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Sciences historiques

L'autobus et Paris. Histoire de mobilités

Berceau de l'automobile et ville identifiée à son métro, Paris semble aujourd'hui réserver à son réseau d'autobus un rôle secondaire. Un sentiment que ne pouvait partager le Parisien du XIXe siècle, marqué par l'image de l'omnibus Madeleine-Bastille, inséparable de la figure célébrée du boulevard. L'autobus aurait donc été victime d'une mobilité urbaine qui s'est massifiée. Il n'a pourtant pas rejoint la longue liste des modes disparus, des tramways aux bateaux omnibus. Comment expliquer cette adaptation d'un système de transport ancien à une société urbaine qui s'est industrialisée ? A quel prix l'autobus s'est-il maintenu dans le jeu parisien ? Quelle métamorphose le métro et l'automobile lui-ont ils fait subir ? Au-delà de l'image contemporaine d'un mode plutôt dominé, l'autobus n'a-t-il pas lui aussi joué les maîtres de la chaussée et les fers de lance de la technique ? Quelle est donc cette souplesse qui caractérise l'autobus, dans les discours et les perceptions ? Comment se combine-t-elle avec les évolutions de l'espace public ? Le regard proposé ici se porte sur des épisodes rarement mis en avant, des conflits mondiaux aux manifestations de février 1934, l'exceptionnel permettant souvent de révéler la place de l'objet technique dans la société. C'est plus généralement à une plongée dans l'écosystème des modes de transport parisiens qu'invite cet ouvrage. Leurs relations, faites d'alliances, d'oppositions et d'hybridations, y sont explicitées et analysées. Au long de ce livre, le contrepoint de Londres permet de saisir les enjeux d'identité et de construction sociale qui caractérisent les relations entre une ville et ses modes de transport. En se fondant sur l'idée de mobilité urbaine, cet ouvrage propose donc une réflexion sur ce que pourrait être une autre histoire des transports, intéressée aux voyageurs et aux images sociales, autant qu'aux éléments couramment étudiés que sont les chiffres de fréquentation et le matériel roulant.

01/2011

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Beaux arts

Les invasions barbares. Une généalogie de l'histoire de l'art

L'histoire de l'art a commencé avec les invasions barbares. Vers 1800, ces invasions sont devenues soudainement l'événement décisif par lequel l'Occident se serait engagé dans la modernité : le sang neuf des races du Nord, tout en conservant l'ancien, aurait apporté un art nouveau, nécessairement anti-romain et anticlassique, et dont l'héritage était encore manifeste en Europe. Ce récit fantastique, inséparable de la formation des Etats-nations et de la montée des nationalismes en Europe, se fondait sur le double postulat de l'homogénéité et de la continuité des peuples «étrangers» : il fit bientôt tomber les styles artistiques sous la dépendance du sang et de la race. L'histoire de l'art associa ses objets à des groupes raciaux en s'appuyant sur quelques singularités visibles : tantôt leurs qualités «tactiles» ou «optiques» les dénonçaient comme «latins» ou «germains», tantôt la prédominance des éléments linéaires trahissait une origine méridionale, quand le «pictural» indiquait clairement une provenance germanique ou nordique. Les musées, pour finir, regroupèrent les productions des beaux-arts selon leur provenance géographique et l'appartenance «ethnique» de leurs créateurs. Il serait parfaitement vain de chercher à démontrer que l'histoire de l'art fut une discipline raciste : elle ne l'aura été ni plus ni moins que les autres sciences sociales qui, toutes, furent touchées ou orientées par la pensée raciale visant à classer et hiérarchiser les hommes en fonction de traits somatiques et psychologiques qui leur étaient attribués. Mais, montre Eric Michaud, les liens qu'elle a tissés entre les hommes et leurs objets artistiques ne sont pas encore tranchés : l'opinion la plus commune sur l'art est qu'il incarne au mieux le génie des peuples. Aujourd'hui encore, sur le marché mondialisé, la provenance ethnico-raciale exhibée des oeuvres - «Black», «African American», «Latino» ou «Native American» - donne à ces objets d'échange une plus-value estimable. Ainsi s'expose en permanence une concurrence des «races» qui n'est jamais que la même qui présida aux commencements de l'histoire de l'art.

11/2015

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Pléiades

Ecrits spirituels du Moyen Age

Anselme de Cantorbéry : "Je tendais vers Dieu et je suis tombé sur moi-même ! ". En propageant par l'écrit différents exercices - lecture, méditation, prière, contemplation -, des clercs ont inventé la spiritualité comme un art de l'intériorité, une manière de reconnaître la présence d'une transcendance dans l'intimité humaine. A la fin du XIe siècle, la spiritualité est à l'origine d'un genre littéraire, la "méditation". Au XIIe, siècle de l'éveil de la conscience et de l'intériorisation, elle devient une technique spirituelle. Du XIIIe au XVe, c'est une tradition proposée au plus grand nombre ; les textes spirituels atteignent des laïcs, hommes et femmes. Inséparable de l'essor d'une civilisation du livre, le développement de la spiritualité fait du texte le moyen privilégié pour comprendre le monde extérieur et se déchiffrer soi-même. Depuis les méditations fondatrices d'Anselme (XIe siècle) jusqu'à la simplicité de l'Imitation du Christ (XVe siècle) en passant par l'incendie d'amour de Bonaventure (XIIIe siècle), sont ici réunis les écrits les plus diffusés au Moyen Age. Même s'ils ne relèvent pas de la mystique entendue comme une science de l'âme constituée en discours autonome (qui sera la mystique de l'âge moderne), ils peuvent être à bon droit qualifiés de mystiques. Quant à leurs auteurs, ils ont en partage la prose d'art latine et une sensibilité littéraire. Pour eux, écrire est en soi un exercice spirituel. Aussi leur prose se lit-elle souvent comme de la poésie. Qu'en faire aujourd'hui ? Entre une lecture dans la foi et celle du "développement personnel" (qui est une spiritualité sans Dieu), libre à chacun de mesurer la distance qui nous sépare de ces oeuvres, de reconnaître la proximité qu'elles entretiennent avec notre culture, et de se poser les questions qu'elles soulèvent et qui sont toujours les nôtres.

10/2019

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Sociologie

Styles

Occupy Wall Street, Indignés, Nuit Debout - plus que jamais la question est posée de définir la vie que nous souhaitons choisir et vivre. Une vie vécue est inséparable de ses formes, de ses modalités, de ses régimes, de ses gestes, de ses façons, de ses allures... qui sont déjà des idées. Le monde, tel que nous le partageons et lui donnons sens, ne se découpe pas seulement en individus, en classes ou en groupes, mais aussi en "styles", qui sont autant de phrasés du vivre, animé de formes attirantes ou repoussantes, habitables ou inhabitables, c'est-à-dire de formes qualifiées : des formes qui comptent, investies de valeurs et de raisons d'y tenir, de s'y tenir, et aussi bien de les combattre. C'est sur ce plan des formes de la vie que se formulent aujourd'hui beaucoup de nos attentes, de nos revendications, et surtout de nos jugements. C'est toujours d'elles que l'on débat, et avec elles ce sont des idées complètes du vivre que l'on défend ou que l'on accuse. Une forme de vie ne s'éprouve que sous l'espèce de l'engagement, là où toute existence, personnelle ou collective, risque son idée. Vouloir défendre sa forme de vie, sans tapage, en la vivant, mais aussi savoir en douter et en exiger de tout autres, voilà à quoi l'histoire la plus contemporaine redonne de la gravité. Bien au-delà du champ de l'art, Marielle Macé propose la construction critique d'une véritable stylistique de l'existence. Cela suppose de s'intéresser sans préjugé à tout ce qu'engagent les variations formelles de la vie sur elle-même - styles, manières, façons - et de ne pas traiter forcément de vies éclatantes, triomphantes, d'apparences prisées ou de corps élégants. Ce n'est pas seulement la littérature mais bien toutes les sciences humaines qui, pour comprendre le monde immédiat, sous nos yeux, doivent s'y rendre vraiment attentives.

