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Stravinsky

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Philosophie

Philosophie de la corrida

La corrida a inspiré les plus grands artistes et nombre de théoriciens. Mais nul, à ce jour, ne s'était aventuré à philosopher sur elle. C'est le défi qu'a relevé Francis Wolff. A le lire, on comprend que la corrida, parce qu'elle touche aux valeurs éthiques et qu'elle redéfinit l'essence même de l'art, est un magnifique objet de pensée. La corrida est une lutte à mort entre un homme et un taureau, mais sa morale n'est pas celle qu'on croit. Car aucune espèce animale liée à l'homme n'a de sort plus enviable que celui du taureau qui vit en toute liberté et meurt en combattant. La corrida est également une école de sagesse : être torero, c'est une certaine manière de styliser sa vie, d'afficher son détachement par rapport aux aléas de l'existence, de promettre une victoire sur l'imprévisible. La corrida est aussi un art. Elle donne forme à une matière brute, la charge du taureau ; elle crée du beau avec son contraire, la peur de mourir ; elle exhibe un réel dont les autres arts ne font que rêver. Sous la plume jubilatoire de Francis Wolff, on découvre ce que Socrate pensait de la tauromachie, que Belmonte peut être comparé à Stravinsky, comment Paco Ojeda et José Tomàs fondent une éthique de la liberté et pourquoi Sébastien Castella est un virtuose de l'impassible...

05/2007

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Musique, danse

L'esprit de variation. Ecrits 1941-2007, catalogue de l'oeuvre

Maître du temps et du timbre, Henri Dutilleux (1916-2013) a oeuvré dans des genres aussi éloignés que l'art symphonique ou la musique de film, de scène et de ballet. Passeur entre différents langages musicaux du XXe siècle comme entre plusieurs générations de musiciens et de mélomanes, il n'a cessé de prendre la plume ou la parole : hommages aux grands aînés (Beethoven, Schoenberg, Debussy, Ravel, Stravinski) et aux contemporains (de Poulenc à Jolivet en passant par Roland-Manuel, Nadia Boulanger et Pierre Schaeffer), entretiens, réponses à des enquêtes ou émissions radiophoniques. Ces textes apparaissent comme les balises d'une vie d'artiste sensible aux inscriptions dans la mémoire et, au-delà, retracent une histoire de la musique française à travers près de sept décennies (1941-2007). Le catalogue de l'oeuvre (soixante-treize notices) présenté dans la seconde partie de l'ouvrage témoigne d'une quête continue de formes toujours réinventées. Si la voix d'Henri Dutilleux porte aujourd'hui encore dans l'esprit des jeunes musiciens de tous bords esthétiques, c'est parce qu'elle engage au mouvement et non à la doctrine ; à la reconnaissance d'un certain degré de liberté dans le domaine de l'art.

11/2019

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Musique, danse

Esprit de suite. Pour une lecture avisée et pratique des oeuvres du répertoire organistique

Une application minutieuse inspirée par un répertoire organistique allant de Frescobaldi jusqu'aux oeuvres de l'auteur lui-même est le mot d'ordre de cet ouvrage qui veut faire suite à celui de La Musique et le Geste, aussi confié aux éditions Beauchesne. Remarques porteuses d'expériences pratiques, libres présentations esthétiques accompagnant des lustres de concerts et d'enregistrements et qui permettent d'aller d'emblée à l'essentiel, de toucher ce noyau central qui libère les forces devant présider à l'interprétation. Rencontre entre l'esprit et le monde, comme la rencontre entre La Musique et le Geste, dans ce désir de céder dans l'aura musical au pouvoir de l'écriture. Bref, un fil conducteur stratégique et fonctionnel, menant organistes et amateurs d'orgue, au gré de 142 oeuvres abordées, à la source d'une écoute et d'un acte musical efficients et lumineux. Bref répertoire des oeuvres présentées Parmi les 142 entrées se trouvent les auteurs suivants : Frescobaldi, Michelangelo Rossi, Nicolas de Grigny, J. Stanly, Frei Jacinto, José Carlos Seixas, Vivaldi, Gesualdo, Haendel, D. Scarlatti, J.S. Bach (18 entrées), Mozart, F. Liszt, J. Reubke, C. Franck, F. Mendelshonn, R. Schumann, J. Brahms, Ch.M. Widor, Moussorgsky, Vierne, Rachmaninov, Tchaïkovski, Stravinski, Honegger, Dupré, Bacewicz, Max Bauman et... Jean Guillou (64 entrées)

11/2019

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Critique littéraire

Radiguet. L'enfant avec une canne

Raymond Radiguet (1903-1923) était pressé de vivre et d'écrire. C'est le sort réservé à tous les météores. Il se dépêcha d'être l'amant de son institutrice (à quatorze ans), de débuter dans le journalisme, de devenir le protégé de Jean Cocteau, de connaître le Tout-Paris littéraire et artistique des Années folles, et de terminer deux chefs-d'œuvre : Le Diable au corps et Le Bal du comte d'Orgel. Carrière fulgurante et scandaleuse : dans Le Diable au corps, le héros devient l'amant d'une jeune femme dont le mari était à la guerre en 1917-1918. L'élégance, la clarté, la perfection du style font ressortir encore davantage l'immoralité du sujet. Radiguet ne se souciait pas des modes littéraires. C'était un classique. En faisant le portrait du jeune Raymond, François Bott fait celui d'une époque : Radiguet a rencontré, fréquenté tous les " héros " des années vingt. De Morand à Stravinski et de Mlle Chanel à Picasso, ils avaient décidé qu'après les horreurs de la guerre, la vie serait une fête. Radiguet aurait eu cent ans le 18 juin 2003. C'est un âge inconcevable pour l'éternel jeune homme de notre littérature.

