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Tif et Tondu - Nouvelle Intégrale - Tome 6 - 1968-1972

Extraits

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Beaux arts

Le droit à la beauté. Chroniques de L'Express (1960-1992)

Pierre Schneider (1925-2013) a écrit chaque semaine dans L'Express, des années 1950 jusqu'aux années 1990, parallèlement à son activité d'écrivain et d'historien d'art. Qu'ils soient courts ou qu'ils prennent la forme de véritables dossiers, ses articles sont à la fois de vrais morceaux de littérature et des réflexions d'histoire de l'art. Ils accompagnent aussi bien les grandes expositions internationales (en France, en Suisse, aux Etats-Unis, etc.) que les orientations de politique culturelle ou les réalisations marquantes d'architecture et d'urbanisme dans le monde occidental.Qu'il s'agisse de cinéma ou de littérature, d'urbanisme ou d'art contemporain, de Baudelaire ou des trésors et curiosités des églises parisiennes, de l'hôpital Santa Maria della Scala à Sienne ou de la coupole de Jules Hardouin-Mansart à Paris, du scandale des biens juifs spoliés en Autriche, de la chasse aux sorcières aux Etats-Unis ou de la beauté des graffitis à New York, Pierre Schneider aborde les sujets les plus divers. Ses prises de position, ses engagements et ses jugements se signalent par leur verve et leur liberté égales à celles de ses grands livres. Il se méfie, par exemple, à son ouverture en 1977, du Centre national d'art et de culture Georges-Pompidou (alias Beaubourg), « dosage habile de cours du soir et de parc d'attractions », il critique le soutien d'Etat à la création, à partir de 1981, il se moque amèrement de la dévastation des paysages par la politique publique du bâtiment, il s'enflamme pour la sauvage beauté des métros taggés, où « les trois-quarts des wagons sont aussi somptueusement illustrés qu'un manuscrit du Moyen Âge ».La réunion d'un choix de ces textes, répartis sur une trentaine d'années, permet de restituer une histoire parallèle et subjective de la vie artistique pendant cette période. Hommage est ainsi rendu à un pan méconnu de l'œuvre d'une figure aussi singulière qu'influente de l'histoire de l'art et de la critique artistique au cours de la seconde moitié du xxe siècle.L'anthologie est introduite par une préface de Rémi Labrusse. Elle est accompagnée de textes d'hommage par René Binet, Yves Bonnefoy, Itzhak Goldberg, Jean-Claude Lebensztejn et Richard Shiff, ainsi que d'une bio-bibliographie rédigée par Tamara Préaud.

01/2017

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Histoire internationale

La guerre du Cameroun. L'invention de la Françafrique 1948-1971

La légende veut que la France, " patrie des droits de l'homme ", ait généreusement amené ses anciennes colonies d'Afrique noire à l'indépendance en 1960. Une décolonisation pacifique en somme qui se serait faite dans la compréhension mutuelle et l'intérêt partagé de la France et de l'Afrique. Ce livre raconte une tout autre histoire : celle d'une guerre brutale, violente, meurtrière, qui a permis à Paris d'inventer un nouveau système de domination : la Françafrique. Cette guerre secrète a pour théâtre le Cameroun des années 1950 et 1960. Les autorités françaises, confrontées dans ce pays à un vaste mouvement social et politique, porté par l'Union des populations du Cameroun (UPC), décident à partir de 1955 de passer en force. En utilisant les mêmes méthodes qu'en Algérie (torture, bombardements, internements de masse, action psychologique, etc.), elles parvienent en quelques années à éradiquer militairement les contestataires et à installer à Yaoundé une dictature pro-française. En pleine guerre froide, et alors que l'opinion française a les yeux tournés vers l'Algérie, la guerre du Cameroun – qui a fait des dizaines de milliers de morts – est à l'époque passée inaperçue. Elle a ensuite été effacée des mémoires par ceux qui l'on remporté : les Français et leurs alliés camerounais. Le crime fut donc presque parfait : les nouvelles autorités camerounaises ont repris les mots d'ordre de l'UPC pour mettre l'indépendance du pays, si chèrement acquise, au service… de la France ! Mais la mémoire revient depuis quelques années. Et les fantômes du Cameroun viennent hanter l'ancienne métropole. Laquelle, de plus en plus contestée sur un continent africain en pleine ébullition, devra tôt ou tard regarder son passé en face.

10/2016

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Brésil

Rire de la dictature, rire sous la dictature. Brésil (1964-1982)

Comment rire en dictature ? Au Brésil, entre le coup d'Etat de 1964 et les prémices de la transition politique au début des années 1980, dessinatrices et dessinateurs ont fait de leurs crayons des armes de contestation. Un travail de recherche inédit fait revivre aujourd'hui leurs combats, entre force du rire visuel et défis de l'opposition contre l'autoritarisme. Ce livre analyse le rôle politique de l'humour graphique - dessins de presse, caricatures, bandes dessinées, gravures, détournements d'images - publié dans la presse indépendante, ancrée dans l'opposition démocratique au régime militaire brésilien (1964-1985). Fruit d'un travail de recherche original et inédit, il sera à la fois utile aux chercheuses/chercheurs spécialistes et au grand public, intéressé par les thématiques du rire politique, de l'humour visuel et de la censure. Publié à l'occasion du soixantenaire du coup d'Etat, l'ouvrage propose un regard rénové sur l'histoire de la période, interrogeant à la fois le rapport du Brésil à son passé autoritaire et le rôle des dessinatrices, dessinateurs et humoristes dans les sociétés contemporaines.

04/2024

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Histoire internationale

La révolution culturelle chinoise sous le regard des Français (1966-1971)

La Chine de la révolution culturelle fut, pour les occidentaux, d'une rare opacité. Replié sur lui-même, le pays ne laissait quasiment rien voir de ses bouleversements. Dans ce contexte, les "pékinologues" français, diplomates, experts ou journalistes, rivalisèrent d'ingéniosité pour décrypter la vie politique de la Chine révolutionnaire. Si depuis mai 68 dominaient en France des sentiments de sympathie pour cette révolution, ils furent témoins de l'évolution du régime vers une dictature répressive et doctrinale.

