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Vulnérabilités résidentielles

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Sociologie

Vieillir en prison. Punition et compassion

Le vieillissement de la population en France s'est imposé comme un enjeu majeur des politiques publiques. Il impacte de nombreuses institutions confrontées à des difficultés inédites. C'est le cas des établissements pénitentiaires où les personnes détenues âgées de plus de 50 ans représentent 11,9% de la population carcérale au 1er janvier 2018. Loin de chercher à appréhender le vieillissement en prison à partir d'un point de vue en surplomb, le vieillissement est analysé à travers la compréhension des expériences vécues par les personnes détenues et celles des personnels. Comment les personnes détenues âgées éprouvent-elles leur incarcération ? En quoi la présence croissante des personnes âgées en détention change-t-elle les manières de travailler en prison ? Ainsi, ce livre analyse la construction sociale du problème de la vieillesse dans l'environnement de la prison. Il porte sur les désajustements et réajustements d'une institution face à un public nouveau qui vient interroger — et donc révéler — ses modes habituels de fonctionnement. Les images sociales de la vieillesse, associée souvent à une forte vulnérabilité, et celles des détenus, perçus sous le spectre de la dangerosité peinent à s'articuler. Comment dès lors, l'institution prend-elle en charge des personnes détenues âgées qui méritent punition et suscitent compassion ? L'analyse de l'expérience carcérale des personnes détenues âgées et la compréhension des dilemmes moraux vécus par les professionnels questionnent de manière singulière le sens de la peine et ce qu'il est moralement acceptable en matière de droit de punir. Les analyses reposent sur une enquête empirique menée dans quatre prisons où 135 entretiens ont été réalisés dont 63 avec des personnes détenues et 72 avec des personnels.

09/2019

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Psychologie, psychanalyse

L'accueil des affects et des émotions en formation et recherche. Approches cliniques

L'enseignement, l'apprentissage, l'accompagnement sont encore majoritairement une rencontre en présence des corps, avec des émotions de plaisir, d'enthousiasme, d'amour, d'admiration ou d'angoisse, de terreur, de peur, de dégoût, etc. A rebours de l'imaginaire d'une maîtrise de l'humain et de ses passions, les auteurs s'accordent sur l'importance de reconnaître la puissance des motions et des sentiments, au creur de la relation aux autres, hors de tout formatage pré-établi. Ils reviennent sur le clivage opéré entre affectif et cognitif, sentiment et pensée pour préserver le nécessaire travail dans l'intériorité. que leur nonage exige. Et s'interrogent sur les effets d'un éventuel rejet de la dimension affective au prétexte d'une neutralité professionnelle, d'une objectivité et d'une technicité prétendument capable de résoudre tout type de situations. A travers les dispositifs qu'ils mettent en oeuvre, les auteurs montrent de quelle manière, lorsque des forces de destruction sont à l'oenvre, penser les affects éprouvés, les mettre en forme par le geste et une parole ne refusant pas sa propre vulnérabilité ; devant des débordement d'affects, favoriser tine dynamique de décentrement ; face à des émotions sidérantes, aider au dégagement et assumer d'en passer par un point d'angoisse. Ce qui fait de l'émergence des affects un levier de la pratique professionnelle. Ce livre ne manquera pas d'intéresser tous ceux désireux d'interroger la présence des émotions et des affects dans leur enseignement, leur formation et leur recherche. Il entre en dialogue, et parfois en résistance, avec de nombreuses approches qui portent sur les émotions dans différents domaines des sciences sociales. Il est, une nouvelle fois, une contribution à initier les étudiants-chercheurs à la complexité de l'approche clinique et de ses démarches.

06/2019

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Histoire ancienne

Une histoire universelle des ruines. Des origines aux Lumières

CNLPeuples – Il n'existe pas plus d'hommes sans mémoire que de sociétés sans ruines. Cette Histoire universelle des ruines vise à élucider le rapport indissoluble que chaque civilisation entretient avec elles. L'Egypte ancienne confie la mémoire de ses souverains à des monuments gigantesques et à des inscriptions imposantes.

D'autres sociétés préfèrent pactiser avec le temps, comme les Mésopotamiens, conscients de la vulnérabilité de leurs palais de briques crues, qui enterrent dans le sol leurs inscriptions commémoratives. Les Chinois de l'Antiquité et du Moyen Age remettent le souvenir de leurs rois et de leurs grands hommes à des inscriptions sur pierre et sur bronze dont les antiquaires scrupuleux collectent les estampages.

D'autres encore, les Japonais du sanctuaire d'Isé, détruisent puis reconstruisent à l'identique, en un cycle infini, leurs architectures de bois et de chaume. Ailleurs, dans le monde celtique et en Scandinavie, comme dans le monde arabo-musulman, ce sont les poètes ou les bardes qui ont la charge d'entretenir la mémoire. Les Grecs et les Romains considèrent les ruines comme un mal nécessaire qu'il faut apprendre à interpréter pour les maîtriser. Le monde médiéval occidental affrontera l'héritage antique avec une admiration fortement teintée de répulsion.

Face à cette tradition, la Renaissance entreprend un retour d'un type nouveau à l'Antiquité, considérée comme un modèle du présent qu'il faut imiter pour mieux le dépasser. Les Lumières enfin bâtissent une conscience universelle des ruines qui s'est imposée à nous comme le "culte moderne des monuments" : un dialogue avec les ruines qui se veut universel et dont ce livre porte témoignage. Passant d'une civilisation l'autre, Alain Schnapp s'appuie autant sur des sources archéologiques que sur la poésie. Magnifiquement illustrée, cette somme est l'oeuvre d'une vie.

10/2020

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Beaux arts

Qui veut la peau de Vénus ?

C'est une femme nue, allongée de dos, qui, dans le plus tranquille naturel, offre au regard ses courbes voluptueuses. Avec un sourire énigmatique, elle se contemple dans un miroir au cadre d'ébène, semblant à peine souffrir des sept entailles qui lacèrent son corps parfait, de la nuque jusques aux fesses. Nous sommes en 1914 : l'un des tableaux les plus célèbres de l'histoire de l'art, la Vénus au miroir de Velazquez, vient d'être vandalisé par la suffragette Mary Richardson. Pourquoi la féministe s'en est-elle prise à un tableau ? A celui-ci plutôt qu'à un autre ? C'est ce que cherche à comprendre Bruno Nassim Aboudrar en reconstituant minutieusement la "scène du crime", et en contant le destin hors norme d'une toile subversive, seul nu connu à ce jour dans la peinture espagnole du XVIIe siècle. Tour à tour passent sur l'ouvre, pour mieux la révéler, les mains de la profanatrice, d'un restaurateur de tableaux, du conservateur en chef de la National Gallery ou encore d'un professeur de chimie interrogeant pigments et vernis. De l'Angleterre puritaine de 1914 à l'Espagne austère et pieuse de la cour de Philippe IV, c'est aussi à une méditation sur la représentation du corps féminin que ce voyage nous convie : un corps tour à tour sacralisé et mortifié ; à la fois caché, contraint, brimé, et célébré dans le secret des alcôves et des galeries bien gardées. Mêlant l'enquête à l'analyse érudite, Qui veut la peau de Vénus ? nous fait entrer dans l'intimité trouble d'un tableau : son aura de rêveries et de fantasmes qui fait de la puissance d'une oeuvre, aussi, la condition de sa vulnérabilité.