06/2003

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Essais biographiques

Thévenaz, formes et rythmes

Ce jeune artiste, dont on célèbre le centenaire de la disparition prématurée, avait une seule boussole : l'ardeur. Ce jeune artiste, dont on célèbre le centenaire de la disparition prématurée, avait une seule boussole : l'ardeur. Foudroyé dans la fleur de l'âge, le peintre et décorateur genevois Paul Thévenaz (1891-1921) fut un fervent disciple d'Emile JaquesDalcroze. Le père de la Rythmique ne cacha pas sa peine devant " la disparition prématurée de ce grand artiste, de cet esprit ardent, sans cesse préoccupé de beauté et d'ordre, de ce coeur vaste, candide et tendre. " Ami intime de Cocteau qui lui destine un ballet dont Stravinski doit écrire la musique, Thévenaz enseigne la Rythmique à Paris aux élèves de Jacques Copeau comme aux rats de l'Opéra. Ayant émigré outre-Atlantique, fin 1916, il se constitue un cercle d'amis souvent " rich and famous ", parmi lesquels le poète Witter Byner qui lui dédie sa "Ballad of a Dancer ". A New York, Chicago, Miami, Paul - dit Paulet - danse, dessine, peint, expose. Il laisse de pénétrants portraits et d'admirables fresques décoratives. Comme l'écrit son ami diplomate Pierre de Lanux, "un homme nous apporta l'exemple continu de la plus véritable liberté. Ce fut Paul Thévenaz. "

05/2021

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Musique, danse

ALEXANDRE SCRIABINE. Un musicien à la recherche de l'absolu

Scriabine est avec Stravinsky l'un des compositeurs les plus originaux de la musique russe. Parcourue d'un feu intérieur, son œuvre pianistique et orchestrale, d'une étonnante flamboyance sonore, contient en germe la plupart des innovations musicales du vingtième siècle. Loin d'être le fruit de préoccupations purement esthétiques, sa recherche d'un langage musical révolutionnaire prend sa source dans son désir de créer une œuvre d'art total, une liturgie magique proprement inouïe, appelée à transporter ses auditeurs jusqu'à l'extase collective, où sons, couleurs, parfums et sensations tactiles se répondraient. Un rêve fantastique que sa mort prématurée l'empêcha de mener à bien. S'appuyant sur la correspondance et les carnets de notes du compositeur, ses échanges avec les musiciens, les philosophes et les théosophes, ce livre retrace les péripéties d'une existence mouvementée, les méandres de ses amours, ainsi que les étapes d'une entreprise créatrice parmi les plus fascinantes de l'histoire de la musique qui, partie de l'univers de Chopin et de Liszt, s'engagea audacieusement hors des limites de la tonalité. Un parcours qui n'omet aucune de ses compositions, tout en révélant le monde souterrain secret de proportions numériques et de sections dorées qu'elles recèlent, assez analogue à la géométrie invisible des peintres de la Renaissance. Par-delà l'aura sulfureuse qui entoure trop souvent son œuvre, ce livre passionné suit pas à pas l'itinéraire de l'auteur du Poème de l'extase dans sa quête d'absolu et aide à mieux pénétrer la puissance visionnaire d'un créateur hors norme.

03/1999

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Musicologie

Conflits de l'oreille et de l'oeil dans l'oeuvre musicale. L'écoute intériorisée

Ecouter la musique jouée devant soi va de pair avec le fait inévitable de porter son regard sur ses interprètes. Mais cette évidence, qu'impose la nature même de notre corps récepteur, et que rien a priori ne remettrait en cause, ne nous coupe-t-elle pas progressivement de l'essence profonde de la musique ? Celle-ci relève-t-elle (aussi) de l'ordre du visible ? L'auditeur a-t-il donc besoin de ses deux faces, apparente et inapparente, pour comprendre pleinement l'oeuvre ? A-t-il besoin, par conséquent, de se faire aussi (et autant) spectateur ? Oui s'il faut en croire I. Stravinsky, compositeur obstiné pour qui la vision s'impose comme soutien de l'écoute. Non s'il faut en croire à l'opposé E. Varèse, créateur radical de matière sonore inouïe. Entre ces deux avis tranchés, il faut donc explorer et tracer une troisième voie vers l'intériorité de l'écoute. Il s'agit pour finir de savoir dans quelle mesure la musique ne relèverait pas de ce radical "bonheur d'aveugles" défendu par Ernst Bloch, philosophe et mélomane averti. Est analysée ici la nature de cette interdépendance, de cette interpénétration oreille/oeil, de cette distorsion entre eux. In fine, leurs luttes d'influence montrent qu'en dépit de toute sa matérialité visible, la musique ne saurait se réduire d ce conflit sensoriel. Car elle s'épanouit surtout comme intériorité, intériorisation, sous les auspices desquelles l'auditeur prend connaissance de l'oeuvre au plus intime, au plus haut point.

04/2021

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Ethnologie

LA PENSEE REMONTE LES FLEUVES. Essais et réflexions

" Je suis à la recherche de l'homme des pouvoirs premiers, aimait à dire Ramuz, l'idée ne m'apparaît que dans son universel ". Les essais, les articles réunis en ce livre essentiel constituent le premier effort cohérent pour faire connaître les écrits philosophiques et politiques du grand écrivain, pour cerner les sens profond de son œuvre. Le vaudois Ramuz à " l'œil d'épervier ", selon l'expression de Paulhan, s'est efforcé de percer le mystère de la sagesse de paysans qui " ont appris de la nature à se taire de sorte qu'il faut les deviner ou bien les inventer ". Dans " Besoin de grandeur " et " Taille de l'Homme " - ici notamment publiés -, l'écrivain réfléchit sur ces hommes obscurs qui ont fait l'histoire et en sont devenus peu à peu les marginaux. Poète de l'inquiétude et de l'insatisfaction mais têtu, résolu, obstiné comme un homme de la terre, Ramuz veut transformer en conscience l'absolu de ce qu'il pressent. Il fut l'ami de Valéry, Gide, Claudel, Cocteau, Stravinsky et l'admirateur passionné - au point de lui avoir consacré un livre - du grand maître d'Aix, Paul Cézanne. Ecoutons Ramuz... Ramuz le voyant a vécu les deux dernières guerres, la crise économique de 1929, et médité sur les dictatures et le totalitarisme. " La pensée remonte les fleuves " oblige à un temps d'arrêt... celui qu'il faut pour prendre conscience de l'unité intérieure d'une œuvre puissante qui demeure de la plus vivante actualité.

