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Vietnam

Bouddhisme Hòa Hao, d'un royaume l'autre. Religion et Révolution au Sud Viêt Nam (1935-1955)

A la fin de l'année 1939, un petit paysan du delta du Mékong proclame depuis son village natal (Hòa H ? o) la fin imminente du monde à l'issue de terribles cataclysmes et l'accès salvateur au paradis bouddhique. Son message, finalement peu original, réussit à toucher les foules et les coeurs. Le rayonnement grandissant du charisme singulier de ce Saint homme et l'enchaînement des événements qui le poussèrent à s'impliquer dans la lutte anticoloniale consacra celui qu'on appela par déférence le " pontife Hu ? nh " ou par dérision le " bonze fou ". Quant à la voie religieuse qu'il prônait, c'est avec défiance ou dénigrement qu'elle était disqualifiée en secte manipulatrice, en hérésie bouddhique ou en dangereux mysticisme. Cet ouvrage nous fait pénétrer au coeur de la société rurale du Sud Viêt Nam au moment où l'esprit frondeur de la révolte paysanne et du banditisme social percuta le souffle novateur du bouddhisme engagé. La communauté Hòa H ? o s'est trouvée de plus en plus intriquée dans les conflits des guerres d'Indochine et du Viêt Nam. La connaissance que l'on en a encore aujourd'hui oscille, comme pour nombre de phénomènes sociaux marginaux, entre construction d'un mythe, perception purement politique et oubli. Histoire de la naissance d'une religion, l'étude ancre cette nouvelle expression bouddhique dans les fondements écologiques, économiques et culturels du delta du Mékong avant de la réinsérer dans le cycle révolutionnaire de la nation vietnamienne. Partant de la société et de la mentalité paysannes du Sud Viêt Nam l'ouvrage décrit les origines de la rénovation doctrinale puis le combat de ce bouddhisme populaire pour sa reconnaissance religieuse, et détaille des phénomènes classiques de militance politique et de mobilisation patriotique dans le contexte d'une guerre d'indépendance nationale. Discours contemporains sur la nation, mobilisation populaire, imaginaires sociaux et religieux se sont entrecroisés pour forger l'identité post-messianique du bouddhisme Hòa H ? o, le bouddhisme de la Suprême harmonie.

11/2022

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Littérature française

Le Roi du Monde. Une élection présidentielle aux USA

Un ouvrage à couper le souffle ; une intrigue haletante ; un tempo digne des grands films où se mêlent les ingrédients qui composent les hautes sphères du pouvoir ; ce livre fait vivre le lecteur au rythme de complots imaginés qui agitent la politique américaine. L'auteur donne à réfléchir : l'Amérique du Nord peut se rendre sa grandeur, celle de ses ancêtres et de leur esprit ? Environ un demi-siècle après l'affaire du Watergate, des journalistes du Washington Post s'aperçoivent de lourdes irrégularités dans la campagne présidentielle de 2024, ce qui rendra "impeached" les deux prétendants à la fonction suprême. Un homme de grande prudence oeuvre en secret pour accéder à la Maison Blanche ; cet industriel, non caucasien, non immigré, mais natif, sera-t-il le nouveau président des Etats-Unis d'Amérique ? Franck Sheridan, un Indien Craw, est un de ceux qui s'est intégré dans la Nouvelle Société issue d'Europe, à la tête d'entreprises à la pointe du développement exponentiel des sciences futures du Numérique. Il détient une des premières fortunes des Etats-Unis ; il fédère autour de lui, dans la clandestinité, l'équipe d'un futur gouvernement ; devant l'incurie des prétendants à la magistrature suprême, il met en place un complot planétaire pour devenir : "Le Roi du Monde" ! ... Le Washington Post a flairé de graves irrégularités dans le financement des campagnes électorales des deux prétendants à la Magistrature suprême et mandate un groupe de quatre enquêteurs représentant un panel ethnique de la composition des Etats-Unis ; Sheridan, depuis des années, grâce à ses logiciels surpuissants, intercepte toutes les conversations enregistrées par la N.S.A et suit pas à pas, en underground, l'investigation du grand quotidien. Bafoués, confondus, les ennemis jurés de cette enquête parallèle ne l'entendent pas ainsi ; un autre complot sera ourdi pour tenter d'assassiner le " Président élu " avant qu'il ne prête serment.

06/2020

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Poésie

Tes pieds je les touche dans l'ombre. Edition bilingue français-espagnol

Exhumés des archives de la Fondation Pablo Neruda à Santiago, vingt et un poèmes inédits du prix Nobel chilien font résonner, par-delà le tombeau, cette voix familière à la portée universelle. Quarante ans après sa mort, Pablo Neruda demeure l'une des voix les plus populaires du continent latino-américain et incarne, aux yeux de chacun, une figure immuable de la poésie de combat. Ecrits entre 1956 et 1973, période de maturité du poète, et contemporains de La Centaine d'amour et du Mémorial de l'île noire, les poèmes de ce recueil se présentent de façon modeste, comme des fragments, souvent griffonnés à l'encre verte sur des brochures, des menus, des prospectus (reproduits en fin de recueil dans un carnet de fac-similés de trente pages en couleurs). Les motifs que développe ici Neruda sont ceux qui composent son oeuvre depuis Résidence sur la terre : l'amour pour les femmes (" De pain, de feu, de sang et de vin / est le terrestre amour qui nous embrase ") ; le voyage (" J'ai roulé sous les sabots, les chevaux / sont passés sur moi comme les cyclones ") ; le pays natal livré aux séismes (" Je dis bonjour au ciel / Plus de terre. Elle s'est détachée / hier et cette nuit du navire. / Derrière est resté le Chili "), à l'incertitude politique (" Cordillères / enneigées, / Andes / blanches / parois de ma patrie, / que de silence / tout autour de la volonté, des luttes / de mon peuple. ") ; la poésie (" je dois écrire des lignes / que je ne lis pas, / je dois chanter pour quelqu'un/ que je ne connaîtrai / même pas un jour ") ; les forces telluriques et enfin la nature, toujours féconde et luxuriante (" Alors traversant l'incitation de ta cime son éclair parcourt / sables, coroles, volcans, jasmins, déserts, racines / et porte ton essence aux oeufs de la forêt, à la rose furieuse / des hannetons. ") Les lecteurs, nombreux, de Pablo Neruda ne seront pas déçus par cette dernière moisson de poèmes. Ils sauront y lire cette foi étonnante dans l'amour humain.

03/2022

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Récits de voyage

Les mots sont des pierres. Voyages en Sicile

L'oeuvre de Carlo Levi occupe une place centrale dans la littérature italienne du XXe siècle. Curieusement, elle est très peu traduite en français. Les lecteurs ne connaissent guère que le magnifique Le Christ s'est arrêté à Eboli ; or, plusieurs de ses livres manifestent une force d'écriture aussi grande que celui-ci. Les mots sont des pierres, qui a reçu le prestigieux Prix Viareggio, est particulièrement important dans son oeuvre. Publié pour la première fois en 1955 chez Einaudi, il était jusqu'ici inédit en français. Il s'agit d'un témoignage passionnant sur la Sicile, ses lieux et sa géographie, mais plus encore sur la vie du peuple, ses luttes, sa culture. Il contient, écrit Vincenzo Consolo, "une sorte de rythme urgent, une tension et presque une fièvre du regard et de l'intelligence dans la façon de cueillir voracement la réalité et de la restituer aussitôt, dans sa pureté et dans sa signification la plus vraie". Les mots sont des pierres est, dit Carlo Levi, "le récit de trois voyages en Sicile et des choses de là-bas, telles qu'elles peuvent tomber sous l'oeil averti d'un voyageur dépourvu de préjugés." Ces récits sont de tonalités très diverses. Il y a l'histoire de ce fils de cordonnier sicilien devenu maire de New York et qui revient, presque comme une divinité, le temps d'une courte visite, dans son village natal. Levi découvre ensuite le vieux monde sicilien des soufrières et la première grève de ses travailleurs. Puis c'est Palerme, Palerme faste et misérable aux rues grouillantes d'humanité, aux souterrains des couvents remplis de cadavres embaumés, Catane, noire de lave, et enfin le désespoir des paysans de Bronte, le désespoir de toute cette Sicile qui pleure ses morts et souffre des injustices, l'histoire de Francesca Serio, mère d'un syndicaliste assassiné par la mafia, sa ferme détermination : "les larmes ne sont plus des larmes mais des mots, et les mots sont des pierres".

