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Littérature néerlandaise

Je vais vivre

Comment une jeune fi lle née de parents turcs aux Pays-Bas, élevée dans un islam rigoriste en désaccord avec les usages de l'école, gagne-t-elle son indépendance ? Et à quel prix ? Cette question, Büsra tente d'y répondre depuis l'adolescence par une révolte de tous les instants. A présent étudiante en littérature à l'université d'Amsterdam, réfugiée chez sa grand-mère qui la défend contre le reste de sa famille, elle navigue comme elle peut entre les diktats traditionalistes, ses amours secrètes, la fac, son petit boulot de serveuse, l'islamophobie d'une partie des Néerlandais et son aspiration à plus de liberté. Avec un humour cinglant porté par une langue querelleuse et brillante, Büsra se raconte et tente de tracer son propre chemin. Je vais vivre, premier roman de Lale Gül inspiré de sa vie, a suscité polémiques et menaces de mort dès sa sortie aux Pays-Bas. Preuve s'il en faut de l'importance cruciale de ce récit brûlant, un cri du coeur adressé à toutes les femmes en lutte pour leur émancipation. Traduit du néerlandais par Daniel Cunin Lale Gül est étudiante en littérature néerlandaise à l'université libre d'Amsterdam. Jusqu'à l'âge de dix-sept ans, elle a fréquenté, le weekend, une école coranique de la Fondation Milli Görus.

05/2023

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Religion

La tragédie de l'islam moderne

La tragédie est grecque, mais voici qu'elle rattrape l'islam moderne. La tragédie est celle-ci : l'islam a perdu son identité rigide et aucune autorité n'est en mesure de décider ce qu'est le " vrai " islam. Entre tradition et modernité, il oscille, pratique le mélange et la cohabitation. La tradition ? multiple ? est devenue insaisissable, et sur la modernité ? protéiforme ? il n'y a aucun consensus. En réalité, à y regarder de plus près, on peut vérifier que le " sacré islamique " travaille toujours la volonté ou les prétentions de réforme, et que les avancées vers la modernité démocratique dissimulent mal l'immobilisme et le conservatisme : le statut des femmes a peu bougé, la charia (loi coranique) et le jihad (guerre sainte) restent omniprésents même s'ils sont moins visibles. La laïcité parfois revendiquée n'entre pas dans les exigences de la séparation moderne, même si l'islam " mou ", le plus répandu, prétend le contraire. Plus que jamais s'impose donc la vigilance critique : ne pas ignorer, certes, que la modernité est toujours inachevée, mais avoir une conscience aiguë qu'en islam elle demeure un terrain toujours en friche, qu'il faut encore et encore cultiver et retourner. Un livre percutant sur la crise de l'islam, qui met en lumière à quel point il est désorienté par la coexistence indiscernable, de tradition et de modernité, qui le ronge.

03/2011

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Critique littéraire

Le parchemin des cieux. Essai sur le Moyen Age du langage

Le Moyen Age fut peut-être l'âge d'or de cette diversité linguistique tant menacée de nos jours par la globalisation. Des langues héritières du passé, sacralisées par leur rôle de support des textes divins, y côtoyaient toutes sortes d'idiomes, aujourd'hui disparus ou marginalisés, tout comme à l'origine de nos modernités. Dans ce livre éblouissant, Benoît Grévin reconstitue ce paysage linguistique dans sa diversité. Car le Moyen Age du langage est un temps d'expérimentations, où évoluent des dizaines de cultures linguistiques, orales et écrites, guerrières et marchandes, globales et locales, savantes et populaires...Leur histoire est ici abordée dans une optique anthropologique et comparative, à travers un aller-retour entre deux des grandes aires de civilisation qui conditionnent notre modernité : la chrétienté occidentale, dominée par la référence au latin impérial et papal, classique et biblique, sous l'égide duquel s'organise la multiplicité des cultures linguistiques romanes, germaniques, slaves, celtes, etc., et l'Islam classique, où la centralité de l'arabe, coranique et poétique, scientifique ou populaire, recouvre les histoires entrecroisées des cultures turques, iraniennes, berbères, etc. L'enquête adopte une grille de lecture souple, abandonnant les oppositions binaires pour privilégier trois niveaux d'analyse dialectal, courtois et " référentiel ". On se donne ainsi les moyens de retrouver, derrière leurs différences, les caractéristiques communes à ces deux Babel médiévales.

04/2012

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Religion

Au commencement était le Coran

Pour la majorité des musulmans, le Coran, parole de Dieu, est immuable. La révélation à Mahomet fut transmise, de façon directe et continue, du Prophète à ses compagnons, enfin des compagnons à l'ensemble de la communauté musulmane, de génération en génération, par voie orale puis sous forme écrite. Un processus de mémorisation par coeur a abouti, au bout de quatorze siècles, à la situation actuelle où le Coran doit être vénéré littéralement. Mais face à la violence qui se réclame de l'islam et qui puise sa légitimation dans le Coran même, de nombreux penseurs musulmans défendent l'idée qu'un examen critique des sources et des fondements de la civilisation musulmane est nécessaire et urgent. Sensibles à la dimension contextuelle du texte coranique, ils insistent sur la portée symbolique ou partielle des prescriptions qu'il contient, par exemple sur le voile, sur l'amputation et la décapitation ou encore sur la guerre sainte. Tous font preuve d'un souci d'adaptation aux problématiques des sociétés contemporaines telles que le pluralisme religieux et les droits de l'homme, le statut de la vérité et de la violence sacrée, la libération de la femme et la défense des minorités. Mathieu Guidère rend compte des débats en cours dans le monde musulman, et des risques auxquels s'exposent ces penseurs.

02/2018

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Littérature française

Kalidou. Les tribulations d'un jeune Foutanké

De son lit d'hôpital, Kalidou se raconte son histoire, le film d'une vie dans lequel se côtoient des souvenirs bons et moins bons. Ils défilent pêle-mêle, passent et repassent telle une ritournelle dans sa tête de malade luttant pour la survie. Très tôt, Kalidou, né au Fouta, quitta les bancs de l'école française et coranique pour aller vers la ville sacrifiant ainsi à un " rite " bien connu des Sénégalais et des Africains en général : l'exode rural. Puis il alla tenter sa chance hors du pays, notamment en Afrique au sud du Sahara. Des destinations bien connues et très prisées de ses compatriotes lui ouvrirent leurs bras. Tour à tour, il séjourna en Côte d'Ivoire, au Cameroun et en Angola. Grâce à une ambition débordante et un flair provincial pour le commerce, il réussit à se faire " une place au soleil ". Parallèlement, il mène une vie intime assez débridée marquée par des rencontres de fortune, des relations plus ou moins durables, des mariages, etc. Malheureusement, il finit par attraper le méchant VIH et amorça une descente inéluctable aux enfers... Voici venu pour lui le temps des souvenirs mais surtout des regrets. Que n'aurait-il pas donné pour refaire sa vie au lieu de ressasser éternellement les regrets d'une existence toutefois riche en enseignements à tous égards ?

