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Religion

Une querelle autour de l'amour jean-pierre camus, eveque de belley

Passant en revue les principales raisons qu'il avait de ne pas écrire sur l'amour divin, saint François de Sales évoquait la longue lignée d'illustres devanciers qui lui semblaient avoir épuisé le sujet. Sainte Thérèse, sainte Catherine de Gênes, sainte Catherine de Sienne, saint Jean de la Croix l'intimidaient quelque peu et à juste titre. Mais quelle n'est pas la surprise de lire, au terme de cette liste impressionnante, le nom de Jean-Pierre Camus, évêque de Belley ? Jean-Pierre Camus, n'est-ce pas le fameux évêque humaniste ? Ses nombreux romans lui méritent déjà de figurer à côté d'Honoré d'Urfé, de Mademoiselle de Scudéry. Et voilà que saint François de Sales lui accorde une place très honorable dans la littérature spirituelle. Etait-ce simplement l'hommage de l'ami à un ami ? Pas uniquement. C'est que Camus n'a pas seulement prêté sa plume à de tendres bergères soupirant après un prince charmant. Evêque et grand chrétien, il a chanté, avant tout, les gloires de la divine charité. Son Parénétique de l'amour divin, paru avant le Traité de l'Amour de Dieu, lui méritait d'être cité avec tant d'auteurs éminents qui avaient exalté la charité. C'est à ce titre encore que son nom figure dans la Querelle du Quiétisme. Soucieux de ménager le plus de garanties d'orthodoxie à son amour pur, Fénelon faisait appel à l'autorité des grands noms de la littérature chrétienne. Parmi ces derniers : Camus. Assurément, il faisait figure assez pâle à côté de saint Thomas, saint Bernard, saint François de Sales. Fénelon, du reste, était trop avisé pour lui demander plus d'appui qu'il n'en pouvait fournir. Pourtant, J.-P. Camus présentait un intérêt tout particulier. C'est qu'en effet, quelque cinquante ans à l'avance, il préludait, en petit, à la querelle de la fin du XVIIe siècle. Comme M. de Cambrai, il fut traité d'esprit chimérique ; on lui reprocha aussi de détruire les vertus chrétiennes sous prétexte de parfaite charité. A son tour, il dut se justifier. Fénelon n'entendait-il pas, à peu de choses près, résumer l'histoire de son propre procès lorsqu'il écrivait à Bossuet : "M. Le Camus, évêque de Belley, ami intime de saint François de Sales, et qui déclare avoir été son disciple pendant quatorze ans, fut accusé depuis l'an 1639 jusqu'en 1642, d'enseigner l'illusion sous le nom du pur amour. On lui disait, Monseigneur, presque tout ce que vous me dites. On assurait qu'il voulait faire oublier le paradis et l'enfer, étouffer l'espérance et la crainte, enfin saper les fondements de la religion" En regard de la grande bataille qui désola le XVIIe siècle finissant, la querelle que nous allons retracer ne fut qu'une escarmouche. Ni les personnages, ni l'ambiance ne lui permettaient les proportions d'un grand débat. Ce fut comme le prélude d'un grand drame qui allait occuper la scène pendant de longues années. A ce titre déjà il mérite intérêt. Mais en plus il soulevait à l'avance un certain nombre d'idées qui dresseront, l'un contre l'autre, Bossuet et Fénelon. Son histoire a le bénéfice de poser, sur quelques points essentiels, le problème de l'amour pur tel qu'il se présenta plus tard.