09/2013

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Critique littéraire

François Mauriac : journaliste 1948-1958. Lectures et culture. Mise en scène du siècle et de ses métamorphoses

L'oeuvre littéraire de François Mauriac publiée dans les journaux et les magazines forme une immense somme d'écrits s'échelonnant de 1910 à 1970, débordant de toutes parts le seul Bloc-notes auquel la mémoire collective a coutume de la réduire. Aussi, pour éviter la dispersion, cette étude s'est-elle fixé une limite dans le temps, 1948-1958, sans bien entendu s'interdire les retours en arrière non plus que les coups d'oeil au-delà. Ce choix temporel obéit à une double logique. D'une part, correspondant à la IVe République, cette décennie fait paraître François Mauriac dans son double rôle, celui du résistant antistalinien s'exprimant dans les éditoriaux du Figaro, celui du militant de la décolonisation se manifestant dans le Bloc-notes de l'Express. D'autre part, elle a la vertu majeure de coïncider avec l'éveil intellectuel et politique de l'auteur de cet ouvrage, en sorte que ce parcours est pour lui une redécouverte et non une découverte. Tout au long de sa prime adolescence, de son adolescence et de sa jeunesse, la voix de François Mauriac lui aura été présente. Voix multiple. Ce qui surgit au fil des pages, c'est toute une époque, familière aux plus anciens, inconnue de ceux que leur âge protège contre les souvenirs trop antiques, une époque pleine de tourmentes et de polémiques, tumultueuse et souvent tragique. La défaite de l'Allemagne hitlérienne n'est pas si loin, la menace soviétique sur l'Europe est palpable, la guerre d'Indochine à peine terminée celle d'Algérie commence, l'Etat se défait. Mais les Arts et Lettres continuent d'exercer leur empire. Dans ce paysage, traversé de tempêtes, François Mauriac va son chemin, l'oeil aux aguets, la plume à la main, la foi et l'espérance du salut au coeur. La vie culturelle occupe le présent ouvrage.

02/2012

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Psychologie, psychanalyse

Nouvelle revue de psychanalyse N° 37 printemps 1988 : La lecture

Yves Bonnefoy, Lever les yeux de son livre Michel Chaillou - J-B Pontalis, Salut la lecture ! (entretien) Serge Boimare, Apprendre à lire à Héraclès Gérard Macé, Champollion déchiffré ou L'ombre du lion Jean-Louis Baudry, Un autre temps Bruno Bayen, Parfois le roman Jean Laplanche, Le mur et l'arcade Jean-Claude Rolland, Quelle lecture de la parole ? Paul-Laurent Assoun, Eléments d'une métapsychologie du «Lire»Martine Poulain, Moi, Henri Beyle, dix ans, lecteur Michel Gribinski, Lectures et censures de Madame Bovary Marc Froment-Meurice, Tourner la page ? Georges Pludermacher, L'ouïe de l'œil Ivan Fónagy, Lecture musicale Evelio Cabrejo Parra, Jeu d'indices Michel Neyraut, Portraits souvenirs Varia, X : Martine Bacherich, Enfance Edmundo Gómez Mango, El Burlador : un homme sans nom Pierre Pachet, Le voeu méchant de l'œuvre Cornélius Heim, Une ouvre «pleine d'idées» Georges-Arthur Goldschmidt, Quand Freud entend l'allemand Viviane Abel Prot, «Pour un oui ou pour un non» Evelyne Lavenu, Passe-passe Jean-Yves Tamet, N d T.

05/1988

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Psychologie, psychanalyse

Nouvelle revue de psychanalyse N° 34 automne 1986 : L'attente

Patrick Lacoste, La magie lente Laurence Kahn, La hâte Michel Gribinski, L'arrêt André Beetschen, Une patience déliée Michel Chaillou, Un fruit bizarre Adam Phillips, Quand l'enfant s'ennuie Aline Petitier, «On dit qu'un prompt départ vous éloigne de nous»Radmila Zygouris, Le guetteur de l'aube Marc Le Bot, Le suspens Ginevra Bompiani, L'attente de la mort et du miracle Bernard Favarel-Garrigues, Passager clandestin Jacques Le Goff, Les limbes Roger Grenier, L'attente et l'éternité Alain Boureau, Toujours, déjà, soudain là : l'Etat devant l'historien André Green, L'aventure négative Jean-Michel Hirt, Le temps de l'ombre Jean Starobinski, Es linda cosa esperar...Albrecht Schaeffer, Un poème Sigmund Freud, Une lettreVaria, VII : Nicole Loraux, Le deuil du rossignol Georges-Arthur Goldschmidt, Quand Freud entend l'allemand Michel Gribinski, Pourquoi l'imprimerie ?Bernard Ducasse, Entre tortue et taureau Jean-Claude Rolland, Analogie de la nuit Jean-Paul Chartier, Scène de ménage en trompe-l'œil Jean-Michel Sterboul, Il peut arriver une fatigue...Dominique Clerc Maugendre, Billie Holiday est morte... (Dominique Maugendre) Jean Pouillon, Archéologismes Bruno Bayen, Il ne me voit pas. Voyons sa pensée Jorge Luis Borges, Une femme a déploré...