04/2017

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Histoire de la chimie et de la

Abdus Salam. Une oeuvre entre science et islam

Deux traits fondamentaux caractérisent la vie de Mohammed Abdus Salam : la recherche scientifique et la vie religieuse. Musulman profond et physicien de premier plan, prix Nobel de physique en 1979 pour ses travaux en matière d'unification des forces fondamentales de la nature, il inscrit sa démarche de chercheur dans la continuité de la pensée coranique, et trouve dans la science un instrument d'émerveillement face à la nature permettant de cultiver le sentiment religieux. La relation entre science et islam se traduit sous d'autres formes chez le savant croyant. La recherche du "bien de toute l'humanité", par un accès élargi au savoir et la satisfaction des besoins économiques de base pour tous, en relève. Les termes d'une relation harmonieuse et fructueuse entre démarche savante et démarche spirituelle, définissant une pensée de nature unitaire, permettent de traiter de sujets majeurs, tels que la portée de la science et la nature de la religion, et d'aborder avec profondeur des enjeux cruciaux, à travers les défis globaux auxquels se trouve confrontée l'humanité. Abdus Salam place son oeuvre dans la lignée de la tradition spirituelle dont il hérite et qui le façonne, à l'instar des autres savants de l'histoire de l'islam. De l'exercice de conscience, d'intelligence et d'humanité au service de l'humanité, se déroule le fil conducteur de sa vie.

05/2021

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Histoire des religions

Le philosophe et son guide. Mullâ Sadrâ et la religion philosophique

Mullâ Sadrâ vécut à la charnière des XVIe et XVIIe siècles de notre ère. De celui qui fut surnommé "le tout premier des métaphysiciens", l'ayatollah Khomeiny n'eut de cesse de se réclamer lors de la révolution de 1979 en Iran. Mullâ Sadrâ, en effet, pose la question de la guidance de la communauté des croyants : revient-elle au plus pieux qui suit l'enseignement du Coran à la lettre ou au philosophe qui, à la suite des Grecs et de Platon en particulier, vise au perfectionnement de l'âme humaine jusqu'à atteindre le bonheur par la connaissance de la vérité? L'ascension de l'âme savante vers l'Intellect débouche sur la vraie révélation coranique. Mais la religion philosophique se déploie cachée, ésotérique, face à l'exotérisme d'une orthodoxie bornée par la lettre de la Révélation. C'est le drame de l'islam contemporain. Quel qu'il soit, le guide ne peut ignorer les enseignements relatifs à la connaissance de Dieu, au message prophétique, aux êtres suprasensibles, à la connaissance de l'âme humaine. Sinon, sans le relai herméneutique que la philosophie offre aux enseignements des imâms, les théologiens et les juristes se substituent, par leur rationalité propre, à celui qu'ils entendent représenter. Le pouvoir spirituel se dégrade inéluctablement en une autorité limitée, juridique, policière. C'est le drame de l'Iran depuis 1979.

05/2021

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Religion

L'EVANGILE ARABE SELON SAINT LUC. TEXTE DU VIIIE SIECLE, COPIE EN 897

En Orient, l'Evangile s'est diffusé oralement et par écrit dans la langue des peuples où il a été annoncé. Entre le Ve et le VIIe siècle, des tribus arabes chrétiennes, nomades et ne pratiquant pas l'écriture, vivaient leur foi selon la tradition orale. Au début du VIIIe siècle, le calife de Damas, Abdel-Malik, décrète l'arabe comme langue officielle de l'Empire. Et durant cette même période où le texte coranique commence à se diffuser, les chrétiens arabes et arabisés se mettent à transmettre l'ensemble de leur patrimoine littéraire dans cette langue devenue la langue de culture de l'Empire. Ainsi les musulmans proclament le Coran Arabe (Cor. 12,2), et les chrétiens diffusent comme en écho l'Evangile arabe. Ayant adopté la même langue, musulmans et chrétiens du Proche-Orient réussiront à fonder une civilisation plurielle et des " Villes Lumières ", comme Damas, Bagdad et Cordoue. Ce temps-là est-il complètement révolu ? Le manuscrit ici présenté a été copié au monastère Saint-Chariton, situé entre Jérusalem et la Mer Morte. Le texte arabe de l'évangile selon saint Luc, est livré dans sa fraîcheur d'origine, comme s'il sortait de la main du copiste. Et sa traduction française a eu le souci de rendre cette fraîcheur. Le lecteur trouvera plaisir à faire ce voyage, à se faire raconter l'évangile avec un accent de la Palestine d'avant l'an mille !

11/2012

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Epistémologie

Epistemologiser. 11

Cet ouvrage fait ressortir l'épaisseur contemporaine de la multiversalité de la philosophie des sciences. On aurait donc osé ré-ouvrir, en guise de challenge, de nouveaux couloirs épistémologiques et philosophiques moyennant lesquels les philosophes contemporains sortiraient des réductionnismes pour sursumer la répétitivité des textes philosophiques qui gagnent souvent quelques-uns pensant encore en rond. C'est bien dans cet esprit innovant et problématisant que les contributeurs à ce numéro ont cru pouvoir axer leurs propos. Mahamoudou Konaté a choisi de penser la crise du langage scientifique suivant l'axe épistémologique de la crisologie. Et ce, à la lumière de "l'Ecole de Copenhague" . Quant à Dango Adjoua Bernadette, son analyse critique se fonde sur la logique déontique en tant qu'art de penser et d'appliquer les modalités normatives. Pour Ahamadou Hamage Issa, penser la biodiversité est d'une singulière actualité pour un pluralisme axiologique à partir des pluralismes scientifiques. Auguste Nsonsissa examine "l'émersiologie" pour lever l'équivoque du corps plastique dans l'horizon épistémologique des savoirs corporels. Marcel Homet Miyala Mabiala étudie la position de Wittgenstein dans le débat contemporain sur l'indicibilité du Tractatus. Il relève le caractère problématique de l'existence d'un métalangage. Enfin, ce numéro fait droit à un varia qui donne à lire l'article de Koné Kiyali dont l'enjeu réside dans l'instruction coranique qui conduit à la délinquance juvénile. Le cas des "Garibous" de Korhogo est ici mis en relief.

