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Histoire du droit

Le service public de l'éducation nationale sous la Troisième République

Les observateurs de l'éducation nationale déclarent avec la force de l'évidence qu'elle est un service public. Ce qui fait son caractère n'a pourtant jamais été interrogé. Cette étude propose d'y contribuer en explorant ses soubassements historiques. Le voyage a lieu sous la IIIe République, là où le service public de l'éducation nationale est pour la première fois l'objet d'un récit. Celui-ci est tenu par les républicains, qui veulent convaincre de la réalité du service public de l'éducation nationale, tandis que les juristes confirment son existence sans le démontrer. Or le service public de l'éducation nationale se révèle être essentiellement un discours inséparable de l'Etat éducateur, qui sert à légitimer l'administration de l'Instruction publique, en vue d'imposer la République. Il s'agit alors de révéler, d'abord, le mythe du service public de l'éducation nationale, capable de générer de la confiance en l'Etat éducateur, ensuite, de caractériser le phénomène administratif qui lui fait appel. Le service public de l'éducation nationale dissimule ainsi la réalité administrative de l'Etat éducateur. C'est que l'administration de l'Instruction publique est une machine à produire de l'ordre social, en même temps que du pouvoir ; une administration idéale pour gouverner les esprits. Le service public de l'éducation nationale légitime aussi le droit par lequel cette administration est conservée. C'est dire la valeur fiduciaire d'un service public réputé acquis, autant qu'exprimer le rapport étroit entre l'idéologie et le droit.

02/2021

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Histoire de la philosophie

Les philosophes et les mystères dans l'empire romain

Les pratiques et les discours philosophiques sous l'empire romain ont été largement inspirés par le langage des cultes à mystères. Depuis la période grecque classique, la pensée philosophique antique a assimilé et réélaboré la terminologie de ces cultes afin d'exprimer l'accès au savoir philosophique, le parcours de la connaissance et l'acquisition d'une "? révélation ? " réservée aux seuls initiés. Au fil des siècles, le langage platonicien, pétri de références aux cultes à mystères, devient le socle commun de la plupart des lettrés, quelle que soit leur appartenance religieuse, païenne ou chrétienne. Dans une approche d'histoire des religions, la réflexion sur les catégories et leurs usages, tant dans les sources que dans l'historiographie, est inséparable de la construction de la discipline elle-même. Quel est dès lors l'impact de l'historiographie dans l'appréciation des rapports entre cultes à mystères et philosophie ?? Ensuite, dans quelle mesure les discours et pratiques philosophiques ont-ils été nourris par le lexique mystérique et par les rituels de ces cultes ?? Des textes réputés avoir partie liée avec les mystères, mais passablement négligés jusqu'ici, sont scrutés en détail - les fragments de Numénius, les Oracles Chaldaïques et plus généralement les expressions respectives des écoles philosophiques. Inversement, des pratiques rituelles mystériques sont susceptibles de révéler l'influence des réflexions philosophiques. Au fil des études, ce volume interroge la relation entre cultes à mystères et philosophies selon une double perspective, émique et étique, la seule qui puisse fournir des éclaircissements sur ce problème.

03/2021

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Littérature française

Lorelei

En juillet 1905, à Chasseneuil, dans le Val de Loire, Julien Derouet, dix-sept ans, se voit offrir des vacances merveilleusement inattendues : un séjour d'un grand mois en Allemagne. C'est la prestigieuse Mme Roy qui l'invite à les y accompagner, elle et ses filles, Brigitte, l'aînée, Blonde, la cadette, dont Julien est amoureux depuis l'enfance. Le but du voyage est Offenbach-sur-le-Main, près de Francfort, où le fils de Mme Roy, Pacome, fait son apprentissage chez un maître tanneur.
Qu'advient-il de cet adolescent des " coteaux modérés " lorsqu'il découvre les deux Allemagne, excessives et constatées, chez les êtres comme dans les paysages : celle de la sentimentalité et celle de la violence, l'Allemagne romantique et l'Allemagne guerrière ? Ne s'unissent-elles pas dans la personnification symbolique de la Lorelei, l'ondine du Rhin chantée par Brentano et Heine ? C'est sous les traits de différents visages de femmes qu'elle tentera et troublera Julien.
Mais c'est par un visage viril, classiquement marqué au sabre, qu'elle l'envoûtera et le subjuguera. L'amitié des deux garçons connaîtra des affrontements d'autant plus durs qu'elle est au fond plus passionnelle ; à l'instar, peut-on dire, de la mutuelle fascination des deux peuples. Le jeune Français n'en sortira pas indemne. Maurice Genevoix, inséparable du drame humain où sa pénétration nous entraîne, évoque les sortilèges de la forêt allemande aussi magistralement que les attraits des bois solognots, les tempêtes du Rhin aussi intensément que les charmes de la Loire.

04/1978

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Notions

La salive, Don Quichotte, le chien, le nuage & quelques autres petits paquets de philosophie clinique et appliquée

Ce livre a la forme d'un recueil. Il rassemble des textes qui, à la limite de la peinture ou de la poésie, portent non tant sur des longs récits de cas ou des énoncés théoriques que sur des détails de l'expérience vécue. Ces textes, du registre de la compréhension, tentent d'en repousser les limites, étendant le champ du clinicien vers la perception des formes et des directions de signification qui sont celles de l'analyse existentielle comme de la création poétique, indiquant subrepticement, aux soignants que nous sommes tous, des chemins de traverse. La phénoménologie psychiatrique ainsi porte son intérêt vers la compréhension du monde dans lequel vivent ceux qui soignent et ceux que l'on soigne, autrement dit nous tous : ainsi elle ne porte jamais que sur le soi et le monde, le proche et le lointain, en direction de l'être. Lorsqu'une patiente déclare "avoir perdu l'ouïe de l'oeil droit" , chercher à expliquer est vain : reste à tenter de comprendre comment le langage qui dit la souffrance est inséparable du corps vécu qui l'éprouve. Que tout nous "apparaisse étrange et à la fois familier, lorsque l'étonnement d'être nous envahit" , n'est-ce pas l'expérience pour tout un chacun mais, pour le malade, l'acmé de la souffrance lorsque, le familier disparaissant, l'étrange s'installe et l'envahit ? Etre clinicien, n'est-ce pas tenter d'aider celui qui souffre à retrouver une consonance dans le flux de la vie dont le rythme se perd et s'échappe dans l'angoisse ?

