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Policiers

Malamorte

" C'est sur mon bureau qu'échouent les dossiers dont personne ne veut, les cadavres qui ne feraient pas lever un sourcil à un gratte-papier des chiens écrasés, les victimes anonymes des crimes d'après boire, les vies gâchées pour rien, les destins lacérés des assassins et de leurs victimes confondus dans la même misère, dans la came, dans le vice, dans les jalousies morbides carbonisant des générations entières au fond d'un taudis en bordure de la Nationale. " Ce bureau, c'est un cagibi, un placard dans une aile à moitié désaffectée du commissariat de Bastia, où ce policier corse a échoué, après la critique de trop contre ses supérieurs, la bagarre de trop avec ses collègues. Pourtant sa carrière dans la police avait bien démarré : 7 ans dans la banlieue parisienne à la brigade des stups puis une mutation à la police judiciaire de Bastia la ville où il a grandi. Mais très vite, il a été déçu, écoeuré par les ordres des chefs, les affaires oubliées volontairement, les arrestations arbitraires, la corruption, les magouilles quotidiennes. Il travaille seul à présent, sur des affaires mineures en apparence. Comme celles du meurtre d'Hakima, 5 ans et de sa mère Khadija. Ce policier va chercher partout le coupable, comme il cherche partout la vérité . Une enquête, le temps d'un été pluvieux. Le portrait d'une île loin des clichés et des visions de carte postale où se croisent élus, voyous, braqueurs et assassins, travailleurs immigrés, continentaux en mal d'une existence qu'ils espèrent plus douce. Le policier sillone la ville : des bars pourris aux lotissements à des kilomètres de la mer, des bidonvilles installés près des autoroutes aux villas des beaux quartiers. Il ne cessera jamais de chercher.

05/2019

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Actualité médiatique internati

QatarGate

Au coeur du plus gros scandale politico-financier européen 9 décembre 2022. Alors que la Coupe du monde de football bat son plein, un scandale d'envergure éclate au grand jour : le Parlement européen est-il gangrené par la corruption ? Au départ, l'enquête se focalise sur un agent de renseignement marocain surnommé " Jason Bourne " mais très vite, il apparaît que le Qatar est lui aussi à la manoeuvre. Le choc est gigantesque : un Etat du golfe Persique cherche à influencer les décisions européennes et déploie tous les moyens pour y parvenir. Des parlementaires de différents bords politiques et diverses nationalités, à tous les niveaux de l'institution européenne, sont impliqués dans cette affaire rocambolesque : valises de billets qui circulent, arrestations surprises, voyages tous frais payés par des Etats tiers... Deux journalistes, Louis Colart et Joël Matriche, divulguent les dessous de ce " QatarGate " dans une enquête exclusive s'appuyant sur plus de 5 000 pages du dossier d'instruction, des dizaines d'écoutes pour certaines jamais dévoilées auparavant et plusieurs rapports des services secrets belges. Dans un récit palpitant émaillé de révélations inédites, ils montrent les rouages de cette organisation clandestine en plein coeur de l'Europe, ce trafic d'influence majeur qui fait vaciller notre démocratie. A propos des auteurs Louis Colart est journaliste au Soir depuis 2015. Spécialisé dans les enquêtes d'investigation police et justice, il a participé à plusieurs grandes enquêtes collaboratives (Abou Dhabi secrets, Congo Hold-up...). Joël Matriche est journaliste au Soir, il est également membre du pôle Enquêtes. C'est dans ce cadre qu'il a notamment participé aux enquêtes transnationales sur les Panama Papers (ICIJ), les Football Leaks, le projet Pegasus, etc.

01/2024

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Variété internationale

Un garçon charmant

Les mémoires du leader de The Libertines et The Babyshambles, l'un des derniers héros romantiques et littéraires du rock. Début des années 2000. The Libertines ravivent soudain la flamme du rock le plus pur, celui qui puise à la source des années 1960 et du punk, celui qui mise sur l'énergie vitale sans jamais négliger les mélodies. Un art dont peu connaissent la véritable valeur mais qui a le pouvoir de bouleverser des existences. Le groupe fondé par Peter Doherty et Carl Barât impose un style unique : grands morceaux, élégance britannique et frasques en tous genres. Les concerts s'enchaînent, tous imprévisibles et improbables. Le public renoue avec l'urgence de cette musique immortelle et sort vêtu de redingotes de soldats de l'Empire ou de blousons de cuir trop courts. En 2000, la vie redeviendrait donc supportable ? Mais l'appel du gouffre se fait parfois plus insistant que celui du talent. Drogues, brouilles, chaos, arrestations... The Libertines se séparent. Peter Doherty fonde alors The Babyshambles puis enregistre des albums solos et joue avec The Puta Madres. Dans Un garçon charmant, il retrace ce parcours fulgurant avec une exquise franchise : l'occasion d'une confession, notamment sur son enfance marquée par une discipline de fer. Le livre dessine aussi l'univers esthétique d'un artiste hors du temps : Peter Doherty connaît certes le rock, mais il nourrit aussi une passion pour la poésie de Baudelaire, Rimbaud et Keats ainsi que pour la littérature décadente de Huysmans ou le dandysme d'Oscar Wilde. Francophile passionné, le musicien vit aujourd'hui près de Paris. Drôle, franc, érudit mais sans prétention, Un garçon charmant rappelle quelques leçons essentielles : un grand artiste survit à toutes les modes et, parfois... le talent sauve.

02/2024

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Esotérisme

Les Templiers, histoire des origines aux germes de 1307. L'esprit du Temple

L'ouvrage de l'auteur est à la fois inédit en son approche et original den sa présentation ; de nombreux ouvrages sur les Templiers examinent tel ou tel aspect de l'Ordre du Temple, presque tous à partir de 1118. Ce premier ouvrage part à la recherche des origines lointaines de l'esprit templier au coeur de l'Antiquité, de ses secrets et mystères, de la sagesse ancestrale. Il plonge dans l'action à travers l'Histoire, celle de l'époque de Jésus et de celui qui fut avant lui, Jean-le-Baptiste, de Marie-Madeleine, des persécutions des chrétiens par les Romains notamment dans le sud de la France au IIe siècle, des conséquences de ce contexte tendu. Il souligne le phénomène de la chevalerie, ses valeurs, les intérêts féodaux, le sens du secret et de sa transmission, la naissance progressive des Ordres structurés, leur raison d'être, leurs différences, leurs rituels secrets ou juste discrets, explique le Baphomet, les relations entre Templiers et peuples du Moyen-Orient ; il revient sur l'apport de ce contact fécond, l'art gothique, les cathédrales, le compagnonnage, l'esprit de créer et de construire en toute liberté, acte divin par excellence. L'ouvrage descend dans les profondeurs de l'Ordre du Temple et de ses "concurrents" pour en extraire l'essence et esquisser des réponses à de lourdes questions ; l'ouvrage se faufile au sein des croisades, va à la rencontre de Saladin et de ce qu'il apportera à l'Occident. On y comprendra ce qui ne fut que peu ou pas dévoilé, ne fut pas dit ou ne fut que murmuré à quelques initiés sous le blanc manteau. Ce premier tome prend fin à la naissance des germes amenant l'arrestation du 13 octobre 1307 ; le deuxième visitera, pour la comprendre, la période 1307-1314 teintée de douleurs, d'injustice, d'intrigues et de politique notamment jusqu'à la dispersion en d'autres contrées ; le dernier dévoilera et décortiquera la Franc-Maçonnerie "templière" du XVIIIe siècle et les mouvements néo-templiers du XXIe siècle.

