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Montevideo

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Sciences historiques

Les tribulations commerciales d'un capitaine terre-neuvas

Sous le Second Empire, la grande pêche à Terre-neuve est florissante. Le capitaine Conan, originaire de Saint-Brieuc, vient de quitter un armement local. Il entre au service d’un armateur de Pléneuf, Mathieu Rubin de Rays qui expédie lui aussi pour la grande pêche. Le capitaine décide de reporter sur un carnet toute sa correspondance professionnelle à destination de son armateur mais aussi de collègues et de courtiers. Ce sont ces lettres qui sont transcrites et commentées dans cet ouvrage. Elles nous permettent de suivre, durant deux campagnes, un capitaine dans ses diverses activités de navigation, de pêche et de négoce, lorsqu’il s’agit de vendre la morue à Marseille et de chercher des cargaisons pour le retour en Bretagne. Survient la guerre de Crimée. Le brick Saint-Brieuc doit se reconvertir dans le commerce international. Son capitaine, Joseph Conan, se lance dans la navigation au long cours, cherche de nouveaux frets, se frotte à d’autres catégories de négociants. Un premier voyage à Alexandrie est suivi de deux campagnes à Rio de Janeiro et à Montevideo. Joseph Conan relate cette expérience nouvelle, évoque les arcanes du milieu des affaires dans les ports, les chausse-trapes et les malversations. En 1857, de retour d’Amérique du Sud, Joseph Conan abandonne la navigation. En 1862, il tente de participer à la grande aventure islandaise à Paimpol et s’associe avec un armateur local. C’est sur cette unique campagne de pêche à Islande, que s’achève le carnet de Joseph Conan qui se retire définitivement dans sa maison de Saint-Brieuc.

07/2013

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Récits de mer

Passagère sur un cargo

Journal de bord sur un vieux cargo entre Anvers et Montevideo, en longeant les côtes africaines et brésiliennes... Ce passionnant récit ne laisse guère de place au romanesque. Le regard aiguisé de l'auteure dissèque, observe, éclaire les coins sombres de cet univers clos. Et la journaliste Nur Dolay épice son récit de situations vécues, d'anecdotes révélatrices d'un certain état du monde en général, de la marine marchande d'aujourd'hui. Des bateaux poubelles font escale dans l'air suffocant des ports africains où l'Europe déverse toutes ses épaves, où les dockers crachent leurs poumons remplis de vapeur de diesel. Les embruns salés du grand bleu s'estompent dans la pollution épaisse d'un trafic maritime de plus en plus dense. Les épidémies se transportent d'un port à l'autre avec de faux documents sanitaires, et les relations humaines deviennent parfois conflictuelles dans un huis clos interminable. L'auteure nous fait entrevoir la solitude de ces forçats modernes que sont les marins philippins, certains restant à bord pendant deux ans sans revenir à terre ! Un confinement à vie comme métier. Malgré tout, la mer reste comme un refuge pour échapper au "mal de terre". Pendant les longues attentes devant l'entrée des ports encombrés, l'auteure part sur des voyages intérieurs, avec un questionnement des luttes passées qui jalonnent ses mémoires, ou avec les souvenirs de ses errances autour de la planète. Confinée sur les coursives d'un cargo, la mer continue de servir de matrice à une nostalgie permanente des ailleurs lointains.

