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Kemon Kawamoto

Extraits

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12 ans et +

Les Haut-Conteurs Tome 2 : Roi Vampire

Les Haut-Conteurs Tome II - Roi Vampire ? Des lecteurs déjà très enthousiastes : " Pour avoir eu la chance de le lire en avant première je n'ai qu'une chose à dire LISEZ-LE !! Ce second tome est merveilleux. réellement ! " Lalou " Encore une fois, tous les ingrédients sont là pour une aventure épique, pleine de rebondissements et de mystères. " The place to Be Prix Elbakin du Meilleur roman fantasy français jeunesse Finaliste pour la 23e édition du prix des Incorruptibles Sélection pour le Prix Garin des Collèges 2012 Finaliste pour le Prix Chimère 2012 Résumé Paris, hiver 1190. Débarqués au cour de la plus grande ville du Monde connu, le jeune Roland, Mathilde, Ruppert et Salim poursuivent un double but : retrouver William le Ténébreux, l'ami disparu, et découvrir les secrets de Vlad, le maître vampire. Ce démon est-il réellement mort dans les forêts anglaises, ou attend-il son heure pour frapper encore ? Pire encore, un traître se cache-t-il parmi les quatre aventuriers, comme tout semble l'indiquer ? Happés par le tumulte populaire de la Fête des Fous, Roland et ses compagnons vont croiser nombre d'individus pittoresques. Cérémonies noires, complot royal, créatures infernales, prophéties du Livre des Peurs, tous les ingrédients d'un mélange fatal sont réunis pour sceller le sort de nos héros. Pourtant, ils sont des Haut-Conteurs et ne reculeront pas, jusqu'à vaincre ou périr. Roland " Cour de Lion " en tête. Le Mal rôde, la mort avance masquée. C'est la fête des ombres, c'est la fête des fous ! Les auteurs Patrick Mc Spare est un scénariste-dessinateur BD et illustrateur pour diverses publications jeunesse (Strange Captain Swing, Pif Gadget, Spécial Zembla, Mustang, Rodéo, Kiwi , Power Mania). Oliver Peru, est auteur et dessinateur de BD depuis l'âge de 23 ans. Il est l'auteur de nombreux albums comme Shaman, Kookaburra Universe, Guerres Parallèles, Zombies, Lancelot, La Guerre des Orcs, Nosferatu, (Soleil) mais aussi des romans Druide, Excalibur(éditions Arkhanes, et Eclipse).

02/2011

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Littérature française

Une femme en soi

Une femme en soi. Le tournage d'Une femme en soi va-t-il enfin commencer ? Combien de mois d'écriture, de versions différentes du scénario, de repérages éprouvants et minutieux de Marseille à Barcelone avant de pouvoir dire " moteur ", " on est prêt... " ? Est-on jamais prêt ? Combien de films Jean-Pierre Barjac a-t-il réalisés avant d'oser entreprendre celui qui doit apporter un dernier éclairage, inédit, singulier sur son œuvre et sa vie pour toujours emmêlées ? Combien de mètres de pellicule, de plans, de séquences, de travellings déjà consacrés à la même silhouette, au même visage : ceux de sa propre mère, Serafina Perduch ? Combien d'interprétations possibles des mêmes scènes, d'intérieurs et d'extérieurs, de jours et de nuits ? Le spectateur retiendra l'éclat si particulier du rire de Fina (gros plan), la détresse de son fils qu'elle abandonne en pleine guerre (plan large), leurs retrouvailles de longues années plus tard (plan moyen), la toute première scène du film où Marc-Antoine guette au coin d'une rue le taxi qui va lui rendre sa mère. Quelle mère ? Quelle femme ? Une femme en soi qu'il ne faut surtout pas essayer de comprendre, de juger ou même de pardonner. Le public verra un film, une œuvre d'art. Les inconditionnels de Barjac ne seront pas dépaysés : Geneviève Dalisson reprend le rôle de Fina, Antoine Ledault celui de Marc-Antoine. Il s'agit toujours de projeter les mêmes ombres et les mêmes lumières, de dissiper la même peur et la même hantise. Les films de Jean-Pierre Barjac deviennent peu à peu le livre d'un écrivain qui semble les adapter pour mieux les adopter : tel est le nouveau roman de Michel del Castillo qui, après La Nuit du Décret, La Gloire de Dina et Le Démon de l'oubli nous offre le portrait définitif d'une femme, cette " femme en soi " qui a traversé la plus grande partie de son œuvre.

12/1991

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Religion

Scapulaire noir des sept douleurs (servites de Marie)

L'Ordre des Servites de Marie a été créé en 1233 par sept riches marchands florentins laïcs qui ont quitté le monde du commerce pour s'adonner à la vie religieuse. Leur piété est centrée sur le culte de la Vierge Marie et particulièrement les douleurs qu'elle a éprouvées. En 1255 le pape Alexandre IV a approuvé la création de l'Ordre des Servites. Les personnes qui revêtent le scapulaire de l'Association des Sept Douleurs de Marie doivent se confesser et communier, pensant que dès cet instant ils sont admis au nombre des serviteurs de la Reine du Ciel. Cet habit doit être pour eux un souvenir continuel des douleurs extrêmes que Marie ressentit pendant la passion et à la mort de Jésus Christ. Chaque jour, ils réciteront sept Pater et sept Ave en mémoire des sept principales douleurs de la Mère de Dieu. En 1611, la confrérie des servites et le port du scapulaire noir des Sept Douleurs de Marie a reçu des indulgences du Pape Paul V. Fioretti sur le scapulaire noir des sept Douleurs de Marie : Jacques-Philippe, fils de Pierre-Jean Nari fut longtemps possédé du démon. Les esprits malins, forcés par les exorcistes de dire, pour la gloire de Dieu, par quel moyen ils pouvaient être chassés du corps de ce malheureux, répondirent que le plus efficace était de le revêtir du scapulaire noir des douleurs de Marie. Ce qui, ayant été fait, les démons se retirèrent aussitôt. Ce qui prouve que ce scapulaire est autant redouté des esprits infernaux qu'il est honoré par les anges du ciel. Pierre Battilani de Florence était né avec une telle faiblesse dans les jambes, qu'à l'âge de cinq ans, il ne pouvait pas se tenir sur ses pieds, et encore moins arriver à marcher. Voué par ses parents à Notre Dame de Sept Douleurs et revêtu de son saint scapulaire, il fut aussitôt délivré de cette débilité.

03/2016

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Beaux arts

Van Gogh. Le suicidé de la société

Fin janvier 1947, le galeriste Pierre Loeb envoie à son ami Antonin Artaud, écrivain, dessinateur et poète, une page de l'hebdomadaire Arts entièrement consacrée à Vincent Van Gogh, dont une exposition est en cours à l'Orangerie à Paris. Il y est fait mention de la récente parution d'un volume, Du démon de Van Gogh, aux éditions A.D.I.A. à Nice. Cette publication, "destinée exclusivement au corps médical", comporte une étude conséquente du docteur François-Joachim Beer, dont de longs extraits sont reproduits sur la page du journal. Van Gogh y est notamment décrit comme un "déséquilibré avec excitations violentes à allure maniaque" et inspire en définitive au médecin ce diagnostic : "ce peintre de génie était atteint de psychopathie constitutionnelle dont les épisodes n'ont fait que s'aggraver le long de son existence". Ayant lui-même été interné durant de nombreuses années, et ce jusqu'en mai 1946, Antonin Artaud décide alors d'écrire à son tour sur le peintre, de réfuter la thèse de sa folie, fruit à ses yeux d'une construction sociale. Le 2 février, il se rend à l'Orangerie et commence peu après à rédiger et à dicter à voix haute le corps central de l'ouvrage. La "lucidité supérieure" propre à l'artiste, et commune à l'auteur et à son sujet, permet à Artaud de faire la part belle à la fougue du génie, force contestataire en soi. L'état de supplicié, Artaud lui-même l'a vécu. Nul mieux que lui ne saurait le transmettre. Et quand le poète aborde la peinture proprement dite, c'est comme s'il s'emparait du pinceau ou, au demeurant, du couteau. Il se fait tranchant, expressif, cinglant. Paru en décembre 1947 chez K éditeur à Paris, l'ouvrage reçoit le mois suivant le Prix Sainte-Beuve. Son auteur s'éteindra peu après, en mars 1948.

