Recherche

Nantes

Extraits

ActuaLitté

Western

Jesse James

Le bandit bien-aimé. Missouri, 1863. En pleine guerre de Sécession, la ferme des James est saccagée par une patrouille nordiste. Leur brutalité marque au fer rouge le jeune Jesse, qui n'aspire plus qu'à se venger ! Fervent partisan de la cause du Sud, il rejoint les Bushwackers de " Bloody Bill " Anderson dans leur guérilla meurtrière, apprenant à piller, voler et tuer sous couvert d'une morale viciée par le traumatisme de la guerre civile. Au rétablissement de la paix, la rancoeur, le sentiment d'injustice et l'humiliation de la défaite le précipitent dans une carrière criminelle. Dans une surenchère de la violence, les quinze années qui suivent voient s'enchaîner les braquages de banques, les attaques de trains et de diligences, les règlements de comptes et les chevauchées sauvages... Jesse, son frère Frank et leur gang sont devenus les ennemis publics numéro un d'un pays qui peine à panser ses blessures, une partie de l'opinion sudiste voyant en lui un héros populaire, une sorte de justicier au grand coeur s'en prenant aux nantis pour venger l'honneur des vaincus. Christophe Regnault et Dobbs reprennent habilement les codes classiques du genre pour nous offrir un western dense et violent servi par une mise en scène puissante à l'atmosphère crépusculaire. Accompagné par l'historien Farid Ameur, spécialiste de la conquête de l'Ouest américain, ils nous entraînent, dans un fracas de sabots, sur les pas d'une figure légendaire qui n'a pas fini de fasciner les esprits.

05/2022

ActuaLitté

Littérature française

Le goût du silex

Léonard est un jeune garçon vivant avec sa grand-mère dans le quartier de Beaubourg au début des années 80. Ils ont un lien fusionnel, qui amènera Léonard à être épris des traditions transmises par la vieille femme. Les vacances en Touraine, au sein de la ferme du cousin Jean, perchée sur le haut d'une colline, sont l'occasion pour ce gamin de la cité de renouer avec la ruralité et tous les trésors dont elle regorge : nature luxuriante, tradition, cuisine... Chaque jour est autant d'excès commis par ce jeune génie de la truculence. Mais le déclin des trente glorieuses et son enchainement vers la crise de la fin des années 70 accroissent la détresse des paysans, qui bradent leur métairie, meurent de maladies liées aux produits qu'ils répandent, ou se suicident. Jean, endetté, se voit approcher par le coiffeur du bourg, un personnage cupide, afin de lui soutirer sa ferme pour une bouchée de pain. Léonard multiplie les impairs dans la campagne sans se soucier de ce drame en filigrane. Les camarades de Jean, les tantes, les oncles, les cousins sont autant de personnages qui le façonnent et l'affirment pour devenir un jour, comme il le souhaiterait, cultivateur au sein de la métairie. Cette fresque populaire Rabelaisienne sur un ton Audiardesque, d'un monde aujourd'hui quasiment éteint avec la disparition des anciens et l'exode rurale des jeunes générations, en fait un roman au ton humoristique et poétique contre l'uniformisation mondiale montante.

01/2022

ActuaLitté

Littérature francophone

Combats

En cette année 1842, Haïti, seule république noire du monde, affronte les premières conséquences d'une curieuse dette imposée par la France. Ludovic Possible, vieux mulâtre et grand propriétaire, ouvre sur ses terres à la plaine du Cul-de-Sac, non loin de Port-au-Prince, une étrange académie dans laquelle on apprend à vivre, tresser des nattes en paille, redresser la bâtisse scolaire, autant qu'à lire, écrire et compter. Ludovic destine surtout son école à Aïda, gamine auréolée de silence et de mystère. Depuis toute petite, Aïda collectionne avec avidité les nombreuses histoires racontées par sa mère, sans jamais se décider à parler elle-même et devenir conteuse, diva populaire, reine chanterelle, comme cela semble être son destin. Ludovic est détesté par son demi-frère, Balthazar. Face au système agraire entretenu par l'armée, leurs méthodes divergent et ouvrent la voie à des combats sans merci - combats pour l'éducation et l'information, duels, batailles rangées de coqs et de chiens, joutes verbales et trocs d'histoires. Dans ce roman inventif et foisonnant, conte rural et politique, les destins particuliers côtoient la grande histoire des luttes sociales et égalitaires d'un pays et de ses habitants. Néhémy Pierre-Dahomey est né à Port-au-Prince en 1986. Il vit aujourd'hui à Paris. Après Rapatriés (prix Révélation de la Société des gens de lettres, prix Carbet des lycéens de la Caraïbe, prix Cino Del Duca sous suggestion de l'Académie française), il signe avec Combats son deuxième roman.

03/2021

ActuaLitté

Arts ménagers

Tables d'hote

"Gloire à qui n'ayant pas d'idéal sacro-saint Se borne à ne pas trop emmerder ses voisins... " Georges Brassens Franck Nicolle défend la cause du goût, des régions, des provinces de France, leurs us et coutumes culinaires et leurs saveurs, en fonction du calendrier. Il indique leur origine souvent très ancienne et rattache le plaisir si simple, si honnête de la table, du partage du pain, du vin et du sel à l'Histoire de nos peuples, de la Tradition. Toutes ses chroniques ont été enrichies de recet¬tes, de citations, d'explications, d'illustrations, d'anecdotes qui signifient et incitent à rester toujours et à vouloir demeurer la France des terroirs et des clochers. Mais puisque la cuisine est, selon Léon Daudet, la seule Internationale qui vaille, bon nombre de nos recettes seront surtout inspirées d'Eu¬rope et plus particulièrement de celle au cents drapeaux... voire d'ailleurs aussi, sans remord, ni com¬plexe, ni regret. Préparez-les avec la con¬fiance d'Alexandre et le nez tourné à la gourmandise comme Saint-Jacques de l'Hôpital. Le bonheur est dans dans la casserole, coule en verres, en bolées et en chopines, en bavardages et en rires de tablée. Il s'appelle partage, ce plaisir si simple ! Humons, buvons, mangeons en frères et soeurs, trinquons à nos santés ! Au pays ! Et fêtons entre nous, joyeusement, avec cette centaines de recettes, le plaisir des retrouvailles. Tout ce qui doit être fêté se fait autour de table.