04/2024

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Sculpteurs

Denis Monfleur. Peuples de Pierre, Edition bilingue français-anglais

Première exposition personnelle d'envergure consacrée en France à Denis Monfleur, "Peuples de pierre" présente une centaine d'oeuvres de l'artiste. Denis Monfleur est l'un des rares sculpteurs de sa génération à perpétuer la tradition ancestrale de la taille directe et à se confronter aux pierres les plus dures. Son travail s'inscrit dans une tradition séculaire de la sculpture, de l'art roman à Giacometti en passant par Michel-Ange, Picasso ou encore Dubuffet. L'exposition "Peuples de pierre" donne à voir l'intérêt de l'artiste pour la figure humaine qui, par son aspect mi-figuratif mi-abstrait - traits du visages absents ou à peine esquissés -, accède à une dimension universelle et intemporelle. Son oeuvre est loin des effets de mode et des catégories esthétiques usuelles avec une dimension spirituelle que l'on retrouve dans plusieurs oeuvres (Christ, Anges, Prophètes, Moines). Autodidacte et actif depuis la fin des années quatre-vingt, Denis Monfleur se partage entre son atelier de Fontenay-sous-Bois (Val-de-Marne) et celui de son Périgord natal. Après avoir débuté comme praticien de José Subira-Puig et Marcel van Thienen, il développe une approche personnelle. A l'exception d'une oeuvre de jeunesse utilisant encore le bronze et le bois (Kafka, 1983), la plupart des oeuvres exposées s'échelonnent de 2010 à 2023, années marquées par son entrée à la galerie Claude Bernard à Paris. Il s'agit d'une étape charnière dans la carrière de l'artiste qui élargit alors son vocabulaire plastique par l'utilisation de nouvelles techniques et de nouveaux matériaux comme le granit, le basalte ou encore la diorite. Il explore aussi les riches possibilités de la polychromie, avec un travail poussé sur les patines et développe une technique inédite d'émaillage de lave volcanique. Les titres de ses oeuvres sont volontairement évocateurs et convoquent l'histoire antique, la mythologie, l'humour, l'histoire de l'art, notamment à travers l'hommage à des artistes iconiques, comme Delacroix ou encore Picasso.

06/2023

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Récits de voyage

Terrain de Je

Avril 2002, entre les attentats du 11 septembre et le deuxième tour de l'élection présidentielle, six bacheliers partent en mission huma-nitaire au Burkina Faso pour repeindre une école de la brousse. Jean-Baptiste, personnage principal, partage son expérience, de la prépa-ration jusqu'au retour, ses jugements et ses réflexions personnelles dans cette aventure. Sans savoir ce qu'il vit et pourquoi il le vit, le jeune homme décrit la découverte de cette terre inconnue et peut-être, la conquête de son pays intérieur. Terrain de Je est à la fois un récit de voyage romancé et un conte philosophique moderne. Ce récit, qui refuse de mêler un regard distancié et temporel, fait vivre au lecteur chaque étape, chaque émotion et chaque rencontre comme un quotidien réel et introspectif. Terrain de Je est l'histoire d'un parcours initiatique drôle, maladroit, déstabilisant, physique et vertueux ; une immersion au coeur de l'Afrique qui promène le lecteur dans l'analyse psychologique d'un adolescent des années 2000 subissant le deuil de son état pour devenir enfin un adulte. Un témoignage biographique sur la transformation et l'évolution de jeune con à homme intègre. L'auteur : Jean-Baptiste Roussouly est un jeune auteur, natif de Béziers et vivant à Montpellier. Passionné d'écriture depuis son adolescence (scénario de courts-métrages, pièces de théâtre, chansons et poésies). Il s'est lancé le défi en 2020 de retracer son arbre généalogique ce qui a donné naissance à son premier livre : "Fruits de la chance" , un roman généalogique et territorial inspirant. Sorti en autoédition en 2022. D'un tempérament entreprenant et créatif, cet autodidacte poursuit son chemin d'auteur avec aujourd'hui un deuxième roman OVNI baptisé "Terrain de Je" . Cette fois, Jean-Baptiste Roussouly utilise un récit de voyage au Burkina Faso pour critiquer son époque, pour refléter ce qu'il a éprouvé du pays et au final, pour poser des questions ontologiques sur la métamorphose du moi.

06/2023

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Portugal

Un grand week-end à Lisbonne. Edition 2021. Avec 1 Plan détachable

Se balader au hasard dans un tram vintage, suivre un parcours de street art, trinquer de bar en bar dans les ruelles du Bairro Alto : laissez-vous emporter parla douceur de vivre de Lisbonne. En plus, des escapades à Sintra et sur la Costa do Sol. Des visites par quartier, suivies d'un large choix de restos, bars, hébergements et boutiques. Nos tops pour profiter du meilleur de la ville : les plus beaux points de vue, les pâtisseries, les soirées fado... Et aussi : un plan détachable de la ville, des plans détaillés pour chaque quartier. Tous les sites incontournables, les dernières tendances, nos adresses coups de coeur et nos expériences uniques pour vivre un très GRAND Week-End à Lisbonne grâce à ce guide actualisé tous les ans. Les carnets d'adresses sont désormais placés à la suite de chaque visite, pour les repérer plus rapidement. Des expériences uniques : boire une ginja (eau-de-vie) comme les Lisboètes, marcher dans le vide sur le pont du 25 avril, entendre les futures étoiles du Fado... Des activités 100 % lisboètes : apprendre à faire des pastéis de nata, prendre un cours de photos dans les ruelles de l'Alfama, nager dans deux grandes piscines d'eau de mer en bordure d'océan... Notre nouvelle sélection pour goûter la cuisine portugaise d'aujourd'hui, de soirées de fado, de bars branchés, de boutiques 100% lisboètes pour s'immerger dans l'ambiance de la capitale portugaise. Les coups de coeur et les tops de nos auteurs, experts de la ville : les meilleures cuisines du monde, les bars à ginja mythiques, le top des terrasses, les plus belles adresses gourmandes... Un plan détachable avec toutes les adresses localisées.

