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Charles Hand

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Récits de voyage

Venise. Lettre d'un voyageur (II)

Venise était bien la ville de mes rêves, et tout ce que je m'en étais figuré se trouva encore au-dessous de ce qu'elle m'apparut, et le matin et le soir, et par le calme des beaux jours et par le sombre reflet des orages. J'aimais cette ville pour elle-même, et c'est la seule au monde que je puisse aimer ainsi, car une ville m'a toujours fait l'effet d'une prison que je supporte à cause de mes compagnons de captivité. A Venise on vivrait longtemps seul, et l'on comprend qu'au temps de sa splendeur et de sa liberté, ses enfants l'aient presque personnifiée dans leur amour et l'aient chérie non pas comme une chose, mais comme un être. George Sand, Histoire de Ma Vie (Ve partie, chapitre III)

05/2014

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Littérature française (poches)

Mademoiselle Merquem

De George Sand, tout le monde connaît François le Champi et La Mare au diable, romans champêtres évoquant l'univers rustique du Berry. L'oeuvre est pourtant diversifiée et considérable, riche de trésors méconnus, comme Mademoiselle Merquem, publié en 1868, qui, entre conte et roman utopique, offre une vision idéalisée de la société et de l'amour. Un village de pêcheurs sur la cite normande sert de décor à l'étonnante éducation sentimentale qui s'accomplit là. L'inventivité narrative, le charme romanesque et la finesse des vues exprimées réussissent à faire la preuve du talent toujours renouvelé de la "dame de Nohant".

02/2003

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Littérature française

Oeuvres complètes, 1835. André ; Leone Leoni

André. Sixième de la production sandienne, André (1835) est né en marge du Secrétaire Intime. Conçu à Paris, "rêvé" à Venise, écrit à Venise et à Nohant, le roman raconte l'histoire tragique d'un aristocrate et d'une grisette "pas comme les autres". Roman des fleurs, premier roman "intimiste" de G. Sand, il propose déjà nombre de thèmes chers à la romancière. Dostoïevski le comptait parmi les meilleures oeuvres de G. Sand. Leone Leoni. Juliette Ruyter rapporte à don Aleo, qui l'aime et qui veut l'épouser, l'histoire de sa passion pour un aristocrate libertin, joueur et escroc qui l'a conduite à accepter des situations et des actes de plus en plus blâmables. Alors qu'au matin, son récit paraît l'avoir délivrée, il suffit d'un appel de Leoni pour soumettre à nouveau Juliette à son pouvoir. Ecrit à Venise "en quatorze jours", ce roman de la passion inapaisable occupe une place particulière entre André et Jacques. Outre la présence de Venise, on y trouve la trace de la crise profonde vécue par George Sand en janvier et février 1834. En 1853, dans la notice pour les Oeuvres illustrées, George Sand écrira qu'elle a conçu l'oeuvre comme un parallèle inversé de Manon Lescaut, la présentera comme une étude morale, dont le mérite tient à la vérité des caractères. Mais le dénouement qui laisse Juliette poursuivre lucidement un destin malheureux appelle le lecteur à s'interroger sur le sens de l'oeuvre.

10/2017

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Littérature française

Oeuvres complètes, 1849. La petite Fadette

Fadette et le follet au gué des Roulettes, Landry et Sylvinet, les bessons : des personnages d'enfants qui s'aiment, se marient et vont à la guerre. Le roman se déroule en Berry, entre les bois et les joncières propices aux sorcières, dans une campagne proche de Nohant où George Sand, encore Aurore Dupin, courrait avec ses chiens, où meurtrie par l'échec des Quaranthuitards, la rédactrice de La Cause du Peuple se réfugiera pour écrire sur le prolétariat des campagnes des romans qu'elle masquera sous le titre de Contes du Chanvreur : La petite Fadette est le troisième des ces textes. Les enfants jouent au bord de la rivière ou gardent les oies dans les joncières. Les paysans dansent la bourrée ou jouent aux quilles sur la place du village pour la Saint-Andoche. Ils mènent leurs grands bœufs à l'étable, mais ils ont aussi des fièvres, ils souffrent et la remégeuse vient guérir bêtes et gens. Charmeuse ou sorcière, Fadette incarne l'enfant du peuple qui devient une amoureuse comblée grâce au trésor trouvé dans sa chaumière. La scène dans laquelle elle sauve du follet Landry proche de la noyade était une lecture obligée des enfants du XXe siècle.