11/1986

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Histoire de France

Un drame de la colonisation. Ouvéa, Nouvelle-Calédonie, mai 1988

Le 22 avril 1988, à Ouvéa, 27 gendarmes sont pris en otage par un groupe d'indépendantistes kanak. Cette explosion de violence, qui entraîna la mort de six militaires et 19 indépendantistes, devint un enjeu national et électoral majeur, alors que s'annonçait le second tour de l'élection présidentielle de 1988. En donnant la parole aux différents acteurs de ce drame, qu'ils soient indépendantistes ou défenseurs de l'ordre républicain, l'auteur nous livre la première lecture historique de l'affaire d'Ouvéa : un événement singulier, mais aussi l'expression d'un conflit identitaire qui trouve son origine au milieu du XIXe siècle, lorsque Napoléon III décida de faire de la Nouvelle-Calédonie à la fois une terre de bagne et une colonie de peuplement. Avant le référendum qui donnera pour la première fois à la population calédonienne la possibilité de décider de son sort - indépendance ou maintien dans la République française -, ce récit documenté sur l'histoire dramatique de l'archipel est indispensable.

03/2015

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Psychologie, psychanalyse

Nouvelle revue de psychanalyse N° 38 automne 1988 : Le mal

Michel de M'Uzan, L'extermination des ratsJean-Michel Labadie, La pensée mise à mal par le crimeJenny Renaud, La mauvaise graineFrançois Gantheret, Habemus papam !Sigmund Freud, Quelques fragments «caviardés» de lettres à FliessJean Ménéchal, Une femme est brûléeJean Clair, La vision de MéduseMuriel Djéribi-Valentin, Oil d'amour, oil d'envieAndré Godin, «Délivre-nous du mal»Alain Boureau, La chute comme gravitation restreinteGeneviève Pichon, La lèpre et le péchéMaurice Bellet, Le Dieu-monstreEdmundo Gómez Mango, La mauvaise langueMonique David-Ménard, L'attente de l'autreJean Pouillon, Consoler JobBertrand d' Astorg, Variation sur l'interdit majeurMax Milner, Le ciel en creux...André Green, Pourquoi le mal ?Claude Lanzmann, Hier ist kein WarumVaria, XI : Michel Neyraut, Portrait d'Éléonore, et d'autres portraitsPatrice Loraux, Adieu à la philosophieAmy Cohen, Nom et adresseTommaso Landolfi, Le papa de KafkaGeorges-Arthur Goldschmidt, Quand Freud entend l'allemandDonald Meltzer, Deux beautésMichèle Hechter, La Grande MademoiselleEvelio Cabrejo Parra, La mort comme lienJennifer Gladston Butler, Le breakdown d'une carrière de fumeurD.W. Winnicott, Cher Dr Sargant

11/1988

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Revues

La Nouvelle Revue Française (1908-1943) N° 652, janvier 2022

Editorial : Michel Crépu, "Le voir et crier à la garde, c'est tout un", écrivait Giono de Machiavel... Beauté de la politique : Julien Syrac, Des trois beautés, ou comment faireCynthia Fleury, L'exercice du ralentissement (entretien)Jérémie Gallon, Realpolitik, la confrontation avec le réel (entretien)Catherine Volpilhac-Auger, Laideur et beauté de la politique. MontesquieuEryck de Rubercy, L'ordre comme idéal politique. De Machiavel à GoetheMariano José De Larra, L'homme ballonBlanche Cerquiglini, Les classiques ou l'art de la récupérationKarine Tuil, Tout est politiqueConversation épistolaire : Michel Crépu - Pierre Michon, Une variation sur La ronde de nuit. DialogueLa littérature aujourd'hui : nouvelles voix : Charles Daubas, Chaud froid de toucanAnne Emmanuelle Volterra, Fragments d'objetsArthur Larrue, Amour livreNoemie Parant, L'accident. Lettre à tous les validesPatrick Laurent, Le promenéDouble vue : André Pieyre de Mandiargues, Partie gagnée (présenté par Eric Dussert)La forme et le fond : Olivier Barrot, British Racing GreenNina Leger, Ouvrir les lieux, défaire l'oubliChristophe Langlois, Au seuil de l'invisible. Graduel de Jean-Pierre LemaireArts : Patrick Amine, Les colères de Georg BaselitzNotes de lecture : Michel Crépu, Pascal Quignard, L'amour la mer (Ed. Gallimard)Géraldine Blanc, Emmanuelle Fournier-Lorentz, Villa royale (Ed. Gallimard) - Uli Wittmann, Le crocodile blanc et autres hasards (Mercure de France)Mikaël Gómez Guthart, Miguel de Unamuno, Aphorismes et définitions (Rivages)Gabrielle Lécrivain, Frances A. Yates, Les dernières pièces de Shakespeare (Allia)Antoine Ginesy, Emanuele Coccia, Philosophie de la maison. L'espace domestique et le bonheur (Rivages)

01/2022

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BD tout public

Abstraction (1941-1968)

Après Branchages et Panorama du Feu, Abstraction (1941-1968) représente la version livre d'un travail exposé à la biennale d'Art Contemporain du Havre (mais contrairement aux deux ouvrages précédents, il ne s'agit pas là d'un tirage numéroté). Abstraction (1941-1968) poursuit les réflexions de Gerner autour des bandes dessinées populaires de l'époque de la Guerre Froide, et ajoute à cette exploration une question esthétique qui rejoint les enjeux de l'expressionnisme abstrait américain de ces mêmes années 50-60.

04/2011

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Philosophie

Entretiens. 1968-2008

Jean Baudrillard n'était pas que le penseur virtuose et sensuel de la séduction et de la disparition, du fatal et du viral, de la simulation et de l'hyper-réalité. Il était aussi un formidable orateur, déployant avec gourmandise et acuité, face à tous les publics, les interprétations les plus déconcertantes et les analyses les plus provocantes sur les différents sujets à propos desquels on l'interrogeait. Des traces de ce génie de la parole, les innombrables interviews qu'il a données pour les journaux, magazines et revues du monde entier constituent peut-être le corpus le plus précieux, le plus vivant, le plus en prise avec la double actualité du monde et du penseur. C'est une première sélection de ces entretiens, couvrant la durée entière de sa carrière, que l'on trouvera réunis pour la première fois dans le présent volume, rappelant ainsi à chacun combien, plus que jamais, Baudrillard nous manque.

