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Floriane Blondel

Extraits

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Littérature française

Le crime de l opera. Tome 1

Le boudoir était tendu de soie bouton d'or, parce qu'elle était brune, cette merveilleuse Julia d'Orcival qui tenait si bien son rang à la tête du grand état-major de la galanterie parisienne. Un feu clair brûlait dans la cheminée, garnie de chenets Louis XVI, des chenets authentiques où s'étaient posés les petits pieds des belles du Versailles d'autrefois. La lueur adoucie d'une lampe en porcelaine du Japon éclairait le réduit capitonné où n'étaient admis que les intimes. On n'entendait pas d'autre bruit que le roulement lointain des voitures qui descendaient le boulevard Malesherbes, et le murmure de l'eau bouillante qui chantait sa chanson dans le samovar de cuivre rouge. Pourtant, Julia n'était pas seule. Près d'elle, à demi couchée sur une chaise longue, un jeune homme, plongé dans un vaste fauteuil, tortillait sa moustache blonde, et regardait d'un oeil distrait une terre cuite de Clodion, représentant des Bacchantes lutinées par des Faunes. L'élégant cavalier ne songeait guère à cette oeuvre d'art, pas plus que la dame ne songeait au splendide tableau de Fortuny qui rayonnait en face d'elle, et qu'elle avait payé une somme folle. Et s'ils se taisaient, ce n'était pas qu'ils n'eussent rien à se dire, car ils s'observaient à la dérobée, comme deux adversaires d'égale force s'observent avant d'engager les épées. Un viveur expérimenté aurait jugé à première vue qu'entre ces amoureux il allait être question de choses sérieuses. Un auteur dramatique aurait flairé une situation.

02/2023

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Romans de terroir

Le jardin d'Eugénie

Tout le monde l'appelle mademoiselle Léa. Elle force le respect et l'admiration. Les autres filles du village ne la côtoient guère, la trouvant d'une autre époque. Elle ne fréquente pas les bals et aime le travail des champs. Ses bras vaillants retournent la terre aussi bien que ceux d'un gars ! Toujours seule, Léa n'a pour confidente que la maison abandonnée de la vieille voisine Eugénie, de plus en plus envahie par la nature. Un énorme bouquet sauvage qui est aussi devenu le paradis des abeilles, des oiseaux et des renards. Depuis la mort d'Eugénie, elle n'avait alors que 10 ans, elle en a fait son refuge. Elle peut à son aise parler à voix haute, gesticuler, se fâcher, réciter une poésie, mais surtout pleurer. Qu'est devenue Gisèle, son amie d'enfance, la petite blonde aux yeux bleus, qui vivait cachée chez Eugénie et qui a disparu comme elle est venue ? Et François ? Ce prince charmant l'avait soignée alors qu'elle s'était blessée en portant secours à une de ses brebis. Aujourd'hui, il ne lui reste que la mémoire du passé pour meubler sa solitude. Alors, c'est dans cet îlot de calme et de sérénité qu'elle échafaude mille et un plans pour retrouver sa jumelle, car Gisèle est devenue une part d'elle-même, et François, dont elle a gardé le mouchoir de poche. Elle ne connaîtra aucun repos tant qu'elle n'aura pas retrouvé ces deux êtres, qui sauront lui ouvrir le coeur. Elle surmontera les douloureuses épreuves avec un courage, une opiniâtreté et une générosité exemplaires.

05/2012

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Musique, danse

Sylvie Vartan. Le feu sous la glace

Depuis les années soixante, la plus belle pour aller danser porte un prénom : Sylvie. Sylvie, figure de proue myhtiqie du bon vieux temps de feu les Carpentier. Sylvie, présentée en Amérique comme " le plus beau cadeau de la France depuis la statue de la Liberté ". Sylvie, déifiée au Japon, ce pays " porte-bonheur " où elle rencontra son second mari, un jour de 1981. Sylvie, star internationale aux millions de disques vendus, aux milliers de couvertures de magazines, submergée de prix et de récompenses dont une seule pourtant fit sa fierté et aurait fait pleurer son père une étoile et un petit morceau de ruban rouge piqués sur le revers de son tailleur noir, en 1998, dans un salon de l'Elysée. Sylvie, un prénom rond comme le visage des icônes de Bulgarie, son pays d'origine, un hymne scandé sur tous les airs depuis des générations par les admirateurs de " La Blonde ", comme la surnomment affectueusement ses fans. Mais connaît-on vraiment Sylvie Vartan, l'idole des jeunes au féminin ? Que sait-on réellement de son mariage avec Johnny, de leurs ruptures fracassantes et de leurs retrouvailles savamment orchestrées ? Comment a-t-elle traversé toutes les modes, troquant sa panoplie yé-yé pour des extravagances de paillettes ? Pourquoi la reine du music-hall n'a-t-elle jamais triomphé au cinéma ? Après des mois d'enquête, ponctués de rencontres et d'interviews inédites, Emmanuel Bonini dresse, pour la première fois, le portait de feu et de glace d'un mythe qui, depuis plus de quarante ans, fait résonner un refrain bulgare dans le cœur des Français.

03/2004

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Littérature étrangère

Une comédie des erreurs

Dans une petite université au fin fond de la Virginie, une jeune lesbienne idéaliste tombe amoureuse de son professeur de poésie, réputé pour ses frasques homosexuelles. Improbable mais pas impossible - nous sommes au milieu des années 1960 -, quoique peu recommandable. S'ensuivent quelques nuits d'amour torrides, une grossesse inattendue, un mariage à la va-vite, un deuxième enfant pour redresser le tir et, faute d'y parvenir, un ressentiment qui tourne à la haine mutuelle qui se transforme en envies de meurtre. Alors Peggy plaque mari et fils pour disparaître avec sa fille de trois ans dans une cambrousse du sud des Etats-Unis. Elles squattent une bicoque délabrée et vivotent sous les identités usurpées d'une femme noire et de sa fille. La petite Karen est pâle et blonde, et alors ? A cette époque-là et dans ces régions-là, une seule goutte de sang noir dans un arbre généalogique suffit à justifier d'une appartenance à la race considérée jusque peu comme inférieure. Ce qui arrange Peggy, car c'est la planque idéale. Mais échappe-t-on jamais à ses origines ? Les hasards du destin rapprocheront les membres de cette famille ô combien dysfonctionnelle, pour le meilleur et pour le pire. Dans cette comédie inouïe d'audace et d'intelligence, les Blancs sont noirs, les riches sont pauvres, les homos hétéros et vice-versa. Bien-pensants, conservateurs, utopistes, narcissiques, hippies et intellos : tous se croiseront au détour de situations rocambolesques, et personne n'en sortira indemne. Avec Nell Zink, dîtes adieu au mythe américain des années 1960, et ne vous fiez jamais aux apparences.

