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Vicky Skinner

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Histoire de France

La fin de la IIIe République. Précédé de "Berl, l'étrange témoin"

Historien, journaliste, essayiste, ami de Proust, de Malraux, de Drieu la Rochelle, Emmanuel Berl (1892-1976), partisan des accords de Munich et hostile à la déclaration de guerre en 1939, est appelé dans l'entourage du maréchal Pétain devenu chef du gouvernement. Avec cet ouvrage paru en 1968, il se refusa à faire oeuvre d'historien, faute de la distance nécessaire; il se voulut plus simplement mémorialiste de ce qu'il avait "vu, su, senti, pensé". Il en résulte un ouvrage irremplaçable : de fait, Berl connaît de longue date tous les protagonistes du drame qui se joue; il est l'ami de plusieurs d'entre eux et, directeur de Marianne, il a discuté leurs décisions au fil des crises qui se succédaient; il connaît les entourages. On fait souvent appel à lui, pour écrire un projet de discours de Reynaud ou bien encore deux des discours prononcés par Pétain entre la demande d'armistice à l'Allemagne et la fin de la IIIe République, le 10 juillet 1940. Qui ne connaît ces formules qui firent les beaux jours de la propagande vichyssoise : "Je hais les mensonges qui vous ont fait tant de mal" et "La terre, elle, ne ment pas" ? Berl quittera Vichy dès le 25 juillet, pour se cacher en Corrèze, du fait de son judaïsme, qu'il n'avait "jamais eu le propos de renier", sa "fidélité à l'alliance anglaise ", sa certitude que la Révolution nationale était "une inquiétante et grotesque bouffonnerie", enfin sa "conviction, jamais ébranlée, que l'Allemagne hitlérienne serait battue".

03/2013

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Policier-Espionnage

Affaires d'Etat - Extrême Droite Tome 1 : Un homme encombrant

Années 1970. En 1978, Francis Dupré, brillant historien, financeur et théoricien du PN (Parti national) -dirigé par Jean-Maurice Le Guen- est abattu devant sa résidence secondaire de Normandie. L'enquête s'annonce complexe, l'homme a de nombreux ennemis et les menaces de mort lui sont coutumières. Sa place au sein d'un parti d'extrème droite aux idées proches du régime de Vichy le rend notamment désagréable pour de nombreux groupes et individus. Et l'affaire prend même un tour étrange lorsque l'un des protagonistes du meurtre est retrouvé mort à son domicile, pendu au bout d'une corde. La PJ ne le sait pas encore mais, pour mener a bien son enquête, elle va devoir deterrer de sombres histoires et fouiner dans le passé sordide d'individus aux relations discutables : collabos blanchis sous le harnais, anciens poujadistes ou soldats perdus de l'OAS... Les affaires d'état foisonnent, aucun pays n'y échappe et pourtant elles sont régulièrement occultées. En collant de près à la réalité des faits, Philippe Richelle se propose de revisiter dans Affaires d'Etat, trois événements qui ont ébranlé l'Etat français dans les années 60, 70 et 80. Chacune de ces décennies aura droit à un cycle indépendant -composé de quatre tomes- qui sera mis en images par un dessinateur différent : Régis Penet pour Guerre froide, Pierre Wachs pour Extrême droite et Alfio Buscaglia pour Jihad. Une série ambitieuse de polars historiques par les auteurs des Mystères de la République.

04/2021

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Histoire de France

Un camp d'internement vichyste. Le sanatorium surveillé de La Guiche

Dans les campagnes bocagères du Charollais, le protectorat nazi nommé " Etat français " ou régime de Vichy transforma le sanatorium de La Guiche en camp d'internement de 1941 à 1944. En ce lieu, destiné aux soins des tuberculeux, il interna des étrangers " en surnombre ", des juifs, des communistes, des patriotes, des " défaitistes ", des " apatrides " et des droits communs... tous tuberculeux. Ainsi s'opéra une continuité. " Le sanatorium surveillé " de La Guiche représenta dans sa quotidienneté le vichysme ordinaire. Le 24 mars 1944, les partisans des maquis FTP de la côte chalonnaise attaquèrent le camp et libérèrent 27 internés, réalisant ainsi une opération militaire d'envergure en plein cœur du dispositif de terreur vichyste. Cette action fut ressentie par l'Etat comme un affront sans précédent en Saône-et-Loire. L'auteur a conduit une enquête de quatre années à partir d'une investigation ethnographique de la mémoire des maquisards, d'anciens internés, de leurs parents, combinant diverses sources, écrites et orales, privilégiant la parole des acteurs de la situation, mettant en lumière le caractère " ordinaire " de ce camp d'internement et faisant resurgir les figures des internés. De manière connexe, il a été conduit à enquêter sur la manière dont l'histoire a été écrite et sur les manières d'organiser le " dire " comme forme de pouvoir sur l'événement. Enfin, une campagne organisée pour l'apposition d'une plaque commémorative sur l'ancien sanatorium a mis en évidence les pratiques réelles recouvertes par le " devoir de mémoire ", si souvent invoqué de façon incantatoire.

10/2004

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Littérature française

La dépossession

"La guerre battait son plein de massacres, de ratonnades, de fusillades et de guillotinages matinaux que Madame Albert, l'épouse de M. Albert, dénonçait violemment ; elle qui avait perdu son mari, une dizaine d'années plus tôt ! Cette même guerre obscène qui avait teint mon enfance de cette couleur lugubre, celle du malheur". Nous sommes dans l'Algérie des années 1950, encore meurtrie par les purges antisémites perpétrées par le régime de Vichy. La guerre d'indépendance plonge le pays dans le sang et la violence. Témoin direct de ce naufrage, le narrateur revient sur son enfance à Constantine. Souvenirs terribles où les troupes françaises paradent et tuent, où l'ombre de son père, patriarche implacable, ne le quitte jamais. Miné par une obésité maladive, écumant les rues de la ville avec son copain Kamel, et cherchant l'amour auprès d'une fille de colon, c'est dans le cabinet d'expert-comptable de son oncle que le jeune Rachid trouve le salut. Deux tableaux y sont accrochés. L'un a été peint par Albert Marquet, ami de Matisse, qui aime l'Algérie pour sa lumière, sa culture et son peuple. Deux tableaux envoûtants, sublimes, qui, chacun à sa manière, contiennent la mémoire du Maghreb. Dans ces pages pleines de couleurs et de drame, Rachid Boudjedra nous livre l'histoire d'une dépossession : la destruction de l'atelier d'Albert Marquet métaphorise celle d'un pays mutilé par la colonisation mais qui se cherche, par la langue, par la poésie des mots et des sens.

