendance de son pays, il est très actif dans le combat politique et, tout naturellement, en 1990, après l'insistance du président Lansana Conté, il participe en première ligne à la création du Parti de l'unité et du progrès (PUP), dont il devient le secrétaire général. En 1995, il est élu député et président de l'Assemblée nationale.

04/2015

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Littérature française

Il m'a été donné d'aller à Corinthe Tome 3 : La méridienne du retour

Philippe Saubadine ne se lasse pas du nomadisme inoculé par ses parents qui l'ont emmené, dès sa prime jeunesse, vivre à Ouargla dans le Sahara algérien. Nous le retrouvons avec son épouse au Cameroun après les émeutes qui ont dévasté la ville de Douala. Lors du décès d'un notable Bamiléké, il est admis à assister à la cérémonie funéraire qui se déroule dans le village natal du défunt. Ces traditions, qui constituent l'essence même du culte des ancêtres et de leur omniprésence, lui font éprouver un profond respect pour ces peuples. Cependant, certaines zones géographiques du pays sont sous la menace de groupes terroristes dont les raids contre les installations en mer avec prises d'otages maintiennent un climat angoissant. Le long séjour africain du couple s'achève lorsque Philippe Saubadine est affecté dans la région béarnaise. Il doit accompagner une mutation industrielle inédite de par son modèle économique et humain dans le cadre de la cession de l'usine de Lacq et des concessions pétrolières et gazières en métropole. L'opération, vigilée par les syndicats et scrutée par les élus, est le dernier défi qu'il relèvera. La maîtrise du temps nouveau lui permet ensuite de converser avec son père. Mais la parole paternelle sur " l'avant " hésite, se fait combat intérieur, parfois impulsive et douloureuse. Les récits, les photos, les documents chargent l'auteur d'un legs mémorial dont il sait que lui seul sera le conservateur et le passeur. Avec ce troisième tome se clôt un siècle de vie d'une famille ordinaire au travers des événements historiques et des conflits mondiaux contemporains. L'écriture a été, pour l'auteur, une délivrance dont les piliers sont la recherche, la reconnaissance, l'hommage et, surtout, le remède à l'oubli : l'oubli par pudeur, par omission, par chagrin, par amertume. Ce récit répond aussi et déjà aux falsificateurs qui tenteront, une fois tous les témoins disparus, de tordre ou de nier les faits, d'arranger ou d'édulcorer l'histoire par ignorance, idéologie, duplicité ou escroquerie.

04/2022

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Création de site internet

Joomla! 4 - Créez et gérez votre site web

Joomla ! est un des meilleurs CMS (Content Management System - Système de gestion de contenu) ; gratuit, il permet de créer des sites web puissants et se distingue de ses concurrents par des fonctionnalités nativement très poussées. Il propose une architecture MVC performante, un design responsif (s'adaptant aux mobiles) basé sur CSS Grid et Bootstrap en natif, une rapidité de traitement accrue ainsi que fiabilité et sécurité. Il offre des applications multiples : e-commerce, éducation, réseaux sociaux... La version 4 apporte des améliorations majeures : installation simplifiée, une interface d'administration totalement repensée et une optimisation du flux de travail. Ce livre s'adresse aux débutants comme aux utilisateurs plus aguerris qui veulent découvrir les atouts de la version 4. Il donne des explications détaillées étape par étape pour une prise en main progressive de cette version de Joomla ! pour construire des sites performants. Vous verrez comment installer et configurer un site sous Joomla ! , comment tirer parti de la gestion avancée des droits d'accès et d'édition pour des utilisateurs multiples, comment gérer l'aspect graphique du site avec les templates (modèles graphiques) et comment utiliser des frameworks (plateformes de travail) qui vous feront gagner un temps précieux dans la personnalisation de votre site en vous évitant de tirer des lignes de code fastidieuses ! Vous comprendrez comment le contenu est structuré et comment déployer la meilleure organisation des articles, catégories, champs et modules. La construction d'un site multilingue sera étudiée ; vous exploiterez également les outils de navigation et de recherche. La force de Joomla ! réside dans son extensibilité, vous verrez donc comment installer et paramétrer des extensions, composants, modules, plug-ins, tous gratuits, pour accroître les fonctions de votre site : contenu multimédia, Google Maps... Un chapitre est consacré au référencement de votre site. Le livre se termine par la présentation des principales fonctions d'administration et d'optimisation du site : socialisation, statistiques mais aussi sécurité avec les systèmes de double authentification, maintenance, sauvegarde et mise à jour.