10/2023

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Histoire ancienne

L'évènement Socrate

Le procès de Socrate est une des images les plus célèbres de l'histoire de l'Athènes classique. Les guerres médiques ou les marbres du Parthénon en offrent le versant lumineux, la condamnation du maître de Platon, elle, en incarne la légende noire. Le plus souvent, l'événement est présenté comme la faute impardonnable de la démocratie athénienne, la preuve d'une cité intolérante, persécutant ses élites intellectuelles. A l'opposé, les défenseurs de la démocratie athénienne s'évertuent à en relativiser la portée, en le réduisant à un incident, voire en justifiant la condamnation du philosophe. C'est ainsi qu'au fil des âges, le procès de Socrate s'est transformé en procès de la démocratie athénienne - et par extension, de la démocratie elle-même. Ce livre entreprend d'écrire une histoire de cette démocratie à la lumière du procès de 399, mais il va plus loin en étudiant les différentes facettes de la subversion socratique, qui tiennent non seulement à la philosophie politique de Socrate, mais à ses moeurs et à l'originalité de sa pédagogie. Enfin, le procès est inséparable des multiples relectures qui l'accompagnent depuis les premiers temps de l'ère chrétienne. Des Pères de l'Eglise qui faisaient du philosophe un précurseur du christianisme au "Socrate sans-culotte" de la Révolution française, en passant par le "Saint-Socrate" d'Erasme ou le "patron des philosophes" construit par la pensée des Lumières, c'est l'histoire de notre propre rapport à la démocratie athénienne qui s'écrit.

08/2013

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Géographie

Pour la ville

Le livre part du postulat que l'"urbain" regroupant plus de 80% de la population française et intéressant la quasi-totalité de ses modes de vie, de pensée, de consommation, la ville devrait être une des pierres angulaires des propositions politiques, notamment des programmes des futurs candidats à l'élection présidentielle de 2012. Or, paradoxalement, sauf pour l'opéra bouffe du Grand Paris, elle est absente des paroles de l'agora. Mais ce silence n'est-il pas finalement à l'image de la vulgate de beaucoup de nos contemporains : une ville dévoreuse d'espace, source de pollution et de mal-être, autant créatrice que victime des atteintes environnementales, et indissociablement liée surtout dans les territoires métropolitains au vertige productiviste et à la montée de l'exclusion et de la violence ? C'est contre cette idéologie anti-urbaine et cet aveuglement amnésique de nos élites dirigeantes que cet essai voudrait s'inscrire : non seulement la ville fut inséparable de la reconstruction de notre progrès et de notre prospérité après la guerre, mais elle est au cœur des défis de la France d'aujourd'hui. Au cours du dernier demi-siècle, la ville apparaît vecteur et récepteur de la transfiguration de la société et de l'espace français. Depuis deux à trois décennies, sans cesser de fonctionner, ces moteurs semblent s'enrayer et perdre de leur efficacité au cœur même du système urbain. Il s'agit de transformer ces incertitudes et ces contradictions en acte de foi dans la ville et en volonté politique d'en faire le fondement du redressement national.

03/2012

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Sciences politiques

Raison & liberté. Sur la nature humaine, l'éducation & le rôle des intellectuels

L'action Politique Et Sociale doit être animée par une vision de la société future et par des jugements de valeur explicites, qui doivent découler d'une conception de la nature humaine. Si l'esprit humain était dépourvu de structures innées, nous serions des êtres indéfiniment malléables, et nous serions alors parfaitement appropriés au formatage de notre comportement par l'Etat autoritaire, le chef d'entreprise, le technocrate et le comité central. Ceux qui ont une certaine confiance dans l'espèce humaine espéreront qu'il n'en est pas ainsi. Je pense que l'étude du langage peut fournir certaines lumières pour comprendre les possibilités d'une action libre et créatrice dans le cadre d'un système de règles qui reflète, au moins partiellement, les propriétés intrinsèques de l'organisation de l'esprit humain. Ce livre réunit onze textes de Noam Chomsky pour la plupart inédits en français. Offrant un large panorama de ses idées, il fait apparaître le fil qui relie son socialisme libertaire à son oeuvre de linguiste et à son anthropologie : notre irrépressible besoin de liberté est inséparable de la créativité illimitée du langage qui fait de nous des êtres humains. Chomsky montre comment l'école et l'université pourraient éduquer à autre chose qu'à l'obéissance, les intellectuels de gauche jouer un autre rôle que celui de commissaires du contrôle des esprits, et les mouvements civiques et sociaux imposer des réformes radicales. C'est en héritier des Lumières et de la tradition rationaliste que Chomsky pense et intervient.

04/2010

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Actualité et médias

Les archives des hommes politiques contemporains

Lors de chaque changement d'exécutif politique, les médias se font l'écho d'un rituel bien établi : celui du fonctionnement des déchiqueteuses ou de la noria de camions de dossiers à la porte des ministères ou des exécutifs locaux. Un phénomène paradoxal dans une société qui revendique par ailleurs le devoir de transparence démocratique. Dans la conception qu'ils ont de leurs archives, les hommes politiques ne confondent-ils pas - volontairement ou involontairement - ce qui, relevant de leur fonction au service de la collectivité, devrait être " restitué " à la société et ce qui, ressortissant à la sphère privée, pourrait rester à leur entière disposition ? Quel statut pour ces archives ? La collecte en est-elle efficace ? La communication et la valorisation répondent-elles aux nécessités de l'écriture de l'Histoire ? Pour tenter d'apporter des réponses à ces questions, l'Association des archivistes français a réuni, lors d'un colloque international qui s'est tenu les 20 et 21 octobre 2006 à Paris, archivistes, historiens et bien sûr hommes politiques autour d'une question essentielle car inséparable de la démocratie et de la responsabilité dans nos sociétés : la préservation de ces archives et l'importance de leur traitement professionnalisé. Rassemblant outils pratiques, témoignages et réflexions croisées, l'ouvrage fait état de la situation actuelle de ces archives (réglementation française, collecte, lieux de conservation, valorisation) et en dresse les principaux enjeux pour l'avenir. Le lecteur pourra alors juger de l'intérêt majeur que représentent ces fonds pour notre démocratie.

