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Eschyle

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Mythologie

L'Odyssée de la guerre de Troie

Nestor a connu tout ce que la Grèce a porté de héros. Il a fréquenté Thésée, conseillé Agamemnon, vu combattre Achille et Ulysse. Il est la mémoire de la Grèce. Trois mille ans plus tard, son histoire est pour nous l'occasion de découvrir ou de redécouvrir, chronologiquement et en totalité, tous les épisodes de la guerre de Troie, de la naissance d'Hélène à la mort de Didon. Elle renoue les liens entre Lucrèce et Racine, Eschyle et Sartre, sous l'arbitrage bienveillant d'Homère, de Virgile et d'Ovide. Les personnages de la mythologie homérique se retrouvent alors et dialoguent dans un texte continu et suivi. Récit passionnant d'une histoire puzzle dont on a recollé les morceaux, ce livre est aussi le témoignage de la richesse d'une épopée qui a nourri toute la culture occidentale. Il invite le lecteur à en redécouvrir les grands épisodes au travers des extraits les plus célèbres de la littérature, parfois donnés dans leur langue originale, souvent accompagnés de reproductions d'oeuvres fondamentales. Il sera le fil qui vous permettra de ne pas vous perdre dans le dédale de l'Antiquité.

12/2021

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Spiritisme

Les tables tournantes de Jersey. Procès-verbaux des séances de spiritisme chez Victor Hugo

De 1853 à 1855, en exil à Jersey, Victor Hugo se livre quasi quotidiennement à des séances de spiritisme. Il discute avec les esprits les plus illustres, Jésus-Christ, Dante, Molière, Shakespeare, ou les formes les plus abstraites (l'Ombre du sépulcre, le Drame ou l'Idée). Les séances sont consignées sur des procès-verbaux qui serviront à établir Le Livre des Tables dont Hugo envisageait une publication posthume. Quatre cahiers manuscrits forment ces procès-verbaux ; seuls deux d'entre eux nous sont parvenus, dont un inédit. Publiés intégralement une quarantaine d'années après la mort du poète, ces dialogues entre les vivants et les morts gardent toujours leur mystère, et la présence de Hugo leur confère une valeur particulière. Car Hugo n'entre pas en communication avec n'importe qui. Il recherche la présence d'esprits supérieurs ; il réécrit ainsi une pièce avec Shakespeare, versifie avec Eschyle, médite avec Jésus, Mahomet, Dante, Molière, Chénier ou Cervantès. Si cet ouvrage fut contesté, à cause de sa nature insolite, il rassemble quelques-unes des plus belles pages critiques et littéraires de Hugo. C'est un Victor Hugo rare et mystérieux qui se dévoile ici.

11/2022

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Spiritisme

Les tables tournantes de Jersey. Procès-verbaux des séances de spiritisme chez Victor Hugo

De 1853 à 1855, en exil à Jersey, Victor Hugo se livre quasi quotidiennement à des séances de spiritisme. Il discute avec les esprits les plus illustres, Jésus-Christ, Dante, Molière, Shakespeare, ou les formes les plus abstraites (l'Ombre du sépulcre, le Drame ou l'Idée). Les séances sont consignées sur des procès-verbaux qui serviront à établir Le Livre des Tables dont Hugo envisageait une publication posthume. Quatre cahiers manuscrits forment ces procès-verbaux ; seuls deux d'entre eux nous sont parvenus, dont un inédit. Publiés intégralement une quarantaine d'années après la mort du poète, ces dialogues entre les vivants et les morts gardent toujours leur mystère, et la présence de Hugo leur confère une valeur particulière. Car Hugo n'entre pas en communication avec n'importe qui. Il recherche la présence d'esprits supérieurs ; il réécrit ainsi une pièce avec Shakespeare, versifie avec Eschyle, médite avec Jésus, Mahomet, Dante, Molière, Chénier ou Cervantès. Si cet ouvrage fut contesté, à cause de sa nature insolite, il rassemble quelques-unes des plus belles pages critiques et littéraires de Hugo. C'est un Victor Hugo rare et mystérieux qui se dévoile ici.

04/2021

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Sociologie

Montherlant et l'Antiquité

Le 21 septembre 1972, Henry de Montherlant quittait la scène de son plein gré : la "sortie raisonnable" du Portique. S'il appela ses ombres, comme il s'était promis de faire, à cet instant choisi, elles furent sans doute plus romaines que grecques : sensible, dans son jeune âge, au discours de Socrate et de Platon, l'écrivain s'était de plus en plus " romanisé" au fil des ans. Avec des nuances, il est vrai. Montherlant avait une vision nietzschéenne de la Grèce : il a renié Platon, mais il a continué d'invoquer Hésiode, Héraclite, Eschyle... Et son attirance pour Rome, héritée du Quo Vadis de son enfance, ne l'a pas empêché d'être parfois sévère avec les Romains. Cela dit, les Anciens chez lui n'étaient jamais bien loin, y compris là où on ne les attendait guère : Epictète dans Les Lépreuses, Sénèque dans Le Maître de Santiago, Tacite dans La Ville dont le prince est un enfant, et on en passe. André-Alain Morello a qualié Montherlant de "grand écrivain intempestif" . Cette version revue, corrigée, ampliée de Montherlant et l'Antiquité est un hommage sans complaisance aux mânes d'un acionado "intempestif" du monde ancien.

