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Policiers

Indio

Cananéia, au sud du Brésil. Ici, la lagune dispute son territoire à l'océan Atlantique, serpentant le long d'îles tapissées de mangroves ancestrales. Ici, loin de la frénésie de la capitale, les pêcheurs tentent de subsister. Ici, parfois, on y meurt. Comme Indio Pessoa, retrouvé noyé au large de la baie. Cet homme, venu de São Paulo, avait posé ses valises depuis peu dans la ville. Dans sa chambre d'hôte, on retrouve de mystérieuses notes sur un certain Bacharel, fondateur de cette première cité du Brésil, que l'histoire officielle semble avoir éclipsé... Que venait chercher Indio ici ? C'est ce que va tenter de découvrir un de ses amis qui, vite dépassé par les événements, se rendra compte que le surnom de Cananéia - " Kilomètre zéro " - n'est pas usurpé. Roman noir et d'aventures, Indio est un plaidoyer lumineux pour la liberté ; un récit passionnant sur la reconquête d'une mémoire volée. Cesare Battisti est né en 1954 au sud de Rome. Il fait son apprentissage dans les rues d'un quartier populaire. A 21 ans, durant les " années de plomb ", il rejoint la lutte armée. En 1981, il s'évade de prison et s'exile au Mexique. Il vient par la suite s'installer en France et y publie son premier livre, Les Habits d'ombre (Série noire). Réfugié au Brésil pendant quinze ans, c'est depuis Cananéia, une petite ville littorale, qu'il écrira Indio. Condamné pour homicides, Battisti est arrêté en Bolivie et extradé vers l'Italie en 2019 - il est actuellement emprisonné en Sardaigne, où il continue d'écrire.

05/2020

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Littérature française

Vierge

"Je ne comprends rien sauf que j'ai commencé à aimer trop tard. Je ne savais même pas que c'était politique". Maxine a vingt-cinq ans. Les personnes de son âge font l'amour, et parfois même des enfants. Lorsqu'elle assiste aux effusions des adolescents du collège où elle officie comme pionne, elle se dit qu'elle a forcément raté quelque chose. Maxine est timide, vierge et perspicace. Quand sa grand-mère lui offre un stage de théâtre pour faire exister ce corps-momie qui l'entrave, à contrecoeur elle s'exécute. Mais c'est le jour où on lui donne le rôle d'une prostituée dans La Réunification des deux Corées de Pommerat qu'elle prend la mesure de son anomalie. Elle doit se délester de ce fardeau qui l'emprisonne, l'obsède et l'isole. Son corps le réclame, et la société l'exige. Dans cette quête désespérée qui la conduira des fonds chlorés d'une piscine municipale à une école du sexe aux Pays-Bas, assaillie par les injonctions qui pèsent sur elle, Maxine trouvera des réponses et surtout, la véritable nature de son désir. L'humour, la tendresse, la précision de Constance Rutherford font de ce premier roman un portrait prodigieux de sa génération et de notre époque. A propos de l'autrice Constance Rutherford est franco-britannique. Son premier roman a pris forme dans le cadre du master de Création littéraire de Paris VIII dont elle est diplômée. En parallèle de son activité d'autrice, elle exerce comme assistante d'éducation et encadre des ateliers de théâtre mêlant le jeu et l'écriture.

08/2023

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Paranormal, Bit-lit, Science-f

Les Animari Tome 6 : Le chevalier jaguar

Il est la fureur. Elle est la vengeance. Exilé. Emprisonné. Enragé. Ambrose "Slay" Slater n'avait jamais songé qu'il finirait ainsi. L'amour de sa vie l'a quitté pour son meilleur ami et, tout absorbé qu'il était par cette perte, il s'est fait capturer par les Gols. Traîné dans leur ville souterraine infernale, il y est depuis retenu prisonnier. Il a d'abord imaginé qu'Ash Valley se lancerait immédiatement à sa rescousse, mais il faut bien se rendre à l'évidence : il risque de pourrir dans ce donjon avant que cela n'arrive. Qu'importe, s'il le faut, il réduira lui-même Golgerra en miettes, car il a de la colère à revendre. Résistante. Royale. Ressuscitée. Rowena n'a pas de nom de famille, mais elle s'est baptisée Van Alastor, liée par un serment au prince qui l'a sauvée des fosses et a gagné sa loyauté. Née d'une union forcée entre une prisonnière Eldritch et un garde Golgoth, elle est la seule Golgoth ailée, unique en son genre. Elle n'avait connu que les cachots et les tourments jusqu'à ce qu'Alastor achète sa liberté et l'intègre à sa cour. Elle était prête à se battre pour lui. A mourir pour lui. Elle ne s'attendait pas à retourner dans la ville qui a essayé de la détruire, les fers aux poignets. Chevalier, voici la reine ! A eux deux, ils pourraient ne faire qu'une bouchée de Tycho Vega. Mais avec leurs deux coeurs meurtris, jamais ils ne pensaient tomber amoureux... #Romance #SlowBurn #Métamorphes

05/2023

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Histoire internationale

Côte d'ivoire. Bâtir la paix sur la démocratie et la prospérité

En 2010, Laurent Gbagbo, candidat à l'élection présidentielle, s'adresse aux Ivoiriens dans cet ouvrage-programme. Démocratie réelle, prospérité partagée, paix juste et durable ; voilà les maîtres mots de son programme. Démocratie réelle et ouverte d'abord, c'est-à-dire séparation des pouvoirs, Etat de droit, renforcement du pluralisme politique mais aussi décentralisation. Prospérité partagée ensuite, car aux yeux du président ivoirien, la pauvreté est l'ennemie de la paix. Pour Gbagbo, la paix est, plus que l'absence de guerre, synonyme de l'accès aux droits sociaux pour tous, de combat contre les inégalités sociales, d'intégration des jeunes dans le tissu économique, de rupture du pacte colonial. Laurent Gbagbo n'aura pas l'opportunité de mettre en oeuvre son programme. L'élection présidentielle de novembre 2010 se déroule dans des conditions mouvementées, opaques. Laurent Gbagbo et Alassane Ouattara, son rival, réclament chacun la victoire. La Côte d'Ivoire s'installe alors dans une crise postélectorale marquée par la violence. Au recomptage des voix proposé par Laurent Gbagbo pour sortir de cette impasse, des puissances extérieures préfèrent le recours à la guerre. La France de Sarkozy cherche manifestement à se débarrasser de Laurent Gbagbo, ce chef d'Etat jugé indocile. La suite : Gbagbo sera diabolisé à travers une campagne médiatique sans précédent. Ensuite, l'opinion publique déjà préparée à la guerre, Abidjan sera bombardée par les forces françaises, des milliers d'Ivoiriens massacrés et, le 11 avril 2011, Laurent Gbagbo kidnappé, avant d'être emprisonné à Korhogo et transféré à la Haye. Le crime suprême commis par Gbagbo ? Avoir osé demander une refondation des relations liant la France à ses anciennes colonies.