04/1997

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Littérature française (poches)

Tu me vertiges. L'amour interdit de Maria Casarès et Albert Camus

En 1944, Maria Casarès et Albert Camus se croisent à une soiré chez les Leiris. Elle est Espagnole, ardente et comédienne en vue ; il a récemment publié son roman L'Etranger, fréquente Sartre et Beauvoir à Saint-Germain-des-Prés, haut lieu de l'intelligentsia parisienne éprise d'existentialisme. Tous deux sont des exilés unis par la passion du théâtre et par l'Espagne, la " seconde patrie " de Camus. Très vite, ils deviennent amants. Nous sommes le 6 juin 1944, la nuit du Débarquement. Ils vivent leur relation incandescente et secrète dans les rues de Paris, les théâtres et les clubs de jazz. Mais la guerre se termine et l'épouse de Camus le rejoint à Paris. Maria décide de rompre. Deux ans plus tard, leur histoire reprend, traversée de tempêtes et d'accalmies. Ces deux séducteurs connaîtront d'autres aventures, mais leur amour les surpassera toutes tant il est exceptionnel. Pour Camus, Casarès est " l'Unique " ; et lui restera, par-delà la mort, le plus grand amour de sa vie.

04/2018

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Petits classiques

Réussir son Bac de français 2023 : Analyse de Caligula de Albert Camus

Réussissez votre bac de français 2023 grâce à notre fiche de lecture de Caligula d'Albert Camus ! Validée par une équipe de professeurs, cette analyse littéraire est une référence pour tous les lycéens. Grâce à notre travail éditorial, les points suivants n'auront plus aucun secret pour vous : la biographie de l'écrivain, le résumé du livre, l'étude de l'oeuvre, l'analyse des thèmes principaux à connaître et le mouvement littéraire auquel est rattaché l'auteur.

01/2023

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Critique Roman

L'état de peste. Lire Camus à l'heure de la pandémie

Camus voulait exprimer dans La Peste (1947) les horreurs de la Seconde Guerre mondiale. Mais, pour tous ceux qui ont découvert le roman à l'époque de la pandémie de Covid-19, cette allégorie a pris un tout autre sens, et d'autres aspects ont acquis une importance capitale : la sensibilité de Camus face à la maladie et à la séparation, son expérience d'un mal contagieux, la psychologie et la politique d'une ville en quarantaine. Ecrit sous forme d'un dialogue, dans le temps suspendu d'un confinement mis à profit pour relire, analyser et retraduire La Peste, cet essai offre un passionnant aller-retour entre passé et présent, Etats-Unis, France et Algérie. Au-delà d'une analyse indispensable du roman de Camus, Alice Kaplan et Laura Marris nous rappellent les fonctions essentielles de la littérature : explication, consolation, transfiguration.

05/2023

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Critique

La réception de l'oeuvre de Camus en U.R.S.S

Fondée par Michel Minard en 1954, " La Revue des lettres modernes " est une collection de séries monographiques et thématiques consacrées aux écrivains modernes et contemporains.

04/2024

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Esotérisme

Rencontres au pays du magique. Enquêtes sur les sourciers, voyants, guérisseurs, magnétiseurs, sorciers...

Refonte 97827373-74043. Rencontres au pays du magique. Enquêtes sur les sourciers, voyants, guérisseurs, magnétiseurs, sorciers... Depuis des années, Dominique Camus arpente un pays peuplé de personnes à qui l'on prête des facultés magiques, telles celles de détecter des choses cachées, de prédire des événements, d'agir sur la santé des humains et des animaux ou d'influer sur le fonctionnement des objets ou des machines. Mais qui sont donc ces sourciers, radiesthésistes, voyants, leveurs de maux, magnétiseurs et autres sorciers que le public confond bien souvent ? Fondé sur des faits actuels observés par l'auteur, décrits et analysés sans parti pris, ce livre expose, chapitre après chapitre, la particularité de chacun de ces praticiens du magique : l'origine de leurs dons, leur mise en oeuvre et l'efficacité des procédures.

