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Ouvrages généraux

La fabrique des émotions disjointes

Les faits d'affects sont à valences multiples. Ils méritent donc d'être interrogés dans le pourquoi de leurs motifs souvent inconscients, dans le comment de leurs manifestations gestuelles et, tout aussi bien, dans le pour quoi de leurs destins éthiques et politiques. Car tout cela fonctionne ensemble dans chaque moment de l'histoire. Ce volume, comme le précédent, s'autorise à vagabonder entre des analyses de cas singuliers très divers, mais pour voir s'y dessiner une configuration particulière bien que, malheureusement, très puissante et répandue. Les faits d'affects y sont réglés selon une disjonction : "fronts contre fronts", en quelque sorte. On entre là dans le vaste domaine d'une anthropologie politique des sensibilités et, notamment, de ce que Svetlana Alexievitch nommait les "documents-sentiments" relatifs à l'expérience des femmes russes enrôlées dans les combats de la Seconde Guerre mondiale. Comment, alors, ne pas s'interroger, en amont sur la "fabrique des émotions" dans le cadre propagandiste nazi, en aval sur la notion économique de "promotion" capitaliste ? Comment, au fil de ce parcours, ne pas revenir à la notion - toujours à revisiter, de Hegel à Marx et de Freud à l'anthropologie contemporaine - du fétichisme, là où justement les relations des sujets aux objets prennent un tour réifié, aliéné, mortifère ? La disjonction affective ne caractériserait-elle pas, pour finir, ce "malaise dans la culture" duquel nous peinons à nous extraire dans un monde où notre liberté dans le "partage du sensible" se heurte constamment à une sorte de loi du marché affectif ?

03/2024

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Littérature Allemande

Les Souffrances du jeune Werther

" Werther. Je me souviens de l'avoir lu et relu dans ma première jeunesse pendant l'hiver, dans les âpres montagnes de mon pays, et les impressions que ces lectures ont faites sur moi ne se sont jamais ni effacées ni refroidies. La mélancolie des grandes passions s'est inoculée en moi par ce livre. J'ai touché avec lui au fond de l'abîme humain... Il faut avoir dix âmes pour s'emparer ainsi de celle de tout un siècle. " A ces lignes de Lamartine pourraient s'ajouter le témoignage de Mme de Staël - " Werther a fait époque dans ma vie " -, celui de Napoléon qui disait avoir lu le roman sept fois, et bien d'autres encore. Très tôt, le livre entre dans la légende, jusqu'au suicide, dit-on, de certains de ses lecteurs. Si à sa parution, en 1774, il établit d'un coup la réputation du jeune Goethe encore presque inconnu, s'il est réédité l'année suivante et immédiatement traduit en français, c'est sans doute parce que, dans ce roman par lettres dont la forme est depuis longtemps familière au lecteur, la voix même du personnage fait retentir l'intransigeance de la passion, mais c'est surtout que Werther, dont on fit volontiers le premier héros romantique, exprime de manière éclatante la sensibilité aussi bien que le malaise de son temps où l'individu se heurte à la société. Avec ce livre dont l'influence fut considérable, la littérature allemande prend sa place sur la scène de l'Europe.

04/1999

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Littérature étrangère

L'église des pas perdus

Quand Catherine King s'aventure seule dans la nuit pour aller voir les ossements humains mystérieusement apparus devant l'église de sa propriété, son amie Maria Dlamini la suit. C'est la fin de l'apartheid, les leaders noirs ont été relâchés. Les deux femmes sont âgées : elles ont été élevées ensemble, près de soixante-dix ans auparavant, dans cette ferme au nord-est de Johannesburg dont le père de Catherine, d'origine britannique, était le propriétaire et où la mère de Maria était la cuisinière noire. Très tôt, la vie les a séparées : Maria est restée à la ferme, tandis que Catherine en était brutalement arrachée dès 1931. Quand elle revient vingt ans plus tard, Tom et Isobel Fyncham en sont les nouveaux propriétaires. Entre Catherine et Tom, l'attirance est immédiate mais des ombres rôdent. C'est en partant sur les traces de son père défunt que la jeune femme parviendra à démêler les raisons du malaise et les origines du drame qui s'est joué, à son insu, entre Tom, Isobel et elle-même. Tout au long du roman, Maria veille sur son amie, secondée en cela par un voisin afrikaner, Hendrik, lui aussi fasciné par la belle et fougueuse Catherine. Roman du retour au pays natal, roman de la perte et de la trahison, de l'amitié et de la réconciliation, L'Eglise des pas perdus est un livre au suspense impeccablement orchestré, aux descriptions somptueuses, qui dit la complexité des relations entre les êtres dans un pays traversé par l'apartheid.

05/2006

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Poches Littérature internation

Au cabaret de l'amour

Kabîr naquit vers 1440 et mourut en 1518 après avoir vécu l'humble vie de tisserand. Ses Paroles sont à l'origine du mouvement religieux des Kabîr-Panthî (4 millions d'adhérents) ; les Sikh eux aussi le tiennent pour un de leurs maîtres. Musulman d'ascendance - car Kebir, en arabe, signifie " grand " -, Kabîr s'était pourtant assimilé à l'hindouisme. Il subit l'influence de Râmânanda et du Hatha-Yoga, puis, à la suite d'une " illumination ", prêcha les petites gens. Pandits, mollahs, yogis, tous ceux qui vivent en parasites des religions, il les condamnait. Il veillait à se garder " du Véda comme du Coran ". Ainsi que Toukârâm, le mystique marathe, il aspirait à l'union directe avec Râm, l'Absolu, qui transcende toutes les sectes. On l'accusa donc de vouloir se diviniser, ainsi qu'à Bagdad un peu plus tôt Mansur Hallâj. Plus chanceux, il échappa de peu au supplice. Aujourd'hui, musulmans et hindous se reprochent mutuellement de l'avoir persécuté. A la différence des prétendus poèmes de Kabîr publiés par Mme Mirabeau-Thorens d'après l'anglais de Tagore, et qui n'offrent guère de garantie d'authenticité, ceux-ci sont directement traduits du dialecte hindi qui fut celui de Kabîr : langue malaisée, de syntaxe toute personnelle, et truffée de mots arabes ou persans. La belle traduction de Mlle Vaudeville colle à ce chant si simple et fulgurant, très modeste et plus ambitieux encore, celui d'un homme qui répudie à la fois le syncrétisme banal et les arcanes de l'ésotérisme, et qui, prophète une fois de plus de l'Unité, à ce titre doit toucher l'agnostique aussi bien que le croyant.