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Initiations

Créer l'avenir avec Vidar

Qui est Vidar, ce héros énigmatique et silencieux qui apparaît lors du Crépuscule des dieux ? En quoi est-il lié à notre présent et à notre avenir ? - Les auteurs nous conduisent à une compréhension et à une expérience fondamentales de l'entité de Vidar, en s'appuyant aussi bien sur la mythologie nordique, l'Edda, que sur l'anthroposophie de Rudolf Steiner. En même temps, les événements mondiaux tragiques et exigeants des 20e et 21e siècles, qui semblent remettre en question le bon déroulement de l'évolution de l'humanité, sont pris en compte. Une nouvelle ère a commencé. La victoire de Vidar sur le pouvoir obscur et mensonger du loup Fenrir, est l'image d'un avenir lointain. C'est en quelque sorte une porte que nous pouvons franchir pour aller vers l'avenir. Avec Vidar, et par lui, nous ressentons que l'avenir s'ouvre, un avenir qui a commencé depuis longtemps - un " autre " avenir, pour l'humain, et pour l'humanité. La question estA : nous éveillerons-nous, apprendrons-nous à ce qui vient, apprendrons-nous à entendre l'inaudible ? Vidar s'engage de façon inébranlable pour l'humanité et pour son progrès, avec énergie et douceur, humour et sérieux, en associant la juvénilité de l'enfant à la sagesse du vieillard. Notre livre déroule un large panorama. Il apporte des éléments nouveaux dont le caractère insolite pourra parfois surprendre, mais s'appuie aussi sur les résultats et les travaux liminaires d'autres auteurs qui nous ont précédés dans la recherche. Le lecteur est ainsi convié à voyager avec nous à la découverte du "vaste pays" de Vidar. Sommaire : Qui est VidarA ? - Comment Vidar vainc le loup Fenrir - L'ange Vidar, L'archange Michael et le Christ - Vidar et l'innatalité - Sorat, le démon solaire - L'Antéchrist selon Soloviev - Le véritable Satan -Le Dragon - La maladie et la santé - Vidar et les forces curatives de la nature - Vidar et le gui - La maladie du cancer - Se préparer pour l'avenir avec Vidar - Comment se relier à VidarA ? - Un parcours méditatif.

06/2022

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Mondes fantastiques

La vie invisible d'Addie Larue

Une vie dont personne ne se souviendra... Une histoire que vous ne pourrez plus jamais oublier... Une nuit de 1714, dans un moment de désespoir, une jeune femme avide de liberté scelle un pacte avec le diable. Mais si elle obtient le droit de vivre éternellement, en échange, personne ne pourra jamais plus se rappeler ni son nom ni son visage. La voilà condamnée à traverser les âges comme un fantôme, incapable de raconter son histoire, aussitôt effacée de la mémoire de tous ceux qui croisent sa route. Ainsi commence une vie extraordinaire, faite de découvertes et d'aventures stupéfiantes, qui la mènent pendant plusieurs siècles de rencontres en rencontres, toujours éphémères, dans plusieurs pays d'Europe d'abord, puis dans le monde entier. Jusqu'au jour où elle pénètre dans une petite librairie à New York : et là, pour la première fois en trois cents ans, l'homme derrière le comptoir la reconnaît. Quelle peut donc bien être la raison de ce miracle ? Est-ce un piège ou un incroyable coup de chance ? Embarquée dans un voyage à travers les époques et les continents, poursuivie par un démon lui-même fasciné par sa proie... jusqu'où Addie ira-t-elle pour laisser sa marque, enfin, sur le monde ? V. E. Schwab, qui portait ce récit en elle depuis ses débuts, vient enfin de coucher sur le papier son roman le plus personnel. Découvrez l'histoire, sur plus de trois siècles, d'une femme dos au mur mais pourtant indomptable, et de son affrontement avec les forces obscures qui cherchent à la réduire au silence. Une pléthore de distinctions : l'ouvrage a eu les honneurs des listes de best-sellers de : The New York Times, USA Today, The Washington Post, mais aussi du National Indie Excellence Awards... dans les sélections " Best of " de : CNN (meilleur livre du mois), Chicago Tribune, National Public Radio, Oprah Magazine (meilleur livre LGBTQ de 2020), Entertainment Weekly, Goodreads, Slate, Bustle, PopSugar, BuzzFeed, Barnes & Noble, Kirkus Reviews, NY Daily News, SyFy Wire, Bookish, Book Riot...

06/2021

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Romans policiers

Le prodigieux détective

Ce roman est tout autant un polar historique, voire par certains côtés un western ou un récit d'aventures qu'un Murder Mystery, tel que John Dickson Carr, Agatha Christie, Clayton Rawson ou S. S. Van Dine en écrivaient dans les années 1930. Assurément un " Roman pas policier mais presque... " L'histoire débute aux Etats-Unis, aux alentours des années 1870 pour s'étaler sur près de soixante-dix ans, soit jusqu'au début des années 1940. Des évènements véridiques, dramatiques s'entremêlent à des affaires fictives, la réalité se mêlant à la fiction dans un récit où le polar prédomine. Virgil Lennox, alors jeune homme frondeur et quelque peu esseulé ainsi que son ami fidèle Numaga, un indien recueilli par le père de Virgil, débutent ainsi leur vie puis leur adolescence dans une petite bourgade du Montana, la mal-nommée Perfection. L'endroit se révèle en effet émaillé de crimes, de chausse-trapes et de mystères que Virgil - devenu malgré lui détective amateur après sa rencontre avec le marshal Wyatt Earp et après avoir été frappé par la foudre - s'emploiera à résoudre. Devenu en quelque sorte une gloire locale pour certains, un démon pour d'autres - ses facultés et facilités à résoudre un meurtre font de lui un être résolument à part, " Prodigieux ", avancent même ses plus fervents défenseurs. Au fur et à mesure de l'avancée du roman, Virgil Lennox découvrira l'amour dans les bras de la belle Millie, sera amené à quitter Perfection pour rejoindre San Francisco puis Los Angeles où il oeuvrera dans le monde du cinéma. Il fera ainsi la connaissance des personnalités célèbres de l'époque, Charlie Chaplin, Harry Houdini, etc. , lesquelles auront un rôle à jouer dans son évolution. Parallèlement à ses rencontres, Lennox sera amené à résoudre des crimes dits " impossibles ", type meurtre en chambre close, et continuera son périple à New York où là encore, ses talents de détective feront merveille.

03/2022

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Textes médiévaux - Traductions

Ecrits autobiographiques et visions de l'au-delà. Edition bilingue français-latin

Valère du Bierzo (? ca 695), ermite dans le nord-ouest de la péninsule ibérique à l'époque wisigothique, a laissé une oeuvre relativement abondante. Mais ce sont trois petits traités autobiographiques, réédités, traduits et commentés dans ce livre, qui font de lui un écrivain tout à fait exceptionnel. Entre saint Augustin et Pierre Abélard, il est en effet l'un des rares auteurs à avoir régulièrement écrit des oeuvres à la première personne du singulier. Ermite sur le modèle des Pères du désert et particulièrement sur celui de saint Antoine, Valère lutta pendant plusieurs décennies contre le démon et contre ses contemporains, qu'il ne distinguait pas toujours très bien, avant de trouver la paix dans un ermitage situé à proximité du monastère de Rufiana. Dans le monde latin, il est peut-être l'ascète solitaire que nous connaissons le mieux avant Pierre Damien, dans la deuxième moitié du XIe siècle. Il existait déjà plusieurs éditions des trois traités de Valère, dont celle du grand philologue espagnol Manuel Díaz y Díaz (2006), ainsi que des traductions en espagnol et en anglais. Le présent ouvrage a bénéficié des travaux de nos illustres devanciers, mais il propose une nouvelle édition pour chacun des textes cités ainsi que pour trois visions de l'au-delà qui avaient été directement rapportées à l'ermite du Bierzo. On y trouvera aussi la première traduction française de ce remarquable corpus. Toute l'oeuvre narrative de Valère est ainsi proposée à nouveaux frais. Les textes sont précédés de copieux chapitres introductifs qui tentent de replacer notre auteur dans son temps sans négliger l'étude de la langue, souvent complexe, dans laquelle il s'exprimait. L'abondance des matériaux nous a conduits à donner en annexe un certain nombre de notes explicatives, sans pourtant que leurs auteurs puissent prétendre avoir résolu tous les problèmes qui se posaient. Extrait de l'avant-propos