08/2016

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Littérature française

Le crime de l opera. Tome 2

Le boudoir était tendu de soie bouton d'or, parce qu'elle était brune, cette merveilleuse Julia d'Orcival qui tenait si bien son rang à la tête du grand état-major de la galanterie parisienne. Un feu clair brûlait dans la cheminée, garnie de chenets Louis XVI, des chenets authentiques où s'étaient posés les petits pieds des belles du Versailles d'autrefois. La lueur adoucie d'une lampe en porcelaine du Japon éclairait le réduit capitonné où n'étaient admis que les intimes. On n'entendait pas d'autre bruit que le roulement lointain des voitures qui descendaient le boulevard Malesherbes, et le murmure de l'eau bouillante qui chantait sa chanson dans le samovar de cuivre rouge. Pourtant, Julia n'était pas seule. Près d'elle, à demi couchée sur une chaise longue, un jeune homme, plongé dans un vaste fauteuil, tortillait sa moustache blonde, et regardait d'un oeil distrait une terre cuite de Clodion, représentant des Bacchantes lutinées par des Faunes. L'élégant cavalier ne songeait guère à cette oeuvre d'art, pas plus que la dame ne songeait au splendide tableau de Fortuny qui rayonnait en face d'elle, et qu'elle avait payé une somme folle. Et s'ils se taisaient, ce n'était pas qu'ils n'eussent rien à se dire, car ils s'observaient à la dérobée, comme deux adversaires d'égale force s'observent avant d'engager les épées. Un viveur expérimenté aurait jugé à première vue qu'entre ces amoureux il allait être question de choses sérieuses. Un auteur dramatique aurait flairé une situation.

02/2023

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Littérature érotique et sentim

Colocs (et rien d'autre)

Il paraît que "les opposés s'attirent" . Il paraît que "qui se ressemble s'assemble" . Il paraît que les Jedi préfèrent les blondes. Et il paraît aussi qu'on évite les otites en se fourrant un oignon dans l'oreille. Les proverbes, Ashley s'en méfie depuis qu'elle a eu l'occasion de constater qu'un de perdu, c'était un de perdu. Mais, depuis que Ben est entré dans sa vie et s'est installé dans l'appartement qu'elle partageait jusque-là avec sa meilleure amie, elle en viendrait presque à accepter l'idée qu'elle n'est pas condamnée à passer toute son existence en solitaire. Ben est si drôle, Ben est si touchant, Ben est si... Ben est un ami. Et il doit le rester. L'amour, ça finit toujours mal, et il est hors de question de risquer leur amitié pour une relation sans lendemain. Pour elle, c'est clair, ils sont amis. Et colocs. Et rien d'autre. Mais il paraît que Ben ne l'entend pas de cette façon... "Un très bon roman où les sentiments sont présents, mais avec néanmoins une bonne dose d'humour et de tendresse" - Les livres en folie A propos de l'autrice Révélée par la série phénomène "Dear You" et confirmée par le succès de chacun de ses nouveaux titres, Emily Blaine est devenue, avec plus de 500 000 exemplaires vendus, la reine incontestée de la romance moderne à la française. Bretonne de coeur et parisienne d'adoption, elle envisage l'écriture comme un plaisir et, malgré son succès impressionnant, met un point d'honneur à rester proche de ses lectrices et à ne pas se prendre trop au sérieux.

03/2020

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Cuisine

Green Kitchen pour les kids. Plus de 70 recettes végétariennes testées et approuvées par les enfants

Initier les enfants à la nourriture végétarienne relève parfois d'une véritable épreuve au quotidien. Influencés par leurs copains, trop enclins à préférer pites et frites aux fruits et légumes, séduits par les sirènes de la malbouffe, nos chères têtes blondes au palais formaté jugent parfois bien sévèrement nos tentatives culinaires pour manger sainement. Parents de trois enfants, David Frenkiel et Luise Vindahl aka Green Kitchen ont eux aussi connu bien des difficultés pour faire découvrir à Elsa, Isac et Noah les mille et une subtilités de la cuisine végétarienne. Plus d'une fois, les assiettes conçues et préparées avec amour ont été boudées... Pour éviter les crises et remporter la victoire, les stars de la cuisine veggie ont d'abord appris à bien connaître les habitudes alimentaires de leurs enfants — manger avec les doigts, ne surtout pas mélanger les divers ingrédients d'un plat, jouer avec la nourriture, chaparder un morceau de légume cru sur le plan de travail, s'émerveiller devant un plat coloré... — avant de concocter plus de 70 délicieuses recettes, rapides et simples, restées et approuvées. Repas de fête, snacks, finger food, joyeux desserts... rien n'est trop beau pour leur faire apprécier les légumes, y compris l'ennemi public numéro un : les épinards ! Elaborées pour les enfants, ces recettes n'en plairont pas moins aux adultes grâce aux conseils avisés des auteurs. Adaptables en un tour de main, elles indiquent également comment faire participer les enfants à la préparation des repas. Et en guise de bonus, retrouvez à la fin de chaque chapitre, une recette exclusive pour les laisser jouer les petits chefs ! Santé et bonne humeur au menu — telle est la promesse de ce nouvel opus des Green Kitchen !

08/2019

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Musique, danse

The Who by Numbers. L'histoire des Who à travers leur musique

Pete Townshend – génie torturé et compositeur visionnaire, notable pour ses moulinets légendaires et ses destructions de guitares. Roger Daltrey – bagarreur des rues et chanteur à la voix d'or, précurseur du genre superstar musclée aux boucles blondes. John Entwistle – dit ''The Ox'', bassiste-arrangeur, aux doigts puissants et aux multiples talents, ayant un penchant pour l'humour noir. Keith Moon – ultime rockeur surexcité, batteur virtuose, loufoque et infortuné. Les ''Orrible 'Oo !'' Ils ont démoli leur matériel sur scène, popularisé le larsen de guitare, ouvert le chemin au punk, inventé l’opéra-rock, l'arena rock, et enregistré des disques parmi les plus fascinants de tous les temps. Émergeant de la scène mod rhythm and blues du milieu des années 1960 avec des hymnes adolescents enflammés comme My Generation, les Who étaient les gamins les plus sauvages, énervés et bruyants du lot. Mais, en dépit de la phrase la plus célèbre de Townshend : ''J'espère mourir avant de devenir vieux'', et contrairement à de nombreux rivaux, le groupe s'est attelé à la création d'œuvres plus matures fin des années 1960 et durant les années 1970, avec le succès phénoménal de l’opéra-rock Tommy, de l'album vénéré Who's Next, du chef-d'œuvre mod de Townshend Quadrophenia, et plus encore. Le travail de ces auteurs apporte une différente perspective au long et étrange voyage musical d’un des groupes de classic rock qui compte parmi les plus novateurs et impérissables. Ils reconsidèrent certains trésors des Who les moins connus et apportent un nouvel éclairage sur leurs disques les plus populaires. De I Can't Explain à Tommy, de Won't Get Fooled Again à l'album du come-back, Endless Wire, The Who by Numbers retrace la carrière extraordinaire et captivante des Who, chanson par chanson.

