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Indépendants

Suicide total

Après une première édition exceptionnelle et (quasi) épuisée, Suicide total de Julie Doucet est désormais disponible en version brochée. Cette nouvelle édition rend Suicide total accessible au plus grand nombre sans pour autant lésiner sur la qualité et le plaisir de lecture. Si réitérer une fabrication de type leporello n'était pas envisageable, la reliure suisse de cette édition permet d'ouvrir le livre à plat et de profiter pleinement des doubles pages. Avec son jaspage et son fil de couture noirs, cette nouvelle version - de dimensions légèrement inférieures - n'en est pas moins enchanteresse. Julie Doucet avait promis d'arrêter la bande dessinée et l'autobiographie. Voici qu'elle revient sur ses mots avec une fabuleuse fresque immersive. Nous sommes en 1989, Julie a 23 ans, elle réalise des fanzines qu'elle distribue dans les librairies ou par correspondance. Elle entame alors une relation épistolaire intense avec l'un de ses lecteurs, un Français qui fait son service militaire et qu'elle surnomme "le hussard" . Les deux jeunes gens s'écrivent des centaines de lettres et s'enthousiasment l'un pour l'autre, jusqu'à ce qu'un voyage en Europe leur offre l'occasion de se rencontrer en chair et en os... Suicide total a été dessiné d'un seul tenant. Pas de cases, mais des pages saturées dans un entrelacs de visages connus (celui de Julie notamment) et inconnus, d'oiseaux, d'animaux, d'objets variés - le tout dessiné à l'encre - et qui nous emporte comme un fleuve à remonter le temps. La machine est un peu rouillée au début et l'autrice s'exhorte elle-même à dessiner, évoque sa difficulté à manier les mots, avant de plonger - et nous avec elle - dans le flot de ses souvenirs pour ressusciter l'intensité des sentiments passés. Avec Suicide total, l'autrice québécoise, Grand Prix du festival de la ville d'Angoulême 2022, nous offre une "revisite" de la bande dessinée qui fait déjà date.

10/2023

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Littérature française

Trois sucettes à la menthe

Olivier, le petit garçon des Allumettes suédoises, va se trouver éloigné de sa rue, dans un nouveau quartier de Paris, dans un autre univers : celui d'un appartement bourgeois, "cossu" comme il entend dire, et où il découvre des manières de vivre et de se conduire qui le déconcertent. II pense toujours à la mercerie de la rue Labat, à Bougras, à Mado, à l'Araignée, à la Mère Haque, à Jean et Elodie, aux copains, et une question le rejoint, simple comme la complainte du trouvère : Que sont mes amis devenus ? Mais ainsi va la vie, et bientôt, il s'apercevra que dans son nouveau milieu, la curiosité est sans cesse mise en éveil. Qui est vraiment l'oncle Henri ? Un industriel, certes, mais plus encore un ancien acteur qui regrette sa vocation manquée. Et la tante Victoria, belle, élégante, distinguée, mais tellement impénétrable, n'est-elle que cela ? II y a aussi les cousins d'Olivier : Jami le petit et Marceau l'aîné, adolescent tourmenté, tour à tour ange ou démon, fraternel ou autoritaire, Blanche et Marguerite les deux bonnes, et, comme on reçoit beaucoup, toute une foule de personnages cocasses, grandioses ou ridicules vivant dans ce monde des années 30 qui envahit chaque page du roman. Et puis, et surtout, les rues de Paris encore Ville Lumière, la Gare de l'Est, les Buttes-Chaumont, le Canal Saint-Martin, les faubourgs, les étonnants Grands Boulevards, leurs passages mystérieux, leurs théâtres, leurs cinémas, leurs musichalls comme le Petit Casino, dernier caf'conc' où Olivier est ébloui - tout un monde déjà lointain et qui revit magnifiquement sous les yeux d'un enfànt émerveillé. Pour Robert Sabatier, Trois Sucettes à la menthe, suite sensible des Allumettes, a été l'occasion d'accompagner Olivier dans sa nouvelle existence, mais aussi de ressusciter une manière de vivre, mille événements, mille faits oubliés souvent même par ceux qui les ont vécus, et des souvenirs, des évocations, toute une fête de la vie qui apparaît, de page en page, dans un univers de vérité et de poésie.

11/2012

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libération, épuration

La République des imposteurs. Chronique indiscrète de la France d'après-guerre 1944-1954

La république des mythomanes. Tombée dans un trou de mémoire, la IVe République n'est souvent connue que par sa crise finale qui déboucha sur l'avènement de la Ve. Ses débuts, dans le sillage de la Libération, constituent pourtant l'une des périodes les plus folles de l'histoire contemporaine. Comme le Directoire après la Terreur, elle vit s'édifier d'immenses fortunes sur le crime et la corruption. Des carrières fulgurantes se bâtir sur l'imposture avant de s'effondrer dans la honte. Et même d'anciens collaborateurs parvenir au sommet de la hiérarchie judiciaire... Grâce aux procès de l'épuration ! A tous les étages de la société, le travestissement est alors l'artifice le plus usité pour s'adapter aux temps nouveaux. De l'escroquerie consistant à s'inventer un passé de résistant jusqu'au cas – unique dans l'histoire parlementaire - d'un complice des nazis (Jacques Tacnet) parvenant à se faire élire député sous une fausse identité (Jacques Ducreux), en passant par l'invention de faux complots (le Plan bleu) et la dissimulation d'authentiques séditions (comme celle dite de la Pentecôte), rarement communauté ne se sera autant menti à elle-même ni chaque citoyen à son voisin avec une telle audace... Et pour tout dire, pareille impunité ! C'est cette histoire jamais racontée, reconstituée à partir d'archives oubliées ou non encore consultées (en particulier celles de Jacques Foccart) que retrace La République des imposteurs. A l'heure où la défiance revient en force dans le débat public et où l'accusation de mensonge est celle que les Français lancent le plus volontiers au visage des "princes qui [les] gouvernent" (Michel Debré), ressusciter cette période s'imposait. Au-delà de contextes institutionnels, politiques, sociologiques, foncièrement différents, elle nous dit beaucoup de ce que deviennent les hommes de l'ombre dans les moments de transition. Lesquels sont aussi nécessairement des temps de confusion.