12/2021

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BD tout public

Magasin général Tome 9 : Notre-Dame-des-Lacs

Le dernier épisode de Magasin général, point final d’une exceptionnelle série à succès. Plus de maire à Notre-Dame-des-Lacs, plus de curé ou presque, Marie enceinte d’un père que personne ne connaît et les femmes du village prises d’une frénésie d’achats comme on n’en avait encore jamais vue… Le monde s’est-il mis à marcher sur la tête, là-bas au fin fond du Québec rural ? Est-ce là l’oeuvre du démon, le commencement de la fin ? Non, bien sûr, car ce qui imprègne avant tout chaque image, chaque scène, chaque dialogue et chaque personnage de ce spectaculaire dénouement en forme d’apothéose joyeuse, c’est le bonheur ! Loisel et Tripp ont manifestement pris un plaisir fou à mener jusqu’à son terme le destin de chacun des protagonistes de cette truculente histoire chorale à l’humour irrésistible, au fil des quelques mois de l’année 1928 où l’on passe des neiges profondes à la chaleur de l’été sur fond de retour des hommes de leur hivernage. On y apprendra, parmi bien d’autres surprises, ce qu’il advient du bateau du vieux Noël, ce qui tourmentait tant Réjean le jeune prêtre ou encore ce que cachait la grossesse inattendue de Marie… Et le village de Notre-Dame-des-Lacs, au terme de ce final enfiévré célébré comme il se doit par un grand feu de la Saint-Jean, entre à son tour dans la modernité. Près de deux ans et neuf albums après la mort de Félix, feu l’époux de Marie, qui marquait l’amorce de la saga, Magasin général est devenu un classique de la bande dessinée. Pour l’occasion, ce neuvième et dernier volume est enrichi d’un copieux bonus en forme de générique de fin, traité à la manière d’un album photo réunissant tous les acteurs de cette inoubliable et si attachante tribu.

10/2014

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Littérature française

La Somnolence

À soixante-seize ans, seule, oubliée de tous, à demi-folle, Martha Krühl vit encore, comme les enfants, dans un sommeil enchanté. Sa vie n'est plus qu'un voluptueux ensevelissement dans les eaux magiques du songe, une lente dérive entre cauchemar et féerie : les vivants ne sont pas vivants, il y a des rires inquiétants dans les groseilliers, un pendu dans les jardins d'autrefois, un fantôme neurasthénique qui n'arrive pas à mourir vraiment et que la parole ressuscite sans cesse. Voyageuse de nuit, démon somnambule, Martha Krühl fera en quelques heures d'étranges rencontres. Alice de cauchemar, vieillie, alcoolique, réussira-t-elle comme l'héroïne de Lewis Carroll, à passer de l'autre côté du miroir pour retrouver son amour fou, ce compagnon qui l'a quittée un jour sans dire un mot ? N'aurait-il d'ailleurs jamais habité que dans cette région fabuleuse où vivent les pauvres créatures que nous inventons parfois pour meubler notre solitude et supporter le naufrage de notre vie ? L'histoire de cette vieille petite fille, prisonnière d'une ville étouffante qui se décompose lentement sous un ciel sale et vide, est peut-être avant tout l'histoire d'un refus de la vie qui ne peut déboucher que sur la folie et, au bout du compte, sur l'enfer, au sens où Bernanos dit que l'enfer, c'est de ne plus aimer. La Somnolence est le premier roman de Jean-Pierre Martinet. À sa sortie, en 1975, Pascal Pia, lecteur exigeant s'il en est, avait été saisi par le talent et l'originalité du jeune romancier, auquel il consacra un article conséquent dans Carrefour : "La somnolence de Martha est une somnolence prodigieusement active. La raison de Martha s'égare, mais ne s'engourdit pas. Et la vieille femme s'exprime avec tant de vivacité [que] peu de lecteurs seront tentés de lui fausser compagnie. La composition d'un tel ouvrage implique une intelligence aiguë de la création littéraire. "

01/2010

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Littérature française

Les Aventures de Boro, reporter photographe Tome 4 : Mademoiselle Chat

Complices dans la vie, les romanciers Dan Franck et Jean Vautrin le sont devenus en littérature pour faire revivre ensemble la tradition du grand roman d'aventures. Blèmia Borowicz, dit " Boro ", reporter photographe originaire de Hongrie, est venu chercher à Paris une terre d'asile et de liberté. Il a l'insolence de la bohème et l'élégance désinvolte d'un héros fitzgeraldien d'Europe centrale. Les déraisons de l'amour, les hasards de l'action et les fureurs de l'Histoire le conduisent toujours vers un destin exceptionnel. Tout pourrait paraître simple à celui qui, comme Boro, à la suite d'une nuit passée sur la corniche d'un consulat, trouverait refuge dans le lit d'une princesse roumaine aux yeux verts. Mais il ne faudrait pas que la princesse soit une fausse baronne allemande, encore moins une espionne. Il ne faudrait pas non plus que le larcin d'une simple machine à écrire se transforme en course haletante contre la mort, sous prétexte qu'au pays des faux-semblants on ne doit pas tomber amoureux d'un démon du IIIè Reich, ni prendre Enigma (la plus fabuleuse invention du siècle en matière de décodage) pour une femme. Dérober la machine Enigma, c'est se transformer en cible et s'offrir, fût-ce en courant jusqu'au bout du monde, aux balles et aux tentatives d'assassinat de tous les services secrets. De Bombay à Mysore - en voiture, à dos d'éléphant ou à cheval -, de Karachi à Marseille, - en avion Dewoitine 388-, du Havre à New York - sur le paquebot Normandie -, de Paris à Munich en passant par la Pologne, notre héros va arpenter la planète entière et défier bien des dangers avant de retrouver, femme après femme, déserts après gratte-ciel, luxe après chevauchées, un semblant de repos, tandis qu'éclate l'inéluctable drôle de guerre, antichambre de quatre années de ténèbres.

05/1996

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Histoire internationale

Cortés

"J'ai vécu les armes à la main. J'ai exposé ma personne à mille dangers, j'ai grandi le nom de mon roi, accru son domaine en plaçant sous son sceptre d'immenses royaumes de peuples étrangers que j'ai gagnés moi-même sans recevoir aucune aide, j'ai dû faire face aux obstacles des jaloux qui m'ont sucé le sang jusqu'à en crever comme des sangsues repues... Mais je n'avais pas plus tôt tourné le dos que vous me dépossédiez de tout ce que vous m'aviez donné." A l'automne de sa vie, le conquistador écrit son ressentiment à Charles Quint. Mais l'empereur ne lui répondra pas. C'est que l'homme qui conquiert l'empire des Aztèques en moins de deux ans, après avoir fait ses classes à Cuba et à Saint-Domingue, paraît vite suspect dans une Espagne à peine sortie du Moyen Age. Comment un hidalgo peut-il choisir l'Amérique des Indiens au point de vivre avec eux et d'épouser la belle Malinche, qui lui a appris à parler leur langue et lui a donné son fils aîné ? Les envieux ne se privent pas de rappeler que Cortés avait une épouse espagnole et que celle-ci, à peine débarquée, est morte mystérieusement du mal de madre. Plus grave, sa vision de la christianisation des Indiens n'est pas celle des inquisiteurs. En fait, Cortés, dès qu'il a le pouvoir en main, se bat pour mettre en place une société métisse et économiquement indépendante, qui est aux antipodes de la colonie que veut implanter la vieille Castille. Demi-dieu pour les uns, démon pour les autres, héros ou traître, Cortés porte un regard désabusé sur ses compatriotes. Vivant à la frontière de deux continents qui se rencontrent pour la première fois, il rêve d'être le roi d'un autre monde.

