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Sociologie

Banlieue - Immigration

Cet ouvrage étudie sur une période de cinquante années, de 1968 à 2018, les attitudes et les politiques concernant les travailleurs et les familles immigrés dans une ville de la banlieue populaire Ivry-sur-Seine dirigée depuis 1925 par les majorités successives placées sous l'égide du PCF. A partir d'exemples concrets, l'auteur étudie les évolutions d'une politique paradoxale qui préconisait, dans les années 1970, l'instauration de quotas d'immigrés, renvoyait la prise en charge de ces travailleurs et familles à l'Etat et aux employeurs, tout en faisant profession d'antiracisme et de solidarité. La complexité et les incohérences de l'accueil n'étaient pas le seul fait de cette municipalité communiste, mais de bien d'autres, puisque le dénominateur commun était les coûts que représenterait la population immigrée. Depuis les années 2000 ont émergé à Ivry-sur-Seine et dans d'autres villes de banlieue, de nouveaux acteurs communautaristes qui ont mis en avant la dénonciation d'un "racisme structurel", la présence d'un nouvel "espace colonial" dans les quartiers, la lutte contre "l'islamophobie". Une idéologie victimaire et différentialiste est affirmée qui entre en conflit avec l'émancipation, la citoyenneté, les principes républicains et dont il est indispensable de critiquer les impasses et la dimension régressive. A partir de l'étude d'une ville, l'auteur propose une réflexion pour réussir l'indispensable intégration positive des immigrés et des réfugiés dans la République.

02/2019

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Sciences politiques

Les gauches dans la Somme (1924-1978)

Département rural où l'industrie est une tradition ancienne, la Somme est une vieille terre de combats politiques et sociaux. Du Cartel des gauches aux années suivant l'Union de la gauche et la signature du Programme commun, des premiers pas du socialiste Max Lejeune - onze fois ministre entre 1946 et 1959 - aux débuts et à l'ascension du jeune Maxime Gremetz au sein de l'appareil communiste, les divers courants et formations politiques se réclamant de la gauche s'associent, se décomposent et se reconstruisent sans cesse sur les questions du moment, souvent doublées d'intenses luttes locales et personnalisées. Ce demi-siècle embrasse la montée en puissance, irrégulière, et l'âge d'or du PCF, l'histoire mouvementée du socialisme et la marginalisation progressive de la mouvance radicale, malgré un sursaut sous la IVe République. La gauche samarienne, parfois en quête d'unité et cultivant toujours ses différences, fut rarement unie toute entière, mais quelques principes d'identité sont clairement identifiables. Ses valeurs, ses traditions, ses références et ses réseaux sont notamment marqués par les héritages des guerres et une culture profondément laïque. S'inscrivant dans le sillage d'une histoire politique renouvelée, ce livre, dont l'approche "par le bas" permet d'appréhender l'histoire de la gauche au plus près des acteurs, est une plongée au coeur de la société samarienne et d'une période marquante de l'histoire politique française.

02/2015

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Histoire de France

François Mitterrand. Portrait d'un ambigu

Il fallait sans doute le recul des ans, et celui de l'observateur étranger, fin connaisseur de la France, pour obtenir tant d'informations inédites et produire une biographie de François Mitterrand qui fasse à ce point référence. Correspondant de la BBC à Paris pendant les années Mitterrand, Philip Short brosse le portait d'un homme aux talents et défauts exceptionnels, un esthète machiavélien qui pendant ses deux mandats a conduit la France dans la modernité. Homme de contradictions, il fut à la fois leader d'un mouvement de résistance et décoré par Vichy ; jeune parlementaire conservateur, il devint le leader incontesté de la Gauche unie. Imposant les communistes au gouvernement, il fut le fossoyeur du PCF. Féroce opposant à De Gaulle et à la constitution de la Ve République, il sut à merveille user du système institutionnel et s'inscrire dans une forme d'héritage gaullien… Tout cela en arrivant à gérer une vie privée extraordinairement compliquée. Biographe réputé, toujours à bonne distance de son sujet, Philip Short apporte de nombreux détails inédits sur sa gestion des " deux familles ", ses maîtresses, son rapport ambigu à l'argent et aux amis riches. Grâce aux archives américaines et britanniques, il dévoile également de nombreux épisodes jusqu'ici inédits de ses relations avec Reagan, Thatcher, Kohl, Gorbatchev… Cette biographie menée d'une plume alerte a été saluée par la presse anglo-saxonne et s'impose déjà comme une référence.

01/2017

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Droit

Itinéraire d'un avocat engagé (1953-2009)

Sciences Po Paris au milieu des années 50, l'engagement communiste, la guerre d'Algérie au moment du putsch d'Alger de 1961, le service juridique central du groupe international Unilever, c'est la première partie d'un parcours original que Claude Michel nous convie à partager. Nadia, son épouse, lui fait découvrir le monde juif et ils doivent ensemble aborder la douloureuse épreuve d'un fils aîné handicapé mental. Avec l'auteur, nous assisterons de l'intérieur au fonctionnement du groupe communiste à l'Assemblée nationale de 1963 à 1970, ferons connaissance des avocats communistes les plus connus à l'époque et nous nous interrogerons sur les rapports qu'a entretenus le PCF avec la Justice, les libertés et le droit. Création du Barreau de la Seine-Saint-Denis, création du Syndicat des Avocats de France, mise en place du Conseil National des barreaux, Claude Michel, est à chaque fois aux avant-postes. Qu'est-ce qu'un avocat engagé, en banlieue, au service de la population la plus déshéritée, des libertés, des associations, des syndicats et des collectivités territoriales ? Un métier ; un outil, le droit et une morale professionnelle. L'itinéraire s'achève par un retour aux sources retraçant avec chaleur et couleur les origines familiales bas alpines, l'enfance et l'adolescence provençales à Auriol et à Aix-en-Provence d'un jeune homme " monté " à dix-huit ans à la conquête de Paris. Une trajectoire riche et singulière dans la France du siècle écoulé.

06/2010

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Psychologie, psychanalyse

DU COTE DE CHEZ MARX, DU COTE DE CHEZ FREUD. Mémoires d'un homme de plaisir

D'origine judéo-russe?, né à Moscou en 1915, plongé tout enfant dans les tumultes de la révolution soviétique, Michel Sapir choisit la France comme patrie de cœur et part s'y installer en 1934 pour ses études de médecine. Mobilisé en 1939, il devient responsable de la Résistance pour la région Nice-Côte d'Azur et s'inscrit au parti communiste. Treize années durant il va participer à la grande illusion collective... jusqu'aux révélations par Khrouchtchev des crimes de Staline, et la répression du Printemps de Prague. Michel Saphir fait l'analyse de l'espèce d'hypnose idéologique dans laquelle tant de pays ont été plongés. Il en porte le deuil et ne regrette rien. D'autant qu'ayant quitté le PCF dans des circonstances, il assume la deuxième aventure majeure de sa vie : la psychanalyse. Dans le sillage de Ferenczi et de Balint, il invente une nouvelle approche de la relation " soignant-soigné et s'y consacre depuis près de quarante ans. A partir de sa formation initiale de médecin, il sera l'un des premiers à insister sur l'importance du corps dans la psychanalyse. Marqué an sceau d'une sincérité sans concession, traversé de récits surprenants et de rencontres fécondes - il a été l'un des amis les plus proches de Jacques Prévert, dont il parle comme personne - cet ouvrage est celui d'un grand témoin de notre siècle qui, parvenu à l'âge des bilans, livre quelques-unes des clés de la connaissance et de la sagesse.