04/2022

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Religion

La littérature grecque d'Homère à Platon. Enjeux pour une théologie de la culture

Qu'est-ce que la littérature grecque antique nous dit du divin et de l'humain ? De quelle "théologie" et de quelle "anthropologie" témoigne-t-elle ? Engage-t-elle sur des chemins fort éloignés de la Révélation chrétienne ou révèle-t-elle ce qui peut apparaitre comme des "semences d'Evangile", comme le travail de l'Esprit au sein d'une culture qui, pourtant, ne connaissait pas le Christ ? N'y a-t-il pas là de quoi nous aider à réfléchir sur ce qui est en jeu dans la rencontre du christianisme avec les traditions culturelles et religieuses de l'humanité? Pour tenter de répondre à ces questions, les oeuvres de cette littérature sont presque toujours présentées dans leur intégralité. Elles ont été divisées en trois parties : 1. L'épopée, avec Homère et d'autres poètes après lui comme Hésiode et Pindare, puis l'histoire avec Hérodote et Thucydide ; 2. Le théâtre, avec les tragédies d'Eschyle, de Sophocle et d'Euripide, puis les comédies d'Aristophane ; 3. La pensée, avec les Présocratiques, puis Socrate et Platon. Cet apport très original à la "théologie de la culture" peut être aussi lu comme une véritable introduction à la littérature grecque classique.

07/2019

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Sciences historiques

Les furies. Violence, vengeance, terreur, 1789-1917

Cet ouvrage ne traite pas tous les aspects des révolutions française et russe. Il se veut avant tout étude conceptuelle des spirales ascendantes de violence et de terreur qui les ont marquées. Les Furies jacobines ayant fait l'objet d'études beaucoup plus approfondies et plus complexes que les Furies bolcheviques, les premières présentent une importance majeure pour la compréhension et l'étude des secondes. Paradoxalement, il est indispensable de retrouver une plus grande proximité et une plus grande empathie avec la révolution française, étudiée et objectivée à l'excès. Dans le même temps, il convient de procéder à une réelle mise à distance critique de la révolution russe, dont l'historiographie émerge à peine du fracas de polémiques aveuglantes et assourdissantes. En choisissant d'intituler ce livre Les Furies, j'ai voulu suggérer que, pour une large part, la violence et la terreur révolutionnaires, embrasées par la vengeance et sanctionnées par la " religion ", ont été singulièrement féroces et sans pitié. Un peu comme du temps de la Grèce d'Eschyle, guerre civile et conflit extérieur, peur et confusion se sont mêlés à une inextricable et interminable escalade de violence pour la défense de l'ordre ancien et le soutien de l'ordre nouveau, engrenage propre aux moments de rupture et de (re) fondation.

02/2002

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Critique littéraire

Les Antigones

Née des oeuvres incestueuses d'OEdipe et de Jocaste, Antigone bravera les ordres de Créon pour inhumer son frère, Polynice. Elle sera enterrée vive. Pamphlet contre la loi humaine et pour la loi divine ou, au contraire, apologie de la raison d'Etat : les générations se sont succédé, incapables de trancher. Au fil des pages, l'on découvre, cependant, que la loi divine invoquée par Antigone - enterrer les morts - n'est pas moins humaine, et que défendre l'Etat est aussi une loi divine, tandis que la pièce met en scène l'affrontement de deux amours : celui d'une soeur pour son frère et celui d'un homme pour la cité et son pouvoir. Les hésitations du choeur sont là pour souligner les incertitudes ou les ambiguïtés du devoir que dictent et l'amour et le droit. Cette pluralité des sens et cette irréductibilité des interprétations - d'Eschyle et Sophocle à Anouilh et Cocteau, en passant par Garnier, Racine, Alfieri, Marmontel, Hegel, Hölderlin - sont partie intégrante de la culture occidentale. Le conflit Antigone-Créon est désormais, semble-t-il, une dimension a priori de la conscience intellectuelle et politique de nos démocraties. Comment expliquer autrement que ces légendes grecques antiques continuent à inspirer et à déterminer tant de nos réflexes culturels les plus fondamentaux ?

09/2008

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Musique, danse

Dans la tête de Richard Wagner. Archéologie d'un génie

Richard Wagner avait une opinion sur tout : de la mode à l'atome, en passant par la tragédie grecque, Schiller ou Darwin. Il vénérait Goethe et admirait Balzac, trouvait les vêtements des Allemandes indécents et vantait la nudité grecque. Shakespeare était à ses yeux le plus grand poète allemand et il se voyait lui-même comme le successeur d'Eschyle. Rarement lus, les dix volumes des Oeuvres en prose où Wagner expose ses opinions demeuraient jusqu'à aujourd'hui un domaine inexploré. Christophe Looten en a extrait les pensées du compositeur pour nous les offrir dans une nouvelle traduction. Les cent dix sujets de cette autobiographie intellectuelle sont enrichis de commentaires, de nombreuses citations du Journal de Cosima, ainsi que de passages de lettres inédites en français. Il nous restitue une image fidèle d'un aspect encore méconnu du compositeur : l'homme de culture, le lecteur, le bibliophile, exemple même de l'artiste génial de la fin du XIXe siècle. Ce voyage dans l'esprit d'un des plus grands génies de la musique nous fait entrer dans le monde de Richard Wagner. Guidés par l'un de ses meilleurs connaisseurs, nous allons à la rencontre d'un homme dont la musique exerce toujours une fascination incomparable.

10/2011

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Théâtre - Pièces

Les laudes de Saint-Ange

Inspirée d'une histoire vraie qui a secoué le royaume de Naples en 1577, la pièce met en lumière l'agacement de demoiselles issues de la haute noblesse, ne supportant plus d'être enchâssées vivantes dans leur couvent, d'être les prisonnières des fers ouvragés de la Contre-Réforme. Songes et désirs échevelés : voilà le singulier curriculum vitae des soeurs de Baiano. Bravant les interdits, les religieuses se laissent vivre à leur guise sans se soucier des glaives irréductibles du Saint-Office. La révolte, la haine, le désir, la concupiscence autant que la mansuétude ou encore la tendresse créent un mélange explosif qui enivre ces demoiselles en perdition. Transgressant toutes les limites, elles cherchent à s'extraire de l'ordre des choses, en quête d'une existence libre de toute contrainte et convention. Qu'importe l'admonition d'Eschyle – "Nul n'est libre ici-bas sauf Zeus" –, elles s'adressent à leurs divinités et leur implorent refuge et bénédiction. Hymne effréné à la liberté, Les laudes de Saint-Ange redonne vie aux péripéties et aux tribulations des nonnes qui, en reniant la société, l'Etat et l'Eglise, s'engagent à corps perdu dans les gouffres du royaume d'Eros, louvoyant entre des monstres réels et imaginaires...

