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Achille Dreyfuss

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Critique littéraire

Oeuvres. Tome 16, Critique littéraire et critique d'art

L'amour de la littérature et celui des arts sont consubstantiels, on le savait depuis longtemps, à la culture, à la vie intime de Jaurès. Mais l'ampleur, la continuité, voire le professionnalisme de son œuvre en ce domaine apparaîtront à beaucoup comme une révélation. Dans l'ordre intellectuel, Jaurès ne fut pas seulement philosophe et historien. Il fut aussi critique littéraire et critique d'art. Ce volume des Œuvres le met en lumière en rompant avec l'ordre chronologique selon lequel est organisée cette édition. Les textes de Jaurès sont regroupés en quatre massifs. Au départ, des extraits du Cours de philosophie professé à Albi, en 1882-1883 : ils sont consacrés à l'esthétique. Puis un ensemble d'articles et d'études écrits entre 1887 et 1898 : ils sont centrés sur le rapport au politique. Vient alors l'événement : un corpus de 87 articles donnés à La Dépêche entre 1893 et 1898, sous la signature " Le Liseur ". Cette " quinzaine littéraire ", longtemps oubliée, lui permet de présenter, aux côtés d'écrivains méridionaux comme Armand Silvestre ou Eugène Le Roy, l'avant-garde parisienne de son temps, de Verlaine et Mallarmé à Léon Bloy et Huysmans : c'est la " jeunesse littéraire ". Enfin on a réuni des conférences culturelles, prononcées de l'affaire Dreyfus à 1914 : l'art et le socialisme, Zola, Anatole France ; c'est le temps du " lutteur contemplatif ", le temps aussi où Jaurès s'adresse aux instituteurs à travers la Revue de l'enseignement primaire et primaire supérieur.

01/2000

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Littérature française

Falaise des fous

1868-1927 : de l'invention de l'impressionnisme à la traversée de l'Atlantique par Lindbergh, un Normand établi à Etretat entreprend le récit de sa vie. Orphelin de mère, jamais reconnu par son père, il s'est installé chez son oncle, dans la splendeur des falaises, après avoir été blessé lors de la sanglante aventure coloniale en Algérie. Sous son regard, un homme peint : c'est Monet. Pour le jeune homme, qui ne connaît rien à la peinture, c'est un choc. La naissance d'un art et d'une époque se joue là, et, dès lors, il n'aura de cesse d'en suivre les métamorphoses, guidé par deux amantes, Mathilde, une bourgeoise mariée, sensuelle, puis Anna, passionnée. Elles l'initient à Monet, présent de bout en bout, mais aussi à Courbet, Boudin, Degas, Flaubert, Hugo, Maupassant... Tous passent à Etretat ou dans son voisinage. De la débâcle de la guerre de 1870 à la découverte de New York, de l'affaire Dreyfus au gouffre de la Grande Guerre, c'est tout un monde qui surgit, passe et cède la place à un autre. Dans la permanence des falaises lumineuses, la folie de Monet affrontant l'infini des Nymphéas. Le tout sous la plume d'un homme qui a beaucoup vécu, beaucoup ressenti, aimé et perdu. Fresque historique vertigineuse, saga familiale et amoureuse, évocation puissante de la pulsion créatrice : avec Falaise des fous, Patrick Grainville signe son roman le plus accompli, le roman d'une vie.

01/2018

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Ouvrages généraux et thématiqu

Les filles Clemenceau

Clemenceau, c'est bien sûr Georges, le Tigre, le Père la Victoire, mais aussi une famille : deux filles et un fils. Madeleine et Thérèse, héritières des engagements de leur père, aspirent à gagner leur liberté de femmes. Car exister dans le sillage d'un homme illustre de la trempe de Clemenceau n'est pas chose aisée... Les deux soeurs coulent une enfance heureuse en Vendée, dans le château familial, et, à l'adolescence, rejoignent leur père à Paris. Elles s'affichent avec lui dans les bals et les salons républicains de la Belle Epoque. Elles partagent ses amis, ses combats et, nourries au lait de la politique, l'appuient lors de l'affaire Dreyfus ou du procès de Zola. Mariées jeunes, mères, leurs mariages respectifs sont un fiasco et valent à leur père quelques tourments. Pourtant, il les soutient, tandis qu'elles s'entraident. En 1914, à l'instar de son fils, Madeleine s'engage sur le front et, à son retour, tire de son expérience d'infirmière un récit, Les Hommes de bonne volonté. Ce sont les premiers pas d'une écrivaine plus tard récompensée par l'Académie et membre du jury du prix Femina. Dans son ombre, Thérèse, veuve, mène une vie mondaine qui lui sied. Grâce à des archives inédites, Martine Allaire fait sortir les deux soeurs de l'oubli. On suit le destin de Madeleine, femme de lettres d'exception, romancière pleine d'esprit, intellectuelle engagée, injustement oubliée de la postérité. Ce livre la réhabilite enfin et restitue au plus près le portrait des soeurs Clemenceau.

04/2024

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Gériatrie, gérontologie

L'infirmier(e) en gériatrie

La gériatrie est une spécialité exigeante avec des parcours de soins spécifiques. Elle se fixe comme objectif de préserver l'indépendance fonctionnelle et la qualité de vie tout en privilégiant le maintien à domicile et l'infirmier joue un rôle de premier plan dans la mise en oeuvre de ce parcours de soin spécifique. Cet ouvrage dresse un état des lieux des rôles et des missions des infirmiers en gériatrie et permet de se projeter dans l'avenir de notre système de santé pour répondre au défi majeur du vieillissement de la population. Il propose une approche didactique fondée sur 3 axes importants : la prévention le dépistage et les différentes thérapeutiques qui font chacun l'objet d'une partie. La première définit les concepts du vieillissement la deuxième est consacrée aux préventions et aux dépistages des pathologies du grand âge et la troisième développe les différentes thérapeutiques. Une quatrième et dernière partie souligne le rôle clé et la place particulière de l'IDE en gériatrie. Rédigé de manière claire et synthétique l'objectif de cet ouvrage est de donner du sens et des outils aux professionnels en gériatrie et de donner envie d'accompagner la personne âgée et ses proches.