03/2022

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Littérature française

Le Chemin de Buenos Aires

Texte intégral révisé suivi d'une biographie d'Albert Londres. En 1926, l'auteur de "Marseille, porte du Sud", s'intéresse aux réseaux de prostitution et en particulier au sujet très sensible à l'époque de la "traite des blanches", à savoir l'émigration plus ou moins forcée vers l'Argentine de jeunes femmes françaises pauvres tombées sous la coupe de proxénètes. Après avoir recueilli des renseignements dans le milieu des souteneurs et des recruteurs parisiens, le grand reporter embarque pour Bilbao, Buenos Aires et Montevideo. Sur place, de trottoirs en maisons closes, il mène une passionnante enquête de terrain sur la piste des "Franchuchas" malgré l'hostilité de la pègre locale avec ses maquereaux, trafiquants, rastaquouères et canailles en tous genres, tels Vacabana le Maure ou Victor le Victorieux. Il décrit avec minutie les mécanismes et relations de complicité ou d'intérêts bien compris entre tous les membres de ces réseaux de prostitution, notamment entre les filles et leurs protecteurs, ainsi que les diverses communautés impliquées, comme par exemple la puissante "Zwi Migdal", une organisation de proxénètes juifs qui prostitue pour sa part les femmes juives polonaises. "Le Chemin de Buenos Aires", sous-titré "La traite des blanches", est l'une des enquêtes les plus humanistes et les plus engagées d'Albert Londres qui, le premier avec ce livre-reportage, n'hésite pas souligner la responsabilité collective du phénomène et à mettre en cause le système social patriarcal et machiste qui l'engendre et en tire profit.

12/2022

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Littérature française

Isidore, prince des poètes

Pendant la deuxième moitié du XIXème siècle, un certain Isidore Ducasse, né à Montevideo et mort vingt-quatre ans plus tard lors du siège de Paris, en novembre 1870, a laissé une empreinte poétique qui le place au rang des plus grands poètes, aux côtés d'un Verlaine, d'un Baudelaire ou encore d'un Rimbaud. On ne sait que peu de choses sur cet auteur que certains ont jugé fou, d'autres génial si ce n'est qu'il a laissé une oeuvre dérangeante qui a dynamité la littérature de l'époque, avec ses fascinants Chants de Maldoror, publiés sous le pseudonyme de Comte de Lautréamont. On sait que Ducasse, fils unique, a quitté son Uruguay natale pour entreprendre des études à Tarbes puis à Pau, qu'au terme de son baccalauréat, il a entrepris un voyage de quelques mois que certains qualifieront d'initiatique, en Argentine puis en Uruguay où il a revu son père, diplomate (sa mère, également française, fortement dépressive étant morte alors qu'il n'avait pas deux ans) avant de revenir en France et de s'installer à Paris où il devait tenter d'intégrer Polytechnique mais où il décidera de devenir écrivain et de vivre de sa plume, ce que son brutal décès, le fauchant en pleine jeunesse, ne lui permettra pas. Cela ne l'empêchera pas, par la suite, d'être mythifié par les surréalistes qui verront en lui un précurseur de leur mouvement, ni, bien plus tard, d'être publié à la Pléiade. J'ai essayé, dans ce roman d'imaginer quelle aurait pu être la brève existence de cet énigmatique écrivain.

04/2021

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Poésie

America suivi de En Orient

Avec Jean-Claude Pirotte et Jean-Pierre Verheggen, William Cliff (né à Gembloux en 1940) est l’un des poètes les plus singuliers de l’actuel champ poétique belge. Usant d’une forme ostensiblement classique, il réussit, par les situations et les thèmes abordés, à créer de parfaits objets de scandale. Il a le verbe violent et voyou, l’inspiration à l’affût des désirs quotidiens, en tous lieux et en tous pays. Ce dont témoignent à l’évidence les deux recueils initialement parus en Blanche repris dans ce volume de Poésie/Gallimard : America et En Orient, respectivement publiés en 1983 et 1986, et qui assurèrent d’emblée à leur auteur audience publique et reconnaissance critique. Les voyages, avec leur part d’errances et de rencontres imprévues, donnent le mouvement et le cadre de ce livre double qui vagabonde et passe du continent américain aux contrées d’Asie. Ainsi America est composé de poèmes inspirés par deux longs séjours en Amérique du Sud et deux voyages aux Etats-Unis. Tavalera décrit en alexandrins la traversée vers l'Amérique du Sud à bord d'un cargo allemand qui porte ce nom. Puis viennent Montevideo et Cône Sud. William Cliff évoque les plages, les bidonvilles, ses brèves aventures homosexuelles. Dans les deux dernières parties, Philadelphie et Cape Cod, il raconte les étapes de son périple aux Etats-Unis. Dans cette déambulation de poète voyageur, William Cliff est à son meilleur. Le Nouveau Monde lui inspire des images aussi désolées que l'Ancien. Il est désespéré, grinçant, funèbre et malgré tout drôle. Dès les premières pages, on reconnaît un ton, une allure, une désinvolture révoltée qui n’appartiennent qu’à celui qui avoue pratiquer l’alexandrin « comme on gratte dans son nez pour s’occuper ». William Cliff : un dynamiteur de pensées molles et de comportements convenus, un maître du langage impeccablement dévoyé.