03/2016

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Sociologie

Les négociations du soin. Les professionnels, les malades et leurs proches

Dans le domaine de la santé, la promotion de l'autonomie prend des formes paradoxales entre les expertises médicales et professionnelles, l'appel à la décision du patient parfois vulnérable, les attentes envers les proches et le contrôle de leurs actions. Les analyses sociologiques proposées questionnent la pluralité et la variabilité des processus en jeu dans les interactions du soin et soulignent les règles institutionnelles et leurs incidences sur les organisations domestiques de santé. Les conventions mobilisées font l'objet de renégociations permanentes dont les désordres apparents occultent la recherche des compromis pour prendre en compte l'altérité des références et des normes propres aux différents participants du soin. La perspective retenue considère les trajectoires de soin lors de l'annonce du diagnostic, de la formulation des traitements et des alternatives thérapeutiques, et selon les modalités suivies pour associer le patient et ses proches aux décisions. Les configurations issues de l'imbrication de ces registres traduisent les rapports sociaux dans la production de santé, les pouvoirs entre expertises et savoirs profanes ainsi que la répartition des activités du soin selon le genre. Les contributions abordent la sociologie de la santé en considérant les contextes organisationnels des soins, entre droits des malades et pouvoirs des institutions, et en analysant l'expérience singulière de la maladie et les négociations avec les proches. Les analyses concernent des parcours ordinaires de santé, des maladies chroniques invalidantes, des situations de handicaps, des pathologies graves et les lins de vie. Les 21 chapitres sont regroupés en quatre parties centrées sur les sujets suivants. Des droits négociés entre droits des malades et construction de confiance. Les arrangements du soin en situation de handicap et de vulnérabilité. Les limites des négociations en situation de maladies graves. Les prises de décisions et les accompagnements lors des fins de vie.

06/2014

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Terrorisme

Couvrez-les bien, il fait froid dehors…

C'est à l'été 2018 que Sophie Pirson rencontre Fatima Ezzarhouni dans un groupe qui rassemble des proches de jeunes radicalisés, des personnes victimes ou proches de victimes des attentats et des intervenants de première ligne. Le 22 mars 2016, la fille de Sophie a été blessée dans l'attentat du métro Maelbeek. Le fils de Fatima est parti combattre en Syrie le 16 juin 2013. Ces deux mères que tout devrait opposer vont se parler, se découvrir, se construire ensemble une amitié et une intimité fortes, à partir de leurs déchirures et au-delà de l'horreur. Sophie Pirson peint d'une écriture sensible ce récit croisé où les deux voix se répondent en harmonie. Pour conclure son ouvrage symboliquement le 22 mars 2020. David Van Reybrouck, dans sa belle préface écrit : "Cet ouvrage est plus qu'un livre sur les attentats et les combattants en Syrie. (...) C'est le récit d'une amitié nouvelle, inattendue et improbable entre deux femmes fortes, marquées par la vie, mais pas captives. (...) C'est un livre empli de douceur, sur le pouvoir de la vulnérabilité et le réconfort de la beauté." Sophie Pirson écrit les chemins qui se croisent, l'amitié partagée, les larmes et les rires rassemblés. "Nous goûtons à la chaleur de nos élans avec bonheur. Je te lis les pages écrites. Tu complètes, corriges, acquiesces, précises. Nous nous sommes approchées et rapprochées avec notre passé et notre présent. Aujourd'hui, à travers nos échanges, nous nous efforçons d'inventer un futur." Une écriture limpide où la narration se tisse dans l'entrelacs de la conversation, de la réflexion et de la poésie. Une fenêtre largement ouverte sur un monde qui respire. L'ouvrage est conjointement publié dans sa traduction néerlandaise (Alle moeders wenen dezelfde tranen) aux éditions EPO, avec la même préface de David Van Reybrouck.

09/2021

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Sciences de la terre et de la

L'Homme aux bois. Histoire des relations de l'homme et de la forêt, XVIIe-XXe siècle

Pour l'homme d'aujourd'hui, les bois représentent la liberté. Il ne doute pas que ses ancêtres y circulaient et en vivaient sans la moindre contrainte. Et en effet autrefois, la forêt s'offrait aux cultures, fournissait le bois de chauffe et le bois d'oeuvre, nourrissait les bêtes et sauvait les villageois quand tout allait mal. Mais cet équilibre entre agriculture et forêt se détériore dès le milieu du XVIIIe siècle, lorsque les autorités découvrent que la forêt constitue un capital. Les paysans ne sont plus traités en producteurs mais en prédateurs et en ennemis de l'arbre. Eux pour qui la forêt signifiait abondance se révoltent. Leur opposition aux pouvoirs publics ne cessera qu'avec l'exode rural. Dans le même temps, les élites prennent conscience de la vulnérabilité de l'environnement et s'ouvrent à une sensibilité nouvelle : l'arbre devient l'élément constitutif du paysage. La forêt n'est plus l'espace des paysans. Elle dépend des citadins et ceux-ci l'adaptent à leurs besoins. Ces ruptures sont à l'origine des préoccupations écologiques contemporaines. Depuis plus d'un siècle, l'arbre s'est imposé comme l'antidote du monde industriel. L'Etat doit intervenir pour protéger les milieux naturels et non pour favoriser leur exploitation économique. De fait, les grands débats nés autour de la politique forestière du XIXe siècle sont plus actuels que jamais : libéralisme ou dirigisme ? Privatisation ou nationalisation ? La forêt est le miroir de la société. Andrée Corvol, agrégée de l'Université et docteur ès Lettres, chercheur au CNRS est l'auteur de L'Homme et l'Arbre sous l'Ancien Régime(Economica). Elle prépare un ouvrage sur l'économie des sciences de la Nature en Occident.

02/1987

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Géographie physique

L'anthropocène

Il est scientifiquement établi que les crises environnementales globales actuelles sont, sans équivoque, d'origine anthropique. L'espèce humaine fait face à son plus grand défi depuis des millénaires. Ce dossier de la Documentation Photographique vise à synthétiser les différentes approches de l'anthropocène et des menaces qui le caractérisent, à présenter les solutions en matière d'atténuation des perturbations, et à esquisser les différentes trajectoires d'adaptation, en fonction des actions qui seront entreprises, ou non. 02 L'évènement anthropocène 05 Les perturbations anthropocéniques globales 07 De la transition à la bifurcation 13 Les solutions existent et sont nombreuses 15 Gouverner les risques globaux 16 Conclusion Menaces anthropocéniques 18-19 Les origines humaines du changement climatique 20-21 La biodiversité marine, menacée d'effondrement 22-23 Des effets généralisés, parfois irréversibles 24-25 Le Pakistan ravagé par les extrêmes climatiques 26-27 Sociétés et risques environnementaux 28-29 France : des risques climatiques accrus Changements globaux et sociétés 30-31 Une inégale vulnérabilité 32-33 Des responsabilités différenciées 34-35 Un développement durable résilient au climat 36-37 Equité et justice environnementale 38-39 Les co-bénéfices d'une "transition juste' 40-41 Petits gestes individuels et action collective 42-43 Autochtonie et justice environnementale Transition ou bifurcation ? 44-45 Géopolitique de l'anthropocène 46-47 Atténuer le changement d'origine humaine 48-49 La transition vers un monde neutre en carbone 50-51 L'inévitable transition énergétique 52-53 La transition agricole, levier de décarbonation 54-55 L'eldorado des sols et des sous-sols 56-57 De la ville durable à la ville résiliente 58-59 L'adaptation en Europe 60-61 Conserver ou préserver la nature ? 62-63 Brésil : la multiplication des conflits