07/2022

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Littérature étrangère

Oeuvres. Tome 11

Ce onzième tome des Œuvres d'Ismail Kadaré rassemble sa poésie, son théâtre et trois de ses essais. Bien moins connue que ses romans, l'œuvre poétique de Kadaré a souvent tenu lieu de " couveuse " où a germé et grandi l'embryon de certains de ses romans majeurs. Dans les pays de l'ex-empire communiste, la poésie était considérée par le régime comme un avant-poste de la propagande officielle - tout à la fois " bombe et drapeau ", selon la formule alors à l'honneur. Dans un tel climat de pression et de stérilisation, préserver l'esprit humain était l'aspiration la plus pure et la plus désespérée des poètes. De cela témoigne l'univers poétique créé par Kadaré pendant quarante ans sous la dictature rouge la plus implacable qu'ait connue l'Europe. La pièce intitulée Mauvaise saison sur l'Olympe, la seule et unique de l'auteur, dont l'objectif ambitieux est de reconstituer l'une des plus célèbres tragédies de l'Antiquité grecque, offre aussi une vue globale de l'itinéraire suivi par l'humanité des origines à nos jours. Enfin, pour les essais, l'un est consacré à Eschyle, père de la tragédie, et les deux autres respectivement à la chorégraphie d'Angelin Preljocaj et à la peinture d'Ömer Qalesi.

10/2002

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Critique littéraire

Théâtre et société dans la Grèce antique. Une archéologie des pratiques théâtrales

THEATRE ET SOCIETE DANS LA GRECE ANTIQUELe théâtre est certainement la partie la plus vivante, la plus immédiatement accessible de l'héritage grec antique : les tragédies d'Eschyle, de Sophocle, d'Euri-pide, les comédies d'Aristophane ne cessent d'être reprises et interprétées avec la liberté que supportent seuls les grands textes. Mais que savons-nous des pratiques théâtrales des Grecs, à quelle fin ces chefs-d'oeuvre ont-ils été créés , qui les jouait, qu'est-ce qu'une mise en scène antique, comment se présentaient les lieux de théâtre, qui les fréquentait ? C'est à cette archéologie du théâtre grec, peu connue en dépit ou à cause ? de l'abondance et de la diversité de la documentation, que cet ouvrage ambitionne d'initier ses lecteurs : vestiges de monuments, représentations figurées des drames, des poètes et de l'équipement scénique, textes littéraires, mais ausi inscriptions y sont tour à tour sollicités... Le monde du spectacle ainsi révélé, depuis les dithyrambes archaïques jusqu'aux ballets aquatiques du Bas-Empire, en passant par les chorégies athéniennes, ne manquera pas d'étonner par sa complexité : c'est une réalité souvent pittoresque et somme toute très exotique pour nous que ce livre décrit avec une précision fascinante.références W ART GRECSérie dirigée par Bernard Holtzmann

11/2001

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Littérature française

Le sel, la dame et l'éponge

"Ah, l'existence humaine ; le bonheur est comme une ombre, d'un coup d'éponge humide, le malheur en efface le dessin". Si Gilles Ortlieb a placé cette pensée d'Eschyle en épigraphe de ce nouveau livre où il poursuit ce "mouvement perpétuel de navetteur de l'âme" qu'il évoquait lui-même dans Et tout le tremblement, c'est qu'elle en donne la clé. De quoi s'agit-il, en effet - ici comme dans chacun de ses livres - sinon de tenter de saisir les quelques traits de craie que les vies humaines déposent dans les lieux où les emportent les hasards de l'existence. La découverte, en 2018, à la pointe de la Camargue, dans un bout du monde aussi délaissé que le Grand Est industriel, de la petite cité de Salin de Giraud qui abrite encore aujourd'hui une importante communauté grecque, ne pouvait qu'émouvoir le traduc- teur de Georges Séféris - que l'on a vu dans Journées toujours à l'affût de ce qui, à l'étranger, pouvait lui rappeler son pays. Partout, dans ce bourg presque abandonné, reste vivace le souvenir de ces migrants qui sont venus s'y installer pour gagner leur pain dans les salines au len- demain de la Première Guerre, après avoir été chassés non seulement d'Asie Mineure par les Turcs (comme l'avait été Séféris), mais de la Crimée par la Révolution russe. De là, il était tout naturel pour l'auteur de poursuivre l'enquête en arpentant l'île de Kalymnos, d'où venaient la plupart de ces anciens pêcheurs d'éponge devenus saulniers. Et plus loin ensuite jusqu'à Tarpon Springs, aux USA, autre lieu d'émigration pour les pêcheurs de Kalymnos, mais où, à la différence de Salin de Giraud, la présence d'éponges leur a permis de ne pas changer de métier. Fidèle à sa méthode d'observation du terrain et des hommes, Gilles Ortlieb s'attache à relever dans ces pages - lorsqu'il y décrit une procession de l'épi- taphios, des soirées dans une chambre d'hôtel, ou lorsqu'il y retranscrit, comme Nerval dans Les Filles du Feu, des chansons populaires - tout ce que, au fond, un voyageur peu attentif voit sans songer à le distinguer. Comme s'il était doté d'un regard particulier pour reconnaître ce qu'à son propos Jacques Réda a nommé "l'inaperçu" , et donc les moindres traces du fragile dessin dont parlait Eschyle. Mais s'il prend aussi soin de nous raconter qu'un marin a pris dans ses filets, en 1994, une statue vieille de deux mille ans, la Dame de Kalymnos, peut-être est-ce parce qu'en collectant les manifestations les plus ténues du réel, et leur tremblement, il aspire de même, bien qu'il s'en défende, à faire remonter à la surface de la langue une réalité sous-marine qui, par éclats éphémères, viendrait manifester un certain or du temps - une poésie intemporelle.