04/2021

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Littérature française

L'exil, de Malana à Marseille

" N'attends pas le soir de ta vie pour dire si la journée a été belle" " En ce jour du 17 juillet 1936, il est une heure du matin, j'arrête de griffonner des mots sur mon carnet. Je bute sur mes souvenirs, sur ces années qui ont vite passé... J'appartiens à la communauté chaldéenne de religion catholique. Les Chaldéens avec les Assyriens et les Syriaques se considèrent comme les héritiers des civilisations antiques de Mésopotamie. Ils constituent des minorités chrétiennes en Perse, en Turquie et dans tout le Moyen-Orient. Ils partagent la même culture, la même langue, l'araméen ou le soureth, celle parlée au temps du Christ...Mes parents, mes proches, mes amis ont tous disparu durant ces années terribles comme les milliers d'Assyro-Chaldéens-Syriaques dans les villages chrétiens à la périphérie des empires ottoman et perse... Comme pour nos frères Arméniens dont beaucoup sont venus se réfugier à Marseille, la tuerie a abouti à une monstrueuse extermination de 250 000 hommes, femmes et enfants, près de la moitié de la communauté... En Occident, personne n'a rien dit, c'est si loin la Perse ! " En 1936, Yonan Ischaria expose ainsi le début de ses souvenirs, il est au crépuscule de sa vie. Ce père de famille n'a jamais relaté sa jeunesse en Perse puis son arrivée en France à ses enfants. Il décide de se raconter dans un carnet en se replongeant dans ces années d'épreuves et d'incertitudes mais aussi porteuses d'espoirs. Ce roman est inspiré de quelques souvenirs de famille ainsi que de périodes noires du début du XXe siècle : le génocide assyro-chaldéen, la Première Guerre mondiale pour ne citer que celles-là. Il met en scène l'itinéraire mouvementé de ce Perse chrétien jusqu'à la fin de sa vie. De Malana, son village natal à la Mission catholique à Ourmia, sa vie se déroulera tout d'abord en Perse. L'engagement dans la Légion étrangère avec la participation à plusieurs campagnes en Algérie, au Maroc et aux Dardanelles pendant la guerre de 14 l‘amènera à Marseille. Il y croisera Henriette dans une histoire d'amour presque impossible entre une bourgeoise marseillaise et un légionnaire étranger. " N'attends pas le soir de ta vie pour dire si la journée a été belle" " En ce jour du 17 juillet 1936, il est une heure du matin, j'arrête de griffonner des mots sur mon carnet. Je bute sur mes souvenirs, sur ces années qui ont vite passé... J'appartiens à la communauté chaldéenne de religion catholique. Les Chaldéens avec les Assyriens et les Syriaques se considèrent comme les héritiers des civilisations antiques de Mésopotamie. Ils constituent des minorités chrétiennes en Perse, en Turquie et dans tout le Moyen-Orient. Ils partagent la même culture, la même langue, l'araméen ou le soureth, celle parlée au temps du Christ...Mes parents, mes proches, mes amis ont tous disparu durant ces années terribles comme les milliers d'Assyro-Chaldéens-Syriaques dans les villages chrétiens à la périphérie des empires ottoman et perse... Comme pour nos frères Arméniens dont beaucoup sont venus se réfugier à Marseille, la tuerie a abouti à une monstrueuse extermination de 250 000 hommes, femmes et enfants, près de la moitié de la communauté... En Occident, personne n'a rien dit, c'est si loin la Perse ! " En 1936, Yonan Ischaria expose ainsi le début de ses souvenirs, il est au crépuscule de sa vie. Ce père de famille n'a jamais relaté sa jeunesse en Perse puis son arrivée en France à ses enfants. Il décide de se raconter dans un carnet en se replongeant dans ces années d'épreuves et d'incertitudes mais aussi porteuses d'espoirs. Ce roman est inspiré de quelques souvenirs de famille ainsi que de périodes noires du début du XXe siècle : le génocide assyro-chaldéen, la Première Guerre mondiale pour ne citer que celles-là. Il met en scène l'itinéraire mouvementé de ce Perse chrétien jusqu'à la fin de sa vie. De Malana, son village natal à la Mission catholique à Ourmia, sa vie se déroulera tout d'abord en Perse. L'engagement dans la Légion étrangère avec la participation à plusieurs campagnes en Algérie, au Maroc et aux Dardanelles pendant la guerre de 14 l‘amènera à Marseille. Il y croisera Henriette dans une histoire d'amour presque impossible entre une bourgeoise marseillaise et un légionnaire étranger.

02/2019

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Beaux arts

Courbet. La vie à tout prix

Deux cents ans après la naissance du peintre, l'oeuvre de Gustave Courbet ne laisse personne indifférent : ses toiles engendrent l'adhésion ou l'aversion. Ou plutôt la personnalité de l'artiste suscite encore des réactions passionnées : pour certain, il est toujours le rebelle des autoportraits de jeunesse et l'artiste scandaleux, relatant l'histoire d'Ornans ou celle de sa vie parisienne avec la grandeur des peintures d'histoire. Courbet a nié les hiérarchies académiques, il a brouillé les genres, transformant son pays natal en une matière, une substance, une odeur, un souvenir, une émotion : un univers entier. Parce qu'il ne sut pas séparer l'art de sa personnalité, Courbet a caché ses souffrances par celles des plus misérables et sa vulnérabilité par des provocations. L'extraordinaire naît du frisson devant la réalité. C'est pourquoi sa sensibilité est mesure de toute grandeur. Car l'artiste a manifesté une insolence tout au long de sa cardère, repoussant avec une apparente spontanéité le convenu, le coutumier, l'habituel, sachant jouer des mécanismes de la peinture officielle pour les détourner à son profit, avec une puissance et une conviction qui s'imposent aujourd'hui à l'égal des plus grands maîtres. Son orgueil fut son triomphe et sa perte. Gustave Courbet : l'un des peintres les plus importants, les plus novateurs les plus originaux du XIXe siècle. Un vrai créateur, inclassable, ni impressionniste, ni naturaliste mais romantique, buveur, dévoreur de femmes, de nourriture, de vie, bourgeois faux pauvre mais vrai révolté, accusé d'avoir ordonné la démolition de la colonne Vendôme, exilé politique en Suisse où il décédera en 1877 dans la commune de La Tour-de Peilz... Après des décennies de silence sur Courbet, l'entrée au musée d'Orsay d'un tableau de petites dimensions a déclenché une avalanche de biographies et d'études. Cette monographie de référence, abondamment illustrée, fait le tour complet du personnage en incluant les dernières découvertes (correspondance) ainsi que les oeuvres récemment restaurées (L'Atelier par exemple). Elle paraîtra à l'occasion du bicentenaire de la naissance de l'artiste.

09/2019

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Littérature française

Traverses

Retour sur la vie d'une femme, épouse et mère, ayant bravé la guerre civile, la pauvreté et les surprises de la vie. Cette histoire raconte la vie d'Alma, à travers les destins de quatre générations de femmes, à des époques différentes. Née en 1923 à Melilla, cette enclave espagnole en terre marocaine, elle y vécut les premiers éclats de la guerre civile d'Espagne qui déchira son pays et son enfance de misère. Deux témoignages de vie se succèdent, celui d'Alma elle-même puis celui de sa fille Lola, comme deux déclarations échangées d'un amour absolu. Comment continuer à vivre lorsque même la mort de l'une ne réussit pas à rompre le cordon ?Thésou Estrada nous signe une déclaration d'amour, d'une fille à sa mère, d'une rare intensité. Un hommage pour toutes les femmes, mères et épouses qui restent dans l'ombre. EXTRAITElle avait connu une nature indomptable qui s'étendait voluptueusement de tout son corps sur des champs étirés à perte de vue, couverts d'amanderaies, d'oliveraies et de figuiers de barbarie. Elle avait mangé des légumes sortis de terre à l'air libre, sans couverture plastique brillant comme une étendue d'eau sous les rayons. Elle avait connu avant la révolution industrielle, le travail harassant d'une femme de son temps, munie de simples outils, de ses mains rugueuses et de traditions l'asservissant. Elle avait connu la guerre et la faim, la cruauté et le sang, le chagrin et la douleur. Elle avait connu la passion d'un premier amour parti trop tôt puis un second mariage sans amour. Elle avait connu l'amour absolu pour ses enfants et la peur intense de ne pas pouvoir les nourrir. À PROPOS DE L'AUTEURNée dans l'Hérault et amoureuse de son Languedoc natal, Thésou Estrada y puise son inspiration. Elle a d'abord suivi une carrière administrative au Ministère de l'Intérieur puis d'Assistante Maternelle Agréée pendant douze ans. Elle a publié un premier roman La faute d'inattention aux Éditions du Vénasque.

07/2019

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Littérature étrangère

Histoires de Paris

Traduit de l'espagnol (Uruguay) par Anne Casterman Des sottises que l'on s'invente en exil, pour se convaincre d'une façon ou d'une autre que l'on n'est pas sans paysage, sans personne, sans ciel, sans pays... Les géographies, quel délire stupide ? ! Au moins une fois par semaine, Bernardo et moi, nous nous retrouvons au café de Cluny pour nous plonger (lui devant un beaujolais, moi devant un alsace) dans lesdites géographies. Un jeu très simple, plutôt mélancolique, qui ne peut s'expliquer que par notre déprime. Mais la déprime, putain, c'est une réalité. Je déprime, donc je suis. Le jeu ne manque pas de piquant pourtant. L'exil, la solitude, l'amour et l'amitié traversent les quatre nouvelles contenues dans ce recueil. Elles ont un lieu en commun, Paris, celui des années soixante et septante, et décrivent l'espace d'une ville que les exilés tentent de s'approprier. Dans Géographies, deux amis cherchent à reconstituer leur ville d'origine, mais leur mémoire tantôt fidèle, tantôt infidèle, va être confrontée aux souvenirs douloureux d'une femme, aimée par l'un d'eux, retrouvée par hasard. Cinq ans de vie, c'est le temps de l'exil, qui passe sans se faire sentir et, en filigrane, une réflexion sur l'écriture et la nostalgie. Le petit hôtel de la rue Blomet est le théâtre de retrouvailles impossibles. Par pure distraction parle de l'errance et de l'oubli, alors que la fuite en avant de l'exilé le ramène inexorablement à son pays natal. Les nouvelles de Mario Benedetti sont passionnantes et universelles. Elles touchent à l'exil dans ses racines, à l'espace de la ville, à la folie de la fuite et aux amours brisées. Ecrivain uruguayen multiforme, il est considéré comme l'un des auteurs les plus importants d'Amérique latine. Antonio Seguí recrée avec ses illustrations un monde à la fois brut et poétique, non dénué d'humour. Ce grand artiste argentin, connu pour ses peintures, gravures ou sculptures, nous livre ici une magnifique série de dessins au pastel.