05/2008

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Poches Littérature internation

La dispute ou Le testament de Gaston de Puyparlier

Dans le dernier récit de Javier Torneo qui débute en 1874, il importe surtout de savoir si le fameux Gazon de Puyparlier, improbable hobereau tard saisi par le démon de midi, fut ou non capable, peu d'heures avant sa mon, de Tire le testament qu'a venait de dicter à son fidèle notaire. Le reste importe peu ou bien est fonction de ce que cela peut apporter à l'éclaircissement de cette grande inconnue primordiale. De ce que le juge décidera dépend le destin ultime d'une colossale fortune. Commence ainsi une bataille juridique acharnée où chacune des parties en litige tente d'apporter de l'eau au moulin de ses intérêts, et lorsque les intéréts ne incident pas, ne coïncident pas non plus les vérités respectives. Avec une verve digne du Château de la lettre codée, Tomeo nous embarque dam un univers sans pitié ni remords où les masques tombent avec une logique et une rigueur implacables dans un jeu de massacre réjouissant à nous faire douter de lu nature humaine. Une nouvelle fois Tomeo est saisi et nous saisit par le vertige de son verbe : chicanes, arguties, preuves et contre-preuves, témoignages et contre-témoignages, correspondances douteuses, doigts crochus, effets de manches, roublardise et stratégies finaudes. Le tout baigne dans un funèbre joyeux, on y meurt sans faire de sentiment et les corbeaux s'agitent, docteurs, gouvernantes, avocat et notaires, antiquaires véreux, tous en noir, surtout les pseudo-veuves derrière leurs voiles de crêpe, si bien que n'apparaît vivant que le défunt, le fameux Gaston de Puyparlier. C'est à un Daumier à l'aragonaise qu'on pense, un faux, où lieux et gens seraient un peu brouillés, irréels, dérisoires. Parmi ces masques qu'il anime pour le plaisir des mots Javier Tomeo guide le lecteur dans un drôle d'embrouille, hors du temps, hors des normes du récit balisé. Et le lecteur est pris, rit, s'étonne. Le plaisir, cela se partage.

03/1999

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Musique, danse

Dans la lumière qui se retire

Hudson "Huddie" Ledbetter dit "Lead Belly" ou "Leadbelly" – Ventre de plomb : Chanteur, guitariste, éventuellement pianiste et accordéoniste, mais aussi compositeur et parolier. Légende vivante du folk. Lemmon Jefferson, dit "Blind Lemon" – L'Aveugle-à-la-peau-de-citron : Guitariste et chanteur ambulant, compositeur de toutes ses mélodies, auteur de tous ses textes. McKinley Morganfield, dit "Muddy Waters" – Le Mangeur de boue : apparaît comme le bluesman qui, mieux que tout autre, incarne à la fois l'unité et la diversité du blues de l'après-guerre. Sam Hopkins, dit "Lightnin" (Eclair) – L'Eclair : Son jeu de guitare remarquablement articulé est d'une souplesse et d'une éloquence exceptionnelles. John Lee Hooker – Mr Boom Boom : Harmoniciste occasionnel, mais surtout guitariste et chanteur, créateur d'innombrables thèmes, Aucun autre bluesman, jusqu'ici, ne s'est montré supérieur à lui. La provocante impureté de son jeu, de son chant, c'est l'essence même du blues en ce qu'elle a de plus pur, c'est-à-dire, en l'espèce, de plus trouble. Robert Leroy Johnson – Le Fils préféré du Diable : Eternel don juan, galvaudeux impénitent, héros tragique et créateur de génie. Il fut le principal ouvrier d'une transition entre le style acoustique et rural dont il était nourri et le blues électrique destiné à triompher, à partir de 1948, dans les grands centres urbains. Chester Arthur Burnett, dit "Howlin Wolf" – Le Loup hurlant : Il possédait une voix sombre et puissante, propre à glacer les sangs. Il jouait de l'harmonica, tâtait de la guitare, mais son principal instrument c'était son corps. Marion Walter Jacobs, dit "Little Walter" – Petit Walter : a réinventé l'harmonica au tournant des années 40 et 50, en explorant sans relâche et en exploitant sans contrainte les possibilités de l'amplification électrique. Il n'en demeurera pas moins l'un des visionnaires les plus et les mieux inspirés du blues de l'après-guerre.

07/2017

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Littérature française

Les Frénétiques

En mettant en scène la rencontre amoureuse entre deux femmes sur une île volcanique, Adeline Fleury nous offre un thriller saphique d'une sensualité incendiaire. Ada est une femme libre, romancière et mère célibataire, dont l'inconstance amoureuse a fini par lui laisser un goût amer. Après avoir décidé depuis un an de ne plus se laisser dominer par sa libido, elle part en vacances avec son fils de dix ans, Nino, sur une île au large de Naples. Sur le bateau qui les transporte vers leur paradis italien, le soleil et les embruns de la mer Tyrrhénienne réveillent le corps d'Ada, mis en sommeil par des mois de travail abrutissant et d'abstinence. Elle y remarque bientôt la présence d'une jeune fille rousse de vingt ans à la beauté renversante. Eva se révèle être la nièce d'autres résidents de la pension de famille où Ada et Nino séjournent. Autour de la piscine, ou sous les amandiers du jardin, à l'affût des moindres faits et gestes de la jeune fille, Ada découvre en elle des émotions inédites. Pour la première fois, elle est attirée par une femme, cette mystérieuse rousse aux faux airs de Botticelli, à la fois ange et démon, aussi troublante qu'insouciante. La sensualité de l'île et la bonne entente d'Eva et Nino invitent Ada à ne pas résister à ce désir irrépressible qui semble réciproque. Mais l'île est bientôt traversée de secousses sismiques et l'ombre d'un homme jaloux plane sur cette parenthèse idyllique. Ada et Eva auront-elles le loisir de vivre leur singulière histoire amour ? Roman d'une sensualité omniprésente, Les Frénétiques se déroule sur une île volcanique où l'exultation des corps est proportionnelle au risque permanent d'éruption. Renforçant la charge érotique du texte, la somptuosité des paysages, l'exacerbation des parfums et des saveurs conjugués nous transporte dans un univers où la raison se dissout face à l'impériosité des désirs.

03/2022

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Critique littéraire

Boris Pasternak

Pasternak est, avec Mandelstam, Tsvétaïéva et Akhmatova, l'un des « quatre grands poètes » que nous aura donnés le vingtième siècle russe. C'est aussi l'auteur du mondialement célèbre Docteur Jivago, dont la parution, en Italie, lui a valu d'être banni de l'Union des écrivains et de devoir refuser, en 1958, le prix Nobel de Littérature. Son recueil inaugural, Ma sœur la vie, à l’été 1917, invente une poétique de l’instant, où des « millions de révolutions » intimes font signe à l’histoire. L’époque, que domine bientôt le « démon du temps » Staline, fait de Pasternak, malgré lui, un poète épique. S’il a pensé un instant dire oui au monde soviétique, c’est pour le refuser avec une force accrue dans un vaste roman qui proclame, sous un ciel de guerres et d’insurrections, la prééminence de l’amour et de la poésie sur toute politique. La tragédie collective et celle de l’écrivain – amours passionnées, souffrances familiales, arrestations de proches, morts et séparations, sourd combat avec l’officialité, esquives ou actes de courage – se racontent ensemble, faisant de la vie même de Pasternak, amère et heureuse à la fois, la chronique d’un siècle cruel. Journaliste et très bon investigateur, mais aussi poète et romancier, Dmitri Bykov a utilisé, pour élaborer ce livre, la plupart des sources aujourd’hui disponibles. Son admiration pour Pasternak, la connaissance minutieuse qu’il a du personnage, son impartialité, sa verve font de cette immense enquête un ouvrage qui ranime et rénove tout ce que l’on savait du poète – le contexte littéraire, familial, culturel et politique – et qui invite, au fil des pages, à une relecture active de son œuvre.Personnage marquant de la scène littéraire russe, Dmitri Bykov (né en 1967) est romancier, poète, mais aussi présentateur de télévision et journaliste. Il est l’auteur de plusieurs recueils de poèmes et de nouvelles, ainsi que de cinq romans, dont la Justification, publié aux éditions Denoël en 2002.Traduit du russe et annoté par Hélène Henry