10/2019

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Histoire de France

Ces juifs de France qui ont collaboré

Des personnalités représentatives de toutes les sensibilités du judaïsme français ont accepté d'exercer de hautes responsabilités au sein de l'Union générale des israélites de France (UGIF), créée en novembre 1941 parle gouvernement du maréchal Pétain. La plupart de ces personnalités ont entretenu des relations de confiance, voire amicales, avec Xavier Vallat, premier commissaire général aux Questions juives. En zone nord et après l'occupation totale du territoire, les rapports furent évidemment beaucoup plus difficiles avec le service antijuif de la Gestapo, mais l'UGIF, malgré l'arrestation de plusieurs de ses dirigeants, assuma son rôle jusqu'au bout, sacrifiant parfois des Juifs étrangers pour sauver des Juifs français et refusant à plusieurs reprises de cacher des enfants juifs dans des familles chrétiennes de crainte qu'ils ne soient catéchisés. Un avocat sioniste, Kadmi Cohen, disciple de Jabotinsky et ami de Xavier Vallat, a participé, quant à lui, à l'élaboration du second Statut des Juifs. Puis, après la nomination de Darquier de Pellepoix et l'aggravation des persécutions antisémites, il soumit à André Lavagne, chef du cabinet civil du Maréchal, un plan visant à permettre aux Juifs de quitter la France dans la dignité pour s'installer en Palestine. À Drancy, des Juifs internés ont accepté d'assurer la police intérieure du camp. Quelques-uns ont même poussé le zèle jusqu'à se porter volontaires pour traquer leurs coreligionnaires dans les rues de Paris. D'autres accompagnèrent des SS à Nice, après l'évacuation de la ville par les Italiens en septembre 1943, pour y participer à des rafles en tant que " physionomistes ". Ce livre s'achève sur l'examen du cas Joinovici, que Roger Hanin a tenté de réhabiliter dans un téléfilm diffusé sur TF1 le 26 novembre 2001. faux résistant, cet affairiste sans foi ni loi ne fut pas seulement le plus gros fournisseur des troupes d'occupation. Il dénonça et dépouilla ses propres coreligionnaires. Et, dans les bas-fonds de la trahison, on le vit s'acoquiner avec ces redoutables auxiliaires de la police allemande que furent Henri Lafont et ses truands de la rue Lauriston.

09/2010

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Littérature française

Antoine et Isabelle

Antoine et Isabelle. Quand ils se rencontrent à Barcelone en 1925, Antonio et Isabel rêvent d'une vie libre et neuve, à l'image des utopies du temps. Isabel a fui avec sa famille la misère de l'Andalousie, Antonio a gravi les échelons au grand hôtel Oriente. Avec ses camarades de rang, il s'enthousiasme pour la jeune République espagnole. Son engagement a tôt fait de l'entraîner dans le tourbillon de l'histoire : en 1936, il prend les armes, quittant à jamais Barcelone. La bataille de l'Ebre, la fuite précipitée avec la troupe en déroute, le camp de réfugiés dans les Alpes, où il retrouve sa jeune famille, puis le maquis, l'arrestation par les Allemands en 1943 et l'envoi au camp de Mauthausen, voilà où ses choix conduisirent l'homme vaillant et opiniâtre que fut le grand-père du romancier. Vincent Borel en effet ne cache pas ses intentions : rendre justice à ceux qui, installés en France, devinrent Antoine et Isabelle. En s'appropriant la mémoire des siens, l'écrivain prend la pleine mesure de la nécessité qu'a la littérature de témoigner. Se démarquant de la saga familiale, il inscrit le destin de ses proches dans l'épopée du vingtième siècle. L'histoire exemplaire de ses grands-parents est conduite en parallèle avec celle, non moins exemplaire, d'industriels lyonnais. De cette famille Gillet, aperçue par Antonio quand il était dans la claque de l'opéra de Barcelone, le romancier retrace les tribulations s'immisçant dans les mariages arrangés et les alliances stratégiques, il donne chair et corps à ces capitaines d'industrie que les soucis d'équilibre boursier et d'acquisition de brevets menèrent, à la veille de la Seconde Guerre mondiale, à préserver coûte que coûte leurs intérêts. Le textile et la chimie étaient bien loin des idéaux de la Résistance. Alternant, dans une narration éblouissante, l'évocation des républicains espagnols et celle des nantis lyonnais, Vincent Borel convainc par l'intelligence de ses personnages : chacun a fait des choix, que le romancier ne s'arroge pas le droit de juger. D'éclairer plutôt, disant avec force et talent le pouvoir des mots.

08/2010

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Histoire de France

Les caves de la Gestapo. Reconnaissance et conservation

Les 453 et 347 avenue Louise à Bruxelles furent (avec les 510 et 418) réquisitionnés durant la Seconde Guerre mondiale par la Sipo-Sd (Sicherheitspolizei et Sicherheitsdienst), les polices de sûreté et de sécurité de l’occupant, plus communément appelées Gestapo. À l’exception d’une plaque et du mémorial dédiés à Jean de Sélys Longchamps, le pilote belge de la RAF qui mitrailla le 453 le 20 janvier 1943, rien n’attire l’attention du chaland lorsqu’il passe devant ces immeubles qui pourtant abritèrent les cerveaux qui organisèrent l’arrestation de tant de résistants et la déportation des Juifs de Belgique et du Nord de la France. Des témoignages publiés ou enregistrés attestent de ce qui se déroula, entre interrogatoires et tortures, en ces lieux, aux côtés des inscriptions que d’autres victimes inscrivirent, comme autant de cicatrices, sur les murs des caves sous la forme de sentences épiques, poétiques ou politiques, de signatures, de dates, ou encore de dessins synthétisant leurs pensées et la situation dans laquelle ils se trouvaient. Ces manifestes laissés pour la famille, les amis, la postérité, marquent le ton des condamnés. La suite est mieux connue : les Juifs étaient conduits au camp de rassemblement de Malines pour être déportés et assassinés à Auschwitz, et les Résistants, après d’éprouvants interrogatoires, exécutés ou mis au secret dans l’une ou l’autre casemate ou prison de Belgique ou déportés en Allemagne. La journée d’étude et ses prolongements dont nous rendons compte avaient et ont toujours pour objet, d’une part, de pousser les pouvoirs publics à reconnaître ces immeubles pour ce qu’ils sont, des lieux de mémoire à part entière, et d’autre part, d’obtenir des propriétaires un accès aux caves afin que les historiens puissent au moins y assurer le relevé des inscriptions subsistantes tracées par les victimes de la Gestapo. À cet égard, on trouvera ici également des exemples de ce qui a pu - ou non - être fait en d’autres lieux où de telles problématiques de conservation ont été abordées (Breendonk, Romainville, Cologne, Cracovie).

05/2013

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Histoire de France

André Grenard Matsoua : les fondements de l'Amicale

" Il serait donc indispensable de savoir si la dite Association qui semble encore n'être qu'en puissance n'a cependant point d'accointances avec des milieux métropolitains ou étrangers, aux doctrines subversives. Il importe pour le bien de nos indigènes de l'Afrique Equatoriale Française de les soustraire à l'influence de leurs congénères qui rêvent de jouer auprès d'eux le rôle néfaste d'un Marcus Garvey ". Tels sont les mots du gouverneur général de l'Afrique Equatoriale Française (AEF) Raphaël Antonetti auprès du ministre des colonies Léon Perrier à propos de l'Association Amicale des Originaires de l'Afrique Equatoriale Française et de son leader André Matsoua Ma Ngoma dit Grenard. L'Association Amicale des Originaires de l'Afrique Equatoriale Française, appelée Mikale par les Congolais, est créée le 21 juillet 1926, sous la houlette de André Grenard Matsoua à Paris. Elle dispose des sections africaines à Brazzaville, Pointe-Noire, Léopoldville (actuelle Kinshasa) ainsi qu'en Oubangui-Chari (actuelle République Centrafricaine). L'Amicalisme porte la signature du parcours politique de Matsoua. En revanche, le Matsouanisme, mouvement religieux, qui découle de sa présumée mort en 1942, fait de Matsoua une figure du Messie, par l'influence du judéo-christianisme. Et cette actualité messianique est la plus connue dans l'imaginaire collectif congolais et/ou africain. Dans la mémoire contemporaine, en effet, la figure de Matsoua est plus identifiée comme relevant d'un messianisme qui a poussé les Congolais, et plus précisément les Kongo à une résistance passive, voire active durant les années 30, contre l'administration coloniale française (M'zingu wa falanka tatu, la guerre des Trois Francs). Cet ouvrage dévoile les bases de l'Amicalisme, de ses origines à la première arrestation de Matsoua en 1929. Il analyse les fondements du nationalisme congolais et ses interactions avec le panafricanisme. A la lumière des documents issus des archives d'Outre Mer, notamment ceux de son premier procès, l'objectif est d'identifier la nature réelle de l'Amicalisme. Est-ce un mouvement remettant en cause les modalités de la colonisation ? Quelle est la nature du mouvement, proto-nationaliste ou nationaliste ? Quelle est l'originalité de l'Amicalisme par rapport à des mouvements similaires dans les autres colonies ?