11/1998

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Sciences politiques

Victor Fay (1903-1991). Itinéraire d'un marxiste hétérodoxe au sein du mouvement ouvrier français

Malgré les antagonismes, qui le perturbent, le monde est un, bien que multiple et divers. Il faut s'en accommoder, sans jamais renoncer à l'améliorer, sans jamais désespérer de ses virtualités de progrès. Et en attendant ces progrès souhaitables mais nullement certains, il faut le prendre tel qu'il est avec ses forces et ses faiblesses. Inconnu du grand public, même au sein du milieu universitaire, Ladislas Faygenbaum dit Victor Fay, d'origine polonaise mais naturalisé français, est pour beaucoup de militants et d'historiens du mouvement ouvrier une "légende" . Armand Ajzenberg, éditeur, journaliste et ancien élève de Victor Fay fait de ce dernier un portrait éloquent au soir de sa vie : Imaginez la perplexité, et la curiosité, d'un modeste militant à l'idée de rencontrer une légende [... ] avoir été l'un des fondateurs des Jeunesses Communistes en Pologne dans les années vingt, s'être expatrié en 1925 pour échapper à la prison et devenir, en France et en 1929, responsable de la formation des cadres du PCF, chroniquer à L'Humanité et collaborer avec d'autres publications communistes ... Avoir été l'un des dirigeants actifs lors des grèves du Nord, y découvrir une jeune fille courageuse et combative dénommée Jeanne Vermeersch, et plus tard, être l'agent innocent de sa rencontre avec Maurice Thorez... Avoir formé politiquement une certaine Danielle Casanova mais aussi un certain Jean-Pierre Timbaud ... Avoir découvert, encore, un horticulteur hors du commun : Waldeck Rochet, cela relève de l'histoire et déjà de la légende . Ce portait élogieux témoigne de la sympathie et de l'admiration que suscite Victor Fay, et de l'image que certains de ses contemporains se font du personnage. Cette "légende" du communisme français est aussi un opposant qui participe, au milieu des années 1930, avec André Ferrat et Georges Kagan, à la revue d'opposition Que faire ? , quitte le Parti communiste en 1936, au moment du premier procès de Moscou, pour adhérer à la Section française de l'Internationale ouvrière (SFIO) l'année suivante. On le retrouve ensuite résistant pendant la Seconde Guerre mondiale, entre Marseille, Toulouse et le Chambon-sur-Lignon en Haute-Loire, rédacteur en chef du journal clandestin L'Appel de la Haute-Loire puis de Lyon Libre, organe du Mouvement de libération nationale, dirigé par son ami André Ferrat. Journaliste politique de profession, il assure jusqu'en 1950 la rédaction de Combat, journal fondé pendant la guerre par des résistants, puis travaille, à partir de 1952, pour la Radiotélévision française (RTF), au service des émissions vers l'étranger. Critique de la politique coloniale de la SFIO, il fait partie de ce courant minoritaire qui fait scission en 1958 pour fonder le Parti socialiste autonome (PSA) qui devient, en 1960, le Parti socialiste unifié (PSU). Engagé dans la construction de ce nouveau parti, il entre en 1964 dans son Bureau national. Après l'arrivée de Charles de Gaulle au pouvoir, il est rapidement interdit d'antenne à la RTF : ses propos dérangeaient. Il demande son renvoi et l'obtient en 1967. De 1968 à 1980, à la retraite, il continue d'écrire et de militer au sein du PSU jusqu'à l'élection de François Mitterrand, en 1981 : il fait alors le choix de rejoindre le nouveau Parti socialiste. Il s'éteint le 29 juin 1991 à Créteil. Victor Fay n'est pas un "désenchanté4" du communisme. Le prologue de ses mémoires, rédigé en 1968, se veut clair : "nul regret, nul désenchantement" , simplement la conscience que le socialisme "tel qu'il est" a détourné les travailleurs de la lutte, que le nom de socialisme a été "galvaudé" par ceux qui s'en réclament. Sa volonté clairement affirmée de poursuivre la lutte pour un socialisme peut être "utopique" mais peurteur d'un "avenir meilleur" , le distingue ainsi de cette frange de la génération de 1917, emportée par le "souffle d'Octobre6" , profondément troublée par l'évolution du régime soviétique après la mort de Lénine, évincée dès les années 1920 au profit d'une génération plus jeune et séduite par la radicalité politique du PCF bolchévisé. Au coeur même de la guerre froide, Fay refuse obstinément "la fausse alternative entre la démocratie bourgeoise et le monolithisme stalinien" pour rechercher, infatigablement, les moyens d'accès à la démocratie directe ouvrière. Victor Fay est un personnage si ce n'est emblématique du moins représentatif des aspirations et des vicissitudes de la gauche française au XXe siècle, à l'époque où "la gauche et le socialisme se vivaient comme des avenirs nécessaires et bientôt victorieux" . Il fait l'expérience des différents conflits qui divisent le mouvement ouvrier et social français et l'empêchent tout le long du siècle de former un bloc uni contre la droite. L'étude de son itinéraire, qui s'inscrit dans l'histoire de la gauche socialiste française, du mouvement communiste international et de ses dissidences, constitue un "indispensable complément de l'analyse des structures sociales et des comportements collectifs" du mouvement ouvrier et social français. L'objectif cet ouvrage, tiré de mon mémoire de Master, n'est pas de faire une biographie de Victor Fay au sens strict mais de rendre compte de la construction des différentes cultures politiques qui composent la gauche française du siècle dernier à travers l'itinéraire politique d'un militant ayant fait successivement l'expérience du Parti communiste, de la SFIO, du PSU et de leurs oppositions. En ce sens, la biographie est capable de montrer la signification historique générale d'une vie individuelle. Il s'agit également de valoriser le fonds d'archives déposé par sa fille à La contemporaine (ex BDIC) qui conserve essentiellement les écrits, publiés ou non, de Fay, des journaux et des revues militantes sur une période allant de 1936 jusqu'aux années 198010. Ce fonds ne comprend que peu de sources concernant les relations familiales et amicales de Fay et les témoignages ou la correspondance datant d'avant 1945 sont rares. La grande majorité de ses archives a été saisie par les nazis à son domicile en 194011. En raison de ces lacunes archivistiques, auxquelles ne remédie que partiellement l'autobiographie de Fay, sa vie privée pendant l'entre-deux-guerres demeure difficilement accessible à l'historien. Son itinéraire de militant communiste, au sein des Jeunesses communistes en Pologne puis à la SFIC en France de 1925 à 1936, est mieux connu, mais les sources demeurent lacunaires. Il est difficile d'inventorier ses écrits durant cette période parce qu'il écrivait sous divers pseudonymes utilisés par d'autres militants. Il figurait sur le fichier "Antifa" sur la base duquel les Allemands ont opéré les premières perquisitions. Créé en 1938, ce fichier recensait des réfugiés fuyant l'Allemagne nazie et des militants antifascistes de différentes nationalités13. Le PCF a par ailleurs cherché à reléguer dans l'ombre cet opposant communiste : sa rupture n'a jamais été officialisée, le parti ayant préféré nier son existence. Ainsi explique-t-il dans ses mémoires : "Du jour au lendemain, mon nom disparut du parti. Je n'existais plus, je n'avais jamais existé". En effet son nom n'apparaît nulle part dans les archives du PCF.