10/2019

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Critique littéraire

Correspondance. 1934-1968

" Il va sans dire que lorsque la question se posera : les quelques centaines de lettres qu'il m'a écrites [sic] sont à la disposition de celui, celle ou ceux qui assumeront la responsabilité de son "héritage" littéraire " (lettre 695). Ce post-scriptum de la lettre d'Armand Petitjean écrite le 10 octobre 1968, au lendemain de la mort de Jean Paulhan, et reçue par Dominique Aury, dernière compagne du directeur de La Nouvelle Revue française, reflète bien la préscience historique et la sensibilité de l'auteur. Ce corpus de presque sept cents lettres s'échelonne sur plus de trente ans, de 1934 à 1968. Le lecteur assiste de près à une véritable et passionnante aventure intellectuelle à travers la période la plus turbulente du XXe siècle : les journées de février 1934, le Front populaire, l'Anschluss, la crise de Munich, la " Drôle de Guerre ", la défaite, l'Occupation, la Libération, les débuts de la Guerre froide, la résurrection de La NRF en 1953, la crise algérienne, l'établissement de la Ve République... Indissociable de cette aventure intellectuelle, et actrice aussi capitale que les deux hommes, s'illustre La NRF elle-même, déjà bien établie en tant qu'institution politico-culturelle. Qu'apprend-on à la lecture de ces lettres, en sus de leur inestimable valeur historique ? Pardessus tout, il s'agit de l'amitié. Dès le début, les deux hommes ont conscience d'être sur la même longueur d'ondes. Comme dans toute amitié qui dure, il y a pourtant des querelles et même des menaces de rupture. Des différences vont les opposer, notamment sous l'Occupation. Tour à tour, les lettres révèlent l'humour partagé, la franchise, la fidélité, l'intelligence de cette amitié, en dépit des colères, des vicissitudes, des réconciliations qui la soumettent à l'épreuve. Aléas du destin, aléas de l'histoire, complicités et discussions, exigences à l'égard de soi, à l'égard de l'ami, affection indéfectible : la correspondance de ces deux hommes nous livre enfin ses richesses, sa complexité humaine et historique.

01/2011

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Critique littéraire

Correspondance 1926-1968

Paulhan se juge "tout à fait banal" , se range dans "le parti des gens qui s'intéressent, qui sont à chaque instant épatés" . Guéhenno a la conviction d'appartenir à "une espèce commune de l'humanité" , celle de "ces hommes de série" , que désemparent les événements. Coquetteries d'intellectuels et d'écrivains qui savent trop bien qu'on ne les prendra pas au mot, que leurs oeuvres disent tout le contraire ?Leurs lettres incitent à ne pas répondre trop vite. A côté de la Grande Guerre, du Front Populaire ou de l'Occupation, il y est beaucoup question de divers petits événements, que l'on appelle trop vite "fait divers" . L'un, "esprit insaisissable" , se méfie des professeurs, auxquels il reproche "d'avoir leur siège fait, leur système" . L'autre en veut aux "joueurs" et a parfois soupçonné son ami "d'aimer les idées, pour le plaisir, à tous risques, et dût le monde s'écrouler" . Pourquoi, dans ces conditions, leur amitié n'a-t-elle jamais connu de ces "vacances" qui séparent des esprits pourtant mieux faits pour se comprendre et s'estimer ? Parce qu'ils partagent une conviction : "Nous ne sommes pas le centre du monde, nous ne valons, nous ne sommes dans la vérité qu'à condition de nous négliger nous-mêmes pour autre chose" . Cette autre chose peut être la politique, la métaphysique ou la résistance à l'oppression. Dans tous les cas, elle passe par cet amour de la littérature qui, seule, peut expliquer le monde et donner un sens aux faits divers dont il est question dans cet entretien de quarante ans.

11/2002

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Critique littéraire

Correspondance. 1944-1968

C'est donc non seulement un coin quelque peu perdu dans l'univers de Paulhan que la correspondance avec Belaval fait redécouvrir, c'est aussi un Paulhan qui diffère sensiblement de celui qui sollicitait le soutien des grands auteurs de la maison Gallimard, et soutenait à son tour tous les jeunes auteurs de la NRF ; celui qui demandait avis sur son travail et qui faisait par de son désespoir d'écrivain. Belaval, comme tant d'autres, s'adresse d'abord à Paulhan comme jeune auteur ambitieux. Mais très rapidement il se met au service de l'œuvre de son éditeur, inversant le rapport qui caractérisait la plupart des relations littéraires de Paulhan jusqu'au point où il souhaitait enlever celui-ci à Gallimard, l'entraîner dans une île déserte pour qu'il mène à bien ses différents travaux. Il soumet les manuscrits de Paulhan à une lecture attentive, repérant maladresses et fautes de typographie. Il harcèle son aîné pour qu'il respecte les dates limites qu'il se fixait. Cependant, même cette détermination forcenée de voir l'accomplissement de l'œuvre de son maître ne servait pas à grand-chose. Car Paulhan n'a plus besoin d'encouragement : il écrit, bien plus qu'avant la guerre, malgré - ou sans doute à cause de - son isolement croissant dans le monde littéraire. Ce n'est donc pas l'ébauche d'une œuvre que l'on voit se profiler dans ces lettres, contrairement à la majeure partie de la correspondance de jean Paulhan. Ici on assiste à la difficulté que cette œuvre présente aux autres, même à ceux qui sont les plus aptes à la comprendre, tel Yvon Belaval, philosophe de formation, mais aussi auteur de divers écrits sur la poésie et amateur de peinture. Il y avait beaucoup pour réunir ces deux hommes, et comme Paulhan le dira lui-même, s'il n'avait pas eu " tant de choses à faire encore qu'il ne [lui] est guère permis de ronger aux métamorphoses ", il aurait été content d'être Belaval, capable de passer avec aisance de Leibniz à Max Jacob. Mais Paulhan est maintenant investi d'une idée claire de ce qu'il doit accomplir, une idée claire qui est nécessairement relayée par une zone d'obscurité, par un secret, qui forme un silence au cœur de cette correspondance.