02/2012

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Critique littéraire

Isidore Ducasse. Auteur des Chants de Maldoror, par le comte de Lautréamont

Isidore Ducasse (Montevideo, 1846 - Paris, 1870), qui a signé ses Chants de Maldoror du pseudonyme de " comte de Lautréamont ", est longtemps resté un personnage singulier, presque énigmatique, qui aurait été jeté son livre à la face du siècle avant de disparaître. Faute de la connaître, on inventa longtemps sa biographie. Il faut dire que tous les ingrédients d'une légende ou d'un mythe étaient au rendez-vous : la naissance dans un pays lointain, l'enfance dans un Uruguay en proie à la guerre civile, l'adolescence dans des lycées-cachots de Bigorre et du Béarn, l'existence solitaire à Paris et la mort précoce à vingt-quatre ans, de cause inconnue, dans une capitale prise sous le siège de 1870. L'œuvre ? Déconcertante dans sa forme, déroutante par son lyrisme, puissante par sa sorte de modernité permanente. Encore aujourd'hui, Isidore Ducasse passe pour l'écrivain du dix-neuvième siècle sur lequel on a le moins de renseignements, et les points obscurs de sa biographie son propices à une atmosphère de rumeur et de mystère. Les Surréalistes craignaient - ou feignaient de craindre - que la connaissance biographique sur le poète nuise à la puissance d'impact de son œuvre. C'était un raisonnement faux : ce que l'on a pu découvrir sur la vie de Ducasse enrichit au contraire l'œuvre, lui ajoutant chaque fois une nouvelle facette. Après le livre de François Caradec, paru en 1970, qui fut d'un apport considérable, le présent ouvrage, richement illustré, bénéficie des acquis les plus récents de la recherche biographique sur cet écrivain dont on commence à dire qu'il pourrait bien être le poète français du XXIe siècle, comme Rimbaud a été celui du XXe siècle.

05/1998

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Critique littéraire

Henri Michaux

Depuis un demi-siècle, Henri Michaux est devenu une figure essentielle de notre paysage esthétique et littéraire. A l'écart des modes et des avant-gardes, son œuvre exerce une sorte de magnétisme. Ses intuitions fulgurantes dans les domaines les plus inattendus de la pensée, du savoir et de la sensibilité ont anticipé la fin des grandes idéologies. Le culte dont il fait aujourd'hui l'objet ne le cède sans doute qu'à celui de Rimbaud, mais avec des effets tout aussi réducteurs. Michaux secret, Michaux barbare, Michaux halluciné. Telle est la vulgate. L'auteur d'Un certain Plume s'est, il est vrai, dérobé à la publicité et aux honneurs. A la fois présent et caché dans ses textes comme dans ses peintures, il était réfractaire à la biographie. Michaux, pourtant, ne fut pas sans corps, sans famille, sans histoire. " Moi je veux voir et vivre ", disait-il, jeune homme. Jusqu'à sa mort, à l'âge de quatre-vingt-cinq ans, il prit mille fois le bateau et le train, migra d'hôtel en hôtel, aima plusieurs femmes, noua de profondes amitiés, scruta les foules, les animaux et les arbres. C'est avec une curiosité intense qu'en lui le peintre et l'écrivain ne cessèrent d'observer le monde. Parti sur ses traces, Jean-Pierre Martin a enquêté, interrogé des témoins, consulté archives et correspondances inédites. De Namur à Montevideo, de Quito à Knokke-Le Zoute, de Calcutta à Saint-Vaast-la-Hougue, il a visité de nombreux lieux de passage de la comète Michaux, décelant dans l'enfance et l'adolescence belges, dans cette origine détestée, quelques-unes des singularités qui ont façonné un être de fuite. Jetant une nouvelle lumière sur l'œuvre de Michaux, sur ses paysages et ses hantises, cette biographie, la première qui lui soit consacrée, est un essai de réincarnation.