01/1987

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Littérature française

Le Piéton de Paris

Texte intégral révisé suivi d'une biographie de Léon-Paul Fargue et d'un article de Joseph Kessel. Noctambule invétéré et marcheur infatigable, Léon-Paul Fargue, sans doute le plus célèbre des "Piéton de Paris", ne cesse d'arpenter Paris au gré des amitiés et des cafés, flânant dans son arrondissement préféré, le Xe, entre la gare du Nord et le boulevard de la Chapelle, allant de la rive gauche à Montmartre et de Clichy à Vincennes, faisant l'aller-retour entre la librairie d'Adrienne Monnier, rue de l'Odéon, et la brasserie Lipp, boulevard Saint-Germain, dont les carreaux de céramique proviennent de la fabrique paternelle dont il est le patron. Compagnon d'écrivains et d'artistes comme, entre autres, Pierre Bonnard, Pablo Picasso, Claude Debussy, Erik Satie, Igor Stravinski, Diaghilev, Paul Claudel, Paul Valéry, André Gide, Valéry Larbaud, André Breton ou encore Louis Aragon, il occupe dans la société littéraire de la première moitié du XXe siècle une position exceptionnelle, et son oeuvre est une véritable mémoire de la littérature française. Mais son importance ne se limite pas aux seules qualités documentaires de ses amitiés et de ses déambulations parisiennes. Son admirable "Piéton de Paris" est avant tout l'occasion de découvrir un grand écrivain et un poète riche d'humanité, de profondeur et de résonances.

12/2022

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Littérature française

Moi, Tamara Karsavina

Belle, talentueuse, cultivée, Tamara Karsavina fut l'une des plus célèbres danseuses de son temps. Née à Saint-Pétersbourg en 1885, formée à l'Ecole impériale de danse, elle s'illustra en Russie puis dans le Paris de la Belle Epoque comme vedette, avec Nijinski, des Ballets russes de Diaghilev, avant de fuir la révolution bolchevique en 1918. Rivale de la Pavlova, elle interpréta les chorégraphies les plus audacieuses, comme L'Oiseau de feu, qui fit sa renommée, ou Parade, qui provoqua un énorme scandale lors de la première... Muse de nombreux artistes, courtisée par les princes mais hantée par des drames personnels, celle que l'on appelait La Karsavina côtoya les personnalités les plus en vue : Stravinski, Picasso, Chanel, Noureev... Elle vécut à Tanger, Sofia, Budapest, avant de s'établir à Londres où elle contribua à la création de l'Académie royale de danse et mourut à l'âge de 93 ans. Rédigée sous forme de mémoires, cette autobiographie romancée, foisonnante et colorée, s'appuie sur une documentation solide et une connaissance approfondie des Ballets russes et des arts de la scène. Lyane Guillaume est l'auteure de nombreux récits riches et vivants en rapport avec les pays où elle a séjourné (La Tour Ivanov, Laveuse de chiens, Mille et un jours en Tartarie...). Elle a elle-même pratiqué la danse et vécu de longues années en Russie.

03/2021

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Histoire de la musique

Histoire de l'instrumentation et de l'orchestration. Du baroque à l'électronique

Publié pour la première fois en 2009, cet ouvrage reste une référence. De fait, les études sur l'instrumentation et l'orchestration sont rares. Et c'est d'autant plus vrai pour l'époque contemporaine, en raison du foisonnement et de l'hétérogénéité des oeuvres musicales. L'art du choix des instruments (l'instrumentation) et de leur combinaison pour créer un "timbre" particulier (l'orchestration) est une préoccupation fondamentale dans la musique savante occidentale depuis l'ère baroque, avec notamment les grandes formations conçues par Monteverdi. Il atteindra un point culminant avec les orchestres géants de Berlioz puis de Wagner. Plus près de nous, les oeuvres musicales de Ligeti, Stockhausen, Boulez, et les compositeurs récents en font largement usage. Dans le présent ouvrage, l'auteur retrace toutes les grandes évolutions de la pratique de l'orchestration, depuis la fin de la Renaissance jusqu'à nos jours. Il décrit les différentes formations et les genres musicaux auxquels elles ont donné naissance (concerto, symphonie...). Il passe en revue les instruments apparus dans les orchestres à partir de la seconde moitié du XIXe siècle (vibraphone, ondes Martenot...). Il examine les arrangements et les réorchestrations effectués par les compositeurs modernes à partir d'oeuvres anciennes. Deux chapitres portent sur le XXe siècle, avec, pour la période récente, un examen des procédés utilisés par les oeuvres électroniques et mixtes. Enfin, un chapitre est consacré à l'analyse détaillée d'un choix d'oeuvres majeures, de Bach à Stravinsky. Ce livre constitue une véritable mine d'informations et d'analyses. C'est dire son utilité pour tous les musiciens et mélomanes, et sa place véritablement originale dans l'ensemble des publications musicales actuelles.

05/2023

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Théâtre - Pièces

Le visiteur de marbre et autres oeuvres théâtrales. Suivi de Pouchkine et sa musique par Andreï Vieru

Russie, fin du XVIe siècle. Le tsar Boris Godounov languit, dévoré par le remords d'avoir ordonné le meurtre sanglant du petit tsarévitch, âgé d'à peine huit ans. Avec épouvante, il voit resurgir le fantôme de sa victime. Loin de ces intrigues politiques, au coeur de la campagne, la fille d'un meunier trompée par un prince, éperdue de désespoir, se jette dans le Dniepr : elle deviendra Roussâlka, divinité des eaux. Plus loin encore, en Europe, alors que Don Juan est transi d'horreur devant la statue de marbre du commandeur, venue l'entraîner aux enfers, un chevalier rumine des désirs parricides. Et Salieri sanglote en écoutant Mozart jouer son Requiem. Passions, tragédies, histoire, légendes : le théâtre de Pouchkine est un kaléidoscope, qui saisit en quelques pièces tous les registres de l'écriture et de l'inspiration, des grandes figures du folklore ou du mythe aux plus obscurs tourments de l'âme humaine. Il est ici donné dans une traduction d'Andreï Vieru, sans doute la plus apte à rendre la musicalité d'un auteur qui fut avant tout poète - seule la sensibilité d'un grand pianiste pouvait nous emporter dans le rythme et la légèreté mozartienne de ces drames, petits joyaux de la littérature russe qui inspirèrent Moussorgski et Rachmaninov. Andreï Vieru a traduit les pièces de Pouchkine et rédigé l'ample postface de cet ouvrage. Pianiste, il s'est produit en récital, seul ou en musique de chambre, dans les grandes salles parisiennes où il joue Liszt, Bach, Beethoven ou Stravinsky. Ecrivain et philosophe, il a notamment publié Le Gai Ecclésiaste. Regards sur l'art (Seuil, 2007) et Eloge de la vanité (Grasset, 2014).