10/2016

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Sociologie

La Représentation et la réinvention des espaces de sociabilité au cours du long XVIIIe siècle. Tome VII

Ce volume de Transversales constitue le septième volet des travaux de spécialistes des études sur le dix-huitième siècle français et britannique. Ces chercheurs tentent de redéfinir les modes opératoires de la sociabilité pour chacune des deux nations, à partir de sources célèbres ou méconnues, et s'interrogent sur la réalité de la supériorité du modèle français de sociabilité. Le présent volume s'intéresse plus particulièrement à la représentation et à la réinvention des espaces de sociabilité à partir de sources diverses, correspondance, oeuvres littéraires, archives de sociétés, essais philosophiques, films. Il met en évidence les dimensions urbanistiques et transgressives de l'espace, sa dualité, en étant à la fois imaginaire et physique et s'interroge sur le rôle de l'être humain, acteur et spectateur. La représentation des espaces de sociabilité, telle qu'elle est abordée dans cet ouvrage, pose la question de l'autorité et de la négociation opérée par l'individu entre liberté et appartenance à un groupe socio-culturel lui-même indissociable d' une nation en devenir. This volume is the seventh in the Transversales series published by a group of researchers of different nationalities on the topic of sociability in France and Britain during the Enlightenment. The research focuses on the extent to which a new model of sociability emerged in these nations during this period, and the similarities and differences between the ways this model developed on each side of the Channel. The present volume examines the representation and reinvention of sociable spaces through an excavation of various sources, letters, literary works, archives of societies, philosophical essays, films. It highlights the urbanistic and transgressive aspects of space, its duality, as it is at once physical and imaginary, and it questions the role of human beings, both as actors and spectators. The representation of sociable spaces, as it is dealt with in this work, raises the issue of authority and of the negotiation enacted by the individual between freedom and the membership of a socio-cultural group that is inseparable from a nation in the making.

03/2021

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Physique

Le soleil et nous

Un ouvrage de vulgarisation scientifique passionnant qui nous fait découvrir notre étoile, omniprésente dans nos vies et pourtant méconnue. Dans le ciel, rien n'est plus proche de nous et de notre quotidien que le Soleil. Mais comme il nous apporte sa lumière invariablement et gratuitement tous les jours, nous avons tendance à l'oublier. Il fait partie du décor. Pourtant, comme l'avaient compris les anciens, sans lui, absolument rien de notre monde familier n'existerait : pas d'océans, pas de pluie, pas de vent... pas de vie. Le Soleil mérite donc qu'on le visite ou revisite pour tous les bienfaits qu'il apporte fidèlement à la Terre depuis des milliards d'années. Sans lui, nous ne serions tout simplement pas là pour en parler ! Ce livre va vous emmener à la découverte de notre étoile, sur la base des toutes dernières découvertes réalisées par les astrophysiciens solaires. Pour vous emmener dans l'intimité fascinante du Soleil, l'auteur vous guide à travers les différents phénomènes qui apportent son énergie au Soleil et en font aussi une étoile étonnamment variable et active : fusion nucléaire, convection, éruptions, vent interplanétaire, etc. Pas de bagage technique nécessaire : l'essence principale des nouvelles connaissances, en progression rapide ces dernières années, s'entremêle avec les expériences personnelles vécues par l'auteur au cours de sa longue carrière d'observateur, depuis le sommet de montagnes, dans l'obscurité des éclipses au fond du désert, dans les salles de contrôle spatiaux de la NASA, jusqu'aux réseaux mondiaux de météo et climat... spatial, opérationnels aujourd'hui. Mais des évolutions récentes de notre monde et de notre société modifient aussi notre relation au Soleil, transformant cet allié de toujours en une nouvelle menace potentielle : nouvelles technologies, dépendance totale à l'électricité, réchauffement climatique. En regardant vers l'avenir de ce couple inséparable, Soleil-Terre, l'auteur complète aussi ce récit par quelques réflexions plus profondes et personnelles, évoquant comment le Soleil aujourd'hui met aussi en lumière notre relation distordue et déséquilibrée avec la Nature dans son ensemble.

04/2022

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Romans de terroir

Campomoro, la rocca, le taravo

Le site de Campomoro est fréquenté depuis au moins cinq mille ans. Indices rémanents et preuves tangibles l'attestent à travers les millénaires. Aux temps préhistoriques, les premières implantations humaines connues se concentrent sur la plate-forme de Capu di locu dominant la baie ; ce qui les place en sentinelle sur le Vallinco, probablement le golfe de l'ouest insulaire le plus anciennement pratiqué sur les itinéraires maritimes de la Sardaigne et de la péninsule Ibérique. L'Antiquité romaine privilégie la baie. Ses galères profitent, six siècles durant, de la sûreté et de la profondeur du mouillage qui sera dénommé Porto Elice. La grande nuit barbare couvre un demi-millénaire, pendant lequel la côte est une proie continuelle. Gênes finit par prendre le relais et y fortifie le promontoire dont le nom - Campomoro – supplantera à la fin du XVIe siècle l'appellation latine du "port". L'activité agropastorale connaît un notable essor dans l'arrière-pays. La province de La Rocca, alors politiquement influente dans l'Au-Delà-Des- Monts, rattache à son haut lieu, Fozzano, le territoire de Campomoro. Il faut attendre Napoléon III pour que le hameau échappe à la tutelle fozzanaise. Il fusionne avec la commune limitrophe de Belvédère pour créer une nouvelle entité administrative : Belvédère - Campomoro. Sans attendre et sans états d'âme, le nouveau venu devient par son poids démographique l'épicentre de la commune. Le développement des activités de pêche à la fin du XIXe siècle et l'explosion touristique de ces cinquante dernières années finiront de légitimer cette captation à la hussarde qui, à une ruade près, s'est opérée, les liens familiaux aidant, sans traumatisme apparent. Dans ces pages, il n'est question que de la vie des hommes et des femmes qui se sont attachés à cette terre et à ses criques labourées en tous sens et maintes fois dominées ou razziées. Leur destin est inséparable de celui des communautés des vallées du Taravo, de Baracci et du Rizzanesi qui confinent au Vallinco.

07/2017

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Littérature française

L'erreur

Un homme accède à la trentaine dans des conditions insolites et qui vont bouleverser sa vie. Revenant dans sa ville natale, il y apprend qu'elle est chaque année le théâtre d'événements précis : régulièrement l'état civil y enregistre deux suicides. Cette ville est Blida, en Algérie, celle-là même que Gide appelait "petite fleur du Sahel" et que le héros ne semble pas voir avec les mêmes yeux que ceux de l'auteur des Nourritures. Deux suicides, donc, sont attendus ; mais lorsque Georges Caran arrive à Blida, le premier est déjà survenu ; l'attente du second va faire naître - ou précipiter - cette rupture que chaque homme consomme quand il lui faut prendre son parti de n'être plus jeune. Cependant ici les conditions sont particulières et la rupture est à leur mesure. Comme le délai de cette attente est fixé - les deux suicides ont toujours lieu entre février et août - Georges Caran n'a plus que deux mois pour savoir qui sera le second. Pendant cette période, il se pensera doué d'une lucidité singulière qui l'écartera de ses amis, le conduira à l'échec en amour et le mènera à la poursuite désespérée d'une vie qu'il croit inséparable de l'inconscience, de l'injustice et de la violence. Ceci n'est pas le récit d'un cas, mais d'une situation. Le héros ne diffère du reste des hommes qu'en peu de choses. Né sous un ciel où la vie passe pour être plus précipitée, peut-être a-t-il plus que d'autres le don de jouir des petites choses. Une joie l'habite, qui se développe, physiologique, indépendamment de ses idées et même de ses sentiments. Cette joie ne l'a pas quitté tandis qu'il partageait avec ses contemporains les malheurs de l'époque : la guerre, l'injustice sociale, la persécution de ses amis ; elle va l'abandonner sous la contrainte d'un événement digne du siècle des statistiques. C'est seulement l'événement qui fera peu à peu du héros un cas.

10/1988

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Littérature étrangère

Le temps des vrais bonheurs

Aruna, une jeune femme d'origine bengali, vient de décider de quitter Londres, ainsi que son mari, et de rentrer à Singapour. Le déclencheur ? Les vers d'un poète bengali : "Il est temps de cesser le combat et de rentrer à la maison". Son combat, c'était vivre à cent à l'heure, refuser son traitement médical pour troubles psychologiques, et boire, fumer, faire l'amour sont devenus ses addictions, plus douces que d'autres par le passé. Désormais, cesser de se battre et rentrer. Trouver l'apaisement, même si c'est un peu vivre à moitié. Et rentrer, même s'il est toujours plus facile de fuir. Hari Hassan est en fin de vie à l'hôpital de Kuala Lumpur. Immobilisé sur son lit, il dépend des infirmières pour tout, et souhaiterait qu'on le laisse partir. Lourd de remords, Hassan se souvient. De la guerre fratricide et de la partition entre l'Inde et le Pakistan. De la seule femme qu'il ait jamais aimée, avec laquelle il n'a pu se marier : il n'a jamais su ce qu'était devenue leur fille, qui devait être adoptée. Alors que lui-même a épousé plus tard une femme qu'il n'aimait pas, et dont il a eu un fils, Jazz. Hassan trouve qu'il est temps de cesser le combat et de rentrer à la maison, lui aussi : faire la paix, que son fils Jazz lui pardonne et le laisse partir. Jazz vit à Singapour. Travail logement partenaire : il peut cocher chaque case, et aurait donc tout pour être heureux ? Mais il n'a pas oublié Aruna, son double, sa soeur, sa petite amie, son amie pour la vie. Inséparables depuis leurs douze ans jusqu'à ce qu'elle disparaisse du jour au lendemain, deux ans plus tôt. Jazz a toujours su qu'elle finirait par rentrer chez elle. Mais sait-elle seulement où c'est, chez elle ? En trois jours et trois nuits, les tragédies ordinaires se nouent et se dénouent, comme si l'on retournait une boule à neige sur chaque métropole, faisant tourbillonner les regrets et les espoirs au milieu des préoccupations quotidiennes. Jusqu'à ce que la neige se dépose, et que l'on puisse décider de garder une chance de goûter au bonheur, et de vivre.