12/2004

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Critique littéraire

Correspondance 1919-1968

Les lettres échangées entre le fondateur des Éditions Gallimard et son principal conseiller littéraire, rédacteur en chef puis directeur de La Nouvelle Revue française, placent le lecteur au coeur d’un demi-siècle d’édition et de littérature. Jean Paulhan estimait que sa « vie véritable » avait commencé ce jour de 1919 où Gaston Gallimard était venu, avec Jacques Rivière, lui proposer d’entrer à la NRF ; et Gaston Gallimard sut lui dire sa profonde gratitude, doublée d’un sincère et amical sentiment de proximité : « Depuis la mort de Jacques Rivière, la NRF, la maison, c’est vous et moi. » ; ou encore : « Si je ne savais que vous détestez les grands mots, c’est bien mieux et bien plus souvent que je vous ferais sentir que vous êtes l’homme que j’admire et que j’aime le plus, le seul en qui j’ai une aveugle confiance ». Il reste qu’entre les deux éditeurs, dont l’échange épistolaire prolonge la quotidienne conversation, le dialogue ne fut pas toujours aisé ; ils s’opposèrent sur la question de la vocation, de l’indépendance et du renouvellement de la revue, puis, au soir de leur vie, finirent par s’éloigner. Mais de Malraux à Gracq, de Sartre à Sollers, de Caillois à Blanchot, comme de Supervielle à Audiberti, c’est toutefois la littérature et son dévoilement critique qui forment le seul horizon de cet exceptionnel dialogue, les deux hommes s’attachant, derrière une même enceinte, à leur oeuvre éditoriale commune.

11/2011

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Critique littéraire

Correspondance 1947-1968

Avec près de trois cents lettres, cartes et billets échangés entre 1947 et 1968, la correspondance entre André Pieyre de Mandiargues et Jean Paulhan reflète l'actualité du monde des lettres de l'après-guerre et les débats intellectuels qui l'animent, principalement autour de la réapparition de La NRF que Jean Paulhan codirige à partir de 1953, et à laquelle André Pieyre de Mandiargues contribuera à la rubrique " Le Temps, comme il passe ". Il y publiera de nombreuses critiques et y donnera en avant-première plusieurs de ses oeuvres. Tant d'écrivains importants font en effet partie du monde de Jean Paulhan... Ecrivains qu'il a lui-même promus, grâce à sa place stratégique au sein de La Nouvelle Revue française, ou avec qui il entretenait de profondes affinités intellectuelles. Depuis leur première rencontre en 1946, André Pieyre de Mandiargues fait partie de ce cercle amical, poétique et artistique. Et c'est le point de départ de leur conversation épistolaire. Au fil de ces lettres, érudites ou bouleversantes, la personnalité des deux interlocuteurs se révèle dans toute la saveur de sa subtilité et de son ironie. Tous les deux partagent en effet un même goût pour l'insolite, les incongruités, le plaisir de voir... André Pieyre de Mandiargues et Jean Paulhan - Mandiargues appelle celui-ci le " playboy de l'art moderne " - aiment les artistes et en particulier les peintres. Leur écriture est souvent au service de l'image et de ses créateurs dont les noms - Braque, Dubuffet, de Pisis - apparaissent dans bien des lettres. Tant de connivence, par-delà la différence de génération, fait naître une affection et une intimité qui donnent à cette correspondance une chaleur surprenante et, pour le lecteur d'aujourd'hui, extrêmement touchante. Édition établie, annotée et préfacée par Éric Dussert et Iwona Tokarska-Castant.

10/2009

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Critique littéraire

Correspondance 1944-1968

Rares sont les correspondances inscrites au carrefour des sphères artistique, littéraire et éditoriale. Les plus de six cents lettres qu'ont échangées, de 1944 à 1968, Jean Dubuffet et Jean Paulhan, outre qu'elles étonnent et réjouissent par la richesse, la vigueur et l'intérêt jamais démenti de leurs propos, font à ce titre figures d'exception par l'étendue du champ qu'elles embrassent jusqu'à faire d'elles un remarquable panorama saisi sur le vif de la vie intellectuelle, politique et culturelle de l'immédiat après-guerre. Cette singularité, elles la doivent d'abord à l'identité des deux correspondants. D'un côté, l'un des artistes les plus importants et controversés de la seconde moitié du XXe siècle, peintre, dessinateur, graveur, sculpteur, architecte, homme de théâtre, écrivain, musicien ; de l'autre, un écrivain, essayiste, critique d'art, éditeur, directeur de La NRF, la plus importante revue littéraire de la première moitié du XXe siècle. Si la qualité d'une correspondance tient d'abord à celle de ses auteurs, on conviendra que l'on est ici assuré d'en lire une de tout premier plan. Mais pour échapper au simple statut d'archives, fussent-elles de première main, encore faut-il qu'une écriture vienne sans cesse délivrer l'échange de son seul avenir de document. Or Paulhan et Dubuffet sont tous deux de redoutables et prolixes épistoliers. Si chaque lettre est écrite dans le souci de son destinataire, elle l'est donc aussi dans le souci des moyens dont elle use, de la langue et du style - de sorte qu'elle déborde le cadre de l'échange où elle est inévitablement prise pour offrir à chacun un plaisir de lecture qui, sur une période de plus de vingt ans, n'est jamais trahi. L'amateur aura ainsi celui de découvrir les bonheurs d'écriture de Dubuffet ; le curieux aura accès à une source précieuse d'informations sur l'invention de l'Art Brut, la création des Cahiers de la Pléiade, la genèse des textes et des œuvres de jean Dubuffet ; le connaisseur sera surpris par l'étendue et la profondeur de champ du tableau de la vie intellectuelle parisienne. Amateur, curieux ou connaisseur, le lecteur sera en tout cas sensible à une relation passionnelle et conflictuelle, à un rapport de force subtil où la sincérité et la violence du sentiment n'excluent pas le jeu des intérêts.