10/2011

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Biographies

Céline à rebours. Biographie

De sa mort en 1961 à sa naissance en 1894, à l'aide de témoignages et de textes rares, Emile Brami brosse un Céline à rebours du temps et des lieux communs, tour à tour génial, pitoyable ou hideux. L'un des meilleurs spécialistes de cet auteur, il revient en détail sur l'affaire des manuscrits retrouvés, dont il fut un protagoniste. Une biographie de référence mise à jour Finira-t-on jamais de prendre parti " pour ou contre " Céline ? Celui qu'André Gide appelait le " maboul " s'en est plutôt bien sorti, mais au prix d'une notoriété de Diogène infréquentable, d'imprécateur furieux et de dangereux affabulateur. On en oublierait presque l'écrivain, qui n'a pas d'équivalent, et le style, sans lequel il n'y aurait pas de scandale. Sa noirceur est si dense qu'on n'y distingue plus l'humoriste. Seul demeure l'épouvantail de Meudon, grimaçant à la postérité. Le Céline d'Emile Brami n'est pas un " autre " Céline. Ce n'est ni un essai, ni un plaidoyer, ni un portrait à charge, ni une biographie. C'est Céline tel qu'en lui-même, raconté par ceux qui l'ont connu, par ses romans, ses pamphlets, ses lettres, ses lecteurs. Le " célinien " averti y trouvera un regard neuf, soutenu par une documentation originale ; l'amateur découvrira un être infiniment complexe, individualiste forcené, fantasque, contesté, avec ses passions immenses et ses nombreuses faiblesses. De sa mort en 1961 à sa naissance en 1894, à l'aide de témoignages et de textes rares ou inédits, Emile Brami brosse un Céline à rebours du temps et des lieux communs, tour à tour génial, pitoyable ou hideux : Dr Destouches et Mr Céline, ange et démon de notre littérature. L'un des meilleurs spécialistes de cet auteur, il revient en outre en détail sur l'affaire des manuscrits retrouvés, dont il fut un protagoniste de la première heure. 1re édition : Céline. Je ne suis pas assez méchant pour me donner en exemple (Ecriture, 2003)

04/2023

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Littérature française

L'Assaut

Qui est cette mystérieuse Nelly en train d'agoniser à l'hôpital attenant à l'usine où elle travaillait ? Enceinte de sept mois, un mal étrange la ronge et provoque des crises de délire que seule la Soeur Eliane, jeune religieuse d'une exceptionnelle douceur, sait calmer. Qui est le père du futur enfant ? Nelly n'en désigne aucun et se contente de réclamer la visite d'un certain Monsieur Henry qui se dérobe toujours. En revanche elle reçoit la visite de plusieurs ouvriers et contremaîtres qui se disent tous le père de l'enfant et veulent l'épouser. Nelly est-elle une victime attendrissante ou une dévoreuse d'hommes ? Une aura diabolique s'établit autour d'elle. Un inconnu la protège, la fait installer dans une chambre particulière de la clinique, envoie un berceau, et fait venir un célèbre chirurgien suisse qui pratiquera une césarienne et sauvera l'enfant. Nelly, comme on l'avait prévu, ne survivra pas à l'intervention. Son enfant est un être difforme, un monstre, mais il se dégage de son visage une irrésistible puissance de séduction. On découvrira alors que Nelly est une "possédée" ayant mené une vie de labeur épuisant et de dévergondage dans cette usine. Elle a pendant quelque temps participé aux réunions chrétiennes de Monsieur Henry, un prêtre-ouvrier qui s'était prudemment écarté d'elle comme s'il avait senti l'odeur du soufre qui en émanait. Seule la très pure Soeur Eliane était parvenue à tenir le démon en respect et à exercer une influence bienfaisante sur la malheureuse. Cette histoire de possession démoniaque transportée dans un cadre aussi actuel que les ateliers d'une usine de sidérurgie moderne ou dans un hôpital est d'une extrême originalité. Ce roman à la fois mystique et réaliste tient la curiosité du lecteur en haleine d'un bout à l'autre et crée un désir de parvenir au "fond du problème".

05/1962

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Littérature française

Trois sucettes à la menthe

Olivier, le petit garçon des Allumettes suédoises, va se trouver éloigné de sa rue, dans un nouveau quartier de Paris, dans un autre univers : celui d'un appartement bourgeois, "cossu" comme il entend dire, et où il découvre des manières de vivre et de se conduire qui le déconcertent. II pense toujours à la mercerie de la rue Labat, à Bougras, à Mado, à l'Araignée, à la Mère Haque, à Jean et Elodie, aux copains, et une question le rejoint, simple comme la complainte du trouvère : Que sont mes amis devenus ? Mais ainsi va la vie, et bientôt, il s'apercevra que dans son nouveau milieu, la curiosité est sans cesse mise en éveil. Qui est vraiment l'oncle Henri ? Un industriel, certes, mais plus encore un ancien acteur qui regrette sa vocation manquée. Et la tante Victoria, belle, élégante, distinguée, mais tellement impénétrable, n'est-elle que cela ? II y a aussi les cousins d'Olivier : Jami le petit et Marceau l'aîné, adolescent tourmenté, tour à tour ange ou démon, fraternel ou autoritaire, Blanche et Marguerite les deux bonnes, et, comme on reçoit beaucoup, toute une foule de personnages cocasses, grandioses ou ridicules vivant dans ce monde des années 30 qui envahit chaque page du roman. Et puis, et surtout, les rues de Paris encore Ville Lumière, la Gare de l'Est, les Buttes-Chaumont, le Canal Saint-Martin, les faubourgs, les étonnants Grands Boulevards, leurs passages mystérieux, leurs théâtres, leurs cinémas, leurs musichalls comme le Petit Casino, dernier caf'conc' où Olivier est ébloui - tout un monde déjà lointain et qui revit magnifiquement sous les yeux d'un enfànt émerveillé. Pour Robert Sabatier, Trois Sucettes à la menthe, suite sensible des Allumettes, a été l'occasion d'accompagner Olivier dans sa nouvelle existence, mais aussi de ressusciter une manière de vivre, mille événements, mille faits oubliés souvent même par ceux qui les ont vécus, et des souvenirs, des évocations, toute une fête de la vie qui apparaît, de page en page, dans un univers de vérité et de poésie.

11/2012

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Ecrits sur l'art

Figures de l'art N° 39/2021 : QueeRriser l'esthétique

En 1990, Judith Butler publie Gender Trouble. Ce livre auroral s'appuie avec brio sur la French Theory pour en fonder une autre : the Queer Theory. Celle-ci nous donne a comprendre que la vie est une tragi-comédie, dans laquelle tout-un-chacun peut changer le rôle auquel il se croyait assigné et assujetti par nature. On ne nait plus homme ou femme mais neutre ; epikeinos, "gender fluid" ou, pour le dire avec Rousseau, "propre à rien/tout " et doué de "perfectibilité". Traduit en plusieurs langues, Gender Trouble aura très vite une influence considérable sur les études littéraires et cinématographiques, qui vont rapidement faire un acting out tout particulièrement heuristique. Il n'en est toujours pas de même dans les études esthétiques et d'histoire de l'art. Tout se passe en effet comme si la geste phallogocentrique hystérique de Socrate, le père spirituel de la philosophie (de l'art), bannissant la beauté féminine des Panathénées de Phidias, qui aurait tellement émollié les athéniens qu'ils en auraient perdu la guerre du Péloponnèse, se répétait dans les deux grands livres majeurs de L'Esthétique : La Critique de la faculté de juger (Kant) et L'Esthétique (Hegel), qui confinent l'art (dépassé) de leur temps à un rôle de potiche empruntée ou fétichisée/momifiée. Comment en finir avec la "maledizione" du "démon de Socrate" qui pousse toujours aujourd'hui un grand nombre de grands penseurs, portant sur leur front une "mâle assurance", à répudier la beauté trop "féminine" d'un grand nombre d'oeuvres d'art en vogue ? Comment repenser les rapports, intimement sexués/genres que l'Esthétique entretient avec la beauté/le beau ? Comment réécrire son arbre généalogique, plus particulièrement ses liens de parenté - et de filiation - incestueux avec ses deux grandes soeurs : la philosophie et l'histoire de l'art ? Comment l'esthéticien peut-il parvenir à "queeRriser" sa "vieille" discipline ? Peut-être en ajoutant l'"R" cratylien incantatoire de Rrose Sélavy au néologisme audacieux de son parricide !