01/2009

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Littérature étrangère

Le quintet de l'Islam Tome 5 : La nuit du papillon d'or

De beau matin, le téléphone sonne chez Dara, le narrateur, écrivain installé à Londres : son ami de jeunesse, avec qui il militait dans les années soixante à Lahore, le tire du sommeil pour lui rappeler une vieille dette d’honneur. Plus de quarante ans se sont écoulés et Platon, devenu un peintre célèbre et controversé, veut que Dara écrive sa vie. Puisque Dara n’a d’autre choix que de s’exécuter, il tire prétexte de cette biographie de commande pour partir sur les traces de son propre passé : les amis étudiants d’alors, ceux avec qui il partageait tout, les utopies marxistes, l’amour de la poésie penjabi, les virées estivales dans les montagnes de l’Himalaya et les intrigues sentimentales, sont dispersés à travers le monde. Les voies qu’ils ont empruntées sont fort divergentes : devenu un chirurgien célèbre aux États-Unis, l’un d’entre eux a (brièvement et à la grande honte de sa famille) rejoint les rangs du Parti républicain, tandis qu’un autre s’est engagé dans la révolution maoïste. Platon, resté dans leurs pays natal, se consacre à son grand oeuvre : une toile gigantesque intitulée Les Quatre Cancers de Terre Patrie – l’Amérique, les militaires, les mollahs et la corruption de la classe politique. Car il est beaucoup question, dans ce roman résolument contemporain, du Pakistan d’aujourd’hui (jamais nommé), dont Tariq Ali brosse un portrait dévastateur, mais pour les raisons qui ne sont pas forcément celles que met en avant le discours occidental. Témoin la caricaturale (et hilarante) victime de l’islam devenue la coqueluche des médias français que met en scène l’écrivain. Car le polémiste n’est jamais loin du romancier (en atteste le coup de griffe aux intellectuels de gauche parisiens). Mais, si le propos de Tariq Ali est toujours politique, celui-ci reste un formidable conteur. Quand il dénonce le féodalisme, c’est à travers le personnage de la belle Zaynab, la compagne de Platon, qui jeune fille a été mariée au Coran… pour éviter que le patrimoine familial soit dilapidé. Et l’histoire d’amour de Dara avec la belle Jindie, le « Papillon d’or » du titre, tient le lecteur en haleine tout au long du roman.

10/2011

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Mer

Dictionnaire amoureux de la mer

"La mer, bergère d'azur infinie...". "Ce livre dit la mer, il dit l'aimer, l'avoir toujours aimée : il ne dit pas toute la mer, vaine ambition d'un fou. Même la grenouille y regarderait à deux fois. Ce livre dit le vieil homme et la mer, la femme et la mer, une lutte contre soi, contre ses rêves, une quête à la vie à la mort de l'horizon ni près ni loin, une osmose avec les éléments dont l'être humain fait partie - s'il n'est ici-bas le maître du jeu. Ce livre dit la mer et les marins, les écrivains, les travailleurs du grand métier, les artistes charmés, charmeurs, les damnés du poisson. Il dialogue avec l'univers par-dessus les jours et les flots. C'est un coquillage où l'on entend, j'espère, battre le pouls du verbe aimer. Ce livre raconte une histoire océanique, la mienne, il ne prétend jamais connaître la mer ni la réduire à ses cadenas, ses tics, l'exhiber à travers les mots comme une bestiole de foire. J'aime la mer et je m'en souviens, j'y vais, je vous emmène avec moi. J'en suis natif comme tous les êtres vivants de terre et d'eau, je vous fais part de cet amour plus vaste que ma voix, plus humble que mes songes. Un voyage, oui, autour du monde intérieur que je m'efforce d'encercler quand je prends la mer ou mon stylo. Quand je perds la raison à la barre d'un voilier qui ne réagit plus au vérin du " pilote ", et perd la raison lui aussi. Quand une île heureuse vient à moi, donnée comme un livre de vie. Quand c'est crado, les ports, les grèves, les abysses, les gens du fric, quand elle gâche tout, la pollution, quand il étouffe, le corail d'Australie, des Antilles – ou qu'il renaît, squelette radieux. Quand il n'y a plus rien à dire tellement c'est beau, la mer, infiniment beau, et que l'on n'est pas seul au bord de cet infini. Aimer la mer, c'est au minimum être deux, être tous. Aimer la mer c'est "être" - c'est vivre".

05/2018

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Géopolitique

Je ferai le tour du monde

Alexandra Szacka, journaliste de télévision et de radio, ex-correspondante de Radio-Canada à Moscou et à Paris, nous raconte ici que derrière chaque reportage, il y a toujours un supplément d'âme, une histoire qu'on n'a pas pu raconter, mais qui éclaire et ajoute un fil invisible au canevas des vies qui y ont été à peine effleurées. A l'aube de l'adolescence, Alexandra Szacka est chassée de son pays natal et forcée de renoncer à sa citoyenneté polonaise. Est-ce cela qui a fait d'elle une passeuse de frontières, toujours curieuse de comprendre ce qui a lieu à des milliers de kilomètres de chez elle ? On l'a balancée dans la gueule du loup. Elle a choisi d'apprivoiser la bête. Elle raconte dans ce livre son arrivée à Trois-Rivières, à la fin des années 1960. Sa découverte de la grise banlieue nord-américaine, mais aussi le militantisme, le théâtre, l'anthropologie et le combat du Québec pour l'affirmation de sa langue et de sa culture. Avant bien sûr la rencontre avec le journalisme, qui allait tout changer. S'amorce alors une carrière qui la mènera chez les planteurs de coca boliviens, sur la place Tian'anmen envahie par les manifestants, au coeur de la guerre russo-géorgienne ou encore en Pologne, où se réveille la douloureuse mémoire de l'antisémitisme. Derrière chaque reportage, il y a toujours un supplément d'âme, une histoire qu'on n'a pas pu raconter, mais qui éclaire et ajoute un fil invisible au canevas des vies qui y ont été à peine effleurées. C'est ce fil invisible qu'Alexandra Szacka fait dérouler ici pour nous. Elle soulève d'importantes questions liées à l'exercice de ce métier, comme l'objectivité ou le devoir moral envers les personnes interviewées. Les journalistes doivent prendre des décisions rapidement, parfois sans repères ni balises. Pourtant, ces décisions ont un effet non seulement sur le résultat de leur travail, mais aussi sur leur propre vie. Car les journalistes, elle en est aujourd'hui persuadée, ne racontent pas seulement le monde, mais se racontent toujours un peu eux-mêmes.

06/2023

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Bouddhisme tibétain

Le vol du Garouda

"Le Garouda désigne la réalisation sublime : l'expérience directe de la nature de l'esprit. (...) Si vous êtes curieux de découvrir ce qui se cache derrière le masque de votre persona, la "personne" que vous essayez si désespérément de comprendre, et si vous voulez savoir qui vous êtes vraiment, mon conseil est d'étudier ce texte et d'intégrer la profonde sagesse qu'il contient ! " Jigmé Khyentsé Rinpoché, dans sa préface au Vol du Garouda "La nature de l'esprit est semblable à un cristal, Translucide, immaculé. Sa nature est vacuité, Son expression est luminosité, Sa compassion est illimitée. Cette nature demeure inaltérée. Nulle souillure du sa ? sara ne l'entache. Depuis toujours, la nature de l'esprit est pur Eveil". Extrait du chant IV, Le Vol du Garouda A l'âge de vingt-six ans, Shabkar Tsogdrouk Rangdreul (1771-1851) composa Le Vol du Garouda alors qu'il était en retraite sur l'île de Tsonying, le "Coeur du Lac" , au milieu du lac Kokonor. Ce recueil, constitué de vingt-trois chants rédigés dans un style à la fois limpide et poétique, fut écrit à l'attention de ses disciples et des pratiquants de son pays natal, la région de Rékong, dans l'Amdo. Au fil du temps, ces chants qui exposent la vue, la méditation et l'action selon la Grande Perfection sont devenus, à l'égal de sa biographie, son oeuvre la plus célèbre et l'un des textes les plus admirés de la littérature tibétaine. En 1985, au Bhoutan, Dilgo Khyentsé Rinpoché (1910-1991), maître parmi les plus éminents du bouddhisme tibétain, enseigna Le Vol du Garouda et en donna un commentaire lumineux, reproduit dans le présent ouvrage, qui en éclaire la quintessence. Ces deux grands maîtres présentent ainsi les étapes cruciales de la compréhension, par l'expérience, de la nature de l'esprit. Il s'agit de la première traduction en français de ces chants et de leur commentaire à partir du tibétain. Le Comité de traduction Padmakara réunissait à cette occasion Matthieu Ricard, Carisse Busquet et Anne Tardy.

