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Huguette Dubout

Extraits

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Littérature française

Rien seul

"C'est bien de cela qu'il s'agit, de faire vivant." "Cédric est encore un tout jeune homme mais il véhicule toutes les défaites transmises par des générations de perdants, toutes les humiliations qu'il a partagées avec son père quand trop de fatigue et d'abrutissement l'empêchaient de se tenir debout dans le regard de ses enfants. Cédric a hérité d'une force dénuée d'enthousiasme, une force tout juste bonne à supporter un homme et à le faire obéir aux lois diverses de l'exploitation." Jeune homme timide qui essaie de vivre dans un monde bruyant, il s'est enfui d'un carcan familial en ruine. Essaie de construire à partir de rien, de ses manques. Sans savoir. Un parcours qui le conduit à la rue, sur ce front passif de la guerre sociale où le climat peut se faire fraternel, mais où les combats sont souvent perdus d'avance. C'est dans la nature, près d'un esprit solitaire, que Cédric trouvera un certain calme, un début de réconciliation avec son passé, avec le monde. Un monde qui semble se laisser aller au pire… Une fable certes pessimiste, située ici dans un cadre effrayant, mais où se dessine un chemin pour la vie, quand la douleur est investie, puis dépassée. A propos de Comédie du suicide, Bernard Bretonnière écrivait dans Encres de Loire : "Honnêteté, à coup sûr : éthique, littéraire, intellectuelle. Est-ce si commun ?" Et à propos du style de Jean-Claude Leroy : "Un style souverain [qui] fait gagner l'alchimie permettant à toute littérature digne de ce nom de transmuer en or le plomb noir de ce que l'on appellera, pour dire vite, la mélancolie." Ces remarques valent pour Rien seul. Avec ce premier roman, Jean-Claude Leroy réalise comme une quintessence de ses livres précédents.

01/2017

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Faits de société

Mon Père, je vous pardonne. Survivre à une enfance brisée

Genève, le 10 juin 1959. Daniel Pittet est encore dans le ventre maternel quand son père tente d'assassiner sa mère. A sa naissance un mois plus tard, il est déjà un rescapé. Son enfance est chaotique, ses parents se séparent, Daniel et ses frères et sours sont ballottés de familles d'accueil en foyers. En 1968, à 9 ans, Daniel rencontre un prêtre capucin, Joël Allaz, qui, au sortir d'une messe, invite le garçon à le suivre dans son couvent. Le calvaire débute : durant quatre ans, deux fois par semaine, et chaque jour durant les vacances, Daniel est violé par ce prêtre manipulateur. Pris dans une boucle infernale, incapable de parler de ce dont il est victime, il est confronté au déni de ses proches (probablement au courant) et des frères du couvent. La voie de la guérison est longue, mais le soutien à l'âge adulte de ses proches et sa foi inébranlable le sauvent, lui permettant de s'insérer dans la vie professionnelle et de fonder une famille de six enfants. Daniel a gardé de son passé de nombreuses séquelles, psychologiques comme physiques. C'est une des forces de ce livre que de faire prendre conscience au lecteur des blessures profondes, non guéries après plusieurs décennies, dont souffrent ceux qui ont été abusés enfants. Il décide au début des années 2000 de dénoncer son violeur, réussit à faire reconnaître ses crimes par ce dernier, ainsi que par l'Eglise. Aujourd'hui, il veut prolonger sa lutte, pour lui et pour toutes les autres victimes de la pédophilie. Le témoignage bouleversant et plein de courage d'un homme debout, qui, malgré sa souffrance encore vive, a trouvé la force de pardonner à son bourreau.

02/2017

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Géopolitique

La guerre du gaz en Méditerranée : géopolitique du partage de la mer. Indomptable Turquie, Europe humiliée : le jeu trouble des pays arabes et d'Israël

Les pays défavorisés du Levant veulent augmenter leurs maigres ressources en s'appropriant le maximum de richesses gazières offshore. Leur partage est une source de conflits, et les protagonistes sont loin d'être tous des Etats amis. Israël et le Liban n'ont même pas de relations diplomatiques. La Grèce et la Turquie sont dans un état de guerre larvée permanente. Ankara veut imposer à la République de Chypre un Etat chypriote turc indépendant (RTCN) pour avoir un accès naturel aux richesses gazières offshore de file. L'accord entre l'ex-GNA libyen et la Turquie a eu pour but de torpiller les accords de délimitation maritime des autres protagonistes. L'Egypte est vent debout contre l'hégémonisme turc qui se nourrit de l'appui financier du Qatar, ennemi de l'Egypte, laquelle est appuyée par l'Arabie saoudite et les Emirats arabes unis. La Turquie voudrait pourtant se rapprocher de l'Egypte quitte à sacrifier ses "Frères musulmans" pour évincer la Grèce et Chypre de la mer Egée. Pour mieux anéantir le projet de gazoduc EastMed, la Turquie veut faire la paix avec Israël en lui proposant une autre liaison plus rentable et en lui promettant un pacte anti-Iran. La Turquie essaie aussi de se rapprocher de l'Arabie saoudite en lui offrant une assistance militaire au Yémen en échange d'une coopération énergétique. La Syrie revendique aussi usa part de ressource offshore" remettant à plus tard son véritable combat avec l'aide vraisemblable de la Russie, qui deviendra alors un acteur énergétique redoutable au Levant. LUE et l'OTAN ont capitulé face à la Turquie. Rien n'est en fait réglé, la guerre tiède des derniers mois dégénérera à nouveau.

05/2021

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Littérature française

Le capitan. Tome 1

Une étrange terreur pèse sur Paris. Des bruits sinistres se répandent, pareils à ces grondements du ciel, précurseurs d'orage. Parfois, des bandes hurlantes passent, avec des physionomies d'émeute. Le bourgeois fourbit sa vieille pertuisane du temps de la Ligue. La noblesse est debout pour la reprise de ses privilèges féodaux. Guise conspire. Condé conspire. Angoulême conspire. Luynes veut gouverner. Richelieu veut gouverner. Le trône des Bourbons chancelle et va s'écrouler peut-être. Et devant ces rafales d'ambitions déchaînées qui s'entre- choquent, il n'y a au fond du Louvre, désert et morne, qu'un pauvre petit roi de quinze ans, tout seul, abandonné, pâle et triste comme le peuple. Et, comme le peuple, Louis XIII tremble et se demande : - Qui va devenir le maître ? ... Guise ? Condé ? Angoulême ? Qui de vous va poser son pied sur ma tête ? Or, peuple, roi, conspirateurs sont unis par une même et vaste haine éparse ; ils frémissent d'une commune épouvante, prêts à se déchirer, ils lèvent les yeux sur la flamboyante figure qui plane sur le Louvre, sur Paris, sur le royaume. Et alors la même imprécation gronde sur toutes les lèvres, depuis le roi jusqu'au manant - excepté sur celles de la reine mère Marie de Médicis. Cette figure, c'est celle d'un homme qui commande, décrète, ordonne, règne, écrase, terrorise. Il est le luxe infernal ; il est la puissance sans limites ; il est l'orgueil sans frein ; il est l'orgie... il est le crime. Il passe comme un de ces incompréhensibles météores qui traversent les espaces historiques en laissant derrière eux un sillage de sang et de feu, puis éclatent et s'éteignent dans quelque suprême catastrophe...