07/2023

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Histoire de France

Churchill et la France

« Français, c'est moi, Churchill, qui vous parle. » Le lundi 21 octobre 1940, les auditeurs français de la BBC entendent pour la première fois la voix du Premier ministre qui s'adresse directement à eux, et, au surplus, dans leur langue. En revanche, ce n'est pas la première fois qu'ils entendent le nom du plus célèbre Anglais du XXe siècle. La relation entre Churchill et la France ne se résume pas aux séjours de Winston dans les luxueuses villas de la Côte d'Azur ou aux liens établis avec de Gaulle. Très tôt, en effet, Churchill a baigné dans l'histoire de France et a été initié à la langue française. C'est ensuite par ses activités politiques et militaires qu'il ne cessera d'entretenir une relation privilégiée avec la France, plus qu'avec les Français, qu'il connaît en réalité bien mal. Car la France de Churchill, c'est une histoire pleine de bruits et de fureur, c'est Jeanne d'Arc, Napoléon, c'est la solidité du poilu et la Première Guerre mondiale, c'est Clemenceau et la force de la volonté et du verbe. Parfois admiratif du génie français, parfois exaspéré par les « frogs » – « Les Français sont vraiment une nation méprisable », dit-il au moment de l'affaire Dreyfus –, l'hexagone aura toujours une place particulière dans la vie et l'imaginaire du Britannique. Et si, déclare-t-il un jour, « le Tout-Puissant dans son infinie sagesse, n'a pas jugé bon de créer les Français à l'image des Anglais », il sait bien que, sans cette France turbulente et imprévisible, il n'aurait sans doute pas connu un tel destin.

01/2017

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Littérature française

Le jardin des supplices et autres romans

Connu pour ses sympathies anarchistes, Octave Mirbeau est un écrivain engagé. Il a combattu l'antisémitisme, le nationalisme, le colonialisme, toutes les formes de domination qui asservissent l'individu. Sujets d'indignation qui intéressent notre temps et nous incitent à redécouvrir cette oeuvre. Avec Le Jardin des supplices, il invente une forme romanesque qui rompt avec les conventions de la cohérence narrative et de la vraisemblance. Ce texte offre un assemblage de morceaux disparates dans lequel la stylisation du réel en dévoile, par-delà les apparences, les aspects grotesques ou monstrueux. Mirbeau y adopte, après l'avoir longtemps cherché, le mode satirique qui va désormais faire de ses romans l'expression de son engagement passionné dans les luttes de son époque. Le Jardin des supplices et Le Journal d'une femme de chambre sont autant d'allégories qui, en pleine affaire Dreyfus, renvoient à la France antidreyfusarde sa propre image hallucinée sous un jour crépusculaire. Quelques années plus tard, La 628-E8, parodie d'un récit de voyage en automobile à travers l'Europe du Nord, est l'occasion de violentes charges contre le colonialisme belge, le militarisme, le nationalisme barrésien, la germanophobie. En 1913 enfin, Dingo, pseudo-récit de formation où un chien refait paradoxalement l'éducation de son maître, offre un tableau féroce de la France radicale. Ces quatre romans montrent combien Octave Mirbeau mérite d'être considéré comme le rénovateur du roman satirique dans la tradition de Ménippe, le philosophe cynique. Sans oublier, comme nous le rappelle son contemporain Emile Zola, qu'il fut aussi ce "justicier" compatissant, qui avait "donné son coeur aux misérables".

10/2020

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Sciences politiques

Une jeunesse européenne

Notre jeunesse : c'est bien le titre que Guillaume Klossa pourrait donner à ce bref texte, fougueux et libre, qui est d'abord l'histoire d'une génération. Nés au début des années 70, ils devraient être les enfants de la liberté : ils auront connu la pilule, le féminisme, la fin du communisme ; mais aussi la crise économique, dévastatrice, tout au long de leur enfance. Leurs parents auront connu les Trente Glorieuses, inoubliables et presque irréelles, faites de machines à laver, de voitures performantes, de voies sur berge et bientôt de télématique. De cet héritage, il leur reste un confort, une paix, mais aussi une absence d'idées, ou d'idéologie, qui s'appelle : le désenchantement. Pourtant, nous dit Klossa, "notre génération" a eu de la chance : elle a vingt ans quand le Mur de Berlin s'effondre, trente et des poussières le 11 septembre, et une petite quarantaine quand Internet transforme la société et le monde. Au coeur de ces révolutions positives, il y a une générosité, des rencontre, un espoir mais cette génération, bizarrement, semble l'ignorer. Avec ses amis, dirigeants engagés, Matthieu Pigasse, Louis Dreyfus, philosophes, comme Cinthia Fleury, femmes d'influences et hommes d'affaires, penseurs ou scientifiques de haut vol comme Cédric Villani, Guillaume Klossa croit à son histoire, à notre histoire, et à celle de l'Europe. Ils ont fondé un think tank, Europa Nova, et ce livre est une sorte de feuille de route, d'engagement moral, de contrat avec soi-même. La révolution n'est pas à faire : mais l'Europe, oui. Et c'est peut-être le véritable héritier de Jean Monnet que nous publions aujourd'hui.

01/2014

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Sciences historiques

Faux et truquages historiques

Il y a une industrie que n'atteint pas la crise : celle du faux ! Car c'est une industrie. Développée par le machinisme, elle possède ses techniciens. Favorisée par le capitalisme, par le mercantilisme, elle travaille à pleins bras, "en tous genres" , rémunératrice, multiforme, et internatio­nale. Elle ne redoute pas la surproduction. Ses adeptes ne con­naissent pas le chômage, et, chaque jour, de nouveaux dé­bouchés lui sont offerts. Jadis, le faux avait une forme familiale et artisanale. Le faux monnayeur classique était un petit bricoleur travaillant avec des moyens de fortune et quelques modestes apprentis. Au­jourd'hui, les faux sont usinés par des équipes de gang­sters standardisés, rationalisés, spécialisés selon les dernières exigences de l'économie moderne. C'est le faux dans ses applications quotidiennes, ban­caires, artisti­ques, commerciales, historiques, diplomatiques, que vous trouverez ici étalé, démontré, à l'aide de docu­ments photographiques. Certes, le faux est de toute éternité, et nous aurions pu remonter au déluge si Paul Allard s'était donné pour objet d'en retracer l'histoire intégrale. Mais il est évident que sa vulgarisation est due à la civilisation moderne. C'est un "Témoignage de notre temps" . La grande diffi­cul­té a été de choisir. La guerre a donné un essor considérable à l'industrie du faux. La guerre est le triomphe du mensonge. Sommaire : La fraude fiscale... Michel Chasles et Vrain-Lucas... La tiare de Saïtapharnès... Quelques gangsters du crédit... Retrouvons la monnaie... Truquages pour amateurs d'antiquités... Et l'affaire Stavisky ? ... Le faux d'Utrecht... L'affaire Dreyfus... Les Protocoles de Sion