08/2023

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Ecrits sur l'art

Matières premières

Matières premières s'ouvre sur trois citations de femmes - Anne Truitt, Anni Albers et The Slits - qui donnent le ton au premier livre de l'artiste visuelle Annie Descôteaux. Entre la confidence et le désaveu, la révolte et la boutade, ces courts textes poétiques se présentent sous forme de réflexions écoféministes et décomplexées quant à la place de l'artiste au sein de l'institution, et plus intimement, au coeur de la vie quotidienne. Pour Descôteaux, l'art est une expérience esthétique et intérieure indissociable de la vie secrète des choses : "je tire ma force du royaume des couleurs et des objets" . L'artiste cherche ici la source vive de la puissance féminine dans l'acte créateur, et avec elle, la nature lui répond par gerbes de couleur, atomes de beauté et paradoxes alchimiques. Elle s'adresse par ailleurs à l'intelligentsia académique avec élégance, puis désinvolture : "Je n'aurai jamais l'ambition du Sculpteur / Dois-je bouder la simplicité de mes intentions ? " Ainsi émerge une force tranquille de cet exercice de vulnérabilité auquel l'autrice se livre, tête première. "Je me suis efforcée de consigner, à brûle-pourpoint, l'ambivalence qui s'était emparée de mon esprit depuis la fin de mes études de deuxième cycle universitaire en arts visuels, confie Annie Descôteaux. C'est le récit d'une marche à pied semée d'embûches ; une collection de doutes, puis de convictions, où l'autonomisation se trouve à deux pas, dans les trèfles et la bruyère". Avec Matières premières, Annie Descôteaux parvient à recréer une oeuvre textuelle qui donne à voir et à penser le monde "de l'autre côté du miroir" , c'est-à-dire, à travers le prisme désobéissant de l'art qu'elle entend exercer.

10/2021

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Littérature française

Les enfants de septembre

Ce roman inédit de Jean-René Huguenin, Les Enfants de septembre, est une véritable révélation. Ce roman met en scène trois jeunes garçons : Philippe, fils de bourgeois (c'est aussi le nom de famille qu'il porte avec dégoût) dont le père s'est compromis dans la Collaboration ; Nicolas, fils d'une très modeste famille juive dont les parents sont emmenés sous ses yeux par la Gestapo et qu'il ne reverra jamais ; Bertrand, issu d'un milieu bourgeois lui aussi mais dont le père chirurgien tente d'aider les juifs persécutés et de calmer les positions inverses de sa femme. Trois jeunes gens, trois adultes, dans les remous de l'histoire, que la vie fait se rencontrer, qu'elle sépare et réunit à nouveau. Leurs trajectoires disent la vulnérabilité du jeune âge face aux désastres des événements ou à la lâcheté des hommes, puis le long cheminement, fait de douleurs diverses jamais guéries, de résistances et de désillusions, d'amertume et de renoncements, vers l'âge adulte. Jean-René Huguenin notait dans sa préparation à ce roman : " Au fond, le thème général est le vieillissement : orgueil et violence d'une jeunesse farouche, exagérée, l'inévitable déception sentimentale suivie de la non moins inévitable erreur sentimentale : le mariage. De là l'ennui, la mauvaise conscience du confort, parallèle à un certain dessèchement. " Tous les thèmes chers à l'auteur sont présents, les paysages - la ville, la mer - y servent encore d'écrins. La lucidité de Jean-René Huguenin sur la nature humaine, celle de l'âge adulte surtout, est quasi chirurgicale : hypocrite, lâche, misérable en somme, au regard des ambitions de la jeunesse, exaltée, toute-puissante dans la certitude d'atteindre ses idéaux, mais que la société va réduire à ce qu'elle est elle-même, médiocre et limitée, comme un inéluctable naufrage.

09/2023

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Sciences historiques

La France face à l'initiative de défense stratégique de Ronald Reagan (1983-1986). De la guerre des étoiles à la construction européenne

En 1983, le Président américain Ronald Reagan annonce son intention de réorienter la stratégie de défense de son pays face à l'URSS. Reagan réfute la vulnérabilité de son territoire face aux armes nucléaires ennemies. Son but est de rendre ces armes inefficaces et inutiles, en leur substituant un système de dissuasion non plus fondé sur la destruction mutuelle assurée, mais au contraire sur la promesse d'une survie commune. Cette nouvelle stratégie, défensive, s'appuierait sur les technologies antimissiles : leur essor et leur perfectionnement permettraient de contrer la menace atomique en la vidant de toute opportunité. Il s'agit de pouvoir détecter, intercepter, et détruire, tout missile intercontinental avant que celui-ci n'atteigne sa cible. Ainsi les Etats-Unis seraient-ils désormais protégés par un grand système de défense antimissile que la presse, acerbe, qualifiera de "guerre des étoiles" compte tenu de sa nature exotique (armes laser, armes à énergie cinétique, capteurs, intercepteurs, etc). Un imposant programme de recherche et de développement, visant à étudier la faisabilité technique des composantes de ce bouclier, sera officiellement lancé : l'Initiative de Défense Stratégique (IDS). La controverse est immédiate et l'Europe s'inquiète. Problématique pour la cohésion de l'OTAN, l'IDS l'est encore plus pour une puissance nucléaire alliée comme la France. La rhétorique reaganienne met en effet directement en cause la viabilité de l'arme nucléaire, facteur d'indépendance nationale. En quoi les éventuelles technologies défensives spatiales influent-elles sur la dissuasion française ? Quelles sont les conséquences stratégiques ? Le Président de la République François Mitterrand voue envers cette problématique une attention particulière. S'ouvre avec I'IDS un épisode diplomatique important des années 1980, dans lequel la France fera valoir un positionnement politique ferme et une contre-proposition pragmatique à vocation européenne, avec le programme EUREKA.

03/2014

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Histoire internationale

L'Europe en danger

1992 devait être l'année du grand marché sans frontières et Maastricht nous conduire " irréversiblement " à l'Union européenne. L'Histoire en a décidé autrement, et les difficultés de la ratification du traité ont, depuis lors, confirmé la vulnérabilité intrinsèque de la construction européenne, dont l'intuition est au coeur de ce livre. L'incertitude d'un grand nombre d'Européens sur le sens et les finalités de la Communauté dans l'ère post-communiste, une hostilité nouvelle au Marché unique et à l'Europe du droit, le procès généralisé de son " déficit démocratique ", le réveil des nationalismes, les pressions suscitées par la volonté d'adhésion d'un nombre croissant d'Etats : autant de périls qui, si l'on n'y prend garde, auront tôt fait de miner les efforts de consolidation de la Communauté, dont dépend sa capacité à faire face aux bouleversements géopolitiques en cours. Chacun de ces périls se nourrit pour une part de faux problèmes, qu'il faut désamorcer, et, pour l'autre, de vraies questions qu'il ne faut pas craindre d'aborder de front. Car rien ne serait plus dangereux pour l'avenir du projet européen que de laisser le monopole de la critique à ses ennemis de toujours. Chronique d'une crise annoncée, ouvrage de référence dans le débat sur Maastricht, L'Europe en danger éclaire du même coup les enjeux clés de la construction d'une union politique européenne dans les prochaines années. Normalien, agrégé de lettres et diplômé de Harvard, Laurent Cohen-Tanugi (1957) poursuit une double carrière d'avocat et d'écrivain. Membre d'un cabinet renommé de juristes internationaux et conseiller de nombreuses institutions publiques et privées, il s'est fait connaître par deux essais de réflexion politique, Le droit sans l'Etat (1985) et La Métamorphose de la démocratie (1989).