10/2022

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Coran

Les commentaires ésotériques du Coran. D'après Abd al-Razzâq al-Qâshânî, 3e édition revue et augmentée

La réédition, revue et augmentée, d'un ouvrage de fond des Deux Océans. Pierre Lory, spécialiste de la pensée spirituelle musulmane, explique avec beaucoup de pédagogie le Coran du point de vue de la tradition soufie, mystique et ésotérique. Le Coran ne représente pas seulement pour les musulmans l'exposé de leurs dogmes et leur code moral et social : il est aussi lu comme un message adressé à chaque croyant, destiné à le guider vers le salut. Pour les mystiques en particulier, le Coran contient, au-delà de son sens apparent, des sens cachés, ésotériques, révélant à l'âme de celui qui les médite les étapes et les conditions d'un pélerinage intérieur depuis son état d'ignorance vers la conscience de la Présence divine. Le Commentaire coranique de A. R. al Qâshânî (XIIIe-XIVe siècles) étudié dans ce volume, est un des plus célèbres témoins de cette exégèse spirituelle, qu'il présente de façon claire et didactique, dans la perspective doctrinale de l'enseignement du " plus grand maître " Ibn 'Arabî. Pierre Lory est directeur d'études émérite à l'Ecole Pratique des Hautes Etudes, où il occupait la chaire de mystique musulmane. Il a publié plusieurs recherches sur la pensée spirituelle et l'ésotérisme musulmans, notamment sur les paradoxes mystiques, sur l'alchimie de langue arabe, sur l'interprétation spirituelle des rêves et sur la science symbolique des lettres (la " kabbale " islamique).

04/2024

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Islam

Le Coran des islamistes

Précurseur des études sur l'islam politique, c'est en maître de ce domaine qu'Olivier Carré livre ici les clés de la lecture coranique de Sayyid Qutb, frère musulman radical (1906-1966) et l'inspirateur de tous les mouvements militants ou armés depuis un demi-siècle. Fulgurant, essentiel et à lire absolument pour enfin comprendre. L'islamisme peut-il se revendiquer du Coran ? Mais de quel Coran dit-il s'inspirer ? L'enquête inégalée que voici répond à cette question cruciale en s'attachant à la trajectoire et aux écrits de l'un des théoriciens majeurs de cette mouvance. L'Egyptien Sayyid Qutb naît en 1906 à Musha, intègre les frères musulmans en 1953 et meurt exécuté par pendaison, pour son activisme, au Caire en 1966. Le manifeste qu'il a rédigé en prison, A l'Ombre du Coran, est devenu depuis une référence majeure pour ses divers émules à travers le monde. C'est sa lecture révolutionnaire et radicale qui, pour eux, fait foi. Olivier Carré décrypte ici, pour nous, cette destinée et cette oeuvre qui se sont donné pour mission de changer le monde et de le placer, au moyen de l'insurrection militante et de la lutte armée, sous la loi d'Allah. Il nous fait ainsi plonger dans le laboratoire idéologique du djihad. Ce livre décisif permet également de poser et de comprendre les différences fondamentales entre l'islam et l'islamisme ainsi que la nécessité d'une réinterprétation du Coran libre de toute réduction politique. Une clé indispensable.

09/2021

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Littérature étrangère

Kalahaldi. La patte de charognard

Arrière-petit-fils d'un colporteur devenu imam et fils d'un père qui a perpétué cette fonction d'imam, Kalahaldi semble prédestiné à une carrière de prêche. Tout le monde sait cependant que Kalahaldi n'a pas longtemps usé ses fonds de culotte à l'école coranique. II est resté juste le temps d'apprendre les sourates nécessaires pour accomplir ses cinq prières. Par le plus pur des hasards, il se retrouve ensuite à l'école dite des Blancs, qu'il déserte en classe de cours élémentaire première année. A la mort de son père, c'est tout naturellement que la chaîne est rompue. C'est le cousin de Kalahaldi, Abdoul Aziz, qui prend le relais. L'honneur est sauf. Etre imam aurait été pour lui une corvée, une croix dont il n'aurait pas pu supporter le poids car l'homme est un bon vivant : il boit de l'alcool en cachette et résiste rarement au charme d'une femme. Bien qu'âgé d'une trentaine d'années, il s'est déjà marié quatre fois et, par quatre fois, il a divorcé. Pour gagner sa vie il choisit de vendre de la friperie. Le retour des Worbè de leur exil lui offre l'occasion d'assouvir ses ambitions. Kalahaldi flaire, dans la tournure que prend ce retour, une occasion de se mettre en selle. Mais Kalahaldi est une véritable patte de charognard ! Quand il plonge dans une calebasse de lait, c'en est fini de la qualité du breuvage !

01/2014

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Religion

Le Nom de Dieu. Mémoire et invocation dans l'islam

Cet ouvrage conclut une trilogie ouverte par la révélation sinaïtique du Nom du Dieu d'Israël, transposée par l'incarnation christique... Pour les chrétiens, le Verbe s'est fait chair et s'est offert sous son nom d'Homme. Avec la révélation de la lettre coranique, la Parole se faisant signe littéral (âya), Dieu se donne pareillement à glorifier et à connaître par son Nom, mais dans un mode transpersonnel. L'invocation rythmologique d"< Allâh " (moi), du témoignage de foi en l'unité divine (shahâda), ou de la litanie des " Noms les plus beaux ", est ainsi une pratique méthodique centrale pour les affiliés des confréries pieuses, comme celle de Jésus " l'est pour les chrétiens de coeur. Sous certaines conditions intellectuelles et morales, elle offre à l'âme bien orientée le support et le cadre normatif de sa progression, avec la bienveillance des puissances célestes et l'assurance de bénéfices spirituels. Si la louange de Dieu est la raison justificative de nos occupations, alors le salut suppose que nous L'invoquions ici et maintenant par son Nom, avec l'honneur dû à ses Qualités. Pour les fidèles qui s'y emploient avec sincérité et constance, cette remémoration de leur propre " être ", en faisant vertu dans les profondeurs de l'âme, devient à terme un état d'union à l'objet majestueux et unique de leur amour, une réelle connaissance de Dieu ; réalisant ainsi la finalité du Message transmis aux hommes - il y a quatorze siècles - par le Prophète Muhammad.