04/2021

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Interprètes classiques

Magaloff, prince des pianistes

Trente ans après sa mort, l'Histoire conserve le souvenir d'un interprète qui n'était là que pour servir la musique. C'est bien d'un prince dont parle ce livre. Né à Saint-Pétersbourg en 1912, le célèbre pianiste Nikita Magaloff vient d'une autre époque. C'est en écoutant jouer sa mère que le petit Nikita découvre le royaume qui sera le sien : la musique. Il aura la chance de connaître Prokofieff, d'entendre Rachmaninov et de former un duo avec le violoniste Joseph Szigeti dont il épouse la fille. En 1939, il décide de s'établir en Suisse. Appelé en 1949 à la succession de Dinu Lipatti au Conservatoire de Genève, il conserve sa classe jusqu'en 1959 et y dispense un enseignement légendaire. De nombreux jeunes pianistes vont profiter de ses conseils toujours pertinents, jamais humiliants. C'est dans les années cinquante, après des succès fracassants à New York, que sa carrière internationale prend de l'essor ; parcourant le monde dans tous les sens, il suscite l'enthousiasme des foules. Son répertoire est immense. Un fil secret le rattachait à Chopin, mais Magaloff ne s'est jamais laissé enfermer dans une spécialité. Il jouait tout à la perfection, dans un vaste répertoire allant de Haydn à Stravinsky. Chez lui, tout venait de l'intérieur, sans aucun effet. Rien qui pût suggérer le hors-norme. Aucune manifestation d'ego dans son jeu. Seule l'oeuvre comptait. La notoriété n'aura en rien changé sa manière d'être. Après avoir donné son dernier récital à Milan, Nikita Magaloff meurt à Vevey, le 26 décembre 1992.

03/2023

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Musique classique

Songs of Love. 12 Romances. 12 Lieder. Soprano (tenor) and piano.

Leokadiya Kashperova (1872-1940), hitherto consigned to a footnote in musical history as Stravinsky's piano teacher, is undergoing rediscovery. A double graduate of the St Petersburg Conservatoire, she emerged as a virtuoso pianist and composer in the romantic tradition. She was associated with some of the great musicians of her day, including Balakirev and Auer. She performed in both Germany and the UK in the 1900s, but her career petered out after 1920. Songs of Love was first published in 1904. No evidence survives of any public performance in Kashperova's lifetime although it is very likely that they were performed at her regular 'musical evenings at home on Tuesdays' mentioned in her Memoirs. The transparency of the piano writing strongly suggests that she would accompany herself singing. Kashperova, by all accounts, possessed a fine voice, and in the summer of 1906 she decided 'to learn from the artistry', as she put it, of the tenor Raimond von Zur-Mühlen who was widely celebrated for having developed (with Clara Schumann) the Lieder-Abend tradition. His summer-schools on the Baltic coast were frequented by aspiring singers from all over Europe, even Japan and India. Kashperova herself was responsible for the poetic lyrics of Songs of Love (in both Russian and German), which may well have emerged from her own bittersweet experience of life and love ; she was not to marry until 1916 at the age of forty-four. That Kashperova is the author of both the music and the lyrics of Songs of Love would suggest that they express very personal sentiments. Instrumentation : soprano (tenor) and piano

12/2023

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Musique, danse

Regard sur Chopin

Qu'un compositeur d'aujourd'hui, engagé dans la création musicale de son temps, entreprenne d'écrire un ouvrage sur Chopin, voilà qui peut sembler paradoxal. C'est ignorer que la séduction mélodique de son langage et la perfection formelle de ses compositions n'ont pas fini d'exercer leur fascination et leur charme. Celui qui, selon ses propres termes, " sut conquérir les savants et les sensibles " est abordé ici à travers ces miroirs de lui-même, formants ou déformants, que sont à la fois ses interprètes et ses auditeurs : une invitation à se réinterroger sur ces questions tant débattues que sont la fidélité aux oeuvres, le rite social du récital, ou encore à se pencher sur le romantisme si particulier de Chopin confronté aux démons dominateurs de ses contemporains allemands. Son parcours si attachant, si passionnant et tellement souvent galvaudé, celui de ses joies, de ses souffrances, de ses amours, n'est pas ignoré mais bien au contraire revisité d'une plume légère et narquoise, sans que soit pour autant occultée la part d'ombre, d'insaisissable derrière laquelle on sent percer l'être mythique. La production enfin, dans sa quasi-totalité, est ici présentée hors de toute aspiration musicologique, l'auteur mettant l'accent sur tout ce qui se voit et ce qui s'entend pour guider l'écoute des auditeurs attentifs et la main des pianistes. Ce regard très personnel porte témoignage d'un amour profond, exempt de tout préjugé, fruit de la longue fréquentation d'une oeuvre souvent jouée et étudiée. Compositeur, André Boucourechliev est l'auteur d'ouvrages sur Beethoven, Schumann, Stravinsky, ainsi que d'un essai sur le langage musical.

08/1996

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Musique, danse

Cathy Berberian, cant'actrice

" La musique est l'air que je respire et la planète que j'habite ", écrit Cathy Berberian quelques jours avant de mourir. Sa carrière ne ressemble à aucune autre. L'une des plus grandes chanteuses de ces cinquante dernières années évolue en marge des prises de rôle, des productions internationales, des soirées de gala au Metropolitan Opera ou à Covent Garden, des rumeurs étalées dans la presse, des cabales. Suivre son parcours conduit au cœur de l'histoire de la musique des années 1950-1980. On assiste avec elle aux expériences vocales majeures dans la musique électroacoustique, aux pratiques novatrices du théâtre musical, à la redécouverte du répertoire baroque, à l'émergence d'une conception nouvelle du récital conçu comme spectacle. Sa voix, ignorante des frontières, se déploie dans les univers les plus variés de la musique d'hier et d'aujourd'hui, d'ici et d'ailleurs, savante et populaire. Petite Arménienne dans l'Amérique des années trente, élevée dans un milieu modeste, Américaine dans l'Europe de l'après-guerre, femme dans un milieu presque exclusivement masculin, Cathy Berberian a lutté toute sa vie contre le courant dominant, avec pour armes un immense talent, une intelligence remarquable, un humour indéfectible. Créatrice et dédicataire des oeuvres vocales de son mari Luciano Berio, elle défriche avec lui des champs inexplorés dans le domaine de la voix et de l'utilisation du mot en musique. Par sa réceptivité et son goût de l'expérimentation, elle se place ainsi au cœur du processus de création, avec des compositeurs tels que Sylvano Bussotti, John Cage, Igor Stravinsky, et collabore aussi bien avec Peter Brook qu'avec Nikolaus Harnoncourt. " De Monteverdi aux Beatles ", elle fait connaître dans le monde entier la musique qu'elle aime et sert.