04/1992

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Philosophie

Le complexe des trois singes. Essai sur l'animalité humaine

Quelque chose a changé dans notre rapport aux animaux. La " cause animale " est à l'ordre du jour, et le vivant humain est désormais plus essentiellement animal qu'humain. Cela s'appelle un zoocentrisme : au centre de notre humanité, l'animalité. En apparence, nous avons tout à gagner à cette nouvelle image de l'homme. Elle nous vient de la biologie de l'évolution, qui nous a situés, quelque part dans l'ordre des primates, en bonne compagnie avec nos cousins les grands singes. Elle est aussi un appel à réformer et à moraliser nos relations avec les animaux que nous exploitons : on respecte d'autant mieux qui nous ressemble. Enfin l'animalité humaine fait de nous des esprits forts, qui ont su en finir avec les dualismes et les grands partages métaphysiques d'antan. Bref : c'est à tous égards une pensée progressiste, car ouverte à la science, généreuse envers les animaux, et philosophiquement éclairée. Il se pourrait pourtant que ces raisons d'en finir avec la différence homme-animal ne soient qu'un ensemble de pensées bancales qui, entre oubli des sciences humaines, réduction de la vie humaine à sa seule vulnérabilité et déni de ce que nous vivons en première personne, composent finalement le portrait idéologique d'un progressisme stérile. Pouvons-nous échapper au " complexe des trois singes ", ces trois façons de méconnaître ce que nous vivons et faisons comme vivants humains ? Et pouvons-nous imaginer un progressisme de vérité conscient de tout ce que nous devons aux animaux sans pour autant renier ce que nous sommes ? Etienne Bimbenet est professeur de philosophie contemporaine à l'université Bordeaux Montaigne. Il est notamment l'auteur de L'Animal que je ne suis plus (Gallimard, 2011), et de L'Invention du réalisme (Cerf, 2015).

10/2017

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Sociologie

Enfants et jeunes hors les liens en Afrique de l'Est. Textes en français et anglais

Dans la région des Grands Lacs, en Afrique orientale, la vulnérabilité et la précarité des enfants et des adolescents-jeunes se sont accrues ces dernières années, en raison d'un développement économique et social inégal, mais aussi du fait de situations politiques, conflictuelles ou post-conflictuelles. Elles s'imposent dans les villes et dans les campagnes, et s'accompagnent d'une multiplication de cas extrêmes. La mortalité infantile et juvénile, les carences socioculturelles, la malnutrition ne témoignent qu'en partie de cet état, alors que la société civile, les organisations non gouvernementales et la communauté internationale en dévoilent les manifestations violentes. Ainsi, depuis plusieurs années, s'est imposée la question sensible des " enfants-soldats ", une condition déconcertante qui cumule la violence subie mais aussi celle portée par les enfants et les adolescents. Ces constats ont inspiré des politiques publiques et suscité des changements dans les perceptions et les représentations de la nouvelle génération. Ces politiques ont conduit à l'établissement de traitements spécifiques, largement évoqués dans les pages de ce livre. Sont ainsi bénéficiaires de cette évolution des groupes d'enfants tels les enfants de la rue, les orphelins du sida, les enfants réfugiés ou déplacés, ainsi que ceux victimes de violences sexuelles ou de violences domestiques dues à la persistance de traditions ancestrales. Issu du colloque " Child Victims, Vulnerable Children and "Violent" Youth in East Africa (Burundi, Kenya, Rwanda and Uganda) : Realities, Perceptions, Care and Support " (Kampala, novembre 2012), cet ouvrage traite des enfants précaires, entre enfants victimes et jeunesse violente, dans leurs dimensions individuelles, familiales et collectives. Les intervenants se sont interrogés sur cette jeunesse " hors les liens ". Sociologues, politologues, statisticiens, juristes, démographes, géographes, anthropologues, cherchent à expliquer comment en Ouganda, au Burundi, au Kenya ou au Rwanda l'évolution, souvent violente, bouleverse les bases anciennes de la cohésion sociale et appelle de nouveaux liens générationnels.

11/2015

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Psychologie de l'enfant

Enfance et psychopathologie. 11e édition

Chaque âge de la vie présente ses spécificités : le fonctionnement psychique n'y échappe pas. Du nourrisson au sujet âgé la psychopathologie ne peut se comprendre en fonction d'un même paramètre. L'interaction et l'intrication des modèles de compréhension qu'ils soient physiologiques sociologiques psychanalytiques cognitifs et éducatifs sont la règle en pratique clinique. La collection Les âges de la vie dirigée par Daniel Marcelli propose une approche complète nosologique clinique thérapeutique et socio-économique des problèmes psychopathologiques propres aux différents âges de la vie. Véritable traité de la psychopathologie de l'enfance l'ouvrage se compose de 5 grandes parties : - Présentation des grandes lignes du développement de l'enfant et des bases théoriques de la psychopathologie de l'enfant. - Analyse psychopathologique des conduites de l'enfant : sommeil motricité et langage troubles oro-alimentaires et sphinctériens fonctions cognitives troubles du com-portement et conduites agressives fonction du jeu chez l'enfant différenciation des sexes et conduites liées à la sexualité. - Etude des grands regroupements nosographiques : autisme et trouble envahissant du développement troubles anxieux épisodes dépressifs déficience intellectuelle infirmité motrice d'origine cérébrale et épilepsie troubles psychosomatiques troubles hyperactifs et limites de la nosographie. - Suivi de l'enfant dans son environnement : sa famille l'école le monde médical. L'enfant migrant les stress et traumatismes ainsi que la protection médico-sociale de l'enfance sont également développés. - Démarche thérapeutique détaillée tant psychologique que médicamenteuse. En plus de la mise à jour de nombreux chapitres cette 11eédition propose une révision complète des chapitres liés au déficit de l'attention et de l'hyperactivité aux troubles disruptifs et externalisés et à la vulnérabilité du développement de l'enfant en situation transculturelle.

03/2021

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Sociologie

Les vulnérables. La démocratie contre les pauvres

Depuis le début des années 1980, les démocraties et les organisations internationales ont modifié leur approche des populations défavorisées, revenant sur plus de deux siècles de développement et de mise en oeuvre des idées progressistes de promotion sociale et d'accès à la citoyenneté. La notion de vulnérabilité est la pierre angulaire de ce changement. Désormais la guerre est déclarée non plus à la pauvreté mais aux pauvres, enrôlés dans ce combat contre eux-mêmes. Ils font l'objet de la vigilance des savants, de la sollicitude des experts et d'une surveillance continue des acteurs publics et ne sont plus traités comme des citoyens malheureux ou mal intégrés mais comme des incapables. Cet ouvrage revient d'abord sur les fondements de cette révolution conceptuelle. Une archéologie des termes permet de comprendre comment ils se sont généralisés dans les discours publics depuis la fin du dernier millénaire. Puis il étudie les instruments de ce nouveau gouvernement des pauvres qui les coupe de l'exercice de leurs droits humains et de leurs libertés fondamentales. Comment ce remplacement de l'égalité par l'équité, de la liberté par la dignité, de la fraternité par la responsabilité s'est-il opéré ? Sur quels principes juridiques fondamentaux et politiques contradictoires, néanmoins conciliés dans une nouvelle théorie sociale, s'appuie-t-il ? Enfin le livre met en lumière les effets de ces dispositifs d'urgence permanente sur l'existence des vulnérables assignés au rôle de victimes. Leur traitement qui combine protection rapprochée et contrôle à distance repose sur l'individualisation et la psychologisation de leur condition et en fait tantôt des martyrs médiatisés tantôt des cibles discrètes d'interventions bienfaisantes condamnées à la désubjectivation et au silence.

02/2010

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Littérature française

Western

« J'entends par western un endroit de l'existence où l'on va jouer sa vie sur une décision. » 

Dans une fuite éperdue vers l'Ouest, Alexis Zagner, un acteur de renom, abandonne soudainement son rôle emblématique de Dom Juan et la vie urbaine qu'il connaissait. À la manière d'un cow-boy solitaire, il semble chercher à échapper à des forces invisibles. Quelles sont les raisons de cette fuite abrupte ? Quels démons intérieurs le poussent à craindre une époque qui l'a pourtant élevé au rang de star ? Et que cherche-t-il à l'ouest du pays ?