03/2024

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Religion

Pourquoi les vaches ressuscitent (probablement). Ou pourquoi mon papa ne restera pas bloqué toute sa vie dans l'ascenseur

Y-a-t-il une ménagerie au ciel ? Les animaux, les arbres ou même les cailloux vont-ils au paradis ? Dieu se préoccupe-t-il du salut éternel de ceux qui ne sont pas des êtres humains ? Pour Franck Dubois, bêtes et plantes attendent d'être sauvées. Mais il ne dépend pas de la vache d'accéder au ciel. A proprement parler, elle ne "ressuscite" pas, mais elle est associée au mystère de la résurrection des hommes. Ce sont eux qui ont la responsabilité de son salut. Loin d'être "jetable", la création entière est appelée à passer en Dieu. Elle n'est pas qu'un simple décor, qui sera abandonné à la fin de l'histoire, mais une réalité avec laquelle il faudra compter dans l'au-delà. Cette communauté de destin entre tous les éléments du monde appelle chacun à la vigilance. C'est bien le message sous-jacent de ce livre inouï d'originalité : Dieu est présent au coeur de toute réalité matérielle. Il agit sur les âmes et sur les corps. Il ne se désintéresse pas du monde physique. Tout au contraire, il l'a créé pour qu'il demeure éternellement et qu'il se perfectionne. Y aura-t-il des lions vegans aux cieux ? Le chauve recouvrera-t-il ses cheveux là-haut ? Mon poisson rouge pourra-t-il enfin parler ? Une chose est sure, il y aura bien du monde dans "l'ascenseur" qui nous mènera au paradis. Un plaidoyer plein d'humour pour une redécouverte du message du Christ à la lueur de la matérialité du monde. Un traité d'écologie éternelle.

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Actualité et médias

Notre insatiable désir de magie

Houdini était le plus grand des magiciens : il s'échappait de toutes les cellules, camisoles de force et autres menottes. En temps de crise qui vire à la détresse, c'est sa leçon qu'il faut entendre, celle qui nous rappelle la possibilité d'échapper, avec les armes conjointes de la raison et de l'imaginaire, au terrible refrain "There is no alternative". Si notre jeune président semble accomplir sa destinée de dernier "roi des énarque", c'est peut-être parce qu'il n'y a pas de sauveur qui tienne, ni d'énarque parfait. Contre les partisans d'une vision économique et procédurale de la société, l'avenir ne serait-il pas aux magiciens et aux poètes ? Un autre monde peut s'inventer ici et maintenant. Les antidotes existent au coeur même du système, dans ces îlots de convivialité et de solidarité où l'on repense déjà le rôle de l'Etat et de la culture, les formes de la démocratie, le sens du service public et de la gratuité, loin du seul culte de la performance. Le principe d'Houdini affirme que la magie peut être faite par tous, et pour tous, à condition de dévoiler ses secrets. Ni poudre aux yeux ni manipulation, elle est une manière de faire advenir ce que l'on croyait impossible. Ni élitiste ni réservée à quelques-uns, elle ressuscite les pouvoirs de la jubilation et du partage, valeurs politiques par excellence. Ce livre se veut éloge de l'escapologie l'art d'échapper aux injonctions mortifères et aux alternatives binaires, pour redonner enfin toute sa place à l'imaginaire — et à l'action.

11/2019

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Littérature française

Comme des dieux

Une émission de téléréalité pour se choisir un dieu ? C'est l'idée folle et géniale lancée par une église évangélique américaine. Le principe en est simple : après un gigantesque casting mené dans le monde entier, treize candidats choisis pour leurs aptitudes extraordinaires, réelles ou prétendues, concourent dans l'émission He is alive ! et c'est au peuple - nous, les millions de téléspectateurs - de voter pour le messie des temps modernes. Notre messie. Qui éliront-ils ? Martin Schnapper dont le tatouage en forme de coeur saigne comme un stigmate ? Lei qui affirme n'avoir jamais dormi de sa vie et qui considère, étant asiatique, que ses chances d'être choisi par la providence sont supérieures statistiquement ? Ou encore la belle Dorothy Olsen, fille d'agriculteurs du Colorado, qui ressuscite des animaux et n'a pas de mère connue sur Terre ? Ce projet fantasque ne peut manquer d'attirer l'attention de Jeff Jefferson, un universitaire franco-américain qui, il y a une vingtaine d'années, a écrit sa thèse sur le groupe sectaire qui donne lieu aujourd'hui à cette révolution évangélique. Le voici arraché à son chemin mélancolique, et plongé dans un phénomène télévisuel au coeur de l'Amérique : entre cynisme et grâce... . Ce roman aux allures de quête métaphysique est à la fois drôle, puissant, essentiel : et si Jésus revenait réellement, combien de temps la société du spectacle s'y intéresserait-elle ? Gérald Bronner, romancier, sociologue, passionné de raison, nous offre un texte jubilatoire et sombre, analysant avec finesse nos comportements humains tout en interrogeant la possibilité du sublime dans un monde désenchanté.

01/2022

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Religion

Conception mystique de l'anthropologie

Cette publication propose les bases de l'anthropologie de Fernando Rielo : une conception mystique qui part d'une dimension universelle, oecuménique, la plénitude de l'amour divin dans le Christ incarné, mort et ressuscité par amour de l'homme : " Dieu a tant aimé le monde qu'il a donné son Fils unique afin que quiconque croit en lui ne périsse pas, mais ait la vie éternelle " (Jn 3,16). C'est un amour qui, à l'image et à la ressemblance du Christ, nous est à tous possible de vivre mieux chaque jour. Mais nous ne pouvons le faire de n'importe quelle manière : " Apprends à aimer Dieu comme Dieu veut être aimé et abandonne ta manière d'être ", disait saint Jean de la Croix. Si Fernando Rielo parle de " mystique ", c'est parce qu'il la vit et en a l'expérience. De plus, il nous encourage tous à la vivre, car c'est ce qu'il y a de plus propre et naturel à l'être humain. Tandis que le " spirituel ", en lien avec l'esprit humain, est tout ce qui en découle, en bien comme en mal, la mystique, elle, se réfère toujours à la " positivité " de la vivence de l'esprit : l'expérience du vrai, du bon, du beau, de l'amour, de la justice, de la générosité, de l'humilité..., tout cela constitue une véritable expérience mystique. Ainsi Rielo affirme-t-il : " tout ce qui est spirituel n'est pas mystique, mais tout ce qui est mystique est spirituel ". Ce livre constitue une vision mystique de l'anthropologie, facilement intelligible en même temps que profonde, par son grand sens humaniste.

03/2020

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Musique, danse

Richard Wagner. L'opéra d'une vie

Cette nouvelle biographie se distingue autant par un constant recours aux sources, certaines inédites, qui confirment combien Wagner s’est nourri des aspirations et des innovations de son temps, que par une fréquentation intime de l’œuvre musicale et des ouvrages écrits ou consultés par le compositeur, enfin sans oublier de fréquentes visites aux lieux fréquentés par le maître. Les idées et les forces de Wagner se dessinent au contact de l’Histoire. La politique, si présente dans les débuts (Wagner participe aux révolutions de 1848-49 et subit un exil de douze années), s’assourdit ensuite mais joue un rôle majeur dans l’élaboration des grandes œuvres. Wagner nous invite lui-même à donner toute notre attention à ses idées. Il multiplie les essais et traités de théorie musicale. Il rédige le livret de ses opéras, compose des poèmes. Sa correspondance, immense – plusieurs lettres par jour – aborde tous les sujets et constitue une mine pour les historiens du XIXe siècle. Faisant table rase de l’opéra traditionnel, il crée un nouveau genre, le drame musical. Il renouvelle l’art de la mise en scène, la disposition de l’orchestre. Il fonde la tradition des festivals. Son activité débordante, la conscience de son génie, son égotisme, son antisémitisme (qui le brouille avec Nietzsche) le rendent parfois insupportable. En retraçant la vie si remplie de Wagner, Danielle Buschinger ressuscite un monde bouillonnant de passions, d’idéaux, de débats, de combats, qui nous happe et nous envahit comme la mort d’Isolde ou encore la conclusion symphonique de la Tétralogie avec le « motif de la rédemption », de la rédemption par l’amour.