06/2014

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Littérature française

Emmanuel, une terre qui s'écrit

Emmanuel Maffre-Baugé ? Un homme public, un homme secret et rebelle. Leader viticole dans les années 60/80 avant d'être un responsable, un élu, et un écrivain, il s'est adressé à des foules immenses... mais il reste encore pour beaucoup déconcertant. Comment a-t-il pu assurer autant de contradictions sur les plans personnel et social ? Car si le passéisme l'a bercé, "le passer-outre", l'a dirigé. Par delà la mécanique des médias, hier, une voix se fait entendre aujourd'hui, celle de sa fille Anne. A travers sa sensibilité et la sage intimité de ses confidences, elle retrouve le dessin de son visage. Défense d'une viticulture aux abois, combat du peuple vigneron au coude à coude pour sauver son vin, son pain, sa vie.. .tout cela explique l'engagement d'Emmanuel. Il y a la Terre d'Oc, la crise viticole, le combat mené, désespéré parfois. L'histoire d'une pensée affrontée à l'adversité économique et à l'évolution de la politique européenne. Mais en amont, il y a un terreau familial bien particulier. L'élan poétique qui y règne fait écho au souffle géorgique et à l'amour d'un pays où l'on veut vivre. "EMMANUEL, une Terre qui s'écrit" met en lumière, tirés de l'ombre du passé, des personnages forts : façonnés différemment par leurs passions, ils sont marqués par un milieu donné, une époque charnière - celle de l'entre-deux guerres... Ils nous rendent à la mémoire des champs de bataille. Les femmes surprendront par leur caractère. C'est toute une fresque de société où des êtres de chair et de sang creusent les racines du futur tribun formé à l'Ecole de Sorèze. Pourtant, c'est en lui-même qu'il trouvera les forces vives pour se battre et enflammer son "peuple". C'est ce que nous découvrent ces pages qui font revivre celui dont l'écriture et la vigne étaient les faces distinctes et inséparables d'une même vie. Anne Maffre-Baugé professeur de philosophie a enseigné à Bamako, Nîmes, Montpellier, Carcassonne. Elle a publié Le Palais des Marelles (Lacour 2001), et a créé le Parcours des fables de la Fontaine à L'Arboretum du Lampy à Saissac (Aude) où elle reçoit ses visiteurs et ses hôtes.

02/2014

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12 ans et +

The rest of the story

Emma Saylor regarde son père danser sur la piste, un peu désabusée : elle assiste à son mariage avec une femme adorable, qui leur permet d'échapper enfin aux difficultés qui les poursuivent depuis la mort de sa mère, cinq ans plus tôt, d'une overdose. La jeune fille ne sait pas grand-chose de ce qui est vraiment arrivé. Et, pour pouvoir aller de l'avant, elle aussi, elle aimerait bien connaître... la fin de l'histoire. Or elle n'a plus revu sa grand-mère maternelle ou ses cousins depuis un séjour chez eux quand elle était toute petite. Mais le destin va lui donner un coup de pouce : pendant la lune de miel de son père, elle doit justement passer un mois au bord du lac où vit cette énigmatique famille. Car si, pour son père, elle est Emma, aux yeux de sa mère, de ses cousins et des amis d'autrefois, en revanche, elle était quelqu'un d'autre - elle était la petite Saylor, même si ce ne fut que le temps d'un été. Et c'est ce passé enfoui qu'elle va redécouvrir comme un trésor. Un parquet qui grince sous ses pas, une odeur familière... Elle qui ne se rappelle pas même le visage de sa grand-mère se rend compte qu'elle connaît cet endroit. Elle retrouve sa cousine, qui joue avec le feu comme la mère d'Emma avant elle, et Roo, le garçon dont elle était inséparable enfant. Tel un détective, elle va remonter le temps en arrière, pour découvrir non seulement qui elle est, mais aussi quelle adolescente a été sa mère. Car avant de tomber amoureuse d'un fils de famille privilégié, celle-ci a perdu son meilleur ami dans un étrange accident de bateau à moteur... Un roman de Sarah Dessen n'est jamais, jamais une déception. La reine de la fiction young adult observe les mouvements du coeur d'un adolescente dans la tourmente avec une justesse stupéfiante - ce qui fait dire à tout le milieu littéraire aux Etats-Unis qu'elle est, ni plus ni moins, une rock star. Emotion à fleur de peau et regard acéré sur les choses : venez savourer en sa compagnie une gourmandise à nulle autre pareille...

06/2019

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Sciences politiques

Quelles Lumières pour le XXIe siècle ?

Cet ouvrage se veut être une réflexion sur la période d'incertitudes, de reculs et de déstabilisations des références que nous traversons, sur la base de mes travaux antérieurs et de mon parcours singulier. Je fais l'hypothèse qu'elles relèvent des " Lumières " du XVIIIe siècle - notre " patrimoine commun" -, non de leur contenu, mais du fait qu'au lieu de contribuer à les faire vivre, nous les avons considérées comme un bloc figé, pétrifié, sclérosé. L'objectif est de resituer les Lumières - comme toute chose, pensée ou doctrine - dans le temps et le lieu de leur élaboration, sur la base des connaissances théoriques et pratiques de l'époque, afin d'examiner ce qui peut ne plus correspondre à la situation et aux connaissances actuelles, aux besoins et aux attentes, afin de proposer des pistes pour répondre aux enjeux et défis du XXIe siècle. Cela amène à revenir sur trois paradigmes clés de la connaissance : la dialectique de Marx comme opposition et unité des contraires ; les rapports indissolubles entre unité et diversité ; le double caractère de toute crise, à la fois menace et opportunité. Sur ces bases, sont revisités dix grands rapports et tensions qui sont au coeur de l'héritage des Lumières : nous sommes des êtres de raison, mais aussi de passions, de pulsions la personne humaine est maître et/ou composante de la nature la reconnaissance de l'individuation est inséparable de la socialisation il faut relier local et global, micro et macro l'universalisme doit aller de pair avec l'altérité la liberté et l'égalité sont à imbriquer droits et devoirs sont indissociables le marché doit être remis à sa place l'intérêt général est à conjuguer avec les intérêts individuels le système européen de valeurs progressistes, référentiel dans la mondialisation Il s'agit donc de retrouver toute la fécondité, la dynamique et la créativité des Lumières pour relever les défis du XXIe siècle. Points forts : Redonner vie et dynamisme aux " Lumières " pour répondre aux enjeux et défis du XXIe siècle ; Penser la complexité avec les outils de la connaissance ; Revisiter les relations et tensions entre individu et société, appartenances plurielles, nature et culture, valeurs et devenirs...

04/2023

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Moyen Age - Critique littérair

Les prophéties de Merlin en prose. Le roman arthurien en éclats

Ecrites en français dans les années 1270, probablement par un franciscain de Venise, les Prophéties de Merlin du pseudo-Richard d'Irlande couronnent près d'un siècle d'écriture en prose. Ce texte protéiforme, à l'image des "muances" qui caractérisent les apparitions de Merlin dans les romans du XIIIe siècle, réfléchit les tensions inhérentes à l'écriture des cycles romanesques. Le texte est placé sous le signe de la métamorphose : sa tradition manuscrite, sa composition, ses procédés d'écriture travestissent la forme romanesque et donnent naissance à un roman décentré et instable, qui joue de l'effet de cycle pour ouvrir la fiction arthurienne à d'autres espaces littéraires. Dernier roman du Graal, le récit affiche ses principes d'écriture : la parole prophétique, omnisciente, est transmise par un dispositif fictionnel complexe qui assimile l'héritage de Robert de Boron et de ses successeurs. Pour transformer le discours prophétique en roman, le prosateur érige la mise en écrit des oeuvres de Merlin en aventure et fait mourir prématurément son protagoniste, "entombé" dans une montagne magique : la voix prophétique, intarissable, reste enfouie, recueillie par une multitude de personnages qui parcourent les forêts en quête du tombeau ou se pressent dans l'atelier d'écriture pour y continuer le livre posthume. Leurs errances croisent les aventures des chevaliers arthuriens, déstabilisés par la folie dans laquelle a sombré leur roi, un moment dessaisi de sa fonction centralisatrice au profit d'autres modèles de souverain, d'autres terres de fiction. En faisant mourir le "Prophète des Aventures", le romancier se libère d'un langage univoque et livre la fiction arthurienne à une multiplicité de points de vue, au risque d'en bouleverser l'harmonie. Rivales du maître défunt, les fées du royaume incarnent les enjeux poétiques du roman en prose : dans les Prophéties de Merlin, la passation de pouvoir du prophète aux fées, du singulier au pluriel, de l'omniscient au fragmentaire, de l'autorité à la rivalité, révèle que l'écriture romanesque est inséparable de la polyphonie et de l'excès et laisse entrevoir l'ombre inventive du compilateur.