04/2007

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Philosophie

La construction de soi. Un usage de la philosophie

Cet ouvrage de philosophie et de sagesse est inséparable de la personnalité de l’auteur. Alexandre Jollien, gravement handicapé à sa naissance, a passé les dix-sept premières années de sa vie dans une institution spécialisée. Grâce à la détermination d’un de ses éducateurs, et après avoir été initié à l’informatique, il a pu entreprendre des études approfondies, notamment en philosophie. Dans un ouvrage publié au Seuil en 2002, il exprimait le point de vue qu’il s’est forgé sur la vie, la souffrance, l’amitié, le rapport au corps que peut entretenir un handicapé. Ce petit livre, Le métier d’homme, a été un best-seller (85 000 exemplaires vendus à ce jour) tandis que son auteur, invité par tous les médias, devenait une figure emblématique du handicap assumé et vaincu. Aujourd’hui, Alexandre Jollien aspire très légitimement à être perçu comme philosophe à part entière. Même s’il se réfère encore à l’incroyable et magnifique combat qu’a été sa vie jusqu’à la victoire sur le handicap, il refuse d’être « le philosophe du handicap » ou « le handicapé devenu philosophe ». Il s’oppose donc à ce qu’on fasse mention de son handicap dans les textes promotionnels quels qu’ils soient. Il a raison. Son nouveau livre justifie – et mérite – cette perception et ce respect. Dans ce texte, approfondi et médité, Alexandre Jollien, tout en revenant sur son aventure personnelle, s’exprime en philosophe. Il témoigne, pour l’avoir expérimenté, de l’importance salvatrice de la philosophie.

10/2006

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Littérature française

Debussy pour toujours

Au temps où l'art connaît son essor, à travers les mouvements qui forgeaient l'ouverture d'une époque inspiratrice, consacrée à l'art et à l'artiste, en musique, au théâtre, en poésie, en peinture ; de Satie, à travers De Renier, Maeterlinck, jusqu'à Mallarmé, Debussy créait son art, sous les toits impitoyables de la ville de Paris. C'est à cette époque-là qu'il composa ses oeuvres les plus célèbres, dont le Prélude à l'après-midi d'un faune et Pelléas et Mélisande. En même temps, c'est dans l'amour qu'il trouvait son refuge pour fuir son âme solitaire, son inquiétude et le destin incertain de sa vie d'artiste. Une histoire d'amour se trouve donc au centre de ce récit, sous l'oeil d'un narrateur à la fois omniscient et faisant preuve d'un réalisme subjectif, le point de vue se restreignant en alternance au champ de vision de ses personnages, laissant ainsi entrevoir l'amour passionné qu'éprouvait ce grand compositeur pour une femme, une courtisane attitrée autrefois, suivant sa métamorphose au fur et à mesure que leur amour se développe et les déchire. Un amour inspirateur et idéalisé se mêle à une passion déchaînée, des disputes, des caprices, des départs, des retours... Un roman qui démontre le caractère inséparable entre la vraie vie et les apparences, la passion et le désir, où l'amour devient torrent qui se détruit et s'apaise puis s'éternise dans le souffle soudé de deux êtres.

12/2018

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Bouddhisme

Ainsi parlait le Bouddha. Dits et maximes de vie, Edition bilingue français-sanskrit

Les paroles du Bouddha n'ont été consignées par écrit qu'au Ier siècle avant notre ère. Une immense littérature apocryphe s'est développée par la suite en Inde mais aussi à l'étranger — au Tibet sous l'influence du chamanisme, en Chine du taoïsme (chan) et au Japon du shintoïsme (zen). Il est donc primordial de dégager de ce corpus de valeur très inégale ce qu'est la pensée du Bouddha. Malgré son refus des spéculations intellectuelles, le Bouddha discute avec les adeptes de toutes les écoles de son temps. Cela le conduit à prendre clairement position face aux grands courants philosophiques (matérialisme, hédonisme, fatalisme...) et à énoncer une pensée originale et cohérente, inséparable cependant de de la méditation, seule voie vers la connaissance de l'esprit, préalable à la délivrance. Nombreux sont les livres sur le bouddhisme, le plus souvent consacrés à ses variantes tibétaine, chan et zen. L'apport de cet Ainsi parlait est quadruple : Il revient aux textes les plus anciens qui montrent un bouddhisme bien différent de l'idéologie aseptisée imposée sous ce nom par le new age. ; Il en présente les paroles les plus incisives, qui, loin des supputations et superstitions, s'efforce seulement de reconnaître la condition humaine pour ce qu'elle est, dans sa nudité ; Il en donne une traduction bilingue et aussi littérale que possible : car la traduction des termes du bouddhisme dans les langues occidentales est une source majeure de contresens ; Il présente le bouddhisme à travers les réponses qu'il donne aux questions essentielles de l'existence humaine.

04/2023

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Sociologie

Les souvenirs viennent à ma rencontre

Ces souvenirs ne sont pas venus selon un ordre chronologique comme le sont habituellement les Mémoires. Ils sont venus à ma rencontre selon l'inspiration, les circonstances. S'interpellant les uns les autres, certains en ont fait émerger d'autres de l'oubli. Ils témoignent que j'ai pu admirer inconditionnellement des hommes ou femmes qui furent à la fois mes héros et mes amis. Ils témoignent des dérives et des dégradations, mais aussi des grandeurs et des noblesses que les violents remous de l'Histoire ont entraînées chez tant de proches. Ils témoignent des illuminations qui m'ont révélé mes vérités ; de mes émotions, de mes ferveurs, de mes douleurs, de mes bonheurs. Ils témoignent que je suis devenu tout ce que j'ai rencontré. Ils témoignent que le fils unique, orphelin de mère que j'étais, a trouvé dans sa vie des frères et des soeurs. Ils témoignent de mes résistances : sous l'Occupation, puis au cours des guerres d'Algérie, de Yougoslavie, du Moyen-Orient, et contre la montée de deux barbaries, l'une venue du fond des âges, de la haine, du mépris, du fanatisme, l'autre froide, voire glacée, du calcul et du profit, toutes deux désormais sans freins. Ces souvenirs témoignent enfin d'une extrême diversité de curiosités et d'intérêts, mais aussi d'une obsession essentielle, celle qu'exprimait Kant et qui n'a cessé de m'animer : Que puis-je savoir ? Que puis-je croire ? Que puis-je espérer ? Inséparable de la triple question : qu'est-ce que l'homme, la vie, l'univers ? Cette interrogation, je me suis donné le droit de la poursuivre toute ma vie.