10/2017

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Ouvrages généraux et thématiqu

La Maison universitaire de la Grande-Chartreuse. L'auberge des coucous (1903-1940)

Point de départ de l'ouvrage : 1903 : les pères Chartreux sont expulsés de leur Monastère qui devient alors un bâtiment public géré par le Conseil général de l'Isère. Le Monastère devient alors un lieu touristique très visité puisqu'en 1930, il accueille plus de 100 000 visiteurs par mois. A partir de 1920, le Conseil général décide également d'en faire une maison estivale d'accueil universitaire. Des universitaires de toute l'Europe viennent y séjourner (allemands, suisses, etc.) faisant alors naître une violente polémique entre mouvements laïques et mouvements catholiques, qui considèrent que c'est le diable qui arrive dans la maison de Dieu. La Presse d'action catholique s'en empare et fait remonter le conflit à l'échelon national en affichant une opposition très violente vis-à-vis de ces universitaires étrangers, pétrie d'anti intellectualisme et de xénophobie. Les universitaires sont comparés à des coucous, oiseaux qui s'installent dans le nid des autres oiseaux ! Cette situation dure 10 ans jusqu'à ce que ce que le Régime de Vichy rende le Monastère à ses Pères, qui depuis est fermé à toute visite. L'ouvrage retrace fidèlement cette période, longtemps restée ensevelie du fait de la violente lutte entre Etat et Eglise dont elle témoigne. Il dévoile l'un des épisodes les plus éclairant de l'anti-intellectualisme qui s'est développé entre les Deux Guerres qui se termine en juin1940 dans la double glorification simultanée du retour des religieux et de l'installation du Régime de Pétain.

06/2023

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Droit international privé

(P)rendre les armes ?

Si Robespierre rappelle qu'" être armé pour sa défense personnelle est le droit de tout homme", la bien-pensance dénonce l'accès aux armes qui garantirait le Far-West ou l'essor des tueries : "je ne veux pas d'un pays où prolifèrent les armes et où l'on considère que c'est aux citoyens de se défendre" (E. Macron). Les soldats suisses gardent leurs armes de guerre à leur domicile sans que le pays ne soit submergé par la violence... Bien avant le second amendement, le droit des Tchèques à posséder des armes remonte à 1517... Et dans cette Amérique fantasmée, c'est en Californie - Etat le plus restrictif sur l'accès aux armes - que les tueries de masse sont les plus fréquentes. Manifestée avec acuité aux Etats-Unis, la question de l'accès des particuliers aux armes se pose partout : dans les débats nationaux ou les instances internationales, défenseurs et partisans cherchent à mobiliser l'opinion. Touchant directement chasseurs, tireurs sportifs et collectionneurs, l'accès aux armes interroge chacun, compte-tenu de la violence grandissante... Défendu par tous les philosophes, le droit des citoyens d'être armé fut garanti de l'Ancien-Régime à la Révolution ; s'éloignant de ses fondations et suivant le chemin préparé par Vichy, la République interdira aux particuliers de posséder des armes. Loin des clichés, l'ouvrage traite de toutes les questions soulevées par l'accès des particuliers aux armes : histoire, chasse, tueries de masse, droit et politique ; en Amérique, en France et partout.

12/2023

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Histoire internationale

1937-1947 : la guerre-monde. Tome 2

Quatre parties : "Faire la guerre", ou la manière politico-militaire de concevoir et de mener les opérations ; "Inventer la guerre", ou les formes inédites que revêtirent les manières de faire la guerre idéologico-militaire, que ce soit le génocide des juifs ou le déchaînement de violences inouïes faites aux civils sur le front de l'Est ; "Vivre la guerre", ou les manières d'habiter le monde, quand celle-ci fait perdre toute évidence aux expériences les plus ordinaires de la quotidienneté ; "Hériter de la guerre", quand le système international se décolonise, se dote de nouvelles structures financières et monétaires, mais aussi philosophiques et juridiques (droits de l'homme et définition des crimes contre l'humanité). Une histoire qui restitue de l'intérieur, au niveau où ils sont vécus, les événements qui "embarquent" individualités et collectivités sur tous les fronts, sur tous les lieux de souffrance, de collaboration et de résistance : des plaines russes à la jungle de Birmanie, du désert de Libye à la mer de Corail, de la bataille de l'Atlantique à la guerre du Pacifique, de Monte Cassino à Iwo Jima, du gouvernement de Vichy au gouvernement indien pro-japonais de Singapour, des maquis du Vercors et de Yougoslavie à la guerre des partisans sur le fleuve Jaune, du Fezzan à la Normandie, de Koursk à Berlin, des massacres de Nankin au génocide d'Auschwitz, des bombes sur Coventry, Londres et Dresde au feu nucléaire sur Hiroshima et Nagasaki. Une dilatation des temps et des espaces qui permet une histoire globale de la guerre de 1937-1947, la seule guerre-monde que l'humanité ait faite, inventée, vécue et surmontée.

04/2015

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Histoire de France

Jean Zay. Le ministre assassiné (1904-1944)

Pour répondre à ces questions, on retrace ici simplement et clairement la vie et l'action de Jean Zay : ses origines familiales, sa formation, son ascension politique, puis son rôle à l'Education nationale sous le Front populaire. Par ses projets, ses décisions, sa méthode et son style, il fut un grand ministre réformateur : classes de fin d'études primaires, sixièmes d'orientation, activités dirigées, sport à l'école, mise en réseau des centres d'orientation, création du CNRS. Chargé des Beaux-Arts, il leur donne, résolument soutenu par un mouvement de fond à la fois moderniste et démocratique, une inspiration nouvelle qui annonce les enjeux de la «Culture» d'après-guerre : réforme de la Comédie-Française, premières subventions aux «jeunes compagnies», nouveaux musées, soutien à la lecture publique, liens Culture-Loisirs, festival de Cannes... Après Munich, c'est dans le gouvernement l'un des ministres les plus fermes dans la volonté de résister à l'Allemagne nazie. Les collaborateurs dénonceront d'ailleurs en lui un fauteur de guerre, coupable de ne pas avoir fait la paix avec Hitler. Suprêmement intelligent et cultivé, actif, organisé, ouvert, Jean Zay tranchait sur la grisaille du personnel politique d'alors. De plus, sa réussite lui promettait un rôle majeur dans les gouvernements à venir. Mais il représentait tout ce que Vichy détestait. Aussi, après un procès proprement scandaleux, le nouveau régime le condamna-t-il à la détention à perpétuité. Emprisonné à Riom pendant toute la guerre, il est finalement exécuté au coin d'un bois. Ainsi finit tragiquement un ministre éminemment sympathique, efficace et moderne, qui avait mis en mouvement l'école républicaine et fait lever de grands espoirs.