02/2023

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Religion

Memoria passionis. Un souvenir provocant dans une société pluraliste

" "Religion au visage tourné vers le monde", le christianisme ne saurait se désintéresser purement et simplement de l'ombre que l'histoire des souffrances humaines projette sur notre espérance : il est dramatiquement contraint de reprendre de façon nouvelle la question essentielle de la théodicée, celle de Dieu. Cela nous conduit à confronter notre mémoire biblique aux divers univers culturels et religieux actuels, et à relancer ainsi à neuf les problèmes brûlants de l'histoire de la passion de l'homme. Dans une religion qui voit dans la passion de Dieu une compassion, une expression non sentimentale d'un amour qui s'enracine dans l'unité inséparable de l'amour de Dieu et de l'amour de l'homme, l'Histoire de l'humanité (au sens de grand récit) vue comme une histoire de passion ne peut que récuser l'idée (moderne) d'une avancée non dialectique du progrès, mais aussi l'intention (postmoderne) de dissoudre l'Histoire dans une pluralité d'histoires sans lien entre elles. C'est pourquoi le christianisme critique l'image répandue dans le public, celle d'une histoire qu'on a fondamentalement soustraite à la dialectique du souvenir et de l'oubli, et qui vient ainsi conforter l'amnésie culturelle régnante en effaçant de la mémoire le souvenir de la passion. [...] En reprenant ainsi en théologie le thème de la théodicée, il ne s'agit pas, comme le mot et son histoire pourraient le laisser entendre, d'un retour à la tentative vieillotte de "justification de Dieu" envers et contre tout, alors que nous devons faire face au monde, à la souffrance et au mal. Il s'agit plutôt, et même exclusivement, de se demander comme on peut parler de Dieu de manière générale, étant donné l'insondable souffrance du monde, de "son" monde. A mes yeux, c'est là la question de la théologie, et il est tout aussi impossible de l'éliminer que d'y répondre. C'est la question eschatologique, celle pour laquelle la théologie ne dispose d'aucune réponse venant tout concilier, mais au sujet de laquelle elle doit toujours chercher un nouveau langage pour ne jamais la laisser tomber dans l'oubli. "

06/2009

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Beaux arts

Imaginaire et pauvreté. François d'Assise dans la création contemporaine

L'ouvrage présume une vitalité de la pensée franciscaine laquelle semble inséparable de celle du personnage qu'est devenu François d'Assise à notre époque : personnage de cinéma, de théâtre, sujet de récits et de tableaux. Le regard particulier qu'il a posé sur le monde et sur les hommes peut-il rencontrer nos préoccupations actuelles ? Si oui sous quelles formes ? Postulant que c'est à travers le regard des créateurs – narrateurs poètes artistes plasticiens de tous horizons spirituels – que s'élabore aujourd'hui un discours convaincant et non confessionnel sur le personnage, le volume porte sur les modalités expressives, les signes explicites ou implicites et les divers processus de sédimentation qui contribuent à la construction, à la pérennisation et peut-être à l'actualisation de l'image et de la pensée de François d'Assise. Dans une optique de relecture privilégiant les productions contemporaines de cultures italienne et française, directement ou partiellement inspirées par François d'Assise, il interroge la réalité, l'originalité et la modernité de cet héritage pour questionner la singularité de la personnalité et de l'oeuvre des penseurs et artistes qui s'en emparent. Le livre déroule un récit qui tente de raconter la démarche du Poverello autrement : en identifiant le fil solide ou ténu qui lie la geste franciscaine à la production artistique et fictionnelle contemporaine. L'urgence écologique et économique actuelle rend la figure de François emblématique d'une éthique de la simplicité et de la frugalité qui s'exprime à travers une esthétique de la pauvreté devenue cruciale. L'ouvrage convoque de nombreuses références sans prétendre à l'exhaustivité ; il s'arrête plus longuement sur les auteurs et les artistes fortement représentatifs de cette imprégnation franciscaine. Il s'agit en particulier d'Aldo Palazzeschi, Italo Calvino et Alda Merini, de Dario Fo, Umberto Eco et Alessandro Baricco, de Joseph Delteil, Simone Weil, Christian Bobin et François Cheng, de Fulvio Roiter, Michelangelo Pistoletto et Mimmo Paladino, ou encore de Michelangelo Frammartino et Pasquale Scimeca. Le livre s'organise en quatre parties qui traitent de la Fascination, des Décalages, des Formes d'esprit et de la Poétique.

01/2019

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Littérature française

Combien de royaumes nous ignorent. Éphémérides

Une herméneutique de Johnny Halliday ; Voltaire à propos d'une culbute ; L'Histoire de Gil Blas de Santillane de Le Sage ; Les souvenirs d'enfance et La Morale au cours élémentaire, de L. Lévesque et H. Leclercq, inspecteurs de l'enseignement primaire ; Les Souvenirs d'enfance et de jeunesse d'Ernest Renan ; L'Histoire de ma vie de Casanova, l'étoile liberté, et Dante "Au milieu du chemin de notre vie" ; Les coiffeurs et la prison ; Les envies de Guido Ceronetti ; La gymnastique artistique féminine, les Bacchanales et les Panathe ? ne ? es ; Pierre Girard dans la rue ; Castor et Pollux interchangeables ; Ge ? rard de Nerval et l'ignorance des lecteurs ; Les idées battues en brèche par les sentiments, les impressions, les souvenirs, les croyances ; L'écrivain et le psychokine ? siste ; Le temps de la lecture ; De l'influence des romans sur leurs lectrices, leurs lecteurs... et leurs auteurs ; Le rêve de Primo Levi ; Pourquoi écrivez-vous ? ; Mademoiselle Rachel et d'autres messagères du destin ; Du rat avec des herbes amères ; In memoriam Joseph Bialot ; La musique des aurores boréales ; L'art des Inuits au Muse ? e des beaux-arts de Montre ? al ; Autoportrait de l'auteur en lecteur ; Des pas sur des graviers... Thierry Laget nous propose de nouvelles éphémérides dont la variété des thèmes, l'élégance du style intéresseront aussi pour l'érudition de l'auteur nourrissant la justesse de son propos, la richesse de son art . Comme dans son premier volume paru en 2016, (Le ciel est un grand timide, Fario, collection Théodore Balmoral), Thierry Laget excelle à mesurer ce qui rapproche encore notre époque du passé, ce qui nous en éloigne, et propose ainsi une conception de la littérature inséparable du legs de nos lectures. Thierry Laget est né à Clermont-Ferrand en 1959. Il est l'auteur d'une vingtaine de livres parmi lesquels le très remarqué Proust, prix Goncourt, Une émeute littéraire (Gallimard, 2019). Les éditions Fario ont publié en 2016, dans la collection Théodore Balmoral, un premier volume de ses éphémérides, Le ciel est un grand timide. Thierry Laget a choisi, annoté et préfacé les chroniques (1934-1954) de l'écrivain suisse Pierre Girard Les Sentiments du voyageur suivi d'Anges américains, paru dans la même collection.

04/2022

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Pédagogie

Ce que l’école devrait apprendre à tous : Se connaître S’ouvrir Se relier

Partant de son expérience d'enseignant, de syndicaliste, d'expert, l'auteur revient sur l'histoire récente de notre système éducatif. Ilformule des critiques de notre école et propose de nouvelles voies pour qu'elles'ouvre enfin à la prise en considération de tous les élèves qui ne seretrouvent pas dans les contenus qu'on leur enseigne. Il propose des pistes pourque notre école tienne compte des bouleversements de la société française et dumonde. Il aborde la nécessité de mener un travail sur les finalités éducatives, sur la sélection des savoirs et sur l'exigence d'une éducation plus attentiveaux processus de formation de la personne. Devant l'ampleur des problèmes quenous devons affronter, l'école ne peut se contenter d'enseigner ce qu'elleenseigne depuis un siècle. Ces analyses et propositions se résumentdans le titre : se connaître répond au processus d'individuation qui permet à lapersonne de grandir en comprenant qu'elle n'est rien sans les autres et doncsans construire en chaque jeune un processus inséparable de socialisation quis'incarne dans l'ouverture aux autres et au monde. S'ouvrir et se relier, c'estrépondre aux défis nouveaux qui inquiètent les jeunes générations à justetitre : l'état de la nature, de la planète terre, le retour des nationalismesqui engendrent la guerre, les défis d'un développement moins fondé surl'exploitation de la planète et des hommes. Présentation de l'auteur Denis Paget a enseigné pendantplus de 40 ans. Il a assumé en parallèle diverses fonctions au sein du SNES-FSUcomme responsable des contenus d'enseignement et de la pédagogie et a déjà écritplusieurs ouvrages sur ce que l'école française enseigne et/ou devraitenseigner. En 2013 le ministre de l'éducation nationale de l'époque l'a nommémembre qualifié au Conseil Supérieur des Programmes pour cinq ans. Il aégalement travaillé comme expert en curriculum, dans divers pays d'Afrique, pourFrance Education International (FEI). Confronté au travail même d'écriture desprogrammes scolaires et du socle commun de connaissances, de compétences et deculture, chargé ensuite de mettre en oeuvre divers programmes pilotés parl'UNICEF de rénovation des curricula à l'étranger, sa pensée sur l'école s'estprogressivement enrichie. Ce livre en est le témoignage.