05/2006

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Notions

Initiation à la philosophie

Cette initiation a la philosophie s'adresse a tous ceux qui ressentent comme un manque la disparition de la culture philosophique classique. Elle est destinée, bien sûr, aux lycéens et aux étudiants, mais elle a aussi vocation à nourrir la réflexion des lecteurs curieux d'un savoir dont l'approche est malaisée et la vulgarisation impossible. Cet ouvrage ne prétend pas remplacer un enseignement philosophique original : il propose des informations claires et méthodiques sur les fondements de la philosophie, son histoire et ses principaux concepts. Elles permettront au lecteur de trouver, sinon des réponses aux grands problèmes épistémologiques, logiques, moraux ou métaphysiques, du moins le moyen de les mieux cerner et comprendre. La première partie de ce livre présente la philosophie occidentale classique, depuis sa naissance, en Grèce, avec les présocratiques (Vie siècle avant J-C), jusqu'au XXe siècle, en passant par Socrate, Platon, Aristote, les stoïciens, les épicuriens, la philosophie médiévale, Descartes, Spinoza, Leibniz, les empiristes anglais, Kant, Schopenhauer, Hegel, Nietzsche, etc. La seconde partie aborde les problèmes fondamentaux et les concepts les plus généraux de la philosophie : l'être, le connaître, l'agir, qui sont à la base de la philosophie de la connaissance, de la métaphysique, de la morale, de l'esthétique et de la vie. Ces problèmes sont posés en termes contemporains, dans le cadre des grandes divisions classiques, et par référence aux systèmes de pensée qui ont marqué le XXe siècle : ceux de Husserl, Heidegger, Russell, Wittgenstein, Bachelard, Sartre, Lévi-Strauss. La philosophie, dit Platon, "est un beau risque à courir" ; ce livre à la modeste ambition de conduire le lecteur au bord de ce risque.

09/2022

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Sociologie

Ecrire sur les jeunes. Des réalités juvéniles questionnées par la jeune recherche en Tunisie

Cet ouvrage est une immersion dans le monde des jeunes, qui nous a permis de nous fier à l'intuition, à la curiosité et à la fraîche volonté d'un groupe de jeunes chercheurs pour nous tracer, ce qui pourrait être à leurs yeux, une ébauche de la carte socioculturelle de la Tunisie post-révolution. La diversité de leur formation disciplinaire, loin d'être un obstacle, a mis au jour des questions, des reliefs, des inquiétudes en rupture avec les conclusions répandues en rapport avec les jeunes. Le rapport à la politique, aux nouvelles technologies de communication et au religieux, autant de questions désormais classiques, qui jouent ici un rôle de cadrage thématique, dicté essentiellement par les impératifs de l'édition, n'étouffant pas l'originalité des interrogations ayant guidé les jeunes auteurs. Il s'agit pour eux de revisiter des problématiques, déjà balisées par la recherche, mais à partir d'un terrain que le contexte sociopolitique laisse voir sous un jour nouveau. Explorer le monde des jeunes à travers les problèmes qui se sont imposés depuis des années à toutes les échelles — certes parfois jusqu'à la pléthore —, c'est chercher à toucher les zones névralgiques où le malaise du vivre-ensemble (l'expression du mécontentement, la participation politique...), du croire (le retour du religieux) et de la quête de soi travail et reconnaissance, rupture et spiritualité...) s'exprime et laisse entendre des voix, sinon nouvelles, du moins inaudibles jusqu'à aujourd'hui. L'ouvrage, ne hâtant pas de conclure, cherche à recueillir le balbutiement d'un vécu juvénile, et à préparer le terrain de la recherche à recevoir les ingrédients d'une nouvelle réflexion.

10/2019

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Photographie

Dioramas

En 1974, après avoir quitté le Japon et fait des études d'art à Los Angeles, Hiroshi Sugimoto arrive à New York. Il y découvre le Musée américain d'histoire naturelle et ses dioramas mettant en scène des animaux empaillés ou de cire devant des décors peints. Frappé par l'aspect artificiel de la mise en scène, il se rend compte que l'illusion fonctionnerait mieux à travers l'oeil d'un appareil photographique. Il entame ainsi en 1974 sa première série, Dioramas, partant du postulat selon lequel les appareils photo montrent toujours la réalité brute, une hypothèse qui piège beaucoup de spectateurs. Cette astuce visuelle, jouant sur l'ambiguïté de la nature des objets, est la base fondatrice de son exploration conceptuelle du médium photographique. La série Dioramas met en scène des animaux - ours polaire, boeufs musqués, antilopes, autruches d'Afrique - dans des positions réalistes et dans ce qui semble être leur milieu naturel, comme si le photographe avait capturé un instant vécu de leur existence. Pourtant, on peut ressentir comme une sorte de malaise visuel en regardant les images pour la première fois. Le caractère onirique, presque surréaliste, des paysages et la grande netteté des détails et des matériaux paraissent suspects ; cette perfection nous interroge. Après examen des images, le spectateur prend conscience du travail sur la luminosité et de la précision du cadrage ; la beauté plastique des photographies, trop recherchée pour être naturelle, vient déranger définitivement l'illusion première. Cette édition de Diorama est la première à rassembler l'ensemble de la série en un seul ouvrage et présente une dizaine de photographies récentes (2012).

06/2014

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Littérature étrangère

A l'aide, Jacques Cousteau

Dans ce livre, Gil Adamson propose treize nouvelles au fil desquelles elle nous fait partager des moments de la vie de la jeune Hazel, entre son enfance et son entrée dans l'âge adulte. On la voit, aux côtés de son frère Andrew, évoluer au sein d'une famille pour le moins étrange : le père entreprend de refaire l'installation électrique de toute la maison ; le frère ne s'exprime qu'en prononçant des aphorismes surréalistes et lit avec passion le programme de la télévision comme s'il s'agissait d'un roman ; la mère est merveilleuse en apparence mais demeure un mystère pour sa fille et son mari. Hazel les observe et s'inquiète. Elle décrit l'hypocrisie qui règne au cours des réunions familiales, la torture que représente pour elle les mariages auxquels on lui demande d'assister, les humiliations typiques de l'enfance et de l'adolescence, la détestation qu'elle éprouve pour l'école, l'amertume qu'il est courant mais toujours pénible de cultiver à l'égard des membres de sa famille et un sentiment de malaise sous-jacent qu'elle éprouve en permanence. Les péripéties de Hazel, à la fois étranges et parfaitement crédibles, mettent en scène un panel varié des membres d'une même famille, tous différents mais unis par une tendance commune à un comportement excentrique. Dans ce fascinant portrait d'une famille dysfonctionnelle transmis par la voix unique de cette jeune fille, Gil Adamson démontre sa maîtrise d'une écriture unique qui combine une attention au détail, un sens de l'humour grinçant et une poésie tant dans le choix des mots que des images.