07/2013

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Histoire internationale

Irak, les armes introuvables

En entendant parler Colin Powell, en regardant les photos et en écoutant les bandes magnétiques qu'il nous présentait [...], je me surpris à m'interroger sur leur authenticité. D'où venaient ces bandes ? D'écoutes électroniques américaines ? De membres de l'opposition irakienne ? Avant d'y voir la preuve d'armes de destruction massive, il allait falloir, je le sentais, en savoir plus long. Depuis l'occupation de l'Irak, je n'ai plus entendu parler de ces bandes...

03/2004

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Théâtre

Théâtre. Tome 5, Marguerite de Sainte-Gemme (1859) ; Le marquis de Villemer (1864)

La place que tient le théâtre dans l'œuvre de George Sand (1804-1876) est considérable. La quasi totalité de sa production théâtrale se situe dans la deuxième moitié du XIXe siècle. Grâce à la petite troupe de Nohant, le théâtre fait désormais partie de sa vie quotidienne. L'art dramatique devient l'art premier car, selon elle, le théâtre, « qui fut inventé pour résumer les manifestations de tous les arts sous toutes ses formes, et qui a le privilège de rassembler des masses appelées à partager les mêmes émotions, est l'expression la plus complète et la plus saisissante du rêve de la vie, si essentiel apparemment à l'équilibre de la vie réelle… »

03/2014

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Littérature française

Oeuvres complètes. 1846, Isidora

Voici "la dame aux camélias" (voir p. 39 du roman) de George Sand. Cette nouvelle édition d'Isidora fournira la preuve que le roman de 1846 mérite une place dans la lignée des grandes études de courtisanes du XIXe siècle, à côté de celles de Balzac, Dumas fils, Verdi, Zola et d'autres encore. Sand donne le point de vue d'une femme sur la misère qui a précipité tant de femmes de son époque dans la prostitution. Elle explore les obstacles que rencontre la femme dans le contexte urbain en plaçant symboliquement sa courtisane dans une serre à l'intérieur d'un jardin muré. Finalement, en tant que veuve d'un homme fortuné – un homme tout-puissant dans le roman bien qu'on ne le voie jamais – l'Isidora de Sand devient autonome et pourra aider autrui, comme elle le raconte dans l'autobiographie épistolaire qui clôt cette oeuvre "hardie", l'une des plus féministes de l'auteure.

01/2018

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Théâtre

Gabriel

George Sand écrit en quelques jours, au printemps 1839, cette "fantaisie" qui compte parmi ses oeuvres les plus originales. Au moment de la naissance de sa petite-fille, le prince de Bramante avait pris, dans le plus grand secret, la décision de l'élever comme un garçon, afin de pouvoir lui transmettre ses biens à sa mort. Gabriel, ignorant tout de sa nature véritable, mène donc l'existence physique et intellectuelle des jeunes gens de son âge jusqu'au jour de sa majorité où le prince lui révèle la vérité. Désormais, il lui faudra choisir : rester Gabriel, dans l'opulence et la liberté ; ou devenir Gabrielle, dans "l'éternelle captivité du couvent" . Située en Italie, à une époque indéterminée, la pièce a néanmoins valeur universelle puisqu'elle illustre la singulière difficulté d'être femme dans une société qui tient pour acquis "la faiblesse et l'asservissement d'un sexe, la liberté et la puissance de l'autre".

05/2019

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Littérature française

Oeuvres complètes, 1856. Evenor et Leucippe

Les Amours de l'âge d'or ou Evenor et Leucippe, « fiction » de G.S. méconnue s'il en est, n'a jamais bénéficié d'aucune réédition depuis 1889. Cette oeuvre apparaît comme particulièrement atypique au sein des productions sandiennes. Il ne s'agit guère d'une œuvre romanesque à part entière, mais de la réécriture du grand mythe de la naissance de l'humanité et des temps primitifs. Le choix d'un thème si original conduit George Sand à la lisière des genres littéraires. Elle s'en excuse presque dans sa préface en déclarant qu' « Evenor et Leucippe n'est ni une histoire, ni un roman, ni un poëme proprement dit […] ». D'ailleurs, cet ouvrage commence par une longue introduction, montrant George Sand aux prises avec des conceptions cosmogoniques et débattant des théories évolutionnistes.