10/2023

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Genres et mouvements

Littérature enfantine et communisme. L’exemple de L’École et la Nation (1961-1970)

Cet ouvrage examine les enjeux du livre pour enfants dans une revue pédagogique communiste, L'Ecole et la Nation, au cours de la décennie 1960. Les chroniques des "Livres pour enfants" , qui y sont rédigées, se révèlent, en effet, pionnières dans ce domaine de la littérature. Cet ouvrage examine les enjeux du livre pour enfants dans une revue pédagogique communiste, L'Ecole et la Nation, au cours de la décennie 1960. Les chroniques des "Livres pour enfants" , écrites par Natha Caputo puis par Bernard Epin, se révèlent pionnières, à une époque où la littérature enfantine occupe une place mineure, comme le confirme l'étude, pour la même période, du grand journal culturel Les Lettres françaises dirigé par Aragon. Ces chroniques sont examinées selon une triple perspective. La perspective historique envisage le contexte de la Loi du 16 juillet 1949 sur les publications destinées à la jeunesse ainsi que les rapports évolutifs entretenus par le PCF avec la littérature pour enfants depuis les années 1920 jusqu'à la fin des années 1960. La perspective scolaire situe ces chroniques, destinées aux instituteurs et institutrices, dans un contexte marqué par des réformes réalisées ou envisagées et par l'usage à l'école de la littérature pour enfants (rôle des bibliothèques scolaires, listes préconisées pour la remise des Prix...). La perspective culturelle retrace l'engagement de militants du livre pour enfants, le rôle de certains éditeurs, l'émergence de bibliothèques spécialisées ainsi que l'avènement progressif de ce que l'on appellera bientôt la littérature de jeunesse. Ces chroniques rendent ainsi compte d'une conception humaniste du livre pour enfants et affirment le rôle émancipateur de la culture.

01/2023

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Historique

Le Grand Soir. Une histoire de l'extrême gauche française

Le parcours de trois jeunes idéalistes dans la gauche engagée des années 70. En France, à la fin des années 60, le mouvement contestataire étudiant se propage au monde ouvrier. Dans le Quartier latin, la révolte sociale est en marche. Trois jeunes gens, Al, Sammy et Serge, participent au mouvement. Rejetant le capitalisme consumériste et le communisme orthodoxe incarné par le PCF, aspirant à une Société plus juste et plus libre, ils intègrent la Gauche prolétarienne, un groupuscule d'obédience maoïste. Rapidement, ils organisent des actions en faveur des ouvriers de l'usine Renault de Billancourt et jouent un rôle majeur dans les manifestations. Déterminés, ils préparent le " Grand Soir ", le jour du triomphe de la révolution sociale. Mais un drame à l'usine Renault va marquer un tournant dans la lutte : l'assassinat à bout portant d'un camarade, Pierrot. L'escalade de la violence va mener la Gauche Prolétarienne à s'autodissoudre en 1973, avec un constat implacable : l'impossibilité de faire bouger les lignes. Pendant cette période politique trouble, chacun va prendre un chemin différent. Tandis que Serge rejoint la rédaction du journal Libération, Al et Sammy vont refuser de voir mourir leurs idéaux... Par les auteurs des Mystères de la République et d'Affaires d'Etat, Le Grand Soir est avant tout un grand cri de révolte, celui d'une jeunesse que le pouvoir refuse d'entendre. En forte résonance avec l'actualité, ce roman graphique à mi-chemin entre le récit historique et le polar s'attarde sur une page importante mais peu connue de notre histoire en nous invitant à suivre le parcours de trois jeunes idéalistes.

09/2023

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Sciences politiques

Je suis l'étranger. Reportages, suivis de documents sur l'affaire Victor Serge

Magdeleine Paz fut pionnière en bien des domaines. Figure essentielle et oblitérée de l'histoire intellectuelle de l'entre-deux-guerres, elle lutte contre le racisme, le colonialisme et le stalinisme, pour le droit des étrangers. Exclue du PCF, elle adhère ensuite à la SFIO où elle va porter ces différents combats. Parallèlement, elle est membre du Comité central de la Ligue des Droits de l'Homme. L'ardeur et la ferveur de ses articles décrivent et dénoncent l'inacceptable, cherchent et donnent à voir la vérité. Elle se transforme alors en "voix des opprimés" via des reportages de combat, engagés, mais aussi militants. Le reportage nourrit son activité militante, de même qu'elle éclaire celui-ci. Ses textes sont des tribunes pour inviter les Français au réveil. Ils sont parfois aussi un outil pour interpeller la véritable conscience de gauche de ses camarades socialistes. Magdeleine Paz est aussi celle qui porte sur la place publique ce qui est demeuré dans l'Histoire comme "l'affaire Victor Serge" . Cheville ouvrière et âme de la campagne pour la libération de l'écrivain retenu en URSS, elle s'évertue dans la presse et dans sa sphère intime à mobiliser les énergies. Magdeleine Paz a été, comme elle le disait à propos de sa consoeur Andrée Viollis, "une lueur qui a percé le brouillard d'une époque" . Les écrits de ce volume forment une appproche inédite de la femme aux multiples facettes qu'elle fut. Bref, c'est bien une intellectuelle d'importance que nous côtoyons ici, consciente de la force de son témoignage et de la certitude de la vérité qu'elle porte.