10/2003

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Littérature anglo-saxonne

Un château au loin

Voici le deuxième tome des mémoires de l'excentrique baron Berners, tout aussi inédit que le premier, Une enfance de château, précédemment paru dans les Cahiers rouges. Comment décide-t-on de la carrière d'un futur Lord anglais ? Quel enseignement reçoit un " fils de famille " à l'aube du XXe siècle ? Quelle place réserve-t-on à un adolescent à l'âme artistique dans la public school la plus réputée du Royaume-Uni ? Lord Berners, musicien, peintre, écrivain, excentrique, avant-gardiste, y répond dans Un château au loin. A la toute fin du XIXe siècle, le jeune Gerald Hugh Tyrwhitt-Wilson entre à Eton. Dans ce collège de garçons marqué par la virilité, football, cricket et aviron sont peu propices aux arts. Le déjà excentrique Gerald décrit sa survie pleine de flegme dans un environnement qu'on dit civilisé. Les élèves ont beau être " fils de " , ils ne sont pas moins brutaux. Les professeurs, plus farfelus les uns que les autres, ne sont pas meilleurs pour autant. Passe l'ombre de de la reine Victoria et de tout un peuple d'aristocrates dont Lord Berners dresse de succulents portraits satiriques. C'est aussi l'âge des grandes amitiés, de la découverte de l'homosexualité, des premières émotions artistiques : l'irruption de Wagner, la pratique de la peinture, les premiers concerts de piano en public d'un jeune compositeur qui sera admiré de Stravinsky. Tiraillé entre un enseignement sclérosé et l'aspiration à l'art, l'adolescent forge son tempérament et ses goûts. Un livre pince-sans-rire et profond à la fois, piquant, plein d'humour et de passion esthétique. Un des mémorialistes anglais majeurs du XXe siècle. Traduit de l'anglais par Valentin Grimaud.

09/2023

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Littérature française

Oeuvres complètes

Bien loin de la légende forgée après sa mort, Raymond Radiguet (1903-1923) n'est pas seulement l'auteur d'un des plus célèbres romans du XXe siècle, Le Diable au corps, d'un second roman non moins fascinant, Le Bal du comte d'Orgel, et d'un recueil poétique Les Joues en feu - tous publiés par Bernard Grasset. Son inventivité et sa personnalité lui ont valu l'amitié des plus grands, parmi lesquels, et le premier, Jean Cocteau, qui l'a " lancé " chez Grasset et est beaucoup intervenu dans l'écriture du Bal du comte d'Orgel, mais aussi Max Jacob, Kessel, Francis Poulenc, Satie, Stravinsky et Picasso - pour n'en citer que quelques-uns. Fréquentant les ateliers d'artistes et les bars de nuit autant que les salons parisiens, il mène une vie réglée autour de l'écriture lors de ses séjours en province. Léger autant que profond, il a su concilier ces principes apparemment contradictoires de sa personnalité. Exhaustive, cette " édition définitive " de ses Ouvres complètes montre combien prolixe a été cet écrivain mort à vingt ans, et qu'il a abordé tous les genres littéraires - poésie, théâtre, essai, conte, roman - avec la même insolence et le même talent. Edition définitive établie par Chloé Radiguet et Julien Cendres Chloé Radiguet est la nièce de Raymond Radiguet. Elle est l'autrice de Raymond Radiguet - Jean Cocteau, Fragments - Traits, Portrait (Deo Editions, 2015), et de Brassens... à la lettre (Denoël, 2006). Julien Cendres est notamment l'auteur de Femme selon Chantal Thomass (Flammarion, 2001), d'A la splendeur abandonné suivi de La Censure, conversation avec Marguerite Duras (Joëlle Losfeld, 2002), du Pays de Perche (Concept Image, 2012), et de nombreux textes parus dans divers magazines et revues littéraires. En collaboration, ils publient Raymond Radiguet, Un jeune homme sérieux dans les années folles (Robert Laffont, 2023).

10/2023

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Musique, danse

MIROIRS DE LA MUSIQUE. Tome 2, la musique et ses correspondances avec la littérature et les beaux-arts, XIXème-XXème siècles

Justifier l'évolution de la musique au cours du XIXe siècle et de la première moitié du XXe siècle à la lumière de son environnement artistique et littéraire : telle est l'ambition de cette étude. Sans être assimilable à une Histoire de la musique au sens classique du terme pas plus qu'à une Histoire de l'art ou de la littérature, ce livre propose, par le biais d'un cheminement à travers les grands courants esthétiques qui ont marqué la période 1800-1950, une réflexion sur les correspondances possibles entre la technique ou l'esthétique des compositeurs et celle des peintres, des architectes ou des écrivains d'une époque donnée. Quelles affinités entre l'art d'un Delacroix et celui d'un Berlioz ? Quelles analogies entre l'inspiration de Goya et celle de Beethoven, entre l'univers de Nerval et celui de Schumann ? Quels rapprochements établir entre Rodin et César Franck, entre Klimt et Mahler ou plus près de nous entre Stravinsky et Picasso, Kandinsky et Schoenberg ou encore Duchamp et Varèse ? Ce sont, parmi beaucoup d'autres, quelques-uns des jeux de miroirs éclairants qu'offre ce livre riche d'aperçus nouveaux. Romantisme, réalisme, impressionnisme, symbolisme, expressionnisme, japonisme, futurisme, cubisme, néoclassicisme, exotisme, primitivisme, surréalisme constituent les étapes marquantes de ce panorama musico-culturel. Jalonné de nombreux tableaux synthétiques, cet ouvrage tente de répondre au désir grandissant du public d'élargir son champ de vision de l'art à l'ensemble de ses expressions. Rappel : Miroirs de la musique tome I (XVe-XVIIIe siècles) François Sabatier est professeur d'Art et civilisation et d'Histoire de la musique au Conservatoire supérieur de Lyon. Rédacteur en chef de la revue L'Orgue, il a collaboré à plusieurs ouvrages dont le Guide de la musique d'orgue et le Dictionnaire de la musique en France aux XVIIe et XVIIIe siècles.