01/2016

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Littérature française

Jacques

Je n'ai pas changé d'avis, je ne me suis pas réconcilié avec la société, et le mariage est toujours, selon moi, une des plus barbares institutions qu'elle ait ébauchées. Je ne doute pas qu'il ne soit aboli, si l'espèce humaine fait quelque progrès vers la justice et la raison ; un lien plus humain et non moins sacré remplacera celui-là, et saura assurer l'existence des enfants qui naîtront d'un homme et d'une femme, sans enchaîner à jamais la liberté de l'un et de l'autre. Mais les hommes sont trop grossiers et les femmes trop lâches pour demander une loi plus noble que la loi de fer qui les régit : à des êtres sans conscience et sans vertu, il faut de lourdes chaînes.

01/2021

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Récits de voyage

Lukanga Mukara. Voyage d'étude dans les profondeurs de l'Allemagne

Le destin de Hans Paasche (1880-1920) est hors du commun. Des steppes Massaïs à la campagne allemande, apôtre du changement, il met sa vie au service de cette idée apparemment simple : soldat, il devient militant pacifiste ; chasseur, il devient végétarien ; fils de politicien, il devient révolutionnaire, et ne cesse d'évoluer. Il va à l'encontre de l'évolution classique : en prenant de l'âge, on s'embourgeoise souvent - lui se désembourgeoise. Franchissant au fil du temps les barrières sociales et intellectuelles, il joue en permanence sur plusieurs tableaux : à la fois aventurier et père de famille, intellectuel et homme d'action, chrétien et fils des Lumières, bourgeois propriétaire et défenseur du petit peuple. Ses textes sont audacieux, profonds et empreints d'une ironie mordante ; il s'y appuie sur des valeurs et des connaissances classiques pour construire une pensée résolument moderne et iconoclaste. Le voyage d'étude de Lukanga Mukara dans les profondeurs de l'Allemagne (titre complet, 1912, inédit en France) est remarquable. Comme Hérodote, et davantage encore à la manière de Montesquieu, le chercheur africain Lukanga Mukara, guidé par sa curiosité scientifique, voyage pour faire progresser sa connaissance et celle de son peuple. Il est envoyé par son roi dans les profondeurs de l'Allemagne pour y étudier les coutumes et les comportements des indigènes... Les lettres qu'il envoie à son souverain pour partager ses découvertes sur ce drôle de pays sont à la fois pertinentes, drôles et sans concessions. Critique de l'hyperconsumérisme et du matérialisme effréné, plaidoyer pour l'écologie et un nouveau rapport de l'Homme à la Nature, incitation à un mode de vie plus sain et plus zen, apologie du relativisme culturel et de l'observation participante : difficile de croire que ce texte a 100 ans. Lire les lettres de Lukanga, c'est avoir le plaisir de découvrir un regard acéré, encore contemporain, sur notre plus proche voisin, à la veille de la première conflagration mondiale. En regardant dans le miroir que nous tend le voyageur africain, on réalise l'absurdité de choses qui nous paraissaient pourtant normales ; on prend conscience de la non-linéarité et la relativité du " progrès " ; et on comprend, peut-être, ces mots prononcés par Paasche au crépuscule de sa vie : " Il n'y a jamais eu d'époque qui ait réclamé d'action plus impérativement que la nôtre. Et jamais la tâche échue aux Hommes énergiques n'a été plus prometteuse de succès qu'aujourd'hui. Car alors même que l'être humain est si profondément abaissé, sont forgées les armes de l'esprit qui pourront servir à sa libération. " C'est peut-être ce livre qui a inspiré Le Palagui d'Eric Scheuermann, qui a eu tant de succès en Europe ces dernières années ; et les observations d'Hans Paasche s'inscrivent dans le droit fil de celles des humanistes Romain Rolland et Stefan Zweig.

09/2012

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Lecture 9-12 ans

La petite Fadette

Fanchon Fadette n'a pas bonne réputation au village. On prétend même que cette fillette laide et moqueuse est une sorcière. Malgré ces apparences trompeuses, la petite Fadette recèle pourtant un coeur d'or, et le beau Landry succombe à son charme. Mais leur amour rencontre bien des obstacles : la jalousie du frère jumeau de Landry, les médisances, la pauvreté de la jeune fille... La petite Fadette doit alors se résoudre à un grand sacrifice. George Sand dresse le magnifique portrait d'une héroïne fière et libre, en proie aux préjugés. Eloge de la tolérance, ce récit est également une émouvante histoire d'amour.