06/2012

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Droit

Arthur Groussier, père du code du travail

Cette biographie d'Arthur Groussier, proche de Jaurès, c'est l'histoire de la mise en place du Code du travail, dont il est rapporteur de la loi fondatrice de 1910. Il poursuit par le second livre, en 1912, sur l'hygiène et la sécurité. Puis il fait voter, en 1913, une loi sur les conventions collectives, laquelle ne trouvera sa réalisation qu'avec la loi du 24 juin 1936, qui met en place le principe dit de "faveur", c'est-à-dire l'égalité de toutes et tous devant le Code du travail. Ce qui n'est que respect du principe constitutionnel d'égalité devant la loi. Député socialiste, élu en 1893, Groussier mène d'autres combats, toujours au nom du principe d'égalité : avec Dreyfus, pour l'égalité des enfants légitimes et ceux dits "naturels", comme entre hommes et femmes. Après la fin de sa carrière politique, il devient Grand Maître du Grand Orient de France, partie prenante, en 1936, du Front populaire. Ce livre montre, aussi, la pleine actualité de la démarche du député socialiste Groussier, pour le respect du principe d'égalité devant la loi. Or ce dernier est bafoué, depuis 2016, par l'article 2 de la loi Travail, qui introduit, sans nulle légitimité démocratique, l'inégalité devant le Code du travail (selon chaque entreprise). Alors, ce sont deux types de sociétés qui s'opposent : l'une oligarchique et inégalitaire, sous le nom de libéralisme ; l'autre démocratique et égalitaire, sous le nom de socialisme. Il faut parier pour la démocratie avec une relation d'égalité entre groupes humains, structurant la Cité humaine émancipée, et que justice l'emporte.

07/2019

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Musique, danse

Edvard Grieg

Grieg fut-il ce rêveur solitaire sur fond de paysage de dépliant touristique sous les traits duquel on a pris l'habitude de le représenter ? Ses talents n'ont-ils trouvé leur incarnation idéale que dans quelques pièces de salon ou dans des oeuvres orchestrales à programme dont les charmes cesseraient de s'estomper ? Ces clichés généralement repris avec autant de condescendance que d'ignorance ne rendent nullement compte de la nature extrêmement complexe de l'homme et de la valeur exacte de son oeuvre dont la partie la plus intéressante demeure fort mal connue en France. Nourri de romantisme, Grieg, avant Bartok ou Falla, forgea sa personnalité au contact du riche folklore de son pays. Pianiste virtuose, chef d'orchestre apprécié, il parcourut l'Europe et noua de nombreux contacts avec les plus célèbres artistes de son temps. Organisateur de la vie musicale de son pays, il contribua, aux côtés d'Isben et de BjÝrnson, ces deux figures majeures de la littérature norvégienne renaissante, à donner à sa patrie une véritable identité culturelle. Personnage fragile, il sut néanmoins, en maintes circonstances, faire appel à de surprenantes réserves d'énergie et de courage pour combattre l'injustice (notamment lors de l'affaire Dreyfus) ou imposer ses vues dans les domaines artistiques et pédagogiques. Ce sont tous ces aspects de la personnalité attachante de Grieg qu'éclaire John Horton, tout en dégageant les lignes de force de sa musique à travers une analyse sans complaisance de l'ensemble de son oeuvre. John Horton est né en 1905. Musicologue anglais, il fut professeur au Royal College of Music de Londres. Il a écrit plusieurs monographies notamment sur Brahms et Mendelssohn.

10/1989

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Histoire des idées politiques

Clémenceau. Dans le chaudron des passions républicaines

Son nom continue à résonner dans nos mémoires et à orner les murs de nos villes. C'est qu'il a incarné la France aux heures dramatiques de la Grande Guerre. Mais il y a plus. Si Clemenceau figure dans la galerie des "hommes ont fait la France", c'est qu'il s'est trouvé au carrefour de tous les grands événements de son temps : la débâcle de 1870, la Commune, le moment Boulanger, l'affaire Dreyfus, la marche vers la guerre, puis la victoire et ses lendemains désenchantés. Ce médecin de Montmartre devenu journaliste incisif, ce redoutable orateur mué en homme d'Etat, ce duelliste impénitent, ce séducteur insatiable, cet esprit universel qui aura tant vécu réussit à se trouver toujours au coeur de la vie nationale. Un Tigre aux mille vies. Ce livre le suit dans sa longue quête du pouvoir et d'un idéal républicain. Il en restitue les tribulations et les métamorphoses. Ce qui rend sans pareil ce destin, c'est une aptitude à tirer de ses contradictions-mêmes une force qui ne cessera de le servir. Ce Vendéen tient la Révolution pour un "bloc" sans en épouser les excès. La République pour lui, c'est d'abord liberté et la justice, mais aussi l'ordre et, si besoin, l'impitoyable répression du désordre. Cet ancien rebelle, ce dreyfusard intransigeant réussit à soumettre les militaires au pouvoir civil et à réconcilier la France de Jeanne d'Arc avec celle de Valmy. Lui qui a personnifié la Revanche amènera néanmoins la France à composer avec les contraintes de la paix. Clemenceau, c'est unique, sait parler à tous les Français.

10/2021

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Histoire de France

Oeuvres. Tome 8, Défense Républicaine et participation ministérielle (1899-1902)

Ce volume couvre les années 1899-1902, soit la majeure partie de la législature durant laquelle Jean Jaurès ne siège pas au Parlement. Son activité n'a pas pour autant perdu en intensité, ni pris un tour plus modéré, au moment où son engagement pour Dreyfus s'élargit et se transforme en soutien au gouvernement de Défense républicaine et en combat pour l'unité socialiste. Au contraire : il lutte sur deux fronts, contre la droite et contre ceux des socialistes qui ne croient guère aux conquêtes légales et progressives, par l'action gouvernementale et la voie parlementaire. L'énergie de Jaurès ne s'absorbe pas tout entière dans la direction de la Petite République ni dans des articles d'actualité politique. Jaurès retrouve le temps de la recherche, des lectures et de la réflexion théoriques et historiques. Elles le ramènent vers les deux grandes sources d'inspiration que sont alors pour tout socialiste la Révolution française et l'ouvre de Karl Marx. De ce travail inlassable naissent deux grandes oeuvres, l'Histoire socialiste de la Révolution française et les Etudes socialistes (on trouvera ici la réédition complète de ce dernier ouvrage). La relation entre socialisme et démocratie, la question de la propriété, le dialogue avec la social-démocratie allemande : il n'est aucun des sujets abordés qui ne trouve un écho dans les débats de notre temps. L'édition, la présentation et l'annotation de ce volume sont dues à Maurice Agulhon, professeur honoraire au Collège de France, président d'honneur de la Société d'études jaurésiennes, et à Jean-François Chanet, professeur à l'Institut d'études politiques de Paris, vice-président de la Société d'études jaurésiennes.