06/2024

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Faits de société

Entre nos lignes. Lettre à Hank

« Les années et le temps, l'absence et l'attente, les mots et toujours les mots sur le papier pour s'enlacer et pour s'aimer, bien étrange destinée que la nôtre ». Ainsi commence Entre nos lignes, l'histoire d'une relation qui s'est construite malgré la séparation, une distance infinie et un océan de différences entre deux cultures. Dans cette longue Lettre à Hank, Sandrine Ageorges-Skinner s'adresse à son mari Hank Skinner, condamné à mort en 1995 au Texas pour un triple meurtre qu'il a toujours nié avoir commis. Avec toute la force que lui insufflent son amour et son combat pour la vérité, Sandrine revisite pour lui, et avec lui, ce qui les rapproche, ce qui les divise et ce qui les rend inséparables. C'est le vécu d'un amour qui semble avoir toujours été là et ne jamais devoir finir, un amour qui s'est tissé d'une lettre à l'autre et qui n'a cessé de mûrir dans les dédales d'un combat incertain où la vie et la mort se côtoient à chaque instant. Un amour où seuls l'écriture et le regard ont le droit de se croiser. Leurs peaux ne se connaissent pas, ils ne se sont jamais touchés, jamais respirés. Au parloir, leurs yeux se rejoignent à travers une vitre à l'épreuve des balles et la voix est filtrée par un téléphone.Entre nos lignes est un bloc de béton. Peu de retours à la ligne, peu de respirations, il est coulé d'une traite, à l'image de ces centaines de lettres que Sandrine a écrites à Hank. Des lettres rédigées dans l'urgence, comme en apnée. Entre nos lignes est un livre fort, dérangeant, captivant. C'est un texte qu'on ne lâche pas. Et s'il nous arrive de sourire, c'est toujours les larmes aux yeux. Cette histoire est sidérante, cet amour est sidérant, ce pays, les États- Unis, à la fois terre de liberté et terre de barbarie, est sidérant.Les mots de Sandrine sonnent effroyablement juste et cognent fort. Depuis quinze ans, jamais elle n'a baissé les bras, jamais elle ne s'est autorisée le moindre doute, à peine, au détour d'une image de documentaire, une larme vite essuyée. Elle y croit, et elle a raison : au moment où elle met la dernière main à son texte, Hank Skinner vient d'obtenir que soient enfin réalisés les tests ADN qu'elle et lui réclamaient en vain depuis plus de dix ans.

10/2012

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Régionalisme

Une saison de vent. Contes et légendes, poèmes et récits de Maurienne et d'ailleurs

Cet ouvrage que vous vous apprêtez à découvrir est un livre d'art... Enfanté, non pas créé, mais de même nature que le désir de l'auteur qui l'a porté en elle pendant des années, il est le fruit du labeur de l'éditeur qui l'a tout amoureusement confectionné dans les marmites de l'imprimerie afin qu'il apparaisse aux yeux de tous comme un objet d'art. Car l'écrivain, le poète, le conteur, le chanteur, mais aussi le peintre, le sculpteur, le photographe... et combien d'autres talents encore ? qui l'a réalisé est un artiste total. Magie des mots ; enchantement du regard posé sur les choses et sur les gens; alchimie du cœur ! Telles sont les solutions (comme diraient les chimistes) que Rosine Perrier applique avec sa conscience de femme du XXe siècle aux problèmes que se pose tout être humain depuis les origines de notre commune humanité. Depuis qu'il y a Histoire. Inséparable de sa personnalité, riche, tendue, ouverte, généreuse, l'art de Rosine Perrier se fait multiple, vise tous azimuts, pour transformer les plaies ouvertes ou (mal) refermées, les silences et les souffrances, en or pur du langage salvateur. Nous l'avons déjà tous et toutes lue quand elle portait à bout de bras les témoignages des enfants martyrs de la Maurienne déchirée par les tragédies de la seconde guerre mondiale (J'appartiens au silence - Maurienne, vallée rebelle et vallée martyre). Les peurs et les angoisses qu'elle rapporte dans ce nouveau livre sont bien les mêmes si elles s'originent dans le patrimoine ancestral des Mauriennais, le fond du temps d'une vallée... Et il n'est pas si difficile d'établir des rapprochements entre les loups du Moyen Âge, les ours de la forêt profonde et les loups d'aujourd'hui, l'ours sanguinaire rodant autour de nos cités... Quant à l'esprit malin si redouté par nos grands-mères, qui ne le suit à la trace des Aiguilles d'Arves à Biograd ? Pourtant n'allez surtout pas croire que ce livre voluptueux, autant par la tendresse des peintures que par la douceur des mots n'est que méphistophélique. Il reste des voix d'amour et de passage, beaucoup de contes et de légendes et pour finir la complainte du petit ramoneur. L'ÉDITEUR

07/2002

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Littérature française

Une si jolie petite ville

Lorsque Gilles-Antoine Descroix se promène, il n'est jamais seul, ses rêves le tiennent toujours par la main. S'il aperçoit une maison qui paraît inhabitée dont les volets sont fermés, il imagine ce qui a pu se passer dans ses pièces dont la seule clarté est celle des souvenirs. Les idées et les mots s'entrecroisent déjà dans la trame d'une histoire naissante. Des mouvements, des objets et des sons irréels prennent forme. Des ombres glissent sur les sols ou contre les murs. Des portes s'ouvrent et se ferment. Une armoire ici, une commode là, une alcôve sombre, le secret d'une cave enfouie telle une tombe. Des silences, des chuchotements, des paroles à voix basse, des conversations, parfois des rires, des pleurs ou des cris envahissent son esprit. La réalité des chimères offre-t-elle la véracité à ce qui reste un conte ? Ce jour là, Gilles-Antoine Descroix flâne dans les rues d'Ambert. Il lui semble que la grande demeure bourgeoise entièrement close qu'il voit devant lui a quelque chose à lui raconter. Parvenu devant le portail de fer, il la regarde mais il a le sentiment que c'est elle qui l'observe. Le rez-de-chaussée est dissimulé par la végétation qui n'a pas cessé de vivre. Il voit la bâtisse d'une teinte différente. Alors, il la reconstruit en lave de Volvic, la transporte dans un autre lieu de la ville. Elle est maintenant proche de la Dore, c'est plus calme, d'autant qu'en reculant le temps d'un siècle et demi les prés tiennent encore la place des constructions que nous connaissons aujourd'hui. C'est décidé ! Nous sommes en 1860, Louis-Napoléon Bonaparte est empereur des Français depuis huit ans, on chante "le temps des cerises" de Jean-Baptiste Clément. La "maison noire" est en vente. C'est un homme venu de loin qui l'achète. Son majordome peu ordinaire est inséparable de son guépard, de sa chèvre et de son faucon. Les habitants se posent des questions. Souvent, ils s'inventent les réponses pour en faire parfois des vérités. Mais pourquoi ces mystérieux étrangers, arrivés d'un ailleurs inconnu, ont-ils décidé de venir vivre dans une si jolie petite ville ?