C'est alors qu'Aurore, une femme mystérieuse, croise son chemin et semble déterminée à le retenir et à percer le voile de son secret. Pendant ce temps, une tempête médiatique se prépare, menaçant de submerger Alexis. Un duel émotionnel intense s'engage entre ces deux âmes en exil, chacun cherchant à comprendre l'autre tout en se protégeant.

Maria Pourchet nous offre un roman captivant, écrit avec une plume brillante et un humour teinté de tragédie. Elle nous invite à une réflexion profonde sur notre époque, marquée par sa brutalité, sa fragilité et ses relations compliquées avec la notion de liberté. Le livre explore également la place qu'il reste pour le langage de l'amour dans un monde en constante mutation.

Ce récit est plus qu'une simple histoire; il est une méditation sur les complexités de notre temps. Il questionne la manière dont nous gérons notre liberté et notre vulnérabilité dans une société en proie à des changements rapides et souvent violents. C'est un livre qui vous fera réfléchir longtemps après avoir tourné la dernière page, un véritable miroir tendu vers notre société et les dilemmes moraux et émotionnels qui la traversent.

08/2023

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Chirurgie

L'Obésité chirurgicale. Propositions pour une prise en charge intégrée

L'obésité chirurgicale est cette forme d'obésité suffisamment sévère pour justi fier dans certains cas la réalisation d'une chirurgie bariatrique reconnue comme partie intégrante de l'arsenal thérapeutique visant à contrôler l'obésité-maladie. Cette chirurgie n'acquiert son efficacité que si elle est intégrée dans un parcours de soins global et pluridisciplinaire et ne prend tout son sens qu'en tenant compte de la dimension psychologique inhérente à cette affection. Or si les techniques chirurgicales sont de mieux en mieux maîtrisées la difficulté réside toujours dans l'appréciation de la composante comportementale. Cet ouvrage fruit d'une expérience de plus de trente ans porte un projet de réflexion clinique basée sur ce matériau brut qu'est la confrontation avec ces pa tients en souffrance et souvent en errance médicale ; avec leur vulnérabilité leurs attentes parfois démesurées leur demande parfois ambiguë. Ce qui nous inté resse ici c'est de comprendre comment les patients envisagent leur intervention et réagissent à la transformation consécutive à leur amaigrissement. Comment leur comportement peut impacter leur préparation. Comment l'équipe multidisci plinaire doit en tenir compte pour ne pas se laisser dépasser elle-même par des mécanismes psychologiques complexes. Comment enfin à la suite d'une perte de poids massive les modifications de l'image de soi peuvent perturber leurs relations familiales et sociales. Autant de questions qui recoupent le champ d'intervention des chirurgiens mais aussi de tous les soignants concernés par la prise en charge des patients souffrant d'obésité à qui ce livre s'adresse (endocrinologues diabétologues nutritionnistes médecins généralistes et psychologues). Autant de questions qui nous révèlent la difficulté de cette spécialité mais aussi son intérêt et surtout son humanité.

04/2022

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Sciences politiques

Tunisie, l'apprentissage de la démocratie. Edition 2021

En janvier 2011, une foule compacte investit les rues de Tunis et prend des allures de peuple insurgé. Le départ de Ben Ali, le 14 janvier 2011, lui donne la conviction qu'elle est en train de jouer un rôle majeur dans la vie politique du pays. Le peuple entend renouveler les élites et mettre fin aux clientélismes. Rapidement, l'union nationale laisse place à des affrontements, certains voulant conserver des pans du passé politique, ou sur la question de la place de l'islam. Les élections législatives et présidentielles de 2011 et de 2019 qui encadrent cette décennie de transition auront finalement été les seuls moments où le clivage " moderniste" / islamiste laissait place à la volonté populaire, dans un élan révolutionnaire ou dans le cadre d'un populisme qui s'impose sur la scène politique en 2019. Historienne et politologue, Khadija Finan brosse l'histoire de cette décennie sans pareille en l'inscrivant dans l'histoire longue de la Tunisie. Elle met l'accent sur sa singularité : la transition tunisienne, unique dans la région, constitue au coeur du monde arabe un laboratoire de modernité politique. L'auteure s'attache à montrer les difficultés inhérentes à l'apprentissage de la démocratie dans un pays qui a tourné la page de l'autoritarisme, sans rompre avec son passé politique. Le comportement des acteurs politiques, comme les attentes citoyennes attestent de cette ambivalence. Cet essai décrit l'émergence de forces politiques, dans une démocratie balbutiante et fragilisée par les luttes de pouvoir entre formations antagonistes qui paralysent le pays. La précarité économique est aggravée par la situation sécuritaire puis par la pandémie de coronavirus. La transition doit également prendre en compte les effets de la géopolitique régionale, avec le soutien du Qatar aux islamistes d'Ennahda, et l'appui des Emirats arabes unis au camp moderniste. Khadija Mohsen-Finan enseigne sur le Maghreb à l'université de Paris 1 (Panthéon-Sorbonne). Elle est l'auteure de nombreux articles et ouvrages, parmi lesquels Le Maghreb dans les relations internationales (CNRS 2011), L'Image de la femme au Maghreb (Actes Sud 2008) et, avec Pierre Vermeren, Dissidents du Maghreb (Belin, 2018).

01/2021

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Beaux arts

Patrimoine, sources et paradoxes de l'identité

Patrimoine et Histoire, Patrimoine et Société, tels sont les titres des cours publics qui furent donnés à l'université de Rennes 2, entre 1995 et 1997. Les conférences alors prononcées par les historiens François Hartog, Jean-Pierre Rioux, François Loyer, Pierre Nora - peu après que ce dernier eut achevé de publier la somme des Lieux de mémoire - ont laissé un souvenir vif. L'ouverture de la Cité de l'architecture et du patrimoine à Paris, à l'automne 2007, montre comment notre héritage commun s'est affirmé, depuis, comme un objet de pratiques culturelles et comment le présent se nourrit des métamorphoses du passé, sous les auspices du marché. Sur la colline de Chaillot, les mécènes se pressent pour éponger les 80 millions d'Euros qu'a coûté la Cité. Le portail de Vézelay, hérité de l'ancien Musée des monuments français, y côtoie la cité radieuse de Marseille. Alors, Viollet-le-Duc et Le Corbusier, même combat ? Mais l'intégration des modernités dans l'inventaire des valeurs consacrées suit-elle un parcours aussi linéaire ? On a vu avec quelle brutalité ces valeurs ont envahi l'arène politique, lors des élections présidentielles du printemps 2007, et avec quelle enflure elles ont prospéré depuis. Pourtant, les conceptions de la Nation et de la République qu'elles sous-tendent, sont, à l'évidence, plurielles. Il existe la France mais aussi des France, pour reprendre la distinction de Pierre Nora. Comment incarner cette diversité sans la dénaturer ? Le commissaire Maigret, disait-on récemment, est le véritable ministre de l'identité française. Or, voici qu'à présent ces thèmes surgissent au coeur de la mondialisation. Si l'identité s'est rêvée nationale au XIXe siècle, puis découverte régionale au siècle suivant, chacun d'entre nous est désormais porteur d'identités multiples, de moins en moins réductibles à la couleur du drapeau. Que faut-il attendre de la mutation des identités collectives ? Choc ou enrichissement ? Ouverture pacifiée ou confrontation ? C'est en explorant les systèmes de représentation symbolique du passé proche - ici et ailleurs, en Afrique du Nord ou dans l'ancien empire soviétique notamment - que les contributions à ce cours public (2007-2008) nourrissent le débat d'idées.