04/2021

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Littérature française

Dans la main de l'ange

Christ ou démon ? Saint ou bandit ? Un homme. Un homme seul contre tous, l'opposant par excellence, le rebelle absolu. De l'ère fasciste au temps des Brigades Rouges, c'est l'Italie contemporaine qui sert de cadre, de ferment, de nourriture à ce roman d'une vie. Il fallait ce pays traversé par la dictature, la guerre, la résistance, puis les luttes partisanes, les scandales sans nombre, la violence du terrorisme, pour que prenne forme l'itinéraire de Pier Paolo, éternel marginal en dépit de sa célébrité, héros double comme son prénom qui évoque à la fois un fondateur d'Eglise et un aventurier de l'esprit. D'une enfance idyllique auprès de cette mère chérie qui ne le quittera jamais, jusqu'à l'assassinat mystérieux sur une plage près de Rome, on le suivra dans chacune des étapes que l'ange du destin lui a fixées. Après les douceurs de l'adolescence et la simplicité païenne des premières passions, les procès, la haine, le mépris qui feront de lui un paria. Malgré la force et le succès des oeuvres, malgré l'argent et la gloire rapportés par les livres et les films, une soif d'amour inapaisée, jointe à un sentiment profond de culpabilité qui provoquera la tragédie. Si la plupart des événements, des lieux, des dates correspondent à la réalité, si parmi les personnages qui traversent ce récit plusieurs nous sont familiers, qu'ils s'appellent Toscanini, Moravia, Fellini ou Maria Callas, il ne faut pas chercher ici une biographie du légendaire P. P. P. toujours muet sur lui-même dans ses écrits, à jamais silencieux sur ses secrets. Il s'agit plutôt de la possession d'un créateur par un autre, tel que l'imaginaire seul peut le permettre. Comme dans Porporino, Dominique Fernandez se glisse à l'intérieur d'un être authentique, et recrée à travers lui toute la vérité d'un homme et d'une époque. Ce qui n'empêche pas ce portrait d'être en même temps une manière de confidence romanesque. Chateaubriand l'a dit avant nous : "On ne peint bien que son propre coeur, en l'attribuant à un autre".

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Littérature anglo-saxonne

Jérusalem

" Et si une ville était la somme de toutes les villes qu'elle a été depuis sa fondation, avec en prime, errant parmi ses ruelles, cachés sous les porches de ses églises, ivres morts ou défoncés derrière ses bars, les spectres inquiets ayant pris part à sa chute et son déclin ? Il semblerait que toute une humanité déchue se soit donné rendez-vous dans le monumental roman d'Alan Moore, dont le titre – Jérusalem – devrait suffire à convaincre le lecteur qu'il a pour décor un Northampton plus grand et moins quotidien que celui où vit l'auteur. Partant du principe que chaque vie est une entité immortelle, chaque instant humain, aussi humble soit-il, une partie vitale de l'existence, et chaque communauté une cité éternelle, Alan Moore a conçu un récit-monde où le moindre geste, la moindre pensée, laissent une trace vivante, une empreinte mobile que chacun peut percevoir à mesure que les temps semblent se convulser. Il transforme la ville de Northampton en creuset originel, dans lequel il plonge les brûlants destins de ses nombreux personnages. Qu'il s'agisse d'une artiste peintre sujette aux visions, de son frère par deux fois mort et ressuscité, d'un peintre de cathédrale qui voit les fresques s'animer et lui délivrer un puissant message, d'une métisse défoncée au crack qui parle à la braise de sa cigarette comme à un démon, d'un moine du IXe siècle chargé d'apporter une relique au " centre du monde ", d'un sans-abri errant dans les limbes de la ville, d'un esclave affranchi en quête de sainteté, d'un poète tari et dipsomane, tous sentent que sous la fine et fragile pellicule des choses, qui déjà se fissure, tremblent et se lèvent des foules d'entités. Des anges ? Des démons ? Roman de la démesure et du cruellement humain, Jérusalem est une expérience chamanique au coeur de nos mémoires et de nos aspirations. Entre la gloire et la boue coule une voix protéiforme, celle du barde Moore, au plus haut de son art." Claro

08/2017

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Entrepôt de données

Cloud privé, hybride et public. Quel modèle pour quelle utilisation ? Un état de l'art et des bonnes pratiques, 2e édition

Le cloud occupe désormais une part primordiale de toute solution informatique. Cependant, il n'est ni la panacée à tous les défis des entreprises, ni le démon qui ouvre la porte à tous les risques. Dans ce livre qui s'adresse aux dirigeants ou aux directeurs des systèmes d'information, l'auteur apporte un éclairage teinté d'expérience sur les questions et les réponses à apporter pour utiliser le cloud avec succès et en toute sécurité. Après avoir défini ce qu'est le cloud, l'auteur passe en revue ses principales caractéristiques, les différents modèles de services ainsi que les différents types de cloud. Il en identifie les limites et les contraintes, notamment en termes de sécurité, avant de passer en revue une série de bonnes pratiques à mettre en oeuvre pour un déploiement et une utilisation sereine. Avec le Règlement Général sur la Protection des Données (RGPD) qui est en vigueur en Europe et les cyberattaques qui progressent en nombre et en sophistication, la question de la protection des données et de leur sécurité dans le cloud n'a jamais été autant d'actualité. Un chapitre entier est ainsi consacré aux questions juridiques et légales, principalement liées à la confidentialité, à la propriété intellectuelle, à la sécurité ou encore à la notion de responsabilité, qui sont souvent éludées ou négligées. Dans le quatrième chapitre, l'auteur tord le cou une bonne fois pour toutes à certaines légendes urbaines toujours en vigueur quand on parle de services cloud. Enfin, les deux derniers chapitres sont consacrés plus particulièrement à la mise en oeuvre du cloud en entreprise. L'auteur livre au lecteur les informations nécessaires pour mener à bien ce changement : quelles sont les bonnes pratiques ? Comment obtenir la collaboration et l'engagement des employés ? Quels sont les projets d'entreprise pouvant bénéficier du cloud ? ... Pratique et pragmatique, ce livre apporte une vision à 360 degrés du cloud et est émaillé de nombreuses références qui permettront au lecteur d'approfondir certains sujets comme le RGPD, les nouveaux métiers du cloud et l'impact des technologies d'Intelligence Artificielle.