08/2013

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Histoire internationale

Histoire de Vienne

Ville princière, puis résidence des Habsbourg, Vienne s'affirme dès la Contre-Réforme comme l'un des grands pôles européens. Le péril turc repoussé, elle devient un foyer de l'art baroque : églises somptueuses, imposants palais de l'aristocratie, Chancellerie de Bohême manifestent avec éclat la puissance de la dynastie. Bientôt, le château de Schönbrunn est aménagé afin de permettre à la monarchie d'y déployer ses fastes. Après les conquêtes napoléoniennes, Vienne retrouve la gloire en accueillant les congrès qui réorganisent l'Europe. Commence alors l'époque Biedermeier, qui accompagne les débuts de l'ère industrielle et l'essor de la grande bourgeoisie. Un nouvel art de vivre apparaît, plus sobre, à l'image de ces intérieurs où les Viennois recherchent le " bien-être " ; c'est le triomphe de la valse, des guinguettes du Prater et du Theater an der Wien. En 1848, la ville s'embrase, contraignant Ferdinand Ier à abdiquer en faveur de François-Joseph. Le jeune empereur, qui prend la tête d'un empire réunissant cinquante millions de sujets de onze nationalités, veut donner à sa capitale un visage conforme à son rang. En quelques années, le prestigieux Ring s'élève à la place des anciens remparts tandis que d'innombrables bâtiments officiels en font la vitrine de la monarchie habsbourgeoise. Musiciens et écrivains en ont fait depuis longtemps la capitale des arts ; à la fin du siècle, Klimt, Otto Wagner et bien d'autres artistes fulminent contre les artifices de la Vienne libérale et lancent le mouvement de la Sécession. La culture viennoise entre dans la modernité. Elle est inséparable des cafés : Schnitzler, Hofmannsthal et Karl Kraus se retrouvent au Griensteidl ; au café de l'hôtel Impérial, on croise Rilke, Freud et Mahler ; Berg, Kokoschka, Schiele comptent parmi les familiers du Museum. Au crépuscule du siècle, les affrontements entre les déçus du libéralisme et la montée de l'antisémitisme annoncent les heures sombres. Le cortège funéraire du vieil empereur qui s'éteint en 1916 préfigure l'enterrement de la monarchie. Au lendemain de la Première Guerre, Vienne n'est plus que la capitale d'un petit Etat en quête de son identité. Première victime des Nazis, il lui faudra bien des années pour se relever de ses ruines, immortalisées par Le Troisième Homme.

02/1998

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Philosophie

D'Alembert. Une vie d'intellectuel au siècle des Lumières

Fils naturel d'une nonne libertine, condamné au sort des enfants trouvés, Jean Le Rond dit d'Alembert acquiert très jeune la réputation de plus grand géomètre d'Europe ; esprit facétieux, il enchante les salons par ses saillies burlesques et ses dons d'imitateur. Mais c'est la littérature qui fait de lui la grande figure du siècle des Lumières. Le " Discours préliminaire " de l'Encyclopédie, entreprise dont il assure la direction avec Diderot, lui vaut une gloire comparable à celle de Voltaire et l'amitié des " despotes éclairés ", Catherine de Russie, Frédéric le Grand, qui tentent même de l'attirer chez eux. Après avoir investi les salons parisiens et les académies, d'Alembert devint le fédérateur du " parti philosophique ", soutint avec ardeur la lutte contre les dévots s'engagea sur tous les fronts et dans toutes les querelles qui opposaient les gens de lettres et souvent leur valaient les foudres de l'autorité. Peu apprécié à la cour, il avait aussi des ennemis dans son propre camp. Ceux-ci réprouvaient ses idées radicales, ceux-là enviaient la position acquise par ses seuls mérites qui lui donnait le magistère sur le monde des sciences et des lettres, la quasi-totalité de ses pairs lui rendaient justice, mais ceux qu'il avait blessés lui vouaient une haine féroce, le qualifiaient d'usurpateur et le condamnaient pour son charlatanisme supposé : sa prétendue supériorité en géométrie lui aurait valu son triomphe dans la littérature, alors que sa renommée d'homme de lettres en aurait imposé aux mathématiciens... On lui reprochait aussi son despotisme et son esprit vindicatif. Ce dernier reproche était parfois justifié ; mais si d'Alembert intrigua parfois, ce fut pour la cause, celle des Lumières, et nullement par ambition ou intérêt. Discret sur sa vie intime, il connut une passion publique qui ne s'éteignit qu'avec lui. Le couple d'Alembert-Julie de Lespinasse compte au nombre des idylles qui n'ont pas encore révélé tous leurs secrets. Au-delà des querelles, il reste son œuvre : inséparable du caractère de l'homme partagé entre ironie et fureur, elle a suscité générosité et passion partisane et reste, à côté de celle de Voltaire, la manifestation la plus éloquente, le procès-verbal le plus explicite de l'exceptionnelle fermentation intellectuelle d'un siècle qui a voulu s'aventurer hors des territoires connus et labourer les terres vierges que son optimisme disputait aux fanatismes et au fatalisme.

11/2007

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Régionalisme

Là. Le choix d'une vie : souvenirs d'engagements

Il y a des livres nécessaires, et ce ne sont pas les plus nombreux. Celui que vous tenez dans les mains est de ceux-là. Il porte plus haut et plus loin la parole, malgré l'humilité de son auteure. Un livre qui témoigne, avec conviction et modestie, d'un remarquable parcours humain, personnel et, en même temps, tourné vers les autres. Mireille Debard aura été de toutes les luttes de son époque, de tous les combats pour une vie meilleure. Elle n'a jamais renoncé. Son existence est un roman écrit avec style et élégance, une autre façon de lire le monde. Mireille Debard s'est toujours méfiée des opinions toutes faites. La sienne, elle se l'est forgée, au fil des ans, à la fois avec prudence et détermination. Ses engagements, les nombreuses causes défendues, chez elle tout est cohérent. Et elle a su faire de la non-violence une manière d'être, mieux, un art de vivre. Quand j'ai découvert les pages qui vont suivre, j'ai immédiatement été convaincu de leur incroyable nécessité et de leur immense portée. La vie entière de Mireille Debard est un exemple à suivre pour les générations d'aujourd'hui. Sa foi en l'humanité est inséparable de ses actes militants. Le mot est lâché. Militant, militante. Militantisme. Pour certains, l'expression est devenue démodée. Ce sont, sans aucun doute, les mêmes qui nous annoncent la chute des temps et la fin de l'Histoire. Mais, pour Mireille Debard, la voie reste droite, malgré les embûches du chemin et les barrières mentales. L'altérité, ou la reconnaissance de l'autre dans sa différence, est au coeur de cet ouvrage né, je le confirme, d'une impérieuse nécessité. La quête de soi et la quête de l'autre sont un seul et même voyage. Un voyage en terre humaine, une simple affaire de goût, de coeur et d'esprit. Dans la nuit de l'homme, une fois la planète assombrie par les ténèbres, il y a toujours une lueur d'espoir qui subsiste. Il y a ceux qui recherchent le mal, et qui le trouvent. Il y a ceux qui, par bonheur, produisent le bien. Mireille Debard est de ces derniers. Elle a passé la majeure partie de son existence à rallumer des étoiles et à faire briller dans le ciel la flamme de l'espérance. Son livre est un abri pour les trop longs hivers. Son livre est une main offerte au monde d'après. Mireille Debard est notre amie. Thierry Renard

10/2020

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Rock

The Beatles. Get Back

Le premier livre officiel des Beatles depuis Anthology, et sans doute le dernier... Ultime célébration et testament sublime. Janvier 1969. Lorsque les Beatles se réunissent pour enregistrer leur nouvel album, Get Back, ils sont dans une période de transition et de doute : George Harrison rentre de New York où il a travaillé main dans la main avec Bob Dylan, Paul McCartney est dans son histoire d'amour naissante avec Linda Eastman, John Lennon est inséparable de Yoko Ono, sa partenaire à la ville comme à la scène. L'enregistrement de " L'Album blanc ", en 1968, a divisé le groupe, et la disparition de leur mentor à tous, " M. Epstein ", a laissé un grand vide. Pourtant, c'est dans cette atmosphère étrange, tandis qu'ils repartent à la source de leur art, que les Beatles vont composer quelques-unes des leurs plus belles chansons, cultes dès leur sortie. Pendant un mois, Michael Lindsay-Hogg enregistre les sessions studio des Beatles, de Twickenham à Savile Row, en vue d'une émission spéciale en mondovision et d'un live, qui sera le mythique concert sur le toit, au sommet de l'immeuble d'Apple Corps. Le montage qui a été fait de ses prises de vues dans le documentaire Let it be, sorti après la scission du groupe en avril 1970, mettait volontairement l'accent sur l'aspect dépressif, chaotique, du processus créatif. Or, c'est justement ce que ce livre et le documentaire qui l'accompagne vient nuancer, sinon de contredire, comme l'écrit Peter Jackson dans sa préface : " La véritable essence des séances de Get Back est contenue dans ces pages : il suffit de compter le nombre de fois où la mention "rires' est indiquée entre parenthèses. " Hanif Kureishi, renchérit : " Le résultat de toutes ces blagues, de ce travail incessant et de ces disputes, c'est un final fabuleux. La séance live sur le toit de l'immeuble qui se déroule à la fin du mois de janvier 1969, et en février de la même année, les Beatles qui se mettent allègrement à travailler à ce chef-d'oeuvre qui se révélera être Abbey Road. " Grâce à ces archives enfin restaurées et révélées au grand public, tous les fans des Fab Four ont le privilège d'entrer en studio pour assister aux premiers brouillons, aux erreurs, à la dérive de chacun et aux digressions de tous, à l'ennui, à l'excitation, au brouillage joyeux et aux percées soudaines... D'assister au crépuscule superbe de leurs idoles.