06/2022

ActuaLitté

Sociologie

Les Dessous de l'affaire Dreyfus

" On se demande sans doute quel but je poursuis en publiant ce livre. Des gens confortablement installés chez eux, sans soucis matériels, à l'abri de toute souffrance, pourvus de jolis titres de rente et munis de la considération dis tinguée de leurs concitoyens, m'en ont, paraît-il, blâmé par avance. - Pourquoi un livre ? Que ne se tient-il pas tranquille ? ont dit ces honorables personnes. Pourquoi ? Je vais le leur apprendre en peu de mots. Pour deux raisons également impérieuses, quoique d'un ordre bien différent. 1° Raison matérielle. - Il faut que je vive et il faut que je fasse vivre les miens. J'avais une solde et un grade qui étaient devenus toute ma fortune. Pour me ré- compenser de trente années bientôt accomplies de services que mes chefs ont vantés, M. Cavaignac, espoir des patriotes, tombeur putatif des dreyfusards, me les a enlevés, sans même daigner ni me voir ni m'entendre. Faut-il donc que mes deux petites filles, elles aussi, soient sacrifiées à la discipline et à la raison d'Etat ? J'estime qu'en fait de martyrs, c'est assez de moi. 2° Raison morale. - On ne s'est pas borné à faire matériellement à moi et aux miens tout le mal possible. En m'arrachant mes épaulettes, on m'a enlevé mon honneur. Et c'est pourquoi je veux parler. Tant que mes chefs m'ont couvert, tant qu'ils ne m'ont pas désavoué, je n'ai rien dit, je suis resté muet et impassible".

03/2023

ActuaLitté

Critique

Monte-Cristo, le procès ! Feuilleton juridique

La littérature fait, par nature, appel au jugement. De la qualité littéraire de l'oeuvre d'abord, des personnages, ensuite. Un roman suscite toujours un débat, où l'on discute des droits et de la légitimité de chacun, des crimes, des méfaits, des raisons et des prétextes. Le lecteur se fait alors juge et s'acquitte de cette tâche comme il le peut, souvent instinctivement. Dans cet ouvrage, vous allez vous exercer à assumer dignement ces hautes fonctions que vous confère le pouvoir de la fiction, en examinant un cas particulièrement difficile. Vous allez rouvrir un procès dont l'accusé a, depuis plus d'un siècle et demi, bénéficié d'un non-lieu pour cause de popularité. A la barre des prévenus, Edmond Dantès, dit comte de Monte-Cristo, jeté en prison à la suite d'une dénonciation calomnieuse, et qui fait justice lui-même... atteignant quelques innocents au passage. Dans quelle mesure ses actes sont-ils moralement répréhensibles, voire juridiquement condamnables ? La vengeance peut-elle être juste ? Le héros, d'innocent persécuté, ne devient-il pas aussi criminel que ceux qu'il prétendait punir ? Examiner son cas sous l'angle du droit, c'est arracher la lecture au prisme de la réaction immédiate. C'est démontrer que la mise en doute du schéma mythique du Surhomme fait partie intégrante du projet romanesque. L'enjeu, non seulement moral, mais aussi politique, est ici essentiel : le roman à succès constitue une référence commune, propice au débat démocratique sur les normes et valeurs fondant notre société.

05/2023

ActuaLitté

Littérature française

Les bâtisseurs du vent

Sans coeur étaient les nantis du village reculé où se déroule l’histoire ici contée. Et sans âme se sont-ils tous, à la fin, retrouvés. Entre la première et la dernière page de ce livre, quatre saisons vont défiler. L’église va, une nuit d’été, être démolie par la foudre. Le bourgmestre, l’apothicaire, le curé Emmanuel et son terrible secret, sans oublier tous les autres qui ont vu mais se sont tus, tous ceux qui prospéraient dans les riantes ruelles et les jolies maisons vont condamner le petit peuple entassé dans les bas-fonds du bourg à l’impossible : reconstruire en quelques mois et de leurs mains l’église foudroyée. Andreï Voronov, notre héros, et son chat Miouchki, Fabrizio et Jamal, Zuang et les frères irlandais vont alors tenter de relever cet incroyable défi qui fera d’eux et pour toujours : les bâtisseurs du vent. Entre la première et la dernière page de ce livre : des jours et des jours de labeur, des rires et des peines, des parties de pêche au bord du fleuve, l’aide d’une poignée de justes et le courage du désespoir. Entre la première et la dernière page de ce livre : une histoire d’hommes, de bâtisseurs, de miséreux. Un conte du peu pour le mieux qui démontrera que l’avidité, l’hypocrisie et la bêtise, même associées au plus mauvais coup du sort, ne peuvent entamer ce qui forge la gloire du peuple misère : la solidarité sans faille qui l’unit.

04/2019

ActuaLitté

Poésie

Paris la belle ! Ou l'espoir d'une vraie vie

La vie d'un homme échappe souvent à la sensualité idéaliste d'une vie souhaitée pour se cacher dans un spleen majestueux qui parfois frise la souffrance morale. Ici, Paris la belle , incarne ce rêve, cet idéal, cette quête permanente à la fois de l'amour mais aussi de l'équilibre dans un monde en proie à l'incivisme et au désordre. La référence à Paris montre bien ce rêve qui certainement est si lointain qu'il finit par être banal pour conforter la réalité dans son rôle perdu de voleuse de rêve. Ces rêves d'amour incertain, de vie instable mais aussi d'angoisse. Et si la balade parisienne dans son essence était aussi l'espoir d'une vraie vie pour ces pauvres d'Afrique ? La poésie du poète, Moustapha Ben Ismaïla Diaby, chante, dialogue, cogite, et remet au goût du jour l'amour, et exècre la haine, l'exploitation humaine, le monde qui s'individualise (écho aux réfugiés, aux immigrants et immigrés), le mépris des nantis pour ceux moins regardés, sur le bout de la lorgnette, avec condescendance, sous le joug et au mépris fallacieux des proclamations de foi des droits d'un monde moins hideux. Ben Diaby, vendeur de l'humaine solidarité, n'a point fait l'économie de la vérité du monde, en passe de devenir une jungle, si ça ne l'est déjà. Dam ce recueil, il livre sans oeillères à travers les mots, les maux de notre société. En libre penseur, il porte un diagnostic sociétal en y apportant tout de même ses remèdes.

03/2019

ActuaLitté

Récits de voyage

De Dakar à Paris. Un voyage à petites foulées

Partir de Dakar au rythme des foulées, aller jusqu'à Paris, en passant par Saint-Louis du Sénégal, Nouakchott, Tétouan, Tanger, Barcelone, Bordeaux, La Rochelle, Nantes, Angers, Saumur, Tour, Orléans, Etampes et Montreuil ; se déplacer au gré des rencontres : tel était l'objectif de Dakar Paris. Pourquoi Dakar ? La capitale sénégalaise demeure une cité singulière, une péninsule superbe et la terre africaine la plus à l'ouest du continent. Une cité tournée vers le grand large où chaque année, des milliers de Sénégalais montent sur des pirogues à destination de la lointaine Europe, devenue si difficile d'accès par les voies légales. Même si ses papiers sont en règle, Pierre Cherruau a choisi des chemins de traverse pour raconter ce continent qu'il avait l'habitude de sillonner comme reporter. C'est à pied qu'il a longé l'Atlantique. Il ne s'agissait pas de réaliser une prouesse physique ou sportive, il voulait donner la parole aux Africains pour comprendre pourquoi tant d'entre eux rêvent de partir à tout prix, même au péril de leur vie, tandis que d'autres veulent croire à l'avenir de leur continent. À travers ce périple, Pierre Cherruau a pris le pouls de l'Afrique, a écouté les colères de ses habitants, leurs enthousiasmes et leurs passions pour la terre rouge, couleur de latérite, qui les a vus naître. Ce voyage est aussi personnel à plus d'un titre. La course est l'occasion de renouer en esprit avec un père parti trop tôt, cet autre Pierre Cherruau, journaliste et écrivain, disparu avant d'avoir eu le temps d'écrire tous les livres rêvés. Un père qui en initiant son fils à la course, sur les rives de la Garonne lui a donné le goût de la liberté. Et puis, ses liens avec l'Afrique sont familiaux : sa femme est Sénégalaise et ses enfants, des héritiers de la culture nomade des peuls. Dakar Paris est aussi un moment d'égarement volontaire, un « temps volé », où le professionnel de l'information cesse enfin d'être pressé et connecté, où il échappe à la frénésie de l'actualité. Il renoue avec ce qui fait l'essence de ce métier : les hommes et les imprévus.