03/2024

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Histoire ancienne

Le monde grec à l'époque classique. 500-323 av. J.-C., 4e édition

La période classique (Ve-IVe siècles) est la plus célèbre de l'histoire de la Grèce, la plus célébrée aussi. Elle a exercé une véritable fascination sur les siècles suivants grâce aux témoignages littéraires, architecturaux ou artistiques qu'elle a laissés à la postérité. Cette fascination n'est pas allée sans distorsions des réalités contemporaines, moins aisées à comprendre qu'il n'y paraît au premier abord. L'importance et le poids d'Athènes durant ces deux siècles a en effet occulté la diversité du reste du monde grec, tandis que l'appropriation par les civilisations occidentales du "miracle grec" a contribué à donner à cette période l'image d'un apogée dans tous les secteurs de la civilisation. De fait, de Marathon à Chéronée, de Miltiade à Démosthène en passant par Périclès, Hérodote, Thucydide, Eschyle, Sophocle, Euripide, Aristophane, Phidias, Praxitèle, Platon ou Aristote, c'est Athènes qui semble fournir le fil conducteur à l'histoire, donner le ton à la civilisation du temps et préciser le cadre d'un éternel grec, dans ses réussites comme dans ses échecs. Mais Athènes n'est pas la Grèce et la vision idyllique d'un monde est ici discutée et partiellement remise en cause, au travers des événements, mais aussi des grands domaines de l'histoire (politique, société, culture, religion), pour aboutir à des conclusions plus nuancées sur une période qui demeure extraordinaire.

02/2020

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Critique littéraire

Mandelstam : jouer-combattre

1er janvier 1917. Saint-Pétersbourg, devant une salle bondé, Mandelstam donne lecture de ses poèmes. " Sa façon de réciter, dit une amie, était plus que rythmée. Il ne scandait pas, il chantait comme un sorcier possédé par une vision. " Dehors, le monde se convulse : révolution de 1905, effondrement de l'Ancien Régime, boucheries de la Première Guerre mondiale, révolutions de 1917... Comment le poème résiste-t-elle à ces bouleversements ? En compressant dans la langue russe un monde européen dilaté vers ses sources : de Rome à la Grèce romaine, puis à une Europe gréco-romaine réunie autour de l'Arménie et des plaines de Voronej là où Dante, Goethe, Eschyle, Tiouttchev, Derjavine et Christian von Kleist rencontrent Villon, Ovide, Homère, Bach, Beethoven, Lermontov et Pouchkine. Mandelstam célèbre, avec un sourire de distance, ce monde qui se meurt puis se reconstruit sous ses yeux. Le monde est glorifié tel qu'il est, parce que " il est " signifie pour le poète " il doit devenir ". De cette poétique, Mandelstam fait une éthique : en pleine période de purges, au moment où le poète alterne malaises et syncopes, sa parole invoque la sérénité : " Tu n'es pas mort encore, tu n'es pas seul encore Tant qu'avec ton amie mendiante Tu peux goûter la majesté des plaines Et le vent neigeux qui tournoie. Dans ta pauvre splendeur, ta puissante misère, Vis calmement, rasséréné. "

01/2011

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Autres collections (6 à 9 ans)

Le monde de Belmilor. Tome 4 : Solidaire, 1e édition

Après la découverte d'un complot de l'Empire Brun visant à disqualifier les races de petite taille et à créer un repère de mercenaires au sein du Haut-Royaume de Lear, Eschylle et ses compagnons, aidés par l'ambassadeur de l'Empire Démagocratique, apprennent l'existence du Pays Perdu. Pour battre l'Empire Brun et contrer son désir d'invasion, il leur faut découvrir l'étendue de ses forces militaires. A sa frontière, la ville d'Adossé-en-mont recèle de nombreux mystères. Leur guide, Leda Xaran, pourra-t-elle les aider à en apprendre davantage ? Sauront-ils se montrer solidaires pour triompher de l'ennemi du Haut-Royaume ? Une nouvelle menace pourrait-elle mettre en péril leur mission ? Comédien, metteur en scène, auteur dramatique, passionné de Victor Hugo, de Robert Desnos, de poésie et de jeu, Pierre-François Kettler met depuis toujours ses écrits au service de l'humain, dénonçant notamment le Code Noir ou le génocide rwandais. Depuis 2015, il harmonise sa chair et ses rêves en les écrivant.

12/2023

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Critique littéraire

Tragédies. Tome 2, Hippolyte, Andromaque, Hécube, Edition bilingue français-grec ancien

L'Antiquité grecque était prolixe en légende, même à propos de ses poètes. Ainsi on racontait qu'Euripide était né le jour même où Eschyle combattait à Salamine et que Sophocle triomphait au péan. Pourtant, à la différence de ces deux illustres prédécesseurs, l'auteur d'Hippolyte ne connut guère la faveur populaire. Il n'obtint à Athènes que quelques fois le premier prix et s'exila, à la fin de sa vie, à Pella, auprès du roi Archélaos, en partie pour fuir les quolibets de ses concitoyens, notamment d'Aristophane. Sa gloire fut en grande partie posthume, grâce à son fils Euripide le jeune, qui consacra la majorité de son talent à faire jouer les pièces de son père. Si Euripide a écrit plus de 90 pièces ainsi que des poèmes lyriques et des élégies, seules 19 de ses pièces nous sont parvenues, en comptant l'énigmatique Rhésos. L'édition de Louis Méridier rassemble en deux volumes Le Cyclope, Alceste, Médée, Les Héraclides, Hippolyte, Andromaque et Hécube. La riche introduction du tome I fournit une biographie commentée et mise en question, de l'auteur, ainsi qu'une présentation minutieuse de l'histoire, complexe, des manuscrits. Chaque oeuvre est en outre précédée d'une notice proposant de judicieuses pistes de lecture, notamment quant au genre de la pièce ainsi que de son argument. Enfin, des notes accompagnent et éclairent la lecture. Tome I : Le Cyclope, Alceste, Médée, Les Héraclides, Tome II : Hippolyte, Andromaque, Hécube.