12/2023

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Beaux arts

Otsu-e - Peintures populaires du Japon. Des imagiers du XVIIe siècle à Miro

Dans le prolongement de l'année "Japonismes 2018", la Maison de la culture du Japon à Paris présente "OTSU-E : peintures populaires du Japon", la première exposition organisée en Europe sur l'imagerie japonaise de l'époque d'Edo. Les Otsu-e ou "images d'Otsu" sont des peintures exécutées au pochoir, qui connurent une grande popularité tout au long de l'époque d'Edo, du début du XVIIe au milieu du XIXe siècle. Elles étaient vendues aux voyageurs et aux pèlerins qui empruntaient la route du Tokaido reliant Kyoto à Edo (aujourd'hui Tokyo), et dont la ville d'Otsu en est le premier relais. Les thèmes de ces peintures - au nombre d'environ cent vingt - furent d'abord religieux, avant d'évoluer vers des contenus satiriques ou moraux. Le répertoire le plus connu est composé d'une dizaine de sujets - comme le démon travesti en moine ou la jeune fille à la glycine - auxquels furent attribuées des vertus protectrices. De nombreux artistes du XIXe siècle, en particulier de l'école ukiyo-e, comme Kuniyoshi ou Kawanabe Kyosai, furent fascinés par cette imagerie et s'en inspirèrent, produisant des versions parodiques qui prolongent leur esprit humoristique. Ce n'est que dans les années 1920, sous l'impulsion du mouvement pour les arts populaires (mingei), que ces images d'Otsu furent redécouvertes, étudiées et miraculeusement préservées par le penseur Yanagi Muneyoshi (1889-1961). Les plus belles pièces de cette collection unique au monde, conservées au Japan Folk Crafts Museum, le musée qu'il fonda à Tokyo en 1936, sont montrées dans l'exposition. Les images d'Otsu sont loin de connaître en Occident la même renommée que les estampes ukiyo-e, qui leur sont contemporaines. Quelques précurseurs s'y intéressèrent néanmoins, comme l'anthropologue André Leroi-Gourhan ou des artistes, tels le sculpteur catalan Eudald Serra, Miro ou Picasso, dont plusieurs oeuvres de leurs collections personnelles sont exposées. La simplification des formes, la liberté graphique, la naïveté et l'esprit humoristique de ces peintures entrèrent en effet en résonance avec certaines formes d'art d'avant-garde au XXe siècle.

04/2019

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Histoire de France

Marie de Médicis

Elle est grande, elle est hautaine, elle a le teint très blanc, un double menton, mauvais caractère, 27 ans déjà. En l'an 1600, Marie de Médicis épouse Henri IV. C'est un mariage d'argent : les Médicis sont une richissime famille de banquiers florentins devenus grands-ducs de Toscane. C'est un mariage politique : le Pape et l'Espagne veulent amarrer la France au catholicisme après 45 ans de troubles et de guerres religieuses. Entre Henri IV et Marie de Médicis, la vie conjugale devient souvent un enfer. Maîtresses, scènes de ménage, histoires d'argent ; Sully arbitre comme il peut. Quand Henri IV est assassiné, son fils Louis XIII n'a que 8 ans et demi. Marie de Médicis devient Régente. Elle met la France au pillage pour acheter la tranquillité des nobles, remplir les poches de ses favoris Leonora Galligaï et Concino Concini, et satisfaire une passion sans frein pour les diamants. Chassée du pouvoir par Louis XIII en 1617, elle est exilée au château de Blois, s'en évade par une échelle de corde, et fait deux années de suite la guerre à son fils. Elle se raccommode avec lui grâce à Richelieu, un jeune évêque dont elle fait la fortune et qui grâce à elle devient cardinal et premier ministre. Reine-Mère assagie et respectée, elle construit le Palais du Luxembourg à Paris, et commande à Rubens l'histoire de sa vie - un peu arrangée - en 24 tableaux. Mais elle a le démon de la jalousie et de l'intrigue. Richelieu est devenu trop puissant à son goût. Elle veut sa disgrâce, ne l'obtient pas, et, en 1631, s'enfuit du royaume de France, qu'elle quitte pour toujours. Onze ans d'exil et d'errances en Belgique, en Angleterre, en Allemagne où elle meurt dans la ville de Cologne. Onze ans de complots, négociant avec l'Espagne ennemie de la France, dressant contre Louis XIII son jeune frère Gaston d'Orléans avant de se brouiller aussi avec celui-ci. Elle meurt solitaire et dans la gêne en 1642, quelques mois avant Richelieu et Louis XIII.

09/1994

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Religion

Rêves de chrétienté, réalités du monde. Imaginaires catholiques, actes du colloque, Louvain-la-Neuve, novembre 1999

Les réalités du monde ne sont-elles pas, pour une part, le fruit - souvent déconcertant - de nos rêves ? Vouloir comprendre la façon dont les hommes ont perçu la société de leur temps et ont tenté de la construire passe aussi par l'analyse des imaginaires de ces hommes. La question de l'imaginaire est, aujourd'hui, au cœur de nombreuses recherches. Or, s'il est un imaginaire qui a tout particulièrement marqué l'histoire de la société occidentale, c'est bien celui du monde chrétien. L'ensemble du monde contemporain en est, plus ou moins directement et plus ou moins consciemment, imprégné. Mais c'est, sans doute, le monde catholique qui y a fait appel avec le plus de force et de clarté pour faire face aux bouleversements des XIXe et XXe siècles, se maintenir au centre de la société moderne ou la reconquérir. Toutefois, cet imaginaire, revendiqué comme un héritage propre, s'est transformé au fil du temps ou plutôt s'est adapté à l'évolution de la société. Si l'Église d'aujourd'hui a officiellement renoncé à ses rêves de Chrétienté et de reconquête du monde pour se tourner vers l'œcuménisme, encore peut-on se demander si " officiellement " signifie " réellement ", car on n'éloigne pas si volontiers un imaginaire aussi marquant, auréolé d'un passé glorieux ou considéré comme tel. Le parcours présenté ici interroge l'imaginaire catholique des XIXe et XXe siècle dont le modèle s'enracine dans un rêve de Chrétienté médiévale. Une première partie est axée sur le projet politico-religieux, d'abord sous l'Ancien Régime, où des médiévistes et des modernistes s'interrogent sur l'historicité de cet " âge d'or médiéval ", puis à l'époque contemporaine où l'on suit sur le terrain l'action des chrétiens engagés dans la société de leur temps. Dans la deuxième partie, ce sont les retombées culturelles de cet imaginaire, dans le domaine littéraire, des beaux-arts et des mouvements de jeunesse, qui sont observées. Enfin, la troisième partie jette un regard sur la propagation de la Chrétienté outre-mer, dans ces territoires encore vierges de tout " démon anticlérical ". L'ensemble des contributions révèle les enjeux toujours actuels de cette réflexion sur l'imaginaire catholique contemporain.

11/2001

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Religion

L'Amour et la Dilection. La Vie de Christine de Stommeln suivi de Lettres de Pierre et de Christine (1267-1289)20

Quelle providence a mis, un jour de 1267, sur le chemin d'un frère prêcheur suédois, étudiant au Studium Generale de Cologne, intelligence déliée, nature mélancolique, Christine, une jeune paysanne stigmatisée du bourg westphalien de Stommeln ? De cette rencontre, que va suivre une nuit de veille "lumineuse comme le jour", écrira Pierre citant le psaume 139, va naître une relation fascinée de vingt-deux ans, ponctuée de seize visites et d'une longue correspondance, qui ne s'achèvera qu'à la mort de Pierre en 1289. C'est ce que nous racontent les manuscrits conservés dans une église de Jülich en Wetphalie, copiés en 1340, soumis à un toilettage philologique rigoureux en 1894, traduits pour la première fois en suédois en 1952; objets de la présente édition. Telle qu'elle apparaît au fil de la "Légende et passion de la vierge Christine de Stommeln ", récit à caractère hagiographique de Pierre, et de quelques-unes de leurs lettres, cette idylle mystique est d'abord une tension entre le pur face à face de l'amour et la passion médiatisée de la dilection, une ambivalence constitutive donc - encore qu'elle aille parfois jusqu'à la confusion sémantique des deux termes - du lien des deux amants. Au coeur de cette relation, le combat de Christine, souffre-douleur halluciné d'un démon qui s'acharne à la précipiter dans l'abjection. Mais c'est ce combat qui tire le couple vers le rêve de ses noces mystiques, le nourrissant de signes avidement déchiffrés par Pierre, ainsi le visage torturé de Christine "transcendé par le reflet du pur amour" (Marie-Françoise Notz) qu'il entrevoit sous un coin relevé du voile de la jeune femme. S'étonnera-t-on de l'importance de la langue dans les deux volets de ce recueil, deux écritures du latin du XIIIe distinctes par leurs nuances pour qui y regarde de près? Pierre joue de sa riche culture scolastique au point de s'être imposé comme le premier authentique écrivain de la littérature suédoise. Christine, contrainte de dicter ses rares lettres dans sa langue maternelle, l'allemand, à ses confesseurs dominicains qui les ont transcrites en latin, Christine donc, a su ne pas s'effacer dans l'exil linguistique qui lui était imposé. Pour qui en écoute la musique intérieure, sa présence pathétique, fragile, sensible et obstinée, transparaît sous la sévère écriture qui l'a traduite une première fois. V.F.