05/2015

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BD tout public

Félix Eboué. Héros de la France Libre

Comment l'homme qui a été le premier gouverneur noir de la République, le premier résistant de l'Empire lors du second conflit mondial, a-t-il pu rester si longtemps ignoré du grand public ? Le 14 juin 1940, les Français abasourdis qui assistent impuissants au défilé des Allemands sur les Camps Elysées, sont loin d'imaginer le déluge de fer, de sang et de feu que Hitler va déverser sur toute l'Europe sur un fond de haine raciale absolue avec la collaboration du régime de Vichy. Depuis l'Appel du général de Gaulle le 18 juin 1940, un homme, le gouverneur Félix Eboué, depuis le Tchad, décide de rallier toute l'Afrique-Equatoriale française à la France Libre. Souvent à peine âgés de vingt ans, abandonnant leur famille, ces hommes partiront de toutes les colonies d'Afrique noire, de la Martinique, de la Guadeloupe, de la Guyane, sans arme, sans argent, mal vêtus et mal nourris, au péril de leur vie pour rendre à la France sa liberté. Fort du soutien de cette armée le gouverneur général Félix Eboué offrira au général de Gaulle et aux alliés anglais et américains une base de départ pour la reconquête du territoire national. Cette armée que Félix Eboué, chef énergique et audacieux constituera depuis Brazzaville, capitale de la France Libre, permettra au général Leclerc de participer à la libération de Paris en 1944 et au général de Lattre de Tassigny d'assurer la victoire finale contre la barbarie nazie. Cette bande dessinée retrace des rives de Guyane au Panthéon le parcours authentique et le destin hors du commun du gouverneur général Félix Eboué.

12/2016

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Histoire de France

Au Stalag XA. Textes et correspondance du représentant des Français prisonniers, protecteur et ami d'Althusser (1939-1945)

Après la guerre, Robert Daël écrira " qu'il était mort à vingt ans, en septembre, entre les deux guerres, en devenant militaire. Et que depuis, pour lui, tout n'avait été que rêve ". Mort symbolique certes, en septembre 1937, constituée en fait d'un cheminement coupé de ruptures dont rendent compte les textes et correspondances ici réunis. La vague surgie de la défaite balaye ce jeune nationaliste sympathisant de l'Action française jusqu'en Prusse orientale avant de le ramener au Stalag XA à Schleswig, au nord de l'Allemagne. Au départ, c'est un maréchaliste atypique dépourvu de deux marqueurs caractéristiques : l'antigaullisme et l'anticommunisme Mais ses certitudes se lézardent avant de s'effondrer lorsque survient le point de rupture qui, contemporain du retour au pouvoir de Laval, entraînera sa démission du groupement " Au service du Maréchal e. C'est cette évolution dans le parcours politique de Robert Daël qui sera à l'origine de son élection triomphale comme " homme de confiance principal u au camp. Très vite, il s'adjoindra Louis Althusser, tout jeune prisonnier qu'il prendra de ce fait sous sa protection. Mais cette fonction de Robert Daël reste ambiguë. En effet, élu et donc à ce titre représentant des prisonniers, il est aussi inévitablement celui des autorités de Vichy. Las de concilier l'inconciliable, il finit par démissionner. Althusser le suivra dans ce retrait et leur amitié durera jusqu'à la mort. En janvier 1945, aidé en cela par la déliquescence ultime de la censure allemande, il ira jusqu'à brosser enfin, devant les camarades, une fresque historique qui s'achève sur une déclaration d'espérance... en de Gaulle. La boucle est bouclée.

06/2019

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Littérature française

L'âge ingrat. Gilbert. L'auberge fameuse. Juliette. Le fils

Vingt ans environ, c'est lorsqu'on les atteint qu'on est sorti, d'ordinaire, de l'âge ingrat. On peut penser que le personnage central, dans cette histoire, prolonge cet âge jusqu'à la quarantaine. Un caractère ombrageux, une certaine aigreur, une maladresse qu'il compense par la rudesse, peu de souci du chagrin d'autrui : il en aurait donc tous les défauts. Cela ne va pas sans qualités : on n'est pas fixé, déterminé, installé, la prudence ne vous fait rien ménager. Age critique, dans les divers sens du terme, le jugement n'est pas encore émoussé par l'habitude, ou le scepticisme, ou les compromissions. On observe la société qui vous a vu naître, sa comédie et ses injustices, peu bienveillant mais clairvoyant, scandalisé. Il s'agit d'une société de province, depuis ce qu'on appelle les bas-fonds, jusqu'à ceux qui passent pour des gens honorables. La peinture n'en est pas aussi sombre qu'il paraît au premier abord. Certains visages sont entrevus, qui rachètent les autres : quelques femmes, un prêtre sur le déclin, des enfants, de même que dans cette ville il y a de grands jardins où s'est réfugiée la beauté du monde. Et la musique, que l'on entend en sourdine parfois, vous fait rêver d'ailleurs. Vingt ans environ, c'est aussi l'espace de temps qu'on voit ici s'écouler : de l'avant-dernière guerre jusqu'aux débuts de celle d'Algérie, en passant par l'Occupation et Vichy. Si la politique n'est qu'une toile de fond, elle est peinte sur le vif, sans indulgence particulière.