11/2003

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Littérature française

Ainadamar. La fontaine aux larmes

La " Guerre civile espagnole " se déclenche après le coup d'Etat de Franco, le 18 juillet 1936. A peine un mois plus tard, le grand poète et dramaturge Federico García Lorca est arrêté dans sa province natale de Grenade et lâchement abattu par des ressortissants d'extrême droite, en compagnie de deux banderilleros anarchistes et d'un instituteur, fervent défenseur de l'école publique. Serge Mestre, dans ce très beau roman choral, retrace le parcours qui a mené ces quatre hommes à leur exécution sommaire et collective, au petit matin, près de Fuente Grande, baptisée à l'époque par les Maures Ainadamar, autrement dit la Fontaine aux larmes. Tous à leur façon - Federico García Lorca à la tête d'une troupe de théâtre universitaire -, ils étaient impliqués dans la lutte pour le renouveau républicain. En de brefs chapitres alternés, Serge Mestre retrace les sept dernières années de leurs vies, avant ce jour fatal du 18 août 1936. Fin connaisseur de l'oeuvre de l'écrivain andalou, il suit Federico García Lorca dans ses voyages, ainsi que dans ses succès littéraires grandissants : à New York d'abord, où le poète découvre, en même temps qu'une société secouée par la crise boursière, la musique des Noirs de Harlem, ce jazz si proche du cante jondo et de la musique populaire de son pays ; puis, avant son retour en Espagne, à Cuba, Buenos Aires et Montevideo. Dans le même temps, les deux banderilleros anarchistes militent depuis Grenade pour une totale refondation de la politique agraire dans l'ensemble du pays, " la terre est à ceux qui la travaillent ", clament-ils. L'instituteur, lui, se bat pour l'établissement d'une nouvelle république en Espagne, sur le modèle de celle de Weimar. Ces quatre destins parallèles, illustre ou obscurs, sont une formidable évocation du souffle d'espoir et de liberté qui souleva l'Espagne avant qu'elle ne sombre dans le silence.

03/2016

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Football

Coupe du monde de football. Un miroir du siècle (1904-1998)

Ce livre est à la croisée de trois histoires : celle de la Coupe du monde de football à travers tout le 20e siècle, mais aussi celles d'un journal, Le Miroir du football, et de son rédacteur en chef, François Thébaud. Le Miroir du football est né en 1960, et son équipe issue de Miroir Sprint, magazine des éditions J, liées au Parti communiste français. Ce lien avec le PCF, François Thébaud l'a toujours à la fois revendiqué et combattu. Revendiqué car se situant incontestablement dans cette mouvance politique, largement dominante dans la gauche française de l'époque ; combattu, car férocement attaché à l'indépendance rédactionnelle du journaliste. Cette même indépendance l'amènera à rompre en 1976 avec les éditions Vaillant, qui avaient succédé aux éditions J, lorsque ses responsables voulurent imposer leur ligne à l'équipe rédactionnelle du Miroir. La majorité des journalistes le suivirent, le magazine mourut en 1979. François Thébaud et l'équipe du Miroir furent au coeur de l'occupation de la Fédération française de football (FFF) en Mai 68, avec la célèbre banderole "Le football aux footballeurs" ou, quelques années plus tard, de la création du Mouvement football progrès (MFP). C'est dans ce contexte qu'avant la Coupe du monde de 1994, François Thébaud écrivit un essai sur les différentes Coupes du monde depuis 1904. Son texte a le grand avantage de reposer sur ses propres reportages au cours de huit éditions, de 1950 à 1978. "Les rapports du sport-spectacle avec ses environnements économique, politique et juridique sont très peu connus. Ces rapports constituent le sujet de ce livre." Sans doute en application de l'hypocrite principe selon lequel "le sport est apolitique", François Thébaud ne put publier son livre avant sa mort. Le voici enfin édité. De "Montevideo l'Européenne" à "La Copa del Duce", en passant par "Un sursis pour Videla ou "L'arrivée de l'Afrique et l'Asie ", les 16 chapitres qui vont de l'édition de 1930 à celle de 1994 allient football et contexte populaire et politique. Dans le dernier chapitre, "Un avenir programmé", l'auteur revient sur la nationalisme, la lente décolonisation du football, la puissance de la télévision, la fortune de la FIFA, le pouvoir de l'argent... En guise de conclusion, une interrogation : "Est-ce un art ou est-ce une industrie ? Est-ce un art et une industrie ? "