04/1998

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Musique, danse

Giacomo Puccini

Héritier de la tradition pluri-séculaire de l'opéra italien, Puccini (1858-1924) est le dernier très grand compositeur d'opéras dont l'œuvre a acquis une popularité planétaire. Ses chefs-d'œuvre (La Bohème, Manon Lescaut, Tosca, Madame Butterfly, Turandot) sont constamment à l'affiche de toutes les scènes lyriques. Paradoxalement, l'homme est moins connu ; situer sa vie et sa musique dans son époque est une nécessité, de même qu'évaluer la portée de son œuvre à l'heure actuelle. Égarée par son succès, la critique parla facilité, démagogie, vulgarité. La France, en particulier, affecta un mépris vertical pour un compositeur que, pourtant, Schoenberg, Stravinsky et Ravel tinrent en haute estime : sa perfection artisanale les fascinait et, bien entendu, l'originalité des solutions techniques qu'elle suscitait. Peu après la Deuxième Guerre mondiale, l'approche musicale ayant changé, on s'intéressa de plus près à ces livrets plus hardis qu'on l'avait cru, à cet orchestre inventif, à ces harmonies toujours plus tendues - et plus que jamais à leur efficacité confondante. Compositeurs (Berio, Bussotti, Menotti), chanteurs, chefs d'orchestre et metteurs en scène eurent à cœur de nous restituer un Puccini sans boursouflure histrionique, à réévaluer ces mélodrames si aptes à obséder l'inconscient collectif. L'artiste Puccini suscite alors une attention d'autant plus approfondie qu'il sut, politiquement, se maintenir dans la rigueur d'un homme sans bluff. Loin des appréciations conventionnelles, sans complaisance, l'ouvrage que nous présentons tend à faire reconnaître l'ampleur de ces réévaluations nécessaires, replace Puccini dans la complexité culturelle d'une Italie passant d'une Unité toute fraîche à un fascisme ravageur... C'est parler davantage des problèmes résolus par un grand compositeur homme de théâtre que des futilités du vedettariat.

05/2005

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Musique, danse

Histoire de la musique russe. Des origines à la Révolution

Alors que la plupart des ouvrages consacrés à l'Histoire de la musique russe font débuter leur propos au XVIIIe siècle, celui-ci est le premier à remonter aux sources. Les chants médiévaux, aussi bien païens que religieux, constituent un patrimoine dans lequel s'est enracinée la musique ultérieure. La constitution progressive de l'Etat russe, à travers la personne de ses souverains, a façonné le pays et a donné lieu à des célébrations et à des institutions d'encadrement de la vie musicale. Les règnes d'Ivan le Terrible, de Pierre le Grand, de Catherine II sont autant de jalons dans l'évolution de la musique russe. Les pères fondateurs (Glinka, Dargomyjski) sont largement honorés avant que la plus grande place soit accordée aux gloires du XIXe siècle : le groupe des Cinq (Balakirev, Cui, Borodine, Moussorgski et Rimski-Korsakov) et, bien sûr, Tchaikovski. Cette période du plus grand rayonnement de la musique russe se poursuit avec une ouverture sur le reste du monde dont témoignent des compositeurs comme Rachmaninov et Scriabine, tandis que les échanges entre la Russie et l'Occident s'intensifient. La révélation des Ballets de Diaghilev impose l'art russe sur la scène internationale, et le XXe siècle s'ouvre aux hommes nouveaux tels Stravinsky et Prokofiev. Autant que les compositeurs et leurs œuvres, sont évoqués ici tous les aspects de la vie musicale dans la société : l'enseignement, les concerts et leur programmation, l'opéra, la presse, l'édition. Une place importante est dévolue à la musique religieuse, au folklore, de même qu'aux liens que la musique entretient avec les autres arts et la littérature. Cet ouvrage est autant une histoire de la musique russe qu'une histoire de la Russie à travers la musique.

09/2006

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Musique, danse

Diaghilev et Monaco

Pourquoi les artistes russes aiment tant Monaco ? Sans aucun doute, le climat y contribue largement. Ils apprécient d'autant la Riviera qu'à Saint-Pétersbourg, sous la neige, ils subissent de plein fouet la rigueur de l'hiver avec ses - 25 °C et ses 18 heures de nuit. Une autre raison est évidemment la passion des Russes pour le jeu ; d'ailleurs le métier d'artiste n'est-il pas une sorte de jeu " de l'amour et du hasard " ? Ensuite, Monaco garde le secret d'une douceur de vivre mêlée à un élan artistique, mélange que les danseurs des Ballets russes ont été avides de découvrir en 1911. À la veille des festivités du troisième millénaire, les journaux du monde entier publièrent leur liste des personnalités les plus marquantes du XXe siècle. Parmi elles, Le Figaro cita douze grandes figures directement liées aux Ballets russes, les journaux allemands en citèrent quinze et les journaux russes, quatorze. De Picasso à Matisse, de Satie à Prokofiev, de Nijinski et Cocteau à Stravinski, d'Apollinaire à, bien entendu, Dali et Max Ernst. Toutes ces personnalités s'épanouirent dans les coulisses des Ballets russes. Mêlant l'amour à l'art, la musique et la danse, ils allaient traverser le siècle comme une flamboyante traînée de lumière, suscitant passion et émerveillement. Pour réussir dans les domaines artistiques il fallait être dans les Ballets russes... Mais pour réussir dans les Ballets russes, chaque printemps, il fallait être à Monaco.

01/2004

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Critique littéraire

Avec Marcel Schneider

Marcel Schneider est né en 1913, cette mystérieuse année qui vit les publications magiques qui marquèrent leur siècle : Le Grand Meaulnes, Alcools, A. O. Barnabooth, Jean Barois, Du côté de chez Swann, Les Copains... Beau cru pour la littérature. Sur scène, Stravinski créait le Sacre du Printemps. Y aurait-il eu des ondes ou des anges qui se réunirent en faisceau pour une durée d'un an ? Les années passant, Marcel Schneider a croisé énormément de monde, a gardé une mémoire hors du commun, comme si chaque rencontre ou chaque lecture se gravait en lui. Il est sorti de ce monde pour se forger un univers à lui, le Tramonde où il puise ses histoires, ses romans, ses récits... Professeur, pédagogue infatigable, critique musical pour Combat puis Le Point, il a publié une trentaine de romans, essais, mémoires, recueils... " Le dernier amateur ", écrivit de lui François Nourissier, au sens où Marcel Schneider ne choisit ses sujets que par amour pour eux, par plaisir de les poursuivre, par cette exquise gourmandise de la langue. On est loin du temps des bilans, mais comme s'ils ne pouvaient s'empêcher de le décrire ou de donner des clés d'une œuvre attachante, des auteurs (Jean Dutourd, Manuel Carcassonne, Georges-Olivier Châteaureynaud, Benoît Duteurtre, Christine Jordis, Solange Fasquelle, Diane de Margerie, Max Genève, Christophe Mory entre autres) sont ici réunis pour décrire les multiples facettes d'un écrivain qu'on ne peut ignorer.