04/1990

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Histoire de France

Journal (1939-1945)

Maurice Garçon (1889-1967) fut l'un des plus grands avocats de son temps. De 1912 à sa mort, il a consigné presque chaque soir les événements, petits et grands, dont il était le témoin ou l'acteur. Ce premier volume de son journal inédit couvre, parfois heure par heure, la guerre, la défaite, l'Occupation et la Libération. A cinquante ans, l'avocat est alors au sommet de son art. Dans ces chroniques, il révèle aussi des qualités d'observation et un talent d'écriture enviables. Il y a du Albert Londres chez Maurice Garçon. Curieux de tout, il sillonne Paris et la province, furète, recoupe, rédige, avec le mérite constant, et rare, de s'interdire toute réécriture : c'est un premier jet qu'on lit sur le vif. Maréchaliste de la première heure, il fait volte-face à l'armistice et, après le vote des pleins pouvoirs à Pétain, ne cessera plus de fustiger «le Vieux». Fureur patriote, chagrin sans pitié, colère, espoir, désespoir. Honte de la collaboration. Virulence contre les nouvelles lois de Vichy. Son journal déborde. Portraits, anecdotes, détails méconnus foisonnent. Croisées au Palais de justice, les figures du barreau, souvent têtes d'affiche de la politique, deviennent familières. Maurice Garçon connaît tout le monde, est de tous les grands procès, des dossiers criminels aux affaires politiques. Ses plaidoiries érudites ont fait de lui, dès avant guerre, un avocat littéraire, voire mondain, futur académicien. Toute une galerie de personnalités en vue défile dans ses pages, écrivains, peintres, comédiens, éditeurs. Nous voici conviés à une ahurissante traversée des années noires, histoire immédiate haletante.

05/2015

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Histoire de France

Le monde selon De Gaulle. Le Général redécouvert...

Il y a dans le monde presque autant d'ouvrages sur Charles de Gaulle que sur Napoléon ; et pourtant, le Général reste une énigme pour la plupart de ses compatriotes. Quel meilleur moyen de le redécouvrir que de le laisser parler ? Bien sûr, comme pour la plupart des grands personnages de l'histoire contemporaine, le fl ot des paroles et des écrits du général de Gaulle est si abondant qu'un voyage accompagné s'impose. Il permet de séparer l'essentiel de l'accessoire, de replacer ses propos dans leur contexte, puis d'en commenter la pertinence et la portée. Les citations sont ordonnées par thèmes, et l'ordre chronologique dans chaque chapitre donnera au lecteur la possibilité de suivre l'évolution des réflexions gaulliennes sur plusieurs décennies. Qu'il s'agisse de son autoportrait, de ses prophéties, de l'Etat, de la France libre, de Vichy, de Churchill, de Staline, de Roosevelt, de l'Allemagne, de l'Union soviétique, de l'Angleterre, des Etats-Unis, du parti communiste, de l'Algérie, des politiciens ou de l'humour, les déclarations publiques et les confidences privées de ce personnage d'exception ménageront bien des surprises... " Le plus difficile est de rester réaliste quand on a un idéal, et de garder son idéal quand on voit les réalités. " " Savez-vous qu'au fond, je suis un timide ? " " Au début, je n'étais pas très gaulliste. Mais petit à petit, en me regardant faire, je le suis devenu... " " Il arrive souvent que les intérêts des Français, ou ce qu'ils croient tel, ne coïncident pas avec ceux de la France. "

03/2018

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Histoire de France

Léon Blum

De l'assassinat de Jaurès en 1914 à sa propre mort, Léon Blum (1872-1950) a exercé sur le socialisme français un magistère qui ne se limite pas à ses brèves expériences de gouvernement. La première d'entre elles, qui fait suite à la victoire du Front populaire, garde soixante-dix ans après la force symbolique d'un grand mythe républicain. Cela tient peut-être en partie à une conception de la politique : intellectuel, esthète, mondain, juriste, Blum n'a jamais cherché le pouvoir en tant que tel comme bon nombre d'hommes d'Etat de son temps. L'amour des hommes, la croyance au progrès, la révérence pour les principes et les institutions de la République ont nuancé en lui l'influence d'un marxisme dogmatique et fortifié son incontestable courage moral et politique. Pour accabler sa mémoire, on peut gloser à l'infini sur les conséquences de la non-intervention en Espagne, et Vichy lui a imputé la responsabilité de la défaite de 1940... Mais il faudrait quelque mauvaise foi pour négliger que Blum a collaboré avec Marcel Sembat au ministère des Travaux publics durant la Grande Guerre, rejeté l'ultimatum bolchevique en 1920, donné une forme politique et juridique aux aspirations ouvrières en 1936. Enfin, pour oublier que la plupart des socialistes se sont ralliés sous son impulsion à la Résistance gaullienne. Soixante-dix ans après le Front populaire et à l'aide d'archives longtemps inaccessibles, Serge Berstein dresse de Léon Blum un portrait équitable et nuancé, à cent lieues de l'histoire partisane qui sévit encore souvent à droite certes mais aussi à gauche...

08/2006

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Littérature française

Le Revers de la médaille

Fin des années trente. Pàl est un jeune artiste hongrois de 26 ans, étudiant à la faculté des beaux-arts de Budapest. En quête de modèle pour un projet de médaille, il fait la connaissance d'une jeune pianiste, Erzsebet. Fasciné par sa beauté, il réalise son portrait. C'est avec cette esquisse qu'il remporte le prestigieux concours organisé par la Monnaie de Budapest. Pourtant, en raison de sa judéité, Pàl ne reçoit pas le prix qui lui était promis. Tandis que les troupes d'Hitler envahissent l'Autriche, Pàl se résigne à quitter Erzsebet, sa famille et son pays pour chercher en Italie la reconnaissance de son talent. Les années passent... Nous sommes dans l'après-guerre. Installé à Londres, l'artiste - assisté de sa femme, la fidèle Nicky - est devenu l'un des plus illustres médaillistes de son temps. Musiciens, peintres et hommes politiques font appel à lui, depuis qu'il a été choisi par la reine d'Angleterre pour immortaliser son couronnement. C'est au tour du pape de solliciter Pàl. Le médailliste hésite, de peur d'être confronté, lors de son séjour romain, à des souvenirs de jeunesse qu'il cherche à oublier. Dans les derniers jours de sa vie, Pàl, résigné au déclin de ses capacités, jette un regard rétrospectif sur son oeuvre. Sous les traits d'un jeune garçon, dont le visage lui rappelle étrangement quelqu'un, se dessine cependant une réponse inattendue. On retrouve dans Le Revers de la médaille la belle et captivante écriture d'Olga Lossky, qui, après l'univers libanais de La Maison Zeidawi, nous plonge dans le destin d'un homme d'exception, marqué par son époque.