07/2022

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Littérature française

Murphy

Après avoir étudié à Cork, Murphy, être tourmenté natif de Dublin, vit maintenant à Londres avec Célia, une Irlandaise dont le métier s'exerçait sur le trottoir. Célia a abandonné son activité et Murphy, quant à lui, n'exerce aucun métier, la notion même de travail étant radicalement contraire à sa nature. Oisif acharné, il n'aime rien tant que d'être harnaché dans un fauteuil à bascule et s'y bercer longuement. Cela apaise son corps et lui permet alors de vivre dans son esprit : abîme inintelligible et sphère pleine de clarté, de pénombre et de noir. Une exploration qui lui procure un tel plaisir que c'était presque comme une absence de douleur. Cependant leurs maigres économies vont s'amenuisant. Répugnant à regagner le trottoir, mais menaçant de le faire, Célia entreprend de persuader Murphy de trouver un travail. En voulant à tel point changer son homme, elle va le perdre. Aiguillonné par la peur de voir s'éloigner Célia, et grâce à sa rencontre avec un étrange poète de cabaret infirmier à ses heures, Murphy trouve enfin un emploi d'infirmier dans un asile d'aliénés, ce qui lui convient à bien des égards. Les malades lui inspirent de l'envie, échappés qu'ils sont du fiasco colossal ils connaissent, eux, le paradis des cellules matelassées. Murphy a laissé en Irlande une bande de très chers amis à qui il a fait des promesses de retour, voire de mariage en ce qui concerne une demoiselle Counihan parmi eux. Ce groupe hétéroclite et cocasse est bien décidé à retrouver sa trace. Nous serons entraînés dans les péripéties de leur enquête et de leurs rencontres insolites, comme dans le dédale savoureux de leurs sentiments, chacun d'entre eux aimant un être qui en aime un autre. Une comédie des erreurs qui s'harmonise parfaitement avec le récit du destin de Murphy, lui-même héros d'une comédie des erreurs jusqu'après sa mort. Murphy est un roman extravagant, drôle, bouillonnant, à la frontière de la dérision et de l'humour. Le style de Samuel Beckett s'y pare de mille facettes, il est parfois baroque et saugrenu, souvent empreint d'une lumineuse poésie, toujours sensible et captivant.

01/1965

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Poésie

Essart

Quelle est cette terre que Gabriela Mistral cherche à essarter, à défricher ? Celle de son Chili natal, de la Cordillère des Andes, des légendes Mayas ? Ou la terre des exils et des ombres ? Essart est un livre mystérieux ; on lit ces poèmes comme on marche sur une terre ouverte, dont on embrasse les sommets du regard, cheminant au plus près d'une parole dense et profonde, rustique et mystique. Gabriela Mistral hisse ses poèmes vers la fable, au moyen d'une langue bruissante d'hommes et de dieux, de traditions et de légendes, de dialectes archaïques. Nous sommes séparés, Mistral nous rassemble dans la circulation interne d'un pouls, d'un sang à la pulsation puissante qui a le mouvement d'un fleuve. On se perd dans un "hallali de pierres roulées" , au milieu des iguanes et des tortues, des cerfs et des colombes, avec cette étrange impression d'être "toujours blessé, jamais chassé" . Essart opère une transfiguration de l'enfance en odeurs, des fantômes en brumes, des hommes en paysages, des visages en fables, des peuples en fleuves, des corps en zodiaques et des dieux en rêves, en une lumière qui mystifie tout. Dans ces poèmes où vivre et mourir, dans cette confession plus vaste que soi, des profusions de monde aux "quarante points cardinaux" tiennent dans un mot, dans une langue habitée, c'est à dire peuplée de souvenirs, de charmes, de fleuves, d'oiseaux et de fleurs, de disparitions et d'esprits, vaste comme un horizon ou un ciel étoilé. Cette voix qui nous soulève vers la liberté, nous berce entre les épiphanies et les pleurs avec "le pur rythme tranquille des vieilles étoiles" semble ne jamais vouloir interrompre son chant, ne jamais briser le sortilège et c'est ce qui nous tient, nous emmaillote à ces lignes : la crainte d'une magie dissipée, le retour brutal sur la terre vide et nue, inconsolables de la fable. Aussi nous ne quittons ni les anges, ni le rêve de cette poésie qui "regarde le monde aussi familièrement que si elle l'avait créé".

08/2021

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Histoire de France

Itinéraire d'un combattant. De l'Alsace aux Flandres, un jeune Français dans la Guerre de 14-18

Ce livre est l'histoire d'un combattant de la Grande Guerre, Emile Vallat, caporal-tambour au 52e régiment d'infanterie de Montélimar. Un combattant dont le profil correspond tout à fait à l'image traditionnelle du poilu de 14. Il est jeune, il a vingt et un ans lors de son incorporation. Comme beaucoup de fantassins, c'est un rural natif d'un village du Gard rhodanien, Cavillargues, où ses parents sont de petits agriculteurs. C'est enfin un patriote qui va se révéler un soldat d'élite, d'une résistance et d'un courage à toute épreuve. Cet ouvrage, fruit d'un travail de synthèse reposant sur six cents lettres écrites à ses parents par ce soldat entre?1913 et?1919, a été réalisé par son petit-neveu, Rémy Arnaud, journaliste de profession. Cette correspondance permet de mesurer l'attachement à son pays et à sa famille qui le porte à suivre de près, au milieu des combats, les moissons, les vendanges, aussi bien que les progrès du cheval. Tous les drames de cette vaste tragédie qui fit un?million quatre cent mille morts côté français se retrouvent dans ce texte : le froid, la boue des tranchées, les poux, les longues marches avec trente kilos sur le dos, les repas en pleine nuit, les bombardements à devenir fou, les attaques sous la mitraille etc. Mais on partage aussi des moments plus heureux : les lettres de la famille et des amis, les colis de victuailles, les rencontres avec les copains du pays. Ce document nous entraîne à travers les batailles auxquelles ce jeune soldat a participé : les Vosges pour commencer, la Picardie après la Course à la mer, la Grande offensive de Champagne, Verdun à deux pas du Fort de Vaux, La Malmaison, les combats des Flandres et pour finir les combats des Monts de Champagne. Un parcours tumultueux et héroïque que l'auteur s'est efforcé de replacer dans son contexte militaire et politique. Des cartes de tous les théâtres d'opérations parcourus ainsi que des annexes complètent ce document, permettant au lecteur de s'y retrouver parmi les noms de personnes et de lieux cités.

12/2016

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Littérature française

Comme un sillage sans bateau

Comme un sillage... un livre né de la mer pour ceux qui l'aiment. Un roman qui tient à la fois de l'autobiographie du rêve, de beaucoup de rêves et des légendes antiques, un livre où se croisent les destins de Tom et de Paula, amoureux de la mer, qui vont construire Poseidon, leur bateau. Mai 1958. Un antique paquebot, parti de Dakar, remonte péniblement la côte africaine en direction de Bordeaux. A son bord, un garçon de onze ans contemple, fasciné, l'Océan déchaîné qui harcèle de ses coups de boutoir la coque fatiguée du vieux navire, comme s'il voulait en arracher les tôles. Comment cet enfant pourrait-il imaginer que la violence de l'Océan vise, tout particulièrement, un passager du bateau ? Comment ce garçon pourrait-il deviner que ce passager n'est autre que l'adulte qu'il va devenir ? Car il ne sait pas encore, qu'un jour, il commettra un parjure que la redoutable puissance cachée sous la surface des flots lui fera payer cher. Il ne sait pas encore que, aujourd'hui comme jadis, c'est la houle des muscles puissants d'un dieu que l'on entrevoit sous la surface des flots les jours de gros temps ! Plus tard, après avoir lu et relu l'Odyssée, cet adolescent exilé loin de son rivage natal commencera à s'interroger : le magnifique poème d'Homère pourrait-il receler, caché au fil des pages, un message passé inaperçu jusqu'alors ? Alors un jour, convaincu d'avoir percé le mystère de ce livre, il va promettre, la main posée sur l'Odyssée, de vouer au Dieu de la Mer le même respect que celui des navigateurs grecs de jadis et de le révérer en secret. Mais bientôt, au fil des pages, apparaît la passion de la navigation à travers un couple qui aime la mer. Tom, depuis la première lecture de l'Odyssée, entend se dédier à la mer. A travers ce livre, on revit ses voyages, son quotidien, les aventures qu'il se crée. Et si l'Odyssée contenait un message subliminal, un avertissement intemporel adressé aux marins d'hier comme à ceux d'aujourd'hui, qui touche à la passion ?