06/2011

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Histoire des idées politiques

La malédiction de la droite

Les 20 jours qui ont défait la droite. Considéré à juste titre comme l'un des meilleurs journalistes et analystes politiques français, Guillaume Tabard raconte comment la droite, pourtant majoritaire, s'est échinée à perdre le pouvoir depuis 1958. Elle fait preuve en cette matière d'une grande créativité ; les conflits haineux de personnes (Pompidou/Giscard, Giscard/Chirac, Balladur/Chirac, Juppé/Séguin) s'ajoutant aux divergences idéologiques (libéraux-centristes-gaullistes-ultras), les attaques frontales aux rumeurs et coups bas de toutes sortes qui ponctuent son histoire depuis l'affaire Markovic jusqu'à Clearstream. En vingt chapitres percutants, écrits avec brio, l'auteur raconte un fiasco, toujours recommencé, des divisions fondatrices de la guerre d'Algérie au fiasco de la candidature Fillon en passant par les campagnes présidentielles et certaines déroutes telles l'aventure ubuesque des rénovateurs ; les défaites européennes, la perte de la mairie de Paris ou la dissolution manquée de 1997. Introduction : la droite, ses doutes et ses démons 1- 3 novembre 1959 - De Gaulle ne supporte plus Pinay 2- 14 avril 1962 - Debré paie l'addition de la guerre d'Algérie 3- 10 janvier 1967 - Giscard ose dire " oui, mais " à de Gaulle 4- 6 juillet 1968 - Pompidou licencié, mais Pompidou libéré 5- 23 mai 1972 - Le dernier défi de Chaban à Pompidou 6- 25 août 1976 - Chirac part en guerre contre Giscard 7- 10 mai 1981 - la division offre l'Elysée à Mitterrand 8- 29 janvier 1987 - Chirac referme la parenthèse libérale 9- 13 avril 1989 - Des rénovateurs qui se révèlent bien amateurs 10- 5 mai 1992 - Séguin lance la bataille de Maastricht 11- 25 septembre 1993 - La brouille des " amis de trente ans " 12- 21 avril 1997 - " l'expérience hasardeuse " de la dissolution 13- 1er juin 1997 - triangulaires mortelles avec le Front national 14- 18 mars 2001 - Les clés perdues de l'Hôtel de ville 15- 17 novembre - 2002 - l'UMP inachevée 16- 14 avril 2005 - le crépuscule chiraquien 17- 21 mars 2010 - la désillusion Sarkozy 08 - Sarkozy c'est pas du sérieux 18- 24 janvier 2017 - Fillon ou la défaite impossible 19- Le macronisme peut-il absorber la droite ?

02/2022

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Sciences politiques

Le Front National. Une identité antirépublicaine

Au fil de son installation désormais patente dans l'espace politique français, le Front national est devenu un exceptionnel donneur de leçons de morale républicaine à ses adversaires politiques de droite et de gauche. Depuis plusieurs décennies, Jean-Marie, Marine, Marion-Maréchal le Pen et leurs équipes respectives ont multiplié les sermons édifiants, les anathèmes accusateurs et les appropriations autoproclamées, sur le thème de la République. Au soir des élections présidentielles du 7 mai 2017, Marine le Pen invoquait hautement cette République pour s'opposer au projet du nouveau président élu Emmanuel Macron. Pourtant, à partir d'une lecture précise de ses différents supports médiatiques internes (journaux, revues, magazines, ouvrages, sites web, etc.), ce livre montre toute l'identité antirépublicaine de ce parti politique. Cette identité antirépublicaine, le FN la décline de trois façons. Par le panthéon qui est le sien : les grandes figures intellectuelles historiques qui fondent son idéologie. Par les hommages qu'il rend à ses grands disparus : les défunts par lesquels il honore ses héros. Par son vivier relationnel : les activistes, militants et sympathisants qui gravitent en son sein en affinités idéologiques. Dans ce magma se croisent et s'entrecroisent des contre-révolutionnaires de toujours, des monarchistes éternels, des pétainistes nostalgiques, des collaborationnistes attitrés, des antisémites assumés, des racistes attestés, des anciens de la Waffen SS, des négationnistes militants, des fascistes et néofascistes fiers d'eux-mêmes, des Grecistes cultivés mais réactionnaires, des Gudars ultra violents, des identitaires aussi haineux qu'exaltés. Tous ont bafoué ou bafouent encore la Démocratie, la République, l'Egalité. Nul autre parti politique que le FN ne cumule en son sein un tel fatras de personnalités politiques, d'idéologues, de groupuscules, de symboles, de slogans et d'injures qui nient ou attaquent la République dans ses fondements. Cet ouvrage finit en disant que donner des leçons de morale républicaine à partir d'un tel fond antirépublicain relève d'un réel culot politique. Le Front national proclame souvent être le premier parti de France. Mais au regard de son identité réelle, il devrait être redéfini en premier parti antirépublicain de France.

08/2017

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Ouvrages généraux

L'Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne. Cinquante ans entre utopie et réalités (1971-2021)

Au 1er janvier 1971 naissait un établissement d'enseignement supérieur issu de l'ancienne Université de Paris, la Sorbonne, sous le nom "Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne". A l'origine de cette création, des juristes et des politicien, des économistes, des gestionnaires et des mathématiciens, des philosophes, des historiens, des géographes, des artistes et des plasticiens, des archéologues et des historiens de l'art, des démographes et des sociologues, des linguistes et des sportifs unissaient leurs forces afin de bâtir une grande université de sciences humaines et sociales qui soit à l'image de la société et de le culture de leur temps : plus autonome dans son rapport à l'Etat ; plus démocratique dans la gouvernance de l'institution ; pluridisciplinaire par le croisement des savoirs et l'imbrication des parcours ; internationale par son recrutement et la multiplicité de ses liens avec l'Europe et le monde : professionnalisante, enfin par son insertion dons l'univers du travail et de la formation. Ce volume retrace un demi-siècle d'histoire de l'Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne née du grand ébranlement de 1968. Ses fondateurs entendaient réaliser les promesses les plus fructueuses et les ambitions les plus nobles de la loi Edgar Faure sans renier ses héritages issus de la Sorbonne et de la Faculté de droit : une université en phase avec son époque, pluridisciplinaire qui donne aux étudiants et aux étudiantes voix au chapitre (par la participation aux conseils), mais aussi soutien et encadrement par des groupes de travaux dirigés à taille humaine. Paris 1 a su aussi s'ouvrir à des domaines inconnus largement des anciennes facultés comme les arts plastiques, les mathématiques et l'informatique, le sport, la formation permanente et fédérer en outre des composantes originales, comme les instituts. Cette histoire fut pleine de conflits et de difficultés (en matière de locaux, budgets, structures) affrontées dans un esprit constructif mais fidèle au projet initial par douze équipes présidentielles. L'ouvrage montre comment malgré tensions et crises, et face à des ministres pas toujours à l'écoute des demandes, Paris 1 a réussi à faire exister une communauté humaine massive et de plus en plus diverse tout en restant au coeur des innovations intellectuelles et professionnelles dans les sciences humaines, sociales, économiques et juridiques.