04/2022

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Thrillers

Le doigt du sang

Grand chef étoilé lillois, Eric Lallot traverse une passe difficile. Son restaurant perd de l'argent, ses créanciers ne lui font pas de cadeaux et sa femme vient de lui donner un fils avec six doigts aux pieds. Quand un notaire lui propose un pacte qui effacera toutes ses dettes, il n'est pas en situation de refuser. Il accepte de cuisiner pour un peintre américain pendant dix jours dans son château installé dans la Somme. Il ignore que ce château est celui de son village natal et que son retour au pays n'est pas dû au hasard. Quel est son rapport à ce château et à ses habitants ? Qui est ce peintre mystérieux ? Et que cherche-t-il ? Entre thriller et recherche identitaire, Jean-Marc Demetz évoque la période marquante du déclin de l'empire textile du nord de la France, dans ce roman sombre et mordant ponctué de bons moments de gastronomie. Un thriller sombre et mordant. Télé Star Un style fluide, sombre, empreint de gravité. Voix du Nord Voilà un roman du meilleur niveau, méritant d'être découvert par un large lectorat. Action-Suspens L'écriture est soignée. Les dialogues sont bien vivants et tout cela s'enchaîne facilement. Un polar-collectif Jean-Marc Demetz fait partie de ces romanciers réussissant, grâce à leur ton personnel, à nous entraîner dans de passionnantes histoires. ABC Polar Jean-Marc Demetz s'est lancé dans le roman qui s'inscrit dans une vision noire du monde, mais qui reste, pour lui, toujours nimbé d'une lueur d'espoir. Pour les sept romans réalisés, il s'inspire de ses passions, voyages et rencontres et il mène des enquêtes fouillées afin de retranscrire les détails qui jettent le lecteur dans l'intrigue avec le plus grand réalisme. Le doigt du sang est son septième roman. Son actualité est à suivre sur son site : https : //www. jeanmarcdemetz. com (Lien -> https : //www. jeanmarcdemetz. com/)

03/2023

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Communication - Médias

Penser (avec) la culture vidéoludique. discours, pratiques, pédagogie

Dans les cours d'école, en ligne, au cinéma et dans des millions de foyers, le jeu vidéo occupe une place sociale et culturelle de premier plan. Média natif du numérique, il connaît depuis des décennies un processus de légitimation culturelle et se voit aujourd'hui doté d'un capital symbolique que peu lui auraient prédit il y a vingt ans. Il irrigue désormais nos représentations collectives et génère des régimes de sociabilité bien différents des clichés auxquels il a trop longtemps été réduit. Dans la lignée de divers travaux issus du champ académique de l'étude du jeu vidéo (ou "game studies", le présent volume regroupe une série de contributions qui questionnent la dimension culturelle du jeu vidéo à partir des discours qu'il suscite, des représentations qu'il génère ou de sa propension à constituer un outil pédagogique. Les travaux regroupés dans cet ouvrage participent notamment à l'analyse des logiques discursives qui fondent la réception du jeu vidéo dans la presse, et à l'examen des modalités pratiques et discursives de la conception du jeu vidéo comme "bien culturel" à partir des années 2000. On trouvera également des contributions qui mettent en lumière la diversité des pratiques rattachées aujourd'hui au jeu vidéo, à travers l'analyse de communautés de jeu en ligne qui instaurent des serveurs "pirates", ou grâce à l'étude des pratiques de création de jeux vidéo "en amateur". Finalement, un ensemble d'utilisations concrètes du jeu vidéo en classe sont discutées à travers des observations minutieuses et des retours d'expérience qui illustrent la complexité relative à l'usage du jeu vidéo en contexte – et à des fins – d'apprentissage. Préfacés par le Professeur Bernard Perron (Laboratoire universitaire de documentation et d'observation vidéoludiques, Université de Montréal) et édités par trois membres du GameLab UNIL-EPFL (Lausanne, Suisse), les articles rassemblés dans cet ouvrage offrent un riche aperçu de la diversité des "game studies" contemporaines.

01/2023

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Autres philosophes

Hégémonie, populisme, émancipation. Perspectives sur la philosophie d'Ernesto Laclau (1935-2014)

Ernesto Laclau, disparu en 2014, est reconnu aujourd'hui comme l'un des noms les plus importants de la philosophie politique de la fin du XXe et du début du XXIe siècle. Ce livre, hommage au penseur et à son oeuvre dans le cadre de la Semaine de l'Amérique Latine et des Caraïbes en France, poursuit des débats qui étaient déjà en cours au moment de sa disparition, et réunit quelques-uns de ses principaux interlocuteurs en France (Etienne Balibar, Toni Negri, Jacques Rancière), aux Etats-Unis (Judith Butler, Nancy Fraser) et en Argentine (Horacio González, Leonor Arfuch, Emilio de Ipola, Senda Sfereo) et de ceux qui se font l'écho au présent de son oeuvre. Ernesto Laclau a écrit des ouvrages devenus des références obligées sur l'hégémonie, le populisme et l'émancipation, trois points nodaux de sa réflexion, qui travaille aussi la définition de nombreux autres concepts, tels que ceux de chaînes d'équivalence, signifiant vide, rhétorique, identité, nation. Longtemps ignorées par la philosophie institutionnelle française et méconnues du grand public, ses thèses, originales et souvent provocatrices, sont venues perturber la scène où s'affrontent les logiques contemporaines de la pensée politique (avec ses interlocuteurs ici présents, mais aussi d'autres, comme Simon Critchley et Slavoj Ziiek). Il convient d'y ajouter l'implication citoyenne de Laclau dam les controverses politiques en cours, notamment en Argentine, son pays natal qu'il a quitté au début des années 1970 pour poursuivre ses études avec Eric Hobsbawm à Oxford. L'activité qu'il a développée sur place, et de façon plus large dans toute l'Amérique latine, a fait de lui un intellectuel familier du public de langue espagnole. Ce que disent ici les penseurs argentins éclaire d'un jour nouveau la contribution des épistémologies du Sud aux débats politiques qui se déroulent en France, en Europe, dam le "Sud global" et au-delà, portant sur la question, destinée à demeurer question, d'un populisme de gauche, que Laclau appelait de ses voeux et qu'il nous laisse en héritage.