06/2014

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Poches Littérature internation

Chronique indiscrète des mandarins. Tome 2

Ce roman dont la traduction exigea quinze années de travail d'un des plus savants lettrés, M. Tchang Fou-jouei, est considéré par Lou Siun comme le plus réussi des romans satiriques de son pays. On dirait aussi bien : l'un des plus réussis de la littérature universelle. Qui veut connaître la société chinoise d'avant la Révolution, c'est l'auteur de cette Chronique en vérité fort indiscrète des mandarins, Wou King-tseu (1701-1754), qu'il devra lire de toute urgence. Fils de mandarin, lettré lui-même mais qui refuse de se présenter au concours, aux épreuves du " vaste savoir " et des " phrases symétriques ", cet écrivain verveux, à la langue aussi peu conformiste que drolatiquement efficace, met au pilori toute la société de son temps (que par prudence indispensable il transpose dans la dynastie précédente). Plus de deux cent cinquante personnages apparaissent, disparaissent, non point marionnettes, car ce vrai romancier présente des humains complexes, mais qui font font font trois petits tours et puis à l'occasion s'en vont (selon l'une des grandes techniques du roman, qui agglutine les nouvelles). Maquereaux et putains, prêtres de toute robe, juges plus pourris que les bandits et voleurs qu'ils condamnent, concours dérisoires, mandarins prévaricateurs, bureaucratie plus inefficace encore que tyrannique, toute une société vermoulue, condamnée, grouille ici, fricote et fornique, sous l'œil implacable mais souriant de celui qu'on appelle souvent le Gogol chinois. Pourquoi ne pas dire de Gogol qu'il est le Wou King-tseu russe ? Car enfin, Gogol est postérieur à ce romancier qui ne cache rien des tares de l'empire mandchou, dont nos Jésuites célébraient alors les vertus, et la vertu...

09/1986

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Littérature française

Chronique du temps de l'innocence

Ma, la terre où tu es née, est-elle de ce côté-ci ou de ce côté-là ? - Elle est de ce côté-ci et de ce côté-là, dit Zahra de son ton le plus naturel. - Est-elle loin d'ici ? - Elle est toute proche, elle est là et là, répondit Zahra en mettant une main sur le cœur de sa fille et une main sur le cœur de son fils. Dans un village algérien des années trente, Badr, sept ans, fils de Saïd l'écrivain public et de Zahra la couturière, est encore à l'âge où l'on passe du monde des femmes - de la maison, du hamman - à celui des hommes - le café, le chantier. Mais très vite le temps de l'innocence devient celui de l'épreuve. Pour avoir récité une sourate dans une taverne, Badr et sa sœur Boudour sont rudement chassés de l'école coranique et connaissent l'exclusion. Rejetée elle aussi de la collectivité, leur mère, la rebelle Zahra, qui a pris leur parti et dont on se souvient alors qu'elle est une étrangère " une fille des routes "... La perte de sa foi d'enfant, la mort accidentelle du père, la violence de l'oncle paternel accentuent encore la différence de Badr. Mais il a découvert les premiers désirs, la bienveillance du bachagha et la puissance des rêves. A travers le regard de Badr, l'enfant pur, ce roman d'apprentissage nous éclaire sur la douloureuse actualité de cette terre, cette société nouée de tensions, convulsée de violences, riche d'êtres de lumière habités de tendresse, de désir d'existence, de soif d'absolu.

09/1996

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Poches Littérature internation

Chroniques indiscrètes des mandarins. Tome 1

Ce roman dont la traduction exigea quinze années de travail d'un des plus savants lettrés, M. Tchang Fou-jouei, est considéré par Lou Siun comme le plus réussi des romans satiriques de son pays. On dirait aussi bien : l'un des plus réussis de la littérature universelle. Qui veut connaître la société chinoise d'avant la Révolution, c'est l'auteur de cette Chronique en vérité fort indiscrète des mandarins, Wou King-tseu (1701-1741), qu'il devra lire de toute urgence. Fils de mandarin, lettré lui-même mais qui refuse de se présenter au concours, aux épreuves du " vaste savoir " et des phrases symétriques, cet écrivain verveux, à la langue aussi peu conformiste que drolatiquement efficace, met au pilori toute la société de son temps (que par prudence indispensable il transpose dans la dynastie précédente). Plus de deux cent cinquante personnages apparaissent, disparaissent, non point marionnettes, car ce vrai romancier présente des humains complexes, mais qui font font font trois petits tours et puis à l'occasion s'en vont (selon l'une des grandes techniques du roman, qui agglutine les nouvelles). Maquereaux et putains, prêtres de toute robe, juges plus pourris que les bandits et voleurs qu'ils condamnent, concours dérisoires, mandarins prévaricateurs, bureaucratie plus inefficace encore que tyrannique, toute une société vermoulue, condamnée, grouille ici, fricote et fornique, sous l'œil implacable mais souriant de celui qu'on appelle souvent le Gogol chinois. Pourquoi ne pas dire de Gogol qu'il est le Wou King-tseu russe ? Car enfin, Gogol est postérieur à ce romancier qui ne cache rien des tares de l'empire mandchou, dont nos Jésuites célébraient alors les vertus, et la vertu...

09/1986

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Sciences historiques

Annales des Sept Vallées du Labédaa. Tome 1, Des origines à 1300

Les Sept Vallées du Labédaa n'ont point encore d'Histoire écrite. Habiles au maniement de leurs longs bâtons et des armes à feu, mais généralement incultes, nos pères les Montagnards ignoraient l'usage de la plume, et aucun d'eux ne s'est trouvé pour fixer par l'écriture, en quelque Cronique, les évènements variés dont leur pays fut le théâtre ou le témoin, et par les récits desquels, transmis de bouche en bouche, leurs conteurs savaient charmer l'ennui des longues veillées de la saison rigoureuse. Enfant du Labédaa, lorsque, après une longue vie de dur labeur, la bonté de Dieu a daigné m'accorder des loisirs, je me suis plu à dire dans cet ouvrage, et dans quelques autres destinés à le suivre, tout ce que mes recherches m'ont appris sur nos ancêtres, les Montagnards des temps anciens, sur l'illustre famille vicomtale et sur les autres familles nobles du Labédaa. J'ai toujours tâché d'être exact, et n'ai point manqué de signaler et de rectifier les erreurs historiques qui m'ont apparu, tant les miennes propres que celles d'autrui. Soucieux de faire connaître la vie de nos pères, bien moins par des phrases que par des faits, je n'ai omis aucun de tous ceux que j'avais recueillis, voulant, autant qu'il est en mon pouvoir, conserver le souvenir de nombre de petits évènements que la grave et sévère Histoire aurait sans doute élagués ou négligés. Par là, mon livre, s'étendant en quatre forts volumes, a pris des dimensions qui dépassent trop visiblement l'importance de l'objet ; toutefois, je ne m'en excuse pas, et ceux qui aiment le Labédà comme je l'aime moi-même, m'en sauront gré, loin de m'en blâmer...

