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Histoire de France

Emile Combes

Au centre de la lutte de la IIIe République contre le pouvoir catholique se dresse la figure indomptable d'Emile Combes. Ce n'est pas lui qui déclara la guerre anticléricale, mais il la conduisit avec une telle vigueur qu'elle passa pour une guerre antireligieuse même s'il ne visait qu'à reconcilier l'Eglise avec la République, réconciliation passant selon lui par une rupture de relations vieilles d'un siècle dans les textes et de mille ans dans les esprits. Cette rupture exigeait un courage politique que ses devanciers n'avaient pas eu. S'il prit le pouvoir à reculons, Combes, lui, l'exerça sans faiblesse. Celui qu'on commençait à appeler le " Petit Père Combes " fut longtemps soit encensé, soit haï, mais sa destinée posthume est plus ambiguë. Les enfants de ses laudacteurs oublièrent son bilan, e ceux de ses adversaires n'oublièrent pas les griefs de leurs pères (sans pour autant, d'ailleurs, souhaiter un retour à un quelconque concordat...) Aussi a-t-on peu travaillé et peu écrit sur Emile Combes. Aussi connaît-on mal ce politique qui inventa l'union de la gauche, qui avait prêché la République sous l'Empire, puis, comme sénateur, combattu les " féodalités " et qui avait conçu pour les " indigènes " d'Algérie un projet d'enseignement primaire digne de Jules Ferry, cet humaniste à la carrière multiforme (séminariste thomiste, critique littéraire et journaliste politique, médecin de campagne et paléontologue), ce croyant qui était passé de la foi en Dieu à la foi au progrès. Travailleur acharné et intègre, dédaigneux des honneurs, vif et tendre, homme aux brefs éclats et à la longue mémoire, aux faiblesses rares, il avait ses jardins secrets. C'était aussi un homme de fer, stoïque devant la lassitude, les deuils et la calomnie. Personnalité originale et complexe, destin hors norme, vie droite et digne, acte politique majeur qui, par-delà des péripéties initiales, fonda la paix religieuse d'aujourd'hui : autant de raisons de découvrir Emile Combes et réviser à la hausse son imortance historique.

02/1995

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Vivre en couple

Etre vraiment soi, aimer pleinement l'autre ! La Communication NonViolente en couple et entre amis

La plupart d'entre nous pense que l'amour est une émotion forte, une passion, un sentiment plutôt passif nous liant à une autre personne. La CNV de Marshall Rosenberg nous invite à nourrir une vision absolument différente de l'amour ; l'amour, c'est quelque-chose que l'on réalise, que l'on agit, quelque-chose que l'on donne librement avec son coeur. Il s'agit d'apprendre comment exprimer ce que l'on ressent, ce dont on a besoin, à l'autre, partenaire, ami, membre de la famille, sans fard et en toute authenticité ; avec pour seule fin de révéler ce qui est essentiel et vivant en nous et pour nous. L'amour vrai, c'est en quelque sorte cette connexion coeur-à-coeur culminant dans un " donner-recevoir " pur et simple, rempli de joie. Savoir donner et recevoir l'amour sans honte ni culpabilité, sans se sentir obligé ; découvrir l'art de se connecter à ce qui est vivant en autrui, à ses ressentis et à ses besoins, l'accueillir avec empathie, et ainsi développer une relation extraordinaire avec lui sans avoir besoin de prouver son amour par quelque signe que ce soit, voilà ce à quoi vous convie ici Marshall Rosenberg. Ce pur "donner-recevoir" est une manifestation authentique et joyeuse de l'AMOUR que chacun pourra expérimenter grâce à ce livre ! Exprimer mes ressentis à l'autre, lui faire part de mes besoins, accueillir les siens avec bienveillance, donner et recevoir dans la joie, c'est ça le secret de l'amour avec un grand "A" ! Marshall B. Rosenberg est psychologue clinicien, homme de paix de renommée internationale et fondateur du Centre pour la Communication NonViolente. L'approche que Marshall Rosenberg propose constitue un outil puissant pour résoudre les différends de façon pacifique, tant au niveau personnel que professionnel et politique. Il est l'auteur notamment aux Editions Jouvence de Dénouer les conflits par la Communication NonViolente, L'art de la réconciliation et La Communication NonViolente au quotidien.