11/2003

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Poésie

Oeuvre 1968-2010

C'est une traversée de l'oeuvre poétique de Mathieu Bénézet qui est ici proposée, depuis son premier recueil, préfacé par Aragon : L'Histoire de la peinture en trois volumes (1968) jusqu'à ses textes les plus récents. Ce parcours a bien sûr été conçu autour des ouvrages publiés au fil des années par Flammarion et dont plusieurs sont reproduits in-extenso (L'Imitation de Mathieu Bénézet, La Fin de l'homme, Ceci est mon corps, L'Océan jusqu'à toi, Médéa) ou représentés par de larges extraits (Le Travail d'amour, Détails, apostilles), à côté d'autres titres majeurs : Votre solitude, Homme au jouet d'enfant, L'Aphonie de Hegel... Cet ensemble regroupant les principales étapes de quatre décennies d'écriture en éclaire les inflexions successives, qu'une longue Préface d'Yves di Manno et un florilège critique permettent de mieux situer.

10/2012

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Critique littéraire

Correspondance 1921-1968

L’abondante et surprenante correspondance qu’ont échangé Marcel Jouhandeau et Jean Paulhan entre 1921 et 1968, année de la mort de Paulhan, présente un document passionnant pour ceux qui s’intéressent à l’histoire littéraire ; de plus, elle nous révèle deux personnalités aussi différentes qu’attachantes : Jouhandeau, l’écrivain intimiste, l’auteur prolifique d’une incessante autobiographie éclatée dans plus de cent titres, et Paulhan, l’éditeur, l’auteur, l’ami des peintres et des poètes, le directeur officieux puis officiel de La Nouvelle Revue française, lui, beaucoup plus secret. Sur quelques 4 000 lettres recensées, ce volume en retient 904, que l’on peut considérer comme les plus significatives. L’ensemble se lit comme un roman de l’époque, du petit monde des lettres, de la NRF et des Editions Gallimard. On y voit Paulhan, magnanime et amusé, considérer avec le plus grand sérieux les plaintes incessantes de Jouhandeau, qui s’épanche sur sa mère, sur les injures que lui adressent les surréalistes alors qu’il a tout fait pour les introduire à la NRF, sur les scènes incessantes que lui fait Elise alors même qu’ils ne sont pas encore mariés et devraient être en pleine lune de miel… Mais c’est à l’occasion de l’Occupation et de ses séquelles que leur relation prend une tournure dramatique : Paulhan est un résistant de la première heure bientôt contraint de vivre dans la clandestinité ; Jouhandeau, auteur du pamphlet antisémite Le péril juif, participe avec empressement au voyage des écrivains collaborationniste à Weimar, "pour les beaux yeux bleus du lieutenant Heller", affirmera-t-il plus tard pour se dédouaner. Plus grave : Paulhan apprend avec certitude que c’est Elise Jouhandeau en personne qui l’a dénoncé à la Gestapo, ce que Marcel refusera toujours de reconnaître. Pourtant, le lien n’est pas rompu, la correspondance se poursuit pendant encore plus de quarante ans comme si de rien n’était, sans être altérée par une quelconque froideur ou distance. Alors que tout devrait les opposer, les pousser à s’affronter, les deux hommes nous laissent ainsi entrevoir ce qui préside au mystère de l’amitié.

04/2012

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Photographie

Gilles Caron 1968

Célébre pour ses reportages de guerre en Israël, au Vietnam ou au Biafra dans les années 1960, Gilles Caron est aussi considéré comme "le" photographe de Mai 68. Derrière des images légendaires, les archives de la Fondation Gilles Caron permettent désormais de découvrir la partie immergée d'un iceberg : des milliers de vues réalisées tout au long d'une année où il propose un portrait de la jeunesse française, de ses vedettes, de ses hommes politiques et d'une foule d'anonyme décidée à changer d'époque. Sur le terrain, dans les amphis et au cours des manifs, Gilles Caron tient une chronique de 1968 en très grande partie inédite. Son expérience malgré sa jeunesse lui permet de poser un regard à la fois bienveillant et distancié sur des événements au goût de révolution, lui qui sera le témoin engagé de conflits dramatiques en Afrique tout au long de cette année 1968. Disparu prématurément en 1970 à l'âge de 30 ans au Cambodge, Gilles Caron laisse le plus précieux témoignage de la "révolution symbolique" que fut Mai 68.

05/2018

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Essais biographiques

Basquiat, mai 1968

En mai 1968, Jean-Michel Basquiat, alors âgé de sept ans, est renversé par une voiture alors qu'il joue dans la rue. Dans un entretien donné en 1985 à Becky Johnston et Tamra Davis, Basquiat décrira ainsi son accident : "C'était comme dans un rêve. J'avais l'impression que la voiture... c'était comme dans un film, avec des images au ralenti. Quand une voiture fonce sur vous, ça se passe exactement comme ça". Alors que le très jeune Jean-Michel est en convalescence à l'hôpital, sa mère lui offre un manuel d'anatomie. Basquiat, mai 1968, est une plongée dans ce que le peintre américain décrira comme un "rêve" . C'est avant tout de l'enfant blessé qui est au centre du texte : Basquiat peindra toute sa vie des corps brisés. L'auteur cherche ainsi à retrouver les traces laissées par cet accident dans l'oeuvre du peintre américain, si violent pour un enfant, et la portée du don fait par sa mère.

05/2023

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Littérature étrangère

Contes liquides

"Sur l'île de Tahiroha, le jour du Vendredi saint, les cannibales convertis au christianisme ne mangent que des marins". L'écrivain lisboète exilé Jaime Montestrela (1925-1975) écrivit ces Contes liquides à Paris, de mai 1968 à juin 1972, au rythme de deux ou trois par semaine. Plus de mille, donc. Nous en présentons ici quatre-vingts, ce qui n'est pas mal, compte tenu du fait que le traducteur ne parle pas portugais.