02/2012

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Critique littéraire

Le courage N° 5 : Orphée retourne toi

Plus qu'une revue, Le Courage est un essai à plusieurs auteurs, puisque tous interviennent sur le même thème. Alternant chaque année un thème esthétique (" Littérature 2015 ") et un thème politique (" Les salauds "), 2019 est un millésime " esthétique " . Nous visons des temps d'injonction morale perpétuelle faite à l'art. L'art devrait en particulier représenter le " réel " . Quel " réel " ? Qui décide de ce qu'il est ? L'art devrait ne pas se retourner vers son passé, sa forme, son idéal, notion " élitistes " et donc odieuses. L'art devrait renier Orphée. Contre ces injonctions terroristes, les auteurs du Courage 5, qu'ils soient français, grecs, marocains, écrivains, musiciens ou chorégraphes, se retournent avec Orphée. C'est ainsi que le grand poète arabe Mohamed Bennis nous offre un " Orphée à Tanger " , que Charles Dantzig, revenant à la fiction, nous offre deux étonnantes nouvelles sur un homme qui choisit de mourir sur l'autoroute et sur un amoureux qui se soigne par le rire à Venise, qu'Adrien Goetz, en historien d'art qu'il est aussi, nous rappelle les métamorphoses du dieu des poètes, que Loïc Prigent, avec son esprit et son humour, fait un flash-back orphéïque anglais, que Sandrine Treiner, directrice de France Culture et essayiste, se rappelle qu'Orphée aujourd'hui peut être un cinéaste ukrainien emprisonné. L'artiste Enzo Mianes, les chorégraphes Pierre Rigal, Mithkal Alzghair nous donnent " leur " Orphée, de même que les musiciens (l' Orfeo n'a-t-il pas été le premier opéra ? ) Gluck, Offennbach et Catastrophe... Comme tous les ans, trois jeunes écrivains débutants clôturent la revue par leur première fiction.

05/2019

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Faits de société

Autobiographie d'une exécution

"J'ai représenté plus de cent condamnés à mort. A l'exception de trois ou quatre seulement, je ne les aime pas. Parmi eux, il y en a sept que je crois innocents. Tous ont été exécutés parce qu'ils avaient été jusque-là défendus par des avocats incompétents. Chaque fois que je quitte la prison, je suis impatient de prendre une douche, pour me nettoyer de la mort et de la solitude. J'engage des experts pour qu'ils disent aux juges qui sont mes clients, et pendant qu'ils parlent, je fais tout mon possible pour ne pas les écouter. Mon travail consiste à empêcher qu'on exécute mes clients, pas à les sauver, ni à les guérir. C'est assez dur comme ça, mais au moins, c'est possible. Je ne suis pas Don Quichotte. Les gens pensent que les condamnés à mort ont la belle vie, ils font de la musculation tous les matins et regardent la télé toute la nuit, avec trois solides repas par jour, l'accès à des ordinateurs et des livres, et des audiences en appel à n'en plus finir. Je ne sais pas si ceux qui ont fabriqué ce mythe sont ignorants, ou simplement cyniques. Quoi qu'il en soit, ils se trompent sur toute la ligne. Le couloir de la mort est une cage de la fourrière. Ça ne vous pose peut-être aucun problème. Vous pensez peut-être que quelqu'un qui commet un assassinat doit être emprisonné dans une cage. Je ne partage pas ce point de vue, mais je le comprends."

04/2010

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Musique, danse

Jean-Sébastien Bach

De Jean-Sébastien Bach, l'un des plus grands génies qu'a connus le monde occidental, longtemps fut conservée l'image de vieux "cantor" sévère et pompeux, figé par la gloire. C'est un tout autre personnage que nous révèle Roland de Candé : tendre et coléreux, exigeant et généreux, patient et combatif, passionné, sensuel, attaché aux traditions et curieux de l'avenir. Bien que sans vanité, il se sait pleinement maître de son art. On le voit tirant l'épée contre un étudiant d'Arnstadt, prolongeant plusieurs mois un congé de quatre semaines pour aller entendre Buxtehude à Lübeck. Il est emprisonné à Weimar, fêté à Dresde, humilié à Leipzig, reçu comme un souverain par Frédéric II. Opéré de la cataracte par un célèbre chirurgien anglais, il meurt à 65 ans, le 28 juillet 1750. Neuf de ses vingt enfants lui survivent. Plusieurs sont des musiciens renommés. Aujourd'hui encore, sur la dalle qui recouvre ses restes au milieu de la nef de Saint-Thomas de Leipzig, des fleurs sont souvent déposées par des mains anonymes. " S'il y a quelqu'un qui doit tout à Bach, c'est bien Dieu ", a écrit Cioran. En tout cas, l'œuvre de Bach forme la clef de voûte de notre histoire musicale. Considérable et contrastée, elle est riche d'autant de pages ressassées que de chefs-d'œuvre ignorés dont Roland de Candé fait une analyse d'une remarquable clarté. Bach y apparaît dans son temps et face à la postérité, admirablement maître d'une technique et d'une inventivité qui sont ici décrites avec rigueur et passion.

04/2000

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Littérature anglo-saxonne

Eté

Sasha Greenlaw, 16 ans, et son petit-frère Robert habitent à Brighton avec leur mère. La jeune lycéenne est très engagée dans la lutte contre le réchauffement climatique, contrairement à son cadet qui s'est muré dans un discours provocateur et exagérément conservateur - rappelant les sorties tonitruantes de Boris Johnson. Alors que la tension est à son comble après une mauvaise blague du jeune frère, débarquent Charlotte (dont Robert tombe immédiatement amoureux) et son acolyte Arthur. Tous deux sont en route pour rencontrer Daniel Gluck, 104 ans, ami de la défunte mère d'" Art " et ayant été emprisonné pendant la Seconde Guerre mondiale à cause de ses origines allemandes. Mais le Royaume-Uni est-il une terre plus accueillante aujourd'hui ? Rien n'est moins sûr, selon Sasha. Cette dernière a entamé une correspondance avec Hero, un sans-papiers enfermé depuis bientôt trois ans. Elle lui envoie des mots de soutien, parle de ses combats pour la planète, mais aussi des martinets qui reviennent chaque été sur les côtes britanniques. Alors que le Covid sévit et que les différents confinements ont éreinté la population, le virus pourrait amener les autorités à alléger la population carcérale. Et si un vent de liberté s'apprêtait à souffler sur un pays qui n'a cessé de s'isoler ces dernières années ? Au carrefour de l'histoire et des débats qui secouent aujourd'hui le Royaume-Uni, Eté est un roman multigénérationnel sur l'amour, le temps et les choix politiques d'une démocratie occidentale. Ali Smith compose ici un magnifique hymne à l'hospitalité. Traduit de l'anglais par Laetitia Devaux