04/2024

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Littérature française

Ce que c'est qu'une existence

Roman choral, Ce que c'est qu'une existence raconte cette mystérieuse évidence d'être au monde ensemble au même instant et de vivre des vies différentes. Plusieurs histoires sont reliées, d'une façon ou d'une autre, par la romancière, elle-même personnage de son propre livre. On suit différentes existences sur une seule et même journée, dans plusieurs lieux (un appartement, un avion, une chambre d'hôpital, un cargo sur la mer de Marmara, un taxi au sud de l'Europe, des villes turques...). Mais tout part d'un carrefour à Paris. Un père, déjà âgé, observe le quartier depuis sa fenêtre. Son fils, Tom, est sur un bateau en Méditerranée. Dorris fuit son histoire amoureuse avec Tom. Stan erre dans la ville, après avoir accompagné sa femme Magda à l'hôpital. Ahmad, qui vient de Syrie, s'installe chaque matin sur un carton à ce même carrefour. Et d'autres personnages encore, la gardienne de l'immeuble du père, le fils de la gardienne, une hôtesse de l'air dans l'avion que prend Dorris, une infirmière auprès de Magda, Anna et Steven, un couple de jeunes voisins qui se disputent, jusqu'à des homards furieux qu'on les plonge dans l'aquarium d'un restaurant. On suit, avec émotion, humour et empathie, comment chacun à son échelle se débrouille avec l'existence. Comment toutes ces vies se croisent, se frôlent, s'ignorent, se cherchent ou se fuient. On y parle d'amour, de l'affection père-fils, d'exil, de guerre, de prison, de la possibilité des réconciliations, des étés. Et de l'épidémie, qui s'est invitée de force dans l'histoire, puisqu'elle change le monde autour de nous. Ici ou là, se glissent des confidences intimes, des secrets douloureux. Tandis que le roman écrit les vies en train de se faire et se défaire.

08/2021

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Théâtre

Trilogie familiale. La robe de ma mère ; Les mains de mon père ; Ma soeur

La robe de ma mère - Deux hommes sur une plage : il fait beau, le soleil est à son plus haut. Chacun a rendez-vous avec une femme qui n'arrive pas. Dans cette attente imprévue, ils parlent, pour passer le temps. Mais les banalités du quotidien cèdent bientôt le pas à de mystérieuses connivences. Les politesses d'usage se transforment en boutades, les silences gênés en sourires complices. Car les deux hommes ne sont peut-être pas aussi étrangers qu'on aurait pu le croire au départ... Les mains de mon père - Un homme dans sa voiture. Il va rejoindre son frère jumeau et sa mère pour leur pique-nique annuel à la mer. Il reçoit un texto de son père qu'il n'a plus vu depuis longtemps. Bouleversé, il réalise combien celui-ci lui a manqué après la séparation des parents. Tout en poursuivant sa route, il imagine ce que serait leur tête-à-tête lors d'un repas surréaliste où ils retisseraient le fil de leur relation interrompue et se persuaderaient de l'urgence de se revoir... Ma soeur - Comme chaque année, les frères jumeaux, aujourd'hui adultes, ont invité leur mère pour un pique-nique au bord de l'eau. Mais ils seront quatre cette fois car l'un des deux a revu son père et l'a convié à faire son retour dans le cercle familial. C'est le temps des explications sereines, des réconciliations autour d'un gâteau marquant l'anniversaire de naissance voici quarante ans de Marianne, la soeur morte à trois ans et demi. Ces trois pièces forment une trilogie avec des personnages récurrents, mais peuvent se découvrir en toute autonomie. Elles s'adressent à tous à partir de sept ans.