02/2020

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Histoire de France

Comète. Le réseau derrière la ligne DD

Grâce à plus d'une décennie de recherches en Belgique aux archives de la Défense, du Centre d'Etudes et de Documentation Guerre et Sociétés contemporaines et de divers musées ou encore aux Archives Nationales américaines et britanniques (NARA), Philippe Le Blanc nous propose une monographie détaillée, mais aussi démystifiée du plus célèbre réseau d'évasion de la Seconde Guerre mondiale, le réseau Comète, qui acheminait des aviateurs alliés tombés en territoire occupé vers Gibraltar et le Royaume-Uni. Des réfractaires, des résistants, des agents secrets et des rapports d'espionnage suivaient la même filière d'exfiltration. Ce réseau comprenait un peu plus de deux mille cinq cents agents belges et quatre cents agents français. Au-delà des quelques acteurs de la Ligne - célèbres guides et autres passeurs glorifiés par les autorités dès la fin de la guerre, le présent ouvrage met en évidence le mérite de milliers d'anonymes, moins connus, qui ont bravé autant de dangers et ont payé le même prix du sang, en insufflant la vie au réseau tout entier. Pièces à l'appui, l'auteur rétablit une vérité plus complète sur l'importance réelle de l'action de certains et nous montre comment Comète était infiltrée par les services secrets de l'occupant dès ses premiers pas. En 1947, Andrée De Jongh clôturait son rapport d'activités en ces termes : (L'exposé ci-dessus) «ne se flatte pas d'être complet. Mais nous espérons, du moins, qu'il pourra constituer une sorte de cadre, dans lequel pourront venir s'insérer les rapports des autres survivants de cette histoire.» Plus de soixante-cinq ans plus tard, sous la plume de Philippe Le Blanc, ce cadre se remplit enfin singulièrement et l'historiographie traditionnelle s'efface au profit d'un inventaire plus complet, jusqu'au début 1943, de l'histoire de cette ligne et du réseau global sur lequel elle s'appuyait. L'histoire de Comète ne s'arrête toutefois pas en février 1943, à l'arrestation d'Andrée De Jongh. D'autres vont prendre la relève et développer encore le réseau, amplifier son action. Ce deuxième acte est encore à investiguer et à écrire.

05/2015

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Poches Littérature internation

Ni partir ni rester

Sebastián est un jeune écrivain brésilien, d'origine argentine, dont le grand-frère a été adopté par ses parents avant leur départ pour le Brésil. Suite au coup d'état de 1976 ces derniers se sont engagés dans la résistance et lorsqu'on les prévient de leur arrestation est imminente, ils doivent quitter Buenos Aires de toute urgence. Avec le bébé que leur a confié une sage-femme, ils traversent donc la frontière uruguayenne avant de s'envoler pour São Paulo. C'est là que la le couple dissident, à présent exilé, donnera naissance à Sebastián et à sa soeur. Le jeune auteur a besoin d'écrire sur son frère pour essayer de comprendre : comprendre les silences gênés lors de discussions sur l'adoption, comprendre le mutisme de ce frère distant, son rapport problématique à la nourriture et son habitude de s'isoler dans sa chambre. Il essaie de trouver dans le langage et la littérature des réponses à ses questions intimes mais aussi aux énigmes qui dépassent sa seule famille. Parti à Buenos Aires afin d'écrire le livre, Sebastián s'intéresse aux Grands-Mères de la place de Mai, une organisation rassemblant des femmes dont les petits-enfants ont été kidnappés par le régime militaire. On ne sait presque rien de la famille biologique du grand frère adopté, se pourrait-il qu'il fasse partie de ces enfants volés ? De vol, il en est d'ailleurs question tout au long du texte, l'auteur se demande sans cesse si ce n'est pas la vie de son frère qu'il est en train de confisquer avec ce projet littéraire. Il décide de s'affranchir des codes de la narration autobiographique en intégrant au livre la réaction de ses parents, puis le moment où il frappe à la porte de la chambre de son frère pour lui remettre en main propre un exemplaire du manuscrit... Couronné par les plus grands prix littéraires brésilien et portugais, Ni partir ni rester est un ouvrage remarquable sur la recherche d'une vérité incertaine. Avec une langue tourmentée et poétique, Julián Fuks réussit à sublimer des sujets aussi douloureux que l'exil et l'adoption, à bâtir un texte intime sur la résistance - politique, familiale, culturelle, mémorielle.

03/2018

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Révolution française

L'ivresse de la Révolution. Histoire secrète de l'alcool 1789-1794

"Rechercher les causes de la Révolution n'est pas sans danger pour l'historien". Que dire de celui qui l'aborde à la lumière d'un sujet à la fois magnifié et tabou en France - l'alcool - et qui n'est pas historien de formation mais précisément alcoologue de métier ? Face à ces résistances, Michel Craplet s'attaque, en spécialiste de l'addiction, aux grandes heures de la Révolution. La prise de la Bastille, les massacres de Septembre, l'arrestation du Roi à Varennes, la chute de la royauté lors de la prise des Tuileries, les clubs bruyants où Girondins et Montagnards s'empoignent et philosophent, les banquets républicains, la Terreur et son redoutable comité de Salut public, les guerres de Vendée : autant d'épisodes célèbres de la Révolution que l'auteur revisite pour y déceler, sous les ors glorieux et tragiques de ces années tumultueuses, l'influence cachée de l'alcool. On le découvre dans le livre, les boissons contenant de l'alcool, y compris les vins les plus courants, étaient des produits rares et chers sous l'Ancien Régime. Seule une infime partie de la population pouvait en consommer régulièrement. Offrir à boire était donc un cadeau. Voici l'histoire explosive de ces cadeaux aux effets puissants et difficiles à maîtriser, dont on suit la circulation au coeur de la Révolution. Il ne s'agit évidemment pas d'affirmer un parti-pris contre-révolutionnaire. Michel Craplet décrit sans détours les comportements pathologiques de tous les camps, y compris des aristocrates. Sans exempter Louis XVI, auquel est consacré un long et fascinant chapitre. L'auteur est le premier à aborder la triple addiction du monarque qui allie trop plein d'alcool, excès de tables, passion de la chasse et sexualité problématique. Ni idéologue, ni naïf, Michel Craplet ne prétend pas expliquer la riche chronologie de la Révolution française par un déterminisme réducteur. La consommation d'alcool, qui n'est jamais la cause, est cependant très souvent en cause. Une enquête inédite et passionnante sur l'histoire secrète de l'alcool en temps de Révolution.

02/2021

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BD tout public

Alex, Eurêka et l'inspecteur Lestaque 6 - Attention : Danger !