07/2012

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Ouvrages généraux

Le secret de la reine soldat. L'extraordinaire soeur de Sissi

Elle fut la Jeanne d'Arc du XIXe siècle, la femme à abattre, l'égérie des écrivains. Dans La Recherche, Marcel Proust qui l'idolâtrait la baptisera la "reine soldat" . Luchino Visconti rêvait de la porter à l'écran sous les traits de Greta Garbo. Reine déchue du royaume de Naples et des Deux-Siciles, Marie-Sophie en Bavière s'est toujours dérobée aux historiens qui n'ont pressenti son secret qu'à demi. Ce secret, Lorraine Kaltenbach le connaît, sa famille le garde depuis cent cinquante ans. Marie-Sophie était la plus romanesque des soeurs de Sissi. Aussi rebelle que l'illustre impératrice, elle fut autrement plus vivante et charnelle. A vingt ans, elle bluffa l'Europe en abandonnant ses crinolines pour traverser en pantalon la révolution italienne du Risorgimento. A trente ans, elle devint une figure du Paris de la Belle Epoque. Que cachait son attirance pour la Ville Lumière ? La nostalgie de sa passion secrète pour un zouave pontifical français, mais surtout Daisy, leur enfant, dont elle ne put jamais faire l'aveu public : le pape, l'empereur François-Joseph, les rois de Bavière, de Naples et des Deux-Siciles auraient eu trop à perdre si ce scandale avait été divulgué. La reine soldat imposera son droit de renouer avec la fille qu'on lui avait arrachée, et s'alliera avec les anarchistes pour châtier ceux qui l'avaient outragée et chassée de son trône. Lorraine Kaltenbach, qui a exhumé ses archives familiales et pérégriné trois ans à travers la France, l'Allemagne et l'Italie, ressuscite les amours cachées de cette combattante, et lève enfin le voile sur la mystérieuse Daisy de Lavaÿsse.

05/2022

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Mondes fantastiques

Soeurs de Sang Tome 3 : Les Ailes ténébreuses

Elles étaient tels le jour et la nuit, et pourtant elles n'étaient rien l'une sans l'autre... C'est dans les cendres et les flammes que cette histoire a commencé et c'est ainsi qu'elle s'achèvera. La vérité a fini par éclater et l'identité de Véronyka, par être dévoilée : elle n'est autre que la fille de Phéronia Pyromaque, l'héritière du trône de l'empire aurain. Mais la jeune Dresseuse de phénix n'est pas encore prête à assumer cette lourde responsabilité. Entre la réunion du Grand Conseil qui approche à grands pas, la guerre civile sur le point d'éclater à Pyra et Tristan, tombé aux mains de l'ennemi, la princesse ne sait plus où donner de la tête. Mais on n'échappe pas à son destin. Et Avalkyra Pyromaque, sa tante, l'a bien compris. Profondément meurtrie par la dernière bataille qui les a opposées, la reine ressuscitée prépare sa terrible vengeance et compte bien, quant à elle, revendiquer son titre. Car voilà qu'elle a enfin trouvé son âme soeur, une stryge du nom d'Onyx, née dans le gouffre fumant de la Flamme éternelle d'Aura. Or, alliée à cette puissante créature de Nox et à ses centaines de congénères aux ailes ténébreuses, elle ne reculera devant rien pour mettre à feu et à sang ce monde qui a osé la rejeter. Réincarnation, secrets oubliés, rivalités familiales et souffle de l'aventure... La guerre est déclarée entre les deux héritières Pyromaque. Qui la remportera ? Qui s'emparera du trône pour diriger l'empire aurain ? Entre Une braise sous la cendre et Eragon, une saga incendiaire, saluée par la critique aux Etats-Unis.

10/2021

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Beaux arts

Essais florentins

Créateur de la Kulturwissenschaftliche Bibliothek de Hambourg dont l'actuel Warburg Institute de l'université de Londres affirme être la continuation, Aby Warburg (1866-1929) est demeuré en France une figure aussi légendaire qu'inconnue. Les Gesammelte Schriften dont il est l'auteur sont cependant des textes de référence faisant autorité auprès de nombreux chercheurs qui s'intéressent aux débuts de la Renaissance à Florence, à l'Allemagne du temps de la Réforme luthérienne. Warburg contribue au renouvellement du concept de Renaissance stylistique par le problème qu'il fait sien, l'étude des stéréotypes formels empruntés à l'antiquité classique, qui servent à exprimer le mouvement et la passion. Il s'intéresse en effet non point aux principes d'engendrement et aux règles de construction d'un espace géométrique ou perspectif, mais aux règles de la représentation d'un espace intérieur rendu visible sur l'écran plastique à deux dimensions par des procédés beaucoup plus mystérieux. Cependant le principe méthodologique auquel il se conforme lui interdit de dissocier l'étude des formes et celles des fonctions, l'étude de l'oeuvre de celle de ses usages sociaux et du monde de l'art dans lequel elle a été créée. D'où une conception interdisciplinaire de l'histoire de l'art. La thèse novatrice des Essais florentins réside dans la mise en évidence de la double influence de la vision esthétique de l'art gréco-romain sur la première Renaissance italienne. Ainsi Warburg identifie-t-il plus que des emprunts du Quattrocento (XVe siècle italien) à la double richesse de l'Antiquité païenne : l'harmonie apollinienne, et, à l'opposé, l'expressivité dionysiaque. Les artistes du début de la Renaissance vénéraient l'Antiquité ressuscitée tant pour sa belle régularité que pour la maîtrise avec laquelle elle donnait expression au tempérament pathétique.