01/2018

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Cinéma

Dans les coulisses d'Intouchables

20 millions de spectateurs en France, 27 millions spectateurs dans le monde (le film français le plus vu dans le monde à ce jour), Intouchables marquera sans aucun doute l'histoire du cinéma. Mais au-delà du film-record, j'ai voulu comprendre pourquoi ce film avait eu autant de succès, en France et dans le monde entier.Pourquoi ce film a-t-il à ce point touché les spectateurs ? Que révèle-t-il de la société française d'aujourd'hui ? Pourquoi  Intouchables est-il devenu un phénomène de société ? Ce livre se propose de retracer non seulement l'incroyable destin d'un film, mais aussi de comprendre et d'analyser les raisons d'un succès.Les réalisateurs Eric Toledano et Olivier Nakache ont accepté de nous ouvrir leurs archives personnelles et de nous faire pénétrer dans l'histoire encore non-dite de ce film évènement. Pour mieux comprendre pourquoi ce que certains appellent un film « doudou » séduit partout où il passe. Film réconciliateur dans une France en pleine campagne électorale déchirée par la montée du Front National, film passerelle entre la banlieue et les beaux quartiers, les riches et les pauvres, film annonciateur d'une France de la diversité, film porte-drapeau qui aurait, parait-il, modifié le regard des français sur le handicap .Le livre raconte l'histoire des coulisses d'un film comme un périple, une incroyable aventure humaine, avec ses surprises, ses découvertes, ses espoirs et ses déceptions. Film thérapeutique d'une génération indignée en mal de réconciliation ? Etats-Unis, Allemagne, Italie, Espagne, Israël, Brésil, partout le même engouement : pour quelles raisons ?On croyait tout savoir sur Intouchables. Pourtant il y a encore tant à dire .Pourquoi Omar Sy ne s'est-il pas rendu à l'Elysée ? Comment les réalisateurs ont-ils fait face à ce tsunami médiatique et comment a réagi leur entourage ? Que nous dit précisément ce film sur le monde d'aujourd'hui ? Besoin de valeurs positives dans un monde anxiogène ? Tournage, réactions, emballement médiatique, coulisses d'une stratégie de communication, le livre revient sur ces moments forts.Une riche matière iconographique, légendée et commentée par les réalisateurs Olivier Nakache et Eric Toledano. Des témoignages, des photos et des documents inédits.

10/2013

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Histoire de France

Les débuts du nazisme avec Emil Maurice, l’ami juif de Hitler

Emil Maurice, compagnon de la première heure d'Adolf Hitler, inscrit dès la fin de 1919 à la DAP (embryon du futur parti nazi), bien qu'ayant un arrière-grand-père juif, est un patriote convaincu. En 1921, il est le chef du premier service d'ordre rapproché, à l'origine de ce qui va devenir la SA. Au début de 1923, il est l'adjoint de Berchtold à la tête du Stosstrupp (embryon de la SS) et participe activement au putsch de Munich, le 9 novembre 1923. Arrêté, il est très proche d'Adolf Hitler à la prison de Landsberg, il en est en quelque sorte le majordome et en devient son ami, il sera un des rares à pouvoir le tutoyer. Il contribue d'ailleurs à la frappe du manuscrit de Mein Kampf et le sortira clandestinement de la pri- son. Cet ami du tribun devient son chauffeur, mais aussi le cofondateur de la SS, dont il sera le n°2 ! – jusqu'à la brouille avec Hitler fin 1927, à cause de sa nièce, Geli Raubal. La réconciliation aura lieu en 1933 et Emil Maurice deviendra SS-Oberführer, obtiendra une dispense de Hitler pour son mariage – il sera le seul officier SS d'origine juive à pouvoir avoir cette autorisation. Mais à travers son parcours, c'est aussi une histoire des débuts du nazisme, de 1919 à 1927 principalement, comme vous ne l'avez jamais lue, avec des informations inédites et très peu connues, une immense page d'Histoire, qu'on peut lire d'une seule traite, grâce aux nombreux témoignages et une fabuleuse iconographie – près de 600 photos et documents, avec des sujets comme la naissance de l'antisémitisme en Allemagne, la Révolution en Bavière et les Freikorps, la Société Thulé (dont nous avons retrouvé l'emblème en couleur), des partis et mouvements inconnus en France mais qui ont joué un rôle important, le putsch du 9 novembre 1923, un historique détaillé du Stosstrupp, Geli Raubal s'est-elle suicidée ? On découvre un Hitler qui n'avait rien inventé et s'attribuera les découvertes des autres. Des documents inédits et étonnants sur une grande page d'Histoire.