Contenu de l'album : - Episode 13 : LES MASQUES BLANCS 31 planches parues initialement dans le journal COURS VAILLANTS en 1963 Avant son arrestation, le repris de justice PERROT avait pris l'initiative d'adhérer à la bande internationale des " Masques Blancs ". Bien lui en a pris car celle-ci ne va pas tarder à le faire évader de la prison de Fresnes, avec l'aide involontaire de l'avocat SCHMIDT. Témoin de cette exfiltration, ALEX, EUREKA et LESTAQUE tentent de s'interposer et se retrouvent prisonniers de la bande et en route pour l'Alaska où se trouve son repaire. Mais ce n'est pas fini, car cette aventure les mènera ensuite jusqu'au Mexique. - Episode 14 : L'HONNEUR DE LESTAQUE 30 planches parues initialement dans le journal J2 JEUNES en 1963-1964 Plusieurs banques de Marseille sont cambriolées en peu de temps et les témoins sont unanimes : le coupable c'est... LESTAQUE ! Après une rapide enquête, il s'avère qu'il s'agit d'une manoeuvre de son ennemi juré et sosie le fameux GIVREUR ! Mais l'histoire ne s'arrête pas là, car notre inspecteur favori va alors faire semblant d'être en cavale afin d'infiltrer la bande et laver son honneur ! - Episode 15 : L'HOMME AU MANTEAU GRIS 30 planches parues initialement dans le journal J2 JEUNES en 1964-1965 Des " responsables " dans la police ont eu la très bonne idée de confier des micro-films ultra secrets à l'inspecteur FRICOT avec la mission (secrète ! ) de les transmettre au ministère de la défense... Evidemment il ne va pas tarder à gaffer. Au restaurant avec ALEX, EUREKA et LESTAQUE qui viennent déjà de le tirer d'un mauvais pas, il trouve le moyen d'échanger son manteau avec celui d'un autre client. Un manteau gris qui contenait évidemment les précieux documents !!! Vol ou hasard ? Espion ou quidam ? Une aventure qui va conduire nos 4 amis à Nice, Rome puis Londres à la poursuite de ce satané manteau gris et leur faire croiser la route de Robert RIGOT, le dessinateur de FREDERI LE GARDIAN et FRED LE VAILLANT.

05/2020

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Histoire internationale

Goulag. Une histoire soviétique

Le goulag : des camps soviétiques de travaux forcés au fin fond de la Sibérie dont l'existence fut révélée à travers le monde en 1973 par l'écrivain Alexandre Soljenitsyne. Au-delà de cette simple phrase, que sait-on du Goulag ? Quand cela a-t-il commencé ? Combien de détenus, de morts ? Quels étaient les motifs d'arrestation ? Y avait-il des femmes, des enfants ? Dans quelle mesure ce système a-t-il participé au développement économique de l'URSS ? Le Goulag, acronyme de Direction centrale des camps, est l'un des systèmes répressifs les plus impitoyables et les plus meurtriers du XXe siècle. Par son gigantisme, par sa longévité, par le nombre de ses victimes, il est hors norme : des milliers de camps et des millions de zeks contraints de travailler jusqu'à l'épuisement dans le froid, le dénuement, l'isolement, le manque total d'hygiène, la peur, la faim et l'humiliation... De la fin des années 1920 au milieu des années 1950, 20 millions de Soviétiques sont passés par les camps du Goulag, 6 millions ont été déportés, 4 millions ne sont jamais revenus ni des camps ni de la déportation. L'enjeu fondamental de ce livre est de raconter, de décrire et d'expliquer cette entreprise de production et de déshumanisation dont l'existence a longtemps été occultée à l'Est et niée à l'Ouest. L'originalité de Goulag, une histoire soviétique est d'allier, pour la première fois, un récit historique nourri des recherches les plus récentes avec un descriptif concret de la vie et de la violence des camps, du travail des zeks, s'appuyant sur une riche iconographie (photographies, dessins, cartes, documents administratifs, statistiques) dont une large partie d'inédits issus de l'ONG russe Memorial. En complément, l'ouvrage propose de nombreux encadrés : les grands chantiers (canal mer Blanche-mer Baltique, la Voie morte), les camps emblématiques (les Solovki, la Kolyma, Vorkouta...), les grands témoins (Soljenitsyne, Chalamov, Guinzbourg, Margolin, Rossi, Buber-Neumann), mais aussi les témoignages de victimes anonymes. Par les auteurs de la série documentaire Goulag, une histoire soviétique (une production Kuiv - Michel Rotman ; diffusion Arte).

11/2019

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Histoire internationale

De mères en filles. Un siècle russe

Lucidité, intégrité, courage - tels sont les traits du caractère d'Elena Bonner qui lui permirent de vivre et de lutter aux côtés de son mari Andreï Sakharov, figure de proue de la dissidence en U.R.S.S. Et si le récit de cette femme hors du commun, que l'on appelle, depuis la mort de son mari en 1989, " la dernière conscience de la Russie ", a déjà été traduit en plusieurs langues, c'est qu'il est beaucoup plus que de simples souvenirs. Née en 1923 en Asie centrale, d'origine juive par sa mère et arménienne par son père, Elena Bonner grandit à Leningrad et à Moscou : ses parents sont des bolcheviks de la première heure, de fervents communistes, et son père occupe un poste important dans la nomenklatura du Komintern. Au cours d'une enfance privilégiée, tandis que le pays est plongé dans la misère, la famine et la répression, la petite Elena côtoie des grands noms du communisme russe et international, Kirov, Togliatti, la Pasionaria ou le fils de Tito. Mais cette vie prend fin en 1937 avec l'arrestation de ses parents. Leur père fusillé, leur mère envoyée dans un camp, Elena et son frère, " étranges orphelins ", sont recueillis par leur grand-mère maternelle, une femme courageuse attachée aux valeurs traditionnelles que la révolution s'est employée à détruire. Cette autobiographie couvre les quatorze premières années de la vie d'Elena Bonner, mais de fréquentes incursions dans des époques plus tardives (la guerre, la mort de sa mère qui a déclenché ces souvenirs, sa vie avec Sakharov) lui donnent une dimension plus vaste. Ces pages vivantes et concrètes nous plongent dans une époque - les années vingt et trente - et un milieu - l'intelligentsia révolutionnaire, devenue classe privilégiée, puis décimée par les purges. Mais ce livre est surtout une passionnante saga familiale dominée par trois fortes personnalités : Elena, sa grand-mère et sa mère. Les hommes disparaissant dans le courant de l'histoire, ce sont les femmes russes qui transmettent les valeurs et se repassent le flambeau au fil des générations - flambeau de la lucidité, de l'intégrité, du courage...

11/2002

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Littérature française

Danse de la vie brève

Danse de la vie brève raconte le destin d'une jeune mexicaine de 23 ans, Melitza Trujillo. Trois carnets écrits de sa main retracent la folle accélération de son existence durant l'année 2006. Le premier carnet débute le 10 janvier 2006 à Guadalajara. Le matin même, Evo, un homme énigmatique, a fait irruption au Molachos, le bar où Melitza est serveuse. Dès la soirée suivante, il invite Melitza et son père Miguel à déguster dans un parc de la ville une décoction de cactus aux propriétés hallucinogènes. Mais la douce et planante nuit qui s'annonce va bientôt virer au cauchemar éveillé, suite à l'arrivée d'une patrouille de police. ... Trois semaines plus tard, nous retrouvons le même trio - Melitza, son père et Evo -, réfugié au bord de l'océan Pacifique. Par flash-backs successifs, nous reconstituons les motifs de leur cavale : le soir du 11 janvier, leur arrestation par quatre flics sans scrupule a très mal tourné. Alors que le trio commence à s'ennuyer dans ce paradis de carte postale, il est rejoint par Adrian, dont l'amitié avec Miguel date de la répression sanglante des mouvements étudiants de 1968 à Mexico. Tous quatre décident de rejoindre Oaxaca, où un ami peintre pourra les loger. Leur arrivée le 21 juin 2006 coïncide avec le soulèvement populaire qui institue la Commune libre de Oaxaca. Le journal intime devient soudain celui d'une révolution à laquelle Melitza décide de participer à sa manière. Elle y consigne les faits marquants d'une utopie en marche. Pourtant, ce climat d'émancipation connaît bien vite ses premières bavures, et les mercenaires armés des autorités déchues reviennent semer la terreur dans les faubourgs... Sous les abords du journal intime, Danse de la vie brève est un portrait de femme qui magnifie l'intériorité en constante évolution d'une jeune Mexicaine d'aujourd'hui. C'est aussi un roman d'aventures qui épouse le destin contrasté d'une insoumise, meurtrie dans sa chair par la violence endémique qui accable son pays depuis un demi siècle. C'est encore l'histoire d'un " amour fou ", celui entre la sensuelle Melitza et le " sauvage radioactif " Evo.