05/2023

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Poches Littérature internation

RADHA AU LOTUS ET AUTRES NOUVELLES

Lorsque cette traduction fut réalisée il y a presque vingt ans, en ces années inquiètes où les hippies et les flower people revendiquaient, contre les sociétés de gaspillage et d'argent, le droit de vivre et d'aimer à leur guise, dans la pauvreté, voire de chercher Dieu ou quelque substitut de ce qu'on appelle ainsi dans les effets souvent combinés de la musique, de la danse, de la chair, de la drogue, Râdhâ au lotus, l'une des oeuvres à juste titre les plus admirées de T. S. Banerji (1898-1971), écrivain réfractaire lui aussi, et pour cette raison emprisonné par les Anglais, devait combler ceux qui se réclamaient des moeurs hippies, éclairer ceux qui se demandaient : "Pourquoi tous ces hippies, tous ces flower people ?" L'histoire en effet se situe dans une communauté de marginaux, les vaishnaves de ce Bengale dont la presse nous parlait tant à l'époque, et que nous connaissons si mal. A part La complainte du sentier d'un autre Banerji (B.B. Banerji), Le testament de Krishnokanto de B.C. Chatterji, Shrikanto et Mahesh de S. Chatterji, qu'a-t-on traduit du bengali, Tagore excepté ? Et pourtant, ça bouge, là-bas aussi. La poésie, la prose, la morale. Contre les moralisateurs bourgeois, les tartuffes de tout poil aussi nombreux qu'ici, T.S. Banerji conte l'histoire d'une femme qu'il admira dans sa jeunesse : morale vishnouite, marquée de tantrisme, où l'amour charnel et l'érotisme ne font qu'un avec la vie spirituelle et, comme il convient, n'ont aucun souci des conventions sociales.

10/1988

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XVIIe siècle

Le grand Condé. Les secrets d’un héros

Le grand homme du XVIIe siècle, c'est lui. A 21 ans, le Grand Condé (1621-1686) écrase les Espagnols à Rocroi et vole de victoire en victoire. Il est le Cid, idole d'une génération qui se bat pour servir sous ses ordres. C'est aussi un prince malheureux en amour, marié de force à une nièce de Richelieu qu'il a détestée dès le premier jour. Il en aime une autre, la charmante Marthe du Vigean. A Paris, c'est la Fronde. La famille royale s'enfuit à Saint-Germain-en-Laye. Pour la seconde fois, Condé sauve la monarchie en organisant le siège de Paris. Le 18 janvier 1650, Mazarin, jaloux, l'emprisonne au donjon de Vincennes. Il y reste treize mois. A sa libération, exigée par le Parlement, le cardinal part en exil. C'est la seconde Fronde, celle des princes. L'Espagne hérite du héros dont rêvent tous les souverains. En 1661, à la mort de Mazarin, Louis XIV reconnaît son erreur. La conquête de la Franche-Comté en dix-sept jours éblouit le Roi-Soleil. Après ses derniers exploits, le Grand Condé se retire dans son château de Chantilly. Il y défend le Tartuffe de Molière, invite à sa table arrosée de bons vins de Bourgogne libertins et jésuites, philosophes et jansénistes. Béatrix de l'Aulnoit éclaire d'un jour nouveau le duel entre le prince du sang et le Premier ministre italien dont la reine régente, Anne d'Autriche, refuse de se séparer, deux hommes si différents qu'ils finissent par se haïr à mort. S'ils s'étaient entendus, la France se serait épargné bien des malheurs.

10/2023

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Critique littéraire

Le bel âge. Fragments d'"Histoire de ma vie"

"Le bel âge" : quand le vieux Casanova songe à sa jeunesse, c'est en ces termes. L'expression est mélancolique, mais non le récit. L'Histoire de ma vie n'embaume pas les jeunes années : elle en restitue la fraîcheur. Casanova évoque ses fredaines sans regret ni jugement. "Ce sont des folies de jeunesse. Vous verrez que j'en ris, et si vous êtes bon, vous en rirez avec moi." L'Histoire de ma vie a connu bien des mésaventures éditoriales. Le manuscrit autographe est désormais conservé à la Bibliothèque nationale de France, et la Pléiade en prépare une édition intégrale. De cette édition Le bel âge offre l'avant-goût. On y suit le chemin qui mène de Bettine à Henriette en passant par Lucie et Christine, sans compter celles dont le nom s'est perdu, et de Venise à Padoue, à la Calabre, à Constantinople, où "le vêtement oriental ne dérobe rien à la cupidité", et à Paris, qui est une fête. Au Palais-Royal, à l'Opéra, au bordel ou à la Cour, Giacomo est vénitien comme l'Usbek de Montesquieu était persan ; il s'étonne de tout, et sa candeur madrée (ou est-ce une hardiesse candide ? ) fait merveille. Mme de Pompadour se retire "pour rire tout à son aise". Mais bientôt l'horizon s'obscurcit. Trop de libertinage impatiente Venise. Messer Grande, le chef de la police, met la main sur "l'infracteur" et l'emprisonne "sous les Plombs", où il passera quinze mois avant de réussir une évasion d'anthologie : étonnante aventure, récit haletant. Casanova a trente et un ans. Il s'exile. Le bel âge prend fin.

11/2011

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Littérature turque

L'aurore

L'Aurore de Selahattin Demirta ? , c'est le cri de la part éclairée d'un pays. Ce livre, écrit en prison, est en train de devenir un cri de ralliement et d'espoir. Des histoires kurdes dédiées " à toutes les femmes qui ont été assassinées et qui ont été victimes de la violence ". L'auteur aurait pu nous livrer un récit pesant sur les crimes d'honneur, le travail des enfants, l'exil ou la guerre, dans la Turquie et la Syrie contemporaines ; bien au contraire : il lui donne un ton drôle et irrésistiblement tendre. Subversif et obsédant aussi. L'AUTEUR Principal opposant au président Erdogan, seule voix progressiste de Turquie, Selahattin Demirtas est actuellement incarcéré depuis le 4 novembre 2016 dans la prison de type F, réservée aux prisonniers politiques, d'Edirne. Kurde de Turquie, avocat de formation, il est le leader charismatique du HDP (Parti démocratique des peuples), dont il fut le co-président et député jusqu'en février 2018. C'est lui qui a mené le HDP vers la victoire contre Erdogan en juin 2015. Ce parti d'opposition pro-kurde est le troisième du pays, le plus progressiste du Proche-Orient, ancré à gauche, défenseur de la minorité kurde et abordant les questions féministes ou LGBT. Selahattin Demirtas a été emprisonné après la levée d'immunité des députés du HDP par le président Erdogan dans le cadre des purges qui ont suivi le putsch manqué de 2016. Il est accusé de diriger une organisation terroriste, d'incitation à la haine et à la révolte, d'apologie de crime et des criminels... Il risque une peine de prison de 142 ans.