09/2013

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Philosophie

Oeuvres philosophiques. Tome 3, Ecrits et discours théologico-politiques

Reçu premier à l'Ecole normale supérieure, professeur agrégé au lycée d'Albi puis à la faculté des Lettres de Toulouse, Jaurès a d'abord été philosophe. Un philosophe à l'égal des plus grands. Son Cours de Philosophie et sa thèse de doctorat, De la Réalité du monde sensible, oeuvre théocentrique que la postérité comme le jury de 1892 préférèrent ignorer, annoncent la phénoménologie du XXe siècle, Simone Weil et Emmanuel Lévinas. En s'engageant la même année en politique sous les couleurs républicaines et socialistes, Jaurès n'a pas renoncé à sa philosophie, mais s'est proposé de l'accomplir, ce que proclament deux grands textes incontournables : sa thèse latine, Les premières Esquisses du socialisme allemand, présentée ici dans une nouvelle traduction, et un inédit, La Question sociale et la Révolution religieuse. Tout entier à sa lutte pour la révolution sociale et la paix internationale, Jaurès n'accordait guère d'importance au sort de ses écrits. Sous-jacente ou revendiquée, leur inspiration religieuse et prophétique ne s'est jamais démentie, comme le mettent en évidence discours, articles, conférences et extraits d'ouvrages ici rassemblés, présentés et resitués par Jòrdi Blanc et Christophe Rogue. Ce tome III des Oeuvres philosophiques de Jaurès comprend une nouvelle traduction de sa thèse latine sur Les premières Esquisses du socialisme allemand, par Christophe Rogue, et ses plus grands textes sur l'Eglise et la Révolution, l'école et la laïcité, l'affaire Dreyfus et l'abolition de la peine de mort, la question sociale et la question religieuse, précédés d'une introduction, «Le pèlerinage de la perfection» par Jòrdi Blanc.

02/2014

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Histoire de France

Belle Epoque

Le fils d'Alphonse Daudet, la petite-fille de Victor Hugo, le fils du professeur Charcot : Léon, Jeanne et Jean-Baptiste sont tous trois les héritiers des plus grands noms du XIXe siècle, la fleur d'une jeunesse dorée qui a grandi sous les yeux admiratifs, médusés et jaloux de leurs contemporains. Trois vies intimement liées : nés dans les années 1860, ils ont évolué dans le même milieu d'écrivains, de scientifiques et d'admirateurs ; enfants, ils ont joué ensemble, jeunes gens ils se sont aimés. Des trois, Jeanne est la seule qui a vécu avec orgueil, jusqu'au bout, le bonheur de sa condition : être la petite-fille de Victor Hugo, la joie du vieil homme, celle pour qui le poète avait écrit L'Art d'être grand--père. Léon et Jean-Baptiste, eux, se sont inventé un destin propre : Léon vivant mille vies en une, entre littérature, journalisme et politique ; Jean-Baptiste embrassant l'océan, l'exploration des mers et des continents. Parce que leur existence s'est déroulée sous les feux de la rampe, Kate Cambor nous fait entrer, avec ses personnages, dans la chair même de leur époque. Les diners littéraires réunissant Daudet, Haubert, Zola, Tourgueniev et Goncourt, les leçons spectaculaires de Charcot père à la Salpêtrière, le mariage si couru de Léon Daudet et de Jeanne Hugo, le scandale de Panama, l'affaire Dreyfus, les aventures du Pourquoi-Pas ?, le vaisseau de Jean-Baptiste Charcot, sa mort tragique en mer... Fourmillant de personnages et d'arrêts sur image saisissants, le livre de Kate Cambor se dévore comme un film, comme un roman... le roman de la Belle Époque.

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Beaux arts

Signac et les Indépendants

Catalogue officiel de l'exposition Paris 1900 et le postimpressionnisme - Signac et les Indépendants au musée des Beaux-Arts de Montréal, prolongée jusqu'au 25 octobre 2020. Un ouvrage complet et exceptionnel sur la vie artistique parisienne au temps de la Belle Epoque, où une révolution culturelle s'engage avec la création à Paris d'un Salon des Indépendants - dont Paul Signac (1863-1935)est cofondateur -, et la naissance du postimpressionnisme (ou néo-impressionnisme). Paris, 1900 : une révolution s'engage au temps de la Belle Epoque. " L'art pour tous ! " , clament les artistes qui exposent " sans jury ni récompense " . Cofondateur du Salon des Indépendants, Paul Signac s'impose comme le théoricien des " impressionnistes dits scientifiques " . Il divise la couleur en taches pures et serrées sur la toile pour que la forme surgisse du mélange optique : il ambitionne un art total entre le paradis perdu de l'âge d'or et l'utopie sociale. Il défend une peinture positiviste, promoteur d'une modernité technique et politique. Ses compagnons répandent le style " pointilliste " comme une traînée de poudre de Paris à Bruxelles : les " néos " exaltent les lendemains qui chantent. L'artiste pose en intellectuel engagé, sous la plume de critiques tels que Fénéon, à l'époque de l'affaire Dreyfus. Un corpus grandiose de peintures et d'oeuvres graphiques de Signac et des avant-gardes, des impressionnistes (Monet et Morisot) aux fauves (Dufy, Friesz, Marquet) : symbolistes (Gauguin, Mucha, Redon), nabis (Bonnard, Denis, Lacombe, Sérusier, Ranson, Vallotton), néo-impressionnistes (Cross, Guillaumin, Luce, Pissarro, Seurat, Van Rysselberghe), témoins de la vie parisienne (Anquetin, Degas, Lautrec, Picasso, Steinlen). Une collection privée d'exception pour la première fois exposée dans son ensemble.

06/2020

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Philosophie

Alain. Le premier intellectuel

En amont, Bergson. En aval, Aron et Sartre, Foucault. Entre eux, nul n'a incarné aussi bien qu'Alain la philosophie française, faite de clarté, de concision, incarnée en la figure d'un professeur inspiré. Car Alain (1868-1951), pour des générations d'étudiants, a d'abord été un enseignant dévoué à sa fonction comme à un sacerdoce laïque, un maître qui savait comme personne jouer le rôle d'éveilleur traditionnellement dévolu au philosophe. Aujourd'hui encore, les élèves de ses élèves se souviennent de cette parole qui ne sacrifiait rien à la mode, rien à la facilité, qui n'avait souci que de vérité. Mais Alain, en réalité, est bien plus que cela. Et c'est d'abord l'une des premières grandes figures de l'intellectuel. Né à la vie politique avec l'affaire Dreyfus, dont il fut tout de suite un défenseur acharné, plongé à sa demande dans le bourbier immonde de la Première Guerre mondiale, il fut dans l'entre-deux-guerres le représentant illustre du pacifisme de gauche qui allait peser si fort sur la conduite de l'Etat français ; lire le récit de la vie d'Alain, c'est comprendre mieux ce pan capital de notre histoire intellectuelle et politique. Enfin, Alain, c'est aussi l'inventeur du " journalisme philosophique ", l'auteur de près de cinq mille Propos quotidiens dont les plus célèbres ont été regroupés sous le titre Propos sur le bonheur. Non pas un à-côté de sa production philosophique, mais son versant polémique, en prise sur l'actualité la plus brûlante. On ne saurait prendre congé du XXe siècle sans connaître la vie d'Alain.