05/2021

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Histoire régionale

Noms de lieux du département des Vosges

Le département des Vosges évoque d’abord dans tous les esprits la chaîne de montagnes qui lui a donné son nom. La ligne bleue des Vosges rappelle non seulement un des aspects topographiques du département mais aussi des souvenirs historiques car le département a subi les ravages des deux guerres mondiales. Les bombardements de villes comme Saint-Dié, Charmes, Rambervillers, Raon-l’Étape, Épinal sont encore dans toutes les mémoires des Lorrains. Heureusement d’autres noms, bien connus de tous les Français, évoquent des souvenirs plus agréables : Gérardmer, « la perle des Vosges », station de sports d’hiver, mais aussi haut lieu du cinéma fantastique, dont le festival est désormais universellement connu, les stations thermales de Vittel, Contrexéville, Plombières, Bains-les-Bains ont su se moderniser et attirer d’autres publics que les curistes de naguère. Le site gallo-romain de Grand, à l’écart des grandes voies antiques, à la limite des territoires des Leuques et des Lingons n’a pas encore livré tous ses secrets et à quelques kilomètres, Domrémy, village natal de Jeanne d’Arc, est un lieu de pèlerinage très fréquenté et cher aux Lorrains. Si certains noms de lieux nous parlent encore, d’autres sont difficilement compréhensibles et parfois énigmatiques. La toponymie a pour but d’essayer d’expliquer le sens de ces noms propres qui ont été d’abord des noms communs pour beaucoup, mais, par suite de l’évolution des langues, des réfections de toutes sortes, fruits de l’essai d’interprétation d’un scribe, pour leur donner un sens, ces noms sont devenus incompréhensibles : ils sont parfois tellement défigurés que leur sens originel n’apparaît plus...

12/2023

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Littérature étrangère

Les retrouvailles des compagnons d'armes

Mo Yan Les retrouvailles des compagnons d'armes Un officier rentre au village. " Sous une pluie battante, je gravis la digue de la rivière de mon pays natal. En me retournant, je vois l'arrière de l'autocar qui s'éloigne silencieusement en cahotant dans un nuage de fumée noire. Il disparaît en un clin d'œil. Aucune trace de vie humaine [...]. Une multitude de libellules aux couleurs magnifiques tourbillonnent au-dessus de la rivière. " Alors qu'il s'engage sur le pont, une voix l'appelle, du haut d'un saule, sur la rive. C'est un ami d'enfance et compagnon d'armes... Entre ciel et eau, de plus en plus près de la cime surplombant la rivière en crue, les deux amis évoquent leur enfance, la vie de caserne, leurs amours contrariées et les combats où la farce le dispute au tragique. Mo Yan est ici poète et nostalgique. Triste aussi. Et en colère, une colère éclatante, portée par une ironie féroce, contre la bêtise de la guerre et de ceux qui la mènent, et une tendresse joyeuse pour ceux qui la subissent. Mo Yan, le plus célèbre des écrivains chinois, est aussi l'un des maîtres du roman contemporain. Son œuvre considérable est traduite dans le monde entier. Le Seuil a publié plus de vingt romans, nouvelles et essais dont Beaux seins, belles fesses (2004), Le Maître a de plus en plus d'humour (2005), La Dure Loi du karma (2009), Grenouilles (2011) et le Clan des chiqueurs de paille (2016). Le prix Nobel de littérature lui a été décerné en 2012. Traduit du chinois par Noël Dutrait. Noël Dutrait, professeur émérite de langue et littérature chinoises à l'Université de Provence, est l'auteur d'articles et d'ouvrages sur la littérature chinoise du XXe siècle. Il a traduit, en collaboration avec Liliane Dutrait, de nombreux auteurs chinois contemporains, dont A Cheng, Su Tong, Han Shaogong, Mo Yan et Gao Xingjian.

03/2017