12/2015

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Sociologie

ContreTemps N° 57 : Sécurité humaines

Une table ronde entre trois organisateurs du colloque ? : Bertrand Badie (professeur émérite des universités à Science Po Paris), Philippe de Botton (ancien président de Médecins du monde) et Pierre Laurent (sénateur de Paris). Quatre interventions : Niagalé Bagayoko ("la crise sahélienne multidimensionnelle") ; Jean-Marie Théodat ("Haïti : comment sortir d'un trou noir ? ") ; Guillaume Devin ("Pour une politique multilatérale audacieuse") ; Jean-Marie Harribey ("Eléments d'économie pour une sécurité globale"). En France le début de l'année 2023 a été marqué par la mobilisation en refus de porter l'âge de la retraite à 64 ans. La gauche en ses différentes composantes est-elle en capacité de donner une traduction politique aux aspirations populaires ?? Pour proposer un projet gouvernemental face à Macron et à Le Pen ? Malgré l'existence de la NUPES, leurs divisions et leur état plus général interrogent toutes celles et tous ceux qui se réclament d'elle. Sous l'intitulé "? éclats de gauche ? ", parole est donnée à des militantes et militants des diverses organisations de cet espace de la gauche et de l'écologie (NPA, PCF, PS, EELV, GDS, GES, Ensemble ? ! ..) La grève de Lip, c'était il y a 50 ans. Rien de cette lutte exemplaire ne doit être oublié. Retour sur histoire par Georges Ubbiali (Besançon). Côté international, une analyse de Mohamed Chérif Ferjani : "La Tunisie s'enlise dans les méandres d'une nouvelle expression de la révolution conservatrice"), et un article de Sylvain Cypel : "Derrière la réforme de la Cour suprême israélienne, l'engrenage d'une nouvelle Nakba"). Pour la rubrique culture, deux articles de Gilles Bounoure consacrés à deux artistes présents dans l'actualité des expositions ? : David Hockney et Alfons Mucha.

05/2023

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Histoire de France

L'affaire Guingouin

On a souvent écrit à propos de Georges Guingouin qu'il a été le "premier maquisard de France". Figure majeure de la Résistance, il a en effet, dès la première heure, donné bien du fil à retordre à l'occupant et au pouvoir de Vichy. Personnage hors normes, communiste lucide qui n'a pas obéi aux diktats de son parti, ce rebelle du 18 juin 1940 a tout de suite envisagé la guérilla alors que le PCF tentait de pactiser avec l'ennemi. Et plus tard, en juin 1944, lorsque la hiérarchie lui intima l'ordre d'attaquer la garnison de Limoges, une fois encore, Georges Guingouin refusa pour éviter à la ville un sort dramatique. À plusieurs reprises et avec un singulier acharnement, le parti communiste tenta de lui faire payer le prix de cette indépendance d'esprit et d'action. Pendant la guerre, on essaya de l'exécuter. Devenu, à la Libération, maire de Limoges, Guingouin demeurait un insoumis et, en 1952, il fut exclu du Parti selon les procédés les plus bas de la tradition stalinienne. Curieusement, on déterra à cette époque une sordide affaire de droit commun, dont on s'efforça de lui faire endosser la responsabilité. On l'emprisonna et, le 23 février 1954, dans une cellule de la prison de Brive, on tenta de l'assassiner et de faire croire à son suicide. Après avoir frôlé la mort en prison et connu l'univers psychiatrique, Georges Guingouin fut totalement innocenté en 1959 par la Chambre des mises en accusation de Lyon. Il restait à élucider ce qui fut bien, dans l'encre et le sang mêlés, "l'affaire Guingouin". Michel Taubmann s'y est appliqué au terme d'une enquête scrupuleuse de sept années. Il livre ainsi ici « la véritable histoire du premier maquisard de France ».

11/2015

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Histoire internationale

La véritable histoire de l'Orchestre rouge

L'histoire de l'Orchestre rouge est la plus célèbre de toutes les affaires d'espionnage de la Seconde Guerre mondiale. Difficile de compter les films, les livres et les articles qui lui ont été consacrés. Aidé par un bataillon de héros anonymes et abrité derrière des sociétés-écran, son grand chef, Léopold Trepper, parvint à rassembler une masse d'informations nouvelles sur la machine de guerre nazie ! Et si Staline refusa de le croire lorsqu'il lui annonça, en juin 1941, l'imminence de l'invasion de l'URSS, Trepper rendit possible sa victoire lors de la bataille de Stalingrad. La vérité des faits est beaucoup moins séduisante. Les officiers du service de renseignement militaire soviétique (GRU) déployés en France et en Belgique n'ont guère été efficaces et leur grand chef s'est conduit en dilettante. Arrêté par le Sonderkommando Rote Kapelle constitué pour lutter contre eux, Trepper livra de lui-même les hommes et les femmes de son réseau. Il affirma plus tard avoir berné les Allemands (son célèbre "Grand Jeu") et avoir tout fait pour les sauver, mais c'est là pure invention. Embourbé dans sa collaboration avec les Allemands, il leur permit de pénétrer le coeur du dispositif clandestin du PCF Si près que le Sonderkommando faillit arrêter Jacques Duclos et décapiter la résistance communiste. Au-delà de sa relecture sans concession de quelques épisodes clés de la Seconde Guerre mondiale, l'auteur propose une réflexion sur la mémoire de cette épopée sanglante, qui ne laissa aucune place à ses véritables héros et glorifia l'imposteur. Il s'interroge sur la capacité de la société à se satisfaire d'une légende et à accepter naïvement le mensonge en tant que fragment d'histoire.

05/2017

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Histoire de France

Midi rouge, ombres et lumières. Tome 4, La Libération et les années tricolores (1944-1947)

Le débarquement allié du 15 août 1944, sur les côtes varoises, donne le coup d’envoi de la libération de la Provence. Le 28 août, prises sous le feu de l’armée française de Libération et de l’insurrection populaire, les troupes allemandes capitulent à Marseille. Les nouveaux pouvoirs républicains se mettent en place, sous la direction du commissaire régional de la République, Raymond Aubrac. S’ouvre alors, jusqu’en 1947 et l’instauration de la 4 e République, une période de transition décisive. Ce quatrième volume de la série Midi rouge, ombres et lumières, après avoir présenté un tableau du département pendant l’été 1944, puis les combats de la Libération, analyse les diverses étapes de ce processus, à Marseille et dans sa proche région. Il évoque les problèmes auxquels les nou-velles institutions ont à faire face : l’effort de guerre, le ravitaillement et le redresse-ment économique, l’épuration, le maintien de l’ordre, le retour des absents (déportés, prisonniers de guerre, requis du STO), le rétablissement de la démocratie, les grandes réformes économiques et sociales. Dans ces années tricolores et d’union nationale, l’ouvrage s’intéresse au rôle et à la stratégie des divers acteurs politiques et sociaux, des organisations de Résistance, du patronat et de la classe ouvrière, des syndicats et partis, PCF, SFIO, MRP, ainsi qu’aux destins individuels, dont certains d’importance nationale, comme celui de Gaston Defferre, François Billoux ou Germaine Poinso-Chapuis. L’auteur ne néglige pas pour autant les mutations culturelles importantes d’une période effervescente. Cet ouvrage complète l’histoire politique et sociale de Marseille et des Bouches-du-Rhône, commencée par la période des années 1930. Il comble également, à la lumière des recherches les plus récentes et en s’appuyant sur de nombreux fonds d’archives publics et privés, une lacune historiographique.