03/2013

ActuaLitté

Sciences historiques

Corps hybrides aux frontières de l’humain au Moyen âge. Actes de colloque international de Louvain-laneuve (19-20 2018)

A l'époque médiévale, la littérature, l'art et la science enjambaient la distance qui sépare l'humain et le non-humain au moyen d'une pléthore d'hybrides, dont l'identité était marquée par l'ambivalence. Les monstres anthropomorphes hérités de l'Antiquité ou du folklore, les peuples exotiques censés avoir des traits animaux ou végétaux, les animaux ou les plantes portant des ressemblances inquiétantes avec les hommes, les figures aux corps mixtes qui occupaient les marges des manuscrits : autant de créations qui dessinaient une constellation de possibilités dans un continuum des êtres. Ce volume rassemble les huit contributions de spécialistes de littérature et d'histoire de l'art au sujet de l'hybridation entre homme et animal dans la culture médiévale, ainsi que la transcription de la table ronde conclusive du colloque de Louvain-la-Neuve. La variété d'angulations disciplinaires garantit l'exploration de différentes facettes du rapport aux hybridations dans les cultures du Moyen Age : de l'utilisation des hybrides dans l'iconographie des manuscrits hébreux (András Borgó) aux hybrides dans les sceaux de Flandre (Clémence Gauche, Nantes) ; des défis de la représentation visuelle des hybrides dans les manuscrits des romans en moyen français (Christine Ferlampin-Acher, Rennes) aux hybridations introduites dans l'illustration d'un texte hagiographique (Miranda Griffin, Cambridge) ; des transformations des hybrides hérités de l'Antiquité dans les versions d'un texte en ancien français (Jessy Simonini, Paris) à la progressive normalisation de ces hybrides entre texte et image tout au long du Moyen Age central (Jacqueline Leclercq-Marx, Bruxelles) ; des créatures presque humaines dans la littérature scientifique de tradition aristotélicienne et les textes de voyage arabes (Grégory Clesse et Florence Ninitte, Cologne et Louvain-la-Neuve) aux hybridations animales et technologiques d'un roman en moyen français (Antonella Sciancalepore, Louvain-la-Neuve). Le dialogue entre les différentes approches rassemblées – dont une actualisation vivace est représentée par la table ronde conclusive (dirigée par Cristina Noacco, Toulouse) – vise à offrir une considération nouvelle des hybrides au Moyen Age, en tant que méditations autour d'un concept de l'identité humaine ouverte à l'animal, au végétal et même au technologique.

11/2020

ActuaLitté

Poésie

Du Zénith au Nadir

Ce recueil résulte d'une commande de la Maison de la poésie de Nantes à l'occasion du festival de poésie Midi-Minuit d'octobre 2019. Dans son troisième recueil, la poète, à la recherche d'une vérité, d'un infini perdu, d'une immensité spatiale dont elle cherche à se remplir, est en contemplation permanente des étoiles qu'elle rêve d'absorber. Dans Ultime Atome, elle mitraille ses intuitions comme un philosophe à coup de marteau "L'adulte n'existe pas" . Du Zénith au Nadir radicalise cette mise en abime sous la forme d'un long chant tourné vers l'être aimé, l'astre perdu. L'expérience du deuil est au coeur du poème et lui confère une dimension élégiaque. La mort renforce la vanité de toutes choses, elle oblige à un véritable décentrement, "Tout est faux, rien n'existe" . "La ville est un théâtre à ciel ouvert observé par toutes les étoiles de l'univers" . Le Nadir ne dit pas uniquement l'absence de lumière mais il dit aussi les profondeurs de l'âme, les fondations, la naissance d'autre chose, la possibilité pour Orphée de retrouver à travers le chant, cet astre perdu "dans un quartier de lune" . Le lyrisme de Rosalie Bribes se caractérise par la métamorphose liée à l'interaction des différents individus dans la matière interstellaire "pendant que le monde continue de tourner, une chrysalide sans cesse se réinvente dans l'immensément grand avant de redevenir atome" . A l'ouverture du recueil, l'Autre permet d'accoucher de soi-même. La maïeutique opère un renversement dialectique du désir comme manque, mélancolie au désir comme élan vital qui permet de faire accoucher les âmes dans la beauté afin qu'elles donnent naissance à une parole nouvelle. Le poème apparait ainsi comme un long chant traversé de fulgurances magnifiques, de doutes, de douleurs, de rire et de sourires qui signifient que la vie a du sens avec et pour autrui car si l'écriture est un acte d'amour, le chant est celui d'un dialogue, d'une intersubjectivité poétique, d'un grand rire cosmique : "c'est bien à l'échelle du cosmos que nos rires deviennent ce qu'ils sont, le véritable trésor".

08/2020

ActuaLitté

Littérature française

Deux singes ou ma vie politique

Ce livre est résolument introspectif. En effet, l'auteur a choisi l'année charnière de ses quarante ans - l'exact milieu de sa vie, suppose-t-il - pour entreprendre un retour sur soi. Pour ce faire, il a ordonné les événements de son existence, depuis la préadolescence jusqu'aux temps présents, selon un prisme unique : son intérêt précoce pour " le " politique. On entame ce récit en 1977, avec le premier engouement giscardien du petit François (alias Chouchou), bientôt rallié aux idéaux communistes du cocon parental. D'emblée, l'attachement du jeune garçon à un véritable singe (alias Boubou), hébergé par des voisins, tisse un autre fil discret,tendrement ironique, qui explique l'étrange titre de cette autobiographie critique. Puis ce sera les années de lycée, et le plaisir aigu de la disputatio avec les militants de tous bords, extrême gauche comprise, dont il s'amuse à retourner comme un gant les verbiages. On le retrouve plus tard à Nantes, avec sa nouvelle bande de khâgneux, plutôt apolitique, la chose littéraire ayant pris le pas sur les velléités d'engagement, avant que, devenu parolier et chanteur d'un groupe punk, Zabriskie Point, il ne sème le trouble en moquant le rock alternatif aux réflexes idéologiques pavloviens. Le service militaire, l'entrée dans la vie active comme enseignant, la montée à Paris, le goût pour le cinéma, l'expérience d'écrivain autant d'étapes qui alimentent cette rétrospection clinique et extralucide, toute en brisures, dilemmes et infimes écarts, jusqu'en mai 2012. Ni manuel de conduite, ni texte prosélyte, ni justification complaisante, ni examen de conscience, ni autoportrait générationnel, Deux singes ou ma vie politique emprunte à tous ces registres, tout en les détournant de leurs lieux communs. Une relecture de soi où l'écrivain ne cesse de s'interroger : est-ce qu'on devient ce que l'on était déjà ? Est-ce que l'on est ce qu'on devait advenir ? Et que peut-on y changer ? La réussite de François Bégaudeau tient à la virtuosité de ce portrait intime, embarquant le lecteur dans un mouvement de pensée et d'écriture tout en flashbacks et accélérations, avec force argumentations et formules choc, effet de synthèse et raccourcis sidérants.