09/2018

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Littérature française

Un héros. Vie et mort de Georges Guingouin

Le roman nous fait suivre le destin de Georges Guingouin, figure héroïque et controversée de la Résistance. Cet instituteur laïc et communiste va organiser, dans la forêt limousine, l'un des plus grand maquis de France et finira par libérer Limoges. Pour y parvenir, il doit affronter la police vichyste, la milice et l'armée allemande, mais aussi entrer en conflit avec la direction du parti communiste qui voit en lui un "fou qui vit dans les bois". Dirigeant habilement et avec un grand courage les opérations de sabotage et de soulèvement, il n'obéit qu'à sa conscience et à son intelligence politiques, au mépris des consignes du Parti qui ira jusqu'à envoyer un tueur pour tenter de le liquider. Tout sera mis en oeuvre, pendant et après la guerre, pour que ce grand résistant paie son insoumission. Celui que De Gaulle a défini comme "l'une des plus belles figures de la Résistance" sera fait Compagnon de la Libération, alors que beaucoup d'anciens collaborateurs ou de pseudo résistants essayaient de le faire passer pour un tueur et un bandit. Maire de Limoges jusqu'en 1946, chassé du Parti en 1952, il redevient instituteur. En février 1954, emprisonné sous de fausses accusations, Georges Guingouin est tabassé par ses gardiens qui le laissent pour mort. Il mettra deux mois à se rétablir, avant d'être libéré. Il meurt en 2005 sans avoir jamais courbé l'échine. Le récit de cette vie hors du commun se lit comme un roman d'aventures. Il éclaire les tensions d'une violence prodigieuse qui peuvent naître, en période de guerre, entre l'idéalisme révolutionnaire et les intérêts politiques.

02/2015

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Franc-maçonnerie

La carte aux Etoiles. Résistance et amitié fraternelle sous la voûte

Une histoire réelle qui se déroule en partie pendant la seconde guerre mondiale et pendant 15 ans. On y découvre les activités des loges maçonniques et celles de la Résistance. Un instituteur, devenu médecin, demande à un ami franc-maçon, Valentin, d'instruire sa fille aux "sciences du ciel" . Depuis 1930, il y aura 25. 000 pages de correspondance. Valentin, résistant et franc-maçon, sera arrêté en 1943 et relâché. Le père de Lucette, soupçonné de trahison, sera réhabilité au sein de sa loge à Caen en 1945. Un récit à surprises, un dévoilement délicat et éclairant. Dans "La Carte du Ciel" , elle souligne le rôle de structures de pouvoir et d'influence dans le cadre de l'amitié et de la fraternité. Elle se base sur l'histoire vraie et fascinante à travers une correspondance abondante et longue. 25. 000 pages en 15 ans. Encore faut-il avoir une bonne étoile, ce que Lucette n'aura pas. Elle sombrera dans une sorte de folie. Le contenu des lettres va révéler des confidences, comme celles des activités au sein des loges du Grand Orient de France ou celles de l'organisation de la Résistance contre le régime de Vichy. Ancien militant du parti radical-socialiste, fiché " front populaire " par sa hiérarchie, ardent pacifiste, il est profondément humaniste et engagé dans la franc-maçonnerie. Arrêté par les Allemands en 1943, il est emprisonné puis relâché. Auguste Maleville, soupçonné de trahison après la fin de la guerre, devra sa réhabilitation chez les francs-maçons grâce au soutien de Valentin Thomas à la loge "Thémis" à Caen en 1945. Lucette se réfugiera dans un monde de folie. Pourquoi ?

07/2024

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Récits de voyage

Le mari passeport. Marga d'Andurain (1893-1948) Une passion pour l'Orient

En 1947 paraît un récit rocambolesque : sous le titre Le Mari Passeport, Marga d'Andurain, son auteur, relate son voyage vers La Mecque effectué au milieu des années 1930. Installée avec sa famille à Palmyre dans le désert de Syrie où elle a créé l'hôtel Zénobie, hôtel de luxe pour archéologues, ingénieurs et touristes, connaissant bien les bédouins de la Palmyrène avec qui son mari élève des chevaux, elle décide un jour d'aller visiter l'Arabie mystérieuse. Pour cela, elle n'hésite pas à conclure un mariage blanc avec un Bédouin, à se faire musulmane et à se voiler... Tocade ? Passion pour le voyage, intérêt soudain pour l'islam wahhabite ou affirmation d'indépendance et de liberté d'une femme qui n'a de cesse de braver les interdits de son temps ? Marga d'Andurain en paye le prix fort : accusée d'avoir empoisonné son "mari", elle est menacée de lapidation et emprisonnée à Djeddah... C'est en historienne que Julie d'Andurain, petite-fille de Marga, tente de cerner cette personnalité. Au texte original du Mari Passeport ; intégralement reproduit, elle adjoint une présentation et des notes indispensables pour situer le récit dans son époque et retracer la vie de l'auteur. Et enrichit le tout d'une multitude de photographies inédites, tantôt touchantes, tantôt cocasses, toutes étonnantes. Des clichés qui racontent la vie d'une femme du monde côtoyant officiers du poste de Palmyre, archéologues et chefs arabes... et vivant à l'occasion sous la tente et participant activement à la vie économique locale — au point de devenir chef d'une tribu, la tribu Zeinab. Ces photographies font revivre l'antique Tadmor, la "Venise des Sables" ; elles livrent aussi un rare témoignage sur la ville de Palmyre ethnographique, ses habitants et ses traditions dans les années 1930.

11/2019

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Littérature française

Tous les maux dehors, c'est la faute à Pandore

" "Putain, quel choc, quelle envergure ! ... Brusquement, je me suis retrouvée tout en haut d'un pont reliant des falaises et surplombant un fleuve qui courait 2000 mètres plus bas, les pieds attachés à un élastique improbable prêt à craquer au moindre à-coup, et un revolver sur la tempe..." C'est une image, bien sûr, mais c'est la seule qui m'est venue à l'esprit, très forte, pour cerner cet état scabreux, nouveau, inattendu, totalement indépendant de moi, que je ne devais plus ignorer. Quel choix ! L'élastique représentait le quotidien qui pousse à agir, avec ses efforts à fournir constamment, sa fatigue, sa lassitude, mais aussi la satisfaction, ou plutôt, les satisfactions à chaque pas fait. Le pistolet représentait le renoncement et la condamnation à rester emprisonnée entre 4 murs, c'était la mort, la facilité surtout (le mot est violent, mais quel autre ? ) ; certes, je ne me heurtais à plus aucun effort, plus aucune souffrance, mais je passais à côté de tout. "Je décidai de sauter... Le fleuve pouvait me réceptionner... Pour peu que les crocodiles dorment... Les piranhas aussi... Ou soient seulement occupés ailleurs, le temps de me laisser évacuer l'élément rafraîchissant mais hostile..." L'élastique a craqué et j'ai touché le fond... " Dans une introspection écrite avec beaucoup de sensibilité et d'humilité, Dominique Malgre se livre sur le cancer de l'âme. Durant sa longue plongée dans la dépression, puis le laborieux combat pour guérir, l'auteure a dû aussi affronter de tristes événements et faire face à d'innombrables incompréhensions. Ce témoignage montre la force de caractère d'une femme courageuse, malgré de grandes souffrances, et souligne également l'importance de pouvoir exprimer ses ressentis. Un ouvrage poignant, mais porteur d'espoir de guérison pour celles et ceux dont l'âme est rongée par cette vicieuse maladie si incomprise.