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Littérature scandinave

La chambre d'ami 1966

A près de quatre-vingt-huit ans, Anna a vécu toute son existence dans la ferme où elle est née, dans la campagne norvégienne. De retour après une hospitalisation, elle est alitée dans la chambre d'ami de sa propre demeure, celle qui a accueilli tant de nuits de noces, de naissances et de trépas, berceau de tant de souvenirs familiaux dont elle, seule héritière de la propriété, est la dépositaire émue. Depuis ce lit à baldaquin séculaire, c'est le récit d'une vie pleine, ses moments fondateurs, les rencontres exceptionnelles qui l'ont agrémentée mais aussi certains secrets qui ressurgissent tels des éclats de sensations brutes sous la langue ciselée d'Hans Herbjornsrud. A travers ce puissant flux de pensées transparaît également un questionnement sur la place des femmes dans cet environnement rural et la possibilité d'une transmission de leur expérience.

02/2021

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Littérature française

Odelicat

"Je veux voir le monde et étudier ce qui est différent d'ici, dit Nazuka d'une voix claire et assurée. Je veux comprendre la nature humaine, ce qui fait qu'un être est bon et un autre mauvais. Les autres peuples, les autres pays, les autres coutumes. Je veux aller là où le soleil se lève et là où il se couche, je veux parcourir la Terre entière et étudier les différences des autres peuples, leurs mécanismes et leurs origines." Nazuka est une jeune fille bien singulière ; ses os transcrivent ses émotions, se brisant au gré des déconvenues et se renforçant avec la joie, la colère et la haine. Bien entendu, comme dans tout conte digne de ce nom, ses parents sont décédés à sa naissance, et Tante, une amie de ces-derniers, s'est occupé d'elle avec une attention et un amour rares, la protégeant de l'extérieur afin que son état jamais ne se déclare. Pour Nazuka, l'horizon se limite à la colline qu'elle voit depuis sa fenêtre, et le soleil se couche derrière le lac qui se trouve non loin. Un jour cependant, une chose étrange se produit. Sous l'effet d'une émotion ressentie lors de la lecture d'un roman, son petit doigt se brise... Début d'une grande aventure pour la jeune fille qui se rend ainsi compte des limitations de son monde. Nazuka quitte alors son cocon et part à la découverte du vaste monde. Naïve, innocente, comme Candide se confrontant à la réalité des Hommes, elle s'intéresse tout particulièrement à l'étude du mensonge et à ses origines au sein du langage, cherchant, tout au long de son voyage, les réponses à ses questions et la compréhension de cet état qui la caractérise. Au fur et à mesure des expériences, Nazuka grandit, s'étoffe, et découvre la personne qu'elle souhaite devenir.

02/2021

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Correspondance

Nouvelles lettres retrouvées

Des lettres inédites de la célèbre écrivaine, révélant des échanges inconnus avec de grands personnalités du XIXe siècle. Lorsqu'en 2004, à l'occasion du bicentenaire de la naissance de George Sand, je publiai un volume de 458 Lettres retrouvées (Gallimard), en même temps que l'anthologie des Lettres d'une vie en Folio, j'étais loin de me douter qu'une quinzaine d'années plus tard, je pourrais donner un nouveau volume de supplément à cette monumentale Correspondance rassemblée par Georges Lubin, qui en formerait donc le vingt-huitième volume. Voici donc 406 nouvelles lettres retrouvées, qui couvrent presque toute la vie de George Sand, depuis ses quinze ans jusqu'à ses derniers jours. La plupart de ces lettres, du court billet à la longue missive, sont entièrement inédites et viennent s'ajouter au corpus de la Correspondance, ou prennent la place de lettres déjà recensées (G. Sand ayant tenu à partir de 1863 une liste des lettres qu'elle écrivait) mais non retrouvées. D'autres, dont on ne connaissait que des extraits, sont ici publiées intégralement pour la première fois. Plus de 260 correspondants (dont une cinquantaine de nouveaux) sont ici représentés, des plus obscurs (certains n'ont pu être identifiés) jusqu'aux plus illustres, comme Barbey d'Aurevilly, Hector Berlioz, Henri Heine, Nadar, Armand Barbès, Eugène Sue, Victor Hugo, Louis Blanc, Eugène Fromentin, Jules Favre, Pauline Viardot, la Taglioni ; et les plus divers : parents, familiers, éditeurs, journalistes et patrons de presse, acteurs et directeurs de théâtre, écrivains, artistes, hommes politiques, domestiques, fonctionnaires, commerçants, hommes d'affaires, etc. L'intérêt de ce volume, en outre, est de donner, chaque fois qu'il a été possible, les lettres auxquelles Sand répond, ou les réponses aux lettres de Sand. On retrouve dans ces pages retrouvées les qualités d'humanité ainsi que l'insatiable curiosité de l'écrivain, que l'on suit jusqu'à ses toutes dernières lettres, en mai 1876, quelques jours avant sa mort. Thierry Bodin