05/1998

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Théâtre

Théâtre antique entre France et Allemagne XIXe-XXe siècles. De la traduction à la mise en scène

Au XIXe et au XXe siècle, le théâtre antique a été l'objet d'une vive rivalité mais aussi un terrain d'échanges fructueux entre la France et l'Allemagne. Qu'il s'agisse de traduction, d'interprétation ou de représentation, le rapport des Français au répertoire antique et plus précisément à la tragédie grecque s'est souvent trouvé médiatisé par l'Allemagne, et réciproquement, dans une relation triangulaire faite de défiance et de fascination, largement surdéterminée par les querelles esthétiques et les conflits politiques qui ont jalonné l'histoire des deux pays. Cet ouvrage collectif se propose de revenir sur ce dialogue franco-allemand et d'en éclairer les enjeux, depuis les premiers échanges qui remontent à l'orée du XIXe siècle - à l'occasion des ruptures décisives que furent la traduction d'Eschyle par Humboldt, celle de Sophocle par Hölderlin, ou encore la création d'Antigone à Postdam en 1841, première mise en scène d'une tragédie grecque - jusqu'aux débats contemporains, concernant notamment la redéfinition du rôle des universitaires dans le processus de réception. Réunissant treize contributions de spécialistes venus d'horizons divers (hellénistes, germanistes, comparatistes, historiens du théâtre, traducteurs et musicologues), il propose une approche décloisonnée et interdisciplinaire du théâtre antique et de sa traduction. Cet ouvrage s'adresse aux chercheurs (historiens du théâtre, de la traduction, philologues, comparatistes) et aux étudiants, mais il peut également intéresser tout public curieux du théâtre antique et de l'histoire de sa réception.

07/2012

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Théâtre

Le Cycle de la Rose. Décadrame

Comment être un auteur tragique aujourd'hui ? En nos temps de tragédies renouvelées et multipliées, cela pourrait sembler évident. Mais, nous le savons depuis Eschyle, écrire des tragédies, ce n'est ni reproduire le malheur, ni jouer sur la corde sensible du spectateur. C'est trouver le langage qui parle à la fois au nom de la communauté des hommes et au nom d'une seule personne, l'auteur. Le cri doit être unique et universel. En cela, Roger Lombardot est un écrivain singulier qui a trouvé son chemin personnel en lequel chacun se retrouve. L'amateur de théâtre peut établir une comparaison entre Roger Lombardot et Edward Bond, l'auteur anglais de Pièces de guerre. Mais alors que chez Bond il n'y a plus d'espoir, chez Lombardot l'amour éclate, l'espoir est opiniâtre. Son oeuvre noire est illuminée par la croyance en l'humanité et la conviction que toute crise peut être dénouée. Avec ses monologues qui mêlent sans effort des notations de la vie quotidienne, la narration au style soutenu et des échappées de penseur s'autorisant le droit de parler au monde, il est en même temps le quidam et la pythie, la victime et le prophète, l'étonné et l'inspiré, l'orage et l'arc-en-ciel. L'orage de notre planète folle et l'arc-en-ciel d'une écriture qui a les dégradés de la peinture et de la musique.

11/2009

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Théâtre - Essais

La tragédie sur la scène. La tragédie grecque comme spectacle théâtral

À quoi ressemblait le théâtre d'Athènes au Ve siècle av. J. -C. ? Quelles possibilités de jeu offrait-il pour la mise en scène des tragédies grecques ? Comment le choeur et les personnages incarnaient-ils dans cet espace - par la voix, le geste, le chant, la danse - les drames représentés lors des Grandes Dionysies ? Est-il possible, et jusqu'à quel point, de reconstituer la mise en scène originelle des tragédies d'Eschyle, Sophocle et Euripide ? Voilà quelques-unes des questions auxquelles répond, de façon claire, précise et solidement documentée, l'ouvrage de Vincenzo Di Benedetto et Enrico Medda, La tragedia sulla scena (1re édition 1997), dont Christine Mauduit propose ici une traduction française. Destiné à tous ceux qui s'intéressent à la tragédie grecque - amateurs ou spécialistes, étudiants, enseignants, gens de théâtre - ce livre est une introduction fascinante à tous les aspects du spectacle tragique. Il éclaire, autant que la documentation le permet, les usages de la scène et les modèles formels propres à la tragédie, et tente ainsi de restituer des aspects essentiels de l'expérience théâtrale antique, faite d'un rapport immédiat et vivant avec les oeuvres dramatiques, dans le cadre des grandes fêtes en l'honneur de Dionysos. Il offre aussi matière à réfléchir à la place de la tragédie grecque dans la culture de la cité et ouvre des perspectives sur la catégorie du tragique en tant qu'expérience fondamentale de l'homme.

05/2022

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Critique littéraire

Petit manuel de littérature d'outre-tombe. Anthologie des tables tournantes

Ecrivains, n'ayez plus peur de mourir ! Nos meilleurs médiums sauront vous tirer les vers du nez (pour les poètes) ou vous aider à achever un roman brutalement interrompu par la mort. La production littéraire des tables tournantes, abondante dans la seconde moitié du XIXe siècle (l'âge d'or du spiritisme) et la première du XXe, est totalement passée inaperçue des spécialistes de la littérature. Cette injustice est aujourd'hui réparée grâce à ce manuel qui séduira l'enseignant à court de sujets de dissertation, et l'étudiant en mal de citations inédites. Qu'on en juge : Voltaire renie de sa tombe les combats menés durant sa vie ! Victor Hugo fait virevolter les guéridons en expert : Eschyle, Anacréon, Socrate, ou encore Shakespeare sont conviés parle maître en exil pour y écrire des œuvres... typiquement hugoliennes ! De Musset, ces quelques vers - " Me voici revenu. Pourtant j'avais, Madame/Juré sur mes grands dieux de ne jamais rimer. C'est un triste métier que de faire imprimer/Les œuvres d'un auteur réduit à l'état d'âme " - écrits en 1865, soit huit ans après la mort du poète, témoignent de son sens aigu de la situation. Oscar Wilde, lui, semble regretter sa vie terrestre : " La mort est la plus ennuyeuse expérience de la vie, si l'on excepte le mariage et les dîners avec un maître d'école. " Quant à Mark Twain, il profite de ses loisirs éternels pour écrire un nouveau roman, Jap Herron, qu'il dictera à la médium Lola V. Hays.