06/2019

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Histoire de France

La princesse de Lamballe. L'amie sacrifiée de Marie-Antoinette

Née dans la Maison royale du Piémont, Marie-Thérèse de Savoie-Carignan (1749-1792) est mariée en 1768 au prince de Lamballe. Epouse délaissée, elle est veuve à dix-huit ans et son beau-père, le duc de Penthièvre, petit-fils de Louis XIV, la recueille. Marie-Antoinette la prend sous sa protection et en fait sa favorite. Mais cette amitié conduira la princesse vers un effroyable supplice. Marie-Thérèse traverse les scandales royaux avec une sincérité d'âme et, loin des calculs d'intérêts, tente de se frayer un chemin dans une belle-famille compliquée : elle est l'enjeu des ambitions de son beau-père, se lie avec son beau-frère, le duc d'Orléans, futur Philippe-Egalité, que la reine déteste. Un savant équilibre, comme celui qu'elle doit mener avec Marie-Antoinette lorsque apparaît la comtesse Jules de Polignac, qui fait tout son possible pour éliminer sa rivale. La Révolution précipite sa perte. D'abord emprisonnée avec la famille royale au lendemain du 10 août 1792, Marie-Thérèse est assassinée un mois plus tard lors des massacres de septembre. Emmanuel de Valicourt livre un portrait captivant de la princesse de Lamballe et revient sur la violence de sa mort prématurée qui a frappé les esprits. Les documents de la Commune de Paris montrent qu'abattre cette femme s'inscrit dans un processus calculé visant à culbuter la monarchie, tout en tentant de faire croire qu'elle a été victime des furies populaires. Depuis le palais royal de Turin jusqu'à la geôle de la prison de La Force, en passant par Versailles et Rambouillet, la vie de la princesse est un roman au destin tragique, comme celui de Marie-Antoinette, à qui elle manifeste la plus belle des fidélités.

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Sociologie

Burundi, une vie à la sauvette. Savoir porter sa croix

A travers Burundi : une vie à la sauvette, Véronique et Edouard touchent du doigt les terribles réalités de l'Histoire du Burundi. Le calvaire enduré par les personnages, choisis comme protagonistes dans le livre, est aussi celui des milliers de Burundais. Beaucoup de victimes restent encore dans l'oubli et par ce livre, les auteurs veulent leur rendre leur humanité bafouée. S'il est vrai que la colonisation a contribué à la fracture identitaire et sociale de la société burundaise, il est d'autant vrai que la société burundaise était loin d'être un paradis avant l'arrivée du colonisateur. De plus, continuer à jeter le tort au colonisateur après plus de 50 ans d'indépendance, est une façon pour les Burundais de cacher leurs propres responsabilités dans les malheurs qui se sont abattus sur eux. Les erreurs du passé doivent servir de leçon pour bâtir une nation forte et prospère au lieu qu'elles continuent à emprisonner la conscience de tout un peuple. Comment parler de ses blessures et de ses souffrances sans blesser ou faire souffrir les autres ? Comment rendre l'humanité aux milliers de victimes qui ont été animalisées par les bourreaux sans susciter la rancoeur et sans être taxé de provocateur ou d'extrémiste ? La symbolique de la croix permet d'établir une certaine relation entre les souffrances endurées pendant les différentes crises au Burundi et la responsabilité d'élever un enfant surtout dans un contexte de guerre et d'exil permanent. La métaphore de la croix peut aussi être retrouvée à travers la longue agonie du Président Ndadaye après avoir été livré par son Chef d'Etat-major aux soldats enragés : voilà l'homme que vous cherchez, qui rappelle l'Ecce homo de Pilate. Le livre se termine sur des propositions pour prévenir d'autres conflits armés au Burundi.

02/2014

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Eco-gestes, éco-citoyenneté

Le meilleur des e-mondes. Résister à la 5G et à ses conséquences

ALDOUS HUXLEY PUISSANCE 5 : BIENVENUE DANS LE MONDE DYSTOPIQUE DE LA 5G ! Selon Emmanuel Macron, s'opposer au déploiement de la cinquième génération de téléphonie mobile nous conduirait tout droit au pays des amish, adeptes du retour à la lampe à huile. Derrière ce mépris mal placé, n'y aurait-il pas une peur panique d'ouvrir la controverse autour du type de société que dessine la 5G ? Un monde fait d'algorithmes, de profi lages et de surveillance ; un monde où les rapports humains sont conditionnés à l'omniprésence de prothèses communicantes, où les stimuli publicitaires permanents ne laissent aucun répit, épiant nos moindres faits et gestes, scrutant nos réactions pavloviennes pour mieux nous emprisonner dans un e-monde extatique... Depuis de nombreuses années, la téléphonie mobile et plus généralement les innovations technologiques sont considérées comme un sujet "adémocratique" . Seule une poignée d'ingénieurs télécom, informaticiens et investisseurs sont admis à penser ces innovations qui, pas-à-pas, engendrent un bouleversement profond de notre relation au monde. Le choix de société induit par la 5G nécessiterait au minimum un débat public pluraliste, contradictoire et transparent. Selon Stéphen Kerckhove, directeur général d'Agir pour l'Environnement, l'heure est venue de refuser avec détermination cette fuite vers l'abîme. En rejoignant les associations mobilisées, en interpellant les élus locaux, en organisant des blocages de chantiers ou encore en participant activement à une campagne de boycott de la 5G afi n d'obtenir ce qui nous est dû : une planète soutenable ! Stéphen Kerckhove est directeur général d'Agir pour l'Environnement, association française de mobilisation citoyenne en faveur de la protection de l'environnement. Militant écologiste, il organise des campagnes ciblant les responsables politiques et décideurs économiques, alliant happening et lobbying plus institutionnel.