12/2018

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Critique littéraire

Territoires postmodernes. Géocritique de Calvino, Echenoz, Pynchon et Ransmayr

À rebours des thèses structuralistes, ce livre affirme que la littérature parle du monde. Il y a du hors-texte. Cette étude de quatre oeuvres marquantes d'auteurs emblématiques du mouvement postmoderne apporte une contribution importante à la géocritique et aux théories de l'espace qui fleurissent aujourd'hui dans le domaine de la littérature générale et comparée. Le monde, balisé par les lignes imaginaires des géographes et des navigateurs, est sillonné par les migrants, les voyageurs et les armées en campagne. Les frontières quant à elles sont des lignes qui ancrent une identité dans le territoire, et ce sont bien souvent des obstacles infranchissables. L'approche géocritique met en évidence la crise de ces notions dans les descriptions de villes utopiques des Città invisibili d'ltalo Calvino, dans la course folle de l'héroïne des Grandes Blondes, de Jean Echenoz, dans les espaces subjonctifs de la Zone que parcourent les personnages de Gravity's Rarnbow, de Thomas Pynchon, et dans les déserts rocheux du grand roman d'après-guerre de Christoph Ransmayr, Morbus Kitahara. Une fois résolue la très ancienne question de la représentation mimétique qui se trouverait au fondement de toute oeuvre d'art, on peut faire émerger l'idée que dans la fiction récente, les configurations spatiales participent à l'intrigue de façon déterminante. Au-delà de la nostalgie postmoderne pour un monde vaste, qui recèlerait encore une part d'inconnu et serait favorable à tous nos désirs, ces oeuvres instaurent une nouvelle relation à l'espace. Conçu comme un ensemble rhizomatique de milieux et de flux connectés entre eux, le monde entretient avec la littérature des rapports dont les textes du corpus, dans leur variété, permettent de saisir la cohérence.

06/2014

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Littérature française

La pendue de Londres

Allemagne, 1945. L'exécuteur en chef du Royaume Britannique, envoyé en mission, pend la gardienne de camps nazis Irma Grese. Même s'il éprouve un réel dégoût à exécuter des femmes, surtout si elles sont jeunes et jolies, le bourreau fait son devoir : c'est un as dans l'art de la longueur de cordes, un expert dans le temps minuté de la mise à mort. Pourtant, le reste du temps, c'est un homme comme un autre, époux modèle, bon citoyen, qui reçoit aimablement les clients dans son pub londonien « Help the poor Struggler » (Aidez le pauvre type qui se débat !). Avant de partir, à l'aube, appliquer en silence une sentence de peine de mort.Londres, immédiat après-guerre. Ruth Ellis ressemble à Betty Boop, enjouée et désirable, elle plaît aux hommes, et sans doute les choisit-elle fort mal. Mais derrière son sourire et sa bouche trop maquillée, que cache-t-elle ? Qui sait que son père alcoolique l'a violée ? Que son premier fiancé, un soldat, l'a abandonnée, enceinte, avec des rêves en miettes et le cour en breloque ? Dans le Londres charbonneux de l'après-Blitz, à rebours du puritanisme d'une société bien-pensante, Ruth devient entraîneuse dans des bars sombres et rouges : et d'entraîneuse à prostituée, la pente est facile. Un jour, malheureuse, jalouse, violentée, mais toujours belle, et mère de famille, elle tue son amant, un salaud, à bout portant. La voici condamnée à la pendaison. Bourreau, fais ton ouvre ! Et si le bourreau avait une âme ? Et s'il répugnait soudain à supprimer une innocente aux boucles blondes ?Dans ce roman envoûtant, reconstitution en cinémascope d'un Londres luisant de fog et de pluie, de vices cachés et de femmes de petite vie, Didier Decoin alterne la voix du bourreau et de la victime. Une plongée dans l'âme humaine.

05/2013

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Littérature française

Adieu Tanger. Premier roman

Alia est lycéenne, elle habite Tanger. Chaque jour, elle réalise que son corps dérange dans les rues qu'elle emprunte - elle est déshabillée du regard, sifflée, suivie. Tandis que ses parents croient la protéger en lui conseillant d'être plus discrète, l'adolescente refuse cette injonction à l'invisibilité et veut comprendre les raisons du désir masculin. Alors, Alia commence à se prendre en photo. Dans le secret illusoire de sa chambre, elle pose, s'allonge, se cambre, observe ce corps que les hommes guettent. Si Alia aime secrètement un garçon plus âgé qu'elle, c'est dans les bras de Quentin, un expatrié français de sa classe, qu'elle tombe finalement. Mais loin du fantasme de ses mèches blondes et de quelques accords de guitare, elle découvre que la liberté n'a que peu de poids face à la réputation d'une femme. Pour s'être refusée à Quentin, ses photos se retrouvent sur internet. L'article 483 du Code pénal marocain, condamnant à l'emprisonnement toute forme d'outrage public à la pudeur, ne lui laisse dès lors pas d'autre choix que la fuite. Alia fait de Lyon sa ville d'exil, travaillant comme serveuse dans un restaurant sur la Saône. Désormais réduite à n'être qu'une Arabe aux yeux des Français, elle est finalement rattrapée par le visage de Quentin qui menace de la faire sombrer dans la folie. Devra-t-elle à nouveau tout quitter pour survivre ? Quitter son pays, sa ville, son corps, partir si loin qu'elle doute à présent pouvoir un jour revoir Tanger... Le premier roman de Salma El Moumni raconte le pouvoir destructeur du regard des hommes. De sa plume acérée, la jeune romancière marocaine explore la question du désir, de la dissociation et de l'impossible retour. Une entrée fracassante en littérature.