02/2020

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Littérature française

Oeuvres

"A ceux qui cherchent un sens à la vie, Camus répond qu'on ne sort pas du ciel qui nous contient. A ceux qui se désolent de l'absurde, Camus raconte que le monde est beau et que cela suffit à remplir le coeur d'un homme. A ceux qui souhaitent la tyrannie parce que l'Homme n'est pas à la hauteur du bien qu'on lui veut, Camus dit qu'il faut aimer les hommes avant les idées. Aux partisans de la haine, il décrit la gratitude. Aux indignés et aux sectateurs d'un "autre monde possible" qui s'endorment, sereins, sur l'oreiller des contestations incontestables, Camus enseigne que la véritable exigence est le contraire de la radicalité. [... ] Albert Camus soigne le désespoir par le sentiment qu'il n'est pas nécessaire d'espérer pour entreprendre ; c'est le seul homme normal que je connaisse". Raphaël Enthoven.

01/2020

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Critique littéraire

Correspondance avec ses amis Bénisti 1934-1958

Voici une cinquantaine de lettres d'Albert Camus à des proches d'Alger rencontrés quand il avait vingt ans : le sculpteur et peintre Louis Bénisti (1903-1995), son frère Lucien et leurs épouses respectives. Aux lettres et fac-similés sont associées, comme autant de traces d'un univers sensible et partagé, des reproductions d'oeuvres de Louis Bénisti, de photographies et d'autres documents. A la faveur de ce dialogue amical, intellectuel et artistique, Camus exprime son idée et sa pédagogie de la philosophie ou ses exigences et scrupules d'éditeur. Surtout, il se livre en toute confiance et simplicité. Confronté à la maladie et aux difficultés de sa vie affective, il aborde la carrière littéraire à la fois inquiet et empli d'espoir, jusqu'à l'arrivée du tourbillon de la célébrité. Exceptionnelle par la précocité et la longévité des amitiés qui la fondent, cette correspondance inédite affine notre vision de l'écrivain. Elle éclaire aussi l'effervescence créatrice d'une jeune génération dans l'Algérie des années 1930.

10/2019

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Littérature française

Contes de chevaliers, de princes et de princesses

Dans un monde qui n'est pas toujours très gai, naître au sein d'une illustre famille en ayant le titre de prince ou de princesse semble être un sort enviable. Accéder au rang de chevalier est également une perspective alléchante. Mais toute médaille a son revers et la possession de titres et de richesses crée bien des soucis et expose parfois à de nombreux périls : c'est le jeune héritier qui est enlevé et abandonné au coeur d'une foret livrée aux bêtes fauves ; c'est le futur marié qui est précipité dans les eaux la veille de ses noces ou encore c'est la jeune princesse métamorphosée par une fée ou une sorcière. Au fil de ces récits, naguère récités à la veillée, nous pouvons nous rendre compte qu'il est souvent bien vain de convoiter fortune et honneurs et que l'amour sans partage d'une gentille Ninon ou d'un brave Jacquou vaut souvent mieux que celui de belles têtes couronnées.

09/2019

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Littérature française

La submersion qui vient...

La sensation était si étrange, en cette aube du vingt et unième siècle, au coeur d'une capitale d'un pays développé, d'un pays qui n'était qu'organisation, où tout était régi par décret, par robots, par hiérarchies, où rien n'appartenait plus depuis longtemps au hasard, là devant soi, un fleuve, qui à lui seul depuis des jours, plus fort que les codes, plus souverain que les souverains, défiait les choses et les êtres ; à lui seul dans quelques heures il aurait tout arrêté, tout ce sur quoi le monde reposait, tout ce qui faisait la gloire de la civilisation industrielle, il éteindrait les lumières et entraverait toutes les communications, dans quelques heures il précipiterait les compagnies, les entreprises, les bureaux, les usines, les boutiques, les administrations, les écoles, les garages, les gymnases, dans une léthargie complète.

06/2019

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Guides de France

Paris décors. Art nouveau - Art déco... Edition revue et augmentée

Une centaine de boutiques, bars et restaurants ont conservé ou retrouvé leur décor d'origine : bois nobles ou exotiques, panneaux de céramiques, miroirs, verres gravés à l'acide, verres émaillés, verrières ornées de vitraux, semis ou tapis de mosaïques, fixés sous verre, appliques en bronze, peinture sur pâte de verre, ferronneries... Poussez la porte, vous en aurez plein les yeux.