09/2019

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Religion

Eveil du coeur. Les secrets dévoilés des perles et des joyaux

'Ali al-Khawwâç, maître illettré, enseigne les sagesses fondamentales à ash-Sha`rânî, le disciple. A son tour, il nous transmet ces pensées profondes et précieuses. Nul besoin d'un savoir académique pour goûter à cette sensibilité au monde (visible ou invisible). Au-delà de tout savoir acquis donc, il en est un, inné, présent en chacun, que l'auteur nous invite à découvrir. Les subtilités de la relation maître et disciple sont aussi celles de l'exotérisme et de l'ésotérisme. Ash-Sha'râni, nous ouvre les portes de la dimension spirituelle et nous apprend beaucoup sur l'état de la société égyptienne à l'avènement du califat ottoman. L'ère du développement quantitatif des confréries, l'ère des évolutions et du changement qu'ash-Sha`rânî, suivant en cela l'exemple de son maître, n'hésitera pas à combattre. Diverses et variées, les thématiques abordées sont nombreuses et s'inscrivent dans l'enseignement coranique et les hadiths du Prophète. L'enseignement du maître s'attache naturellement à extraire la quintessence spirituelle de la lettre. Il fournit ainsi au lecteur les dés d'une exégèse des allusions ésotériques dissimulées au coeur des textes fondamentaux. Témoignage vivant des modalités de la relation maître et disciple, et de la méthode initiatique pratiquée et encore opérative au sein d'un siècle de décadence annoncée, ce livre est indéniablement une invite à la réflexion. Outre sa portée initiatique, l'enseignement de sin Ali al-Khawwâç nous plonge au coeur de la métaphysique islamique. Digne héritier d'une lignée fidèle aux préceptes du plus grand des maîtres Muhy-Dîn Ibn Arabi', Ali al-Khawwâç, bien qu'illettré évoque les subtilités métaphysiques du Coran avec la plus grande clarté. Ce livre est un support de méditation appelant plusieurs relectures pour livrer sa sagesse pérenne.

02/2019

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Religion

Jésus vu par un musulman

"Mon rôle est avant tout, chaque fois que j'ai l'occasion de rencontrer un croyant - qu'il s'agisse de mon frère chrétien, de mon frère judaïste, de mon frère bouddhiste, ou de mon frère des religions traditionnelles - de me mettre à son écoute. Il est temps, je crois, d'oublier nos divergences pour découvrir ce que nous avons de commun et essayer de bâtir, à partir de là, ce qui pourrait être la société religieuse de demain." "Mais attention! Il ne s'agit pas, dans mon esprit, de syncrétisme ou d'une sorte de vague mélange, qui serait d'ailleurs inopérant. Chacun doit rester pleinement lui-même et accéder à Dieu en suivant sa propre voie, porteuse d'énergies spirituelles spécifiques [ ... ]. Les hommes de Dieu ne devraient-ils pas s'entendre et se soutenir, au lieu de perdre leur temps et leur énergie en de vaines querelles qui, de toute façon, ne seront jamais résolues ?" "Il n'y a, dit-on, qu'un seul sommet en haut de la montagne, mais les chemins pour y parvenir peuvent être variés." Ces grands principes d'Amadou Hampâté Bâ ont guidé la rédaction du présent ouvrage, qui reproduit d'abord une conférence donnée à Niamey, en 1975, devant la "Commission épiscopale des relations avec l'Islam". L'auteur y rappelle - on ne le sait pas toujours - la place éminente occupée par " Jésus fils de Marie " dans la révélation coranique et dans la vénération des musulmans. Puis le texte d'une deuxième conférence établit un parallèle étonnant entre le Pater chrétien et la Fatiha musulmane. Enfin, en postface, des propos d'Hampâté Bâ sur le dialogue religieux illustrent l'enseignement de cet homme imprégné de tolérance, convaincu de l'importance du respect mutuel et de l'écoute d'autrui. Un ouvrage de fraternité, aujourd'hui plus que jamais nécessaire.

06/1996

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Religion

Elhadj Mahmoudou Bâ Fondateur d'Al-Falah. Marabout et combattant contre l'ignorance et l'analphabétisme

Elhadj Mahmoudou Bâ, né en 1908, parti faire le pèlerinage à La Mecque à pied en 1924, après une longue formation religieuse, revint chez lui en Mauritanie dans son village natal de Djeol. Là, il enseigne et interdit la mendicité à ses élèves ; une première dans l'histoire de l'école coranique traditionnelle. Une décision qui permit à ses talibés d'échapper à ce moyen d'enrichissement, exploité à fond par certains marabouts enseignants d'Afrique noire. Comme Abdoul Gadir Kane, premier Almamy de Fouta, et Elhadj Oumar Tall à qui est attribuée la paternité de la voie Tijâne en Afrique de l'Ouest, il a construit écoles et mosquées, islamisé des groupes humains et contribué à l'expansion de l'islam. Mais comme personne avant lui, il a combattu l'ignorance, l'analphabétisme, l'esclavage et toute forme de discrimination raciale, purifié l'islam, et banni les connaissances occultes. Courageux inégalable, Elhadj Mahmoudou Bâ a pu relever d'innombrables défis, face à l'alliance colon/religieux corrompus, qui voyaient sa réforme d'un mauvais oeil, puisque qu'elle portait atteinte à leurs intérêts ; le colon voulait protéger son empire colonial, et le religieux le sien. Mais le militant pour les droits de l'homme s'y opposa. Il s'employait activement à éradiquer l'ignorance par l'enseignement moderne, universaliste, qui éveille, réveille, émancipe, conscientise et donc libère les gens de toute forme d'exploitation, alors que c'est justement par cette ignorance qui en endort, égare et assujettit, que le colon et le religieux voulaient arriver à leur fin. D'où le bras de fer permanent entre les deux antagonistes. En dépit des obstacles plantés sur son chemin, Mahmoudou Bâ réussit à libérer les populations ouest africaines de cette double colonisation rendue possible par l'ignorance qui fut son cheval de bataille.