08/2023

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BD tout public

Taches

L'HISTOIRE Après Rayures, paru en 2007 dans la même collection, voici le retour de Jean-François l'éléphant à rayures (sauf que maintenant il a des taches, d'où le titre) et Honoré le panda, dans ce second opus traitant des espèces animales en voie d'extinction qui mettent le boxon partout où elles passent. Accompagnés cette fois-ci de René le Phénix et Octavio (un clochard), nos deux héros se sont mis en colocation et sont entrés dans la police histoire de remettre de l'ordre dans la ville. Meurtre, marée noire, attaque de requins, trafic de drogues, corruption et malversations financières, c'est à toutes les vicissitudes de monde moderne qu'ils sauront trouver des réponses, bien personnelles, mais quand même efficaces selon le point de vue où l'on se place. Armé de son humour particulièrement absurde, irrévérencieux et désarmant, B-gnet flingue la morale et le bon goût comme l'inspecteur Harry dégomme les malfrats : pas propre, mais net et sans bavures. On reste sans voix face aux innombrables détails loufoques qui peuplent les cases et aux réponses imparablement débiles des protagonistes. B-gnet est décidément un OVNI dans le monde la bande dessinée d'humour, la preuve : ce sont les éditeurs qui refusent ses projets qui le disent ! Mais un jour ils comprendront qu'"ils" sont déjà parmi nous et que B-gnet n'est que leur porte-parole... L'AUTEUR B-gnet : [bénié] n. m. inv. du Lyonnais Bovagnet (Florian) qui signifie "bugne". Auteur d'histoires courtes en bande dessinée du début du millénaire. Histoire : On rencontrait jadis le B-gnet à l'école d'illustration / BD / infographie / dessin animé Emile Cohl ; après quoi il parut furtivement dans Fluide Glacial, puis dans Bodoï avec le personnage "Saint Bernard l'ermite ", Spirou. On peut également le découvrir régulièrement depuis sept ans dans le Psikopat où il a réalisé une série d'histoires courtes inspirées du Scarface de Brian de Palma (The world is yaourt paru ensuite chez Les Requins marteaux), les aventures de Jean-François et Honoré (parues sous le titre Rayures aux éditions 6 Pieds sous terre) puis Taches. B-gnet est Lyonnais et fait partie de l'ateliers KCS (avec les frères Jouvray et Salsedo, notamment).

07/2012

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Monographies

La couleur crue

Ce catalogue est publié à l'occasion de l'exposition "La couleur crue" qui se tiendra à Rennes au musée des Beaux-Arts du 25 juin au 13 septembre 2020 (dates à confirmer) L'exposition se concentre sur la relation entre la couleur et la matière. Derrière ce lien étroit, apparaît d'emblée la question - essentielle pour les artistes - de l'existence de la couleur à l'état naturel et de sa relation à la lumière. Comment existe-t-elle dans la matière même ? Peut-on toucher la couleur ? Peut-on la traverser ? Peut-on la capter, la figer, la transmettre ? Le terme de couleur crue renvoie aux éléments fournis en profusion par la nature, aux forces telluriques et aux socles communs d'une histoire de l'art plurimillénaire. Elle peut suggérer l'aspiration à une forme de simplicité, voire de pureté (originelle), par opposition aux sophistications des sociétés matérialistes. Elle peut également exprimer l'emploi direct d'objets trouvés, de matériaux considérés comme non nobles et des techniques artisanales abondamment remis au centre de la question artistique par plusieurs générations d'artistes du XXe et XXIe siècles, de l'Art & Craft à l'Arte Povera jusqu'à aujourd'hui. Enfin, la couleur crue c'est aussi des procédés chimiques et des expérimentations menées depuis toujours par les artistes. L'exposition explore ainsi la couleur de la matière dans la variété des formes et des formats dont les artistes se sont saisis : couleurs naturelles et artificielles ; pigments simplement recueillis ou transformés. Elle entre dans les profondeurs de la matière-couleur à travers des oeuvres, des processus et des expérimentations aussi bien naturels que technologiques, qui vont de la matière la brute à la plus insaisissable et instable. Liste provisoire d'artistes : Caroline Achaintre, Dove Allouche, Michel Blazy, Michele Ciacciofera, Edith Dekyndt, Sonia Delaunay, Daniel Dewar et Grégory Gicquel, Dan Flavin, Gérard Gasiorowski, Katharina Grosse, Ann Veronica Janssens, Anish Kapoor, Mike Kelley, Aglaïa Konrad, Wolfgang Laib, Perrine Lievens, Vincent Malassis, Flora Moscovici, Jean-Luc Moulène, Florian et Michaël Quistrebert, Evariste Richer, Anri Sala, SARKIS, Jennifer Tee, Adrien Vescovi, herman de vries, Jessica Warboys, Remy Zaugg...

07/2021

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Cuisine végétarienne

Cuisiner cru et vivant

Un guide pour découvrir l'incroyable variété gustative de la " crusine ", une alimentation vivante composée d'aliments crus sous toutes leurs formes : jus de légumes, soupes tièdes, pains, crackers et pâtisseries crus, graines germées, laits végétaux, boissons et bocaux fermentés... Mettre plus de vie dans son assiette permet de réconcilier santé, plaisir et gourmandise.

10/2022

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Histoire de France

Le Moyen-Age 481-1453

Cet ouvrage réunit les Ateliers de l’historien publiés dans les volumes de l’Histoire de France : La France avant la France (481-888), Féodalités (888-1180), L’âge d’or capétien (1180-1328), Le temps de la guerre de Cent Ans (1328-1453). Le grand atelier de l’histoire de France invite chaque lecteur à partager les « secrets de fabrication » d’une science humaine effervescente. Car le passé est un laboratoire d’expériences et d’hypothèses : un vaste terrain d’études et d’expérimentations, ouvert aux analyses et aux débats les plus divers et les plus féconds. Les sources. À partir de quels documents travaille l’historien ? Comment les exploite-t-il ? Les sources ici concernent toutes les traces laissées par l’homme et exploitables par le chercheur : les données de l’archéologie, les textes, les images, les objets, les témoignages dans le cadre d’une enquête orale… L’historiographie. Comment, siècle après siècle, les historiens ont-ils analysé le passé ? De Clovis à nos jours, de Grégoire de Tours à Jacques Le Goff, chaque époque n’a cessé d’enquêter, de chercher à comprendre le passé. Une place centrale est accordée ici aux importantes thèses qui ont renouvelé, depuis quarante ans, notre connaissance de l’histoire de France. Les controverses et les enjeux. L’histoire est un perpétuel questionnement : sur les hommes, sur les événements, sur la politique, sur les cultures, sur les croyances. L’histoire n’est pas un processus achevé mais une « invention » permanente, en relation avec les interrogations vives du présent : violences, guerres, crises… Une importance particulière est accordée ici aux directions nouvelles d’une recherche en devenir, qui a beaucoup bouleversé et modifié les questions de datation. Le grand atelier de l’histoire de France du Moyen Âge met ainsi en valeur une histoire en construction, une histoire qui interroge et qui s’interroge, afin de mieux comprendre notre présent, offrant les « clés » d’une recherche plurielle, diverse, inventive, qui a totalement renouvelé notre connaissance du passé.