02/2006

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Critique littéraire

La condition critique. Articles (1945-1998)

De Faux Pas (1943) à Une Voix venue d'ailleurs (2002). Maurice Blanchot, de son vivant, a recueilli la plupart de ses articles critiques dans ses livres. Il en laissa pourtant certains de côté. Ce sont ces textes que nous avons entrepris de publier. Une première série a donné le volume des Chroniques littéraires du Journal des débats, 1941-1944. Le lecteur trouvera ici la suite : l'ensemble des articles de critique littéraire que publia Blanchot de 1945 à sa mort sans les reprendre dans ses livres. Nous y avons ajouté les textes publiés dans certains courts volumes aujourd'hui indisponibles. Figurent également quelques prières d'insérer signées par Blanchot lors de la publication de ses propres fictions. Voici donc rassemblées des chroniques de presse, des chroniques de revue ou des pièces de circonstance, réponses aux enquêtes, hommages aux disparus. Ou encore ces lettres, qui se firent de plus en plus fréquentes au fil du temps : les adressant aux comités de direction de revues ou aux responsables d'ouvrages collectifs, Blanchot y invoque l'impossibilité où il se trouve de répondre à la demande d'une contribution, mais cette manière d'excuse devient un texte à part entière. Ces miscellanées permettent de découvrir un autre Blanchot. Elles échappent parfois aux motifs dominants de sa pensée. Elles permettent aussi d'en suivre les réélaborations successives. Levinas, Bataille, Mascolo, Derrida, la critique, la Bible, la politique sont là. Sartre, Malraux, Thomas Mann, Beckett, Michaux, Merleau-Ponty, l'affaire Dreyfus aussi. Mais il arrive à ces textes de porter sur des auteurs et des sujets inattendus : Cyrano de Bergerac, Fourier, Adamov, Gracq, Lowry, Caillois, le merveilleux, les prix littéraires, la science-fiction...

09/2010

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Critique littéraire

Idées et visions et autres écrits polémiques, philosophiques et critiques, 1897-1923. Volume 1

André Suarès (1868-1948) est le plus méconnu des auteurs de sa génération, celle de Gide, de Proust, de Claudel et de Valéry. Il a pourtant été leur égal. Bergson, Ernst-Robert Curtius ou Paulhan ont salué en lui un maître. Condisciple à l'Ecole normale supérieure de Romain Rolland, Suarès partageait avec ce dernier une même passion pour la musique. Excellent pianiste, il a consacré à ses compositeurs favoris une série de portraits qu'on retrouve ici pour la première fois Mozart, Beethoven, Wagner, Debussy, Ravel. Et bien d'autres. Souffrant de la veulerie de son époque, Suarès, pour ne pas désespérer de l'homme, s'est raccroché aux grands créateurs Tolstoï et Dostoïevski, Shakespeare et Cervantès, Baudelaire et Pascal, Goethe et d'Annunzio. Tous, ils incarnent des valeurs, ils transmettent ce sens de la grandeur, lisible également dans l'architecture des villes italiennes ou dans certains paysages bretons. La violence avec laquelle il a combattu les dérives fascistes et antisémites de son époque n'a d'égale que celle de Zola, de Péguy ou de Bernanos. Engagé dans l'affaire Dreyfus alors qu'il n'avait que vingt ans, Suarès a été le premier à dénoncer la montée du nazisme. Ayant vécu la Première, puis la Seconde Guerre, il était persuadé que seule une Europe unie était capable de prévenir les folies meurtrières de la France et de l'Allemagne. Poète, essayiste, philosophe, voyageur, Suarès aborde tous les genres. Pour la première fois est donné ici un choix représentatif de son œuvre immense. La plupart de ses textes étaient devenus introuvables ; beaucoup sont restés inédits. Ils sont plus actuels que jamais.

09/2002

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Actualité et médias

Tracts de crise. Un virus et des hommes 18 mars/11 mai 2020

Les "Tracts de crise" ont paru en édition numérique durant le confinement, tous liés à la circonstance de la crise épidémique. Leur recueil ne prétend rien résumer ; mais il dit beaucoup sur notre temps, sorti de ses gonds pendant des mois. L'événement a agi comme un "grand révélateur", individuel et collectif, dont ces "Tracts" seront la trace durable. Chacun pourra comprendre que seuls entre quatre murs, nous n'étions pas seuls au monde. C'est une bonne nouvelle, dont il faudra se souvenir. Avec les textes de Régis Debray, Erri De Luca, Cynthia Fleury, Danièle Sallenave, Pierre Bergounioux, Stéphane Velut, François-Henri Désérable, René Frégni, Didier Daeninckx, Arthur Dreyfus, Patrick Kéchichian, Pascal Ory, Michel Crépu, Johann Chapoutot, Pierre Jourde, Vincent Raynaud, Antoine Garapon, Arthur Dénouveaux, Thierry Laget, Claire Fercak, Alain Badiou, Erik Orsenna, Amaury Nauroy, Adèle Van Reeth, Etienne Klein, Anne Sinclair, Alain Borer, Philippe Videlier, Annie Ernaux, Ingrid Astier, Frédéric Boyer, Alexandre Postel, Nancy Huston, Jean-Paul Demoule, Alessandro Baricco, Tsolag Paloyan, David Rochefort, Arundhati Roy, Gilles Paché, Chloé Morin, Marion Muller-Collard, Christian Debry, Patrice Franceschi, Gwenaëlle Aubry, Anne Nivat, Gustave Koenig, Claire Chazal, Thomas Snégaroff, Alya Aglan, Anna Hope, Fabrice Humbert, Edgar Morin, Carole Fives, Pierre Assouline, Daniel Fieschi, Michaël Ferrier, Jean-Yves Chevalier, Catherine Cusset, Bruno Tertrais, Liu Zhenyun, Louisa Hall, Bruno Le Maire, Christophe Rioux, Jacques Drillon, Daniel Cohen, Sylvain Tesson ainsi que d'albert Camus, Guillaume de Machaut et Simone Weil. Traductions de Danièle Valin, Vincent Raynaud, Irène Margit, Marie-Pierre Gracedieu, Jacqueline Cerquiglini-Toulet et Geneviève Imbot-Bichet. Avant-propos d'Alban Cerisier. Les bénéfices de cet ouvrage sont versés intégralement à la Fondation de l'AP-HP pour la Recherche.