01/2022

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Histoire de France

Toussaint Louverture. Un révolutionnaire noir d'Ancien Régime

En dépit des principes clamés à la face du monde, la Déclaration des Droits de l'homme (blanc...) n'eût sans doute jamais débouché sur l'abolition de l'esclavage sans l'agitation qui s'empara de Saint-Domingue à l'annonce des troubles de la métropole et sans l'action décisive de Toussaint Louverture. Allié tantôt aux Espagnols (qui tenaient l'autre partie de l'île) contre les Français, tantôt à ceux-ci contre les Anglais (qui avaient porté la guerre outre-mer), cet ancien esclave autodidacte (affranchi en 1776), énergique et courageux, doué d'un sens politique exceptionnel, finit par obtenir la libération de ses frères de race puis par faire concéder à l'ensemble de l'île une indépendance de fait. Bien plus tard, à Sainte-Hélène, Napoléon devait regretter de n'avoir pas mieux su utiliser un homme aux capacités aussi évidentes et de l'avoir fait emprisonner au fort de Joux (Jura)... Mais est-ce à dire que ce libérateur voulut imposer aux habitants de la "perles des Antilles" les principes de 89 ? En un mot, fut-il un révolutionnaire ? Certainement pas ! Ce n'est pas un fils des Lumières : catholique fidèle sinon bigot, il ne remet pas en cause l'ordre du monde ; Noir, il oeuvre pour les Noirs et se moque du sort des sang-mêlé (quand il ne les massacre pas). Fasciné par l'apparat de l'Ancien Régime, il en copie les pompes et le protocole. En tout, il cherche à reconstituer la structure coloniale, mais seulement en faveur des Noirs. Toussaint Louverture fut en fait, et sans paradoxe, un révolutionnaire d'Ancien Régime désireux seulement de substituer à l'ordre blanc un ordre noir.

05/1989

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Photographie

Tina Modotti

La jeune Tina nait en 1896 près de Venise, dans une famille très pauvre, qui se trouve contrainte d'émigrer aux Etats-Unis pour survivre. Tina fascine tôt par sa beauté et sa forte personnalité : engagée à son arrivée comme ouvrière dans le textile, elle devient mannequin puis actrice, mais préfère la vie de bohème de San Francisco où elle rencontre le célèbre photographe Edward Weston. Le couple part s'installer au Mexique : ils parcourent le pays, photographiant les paysans et la vie quotidienne, fréquentent le milieu artistique de Mexico - Diego Rivera, Frida Kahlo. Profondément touchée par la misère du peuple mexicain, Tina s'engage auprès des communistes et fait ainsi la connaissance de Julio Antonio Mella, le fondateur du parti communiste cubain, dont elle tombe follement amoureuse. Mais, seulement quelques mois après, il est assassiné en pleine rue. Trainée dans la boue pour sa vie "dissolue", Tina est bientôt emprisonnée, puis expulsée du pays. Une vie d'errance commence alors, Berlin, puis Moscou. Tina se radicalise. En adhérant à la pensée soviétique, elle entre littéralement en religion : plus d'amis, plus de photos, plus d'art, une vie de clandestinité. A la fin de la guerre, lorsqu'elle souhaite rentrer, les Etats-Unis la refoulent vers le Mexique où elle passera les deux dernières années de sa vie, fuyant tous ses anciens amis. L'ancienne égérie des artistes à l'allure de vieille dame n'a que 48 ans lorsqu'elle meurt d'une crise cardiaque à l'arrière d'un taxi... à moins qu'elle n'ait été assassinée ? Avec l'exactitude de la biographe et le souffle de la romancière, Bernadette Costa-Prades nous entraîne dans le bouillonnant Mexique post révolutionnaire et l'Europe tourmentée des années 30, pour nous faire découvrir une femme libre et fascinante.

10/2015

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XVIIe siècle

Charles IV de Lorraine. 1604-1675. L'esprit cavalier

Charles IV de Lorraine (1604-1675) est une personnalité hors-norme dans le XVIIe siècle européen, entre Bourbons et Habsbourg. Usurpant les droits de sa femme Nicole pour régner seul sur Les duchés lorrains, cherchant à y renforcer l'Etat et l'autorité souveraine, il doit composer avec les pressions d'une monarchie française soucieuse de maîtriser un espace essentiel face à ses ennemis. Homme au caractère impétueux, il apparait souvent comme un piètre gouvernant. Cavalier dans l'âme, bon général, it semble mener son existence et son Etat comme sur les champs de bataille qu'il affectionne. Exilé à la suite de l'occupation française de ses terres, il devient une sorte de condottiere au service des Habsbourg dans cette guerre de Trente Ans qui ravage en partie l'espace lorrain. Il combat les Suédois, prend part à la Fronde des princes, participe aux campagnes espagnoles dans le conflit qui se poursuit avec la France jusqu'en 1659. Toutefois, par son attitude, Charles IV s'attire nombre d'inimitiés, au sein de sa noblesse, de sa famille et parmi ses alliés qui vont jusqu'à l'emprisonner un temps. Son règne est ainsi marqué de maints épisodes rocambolesques qui ont poussé ses contemporains et, à leur suite, des historiens, à ne voir en lui qu'un bien piètre duc. Il faut pourtant relire l'histoire de ce règne long d'un demi-siècle et rompre avec une vision téléologique de l'histoire qui pousse à dire que Charles IV a été bien inconséquent de ne pas plier face à la France : ses choix furent ceux d'un duc souverain, non ceux d'un prince à la tête d'un Etat client des Bourbons.

05/2021

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Psychologie, psychanalyse

Les toxicomanes et leurs familles

L'ambition de cet ouvrage est de cerner au plus près la dimension familiale presque toujours présente dans les toxicomanies, dimension trop longtemps - et trop souvent encore - négligée, alors qu'il s'agit d'un facteur majeur d'approche, de compréhension et de soin du phénomène. Quinze ans de réflexions et de pratiques psychothérapeutiques exercées de manière évolutive et critique auprès d'adolescents toxicomanes et de leurs proches séparent ce livre d'une première synthèse, qui fit date, et que proposaient les mêmes auteurs. Ces derniers, qui comptèrent parmi les premiers introducteurs en France de l'approche familiale systémique des pathologies psychiques, se sont attachés ici à présenter et justifier les deux positions qui structurent ce type d'approche appliquée au phénomène toxicomaniaque : - Une hypothèse causale : il existe incontestablement des facteurs familiaux de la toxico-dépendance. Etayer cette hypothèse nécessite une armature conceptuelle, un savoir enquêter spécifique, un débrouillage averti des entrelacs familiaux. - Une conviction thérapeutique : le travail sur les interactions familiales permet de redynamiser des comportements et des relations empoisonnés par les pathologies addictives, et notamment toxicomaniaques. Les relations familiales sont malades de la dépendance. Mais dans l'approche clinique des toxicomanies comme en d'autres domaines, on ne saurait se contenter de la formulation d'hypothèses étiologiques " objectives ". C'est pourquoi le présent ouvrage, enrichi de la présentation de nombreux cas cliniques, propose un aller-retour constant entre l'élaboration conceptuelle et l'épreuve thérapeutique. Au total, ce livre représente une mise au point nécessaire à tous ceux qui veulent aborder et comprendre les problèmes liés à la drogue. Il intéressera tant les soignants, les étudiants, les formateurs en addictologie, que les proches des toxicomanes désireux de comprendre à quel point ils sont nécessairement concernés et impliqués par la souffrance de " leur " toxicomane.