06/2019

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Théâtre

Requiem pour une nonne

Nancy Mannigoe, une servante noire, ancienne prostituée, a assassiné l'enfant de Temple Stevens qui lui avait été confié. Les lecteurs de Faulkner se souviennent de Temple Drake, héroïne de Sanctuaire : abandonnée sur un bord de route par Gowan Stevens, elle avait été violée et placée dans un bordel de Memphis (Tennessee). Huit ans plus tard, quand commence Requiem pour une nonne, Gowan l'a épousée et ils ont eu deux enfants. Après que Nancy a été condamnée à mort, Temple confesse sa part de responsabilité dans le crime. "Nun" désigne une prostituée, une nourrice ou une religieuse. Nancy répond aux trois définitions. La prison lui ouvre, tel un couvent, la voie de la rédemption. Du roman de Faulkner, Camus a adapté les parties scéniques. La faute et l'expiation étaient déjà au coeur de La Chute. La question de la peine de mort ne cessa de le tarauder. Celle de la race enfin : lui qui avait, dès 1939, dénoncé "l'esclavage kabyle" savait que l'Algérie était "notre Louisiane".

09/2016

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Théâtre

L'état de siège

Dans la moins connue de ses pièces, Camus raconte l'apparition de la peste dans une ville maritime, mais le protagonistes ne ressemblent guère à ceux du roman. "Notre XXe siècle est le siècle de la peur", écrivait Camus en 1946. C'est le fil directeur de l'oeuvre. Qu'est-ce qui peut vaincre la peur, sinon l'amour ? C'est-à-dire, dans un contexte politique, la solidarité. Car la pièce est une allégorie de l'Occupation, de la dictature, des totalitarismes. Par là, elle n'a rien perdu de son actualité. Elle montre en effet comment une collectivité (et non un individu, comme dans Caligula) réagit face au malheur. Elle est écrite dans un style lyrique, qui chante l'amour, la solitude de l'homme face à son destin, la communion d'une cité.

10/1998

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Récits de voyage

Aventurier de la vie

Pourquoi part-on à l'aventure ? Que va-t-on chercher dans des contrées lointaines ou dans le dépassement de soi ? Et quels enseignements en tire-t-on pour nous aider à vivre mieux notre vie ? Rémi Camus a notamment descendu le Mékong du Tibet au Vietnam, traversé l'Australie en courant, fait le tour des côtes françaises à la nage... Il livre ici un récit sensible de ces défis très différents qu'il s'était lui-même lancés et qu'il a relevés, en explorant six valeurs essentielles qui guident désormais tous ses choix et ses initiatives. Des paysages, des aventures extraordinaires, mais aussi, avant tout, un homme en quête de sens.

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Théâtre

Caligula suivi de Le malentendu

CALIGULA : C'est une vérité toute simple et toute claire, un peu bête, mais difficile à découvrir et lourde à porter. HELICON : Et qu'est-ce donc que cette vérité, Caïus ? CALIGULA : Les hommes meurent et ils ne sont pas heureux. HELICON : Allons, Caïus, c'est une vérité dont on s'arrange très bien. Regarde autour de toi. Ce n'est pas cela qui les empêche de déjeuner. CALIGULA : Alors, c'est que tout, autour de moi, est mensonge, et moi, je veux qu'on vive dans la vérité !