04/2015

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Photographie

Soul'étude

Si la vie est un roman, ce livre pourrait e^tre qualifie ? de "roman-photo" , mais contrairement aux sce ? narios de roman-photos, celui-ci n'a pas e ? te ? e ? crit a` l'avance. Dans cette "auto-photo-biographie" , tel un arche ? ologue, l'auteur fouille un passe ? ressuscite ? par ses propres photographies pour nous livrer une fascinante odysse ? e visuelle et poe ? tique d'un nouveau genre. I ssu d'une famille de joueurs de tennis - ses parents, champions, se rencontrent a` Wimbledon - l'auteur britannique ne ? en 1964 sera e ? leve ? sur la Co^te d'Azur en allemand, raquette a` la main. Paralle`lement, tre`s to^t se greffera e ? galement a` son autre main un appareil photo qui l'accompagnera des anne ? es durant, sur les courts et a` travers le monde. De sa que^te home ? rique, il partage ici quelques moments de ? cisifs : naissance du tennis professionnel (dont son pe`re sera l'un des principaux acteurs), essor et de ? clin de la plus ce ? le`bre famille du tennis Allemand (avec laquelle il grandit), une enfance dissolue et sa rencontre avec la photographie sur un chemin d'e ? veil mise a` l'e ? preuve par des combats pour survivre a` ses re^ves d'enfance : devenir champion, trouver des racines et e^tre un bon pe`re. Sans de ? tours ni pudeur, c'est un voyage photographique et initiatique de plus de cinquante ans dans lequel l'auteur nous invite. Beau, e ? mouvant et inspire ? , il parvient en cent vingt minutes a` faire vibrer, dans un savant me ? lange d'e ? criture et de photographie, l'intime en chacun de nous.

11/2019

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Droit

Empreintes d'histoire, 50 chroniques historiques, judiciaires, drôles et tragiques

Tel est le message rédigé par l'ancien bâtonnier de l'Ordre des avocats de Paris, fidèle lecteur du Journal Spécial des Sociétés lorsqu'il a appris que le tome 2 d'Empreintes d'histoire allait révéler cinquante nouvelles chroniques d'Etienne Madranges. Celui-ci, avocat, ancien magistrat, qui a longtemps enseigné, qui a dirigé une administration centrale et présidé des associations nationales et des institutions internationales, voyage beaucoup et prend des milliers de photos dans les lieux historiques qu'il aime faire découvrir dans ses ouvrages ou lors de ses nombreuses conférences. Le succès rencontré par la publication des cinquante premières chroniques ne pouvait qu'inciter à la publication de ce second tome. Vous y découvrirez des anecdotes inconnues, y apprendrez notamment que le mouchoir rouge de Cholet était blanc à l'origine, que Jeanne d'Arc a ressuscité un enfant mort-né, que le cardinal de Rohan a fait réaliser un louis d'or avec Louis XVI portant deux cornes sur le front, qu'il y a une ville où la Bâtonnière n'a jamais été avocate, qu'un fils de procureur est devenu roi de deux Etats étrangers, qu'un loup surveille à Paris la cour des Invalides, que Racine a dénoncé la tribunalite, que Lavoisier a brûlé des diamants, que Louis XIV a épousé la fille d'un brigand, que la tour Eiffel a été vendue deux fois, que le legs du peintre Caillebotte a été en partie refusé par l'Etat, que les brigades du Tigre avaient bien du mal à suivre les bandits en auto, que Mirabeau était un redoutable séducteur, que Buffon était en procès avec un Baboin, et qu'un roi de France était surnommé Louis des Huîtres. Des histoires multiples, parfois incroyables, mais vraies, à déguster, un livre à savourer !

10/2019

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Littérature étrangère

Les treize pas

Les Treize Pas, fugue brillante sur une base aléatoire, se présente comme un jeu de massacre. Deux professeurs de physique, occupant des logements mitoyens, Zhang Honqui et Fang Fugui, s'évertuent à enseigner la théorie de la relativité dans un établissement secondaire, le lycée n°8, qui possède également une usine autogérée de conserves de lapin. La femme du premier y est préposée au dépeçage des bêtes encore vivantes, tandis que l'épouse du second est esthéticienne au funérarium local. Héros du travail, Fang Fugui, meurt de fatigue et ressuscite sous les traits de Zhang Honqui. Il cherche alors à faire fortune dans le trafic de cigarettes. Cet épisode héroïque tourne à la catastrophe générale. Le faux mort devient fou en assistant à ses obsèques. Sa femme est promue et se suicide. Un tigre du zoo est empoisonné et dépecé. Prenant pour paramètres la misère des intellectuels et la libido inassouvie de leurs épouses, le récit se démultiplie dans une savante mise en abîme des différentes fonctions du récit, les personnages assurant tour à tour le rôle de héros et de narrateur. Roman d'un comique atroce, Les Treize Pas démontre comment le parti a vidé la vraie vie de sa substance, il expose la douloureuse reconversion des masses populaires au capitalisme sauvage et à la course aux diplômes. Mo Yan Mo Yan, né dans le Shangdong en 1955, a reçu le prix Nobel de littérature en 2012. Une douzaine de ses romans et nouvelles sont traduits en français et publiés au Seuil dont Beaux seins, belles fesses (2004), Le Maître a de plus en plus d'humour (2005), Le Supplice du santal (2006), Quarante et un coups de canon (2008), La Dure Loi du karma (2009), Grenouilles (2011) et Le Veau suivi de Le Coureur de fond (2012).

01/1995

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Religion

Marche en ma présence. Le discernement spirituel au quotidien

"Marche en ma présence." Cette invitation du Seigneur à notre père Abraham traverse encore le temps et l'espace pour nous rejoindre tous aujourd'hui et nous interpeller sans cesse. En Jésus Christ, Dieu est entré dans notre monde et dans notre histoire et n'en est jamais sorti. Il se donne toujours à rencontrer dans le concret de notre quotidien. Sans doute pouvons-nous dire comme Jacob: "Vraiment le Seigneur est ici et je ne le savais pas!" Nous ressemblons aux disciples d'Emmaüs incapables de reconnaître le Christ ressuscité en l'étranger faisant route avec eux. Le Seigneur habite sa création, il est avec nous jusqu'à la fin des temps. La question demeure: comment le découvrir dans notre vie de tous les jours? Comment parvenir à le trouver en toutes choses? Il n'existe pas, bien sûr, de recette magique, de truc ou de technique qui nous permettraient d'avoir un accès instantané à la présence de Dieu. Tout comme le pianiste doit faire ses gammes pour devenir un virtuose, il nous faut développer notre familiarité avec le Seigneur par fréquentation, par un long et patient apprentissage de la contemplation dans toutes nos activités. Marche en ma présence propose les jalons de cet apprentissage à travers une série de thèmes: amour, lumière, grâce, appels, réponses, passé, avenir. Ces thèmes, en se conjuguant, entraînent l'éveil de toute la personne à la lumineuse réalité du Seigneur à jamais présent. Il serait merveilleux que l'on puisse dire de chacun de nous, un jour, ce qu'Ignace de Loyola révélait de lui-même, au terme de sa vie: "Toutes les fois et à toute heure où il voulait trouver Dieu, il le trouvait."