06/2020

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Guyane

La Guyane entre Terre et Mer

La Guyane c'est avant tout, un trésor de biodiversité. Il y a par exemple autant d'espèces de fourmis sur un seul arbre de la forêt amazonienne que dans toute la Grande-Bretagne. On recense 4 fois plus d'espèces d'amphibiens en Guyane que dans toute la France continentale ; idem pour les reptiles (dont font partie les tortues, les caïmans et les lézards). Quant aux oiseaux, on en compte 700 espèces, bien plus que l'Europe entière. Voilà pour la Faune. Pour la Flore, c'est encore plus impressionnant. Selon le WWF, "En moyenne, on retrouve dans 1 hectare de forêt guyanaise plus d'espèces de plantes que dans l'ensemble de l'Europe continentale" . Voilà de quoi faire saliver les amateurs de belles balades, curieux du vivant, passionnés de la nature qui nous entoure. Au cours des 23 balades que comporte ce guide, vous découvrirez quelques-unes des plantes et espèces d'animaux, spécifiques de cette région. Il est tout à fait possible de marcher en Guyane en toute autonomie si on suit les chemins de ce guide qui vos emmène sur les plages, dans les marais, dans les savanes, sur les îles et au coeur de la forêt équatoriale. La Guyane, c'est aussi une partie de notre histoire. Celle du bagne notamment avec les affaires Dreyfus ou Seznec et les évasions de Papillon. C'est aussi la quête de l'or. Le littoral guyanais se laisse ainsi découvrir au fil de 23 balades à la recherche d'un patrimoine naturel et historique unique. L'application mobile vous suit sur le chemin. SURVOLEZ les balades en 3D

03/2023

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Arts et traditions populaires

L'illustration - Le plus grand journal de l'époque. La Belle époque telle que les Français l'ont vécue

Durant les vingt-cinq années de paix qui précèdent la Première Guerre mondiale, un flot de nouvelles inventions comme l'électricité, la radio, le cinéma ou encore l'automobile transforment la société française. Paris devient la capitale du progrès, de la mode et des arts. Le soir, on va voir Cyrano de Bergerac ou on applaudit Sarah Bernhardt. On décore son intérieur selon les canons de l'Art nouveau. On s'habille chez les grands couturiers. On lit Zola ou Verlaine, on écoute Ravel ou Debussy, on admire Renoir, Cézanne ou Gauguin, on fréquente le Chat noir et le Moulin rouge, le théâtre du Vaudeville où triomphent Feydeau et Courteline, on découvre le sport, le tourisme, les bains de mer, on se déplace à bicyclette, en métro ou en automobile. Bref, tout change... au moins pour ceux qui en ont les moyens. La jeune République se structure à coups de scandales ou de drames, à commencer par l'affaire Dreyfus, qui va profondément diviser la société et faire apparaître la gauche et la droite françaises. C'est l'époque où s'organise le monde ouvrier, l'époque d'un anticléricalisme radical, de Ravachol et des attentats anarchistes sanglants, l'époque enfin des découvertes scientifiques majeures de Louis Pasteur ou de Marie Curie. L'Illustration fut à la fois le témoin et l'un des acteurs de cette parenthèse enchantée, en contribuant au rayonnement culturel et technologique de la France. Ce livre, illustré de centaines de photos, peintures, publicités et dessins d'humour et rassemblant les meilleurs reportages sur le vif, en brosse un éblouissant portrait.

10/2022

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Histoire des mentalités

L'émancipation entravée. L'idéal au risque des idéologies du XXe siècle

L'idéologie libérale règne désormais sans partage. Elle triomphe au nom d'une liberté dont les apôtres du système ont inversé le sens, depuis que sont tombées, avec la chute du mur de Berlin, les illusions des doctrines " libératrices ". Pourtant, partout dans le monde, l'espoir d'une émancipation enfouie sous les discours idéologiques se réveille aujourd'hui. Comment interpréter ce paradoxe ? De quels possibles cet espoir est-il porteur ? Répondre à ces questions implique de revenir sur l'histoire longue afin de comprendre comment le sens actif du mot " liberté " s'est trouvé effacé par les idéologues. C'est ce qu'entreprend Michèle Riot-Sarcey dans ce livre. Poursuivant l'enquête du Procès de la liberté (2016), où elle avait montré le bâillonnement du principe espérance au XIXe siècle, elle démonte l'ensemble des dispositifs d'entrave au pouvoir d'agir des individus au XXe siècle. De l'affaire Dreyfus à Mai 68, du mouvement ouvrier américain à la constitution des Internationales et la confiscation des expériences ouvrières par les avant-gardes, de l'insurrection espagnole en 1936 à la mise en ordre de la pensée structurale, de la catastrophe d'Hiroshima aux luttes anticoloniales, l'historienne analyse les processus par lesquels le sujet libre, à chaque moment décisif, s'est trouvé effacé au profit de visions totalisantes. Mais l'idée authentique régulièrement se ranime et fait retour dans les lieux les plus inattendus. En analysant le fonctionnement d'une élaboration théorique figée, ce livre donnera des arguments aux lecteurs décidés à faire usage d'une liberté critique menacée. Il contribuera ainsi à rendre le réel de l'utopie plus vivant que jamais.

03/2023

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Ouvrages généraux et thématiqu

Belle Epoque

Le fils d'Alphonse Daudet, la petite-fille de Victor Hugo, le fils du professeur Charcot : Léon, Jeanne et Jean-Baptiste sont tous trois les héritiers des plus grands noms du XIXe siècle, la fleur d'une jeunesse dorée qui a grandi sous les yeux admiratifs, médusés et jaloux de leurs contemporains. Trois vies intimement liées : nés dans les années 1860, ils ont évolué dans le même milieu d'écrivains, de scientifiques et d'admirateurs ; enfants, ils ont joué ensemble, jeunes gens ils se sont aimés. Des trois, Jeanne est la seule qui a vécu avec orgueil, jusqu'au bout, le bonheur de sa condition : être la petite-fille de Victor Hugo, la joie du vieil homme, celle pour qui le poète avait écrit L'Art d'être grand--père. Léon et Jean-Baptiste, eux, se sont inventé un destin propre : Léon vivant mille vies en une, entre littérature, journalisme et politique ; Jean-Baptiste embrassant l'océan, l'exploration des mers et des continents. Parce que leur existence s'est déroulée sous les feux de la rampe, Kate Cambor nous fait entrer, avec ses personnages, dans la chair même de leur époque. Les diners littéraires réunissant Daudet, Haubert, Zola, Tourgueniev et Goncourt, les leçons spectaculaires de Charcot père à la Salpêtrière, le mariage si couru de Léon Daudet et de Jeanne Hugo, le scandale de Panama, l'affaire Dreyfus, les aventures du Pourquoi-Pas ?, le vaisseau de Jean-Baptiste Charcot, sa mort tragique en mer... Fourmillant de personnages et d'arrêts sur image saisissants, le livre de Kate Cambor se dévore comme un film, comme un roman... le roman de la Belle Époque.