09/2006

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Littérature française

P.A.. Petite annonce, avec un portrait de l'auteur à quarante-huit ans et demi, quarante-neuf ans, cinquante ans

Ce livre de conception radicalement nouvelle, et de facture pour le moins déconcertante, pose la Petite Annonce comme genre littéraire. Fait de 999 paragraphes, constellé de renvois, d'appels de notes et de notes proliférant jusqu'à se substituer au texte qu'elles sont censées commenter, ce dispositif s'affirme comme une entreprise de répudiation - momentanée ? - du roman. Car l'idée est que les livres au lieu d'être un espace linéaire tendu vers la fin, doivent se creuser, se poursuivre au cour d'eux-mêmes, gagner en épaisseur. Ces Petites Annonces en guise d'Auto-Portrait, jeu de l'offre et de la demande tous azimuts, ont pour enjeu principal la recherche d'un amant. Et dans cette tentative d'épuisement d'une conscience retirée dans ses terres, où ce que l'on est importe davantage que ce que l'on fait ou pense, la mise à nu passe aussi bien par le génie du lieu. Ainsi entre les partis pris esthétiques des Églogues et la crudité de Tricks, Renaud Camus nous propose ici son «Nohan», territoire intime qui pourrait bien être sa création artistique la plus audacieuse.

04/1997

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Littérature française (poches)

Lettres à un ami allemand

... Je ne déteste que les bourreaux. Tout lecteur qui voudra bien lire les Lettres à un ami allemand dans cette perspective, c'est-à-dire comme un document de la lutte contre la violence, admettra que je puisse dire maintenant que ne n'en renie pas un seul mot. Albert Camus (1948). Les quatre Lettres à un ami allemand, écrites sous l'Occupation et destinées à des publications clandestines, expriment déjà la doctrine de La peste et de L'homme révolté. Elles se placent sous l'invocation de Senancour qui, en une formule saisissante, avait résumé la philosophie de la révolte : " L'homme est périssable. Il se peut ; mais périssons en résistant, et si le néant nous est réservé, ne faisons pas que ce soit une justice ! "

05/2003

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Littérature française

La Dépossession. Ou du remplacisme global

"Lorsqu'à l'été de 1882 mourut Dieu, dans une page deNietzsche, Il fut remplacé par la Science comme instance suprême de la vérité. La nouvelle religion est aussi menacée d'impostures que la précédente, et pourrait bien durer moins, mais elle règne comme aucune avant elle. Elle remplace le regard, l'expérience sensible, le réel tel que l'ont éprouvé, aimé et subi les peuples durant des millénaires, et jusqu'au chagrin. Elle se substitue à tout, elle a réponse à tout, elle se charge de tout. C'est pour l'homme la dépossession suprême. Ses yeux, ses mots, son aptitude à tirer la moindre conclusion de ce qu'il observe ou subit, rien ne lui est plus de rien. Toute pertinence lui est ravie. Taylor comprend cela tout de suite et proclame le remplacement de l'homme par le Système, au nom du Management scientifi que de ce qui sera bientôt le parc humain. Inspiré par les Abattoirs de Chicago, Ford ajoute à la doctrine la chaîne de montage et ouvre la voie à l'industrialisation totale de l'espèce, aux applaudissements rivaux du communisme et du nazisme. Vertueuse synthèse des grands totalitarismes modernes, le remplacisme global, du producteur devenu consommateur de la Terre, fait gratuitement un produit. Pour garantir son interchangeabilité, il procède à sa liquéfaction avant liquidation. Il n'y faut que sa dépossession : de la race (c'est fait), du sexe (c'est en cours), de la conscience (l'école, la culture et la drogue y pourvoient), de son pays (le Grand Remplacement l'assure)". Renaud Camus

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Littérature française (poches)

Carnets. Tome 2, Janvier 1942 - mars 1951

«Poser la question du monde absurde, c'est demander : "Allons-nous accepter le désespoir, sans rien faire ?" Je suppose que personne d'honnête ne peut répondre oui.» Entre 1942 et 1951, Albert Camus rédige, entre autres, La Peste, Les Justes et L'Homme révolté. Si ce deuxième volume des Carnets témoigne de ces créations en devenir, il accueille aussi les instants essentiels d'une vie et l'histoire en train de se faire - l'épuration, la guerre froide.... S'y révèlent une conscience en action, un homme dans toute sa fragilité, épris de beauté.