11/2014

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Sciences politiques

Georges Séguy, syndicaliste du XXe siècle (1927-2016)

La vie de Georges Séguy, secrétaire général de la CGT de 1967 à 1982, décédé en août 2016, s'inscrit dans l'histoire du XXe siècle. Son père, tour à tour employé dans les vignes, soldat pendant la guerre 1914-1918 et cheminot, le plonge très tôt dans les combats syndicaux. A 12 ans, le petit Georges assiste au congrès de réunification de la CGT à Toulouse. Durant l'Occupation, il rejoint un groupe de résistants. Arrêté et déporté à 16 ans à Mauthausen, il survit grâce à la solidarité de ses compagnons. A son retour, devenu lui aussi cheminot, il accède alors qu'il n'a pas 20 ans à des responsabilités au sein de la CGT. Secrétaire général de la Fédération CGT des Cheminots en 1949, il devient membre du bureau politique du Parti communiste en 1954, peu avant la révélation des crimes de Staline. Treize ans plus tard, il succède à Benoît Frachon à la tête de la CGT et joue un rôle clé dans les événements de Mai-Juin 68, proposant l'immense manifestation du 13 mai qui lance la grève générale et représentant sa confédération syndicale lors des négociations de Grenelle. Il dirige ensuite la CGT tout au long des années 1970, tandis que se forge l'union de la gauche et que commence la désindustrialisation. Il exprime alors le désir de donner à la confédération une plus large assise et une plus grande indépendance vis-à-vis du PCF sans toutefois parvenir totalement à ses fins. En retraçant le parcours de ce militant syndical emblématique que fut Georges Séguy, Christian Langeois dessine le portrait d'un homme affable, atteint dans sa chair par le drame du stalinisme, qui puise la source de son engagement dans l'expérience douloureuse et indélébile de la déportation.

04/2018

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Histoire de France

L'armée française et l'ennemi intérieur. 1917-1939, Enjeux stratégiques et culture politique

La révolution bolchevik marque dans l'histoire de l'armée française le début d'une mutation dont les effets profonds et durables vont au cours de l'entre-deux-guerres influencer la pensée militaire, peser dans les choix stratégiques du haut commandement et sur les relations entre l'institution militaire et le pouvoir politique. Si l'Etat soviétique est tenu jusqu'en 1939 comme un facteur international marginal, l'implantation du mouvement communiste en France pose d'emblée la question majeure de la tenue du front intérieur en temps de guerre, une véritable rupture conceptuelle qui initie le processus complexe de construction d'un ennemi global : d'une part, avec la redéfinition de l'ennemi intérieur en raison de la vocation mondiale du bolchevisme et de la subordination du PCF à Moscou ; d'autre part, parce que le risque révolutionnaire est désormais évalué en regard de la menace allemande qui reste le problème militaire central. Toutefois, si la dialectique guerre-révolution est une variable qui compte dans l'évaluation des risques de conflit et participe d'une tendance à la politisation de l'institution militaire, l'anticommunisme au sein de l'armée est d'intensité variable et ses motivations peuvent être très différentes. Aussi, la dangerosité de l'ennemi intérieur est source de divergences sur sa portée pour la défense nationale et la sécurité de l'Etat. La profondeur de ces fractures et leurs effets tendent à s'accroître au fil du temps, parce qu'elles touchent aux fondements de l'institution militaire. En effet, le communisme est pour l'armée à la fois un problème stratégique, surtout corrélé à la question allemande, un enjeu politique essentiel, centré sur le maintien de l'ordre, et le révélateur discret de l'affirmation de deux cultures politiques sous-jacentes porteuses de conceptions antagoniques de l'identité nationale.

02/2015

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Géograhie urbaine

Dans les pas d'un urbaniste. Idéologies et gouvernance territoriale

Ce livre constitue un témoignage unique sur la manière dont les collectivités territoriales pratiquent un aménagement du territoire davantage façonné par les idéologies que par la réalité du terrain. Boris Lebeau, avant de devenir enseignant-chercheur, a été aménageur- urbaniste dans plusieurs collectivités locales d'Ile-de-France. Dans cet ouvrage, il relate trois de ses expériences professionnelles. La première a eu lieu dans une commune périurbaine de Seine-et-Marne qui illustre parfaitement la manière dont la politique de l'habitat social a peu à peu été remplacée par une politique d'accès à la propriété privée, non sans conséquences sur le vivre ensemble. La deuxième s'est déroulée dans une ville de Seine-Saint-Denis qui était alors l'un des plus vieux bastions communistes de ce que fut la " ceinture rouge " de Paris. La mairie venait de contractualiser avec l'Agence nationale de rénovation urbaine (ANRU), mettant ainsi le doigt dans un engrenage dont elle ne pourrait plus sortir. La troisième expérience a pris place dans une communauté d'agglomération francilienne regroupant 8 communes, toutes communistes au moment de la création de la structure, et qui a pourtant été le fer-de-lance d'un entrepreneurialisme territorial assez éloigné de l'idéologie du PCF. LA COLLECTION "Espaces Critiques" est une nouvelle collection dirigée par Philippe Pelletier, professeur émérite de géographie à l'Université Lumière Lyon 2, dont l'objectif est d'ouvrir le débat sur notre rapport à un monde en crise tout autant sociale, politique qu'environnementale. "Espaces Critiques" : - publie des textes courts, - propose des essais théoriques comme des enquêtes de terrain, - entend renouveler la démarche géographique de concert avec d'autres disciplines (anthropologie, histoire, science politique, économie, écologie).

01/2024

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Sociologie

La révolution par l'amitié

Dionys Mascolo nai?t en 1916 dans une famille d'immigre?s italiens. Lecteur chez Gallimard, il entre dans la re?sistance pendant l'occupation, et fait partie du " groupe de la rue Saint-Benoi?t " autour de Marguerite Duras – qu'il e?pousera apre?s la guerre. Il entrera la? en contact avec Robert Antelme, Edgar Morin, Merleau-Ponty, Claude Roy. A? la libe?ration, il participe, avec Franc?ois Mitterrand, au rapatriement d'Antelme, mourant au camp de Dachau. Il adhe?re au PCF EN 1946, mais tre?s vite il est rebute? par la rigidite? de l'appareil. Il est exclu du parti en 1950, avec Duras et Antelme. Il e?crit en 1953 Le Communisme, ou? il expose sa conception d'un communisme diffe?rent. Anticolonialiste convaincu, il coe?crit avec Maurice Blanchot le texte de la De?claration sur le droit a? l'insoumission dans la guerre d'Alge?rie (le " Manifeste des 121 ") dont le retentissement est e?norme. En mai 68, il cre?e avec Blanchot un Comite? d'action e?tudiants-e?crivains dont plusieurs textes sont pre?sente?s dans notre livre. Jusqu'a? la fin (1997) il e?crit et milite pour " un communisme de pense?e ". Le livre pre?sente une se?rie de textes dont les plus remarquables sont son e?tude sur Saint-Just, sa re?flexion sur Nietzsche et les textes de 68 sur les comite?s d'action. Tout son travail se situe dans l'optique d'un autre communisme, diffe?rent du communisme objectif et purement rationnel qui e?tait dominant a? l'e?poque. Sa conception d'une version sensible a eu une grande influence, en particulier sur les Situationnistes et Guy Debord. Mascolo ne cherchait pas la ce?le?brite?, et aujourd'hui encore, son ro?le est largement me?connu. Ce recueil met en e?vidence son talent et son engagement.