02/2024

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Critique littéraire

Fortune et infortune des Flaubert. Répertoire

On connait la vie et l'oeuvre de Gustave Flaubert. Sa Correspondance, les brouillons et scénarios que sa nièce avait conservés et que les études de génétique ont mieux fait connaître, la documentation qu'il avait accumulée pour rédiger Bouvard et Pécuchet, tous ces précieux documents ont permis de dessiner un portrait assez précis mais subjectif de l'écrivain. Il a toujours voulu n'être qu'un " homme-plume ", un artiste qui a consacré toute sa vie à la littérature. Mais n'était-il pas également un bourgeois malgré lui ? Etait-il vraiment riche ? Commanville l'a-t-il ruiné ? Jusqu'à présent, les réponses apportées à ces questions ne sont guère pertinentes car elles ne prennent pas en compte les documents d'archives qui permettent de lever le voile sur ces interrogations. Ce répertoire fera découvrir une masse documentaire insoupçonnée. Gustave Flaubert a signé un nombre considérable de procurations... Son nom figure dans les actes de notaires, dans les documents de l'enregistrement ou dans les procès-verbaux d'audiences des tribunaux. Il a été un fils de famille et, qu'il le veuille ou non, il a hérité, de la politique patrimoniale et fiscale du clan Flaubert. Ainsi, paradoxalement, l'indivision née de la succession de son père Achille Cléophas l'a fait paraître très riche alors qu'il n'a disposé personnellement, du vivant de sa mère, que des revenus de la part d'héritage qui lui a été attribuée à la mort de son père. Le courtisan qui fréquente la princesse Mathilde, qui est invité au château de Compiègne, a bien du mal à tenir son rang car sa mère contrôle la gestion de la fortune familiale. Une quête fastidieuse mais nécessaire dans les documents d'archives a permis de repérer des centaines de documents, des milliers de pages qui en disent long sur la famille Flaubert. Ce répertoire montre le chemin, offre aux chercheurs des pistes pour approfondir des questions négligées jusqu'à présent. Le tableau chronologique et les index vous invitent à rejoindre les auteurs : venez donc découvrir dans les fonds des Archives départementales tous les documents inédits qui viendront compléter et enrichir les connaissances déjà acquises grâce à la Correspondance, aux brouillons et scénarios.

10/2018

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Religion

L'Univers Israélite en France. Première partie : Une vision du judaïsme français ; Seconde partie : Une vision sur l'antisémitisme en Allemagne 1932-1938

L'univers israélite, journal français et francophone, crée en 1844, il présente la vision d'une société juive bourgeoise, encadrée par le Consistoire, représentant officiel du Judaïsme français. Il reflète les préoccupations et les opinions de la bourgeoisie juive de France et plus particulièrement des Juifs parisiens, dont il se fait principale écho. Parce que la France a offert la liberté et la citoyenneté aux Juifs, il en va de leur honneur de s'instituer comme les champions de sa cause nationale, les défenseurs de son génie. Pour les dirigeants du consistoire et les rédacteurs du journal, le judaïsme français doit rester discret et les Juifs doivent s'abstenir de faire de la politique ou de porter un jugement sur la politique du gouvernement français. Le message est simple, les Juifs Français ne peuvent être sioniste, leur patrie est la France. Toute leur activité intellectuelle, tout leur amour, la dernière goûte de leur sang, appartiennent à la France et à elle seule. Bien que l'antisémitisme trône encore après l'Affaire Dreyfuse, le mot d'ordre des leaders de la communauté juive autochtone reste l'esprit profond du patriotisme et l'honneur d'appartenir à la France que les Juifs doivent hisser bien haut. Il faut que pour les Israélites le nom de Juif devienne l'accélératoire et le nom de Français devient principal. Les Juifs de France et les Juifs d'Allemagne ce sont fait bernés durant les années 1930... Naïveté ou illusion ? Cette société émancipée, patriote, française avant d'être Juive n'a pas compris pourquoi la France, leur patrie, ne les a pas protégé durant la seconde guerre, les a raflé pour les envoyer aux camps de la mort. Claude TENCER est historien du monde juif et l'histoire d'Israël. Il est ingénieur et docteur en Civilisations, Communication et Médias.

08/2020

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Littérature étrangère

Le Moghol blanc

James Achilles Kirkpatrick débarque sur la côte orientale de l'Inde en 1779, habité par une dévorante ambition d'officier dans l'armée de Madras de la Compagnie anglaise des Indes orientales ; il est fort désireux de se faire un grand nom dans la conquête et l'assujettissement du sous-continent indien. Mais, ironie de l'Histoire, le destin en décide autrement, et c'est lui qui est conquis, non par une armée, mais par une princesse indienne et musulmane. En effet, Kirkpatrick vient d'être nommé, à l'âge de 34 ans, pendant l'insupportable été caniculaire de 1797, Lord Résident britannique de la Compagnie anglaise des Indes orientales à la cour du nizam d'Hyderabad, où il aperçoit Khair un-Nissa, " La Plus Admirable d'Entre Toutes ", une sublime beauté âgée de seulement 14 ans, petite-nièce du premier ministre du nizam et descendante du Prophète. Tombé fou amoureux de Khair, au point d'en oublier toute ambition, il relève de nombreux défis afin de l'épouser. Khair, déjà fiancée à un noble d'Hyderabad, vit enfermée derrière le purdah, ce lourd rideau qui soustrait les femmes résidant dans le zenana, le harem, au regard des hommes. Kirkpatrick se convertit à l'islam et épouse enfin la bégum Khair un-Nissa en 1800. Selon certaines sources indiennes, il devint même agent double au service d'Hyderabad contre les intérêts de la couronne. Il n'existe personne d'autre que William Dalrymple pour transformer l'histoire vraie d'un grand amour entre un diplomate anglais et une princesse indienne en une envoûtante et brûlante saga mêlant passion, séduction et trahison sur fond d'intrigues de harem et d'espionnage. Le Moghol Blanc déroule, en une grandiose fresque épicée, l'histoire colorée et souvent turbulente de l'Inde au XVIIIe siècle.