09/2013

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Littérature française (poches)

Coffret L'absurde en 3 volumes. L'Etranger ; Le mythe de Sisyphe ; Caligula suivi de Le malentendu

L'étranger "Quand la sonnerie a encore retenti, que la porte du box s'est ouverte, c'est le silence de la salle qui est monté vers moi, le silence, et cette singulière sensation que j'ai eue lorsque j'ai constaté que le jeune journaliste avait détourné les yeux. Je n'ai pas regardé du côté de Marie. Je n'en ai pas eu le temps parce que le président m'a dit dans une forme bizarre que j'aurais la tête tranchée sur une place publique au nom du peuple français". Le mythe de Sisyphe "Il n'y a qu'un problème philosophique vraiment sérieux : c'est le suicide". Avec cette formule foudroyante, qui semble rayer d'un trait toute la philosophie, un jeune homme de moins de trente ans commence son analyse de la sensibilité absurde. Il décrit le "mal de l'esprit" dont souffre l'époque actuelle : "L'absurde naît de la confrontation de l'appel humain avec le silence déraisonnable du monde". Caligula "Caligula :C'est une vérité toute simple et toute claire, un peu bête, mais difficile à découvrir et lourde à porter. Hélicon : Et qu'est-ce donc que cette vérité, Caïus ? Caligula : Les hommes meurent et ils ne sont pas heureux. Hélicon : Allons, Caïus, c'est une vérité dont on s'arrange très bien. Regarde autour de toi. Ce n'est pas cela qui les empêche de déjeuner. Caligula : Alors, c'est que tout, autour de moi, est mensonge, et moi, je veux qu'on vive dans la vérité !".

09/2013

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Littérature française

Contes d'animaux, du loup et du renard

Dans un monde largement rural, les animaux alimentaient fréquemment les conversations. Et il en est de même aujourd'hui, surtout lorsqu'il s'agit de débattre de leur comportement et des rapports que nous pouvons entretenir avec eux. Ainsi, au fil de ces histoires naguère commentées dans les veillées, nous apprenons ce qui caractérise les animaux et ce qui dicte leur attitude. A la lecture des faits et gestes de nos "amis les bêtes", surgissent alors de surprenants parallèles avec ceux des humains. Dans un univers où les hommes sont si proches des animaux, il n'est alors pas rare de voir les uns sous la forme des autres, à cause par exemple d'une fée ou d'un magicien jaloux. Et bien sin., le loup et le renard ne sont pas loin, car il ne saurait y avoir de contes d'animaux sans les y rencontrer et être témoins des multiples tours et facéties qui alimentent leur quotidien ; pour notre plus grand bonheur.

01/2021

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Philosophie

Réflexions sur la guillotine

Dans Folioplus philosophie, le texte philosophique, associé à une œuvre d'art qui l'éclaire et le questionne, est suivi d'un dossier organisé en six points : les mots du texte : Monstre, châtiment, crime ; l'œuvre dans l'histoire des idées : Un combat humaniste ; la figure du philosophe : Le tragique, l'absurde et le combat ; trois questions posées au texte : La peine de mort a-t-elle une utilité ? La peine de mort est-elle une vengeance ? La peine de mort, exemple de barbarie ? ; groupement de textes : La violence, envers de la pensée ; prolongements.