10/2012

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Littérature française

Bordeaux. Nouvelles de 2050

Les textes qui composent Bordeaux. Nouvelles de 2050 sont les treize contributions arrivées en tête du concours de nouvelles organisé à l'initiative de Rue89 Bordeaux, en partenariat avec la mission #BM2050 et avec le soutien de Bordeaux Métropole Energies. Elles ont été écrites avec cette seule contrainte : se dérouler en 2050 dans la métropole bordelaise, dans les frontières que celle-ci pourrait avoir à cette époque. La nouvelle lauréate et les douze suivantes ont été choisies, parmi quatrevingt-cinq contributions, par un jury présidé par la romancière Delphine de Vigan, entourée de Michèle Laruë-Charlus (responsable de la mission BM2050), Jacques Mangon (président de Bordeaux Métropole Energies), Françoise Lavoir (professionnelle du tourisme), Hervé Le Corre (écrivain), Fabien Dutour et toute l'équipe de la bibliothèque du Grand Parc à Bordeaux, Walid Salem (directeur de Rue89 Bordeaux) et Olivier Desmettre (éditions do).

12/2018

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Monographies

Fabienne Verdier. Le chant des étoiles

Ce volume se présente comme une monographie consacrée aux oeuvres de Fabienne Verdier qui seront présentées lors de l'exposition que le musée Unterlinden de Colmar dédie à l'artiste, et qui dialogueront non seulement avec les collections d'art ancien et moderne du musée, mais aussi avec l'espace architectural - conçu par Herzog & de Meuron - qui les abrite. Cet ouvrage permettra aux lecteurs d'approfondir le lien inédit que l'artiste noue entre son oeuvre monumentale et le retable d'Issenheim de Matthias Grünewald en s'inspirant du spectre chromatique et de l'aura lumineuse qui distinguent la peinture de Grünewald. Fabienne Verdier réfléchit à la représentation de la mort non plus comme fin, mais comme trace d'énergie qui se libère pour les vivants. Ce lien entre l'homme et le cosmos, cette énergie vitale sont autant de thèmes qui justifient le titre - du livre comme de l'exposition - Le Chant des étoiles. La grande installation des Rainbows joue un rôle central dans la publication : ces 66 oeuvres inspirées par l'aura lumineuse produite par la mort d'une étoile sont conçues comme des individus dont chacun porte un titre soulignant son lien avec le ciel, les étoiles et la lumière. En outre, pour Fabienne Verdier, ces oeuvres constituent les portraits des défunts morts de la Covid-19, ils sont une manière d'icônes contemporaines et donnent vie à une oeuvre d'art universel.

09/2022

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Français

BTS 1re et 2e années. Culture générale et expression, Edition 2021

Cet ouvrage consommable pour les 2 ans de BTS permet de préparer activement les deux volets de l'épreuve de culture générale et expression : la synthèse et l'écriture personnelle. La méthodologie est progressive et guidée au fil des 10 thèmes traités : - Des pages "Lire et comprendre le corpus" pour apprendre à lire des documents, les comprendre et les confronter, et pour nourrir sa culture générale - Des pages "Méthode" dédiées à la synthèse et à l'écriture personnelle - Des pages "Savoir s'exprimer" consacrées à l'expression écrite - Une page "Se préparer pour l'oral" ou "Décrypter l'image" pour analyser un genre iconographique - Des annexes pour rendre les étudiants aptes à une communication performante à l'écrit comme à l'oral Ce manuel est enrichi de ressources gratuites en libre accès sur foucherconnect. fr : vidéos, audios et QCM interactifs.

05/2021

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BTS Tertiaires

Culture générale et expression BTS 1re & 2e années

Cette édition propose une préparation active aux deux volets de l'épreuve de culture générale et expression (session 2025) : les questions et l'essai. Une méthodologie guidée et progressive au fil de 10 thèmes largement renouvelés pour nourrir sa culture générale et humaniste Pour chaque thème : - 3 pages "Lire et comprendre le corpus" - 1 page "Se préparer à l'épreuve" pour travailler activement la confrontation des documents et l'écriture d'un essai - Des pages "Savoir s'exprimer" pour consolider les compétences langagières à l'oral et à l'écrit - En alternance, 1 page "Se préparer pour l'oral" et "Décrypter l'image" - De nombreuses annexes pour mettre toutes les chances de son côté ! Ce manuel est enrichi de ressources numériques gratuites foucherconnect : vidéos, audios, exercices interactifs et Quizlet

04/2024

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Beaux arts

Symétrie, goût, caractère. Théorie et terminologie de l'architecture à l'âge classique 1550-1800