02/2012

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Littérature étrangère

Les complémentaires

David Fischer ne se doute pas que sa conversation téléphonique avec sa femme, alors qu'il est en voyage d'affaires à Londres, sera le premier signe annonciateur de trois jours qui mettront à mal bon nombre de ses certitudes. Car tout va bien dans la vie de cet avocat danois, et le dîner avec Nadeel, le petit-ami pakistanais de sa fille Zoë, qu'Emma lui annonce, ne lui pose aucun problème. Mais le lendemain matin, une fois rentré à Copenhague, il trouve une croix gammée taguée sur sa boîte aux lettres. Il décide de la remplacer et de n'en parler à personne, mais il est troublé. Sa femme Emma est anglaise. Mariée avec David depuis vingt-cinq ans, elle l'a suivi dans cette banlieue cossue de Copenhague pour se consacrer à l'éducation de leur fille Zoë mais aussi à la peinture, sans toutefois tenter une carrière. Le soir du dîner, quand elle prend l'initiative de parler des origines juives de David à Nadeel, le malaise dans cette famille en apparence sans histoire s'accroît tout d'un coup. Puis arrive le premier vernissage de Zoë, étudiante aux beaux-arts, où l'installation vidéo provocante qu'elle a conçue avec Nadeel risque bien de mettre le feu aux poudres. Dans une narration serrée à l'intrigue ramassée, Jens Christian Grondahl évoque avec une grande justesse ces moments où nos identités se fissurent et où tous nos repères semblent se recomposer. Les complémentaires est sans doute son roman le plus contemporain - les questions d'appartenance, d'immigration et de multiculturalisme y sont clairement abordées mais aussi le plus émouvant.

09/2013

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Economie

Crashed. Comment une décennie de crise financière a changé le monde

Nous vivons dans un monde où les soubresauts de l'économie font les gros titres : de l'assouplissement des réglementations bancaires aux Etats-Unis à l'établissement de tarifs douaniers susceptibles de déclencher des guerres commerciales internationales. Les racines de cette situation sont profondes. Dans Crashed, l'historien Adam Tooze montre que les bouleversements d'aujourd'hui ont une origine commune dans la crise économique de 2008 et ses répercussions. Si la crise financière a d'abord été présentée comme une péripétie locale, ce qui s'est passé à Wall Street à partir de 2008 a en réalité bouleversé toutes les régions du globe : des marchés financiers occidentaux aux usines et chantiers en Asie, au Moyen-Orient et en Amérique latine. La crise a déstabilisé l'Ukraine, semé le chaos en Grèce, suscité la question du Brexit et préparé le terrain à Trump. C'est la crise la plus grave endurée par les sociétés occidentales depuis la fin de la Guerre froide. Reconstituant l'histoire, l'auteur analyse en détail les décisions et le positionnement des acteurs qui ont dominé l'actualité économique, politique et internationale de ces dix dernières années. Il le fait au prisme de multiples thématiques originales : itinéraires du développement économique et de la dette à la surface du globe ; inégalités politiques issues de l'interdépendance financière des pays ; effets de la crise sur l'ascension spectaculaire des réseaux sociaux et le malaise des classes moyennes. Toujours avec la rigueur de l'historien, Adam Tooze prolonge son étude jusqu'à aujourd'hui et s'interroge sur la perspective d'un ordre mondial progressiste, stable et cohérent à l'avenir.

10/2018

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Littérature étrangère

Tierno Monénembo. Une approche psychocritique de l'oeuvre romanesque

Construit à partir de l'essentiel de l'oeuvre romanesque de Tierno Monénembo, cet essai met en exergue l'implicite d'une trentaine d'années d'écriture et de vie littéraires en explorant les principales instances narratives. Ainsi, le lecteur découvre, dans chaque page, dans chaque paragraphe et dans chaque roman les fragments du mythe personnel de l'écrivain qui apparaissent progressivement comme les pièces d'un puzzle. Toute la subtilité de la langue française et du talent de l'écrivain résident dans la mise en scène de la technique romanesque. Cette analyse psychocritique de l'oeuvre littéraire de Monénembo se veut avant tout être une étude portant sur la psychologie des personnages principaux. Elle tâche donc de mettre en exergue le malaise identitaire de ces personnages et celui de l'exilé. Somme toute, face aux traumatismes sociopolitiques, les personnages désemparés éprouvent la nostalgie du royaume d'enfance. Cette présence récurrente dans l'oeuvre romanesque n'est pas anodine. Elle résulte d'un passé troublant apparaissant obstinément et parfois inconsciemment dans les récits des narrateurs. Ces derniers s'inspirant en général de l'univers familial cauchemardesque ou de la situation pitoyable du pays natal "mal sorti" du joug colonial français. Si l'écriture de Tierno Monénembo est prolifique, "instable" et novatrice comme le souligne Noémie AUZAS, force est de constater que les récents articles de l'écrivain franco-guinéen sur le nouveau régime politique guinéen sèment le doute sur le véritable sens de son patriotisme et sur la sincérité de son engagement politique dans une Guinée où l'opportunisme et la course aux intérêts égoïstes des politiques empêchent le développement.