06/2012

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Religion

La Marseillaise de Santa Chiara. Souvenirs d'un séminariste d'avant Vatican II

L'auteur s'est résolu, face à la crise qui sévit dans l'Église catholique, à partir de 1965, à livrer un témoignage très inédit en son genre. C'est celui du parcours d'une vocation sacerdotale avortée, allant de 1945 à 1960. Charles Hervé, né en 1934, dans une famille d'antique souche bretonne, a fait ses études secondaires à Neuilly-sur-Seine et débuté son cycle d'études supérieures à La Sorbonne. Il le poursuivra par des études de philosophie scolastique à l'Institut catholique de Paris, entrant au Séminaire universitaire des Carmes (1955-1956). Suivra la longue parenthèse d'un service militaire de vingt-sept mois, débuté en Allemagne et poursuivi en Algérie (1957-1958). Puis il sera envoyé à Rome par le cardinal archevêque de Rennes pour y poursuivre des études de théologie (1959-1960). C'est au séminaire français de Santa Chiara qu'il sera confronté à la subversion préconciliaire. Rétrospectivement, il lui est apparu qu'elle portait déjà en elle les germes de l'explosion de mai 1968. Il a mené, en Bretagne, une carrière de cavalier, éleveur de concours hippique et de président de syndicat agricole. Parallèlement, il a conduit une autre carrière de journaliste, de conférencier et d'écrivain. Aujourd'hui, Charles Hervé est père de quatre enfants et grand-père.

03/2009

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Pléiades

Oeuvres complètes. Tome 2, 1944-1948

Au lendemain de la mort de Camus (1960), les Éditions Gallimard souhaitent inscrire son ouvre au catalogue de la Pléiade. Deux volumes sont prévus. Roger Quilliot, chargé d'établir l'édition, fait ouvre de pionnier ; il consulte tous les manuscrits alors disponibles et rassemble quantité de « Textes complémentaires ». Le premier volume, Théâtre, récits, nouvelles, paraît dès 1962 ; le second, Essais, en 1965. Mais dans son introduction de 1962 Quilliot songe déjà à l'avenir : « Je me suis seulement efforcé de rendre à Camus, pour les années à venir, l'homme vivant qui lui était dû et que d'autres, sans nul doute, voudront parfaire. » De fait, la connaissance de l'ouvre de Camus n'a cessé de progresser. Des textes épars ont été rassemblés et édités. Les Carnets, mais aussi des récits restés inédits, comme La Mort heureuse et Le Premier Homme, ont été révélés. Bien des questions soulevées par Camus se posent toujours, mais si leur thématique (la décolonisation, le terrorisme et sa répression, etc.) nous paraît familière, le rappel du contexte historique est de plus en plus indispensable à leur compréhension. D'autre part, les informations apportées par les publications posthumes incitent à s'interroger sur la meilleure organisation possible de l'ouvre de Camus. L'édition des années 1960 plaçait d'un côté la « fiction », de l'autre la « réflexion », mais comment, par exemple, ne pas tenir compte du fait que l'on trouve dans les Carnets plusieurs plans structurant l'ouvre en « séries » (l'Absurde, la Révolte, etc.), chacune de ces séries comprenant des ouvrages appartenant à des genres littéraires différents, fictionnels ou réflexifs ? Une édition des Ouvres complètes devait donc être présentée au plus près de ce que nous savons des intentions de l'auteur. C'est la chronologie de publication des ouvres, tous genres confondus, qui a été retenue comme principe de classement, et ce sont les ouvrages publiés du vivant de Camus qui figurent en premier lieu dans chaque tome. Enfin, des écrits posthumes sont rassemblés à la fin de chaque volume, en fonction de leur date de rédaction.

04/2006

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Pléiades

Oeuvres complètes. Tome 1, 1931-1944

Au lendemain de la mort de Camus (1960), les Éditions Gallimard souhaitent inscrire son ouvre au catalogue de la Pléiade. Deux volumes sont prévus. Roger Quilliot, chargé d'établir l'édition, fait ouvre de pionnier ; il consulte tous les manuscrits alors disponibles et rassemble quantité de « Textes complémentaires ». Le premier volume, Théâtre, récits, nouvelles, paraît dès 1962 ; le second, Essais, en 1965. Mais dans son introduction de 1962 Quilliot songe déjà à l'avenir : « Je me suis seulement efforcé de rendre à Camus, pour les années à venir, l'homme vivant qui lui était dû et que d'autres, sans nul doute, voudront parfaire. » De fait, la connaissance de l'ouvre de Camus n'a cessé de progresser. Des textes épars ont été rassemblés et édités. Les Carnets, mais aussi des récits restés inédits, comme La Mort heureuse et Le Premier Homme, ont été révélés. Bien des questions soulevées par Camus se posent toujours, mais si leur thématique (la décolonisation, le terrorisme et sa répression, etc.) nous paraît familière, le rappel du contexte historique est de plus en plus indispensable à leur compréhension. D'autre part, les informations apportées par les publications posthumes incitent à s'interroger sur la meilleure organisation possible de l'ouvre de Camus. L'édition des années 1960 plaçait d'un côté la « fiction », de l'autre la « réflexion », mais comment, par exemple, ne pas tenir compte du fait que l'on trouve dans les Carnets plusieurs plans structurant l'ouvre en « séries » (l'Absurde, la Révolte, etc.), chacune de ces séries comprenant des ouvrages appartenant à des genres littéraires différents, fictionnels ou réflexifs ? Une édition des Ouvres complètes devait donc être présentée au plus près de ce que nous savons des intentions de l'auteur. C'est la chronologie de publication des ouvres, tous genres confondus, qui a été retenue comme principe de classement, et ce sont les ouvrages publiés du vivant de Camus qui figurent en premier lieu dans chaque tome. Enfin, des écrits posthumes sont rassemblés à la fin de chaque volume, en fonction de leur date de rédaction.