02/2013

ActuaLitté

Sciences historiques

Les vieux. De Montaigne aux premières retraites

Un chirurgien parisien du XVIIe siècle imaginait qu'on pourrait prolonger indéfiniment l'existence des vieillards en injectant dans leurs veines le sang d'un homme jeune. Mais l'espoir fut de courte durée et dans l'Europe classique il resta difficile de vieillir. En société, tout vieillard est alors " un Huron ". Molière ironise sur les duègnes et les barbons tandis que Corneille déplore cette " vieillesse ennemie ", dont Rembrandt et Frans Hals donnent une vision bien pessimiste. Au XVIIIe siècle, tout bascule. Greuze, Diderot et les préromantiques s'attendrissent sur les bons vieillards. Mieux soignés _ l'élixir de longue vie de Cagliostro n'y fut sans doute pas pour grand-chose _ ils sont aussi plus nombreux. Les catalogues de centenaires fleurissent. Finie l'époque des vieux repoussants. Les rôles sont maintenant inversés : les grands-mères racontent les sorcières aux enfants, les grands-pères deviennent des patriarches " sages et frais ". La Révolution, qui célèbre les vieillards dévoués à la patrie, élabore de beaux projets de pensions de retraite, mais ils n'aboutissent pas. Au même moment, le médecin du roi de Prusse s'intéresse à La Macrobiotique ou l'art de prolonger la vie de l'homme. Et en effet, l'espérance de vie commence à s'allonger, sans que Malthus en devine les conséquences. Car au XIXe siècle, la vieillesse part à la conquête de l'Europe. Les têtes grises triomphent à la tête des Etats : Louis-Philippe, Victoria, Metternich, François-Joseph, les présidents de la IIIe République... Charcot fonde une véritable médecine de la vieillesse. En France, comme en Angleterre ou en Allemagne, se met enfin en place une politique sociale en faveur des vieux. Certes l'éclatement de la famille entraîne pour beaucoup une nouvelle solitude, mais ils acquièrent un petit revenu en même temps qu'un statut social. Et le plus célèbre d'entre eux, Hugo, " le grand-père sans mesure ", donne à la vieillesse sa plus belle dimension symbolique. Jean-Pierre Bois, né en 1945, est ancien élève de l'Ecole Normale Supérieure de l'Enseignement Technique, agrégé d'Histoire et docteur ès Lettres. Il est actuellement professeur à l'Université de Nantes.

02/1989

ActuaLitté

Sociologie

Faire mouvement. Novembre-décembre 1995

On trouvera ici présentée, avec le recul nécessaire au travail scientifique, la première étude d'ensemble, sociologique et politique, du grand mouvement de décembre 1995 : 1. Mouvement social et analyse politique. 2. Quatre énigmes syndicales de l'automne 1995. 3. Comment se débarrasser d'une approche culpabilisée et culpabilisante du corporatisme. 4. Conflictualité sociale et dynamiques du salariat. 5. Expérience mémorable et horizon d'attente. 6. Les émeutes urbaines de Nantes. 7. La communication gouvernementale à l'épreuve. 8. Crise sociale et crise dans le journalisme. 9. Un espoir en partie formulé. 10. La gauche politique distancée. 11. Résumés bibliographiques, chronologie et sondages du mouvement social de l'automne 1995. Sur quelle base objective repose aujourd'hui l'exigence d'une transformation profonde de nos sociétés réputées " avancées " ? Sur le fonctionnement de plus en plus destructeur des dispositifs du système socio-économique qui n'ont de cesse de subordonner l'activité des individus à la logique dominante de la valorisation, faisant ainsi de la vie sociale une réalité que le plus grand nombre parvient de moins en moins à maîtriser. Cette exigence n'est pas un " destin " que " l'avenir " se chargera d'accomplir selon des " lois inexorables " mais une tendance historique réelle que le présent recèle. Face à la violence structurelle de la modernisation " néo-libérale " du rapport social, c'est avant tout la mise en mouvement des exploité(e)s et des dominé(e)s qui peut faire naître une nouvelle coordination sociale. En substance, l'expérience du mouvement social de décembre 1995, mouvement obstiné, multiforme, multisectoriel, exprime, avec force, détermination et conviction, la nécessité de construire collectivement des formes inédites de coopération sociale. Des formes susceptibles d'augmenter la puissance des individus associés au lieu de les pousser au combat concurrentiel qui les appauvrit. Tel est le défi politique que le mouvement social lance du fait même de son existence : il faut surmonter la scission entre économie et politique par le moyen des pratiques et des stratégies de mobilisation qui favorisent les objectifs de liberté, de politisation démocratique et d'épanouissement des individualités sociales.

05/1998

ActuaLitté

Histoire de France

Un fauteuil sur la Seine. Quatre siècles d'histoire de France

En racontant la vie et les aventures des dix-huit personnages qui se sont succédé au 29e fauteuil de l’Académie française depuis 1634, Amin Maalouf ne retrace pas seulement cette «généalogie en partie fictive» dont parlait son prédécesseur Lévi-Strauss ; il nous fait revivre de manière charnelle, incarnée, quatre siècles d’histoire de France. Si «un roman est un miroir que l’on promène le long d’un chemin», selon le mot de Stendhal, le roman de la France que nous relate ici l’auteur est une Légende des Siècles à partir d’un fauteuil. Son premier occupant se noie dans la Seine, Montherlant se suicide dans son appartement avec vue sur la Seine, et l’Académie elle-même siège dans un petit périmètre longé par la Seine, entre le Louvre et le quai Conti ; unité d’un lieu à partir duquel se déploie le kaléidoscope d’une histoire en train de se faire. Le pouvoir des rois et des cardinaux, des hommes d’épée et des négociateurs, l’autorité grandissante ou déclinante des philosophes et des savants, l’influence des poètes, des librettistes, des dramaturges et des romanciers : autant de visages de la gloire qui nous parlent des âges différents de la Nation. Les conflits d’idées et d’égos, les cabales pour faire trébucher Corneille, Voltaire ou Hugo, les intrigues de couloir et les histoires d’amour contrariées tissent la trame de cette si singulière histoire de France. On revisite ici la querelle du Cid et la révocation de l’Edit de Nantes, la Fronde et le jansénisme, l’expulsion des jésuites et l’émergence de la franc-maçonnerie, la Révolution de 1789, l’insurrection du 13 Vendémiaire et le coup d’état du 18 Brumaire, le Second Empire, la guerre de 1870 et la Commune de Paris, l’invention de l’anesthésie et celle des funérailles nationales, l’Affaire Dreyfus et les grandes guerres du XXe siècle... A partir d’un simple fauteuil, lieu de mémoire fragile et chaleureux posé sur les bords de la Seine, Amin Maalouf nous fait redécouvrir les riches heures du passé de la France, la permanence de son «génie national», ainsi que ses constantes métamorphoses.