07/2014

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Sports

Peut-on encore aimer le football ? La fable du monde

De plus en plus de football. De plus en plus, jusqu'à la nausée. De plus en plus, comme à l'infini : notre temps disponible, notre temps hors travail, hors obligation sociale, saturé, occupé par le spectacle du football. Est-il une évasion, cependant, ce spectacle ? Une escapade, comme l'est le théâtre classique ou l'opéra, hors du monde de la quotidienneté plus ou moins aliénée, plus ou moins inauthentique ? L'invasion permet-elle l'évasion ? Souvenons-nous d'un propos de Paul Valéry : "la vie moderne (...) remplace l'imagination par les images" . Aujourd'hui, le meurtre est accompli. Le monde est rempli d'images de football. Les coeurs et les cerveaux, les espoirs et les passions, les esprits et les âmes, le sont également. Le football a installé sa demeure au centre de la vie moderne. Faites-nous rêver, demande-t-on souvent à une équipe de football ! Dès que nous posons la question du contenu de ce rêve, la consternation nous saisit. A quoi pourriez-vous nous faire rêver, vous les joueurs ? Vous les équipes ? Tenter de répondre à cette question provoque un malaise : le rêve que le football serait censé offrir est sans contenu. Vide. A quoi servent-elles, ces images ? Où conduisent-elles ? Agrégé de Philosophie, Robert Redeker est l'auteur de nombreux livres. Il collabore également à plusieurs revues et journaux. Il a publié dernièrement Le soldat impossible (Pierre-Guillaume de Roux, 2014), Bienheureuse vieillesse (Le Rocher, 2015) , L'école fantôme (Desclée de Brouwer, 2016) et L'éclipse de la mort (Desclée de Brouwer, 2017). Il s'emploie également à la photographie et à la critique littéraire.

05/2018

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BD jeunesse

Jade 320U : Le regard des autres

A propos de ceux qui nous regardent. Si la figure de l'artiste conserve dans nos sociétés une aura que l'admiration dispute à l'envie, l'auteur de bande dessinée - mais il n'est sûrement pas le seul - fait office de l'un des parents pauvres de ces regards plein d'émotion. Au-delà des inconditionnels de la bande dessinée ou du phénomène fanisme fleurant bon l'enfance et savamment entretenu par toutes les world companies de la distraction, c'est plutôt l'incompréhension, bienveillante ou pas, souvent maladroite, qui préside aux relations entre l'auteur de bande dessinée et son entourage, qu'il soit familial, amical, périphérique ou même administratif. Ce regard particulier reflète bien aussi la particularité d'une pratique qu'on ne sait pas nécessairement caser dans la grille des professions. Elle évoque le propre malaise de ses pratiquants, leur statut social boiteux tant que la célébrité n'y a pas apposé son verni fixant. Ils travaillent mais restent souvent chez eux (Chômeurs ? Délinquants ? Feignasses ? Assistés ? Parasites ? ), ils n'y gagnent pas forcément leur vie (ou cumulent avec une autre activité) ce qui les rend forcément suspects parfois même au fond des yeux de leurs plus proches. Ainsi, est-ce un vrai métier ? Une simple passion d'adolescent mal grandi ? Est-ce finalement bien sérieux ? Moins sexy que chanteur de rock, plus flou que cinéaste, moins sérieux qu'écrivain, c'est le cul entre d'innombrables chaises qu'ils dressent dans ce nouvel opus de "Jade" le portrait du quotidien qui les perçoit, qui participe à leur façonnement psychologique et les emprisonne dans des stéréotypes bien malgré eux.

08/2010

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Cinéma

La crise des cinémathèques... et du monde

Nées, pour quelques-unes, avant la deuxième guerre mondiale en se donnant la mission de sauver les films en péril, puisque l'industrie et le commerce les envoyaient à la destruction en parfaite légalité, les cinémathèques ont pris leur principal essor après 1945. Elles regroupèrent alors des spectateurs nombreux et passionnés, qui, mécontents de leur éducation bourgeoisement classique, souhaitaient connaître le cinéma que la pédagogie rangeait du côté du plus banal divertissement. Du coup, par la vitalité populaire des ciné-clubs, elles participèrent très activement aux phénomènes de la contre-culture qui s'opposaient aux valeurs somnolentes d'une culture soutenue, de manière intense, par l'officialité. Les fondateurs individuels de ces collections inédites, jugées dérisoires et que le public, pourtant, apprécia, travaillèrent sans ressources en marge des corporatismes qui dominaient le septième art avec la bénédiction de l'Etat. Mais, au fil des ans, elles gagnèrent une place enviable et devinrent des institutions que les gouvernements se vantèrent enfin d'aider. Les nouveaux directeurs placés par le pouvoir abandonnèrent les fondateurs pauvres (en même temps que riches de leurs trésors partagés) pour devenir d'obéissants fonctionnaires : gardiens au centre de leur musée, ils veillent sur des œuvres qu'ils restaurent grâce à l'appui des subventions et que de rares amateurs admirent comme les visiteurs de vases grecs sous vitrine, hors du souci de les distribuer comme autrefois. La télévision, des moyens de communication dont il est malaisé d'appréhender les perspectives, une société qu'emporte une folle évolution, renvoient les cinémathèques au monde en sommeil contre lequel, par magie rassembleuse, elles s'insurgèrent : celui de la culture financée afin d'empêcher tout réveil brutal des consciences.

10/1997

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Littérature étrangère

Je suis ton petit-fils

Ilya Kotcherguine nous raconte son séjour en Belgique dans une résidence pour écrivains. Le contexte : un temps fort des échanges culturels avec la Russie, cent trente concerts, deux cent cinquante manifestations, la venue de Poutine à Bruxelles. Il décrit très bien l'étrange sentiment, qui va jusqu'à l'angoisse, de l'auteur venu " écrire " dans un temps donné. Il doit profiter de conditions idéales pour créer, faire face à des obligations sociales, converser avec ses lecteurs, parler de son œuvre...alibis bienvenus pour celui qui fuit son ordinateur et la page blanche. Le sujet de son livre en cours ne cesse de le tarauder : l'histoire de ses grands-parents, tout spécialement de son grand-père, un haut dignitaire soviétique, un proche collaborateur de Staline, qui a séduit sa grand-mère avant de l'épouser sur le tard. Au hasard de ses rencontres, il se fait courtiser par un homme, se lie à une jeune femme qui parle un peu russe. Ilya Kotcherguine sait rendre le malaise de " l'écrivain russe à l'étranger ", rôle qu'il joue à la perfection, non sans humour, qu'on prend à témoin de l'Histoire en train de se faire. Et puis être loin de chez soi, rien de mieux pour retrouver ses racines, se souvenir de son autre vie où l'on chassait l'ours en Sibérie et où l'on mangeait même du chien. Au bout du compte ; sans l'avoir l'air d'y toucher, un jeu de miroir entre Russie et occident, entre les générations, avec, en toile de fond, l'évocation de diverses destinées dans un pays qui s'appelait l'URSS.