02/2023

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Littérature française

Le capitan. Tome 2

Une étrange terreur pèse sur Paris. Des bruits sinistres se répandent, pareils à ces grondements du ciel, précurseurs d'orage. Parfois, des bandes hurlantes passent, avec des physionomies d'émeute. Le bourgeois fourbit sa vieille pertuisane du temps de la Ligue. La noblesse est debout pour la reprise de ses privilèges féodaux. Guise conspire. Condé conspire. Angoulême conspire. Luynes veut gouverner. Richelieu veut gouverner. Le trône des Bourbons chancelle et va s'écrouler peut-être. Et devant ces rafales d'ambitions déchaînées qui s'entre- choquent, il n'y a au fond du Louvre, désert et morne, qu'un pauvre petit roi de quinze ans, tout seul, abandonné, pâle et triste comme le peuple. Et, comme le peuple, Louis XIII tremble et se demande : - Qui va devenir le maître ? ... Guise ? Condé ? Angoulême ? Qui de vous va poser son pied sur ma tête ? Or, peuple, roi, conspirateurs sont unis par une même et vaste haine éparse ; ils frémissent d'une commune épouvante, prêts à se déchirer, ils lèvent les yeux sur la flamboyante figure qui plane sur le Louvre, sur Paris, sur le royaume. Et alors la même imprécation gronde sur toutes les lèvres, depuis le roi jusqu'au manant - excepté sur celles de la reine mère Marie de Médicis. Cette figure, c'est celle d'un homme qui commande, décrète, ordonne, règne, écrase, terrorise. Il est le luxe infernal ; il est la puissance sans limites ; il est l'orgueil sans frein ; il est l'orgie... il est le crime. Il passe comme un de ces incompréhensibles météores qui traversent les espaces historiques en laissant derrière eux un sillage de sang et de feu, puis éclatent et s'éteignent dans quelque suprême catastrophe...

02/2023

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Dictionnaires français

Main basse sur l'afrique. Crimes et verites

Les compagnies minières et pétrolières occidentales installées en Afrique pillent, tuent, commettent des crimes inhumains sans coup férir, allument les guerres ici et là. Cri de révolte, ce livre arrache le voile posé sur le pillage, la corruption, les crimes commis par les Occidentaux en général et, en particulier, par la France contre l'Afrique. Il contribue à éclairer la lanterne pour mettre fin à l'abus d'hégémonie surtout de la France en Afrique francophone. En effet, après des siècles d'esclavage, de traite négrière, de colonialisme et de néocolonialisme, la France continue de tenir toujours en laisse ses anciennes colonies par des accords secrets de tutelle. Et pour bien asseoir son hégémonie, elle installe ici et là sur les territoires de ces pays son armée pour défendre ses intérêts. Les dictateurs africains sont soutenus par la France, qui corrompent ses hommes d'Etat pour rester à vie au pouvoir. La France a commis beaucoup de crimes politiques, économiques et financiers en Afrique, qu'elle a toujours pris soin de laisser dans l'ombre ou de classer secret d'Etat. Elle a imposé aux pays africains francophones indépendants une monnaie appelée le Franc CFA. Elle a également inventé l'aide au développement qui n'est qu'une une finasserie pour maintenir l'Afrique dans la boue de la pauvreté. Il est temps que tous les Africains se lèvent comme un seul homme pour rompre avec fracas ce boulet encombrant, sonner le glas de ce perpétuel oeil du maître de la France. Il est temps que les Africains décident de prendre en main leur destin tant sur le plan politique, militaire, économique que monétaire. Il vaut mieux mourir debout que vivre toute sa vie à genoux.

03/2023

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Antiquité

La pierre de soleil

Prix du Speed Editing 2022 au Salon du livre et de la BD - Ile de France de Mennecy (91) De temps à autre, par temps de brume, Aalmund se plaçait à la proue et effectuait un étrange rituel. Il se tenait debout, engoncé dans son grand manteau à capuche en peau de phoque retourné, les mains à la hauteur des yeux, la tête légèrement penchée vers l'arrière. Et il restait là de longues minutes ! Quelles étaient donc ces mystérieuses pratiques ? - Tu crois qu'il fait quoi ? demanda Hjalmar à Alrid. - J'sais pas, il invoque peut-être une sorte de dieu ? Un roman d'aventure dans les temps anciens passionnant et enrichissant, autour d'un peuple "clef" les Vikings nous dévoilant leur mode de vie, leurs croyances, leurs rites et coutumes. Vous serez emporté par le destin de ces grands voyageurs avec leurs héros, leurs traîtres au cours de multiples péripéties... Vous suivrez leur périple traversant l'Islande, le Groenland mais aussi les Caraïbes et l'Amérique du Sud jusqu'à la rencontre de l'Amazone et de l'Atlantique ! Tout ceci, bien sûr, grâce au plus précieux objet détenu par un navigateur : la pierre du soleil. Vous observerez également, lors de leur confrontation avec ces hommes du Nord, l'organisation et les traditions d'autres ethnies telles les peuples indigènes du Brésil et d'Amérique Précolombienne. La pluralité des villages et des mers traversés, des climats, des paysages, la diversité des animaux, sans oublier les Dieux et les différentes légendes des tribus rencontrées vous emmèneront dans un autre monde que vous serez avide de découvrir. Restera ensuite à connaître le sort réservé à la pierre du soleil et le rôle joué alors par le Portugal...

06/2023

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Roman d'amour, roman sentiment

Fight for me - Tome 3. Possession

Elle est inaccessible, il obtient toujours ce qu'il désire. Arrivera-t-il à l'apprivoiser ? Depuis sa sombre histoire avec son ex, Charlie semble réservée, mystérieuse et insaisissable. Mais le temps d'une soirée à l'université, Charlie baisse sa garde. Six ans plus tard, Davis est incapable d'oublier Charlie, plus distante que jamais. Il tente le tout pour le tout pour se rapprocher d'elle et gagner sa confiance. Jusqu'à ce que l'ex de la belle rousse surgisse et ravive ses démons. Au même moment, Davis est pris comme cible par un dangereux inconnu... A travers un duel qui ne se terminera que lorsqu'il n'en restera plus qu'un seul debout, Davis se bat pour sauver la vie de Charlie. Qui en sortira vainqueur ? Qui gagnera le coeur de Charlie ? Brenda C. M. affirme son style dans ce troisième tome de sa saga à succès Fight for me. Des sujets terriblement réalistes dans une romance extrêmement addictive, que demander de plus ? CE QU'EN PENSE LA CRITIQUE "Une lecture que j'ai littéralement adoré et dévoré. La plume de l'auteure est fluide, addictive et captivante". @mes_petites_lectures_a_moi "Une lecture dure et très touchante. Avec des thèmes très compliqués à aborder, mais l'autrice a su trouver les bons mots pour aborder le tout avec réalité et simplicité". @kimietsespages "Coup de coeur garanti ! J'adore sa plume, j'adore cette histoire". @helene_teller A PROPOS DE L'AUTEURE Depuis l'adolescence, Brenda C. M est passionnée par l'écriture. Entre son travail, son fiancé, sa famille et ses amis, elle garde toujours du temps pour développer ses personnages et créer des histoires passionnelles.