09/2019

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Histoire internationale

Le destin de l'Occident. Athènes, Jérusalem

" Il peut paraître étrange, à un moment où seul l'avenir devrait nous concerner, de s'intéresser aux relations entre deux modes de pensée nés quelque part au Moyen-Orient il y a plus de trois mille ans. Et pourtant, rien n'est plus actuel, plus nécessaire, plus urgent, pour comprendre ce qu'est réellement notre monde, que de dévoiler les fondements de la civilisation occidentale, aujourd'hui pratiquement planétaire, si admirée et si détestée à la fois. Et ces fondements sont essentiellement juifs et grecs. Judéo-grecs. Le dialogue entre la pensée juive et la pensée grecque a construit un système de valeurs, une utopie sociale glorifiant l'individu, la liberté d'être et de penser, la raison, la découverte, l'accumulation de connaissances, l'amélioration du monde matériel. C'est de lui que surgit le refus de la fatalité, du destin, et que découle la liberté des hommes s'imposant contre celle des dieux. C'est avec lui que commence le règne de la raison, inséparable de celui de la liberté. Si les Juifs prônent l'infini et l'espérance, si les Grecs prônent le fini et la raison tragique, ils convergent autour d'une idée qui fonde l'Occident : l'Unité. De Dieu. De l'Homme. Des causes. Pourtant, cette double origine judéo-grecque si fondatrice est totalement méconnue : si la civilisation occidentale admet sa filiation grecque, elle néglige en général ce qu'elle doit au judaïsme, préférant se référer au christianisme. C'est donc une sorte de psychanalyse de la civilisation occidentale, pour dévoiler et assumer ses secrets de famille, que nous proposons dans ce livre. Car là réside la condition de sa survie ".

08/2016

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Littérature étrangère

La maladie

La nuit terrestre que Birgitta Trotzig, de livre en livre, fait se refermer toujours plus implacablement sur ses personnages, atteint ici une épaisseur qui donne au livre une dimension de cauchemar épique d'autant plus terrifiant qu'il ne cesse d'être lié aux choses les plus concrètes de la nature et de la vie, et qu'il nous est communiqué selon les règles narratives d'un strict réalisme. La misère matérielle, dans l'univers de Birgitta Trotzig, ne se distingue en rien du malheur métaphysique, de l'absence de Dieu. Et ce serait trop peu de dire que l'auteur affronte ici le problème du Mal : le Mal comme problème a ses rires, ses échappées heureuses, ses défis, son plaisir. Rien de tel dans ce livre, où le Mal, si Mal il y a (mais il n'est pas nommé), règne en maître absolu. Cette vaste parabole est inséparable du cadre où elle se déroule : ciel bas sur les terres plates des champs de betteraves argileux, haies de saules dans le blanc dégouttant de pluie, brume, maisons grises. La seule couleur vive est celle des flammes de la briqueterie et celle de la guerre, des ghettos et des villages incendiés. Nulle psychologie, nulle parole presque, nul dialogue ne relance le récit. Dans le mutisme général, gestes et regards traduisent seuls la "vie intérieure", qui se confond avec les cris muets de l'inconscient, la pensée larvaire du rêve, l'incompréhension, traversée de lueurs de pitié. C'est là sans doute la singularité la plus frappante de Birgitta Trotzig que son réalisme insistant, cruel, presque incommodant, atteigne comme sans la rechercher jamais la force poétique.

03/1977

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Sociologie

La finitude peut-elle être positive ?. Approches steiniennes de la finitude

Dimension fondamentale de l'existence incarnée, la finitude évoque au premier abord l'expérience négative des limitations qui cernent l'être humain. Mais en quel sens l'expérience de la finitude est-elle porteuse d'une signification positive ? Les contributions ici réunies, dans leur diversité et leur complémentarité, abordent cette question à la lumière de la pensée d'Edith Stein. La compréhension steinienne de la finitude humaine est inséparable d'une lecture critique de la philosophie de l'existence de Heidegger, dans la mesure où Edith Stein a cherché à penser le désaccord qui l'opposait à l'analytique de l'être-pour-la-mort. Tout en désignant la personne humaine comme un être essentiellement limité et temporellement mortel, la finitude, telle qu'Edith Stein la conçoit, est positivement liée à la liberté entendue comme la capacité pour un individu de répondre à ce qui le précède et l'appelle : les valeurs, autrui, et ultimement le Tout-Autre. Profondément incarnée, la signification steinienne de la finitude est également liée à l'expérience de la blessure, solidaire d'une réflexion sur la vulnérabilité et la relation à l'altérité dont les implications s'avèrent d'une étonnante modernité. Conformément à la dynamique d'une ascension vers le sens de l'être qui sous-tend le rapport entre être fini et être éternel, Edith Stein va jusqu'à envisager la finitude humaine dans la perspective de " la relation de l'âme avec Dieu " . Ce volume offre enfin une étude comparative sur Edith Stein et Franz Rosenzweig. Avec les contributions de : Sophie Binggeli, Soeur Jean-Edith Ginot, Emmanuel Cattin, -Bénédicte Bouillot, Bérengère Guérin, Eric de Rus, Félix Resch.

10/2022

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Histoire du protestantisme

Le Comte de Zinzendorf

Personnalité inclassable mais attachante, Nikolaus Ludwig von Zinzendorf (1700-1760) a marqué l'histoire du protestantisme allemand et celui des nombreuses nations vers lesquelles il envoya des évangélistes moraves. Son nom reste en effet inséparable de celui d'Herrnout, cette première communauté fondée en 1727 sur les terres du comte, qui accueillit des immigrés en provenance de Bohême, chassés par la persécution religieuse. Zinzendorf fut à son époque amplement calomnié, tant par les piétistes que par les scolastiques, qui lui reprochaient soit sa trop grande largeur d'esprit, soit son mysticisme ; tandis qu'aujourd'hui, de manière assez racoleuse et grégaire, on célèbre volontiers son avance sur son temps, en matière d'{\oe}cuménisme, de féminisme, de préoccupation sociale... En réalité, la lecture de sa biographie par Félix Bovet (1824-1903) --- la plus détaillée qui existe ---, nous montre surtout un homme totalement absorbé par son christocentrisme : s'il ne veut pas entrer dans des disputes théologiques, s'il ne veut pas se couper d'autres dénominations chrétiennes, ce n'est point par manque de conviction personnelle, mais uniquement par souci de faire avancer la cause de son Maître. Savoir dans quelle mesure la riche imagination de Zinzendorf, ses facultés poétiques peu communes (il a composé des centaines de cantiques) exprimaient la volonté personnelle de Jésus-Christ régnant dans les cieux, reste une énigme ; encore que les fruits saints et durables de l'activité prodigieuse de cet organisateur-né, laissent penser qu'entrant dans la présence de son Sauveur, il eut la joie d'entendre de sa bouche : "Bien fait, bon et fidèle serviteur ! " Ce livre ThéoTeX reproduit l'édition originale de 1865.