04/2009

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Histoire internationale

Afrique du sud. Mémoire, héritages et ruptures

En 1918, à la fin de la Première Guerre mondiale à laquelle participa l'Afrique du Sud, naissait dans ce pays Nelson Mandela, icône internationale qui symbolise le combat pour la liberté des Noirs sud-africains. Sa lutte, longue et douloureuse, aboutit à cette grande rupture dans l'histoire sud-africaine du XXe siècle que constituent la fin de l'apartheid en 1990, la transition démocratique qui s'ensuivit et l'espoir de voir émerger une nation multiculturelle prospère puisant sa force dans la diversité raciale, ethnique et linguistique de sa population. En 2018, l'heure est donc au devoir de mémoire mais aussi au bilan de l'héritage laissé par Mandela. Si le discours officiel actuel met l'accent sur les progrès accomplis "d'un Etat au service de quelques-uns" à "un Etat engagé au service de tous, Noirs et Blancs", aujourd'hui plus que jamais, les fantômes du passé semblent hanter la "nouvelle" Afrique du Sud. Malaise sociétal, manifestations étudiantes contre la permanence des discriminations raciales sur les campus, montée en puissance de partis d'opposition - qui, comme les Combattants pour la liberté économique de Julius Malema, remettent en question l'idéal même d'une "nation arc-en-ciel" -, batailles mémorielles autour des grandes figures de l'apartheid ; nombreux sont les signes de tensions qui perdurent et d'un passé qui ne passe pas. Le présent ouvrage explore tour à tour la question de la commémoration, de ses ambiguïtés et ambivalences, de la mise en images et en mots du passé, et du rôle de l'éducation pour tenter - sans vraiment y parvenir - de compenser et de dépasser les injustices, héritage de l'apartheid.

08/2018

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Musique, danse

Adorno et la modernité. Vers une esthétique négative

Elabore ds le dbut des annes 20, riche de l'exprience de l'art moderne et des avant-gardes, la Thorie esthtique de T. W. Adorno reprsente un moment dcisif dans l'histoire rcente des thories sur l'art : celui de la dissolution des systmes esthtiques et des discours traditionnels. Le texte lui-mme est fragment en aphorismes ; ces ruptures traduisent aussi bien l'clatement de l'art moderne en ses tendances multiples que le malaise d'une culture contrainte, bon gr mal gr, de cautionner le systme qui la produit et qui la gre. Si certaines catgories de l'esthtique adornienne semblent avoir perdu de leur pertinence, si l'art et la culture de la fin du XXe sicle refusant l'austrit moderniste intgrent dsormais des lments hdonistes, tels l'humour, le ludique ou la sduction, il n'empche que la Thorie esthtique dpasse l'exprience historique qu'elle circonscrit et que le concept de modernit auquel elle se rfre est loin d'tre prim au regard de l'clectisme culturel actuel. L'esthtique qualifie ici de ngative entend conserver l'art et aux oeuvres d'art leur potentiel de ngation vis--vis de la ralit. Refusant l'ide d'une sphre artistique qui servirait de refuge aux existences la fois massifies et atomises de la socit post-industrielle, cette esthtique demeure une esthtique du risque et de l'exprimentation, hostile aux tendances rgressives de l'historicisme post-moderne, et persuade que le dtournement esthtique des plus rcentes technologies constitue encore une rponse approprie l'industrie de la culture et l'emprise croissante d'une rationalit instrumentale.

01/1986

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Philosophie de la physique et

Le petit surhomme des jeux vidéo et la gamification du monde. Ethique de la manipulation par l’interactivité ludique

La notion de surhomme est principalement associée à la philosophie de Nietzsche notamment à travers la figure de Zarathoustra, prophète lucide qui agit selon sa volonté de puissance pour affirmer les valeurs de l'existence. Dire oui à la vie veut dire se dépasser, se surpasser, redoubler d'invention et de créativité à l'image de Dionysos, le dieu de l'ivresse et de la danse. "Devient qui tu es" devrait être le credo de chaque être humain. Dans sa thèse, Benjamin Lavigne établit un lien entre la notion nietzschéenne et le jeu vidéo. Si jouer est une activité bénéfique sur le plan cognitif et visuel, le jeu vidéo n'en est pas moins addictogène puisque le joueur est poussé à jouer au-delà du raisonnable. En laissant croire au joueur, à coup de récompenses et de gratifications, qu'il a "presque" gagné, le petit surhomme est plus occupé à devenir ce qu'il croit être qu'à chercher à devenir ce qu'il est. Au cours de chapitres d'une grande densité conceptuelle, l'auteur propose une critique des fondements technologiques de la société contemporaine. Les liens avec les arts et spécifiquement avec les arts plastiques lui permettent de diagnostiquer un "malaise dans la culture" . Si les penseurs du milieu et de la fin du XIXe siècle ont pu penser que la culture était une alternative heureuse à l'idéologie de progrès, Benjamin Lavigne rappelle que les jeux vidéo ne sont pas des biens culturels comme les autres, qu'ils sont même le symptôme d'une société traversée par une profonde crise des valeurs.

02/2022

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Philosophie

Développement (im)personnel. Le succès d'une imposture

Comment se "développer" quand on est sans cesse "enveloppé" par des coachs ? Comment le développement serait-il "personnel" quand guides et manuels s'adressent à chacun comme à tout autre ? La philosophe Julia de Funès fustige avec délectation les impostures d'une certaine psychologie positive. "L'authenticité en 5 leçons", "La confiance en soi : mode d'emploi", "Les 10 recettes du bonheur"... Les librairies sont envahies d'ouvrages qui n'en finissent pas d'exalter l'empire de l'épanouissement personnel. Les coachs, nouveaux vigiles du bien-être, promettent eux aussi sérénité, réussite et joie. A les écouter, il n'y aurait plus de "malaise dans la civilisation", mais une osmose radieuse. Nous voici propulsés dans la "pensée positive" qui positive plus qu'elle ne pense ! C'est le non-esprit du temps. Pourquoi le développement personnel, nouvel opium du peuple, rencontre-t-il un tel engouement ? Sur quels ressorts psychologiques et philosophiques prend-il appui ? L'accomplissement de soi ne serait-il pas à rechercher ailleurs que dans ces (im)postures intellectuelles et comportementales ?? Pour lutter contre la niaiserie facile et démagogique des charlatans du "moi", Julia de Funès propose quelques pépites de grands penseurs. Si la philosophie, âgée de 3000 ans, est toujours là, c'est qu'en cultivant le point d'interrogation, elle développe l'intelligence de l'homme, fait voler en éclats les clichés et les lourdeurs du balisé, et permet à chacun de mieux affirmer sa pensée et vivre sa liberté. L'esprit n'est jamais mort, la réflexion ne rend pas les armes, une libération est toujours possible !