01/2022

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Policiers

Le mausolée

Moscou, 2014. Dans la Russie trouble et tourmentée d'aujourd'hui, Tatiana gagne sa vie en dansant tous les soirs au Club 121, haut lieu de rencontres entre hommes d'affaires. Sa beauté ne laisse personne indifférent, et surtout pas Oleg Bezroukov. La jeune femme succombe rapidement au charme magnétique de ce dernier. Mais très vite, le doute s'installe dans la romance. Qui est cet homme mystérieux qui paraît si amoureux mais ne cesse de disparaître sans la moindre explication, et surtout, semble être doté d'un étrange et inquiétant pouvoir de prédiction ? Petit à petit, porté par le peuple qui voit en lui un nouveau prophète, Oleg va naturellement s'imposer sur la scène médiatique russe, allant jusqu'à se présenter aux élections présidentielles face à Vladimir Poutine. Quelle est la vérité, où commence l'imposture ? Tatiana va soudain réaliser que son destin se trouve peut-être ailleurs. Car depuis son enfance, Tatiana entend, dans son sommeil, une voix qui n'a cessé de lui répéter : "Tu vas sauver la Russie". Sa rencontre avec Piotr, un jeune séminariste aveugle doté de pouvoirs médiumniques, va faire basculer le cours des choses. La jeune femme va en effet découvrir l'existence d'une mystérieuse organisation secrète luttant depuis toujours contre les forces du Mal. Cette lutte entre le Bien et le Mal se cristallisera autour d'un monument emblématique, objet de tous les fantasmes, symbole d'une Russie partagée entre tradition et modernité, superstition et science : le mausolée de Lénine. Dans cette aventure, Tatiana devra accomplir une mission périlleuse : arracher le corps embaumé de Lénine des griffes d'Oleg et de ses comparses. Pourquoi un tel intérêt autour de ce corps ? Quels en sont les enjeux ? Pourquoi le Mossad et Al-Qaeda seront-ils obligés d'intervenir ? Et surtout, Tatiana parviendra-t-elle à tenir ce double jeu face à Oleg ? Mêlant Histoire, mysticisme et suspense, Édouard Moradpour signe un thriller habilement construit, aux personnages séduisants et à l'intrigue efficace, autour d'un des monuments les plus énigmatiques et fascinants du XXe siècle.

05/2013

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Sciences politiques

Les Noirs de l'Elysée. Tome1, Un palais pas comme les autres

Assassinats en France et en Afrique de personnalités symbolisant l'émancipation de l'Afrique, installation et soutien des dictateurs par coup d'Etat armé ou électoral, institutionnalisation des régimes totalitaires aux mandats à durée indéterminée, incitation aux guerres civiles, fourniture d'armes et de munitions, complicité de génocide, corruption au sommet des Etats, pillage à grande échelle des ressources naturelles et humaines, des millions de morts, des centaines de milliards de dollars détournés, de nombreux biens mal acquis par des dictateurs soutenus et protégés, des peuples ignorés et méprisés... tel est le triste bilan de 50 ans de politique africaine de la France. Toutes les bonnes volontés de changement manifestées lors des campagnes présidentielles par les différents candidats à l'Elysée, de gauche comme de droite, échouent dans des réseaux opaques où s'entremêlent chefs d'Etat français, chefs d'Etat africains et certains hommes d'affaires français, un ensemble de personnages que l'auteur appelle : " les Noirs de l'Elysée ". Situé au coeur des réseaux, l'Elysée paraît ainsi, tout à la fois, comme palais de la République française et agence de recrutement et de soutien aux dictateurs africains. S'il est vrai que les chefs d'Etat de la Ve République française, du général Charles de Gaulle à Nicolas Sarkozy en passant par Georges Pompidou, Valéry Giscard d'Estaing, François Mitterrand et Jacques Chirac, travaillent pour les " intérêts français ", leur relation fusionnelle avec certains dirigeants africains se justifie en grande partie par le financement de leurs campagnes électorales, des partis politiques, voire des intérêts individuels. Quant au peuple français qui feint d'ignorer le comportement de ses élus, son manque de réaction s'inscrit finalement dans une sorte d'" exception française " bien ancrée dans l'identité nationale. De l'installation au pouvoir des dictateurs africains à la vente des vertus des droits de l'homme, du conservatisme français au soutien d'une parodie de démocratie en Afrique, l'auteur de cet ouvrage-bilan en deux tomes s'est livré, dans ce premier volume, à un travail de repérage du paradoxe, du double langage et des trajectoires souvent secrètes qu'empruntent les élites de la Françafrique pour empêcher le peuple africain de s'émanciper.

01/2010

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Actualité politique internatio

Nos Vérités. Mon rêve américain

La vice-présidente Kamala Harris, l'une des femmes politiques les plus inspirantes, raconte son parcours, ses combats et ses vérités. Elle fut la première femme noire et la première femme d'origine indienne à concourir pour le poste de vice-présidente. Et à peine élue aux côtés de Joe Biden en novembre dernier, Kamala Harris est déjà pressentie pour prendre la tête des Etats-Unis en 2024. Face au machisme et à l'entre-soi des campagnes présidentielles menées par des hommes blancs de la génération du baby-boom, Kamala HarrisA ("A fleur de lotusA " en indien) incarne une nouvelle génération de femmes politiques. Son charisme, son naturel, sa franchise et sa volonté implacable sont les qualités qui l'ont faite élire. Fille d'un économiste jamaïcain et d'une chercheuse en oncologie indienne activistes au sein du mouvement pour les droits civiques durant leurs études à Berkeley, Kamala Harris a de qui tenir sa forte inclination pour la justice sociale. Elle a toujours voulu changer la société, défendre la vérité et l'égalité. A 13 ans, elle manifestait déjà contre l'interdiction de jouer sur la pelouse de son immeuble... Cette passion pour la justice, elle la développe durant ses études en science politique et en droit. Entre 2011 et 2017, elle est une procureure générale de Californie intraitable, qui apprend à se faire respecter. En 2017, elle prête serment en tant que sénatrice des Etats-Unis, et apparaît comme l'une des opposantes démocrates les plus déterminées contre Trump et son administration. Dans ce livre, Nos Vérités, Kamala Harris raconte sa famille, son éducation, son parcours, ses engagements, son mariage, et son besoin de vérités. Elle parle ouvertement de tous ces thèmes qui divisent son paysA : le racisme, l'antisémitisme, le sexisme et l'homophobie toujours présentsA ; les inégalités économiques qui ôtent dignité et décence à des millions de travailleursA ; elle s'insurge contre le coût de la santé, contre les brutalités policières et judiciaires... Et clame son désir, puissant, de refaire de son pays une grande nation, unie, une famille.

05/2021

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Sciences politiques

Merci l'Europe !

Inégalités, chômage, terrorisme, migrants, péril environnemental, les citoyens européens ont peur. L'Europe ne les rassure plus. Pire, elle accroît leurs inquiétudes. Ils ont le sentiment qu'elle ne profite qu'à une minorité " déracinée " (les financiers, les riches et les professions qui jouissent de la mondialisation) mais précipite pour les autres le déclassement, attaquant leurs langues, leurs modes de vie, leurs cultures, leurs entreprises, leurs emplois, leurs données privées, etc. L'Europe se fragmente alors que les menaces se multiplient : les Américains imposent leurs lois, les Chinois leurs produits ; le réchauffement climatique progresse ; les flux migratoires augmentent ; la mondialisation grignote nos cultures ; le big data nous espionne... Dans une Europe perçue comme faible et injuste, la tentation est grande de chercher le salut chez ceux qui parlent fort et critiquent les élites et le système. Leur stratégie consiste à s'appuyer sur les échecs et à tordre les faits pour justifier de solutions simplistes fondées sur autant de mensonges. Et ça marche ! Partout les populistes gagnent du terrain : à l'Est , au Nord, en Italie, en Allemagne, et en France si l'on se souvient du premier tour des présidentielles où, tous scores réunis, ils avaient la majorité. Les populistes parlent haut et simple, comme un Orban et un Salvini. Ou un Trump aux USA. Pas comme un Juncker, le président de la commission, que personne ne connaît. L'auteur dénonce ici les 7 grands mensonges qui font le lit du populisme : l'Europe serait tout à la fois une passoire à migrant, un euro qui nous plombe, le pigeon de la mondialisation, la victime des plombiers polonais qui volent nos emplois, le jouet des technocrates de Bruxelles, etc... Les critiques sont légitimes. Les nier avec condescendance exaspère les opinions publiques. S'il faut évidemment écouter les peuples et respecter le verdict des urnes, c'est pour mieux combattre les populistes et dénoncer leurs fausses solutions. En proposer de meilleures. Et ne pas oublier l'essentiel. Car, malgré tous ses défauts et imperfections, l'Europe nous a apporté ses bienfaits : la paix, d'abord et avant tout, la monnaie commune, les déplacements faciles, la baisse des prix du téléphone, les échanges d'étudiants, les projets industriels majeurs, type Ariane ou Airbus. Comment ne pas voir que dans un monde dangereux, l'Union est la seule et unique façon de nous protéger des volontés de domination des géants asiatiques ou américains et des idéologies hostiles ?