Malgré la très grande notoriété de certains auteurs, Delorme, Perrault, François Blondel, l'abbé Laugier, Ledoux, Durand, Quatremère de Quincy, la théorie de l'architecture en France à l'âge classique reste un sujet peu traité. Derrière l'étude des ordres d'architecture et des proportions, on oublie souvent l'importance de la terminologie esthétique et critique de l'architecture. En effet, pendant plusieurs siècles, des notions, principes ou termes, tels que symétrie, régularité, bienséance, goût, simplicité, convenance, caractère, etc., ont servi à exprimer les jugements des initiés et des connaisseurs, en même temps qu'elles véhiculaient l'idéal classique. Celui-ci ne se résume jamais dans un seul des principes énoncés, mais résulte toujours d'une interaction entre plusieurs critères dont la position respective varie au long des siècles et des doctrines comme celle des pions sur un échiquier. Ce système mis en place entre le XVIe et le XVIIIe siècle sera seulement bouleversé par l'élargissement hors pair des connaissances à la fin du XVIIIe siècle. Un petit nombre d'édifices exécutés sert de référence constante à la théorie : le Louvre, le château de Versailles, l'église Saint-Sulpice... A partir d'une présentation des types d'ouvrages : dictionnaires, traités sur l'architecture particulière, traités sur les ordres d'architecture..., et au travers d'une série de notices monographiques, consacrée aux termes les plus essentiels de l'âge classique, le livre retrace les glissements sémantiques, souvent subtils, intervenus depuis le XVIe siècle. L'évolution de la société, l'ascension sociale de l'architecture et l'émergence d'une nouvelle classe de commanditaires se répercutent sensiblement sur l'emploi des mots. La naissance du public est accompagnée de l'intégration du goût au vocabulaire critique ; "l'embourgeoisement" conduit à l'abandon de la bienséance. Mais ce n'est qu'avec la Révolution que l'architecture utilitaire l'emporte sur l'architecture à la française. On connaît les conséquences à long terme de l'effondrement de la théorie classique sur la théorie contemporaine de l'architecture : celle-ci s'est perdue au profit d'une historiographie surdotée de concepts. L'architecture contemporaine souffre toujours d'un mutisme — de plus en plus critique depuis 1945 — qui rend indispensable une réflexion sur les origines de la théorie de l'architecture.

04/1986

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Littérature étrangère

Dora la dingue

"Je ne sais pas comment, mon père s'est mis dans la tête que j'avais besoin d'un psy", se demande Ida, adolescente en crise qui décide un soir de se raser le crâne avant de passer à table, au grand dam de son père, volage et égoïste, et de sa mère, dépressive et alcoolique, qu'elle surnomme M et Mme Pharmazombie. Ida, ou plutôt Dora comme l'ont rebaptisée ses amies, double clin d'oeil à Dora l'Exploratrice et à la Dora de Freud, jeune patiente hystérique que le célèbre Sigmund a soignée en 1901, se voit ainsi obligée d'aller consulter un psychanalyste, qu'elle surnomme ironiquement Sig. Et Sig a du pain sur la planche car Dora souffre de toux persistante, d'évanouissements intempestifs et d'aphonie psychosomatique au moindre geste d'affection ou de désir à son égard. Gênant, surtout lorsque Obsidienne, amie dont Dora est secrètement amoureuse, tente de l'embrasser. Petite sueur du Tyler Durden de Fight Club, Dora conçoit l'analyse comme un combat de boxe mental qu'elle doit absolument remporter, et à chaque uppercut psychanalytique du vieux Sig, Dora riposte en prenant des poses lascives pour le déstabiliser. On suit hilare, choqué et fasciné, les aventures de Dora et ses amis (Obsidienne, mystérieuse Amérindienne ; Marlene, transsexuel rwandais féru de littérature érotique ; Little Teena, rouquin gay de 141 kilos, et Ave Maria, blonde maigrichonne s'exprimant uniquement par vocalises) qui lancent des raids artistiques dans les centres commerciaux ou prennent en filature Sigle psy en le filmant après avoir émietté 5 viagras dans sa tisane. Roman classique sur l'adolescence ? Bien au contraire... Dora la Dingue est un concentré de folie, un hymne aux décalés, aux névrosés du monde entier, dont Dora est l'électrique et inoubliable porte-parole.

10/2013

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Policiers

Elvis et la vertu

« Il n’y avait donc pas un témoin à Largos à m’avoir vu au bras de cette jolie blonde d’à peine quarante ans ? Personne n’ayant aperçu le vieux Jon Ayaramandi ivre mort, au petit matin, errant la gueule cassée et les poings éraflés, semant l’effroi parmi les honnêtes gens ? Etais-je trop vieux pour le rôle ? C’est ce que tout le monde semblait penser. "Pas lui, pas ce vieil homme aux cheveux blancs." Est-ce que ça me vexait ? Ouais. Est-ce que ça m’arrangeait ? Encore plus. Ça faisait même sacrément mon affaire. » Où l’on retrouve les personnages hauts en couleur de Du son sur les murs, premier roman remarqué de Frantz Delplanque : Jon Ayaramandi, le papy tueur débonnaire, rocker dans l’âme et véritable juke-box vivant, la belle Perle, sa fille Luna, les Gitans et Valentin, le célèbre chanteur des Fucking Puppets… Cette fois, des cadavres tombent du Ciel. Du Ciel ? Avec une capitale ? C’est bien ce qu’on veut nous faire croire. Tiré une nouvelle fois de sa paisible retraite, dont il profitait pour écrire ses Mémoires d’assassin professionnel, Jon part à la chasse aux intégristes catholiques qui s’en prennent aux musiciens qu’il aime. Aidé de ses amis gitans, et d’une bombe sexuelle prénommée Mylène, la coiffeuse de Largos, il va sillonner le Sud-Ouest en Lamborghini Murcielago, des flingues plein les poches et la rage au cœur. Miracle : entre les Pyrénées et l’Atlantique, les morts se multiplient bientôt comme des petits pains. Pas de pitié pour la calotte, nom de Dieu ! Drôle et vif, énergisant, irrespectueux, si ce n’est d’une écriture millimétrée, ce deuxième roman de Frantz Delplanque devrait élargir un lectorat qui ne demande que ça.

01/2013

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Littérature française

Cordelia la Guerre

«Elle est soleil et pluie et autre chose, c'est la toute-puissante Cordelia qui réunit la pluie que portent les héros sur leurs épaules (héros qu'on voit, par exemple, enfourcher des chevaux blancs et galoper dans les nuits d'inondation) et le soleil que portent les mêmes (canicule, fardeau saignant et adoré), elle est la toute-puissante qu'on ne regarde ni de face ni de près, elle est celle qui ne dit mot puis pleure puis dit père, comme un caillou. Qui rencontre des hiboux poignardés dans les forêts sur les troncs des arbres. Il y a autre chose. Elle dit autre chose. Elle dit : femmes, femmes, mes soeurs. Elle est toute blonde, porte un corsage décolleté et une robe blanche, Cordelia qui avance dans les forêts touffues accompagnée d'hommes d'armes, ses larmes sont des diamants et ses sourires des perles ; une douleur comme la sienne. La femme sans honte et toute blanche dans la forêt. La femme homme-soldat.» «Une furie ramassée dans le corps et l'image d'un oiseau. Mettons-nous en route. Suivons l'oiseau de nuit qui est venu de jour. Il est venu pour nous.» Une voiture en feu, une amnésique, de mystérieux rubis, et la guerre sourde qui balaie tout sur son passage. Cordelia la Guerre est un roman en feu, multiple, ambitieux qui, tout en jouant avec les codes du roman policier, de l'épique et du mythologique, propose une relecture contemporaine du Roi Lear. Il nous emmène dans un tourbillon dont le souffle met au jour la matière d'un monde qui s'effondre. C'est en réalité notre contemporain qui se joue sous nos yeux, et Marie Cosnay en révèle toute la densité sociale et politique.