11/2020

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Philosophie

De Marx et du marxisme

Du génie effervescent de Kostas Papaioannou, mort à cinquante-six ans, en 1981, les historiens qui feront un jour l'histoire intellectuelle des années soixante retiendront en priorité, avant les beaux travaux sur la philosophie et l'art grec, sur la peinture byzantine, sur Hegel, sur Baudelaire et la modernité, la grande série d'essais régulièrement publiés pendant dix ans dans Le Contrat social, la revue de Boris Souvarine, et qui ont fait de lui l'un des savants les plus avertis de Marx et du marxisme et l'un des philosophes de premier plan engagé dans la critique du phénomène totalitaire. C'est cette série qu'en cette année du centenaire de la mort de Marx on trouvera ici réunie, précédée d'une importante présentation de Raymond Aron, et classée dans un ordre qui lui donne toute son actualité. Un premier groupe concerne le Marx philosophe des célèbres écrits de jeunesse. Un second porte sur les classes et la lutte des classes, cœur de la sociologie de Marx, qui constitue, aux yeux de l'auteur, la part centrale de son oeuvre, l'histoire et la logique conduisent ensuite aux relations entre léninisme au pouvoir. Les articles sue la politique étrangère, qui tournent autour de la russophobie de Marx et de l'expansion planétaire du capitalisme, apportent une sorte de conclusion. Le Marx qui se dégage de ces études ne se laisse pas enfermer dans une formule ou un slogan - et c'est là leur vertu. Sous leur apparence scientifique, elles sont inspirées, comme le souligne Raymond Aron, par la conscience angoissée de notre époque et l'inlassable dénonciation de la transfiguration de Prométhée en dieu protecteur de la société du mensonge, " transfiguration dont Marx ne fut ni tout à fait innocent ni le seul responsable. " C'est cette tension qui donne aujourd'hui encore tout son à-propos à cette vie de travail : la confrontation savante et passionnelle au " noir gaillard de Trèves ", comme l'appelait Engels, de celui dont Octavio Paz, dans le poème qu'il lui a consacré, célébrait " la conversation de grand fleuve et le rire de réconciliation ".

07/1997

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Littérature française

Mes écarts ou ma tête en liberté

Personnage singulier entre tous, le Prince de Ligne plane comme une figure légendaire à l'écart et au-dessus du siècle des Lumières. Son génie entre en incandescence dans le temps même que ce siècle disparaît. Ayant attendu les vingt dernières années de sa longue vie pour devenir l'auteur des trente-quatre volumes que constitue son oeuvre, le Prince de Ligne dépose au milieu d'une époque qui n'est plus la sienne, au début du XIXe siècle, la puissante synthèse d'un monde tout juste révolu. Aristocrate né à Bruxelles en 1735 dans l'une des plus anciennes familles du Hainaut, il se doit à la carrière militaire et diplomatique, ce qui l'envoie partout en Europe et lui permet de cultiver un goût naturel pour le détachement : car il ne sera l'esclave d'aucune idéologie en un temps où prendre parti est une obligation autant qu'un divertissement. A l'agitation d'un siècle qui aboutit à la Révolution le Prince accorde une réconciliation dans un style, une attitude et un sourire dont aucun de ses prédécesseurs ne sut trouver l'apaisante tonalité. Emblème de son esprit, de sa sagesse comme de ses sentiments, l'ouvrage qui réunit ses maximes, Mes Ecarts, et qui est aussi éloquemment intitulé Ma tête en liberté, regroupe la somme de ses pensées et dresse le portrait d'une âme autant que le système d'un esprit. Souvent publiés par bribes alors qu'on n'a jamais vraiment pu les lire depuis leur première parution, les Ecarts sont ici édités en entier. Le Prince de Ligne est l'ultime grand moraliste de langue française : Ma tête en liberté porte à son dernier mot le génie d'une tradition inaugurée par La Rochefoucauld. Mélange " sentimentaire " d'un militaire paradoxalement empli de préciosité, d'un rêveur alliant métaphysique et fantaisie, Ma tête en liberté est l'oeuvre d'un auteur classique dont la pensée veut se constituer à l'écart de ce qu'il a vu et qu'il a connu, dont il a tiré une éthique de la hauteur de goût et une morale de l'élégance sans implication. Maxence Caron.