01/2016

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Religion

Juifs er protestants en France, les affinités électives (XVIe-XXIe siècle)

Y a-t-il eu, face aux juifs, des chrétiens différents, capables de s'extraire plus vite de cet antijudaïsme pluriséculaire dont on sait qu'il a frayé la voie à l'antisémitisme, dans l'Allemagne luthérienne comme dans la France catholique ? Il semble que ce fut le cas des protestants français. Calvin a été le premier à parler autrement des juifs et de leur salut et, en dépit d'exceptions, ses héritiers l'ont suivi, parfois sous les traits d'un millénarisme philosémite. L'histoire a fait le reste. Marquée par les tribulations, l'exil et la fidélité, elle a rendu les huguenots français, nourris de l'Ancien Testament, exceptionnellement proches des juifs. Les deux minorités se croisaient dans le Livre, dans la diaspora européenne, dans la modernité. La Révolution française a fait des uns et des autres des citoyens de plein droit, la République laïque les a vus actifs dans plusieurs de ses chantiers. Expérience unique de judéo-protestantisme, que les antisémites et les maurrassiens ont violemment dénoncée. Les protestants ont été dreyfusards. N'avaient-ils pas eu leur affaire Calas ? De même, pendant les années noires, les replis secrets des Cévennes ont accueilli par centaines les nouveaux parias de Vichy, tandis que l'Église réformée rappelait publiquement la solidarité des chrétiens et des juifs. Il n'y a désormais une mémoire partagée, même si le conflit israélo-palestinien est venu troubler les choses. Ce sont ces affinités électives entre deux minorités situées tantôt à la périphérie, tantôt au cœur de l'histoire de France, que ce livre a entrepris de décrire.

03/2004

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Histoire de France

Les chantiers de jeunesse. Avoir 20 ans sous Pétain

De la défaite militaire française, nait l’institution particulière des chantiers de jeunesse. Pendant l’été 1940, ils sont créés pour tous les jeunes hommes de 20 ans résidant en zone Sud et ils fonctionnent jusqu’à l’été 1944 sur le territoire national et jusqu’en 1945 outre-Rhin où ils existent depuis 1943. Les chantiers concerneront au total plus de 400 000 jeunes nés entre 1920 et 1924.L’objectif majeur est de remplacer le service militaire, désormais interdit, par une expérience diversifiée associant éducation à transmission des valeurs nationales, activité laborieuse à vie de groupe. Tout cela dans des montagnes reculées ou en pleine forêt. Beaucoup de régions ont été marquées par les chantiers : de l’Ain à la Corrèze, sans oublier des villes telles que Lyon ou Clermont-Ferrand. Les acteurs Jacques Charron ou Yves Montand, les ministres Olivier Guichard ou Charles Hernu, des patrons comme Antoine Riboud ou des artistes tels que Jean-Pierre Rampal les ont connus et en ont parlé comme les associations d’anciens à visée corporatiste. D’innombrables familles françaises en conservent le souvenir.Ce livre est la première étude exhaustive des chantiers de jeunesse, permise par des documents exceptionnels. L’idée des chantiers est ancienne à travers ses racines scoutes et internationales, caractéristiques des années 1930. Vichy relaie ce projet en l’amplifiant puis en le détournant au service de l’Occupant. A la clé, une question forte sur la dimension « positive » d’une institution vichyste : a-t-elle protégé les jeunes ? A-t-elle constitué une initiative préparatoire à la Résistance comme le laissent supposer des propos du général de Gaulle ?

11/2011

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Photographie

Studio Alix. L'art du portrait

Le fonds Alix est l’exemple rare d’un studio photographique qui a opéré tout au long du XXe siècle dans une région de montagne française. Les trois générations de photographes de la famille Eyssalet ont constitué une mémoire visuelle unique des Hautes-Pyrénées. Les centaines de milliers photographies conservées à Bagnères-de-Bigorre retracent sur cent ans l’évolution de la région. L’originalité du studio Alix réside également dans la grande diversité de son activité. Aux portraits réalisés en studio succèdent les prises de vue de paysages pyrénéens avec les activités pastorales et rurales et, dès le début des années 1930, les photos de sports d’hiver. Viendront ensuite la photographie industrielle ou publicitaire, puis les reportages pour la presse. Sans oublier la réalisation et la vente de cartes postales. Au début du XXe siècle, la réalisation de portraits constitue l’essentiel de l’activité du studio Alix. Dans un premier temps, les portraits sont réalisés en studio devant des décors peints représentant une église ou un château, puis plus tard un intérieur bourgeois. Les opérateurs du studio Alix enregistrent scrupuleusement, au fil des années, les rituels qui scandent les différents âges de la vie : naissance, communion, conscription, mariage… Ils réalisent aussi des portraits hors du studio traditionnel : portraits de personnages pittoresques des montagnes pyrénéennes, portraits d’artistes venus pour un spectacle au casino, de maquisards lors de la libération de Tarbes ou même photos d’identité sous le régime de Vichy. Avec cet ouvrage, nous souhaitons rendre hommage à cet aspect particulier de l’activité du studio Alix et à la qualité du travail de ses photographes.

06/2019

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Histoire de France

X Bis. Un juif à l'Ecole polytechnique, mémoires 1939-1945

Etre un élève juif à la prestigieuse Ecole polytechnique en 1941, l'un des cinq ayant passé la barre des 3 % du numerus clausus imposé aux " Israélites ", n'allait pas sans poser de problèmes à l'administration, soucieuse de respecter tout à la fois la stricte méritocratie qui faisait la réputation de l'école et la lettre, sinon l'esprit, des lois antijuives de Vichy. Bernard Lévi, sortant du lycée et des prépas la tête pleine de Virgile et de Verlaine et qui se trouve avoir deux grands rabbins de France dans son ascendance, va se retrouver " élève bis ", c'est-à-dire intégré à la vie de l'Ecole mais mis en marge des classements, comme si ses résultats ne comptaient pas. Ce traitement de défaveur suscite peu de réaction de la part de ses camarades de promotion : il le rapproche de certains d'entre eux, mais pour la plupart c'est l'indifférence. Son diplôme en poche, Bernard Lévi rejoint la Résistance. C'est sans uniforme qu'il combat alors l'ennemi, puis sous la tenue de midship qu'il traque ensuite les sous-marins allemands. Son récit, où se mêlent humour et émotion, reconstitue grâce à des correspondances et à l'agenda d'un camarade de sa promotion une époque où l'un de ses condisciples " français israélite " était ainsi décrit par le général dirigeant l'école : " Type sémite caractérisé au physique comme sans doute au moral. Ne peut être considéré comme une recrue de classe pour les services de l'Etat "... Le livre est dédié aux polytechniciens de sa promotion, juifs ou non, qui sont morts pour la France en 1944 et 1945.