10/2006

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Histoire internationale

Mémoires de sang, mémoires de vie. Mythologies créoles

Un livre baroque, foisonnant, un face-à-face où Michel Rovélas se raconte, mais à la manière d'un torrent en crue charriant tout sur son passage. Ses Mémoires de vie/Mémoires de sang s'enracinent très loin dans l'histoire, bien au-delà de son vécu personnel. Son livre ressuscite un monde disparu mais toujours présent dans la mythologie créole. Comme si une mémoire ancestrale tout à coup ressurgissait, redonnant vie aux villages traditionnels, aux dieux, ranimant l'âme des peuples caribéens. Un livre déroutant et ensorcelant qui conjugue la mémoire et le rêve, le politique et le poétique, le dialogue et la solitude qui fécondent son écriture comme sa peinture et sa sculpture. Mais aussi un hymne aux femmes-déesses dont les voix sont des cris d'amour et des chants d'oiseaux. D'où ce climat érotique qui baigne l'ouvrage, alternant avec une atmosphère sacrée, mais aussi l'évocation de la vie quotidienne, des familles, des amis, des voyages. Promenade enfin dans les merveilleux paysages de la Guadeloupe, séances de travail dans l'atelier de Capesterre-Belle Eau, sans oublier les meetings, les combats contre le colonialisme et les racismes, contre l'aliénation. Si les mécanismes de création de Michel Rovélas ont partie liée avec le caractère surréaliste du monde créole, la nature mythologique de ses interprétations se nourrit aussi d'un constat réaliste : loin de peindre un monde enchanteur, Michel Rovélas dénonce une société émiettée, cassée qui, depuis la catastrophe historique de la colonisation, cherche un sens à sa vie. L'ouvrage comporte 32 pages de photos en couleur et noir & blanc qui donnent à voir l'oeuvre d'un artiste qui se nourrit de mythologies caribéennes et d'un surréalisme au quotidien.

10/2019

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Littérature française

Les Corps vulnérables

"Deux semaines après sa mort j'avais commencé à écrire le journal de notre vie. Les premières remémorations, la nature des souvenirs, leur imperfection, leur écart avec la réalité qu'ils rappelaient, me donnèrent le désir de donner un contenu réel, un corps à leur substance sans consistance, aux fantômes qui flottaient sur la scène de la mémoire, de retrouver la matière de ce que j'avais vécu par la reproduction de sensations dont le souvenir n'est tout au plus que l'évocation de leur perte, de revivre enfin, pour la part qu'il était possible de répéter sans elle, ce que nous avions vécu ensemble. Maintenant que me voici cherchant dans ce qui me reste d'elle, dans mes souvenirs, tout ce qui m'attachait à elle, mes bonheurs et ce que je n'aurais pas connu sans elle, sans vouloir non plus rien cacher de nos conflits ni soustraire les pensées qui me sont venues depuis qu'elle a cessé de vivre, maintenant je dois dire que sa mort me tend cette sorte d'objet de pensée, ou d'écriture, qui me manquait pour espérer devenir ce que je souhaitais". Un jour la mort brutale de la femme aimée. On aimerait qu'il se console, qu'il s'arrache à sa souffrance. Jean-Louis Baudry (1930-2015) oppose à toutes les tentatives pour le détourner de sa peine une résistance farouche : il écrit. Il ne faut pas chercher à le distraire ; mais respecter le silence de chaque matin, ne pas téléphoner, ne pas le déranger ; mais accepter sa solitude habitée par la présence de Celle que l'écriture ressuscite, de Celle par laquelle une grande oeuvre, Les Corps vulnérables, est en train d'advenir grâce à cet autre voyage dans la mémoire et dans le temps qui durera plus de dix ans.

08/2017

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Sciences historiques

Entre révolution industrielle et République au XIXe et XXe siècles en Haute-Loire. A travers les correspondances des patrons de l'usine de faulx de Pont-Salomon, les Dorian, Holtzer, Jackson, Binachon et Martin

Préface de Vincent Peillon Une "saga" patronale et républicaine qui commence avec Frédéric Dorian et la République adolescente. L'exemple de ces industriels de la faux, de l'usine de Pont-Salomon, en Haute-Loire, liés avec ceux de l'acier de la vallée de l'Ondaine est, sans doute, une exception dans cette fin du XIXe siècle, sous le second Empire, jusqu'au début du XXe siècle, avec la République. Ces grands bourgeois sont protestants et républicains, et pour certaines, comme Caroline Dorian, des républicaines et humanistes farouches. Nicole Saint-Sernin et Jacky Darne ont utilisé des documents d'archives, notamment la correspondance adressée à Fleury Binachon, directeur d'usine. Ils ont décortiqué les relations entre ces patrons : Dorian, Holtzer, Jackson, Binachon et Martin, et le monde ouvrier, celui qui sue dans les usines. Ils ont cerné les utopies de l'époque entre fouriérisme et interventionnisme social. Vincent Peillon, philosophe, historien des idées et ancien ministre de l'Education nationale, écrit, en préface de l'ouvrage : "Voilà donc, un beau livre... qui ressuscite une époque passionnante où la République était combattante. L'affection, le respect, l'humour, la préoccupation des choses graves y sont présents au milieu de mille autres considérations. Certaines touchent à la grande politique, d'autres à la petite, celle des médailles qu'il faut distribuer... , des services qu'il faut rendre. D'autres encore sont des réflexions d'industriels, d'hommes d'argent attentifs à la concurrence locale et internationale, à l'environnement politique, aux nouveaux procédés industriels, aux prix de revient et aux investissements. D'autres enfin touchent, tout simplement, à la vie affective, celle des parents, d'enfants, de familles apparentées ou proches qui constituent en tout état de cause un réseau et qui cherchent à se comprendre et à s'épauler autant par affection que par intérêt bien compris".

04/2020

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Littérature étrangère

Oeuvres complètes

Hélas ! hélas ! un nom après la vie, Ce n'est pour moi que du brouillard flottant ! Quel écrivain sérieux, conscient des fluctuations du goût, des avatars de l'histoire, peut se leurrer d'une gloire posthume (ne serait-ce que pour compenser le mépris ou l'indifférence dont il pâtit sa vie durant) ? Mais Tao Yuan-rning se trompe ! Seize siècles après sa mort d'homme déchiré entre un mandarinat qui l'effraie et le jardinage qui le comble, le voici chez nous ressuscité, resplendissant ! Tempérament complexe, où Paul Jacob sait discerner un es (un ça) de paysan que la peur de la mort rend amoureux des pins, des cyprès au feuillage pérenne, mais qui se mue en ich, en un moi complexé d'Œdipe, et d'autre part tenté par ce que Paul Jacob qualifie subtilement, judicieusement, d'érémitisme confucéen paysan (érémitisme du reste joyeux, ou du moins égayé Hautement seul dans ma nouure, Je buvais, je poétisant), Tao Yuan-ming aimait la bière de céréales, les livres, la musique. Ah ! si seulement il pouvait lire la stupéfiante traduction en vers français dont le gratifie Paul Jacob, je gage qu'il serait comblé, ce couple déchiré taoïsant-confucéen. Pour française qu'elle soit en sa technique versifiée, que dis-je, parce qu'elle est parfaitement francisée au point de ne pas négliger les diérèses qui lui accordent le juste compte des syllabes (L'herbe anci][enne erre dans l'avant-cour) ni non plus, pour les mêmes raisons, les apocopes les plus " classiques " - plusieurs encor pour encore - afin que le vers batte son temps, la version de Paul Jacob nous offre un Tao Yuanming si poétique en sa forme que tout le génie technicien du poète chinois nous devient, perceptible, évident. Saluons donc en Paul Jacob, avec le respect, avec l'admiration qu'il commande, le poète-traducteur exemplaire. Étiemble