03/2016

ActuaLitté

Napoléon

Le blocus. Napoléon et le blocus maritime - Pointe de Bretagne 1793-1815

De 1793 à 1815, la France fait face au plus long conflit maritime de son histoire, marqué pourtant par deux seules grandes batailles : Aboukir en 1798 et Trafalgar en 1805. Mais le blocus maritime qu'imposent les Britanniques se ressent durement sur les côtes, et plus particulièrement celles de la Bretagne. Nous sommes alors en pleine période napoléonienne et le premier consul Bonaparte sera sacré empereur en 1804. Le blocus maritime est une réponse directe au blocus continental imposé par Napoléon et ses vassaux et alliés, de l'Espagne à la Russie, visant à étouffer l'économie de la perfide Albion. Car celle-ci est maîtresse des mers et la flotte française est réduite à néant ou immobilisée dans les ports sous la menace constante des canons anglais qui interdisent toute sortie. Les matières premières issues des colonies et les marchandises manquent, les descentes ennemies se multiplient, affolant les défenses côtières, les espions font florès, les îles de la mer d'Iroise sont un enjeu important... La réponse militaire est entravée, mais des initiatives plus modestes de harcèlement sont prises, visant à percer le blocus ou à arraisonner des vaisseaux marchands : c'est la guerre "de course" qui voit les populations littorales et les marines s'adapter à la contrebande, soit pour la favoriser, soit pour la combattre, suivant à quelle rive de la Manche elle entend servir... Le conflit ne se limite pas au littoral breton, loin s'en faut ! Cependant, un de ses lieux emblématiques est sans conteste l'Iroise, large porte d'accès du port de Brest. Pendant plusieurs années, malgré quelques nuances, les seules voiles qu'on peut y voir sont... anglaises. Le canal de Nantes à Brest sera une autre réponse de Napoléon pour tenter d'amoindrir les effets du blocus sur les voies de circulation. Cette " guerre des côtes " est ici évoquée avec brio par Jean-Jacques Grall, fruit d'un patient travail de collecte d'archives et d'analyse de ses épisodes les plus marquants. Parfois, la réalité dépasse la fiction et on se retrouve plongé dans des aventures dignes des plus beaux scénarios hollywoodiens !

03/2024

ActuaLitté

Littérature française

La grenadiere. La comedie humaine

" La Grenadière est une petite habitation située sur la rive droite de la Loire, en aval et à un mille environ du pont de Tours. En cet endroit, la rivière, large comme un lac, est parsemée d'îles vertes et bordée par une roche sur laquelle sont assises plusieurs maisons de campagne, toutes bâties en pierre blanche, entourées de clos de vigne et de jardins où les plus beaux fruits du monde mûrissent à l'exposition du midi. Patiemment terrassés par plusieurs générations, les creux du rocher réfléchissent les rayons du soleil, et permettent de cultiver en pleine terre, à la faveur d'une température factice, les productions des plus chauds cli- mats. Dans une des moins profondes anfractuosités qui découpent cette colline s'élève la flèche aiguë de Saint-Cyr, petit village duquel dépendent toutes ces maisons éparses. Puis, un peu plus loin, la Choisille se jette dans la Loire par une grasse vallée qui interrompt ce long coteau. La Grenadière, sise à mi-côte du rocher, à une centaine de pas de l'église, est un de ces vieux logis âgés de deux ou trois cents ans qui se rencontrent en Touraine dans chaque jo- lie situation. Une cassure de roc a favorisé la construction d'une rampe qui arrive en pente douce sur la levée, nom donné dans le pays à la digue établie au bas de la côte pour maintenir la Loire dans son lit, et sur laquelle passe la grande route de Paris à Nantes. En haut de la rampe est une porte, où commence un petit chemin pierreux, ménagé entre deux terrasses, espèces de fortifications garnies de treilles et d'espaliers, destinées à empêcher l'éboulement des terres. Ce sentier pratiqué au pied de la terrasse supérieure, et presque caché par les arbres de celle qu'il couronne, mène à la maison par une pente rapide, en laissant voir la rivière dont l'étendue s'agrandit à chaque pas. Ce chemin creux est terminé par une seconde porte de style gothique, cintrée, chargée de quelques ornements simples mais en ruines, couvertes de giroflées sauvages, de lierres, de mousses et de pariétaires... . ".

02/2023

ActuaLitté

Littérature française

Place de la Victoire

Il y a longtemps, l'auteur avait envoyé une ébauche du manuscrit de "Place de la Victoire" à Julien Gracq (les dernières pages de la première partie). Gracq avait répondu, de son écriture patte de mouche : "L'écriture hésite entre celle des poèmes et celle de la fiction" et avait donné quelques conseils qui ont encouragé l'auteur à revenir sur ce récit. Cette "autofiction", par les détours d'une mémoire sélective, se déroule de Dordogne à Bordeaux, de Tunisie à Boston et de Chennai à Nantes, suit une histoire d'amour, de gens disparus, de paysages. Une lettre d'un premier lecteur à l'auteur, à propos de Place de la Victoire pourra vous donner envie de lire ce livre : Julien Gracq a eu raison de t'inciter à récidiver... Voici un texte foisonnant et fluide, où la subjectivité affleure constamment. La lecture en est toujours aisée. J'apprécie la fin d'épisodes traités sans pesanteur, presque elliptiques. De nombreuses références à la littérature, au jazz, au cinéma sont introduites sans en gêner la lecture. Les situations évoquées sont très diversifiées, de l'enfance rurale aux ors des congrès. On partage ton saisissement lors de la première vision d'Helga. La rencontre exceptionnelle d'un paragraphe didactique (les dieux de la mythologie hindoue) surprend. La tonalité des épisodes est également variée. Certains sont noirs (la fin de Pierre, celle de Paulette, celle de Tati Paule), d'autres sont gris (la préparation de PCB, la transformation du hameau de Moncalou). D'autres sont lumineux (la virée au bord de la mer avec des copains de Bordeaux), certains sont cocasses. J'apprécie les paragraphes où la narration décolle et devient lyrique. J'aurais aimé voir Pierre sous sa "tente du Camp du drap d'or" : cela a beaucoup de panache et y être accueilli. Le texte fait aussi retour sur lui-même. Il comporte une réflexion sur l'intrusion du présent dans le souvenir, "le jeu du je" . Tu prends le parti d'affirmer que le style ne peut procéder du savoir-faire. Je me souviens que Deleuze disait qu'un écrivain "creuse sa langue dans la langue" .