02/2022

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Histoire de France

Mémoires des combats d'un écrivain-historien

Louis Oury est l'auteur d'oeuvres représentatives de la fin du XXe siècle. Son parcours atypique aussi bien en métallurgie qu'en littérature, est présenté dans Mémoire des combats d'un écrivain - historien qui comprend deux parties. Dans la première partie de cette oeuvre, l'auteur raconte son enfance dans le Haut - Anjou pendant la guerre, son parcours d'ouvrier à ingénieur lors de la reconstruction de la France, ses débuts en littérature avec Les prolos, et surtout l'immense succès de Rouget le braconnier, drame authentique qui inspira V. Hugo pour Les Misérables. Ayant vécu, enfant, les massives fusillades d'otages, dont à Châteaubriant celle de Guy Môquet et d'autres à Nantes et à Bordeaux, sa réussite en littérature l'a incité à des recherches sur ces drames, initiative agréée par les autorités allemandes qui publièrent ses travaux en 1990, dans un livre bilingue. A partir de là, le Chancelier de l'Ordre de la Libération lui demanda en 1991 de lui remettre un dossier plus complet sur ces événements. C'est le début de la deuxième partie de l'oeuvre où Louis Oury révèle les adversités qu'il dut surmonter, que ce soit les menaces de mort reçues par Gilbert Brustlein qui avait exécuté le Feldkommandant de Nantes ou les trois tentatives d'assassinat sur sa personne Mais aidé d'Alain Besson qui publiait dans Ouest-France le suivi de ses travaux et leur officialisation, il brisa le black-out protégeant des fictions politiques et des réputations personnelles. On apprend les tractations du choix des otages par des vichystes, les exagérations et infamies propagées pendant un demi-siècle pour salir la Résistance, les turpitudes incitant Gilbert Brustlein à frapper le leader communiste Georges Marchais à Châteaubriant, la réhabilitation par le PCF de Spartaco Guisco exécuté en 1942 mais dont le corps avait été exhumé du Carré des Fusillés pour insinuer qu'il s'était planqué en Espagne à la Libération, et pour finir on se remémorera l'historique poignée de main réconciliatrice de Michel Jost, président de l'association des familles d'otages, au Résistant communiste Gilbert Brustlein qui avait exécuté à Nantes l'officier ennemi.

07/2013

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1969 à 1981

La mine en procès

Le 4 février 1970, une explosion à la mine de Fouquières-lès-Lens provoque la mort de 16 travailleurs. S'ensuit une longue mobilisation des mineurs, syndicats, de la Gauche prolétarienne, intellectuels, artistes, ingénieurs et médecins... Cet épisode méconnu est aussi annonciateur de nouvelles modalités de luttes dont les soulèvements contemporains sont héritiers. Quelques jours après la catastrophe, rapidement suivie des funérailles, le 7 février, des mineurs morts tragiquement dans la fosse 6 de la mine de Fouquières-lès-Lens, de jeunes militants maoïstes lancent des cocktails Molotov sur les bureaux de la direction à Hénin-Liétard. S'engage alors tout au long de l'année 1970 une série de mobilisations, allant de l'occupation sans précédent de l'Ecole des mines à Paris par des élèves ingénieurs, jusqu'à la tenue à Lens d'un tribunal populaire le 10 décembre, présidé par Jean-Paul Sartre. En parallèle, des enquêtes controversées sont menées sur les responsabilités engagées dans l'accident, et des mouvements d'extrême gauche subissent une forte répression. De leur côté, un collectif d'artistes mené par Merri Jolivet et les peintres Aillaud, Fromanger et Mathelin, conçoivent une exposition au profit des familles des victimes. Philippe Artières livre le récit et l'analyse de cet épisode méconnu. L'accident, l'émotion et le déroulement des funérailles obéissent à une scénographie bien connue, celle de la longue et vieille histoire de la mine. Dans ses sites et ses moments rituels, ses figures et ses discours, les gestes d'une longue généalogie des catastrophes minières. sont ici réitérés. Mais le contexte historique est aussi celui de nouvelles modalités de contestation où se joignent aux mineurs, à leurs défenseurs institutionnels ? PCF et CGT ? , ou libertaires et révolutionnaires - la GP et les maos -, ceux que Michel Foucault appelait " intellectuels spécifiques " : ingénieurs, médecins et artistes. La narration très incarnée vise à faire entendre la voix des différents acteurs au plus près, grâce à la collection de documents largement inédits. Générations et cultures de luttes avec leurs références propres s'entrechoquent. Elles marquent un renouvellement majeur dans l'histoire des luttes sociales, dont la filiation avec les soulèvements et modes d'actions très contemporains est évidente, des lanceurs d'alerte aux jeunes étudiants " bifurqueurs ".

03/2023

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Critique littéraire

Elsa Triolet et Lili Brik, les soeurs insoumises

Les deux soeurs Kagan, Lili Brik et Elsa Triolet, sont nées à Moscou à la fin du XIXe siècle. Fameuses pour leur beauté comme pour leur intelligence, elles formèrent un quatuor célèbre avec deux des plus grands poètes du XXe siècle, Vladimir Maïakovski et Louis Aragon. Lili collectionna et stimula les génies avec un oeil infaillible : Pasternak, les peintres Rodtchenko et Malevitch, le compositeur Chostakovitch, le cinéaste Eisenstein ou la danseuse étoile Maïa Plissetskaïa. Elsa, la cadette, fascinée par son aînée, dut livrer bataille pour exister et quitter l'ombre de Lili. Mais Maxime Gorki l'encouragea à écrire et lorsqu'elle fut la première femme à recevoir le prix Goncourt, après s'être illustrée dans la Résistance, Elsa comprit qu'elle avait supplanté sa soeur, confinée au rôle d'inspiratrice et d'égérie. Cette rivalité n'altéra jamais l'amour qui les unissait et le soutien indéfectible qu'elles s'apportèrent mutuellement jusqu'à la mort. Ces figures légendaires de la mythologie soviétique suivirent une longue route dans la nébuleuse communiste et surmontèrent tous les aléas de la politique en URSS ou avec le PCF en France. Elles ne furent jamais des femmes du juste milieu. Armées face aux réalités les plus cruelles, Elsa et Lili étaient prêtes à tout sacrifier pour protéger leur idéal artistique. Lili fut toute sa vie la figure centrale de l'avant-garde russe avec une originalité et des exigences très hautes. Elsa défendit sans relâche sa position et sa vie d'écrivain, tâche que ne lui facilitait pas la présence d'Aragon à ses côtés. Elles avaient plus de courage qui quiconque quand il s'agissait de défendre un talent bafoué ou de réhabiliter la mémoire d'un disparu, elles ne se laissaient pas déranger dans leurs convictions. Ces deux forces de la nature traversèrent le XXe siècle portées par l'idée que la société russe était à recréer de fond en comble et que le fascisme devait être combattu à tout prix. Exaltées par une vision plus romantique que politique de la révolution, elles condamnèrent tardivement les excès du stalinisme. Dans des appartements moscovites truffés de micros, des datchas fleuries, un hôtel particulier parisien et un moulin d'Ile-de-France roula la vie tumultueuse de ces deux "stars" que Pablo Neruda appelait l'une Lili "l'indomptable Lili" et l'autre, Elsa"une épée aux yeux bleus".