06/2021

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Notions

La conscience républicaine. Citoyenneté et accomplissement du sujet politique

L'idée de république, depuis la Révolution, est un creuset plutôt qu'un moule. Elle porte en elle-même le principe de sa propre institution et de sa propre évolution historique. La perspective proposée dans ce livre tente de remonter aux éléments constitutifs de l'idée de république considérée comme institution première impliquant l'exercice fondateur de la liberté démocratique. La " conscience républicaine " s'apparente, dans ce cadre, à un processus dont il faut comprendre l'émergence et la genèse. Procédant par intériorisation d'exigences universelles, cette conscience républicaine n'est autre que celle des citoyens engagés dans l'institution du vivre en commun. Il s'agit alors de montrer que la république, vécue, est inséparable d'une contractualisation originaire par laquelle chacun acquiert la précieuse faculté politique de se désingulariser pour accéder à la signification d'intérêts généraux communs à tous. Le citoyen, engagé dans la chose commune, s'accomplit comme sujet politique investissant une forme de conscience partagée ou l'autre peut être identifié comme le même dans un mouvement d'assimilation et d'objectivation réciproques inédit dans l'histoire des systèmes politiques. Ce sujet trouve en effet le principe de son propre accomplissement politique et anthropologique dans l'effectivité de cette réciprocité qui le lie à tout autre en raison de la référence intériorisée à l' être-en-commun républicain. Ce dernier confère au vivre ensemble sa véritable signification et sa condition de possibilité. C'est ainsi le paradigme d'une conscience républicaine et son fonctionnement " citoyen " qui ouvre la possibilité de se référer à des valeurs et à des pratiques transcendant nos différentes sphères d'appartenance tout en permettant leur coexistence.

06/2021

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Romans policiers

Arnaque à Genève

Suisse, Genève, octobre : Paul Van Arxx, magnat tout puissant mais controversé de la Barnett-Chase Industries Corporation, l'une des plus grandes multinationales du monde et premier fournisseur de matériel de l'Armée américaine, est victime d’un sniper qui… manque sa cible. Hasard ? Francis Magenta, le patron de Mondial Protection, poursuit le mystérieux flingueur mais il est abattu par un autre tueur. L’enquête commence mais s’avère très vite compliquée car, curieusement, toutes les pistes suivies conduisent à… des cadavres ! De plus, Magenta découvre que le sniper était un ancien membre des redoutables Spetsnaz ! La surprise est de taille, d’autant plus que Francis apprend qu’il est… déjà mort depuis plusieurs années ! Enfin, en filigrane, l’ombre de Sir Philipps, l’homme qui a juré la perte de Francis, plane sur cette nouvelle enquête qui semble en relation avec l’or jamais retrouvé de Tcherkassy. De la Suisse aux États-Unis, de l’Italie à l’Afrique du Sud, de Londres à Montréal et de Milan à Lugano, sur fond de fraudes fiscales, de produits financiers toxiques, de paradis fiscaux, de trafic de pierres précieuses et de malversations, Magenta et Stanislas "Stan" Jourdan, son inséparable adjoint, auront bien du mal à démêler le vrai du faux dans cette partie d'échecs aux dimensions planétaires, sans limites et sans autre règle que celle de ne jamais perdre, et dans laquelle personne n'est réellement ce qu'il prétend être ! Quelqu’un a dit que : "La vengeance est un plat qui se mange froid !". Sir Philips serait-il à la manœuvre ? Où est l’or de Tcherkassy ?

09/2023

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Histoire de France

Un régicide au nom de Dieu. L'assassinat d'Henri III, 1er août 1589

C'est un des rois les moins aimés de l'Ancien Régime, et l'un des plus méconnus, que le poignard de Jacques Clément fait mourir. Ayant fui sa capitale en insurrection, au milieu de ces guerres de Religion qui n'en finissent pas, Henri III succombe à l'attentat du moine régicide. Avec lui s'éteint la dynastie des Valois : un chapitre se referme, une autre histoire de la monarchie commence, inaugurée par l'accession au trône d'Henri de Bourbon. De ce règne presque oublié, Nicolas Le Roux restitue les desseins secrets et les drames sanglants. Il décrit un monarque hanté par l'ambition de pacifier le royaume, de réconcilier ses sujets et de régénérer l'autorité royale par la piété, la justice et la douceur. Il analyse les violentes résistances que les catholiques zélés opposent à ce rêve d'harmonie, jusqu'à faire la guerre à leur propre souverain. Faisant parler les voix et les passions de ces années terribles, l'auteur propose une lecture renouvelée de l'extrémisme ligueur, de ses pulsions meurtrières et de ses fantasmes tyrannicides. L'événement inouï qu'a été ce régicide en recèle un autre moins immédiatement visible : non seulement il prépare la fin des guerres civiles, mais il contribue à modifier en profondeur l'économie des représentations de la légitimité politique. Henri III se voyait en détenteur d'un ministère sacré, mais dont la personne restait inséparable du corps de ses sujets. Avec son successeur, la figure du prince tend à se détacher de la communauté des humains et acquiert, par l'investiture divine, une dimension d'absolu.

11/2006

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Récits de voyage

Ecrits de nature. Tome 2, Entre Ecosse et Bretagne

Le Pays voilé, qui occupe la majeure partie de ce deuxième volume des Ecrits de nature d'Alexis Gloaguen, est le récit d'un an de vie dans le nord de l'Ecosse. Se déroulant au fil des saisons, ce livre fut écrit, comme toujours chez l'auteur, sur le vif. Il transporte le lecteur au long de paysages immenses et fait sentir leur diversité changeante, non sans accorder une attention toute spéciale aux animaux qui les peuplent. On passe des forêts aux estuaires, de la vie quotidienne des Highlands à des bivouacs de montagne, y compris au coeur de l'hiver. L'écriture à la fois hyperréaliste et onirique de l'auteur vise à restituer au plus près la variété de ses expériences. Elle indique aussi un mode de vie. Ce "manuscrit d'Ecosse" est une méditation constante sur l'homme dans la nature, inséparable de la jubilation poétique. Ce texte est complété de deux autres ensembles, écrits dans la campagne bretonne. Mes Dieux Lares parle des petits hôtes qui partageaient avec l'auteur une ancienne ferme sur la commune de Saint-Nolff. Le Souffle des pierres est consacré à la carrière gallo-romaine de Locuon, un site exceptionnel et méconnu du Centre-Bretagne. Cette fois encore, Jean-Pierre Delapré illustre ces pages avec une finesse de trait exceptionnelle, son approche étant tantôt d'une précision ultime, tantôt presque abstraite, comme le sont les silhouettes et les ombres d'êtres qui se dérobent. Ses photos, ses aquarelles, ses pastels et ses dessins sont réalisés en pleine nature, dans les mêmes conditions que les textes.