04/2006

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Littérature française (poches)

L'âge de nylon.... Tome 1972 : Roses à crédit

La nature a beaucoup donné à Martine, les hommes peu. Elle est belle, elle a le rare don d'aimer. Mais à notre âge de nylon, elle est venue au monde dans des conditions de l'âge de pierre. Aussi le confort moderne, le cosy-corner, seront-ils son premier idéal, et le métier de manucure parmi les miroirs et les parfums d'un salon de coiffure suffit à ses rêves de beauté. Elle est en cela semblable à des millions d'êtres. Daniel Donelle, l'amour de Martine, est déjà au-delà de cet idéal électroménager. Rosiériste ; touché par l'aile de la science, il rêve à un rose nouvelle qui aurait la forme de la rose moderne, et le parfum inégalable de la rose ancienne. Un jour, Daniel créera la rose parfumée Martine Donelle, mais elle ne sera plus un hommage qu'à la souffrance.

11/2010

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Poésie

Stances au Ménestrel de Dame Troubadour

Née en Algérie, Irène Moreau d'Escrières a suivi des études de Lettres et de Philosophie à Aix-en-Provence. La Société des Poètes et Artistes de France (S. P. A. F.) de Marseille lui décerne le Prix Georgette Verneuil, diplôme d'Honneur de Poésie en 1970, pour Lettres à Vincent, poèmes à Dieu. En 1977, professeur de Lettres aux Antilles, elle continue à écrire dans le plus strict anonymat. De retour en France, elle publie en 1982 son premier recueil de poèmes, Abyssales, à La Pensée Universelle (réédité aux Editions Encre Rouge en 2020). Tahiti, où elle est installée de 1986 à 2002, continue à inspirer sa plume. De retour en France, elle fait publier romans, nouvelles et récits de voyages. Plusieurs prix de Poésie ont couronné dernièrement son oeuvre et cet ouvrage ne fait pas exception, il lui a été décerné le Prix des Poètes sans frontières.

09/2023

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Ecrits sur l'art

Etant donné Marcel Duchamp. Livre 1

Il n'est pas anodin que Marcel Duchamp ait figuré au sommaire du premier numéro du magazine artpress paru en décembre 1972 : sans lui, pas d'art contemporain, cet art apparemment sans règles ni limites apparu dans les années 1960-1970 et dont artpress est le contemporain. C'est pourquoi il était évident d'initier cette nouvelle collection " 50 ans d'art contemporain ", réalisée à partir des articles publiés dans artpress, par cette figure incontournable des avant-gardes. Ce volume revient sur la vie et l'oeuvre de Marcel Duchamp (1887-1968), scrute la notion de ready-made, ne néglige pas sa pratique de la peinture qu'il a pourtant abandonnée très tôt et souligne son apport, qui semble inépuisable. Il montre l'effet produit par Duchamp sur les générations ultérieures, engageant certains à reproduire son Grand Verre pour tenter d'en percer les mystères et d'autres à rendre à sa célèbre Fontaine sa fonction originelle... Composé d'articles de fond, d'études monographiques, d'interviews, de comptes rendus précédés d'une préface inédite, ce volume confronte les points de vue, donnant la parole aux défenseurs de l'inventeur du ready-made comme à ceux qui critiquent la " fétichisation " de Duchamp.

10/2023

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Histoire internationale

La dernière révolution de Mao. Histoire de la Révolution culturelle 1966-1976

On ne saurait comprendre la volonté aujourd'hui de la Chine communiste de devenir une superpuissance capitaliste sans en remonter à la source, traumatique : la Révolution culturelle. Lancée en 1966 par Mao Zedong, cette « guerre civile générale » visait à défaire « les éléments de la bourgeoisie infiltrés dans le Parti. le gouvernement, l'armée et la culture ». Ceux-ci auraient travaillé à renverser la dictature du prolétariat, à l'instar de Khrouchtchev en URSS et de sa révision du stalinisme. Mao incite à la rébellion tout particulièrement les lycéens, transformés en Gardes rouges. Elevée dans la violence répétée des campagnes de « luttes de classe », délivrée des freins familiaux et institutionnels, livrée à elle-même (« plus vous tuez de gens, plus vous êtes révolutionnaire »), la jeunesse instaure une première terreur contre des responsables de l'Etat et du Parti de 1966 à 1968. Mais en juillet 1968, Mao décide froidement de briser les activités révolutionnaires de la Garde rouge et d'endiguer l'effondrement de l'économie; il ordonne à l'armée de procéder au démantèlement expéditif des organisations, il contraint près de douze millions de jeunes à renoncer aux études pour travailler aux champs ou dans les usines. Le retour sanglant à l'ordre bureaucratique fit davantage de morts et de blessés que les agissements des Gardes rouges déchaînés en 1966-1967 ou les combats armés entre les « organisations de masse » rivales en 1967-1968. Il fut conduit par l'armée d'abord, puis par les nouvelles structures politiques qui remirent au pas les militaires grâce à la liquidation du maréchal Lin Biao en septembre 1971, quelques mois seulement après qu'il eut été proclamé le successeur de Mao. Cent millions de personnes ont été affectées par la Révolution culturelle, incluant les survivants estropiés à vie comme les familles dont l'existence a été simplement perturbée par les événements; le nombre de victimes directes, tuées, suicidées, voire dévorées puisque les cas de cannibalisme furent nombreux, serait d'un million. La dernière révolution lancée par Mao, afin de transformer les êtres, fut l'ultime tentative, par le refus de singer les étrangers (Occidentaux, puis Soviétiques), de perpétuer dans la modernité occidentale une essence proprement chinoise, rêvée depuis un siècle par les élites. La Révolution culturelle fut le baroud d'honneur du conservatisme chinois.

09/2009