03/2003

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Correspondance

Herbier de prison. (1915-1918)

Quoi de plus iconoclaste qu'un herbier composé entre quatre murs, sans l'étendue de la nature ? Comme une contradiction dans les termes. L'herbier de prison de Rosa Luxemburg est une archive sans équivalent. Troublante et attachante, sa fragilité et son histoire en font un témoignage de résistance et d'évasion, une fabrique de formes et de joie, un document sur le sentiment politique de la nature, fondement de toute écologie. Composé de sept cahiers datés d'avril 1915 à octobre 1918, l'herbier a pu être réalisé par la révolutionnaire emprisonnée grâce à l'amitié sans faille de quelques femmes, ses amies intimes dont la féministe Clara Zetkin. Au-delà des quelques fleurs et mauvaises herbes de la cour de la prison que Rosa glane lorsqu'elle sort sous surveillance, ce sont ses proches qui lui envoyèrent par lettres des spécimens séchés ou des bouquets fleurs fraîches qu'elle-même pressait. Aux planches de l'herbier répondent ainsi tout une correspondance où il est question de botanique, de nature, de romantisme allemand, d'amour de toutes créatures, et cela, "en dépit de l'humanité" . Rosa Luxemburg ne cesse d'encourager ses proches à garder leur joie de vivre et leur gaieté alors que les nuages qu'elle entraperçoit par une fenêtre à barreaux se chargent des couleurs de la guerre et de l'acier. L'Herbier et le rossignol est constitué de 133 planches botaniques accompagnées de la traduction des légendes manuscrites de celles-ci. Cet ouvrage recueille également une soixantaine de lettres, dans lesquelles la révolutionnaire évoque sa passion pour les plantes, ainsi que pour les animaux. Des documents inédits en français complétent le volume, notamment un journal où Rosa Luxemburg consigne les faits et gestes de sa vie d'incarcérée.

11/2023

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Littérature étrangère

Le Monde selon Garp

Alors qu'en 1943, face à une contraception défaillante, le souci de bien des femmes reste d'avoir un homme sans avoir d'enfant, la préoccupation de l'excentrique Jenny, infirmière dans un hôpital bostonien, est au contraire d'avoir un enfant bien à elle, mais surtout pas de fil à la patte. C'est pourquoi elle jette son dévolu sur le sergent technicien Garp, " opérationnellement " intact en dépit de son cerveau endommagé. De cette éphémère union naîtra S.T. Garp. Impossible d'emprisonner en quelques phrases ce roman qui ne ressemble à aucun autre - une œuvre débordante d'humour et d'énergie qui, par ses personnages colorés, exubérants, dingues, son foisonnement de péripéties et d'incidents rocambolesques, nous impose la vision d'un monde grotesque, chaotique, pétri de violence. Une parodie de notre monde où, comme le remarque un personnage, " l'assassinat est un sport amateur de plus en plus répandu ". Le Monde selon Garp, c'est d'abord le récit des rapports orageux et tendres entre une mère célèbre (devenue féministe malgré elle), et son fils écrivain, tous deux dotés d'un individualisme forcené. Leur œuvre demeurera incomprise et sera déformée, exploitée par autrui. Le Monde selon Garp, c'est aussi l'histoire irrésistible, émouvante, tragique, d'un homme généreux et angoissé aux prises avec ses rôles de fils, d'amant, d'époux, de père. Le Monde selon Garp, c'est enfin un merveilleux commentaire sur l'art et l'imaginaire, la preuve éclatante que l'outrance et le baroque peuvent " éclairer " avec une incomparable justesse notre monde. Selon Garp, " le romancier est un médecin qui ne s'occuperait que des incurables... et nous sommes tous des incurables. "

01/1980

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Sciences politiques

Jusqu'à Raqqa. Avec les Kurdes contre Daech

André Hébert est le pseudonyme d'un jeune Français parti combattre durant quinze mois l'Etat islamique aux côtés des Kurdes de Syrie. Dans Jusqu'à Raqqa, lieu de la dernière bataille menée avec ses camarades du YPG, "les Unités de Défense du Peuple" , dans la capitale des djihadistes, il livre le premier témoignage, essentiel, sur ce conflit. A la lecture de ce journal de guerre, on plonge dans la vie quotidienne, âpre, de ceux qui mènent la lutte contre Daech et dans la férocité des combats qui les opposent. Mais Jusqu'à Raqqa est aussi un manifeste politique. Celui de ce militant internationaliste qui choisit en 2015 de risquer sa vie pour ses idées : "Je m'exprime en tant qu'activiste révolutionnaire, internationaliste, marxiste, soutenant la cause kurde". Ils sont 700 volontaires venus du monde entier - dont une trentaine de Français - à vouloir reproduire au Kurdistan syrien le combat des Brigades internationales en Espagne et c'est aussi à eux qu'André Hébert veut rendre hommage. Une poignée de soldats au milieu d'une armée composée de Kurdes, d'Arabes, de Kurdes yézidis et de Turcs. Beaucoup meurent dans une guerre où les voitures piégées, les kamikazes, les mines artisanales font autant de ravages que les armes classiques. Après avoir été brièvement emprisonné à Erbil, au Kurdistan irakien, ce sont les policiers de la DGSI qui le cueillent à son domicile parisien alors qu'il va repartir en Syrie participer à l'hallali contre Daech. Déterminé, André Hébert poursuit en justice l'Etat français et parvient à rejoindre une deuxième fois la zone des combats. Jusqu'à Raqqa. Dans ses ruines, il participe aux derniers et furieux affrontements contre des djihadistes qui n'ont plus rien à perdre et vont faire payer chèrement leur défaite.