01/2022

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Biographies

Louis-Ferdinand Céline, Lucette Almanzor et la troisième marche

Dauphine Heron de Villefosse : "Jai longuement hésité à écrire ce recit d'une période de ma jeunesse qui m'a permis de découvrir pendant sept années le quotidien du couple hors norme que formaient Lucette Almanzor et le docteur Destouches devenu l'ecrivain Louis-Ferdinand Céline. J'ai rédigé ce manuscrit a partir de mes notes prises sur le vif presque quotidiennement afin d'en restituer, selon les souhaits de Céline, le plus precisement l'atmosphere, les expressions, les sons, les voix si singulières. (. .)J'avais 14 ans a l'automne 1955 lorsque ma grand mère m'a inscrite à l'école de danse de Lucette Almanzor car elle était convaincue que ma passion pour la danse me permettrait de me remettre de deux années de soucis de santé. Chaque matin, sauf le dimanche, pour accéder au cours de Lucette (dans leur maison, 25 ter Route des Gardes a Meudon), je passais devant le fauteuil de Céline situé juste devant la porte d'entrée et plusieurs fois par semaine, il etait là et impressionnait la jeune fille que j'étais. Petit à petit il m'interpella. Je restais debout pour l'écouter puis échanger quelques mots avec lui. Un jour il m'a prié de m'asseoir sur la première marche de l'escalier en me disant "dans quelques jours avec vos progrès, vous occuperez la deuxieme ". Au bout de quelques semaines il m'invita à occuper la troisieme marche, face à lui, qui curieusement fut a l'origine d'une anecdote et du surnom de Boum Badaboum qu'il m'attribua. Ce fut le debut de dialogues fascinants, d'echanges profonds, ou de simples "bavardages" et donc de ces "notes"que je prenais régulièrement selon ses propres voeux et aujourdhui retranscrites par mes soins dans ce livre".

03/2024

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Science-fiction

La horde du contrevent

"?Imaginez une Terre poncée, avec en son centre une bande de cinq mille kilomètres de large et sur ses franges un miroir de glace à peine rayable, inhabité. Imaginez qu'un vent féroce en rince la surface. Que les villages qui s'y sont accrochés, avec leurs maisons en goutte d'eau, les chars à voile qui la strient, les airpailleurs debout en plein flot, tous résistent. Imaginez qu'en Extrême-Aval ait été formé un bloc d'élite d'une vingtaine d'enfants aptes à remonter au cran, rafale en gueule, leur vie durant, le vent jusqu'à sa source, à ce jour jamais atteinte? : l'Extrême-Amont. Mon nom est Sov Strochnis, scribe. Mon nom est Caracole le troubadour et Oroshi Melicerte, aéromaître. Je m'appelle aussi Golgoth, traceur de la Horde, Arval l'éclaireur et parfois même Larco lorsque je braconne l'azur à la cage volante. Ensemble, nous formons la Horde du Contrevent. Il en a existé trente-trois en huit siècles, toutes infructueuses. Je vous parle au nom de la trente-quatrième? : sans doute l'ultime.?" Au livre-univers, Arno Alyvan compose le plus riche des échos? : un disque-univers. A savourer avant ou après la lecture du roman. La Horde du Contrevent a reçu le Grand Prix de l'Imaginaire 2006 et le prix Imaginales des Lycéens 2006. Ce " livre monde " hors du commun a suscité un engouement collectif qui ne se dément pas depuis sa parution. Traduit en italien aux éditions Norde, il compte parmi? : les 101 romans cultes, sélectionnés par les libraires de Virgin (2009) les 100 chef d'oeuvres incontournables de l'imaginaire, édités chez Librio les 50 incontournables de la SF du guide Fnac les 20 chefs d'oeuvres de la fantasy de la bibliothèque idéale de l'imaginaire (Cafard cosmique).

04/2024

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Ouvrages généraux

Esquisses de l homme

"J'ai un terrible ennemi, me dit-il. Regarde. Partout il se montre, aussi puissant, aussi attentif, aussi vif que moi. Que me vienne la pensée qu'il me guette, et que je me dresse, je le vois debout. J'en suis à ne plus dormir ; mais lui non plus ne dort pas. Tranquille et résolu autant que moi. J'attends qu'il attaque ; mais je ne puis attendre ; je ne puis lui laisser cette avance ; je lève le bras ; regarde ; il était temps ; lui lève aussi le bras. Toutes mes pensées, je croirais qu'elles naissent en lui en même temps qu'en moi. Il me craint, je le vois bien, et, comme je sais ce que c'est que craindre, je sais qu'il me hait. Tous les projets que je forme pour me défendre, il les forme ; et comme je me veux étendre, ce qui est un moyen de me garder, lui le veut aussi. Il est mon semblable, je le savais ; je le sais encore mieux depuis que nous sommes en querelle. Peut-on aimer son semblable ? Bien plutôt n'est-il pas sage de le craindre ? Ce qui est désirable à moi ne l'est-il pas à lui ? On m'a dit autrefois que c'était paix entre ceux qui pensent les mêmes choses. Mais si nos pensées sont nos désirs, et au fond nos besoins, n'est-ce pas guerre, au contraire, si l'on pense les mêmes choses. O mon frère ennemi, tu m'as appris d'amères vérités ! Encore maintenant tu me les confirmes. Par cette allure, par cette attitude, par ce geste désespéré que tu viens de faire, désespéré et en même temps menaçant, je le vois bien. Adieu, fraternité ! " Ainsi parlait l'homme en me montrant l'homme. "Mais, lui dis-je, c'est ton ombre".

01/2023

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Ouvrages généraux

Histoire intime de la Vᵉ République. Tome 1, Le sursaut

Si je me suis attelé à ce vaste projet - une histoire intime de la V ? République en trois époques -, c'était pour essayer de comprendre comment notre cher et vieux pays a pu, en quelques décennies, s'affaisser à ce point, dans un mélange de déni, masochisme et contentement de soi, sur fond de crise existentielle. La décadence n'est jamais écrite. Quand le général de Gaulle a pris le pouvoir en 1958, la France était quasiment par terre, à cause, entre autres, de la guerre d'Algérie et de l'effondrement des "élites" . Prophétique, machiavélique et prosaïque, il l'a remise debout en à peine un an, sans négliger les plus infimes détails, ni lésiner sur les roueries et les mensonges. Le personnage que je dépeins est bien plus complexe que celui de la légende. Pourquoi une histoire "intime" ? Parce que l'histoire est toujours écrite par ceux qui l'ont faite ou vécue, et que j'ai voulu ajouter, en m'appuyant sur mes notes de l'époque, mon regard d'alors en le confrontant à celui d'aujourd'hui, dans un va-et-vient permanent. "Intime" encore parce que ce retour sur un passé récent entend inclure aussi le regard que portaient naguère les contemporains sur l'odyssée gaulliste qu'ils étaient en train de vivre : je cherche à décrire un monde et une manière d'être français dont le souvenir commence à s'éteindre. Dans ce premier tome, c'est le stupéfiant redressement du pays par le Général que je raconte, jusqu'à la chute du grand homme, après onze ans de pouvoir. Puisse ce récit personnel permettre de tirer, pour aujourd'hui, les leçons d'une résurrection française qui, sur le moment, semblait impossible. F. -O. G.