06/2021

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Littérature française

Le périple

A peine l'âge de la puberté atteint, à quinze ans, Masuama osa refuser de se soumettre à ce qui lui avait été imposé, comme s'il s'agissait de son salut. Le manifeste de cette femme était peut-être un appel au réveil des membres de sa famille, à sortir de leurs moeurs face à un système annihilant pour la personne concernée. Avaient-ils compris le message de cet appel ? Dans tous les cas, le nom de cette vaillante femme hante encore l'esprit de ses petits-enfants et des générations actuelles du Congo Central à Kinshasa. Dans cette partie de territoire, le mariage fut l'affaire de femmes ; autrefois c'était elles qui choisissaient l'épouse de leurs fils. La coutume a perpétué le système de mariage arrangé et le principe culturel très strict. Née avant 1900 Masuama était encore ce qu'on appelle aujourd'hui, une adolescente, elle avait tout juste quinze ans lorsqu'elle rejeta la tradition qui lui avait fait, jusqu'alors, porter un lourd fardeau. Elle était la cadette d'une fratrie de trois enfants. Son frère aîné décéda jeune ainsi que sa soeur, elle aussi, pendant sa nuit de noces. Une semaine après la mort de sa soeur, suivant la coutume, Masuama dut la remplacer. Dans le village, elle fit connaissance avec une vieille femme, sa voisine proche, où elle déversa ses doléances pendant la journée. Du jour au lendemain, elle quitta cet homme, sa famille et elle se reconstruisit une autre vie, dans un autre village. A l'âge de dix huit ans, Masuama se maria avec un homme de son choix et la dot fut versée à la famille qui l'éleva. Le couple eut sept enfants et plusieurs petits enfants. Mais au fil du temps, le nom de Masuama devint âpre dans la bouche de ses propres enfants. L'histoire sera rangée et oubliée dans la malle d'histoires de la famille. A la mort de celle-ci, quatre décennies plus tard, la famille sort de son amnésie traumatique. Thérèse l'une des petites filles de Masuama entreprit des recherches. Elle découvrit l'histoire, les racines égarées et retrouva le village natal de Masuama.

10/2020

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Littérature étrangère

Le Dernier Grec

Yannis Georgiadis est un jeune Grec né dans un petit village perdu dans les montagnes de Macédoine qui émigre en Suède dans l'espoir de trouver une solution technique à un problème d'alimentation en eau. A travers son histoire, Aris Fioretos compose une fresque pleine d'humour et de poésie sur le destin tragique des Grecs exilés depuis le grand incendie de Smyrne. Une fable existentielle bouleversante et délirante, au ton à la fois détaché et intimiste. Le roman est constitué d'une centaine de fiches confiées à l'auteur après la mort de celui qui les aurait établies, un certain Kostas Kezdoglou. La belle-mère de ce dernier aurait en effet été l'instigatrice d'un grand projet collectif visant à recenser de façon exhaustive les différents destins des Grecs expatriés dans le monde après la Première Guerre mondiale. Sans toucher à la chronologie désordonnée de ces fiches, l'auteur les présentent telles quelles. Elles retracent l'histoire de l'ami d'enfance de Kostas Kezdoglou, un jeune Grec nommé Yannis Georgiadis, né dans un petit village perdu dans les montagnes de Macédoine où sont venus s'installer son père et sa grand-mère après l'incendie de Smyrne en 1922. On suit le jeune rêveur jusqu'en Scanie où il émigre dans l'espoir de trouver une solution technique au problème d'alimentation en eau de son village natal. Là, il est accueilli chez un médecin compatriote, sa femme autrichienne et leurs deux fils. Bientôt il saura jouer au croquet, faire du patin à glace et communiquer ses pensées, toujours débordantes, en suédois. Un mariage raté plus tard, Yannis finira par quitter la Suède dans une vieille Saab avec sa fille de six mois, pour retrouver son village et, plus important encore, sa chèvre bien-aimée. Ce sera le dernier voyage de Yannis Georgiadis... De cette fresque complexe se dégage une poésie cocasse et une grande sensibilité. Malgré une trame mélancolique digne de la tragédie grecque, l'humour et l'espièglerie ironique de l'auteur sont omniprésents. Une maîtrise parfaite de la structure permet à l'auteur de jouer avec le lecteur, de le balader dans l'imaginaire débordant du narrateur. Un surprenant voyage existentiel aux multiples facettes.

09/2012

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Littérature étrangère

Le kiosque

En Union Soviétique, à une époque non déterminée (l’auteur joue avec les dates), une file d’attente commence à se former devant un kiosque, suite à une rumeur selon laquelle un célèbre compositeur en exil volontaire, considéré comme dissident, revient à Moscou pour un dernier concert. Le nombre de billets sera limité, et il n’y en aura qu’un par personne. Peu à peu, des gens qui ne se connaissent pas se retrouvent, chaque jour, pendant un an. Et, au fil du temps et des saisons qui passent, alors que le kiosque reste fermé, ces « silhouettes » anonymes prennent corps. Des amitiés improbables se nouent, des souvenirs enfouis refont surface, des événements inattendus les aident à dépasser les frustrations quotidiennes.Au cœur de cette histoire se trouve la famille de Sergueï, un musicien dont le rêve était de devenir violoniste mais qui est devenu joueur de tuba dans une fanfare nationale. Pour autant, il ne veut pas abandonner son idéal. Et, peu à peu, chaque membre de la famille, sa femme, sa belle-mère, et son fils, investit le célèbre compositeur d’un pouvoir magique et mystérieux et espère que ce concert changera sa vie.Comme le précise Olga Grushin à la fin de son roman, elle s’est inspirée d’une histoire vraie. En 1962, le célèbre compositeur Igor Fiodorovitch Stravinski est invité par le régime soviétique à venir orchestrer un concert à Moscou ; ce sera son premier voyage de retour dans son pays natal après presque 50 ans d’absence. La file d’attente pour les billets commença un an avant le spectacle et se transforma en un étrange et compliqué réseau social. Et, de fait, le nom de Stravinski est à peine déguisé. Dans le roman, il s’agit de Selinski (un sosie) : même apparence physique, une musique décrite comme celle de Stravinski. Mais peu importe. Selinski/Stravinski est une figure lointaine qui sert de prétexte pour raconter l’histoire de Russes ordinaires réunis par le désir de découvrir une musique qu’ils n’ont jamais eu le droit d’écouter.