03/1989

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Catéchèse adultes

Celui qui t'a créé t'a recréé

Les mystères de la mort et de la résurrection du Christ sont le fondement de la foi chrétienne : " Si le Christ n'est pas ressuscité vaine est votre foi " (1 Co 15, 17) dira saint Paul Or, pour saint Augustin la passion et la mort du Christ sur la croix ne se réduisent pas exclusivement aux événements euxmêmes. Il nous faut connaître leur sens, leur pourquoi. En effet, Saint Augustin après avoir exposé les multiples souffrances du Christ sur la croix se pose la question sur le sens de ces souffrances. A plusieurs reprises il se demande " pour quoi " tant de souffrances. En effet, chaque fois que la souffrance nous prend, plus que le remède à ces souffrances nous nous questionnons sur leur sens et, quand nous arrivons à connaître le sens de notre souffrance, dans une certaine mesure, nous la supportons mieux, l'angoisse et l'inquiétude disparaissent et nous commençons à vivre avec espérance. Il n'y a pas de souffrance corporelle ou spirituelle qui ne nous pousse pas à nous poser la question de son " pour quoi ". " S'il y avait quelqu'un audessus de nous, il mériterait d'être puni ". Cette imprécation désespérée résume tout le scandale de notre monde en face de la souffrance et du mal. Personne dans sa vie n'échappe au rendezvous du mal. Le monde nous propose des solutions, des apaisements théoriques, des révoltes devant l'absurde ou la fuite. Pour le chrétien, si Dieu a voulu ce monde, le scandale de l'existence du mal redouble notre incompréhension, et l'on doit récuser toutes les réponses. Alors pourquoi ? Pourquoi le mal ? Et qu'estce qui à la fin sera plus fort que lui ? Ce livre n'apporte pas de recettes mais le sel qui les élève toutes à la hauteur de la Joie.

02/2021

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Rhône-Alpes

La Petite

La Petite, c'est le paradis ressuscité de l'enfance et d'un monde désormais perdu : celui des paysans de Chartreuse dans le courant du vingtième siècle -; des vies modestes, pétries d'humanité. Prix Jean Anglade 2022 Jean et sa petite soeur Ophélie vivent au pied des montagnes de Chartreuse, dans " la vieille maison ", avec leurs grands-parents Euphoisine et Jules, leur grand-tante Séraphie et leur aïeule, Adèle. De leurs parents, l'on ne sait rien, sinon des légendes que racontent les cousins. Quand toute la famille est réunie, pour fêter la fin des fenaisons, des paroles échappent aux adultes, qui baissent la voix en présence de la jeune génération. La maison elle-même, qui a sa géographie particulière, d'en-bas, d'en-haut, comme disent les grands-parents, et ses lieux inquiétants, la cave et le galetas, semble délivrer des messages, aux jours de grand vent. Univers autant que personnage du roman, elle enferme les secrets de la famille, tantôt les dissimule et tantôt les révèle. Au coeur de la Savoie, dans ce milieu pieux et austère de paysans taiseux, où les jours sont rythmés par les travaux, les prières et les rituels religieux, les enfants vont découvrir au galetas une boîte contenant le journal d'une grand-tante dont ils n'ont jamais entendu parler. Et ce sera comme ouvrir la boîte de Pandore. Les adultes ont pris le parti de protéger les enfants en leur cachant les drames de la famille et les liens véritables qui les unissent les uns aux autres. Mais, intimement, les enfants pressentent et souffrent. Les secrets eux-mêmes aspirent à se dire. Quel sera l'impact de ces non-dits sur les plus fragiles ?

09/2022

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Ouvrages généraux et thématiqu

La naissance de l'opinion publique. Bertin et le Journal des débats

Qui est ce personnage au regard pénétrant qui domine le XIXème siècle : Le fondateur du "Journal des Débats littéraire et politique" et font de lui l'inventeur d'une force qu'on appellera "le Quatrième pouvoir" : la presse ? Son nom : Louis François Bertin l'Aîné (1766-1841), dont on peut admirer le portrait par Ingres, au Musée du Louvre. Apôtre et défenseur de la liberté, il sera tout d'abord victime de l'autoritarisme impérial. Il connaîtra la prison, puis l'exil, avant d'être dépossédé de son journal en 1811 et 1814 mais la grande période commence pour lui avec la Restauration. C'est en pensant à sa collaboration aux Débats politiques et littéraires que Chateaubriand attrait pour un pamphlet devant un juge qui lui demanda sa profession, répondit avec fierté : "Journaliste" . Les Débats, journal conservateur éclairé, exerça pendant près d'un siècle une influence considérable sur la vie intellectuelle et artistique de la France. Bertin l'Ainé fut aussi un grand mécène. Il comptait parmi ses amis les plus connus qu'il recevait à l'époque romantique dans son domaine de Bièvres : Hugo, Lamartine, Ingres, Berlioz, fréquentaient son salon. Le succès de son journal lui permit d'engager des correspondants dans les grandes capitales d'Europe. Une telle diversité porte la marque d'une personnalité exceptionnelle que ce livre vous invite à découvrir. Cette biographie est une contribution à l'Histoire de la presse et un tableau coloré d'une société représentée ici à travers ses personnalités les plus prestigieuses. Jean-Paul Clément est l'auteur de nombreux ouvrages dont deux biographies de Chateaubriand, l'autre de Charles X. Dans Bertin, il ressuscite un personnage méconnu en s'appuyant sur des témoignages et des documents inédits.

09/2023

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Religion

Un admirable christianisme. Relire les Actes des apôtres

On le sait, à la fin du Ier siècle, la situation des chrétiens n'était guère enviable. Rupture avec le judaïsme, séduction d'un marché religieux foisonnant, brimades romaine... Dans tout cela, quel avenir pour le christianisme ? Aussi Luc, qui venait d'écrire son évangile, décide d'ouvrir un second volet, Les Actes des apôtres. Il s'agit de redonner courage à ses lecteurs et de les convaincre que le message de Jésus-Christ n'a rien perdu de son pouvoir. Pourtant, que de chemins semés d'embûches ! Et à côté des deux figures majeures, Pierre l'enthousiaste et Paul l'enrôlé à son corps défendant, quelle multitude de gens tout ordinaires dont Dieu a fait les témoins du Ressuscité! En proposant sur ces commencements du christianisme son regard à la fois d'historien et de pasteur, Luc a tracé des pistes fort stimulantes. Y compris pour nos temps de grands bouleversements. Cet ouvrage, rédigé par l'un des meilleurs connaisseurs des Actes des apôtres – il vient d'en publier un commentaire substantiel –, nous en fera avec finesse redécouvrir les enjeux et toute l'actualité. Publié en 2011 par les Editions du Moulin, traduit en italien, il a été vendu très rapidement à 3000 exemplaires. Malheureusement, les Editions du Moulin pour cause de cessation d'activité n'ont pu procéder à une réimpression. Cet ouvrage, malgré une demande régulière, aujourd'hui encore, est signalé comme indisponible sur tous les grands réseaux de librairies religieuses tels que La Procure, la Maison de la Bible, Siloé, etc. Il est le premier d'une série de cinq titres qui seront réédités en 2013-2014 : Vivre avec la mort. Le défi du Nouveau Testament. Paul de Tarse. Un homme aux prises avec Dieu ; Résurrection. Une histoire de vie ; L'homme qui venait de Nazareth. Ce qu'on peut aujourd'hui savoir de Jésus.