11/2021

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Littérature française

La mustang rouge de mon père

" Mon père s'appelait Jacques Dominati. Il été conseiller de Paris, député et maire, sénateur, secrétaire d'état sous Giscard d'Estaing. Voilà pour la version officielle. Mais il n'est pas question de l'homme politique dans ce livre. J'ai perdu mon père. Certains événements de sa vie, j'en connaissais les grandes lignes d'après les récits innombrables, rapides et drôles qu'il en faisait parce qu'il était un conteur de talent, mais il me manquait les détails qui donnent corps à l'écriture. Le fil rouge du livre est un roman, celui que mon père a commencé à écrire dans sa jeunesse. André Malraux l'a repéré et encouragé. C'est aussi avec Malraux que mon père s'est engagé en politique et cet engagement l'a tenu debout et ardent jusqu'à l'âge de 89 ans. C'est un peu l'histoire d'un jeune homme qui n'est pas devenu écrivain dans la France d'après-guerre. Je me suis toujours demandé comment les hommes devenaient des hommes. Par moment le récit s'apparente à un roman de formation, avec l'aventure de la Résistance en Corse lors du soulèvement en 43 puis le campus du sanatorium des étudiants de Saint Hilaire du Touvet, creuset de débats intellectuels et de liaisons amoureuses. Et je suis demandé ce que ça fait aux hommes d'avoir des enfants. Ce livre est une histoire de transmission, de paternité, d'amour filial entre une fille des années 60 héritière des premiers acquis du féminisme et un père qui ne comprend que les codes masculins traditionnels. Ce livre est ma version. Il se serait, lui, raconté différemment et en ce sens, ce n'est pas du tout le livre de mon père, mais bien le mien. L'histoire d'une fille qui a perdu son père et qui retourne chaque mot pour voir si par hasard il n'est pas caché derrière. " Sélection du prix Jean Freustié 2020

09/2019

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Littérature française

Trancher les ailes des anges

"Virginie, debout derrière Olivier, pose la main sur son épaule et se penche pour lire sur l'écran d'ordinateur les dernières lignes qu'ils viennent d'écrire. - Je crois qu'on y est... dit-elle après un long moment de réflexion. Olivier hoche la tête tout en se laissant aller contre le dossier de son siège. Ses mains abandonnent le clavier, agrippent les accoudoirs dont elles râpent le tissu dans un long mouvement de va-et-vient, manière pour le journaliste d'extérioriser la tension de ces dernières heures. Il aura fallu moins d'une semaine pour en arriver là. Pour que sa vie, celles de Virginie, de Rachel, d'Hélène et de tant d'autres, basculent dans une folie meurtrière dont personne n'aurait imaginé, six jours plus tôt, qu'elle puisse frapper Valence. Les nerfs encore à fleur de peau, Olivier regarde sa consoeur. Doute ? Ultime hésitation ? - Tu penses comme moi ? On n'a rien oublié ? Tout est là ? - Oui, approuve-t-elle. Rien ne manque. Olivier sent bien que le ton de sa voix a changé. La colère y est perceptible. - Pourquoi hésiter encore ? poursuit-elle. Nous devons publier... maintenant ! Pour Hélène... Olivier se redresse, fixe l'écran de nouveau, laissant s'installer entre eux un silence oppressant. L'inconnu est devant eux ; le risque immense. Seul le journal Médiapart a accepté d'ouvrir ses colonnes aux fruits de leur enquête. Quelle déception que tous les autres titres nationaux - leur propre rédaction surtout, celle du Dauphiné Libéré - se soient défilés face à des faits d'une telle gravité ! "Quoi de plus normal" avaient-ils fini par conclure cyniquement. "Une presse subventionnée ne prend jamais le risque de froisser son prince ou son actionnaire majoritaire." Virginie accentue la pression de sa main sur l'épaule de son confrère. - Allez ! Vas-y ! Valide ! Pendant deux ou trois secondes d'une dernière hésitation, l'index d'Olivier reste immobile au-dessus de la touche ENTER de son clavier, avant de la frapper rageusement..."

07/2019

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Littérature française (poches)

Djinn. Un trou rouge entre les pavés disjoints

Robbe-Grillet nous revient, au meilleur de sa forme, avec une manière de conte fantastique, décoré d’un titre hugolien : Djinn. Que ce djinn-là soit une transcription phonétique du prénom féminin américain Jean, porté par une des figures majeures du récit, c’est une première malice. Elle sera suivie de beaucoup d’autres. Tout est jeu dans ce texte qui ne cesse de se dédoubler, en faisant oublier ce qu’il est pour donner l’illusion parfaite d’autre chose. Ce livre réussit à être, en même temps, une merveilleuse « histoire à dormir debout », aussi étrange qu’un conte d’Hoffmann, aussi souriante qu’une rêverie de Lewis Caroll, aussi rebondissante qu’une aventure de James Bond, et il nous apporte une excellente synthèse de l’univers romanesque de Robbe-Grillet. Tout y est. Ses décors préférés, ses objets fétiches, ses intrigues favorites d’espionnage et ses reprises maniaques des mêmes scènes sous un éclairage différent. Simon Lecoeur, à la recherche d’un emploi, tombe dans les rets d’une mystérieuse Américaine, Jean, qui le subjugue au point qu’il en devient aussitôt amoureux. Sans rien lui expliquer, elle le charge d’une mission qu’un obstacle, apparemment imprévu, la chute d’un enfant sur le pavé disjoint d’une ruelle obscure, l’empêche d’accomplir. Cet accident, parfaitement programmé au contraire, remets Simon entre les mains de deux enfants, Marie et Jean, qui le contraignent à jouer l’aveugle pour découvrir quelle organisation souterraine il sert : c’est une société de lutte contre le machinisme où l’on n’use, par ironie, que de machines et dont tous les agents, découvre-t-on à la fin du récit, après plusieurs variantes, ne sont que des robots. Je pense que Robbe-Grillet n’est jamais allé aussi loin dans ses angoisses. C’est pourquoi Djinn, avec ce titre hanté et ce fil conducteur imposé, me paraît être un de ses ouvrages les plus prenants. Jacqueline Piatier, Le Monde.

04/2013

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Littérature étrangère

Après la mousson

Selina Sen prend pour décor de ce premier roman mené tambour battant les faubourgs de New Delhi, où se sont installés en 1947, après avoir fui le Bengale, les grands-parents de ses deux héroïnes. Chhobi, la soeur aînée, qu'occupent essentiellement ses projets professionnels, tente de veiller-tant bien que mal-sur la jeune, ravissante et impulsive Sonali. Leur mère, dont le mari militaire en poste dans l'Himalaya est mort des années auparavant, se bat vent debout contre la solitude et la difficulté des temps. En cette année 1984, celle de l'assassinat d'Indira Gandhi par ses gardes du corps sikhs, l'insécurité et l'inquiétude règnent. Dadu le grand-père, muré dans la nostalgie de ses terres perdues avant la Partition, n'est plus d'aucun soutien, seule la présence lumineuse de Dida, la grand-mère, cuisinière émérite et protectrice du foyer, adoucit la vie quotidienne de cette lignée de femmes. L'arrivée de Sonny, un fils de famille, dans la vie de la belle Sonali va perturber l'équilibre précaire de la maisonnée. Séduite et abandonnée par le fringant jeune homme, Sonali se jette dans les bras d'un de ses cousins, un obscur marin, qu'elle épouse. Le nouveau mari embarque sur un bateau à la cargaison plus que suspecte, qui disparaît corps et biens. Sonali veut obtenir réparation: révélant une force de caractère insoupçonnée, elle se lance avec les femmes de sa famille dans une enquête qui les conduira à rien moins que des trafics d'armes et des malversations financières. Si le roman de Selina Sen se lit comme un récit d'aventures souvent rocambolesques, il décrit surtout, à travers une famille ordinaire, les mutations d'une société indienne où les jeunes générations prennent en main leur destin. Après la mousson est aussi un livre flamboyant, profondément ancré dans son territoire: la langue ciselée de l'auteur y restitue à merveille la saveur des mets, les couleurs des étoffes et le chatoiement de la ville.