05/2018

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BD tout public

Les nouvelles aventures de Lapinot Tome 1 : Un monde un peu meilleur

Lapinot revient ! Lapinot revient à la vie ! Lapinot revient à l'Asso ! Ses formidables aventures se sont poursuivies dans tous les registres, tous les univers et toutes les époques, entouré de son inséparable bande de copains. Puis, le drame. Lapinot, personnage de bande dessinée mortel, s'est trouvé emporté par un accident de la route au grand désespoir de ses lecteurs. On retrouve Lapinot tranquillement installé sur un banc en compagnie de Richard et la question de sa mort est évincée à la rigolade en deux coups de cuillère à pot. Lewis Trondheim ne s'étendra pas sur le retour à la vie de son personnage fétiche, Lapinot porte comme seul stigmate de sa mort passée - à laquelle finalement on ne peut plus croire - un t-shirt noir orné d'une tête de mort. Comme souvent pour Lapinot, c'est le hasard d'une rencontre anodine qui est le point de départ d'une grande aventure et les tracasseries du quotidien finissent par l'embarquer dans des intrigues aussi drôles que rocambolesques. Cette fois l'exubérance de Richard l'amène à faire la rencontre de Gaspard, un étrange personnage qui a le don de voir l'aura des autres et de percevoir leurs émanations psychiques : il est tout de suite frappé par la gentillesse de Lapinot et il sollicite son aide... Dans cette nouvelle aventure qui nous promet Un monde un peu meilleur, on suit Lewis Trondheim les yeux fermés et c'est bien là tout le plaisir du lecteur que de toujours se laisser prendre aux facéties de cet auteur malicieux qui s'amuse à vous regarder lire autant qu'il s'amuse lui-même à raconter.

08/2017

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Pères de l'Eglise

Connaissance des Pères de l'Eglise N° 169 : Les Evêques

"Nous devons tenir fortement à cette unité, nous devons la défendre, nous surtout évêques, qui occupons la première place dans l'Eglise, afin que le corps épiscopal soit un et indivisible. Que personne n'altère, par le mensonge, la fraternité qui nous unit ; que personne, par des enseignements perfides, ne nuise à la sincérité de notre foi. L'épiscopat est un, chacun de nous possède cette dignité solidairement avec ses frères. L'Eglise aussi est une, quoique, par l'effet de sa fécondité, elle s'étende sur une immense superficie. Ainsi les rayons innombrables du soleil ne font qu'une seule lumière ; l'arbre a des rameaux nombreux, mais un tronc unique solidement attaché au sol ; plusieurs ruisseaux coulent de la source et portent au loin leurs eaux abondantes, mais la source est unique. Cherchez à enlever au soleil un de ses rayons, l'unité de la lumière ne souffrira pas cette division ; séparez un rameau de l'arbre, il se flétrira ; écartez un ruisseau de la fontaine, il se desséchera. Il en est de même de l'Eglise de Dieu : répandue partout, elle éclaire l'univers de ses rayons ; mais il n'y a qu'une seule lumière inséparable du corps qui la produit, arbre gigantesque, elle étend partout ses rameaux chargés de fruits, fontaine intarissable, elle porte au loin ses eaux abondantes et fécondes, mais il n'y a qu'un principe, un tronc, une source, une mère dont la fécondité remplit l'univers. Le sein de cette mère nous donne la naissance, son lait nous nourrit, son souffle nous anime". St Cyprien de Carthage, Sur l'unité de l'Eglise

03/2023

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Jésus

Scandale et mystère. Cinq approches de la vérité révélée en Jésus, Christ Roi, Dieu fait homme

Il s'agit d'une suite de méditations interrogeant la "vérité révélée" en Jésus-Christ, vrai homme et vrai Dieu - source de vérité et, par là même, paradoxe, cause de scandale. L'idée directrice est que la vérité chrétienne ne se donne pas comme un contenu donné objectif et définitif dont on pourrait s'emparer comme tel. La marque de l'Esprit-Saint, qui est la seule "garantie" du chrétien, est le contraire d'une assurance contre tout risque d'erreur ou de malheur, car c'est en prenant le risque de se perdre qu'on entre réellement dans l'espérance d'un rachat. C'est au contraire le désir de sécurité qui engendre les hérésies et particulière cette hérésie majeure qui consisterait à prétendre objectiver nos rapports avec le monde, le prochain et Dieu. D'où l'importance de la notion de mystère, inséparable de celle de dogme : le dogme est là pour empêcher la vérité de se refermer sur elle-même en excluant tout risque d'erreur. D'où aussi l'importance de l'idée d'un "jugement dernier", susceptible de revenir sur tous les jugements de l'histoire, à commencer par celui du Christ, qui, en tant qu'homme, porte sur lui tous les péchés, toutes les défaillances et toutes les trahisons. Le sacrifice qui s'accomplit en lui fait le lien entre les figures antithétiques d'Abraham et de Judas, rendant particulièrement difficile la mission confiée à Pierre, de paître un troupeau auquel il manque toujours une brebis, la seule à compter réellement. D'où le ministère spécial de Jean, dans le dos de Pierre...