10/2016

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Critique littéraire

Etoiles d'Encre N° 9-10, Mars 2002 : Les Filles du feu

D'une légende récoltée par une jeune femme d'origine française voyageant durant les années 1940 parmi les tribus des Touareg Ajjer, au sud du Sahara, à un texte écrit en 1977 par une femme indienne née au Nouveau-Mexique et ayant passé sa vie dans la réserve des Pueblos de Laguna, en Amérique, quel chemin pouvons-nous tracer qui, de plus, tente de nous permettre de cicatriser nos plus tenaces blessures ? Le point commun à ces deux livres : Légendes Touareg, de Jeanne René Pottier, et Cérémonie, de Leslie Marmon Silko, est qu'ils racontent des histoires et que c'est à partir de cet acte de narration qu'ils nous préparent au passage vers la réconciliation avec cet être blessé de nous-même. Dans le numéro précédent d'Étoiles d'Encre, nous avons parlé des mots qui nous font du mal, et maintenant viennent à nous les mots de l'apaisement et de la connaissance de soi. Paroles récoltées et rapportées par des femmes. Car c'est aux femmes qu'appartient le pouvoir de réconcilier l'être des profondeurs avec celui de la surface, de la peau lésée, écorchée, égratignée. Les cicatrices sont les filles du feu. Ce titre appartient à une des toiles de G. Laurent Fabre qui illustre la couverture, et dont les peintures parsèment ce numéro dédié aux femmes d'Afghanistan. Les cicatrices font partie de notre présent tout autant que de notre passé. Elles créent le lien entre ces deux fragments de temps. Des plus lointaines aux plus récentes, nous accomplissons cette spirale qui nous mène vers le cours de notre conscience. De la conscience humaine dont les racines s'ancrent à l'intérieur des êtres en quête de leur libération. C'est ce qui rapproche les deux livres Cette fille-là de Maïssa Bey, et Les racines du mandarinier de Cécile Oumhani dont il est longuement question dans ce numéro. Autre forme de plongée dans les profondeurs de l'ombre qui nous entoure que le livre Ces murs qui nous écoutent, de Spôjmaï Zariâb, écrivaine afghane dont les mots gardent la résonance et le chant de la poésie persane.

04/2002

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Histoire internationale

De moi, de toi, de la Côte d'Ivoire

Stéphane Kipré est un homme politique ivoirien. Après une trajectoire académique, sportive et professionnelle l'ayant conduit en France et aux Etats-Unis, il est revenu s'installer en Côte d'Ivoire où il a créé une entreprise dont la vocation était de participer au développement de son pays tout en trouvant des emplois à ses amis de lycée, contraints au chômage en dépit de leurs diplômes universitaires. Ayant pris conscience que pour améliorer les choses de façon systémique il fallait s'engager en politique, il franchit le pas. D'abord, comme militant. Puis, il fonde, quelques années plus tard, l'Union des Nouvelles Générations (UNG), à l'âge de 27 ans. Avec son parti, il sillonne le pays profond, prêchant l'avènement de la Côte d'Ivoire des Nouvelles Générations dont il se veut le bâtisseur. Son discours résolument tourné vers l'entrepreneuriat et la prise de conscience de la jeunesse quant à ses capacités à créer et à développer son propre emploi est inédit dans une Côte d'Ivoire en proie à une profonde crise militaro-politique. La crise post-électorale de 2011 lui a imposé un exil dont il a su tirer parti en obtenant un MBA à l'université Paris 1 Panthéon-Sorbonne. Grâce à cette formation, il conduit de façon encore plus avisée ses activités au sein du groupe SK Global Investment qu'il a créé dans cette pérégrination forcée le tenant éloigné de sa patrie. Bien qu'éloigné de son pays depuis une dizaine d'années, Stéphane Kipré ne renonce pas pour autant aux idées qui avaient nourri son engagement politique. A travers meetings, rencontres diplomatiques et réflexions sur le futur de la Côte d'Ivoire, il demeure un acteur politique engagé. Ce livre est le fruit d'un entretien réalisé sur plusieurs mois. C'est une mise en écriture d'une partie de ses pensées sur sa terre natale. Il y décrit les défis auxquels le pays fait face tout en partageant son désir de réconciliation nationale afin de redonner vie au rêve ivoirien pour des lendemains qui chantent.