02/2005

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Littérature française

La femme et "l'amore"

Il y a dans ce livre : De la psychanalyse, car comme l'évoquait Jacques Lacan : "Parler d'amour on ne faisait que cela en psychanalyse" . De la poésie : "Mais je finirai bien par te trouver et le monde entier s'éclairera à nouveau parce que nous nous aimons, parce qu'une chaîne d'illuminations passe par nous, parce qu'elle entraîne une multitude de couples qui comme nous sauront indéfiniment se faire un diamant de la nuit blanche" . André Breton "L'amour fou" . Mais aussi de la musique, celle qui vient si souvent combler nos manques existentiels, et ce seront ; Chopin, Fauré, Stravinski, Berg. En dernier ressort c'est peut-être la poésie qui l'emportera : "J'ai connu en l'absence de cet amour les vrais ciels vides, les flottaisons de tout ce que je me préparais à saisir sur la mer morte, le désert des fleurs... Il ne manquait qu'une grande vie de feu partant de moi pour donner du prix à ce qui existe" . André Breton "L'amour fou" . Quoi qu'il advienne du couple à venir en ce XXIe siècle rien ne pourra jamais atténuer cette étincelle narcissique du "coup de foudre" . Mais pour que cette illusion "effet mère" construise dans le temps un véritable amour, il faudra que cet amour s'édifie de "sujet à sujet," puisque l'amour, comme nous l'a révélé Lacan, est asexué , donc sûrement pas de "sujet à objet" ! Philippe GUILLAUME. Philippe Guillaume signe ici son nouveau livre.

06/2022

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Critique littéraire

Lettres à sa mère. Tome 1, 1898-1918

De Jean Cocteau à sa mère, il nous reste quelque neuf cents lettres écrites entre 1898 et 1938, dont voici la première partie. Celles du début sont parfois tracées sur un papier de deuil qui rappelle le suicide du père (1898). Par la suite, cartes postales, papiers à en-tête, supports divers et inattendus y mettent beaucoup de fantaisie. Elles sont envoyées des Côtes-du-Nord (1906, 1907), de chez les Daudet à Chargé (1911), d’Algérie où Jean Cocteau voyage avec Lucien Daudet, de chez J -E Blanche à Offranville, de chez les Rostand à Cambo-les-Bains (1912, 1913), du service de la Croix-Rouge ou du Secours aux blessés (1915, 1916), de Rome où il séjourne avec Picasso, Diaghilev et Massine, puis du bassin d’Arcachon et de Grasse (1917, 1918). On n’y trouve pas seulement les preuves très ferventes de l’amour et de la fidélité, ou les premières évocations magiques - de la Bretagne, de Blida, de la nuit de Noël sur le front -, ou l’air d’une époque dont on aura plus tard l’évocation dans Portraits-souvenir. Ces lettres sont aussi des «notes pour un travail que je compte faire». A cette mère adorante, parfois plaintive, toujours fière de lui, Jean Cocteau confie ses projets, laisse entrevoir la genèse de ses ouvres : Le Cap de Bonne Espérance, Discours du grand sommeil, Vocabulaire, Le Potomak, et la métamorphose d’un David en Parade. Il l’entretient aussi des grandes amitiés naissantes : avec Picasso, avec Stravinski, avec Satie...

04/1989

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Pléiades

Théâtre complet

On se rappelle l'éloge funèbre du personnage du Général, dans Les Mariés de la tour Eiffel : « Dès vos premières armes, vous avez fait preuve d'une intelligence très au-dessus de votre grade ». On pourrait en dire autant de Cocteau, qui dès ses débuts d'auteur dramatique n'a raté ni Diaghilev, ni Picasso, ni Satie, et qui ne ratera ni le groupe des Six, ni Stravinski, ni les Pitoëff, ni Édith Piaf... - pour être complet il faudrait aligner des dizaines de noms, et parcourir près de cinq décennies : comme le Général des Mariés, Cocteau ne s'est « jamais rendu, même à l'évidence » ; jusqu'à la fin de sa vie, il a mis dans son ouvre dramatique (sa « poésie de théâtre ») tout le sérieux que les enfants mettent à leurs jeux. Il fut intensément de son époque, c'est peu contestable, mais il serait injuste de ne définir ce « fils de l'air » (titre de son dernier argument chorégraphique) que par sa sensibilité à l'air du temps. La mode ne l'intéressait que pour autant qu'il pouvait la détourner, voire la devancer - d'où le scandale de Parade, par exemple, ou cette teinture d'irrespect qui colore ses textes apparemment les plus classiques. Entre « difficulté d'être » et passion de vivre, le théâtre de Cocteau cherche une vérité indépendante de la réalité, libérée du temps historique. En le rassemblant en un volume, on ne dresse donc pas le portrait-souvenir d'une époque : on ressuscite des mondes.

10/2003

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Décoration

Coco Chanel

Elle a tout inventé : les tailleurs gansés, les accessoires qui deviennent bijoux, les tenues liberté pour des femmes irrévérencieuses, des parfums très parisiens qui ont conquis le monde, et surtout une mode, un style : le sien. Mais, un soir de 1971, l'une des indomptables du siècle tire sa révérence. Coco Chanel s'éteint seule dans sa chambre du Ritz. Ce monstre sacré, tellement inscrit dans son époque qu'on a parlé des " années Chanel ", a connu une existence tourmentée. Issue d'une famille de forains sans le sou, orpheline à douze ans, élevée sévèrement par des religieuses dans un couvent de Corrèze, rien ne prédisposait la jeune Gabrielle Chanel à devenir l'égérie des " années folles ". Rien n'annonçait que la couturière aux doigts d'or allait enflammer Deauville, Biarritz et Paris, révolutionner la silhouette des femmes, séduire l'intelligentsia de son temps, envoûter Cocteau, Colette, Picasso, Diaghilev, Stravinsky, ni même vivre des passions tumultueuses avec un cousin du Roi d'Angleterre, un neveu du tsar ou un poète surréaliste. Royale et généreuse, impétueuse et colérique, la petite auvergnate devenue étoile de la mode, ne manqua pas non plus d'accrocs dans la trame de sa vie : des drames sentimentaux à répétition, la surprenante fermeture de sa maison de couture à l'aube de la guerre puis son tout aussi inattendu retour à la mode à l'âge de soixante et onze ans, un caractère que ses admirateurs disaient " affirmé " mais les mauvaises langues " infernal "... c'est tout cela Coco Chanel. Un personnage hors du commun dont les revers passionnent autant que les succès, dont le nom est devenu tout un symbole. Riche de la consultation de sources inédites et d'entretiens avec d'importants témoins ayant connu Coco Chanel, Henry Gidel écrit, dans cette Grande Biographie, le roman vrai d'une femme qui a parcouru avec éclat les trois quarts du XXe siècle.