09/2019

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Littérature française

Wanderweg

Quand a-t-il commencé et comment, ce "malaise dans la civilisation" ? Pourquoi un peuple qui chantait Mozart a-t-il un jour entonné l'hymne nazi ? Cette question douloureuse, Bruno Arnhein, compositeur et chef d'orchestre de génie, ne cesse de se la poser. Mais quelle réponse peut apporter un musicien, l'exact contemporain de Richard Strauss, né sujet de Louis II de Bavière, mort citoyen de l'Allemagne d'Adenauer ? Quel est le sens de cette barbarie, de cette décadence ? Quel est le sens de sa vie et de son oeuvre ? En 1943, l'Allemagne semble avoir définitivement basculé dans l'horreur. Bruno Arnhein, la Contessina sa femme et ses deux petits-enfants, Alice et Arno, Juifs par leur mère et donc Juifs selon la loi hitlérienne, sont assignés à résidence dans leur villa du lac de Constance, surveillée sans relâche par la Gestapo. Pourtant, bravant tous les dangers, les quatre enfants du musicien, son gendre, ses belles-filles vont se réunir à la villa pour une ultime, une déchirante fête le jour de ses soixante-quinze ans. Friedrich, qui a choisi l'exil et la résistance au nazisme, sa femme Sarah, mourante, Siegfried, devenu au contraire dignitaire nazi, sa femme Ursula ; Dorabella, épouse du prince Casalfeltre ; la fantasque et héroïque Pamina. Quel sera leur sort après ces difficiles retrouvailles ? Au lecteur de s'aventurer à travers ce roman à la fois roman d'amour et roman d'apprentissage, fresque historique et histoire d'une famille, réflexion sur la politique et la culture qui est aussi ou avant tout, une randonnée, une flânerie romantique, un Wanderweg.

12/1986

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Esotérisme

Le Baphomet. Figure de l'ésotérisme templier et de la franc-maçonnerie

Depuis leur disparition tragique au 14e siècle, les templiers n'ont cessé d'alimenter ce qu'il est convenu d'appeler l'Histoire mystérieuse : empilement d'énigmes et d'extrapolations, serpentant dans les failles de l'Histoire officielle et dans lequel il est malaisé de distinguer le vrai du faux. Aux templiers, on a tout supposé : la possession du Saint-Suaire, celle du Graal, la découverte de l'Amérique, la jouissance d'un trésor fabuleux (matériel ou spirituel), des secrets alchimiques, la perpétuation de l'ordre dans des confréries occultes, des murs indécentes, des initiations clandestines, jusqu'à l'adoration du Diable. Mystère des mystères, le Baphomet trône tout en haut de ce labyrinthe de conjectures. A l'origine, pièce parmi d'autres dans le procès, l'idole gagna le devant de la scène avec la naissance du templarisme maçonnique, vers le milieu du 18e siècle, alimentant à la fois le corpus mythique de la franc-maçonnerie et les thèses anti-maçonniques. Mais c'est à Eliphas Levi que reviendra l'honneur de lui donner la silhouette plutôt inquiétante d'un androgyne à tête de bouc, un flambeau planté entre les cornes, le front orné d'un pentagramme. Tantôt diabolisé, tantôt réhabilité au gré des interprétations, Baphomet portera finalement toutes les couleurs du manteau bigarré que ses biographes lui ont tricoté au fil des siècles, en conservant toujours des bûchers templiers comme une odeur de roussi. S'efforçant de faire la part du mythe et de la réalité, cet ouvrage retrace la lente émergence du mythe. Remarquablement documenté, il fascinera les amateurs de mystère, mais également tous ceux que captivent les mythes jalonnant l'aventure humaine.

03/2019

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Photographie

A la recherche du corps

Max Memmi peint, avec des yeux pétillants et pleins d'empathie, les personnages de ses romans, notamment ceux qu'il a confiés, ces dernières années, aux éditions Orizons. Or, dans A la recherche du corps, il chausse ses yeux d'un appareil et vise la peau de nos contemporains. En feuilletant ce livre-album, nous avons été sensibles au foudroiement qu'opère le regard de l'artiste ; de son doigt, il a déclenché l'étrange alchimie d'où naîtra une image ; d'elle et d'autres, affleurera l'atlas troublant de la chair ; non une chair esthétisée mais enchâssée, fragmentée, réduite au format d'une paume, d'un sein, d'un avant-bras, glabre ou velu. La dilatation d'un petit territoire est au mur de ce travail. Ainsi, photo après photo, s'exerce la fascination due à un processus terrestre qui replace les modèles dans le grand dessin universel. Telle brousse de poils, tels sillons d'une paume, tel amas de pores ressortissent à l'épopée créatrice : partant des spores d'algues et de champignons, elle aboutit, par cheminements, aux corpuscules tégumentaires du genre humain. Le spectateur, malaisé ou pris au corps, si l'on peut dire, ne s'en détachera pas Dunaire ou herbue, la peau, porte de notre organisme, passe du microscopique au panoramique ; nos yeux s'en envoûtent, parce que nous est proposée, ici, une des étrangetés de l'Elaboration du monde. N'est-ce pas, monobstant ces effets, une allégorie de notre vivant ? Max Memmi a confié à Angélique Philippe le soin de narrer poétiquement ces documents. L'éditeur

01/2019

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Sociologie

La Règle du jeu N° 71, mai 2020 : La dépression : mal du siècle ?

De quoi la dépression est-elle le signal ? Que nous dit-elle du monde ? Car nous pouvons partir d'une seule certitude : la dépression est désormais une épidémie mondiale. Epidémie aveugle, impalpable, sans contagion manifeste ni provenance identifiable - mais qui en est d'autant plus redoutable, elle qui touche un Français sur cinq, et 300 millions de personnes dans le monde. Est-elle une maladie comme les autres, avec ses diagnostics et ses traitements ? Ou le symptôme d'un malaise plus large, touchant à l'organisation même de notre société ? Nous invite-t-elle surtout à repenser le suicide ? Car tel est son visage ultime, qui frappe 800 000 personnes chaque année dans le monde - mais qui est lui-même plus ancien que la dépression. Cette dernière serait-elle une maladie mortelle, à l'image de bien d'autres pathologies ? Y a-t-il, en ce cas, une médecine du suicide ? La dépression est-elle le mal du siècle ? Et si oui, quelles conclusions en tirer ? Est-ce à dire qu'elle est le visage d'une souffrance coextensive à notre époque ? Ou qu'elle est le nouveau nom donné à une maladie anhistorique - à une seule et même maladie qui, parce qu'elle serait ineffable, traverserait les siècles en changeant à chaque fois d'appellation ? La dépression serait-elle alors la réincarnation moderne d'un mal que nous avons connu à travers les mots d'asthénie, d'ennui, de spleen et de mélancolie ? Nécessité, donc, d'un double travail : d'une photographie de nos souffrances contemporaines, et d'une archéologie du mal-être.