06/2008

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Littérature française

Roman roi

Un oubli immérité recouvre Roman II, roi de Caronie de 1927 à 1930, puis de 1933 à 1948. Cet oubli ne fait que refléter, d'ailleurs, la curieuse opération à laquelle se livrent les autorités actuelles de la République populaire de Caronie, et qui consiste, en somme, à substituer une histoire à une autre. Loin de nous de prétendre que celle qui est enseignée de nos jours dans les écoles du pays, et qu'exposent à l'étranger les nombreux volumes diffusés par les soins du présent régime, soit imaginaire. Non. Les grèves, les mouvements ouvriers, les formations de syndicats, les luttes prolétariennes dont cette Histoire désormais officielle fait état ont sans doute existé. Mais sans doute aussi n'ont-ils pas eu l'importance qu'on leur donne maintenant. Du moins les contemporains, abusés à leur manière, peut-être, mais en sens inverse, ne les ont-ils guère remarqués. Ils vivaient une autre Histoire où s'agitaient d'autres personnages, qui nous sont aujourd'hui restitués. Mais Roman Roi n'est pas seulement un document historique. C'est aussi un drame d'amour et d'aventures sur fond de guerre et de conspirations, le portrait, sensible et profondément humain, tracé par un de ses proches, d'un homme à la personnalité complexe et attachante, et une évocation chatoyante des figures hautes en couleurs qui jouèrent un rôle dans sa vie ou dans son règne, des "dames d'Arkel" , ses aïeules, à son ami le marquis Hito, le jeune ambassadeur du Japon, de "l'Archange" , Gabriel Nomarek, fondateur de l'Arc noir, au maréchal Warohlmeck sans oublier, bien sûr, la fascinante lady Diana Landsor, qui sera la dernière reine de Caronie.

12/1983

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Littérature française

La mort heureuse

Ce Cahier n° 1 contient exclusivement La mort heureuse, texte présenté et annoté par Jean Sarocchi. Il s'agit de la première entreprise romanesque d'Albert Camus, élaborée entre 1936 et 1938 (époque à laquelle il écrivait L'Envers et l'Endroit et Noces). Il travaillait encore à la remanier lorsque se forma en lui le premier projet de L'Étranger, auquel il ne tarda pas à se consacrer entièrement. On aurait donc tort de voir dans La mort heureuse une première version de L'Étranger, malgré la similitude du nom des héros. Le thème de ce premier roman est la recherche têtue du bonheur, fût-ce au prix d'un crime. Ses péripéties sont nourries de l'expérience d'une jeunesse difficile et ardente - pauvreté, maladie, voyages en Europe centrale et en Italie, vie communautaire sur les hauts d'Alger.

06/2005

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Critique littéraire

Répertoire des délicatesses du français contemporain

Par délicatesses on doit entendre ici, bien entendu, subtilités, et de préférence agréables : finesses, élégances, raffinements. Mais on ne peut pas ne pas entendre aussi, et peut-être surtout, délicates questions, points sensibles, occasions de débats, peut-être même de disputes. En ce sens, c'est l'auteur d'un tel livre qui risque fort, le publiant, de se mettre en délicatesse avec ses contemporains...

03/2000

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Critique littéraire

Eloge du paraître

Le paraître est du côté de la civilisation. C'est le moins qu'il puisse faire, puisque c'est lui qui l'a créée. L'homme est sorti de la barbarie le jour où il a commencé à se soucier du regard de l'autre sur lui, et de l'opinion qu'on pouvait entretenir à son sujet, en face. L'homme est sorti de la barbarie le jour où il s'est vu dans un miroir, ou dans le cours, Narcisse, d'une onde claire. L'homme est sorti de la barbarie le jour où il est sorti de l'être : il voulait voir un peu de quoi l'être avait l'air, vu de l'extérieur. Nous appellerons paraître cette légère couche de paranoïa qui a inventé la ville et même la cité, la civilité, la convention, l'art, la morale, la littérature et le geste inutile. Jeune, c'est par vanité qu'on se regarde dans les miroirs ; plus tard c'est par prudence, ensuite par politesse, et finalement par modestie.

05/2000

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Critique littéraire

Graal-Plieux. Journal 1993

" Graal-Plieux " est le nom d'une exposition du peintre Jean-Paul Marcheschi, qui s'est tenue au château de Plieux, dans le Gers, de juillet à septembre 1993. De cette exposition il est peu question, à vrai dire, dans ce volume de journal qui lui doit son titre. Elle en occupe le centre, mais ce centre est creux, pour la simple raison, sans doute, que l'attention qu'elle a demandé rendait impossible, tandis qu'elle durait, d'en tenir aussi la chronique ou d'en faire le commentaire. Aussi bien est-il dans la nature du Graal de se dérober sans cesse à la consistance, à l'emprise et d'abord à la définition. C'est en quoi il ressemble à nos vies. Du moins voit-on du pays, le temps qu'on court après lui.