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Ouvrages généraux

Exit homo?

L'Homme sortant, s'en allant, touchant à sa fin évoque en symétrie l'Ecce homo, phrase attribuée à Ponce Pilate présentant Jésus à la foule après son arrestation. Cet homme aux fondements hébraïco-gréco-romains est-il en voie d'effacement après Hiroshima et Auschwitz ? Est-il en voie d'effacement dans un monde bousculé par la révolution numérique, le capitalisme financier libertaire, l'illimité du transhumanisme, monde dont le centre n'est certes plus en Europe ? Sans prétendre répondre à cette question abyssale, observons la nécessité de nous préserver simultanément du nihilisme passif s'appuyant sur le désespoir et de l'ivresse de l'espérance. Il s'agit de préserver l'équilibre de tous les jours sans capituler devant une situation extrême, de poursuivre un combat à l'issue incertaine sans pour autant perdre courage comme le firent avec une belle constance les médecins d'Hiroshima. LE MOT DE L'EDITEUR Jacques Ascher convoque les textes sacrés, la mythologie, l'histoire, la littérature, le cinéma, la philosophie, fondements de la civilisation, pour y pointer les manifestations barbares. C'est un livre d'Histoire. Toutes les informations, les faits relatés, les débats soulevés et ici argumentés sont parfois et souvent ignorés du plus grand nombre. Signes d'ensauvagement qui enlèvent à l'homme ce que la culture apporte à la nature : la dignité humaine. C'est le discours de l'analyste qui est ici déplié à chaque chapitre, chaque mot est un signifiant polysémique. Il ne juge pas, ne totalise pas, n'ordonne pas, ne s'émeut pas, il ne s'autorise à n'être que ce qu'il est pour un autre dans la logique du discours. Ceci donne au texte, malgré l'émotion qu'il provoque, la distance nécessaire pour embrasser le champ de bataille, lieu de notre égopolitique intérieure, entre le je et l'autre-je et la géopolitique entre les états désunis. C'est libéré des illusions qui retiennent sur la voie du désir d'écrire, que Jacques Ascher ne cède rien face au Réel. Il nous donne à penser l'avenir avec l'humilité et la lucidité que peut nous apprendre la psychanalyse.

11/2022

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Sciences historiques

L'Hôpital Varsovie. Exil, médecine et résistance (1944-1950), avec 1 DVD

Le livre aborde un épisode surprenant et mal connu de l'aide humanitaire internationale aux réfugiés de la guerre civile espagnole au Sud de la France : la création d'un hôpital militaire à Toulouse par les guérilleros en vue de l'opération Reconquista de Espana (octobre 1944), un centre de soins situé à l'arrière du front : l'Hospital Varsovia. Avec la perspective de la victoire des Alliés et la Libération de la France, l'espoir du retour dans une Espagne démocratique semblait une réalité imminente. Malheureusement, l'opération Reconquista fut un échec et, en 1945, l'hôpital militaire se transforma en hôpital civil destiné à soigner l'ensemble des réfugiés espagnols. Les conditions de vie de cette population, après dix années de guerre, étaient précaires (malnutrition, maladies, invalidité, dispersion familiale, etc.). Dans ce contexte, l'aide humanitaire internationale, notamment des associations bénévoles nord-américaines et des exilés de la diaspora espagnole, fut décisive pour venir en aide aux réfugiés en France. Le livre montre comment cet hôpital développa, au-delà des activités de soins proprement dites, une politique qui l'inscrivit dans une voie résolument moderne. Il fut un centre de formation du personnel soignant, de recherche clinique et de campagnes sanitaires. Cette modernité venait en droite ligne de l'héritage de la République espagnole, interrompu par la victoire des troupes franquistes. "Les Anales del Hospital Varsovia" en sont le témoignage. Le livre interroge les archives policières concernant l'opération Boléro-Paprika qui aboutit à l'arrestation des médecins espagnols de l'hôpital, en 1950, dans le contexte de la guerre froide. Il aborde aussi les vicissitudes des bénévoles nord-américains, victimes du maccarthysme, pour leur participation à l'aide humanitaire envers les républicains espagnols. Cet hôpital, - Hospital Varsovia / Walter B. Cannon Memorial -, devenu en 1971 Hôpital Joseph-Ducuing, au-delà de sa mission soignante et sociale, représente une institution emblématique et un lieu de mémoire de l'exil espagnol en France. Le livre contient un DVD présentant le film "Spain in Exile", sous-titré en catalan, espagnol et français, et une copie de la revue "Anales del Hospital Varsovia", des années 1948 à 1950.

04/2013

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Littérature française

Dans la prison de mes souvenirs

"Charles Baron a été l'une des grandes figures de la mémoire de la Shoah, très tôt investi dans des associations et auprès des jeunes. Il présentait ainsi son livre dans sa première édition restée confidentielle : A partir des nombreux témoignages que j'ai pu faire dans les écoles au contact de notre belle jeunesse, j'essaie de donner une impression de l'enfer que j'ai vécu durant les trente-deux mois de captivité dans l'univers concentrationnaire, dans lequel règnent l'arbitraire et le sadisme, où la violence et la mort sont omniprésentes. Sa voix portait d'autant plus auprès du jeune public que Charles a été déporté à 16 ans et deux mois, le 18 septembre 1942. Sans qu'alors il le sache, les nazis avaient déjà fait de lui un orphelin : ses parents, victimes de la rafle " du Vél' d'Hiv' " (16-17 juillet 1942), ont été assassinés à Auschwitz avant même son arrestation. Son parcours de déporté est impressionnant, avec pas moins de neuf camps différents. Charles a fait partie des Juifs accaparés par l'industrie de guerre et d'armement du IIIe Reich en manque de main-d'oeuvre, lors d'un arrêt de son convoi, le no 34, à Cosel. La description des camps de travail forcé qu'il nous rapporte, mettant en lumière leur fonction-nement et leur diversité à travers ses cruelles expériences, est un apport fondamental à la connaissance de l'univers concentrationnaire nazi. Entre les camps de Silésie et ceux de Bavière où il a été transféré, Charles a également été détenu au camp d'Auschwitz II-Birkenau. Tatoué A17594, il y végète trois mois à la quarantaine, où il échappe de peu à deux sélections pour la chambre à gaz. Exceptionnelle aussi est sa sortie de l'enfer des camps nazis, fin avril 1945, avec la réussite de son évasion dont on lira ici la version détaillée écrite peu après son retour à Paris, le 18 septembre 1945. Avec ce témoignage d'une grande probité, Charles Baron prolonge son exhortation à la jeunesse afin qu'elle puise dans la mémoire des rescapés les ressorts du combat quotidien pour la liberté et la sauvegarde de l'humanité."