04/2005

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Histoire de France

L'homme aux deux visages. itinéraires croisés : Jean Moulin/ René Bousquet

Ce livre est le fruit d'une vieille fascination vis-à-vis des choix que les individus ont faits pendant la guerre. Fascination d'autant plus grande que je suis issu d'un milieu de juifs communistes pour lesquels l'alternative n'existait pas : s'ils ne résistaient pas, ils mourraient. De ce point de vue, les figures liées de Moulin et Bousquet sont fascinantes. Même milieu petit-bourgeois, radical, franc-maçon, républicain. Même ambition de provinciaux. Même carrière préfectorale jusqu'en 1940 avec un Bousquet plus courageux et plus brillant. Et l'un devient progressivement Moulin et l'autre Bousquet. Etait-ce écrit ? Non. La vie est pleine d'embranchements et de chemins de retour. Qui sait ainsi que Moulin a été pendant six mois un préfet diligent du régime de Vichy avant d'être mis à la retraite d'office ? Ne l'aurait-il pas été, quel aurait été son itinéraire ? Bousquet est pris dans l'engrenage de l'ambition et de la carrière bureaucratique - mais tout en planifiant la rafle du Vel d'Hiv, il aide des résistants. Aurait-il décidé à l'été 1943 quand la victoire alliée se dessinait de rejoindre la Résistance, qui serait-il devenu ?Ce livre mêle les itinéraires de Moulin et de Bousquet, du héros et du salaud, les suit pas à pas et essaie de comprendre leurs évolutions psychologiques, les décisions, les concours de circonstances, les hasards, les moments de vérité. Une vie n'est jamais complètement écrite. Il n'y a pas un ADN du bien ou du mal : c'est une lente évolution qui fait pencher d'un côté ou de l'autre.

05/2013

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Histoire de France

Le moment 1940. Effondrement national et réalités locales. Actes du colloque international d'Orléans, les 18 et 19 novembre 2010

Le "moment" 1940 veut rendre à cette année singulière, qui va de la "drôle de guerre" à "l'étrange défaite", toute son incertitude, en partant du Loiret, observatoire privilégié pour cette période. Les Orléanais, comme les Français de 1940, ne savaient pas ce qui allait advenir : ils n'avaient envisagé ni la débâcle, ni l'exode, ni la défaite. Cet ouvrage s'intéresse donc aux moments indécis et, en priorité, aux deux grands effondrements, militaire puis politique, et articule le national et le local, en jouant sur les échelles d'analyse. Son ambition est donc de saisir ce "moment" à la fois par en haut, avec l'effondrement de la Troisième République et l'instauration du régime de Vichy, et par en bas, par le prisme des réalités départementales et locales : l'articulation des niveaux est particulièrement illustrée par le procès de Jean Zay, incarnation de tout ce que la Révolution nationale exècre, et par l'action technocratique du préfet Morane, préfiguration de la Reconstruction. Le colloque "Le moment 1940", des 18 et 19 novembre 2010, et la publication de ces actes ont reçu le concours des collectivités territoriales (Conseil régional du Centre, Conseil général du Loiret, Ville d'Orléans), de l'Office national des anciens combattants, de l'Université d'Orléans (laboratoires "collectivités territoriales" et "savoirs et pouvoirs"), du Cercle Jean Zay d'Orléans et de l'association nationale des Amis de Jean Zay, ainsi que du Cercil-Musée Mémorial des enfants du Vel d'Hiv (Centre d'études et de recherches sur les camps d'internements de Beaune-la- Rolande, Pithiviers et Jargeau).

05/2012

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Historique

Isidore et Simone. Juifs en résistance

Isidore Adato aurait rêvé n'être qu'un Français, un fonctionnaire, un fils, un mari et un père. Mais la "petite" histoire de ce fils d'immigrés ottomans et juifs a été percutée par le tourbillon de la "grande" Histoire. Mobilisé au début de la Seconde Guerre mondiale, Isidore est exclu de la fonction publique par les lois antisémites du régime de Vichy, en 1940. Victor Adato, le père d'Isidore, est interné à Drancy après avoir été arrêté. Un an plus tard, la mère et le petit-frère d'Isidore sont arrêtés et déportés sans retour vers Auschwitz. Les parents de Simone, femme d'Isidore, connaîtront le même destin en 1943. Face aux persécutions antisémites, Isidore et Simone ont caché leurs deux filles dans un couvent de l'Aveyron. Quand Simone rejette les avances de son employeur, ce dernier la dénonce comme juive. Le couple entre en clandestinité et s'engage au maquis en 1944. Isidore est au maquis de Vabre. Les maquisards de Vabre attaquent un train allemand et libèrent Castres en août 1944. Isidore s'engage ensuite pour la Libération de la France, dans la Première armée, se bat dans les Vosges et en Alsace et termine la guerre en Allemagne. Redevenu civil, Isidore a retrouvé sa femme et ses filles. La famille s'attache un but : vivre. Un enfant naît. Simone meurt. Isidore se tait. L'histoire d'Isidore est celle d'une transmission entre une grand-mère et son petit-fils. Cachée pendant la guerre, la fille d'Isidore a raconté certains éléments du parcours familial à son petit-fils devenu journaliste, Simon Louvet, scénariste de cette bande dessinée.

10/2023

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Littérature française

La bonne gosse, Tome 1

Pourquoi tant de secrets ? Pourquoi tant de mensonges dans les plis du discours "officiel ?? Pourquoi sont-ils tous si agressifs, si cruels, et si désespérément malheureux ? Déterminée à mourir sans regret, sans rancune, et sans honte, une femme, vieille déjà, revisite méthodiquement les oubliettes du passé d'une famille d'Alsace-Lorraine entre 1940 et nos jours. Cet univers, bousculé en tous sens par l'Histoire, promène le lecteur de la grand-mère spirite de l'avant-guerre, à la Franc-Maçonnerie et au bouddhisme contemporain ; de la police de Vichy et l'épuration de 1945, à une autre épuration, silencieuse, dans la police de la France des années 70 et 80 ; et enfin, de la révolution de 1968, avec la libération des moeurs qui l'accompagne, à l'inceste qui finit par démanteler en sourdine ce qui restait de famille. Un récit en forme de course d'exploration, qui conduit "la bonne gosse" à dépouiller son regard des illusions et influences néfastes de ces histoires qui hantaient son présent, telles des algues abandonnées là par la marée descendante. Une détente, une joie, une fierté finalement, de cette gamine, influençable, vulnérable, désespéramment confiante certes, mais aussi obstinément arrimée à son désir de comprendre et d'aider ceux qu'elle aime, malgré tout ! Lui manquait juste cet ultime voyage dans les oubliettes du passé pour transformer cet idéalisme vital de "la bonne gosse ? , en une lucidité tranquille, avec une finalité : vieillir et mourir apaisée, ayant transmis aux nouveaux petits, les siens, un regard incisif mais bienveillant sur le passé familial. La bonne gosse, tome 1 paru en 2021, tome 2 à paraître en 2022.