03/2019

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Religion

L'espion de Dieu. La passion de Kurt Gerstein

Ceux qui depuis plus de cinquante ans racontent l'histoire de la Deuxième Guerre mondiale ne parlent pas de Kurt Gerstein. Ce n'est pas oubli, ce n'est pas ignorance. C'est le même flottement ou le même frisson qui parcourt les gens devant la tombe envahie de ronces d'un inconnu. Ingénieur allemand de premier ordre, protestant convaincu, déjà fiché, lynché et emprisonné par les nazis, ce jeune homme des années 40 ne voulait connaître qu'un seul maître : Dieu. Il pensait avoir reçu de lui en 1941 la mission de descendre dans l'enfer, c'est-à-dire de s'infiltrer jusqu'au centre de l'organisation S.S., de savoir ce qu'on faisait réellement des juifs, s'il était vrai par exemple qu'on les liquidait au gaz - et d'en rendre compte au plus haut des Cieux. Le voyage était sans retour. Kurt Gerstein le savait. Il allait l'accomplir pleinement, héroïquement, dans des circonstances qui laissent loin derrière elles les plus fantastiques visions des poètes et des peintres. Grâce à la chute du mur de Berlin et à la réunification de l'Allemagne, des archives inconnues de la S.S. sont apparues. Des informations inédites et nombreuses ont vu le jour. L'auteur a reconstitué, année après année, la vie et la mort de l'Espion de Dieu - à partir d'une autre sorte d'espionnage au service de la seule vérité terrestre. Parents directs, clan familial, amis, relations, membres de la S.S. et de la Gestapo, il a vu, lu, écouté tous ceux qui ont croisé le chemin de Gerstein. Le résultat en est ce livre qui n'a pour objectif que de graver enfin son épitaphe sur une tombe introuvable.

04/2002

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Philosophie

Accuser et séduire. Essais sur Jean-Jacques Rousseau

Ces quinze d'essais de Jean Starobinski n'avaient encore jamais été publiés ni rassemblés en volume. Prolongeant ceux qui avaient composé, il y a plus de cinquante ans, La Transparence et l'obstacle, ils se disposent selon un plan d'ensemble articulant étroitement l'oeuvre et l'homme. A un second niveau, les textes des deux Genevois semblent comme tissés l'un à l'autre dans un dialogue intime et secret, non dénué de tensions. Tout part du constat que c'est la colère qui a tenu lieu d'inspiration à l'auteur du Discours sur l'inégalité : le mouvement de réprobation face au scandale du monde qui s'empare de lui lors de sa fameuse visite à son ami Diderot, emprisonné à Vincennes, à la fin de l'été 1749. Cette montée en lui de pouvoirs nouveaux, nourris par le ressentiment et l'élan négateur marque son entrée en littérature. Elle aura les allures d'une " entrée en guerre ". Face à celui que Diderot appelait le " censeur des lettres, le Caton et le Brutus de notre âge ", les lecteurs se sont sentis interpellés, et ils ont réagi. Rousseau a poursuivi son oeuvre sous le coup de cette réaction : ses grands textes de doctrine viennent dire à ces lecteurs au nom de quoi il incrimine les institutions. Pour Jean Starobinski, Rousseau est le témoin du passage de la conversion religieuse à la conversion politique. Alors que tant de ses arguments sont repris aux Anciens, il réactive une morale de la réappropriation de soi dont il parvient à faire un moyen de conversion pour des hommes et des femmes qui le suivront comme un maître de sagesse et iront jusqu'à vouloir tout quitter pour aller vivre à ses côtés.

11/2012

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Littérature étrangère

Les cinq derniers jours du prophète

Ce roman évoque, le récit surprenant de la dégradation psychique d'un être, Rahmi Sônmez, poète révolutionnaire, surnommé " Le prophète ". A travers ce personnage à la fois lucide et perdu, drôle et déroutant, Tahsin Yücel nous donne un kaléïdoscope de la Turquie urbaine de la seconde moitié du XXe siècle. Nous accompagnons alors ledit prophète dans son parcours où, dans un état de semi conscience, voire de schizophrénie, il est persuadé que ses rêves se réalisent alors qu'ils sont en train de s'effondrer. C'est le récit d'une douce folie qu'alimente une quête sociale, identitaire et aussi littéraire, celle qui, pour le narrateur, cimente le tout. Le livre s'ouvre sur la présentation des deux amis inséparables que sont Rahmi Sônmez et Fehmi Gülmez. Leur cheminement individuel nous mène de façon inexorable aux cinq derniers jours d'errance qui incarnent et ponctuent la vie de Rahmi Sônmez au cours de laquelle il aura passé son temps, lui, le poète révolutionnaire - certainement plus poète que révolutionnaire - à vouloir être emprisonné, ce fait étant à ses yeux la seule preuve tangible de la réalité de son identité politique. Cette œuvre littéraire, très proustienne, dans la construction des phrases, a l'immense mérite de montrer une juste image de la Turquie de l'époque enfouie sous le joug étatique. La langue semble évoluer en même temps que le personnage qui passe d'un état de souffrance maximum dans la non réalisation de ses rêves à un état de paix intérieure une fois passé de l'autre côté du miroir ; un miroir souvent déformant quand les femmes désirées, les gardiens de cimetière, les geôliers, les enfants et petits-enfants " luciolisés " par la société de consommation naissante, envahissent de désespoir et de fausses illusions le coeur presque brisé du vieil homme. Ce roman a obtenu le prix Orhan Kemal en 1993.

03/2006

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Histoire de France

Eugène Courmeaux (1817-1902). Un républicain démocrate au XIXe siècle

Hervé Paul, né à Reims en 1952, effectue la plus grande partie de sa carrière professionnelle dans l’industrie pharmaceutique. Il a exercé deux mandats de conseiller municipal dans une commune de l’agglomération rémoise. Passionné d’Histoire et de sa ville de Reims, il est l’auteur d’une première biographie, Le comte de Chevigné (1793-1876). Auteur des Contes Rémois, paru en 2008 chez le même éditeur. Figure du paysage républicain rémois, Eugène Courmaux parcourt le XIXe siècle et ses soubresauts en combattant de la Liberté. A ce titre, il mérite de sortir de l’oubli. Né à Reims en 1817, amoureux des livres et des Belles Lettres, il est nommé à 26 ans adjoint, puis 3 ans plus tard, Conservateur en titre de la Bibliothèque municipale de Reims. Républicain, il s’engage dans la révolution de 1848. Il combat la dérive monarchique de la jeune république présidée par Louis Napoléon Bonaparte. Journaliste engagé d’opposition, il est révoqué de sa fonction de bibliothécaire, poursuivi, emprisonné et acquitté. De nouveau, poursuivi, il est condamné et s’enfuit en Belgique en 1851 pour éviter la prison. Il retrouve de nombreux républicains en exil, dont Victor Hugo. Représentant d’une marque de champagne à l’étranger pour gagner sa vie sous l’Empire, il parcourt l’Europe. Ses péripéties l’amènent à être le témoin de la guerre de Crimée en 1855. A la chute du Second Empire, ce défenseur de la république écrit de nombreux articles dans les journaux. Il est élu conseiller municipal, conseiller général puis député en 1881. Opposé aux opportunistes, il fait partie d’un petit groupe de gauche dont le leader est georges Clémenceau. Battu en 1885, il se consacre à l’écriture et au journalisme politique. Il décède en 1902, âgé de 85 ans.

03/2013