11/2022

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Histoire de France

Journal 1936-1940. "Hitler sait attendre. Et nous ?"

Dans le premier volume de son Journal, couvrant les années 1918 à 1933, nous avons suivi Hélène Hoppenot de Paris à Rio de Janeiro, puis à Téhéran, Santiago du Chili, Berlin, Beyrouth, Damas et Berne. En 1933, grâce à leur grand ami Alexis Léger (en littérature, Saint-John Perse), secrétaire général du Quai d'Orsay, son mari est nommé en Chine : "Dans ce pays tant aimé, j'aurais volontiers envisagé de demeurer jusqu'à la mort", confie Hélène Hoppenot, au terme de quatre années si éblouissantes qu'elle n'a plus éprouvé l'envie de tenir son Journal... En 1937, elle retrouve sans enthousiasme la France et le Quai d'Orsay, mais reprend la "conversation" avec elle-même. A Paris, Hélène Hoppenot se révèle une observatrice très perspicace, qui décrit avec justesse et humour le milieu de la politique et de la diplomatie, où elle se meut avec aisance. Elle renoue aussi avec ses amis écrivains et artistes, qui gravitent autour des librairies de la chère Adrienne Monnier et de Sylvia Beach, autour de Darius Milhaud et de Paul Claudel... Elle fait également la connaissance de Colette, Helen Hessel, Gisèle Freund, Jean Giraudoux, Marcelle Auclair, Paul Valéry et quelques autres, dont elle note les propos, parfois détonnants ! En janvier 1939, alors que Hitler se montre de plus en plus offensif et dominateur, Henri Hoppenot prend la tête de la "sous-direction Europe"... Grâce à ses confidences angoissées, Hélène Hoppenot peut relater au jour le jour les efforts erratiques des gouvernements pour éviter la guerre : son témoignage, plein d'anecdotes et de commentaires critiques, permet de décrypter les faits et gestes d'Alexis Léger, Edouard Daladier, Georges Bonnet, Paul Reynaud, Philippe Pétain... A l'heure où la France est acculée à prendre part au conflit, Hélène Hoppenot anticipe le repli du gouvernement en Touraine. Le 10 juin 1940, elle cherche à joindre son mari : "A six heures, j'appelle à nouveau et j'attends. Longtemps ? Très longtemps. Tout à coup, j'entends une voix de femme, enrouée, lointaine : "Paris, dit-elle, ne répond plus..." Paris ne répond plus ? Le voilà, le grand choc, qui traverse le coeur de part en part. . La voici, cette défaite redoutée. Paris ne répond plus ?... Cette voix de femme va résonner dans mes souvenirs et je ne pourrai l'oublier... Mais, un jour, Paris répondra. Ressuscitera." Avec son mari et leur fille Violaine, Hélène Hoppenot prend le chemin de l'Exode qui la mène à Bordeaux, Madrid, puis Lisbonne. Dès le 24 juin 1940, elle sait que le général de Gaulle représente "tout ce qui nous reste d'espoir", mais les Hoppenot doivent se résoudre à l'exil et rallier le lointain poste diplomatique de Montevideo.