11/2021

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Vichy

Pétain et le pétinisme. Essai de psychologie

Comment la France de la IIIe Re publique, pe trie des ide aux des Lumie res, fie re de son statut victorieux de la Grande Guerre et riche d'un empire colonial puissant, a-t-elle pu e tre aussi facilement se duite par la figure du mare chal Pe tain ? Comment expliquer que la socie te franc aise ait, en quelques mois a peine, ce de au pe tinisme et a son de faitisme ? Telles sont les questions qui pre side rent a la re daction du pre sent texte, publie en 1953, imme diatement salue par l'e cole des Annales et devenu depuis un ouvrage de re fe rence. L'auteur investigue les ressorts intellectuels et moraux qui ont entrai ne l'approbation de l'armistice par une majeure partie de la population, le ralliement des e lites au re gime de Vichy et l'enthousiasme, voire l'adulation dont Pe tain fut l'objet. Ce faisant, cet essai est aussi, pour chacun de nous, une mise en garde o combien actuelle contre le grand danger qui guette tout peuple s'il renonce a faire face avec honneur aux menaces. "Ce livre plein de clarte , ce livre courageux et fier est en me me temps un livre de belle e criture, de sobre et pe ne trante psychologie. Je n'en sais point qui, avec plus d'e le gante nettete , retrace la courbe d'une histoire douloureuse. Je n'en sais point qui, en de pit ou en raison de sa sobrie te , nous replonge plus douloureusement dans l'abi me de ces anne es de de mission, d'hypocrisie et d'abjection". - Lucien Febvre

02/2023

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Histoire de France

Ces excellents français. Une famille juive sous l'Occupation

A l'origine, une boîte. Retrouvée dans un tiroir familial, elle contient une centaine de cartes postales enfantines datées de la Seconde Guerre mondiale, d'apparence guillerettes, mais qui laissent entrevoir les déménagements, les séparations, la nourriture qui fait défaut, la peur, le bruit des armes. Puis une envie, un besoin irrépressible de remonter le temps pour recomposer la vie du petit Jean-Paul, de ses parents Lise et Poldi, de cette famille juive d'origine étrangère qui s'imaginait faire partie de ces "excellents Français" que chantait Maurice Chevalier en 1939. Avocate comme son père et son grand-père, héros de cette histoire, Anne Wachsmann mène durant plusieurs années une enquête minutieuse pour comprendre comment sa famille a réussi à survivre, comme tant d'autres familles juives françaises, aux persécutions du régime de Vichy et des nazis. Cette recherche, semée d'embûches et de fausses pistes, la porte de Strasbourg à Agen, de la Suisse à l'Allier, en passant par Auschwitz, Marseille ou Grenoble. Elle convoque les écrits de nombreux historiens et les témoignages d'écrivains sur la vie des Juifs sous l'Occupation (Georges Perec, Patrick Modiano, Anne Sinclair...), compulse les archives, enquête dans sa famille élargie. Avec une écriture précise, fluide et documentée, elle fait revivre le quotidien de cette famille qui a résisté aux lois antisémites avec l'aide de héros anonymes, grâce à une capacité d'adaptation insoupçonnée, à des choix de chaque instant, à une grande part de chance et, surtout, grâce a l'amour sans faille qui transparaît dans des cartes postales toujours légères et colorées échangées entre un père et son petit garçon durant ces années noires.

10/2020

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Résistance

Honoré d'Estienne d'Orves. Un héros français [EDITION EN GROS CARACTERES

Quand on a le panache d'un chevalier, comment accepte-t-on le risque d'un destin obscur et sans gloire, d'une vie errante, entre faux papiers, espionnage et clandestinité ? Quand on éprouve l'occupation nazie comme une oppression, comme un scandale pour lequel on est prêt à affronter la prison, la torture et la mort, par quel mystère surmonte-t-on son ardeur patriotique jusqu'à choisir pour ultime confident un aumônier allemand ? Eclaircir ces paradoxes qui ont nourri la légende d'Honoré d'Estienne d'Orves, telle est la belle ambition d'Etienne de Montety. Grâce à de nombreuses sources familiales, il dresse le portrait d'un enfant, né avec le siècle, doué pour les études scientifiques, curieux de découvrir le monde mais hanté par le traumatisme de la guerre 14-18. Ce mélange détonnant permet de comprendre, grâce également à des archives militaires inédites, l'attitude du marin pris dans la nasse d'Alexandrie à l'été 1940 par l'amirauté britannique. Le lieutenant de vaisseau d'Estienne d'Orves gagne Londres en septembre et se rallie au Général De Gaulle. S'ouvrent alors trois mois d'une carrière météorique où il devient chef du deuxième bureau de la France Libre, puis responsable d'un réseau d'espionnage avant son arrestation en janvier 1941, sur dénonciation. Et tandis que Vichy s'agite pour le faire libérer, que les Allemands hésitent avant de l'exécuter le 29 août 1941, c'est en prison qu'Honoré d'Estienne d'Orves révèle, dans la foi et la méditation, l'ultime facette de sa personnalité et qu'il devient, pour la mémoire nationale, le héros qui "croyait au ciel".