04/2013

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Vie des saints

Saint Pie X

POINTS FORTS 110 ans après sa mort, une redécouverte accessible à tous du grand pape réformateur Une préface et des annexes inédites pour éclairer l'écriture et la réception d'un chef d'oeuvre biographique Le dernier témoignage littéraire et chrétien de René Bazin ARGUMENTAIRE Quels sont la vie, l'oeuvre et l'héritage du plus grand pape du début du XXe siècle ? Quelle fut sa lutte contre le modernisme ? Pourquoi fut-il l'apôtre de la communion fréquente ouverte aux plus jeunes ? Comment sut-il affronter la persécution religieuse liée à la loi de séparation des Eglises et de l'Etat, votée par les radicaux français en 1905 ? René Bazin ressuscite ici, d'une plume alerte, la destinée hors du commun de saint Giuseppe Melchiore Sarto (1835-1914), issu d'une humble famille vénète, son âme d'élite, son enseignement, ses réformes et ses combats, notamment pour la paix à la veille du premier conflit mondial. Préface du cardinal Robert Sarah Annexes de Wilfrid Paquiet et du général Jacques Richou AUTEUR Juriste et homme de lettres, René Bazin est né à Angers en 1853. Journaliste au Figaro, au Journal des débats et à L'Echo de Paris, il est l'auteur de nombreux romans parmi lesquels La Terre qui meurt (1899), Les Oberlé (1901), et Le blé qui lève (1907). Ses biographies demeurent des références historiques. Elu à l'Académie française en 1903, il meurt en pleine gloire littéraire le 19 juillet 1932, père d'une famille de huit enfants. Via Romana a publié Contes merveilleux, Souvenirs d'enfant, Contes et paysages de province, Magnificat puis, en 2015, Fils de l'Eglise, visages de saints, et, en 2016, Petite vie de Charles de Foucauld.

08/2023

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Littérature française

Le Retournement

Le Retournement tient à la fois de l'archéologie familiale, de la généalogie historique, du questionnement identitaire et de la fouille existentielle : un texte autobiographique qui semble emprunter au genre littéraire de l'autofiction et aux sujets d'actualité (l'identité, le genre, la religion...) pour mieux les subvertir. Comment le juif honteux de l'enfance est-il rendu à son judaïsme par la rencontre amoureuse avec son double inversé ? Manuel est un descendant de Juifs alsaciens par la mère et de la communauté judéo-provençale des Juifs du Pape par le père ; Nour est une arabe d'Achrafieh, née à Boulogne, d'origine grecque-catholique. D'un côté, des minorités persécutées ; de l'autre, une minorité schismatique et persécutée : la rencontre improbable et fusionnelle de Carpentras et de Beyrouth ! Ils ont en partage l'aristocratie des opprimés qui ont retourné la persécution en distinction, mais doivent composer avec des univers culturels si différents que tout leur est sujet de querelle, source d'une histoire d'amour souvent drolatique. Et voilà que celui qui voulait être Swann, à naviguer habilement dans les eaux hostiles du beau-monde (sa belle-famille d'Ormesson par la grâce d'un premier mariage) et du Paris des lettres, se retrouve appelé au Liban " Abou Hadri " : le père d'Hadrien. L'auteur ressuscite ici les mondes engloutis : les fantômes de sa famille sur laquelle plane l'ombre de morts plus présents que les vivants, le génie de la Jérusalem du Comtat-Venaissin, sa lignée d'ancêtres improbables où Nostradamus côtoie Maimonide et Bernard Lazare donne la main à Adolphe Crémieux. Placé sous le signe d'une inquiétude mêlée d'ironie, ce récit est la plus merveilleuse réfutation qui se puisse imaginer à l'assignation identitaire qui caractérise nos temps modernes.

01/2022

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Manga

Vie de Mizuki Tome 3 : L'apprenti

Le succès sans commune mesure de la bande dessinée au Japon, son ancrage dans la société, sa forme unique et ses thèmes de prédilection, s'expliquent une fois placés en regard de l'Ere Showa (1926-1989). Les biographies des pionniers du manga, de Vie de Mizuki de Shigeru Mizuki à Une vie dans les marges de Yoshihiro Tatsumi, témoignent autant de l'explosion d'un art populaire que de cette période parmi les plus complexes de l'histoire du Japon. La Vie de Mizuki rappelle qu'en un peu plus d'un siècle, cet archipel presque exclusivement constitué de villages de pêcheurs s'est mué en l'une des plus grandes puissances industrielles mondiales. Entre-temps, un élan de modernité et de nationalisme a emporté ses hommes vers la guerre, avant de rapatrier les survivants sur une terre occupée, en perte d'identité, en marche d'industrialisation forcée, démunie de son armée et de son besoin de produire de l'énergie. Cette société qui n'aurait plus besoin de se défendre ni de se nourrir allait accoucher d'une forme d'expression naturellement enfantine, mais d'une richesse indéniable : le manga. Shigeru Mizuki, cet artiste qui a ressuscité le goût du folklore au Japon, incarne plus que quiconque cette édifiante réaction artistique face au poids de l'Histoire: celle d'un homme qui a perdu un bras au combat et rentre dans son pays pour donner vie à un courageux fantôme à qui l'on a volé un oeil. Récit d'un destin hors du commun, témoignage unique sur la mutation d'un monde, Vie de Mizuki est une extraordinaire fresque romanesque qui embrasse un siècle de chaos et d'inventions.