08/2011

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Littérature étrangère

La grandeur inconnue

Ce volume se compose de trois parties qui correspondent à chacune des trois activités, littéraire, philosophique et épistolaire, de l'écrivain. Dans la première partie ont été rassemblées des ouvres littéraires : le premier roman de Broch, La Grandeur inconnue, publié en 1933 et seulement réimprimé en 1961. Le personnage central est un jeune savant qui en arrive, comme Broch lui-même, à la suite d'un drame et de l'expérience de l'amour, à douter de l'efficacité de l'instrument logico-mathématique pour saisir la totalité du réel et à reconnaître, à côté, la valeur de l'intuition poétique et mystique comme moyen de connaissance. A la suite de ce roman figurent le début d'un roman inachevé, Filsmann, et deux nouvelles : Le Miroir de la mer et Le Retour de Virgile au pays natal. Dans la deuxième partie, les essais qui ont été rassemblés donnent une idée de l'évolution de la pensée de Broch, depuis son essai de jeunesse : Note pour une esthétique systématique, encore tout plein de l'influence de Schopenhauer et d'une philosophie de la vitalité inspirée par Nietzsche, jusqu'à ses essais de maturité : La vie sans idée platonicienne et Esprit et Esprit du temps où l'on trouve le thème central de la pensée de Broch : la désintégration du système des valeurs, consécutive à l'obscurcissement progressif d'une vision théologique du monde. La troisième partie de ce volume rassemble les lettres de Broch à Willa Muir, traductrice anglaise des Somnambules, qui recueillit l'écrivain chez elle, en Ecosse, quand l'Autriche fut annexée au Reich national-socialiste. Les lettres, qui vont de 1931 à 1940 et ne figurent pas dans le volume de lettres déjà publié, contribuent à préciser la conception que se fait Broch du roman nouveau, dans une période où toutes les valeurs et surtout celle de la littérature sont en question. Elles sont aussi un précieux document des réactions d'un esprit lucide et prophétique devant la montée et le déferlement du national-socialisme. Tous les écrits rassemblés dans ce volume ont donc le mérite de faire connaître des ouvres inédites ou peu connues d'un écrivain et d'un penseur dont l'importance littéraire et philosophique ne cesse de grandir.

03/1968

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Photographie

Louis Stettner. Ici ailleurs

Editions Xavier Barral juin 2016 Photographies : Louis Stettner Textes : Clément Chéroux et Louis Stettner En coédition avec le Centre Pompidou Exposition : Galerie de photographies - Centre Pompidou du 14 juin à fin septembre 2016 Louis Stettner, Ici Ailleurs La qualité atmosphérique Cette première monographie française du photographe américain présente plus de soixante années de travail, et fera l'objet d'une exposition durant l'été 2016 à la galerie de photographies du Centre Pompidou. L'ouvrage regroupe toutes les séries importantes de Stettner : de sa première photographie de son jardin prise à la chambre 20 x 25 en 1938, à sa dernière série dans les Alpilles (2014), travail graphique autour des arbres. Outre ses séries les plus connues, comme celle du métro de New York de 1946, le livre fait la part belle à sa période humaniste pendant laquelle Stettner, installé à Paris, fait le lien entre la French photography et la street photography américaine. A cette époque, il se lie d'amitié avec Brassaï et Boubat. De retour aux Etats-Unis en 1952, il photographie " the cool life " et témoigne des mouvements qui agitent l'Amérique à travers sa série " Protest ". Le livre présente aussi ses recherches plus personnelles comme la série Pepe et Tony, autour de pêcheurs, dans l'Espagne de 1956 ou l'Amérique des années 80. Louis Stettner a commencé la photographie dès son adolescence en 1938. Ce natif de Brooklyn (1922), s'installe à Paris à la fin des années 40 après avoir opéré dans le Pacifique pendant la seconde guerre mondiale. Stettner se lie d'amitié avec des figures de la photographie humaniste. Après avoir été diplômé de l'Institut des Hautes Etudes Cinématographiques, il s'établit comme photographe freelance. Il retourne vivre aux Etats-Unis, il remporte le concours de jeune photographe organisé par le magazine Life et est exposé au MoMa. Stettner entame alors un travail photographique entre Paris et New York qu'il mènera pendant plus de 60 ans et livrera un temoignage important sur l'évolution parallèle de ces deux villes. Il s'installe définitivement en France en 1990, où il vit toujours.

06/2016

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Sciences historiques

Histoire de la baie des Bourgneuf et de son littoral. Tome 2

A part quelques chercheurs, rares sont ceux de nos concitoyens qui savent quelque chose de l'histoire locale de leur ville ou de leur bourgade. Jusqu'à la seconde moitié du XIXe siècle, les traditions locales se transmettaient d'une génération à l'autre aux causeries des veillées du soir dont c'était l'une des principales distractions. Cela permettait de savoir les événements auxquels nos prédécesseurs avaient été mêlés au cours de leur existence. Dès ma plus tendre enfance, j'aimais à écouter les récits des vieux matelots alors nombreux encore au pays natal, où mes ascendants, marins pour la plupart, étaient fixés depuis des centaines d'années. J'ai pu vérifier l'exactitude des récits de vieillards octogénaires à cette époque. Les vieux documents inexplorés que j'ai consultés m'ont prouvé qu'ils n'avaient exagéré en rien la vie maritime intense des eaux si tranquilles aujourd'hui et presque désertées maintenant de la baie de Bourgneuf. L'étude des combats qui s'y sont livrés, des opérations commerciales qui s'y traitaient, des naufrages qui y eurent lieu, des armements qui l'animèrent, m'a conduit tout naturellement à étudier la vie des habitants de ce littoral constamment transformé au cours des siècles. J'ai voulu essayer de réunir, dans un seul ouvrage, ce qui est essentiel, pour avoir une vue d'ensemble de l'histoire de la Baie, en condensant les travaux des différents auteurs qui ont décrit les origines et les transformations successives des diverses agglomérations qui l'entourent. Si les récits d'un passé mouvementé peuvent rappeler à ceux qui vivent aujourd'hui en ces lieux la ténacité et l'énergie déployées à toutes les époques par les anciens habitants du pays de Retz et des bords de la baie de Bourgneuf, je m'estimerai suffisamment payé de mon labeur... (extrait de l'Introduction, éd. de 1942). Un ouvrage vraiment passionnant, jamais réédité depuis 1942. Cette nouvelle édition, entièrement recomposée, permettra à chacun de retrouver le passé singulier de ces terres du pays de Retz et du Bas-Poitou vendéen.

02/2019

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Littérature étrangère

Le faussaire suivi de La muette

Le faussaire Un jeune romancier – et narrateur de cette histoire – rencontre dans un concours de poésie le bouillonnant Bian HongQi, poète, pacifiste, faussaire et buveur. Bian HongQi emménage dans la colocation que partagent l'écrivain en herbe, un étudiant juriste et sa femme. Les cinq ont en commun d'être provinciaux, d'aimer les livres et d'adorer Pékin, qui brasse des gens de toute origine. Le romancier observe l'énergique débrouille illégale de Bian HongQi, ses tiraillements tragicomiques entre une entreprenante petite Pékinoise et sa femme, douce et sage, restée dans la petite ville où elle enseigne le dessin, et s'en inspire pour écrire. Mais Bian HongQi ne se décide pas à choisir entre les deux femmes, il ment, contourne, évite, ne veut rien perdre. Et sa situation affective est totalement bloquée lorsqu'il est arrêté par la police, tabassé " à l'ancienne " et dégrisé de son rêve pékinois... Le faussaire s'en sortira-t-il ? La muette Wang Yiding, modeste libraire, est convoqué au commissariat où la police lui " remet " une jeune fille muette, Xi Xia, qui l'a fait chercher au moyen d'un bout de papier où sont griffonnés son adresse et son numéro de téléphone. Le jeune homme refuse, puis finit par accepter pour la dépanner. Quelle n'est pas sa surprise de la voir s'installer et tenter de le charmer ! Wang, célibataire et solitaire, cherche à se débarrasser de l'intruse, puis s'habitue à cette présence serviable et discrète. Bien qu'il ne connaisse rien de l'histoire de la jeune fille, il la trahit plusieurs fois, pour l'éconduire, la perdre, la confier, l'abandonner dans un train, etc. Xi Xia déjoue chaque ruse, puis s'en montre si affligée que l'attachement le gagne. Dans ces textes au style direct et ironique, l'auteur décrit la vie difficile des immigrés à Pékin. Ces intellectuels provinciaux, qui quittent leur pays natal dans l'espoir de réussir dans la capitale chinoise, se retrouvent le plus souvent à tirer le diable par la queue, habiter des logements insalubres, exercer des petits boulots et parfois sombrer dans la délinquance. Xu Zechen restitue un Pékin marginal, peuplé de personnages déracinés.