03/2015

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Football

Coupe du monde de football. Un miroir du siècle (1904-1998)

Ce livre est à la croisée de trois histoires : celle de la Coupe du monde de football à travers tout le 20e siècle, mais aussi celles d'un journal, Le Miroir du football, et de son rédacteur en chef, François Thébaud. Le Miroir du football est né en 1960, et son équipe issue de Miroir Sprint, magazine des éditions J, liées au Parti communiste français. Ce lien avec le PCF, François Thébaud l'a toujours à la fois revendiqué et combattu. Revendiqué car se situant incontestablement dans cette mouvance politique, largement dominante dans la gauche française de l'époque ; combattu, car férocement attaché à l'indépendance rédactionnelle du journaliste. Cette même indépendance l'amènera à rompre en 1976 avec les éditions Vaillant, qui avaient succédé aux éditions J, lorsque ses responsables voulurent imposer leur ligne à l'équipe rédactionnelle du Miroir. La majorité des journalistes le suivirent, le magazine mourut en 1979. François Thébaud et l'équipe du Miroir furent au coeur de l'occupation de la Fédération française de football (FFF) en Mai 68, avec la célèbre banderole "Le football aux footballeurs" ou, quelques années plus tard, de la création du Mouvement football progrès (MFP). C'est dans ce contexte qu'avant la Coupe du monde de 1994, François Thébaud écrivit un essai sur les différentes Coupes du monde depuis 1904. Son texte a le grand avantage de reposer sur ses propres reportages au cours de huit éditions, de 1950 à 1978. "Les rapports du sport-spectacle avec ses environnements économique, politique et juridique sont très peu connus. Ces rapports constituent le sujet de ce livre." Sans doute en application de l'hypocrite principe selon lequel "le sport est apolitique", François Thébaud ne put publier son livre avant sa mort. Le voici enfin édité. De "Montevideo l'Européenne" à "La Copa del Duce", en passant par "Un sursis pour Videla ou "L'arrivée de l'Afrique et l'Asie ", les 16 chapitres qui vont de l'édition de 1930 à celle de 1994 allient football et contexte populaire et politique. Dans le dernier chapitre, "Un avenir programmé", l'auteur revient sur la nationalisme, la lente décolonisation du football, la puissance de la télévision, la fortune de la FIFA, le pouvoir de l'argent... En guise de conclusion, une interrogation : "Est-ce un art ou est-ce une industrie ? Est-ce un art et une industrie ? "

11/2022

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Entre deux guerres

La révolution comme horizon. Syndicalistes révolutionnaires, communistes et libertaires en Anjou (1914-1923)

A rebours de l'idée selon laquelle le communisme français aurait été une "greffe" effectuée sur le mouvement ouvrier français à la suite de la révolution russe de 1917, ce livre montre au comment, au niveau local, comme au niveau national ou international, des hommes et des femmes ont réagi aux horreurs de la guerre de 1914 et aux injustices sociales pour tenter de donner une traduction politique, à la fois révolutionnaire et institutionnelle, à leurs aspirations à une autre société. L'auteur nous conduit dans les arcanes d'une convergence, qui a conduit des militant·es aux traditions différentes, habitués à se disputer, à se rapprocher, et à fonder un parti, le Parti communiste, tout en continuant à se disputer. Il s'agissait de réaffirmer les bases d'un socialisme révolutionnaire et internationaliste mis à mal par les renoncements et les ralliements à l'Union sacrée d'août 1914. Une telle convergence radicale dans le cours d'un conflit mondial et d'une révolution sociale à portée universelle ne pouvait, paradoxalement, que mener à une fracture durable du mouvement ouvrier. Si le congrès de Tours, qui consacre la scission entre Parti socialiste-SFIO et Parti communiste, en est l'expression la plus visible, elle n'est pas, et de loin, la seule. C'est à ce processus de fermentation-formation de ce nouveau parti que s'attache ce livre. La période étudiée commence par l'entrée en guerre en août ? 1914. Viennent ensuite les années ? 1919-1920, traversées par des grèves porteuses de grandes espérances sociales et par le débat autour de l'adhésion des syndicats ou du Parti socialiste à l'Internationale communiste. Le livre se termine à la veille de l'année 1924, qui correspond à la fois à la mort de Lénine, aux débuts de la mise au pas russe du Parti communiste, aux premières purges en son sein et à la reconnaissance de l'URSS par la France. Enfin, et c'est l'originalité de ce livre, l'auteur explore les débuts du Parti communiste en Anjou dans la période qui précède la stalinisation, c'est-à-dire la caporalisation du PCF et de la CGTU. Une plongée dans les conséquences politiques, sociales et culturelles de la Première Guerre mondiale sur le mouvement ouvrier angevin, dans une région secouée par les grèves et la guerre scolaire.

11/2022

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Généralités médicales

La vie est un cadeau. Une traversée du XXe siècle

Cette autobiographie tumultueuse est une traversée du XXe siècle, une fenêtre sur les événements qui l'ont jalonné. C'est aussi le parcours d'un homme né en 1923 à Strasbourg dans une famille juive venue d'Europe centrale avant la Première Guerre mondiale, et qu'il poursuit, toujours attentif aux hommes et aux soubresauts de l'Histoire. Après une jeunesse brève sur laquelle plane la menace nazie, c'est la guerre, la défaite et l'Occupation. En 1941, à 18 ans, Arthur Kriegel entre dans la Résistance, dans la section juive de la MOI, tout en suivant ses études de médecine à Toulouse. Il rejoint bientôt Lyon où il retrouve son frère Maurice, résistant connu sous le nom de Kriegel-Valrimont, mais aussi d'Astier de la Vigerie, Serge Ravanel, Jean-Pierre Vernant, Raymond et Lucie Aubrac... Le 4 septembre 1943, il gagne Paris où il poursuit son activité clandestine et ses études. En août 44, Paris s'insurge sous la direction de Rol-Tanguy et de Kriegel-Valrimont. Paris est libéré. Arthur Kriegel poursuit le combat dans la 1e Armée. Comme bon nombre d'intellectuels, il rejoint bientôt le PCF et milite à l'Union des Étudiants communistes, section médecine. Il fonde le journal Clarté en 1947, participe à maints engagements comme le Mouvement de la Paix ou l'affaire Lyssenko, et côtoie les grandes figures du Parti. Mais la divulgation du rapport Krouchtchev et la révolution de Budapest de 1956 achèvent de lui ouvrir les yeux sur la vraie nature du communisme qui, avec le nazisme, aura marqué le siècle de son empreinte totalitaire. Devenu rhumatologue, il se consacre à son métier, tout en participant à la révolution scientifique et technologique qui a renouvelé la médecine. Il s'interroge aussi sur les persécutions antisémites, la revendication nationale des Juifs et leur particularisme. Arthur Kriegel qui, ironiquement, se définissait comme un "inconnu entouré de gens célèbres", fut l'époux de l'historienne Annie Kriegel, l'ami proche de nombreuses personnalités du monde médical, littéraire, artistique et politique. La vie est un cadeau est, à ce titre, une galerie de portraits, émouvants et souvent savoureux ; mais, surtout, c'est un hymne à la vie et à l'amitié. Livre joyeux et lucide, il donne à entendre un homme qui s'est identifié à son époque, en a été un témoin et un acteur de premier plan.