03/2024

ActuaLitté

Philosophie du droit

Entre art et technique : les dynamiques du droit. Mélanges en l'honneur de Pierre Sirinelli

Hommage à un grand nom de la propriété intellectuelle, auteurs de plusieurs ouvrages et à l'origine de nombreuses évolutions en propriété intellectuelle Le professeur Pierre Sirinelli est entré en droit d'auteur comme on entre en religion. Disciple d'André Françon, il a consacré sa thèse, soutenue en 1985, aux liens entre le droit moral de l'auteur et le droit commun des contrats. Il appartient à ces quelques grands noms de la propriété intellectuelle qui ont très tôt compris l'importance que les services numériques seraient amenés à prendre. Pressentant que ces techniques, qu'on appelait encore " nouvelles ", allaient bouleverser la discipline, il a participé à la création des normes qui leur sont applicables. Mais Pierre Sirinelli ne s'est pas contenté de penser le droit au travers de multiples publications scientifiques et de nombreuses responsabilités éditoriales. Il est aussi un formidable enseignant. Reçu au concours d'agrégation en 1988, professeur à l'Université de Nantes, puis à l'Université Paris-Sud (devenue Paris-Saclay), où il fut doyen de la Faculté de droit-économie-gestion, et enfin à l'Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne, il a su transmettre sa passion à des générations d'étudiants en créant et dirigeant différentes formations spécialisées. Expert reconnu, il s'est investi au plus haut niveau, par exemple auprès du ministère de la Culture, en tant que personnalité qualifiée au Conseil supérieur de la propriété littéraire et artistique, ou au sein de l'Association littéraire et artistique internationale dont il est vice-président et dont il dirige actuellement la branche française. Désormais professeur émérite de l'Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne, Pierre Sirinelli est habité par la même passion qu'à ses débuts et son implication demeure considérable. Ardent défenseur de la culture, observateur avisé des évolutions de la société de l'information, il a contribué à construire le droit de la propriété intellectuelle contemporain, explorant ses concepts dans une approche renouvelée, sans jamais oublier de s'ouvrir à d'autres disciplines et à d'autres cultures juridiques. C'est dans cette triple perspective que ses collègues et amis ont voulu lui rendre hommage en réalisant cet ouvrage qui lui ressemble.

05/2022

ActuaLitté

Littérature française

Si j'ai bonne mémoire

Il y a eu le roman de Blanche, gardienne de l'histoire familiale. Si j'ai bonne mémoire est celui de Violette, sa fille. Après avoir coupé les ponts avec sa mère, la jeune femme décide de revenir vivre à Toulouse, bercail de la tribu Balaguère, avec son mari et leur petit garçon. Ils y déplacent leur cabinet vétérinaire, et toute leur joyeuse ménagerie. Là-bas, ils replongent dans l'univers d'enfance et d'adolescence de Violette, ce petit monde que les accidents de la vie, et certains choix, ont rendu presque exclusivement féminin. Ce petit monde chamarré, chaleureux, plein de soleil mais aussi d'ombres silencieuses, ces secrets et ces non-dits qui, quelques années plus tôt, ont fait fuir Violette. Elles ont un peu vieilli, mais ses tantes, ces merveilleuses mères de substitution, sont toujours là, Babé, le cœur du foyer, et son inépuisable tendresse, Justine, la magicienne aux doigts de fée qui a doté la Ville Rose d'une maison de haute couture, et son indéfectible énergie. Et aussi Marie-Rose et sa fantaisie, M. Grandjean et sa fidélité aussi maladroite qu'indéfectible, Valentine, l'amie de cœur de Blanche... Justement, ce retour est officiellement destiné à se rapprocher de cette dernière, dont le comportement et les pertes de mémoire deviennent inquiétants. Mais Violette a une autre raison, plus intime : retrouver son père, dont elle ne connaît même pas le nom. Sur le chemin de cette quête, elle va d'abord, en sauvant son chien, rencontrer Garance, et les deux jeunes femmes éprouver un véritable coup de foudre d'amitié avant de découvrir qu'un autre lien les unit…

04/2015

ActuaLitté

Sociologie politique

La guerre civile. Histoire philosophie politique

Les hommes se sont toujours fait la guerre. Et des armées de penseurs n'ont cessé d'y réfléchir. Or même les plus grands d'entre eux n'ont à peu près rien à dire sur la guerre civile. Ce sont les philosophes surtout qu'elle a hantés, parce qu'elle déchire la vie commune jusqu'à mettre le corps politique en péril de mort. De Platon à Marx, de Cicéron à Machiavel, de Hobbes à Tocqueville, tous ont tenté de comprendre une guerre que chacun a connue. La guerre civile, dont les définitions abondent au point de la rendre insaisissable, se résume le mieux dans sa proposition originelle : c'est la guerre que se font les citoyens. Les classiques de la Grèce et de Rome nous ont appris qu'elle se nourrit de l'inégalité et des dissemblances extrêmes. Mais une rupture se produit depuis le début de l'ère chrétienne, où s'impose l'évidence de l'universel, où les promesses d'un autre monde opposent les hommes. Désormais, la guerre civile prend une autre dimension. Ce livre explore les ondes continues de cet événement. Il cherche dans la guerre civile anglaise la violente matrice du libéralisme. Avec Tocqueville, il croit trouver dans l'égalité la réponse que propose la démocratie pour remédier aux discordes. Il découvre avec Marx, contrepied absolu, une apologie de la seule "guerre juste", celle des travailleurs contre l'exploitation. Il revisite ces deux tragédies nationales, la guerre de Sécession, la guerre d'Espagne. Et il interroge "la guerre civile mondiale" dans laquelle, selon certains, nous serions entrés depuis un siècle. Autant dire que les tribulations de l'universel nous poursuivent toujours.

02/2021

ActuaLitté

Littérature française

La vie est à nous

Après Paresse pour tous (20 000 lecteurs), la nouvelle utopie d'Hadrien Klent ! Paresse pour tous avait fait rêver avec un candidat à la présidentielle qui proposait qu'on ne travaille plus que 3 heures par jour. Avec La Vie est à nous, le rêve est devenu réalité, et c'est notre rapport au politique, toute notre vie, qui s'en trouvent changés. Qui aurait pu croire qu'on ne travaillerait plus que 3 heures par jour ? C'est pourtant bien ce qui arrive aux Franc ? ais depuis la victoire à l'élection présidentielle de l'économiste Emilien Long, qui a osé légaliser le droit à la paresse. Mais dans une société libérée du joug du travail contraint, plus solidaire et horizontale, il reste bien des obstacles : lobbys agressifs, nantis révoltés, nostalgiques du monde ancien et opposants politiques démagogiques font feu de tout bois pour mettre à bas ce nouveau système. Ce nouveau président de la République peut-il vraiment inverser les priorités de notre société ? Y compris en remettant en cause sa propre place ? Partisan d'une utopie réaliste, Hadrien Klent nous avait proposé dans Paresse pour tous (Le Tripode, 2021) la vision réjouissante d'une société s'émancipant des mythologies du monde capitaliste. Avec La Vie est à nous, il convoque le souvenir du Front populaire pour rappeler qu'il est possible de faire de la politique d'une fac ? on radicalement différente. Jusqu'à nous interroger sur notre rapport infantile au pouvoir : et s'il était temps de s'attaquer au fantasme, répandu en dictature comme en démocratie, de l'homme providentiel ?