11/2020

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Essais

Lacan, Mencius. La route chinoise de la psychanalyse

Dans cet ouvrage, Monique Lauret retrace l'histoire du mouvement psychanalytique en Chine qui ne cesse de croître depuis les années 1980, analyse l'influence de la pensée chinoise sur la théorisation de Lacan, et établit des passerelles entre pensée chinoise et psychanalyse. Il existe un passage inattendu entre pensée chinoise et psychanalyse autour de la question de l'humanisation et du rêve. Lacan s'intéressa en particulier à trois notions de la philosophie chinoise : la nature, le désir et la sagesse (discernement). Il reprit les concepts clés de Mencius, fils spirituel de Confucius : le Xing (nature ou sexuel) et le Ming (décret du Ciel ou destin) à partir desquels il conçut la nature de l'être parlant soumis aux lois du Ciel, c'est-à-dire celles de son désir et de sa jouissance. Il porta aussi un regard neuf sur la langue et l'écriture idéographique chinoises : il y découvrit un système de signifiance révélant le mécanisme subtil de l'inconscient structuré comme écriture, ce qui lui permit d'approfondir les concepts de jouissance, d'identification et de Trait unaire. Enfin, il dénonça l'effondrement de la " sagesse " de l'humanité à l'origine de nos maux contemporains : une précipitation dans la haine et l'archaïque, la haine étant le plus puissant vecteur de la pulsion de mort. Par ce dialogue entre deux pensées civilisationnelles qui défendent l'idée que l'homme ne peut être humain que dans sa relation à l'autre, cet ouvrage propose une position de discernement face à l'essor de la révolution techno-numérique et au malaise dans la civilisation.

04/2022

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Histoire des idées politiques

Bibliographie générale des droites françaises. Volume 3, Edition revue et augmentée

On n'épiloguera pas ici sur le mot " droite ", dont la valeur est nécessairement conventionnelle. Notre " Bibliographie générale des droites françaises " réunit des auteurs qui ont généralement – mais pas toujours – été classés " à droite " ou dont se sont réclamés des courants de pensée étiquetés eux-mêmes de la sorte. Il reste que parmi les auteurs dont nous traitons, on trouve de tout : des monarchistes et des républicains, des révolutionnaires et des conservateurs, des nationalistes et des européens, des libéraux et des antilibéraux, des antisémites et des philosémites, des chrétiens et des antichrétiens. Cette diversité même des auteurs et de leurs oeuvres, de leurs idées comme de leurs engagements, montre combien le caractère unitaire du mot " droite " est illusoire, et combien il est malaisé de les rassembler sous une même désignation. ? Alors même qu'il ne se sent pas nécessairement d'affinités avec les écrivains ou les théoriciens dont il s'est occupé, l'auteur de ce travail est à cet égard conscient d'être allé à contre-courant. A sa façon, toute bibliographie relève d'un " travail de mémoire ". Elle aide à maintenir hors de l'oubli des noms qui ont marqué une époque et joué un rôle dans la vie culturelle, littéraire ou intellectuelle. Elle offre au regard un panorama qui dévoile l'étendue d'une oeuvre et permet d'apprécier l'influence que celle-ci a pu exercer. Elle restitue l'écho des polémiques et des passions qui ont marqué les décennies écoulées depuis la fin du XIXe siècle. C'est ainsi qu'elle contribue à l'histoire des idées. ? Ce travail s'adresse au grand public cultivé, aux étudiants, aux chercheurs et aux lecteurs motivés.

01/2022

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Histoire des idées politiques

Bibliographie générale des droites françaises. Volume 5, Edition revue et augmentée

On n'épiloguera pas ici sur le mot " droite ", dont la valeur est nécessairement conventionnelle. Notre " Bibliographie générale des droites françaises " réunit des auteurs qui ont généralement – mais pas toujours – été classés " à droite " ou dont se sont réclamés des courants de pensée étiquetés eux-mêmes de la sorte. Il reste que parmi les auteurs dont nous traitons, on trouve de tout : des monarchistes et des républicains, des révolutionnaires et des conservateurs, des nationalistes et des européens, des libéraux et des antilibéraux, des antisémites et des philosémites, des chrétiens et des antichrétiens. Cette diversité même des auteurs et de leurs oeuvres, de leurs idées comme de leurs engagements, montre combien le caractère unitaire du mot " droite " est illusoire, et combien il est malaisé de les rassembler sous une même désignation. ? Alors même qu'il ne se sent pas nécessairement d'affinités avec les écrivains ou les théoriciens dont il s'est occupé, l'auteur de ce travail est à cet égard conscient d'être allé à contre-courant. A sa façon, toute bibliographie relève d'un " travail de mémoire ". Elle aide à maintenir hors de l'oubli des noms qui ont marqué une époque et joué un rôle dans la vie culturelle, littéraire ou intellectuelle. Elle offre au regard un panorama qui dévoile l'étendue d'une oeuvre et permet d'apprécier l'influence que celle-ci a pu exercer. Elle restitue l'écho des polémiques et des passions qui ont marqué les décennies écoulées depuis la fin du XIXe siècle. C'est ainsi qu'elle contribue à l'histoire des idées. ? Ce travail s'adresse au grand public cultivé, aux étudiants, aux chercheurs et aux lecteurs motivés.