03/2020

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Histoire internationale

Lettres d'une vie. Parcours d'un homme d'Etat comorien

On ne présente plus l'homme d'Etat comorien Mohamed Ali Soilihi. De lui, on connaît surtout son entrée dans les arcanes du pouvoir politique comorien en 1979, et son extraordinaire longévité politique, lui attribuant le record national des nominations à des fonctions ministérielles, surtout à la tête du ministère en charge de l'Economie et des Finances. L'ouvrage Mohamed Ali Soilihi. Les Comores à coeur et dans l'âme a permis de lever le voile sur son parcours exceptionnel, en ravivant la mémoire sur une oeuvre à la fois monumentale et très utile pour les Comores. Cette fois, Mohamed Ali Soilihi lui-même entraîne le lecteur à la redécouverte de sa personne et de son oeuvre à travers des échanges de lettres avec son ami Oba, originaire du Congo-Brazzaville, un ami connu au cours de ses années d'études supérieures à Toulouse, en France. Cet échange épistolaire permet ainsi de découvrir ou redécouvrir l'homme d'Etat en famille, dans les rues, la campagne environnante et l'école primaire et coranique de Mbéni, au lycée de Moroni, à Toulouse, et au sein de l'appareil d'Etat comorien. On connaissait le grand commis de l'Etat, et on fait la connaissance du garçon vif d'esprit, intelligent et animé d'une farouche volonté de réussir ses études, et de l'homme d'Etat qui dit à son ami Oba "Je ne saurais combien te remercier de m'avoir offert cette opportunité de me pencher sur les années que j'ai laissées derrière moi, et de m'épancher sur le sens de cette grande partie de ma vie et sur sa portée. Que me réserve l'avenir ? Seul Allah le Tout-Puissant en a la science. Mais, je puis t'assurer que tant que le Très-Haut m'accordera un souffle de vie, je le consacrerai à mon pays."

02/2016

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Littérature arabe

Parias

PARIAS. Tout ramène le père et le fils, dont les récits alternent dans cet envoutant roman, au drame qui a fait éclater leur famille. Le père est en prison. Dans une longue mélopée adressée à la femme qu'il est parvenu à épouser et qu'il aime encore aveuglément, il convoque les prémices enchantées de leur histoire et les souvenirs des jours heureux, mais également l'engrenage des mensonges et de la jalousie. Pour elle, le jeune étudiant issu d'une tribu nomade était prêt à tout : s'inventer un passé, rompre avec les siens, vendre son cheptel et, grâce à cet argent, lui offrir l'avenir chimérique dont elle rêvait. Maintenant que tout est perdu, il se remémore ce monde du désert qu'elle méprisait, la vie d'errance à laquelle il a renoncé, au rythme du soleil, des étoiles et des bêtes. Leur fils, enfant des quartiers pauvres, n'a pas supporté le silence des dunes, l'école coranique, l'eau qu'il fallait aller puiser. Il s'est vite réfugié chez des amis de ses parents. Les batailles rangées entre bandes rivales, les soirs à regarder le foot à la télévision, les menus larcins, l'empêchent de trop penser à sa mère, qu'il adorait. Parfois, il traîne aux alentours de la prison. Et aussi près de la maison de sa petite soeur Malika, qui lui manque mais qu'on lui interdit de revoir. En écho à la voix puissante et désespérée de son père, celle naïve et bouleversante du garçon vient ancrer la tragédie intime qu'ils partagent dans un saisissant contraste entre croissance urbaine et habitudes ancestrales des Bédouins. Ce n'est pas la moindre qualité de Parias que d'inscrire dans l'universel ces destins si singuliers avec une telle force d'émotion.

02/2021

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Religion

La reconstruction de la pensée religieuse en Islam

La pensée de Mohammed Iqbal (1877-1938) commence à être identifiée comme une ressource majeure par la nouvelle génération des intellectuels musulmans en quête d'un Islam ouvert, capable de se repenser tout en contribuant de manière créative au débat désormais mondial sur le trajet de la sécularisation. Iqbal, honoré au Pakistan comme un père fondateur, a été formé à Cambridge et c'est donc en anglais qu'il publie en 1934 La Reconstruction de la pensée religieuse en Islam, son livre majeur. L'ambition de celui-ci est de "repenser le système total de l'Islam sans rompre complètement avec le passé" . A cette fin, le texte coranique est ici relu en dialogue avec les philosophes occidentaux de son temps, notamment Whitehead ou Bergson. L'entreprise d'Iqbal n'a pas ainsi pour seul objet de tirer l'Islam de sa trop longue "pétrification" qu'il fait remonter à la destruction de Bagdad en 1258. Il est également de répondre aux interrogations de la civilisation contemporaine dans une perspective résolument universaliste, dont il énonce clairement le programme : "L'humanité a besoin de trois choses aujourd'hui : une interprétation spirituelle de l'univers, une émancipation spirituelle de l'individu et des principes fondamentaux de portée universelle orientant l'évolution de la société humaine sur une base spirituelle". Cette inspiration novatrice a valu à Mohammed Iqbal le qualificatif de "Luther de l'islam" , ce qui indique la vigueur de sa "reconstruction" , incontournable pour l'élaboration d'une pensée islamique anti-traditionaliste. De là, l'importance de mettre une telle oeuvre à la portée des lecteurs francophones, ce qui est chose faite avec cet ouvrage traduit, présenté et richement annoté par Abdennour Bidar, l'un des chefs de file en Europe de l'effort intellectuel et spirituel pour repenser l'Islam.

01/2020

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Islam

Touche pas à la femme

Le débat "femme et islam" crée plus de crispations que de soulever de véritables questions. Comment traiter la question de la femme en i/Islam quand celui-ci est complètement diabolisé ? On entend souvent - discours médiatique, et parfois académique, à l'appui -, que l'islam dédaigne et déshumanise la femme sans pour autant préciser de quel islam s'agit-il ? L'amalgame entre le Texte coranique et les pratiques socioculturelles est préjudiciable à la femme. Le Texte n'encourage nulle part à rendre "invisible" ou déshumaniser la femme. Ce sont les pratiques sociales et culturelles qui ont perverti le statut et la place de la femme dans l'organisation de la société. Ces pratiques gagnent, avec la complicité de certains élus - notre République et certains partis politiques pervertissent ses valeurs. Le faux débat sur le burkini en est un exemple criant. Ce vêtement, comme le voile d'ailleurs, n'a rien d'islamique. Ce qui est en jeu, c'est le corps de la femme. "Le diable se cache dans le détail" , dit-on. A quoi bon alors ajouter l'amalgame à la confusion ? Le féminisme n'a pas d'identité et n'a pas de territoire non plus. Il est universel. C'est un combat pour l'émancipation des femmes du joug du patriarcat qui les a déshumanisées, voici des milliers d'années. "Voile/burkini et féministe" est un oxymore. Le voile - et le burkini comme sous produit de la burqa - est la marque de fabrique du patriarcat alors que le féminisme est un combat contre ce régime qui a asservi les femmes. Un combat pour l'égalité, l'équité et surtout pour la dignité de la femme et la comprendre en tant qu'être différent, en tant qu'Autre soi-même.