08/2015

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Techniques d'écriture

Ecrire, écrire, écrire

Je me retourne et parcours la distance qui me sépare de cette enfant à la frange blonde. Je la vois qui écrit. Elle forme des lettres. Sa chaise est serrée contre la table ronde de la salle de classe, non loin de la fenêtre qui donne sur la cour de l'école entourée d'une haie et d'une grille et remplie d'enfants qui jouent. Elle est seule assise dans la salle commune, elle se rapproche encore de la table en tirant sa chaise. Les avant-bras posés. Le corps penché, le dos rond. Elle forme des lettres, lentement. Où commence l'écriture ? Dans quel endroit de l'enfance, dans quelle partie du corps (est-ce la main crispée sur le stylo ou le cou penché sur le cahier ? ) ou de l'espace (contre la table ? dans la lumière ? dans la pénombre ? ), dans quel lieu de l'imaginaire, dans quelles histoires, quels personnages ? Et de quoi se nourrit-elle ? de souvenirs, de mémoire, de rencontres, des autres, des oeuvres anciennes ou contemporaines, des livres ? L'écriture est d'abord un geste par lequel on tente de saisir le réel qui parfois se dérobe ou se brouille ? Ou bien tente-t-on de le fuir ? C'est un souffle qui emporte, un élan ? ou le retrait en soi le plus profond ? En une série de courts chapitres, Sally Bonn décrit des pratiques concrètes et les objets de l'écriture, visite des musées ou des pièces d'écrivains (Proust, Walser, Mallarmé) et regarde des images ou des graffs à la recherche de ce qu'elle pense être le secret de l'écrit. Et ainsi nous donne-t-elle à son tour la trace la plus fragile et la plus sensible qui soit : le livre.

02/2022

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Littérature française

La Tour ou un chien à Chinatown

Les Olympiades. C'est là, autour de la dalle de béton de cet ensemble d'immeubles du Chinatown parisien que s'est installée la famille Truong, des boat people qui ont fui le Vietnam après la chute de Saigon. Victor Truong chérit l'imparfait du subjonctif et les poésies de Vic-to-Lou-Go (Victor Hugo). Alice, sa femme, est fan de Justin Bieber mais déteste Mitterrand, ce maudit " communiste " élu président l'année où est née leur fille Anne-Maï, laquelle, après une enfance passée à rêver d'être blonde comme une vraie Française, se retrouve célibataire à 40 ans, au désespoir de ses parents. Cette tour de Babel de bric et de broc, où bruisse le murmure de mille langues, est une cour des miracles aux personnages hauts en couleurs. Voilà Ileana, la pianiste roumaine, désormais nounou exilée ; Virgile, le sans-papier sénégalais, lecteur de Proust et virtuose des fausses histoires, qui squatte le parking et gagne sa vie comme arnaqueur. On y croise aussi Clément, le sarthois obsédé du Grand Remplacement, persuadé d'être la réincarnation du chien de Michel Houellebecq, son idole. Tous ces destins se croisent, dans une fresque picaresque, faite d'amours, de deuils, de séparations et d'exils. La Vie mode d'emploi de Perec est paru en 1978, quand les Olympiades sortaient de terre. Comment Perec raconterait-il le Paris d'aujourd'hui ? Ce premier roman de Doan Bui tente d'y répondre, en se livrant lui aussi à une topographie minutieuse d'un lieu et de ses habitants. L'auteure y décrit la France d'aujourd'hui, de la coupe du Monde 98 aux attentats de 2015 dans un roman choral d'une drôlerie grinçante.

01/2022

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Littérature étrangère

Octobre

Mercia Murray est une femme de cinquante-deux ans qui vient d'être quittée. Nous le savons, elle aussi, d'ailleurs, cette situation pour le moins banale équivaut à une forme de mort... Son coeur est en mille morceaux, elle verse un nombre incalculable de larmes et se repasse chaque geste, chaque mot prononcé sur le moment en quête d'une ambiguïté possible. Cela ne révèle aucun indice qui aurait pu lui échapper... L'homme qui a parlé et agi n'était pas le Craig qu'elle connaissait, c'est un inconnu. Ce qui devrait signifier que son chagrin a quelque chose d'irréel, sauf que cela n'empêche pas les larmes de couler et son coeur d'exploser. Effondrée, Mercia s'interroge. Professeur de littérature à l'université de Glasgow, elle vient de loin, d'Afrique du Sud. Métisse, née sous le régime de l'apartheid, elle a eu un parcours exemplaire, fait de brillantes études, obtenu un poste prestigieux. Est-ce à cause de ses origines, de sa couleur de peau, que Craig est parti ? Lui qui, elle l'apprend vite, va avoir un enfant d'une jolie Ecossaise blonde. Alors, où est sa place ? Sa vraie place ? On est en octobre, l'automne en Ecosse, le printemps «au pays» - mais est-ce encore tout à fait le sien ? Recevant une lettre de son frère qui ressemble à un appel au secours, elle décide de repartir au moins pour une longue visite, de renouer avec ses racines. De trouver où elle peut se dire vraiment «chez elle». Mercia ira d'espoirs en déconvenues, de découvertes en interrogations, un peu à l'image de cette Afrique du Sud qui se cherche encore, entre progrès, certes, mais aussi flambées de violence.