12/1998

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Littérature française

L'homme révolté

Deux siècles de révolte, métaphysique ou historique, s'offrent justement à notre réflexion. Un historien, seul, pourrait prétendre à exposer en détail les doctrines et les mouvements qui s'y succèdent. Du moins, il doit être possible d'y chercher un fil conducteur. Les pages qui suivent proposent seulement quelques repères historiques et une hypothèse de lecture. Cette hypothèse n'est pas la seule possible ; elle est loin, d'ailleurs, de tout éclairer. Mais elle explique, en partie, la direction et, presque entièrement, la démesure de notre temps. L'histoire prodigieuse qui est évoquée ici est l'histoire de l'orgueil européen.

11/1951

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Littérature française

La vie libre. Discours de Suède

"Je ne puis vivre personnellement sans mon art. Mais je n'ai jamais placé cet art au-dessus de tout. S'il m'est nécessaire au contraire, c'est qu'il ne se sépare de personne et me permet de vivre, tel que je suis, au niveau de tous. L'art n'est pas à mes yeux une réjouissance solitaire. Il est un moyen d'émouvoir le plus grand nombre d'hommes en leur offrant une image privilégiée des souffrances et des joies communes." Albert Camus

11/2020

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Critique littéraire

Le château de Seix. Journal 1992

Vendredi 18 décembre, dix heures du matin. Dans la débauche, je pense à l'amour. Dans la relation sentimentale, je ne peux pas oublier les voluptés de rencontre, ou de passage. Tous mes vœux sont farcis de leur contraire, mes phrases de leur négation, mes opinions de leur critique, mes livres de l'invite à ce qu'on les prenne pour l'opposé de ce qu'ils paraissent, et qu'ils ne veulent pas paraître tout à fait. Ma personne même ne se décide à être personne. Suis-je un riche châtelain avec une belle voiture, ou bien un clochard de campagne, promis à des intérieurs de terre battue, parmi des ruines béantes sans fenêtres ? Ai-je envie d'être envié, ou d'être plaint ? Désiré-je être heureux, ou bien souffrir poétiquement ? Suis-je le critique intraitable des mœurs littéraires, de mon temps, ou bien le chantre de la politesse et de la courtoisie, le Philinte qui écrit des petits mots bien aimables à tous ceux de ses confrères qui lui envoient leurs livres ? Un ours, ou un chien de salon ? Un écrivain d'avant-garde, ou ce qu'il en reste, ou un laborieux producteur de copie, qui essaie d'en tirer sa pitance ? Un homme de gauche, ou un fieffé réactionnaire ? Ai-je vraiment envie de me retirer du monde, ou bien si c'est pour qu'il insiste, afin de me serrer plus étroitement contre lui ? Même dans mes vêtements, je n'arrive pas à me décider. Si demain je vais à Toulouse, sera-ce vêtu d'un vieux jean et d'un blouson de cuir, dans l'espoir d'une rencontre avec quelque moustachu en comparable appareil, ou bien dans la tenue de hobereau anglophile qui s'est plus ou moins imposée d'elle-même, ici, entre mon pigeonnier, la boue, mes chiens et les visites de la générale (qui est venue m'apporter, avant hier, du foie gras de sa propre confection) ? Je n'aperçois de tous côtés que des emplois. Ce n'est pas que je n'y crois pas, mais je ne parviens jamais à m'y voir tout à fait. J'ai toujours envie d'être ailleurs, ou d'être quelqu'un d'autre, dont je soupçonne qu'il pourrait être moi tout aussi bien ?

07/1998