02/2014

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Littérature française

Ilitch, mort ou vif

Charlie Boy est atteint d'une maladie mortelle. Son meilleur ami, le narrateur du roman, l'aide à passer ce cap, non en lui prodiguant des consolations mensongères, mais en lui racontant une histoire. Et quelle histoire ! Celle de Vladimir Ilitch Oulianov revisitée à sa façon. Charlie Boy a été militant dans sa jeunesse, et Lénine est resté pour lui une vieille connaissance. Seulement, ce n'est pas l'histoire vraie et lugubre du chef communiste que lui raconte son ami, mais l'histoire rêvée, améliorée, symbolique, mêlant les événements réels et la loufoquerie la plus révélatrice. Qui aurait cru que Lénine vivait encore dans une chambre sombre du Kremlin en 1968 ? Qu'une infirmière lui apportait des sachets de marrons ? Que Lénine se faisait expliquer l'histoire de l'URSS depuis sa "mort" ? Que, apprenant mortifié le pouvoir absolu de Staline, les procès de Moscou et l'exécution de ses amis les plus proches, il décide d'aller rendre visite à sa propre momie ? Dans cette variation fantastique d'un scénario à la "Good Bye Lenin", portée par un style étincelant, l'univers de Charlie Boy et celui de Vladimir Ilitch se font écho, dans un roman profondément original qui associe virtuosité historiographique et émotion. Si le double ressuscité au Kremlin permet à l'auteur d'entrer dans l'intimité d'un personnage défiguré par les mythes, Ilitch, mort ou vif est avant tout un roman d'amitié. Dédié par Roger Magini à Charles Gagnon, un ami qui avait dirigé le Parti communiste québécois (il est mort en 2005), sa leçon est, au-delà de la fantaisie et du brio, celle du pouvoir d'évocation de la littérature. Ou bien : "Qu'imaginer, c'est apprendre à mourir".

03/2013

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Religion

L'évangélisation et le déclin du religieux. Pour un catholisme repensé, réformé, oecuménique

Depuis l'origine, l'évangélisation est la mission de l'Eglise dont il ne faut pas sous-estimer les admirables cheminements mais qui, face au déclin du religieux, se heurte, parmi d'autres, à quatre obstacles majeurs. Le premier, issu d'agnostiques et de chrétiens est, pour le rendre plus acceptable à nos contemporains, de modifier l'essentiel de la Révélation christique. Jésus serait un homme exceptionnel mais seulement un homme, la Résurrection est un symbole. Pour le croyant, Jésus est Homme-Dieu mort sur la croix par le péché des hommes pour nous sauver et non pour "satisfaire" Dieu le Père outragé par une mythique faute originelle et ainsi est mis fin au règne mortifère du Sacrificiel et du Sacré. La Résurrection est un fait aussi réel que notre survie, grâce à Jésus ressuscité, en un mystérieux au-delà. Le second obstacle est le blocage de l'Inculturation, le troisième la division des chrétiens et le spectacle désolant d'un oecuménisme vétilleux mais le plus important est le dernier qui concerne l'Eglise Institution, ses textes obsolètes, ses doctrines périmées, ses traditions surannées, ses dysfonctionnements, son centralisme théocratique et surtout l'écart parfois abyssal entre certains enseignements, certains comportements et l'Evangile. Les violences sont la pierre de touche de ce dramatique décalage : L'Eglise, persécutrice de la sexualité, les condamne verbalement mais les a acceptées, tolérées, parfois bénies et pire utilisées. Ainsi la diabolisation de l'avortement face aux attitudes des épiscopats français, allemands, espagnols pendant les guerres du XXème siècle est insupportable. Cette connivence avec la violence s'origine dans la recherche acharnée et anti-évangélique du pouvoir avec l'exigence, qu'il faut dénoncer, de la servile obéissance.

06/2012

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Littérature française

Kayro Jacobi, juste avant l'oubli

Certes, Kayro avait peur d'être à son tour arrêté, dépossédé, chassé de son pays natal. Mais il n'avait rien abandonné de ses rêves, égoïstes et magnifiques, qui faisaient son tourment et, un jour possiblement, feraient sa gloire. Pouvait-il vivre sous un ciel étranger ? Pouvait-il créer dans une culture différente de la sienne ? Il ne le pouvait pas. Il aimait trop son pays, plus peut-être que ceux qui lui déniaient le droit d'y vivre. Il ne partirait pas. Il était d'une résistance peu ordinaire. Il trouverait le moyen de rester. Cette conviction se changeait en certitude. Il s'y accrochait comme à une ancre qui le maintiendrait en place, pendant longtemps... le temps qu'il faudrait pour faire au cinéma égyptien ce que les pyramides étaient aux siècles. Tout commence dans les studios de la Kayro Films, lorsque le producteur et réalisateur juif égyptien Kayro Jacobi s'alarme d'un article dénonçant l'omnipotence et la décadence des cinéastes " étrangers " dont les films pervertissent le véritable visage de l'Egypte. Nasser vient d'arriver au pouvoir. Les studios produisent toujours leurs flopées de comédies musicales et de mélodrames lascifs, libres un temps encore de toute censure puritaine. Le cinéma égyptien est alors le phare du cinéma oriental, sa Mecque, son Hollywood, et Kayro en est l'enfant chéri. Il est, à trente-cinq ans, le roi du cinéma populaire de son pays, reconnu par ses pairs, courtisé par les étoiles du grand écran, follement aimé des femmes et cible toute désignée de la presse xénophobe. Attaqué et humilié, Kayro le magnifique entre en résistance. Dans ce roman jubilatoire où culmine son art de la tragi-comédie, Paula Jacques ressuscite les riches heures du cinéma égyptien et poursuit son exploration de la comédie des passions humaines.

03/2010

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Histoire ancienne

Montagnes sacrées, montagnes mythiques

L'Olympe, séjour des dieux de la Grèce antique, le mont Kailasa sur lequel Siva trône en position de yogi, le Kouen-louen, la plus fameuse montagne mythique de Chine, où réside l'empereur céleste : en Occident comme en Orient, les hommes ont peuplé les montagnes de dieux et de démons. Depuis l'aube des temps, mais pour des raisons différentes, ils les ont vénérées. Certains y ont vu le centre du monde, d'autres le lieu de communication entre le Ciel et la Terre. Certains y ont situé le paradis, d'autres les ont imaginées comme des espaces sauvages, cachant monstres et animaux fabuleux. D'autres encore y ont attendu la fin du Déluge, comme Noé qui posa son arche sur le mont Ararat, ou Yama qui édifia un fort sur la plus haute montagne d'Iran pour y abriter un représentant de chaque espèce vivante. Les montagnes sont au cœur des grandes religions monothéistes : c'est sur le Sinaï que Dieu transmet à Moïse les tables de la Loi, c'est sur le Golgotha que le Christ meurt puis ressuscite, c'est sur le Djabal Nur que l'archange Gabriel apparaît à Mahomet et lui demande de prêcher la parole divine. De par le monde, des milliers de pèlerins continuent de gravir rituellement des montagnes sacrées. La montagne a toujours fasciné mais aussi fait peur, et cette ambivalence, que l'on retrouve dans tout ce qui est sacré, a nourri de nombreuses mythologies où l'on découvre de surprenants archétypes. Ce sont les croyances millénaires, les mythes, les traditions folkloriques et les superstitions attachés à la montagne que nous invite à explorer ce livre. On y croisera Mélusine et Siegfried, Gargantua et Blanche-Neige, Diane et Vulcain, mais aussi des héros et des dieux chinois, indiens ou japonais, et bien d'autres personnages familiers.

04/1999