12/2011

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Littérature française

Les anges de la Madone. Du ghetto de Varsovie à St-Martin Vésubie

Durant la seconde guerre mondiale, entre 1940 et 1944, les lois anti-juives prises par le gouvernement de Vichy, sont appliquées dans le département des Alpes-Maritimes. Des Juifs sont assignés à résidence à Saint-Martin Vésubie. La zone libre est envahie par les allemands et les italiens, en novembre 1942, suite au débarquement des alliés en Afrique du Nord, mais laissée sous contrôle de l'année italienne. Celle-ci, bienveillante envers les Juifs, s'oppose aux directives allemandes et françaises qui sont de les traquer en vue de leur déportation. Comme leurs compatriotes, David et Hannah, un couple de juifs polonais, assignés à Saint-Martin Vésubie. Hannah est heureuse au coeur de la "petite Suisse niçoise", où elle se sent en sécurité, avec son mari et leur fille, Maria. Mais, à sa grande consternation, David, officier dans l'armée polonaise, retourne se battre dans son pays, dans l'espoir de libérer le ghetto de Varsovie. Pour Hannah, une longue et pénible attente commence alors. Reverra-t-elle un jour son cher David ? Heureusement sa famille d'accueil est là pour la soutenir. Le fils François, lycéen à Masséna, se bat avec ses camarades contre l'occupant. Il est secrètement amoureux de la belle Hannah, et pour l'aider à surmonter son désarroi, lui fait partager sa passion de la montagne en lui faisant découvrir les paysages somptueux du massif du Mercantour. En septembre 1943, le capitulation de l'Italie, met brutalement fin à la "période de paix". Les allemands occupent les Alpes-Maritimes. Pour leur salut, Hannah et ses compatriotes, sont obligés de s'enfuir vers l'Italie en passant par les cols via la Madone de Fenestres.

12/2013

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Critique littéraire

Journal de Vézelay. 1938-1944

En juin 1938, Romain Rolland et sa femme Marie quittent la Suisse et s'installent en France, à Vézelay, où ils passeront toutes les années d'Occupation. Le grand pacifiste de 1914, « au-dessus de la mêlée », l'homme épris de culture et de musique (auteur de biographies de Michel-Ange, de Beethoven ou de Tolstoï), l'immense romancier (le roman-fleuve Jean-Christophe, qui fut un triomphe, mais aussi Colas Breugnon et L'Âme enchantée), l'éveilleur qui fit découvrir les spiritualités indiennes à l'Occident (Vivekananda, Ramakhrishna, Gandhi…) retrouve sa région d'origine. Lui qui fut un grand germanophile et un compagnon de route du Front populaire doit faire face à l'Occupation allemande et au régime de Vichy. Il n'en continue pas moins à tenir son journal, dont est publiée intégralement, dans ce volume, la partie correspondant aux années de Vézelay, de 1938 à 1944. Il s'agit du témoignage exceptionnel d'un écrivain au quotidien dans un village français pendant les années sombres. Au jour le jour, il note les faits marquants de la guerre et suit la vie à Paris, où il se rendra plusieurs fois. Le 30 décembre 1944, il s'éteint. Pendant ces années, la grande conscience que fut Rolland, lucide jusqu'à la fin, continue à s'interroger, nourrit un dialogue avec Claudel, reçoit Éluard et Le Corbusier, écrit une somme sur Charles Péguy, renoue avec des amitiés anciennes. Ce livre constitue un événement.     Jean Lacoste est philosophe et germaniste. Il est l'auteur de plusieurs ouvrages sur Goethe. Il a également traduit Nietzsche et Walter Benjamin. Depuis de nombreuses années, il s'intéresse à l'œuvre de Romain Rolland.

11/2012

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Histoire de France

Français et japonais en indochine (1940-1945). Colonisation, propagande et rivalité culturelle

Durant la Seconde Guerre mondiale, les colonialismes français et japonais se sont croisés en Indochine. Profitant de la défaite de la France en Europe, le Japon prend pied en Indochine en 1940. Celle-ci présente alors deux particularités : elle est d'abord la seule colonie en Asie du Sud-Est où le Japon laisse en place une souveraineté occidentale, en totale contradiction avec " l'émancipation de l'Asie " qu'il professe pourtant largement. C'est en second lieu dans cette colonie, la plus éloignée de la France, que le régime de Vichy se maintient le plus durablement, même après son effondrement en métropole. Les Français, qui ont colonisé l'Indochine 80 ans plus tôt, et les Japonais, nouveaux occupants asiatiques, y coexistent ainsi pendant cinq ans, se partageant ses richesses et bénéficiant de conditions matérielles privilégiées et d'une situation pacifique exceptionnelle alors que partout ailleurs la guerre fait rage. Cet ouvrage analyse la manière dont la présence franco-japonaise s'est traduite dans la vie quotidienne des différentes populations et comment elle s'est manifestée à travers la propagande et la politique culturelle. C'est en effet dans le domaine culturel que l'on peut le mieux observer les manoeuvres intenses et subtiles déployées par les Français et par les Japonais pour tenter d'exercer une plus grande influence sur les populations autochtones. Les deux puissances occupantes agissent toujours en tenant compte l'une de l'autre afin d'éviter les conflits ouverts, mais cette cohabitation fragile, qui masque tant bien que mal les rivalités existantes, se brisera brusquement avec le coup de force japonais du 9 mars 1945.

07/2012

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Beaux arts

Après la guerre

Que représente l'art en France après la Seconde Guerre mondiale ? On a beaucoup parlé de " reconstruction " à propos de cette période, mais le terme limite considérablement le paysage réel car il ne dit rien du désastre, si bien traduit dans les oeuvres d'art qui sont comme l'envers du décor. Encore une fois, ce sont les oeuvres des artistes - dont le métier est de dire l'indicible - qui livrent le plus justement les signes de la libération et de la joie, de la misère et de la colère, de l'amertume, du doute, de la fragilité, du trauma profond, de la mémoire du génocide et de la violence de guerre. L'auteur montre à quel point ces années sont dominées par une forme de liberté étrange où l'art n'a plus à respecter quoi que ce soit après avoir failli disparaître : attaqué, instrumentalisé, censuré par tous les pouvoirs à vocation totalitaire en Europe depuis les années 1920. Que le retour aux origines, l'automatisme et l'expressivité sous toutes ses formes dominent une large part de la production des artistes après la guerre, rien de surprenant. Malgré toute la littérature fondée sur le poncif d'une France raisonnable et cartésienne, l'art est fait d'excès, de fureurs et d'hybridations : il n'est pas plus homogène que cette identité nationale dont l'Etat français sous Vichy avait espéré la " purification ". Il ne répond plus aux traditions usées par la catastrophe qui vient de se produire. Il est comme la réaction contre " les années sordides ", comme les appelait André Pieyre de Mandiargues.

02/2010