ActuaLitté

Provence-Alpes-Côte d'Azur

Marseille, sur les traces de Monte-Cristo

Voici la véritable enquête que l'auteur a menée en foulant les pas du plus célèbre évadé de France : Le comte de Monte-Cristo ! En s'appuyant sur des extraits du livre d'Alexandre Dumas, Frédéric Presles retrouve les lieux fréquentés par le romancier lors de son repérage pour documenter son histoire. Il nous les montre tels qu'ils sont devenus dans le Marseille d'aujourd'hui. Il se penche aussi sur la notoriété que son héros a apportée à cette ville où se déroule la trame principale du roman. Comment est né le roman ? Qui sont les héritiers du comte de Monte-Cristo ? Que sont devenus les décors de ce récit d'aventure mondialement connu ? Pourquoi se déplace-t-on de Chine pour visiter le château d'If ? Pourquoi le célèbre cigare a-t-il pris le nom du comte ? Comment le défi Monte-Cristo a-t-il vu le jour ? Peut-on arpenter la cellule de Dantès et découvrir le tunnel qui lui offrira la liberté après quatorze années de détention ? Autant d'explications apportées par les recherches menées par l'auteur et son éclairage de néo-Marseillais sur la cité phocéenne. Frédéric Presles a découvert Marseille et ses décors dignes des plus grands plateaux de cinéma lors d'un tournage consacré à son véritable héros marseillais : Henri-Germain Delauze, le génial créateur de la Comex. C'est après cette rencontre déterminante qu'il a décidé d'y déposer ses valises définitivement. Séduit par cette approche, Franz-Olivier Giesbert, que Frédéric Presles a rencontré lors d'une séance photo, a immédiatement répondu favorablement pour imaginer la préface de ce livre singulier.

09/2021

ActuaLitté

Chamanisme

Les Dernières Chamanes du Japon. Rencontre avec l'invisible au pays du Soleil-Levant

Un voyage extraordinaire et inédit à la rencontre des femmes guérisseuses et chamanes du Japon "Au Japon, on ne se pose pas la question de savoir si les fantômes existent... on vit et on danse avec ! ", La médecine occidentale atteignant ses limites pour répondre à la souffrance des âmes, beaucoup de Japonais viennent consulter des chamanes, qui se dissimulent derrière le label " voyantes " dans les grandes villes. Qui sont ces femmes rencontrées du nord au sud du Japon ? Nombreuses sont celles qui ont confié à l'auteure qu'elles avaient mis un certain temps à comprendre que tous ne voyaient pas ce qu'elles voyaient, ou à accepter un rôle dont elles se seraient bien passé... Les itako ou chamanes aveugles du Tôhoku renvoient à une longue tradition qui est en train de s'éteindre avec elles, et si l'auteure a voulu retrouver leurs traces, c'est pour recueillir ce qu'il reste d'une coutume qui consiste à canaliser les morts. Très attachantes, ces femmes qui ont traversé de rudes épreuves, lui ont fait découvrir un univers insoupçonné, fait d'âmes décorporées à réincorporer, d'endroits maudits à dégager, de voyages astraux ou d'exorcismes... A Okinawa, psychiatres et chamanes s'envoient mutuellement leurs " clients ", quand ils jugent qu'ils relèvent plus de leurs soins que des leurs. L'auteure termine ce périple en multipliant les parallèles avec l'Occident où il est de plus en plus question de passeurs d'âme, de canalisations, de magnétiseurs, de NDE, de manifestations ou de contacts avec les défunts, de lieux hantés ou d'exorcismes, et montre in fine combien nous sommes démunis face à l'invisible...

10/2021

ActuaLitté

Littérature française

Soldat inconnu

"A mi-chemin, l'officier stoppa sa marche ; sans me faire prier, j'obéis en faisant halte à mon tour. Je restais sur mes gardes, me tenant debout en face de lui, ce dernier posa sa main singulièrement sur mon épaule. Je fus surpris de sa proximité fraternelle, il était général ; il me fixa droit dans les yeux, sans quitter son regard, je relevai attentivement l'intonation interrogative de son ordonnance : Soldat ! Connaissez-vous la guerre ? L'atmosphère de notre tête-à-tête me troubla ; persuadé qu'il testait ma loyauté à travers sa question, je restai immobile quelques secondes pour prendre le temps de la réflexion. L'officier attendait patiemment mon verdict, alors que je demeurais dans une grande confusion, pensant sans doute à tort que je lui devais une réponse honorable, à la hauteur de son attente. Je venais de terminer ma préparation militaire exceptionnelle, ma formation de commando tireur d'élite pour défendre ma patrie sans aucun état d'âme. Le châtiment de la mort était réservé à tous ceux qui manquaient à leur devoir de soldat [... ]". André Mayoute naît aux Abymes, en Guadeloupe. Il grandit aux côtés de ses grands-parents et ses tantes à Bois Joli, une section de la commune du Gosier. Après des études techniques, il quitte la Guadeloupe pour Clermont-Ferrand afin d'effectuer son service militaire. Il retourne à la vie civile après deux années de service dans les campagnes du Puy-de-Dôme, et reprend ses études pour se spécialiser dans les métiers de l'électrotechnique. Il travaille et voyage en Europe pendant plus de trente ans.

09/2023

ActuaLitté

Architecture régionale

Terres de Seine. Paysages et patrimoines au coeur des Yvelines

Depuis la confluence de l'Oise jusqu'aux portes de la Normandie, les méandres de la Seine ont de longue date inspiré le regard de "faiseurs d'images". Ce livre n'est pas sans devoir au pinceau de Monet et à la plume de Maupassant, précédant les générations d'arpenteurs qui, jusqu'à nos jours, ont voulu transmettre leur passion pour un territoire en constante mutation, bientôt conquis par l'expansion urbaine. Cet ouvrage témoigne donc autant des permanences que des bouleversements contemporains qui contribuent à façonner les paysages. Le travail des services de l'inventaire de la Région Ile-de-France et celui de l'Observatoire photographique du paysage de la vallée de la Seine dévoilent ici les richesses méconnues d'un territoire de près de quatre-vingt communes au coeur des Yvelines. Tous les Franciliens perçoivent depuis l'autoroute ces repères visuels que sont les cheminées de Porcheville, les tours de la collégiale de Mantes ou le château d'eau de Peugeot à Poissy. Mais il est des îles inhabitées, des espaces boisés à perte de vue, des champs ouverts, des carrés de vigne, des fermes isolées, des belvédères, des usines, des villages qui restent largement méconnus. Ces paysages, ces architectures, ce patrimoine étudiés par des historiens et des conservateurs sont ici mis en lumière grâce au travail photographique exceptionnel réalisé par Ambroise Tézenas, Jérémie Léon, Laurent Kruszyk et François Adam dans le cadre de l'Observatoire photographique du paysage de la vallée de la Seine. Ce livre est publié à l'occasion de la deuxième Biennale d'architecture et du paysage (BAP ! ) de la Région Ile-de-France qui consacre trois expositions à ce travail.