02/2023

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Histoire internationale

Poids et mesures de l'Egypte musulmane. Poids et estampilles en verre de la Bibliothèque nationale et universitaire de Strasbourg - Umayyades, Abbassides, Tulunides et divers indéterminés

Les administrateurs musulmans de la Syrie, de la Palestine et surtout de l'Egypte ont utilisé des objets de verre inscrits (plus précisément, estampillés), probablement afin de garantir l'honnêteté des transactions commerciales et peut-être de les réguler. Ce sont des poids portant les dénominations dinar, dirham et fals (ici dits "étalons monétaires"), des poids marqués de noms de masse (ra ? l, wuqiyya, etc.) et des pastilles fixées à chaud à l'embouchure de flacons de verre qui en indiquaient le volume, souvent la nature du contenu, parfois son prix. Une formule plus ou moins développée donnait le nom des autorités administratives (responsables du marché, directeur des finances d'Egypte, calife) en ayant ordonné la fabrication, en application d'une injonction coranique sur l'équité et la justice. Elle permet de dater beaucoup de ces objets. Ce matériel nous renseigne sur les produits de première nécessité les plus vendus dans les souks d'Egypte et donne une image très vivante du commerce de détail. Il pose de nombreux problèmes, de lecture d'abord, mais aussi de concordance entre les systèmes de poids en verre, de monnaies métalliques, les dénominations et les prix qui, naturellement, ont varié au cours des siècles. Aucun texte ancien n'existe qui permette de les résoudre. La Bibliothèque nationale et universitaire de Strasbourg possède une collection de verres estampillés parmi les plus importantes au monde : 1213 objets très majoritairement égyptiens. Le présent ouvrage donne une description détaillée et illustrée des 201 objets les plus anciens (périodes umayyade, abbasside et tulunide), accompagnée de renvois à toutes les publications d'objets identiques ou analogues (il y a beaucoup d'inédits). Il comporte une introduction traitant de toutes les conjectures faites sur la nature de ces objets, leur utilisation, la nature des produits dont le nom est lu sur les estampilles, les correspondances entre systèmes de poids, de monnaies, de prix, et la politique des autorités administratives qui ont inscrit leur nom sur les poids et les mesures.

12/2019

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Religion

De la faute et du salut dans l'histoire des monothéismes

La question de la " faute " et celle du " salut ", inscrites dans les théologies juive, chrétienne et musulmane, sont intimement liées. Depuis que l'homme s'interroge sur l'origine, le cours et la fin de sa vie, sur un sens à donner à celle-ci, il a cherché à lier ses paroles et ses gestes, ses joies et ses souffrances, avec un amont et un aval. Nous constatons qu'il les a associés au registre d'un " bien " et d'un " mal " d'une part, d'une " responsabilité " - donc d'une " liberté " - d'autre part. Dans le cadre des religions monothéistes, les approches de la faute et du salut prennent une dimension plus explicite. Sous des termes divers, ces croyants lient le Dieu professé à la " création ", à la " toute-puissance " et à l'" omniscience ", mais se trouvent confrontés dans le même temps à un défi intellectuel : quelle est la place réservée à l'autonomie et à la liberté de l'homme ? Pélagiens et Qadarites d'un côté, Augustiniens et Jabrites de l'autre, avec leurs héritiers, illustrent, chacun à leur manière, des débats sur la " justice divine " et le " libre arbitre humain " qui n'ont jamais cessé. Le comparatisme interreligieux étudié dans cet ouvrage cherche à poser des analogies entre le texte biblique et le texte coranique et, plus largement, entre les traditions juive, chrétienne et musulmane. Quelques thèmes transversaux émergent. La " faute " et le " salut " sont associés tantôt à une personne individuelle, tantôt à une entité collective. Le " martyre " implique par exemple la possibilité mais non la nécessité de recourir à la violence et à la guerre. Les difficultés sont par ailleurs permanentes pour parler de la résurrection et du jugement dernier. Enfin une rupture décisive intervient lorsque l'ouvrage aborde la question de la faute et du salut hors du cadre confessionnel, dans la période contemporaine caractérisée par le concept de " modernité ".

10/2010

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Religion

Les égarés. Le wahhabisme est-il un contre Islam ? 4e édition

Dans l'Orient proche et lointain, une guerre, violente et sourde à la fois, se déroule sous les yeux d'un Occident frappé de cécité. Une idéologie nouvelle, quoique âgée de deux siècles et demi, monte en puissance et tend désormais à s'imposer comme la nouvelle orthodoxie musulmane, le wahhabisme. Un rigorisme radical qui entend se substituer à l'Islam traditionnel sous couvert d'un retour à la pureté originelle de la révélation coranique. " Idéologie " et non religion puisqu'il est ici question de l'islam politique ou, autrement dit, de l'islamisme, lequel revêt aujourd'hui de multiples visages selon les lieux et les circonstances que ce soit celui des Frères musulmans, celui de la prédication salafiste ou encore du djihadisme sanguinaire. Idéologie, " nihiliste foncièrement hostile aux valeurs traditionnelles et à tous les musulmans ",promue et diffusée au sein et hors de la Communauté des Croyants, en Terre d'Islam, mais aussi Europe, notamment par ces deux " faux amis " de l'Occident que sont le Qatar et l'Arabie. Un schisme dévorant s'est ainsi installé au coeur de l'Islam, exacerbant le vieil antagonisme séparant sunnites et chiites. Rien cependant n'explique au XXIe siècle la haine apparemment irrationnelle que le wahhabisme voue au chiisme en général et aux chiites en particulier, hormis la finalité cachée du dogme wahhabite. Celui-ci vise en effet au monopole eschatologique, universel et ultime, après son triomphe sur les ruines de toutes les autres constructions théologiques et métaphysiques de l'espace islamique, voire post-chrétien. Finalement, si les intérêts occidentalistes ne sont pas exactement les mêmes que ceux des monarchies wahhabites, ces intérêts se recoupent largement au plan géostratégique, géoénergétique ou encore sur celui de la mondialisation financière. Pire, ils convergent dans la diffusion d'un islam désincarné participant d'un monothéisme sans âme, à savoir la religion d'un monde globalisé, porteuse de toutes les dérives peu ou prou totalitaires.