03/2008

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Grec ancien - Littérature

Homère pour Astéropée

Je découvre Homère à l'âge de douze ans. Monsieur Bron inflige à ses élèves de "quatrième" l'heureux supplice de mettre brièvement en vers la rencontre d'Ulysse et de Nausicaa. Celle-ci me laissa une image idéale de la jeune fille telle que la rêve tout être épris de beauté et de pureté. Je lus plus tard quelques pages imprudentes d'Albert Camus sur "l'exil d'Hélène", qu'il regrettait. Non, il n'y a pas à regretter l'exil d'Hélène ; nous devons à cette garce, qui ne cesse jamais d'être parmi nous, hélas, la guerre de Troie et toutes les guerres consécutives. C'est Nausicaa que nous avons exilée, avec elle l'édénique pays des Phéaciens et son écologie intégrale. Peu me chaut l'érudition. Je n'ai en la science, dès qu'elle prétend se fourvoyer où elle n'a guère de prises, que peu de foi. Georges Bataille après Nietzsche souligne que toujours inachevée elle n'est que le produit de la volonté de science. Que peut-on savoir, savamment, par exemple des relations intimes d'Achille et de Patrocle ? Je m'en suis rapporté non à l'érudition moderne mais à l'opinion d'Eschine ou d'Eschyle. Cela n'est qu'un détail. Plus gravement (? ) j'ai pris le parti de lire Homère non avec les lorgnons des doctes mais avec le libre, l'espiègle, le subversif regard du vivant que je suis chrétien que je suis dans le temps où je suis...

06/2021

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Actualité politique France

Le Courage de la dissidence. L'esprit français contre le wokisme

Vous êtes las d'entendre parler à tout-va d'identités, de diversités, de minorités ? Leurs sommations, leurs bûchers, leurs revanches victimaires vous impatientent ? Ce livre est pour vous. Il ne s'agit pas ici de dresser un nouvel état des lieux des avancées du wokisme, prête-nom des idéologies diversitaires, en France. Ces ouvrages existent. Ils sont nécessaires et précieux. Mais à quoi bon, objecte Bérénice Levet, multiplier les enquêtes, alerter sur l'extension du domaine des revendications identitaires, si nous n'avons rien de substantiel à leur opposer ? Réalité cruelle peut-être, mais criante : ânonner le catéchisme républicain ou faire tintinnabuler la clochette de l'identité nationale, ces voies empruntées jusqu'ici se sont révélées bien impuissantes à endiguer la déferlante wokiste. La philosophe se propose donc de prendre à bras-le-corps le défi qui nous est lancé. Pourquoi (et au nom de quoi) devons-nous refuser d'entrer dans Eschyle ou Colette comme dans Gauguin ou Balthus, Rameau ou Bizet, par le prisme féministe, lgbtiste ou racialiste ? Pourquoi devons-nous refuser de déboulonner les statues de Voltaire ou de Colbert comme de les escorter de cartels dits pédagogiques ? En quoi les black, gender, cultural studies sont une régression et non une avancée ? Une perte et non un gain ? Haut les coeurs ! , nous enjoint Bérénice Levet. Si, de tous les pays attaqués par le wokisme, il ne devait en rester qu'un, que la France soit celui-là. Ayons le courage de la dissidence civilisationnelle !

11/2022

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Histoire ancienne

La Méditerranée archaïque

Ce livre a l'ambition de présenter une synthèse renouvelée sur trois siècles d'histoire de la Méditérranée : les VIIIe, VIIe et VIe siècles avant J.-C. Il s'agit donc de la période entre la fondation de Carthage en 814 et la bataille de Salamine en 480 qui marque la victoire des Grecs sur les Perses. C'est la Méditérranée qui voit naître Rome, Syracuse, Byzance et Marseille, mais aussi Eschyle, Sophocle et Hérodote. C'est la Méditerranée où ont vécu Thalès de Milet, Sappho de Lesbos, Pythagore de Samos, celle des Sept Sages, qui connaît la diffusion de l'alphabet et l'apparition de la monnaie, les consultations à Delphes et les premiers jeux Olympiques. Une Méditerranée qui révèle les premières aventures coloniales, les premières conceptions occidentales d'urbanisme et d'édification de grands sanctuaires. La connaissance de cette Méditerranée a été profondément renouvelée par l'archéologie, avec l'étude des sites grecs, phéniciens, étrusques, des territoires occupés par des sociétés et des princes indigènes (barbares comme disaient les Grecs) mais aussi avec la découverte de navires devenus des épaves au fond de la mer. Ainsi est devenue possible une analyse des courants d'échange, de la recherche des métaux, du transport d'amphores de vin et d'huile, de la circulation des vases de céramique. L'auteur expose des dossiers neufs, explique le sens et l'origine des mots, cite en traduction 120 passages de textes grecs et latins. Il utilise l'histoire, l'archéologie mais aussi l'anthropologie et la géographie.