07/2005

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Littérature étrangère

Songes et discours

" Voici, pour le lecteur français, la première occasion depuis le dix-septième siècle de se mesurer avec les Songes et discours de Quevedo. Le Siècle d'or touche à sa fin. Nature inquiète, turbulente, volontiers querelleuse, Quevedo est ce témoin à charge qui peint dans les Songes et discours le tableau d'une société malade. Défilent en une ronde infernale (au sens propre) des pantins gesticulants, grimaçants, vociférants, qui tous incarnent des types sociaux au travers desquels l'auteur dénonce les maux de son époque : l'hypocrisie, le mensonge, la rapacité, la luxure. A la suite du narrateur, lequel, successivement, assiste au jugement dernier, s'entretient avec un démon logé dans un alguazil, parcourt l'enfer, apprend à voir le monde au-dedans ou rend visite aux morts, nous découvrons une population d'hommes de loi, de greffiers, d'alguazils, de médecins, d'apothicaires, de tailleurs, de femmes de mauvaise vie, de duègnes, etc. Avec les femmes, la satire se fait particulièrement féroce. Jeunes, vieilles, laides, belles (mais leur beauté est artificieuse), aucune ne trouve grâce à ses yeux. L'enfer de Quevedo, comme celui de Dante, est par ailleurs peuplé de figures célèbres. L'auteur s'attarde auprès de quelques-unes d'entre elles - Judas l'Iscariote, Mahomet, Luther - pour les stigmatiser violemment ; l'entretien entre Judas et le narrateur vaut d'être souligné, car il illustre parfaitement ce mélange explosif de grotesque et de sacré, qui est une des constantes des Songes et discours. " La grandeur de Quevedo est verbale ", a justement dit Borges. Nul ne possède plus que lui la maîtrise de la langue espagnole. Il n'a pas son pareil pour manier l'ellipse, l'anastrophe, l'antithèse, le paradoxe, l'ambiguïté, l'amphibologie, et autres figures de style. Au cultisme de Gongora et de ses sectateurs, partisans d'une langue poétique où l'ornement est recherché pour lui-même, Quevedo oppose le conceptisme qui détourne les mots au service d'un raisonnement rigoureux et d'une pensée subtile, ingénieuse à l'extrême. Borges fait remarquer que la prose de Quevedo bannit l'épanchement sentimental et ne comporte aucun de ces symboles qui s'emparent de l'imaginaire des gens. Assurément Quevedo ne séduit pas en mignardant. Il est rude, ironique, vindicatif ; mais celui qui accepte de lui emboîter le pas cède tôt ou tard à ses sortilèges (nous en parlons en connaissance de cause). " Les traducteurs.

04/2003

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Energie

Les dix commandements de la transition énergétique

Bien que les données scientifiques ne laissent plus aucun doute quant à son origine anthropique, le réchauffement climatique est instrumentalisé par une écologie "climato-gauchiste" dont le dessein caché est la destruction de la société de croissance et de son démon capitaliste. Issue de la révolution copernicienne, théorisée par les philosophes des lumières et mise en oeuvre grâce à la révolution industrielle, la société de croissance a permis à l'humanité de se développer à pas de géant au cours du XXe siècle. Mais, elle présente aussi des externalités négatives dans la mesure où elle repose principalement sur la consommation d'énergies fossiles dont il faudra impérativement limiter l'usage au cours des trente prochaines années. En "dix commandements" , Philippe Charlez nous explique comment on peut optimiser la consommation d'énergie grâce à l'innovation technologique mais aussi en adaptant rationnellement nos comportements. Décarboner notre société reposera principalement sur le "grand remplacement" de nos équipements thermiques par des équipements électriques dont résultera un doublement de la consommation d'électricité. D'où la question centrale : d'où viendra cette électricité ? Compte tenu des intermittences des énergies renouvelables, cette croissance ne pourra reposer exclusivement, comme le rêvent certains, sur le solaire, l'éolien et la biomasse (bois, biocarburants et biogaz) dont la production devra être limitée pour ne pas entrer pas en compétition avec la chaîne alimentaire. Renonçant à un utopique 100% renouvelable, la société devra irrémédiablement se convertir à l'énergie nucléaire laquelle représentera le principal levier de décarbonation. Toutefois compte tenu de la part actuelle des énergies fossiles (82%) dans le mix énergétique mondial, le "zéro fossiles" à l'horizon 2050 est lui aussi illusoire. La société devra donc accepter dans le mix énergétique un reliquat d'énergie fossiles (principalement du gaz naturel) lequel sera compensé par la bio-séquestration (plantation d'arbres) et la capture et la réinjection du dioxyde de carbone dans le sous-sol. Mais, le défi ne sera pas seulement technique, économique et sociétal. Il sera aussi géopolitique. Dans un monde fracturé où le nationalisme se renforce et la guerre resurgit, la transition écologique demandera de construire un ordre mondial beaucoup plus coopératif. En Europe où le gaz et l'électricité représenteront les principaux vecteurs énergétiques du futur la transition énergétique ne pourra se faire sans une étroite coopération entre voisins.

01/2023

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Roman d'amour, roman sentiment

Bad Devils

Un job de rêve ? Pas sûr. . . Kaylee vient de recevoir une proposition qu'elle peut difficilement refuser. Si elle veut fuir son boulot dans ce bar sordide où l'ambiance est de plus en plus nocive, elle doit sauter sur cette occasion inespérée ! Suivre le groupe de rock mondialement connu, les Hot Devils, dans sa tournée européenne pour jouer les baby-sitters. Qui n'en rêverait pas ? Mais petit problème : son ex ! Il n'est autre que le batteur du groupe. . . Autre souci : il la déteste ! Et elle ne voit pas bien comment cela pourrait changer, vu la façon dont elle a interrompu leur relation, le laissant sur le carreau, le coeur brisé, sans même une explication. En tout cas, une chose est sûre : Ethan va lui rendre la monnaie de sa pièce, et faire de sa vie un enfer par la même occasion. Son caractère de musicien rebelle ne va d'ailleurs pas améliorer les choses, loin de là ! La cohabitation risque bien de devenir éprouvante. . . surtout avec une telle proximité. Malgré tout, elle n'a pas d'autre choix que d'affronter ses démons. . . ce beau démon. . . Que la tournée commence et advienne que pourra ! *** Je porte mon attention sur mon ex qui a les yeux à nouveau rivés sur moi, les lèvres entrouvertes. Si je ne m'abuse, elle salive sur mon torse. Malheureusement pour elle, il ne lui appartient plus depuis un bon bout de temps. Pourtant, j'adorais lorsqu'elle me caressait de ses mains expertes, qu'elle l'amadouait de ses baisers tendres à me provoquer de rudes effets dans le caleçon. On était bien tous les deux, on se disputait rarement. Ouais, on était fait l'un pour l'autre. Mais elle a tout gâché, bordel de merde ! Plus fort que moi, mes iris toisent les siens d'une façon meurtrière. Voilà que la rage revient me perturber. Putain. . . Il faut que je me casse. Impossible de rester dans la même pièce qu'elle sans que le passé vienne me tourmenter. Je ne sais pas comment je vais faire pendant un mois, je sens bien que je vais péter un câble plus d'une fois ! Je pose brutalement le mug sur la table noire face à moi, me lève et fonce jusqu'à ma piaule. Bref, je sens que je vais vivre une tournée de merde !

04/2022