01/2023

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Littérature française

Oeuvres complètes. 1871 : Césarine Dietrich

Pauline de Nermont (le texte du roman est son journal, de 1855 à 1866), a été engagée par un grand bourgeois, veuf depuis peu, M. Dietrich, comme préceptrice de sa fille Césarine, quinze ans, dont on découvre très vite l'intelligence brillante, et le caractère insatiablement dominateur, que nul ne sait maîtriser. On est à peu près sûr qu'en créant ce personnage, George Sand pense à sa fille, Solange, avec qui ses rapports furent si difficiles, qu'il reste pour elle un mystère. Césarine réduit à merci le marquis de Rivonnière ; elle finira par l'épouser. Avant cela, elle s'est prise d'un amour de tête pour Paul Gilbert, le neveu de Pauline, un jeune bourgeois modeste. Terriblement attiré par elle, il lui résiste par sens du devoir et de l'honneur. De sa liaison avec Marguerite, une simple fille du peuple qui l'aime absolument, il a un fils, pour qui il éprouve une tendresse passionnée. C'est à elle qu'il se marie finalement. Césarine, humiliée, poursuit sa carrière de marquise honorable, de coquette accomplie. Aux marges de l'oeuvre, sont évoqués des problèmes politiques (métaphoriquement, le césarisme est attaqué à travers l'héroïne), des questions de moeurs, des types neufs dans l'univers sandien (souvent vus avec un soupçon d'ironie). Le coeur du roman est consacré à une sorte d'étude de cas, psychologique et moral, saisissant et atterrant, celui de Césarine, dont, en raison de l'absence de tout discours auctorial, le caractère et les conduites gardent pourtant une certaine opacité.

11/2022

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Littérature française

Césarine Dietrich

Ce roman retrace l'enfance, la vie de jeune fille puis de jeune femme d'un personnage particulièrement cruel : Césarine Dietrich. Cette figure de féminité est assez rare chez George Sand. Exposée avec d'autant plus de relief qu'elle s'oppose à son double contraire, sa préceptrice Pauline. Césarine cherche le pouvoir sur les hommes. Femme venimeuse, entêtée, très intelligente et manipulatrice, les hommes sont des proies pour elle : et sa proie favorite sera Paul Gilbert, le neveu de sa préceptrice. Il semble pourtant que son charme reste impuissant. Devant la froideur et le dédain du jeune homme, Césarine va user de toutes les ruses, jusqu'aux plus basses : elle provoque la jalousie d'un de ses prétendants, tente de devenir l'amie de la jeune fille séduite par Paul... Personnage atypique des romans de Sand, Césarine est le caractère de la tyrannie et de l'excès.

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Littérature française (poches)

Nanon

C'est en 1850, à la fin de sa vie, que la marquise de Franqueville écrit ses Mémoires. A la veille de la Révolution, la petite Nanon, pauvre paysanne illettrée, devient l'amie du "petit moine" Emilien de Franqueville, bientôt rendu à l'état laïque par la fermeture des couvents. L'écho de la Révolution ne parvient que très assourdi dans ces campagnes reculées, mais la vieille société féodale chancelle, les biens nationaux sont vendus et Nanon va pouvoir, à force de courage et d'intelligence, conquérir son destin de femme. Poème champêtre à la gloire de la Creuse et du Berry, hymne au XVIIIe siècle de Rousseau, ce roman évoque la Révolution du point de vue de la paysannerie, classe majoritaire dont le XIXe siècle a peu tenu compte. Publié en 1872, peu de temps après le traumatisme de la Commune, Nanon est porté par les convictions républicaines et féministes de George Sand, dont c'est sans doute la dernière grande œuvre.