06/2000

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Critique littéraire

Parole et geste dans la tragédie grecque. A la lumière des trois "Electre"

Imaginez-vous à Athènes, vers 414 avant J.-C. Dans le théâtre de Dionysos sous l'Acropole. Gradins en bois, solde terre battue, et pour seul décor un bâtiment rudimentaire, doté d'une grande porte. Au programme, Electre de Sophocle. La porte s'ouvre, Electre apparaît. C'est la fille de Clytemnestre et d'Agamemnon. Clytemnestre a assassiné Agamemnon à son retour de Troie, après dix ans de guerre. Elle règne aux côtés de son amant, Egisthe. Electre vient hurler sa peine devant le palais de Mycènes, face aux 12 000 spectateurs athéniens. Elle prend à témoin le jour qui se lève, rappelle le meurtre affreux de son père, invoque les déesses de la vengeance. Sophocle La représente ainsi, accablée par le deuil. Grâce à une tradition longue de 2 400 ans, nous connaissons les mots d'Electre prononcés ce jour-là : ceux de l'héroïne, ceux du poète, ceux de l'acteur derrière le masque. Nous avons le texte qui nous permet d'imaginer les gestes. Et de là les effets de scène, l'émotion des spectateurs, le spectacle vivant. Le présent ouvrage part à La recherche de ces gestes perdus. Entre les lignes des trois "Electre" d'Eschyle, Sophocle et Euripide, il décèle des gestes de différentes natures : jeu et danse du comédien ; actes de parole d'Electre qui prie, se lamente, jure, maudit ; figures stylistiques par lesquelles le poète donne corps au texte. Or ces différents "gestes" semblent se compléter, se répondre... Pour s'en assurer, il faut adopter une autre lecture : mobiliser, comme le public grec, l'ouïe et le regard.

01/2021

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Penser l'écologie

Antidote

C'est peu dire que le sort de la nature préoccupe nos contemporains. Chaque jour les médias claironnent à qui veut l'entendre que le monde va à sa perte. Les ressources diminuent, le climat se réchauffe, les glaciers reculent, la banquise fond... L'homme a dévasté son environnement, la rengaine est connue. Du coup, c'est la terreur dans les chaumières. L'apocalypse annoncée d'ici 2100 - inéluctable selon certains - engendre évidemment découragement, dépression et mal-être, ainsi qu'un sentiment de culpabilité. La venue récente d'une épidémie, signe avant-coureur de maux nouveaux, apparaît presque comme une punition du ciel. On se croirait dans une tragédie d'Eschyle, avec un meurtre à expier, celui de la nature, vieille dame dont on propage une conception frileuse. Au-delà des faits qui ne sont pas contestables (limitation des ressources, impact anthropique sur le climat), on doit faire la part de la réalité et des fantasmes. Il y a peu, on avait de la nature (le mot vient de natter, naître) une autre idée : fondée non pas sur la rareté mais sur l'abondance, non pas sur l'épuisement mais sur la puissance, non pas sur l'économie mais sur le don et la dépense — bref, la vision d'une certaine prodigalité. Ces idées étaient-elles fausses ? S'appuyant sur la philosophie (Spinoza, Leibniz, Nietzsche et même Bataille), ainsi que sur la science - la physique -, le présent texte entend remettre en mémoire quelques aspects de l'univers qui semblent avoir échappé aux défenseurs de l'idéal ascétique et aux nouveaux prophètes de la fin du monde.

09/2021

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Littérature étrangère

Mauvaise saison sur l'Olympe

Ismail Kadaré est revenu plus d'une fois sur son rêve de reconstituer une tragédie grecque à jamais perdue, ou tout au moins d'en recréer certaines parties. Mauvaise saison sur l'Olympe, que l'auteur sous-titre " tragédie de Prométhée et d'un groupe de divinités ", est bien cette reconstruction de la célèbre trilogie d'Eschyle dont le temps a détruit la majeure partie, n'en laissant subsister que le volet central, Prométhée enchaîné. Les retours en arrière comme les anticipations obéissent ici aux règles très souples du théâtre antique pour porter la prédiction humaine ou divine jusqu'aux extrêmes frontières du passé ou de l'avenir. C'est ainsi que tour à tour sont évoqués de manière on ne peut naturelle le terrible chaos fondateur, puis le premier grand scandale causé par la tentative de vol de l'immortalité, rappelée à l'occasion d'un nouveau scandale : le rapt du feu ; enfin, tout aussi naturellement, la naissance du christianisme, le crépuscule des dieux antiques, et maintes autres tourmentes de l'Histoire, jusqu'à l'effondrement du communisme... Conçu comme une pièce qui s'étend sur trois niveaux : au Ciel, sur Terre et sous terre, dans une temporalité bien particulière, Mauvais saison sur l'Olympe s'inscrit dans une vision dantesque de l'espace temps où l'un et l'autre tendent à se fondre en une dimension nouvelle. Cette conception fournit à l'auteur toute la liberté requise pour narrer une nouvelle fois, en cette fin de millénaire, l'histoire sans doute la plus grandiose et la plus tragique à avoir jamais été conçue, depuis ses origines, par l'espèce humaine.

10/1998

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Critique littéraire

Ainsi parlait Oscar Wilde. Edition bilingue français-anglais

Les bons mots célèbres de Wilde lui valent une réputation de mondain. C'est l'un de ses masques, il en a bien d'autres : "En art, dit-il, est vérité ce dont le contradictoire est également vrai." A Gide, il conseille de se débarrasser du Je : "En art, voyez-vous, il n'y a pas de première personne." L'artiste est celui qui, prenant le risque d'assumer ses identités multiples, est le plus créatif et le plus vrai : "Je traitai l'Art comme la réalité suprême, et la vie comme une simple modalité de la fiction ; j'éveillai à tel point l'imagination de mon siècle qu'il créa autour de moi un mythe et une légende." L'Art comme réalité suprême. L'artiste comme mythe et légende vivante, créés par son propre génie : Salvador Dali, Andy Warhol, David Bowie. Wilde inventeur de la modernité. Mais aussi Wilde l'Irlandais, autonomiste acharné, proclamant : "Je ne suis pas anglais. Je suis Irlandais, ce qui est tout autre chose." C'est par son ressentiment et son mépris à l'égard de la société anglaise qu'il faut comprendre ses outrances et provocations. Il se voit comme David contre Goliath : car "l'exil a été pour les Irlandais ce que la captivité a été pour les Juifs." Contre les Anglais, Wilde a d'autres alliés : les Grecs : "Nous sommes une nation de brillants ratés, mais les plus grands causeurs depuis les Grecs." Dès le collège, il lit à livre ouvert Homère et Eschyle. A Oxford il excelle dans les humanités classiques. Sa croisade sera d'imposer aux Anglais un "nouvel Hellénisme". Ecoutons Yeats : "Je vois dans sa vie et dans ses oeuvres une extravagante croisade celtique contre la stupidité anglo-saxonne." C'est ce Wilde-là que l'on découvrira dans ce livre : courageux, génial et drôle.