04/2017

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Critique littéraire

Terres d'exil, terres d'accueil : identités

«Depuis des temps immémoriaux, l'être humain migre, se déplace dans l'espace, se met en relations, se confronte, erre, dans une tentative infatigable de trouver sinon le bonheur, le confort, la sécurité, la paix sociale ou la paix intérieure, l'une n'étant possible, peut-être, sans l'autre. Il est certain que la permanence dans son propre sol natal n'est pas toujours possible. Et quand le «foyer», «la patrie», «le terroir» deviennent des dystopies, que reste-t-il sinon partir, affronter l'inconnu, aller vers la recherche de l'accueil ?» Humberto Luiz Lima de Oliveira «Les causes conduisant à l'exode sont nombreuses et vont de la persécution à des conflits de tous genres, en passant par le goût de l'aventure. Dans la grande majorité des cas, le problème de fond, qui crée le besoin de s'en aller, découle du malaise que l'on ressent, vis-à-vis de son entourage. Il peut être lié à l'identité ; il peut également être le résultat d'une situation familiale, politique, religieuse ou sociale. L'exilé, immigrant ou émigré, en quête d'une nouvelle terre où se reconstruire une vie, doit renégocier son identité afin de trouver un équilibre salutaire dans son nouvel espace «vital». Christian Mbarga «Le rejet du pays d'accueil, vécu comme un lieu d'exil, naît de la certitude qu'on vit mal ce lieu. Il faut dès lors rechercher celui dans lequel on retrouve sa liberté ou son identité. Le retour à la maison est la condition, d'une certaine façon, pour se retrouver, retrouver son identité. Baldo d'Amado s'inscrit dans une démarche dont le couronnement est la grève. Il est ainsi rejoint par Stefan Zweig, qui voit en cette terre de Brésil un pays d'avenir. Julia et sa petite-fille retournent aux Antilles, alors qu'Obama doit retrouver le sac qu'il a perdu. L'équilibre est enfin au rendez-vous, parce que le chemin de la maison a été assaini et débarrassé des embûches, par la volonté des personnages. Car, on l'aura compris, la maison, c'est le lieu où s'affirme une identité». Marie-Rose Abomo-Maurin

06/2015

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Sciences historiques

Le fléau de Dieu. Au temps des Sarrasins

Damien Tracqui évoque le Moyen Age en poète inspiré : son roman, limpide et tourmenté, grave et étourdissant de verve, est à l'image de ce Xe siècle où s'épanouit l'amour parfait d'Eldrine et Colomban : âge de ténèbres et de lumière, rayonnant de foi et terrifié par la damnation, pénitent et paillard, confiant aussi bien en la sainte figure de Landry qu'en l'énigmatique sorcier meneur de loups ; immense nuit de violences que déchirent des éclairs de pure compassion où la fulgurance des miracles... Dans ce monde noir comme l'enfer, bleu et or comme les yeux de la Vierge que peint Jean-Chrysostome à l'abbaye de la Novalaise, une troupe de guerriers sarrasins, emportée par la fièvre de l'aventure et la passion des armes beaucoup plus que par l'ardeur à servir la foi musulmane, débarque en Provence et remonte vers les Alpes. Passant châteaux altiers ou hameaux crasseux, ils vont allégrement leur chemin semé de viols, de rapines et de crimes, et se fixent dans la Haute vallée de la Maurienne, terre hostile, mais place de choix pour rançonner les pèlerins qui se rendent à Rome par le Mont-Cenis. Là ils dressent leur bastion, entre Lanzo (Lanslevillard) et Beczano (Bessans). Au fil des ans, quand la noblesse du cœur parle plus haut que la différence de race et de religion, des amitiés indéfectibles se nouent, des amours se tissent entre sarrasins et montagnards - et naissent des enfants marqués au creux des reins de la tache bleue mongolique qui signe leur ascendance sarrasine. Lorsque les Maures doivent refluer, chassés par une vaste croisade, ils ne s'en retournent pas tous vers leur pays... L'Histoire ou la Légende ? Du côté de Lanslevillard et de Bessans, " on a toujours dit " que les sarrasins sont venus et ont fait souche ici. On a toujours dit... A l'heure où s'éteint la flamme tremblante des veillées, Damien Tracqui relaie la Tradition orale, insuffle à la mémoire l'éternité que confère l'écrit et donne à son pays natal la geste qui lui manquait. Eldrine et Colomban, avec leur ami Slimane le sarrasin s'unissent pour marquer la Légende du sceau de l'Histoire.

07/2006

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Littérature française

La comédie humaine. Honorine

" Si les Français ont autant de répugnance que les Anglais ont de propension pour les voyages, peut-être les Français et les Anglais ont-ils raison de part et d'autre. On trouve partout quelque chose de meilleur que l'Angleterre, tan- dis qu'il est excessivement difficile de retrouver loin de la France les charmes de la France. Les autres pays offrent d'admirables paysages, ils présentent souvent un comfort supérieur à celui de la France, qui fait les plus lents progrès en ce genre. Ils déploient quelquefois une magnificence, une grandeur, un luxe étourdissants ; ils ne manquent ni de grâce ni de façons nobles, mais la vie de tête, l'activité d'idées, le talent de conversation et cet atticisme si familiers à Paris ; mais cette soudaine entente de ce qu'on pense et de ce qu'on ne dit pas, ce génie du sous-entendu, la moitié de la langue française, ne se rencontrent nulle part. Aussi le Français, dont la raillerie est déjà si peu comprise, se dessèche-t-il bientôt à l'étranger, comme un arbre déplanté. L'émigration est un contre-sens chez la nation française. Beaucoup de Français, de ceux dont il est ici question, avouent avoir revu les douaniers du pays natal avec plaisir, ce qui peut sembler l'hyperbole la plus osée du patriotisme. Ce petit préambule a pour but de rappeler à ceux des Français qui ont voyagé le plaisir excessif qu'ils ont éprouvé quand, parfois, ils ont retrouvé toute la patrie, une oasis dans le salon de quelque diplomate ; plaisir que comprendront difficilement ceux qui n'ont jamais quitté l'asphalte du boulevard des Italiens, et pour qui la ligne des quais, rive gauche, n'est déjà plus Paris. Retrouver Paris ! savez-vous ce que c'est, ô Parisiens ? C'est retrouver, non pas la cuisine du Rocher de Cancale, comme Borel la soigne pour les gourmets qui savent l'apprécier, car elle ne se fait que rue Montorgueil, mais un service qui la rappelle ! C'est retrouver les vins de France qui sont à l'état mythologique hors de France, et rares comme la femme dont il sera question ici ! . . ".

02/2023

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Thrillers

Kichta

" On pourrait vivre normalement et pas comme des chiens. " Villeneuve-sur-Seine, 9-4, un soir de Champions League. Samsara Kahn travaille dans un fastfood. C'est la vie qu'elle s'est choisie après des années d'argent facile avec Djibril. Quand il est tombé, elle a fini par raccrocher. Pour leur fils de onze mois. Le dernier soir de sa période d'essai, Sam se fait braquer et reconnaît l'un des braqueurs. De peur d'être accusée de complicité en plus de perdre son job, elle se lance sur leurs traces... Et renoue, le temps d'une nuit, avec sa part d'ombre. Course-poursuite dans un quartier où se croisent travailleurs de nuit, baqueux, petits trafiquants et grands criminels, Kichta laisse le coeur à l'envers. Derrière les néons des bars à chicha, les Uber Eats et le tout, tout de suite : la volonté d'une fille en feu, déterminée jusqu'à l'aube. A propos de l'auteur Passé par la Fémis, Nicolas Laquerrière est le coscénariste de la série phénomène de Canal+ Validé. Avec Kichta, il signe un premier thriller addictif. " Ce sont les soirs de banlieue que Nicolas Laquerrière érige en personnages centraux de son huis clos entre petites frappes et vrais fauves, entre figurants uberisés et survivants apeurés. [... ] Son 9-4 carbure aux lois du plus fort et aux raisons du plus fou. [... ] L'auteur d'un précédent Nueve Cuatro nourri d'ailleurs de la même suburbanité, s'octroie les codes et les intempérances des lieux pour en dessiner avec réalisme l'affligeant quotidien. Que Nicolas Laquerrière soit également l'un des co-scénaristes de la série Validé sur Canal + n'est qu'une évidence de ses aptitudes à raconter nos dévoiements collectifs. " Jean Luc Manet, Livres Hebdo A propos de Nueve Cuatro "Ce roman est porté par un rythme d'enfer, et par un anti-héros, retraité déchirant, mitraillant une gouaille à la San-Antonio version "caillera"". Hubert Artus, Le Parisien week-end "[... ] Avec une poésie âpre, brutale, Nicolas Laquerrière, coscénariste de la série Validé, transforme son "9-4" natal en un fascinant royaume de bitume et d'acier et en fait le décor d'un conte urbain trash et palpitant". Léonard Desbrières, Lire Magazine littéraire

03/2024