06/2005

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Histoire internationale

J'étais le pilote d'Hitler

Un témoignage exceptionnel d'un proche d'Hitler Hitler, qui surmonta sa peur de l'avion pour en faire un usage intensif dès l'élection présidentielle de 1932, ne voulut jamais d'autres pilotes que Hans Baur. Membre de la chasse pendant la Grande Guerre, pionnier de l'aéropostale militaire et au nombre des fondateurs de la Lufthansa en 1926 - au service de laquelle il expérimenta nombre de modèles d'avion et ouvrit de nouvelles lignes, notamment au-dessus des Alpes -, Baur était alors une légende des temps héroïques de l'aviation. Constamment attaché à ses pas, il fut le témoin privilégié de toutes les étapes de la vie du dictateur, jusqu'au dernier jour dans le Führerbunker de Berlin. Familier du Berghof, partageant tous les repas du Führer, assistant à ses grands rendez-vous et même, parfois, le suppléant, Baur fut bien plus qu'un simple pilote : nazi dès 1926, SS Oberführer en 1934, SS Brigadeführer en 1941, lui qui avait commencé en tant que pilote du "Luftwaffe One", l'avion privé de Hitler, se retrouva à la tête d'une flotte de plus de quarante avions. Retenu prisonnier dix longues années par les Soviétiques - qui voulaient à toute force lui faire avouer que Hitler n'était pas mort mais s'était enfui en avion sous sa conduite -, il dut attendre 1956 pour publier ses Mémoires, traduits en français l'année suivante sous le titre J'étais le pilote de Hitler et réédités ici pour la première fois avec une lumineuse présentation et un solide appareil critique de Claude Quétel.

01/2020

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Littérature française

Laura, le voyage dans le Cristal

Quand j'ai connu M. Hartz, il était marchand naturaliste et faisait tranquillement ses affaires en vendant, aux amateurs de collections, des minéraux, des insectes ou des plantes. Chargé d'une commission pour lui, je m'intéressais médiocrement aux objets précieux qui encombraient sa boutique, lorsque, tout en causant avec lui de l'ami commun qui nous avait mis en rapport, et en touchant machinalement une pierre en forme d'oeuf qui s'était trouvée sous ma main, je la laissai tomber. Elle se brisa en deux parties assez égales que je m'empressai de ramasser...

06/2012

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Littérature française

Monsieur Sylvestre

La lune n'était pas levée, et je suis venu à tâtons par ce chemin désert où l'on n'aperçoit pas même l'ombre d'un chien errant. Si la mère Agathe, qui me dorlote, ne m'eût attendu, et que je n'eusse vu briller sa lumière à la fenêtre, je ne sais si j'aurais retrouvé mon gîte. En me dirigeant vers cette étoile polaire, j'ai vu briller l'autre étoile mystérieuse à l'autre versant du vallon. Se regardent-elles, se voient-elles l'une l'autre, ces deux pauvres étoiles terrestres ? Celui ou celle qui veille là-bas ne sait peut-être pas que quelqu'un veille ici. Mon village dort comme un seul homme. Le village d'en face ne laisse pas échapper la moindre clarté. Ces deux petites maisons, sentinelles perdues dans la nuit et le silence, sont seules vivantes dans la vallée muette ; mais elles ne se connaissent pas plus que les habitants de Vénus ne connaissent ceux de Saturne, et chaque homme est un petit monde qui roule dans sa petite orbite sans se révéler au petit monde tout différent qui passe près de lui et qu'il appelle son semblable.

10/2009

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Sociologie

Les Pouvoirs du sacré. Une alternative au récit du désenchantement

Les Pouvoirs du sacré pose une question brûlante : celle de la place persistante du sacré et de la religion dans la vie sociale contemporaine. Ni une vision linéaire de la sécularisation comme déclin progressif et mondial de la religion, ni une compréhension mystique du "retour du religieux" ne conviennent pour appréhender ce phénomène complexe. Hans Joas parcourt, synthétise et discute les grands paradigmes qui ont été élaborés par la philosophie et la sociologie, depuis le XVIIIe siècle, pour penser la vie religieuse. En discussion critique avec Max Weber, Joas construit une alternative au récit du "désenchantement du monde". Il estime qu'une compréhension du devenir de la religion ne peut se séparer d'une interprétation des tensions entre le politique et le religieux, l'Etat et les Eglises, qui ont paradoxalement créé des interstices dans lesquels les individus ont pu construire leur liberté et redéfinir leur vie en commun. Il s'agit aussi d'un livre engagé en faveur d'un universalisme des droits de la personne qui se traduirait, au plan théologico-politique, par le double rejet des théocraties et des dictatures laïques, et par une mise en garde contre la tentation d'une "auto-sacralisation de l'Europe" contre l'islam.