03/2022

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Critique littéraire

Correspondance. 1919-1935

Singulier destin que celui de ces lettres ! Traitant de sujets "sensibles" en des temps de "guerre froide", leur publication fut différée pendant quarante ans (de 1947 à 1987) car il s'agissait là d'une véritable bombe idéologique. Cette correspondance croisée, bien loin de n'être que l'évocation de la rencontre et de l'amitié entre ces deux hommes, est aussi et surtout un document psychologique et un acte politique. En 1987, quelque peu hâtivement, fut proposée une version aux transcriptions incomplètes ou réécrites ("francisation" des textes d'Istrati). En 1990, une nouvelle édition parut, mais ans l'indispensable fidélité aux autographes. Il convient d'en procurer enfin une version intègre, à défaut de pouvoir être intégrale, des lettres ayant été perdues, voire détruites. Ainsi, par souci d'authenticité et afin de rendre évident le travail opiniâtre d'Istrati pour maitriser une langue qui n'était pas celle "maternelle", c'est le texte brut des lettres qui est donné, toute francisation étant exclue. Cette correspondance nous renseigne sur une "politique de l'Amitié" telle que la concevait et la vivait chacun d'eux, sur leurs illusions et leurs contradictions quand ils entendaient ériger une mythique "indépendance de l'Esprit" face aux pouvoirs et aux totalitarismes du XXe siècle. Elle révèle aussi que, l'Histoire ayant fait irruption plus qu'en d'autres siècles dans la vie des peuples et des individus, amitiés et amours n'ont pu y échapper et, parfois, n'y ont pas résisté... C'est ce qu'il advint à ces deux hommes. A la fusion lyrique des débuts succède la prise de conscience de divergences irréversibles. Ces lettres sont inséparables des engagements comme des errements politiques de l'époque, où le refus de l'indifférence, le courage, l'exigence de vérité ont pu se transformer en crédulité, en sectarisme. La fin ne peut qu'être tragique. André Gide pensait que le monde serait sauvé par "les hérétiques" et non par les conformistes. Aux lecteurs d'en juger sur pièces.

05/2019

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Beaux arts

Le sens du beau. Aux origines de la culture contemporaine

Comment vivre bien sans la beauté, sans la multiplicité des symboles et des significations qu'elle offre à nos méditations, à nos conversations ? "Des goûts et des couleurs on ne discute pas", prétend la sagesse des nations... Et pourtant ajoutait Nietzsche, on ne fait que cela ! Sans doute, mais cependant pas depuis toujours... Dans l'Antiquité, la question des critères du Beau ne se posait guère. L'œuvre d'art possédait une certaine objectivité, définie par sa capacité d'incarner à notre échelle les propriétés harmonieuses de l'Ordre du monde, du grand Tout cosmique. Elle s'imposait donc aux hommes comme un "microcosme", doué de qualités incontestables. Le Moyen Age reconduira cette conviction que l'art a pour fonction de mettre en œuvre dans un matériau sensible une vérité supérieure et extérieure à l'humanité, celle de la splendeur des attributs divins. Il faut attendre le XVIIe siècle pour qu'advienne la "Révolution du goût" : l'idée qu'il existe au plus intime du cœur humain un sens du beau et que l'œuvre a pour vocation, non plus d'incarner une vérité, cosmique ou divine, mais de plaire à la sensibilité des êtres humains. Et c'est au XVIIIe siècle, sur fond de cette première laïcisation de la culture, que la philosophie de l'art prendra la forme d'une théorie de la sensibilité, d'une esthétique. L'œuvre n'apparaît plus comme le reflet d'un univers transcendant, mais comme une création de part en part réalisée par et pour les êtres humains. L'auteur et le spectateur, le génie et son réceptacle, deviennent ainsi les deux visages inséparables de cette subjectivisation de la beauté. C'est de cette singulière mutation, à l'origine de toute la culture moderne, que le présent livre tente de retracer l'histoire et de dégager les enjeux. Plus largement, il vise à éclairer nos débats actuels en les situant dans la perspective globale de la sécularisation du monde, de "l'humanisation du divin".

03/2001

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Pléiades

Correspondance. Tome 2, 1836-1841

Le 13 février 1836, une inconnue écrit à Balzac ; elle voudrait savoir s'il correspond à l'idée qu'elle s'est faite de lui en le lisant, se dit incapable de séparer l'homme de l'auteur et éprouve le désir "senti et réfléchi" d'une rencontre : "trouvez-vous lundi à une heure au foyer de l'Opéra et abordez-moi ; je serai noire de la tête aux pieds, et des noeuds roses au bas des manches". Balzac s'est-il rendu à l'invitation ? On l'ignore, l'affaire n'a pas laissé de traces. Mais toute sa correspondance répond à la dame en noir : l'homme et l'auteur, inséparables, s'y livrent à coeur ouvert. Ces années, de 1836 à 1841, sont marquées par l'achèvement des Etudes de moeurs et des Etudes philosophiques, et par l'écriture et la publication d'oeuvres de premier plan, Le Lys dans la vallée, César Birotteau, Illusions perdues, Béatrix... Le travail est plus intense que jamais, "je suis dans mon cabinet, comme un navire échoué dans les glaces" . Au printemps de 1839, le plan de La Comédie humaine est établi : ce qui a toujours paru gravé dans le marbre, le voici à l'état naissant. Et il y a d'autres fronts, que Balzac ne déserte jamais : les salons, la presse, le théâtre (avec Vautrin, interdit au lendemain de la première) - et toujours des imprimeurs rétifs, des fournisseurs impatients, des huissiers intraitables et des créanciers revêches (au nombre desquels figure la mère d'Honoré). il y a les dames, enfin, une Louise notamment, dont on ne sait rien, mais à travers qui on touche aux secrets les plus intimes de Balzac. "Ma vie est décidément trop pesante pour être jamais épousée par un coeur où il y a quelque sensibilité. N'ayez pas d'amitié pour moi, j'en veux trop".

11/2011

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Poches Littérature internation

L'Ile du Cundeamor

Si vous n'aimez ni la mer, ni la montagne, ni la campagne, ça tombe bien : l'Ile du Cundeamor ne se passe nulle part. Si, malgré la mode de la world-littérature, vous résistez à vous apitoyer consciencieusement sur le sort de ces bons sauvages crevant de faim, de guerre, de dictature ou d'acculturation, ça tombe encore mieux : voilà un Cubain de l'exil pour qui l'exil est matière à poétique plutôt qu'à bons sentiments. [...] Cette île mystérieuse où la tante Ulalume règne sur un panier de crabes-malfrats [...] se situe [...] théoriquement au large de Miami Beach. Outre qu'il utilise à peu près toutes les situations narratives imaginables (jusqu'à se déposséder de son livre, dont on apprendra in extremis quel en est l'auteur !), [Vazquez-Diaz] mélange tous les genres, avec une préférence marquée pour le feuilleton mélo. De temps en temps les personnages se mettent à parler aussi comme des livres, d'histoire ou de médecine [...]. Enfin, Vazquez-Diaz se joue des clichés de la littérature sud-américaine, en rajoute dans l'érotico-moite et la plante grasse. Mais s'il n'est dans l'Île du Cundeamor finalement question que d'amours, de cocufiages, de meurtres et de roses couleur de sang, le tout dans un style à faire pâlir d'envie une pub pour les infusions saveurs du soir, c'est que le cul et la politique sont ici inséparables : " Tout le monde m'a trahie ", résume dès le début Betty Boop, désignant les cibles du livres : " Fidel Castro, Kennedy, mes amants. " (Éric Loret, Purée de Morue, Libération, 13 novembre 1997.) L'écriture de Vazquez-Diaz, précise et désinvolte, solennelle et comique, élaborée et quotidienne, réussit à tirer d'éléments disparates une conclusion diaphane : le rêve de tous les Cubains, qu'ils copient de l'intérieur ou en exil, n'est autre que Cuba elle-même. (Ramon Chao, Le Monde, 10 avril 1998.)