10/2021

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BD tout public

Hellenik Blues

Le titre Hellenik blues fait référence au Rebetiko, un courant de musique grecque du type "chanson réaliste des bas-fonds" né dans les années trente dans les banlieues d'Athènes et Thessalonique au sein d'une population interlope d'immigrants de la Grèce d'Asie mineure, chassés par les turcs en 1922. Le livre pose plusieurs questions : quelle est la différence entre un touriste et un voyageur ? La limite est ténue. Quelle est la différence entre un voyage et une galère ? Encore plus vague. Mais c'est là tout le charme de la vie, rien n'est clair. Ainsi va Mandragore, accompagnée de son inséparable Goum, à la recherche de la Grèce de ses rêves d'enfants, sur les traces d'Ulysse, Dédale ou Agamemnon. L'oeil de l'ex-étudiante en histoire de l'art s'attardera donc dans les églises orthodoxes, au musée d'Archéologie d'Héraklion, aux sites antiques de Cnossos, de Mycènes, Mystra, Monemvassia, et celui de la musicienne dans les concerts de musique grecque à travers un récit de bande dessinée ponctué d'illustrations pleine page réalisées sur place. Mais la véritable âme grecque, l'Hellenik Blues, elle la trouvera à Athènes dans un club de Rebetiko, entre l'Ouzo et la danse... Passionnée par la Grèce, grande boulimique de voyages, Mandragore est aussi une artiste aux multiples facettes. Elle mène, à la fois, une carrière de chanteuse- musicienne et d'auteur de bande dessinée (ce qui l'a conduit naturellement à initier Les Contes Grafikofages, spectacle associant conte, musique et dessin simultané projeté sur écran). Elle développe également une activité d'éditrice au sein des éditions de L'uf, notamment en assurant la direction éditoriale d'ouvrages collectifs. Mandragore fait montre d'un regard qui lui est propre. Dans une forme parfois proche du reportage ou de l'interview dessinée, elle s'attache en particulier à faire partager au lecteur la dimension humaine de ses voyages. Ce qui lui donne l'opportunité en retour de reporter son regard du plus lointain (Nazdravi ! et Hellenik Blues) au plus proche (Les aventures de mon quartier, Bréhat). On relève aussi sa participation au livre collectif Les chansons d'Edith Piaf en bandes dessinées (Petit à Petit, 2003 et 2007). Elle vient tout juste d'achever son périple, Le rêve de Mandragore, qui l'a menée depuis juillet jusqu'en Ouzbékistan, toujours avec son compagnon Goum, sa harpe en bandoulière et son carnet de croquis à la main. Un livre-CD devrait voir le jour pour rendre compte de ces expériences. En outre, passionnée par la Grèce, elle fait partie d'un réseau d'héllenistes.

06/2009

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Pédagogie

L'ECOLE, D'HIER A DEMAIN. Des illusions d'une politique à la politique des illusions

Tel un mythe tenace et cependant insaisissable, le projet d'une grande réforme de l'éducation scolaire parcourt la seconde moitié de notre XXè siècle. Il paraîtrait ainsi aisé de retracer l'historique d'un mouvement destiné à accompagner et à régulariser, d'une guerre mondiale à l'autre, l'évolution sociale et culturelle de la France pour s'accomplir pleinement au seuil du troisième millénaire. C'est la tâche à laquelle Guy Avanzini consacre son nouvel ouvrage qui intervient toutefois, dans le débat autour de l'Ecole, à contre-sens d'un pari en faveur des méthodes et structures d'enseignement improvisées. Aux yeux de ce chercheur réputé, tout ce qui appartient au domaine scolaire et éducatif se déroule en réalité à deux niveaux, faisant coexister une irréductible inertie avec une agitation en surface, inséparable, dans notre monde moderne, de la stagnation des fins et des moyens. Il y a quinze ans, le professeur Guy Avanzini entreprit déjà dans un livre au titre retentissant immobilisme et novation dans l'éducation scolaire de mettre en évidence la stricte complémentarité reliant en pédagogie l'improvisation à la stagnation. Depuis, en un bref laps de temps, de nombreux événements ont sensibilisé l'opinion commune aux problèmes de l'éducation et renouvelé l'expression quotidienne de l'état statique de notre système éducatif. Ainsi, l'ouvrage que voici parvient à faire sentir à ses lecteurs, en un saisissant raccourci, l'actuelle impossibilité d'une réforme globale de l'école. A cet effet, l'auteur analyse ce qu'il appelle les aventures et les mésaventures de doctrines pédagogiques contemporaines pour retrouver, derrière les apparences d'un mouvement, son caractère récessif et en chercher les vraies raisons. Il va de ce fait jusqu'à s'interroger sur l'utilité des méthodes, les conditions de leur émergence et de leur efficacité. Cette approche critique des projets novateurs s'applique avec une rigueur particulière à certaines tentatives de réforme globale du système éducatif, lesquelles ont fait date dans l'histoire récente de l'enseignement français telles que le " renversement total de 1984 " et le très actuel projet des Instituts universitaires de formation des maîtres. Il s'agit ainsi dans cet ouvrage, d'un ton vif et parfois enjoué, d'une mise à l'épreuve de l'idée même d'une réforme de l'école. Tout ceci s'inspire d'une réflexion fondamentale sur les finalités de l'enseignement, qui ne saurait laisser indifférent aucun lecteur intéressé par les sciences de l'éducation en tant qu'enseignant, chercheur ou citoyen s'interrogeant sur l'avenir de notre société.

04/1991

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Moyen Age

Les chroniques de Camulod Tome 3 : Le fils de l'aigle

Né du chaos des Ages Sombres, le rêve des Aigles a fait naître un roi, un pays et une légende immortelle. Mais les légendes ne racontent jamais qu'une partie de l'histoire... Certains l'appellent Merlyn, mais tous voient en lui leur commandant. Caius Merlyn Britannicus veille à la sécurité de la colonie de Camulod, et ses habitants comptent sur lui pour les guider, les diriger, les défendre... les sauver. Uther Pendragon, futur père du fameux Arthur, est le cousin bien-aimé de Merlyn. Le hasard a voulu qu'ils naissent le même jour, l'année où les légions romaines ont quitté la Bretagne. Très différents et néanmoins inséparables, ils sont comme les deux faces d'une même pièce. Dans un monde déchiré par la guerre et la tourmente, chacun représente pour l'autre une certitude, et une garantie de survie pour Camulod. Mais un crime abject, qui touche Merlyn en plein coeur, pourrait bien les séparer... et mettre en péril le destin de tout un peuple. " Avec l'Histoire pour briques et la réalité pour ciment, Jack Whyte a bâti le monde d'Arthur. Sous la chair de la légende, il nous montre les os. " Diana Gabaldon " Les meilleurs auteurs gardent leurs lecteurs en haleine grâce à leurs intrigues, leurs personnages, et un sens aigu du spectacle. Whyte donne vie aux mythes arthuriens en y mêlant savamment les réalités de l'histoire. " Tony Hillerman Sur les tomes précédents : " Une admirable description des derniers jours de la Bretagne romaine et des débuts de l'époque légendaire du roi Arthur... Un récit énergique et bourré d'action. " The Register Herald " Un superbe exemple de fiction historique, riche en détails et péripéties. " The Globe and Mail " Si vous vous êtes déjà demandé comment naît une légende, celle des origines de la Bretagne arthurienne telle que la traite Whyte ici va vous fasciner. " Brazosport Facts " Whyte offre un socle historique passionnant (et très plausible) aux légendes arthuriennes... Une aventure rythmée, faite de combats rapprochés, de trésors cachés et de péripéties ; un changement bienvenu par rapport aux autres oeuvres arthuriennes parfois si politiquement correctes dans leur respect de la vérité historique. " Locus " L'un des romans historiques les plus intéressants qu'il m'ait été donné de lire, et j'en ai lu beaucoup. " Marion Zimmer Bradley " Il aura fallu plus d'un siècle, mais nous disposons enfin d'une légende arthurienne telle que les corps d'armée en ont fait l'expérience éprouvante, brutale mais palpitante. " Torn Shippey, professeur émérite en littérature anglaise du Moyen-Age à l'université de Leeds " L'un des livres les plus importants portant sur les légendes arthuriennes. " Professeur Randy Lee Eickhoff, auteur de The Fourth Horseman " Les personnages bien campés et une scrupuleuse attention portée aux détails ne manqueront pas d'attirer les amateurs de légendes arthuriennes. " Library Journal " Des événements historiques traités avec un luxe de détails... une toile de fond plus captivante encore qu'un cadre imaginaire. " Hackensack Record