01/2022

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Ouvrages généraux

Bibliographie générale des droites françaises. Volume 2, Edition revue et augmentée

On n'épiloguera pas ici sur le mot " droite ", dont la valeur est nécessairement conventionnelle. Notre " Bibliographie générale des droites françaises " réunit des auteurs qui ont généralement – mais pas toujours – été classés " à droite " ou dont se sont réclamés des courants de pensée étiquetés eux-mêmes de la sorte. Il reste que parmi les auteurs dont nous traitons, on trouve de tout : des monarchistes et des républicains, des révolutionnaires et des conservateurs, des nationalistes et des européens, des libéraux et des antilibéraux, des antisémites et des philosémites, des chrétiens et des antichrétiens. Cette diversité même des auteurs et de leurs oeuvres, de leurs idées comme de leurs engagements, montre combien le caractère unitaire du mot " droite " est illusoire, et combien il est malaisé de les rassembler sous une même désignation. ? Alors même qu'il ne se sent pas nécessairement d'affinités avec les écrivains ou les théoriciens dont il s'est occupé, l'auteur de ce travail est à cet égard conscient d'être allé à contre-courant. A sa façon, toute bibliographie relève d'un " travail de mémoire ". Elle aide à maintenir hors de l'oubli des noms qui ont marqué une époque et joué un rôle dans la vie culturelle, littéraire ou intellectuelle. Elle offre au regard un panorama qui dévoile l'étendue d'une oeuvre et permet d'apprécier l'influence que celle-ci a pu exercer. Elle restitue l'écho des polémiques et des passions qui ont marqué les décennies écoulées depuis la fin du XIXe siècle. C'est ainsi qu'elle contribue à l'histoire des idées. ? Ce travail s'adresse au grand public cultivé, aux étudiants, aux chercheurs et aux lecteurs motivés.

01/2022

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Histoire des idées politiques

Bibliographie générale des droites françaises. Volume 4, Edition revue et augmentée

On n'épiloguera pas ici sur le mot " droite ", dont la valeur est nécessairement conventionnelle. Notre " Bibliographie générale des droites françaises " réunit des auteurs qui ont généralement – mais pas toujours – été classés " à droite " ou dont se sont réclamés des courants de pensée étiquetés eux-mêmes de la sorte. Il reste que parmi les auteurs dont nous traitons, on trouve de tout : des monarchistes et des républicains, des révolutionnaires et des conservateurs, des nationalistes et des européens, des libéraux et des antilibéraux, des antisémites et des philosémites, des chrétiens et des antichrétiens. Cette diversité même des auteurs et de leurs oeuvres, de leurs idées comme de leurs engagements, montre combien le caractère unitaire du mot " droite " est illusoire, et combien il est malaisé de les rassembler sous une même désignation. ? Alors même qu'il ne se sent pas nécessairement d'affinités avec les écrivains ou les théoriciens dont il s'est occupé, l'auteur de ce travail est à cet égard conscient d'être allé à contre-courant. A sa façon, toute bibliographie relève d'un " travail de mémoire ". Elle aide à maintenir hors de l'oubli des noms qui ont marqué une époque et joué un rôle dans la vie culturelle, littéraire ou intellectuelle. Elle offre au regard un panorama qui dévoile l'étendue d'une oeuvre et permet d'apprécier l'influence que celle-ci a pu exercer. Elle restitue l'écho des polémiques et des passions qui ont marqué les décennies écoulées depuis la fin du XIXe siècle. C'est ainsi qu'elle contribue à l'histoire des idées. ? Ce travail s'adresse au grand public cultivé, aux étudiants, aux chercheurs et aux lecteurs motivés.

01/2022

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Ouvrages généraux

Bibliographie générale des droites françaises. Volume 1, Edition revue et augmentée

On n'épiloguera pas ici sur le mot " droite ", dont la valeur est nécessairement conventionnelle. Notre " Bibliographie générale des droites françaises " réunit des auteurs qui ont généralement – mais pas toujours – été classés " à droite " ou dont se sont réclamés des courants de pensée étiquetés eux-mêmes de la sorte. Il reste que parmi les auteurs dont nous traitons, on trouve de tout : des monarchistes et des républicains, des révolutionnaires et des conservateurs, des nationalistes et des européens, des libéraux et des antilibéraux, des antisémites et des philosémites, des chrétiens et des antichrétiens. Cette diversité même des auteurs et de leurs oeuvres, de leurs idées comme de leurs engagements, montre combien le caractère unitaire du mot " droite " est illusoire, et combien il est malaisé de les rassembler sous une même désignation. ? Alors même qu'il ne se sent pas nécessairement d'affinités avec les écrivains ou les théoriciens dont il s'est occupé, l'auteur de ce travail est à cet égard conscient d'être allé à contre-courant. A sa façon, toute bibliographie relève d'un " travail de mémoire ". Elle aide à maintenir hors de l'oubli des noms qui ont marqué une époque et joué un rôle dans la vie culturelle, littéraire ou intellectuelle. Elle offre au regard un panorama qui dévoile l'étendue d'une oeuvre et permet d'apprécier l'influence que celle-ci a pu exercer. Elle restitue l'écho des polémiques et des passions qui ont marqué les décennies écoulées depuis la fin du XIXe siècle. C'est ainsi qu'elle contribue à l'histoire des idées. ? Ce travail s'adresse au grand public cultivé, aux étudiants, aux chercheurs et aux lecteurs motivés.

01/2022

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Littérature anglo-saxonne

Cardiff, près de la mer

Une plongée au coeur de la psyché féminine, entre cauchemars et délicieux frissons Dans ce recueil de quatre longs récits à suspense, Joyce Carol Oates se joue de secrets familiaux tous plus glaçants les uns que les autres. Ainsi en va-t-il de Clare, adoptée à l'âge de deux ans, qui reçoit en héritage de parents inconnus une étrange propriété à Cardiff, dans le Maine. Malgré l'accueil chaleureux que lui réservent ses tantes excentriques, ce legs empoisonné contraint la jeune femme à exhumer le douloureux passé enfoui dans sa mémoire. Ainsi en va-t-il aussi de Mia, enfant solitaire qui apprivoise une chatte sauvage et qui, plutôt que d'en faire son animal de compagnie, trouvera en elle sa plus fervente protectrice face aux hommes violents de son entourage, jusqu'au point de non-retour. Ou d'Alyce, brillante étudiante qui, se découvrant enceinte de son chargé de travaux dirigés, laisse un éminent professeur passionné de Lewis Carroll la prendre sous son aile. Et enfin Elisabeth, nouvellement mariée, bien résolue à protéger le fils de son époux miraculeusement épargné au moment du suicide de sa mère, célèbre poétesse qui a également tué sa fille cadette. Hantée par la voix de celle qui l'a précédée dans la vieille demeure de Cape Cod, Elisabeth résistera-t-elle à sa fascination pour le garage interdit où mère et fille ont perdu la vie ? En instillant dans chacun de ces récits un oppressant et délicieux sentiment de malaise, Joyce Carol Oates brouille avec brio les frontières entre rêve et réalité, semant le doute dans l'esprit du lecteur terrifié.