04/2009

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Sciences politiques

Entre humanitaire et humanité. Mères pour la paix

Ce livre a été entrepris dans l'optique du 25ème anniversaire et du congrès des Mères pour la Paix organisé en octobre à cette occasion, pour décliner l'enchainement des faits qui ont conduit à la création de l'association en 1994, son histoire et son action durant plus de deux décennies. Il est destiné non seulement en direction de ses militants et de ses sympathisants, mais aussi vers toutes celles et ceux qui souhaitent s'engager dans une expérience solidaire ou dans la défense des droits humains et des valeurs universelles. Il rappelle aussi quelques pages de l'histoire des deux dernières décennies, évoquant les grandes crises et leurs terribles conséquences, notamment sur les femmes et les enfants. Il évoque non seulement les programmes d'autonomisation mis en place par Mères pour la Paix pour les femmes victimes de conflits en particulier, mais il parle aussi de l'importance de l'engagement et des rencontres humaines qui ont su orienter et faire évoluer l'association, de la Bosnie à l'Afghanistan, de la Tchétchénie à la RDC et à la Centrafrique. Il apporte en même temps un regard objectif sur les écueils et les échecs qui ont jalonné le parcours de l'association, mais aussi sur ses grandes victoires. Pour alléger un aspect souvent lourd de la situation des femmes en temps de conflit, sont insérés des récits de mission et des anecdotes mais surtout de magnifiques portraits de femmes et de mères restées debout malgré la violence qui a ravagé leur vie et qui ont su rassembler leurs forces pour aider les autres. Mères pour la Paix est une Fédération nationale, composée de sept comités en France, et une force militante de plusieurs centaines d'hommes et de femmes très investis non seulement dans une dizaine de programmes dans les pays en situation de post-conflits mais aussi dans une action importante d'information du grand public et de sensibilisation des jeunes dont la plus importante est l'éducation à la paix.

09/2019

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Psychologie, psychanalyse

L'acte est une aventure. Du sujet métaphysique au sujet de l'actepouvoir

Descendre acheter le journal ? Réflexion : vous délibérez, construisez un projet, argumentez. Décision prise, la volonté vous met debout. Alors, dès le premier pas, l'acte vient à la rencontre de l'action-projet qui agrégeait dans votre tête réflexion, délibération, argumentation, décision, volonté. L'acte est une aventure. Toute la réalité imprévisible du monde se trouvait là, en réserve, dont les créations intellectuelles de l'action escamotaient la part d'inconnu. On décide une action, c'est l'acte qu'on rencontre. Mais alors, pourquoi les deux mots sont-ils communément employés l'un pour l'autre, obligeant à penser l'acte dans une réduction à l'action " dans la tête " ? Tel est le sujet de ce livre magistral de Gérard Mendel qui prend la suite de La psychanalyse revisitée (1988) et La société n'est pas une famille (1992). A partir d'une lecture critique de l'œuvre des grands philosophes, d'Aristote à Habermas, en passant par Saint Augustin, Descartes ou Nietzsche, Gérard Mendel montre comment la naissance philosophique de l'être il y a vingt-cinq siècles a chassé l'acte de la réflexion intellectuelle. En s'appuyant sur une étude approfondie de l' " intelligence pratique " nourrie de son expérience de terrain sur le champ social et sur la relecture des travaux fondamentaux de Winnicott, il propose une nouvelle approche théorique du sujet et de l'acte. Loin du fantasme occidental d'une domination absolue de l'esprit sur la nature et la société, s'affirme alors l'idée d'un acte, pouvoir individuel et collectif en quête d'un rapport plus harmonieux avec la réalité qui, parce qu'elle résiste continûment, reste toujours aussi blessante pour le narcissisme humain. Cette réflexion passionnante, d'une écriture toujours claire, intéressera tous ceux qui ne se satisfont pas de la césure entre théorie et pratique dans la compréhension de l'activité humaine : psychanalystes, psychologues et philosophes, bien sûr, mais aussi travailleurs sociaux et sociologues.

09/1998

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Essais

Les coulisses du divan. Confidences d'un psy

"- Après tant d'années de pratique, comment parvenez-vous à garder cet enthousiasme ? Lucien Kokh. - J'ai été sauvé enfant par des hommes et des femmes qui ont risqué leurs vies pour nous. Alors en souvenir de tous ces passeurs résistants, je me suis fait passeur à mon tour, passeur de rives, de lignes de démarcations. C'est dans ce sens que j'exerce ce métier et cherche sans relâche comment l'exercer du mieux que je peux". De nombreux ouvrages abordent la question de la pratique de la psychanalyse, mais aucun ne propose d'inverser les ro les en interviewant un psychanalyste. Ce livre vous offre la possibilite d'entrer dans les coulisses de la the rapie gra ce a Lucien Kokh, psychanalyste, qui a accepte de se pre ter au jeu et de re pondre aux questions des auteurs. Il sera notamment question du ro le de la parole, des diverses phases de l'analyse, des the rapies bre ves et de leurs e volutions, mais aussi du bon usage de l'humour ou des joies et affres du métier. Gra ce a cet e change a la fois amical et sensible, vous pourrez découvrir la the rapie sous un nouveau jour. Les trois auteurs - deux patients et une consoeur - ont travaille avec Lucien Kokh a la re alisation de cet ouvrage. Après avoir cheminéauprès de Jacques Lacan et Franc oise Dolto, celui-ci a forge , au fil des anne es, une approche singulie re et inventive, qu'il vous propose de de couvrir. Liliane Mitelman est psychanalyste et psychiatre. Elle intègre l'hypnose clinique àsa pratique de thérapeute. En 2009, elle a publiéen collaboration avec Lucien Kokh un ouvrage intituléLe corps possédé. Laurent Dubost est ingénieur dans le domaine du traitement de l'information et homme de théâtre. Avec Rachel Auriol, il codirige la compagnie Le Soleil des Abysses. Paul Besson est scientifique de formation et chercheur en modélisation financière. Il s'est toujours intéresséàde nombreux domaines en dehors de son champ professionnel

12/2022

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Education de l'enfant

Harcèlement, jeux dangereux, bashing, sexisme... Aider son enfant à être autonome face à ces violences ordinaires