02/2024

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Littérature française

Danse de la vie brève

Danse de la vie brève raconte le destin d'une jeune mexicaine de 23 ans, Melitza Trujillo. Trois carnets écrits de sa main retracent la folle accélération de son existence durant l'année 2006. Le premier carnet débute le 10 janvier 2006 à Guadalajara. Le matin même, Evo, un homme énigmatique, a fait irruption au Molachos, le bar où Melitza est serveuse. Dès la soirée suivante, il invite Melitza et son père Miguel à déguster dans un parc de la ville une décoction de cactus aux propriétés hallucinogènes. Mais la douce et planante nuit qui s'annonce va bientôt virer au cauchemar éveillé, suite à l'arrivée d'une patrouille de police. ... Trois semaines plus tard, nous retrouvons le même trio - Melitza, son père et Evo -, réfugié au bord de l'océan Pacifique. Par flash-backs successifs, nous reconstituons les motifs de leur cavale : le soir du 11 janvier, leur arrestation par quatre flics sans scrupule a très mal tourné. Alors que le trio commence à s'ennuyer dans ce paradis de carte postale, il est rejoint par Adrian, dont l'amitié avec Miguel date de la répression sanglante des mouvements étudiants de 1968 à Mexico. Tous quatre décident de rejoindre Oaxaca, où un ami peintre pourra les loger. Leur arrivée le 21 juin 2006 coïncide avec le soulèvement populaire qui institue la Commune libre de Oaxaca. Le journal intime devient soudain celui d'une révolution à laquelle Melitza décide de participer à sa manière. Elle y consigne les faits marquants d'une utopie en marche. Pourtant, ce climat d'émancipation connaît bien vite ses premières bavures, et les mercenaires armés des autorités déchues reviennent semer la terreur dans les faubourgs... Sous les abords du journal intime, Danse de la vie brève est un portrait de femme qui magnifie l'intériorité en constante évolution d'une jeune Mexicaine d'aujourd'hui. C'est aussi un roman d'aventures qui épouse le destin contrasté d'une insoumise, meurtrie dans sa chair par la violence endémique qui accable son pays depuis un demi siècle. C'est encore l'histoire d'un " amour fou ", celui entre la sensuelle Melitza et le " sauvage radioactif " Evo.

09/2023

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Sciences politiques

Au royaume de l'espoir, il n'y a pas d'hiver

Depuis toujours, Elise Boghossian sait qu’elle va consacrer sa vie aux autres. Formée en neurosciences, elle étudie l’acupuncture et le traitement de la douleur en Chine et au Vietnam. De retour à Paris, elle monte son cabinet d’acupuncture, mais toujours avec l’envie de donner un sens plus profond à sa vie. En 2002, elle crée une association de médecine chinoise : un tournant décisif qui l’amènera à s’investir sur le terrain de la souffrance. Cette mère de trois enfants, armée d’une détermination sans faille et de ses aiguilles, décide de se rendre auprès des victimes de guerres civiles et des refugiés. D’abord en Arménie, sur la terre meurtrie de ses grands-parents, persécutés et réfugiés presque cent ans plus tôt, puis en Jordanie et en Irak. Malgré les premières réticences, elle réussit très vite à convaincre soignants et blessés des bienfaits de son savoir car les résultats sont là : l’acupuncture apaise les douleurs post opératoires, celles des amputés, des grands brûlés et, surtout, celles des enfants. Elise transforme alors son combat solitaire en une mission humanitaire pérenne. Elle forme des équipes sur place et lève des fonds en France pour créer des dispensaires mobiles. Elle constate que la grande majorité des victimes de guerre réfugiées en Irak vivent hors des camps et n’ont pas accès aux soins. Des milliers de familles sont réduites à l’état de mendicité, les femmes et les filles sont vendues comme esclaves sexuelles, les enfants ont vécu dans la terreur de l’enlèvement. Grâce à des médecins, infirmiers, pharmaciens, chauffeurs qu’elle recrute parmi les réfugiés, son camion-dispensaire et son «bus des femmes» partent à la rencontre de ces populations en souffrance. Témoin de l’horreur, de l’injustice, du quotidien des réfugiés sur les zones de conflit, Elise Boghossian raconte surtout une aventure humaine, avec autant de force que d’espoir pour décrire l’innommable. Et la conviction intime que la vie l’emporte toujours.

11/2015

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Esotérisme

Décodage de la 1ère des dix centuries de Nostradamus. Tome 3, Quatrains N° 42 à 59

Après les Tomes 1 et 2 et leurs 41 premiers quatrains décodés de la Centurie I de Nostradamus, voici le Tome 3 avec les 18 quatrains suivants, numéro 42 à 59. Nostradamus y a prédit les dates, le plus souvent au jour près, de 101 nouveaux faits historiques, dont 91 déjà réalisés qui valident et prouvent son extraordinaire pouvoir de voyance, qui reste encore un mystère ! Avec les deux tomes qui suivront, les 100 quatrains de la première des dix Centuries seront ainsi dévoilés. Voici quelques-uns des faits historiques prédits et décodés en ce Tome "Nostradamus annonçant son décès pour le 1er juillet 1566. Pour la France, massacre de la Saint Barthélemy le 24 août 1572, meurtre de Henri III le 2 août 1588, sacre de Louis XVI le 11 juin 1775 et sa décapitation le 21 janvier 1793, culte de l'être Suprême le 7 mai 1794, coups d'état du 18 brumaire 1799 et du second Empire le 2 décembre 1852 avec sa chute le 4 septembre 1870, fin du gaullisme avec Sarkozy président le 6 mai 2007. Pour les USA, Indépendance Day du jeudi 4 juillet 1776, puis guerres du Vietnam et d'Irak. Pour la Russie, en 1762, assassinat de Pierre II le 17 juillet et couronnement de Catherine II le 12 septembre ; puis le 27 septembre 1947 Staline crée le Kominform. Et un cataclysme apocalyptique, prédit pour 2218 !" En introduction, l'auteur explique pourquoi Nostradamus a cru bon de prédire autant de faits historiques maintenant réalisés en occultant leurs dates, et quel était son objectif vis-à-vis de l'humanité, objectif aujourd'hui devenu d'actualité pour notre futur. Ce décodage daté est aujourd'hui rendu possible grâce à la récente reconstitution du Système de Cryptage Temporel imaginé rationnellement par Nostradamus et qu'il utilisa afin d'occulter les dates des faits qu'il prédisait.

04/2013

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Histoire internationale

Mémoires. Tome 3, Les années de renouveau

Henry Kissinger est certainement le diplomate américain le plus célèbre de son siècle et, à ce titre, l'une des grandes figures de l'histoire contemporaine. Très attendu, ce troisième et dernier tome des Mémoires s'ouvre sur la démission de Richard Nixon, victime de la crise du Watergate, le 9 août 1974, et court jusqu'à la fin de l'administration Ford, vice-président devenu président des Etats-Unis jusqu'à l'entrée en fonctions de Jimmy Carter en janvier 1977. Pendant toute cette période, Henry Kissinger continue d'exercer ses responsabilités de secrétaire d'Etat. L'expérience accumulée dans les couloirs de la Maison-Blanche fait de lui l'homme fort de la nouvelle administration. l'époque est féconde en secousses politiques. Il y a d'abord les turbulences consécutives à la défaite au Vietnam : le Congrès affirme ses prétentions dans la conduite des affaires étrangères face à une administration qui assiste, impuissante, au démantèlement de ses services de renseignement. C'est aussi la crise de Chypre, puis les débuts de la guerre au Liban. Mais ces années voient également l'amorce d'une politique de paix au Moyen-Orient, avec la rencontre entre Sadate et Yizhak Rabin, le sommet de Vladivostok, au cours duquel un pas décisif est franchi vers la limitation des armements nucléaires, le dialogue avec la Chine, la reconnaissance progressive de la règle de la majorité en Afrique australe. Ainsi s'amorce le renouveau américain. Avec un rare talent pédagogique et le sens de l'histoire qu'on lui connaît, Henry Kissinger s'attache à lire, à la lumière de ces événements, les conflits et les situations politiques les plus brûlants d'aujourd'hui. Mais c'est avant tout en écrivain que ce témoin privilégié raconte et brosse les portraits de Richard Nixon, Gerald Ford, Valéry Giscard d'Estaing, Mao, Zhou Enlai, Deng Xiaoping, Brejnev, et avec eux bien d'autres hommes d'Etat. Voici la conclusion magistrale d'une œuvre exceptionnelle.