11/2005

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Albums 3 ans et +

Le jour où j'ai sympathisé avec mon apéritif...

Le jour où j'ai sympathisé avec mon apéritif... - livre jeunesse - un album écrit par Pierre-Yves Jacquet et illustré par Héloise Charles. ---------- Résumé de l'histoire : Le soleil, la mer, la plage... le bonheur ! Robert et Henri, nos deux inséparables amis, s'apprêtent à se mettre quelque chose sous la dent et vont aller de découverte en découverte dans un environnement qu'ils pensaient connaître... --------- Une histoire déjantée et un plaidoyer pour nos océans : Cette fois, Héloïse et Pierre-Yves vous emmènent en vacances ! Faites vos valises et nous partons à la plage en compagnie de héros loufoques ! Une belle histoire à offrir et à dévorer sous le soleil, ou au retour dans la grisaille du quotidien, les poches pleines de sable... Nos héros, Robert et Henri, plairont davantage à des enfants de 4 à 9 ans, qui pourront lire cet ouvrage en compagnie de leurs parents. Mais ne nous y trompons pas, sous une narration dynamique et un trait enchanteur, cet album est avant tout un récit engagé pour la protection des océans et une réflexion sur la place de l'activité humaine sur les écosystèmes. Ni moralisateurs, ni alarmistes, les auteurs nous font vivre avec bonheur une histoire de notre temps, qu'on espère bientôt pouvoir classer dans la catégorie fiction. Alors foncez vite ! Ce livre est à mettre entre toutes les petites mains qui changeront le monde de demain. D'autant que l'association les éditions 26-22 s'engage à reverser une partie du prix de vente à Coral Guardian qui oeuvre pour la protection des océans. Les éditions 26-22 : l'aventure continue Comme toujours l'association "Les éditions 26-22" c'est : - des livres imprimés et façonnés en France - un réseau de distribution à taille humaine dans des librairies indépendantes - une juste rémunération des auteurs et un respect de leurs oeuvres - une équipe entièrement bénévole dédié au projet

10/2021

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Islam

Lumière sur la possibilité de voir le Prophète et les anges

Le Tanwîr al-halak fî imkân ru'at al-nabî wa al-malak (Lumière sur la possibilité de voir le Prophète et les anges) est extrait d'un livre plus dense Hawii li-l fatawí fi al-fiqh wa-'ulum al-tafsir wa al-hadith wa al-usul wa-al-nahw wa al-i'rab wa-sa'ir al-'ulum. Dans le chapitre qui nous intéresse ici, Suyúti traite de la délicate question concernant la possibilité de voir le Prophète r', en rêve et/ou en état de veille, de même que les anges. Il y mentionne de nombreuses traditions authentiques qui confirment cette possibilité ainsi que les avis des plus grands savants, exégètes et maîtres du hadith en la matière. A titre d'exemple, Suyúxi rappelle les propos du Shaykh Akmal al-Din al-Bábarti al-Hanafi, dans son Shark al-Mashdriq au sujet de la parole du Prophète : "Quiconque me voit en rêve me verra en état d'éveil, car Satan ne peut pas revêtir ma forme" (al-Boukhari). Al-Babarti commente de la manière suivante : "La rencontre entre deux personnes à l'état de veille ou en rêve est due à des facteurs qui les unissent, des facteurs qui reposent sur cinq principes universels : le partage d'une même essence, d'un ou de plusieurs attributs, d'un ou de plusieurs états, des actions ou des degrés. Toutes les relations concevables entre deux ou plusieurs choses reviennent sans exception à ces cinq principes. Plus les caractéristiques qui les unissent sont plus fortes que celles qui les différencient, plus leurs rencontres seront nombreuses. Une caractéristique peut dominer son contraire : ainsi, l'amour peut être si fort que deux personnes deviennent presque inséparables, ou le contraire. Et si quelqu'un réalise les cinq facteurs fondamentaux concernant les esprits des individus parfaits du passé, sa relation avec eux se confirme et il peut les rencontrer quand il le souhaite."

05/2023

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Beaux arts

Il court, il court le Bauhaus

Mon premier est un gratte-ciel. Mon deuxième est un grand ensemble. Mon troisième est une banque, ou une école, ou un bureau de poste. Mon tout se trouve à New York, Sarcelles, Rotterdam et la Défense. C'est... le style international, à qui nous devons ces cubes de béton, ces façades en verre fumé et ces intérieurs beige-noir-blanc cassé à quoi semble se réduire l'architecture moderne. Comment en est-on arrivé là ? Pour Tom Wolfe, tout commence en Allemagne, au lendemain de la Première Guerre mondiale, avec le Bauhaus, qui regroupe les jeunes Turcs de la nouvelle architecture sous la direction de Walter Gropius. Leur devise :anéantir l'architecture bourgeoise. Marxistes, ils rêvent de balayer les décombres de la vieille Europe décadente, baroque et néo-classique, pour y édifier un monde rigoureux et abstrait, célébrant les noces de l'Art et de la Technologie. Chassés par la montée du nazisme, ils se réfugient aux États-Unis. Et c'est alors que se produit le miracle : subjuguée, la classe dirigeante américaine confia à un groupe de théoriciens le soin de définir son art officiel. Entre-temps, Le Corbusier en France et le groupe de Stijl en Hollande occupaient le terrain, propageant des idées analogues qui, formant un nouvel académisme, devaient inspirer le travail de trois générations d'architectes, d'un bout à l'autre de la planète. Oui, il court, il court le Bauhaus. Et nul ne sait où s'arrêtera l'invasion de ce style international, abstrait et incolore. Parce que la beauté est inséparable d'un certain art de vivre, Tom Wolfe s'attaque avec une férocité tonique à cette nouvelle scolastique, dénonçant ses dévots, ses clercs et ses dieux.

09/2012