11/2015

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Romans de terroir

Les frères Celhay

Résumé : Ce roman commence au Pays basque dans les derniers mois du XIXe siècle quand Jules, métayer, et Jean-Louis, son jeune frère qui revient de trois années de service militaire en Algérie, projettent un " coup fumant " pour améliorer leur quotidien : ils tendent un guet-apens à un riche maquignon du voisinage pour le dévaliser. Hélas ?! L'attaque échoue et conduit les coupables en prison ?; l'aîné écope de cinq ans de réclusion, le cadet de quatre. Pendant qu'ils purgent leurs peines dans des conditions difficiles, ils décident d'entreprendre une nouvelle vie loin de chez eux à leur libération. Ce sera Buenos Aires où vit déjà Pierre, le plus âgé de la fratrie qui exerce le métier de tonnelier. Le plus jeune s'embarque le premier à Bordeaux grâce à l'aide de l'artisan exilé et à l'assistance financière de la République argentine qui développe une politique destinée à favoriser l'immigration en payant, entre autres, une partie de la traversée. Le transatlantique longe l'Afrique, franchit l'océan, passe l'équateur et suit la côte sud-américaine de Recife à Montevideo, autant de découvertes pour Jean-Louis qui sympathise avec deux festifs Béarnais qui tentent la même aventure que lui. Entre tempête, danses et chants, l'amitié se construit. Les camarades émerveillés par l'exotisme des escales décident d'affronter leur nouvelle vie argentine main dans la main. Sur le pont des troisièmes classes, une liaison naît entre Jean-Louis et Léopoldine, une Aveyronnaise qui rejoint son oncle, viticulteur dans l'ouest de l'Argentine en compagnie de son frère. Les cinq compères foulent les quais de Buenos Aires et fréquentent brièvement l'hôtel cosmopolite des Immigrantes, avant que la fille et son cadet ne s'en aillent vers les vignobles de Mendoza. Après les promesses et les adieux à la gare de Retiro, le trio basco-béarnais cherche et trouve du travail. Mais la vie qui s'installe ne satisfait pas leurs ambitions. La rencontre avec Paola, l'épouse d'un riche banquier, va tout changer et emporter les trois complices dans un projet fou, celui d'ouvrir un cabaret. Ils fondent le Flor de Nieves qui connaît rapidement la notoriété tant auprès du Tout-Buenos Aires que parmi les classes populaires des quartiers de la Boca, San Telmo ou Barracas. Hélas, une double passion impossible couplée d'une trahison perturbent l'équilibre florissant du trio d'associé Basco béarnais et mènent Jean-Louis à la déprime. Pas d'autres perspectives pour lui que de retrouver les bras salvateurs de Léopoldine installée à mille kilomètres de la capitale. L'arrivée de Jules qui a purgé sa peine ne change rien à la détermination du cadet qui entraîne ses frères dans une nouvelle entreprise : la fondation d'une tonnellerie à Luján de Cuyo, petite ville située parmi les vignobles de malbec des contreforts andins, près de Mendoza. La fabrique croît rapidement, la demande est forte, mais la fratrie se heurte aux états d'âme fluctuants de Jean-Louis qui, après son mariage, se désole de ne pas parvenir à procréer et surtout, rêve secrètement de retrouver Paola, sa passion portègne. Après de longues tergiversations, il se rend gonflé d'espoir à Buenos Aires. En vain. La fille le repousse. Tout se détraque et sa vie devient terne, sans relief. Lorsqu'éclate la guerre de 1914, malgré la stupeur et l'incompréhension des siens, il répond à l'appel de mobilisation générale. Il quitte alors cette Argentine fourmillante du début du XXe siècle, ce pays où tous les rêves sont possibles et regagne la vieille Europe qui s'ensanglante dans le nord-est de la France... Quelques jours de combat au front le font revenir sur terre et lui permettent de reconsidérer l'essentiel. Hélas ?! Cela arrive bien trop tard. La rafale ennemie qui le fauche l'empêche d'apprendre qu'à Mendoza le ventre de son épouse s'arrondit enfin... Tandis que son corps est enseveli dans un endroit inconnu, la future maman devenue veuve affronte son destin et règle quelques comptes...

11/2017