10/2000

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Histoire internationale

Le Laos contemporain. Parcours et perspectives d'une nation

Autrefois connu sous le nom du royaume de Lane Xang, le Laos est souvent appelé "pays oublié" pendant les deux guerres d'Indochine. Il est devenu une République démocratique populaire depuis le 2 décembre 1975 et se relève lentement des différentes guerres (coloniale et civile) du siècle dernier, qui ont considérablement freiné son développement culturel et économique. Membre de l'ASEAN depuis 1997 et de l'OMC depuis février 2013, le Laos assume aujourd'hui son rôle actif de partenaire dans la communauté régionale. Pays enclavé, il devient le carrefour des grands axes de communication par les "corridors" régionaux traversant le pays ; il se veut être aussi la "batterie de l'ASEAN" grâce à ses nombreux barrages hydrauliques. Trente-huit ans après la prise de pouvoir par les communistes lao, il s'avérait nécessaire de faire une relecture de son histoire, afin d'apprécier les réalisations positives ou les insuffisances de ces décennies passées, pour mieux comprendre les réalités du développement et l'édification de ce pays. Ce livre propose un regard critique sur le parcours de l'Etat lao. Il explore les différentes facettes de son histoire politique, son économie, ses politiques sociétales et culturelles et tente de cerner cette période de transition inachevée. L'auteur procède à une analyse du positionnement géopolitique du Laos, de ses relations avec les grandes puissances, avec ses partenaires de l'ASEAN, ainsi que de sa position d'équilibre à maintenir vis-à-vis du Vietnam et de la Chine. Ce livre soulève entre autres différentes réflexions comme : Comment le Laos va-t-il prendre en main sa destinée ? La coexistence d'une économie de capitalisme d'Etat et d'un système politique particulièrement rigide est-elle viable à long terme ? Quelle place auront les Laotiens de la diaspora pour participer à la modernisation du pays ? Quelles sont les urgences lao ? Où va le Laos ?

10/2013

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Récits de voyage

L'âme voyageuse

Initiée aux vertus du voyage saharien par un grand-père féru de planisphères, la jeune adolescente observe le monde depuis son balcon et hésite sur la route à emprunter pour fonder sa jeune existence et créer sa " légende personnelle ". Oiseau en cage, elle rêve de choisir la route que " personne ne prend " et de migrer vers le lointain... Elle refuse le carcan de l'école, des trajectoires préétablies et des destins ordinaires formatés par la crainte du lendemain ou la routine. Rêveuse impénitente et " être de papier " nourrie de littérature, toujours penchée sur les cartes et les globes et guidée par sa seule boussole intérieure, elle se sent étrangère et différente de ses proches. Elle n'aspire qu'à laisser vagabonder son " âme voyageuse ", rêve de vivre en poète et d'être initiée aux secrets du monde. Impressionnée par le destin singulier et tragique du héros d'Into the Wild, par l'efficacité de la magie de Harry Potter ou les métaphores de L'Alchimiste de Coehlo, elle se rassure et se console en édifiant une philosophie de vie centrée sur l'au-delà des frontières, sur le recours à la liberté de partir et de rêver. On va la suivre dans les dunes du Sahara marocain, la retrouver dans les forêts profondes de la Suède, à proximité du cercle polaire en Norvège, au coeur du Vietnam, dans des monastères cambodgien et thaïlandais ou au Canada, marchant sur les traces de la " femme sauvage ". Portée par son expérience fondatrice de l'hospitalité touareg et des derviches tourneurs, elle va partout chercher à croiser l'amour et à dévoiler la sagesse première du monde en s'ouvrant aux sagesses d'ailleurs. Ecrit entre seize et vingt ans, cet hymne au charme juvénile oscille constamment entre adolescence et maturité, rêves et imaginaire, magie et retour à la réalité. Il se veut une vertigineuse invite à lâcher le confort mortifère de l'habitude pour entreprendre, avec la fougue de la jeunesse, la grande traversée de l'introspection, de l'ouverture au monde et aux autres.

11/2022

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Ethnologie et anthropologie

Femme, indigène, autre. Écrire le féminisme et la postcolonialité

Dans Femme, indigène, autre, Trinh Minh-Ha explore la question de l'écriture d'un point de vue postcolonial et féministe. Ce livre qui s'inscrit à l'intersection de plusieurs domaines - critique littéraire, anthropologie, études culturelles, études de genre - juxtapose de nombreux discours contemporains issus des cultures dominantes afin de bousculer les normes de l'écriture littéraire et académique. Tout en s'adossant aux grands monuments de la discipline (Roland Barthes, Jean-Paul Sartre, Virginia Woolf, etc.) Trinh Minh-Ha remet en cause l'orthodoxie stylistique et théorique exigée dans le processus de production de connaissances et d'oeuvres littéraires afin d'établir un nouveau rapport au langage. Se faisant, elle interroge les usages d'une nouvelle génération de théoriciennes féministes postcoloniales, donnant la voix à des femmes de couleurs qui remettent en question le discours majoritaire en éclairant des métarécits situés, une approche non-linéaire et ouverte de l'écriture. En s'éloignant des modèles et discours académiques traditionnels, Femme, indigène, autre propose de nouvelles "manières de savoir" qui performent une forme de langage alternative, plus proche des traditions orales et spontanées des communautés indigènes. Prenant appui sur sa propre histoire personnelle, l'autrice restitue les échos de l'histoire de sa grand-mère, conteuse au Vietnam, afin d'illustrer le rôle des femmes comme dépositaire d'un héritage ancestrale et donc créatrice de langage. A mi-chemin entre le livre théorique et l'oeuvre littéraire, cet ouvrage atypique publié en 1989 détone tant par sa forme que son propos et participe à la recherche d'une nouvelle façon d'articuler les luttes et recherches d'une génération d'écrivains et d'écrivaines. Le langage - et par association l'acte d'écrire - devient ainsi le miroir de la construction théorique des grandes luttes du XXIe siècle. Cet ouvrage, considéré comme un classique de la littérature féministe postcoloniale en langue anglaise, est le premier livre de Trinh T. Minh-Ha traduit en français. Avec une préface inédite d'Elvan Zabunyan.

11/2022

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Littérature étrangère

L'autre découverte de l'Amérique

Juillet 1969. Le monde entier célèbre le succès de la mission Apollo 11. Les seuls à détourner le regard du vieux téléviseur dans ce bar perdu de l'Equateur sont sans doute Fay Fern et son fils de neuf ans, Wright. Et Wright est sans doute l'unique enfant à ne pas connaître le nom de Vincent Kahn, l'astronaute qui a foulé pour la première fois la surface de la Lune. Pourtant, Fay le connaît bien. Ou plutôt le connaissait bien. Elle l'a rencontré dix ans auparavant, alors qu'elle était serveuse dans un bar au beau milieu du désert de Mojave. Après une brève liaison, leurs vies ont pris des chemins différents, mais les conséquences de leur rencontre sont ineffaçables. S'ils ne se reverront jamais plus. Fay et Vincent s'opposeront de loin, tels des symboles de deux mondes en collision : lui, héros de l'Amérique triomphante dans la course spatiale, elle, militante radicale du mouvement contre la guerre du Vietnam. Leurs contradictions s'incarneront tragiquement en la personne de Wright, qui grandira entre un père qui ignore jusqu'à son existence et une mère enfermée dans sa fureur. Ballotté de refuge en refuge, le FBI à leurs trousses, Wright ignorera ce que signifie avoir une famille, une école, un lieu où se sentir en sécurité. Son entrée dans l'âge adulte le forcera à se libérer du poids des erreurs commises par sa mère et par la grande nation américaine. Roman à la fois intime et épique, L'autre découverte de l'Amérique est une histoire d'amour au temps de la guerre froide, une quête d'identité qui traverse une génération et interroge ses enfants. L'écriture puissante et courageuse de Kathleen Alcott révèle les liens complexes entre nos destins personnels et les conflits d'une époque, dont les conséquences se font encore sentir aujourd'hui. Traduit de l'anglais (Etats-Unis) par Christine Laferrière

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Ethnologie

De palmes et d'épines. Tome 1, Vers le domaine des génies (pays Maa', Sud Viêt Nam, 1947-1963)