09/2015

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Littérature française

Les brasseurs de la ville

Port-au-Prince. Une famille négocie sa survie au jour le jour. Il est maîtrepelle sur un chantier, portefaix au dos labouré par des sacs de farine ; elle est marchande ambulante de serviettes, repasseuse chez les messieurs célibataires du quartier, n'hésitant à se donner à eux car sinon " la chaudière ne monterait pas le feu ". Cinq enfants. Leur fille aînée, Babette, adolescente, est leur seul espoir : elle a son brevet, leur offrira un gendre riche car elle est belle, " longues jambes, un large bassin qui donne de l'ampleur à ses fesses rondes et hautes ". Sa mère la rêve en Shakira. Un certain M. Erickson se présente un jour, bien plus âgé qu'elle, très riche. Et surtout généreux pour la famille qu'il installe dans une confortable maison. Cet homme mystérieux pourvoit à tout. Mais pourquoi métamorphoset-il Babette en blonde dont " les cheveux se secouent et ne perdent pas leur pli ", au point que le quartier la nomme dorénavant la Barbie d'Erickson ? Sa mère constate, désolée : " ma fille n'est plus ma fille ". Qui est-il réellement, ce personnage louche aux trois maîtresses, vivant dans une luxueuse maison barricadée, entouré de gardes du corps ? En " putanisant " Babette, ses parents semblent s'être engagés sur une voie aux multiples périls, dont ils pressentent avec effroi qu'elle est sans retour. Dans Les brasseurs de la ville, épopée à travers les quartiers pauvres de Port-au-Prince, du matin au soir, chacun des multiples personnages invente ses propres pas pour danser avec sa croix. Evains Wêche signe un talentueux premier roman qui met en lumière la lutte du peuple contre la déchéance et la mort, un peuple qui brasse la ville entre les bruits et les fureurs où s'entremêlent des histoires de courage, d'amour et de folie.

01/2016

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Littérature étrangère

Le corps humain

Le peloton Charlie, envoyé en mission "de paix" en Afghanistan, rassemble des soldats issus de tous les horizons : Cederna, un fort en gueule qui rêve d’entrer dans un corps d’élite, Ietri, son jeune "disciple", la blonde et courageuse Zampieri, Mitrano, le souffre-douleur, ou encore Torsu, à la santé fragile. Encadrés par un colonel vulgaire et amant des plaisirs, un capitaine austère et un adjudant qui exerce parallèlement l’activité de gigolo pour arrondir ses fins de mois, ils vont être confrontés au danger, à l’hostilité, à la chaleur, à l’inconfort, à la rébellion du corps humain et au désoeuvrement à l’intérieur d’une base avancée qui évoque un bastion fantomatique au milieu du désert. Mais aussi et surtout à eux-mêmes : à leurs craintes, leurs complexes, leurs démons, leur passé, leurs interrogations, qui les rattrapent comme des boomerangs à des milliers de kilomètres de chez eux. Une épidémie de dysenterie les rapproche du lieutenant Alessandro Egitto, médecin de garnison (et personnage principal du roman) qui vient de rempiler afin de fuir une histoire de famille douloureuse, liant ainsi son sort au leur. Enfin, une opération à l’extérieur de la base, qui se transforme en cauchemar, fait voler toutes leurs certitudes en éclats. Plus qu’un roman de guerre, Le Corps humain est un roman d’apprentissage où le conflit armé apparaît comme un rite d’initiation au monde adulte, et la famille comme une guerre tout aussi redoutable. Giordano fait preuve ici d’une maîtrise et d’une maturité surprenantes pour un deuxième roman. Décidément doué d’une sensibilité hors du commun, il s’y montre un excellent investigateur de l’âme humaine.

08/2013

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Cinéma

Confession inachevée

"A Hollywood, la vertu d'une jeune fille a beaucoup moins d'importance que le style de sa coiffure. On vous juge sur votre apparence, pas sur le reste. Hollywood, c'est un endroit où on vous offre mille dollars d'un baiser et cinquante cents de votre âme. Je le sais, j'ai assez souvent refusé la première proposition et tenu bon pour les cinquante cents". Qui était Marilyn Monroe ? Qui se cache derrière la pétillante blonde qui va mettre fin à ses jours à 36 ans, en pleine gloire ? Lire cette Confession inachevée, son unique projet autobiographique, ce n'est pas seulement entendre la voix bien reconnaissable de Marilyn dévoiler les étapes de sa brève existence, c'est découvrir une observatrice clairvoyante, tiraillée entre les paillettes et les coulisses, entre la beauté et la souffrance. Ces textes de jeunesse sont une confession - au sens religieux du terme -, le portrait d'une femme qui se met à nu, d'une femme en quête d'un absolu et que la vie déçoit. En 1954, l'agent Charles Feldman contacta le scénariste et écrivain Ben Hecht, ami de Marilyn, pour lui demander d'aider l'actrice à écrire ses mémoires. A 28 ans, elle a déjà tourné une vingtaine de films, et elle est lasse des potins des feuilles à scandale. Elle lui dicte les mots qu'il couche sur le papier... Pour des raisons personnelles, elle ne poursuivit pas ces séances de travail, mais confia le manuscrit au photographe Milton Greene, son ami de toujours. Ce n'est qu'en 1974, vingt ans après avoir recueilli ces feuillets, douze ans après la mort de Marilyn, que Milton Greene décida de révéler ce texte au public. Confession inachevée était épuisé en France depuis plus de trente ans.

10/2011

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Policiers

La peine capitale

La dernière fois que Joaquín était venu le voir, le vendredi, Chacaltana l'avait trouvé un peu pâle. " Prends soin de toi. Tout ira bien ", lui avait-il dit. Apparemment, il avait tort. Félix Chacaltana Saldívar est assistant archiviste au Palais de Justice de Lima. Fonctionnaire tâtillon, il vit sous la coupe de sa mère, une veuve austère, bigote et mal embouchée. Il aime l'ordre, le code pénal, le bouillon de poulet et sa fiancée Cécilia, qu'il essaye en vain d'embrasser. Jusqu'au jour où il tombe sur un procès-verbal rédigé à la hâte et qu'il ne sait pas où classer. Profondément incommodé par cette mystérieuse " irrégularité administrative migratoire mineure ", il découvre dans la foulée que son seul ami, le professeur Joaquín, a disparu. Au coeur de la coupe du monde de 1978, au rythme des matchs qui paralysent la ville (et dont Chacaltana semble se moquer éperdument), notre parfait Candide se lance bien malgré lui dans une enquête sordide sur fond d'opération Condor, mettant à jour les basses oeuvres des services secrets latino-américains cornaqués par la CIA. Jamais à court de naïveté, il promène sa bonne foi sans faille dans un Pérou en plein renouveau démocratique, et croise tour à tour des activistes méfiants, un amiral de l'Intelligence navale, une belle blonde mystérieuse et un vétéran de la guerre d'Espagne, tous plus rompus que lui aux secrets du monde. Roncagliolo raconte les années de formation de l'anti-héros d'Avril rouge avec un incroyable talent. On passe sans crier gare de la parodie au pur roman noir, sans jamais perdre l'humour ni le plaisir. Finalement, la naïveté est peut-être aussi une forme de courage...

04/2016