Notre société présente de nombreux dangers et violences ordinaires qui peuvent affecter les enfants : injures, moqueries, coups, bizutage, lynchage, harcèlement (au moins un enfant sur dix en serait victime), intimidation, manipulation, désinformation, " grossophobie" , sexisme, hypersexualisation, dépendance aux réseaux sociaux, pornographie en accès libre... Dans ces contextes, les parents ont évidemment un rôle primordial à jouer, mais ils sont généralement plongés dans le déni, la confusion voire la colère. Ils vivent dans la peur et la culpabilité de ne pas pouvoir assurer la sécurité et le bien-être de leurs enfants, et parfois même de passer à côté de leur souffrance. Ils voudraient pouvoir assumer pleinement leur rôle de parents, être des soutiens indéfectibles pour leurs enfants, pouvoir les protéger, mais ils se sentent démunis, hésitent à demander de l'aide, une demande qui révélerait leur impuissance et leur désarroi. Ou équivaudrait à une sorte de déshonneur... D'autres redoutent d'envahir l'intimité de leurs enfants et espèrent une improbable résolution du problème, avec le temps. Alors que faire ? Il n'y a pas de société parfaite, il n'y a pas de système éducatif irréprochable, il n'y a pas de parent sans faille, ni d'enfant ou d'adolescent idéaux. Les marges d'intervention sont parfois limitées. Pour autant, garder le silence, baisser les bras ou accepter l'inacceptable sans agir avec tact, discernement mais fermeté face de telles situations, c'est à coup sûr pérenniser des attitudes, des comportements et des pratiques toxiques, pernicieuses, voire mortifères. Nul parent ne souhaite cela. Le célèbre chimiste et biologiste Louis Pasteur a dit : "Ne cherchons pas à éviter à nos enfants les difficultés de la vie ; apprenons-leur à les surmonter". C'est précisément l'objet de ce livre. Avoir de bons enfants, obéissants, soumis et dociles date d'un autre temps ; aujourd'hui, nous devons éduquer des enfants debout et lucides ; autonomes et responsables, capables de chercher leur propre chemin, de s'affirmer dans le respect, de lever le front. Il y a urgence !

06/2022

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Actualité médiatique internati

Aux vannes, citoyens !. Petit essai d'humour politique

Un essai en faveur du rire politique "Malgré la place qu'il occupe partout dans nos vies, dans la sphère privée ou dans les médias, l'humour politique est sous-étudié scientifiquement et sous questionné journalistiquement. Il est pourtant l'un des miroirs les plus parlants de la société, et il se pratique dans toutes les situations, même les plus tragiques". L'humour politique est à la fois jugé suspect et paré de vertus : il inverse les hiérarchies, il témoigne de la bonne santé démocratique d'un pays, il est d'utilité publique en cas de crise, alors qu'il est accusé par certains d'idéologie, de militantisme voire de dictature. Avec le ton et l'ironie mordante qu'on lui connaît, Charline Vanhoenacker analyse les mécaniques du rire, dévoile les secrets de fabrication de ses chroniques radio et explore les relations ambiguës qu'entretiennent les politiques avec l'humour et... les humoristes. A propos de l'autrice Née à La Louvière en Belgique, Charline Vanhoenacker est journaliste, humoriste, animatrice et productrice de radio. Connue pour ses chroniques sur France Inter, dont certaines sont rassemblées dans l'ouvrage Debout les damnés de l'Uber ! , elle est également l'autrice de Bonjour la France ! , de deux Cahiers de vacances de Manu avec Guillaume Meurice, et d'un cahier d'exercices féministes intitulé En vacances, Simone ! avec Titiou Lecoq et Zoé Thouron. Sur France Inter, Charline Vanhoencker est la productrice de C'est encore nous ! . "Dans un livre décapant, l'humoriste vedette de France Inter propose un "manifeste d'autodéfense intellectuelle" en faveur du rire politique". Sandrine Blanchard, Le Monde " Un "petit essai", qui donne à la fois à rire et à réfléchir, grandement réussi. " Erik Emptaz, Le Canard enchaîné "Un essai réjouissant sur l'humour politique". Caroline Constant, L'Humanité Magazine " Un essai réjouissant sur l'humour politique. " Caroline Constant, L'Humanité " Un livre de réflexion très documenté sur l'humour politique. " Thierry Richard, Ouest France

10/2023

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Préhistoire

Un bouquet d'ancêtres. Premiers humains : Qui était qui, qui faisait quoi, où et quand ?

Les incroyables découvertes paléontologiques et préhistoriques de ces derniers temps permettent de mieux comprendre l'origine africaine de l'Homme, survenue il y a 3 ? millions d'années, due à une simple nécessité d'adaptation à un changement climatique. Elles racontent les quelques millions d'années qui la précèdent comme ceux qui la suivent. L'ambition de ce livre est d'éclairer cette extraordinaire période qui voit la matière vivante se faire matière pensante. On y apprend que la lignée des Préchimpanzés et celle des Préhumains se sont séparées il y a une dizaine de millions d'années, la seconde s'établissant dans un milieu moins boisé que la première. On y voit ces Préhumains se mettre debout, marcher mais grimper encore. Six genres et une douzaine d'espèces illustrent ainsi cette extraordinaire radiation qui s'épanouit de 7 à 2 ? millions d'années dans l'arc intertropical, du Tchad à l'Afrique du Sud en passant par l'Ethiopie, le Kenya, la Tanzanie et le Malawi. Puis ces premiers humains, longtemps inféodés à la savane d'Afrique, en sortent et c'est en Israël, en Géorgie, en Turquie, au Pakistan, en Inde, au Laos, en Indonésie, en Chine, mais aussi, de l'autre côté, en Italie, en France, en Espagne, qu'on va les retrouver et les suivre, à partir de 2 ? millions d'années au moins en Asie, à partir d'un généreux million d'années en Europe... Et on y voit ensuite l'Homme moderne naître à son tour en Afrique, s'y déployer et en sortir il y a 200 000 ans. Cette belle histoire est bien entendu accompagnée de multiples événements qui tous posent de nouvelles questions qui la compliquent et l'enrichissent. Les conteurs, tous acteurs, sont Zeresenay Alemseged, Lee R. Berger, José Braga, Michel Brunet, Ronald J. Clarke, Yves Coppens, Anne Dambricourt Malassé, Fabrice Demeter, Robin Dennell, Yohannes Haile-Selassie, Sonia Harmand, Israel Hershkovitz, Dirk L. Hoffmann, Jean-Jacques Hublin, Marie-Hélène Moncel, François Sémah, Brigitte Senut et Amélie Vialet.

08/2021

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Actualité et médias

Nous n'avons pas fini de nous aimer

"Le lendemain du 13 novembre, je suis sortie, comme des milliers d'autres, avec des fleurs pour les morts, je suis sortie parce que c'était pour moi la seule chose à faire, et un micro s'est tendu. Certainement qu'avec ma tête de vieille dame comme il faut, bourge, catho, le journaliste s'est dit qu'il allait en avoir pour son argent, ça allait être un beau spectacle, avec un peu de haine, un peu de bien pensance, beaucoup de peur. Celle-là, elle va nous servir un discours bien comme il faut, ça va être saignant, parfait. C'est sûrement à ça qu'il a pensé, le journaliste. Mais le micro s'est tendu et j'ai dit, simplement, ce en quoi je crois. J'ai dit, c'est très important d'apporter des fleurs à nos morts. J'ai dit, c'est très important d'avoir déposé le livre d'Hemingway, Paris est une fête. J'ai dit, nous fraterniserons avec cinq millions de musulmans et nous nous battrons contre dix mille barbares. C'est sorti comme ça, c'était l'évidence, la fraternité d'abord ". En 28 secondes d'interview sur BFM TV, instantanément relayées par les réseaux sociaux dans le monde entier, Danielle Mérian, 78 ans, est devenue l'incarnation d'un sursaut vital, d'une résistance généreuse aux puissances mortifères qui ont attaqué Paris le 13 novembre 2015. Ses mots, clairs, spontanés, directs, ne sont pas le fruit du hasard. Ce sont ceux d'une militante infatigable contre la torture, la peine de mort, et aujourd'hui l'excision. Danielle Mérian, avocate, femme au coeur ouvert et à la main tendue, a voué son existence à la souffrance humaine, à l'engagement, à l'autre. A travers son parcours de femme libre, vivant la vie comme une aventure toujours renouvelée, elle nous invite à prendre en main notre destin, à tenir bon, ensemble, debout, inlassablement. Un message régénérant et exaltant.