Pour la première fois, c'est à la découverte de son histoire personnelle, extraordinaire, que nous convie ce témoin privilégié d'une grande aventure humaine dans cet ouvrage qui, plus qu'un récit autobiographique, est un plaidoyer pour la tolérance, pour les femmes et la féminité, comprise ici comme la meilleure part de l'humanité et la plus constructive, pour les minorités. C'est aussi un véritable manuel d'ethnologie, passionnant et vivant. Pendant plus de 16 ans, l'auteur partagea l'intimité des Cau Maa', Proto-Indochinois insoumis et demeurés méconnus à moins de 150 km de Saigon. Si Boulbet réussit à pénétrer le "Domaine des génies" comme les Cau Maa' appellent leur territoire, c'est à Dam Böt son "double" local qu'il le doit. Ainsi nommé par les Proto-Indochinois, c'est seul, sans armes, à pied, par la conquête des coeurs, particulièrement celui de jeunes femmes et leurs parents, qu'il parvint à gagner l'estime de ce peuple farouchement attaché à sa liberté et sa différence. Par la qualité des relations humaines qu'il établit avec les habitants du Domaine des génies, Boulbet est pendant toute la décennie 1950 une sorte d'ambassadeur des Proto-Indochinois. Il les aide, en réponse à leur demande, à faire leur entrée dans le monde moderne, en guerre, dont ils seront bientôt victimes. Son histoire extraordinaire se transforme vite en une véritable légende au sein des Français d'Indochine. S'il prit finalement la décision de quitter le Vietnam, lui qu'on écoutait sur les hauts plateaux, c'est pour tenter éviter aux Proto-Indochinois l'horreur de la guerre moderne, pressé qu'il était de tous côtés, tant par les Viêt-congs que les agents sudistes, de faire basculer "ses" fameux guerriers dans un conflit qui les dépassait... Au mieux de sa forme, l'auteur mêle ici dans son récit l'épopée vécue et la réflexion sagace en un savoureux et alerte cocktail au ton joyeux et empreint d'humour qui ne laissera aucun lecteur insensible.

06/2002

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Littérature étrangère

Kilomètre zéro

Kllomètre zéro, Key West est une île au sud de la Floride, un paradis tropical, mais au coeur de la région des ouragans, plus proche de Cuba que de Miami, et au carrefour des influences cubaines, espagnoles, africaines et américaines. Une borne indique le fameux "kilomètre zéro", point de départ du territoire américain, début de la route qui remonte les Keys d'île en île et de pont en pont jusqu'à la côte de Floride. Un bateau de réfugiés haïtiens vient d'arriver. Un mystérieux personnage qui signe "Zobop" laisse des messages menaçants auprès d'animaux égorgés. St. Cloud, qui sert d'interprète aux réfugiés, aide son ami Justo, le policier afro-cubain, à enquêter. Mais qui est Zobop ? Entité vaudou, caïd colombien, psychopathe mystique ? Ou "conscience" du passé menacé de l'île ? Beaucoup de personnages dérivent, soumis aux fantômes et aux obsessions : Evelyn, la femme de St. Cloud, une rose tatouée sur le sein, qui est devenue lesbienne ; Lila, le nouvel amour de St. Cloud ; Bubba-Bob, le pêcheur de requins ; Renoir, l'homosexuel, fils du peintre lsaac ; d'anciens hippies et vétérans du Vietnam... Une maladie transmise par les rapports sexuels ravage le camp des réfugiés, et la menace devient multiple : Zobop va devenir un assassin et le danger va guetter les habitués du Wreck Room, le bar où l'on évoque le passé et les amours des uns et des autres, et l'ouragan qui avait dévasté l'île dans les années trente semble redevenir d'actualité. Beaucoup vont mourir, le drame culminera au cours de la Fantasy Fest, la fête des morts annuelle, le livre se développant comme une vaste épopée scandée de la nouvelle Amérique, un peu avant qu'on annonce l'arrivée d'un nouveau bateau de réfugiés. Avec Kilomètre zéro, Thomas Sanchez renoue avec la grande fresque lyrique de Rabbit Boss, son premier livre, publié en 1978 dans la même collection.

02/1990

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Philosophie

Une théorie des sentiments esthétiques

Tous les éléments de notre vie quotidienne sont " esthétisés " de manière plus ou moins importante : les journaux sont remplis d'images, presque tous les objets utilitaires sont investis par le design, les villes sont décorées de monuments, les jardins sont multipliés en tous lieux. De manière plus déconcertante, nous pouvons prendre aussi plaisir au spectacle, de la guerre, ou des ruines : lorsque nous regardons à la télévision un documentaire sur la guerre du Vietnam, présenté sur un mode narratif, il est accompagné d'une musique. Quel est le rôle de cette musique ? Enfin, notre expérience esthétique est souvent associée à des " messages " : les artistes dénoncent la guerre, critiquent la société, revendiquent des accès privilégiés à la liberté, à la vérité, à l'authenticité ou à l'absolu... Comment définir alors les " sentiments esthétiques ", au regard de cette complexité des objets vers lesquels ils se portent ? Ce livre essaie de repérer la spécificité d'une expérience esthétique : celle-ci intervient lorsqu'il y a plaisir dérivé des formes du monde, dans leur stylisation propre ; le phénomène du style est ainsi un des aspects centraux de la vie sociale. Mais ce plaisir est lié à des perceptions qui dépendent elles-mêmes de croyances et de présupposés. Deux objets très similaires par leurs propriétés effectives pourront ainsi être appréhendés de manière très différente suivant la diversité des croyances que nous avons vis-à-vis d'eux (par exemple s'il s'agit d'un original ou d'une copie). La thèse de ce livre est ainsi de souligner que les plaisirs esthétiques, comme les " valeurs " esthétiques qui leur sont associées, interviennent à partir de croyances préalables, dans le cadre général d'un rapport " cognitif " au réel. Ces croyances obéissent à une logique propre. Elles peuvent faire l'objet d'une rationalisation, en sorte que l'analyse des sentiments esthétiques quitte le registre de la subjectivité ou de l'irrationnel.

01/2002

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Poésie

Le bonjour de Christopher Graham

Qui est Christopher Graham ? Pour le savoir, il faudra, entre autres, participer au barbecue organisé par un directeur de prison haute sécurité, dans le voisinage d'un vétéran du Vietnam surveillant sa boîte aux lettres avec un fusil d'assaut ; flâner à Harvard et contempler longuement "La Comtesse noire" ; plonger dans le milieu LGBT, après avoir évoqué Simone de Beauvoir et Nelson Algren dans un obscur bar de Santa Barbara. D'Ouest en Est ; du Chinatown de San Francisco à la Mulholland Drive de Los Angeles, de Boston et des collines algonquiennes du Massachusetts jusqu'à Provincetown, des histoires se répondent et des aventures se succèdent. Le narratif et le prosaïque se mêlent au lyrique, à la satire aussi bien qu'à la tragédie... "Le Bonjour de Christopher Graham", ce sont 37 poèmes de formes fixes, "traditionnelles", en voie de disparition, pour évoquer paradoxalement les USA dans toute leur contemporanéité. Passé-présent-futur comme liés par un point de fuite au travers de ballades, terza rima, triolets, pantoum, contrerimes, rondeaux, sonnets, augmentés de dizains de formes entièrement inédites. Loin des clichés romantiques tendant à présenter le voyage comme une quête d'authenticité, ce séjour sur le continent nord-américain est celui d'un poète observant le pays avec acuité, humour, ironie mais aussi bienveillance. Le "voyage" y est mis en doute en ce qu'il peut relever de l'illusion à l'ère de la mondialisation. Les notions de "voyageur" et de "touriste", en apparence irréconciliables, y sont convoquées et redéfinies. Si tout est "vrai" dans ce livre de poèmes, tout nous rappelle, dans le même temps, que rien n'est plus fictif que la vie d'un homme. Une ode picaresque à la liberté du geste et du mouvement. Guillaume Decourt est un poète et pianiste classique né en 1985. Son travail, traduit dans une dizaine de langue, s'inscrit dans une poésie narrative de forme fixe. Il a déjà publié dix livres de poésie.

03/2023