05/2005

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Phytothérapie

Plantes et fleurs pour soigner âme et corps

Un guide pratique joliment illustré pour apprendre à connaître les plantes médicinales et commencer à s'en servir pour améliorer sa santé physique et psychique. Dès l'âge de 4 ans, Najva Esfahani voit les plantes respirer. A 12 ans, elle commence à discerner les os et les organes des gens qu'elle côtoie, et perçoit leurs émotions sous forme de couleurs et de sons. Quelques années plus tard, elle a la vision d'une fleur aux pétales roses sur son corps. Déstabilisée par ces perceptions, elle cherche d'abord à les étouffer. Lors d'un voyage en Tunisie, elle fait la connaissance de sa famille maternelle et découvre que ces facultés sont héréditaires. Elle apprend l'existence d'un grimoire familial du XVIe siècle, aujourd'hui perdu, qui répertoriait, entre autres, des plantes médicinales. Elle comprend alors d'où provient sa connaissance intuitive des plantes et commence à utiliser son don. Celui-ci permet à l'auteure, lorsqu'elle reçoit une personne malade, de savoir instinctivement quelle plante est efficace et de quelle manière l'utiliser. Grâce à la littérature et à ses rencontres avec des experts, elle associe à son intuition de solides connaissances scientifiques. Dans cet ouvrage, elle présente d'une manière accessible les plantes qu'elle a appris à connaître, ainsi que des exemples de cas concrets dans lesquels elles ont été utilisées sur des patients. Ce sont ainsi 52 espèces végétales et leurs propriétés qui sont répertoriées, de l'achillée millefeuille à la valériane, en passant par le coquelicot, la menthe poivrée ou encore le noisetier. Une posologie propose pour chaque plante plusieurs remèdes à réaliser soimême pour soigner de nombreux troubles physiques ou psychiques. Tous les dessins illustrant l'ouvrage ont été réalisés par l'auteure.

04/2022

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Critique littéraire

Andre Gide l'inquiéteur. Tome 1, Le ciel sur la terre ou l'inquiétude partagée (1869-1918)

Romancier de premier plan, essayiste hors pair, écrivain parmi les meilleurs, André Gide, prix Nobel de littérature en 1947, est avant tout le grand témoin et le maître à penser de plusieurs générations. Ce " contemporain capital " n'eut de cesse de s'affranchir des contraintes morales et puritaines. Car Gide se distingue à un double titre: il appartient à la minorité protestante et il est homosexuel. Il s'emploie dès lors à remettre en cause les valeurs dominantes de la société et à dénoncer son hypocrisie. Pourtant Gide ne se définit pas comme un provocateur. Plutôt comme un " inquiéteur ", l'inquiéteur de son siècle. Comment est-il parvenu à faire de son personnage de grand écrivain non pas le porte-parole officiel de la société, mais au contraire un ironiste qui la scrute et la défie de l'intérieur, un révolté qui stigmatise ses tares et ses injustices? Nourrie de documents inédits ou peu connus, cette biographie renouvelle en profondeur la connaissance de Gide et de son oeuvre multiforme, située entre tradition et avant-garde, mais toujours accordée au souffle de son temps. Elle retrace le destin d'un intellectuel d'exception et reconstitue la toile de fond du débat littéraire, politique et moral qui a agité la première moitié du XXe siècle, depuis l'affaire Dreyfus jusqu'à la Guerre froide, par-delà le désastre des deux Guerres mondiales. Ce premier tome retrace les cinquante premières années de la vie de Gide, de 1869 à 1918, de la chute du Second Empire à l'armistice de Rethondes. Il nous dépeint une figure insaisissable, multiple, paradoxale. André Gide, véritable miroir mobile de son temps, se révèle ainsi au fil des pages, dans un passionnant portrait en mouvement.

02/2011

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Histoire de France

La maison des souffrances. Dans les prisons militaires allemandes de Clermont-Ferrand (1943-1944)

" Les Souvenirs de prison de Geneviève de Hody sont particulièrement émouvants. M. Camille de Hody, juge au tribunal administratif de Strasbourg s'était réfugié près de Brioude au début de la guerre, avec sa famille, puis à Vieille-Brioude. Très rapidement il s'engagea dans la Résistance. A la fin de l'année 1943, l'occupation allemande se fit plus durement sentir car cette zone appartenait à la région où le maquis du mont Mouchet allait s'installer. En novembre 1943, sur dénonciation de son propriétaire qui était milicien, Camille de Hody fut arrêté par la feldgendarmerie et avec lui son épouse Geneviève et deux personnes de service, laissant seules trois petites filles, soulignant ainsi la brutalité impitoyable de la Wehrmacht. Ils furent conduits à Clermont-Ferrand à la caserne du 92e R.I.transformée en prison militaire allemande. Les deux jeunes filles furent libérées au bout de huit jours, Geneviève de Hody au printemps 1944 et Camille de Hody sera déporté à Mauthausen où il mourra en avril 1945. Les Souvenirs de Geneviève de Hody rapportent un long chemin de croix dans ce qu'elle appelle " La maison des souffrances ", dans une prison un peu particulière. Car elle est en effet tout à la fois centre disciplinaire où l'on trouve des militaires allemands indisciplinés, maison d'attente pour des transferts dans des camps de concentration et maison d'arrêt pour les résistants qui attendent dans ce lieu la décision de la Gestapo. Cette dernière est d'ailleurs également installée là, laissant entendre et même voir les horreurs des interrogatoires... " Extrait de la préface de François-Georges Dreyfus, professeur émérite à la Sorbonne. Les souvenirs de Geneviève de Hody, objet de cet ouvrage (notes éparses et parfois griffonnées) ont été triées et mises en forme par Edith de Hody-Dzieduszycka, sa fille.

07/2011

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Musique, danse

Albéric Magnard

Voilà un compositeur français majeur auquel ses contemporains tout comme la postérité ont fait payer fort cher son refus hautain de toute concession vis-à-vis du monde et de ses modes, tout comme sa prétendue inactualité. A une mort tragique à quarante-neuf ans, en 1914, carbonisé dans sa propriété en feu qu'il défendait, les armes à la main, contre l'envahisseur allemand, a fait suite un désintéressement progressif jusqu'à l'oubli à l'égard d'une œuvre profondément française bien qu'empreinte également d'un certain germanisme. Et pourtant ce fils du successeur du fondateur du Figaro bénéficiait au départ, outre de fortes dispositions musicales, d'un réseau de relations et d'une considération que lui valait le rôle influent de son père. Mais ce misanthrope farouchement indépendant peu tendre pour le genre humain en général et pour nombre de ses confrères en particulier préféra littéralement se terrer avec sa famille dans son manoir isolé de l'Oise, défendant ainsi son " silence " contre les grondements d'un XXe siècle commençant. Idéaliste, il épousa cependant certaines causes et idées les plus nouvelles de son temps. C'est ainsi qu'il compose un Hymne à la justice en écho à l'affaire Dreyfus, qu'il fait créer sa 4e Symphonie par un orchestre à majorité féminine, et qu'il décide de faire graver ses œuvres par une obscure imprimerie communiste. Exigeant dans la vie, il l'est tout autant dans son œuvre. Puisant à la source beethovénienne, sa musique puissante, d'une magnifique veine mélodique, aux accents parfois brucknériens, rejoint les audaces du premier Schoenberg. Loin de l'impressionnisme ambiant, il emprunte une voie qui s'inscrit dans la tradition des grandes formes (symphonies, sonates, quatuor, opéras, dont Guercœur et Bérénice).

03/2001