03/2020

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Photographie

C'était hier

Qui se souvient encore des oiseleurs et des rémouleurs, des bories et de la cueillette aux olives ? Hans Silvester, qui vit en Provence depuis plus de cinquante ans, n'a cessé de prêter attention et bienveillance et d'immortaliser la vie dans nos multiples villages de France. Du marché aux champs, de mariages en baptêmes, il remonte le temps avec beaucoup de tendresse, d'humour et un brin de nostalgie. Hans Silvester dévoile ici plus de 200 photographies en noir et blanc, prises dans les années 1960. Témoignage rare sur des régions riches de coutumes et de traditions, la force de son regard fait de cet artiste un des plus grands photographes de sa génération.

08/2016

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Philosophie

Une philosophie pour vivre sur la Terre

Auteure de romans cultes et avocate du capitalisme, Ayn Rand (1905-1982) s'est avant tout voulue une philosophe. C'est la traduction pour l'essentiel inédite en français d'une sélection du plus saillant de ses essais que présente Une philosophie pour vivre sur la Terre. Le constant et insistant propos de leur auteure est de philosophiquement armer ses lecteurs afin qu'ils puissent se soustraire à l'emprise pernicieuse du "mysticisme" et du collectivisme induit par l'"altruisme". Et ainsi accéder ici et maintenant au bonheur dans l'accomplissement créatif de soi et une relation non-sacrificielle aux autres conformes aux requis rationnels d'une nature humaine et d'une robuste éthique des vertus remises à l'honneur.

02/2020

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Sciences historiques

La fin de l'intellectuel français ? De Zola à Houellebecq

Historien israélien de renommée internationale, Shlomo Sand a fait irruption dans le débat intellectuel français avec ses ouvrages Comment le peuple juif fut inventé et Comment la terre d'Israël fut inventée. Renouant avec ses premières amours, il se consacre dans ce livre à la figure de l'intellectuel français. Au cours de ses études à Paris, puis tout au long de sa vie, Shlomo Sand s'est frotté aux "grands penseurs français". Il ornait intimement le monde intellectuel parisien et ses petits secrets. Fort de cette expérience, il bouscule certains des mythes attachés à la figure de l'" intellectuel que la France s'enorgueillit d'avoir inventée. Mêlant souvenirs et analyses, il revisite une histoire qui, depuis l'affaire Dreyfus jusqu'à l'après-Charlie, lui apparaît comme celle d'une longue déchéance. L'auteur, qui fut dans sa jeunesse un admirateur de Zola, Sartre et Camus, est aujourd'hui sidéré de voir ce que l'intellectuel parisien est devenu quand il s'incarne sous les traits de Michel Houellebecq, Eric Zemmour ou Alain Finkielkraut... Au terme d'un ouvrage sans concession, où il s'interroge en particulier sur la judéophobie et l'islamophobie de nos "élites", il jette sur a scène intellectuelle française un regard à la fois désabusé et sarcastique.

08/2020

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Beaux arts

Florence et Bagdad. Une histoire du regard entre orient et occident

Né dans la Florence de la Renaissance, le regard occidental a suscité un genre d'images absolument neuf, dont Hans Belting montre ici le caractère inédit, en le comparant au regard du monde islamique tel qu'il s'exprime dans son art et son rapport aux images. Il expose comment, à l'époque moderne, l'image occidentale dominante s'est constituée à travers un échange intensif avec la science et la culture arabes. Le regard perspectif, une des inventions majeures de la Renaissance, est à l'origine d'une rupture sans précédent dans l'histoire de l'art occidental. Le regard qu'exprime l'art islamique est tout différent ; il n'est pas lié à un spectateur et à la place qu'il occupe dans le monde, mais il vise à se rapprocher du non-représentable en soi. Hans Belting ne se contente pas d'expliquer l'attitude critique de l'islam envers les images par l'interdit religieux, mais il fait intervenir les spécificités esthétiques, sociales et scientifiques de cette culture. Il parvient à proposer une interprétation neuve et fascinante de leurs arts respectifs en déplaçant continuellement son regard entre les mondes occidental et islamique. Sa comparaison magistrale place sous un jour nouveau, et surprenant, les parentés et les différences entre les modes de pensée occidental et oriental. Une iconographie remarquable illustre ces propos.