01/2006

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Musique, danse

Le Domaine musical. Pierre Boulez et vingt ans de création comtemporaine

Fondés en 1953 par Pierre Boulez et dirigés à partir de 1967 par Gilbert Amy, les concerts du Domaine musical ont constitué, durant leurs vingt années d'existence, un des événements marquants de l'histoire culturelle de notre pays. Cet organisme a été le centre de très vives polémiques et d'affrontements passionnés, parfois cocasses, entre tenants d'une tradition nationale liée au système tonal et partisans volontairement iconoclastes d'un mouvement international attaché à un renouvellement radical du langage musical. Soutenu presque exclusivement par le mécénat, le Domaine musical devint très vite le catalyseur des avant-gardes du moment, le lieu de rassemblement des créateurs les plus engagés dans la lutte contre les conformismes artistiques. Henri Michaux, René Char, Ionesco et les écrivains du Nouveau Roman y côtoyèrent Jacques Lacan, Max Ernst, Nicolas de Staël, Joan Miro et bien d'autres artistes et intellectuels au milieu d'un parterre d'industriels, d'hommes politiques, de femmes du monde que vint progressivement relayer un nouveau public plus jeune et moins argenté. Montrant "une direction affirmée", ces concerts révélèrent lés dons du jeune Pierre Boulez, à la fois compositeur et théoricien, organisateur et polémiste stratège, chef d'orchestre et pédagogue. Tout en révélant au public parisien les compositeurs phares du premier XX siècle (Stravinsky, Schünberg, Berg, Webem, Varèse...), le Domaine fit découvrir les nouvelles oeuvres de Messiaen et des jeunes compositeurs de la génération de Boulez (Berio, Stockhausen, Kagel, Pousseur, Boucourechliev...) puis de leurs propres élèves (Amy, Eloy...). A travers ces 460 oeuvres d'une centaine de compositeurs se dessine l'aventure de la création musicale contemporaine. L'histoire de ce foisonnement créatif est ici retracée pour la première fois dans toutes ses implications esthétiques, économiques et sociologiques. De nombreux témoignages et jugements de l'époque en restituent toute l'ambiance batailleuse, reflet d'une scène musicale agitée où se déroule une nouvelle version de l'éternelle querelle des anciens et des modernes.

09/1992

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Philosophie

En toutes libertés

Isaiah Berlin, né en Lettonie, a dix ans en 1919 lorsqu'il arrive en Angleterre avec sa famille. Un brillant cursus le conduit à une chaire de professeur à Oxford. Il publie ses premiers travaux en 1937 et, depuis lors, seule la guerre l'a contraint à interrompre la publication d'une impressionnante série d'articles, d'essais et de conférences, regroupés dans une dizaine d'ouvrages. Sir Isaiah Berlin - qui fut de 1974 à 1978 président de la British Academy - est considéré aujourd'hui comme le représentant le plus éminent de l'histoire des idées en Occident. En toutes libertés nous permet de suivre l'itinéraire intellectuel de ce penseur, inlassable analyste de la science morale, sociale et politique. Volontiers à contre-courant, il s'intéresse aussi bien à Machiavel ou à Marx qu'à des penseurs moins connus comme Vico, Hamann, Herder ou Herzen, à partir desquels il a pu approfondir ses conceptions de la liberté et du pluralisme. Il aime Tourgueniev bien davantage que Dostdievski ; ce qui le passionne chez Verdi, c'est autant les idées véhiculées par ses opéras que sa musique. Il est excellent connaisseur de la Renaissance, des Lumières, du romantisme ou de la Russie du XIXe siècle. Quant à l'homme - que nous suivons de Petrograd à Oxford, de Washington à Moscou et de Londres à Jérusalem, il nous parle de ses amitiés avec Wystan Auden, Stephen Spender, Igor Stravinski ou Alfred Brendel, nous fait partager l'émotion de ses rencontres avec Anna Akhmatova, Boris Pasternak ou Chaïm Weizmann, nous raconte ses entrevues avec Churchill ou Nehru et évoque ses littéraires ou musicales, son amour pour l'Italie...

06/2006

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Critique

Milan Kundera Coffret en 3 volumes : Le rideau ; Les testaments trahis ; L'art du roman

L'art du roman - " Le monde des théories n'est pas le mien. Ces réflexions sont celles d'un praticien. L'oeuvre de chaque romancier contient une vision implicite de l'histoire du roman, une idée de ce qu'est le roman. C'est cette idée du roman, inhérente à mes romans, que j'ai fait parler. " Les testaments trahis - Au fil des neuf parties indépendantes de cet essai, les mêmes personnages reviennent et se croisent : Stravinski et Kafka avec leurs curieux amis ; Janacek et Hemingway ; Rabelais et ses héritiers, les grands romanciers. L'art du roman est le héros principal du livre : l'esprit de l'humour dont il est né ; sa mystérieuse parenté avec la musique ; son histoire qui se déroule (comme celle de la musique) en trois temps ; l'esthétique du troisième temps (le roman moderne). Et la sagesse existentielle du roman. Sous son éclairage sont examinées les grandes situations de notre ère : les procès moraux intentés contre l'art du siècle ; l'indiscrétion généralisée annonçant le crépuscule de l'individualisme ; les testaments trahis (de l'Europe, de l'art, de l'art du roman, des auteurs). Le rideau - " Un rideau magique, tissé de légendes, était suspendu devant le monde. Cervantes envoya don Quichotte en voyage et déchira le rideau. Le monde s'ouvrit devant le chevalier errant dans toute la nudité comique de sa prose... C'est en déchirant le rideau de la préinterprétation que Cervantes a mis en route cet art nouveau ; son geste destructeur se reflète et se prolonge dans chaque roman digne de ce non, ; c'est le signe d'identité de l'art du roman. "

11/2006