11/2016

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Littérature française

Les humeurs d'Alfred

Chacun de nous garde dans un coin de sa mémoire le village ou le quartier de son enfance. Il suffit d'y penser les jours de grandes turbulences pour que notre coeur s'apaise et se réchauffe. Nous avons tous besoin de la profondeur de nos racines pour nous maintenir debout. Alfred a passé toute sa jeunesse à Villebois, petit village breton très rural où les habitants savent ce que signifie tracer des sillons et travailler la terre. Pour eux, l'entraide et la solidarité ne sont pas de vains mots. Les générations précédentes ont été de tout temps des passeurs de mémoire pour les enfants. Les plus anciens partagent et transmettent leurs propres valeurs humaines aux plus jeunes, touchant ainsi leur humanité naissante. Lorsque l'heure de la retraite est arrivée, Alfred est revenu dans son village natal parmi "les oubliés, les petites gens" comme il les appelle. Il y a retrouvé plusieurs de ses amis d'enfance qui, comme lui, sont revenus au village et certains autres qui n'en sont jamais partis. Aujourd'hui, ils forment une joyeuse bande de retraités qui se retrouvent chaque jour à l'Estaminet, le seul bar du village tenu par Rosalie. C'est au milieu d'eux qu'il s'épanouit et se construit une nouvelle vie faite de gestes simples, heureux de renouer avec les paysages de son enfance. Ce récit accompagne un personnage au grand coeur, aux allures pagnolesques, pendant une vingtaine d'années de sa vie de retraité. Nous avons tous connu des Alfred autour de nous. Ces personnes nous ont marqués par le charisme et l'humanité dont ils font preuve. Ils sont capables d'élans de générosité comme de révoltes et de colères quand il s'agit de défendre des causes et des idées qui leur semblent justes, mais ils peuvent aussi être épicuriens, chambreurs et de mauvaise foi s'il le faut, même avec leurs amis.

12/2020

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Histoire de Lyon

A la recherche d'un Lyon disparu. Vie et mort des édifices religieux du IVe au XXe siècle

Les églises médiévales lyonnaises ont connu une vie mouvementée. Nombre d'entre elles furent détruitent lors des confits armés, des guerres de Religion et à la Révolution, mais aussi du fait de l'évolution des pratiques religieuses ou architecturales, ou du développement d'espaces urbains nouveaux. Certaines ont totalement disparu : les anciennes basiliques funéraires Saint-Just et Saint-Laurent de Choulans, Saint-Etienne et Saite-Croix du groupe épiscopal, des chapelles et recluseries. D'autres ont été reconstruites comme Saint-Irénée, Saint-Martin d'Ainay, Saint-Nizier et les premières cathédrales sous Saint-Jean. Grâce à l'intérêt pour le patrimoine, surtout médiéval, qui se développe durant le XIXe siècle, les églises qui étaient encore debout ont été sauvées, mais souvent transformées. A partir de la seconde moité du XXe siècle, l'étude du patrimoine religieux lyonnais connaît un nouvel élan, avec l'essor de l'archéologie du sous-sol et de l'archéologie du bâti. L'auteur brosse ici un portrait de la ville au cours des siècles, en replaçant les données archéologiques dans leur cadre historique et topographique. Il s'appuie sur les recherches archéologiques qu'il a menées à partir des années 1970 et dont il avait publié une synthèse des édifices antérieurs à 750 dans Lugdunum christianum (1998). Le présent ouvrage a pour vocation de compléter ces analyses en fournissant les données plus récentes concernant les époques carolingienne, romane, gothique et moderne. Il traite également des églises construites par les ordres mendiants et qui ont presque toutes disparu, comme celle des Cordeliers de l'Observance, la seule à avoir été l'objet d'une étude avant sa destruction. Ce travail auquel, au fil de l'ouvrage, ont été associés d'autres chercheurs, était d'autant plus nécessaire que les vestiges des édifices de culte ont livré des renseignements de première main sur les périodes les plus anciennes, non seulement sur la vie religieuse mais également sur la topographie urbaine, l'acide économique et la société.

11/2021

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Poésie

Enlacement(s). Triptyque : Des ruines ; Obscena ; Il n'y pas plus de pays

Un coffret : il s'agit d'un objet exceptionnel. Sa dimension inhabituelle (450x180) en fait un objet d'art. Un cadeau intelligent. Il contient trois ouvrages indépendants : Des ruines ; Obscena ; Il n'y a plus de pays ; Voix. Chants. Danses. S'enlacent les mots à travers trois livres, trois espaces, trois temps. Impalpable beauté des mots et des phrases. Impalpable trouble des images et des mouvements qui nous enivrent. Impalpable récit des temps d'aujourd'hui, quand les guerres défilent comme faits divers. Traverser les ruines, ruines de la mémoire comme ruines du présent, et continuer le chemin en enjambant l'inacceptable, jour après jour, souffle après souffle, se faire le lieu de l'oubli pour survivre... Des ruines est ce premier volet où l'auteur s'ouvre à la fragilité et convoque ces ruines qui l'ont constitué, de l'esclavage à la dictature, de l'intime à la mondialisation, ou comment se construire sur les champs de ruines, comment renaître et rester debout, de là où il écrit ? Les mots sont les piliers, la voix rebâtit l'édifice du corps... Obscena est ce long chant d'amour et de guérison délivré à l'enfant, à la femme, au pays, à l'île, le chant hors scène, au-delà de la représentation, dans la nudité et la pudeur de ce qui n'est pas à montrer mais qui se délivre sans rémission, quand la douleur trop vive oublie l'œil qui voit, quand la danse dit les mots inachevés, inachevables... Il n'y a plus de pays est cette quête d'une mère à travers les brumes et les bombes, à travers les paysages et les intolérances, quand l'humanité oublie de quel lieu elle provient, sur quel lieu elle habite, vers quel lieu elle se dirige, quand elle prend le corps de la femme comme terre de conquête. Soif de cette femme, soif des mots qui redonnent naissance, qui redisent l'identité, la fabrique du sens.