07/2012

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Théâtre

Théâtre. Tome 15, Le Druide peu délicat

Pantomime héroïque représenté la première fois pour l'ouverture du théâtre de Nohant le 8 décembre 1846. « Je ne puis passer sous silence le titre de l'étrange pièce qui ouvrit la série d'un monde de créations folles et bizarres. C'était Le Druide peu délicat. Faute de théâtre, on s'installa dans un grand salon, mal éclairé, en face d'une cheminée flanquée de deux fauteuils, sur l'un desquels un petit chien endormi figura l'assistance. Une ligne tracée au crayon blanc sur le parquet simula la rampe... »

01/2009

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Littérature française

La Confession d'une jeune fille, (Éd.1865)

La cour et la ville de Madrid vers la fin du XVIIe siècle. Relation du voyage d'Espagne / par la comtesse d'Aulnoy. ; Éd. nouv. rev. et annotée par Mme B. CareyDate de l'édition originale : 1874-1876Sujet de l'ouvrage : Cour et courtisans -- Espagne -- Madrid (Espagne) -- 17e siècleLe présent ouvrage s'inscrit dans une politique de conservation patrimoniale des ouvrages de la littérature Française mise en place avec la BNF.HACHETTE LIVRE et la BNF proposent ainsi un catalogue de titres indisponibles, la BNF ayant numérisé ces œuvres et HACHETTE LIVRE les imprimant à la demande.Certains de ces ouvrages reflètent des courants de pensée caractéristiques de leur époque, mais qui seraient aujourd'hui jugés condamnables.Ils n'en appartiennent pas moins à l'histoire des idées en France et sont susceptibles de présenter un intérêt scientifique ou historique.Le sens de notre démarche éditoriale consiste ainsi à permettre l'accès à ces œuvres sans pour autant que nous en cautionnions en aucune façon le contenu.Pour plus d'informations, rendez-vous sur sur le site hachettebnf.fr

06/2012

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Littérature française

La confession d'une jeune fille. Tome 1

Napoléon à l'Hôtel des Invalides, par A. Carbon,...Date de l'édition originale : 1840Appartient à l'ensemble documentaire : Picardi1Le présent ouvrage s'inscrit dans une politique de conservation patrimoniale des ouvrages de la littérature Française mise en place avec la BNF.HACHETTE LIVRE et la BNF proposent ainsi un catalogue de titres indisponibles, la BNF ayant numérisé ces œuvres et HACHETTE LIVRE les imprimant à la demande.Certains de ces ouvrages reflètent des courants de pensée caractéristiques de leur époque, mais qui seraient aujourd'hui jugés condamnables.Ils n'en appartiennent pas moins à l'histoire des idées en France et sont susceptibles de présenter un intérêt scientifique ou historique.Le sens de notre démarche éditoriale consiste ainsi à permettre l'accès à ces œuvres sans pour autant que nous en cautionnions en aucune façon le contenu.Pour plus d'informations, rendez-vous sur le site hachettebnf.fr

10/2017

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Pensée positive

Factfulness

Nous nous croyons rationnels et informés. Pourtant, nous nous trompons systématiquement, y compris - peut-être même plus - sur les sujets que nous croyons bien connaître. Mais, comme le révèle Hans Rosling, les raisons pour lesquelles nous nous trompons sont toujours les mêmes ! C'est le fonctionnement même de notre cerveau qui nous induit en erreur : en nous incitant à chercher un coupable à tout phénomène, en résumant les problèmes à une opposition binaire, en se laissant éblouir par les gros chiffres ou en dramatisant à l'excès (et en adorant ça)... Alors que les fake news pullulent, cet essai confirme l'importance de la vérité des faits et des chiffres, et nous aide à traquer les biais de pensée qui déforment notre vision des choses. Indispensable pour comprendre le monde tel qu'il est, Factfulness permet d'adopter, enfin, la saine habitude de ne fonder son opinion que sur des faits.

02/2023