01/2017

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Littérature française

Matrices

Après Une Vie avec Eschyle, ouvrage dans lequel Bernard Deforge relatait son expérience professionnelle d'universitaire, l'auteur rend compte de ses autres vies professionnelles menées en parallèle depuis 1974 jusqu'à ce jour : membre de cabinets ministériels, batailles électorales, associé d'une firme internationale d'audit et de conseil, élu local. Ce faisant, il brosse un tableau, rempli d'anecdotes, de ces différents milieux, de ces différentes matrices dans lesquelles il s'est engagé, témoignant ainsi de la polyvalence d'une formation humaniste, laquelle met à même de vivre pleinement le monde d'aujourd'hui, en en bousculant les rigidités, en faisant fi des cloisonnements, sources de blocages et d'incompréhension entre les différents univers professionnels qui meuvent notre société. Dynamique personnelle en phase avec la dynamique du monde. Pour ce travail de mémoire, Bernard Deforge a choisi la forme, elle-même dynamique, d'une série d'entretiens avec un journaliste imaginaire, lui permettant de se questionner lui-même dans un subtil mouvement introspectif, et de porter un regard en recul, à la fois lucide et malicieux, sur ces matrices qu'il a habitées, sur leur fonctionnement et sur les hommes qu'il y a côtoyés, ministres, hauts fonctionnaires, militants, hommes politiques, auditeurs, consultants, avec leur noblesse et leurs petitesses, avec leurs vertus et leurs limites. Ce livre est aussi un message d'espérance pour les jeunes d'aujourd'hui, à l'opposé du tableau déprimant de l'avenir qu'on se plaît à leur peindre. Le monde est à prendre, il leur appartient, comme il appartenait aux jeunes d'hier, pourvu qu'ils sachent attraper le dieu Kairos par les cheveux, ce qu'on appelle plus prosaïquement saisir les opportunités.

04/2018

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Critique littéraire

Tragédies. Tome 7, 1e partie, Iphigénie à Aulis, Edition bilingue français-grec ancien

La première victime de la Guerre de Troie est une femme, Iphigénie. La flotte grecque sur le départ est bloquée à Aulis, faute de vents favorables, car Artémis est hostile au chef de l'armée, Agamemnon. Seule le sacrifice de sa fille Iphigénie pourrait apaiser la colère de la déesse. Agamemnon hésite avant de se plier aux ordres de l'oracle. Il mande sa fille à Aulis, sous le prétexte de la marier à Achille. La promise est conduite vers un autel autrement plus funeste. C'est alors qu'intervient Artémis qui dérobe Iphigénie et lui substitue une biche. Unités de temps et de lieu, conflit entre l'amour filial et celui de la patrie, le mythe d'Iphigénie est particulièrement propice à une adaptation tragique. Il fut traité par Eschyle et Sophocle avant Euripide qui en donna sa version à l'extrême fin de sa vie, probablement lors de son séjour à Pella, en Macédoine. La pièce eut des honneurs posthumes : présentée par Euripide le jeune pour son père, elle reçut en 405 le premier prix aux Grandes Dionysies. Notre édition présente en un volume à part ce classique de la tragédie grecque, qui inspira, entre autres, Racine. Les récits traitant du mythe, tels que Les Chants Cypriens et les poèmes homériques, sont étudiés, si bien qu'apparaissent nettement l'évolution du mythe et les particularités d'Euripide par rapport à la tradition qu'il pouvait connaître. Les implications politiques et religieuses du texte sont mises en avant et assorties de judicieuses pistes de lecture. Les personnages ainsi que les innovations dramatiques sont présentés, tandis que l'histoire du texte et des manuscrits fait l'objet d'une analyse succincte. L'ouvrage est en outre enrichi de notes qui accompagnent la lecture.

01/1983

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Théâtre

Pier Paolo Pasolini

Pier Paolo Pasolini est surtout connu pour les six pièces qu'il écrivit en 1966 et pour son Manifeste pour un nouveau théâtre paru en 1968. Cependant, à chaque période de sa vie, le théâtre est présent. Dès ses années lycéennes et universitaires à Bologne, il lit du théâtre, assiste à des représentations et fait ses premières expérimentations pratiques. Dans le Frioul, terre maternelle, il découvre le monde paysan auquel il voue un attachement intime, il entend le dialecte frioulan et il écrit alors des dialogues et des poésies, fixant par écrit un dialecte qui n'était pas destiné à l'être ; à Rome, enfin, où c'est le monde des sous-prolétaires qui l'attire au sortir de la guerre, il s'interroge sur la façon de le représenter et invente son fameux adage : "Représenter la réalité à travers la réalité". Au-delà des concepts et de ses écrits théâtraux, Pasolini s'essaye au théâtre, il écrit des chansons et un spectacle mêlant danse, chants et textes pour Laura Betti et il traduit Eschyle et Plaute pour la scène. Ce livre présente le parcours théâtral de Pier Paolo Pasolini, un parcours indissociable des changements historiques et du contexte théâtral italien des années quarante aux années soixante-dix, du fascisme qui entendait interdire les dialectes, à la société de consommation qu'il abhorrait. Un parcours historique bien que dirigé vers l'avenir, tant le théâtre de Pasolini, "théâtre de Parole" comme il le désignait lui-même, est un théâtre à oraliser et à jouer, un théâtre où la métathéâtralité, omniprésente, peut permettre de produire un rapport nouveau entre acteurs et spectateurs et de bouleverser, aujourd'hui encore. Un théâtre où la musicalité et la poésie des mots provoquent une émotion d'une puissance rarement égalée.

04/2015