08/2021

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Philosophie

Deux intellectuels dans le siècle, Sartre et Aron

Les deux philosophes, nés l'un et l'autre en 1905, furent d'abord d'inséparables "petits camarades" à l'Ecole normale supérieure entre 1924 et 1928. Le jeune Sartre, futur grand théoricien du devoir d'engagement, était alors totalement apolitique. Raymond Aron, déjà attentif à la vie politique, penchait pour sa part vers le socialisme et le pacifisme. Du séjour qu'ils firent l'un et l'autre en Allemagne, ils tirèrent des enseignements différents, mais c'est la guerre qui les conduira vers des évolutions radicalement divergentes. Aron passe à Londres, où il écrit dans la revue La France libre. S'il ne fait pas la Résistance brillante présentée par certains de ses zélateurs, Sartre subit le choc de la captivité et de la défaite, et a l'expérience de l'engagement à travers quelques actions de résistance intellectuelle. C'est lui qui formulera en 1945, dans le premier numéro de sa revue Les Temps modernes (auxquels Aron collabore quelque temps), la théorie du devoir d'engagement de l'intellectuel. L'influence de ses idées sera alors énorme. La presse de l'époque fera vite l'amalgame entre l'"existentialisme" et l'effervescence qui règne à Saint-Germain-des-Prés ; les tirages de ses livres sont élevés, ses pièces ont un succès considérable. Très vite, la guerre froide partage le monde en deux et l'intelligentsia française en ressent les retombées. Sartre, d'abord violemment attaqué par le Parti communiste, s'en rapproche jusqu'à devenir, entre 1952 et 1956, un "compagnon de route". Or ce sont précisément les intellectuels communistes et les "compagnons" que Raymond Aron dénonce à la même époque dans l'un de ses essais les plus célèbres, L'Opium des intellectuels, et au fil de sa réflexion sur le phénomène totalitaire. Sartre et Aron resteront frères ennemis tout au long des années 1960, symboles et porte-parole des deux versants antagoniques du milieu intellectuel, aussi bien sur les guerres coloniales finissantes et le conflit vietnamien qu'au moment de la crise de mai 1968 : le premier soutient le mouvement, tandis que le second devient, aux yeux de l'extrême gauche, le symbole de l'Université "bourgeoise" et du libéralisme politique honni. Mais c'est précisément ce statut de penseur libéral qui, sur le tard, conférera à Raymond Aron notoriété et influence. A partir de la seconde partie des années 1970, le milieu intellectuel français tonnait en effet une profonde crise idéologique : les modèles et les maîtres à penser de l'extrême gauche se trouvent dévalués, et le marxisme voit ses positions s'éroder rapidement. Sartre, mort en 1980, sera au cours des années suivantes souvent attaqué à titre posthume : lui qui incarna la position longtemps dominante de la gauche intellectuelle deviendra, d'une certaine façon, le responsable et le symbole des erreurs et des errances présumées de cette gauche. Dans le même temps, Raymond Aron, jusqu'à sa mort en 1983 et même après, se verra largement reconnu par ses concitoyens et porté par la vague du libéralisme.

10/1995

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Beaux arts

Les Civilisations de l'Islam

L’islam est une religion caractérisée par un monothéisme absolu et rigoureux. Sa vision du monde est simple et radicale, indifférente aux spécificités historiques, culturelles et raciales des personnes qui y adhèrent. En l’espace de quelques années après la mort de Mahomet, les armées islamiques, initialement formées d’Arabes, puis de divers peuples assujettis et convertis, conquirent des territoires immenses qui avaient vu fleurir la civilisation gréco-romaine puis judéo-chrétienne en Occident et la civilisation perso-zoroastrienne en Mésopotamie, remportant un succès éclatant. Quelques décennies plus tard, l’islam pénétra en Europe, conquérant l’Espagne et une partie de l’Italie du Sud, franchit le désert du Sahara pour convertir les populations d’Afrique noire en se superposant aux cultes locaux, et s’étendit aux vastes régions asiatiques jusqu’à atteindre l’Inde et rencontrer les cultes védiques et le bouddhisme, tandis que vers le nord il s’introduisait en Transoxiane (aujourd’hui l’Ouzbékistan), surpassant les conquêtes d’Alexandre le Grand lui-même, pour atteindre les frontières de l’empire chinois. Sur le plan de la culture et de l’expression artistique, le monde islamique assimila les énergies créatrices, les techniques et les coutumes des peuples assujettis, extraordinairement riches et diverses, et sut les refondre en une expérience complètement nouvelle et originale, tout en restant fidèle à la révélation coranique, qui impose à tout croyant de suivre ses préceptes et de répandre sa doctrine. Celui qui embrasse l’islam, considéré comme la seule vraie religion, fait alors partie du Dar al-Islam, la « maison de l’islam » : des concepts ancestraux tels que nation, race, activité, culture deviennent alors, du moins en théorie, dénués de signification. L’ensemble du monde islamique parle la même langue, l’arabe, la langue du Coran, dont les lignes directrices ont façonné les différentes traditions culturelles avec une homogénéité surprenante – homogénéité qui a caractérisé, et qui imprègne encore, la culture et le vécu spirituel et politique de centaines de millions de personnes et de nations entières. À l’intérieur de cet horizon culturel commun se sont élaborés au fil du temps des langages artistiques et des coutumes nationales, à travers la réémergence graduelle – quoique au sein de l’identité islamique commune – d’énergies locales vigoureuses, auxquelles l’arrivée de nouvelles populations et les déplacements pour motifs religieux, commerciaux et scientifiques ont apporté par la suite des éléments féconds. Tout discours de caractère général, comme les sujets abordés dans cet ouvrage, doit donc être pris comme une indication globale, à approfondir et clarifier parfois. Il est clair, par conséquent, que dans ce monde islamique diversifié existent côte à côte des réalités culturelles, spirituelles et artistiques d’une richesse et d’une complexité remarquables, mais le substrat commun éthico-politico-religieux, inséparable dans ses composantes, a donné naissance et produit encore des manifestations bien reconnaissables, unies par une spécificité que l’on peut définir comme islamique.

04/2010

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Essais

Peaux de vaches. Avec 1 DVD

" Ce que le cinéma français compte de plus précieux est moins à trouver dans sa tradition que dans sa capacité à produire des objets à part, des comètes vouées à ne traverser son ciel qu'une seule fois. Ce fut le cas pour Peaux de vaches, premier long métrage tourné par une jeune femme de 28 ans, Patricia Mazuy, sorti en 1989, resté invisible pendant 32 ans. Une belle restauration le ramène sur les écrans. Il ne faut pas le rater, le recul n'ayant fait que renforcer sa nouveauté, sa posture revêche, sa promesse encore vive. [...] La cinéaste s'en remet à une inspiration libre, une grande syncope stylistique soutenue par les accords dissonants du folk hanté de Theo Hakola. [...] Le motif est inséparable d'une expérience physique, comme dans cette scène où éclate la violence des deux frères se battant dans la boue, et se retrouvant maculés d'une couleur grisâtre qui estompe leurs différences. Peu à peu, l'objet du film se précise : l'éclosion d'un sentiment que personne n'avait vu venir, comme une fleur sur un tas de fumier. Ce geste d'amour pur porte un nom : la poésie, la grande, tout simplement. " Mathieu Macheret, Le Monde Le Blu-ray / DVD Peaux de vaches de Patricia Mazuy 1989, 88 minutes + sous-titres anglais, STME et AD Scénario et réalisation Patricia Mazuy Production Titane - Jean-Luc Ormières Image Raoul Coutard / Son Jean-Pierre Duret Musique Theo Hakola avec Sandrine Bonnaire, Jean-François Stévenin, Jacques Spiesser, Salomé Stévenin, Laure Duthilleul, Jean-François Gallotte, Pierre Forget, Yann Dedet Ivres, les frères Roland et Gérard Malard ont mis le feu à la ferme du second, provoquant la mort d'un vagabond caché là. Dix ans plus tard, Roland sort de prison et retourne chez Gérard, qui est marié à Annie avec qui il a une petite fille, Anna. L'arrivée de Roland bouleverse leur vie... Bonus Des taureaux et des vaches De Patricia Mazuy (documentaire, 1992, 56 min.) L'élevage bovin laisse de moins en moins de place au hasard ou à l'empirisme. Tout en mettant l'accent sur les rapports que l'éleveur entretient avec ses vaches, Patricia Mazuy nous entraîne avec humour sur le grand carrousel de la sélection animale et de la recherche de la performance. Colin-Maillard De Patricia Mazuy (documentaire, 1982, 14 min.) Avec Auguste Mazuy et Marthe Mazuy Entre l'Ain et la Saône-et-Loire, un pays dépeuplé où il y a encore des sorciers... et les grands parents de la réalisatrice. Le livre Photographies du tournage de Peaux de vaches par Claudine Doury " Une moissonneuse-batteuse et une ensileuse ", récit de la réalisation du film par Patricia Mazuy " Que faire de la campagne au cinéma ? " entretien entre Patricia Mazuy et Serge Daney " Les plus beaux westerns ont un côté Antonioni, " entretien entre Patricia Mazuy et André S. Labarthe

06/2022