10/2012

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Histoire internationale

Winnie Mandela, l'âme noire de l'Afrique du Sud

L'Afrique du Sud passe pour le " pays de Mandela ". Mais l'homme qui a accompli un " miracle " politique est si exceptionnel qu'il ne peut être représentatif du pays couturé des plaies de l'apartheid. Ce privilège ambigu revient à son ex-épouse, la " mère de la Nation " durant les décennies de combat, mais qui n'est finalement pas devenue la Première dame de la nouvelle Afrique du Sud parce qu'elle s'est rendue coupable de crimes de sang à la tête du Mandela United Football Club, sa milice personnelle. Peut-on combattre un système hideux comme l'apartheid, sans en emprunter des traits, sans en embrasser la violence et la haine ? Voilà le fil conducteur de cette enquête biographique, riche en épisodes inédits, qui est aussi un retour sur le passé et une interrogation sur l'avenir de l'Afrique du Sud. II s'agit ici de retracer une histoire extraordinaire, celle d'une fille du Transkei qui " monte " à Johannesburg, la cité de l'or, où elle épouse en même temps que l'étoile montante de l'ANC une lutte sans merci qu'elle devra mener seule. Pendant les vingt-sept années que Nelson restera debout en prison, Winnie affronte l'apartheid au quotidien. C'est elle qui inspire la résistance contre l'ordre ségrégationniste, c'est elle, bien plus que l'ANC qui est en phase avec les townships rebelles, d'abord avec la jeunesse de Soweto, en 1976, puis avec tous les ghettos embrasés au milieu des années 80. Cependant, à l'heure de la victoire, elle perd tout : ses postes dans le mouvement anti-apartheid arrivé au pouvoir, son mari et son honneur. Elle n'est plus qu'une icône abîmée. Et si c'était cela, la vraie image de l'Afrique du Sud, le " pays de Mandela " qui se révélera après la mort de Nelson ?

11/2007

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Romans historiques

L'Empire Tome 3 : Le Désamour

Écrivain, journaliste, Alexandre Kerner a la cinquantaine dans les années 30. La France célèbre alors la puissance de son empire colonial qu'il connaît bien. Des bords du Congo au Sahara, de Saigon à Alger, il l'a parcouru, a éprouvé comme tant d'autres cet " envoûtement " que provoque la découverte de l'Afrique et de l'Asie. Depuis, il ne cesse de dénoncer dans ses écrits les brutalités de la " possession " coloniale. Il est loin d'imaginer que la partie la plus dense et la plus douloureuse de sa vie ne fait que commencer. Épris d'une jeune Algérienne, il adopte un enfant africain Anta Zerbo. Par le biais d'une ancienne maîtresse, Élisabeth Stein, il côtoie le milieu anticolonialiste et fait la connaissance de Malraux, Césaire, Senghor, ces jeunes intellectuels qui veulent secouer la tutelle coloniale, mettre " la négraille debout ". Emporté par les événements et la guerre - il a rejoint de Gaulle -, il assiste aux premiers troubles qui secouent le Constantinois en 1945, puis au chaos de Diên Biên Phu en mai 1954, et, en novembre de la même année, au début de la guerre d'Algérie. Kerner est tour à tour témoin et acteur, jusqu'à ces jours sombres de juillet 1962 où il va retrouver Yasmina Khedda. Le couple qu'il forme avec elle va se déchirer au fil de ces années qui bouleverseront inéluctablement le destin de tous les personnages de ce grand roman du " désamour ", - lequel se termine aujourd'hui car, entre la France et les peuples qu'elle a colonisés, c'est l'impossible oubli. Les passions ont été trop fortes. Et Max Gallo ne cache rien de leur violence, mais aussi des élans et de l'espoir qui les portent. Voici la première saga romanesque qui raconte l'envoûtement, la possession, la désaffection qui ont fait naître et mourir l'Empire français. Dans cette tourmente héroïque et cruelle, L'Empire retrace les vies écartelées, mais si souvent généreuses, de ceux qui s'aimaient en s'opposant.

09/2004

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Littérature française (poches)

Anissa Corto

Tu vois Maria, je l'ai terminé, mon livre. C'est un peu grâce à toi. Les nuits que j'ai passées à écrire Anissa Corto sont des nuits où je n'ai pensé qu'à ton regard par-dessus mon épaule. J'ai tenté, à chaque phrase, de deviner tes exclamations, ton étonnement, tes doutes. Il m'est arrivé de te retrouver à São Paulo, pour écrire auprès de toi. Auprès de toi, je n'écrivais pas beaucoup. J'ai très peur de ta réaction à présent. Ce que je pensais être immense, parcouru par tes yeux, va s'excuser d'avoir été écrit. C'est trop tard. Mon style va se retrouver en slip au milieu de la cour. Tout est là, en place, imprimé, figé, définitif, tout est là qui t'attend et te craint. J'essaie de gagner du temps, mais tu es peut-être déjà en train de regarder la couverture, d'ouvrir le livre, d'isoler quelques bribes au passage, prélevant, à la manière des chimistes, les échantillons qui te suffiront pour juger l'ensemble. Je ne peux plus reculer ; il ne me reste qu'à te faire face. Ou à fuir. Je n'ai pas essayé de faire le malin. Tu n'aurais pas été dupe ; j'ai voulu suivre ma pente naturelle, sans jamais forcer les mots, sans jamais chercher à impressionner quiconque, et surtout pas toi. Tu verras, je serai tour à tour pathétique et excessif, lyrique et névrosé. Comme dans la vie. Je serai tour à tour moi-même. Anissa Corto, ce n'est pas Madame Bovary, d'accord, mais c'est moi. Voilà, je me tais. Je te laisse. Comme chaque fois que je sors un livre, je me sens minuscule ; surtout à côté de mes maîtres, les grands, les morts, que je salue debout sur mon escabeau. Je t'aime. Yann

05/2002

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Sociologie

Styles

Occupy Wall Street, Indignés, Nuit Debout - plus que jamais la question est posée de définir la vie que nous souhaitons choisir et vivre. Une vie vécue est inséparable de ses formes, de ses modalités, de ses régimes, de ses gestes, de ses façons, de ses allures... qui sont déjà des idées. Le monde, tel que nous le partageons et lui donnons sens, ne se découpe pas seulement en individus, en classes ou en groupes, mais aussi en "styles", qui sont autant de phrasés du vivre, animé de formes attirantes ou repoussantes, habitables ou inhabitables, c'est-à-dire de formes qualifiées : des formes qui comptent, investies de valeurs et de raisons d'y tenir, de s'y tenir, et aussi bien de les combattre. C'est sur ce plan des formes de la vie que se formulent aujourd'hui beaucoup de nos attentes, de nos revendications, et surtout de nos jugements. C'est toujours d'elles que l'on débat, et avec elles ce sont des idées complètes du vivre que l'on défend ou que l'on accuse. Une forme de vie ne s'éprouve que sous l'espèce de l'engagement, là où toute existence, personnelle ou collective, risque son idée. Vouloir défendre sa forme de vie, sans tapage, en la vivant, mais aussi savoir en douter et en exiger de tout autres, voilà à quoi l'histoire la plus contemporaine redonne de la gravité. Bien au-delà du champ de l'art, Marielle Macé propose la construction critique d'une véritable stylistique de l'existence. Cela suppose de s'intéresser sans préjugé à tout ce qu'engagent les variations formelles de la vie sur elle-même - styles, manières, façons - et de ne pas traiter forcément de vies éclatantes, triomphantes, d'apparences prisées ou de corps élégants. Ce n'est pas seulement la littérature mais bien toutes les sciences humaines qui, pour comprendre le monde immédiat, sous nos yeux, doivent s'y rendre vraiment attentives.

10/2016