02/2012

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Histoire de France

Les Juifs de France durant la IIe guerre mondiale. Volume 2, La solution finale de la question juive en France. Traque, solidarité, puis vengeance : de l'été 41 à nos jours

Les archives du IIIe Reich, celles du ministère des Affaires étrangères comme celles de la police de sécurité (le RSHA, où le Sipo-SD était en charge des questions juives), les propos d'Adolf Hitler regorgent de plaintes à l'encontre du maréchal Pétain, chef de l'Etat français, de Pierre Laval, Président du Conseil des ministres, des chefs des polices françaises, singulièrement René Bousquet et Jean Leguay, pour leur opposition aux mesures antijuives. Le maréchal refusera toujours l'imposition de l'étoile jaune aux Juifs de Zone Libre (Zone Sud, à compter du 11 novembre 1942), comme il refusera la dénaturalisation en bloc des Juifs admis à la citoyenneté française depuis 1927 ou 1936 : seuls seront déchus les fuyards de mai-juin 40 et dénaturalisés ceux et celles, peu nombreux, jugés indignes après enquête des membres de la Commission de révision. Les autorités françaises ont tenté de limiter les dégâts provoqués par l'assassinat de soldats allemands désarmés à partir de l'été de 1941. Le cycle infernal attentats terroristes-fusillade d'otages fut un jeu pervers opposant le PCF clandestin à l'Occupant. En raison du grand nombre de Juifs étrangers parmi les activistes communistes, des Juifs firent partie des otages fusillés. Aucune statistique fiable n'existe permettant d'estimer le nombre des Juifs séjournant sur le sol métropolitain durant l'Occupation, ni sur le nombre des Juifs sortis vivants des camps nazis. Lorsque l'Occupant a commencé à rafler puis déporter des Juifs, les autorités françaises ont systématiquement défendu les Juifs citoyens français, les Juifs étrangers ou apatrides décorés pour faits de guerre dans l'Armée française, ainsi que les épouses juives de prisonniers de guerre français. Grâce à l'action vigoureuse de Français, autorités et citoyens charitables, le pourcentage des Juifs déportés, adultes et enfants, fut l'un des plus faibles des pays occupés. Est-il licite de sacrifier des étrangers et des apatrides pour sauver un maximum de citoyens, membres à part entière de la communauté nationale ? La réponse donnée à cette question en France, de la Libération à nos jours, est trop entachée de haine pour être satisfaisante, car, à l'évidence, un vrai chef d'Etat a pour devoir premier de protéger sa Nation. L'Etat d'Israël, de mai 1948 à nos jours, est la parfaite illustration de cet égoïsme communautaire, considéré comme essentiel à la survie de la Nation.

04/2018

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Histoire internationale

La Révolution russe, une histoire française. Lectures et représentations depuis 1917

La Révolution russe aura bientôt cent ans, mais on peut douter que son anniversaire fasse l'objet de commémorations. En France particulièrement, on croit savoir depuis Le Passé d'une illusion de François Furet (1995) et Le Livre noir du communisme (1997) qu'elle est à l'origine d'un cauchemar totalitaire aussi dangereux que le nazisme mais plus durable et plus meurtrier. Et pourtant... En 1968, la Sorbonne était ornée de portraits de Lénine alors qu'on redécouvrait Nestor Makhno. le Parti communiste français, fort de dizaines de milliers de militants et de millions d'électeurs, avait été créé en 1920 justement pour suivre l'exemple des bolcheviks russes. Et, chaque année, le PCF célébrait la " Révolution socialiste d'Octobre ". D'ailleurs, parmi les premiers communistes français qui avaient côtoyé Lénine et Trotski au Kremlin aux temps héroïques on trouve Victor Serge et Boris Souvarine, les pionniers de l'histoire de la révolution et du bolchevisme en France. Comment un tel retournement, de l'engouement au dénigrement et à l'effacement, a-t-il été possible ? Pour le comprendre, l'auteur propose de suivre les lectures et les représentations données de l'événement en France depuis 1917 jusqu'aujourd'hui. Une large place est accordée aux représentations littéraires ou cinématographiques tant il est vrai, par exemple, que le cliché du " bolchevik en veste de cuir " doit plus à l'Année nue de Boris Pilniak ou au Docteur Jivago de David Lean qu'au travail des historiens. L'influence de telles oeuvres étrangères est d'autant plus déterminante que, du côté français, c'est d'emblée une vision négative et sensationnaliste qui est véhiculée, notamment par Joseph Kessel. Au fil des interprétations contradictoires des historiens concernant 1917 en Russie, c'est aussi une histoire intellectuelle et politique de la France qui se lit. Même à gauche, le pays de la " Grande révolution " s'y montre beaucoup plus rétif qu'on pourrait le croire vis-à-vis de la nouvelle venue. Le Parti communiste finit par imposer sa lecture et, dans la France des années 1950-1960, la reprise du discours déterministe des Soviétiques fait longtemps bon ménage avec la prédominance de l'école des Annales. Ainsi, les voix révolutionnaires dissidentes ont été mises sous le boisseau et le tranchant subversif d'Octobre a été bien émoussé. Mai 1968 n'y change rien, pas plus que la publication de travaux essayant de rendre la complexité d'une révolution populaire défaite dans sa propre victoire. La route était dégagée pour un retour des approches conservatrices que la disparition de l'URSS a ultérieurement galvanisées et médiatisées. Parcours historiographique à travers des auteurs de générations différentes et d'opinions opposées, le travail d'Eric Aunoble éclaire de multiples facettes de la Révolution russe et entend rendre aux " dix jours qui ébranlèrent le monde " une richesse que le statut de modèle ou de repoussoir avait éclipsée. Le livre se veut aussi un encouragement à reprendre l'étude des années 1917-1921, tant elles peuvent encore apprendre à ceux qui visent l'émancipation aujourd'hui.

01/2016