06/2022

ActuaLitté

Littérature française (poches)

Du bitume avec une plume

Pendant que la banlieue est continuement la scène de violences multiples : provocations policières, contrôles au faciès, émeutes, bavures, islamophobie, racisme politiques et intellectuels de gauche comme de droite dénigrent toute parole et toute pensée émanant des quartiers. D'un côté, on crie à la racaille et appelle à plus de répression ; de l'autre, on victimise et brode sans cesse sur le manque de politisation et de parole des jeunes : ainsi, quand les cités s'enflamment, il ne s'agit pas d'une réaction politique, mais "le fait d'éléments incontrôlés", " une envie irrépressible de posséder les mêmes biens que les enfants de nantis". Racailles ou victimes blessées : deux façons de censurer une parole, de nier une réalité politique. Et les médias dans leur ensemble contribuent à murer les quartiers dans l'isolement et à les séparer du reste de la société. Le bitume avec une plume est le témoignage d'un "jeune des banlieues", comme il est de bon ton de les nommer. Tout au long de ce récit, Skalpel raconte son quotidien : ses ami-e-s, ses colères, ses angoisses, son rapport au monde du travail (et sa difficulté à en trouver), à la répression toujours présente, à la violence des quartiers... Son écriture est à l'image de sa pensée : radicale, sans afféterie inutile, crue, sans concession. Mais, à travers le récit d'une vie qui se déplie sous nos yeux de page en page, surgit une parole qu'on n'a que rarement l'habitude d'entendre, et s'élabore une pensée forte, et une analyse politique de notre société d'une rare justesse.

05/2014

ActuaLitté

Littérature étrangère

Ravages

Ils se sont battus côte à côte dans les tranchées des Flandres quatre années durant, ils sont revenus en Angleterre, l'un totalement défiguré, l'autre sombrant dans l'alcool et se réfugiant dans un univers peuplé de fantômes ; aussi dévasté psychologiquement que son camarade l'est physiquement. La guerre a aussi beaucoup éprouvé les femmes qui les attendaient : elles vont essayer de les comprendre, mais les dégâts sont lourds et les séquelles tenaces ; la réadaptation est un défi permanent. Trouver du travail quand la seule vue de votre visage fait fuir n'est pas chose aisée... mais Riley Purefoy a de la ressource et va s'inventer un métier sur mesure. Quant à Peter Locke, de toute apparence une véritable épave, le chemin pour qu'il se retrouve et renoue avec la vie sera long et tortueux... Dans cette puissante suite à son roman best-seller, Je voulais te dire, Louisa Young relate le difficile retour " à la normale " après les terribles années de guerre, véhiculant encore une fois un message profondément humaniste. Elle souligne le gâchis de tant d'existences, d'énergie et de potentiel, démontrant le gouffre qui sépare ceux qui se sont battus de leurs proches qui ne parviennent pas à imaginer la réalité effroyable vécue par ceux qui ont été dans les tranchées, et en seront hantés toute leur vie. Avec ce portrait d'une société encore sous le choc de ce séisme, tiraillée entre espoir et affliction, lumière et ténèbres, la volonté de reconstruire sa vie et le poids de souvenirs écrasants, Louisa Young lance un cinglant réquisitoire contre la guerre et loue le courage et la résilience de toute une génération.

09/2014

ActuaLitté

Littérature étrangère

Une impossibilité

Un homme opère, ici ou ailleurs, pour le compte d'une vaste et nébuleuse organisation criminelle internationale. Apparemment coupable d'avoir échoué clans la mission qui lui avait été confiée, cet improbable agent secret à la vocation chancelante a choisi d'attendre le châtiment qui ne saurait manquer de le frapper et dont il a tout lieu de croire qu'il sera mortel. Dérivant dans un monde peuplé de personnages à l'identité instable, vaguement ou ouvertement menaçants, cet "exilé" dont la dernière mission consistera à identifier son propre assassin, s'intéresse, semble-t-il, davantage à l'amour qu'au crime. Il ne manifeste pourtant de dispositions particulières ni pour l'une ni pour l'autre de ces activités qu'il pratique à la lisière de l'absurde voire du comique, s'entretenant avec le monde-qui lui répond de même - dans un langage dont la grammaire souterraine, éliminant la causalité au bénéfice de l'hypothèse, la justification au profit du doute, et la logique au profit de la sensation, autorise l'impossible à prendre le pas sur le possible. Crépusculaire et profondément excentrique, cette fiction en forme de faux roman noir, sur laquelle plane l'ombre de Kafka ou de Beckett, fait du réel cet intrus inopportun assiégeant opiniâtrement le vaste royaume des mondes intérieurs hantés d'affects problématiques et de questions sans réponse. Elle convie à pénétrer dans un paysage inversé dont le lecteur, en proie à un puissant sentiment d'imminence, ne peut que reconnaître le caractère d'intime étrangeté qu'il sait être celui de ce double qui, en tout lieu, l'accompagne...

01/2005

ActuaLitté

Poésie

Reprenant à l'inverse la forme rigoureuse adoptée dans Plouk Town, une suite de onze parties à l'ampleur et à la longueur décroissante, Là est le second volet d'un dyptique consacré à la description crue et terriblement lucide du quotidien des habitants d'une banlieue populaire du Nord de la France. Un quotidien rugueux, parfois sordide, fait de labeur abrutissant ou de désoeuvrement, d'existences noyées dans l'alcool ou submergées de violence, auxquelles seuls les néons du supermarché ou les lueurs du petit écran apportent un semblant de lumière... Les résumés des Feux de l'amour relevés dans Télé Z reviennent à la manière d'une ritournelle : mis en parallèle avec les propos ou bribes de vies d'habitants de la banlieue lilloise, ces imbroglios sentimentaux de nantis américains produisent des effets de télescopage particulièrement frappants, amers ou grotesques. La narration se déploie tantôt librement, tantôt sous des contraintes formelles plus ou moins facilement identifiables, notamment des textes "à démarreurs", fortement scandés. Avec Là, Ian Monk poursuit une oeuvre poétique d'une ambition peu commune mettre en scène une certaine réalité contemporaine, rarement représentée dans la littérature, qui a conquis au fil du temps et des lectures publiques l'admiration d'un lectorat conséquent relativement à l'audience habituelle de la poésie : après un premier tirage de huit cents exemplaires en grand format, Plouk Town connaît aujourd'hui une seconde vie en format de poche. Ian Monk réussit le tour de force de concilier exigence formelle et poésie populaire, tant par les thèmes abordés que par le niveau d'accessibilité de son texte, d'une force immédiate.

03/2014