02/2019

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Sociologie

Universalisme

Repenser l'universalisme classique, ce n'est pas réveiller le démon du particularisme, de la pureté biologique et des passions fascistes. Ce n'est pas non plus tomber dans le piège de l'identité comme fondement de toute légitimité, ni couper la République en deux. C'est, tout au contraire, chercher le chemin d'un humanisme à la mesure du monde. Partout, des plateaux de chaînes info aux tribunes des grands hebdomadaires, des interviews présidentielles aux phénomènes de librairies, on dresse le même constat : l'universalisme, indissociable de l'esprit français, pilier de la République, ferait face à un péril mortel. Dans le storytelling qui structure le discours politico-médiatique en France, l'antiracisme présentable d'antan, validé par les partis de gauche pour son ambition universaliste - lutter en même temps contre toutes les haines collectives en intégrant tout le monde - se verrait supplanter par un antiracisme " décolonial ", " indigéniste " et " catégoriel ", dont la grille de lecture serait " racialisante ". Si ce nouvel antiracisme est perçu comme une menace pour l'universalisme, c'est parce que ses promoteurs joueraient avec le feu communautariste. L'antiracisme 2. 0 serait ainsi un racisme déguisé, utilisant des concepts essentialisants qui ne valent guère mieux que les théories de la suprématie blanche. Idiots utiles du soft power américain ou apprentis-sorciers de la gauche radicale, ses idéologues formeraient avec l'extrême droite une " tenaille identitaire " visant à renverser l'ordre républicain, en déclenchant rien moins qu'une guerre des races. Mais de quel universalisme parle-t-on ? Dans quelle mesure le concept fait-il l'objet d'un monopole intellectuel ? Pourquoi ceux qui se pensent et se disent universalistes sont-ils convaincus qu'il n'en existe qu'une seule forme - celle qu'ils professent ? Et comment expliquer l'équivalence morale entre racisme et antiracisme qui sous-tend leur axiomatique ? Telles sont les questions qui sous-tendent cet essai qui se veut à la fois une critique de la raison pseudo-universaliste et une approche de l'universalisme postcolonial, ou créolisé. Repenser l'universalisme classique, ce n'est pas réveiller le démon du particularisme, de la pureté biologique et des passions fascistes. Ce n'est pas non plus tomber dans le piège de l'identité comme fondement de toute légitimité, ni couper la République en deux. C'est, tout au contraire, chercher le chemin d'un humanisme à la mesure du monde.

02/2022

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Civilisation américaine

Revue Française d'Etudes Américaines N° 172, 2e trimestre 2023 . Frustrations

Ce dossier propose d'interroger la notion de frustration aux intersections conceptuelles de la subjectivité, de la position éthique et de l'expression artistique, du 19e au 21e siècles aux Etats-Unis. Affect qui se fait jour quand la jouissance se dérobe, la frustration peut aussi bien être le produit de vexations mineures que celui de conditions structurelles étendues, elle peut tout autant concerner des individus que des collectifs, et elle peut surgir tout à coup comme elle peut affleurer progressivement au fil du temps. La particularité de la frustration, à l'inverse d'autres sentiments qui acceptent une charge politique, tient à sa capacité à jeter un pont entre le sentiment et l'état : un individu peut se sentir frustré en tant qu'il répond à un événement ou à un lot de circonstances, mais il peut également être frustré, en tant que membre du corps social, dont l'agentivité aurait été mise à mal. Outre l'étude de la frustration comme moteur ou motif de la création littéraire (frustration de l'auteur ; frustration lisible dans l'écriture ; frustration comme moteur d'une intrigue, etc.), le dossier propos d'étudier la façon dont certaines communautés et certains collectifs peuvent réagir face à la frustration. Les expériences collectives de la frustration, identifiables de part et d'autre du spectre politique, semblent en effet se répéter tout au long de l'histoire des Etats-Unis, depuis la question de l'esclavage à l'époque de la reconstruction jusqu'à la prise du Capitole en janvier 2020, en passant par le suffrage des femmes en 1920, les mouvements étudiants des années 1960, ou bien les élections présidentielles de 2016. Il s'agit donc de se demander ce qui advient quand une communauté qui jouit d'un privilège — ou n'en jouit pas encore — se sent menacée et d'étudier les réactions mises en oeuvre à ce qui est perçu comme un dessaisissement — ou une impossibilité d'accès. Il s'agit ainsi de s'interroger sur l'existence de modalités de résistance spécifiques de genre, de classe ou de race et d'étudier la façon la frustration des mouvements pour une justice raciale dans les années 1830 s'exprime, ou non, de la même manière que celle de l'électorat de Trump suite à l'élection de Joe Biden.

06/2023

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Droit

Droit de superficie et propriété en volume. Analyse du nouveau régime, Edition

DROIT BELGE La propriété en volume : une nouvelle opportunité pour les investisseurs immobiliers La réforme du livre 3 du Code civil, entrée en vigueur le 1er septembre 2021, a déjà fait l'objet de plusieurs ouvrages généraux qui résument les principales innovations. Parmi les nombreuses modifications apportées au droit immobilier, l'une d'entre elles est particulièrement importante pour la structuration des transactions immobilières et mérite un examen approfondi : le droit de superficie perpétuel, c'est-à-dire la constitution d'un droit de superficie non limité par une durée maximale contraignante. Cet ouvrage se concentre sur l'analyse de ce régime innovant, à la lumière de la jurisprudence et de la doctrine antérieure, des travaux préparatoires et des premières tendances dans la pratique. Cette innovation du droit des biens permet la mise en place d'une structure immobilière longtemps réclamée par la pratique : la propriété en volume. Il s'agit de la possibilité de céder ou d'acquérir la propriété d'un volume ou d'une partie d'un bâtiment (un étage de bureaux, la partie résidentielle au-dessus d'un centre commercial, etc.) sans acquérir la propriété du terrain ni mettre en place un régime de copropriété. De façon remarquable, cette opération permet ainsi à l'acquéreur d'éviter les contraintes d'un acte de base et le coût financier et fiscal de l'acquisition du terrain. Elle permet aussi au vendeur qui le souhaite (par exemple un pouvoir public) de conserver un certain contrôle foncier sur le bien cédé. ll s'agit ainsi d'un nouvel outil flexible particulièrement utile pour le secteur immobilier. Néanmoins, le législateur a attaché une série de conditions strictes et d'effets particuliers à cette innovation. Les conséquences d'une telle opération divergent par ailleurs largement d'une vente classique, tant du point de vue civil (les droits et obligations des parties à la convention) que fiscal (les impôts directs et indirects visant l'opération). L'auteur de cet ouvrage, avocat spécialisé en transactions immobilières, chercheur en droit immobilier et titulaire d'un master de spécialisation en droit fiscal (ULB), envisage ce nouveau régime juridique dans une perspective à la fois théorique et pratique, civile et fiscale, avec pour objectif d'éclairer le juriste et le praticien, de conseiller les rédacteurs de telles conventions et de proposer une première interprétation de la réforme.

12/2021