09/2013

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Philosophie

Le parjure et le pardon. Volume 2, Séminaire (1998-1999)

Jacques Derrida poursuit dans le second volume de son séminaire sa réflexion sur l'inconditionnalité du pardon, une notion qui ne saurait être confondue avec l'excuse, l'amnistie, la prescription ou la grâce. Si le pardon est hérité de diverses traditions (judéo-chrétienne, coranique et grecque), il ne leur est pas réductible : il excède les modalités du " comprendre ", de la mémoire et de l'oubli, d'un certain travail de deuil aussi. Hétérogène à la phénoménalité, à la théâtralisation, voire au langage verbal lui-même, il suspend, comme une " violente tempête ", l'histoire, le droit et le politique. Inconditionnel, le pardon fait l'épreuve de l'impossible : c'est pourquoi il doit rester exceptionnel, sans calcul ni finalité, à l'écart de tout échange et de toute transaction. Se déplaçant du contexte européen d'après-guerre à l'Afrique du Sud et aux Etats-Unis, la dimension politique du pardon prend, au cours de cette seconde année du séminaire, un relief particulier alors que Jacques Derrida analyse la théâtralité des scènes de repentance en faisant comparaître successivement Hegel, Nelson Mandela, Desmond Tutu et Bill Clinton - sans oublier la portée singulière de la parole des femmes. La trajectoire esquissée en 1998-1999 passe ainsi par la lecture de La Cité de Dieu de saint Augustin, des textes de Hegel sur le pardon, de certaines Lectures talmudiques de Levinas, de différents écrits de Mandela et de Tutu au sujet de la Commission Vérité et Réconciliation, notamment, ainsi que par l'analyse de scènes d'actualité - d'aveu ou de repentir - telles qu'elles se sont multipliées dans l'espace public, en France, en Afrique du Sud, au Chili et aux Etats-Unis, en particulier sous la présidence de Bill Clinton au sujet de l'esclavage, de la politique américaine en Amérique latine, ou encore du " Monicagate ". Le texte de ce séminaire a été établi par Ginette Michaud, Nicholas Cotton et Rodrigo Therezo.

11/2020

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Ethnologie

Ces autres comme nous-mêmes. Carnet de route

A travers ces quelques pages, Bernard Blethon a voulu évoquer des souvenirs, des rencontres, partager des interrogations aussi, nées de l'apparente diversité des événements, des personnages. A y regarder de bien près, c'est une quête semblable d'absolu qui guide des cheminements en apparence distincts, que ce soit dans une version religieuse, philosophique ou politique. Une inclination à la félicité, à la plénitude, dans l'action, la réflexion ou, plus prosaïquement, dans la promenade des passants italiens sur le front de mer dans la simplicité d'un bonheur quotidien. Mais cette quête ne saurait masquer les angoisses, les inquiétudes du lendemain, les blessures de l'histoire, pour ceux que le destin a placés en ces lieux de conflits, que ce soit à Belfast, à Naplouse, Hébron ou Ramallah. Face à la détresse du moment, et l'auteur pense bien entendu à Alep, cette ville qu'il a aimée, à Damas aussi, il y a les espérances des hommes : le philosophe de Palmyre ou les "indignés" de New York ; lesquelles d'entre elles accoucheront de lendemains meilleurs ? Il y a des conditions de vie, liées à des rapports de force, de production, tout autant qu'à l'héritage des structures sociales (les saulniers de la Sebkha d'Idjil), mais aussi à celui des soubresauts de l'histoire (Irlande, Palestine). Le pèlerin de Lourdes, d'Alep, de Jérusalem ou d'un village proche du domicile de l'auteur, viennent dans une même disposition afin de trouver une solution à leurs maux. Le Peul comme le Maure portent une amulette renfermant un verset coranique, au même titre et dans la même intention que le hassid arbore son étui de cuir contenant la lettre du rebbe, initiateur de sa voie. Ce sont ces parentés, dans la finalité ou la perception de l'efficience de ces usages, qui sont mises en avant dans cet ouvrage. Elles sont parcelles de cette commune humanité, étincelles éparses que le hasard a placées sur cette route.

02/2017

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Histoire internationale

El Hadj Boubacar Biro Diallo au perchoir de l'Assemblée nationale multipartite de la République de Guinée (1995-2002)

Avec l'adoption de la Loi fondamentale en 1990, la Guinée renoue avec une vie politique normale. Les partis politiques créés par la suite entrent en compétition pour les élections présidentielles de 1993 et, deux ans après, pour les élections législatives. C'est à l'issue de ces dernières que la première Assemblée nationale multipartite a vu le jour le 30 août 1995 et a vécu jusqu'en 2002, avec comme président El Hadj Boubacar Biro Diallo. El Hadj B. Biro Diallo est né à Kourou Djalloyabhè dans Mamou, en 1925, dans une famille féodale, en pleine période coloniale marquée par les abus, les brimades, et les exactions quotidiennes infligés par les chefs et leurs courtisans. Avant son entrée à l'école des Blancs, en octobre 1932, le jeune Biro s'était entièrement consacré à l'école coranique. Cannée 1942 a été la première grande épreuve de sa vie avec le décès de sa mère, dont il parle encore et toujours avec beaucoup d'émotion et de chagrin. De 1942 à 1945, il est à l'école primaire supérieure (EPS) Camille-Guy de Conakry aux côtés de Mbaye Seck, Hadiatou Sylla, Mamadou Kaba Bah, Alpha Sow, Oumar Konkowoulen, et bien d'autres condisciples. Il est ensuite reçu à la célèbre école fédérale William-Ponty, au Sénégal. Après sa formation d'instituteur à Sebikotane, au Sénégal, il revient dans son pays natal pour servir dans l'enseignement. Mais le jeune instituteur, opposé aux brimades et aux injustices tout au long de sa carrière, est l'objet d'affectations intempestives. Militant de la première heure pour l'indépendance de son pays, il est très actif dans le combat politique et, tout naturellement, en 1990, après l'insistance du président Lansana Conté, il participe en première ligne à la création du Parti de l'unité et du progrès (PUP), dont il devient le secrétaire général. En 1995, il est élu député et président de l'Assemblée nationale.

04/2015