09/2020

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Littérature française

Proust, roman familial

Dans ce roman marquant de la rentrée littéraire 2023, l'auteure explore l'influence transformatrice de la littérature, en particulier celle de Marcel Proust, sur sa propre vie. Depuis son adolescence, elle a grandi dans un univers où les personnages de "À la recherche du temps perdu" étaient presque comme des membres de sa famille élargie. Les dialogues de Charlus et les remarques acerbes de la duchesse de Guermantes se mêlaient aux conversations familiales, créant une fusion entre le monde fictif et la réalité. D'autant plus que l'univers de Proust était intimement lié à sa propre histoire familiale, certains de ses arrière-grands-parents étant même mentionnés dans l'œuvre du célèbre écrivain.

Ce n'est qu'à l'âge de vingt ans qu'elle s'est plongée dans la lecture de "La Recherche", et cette expérience a été un tournant dans sa vie. Proust semblait comprendre ses dilemmes personnels mieux qu'elle-même, notamment en ce qui concerne les vides existentiels de l'aristocratie. Avant même qu'elle ne prenne ses distances avec sa famille, l'écrivain lui offrait une réflexion profonde sur l'"exil intérieur" ressenti par ceux qui se détachent des normes sociales et sexuelles imposées.

Mais l'impact de Proust ne s'arrête pas là. Il a également façonné son identité en tant qu'individu, en la transformant en une lectrice engagée et consciente de sa propre existence. Il lui a révélé le potentiel libérateur de la littérature, qui sert également de baume apaisant et de moyen de réconciliation avec le concept du Temps.

Ce roman ne se contente pas de raconter une histoire personnelle ; il sert également de méditation sur le rôle de la littérature en tant qu'outil d'émancipation et de consolation. Il met en lumière la manière dont les livres peuvent non seulement nous aider à comprendre le monde qui nous entoure, mais aussi à nous comprendre nous-mêmes, à naviguer dans les complexités de notre propre vie et à trouver un sens dans l'existence. En somme, il démontre que la littérature est bien plus qu'un simple divertissement ; elle est une force puissante capable de changer des vies.

08/2023

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Littérature française

L'ensaignement

Le remarquable roman de Jean-Philippe de Tonnac sur le sang des femmes. " La société étale le sang partout sur nos écrans, elle donne l'impression de s'en délecter, quand le sang des femmes, lui, est tabou, lui et tout ce qu'il raconte. " Sur le chemin d'un homme, il vient parfois une femme qui accepte de partager avec lui ses secrets, une femme qui a elle-même accepté d'accueillir le sang et d'être par lui ensaigné. En catimini, en cachette, du grec katamênia, " menstruation ". C'est ainsi que les femmes vivent le plus souvent au sein de notre humanité, anonymes, privées de droit, de considération. C'est ainsi qu'elles sont invitées chaque mois à saigner puisque ce sang est répugnant, qu'il les rend folles, infréquentables, c'est bien connu. Que voulez-vous que des sociétés qui ont parié sur le virtuel, le hors-sol, le grand marché, la mort honteuse, qui ont une telle haine de la vie, comprennent encore quelque chose de cette histoire de cycle ? Puisque les femmes commencent à se libérer de ces carcans où on veut toujours les museler, on dirait que le sang lui aussi veut sortir de sa clandestinité et avec lui tout ce dont il est porteur. Le narrateur est un homme qui " rencontre " le sang, presque malgré lui. A lui, la question ne s'était jamais posée ou bien les femmes qu'il avait rencontrées jusqu'à ce jour ne l'avaient pas invité à partager leurs secrets. RESUME Une rencontre au musée d'Orsay devant L'Origine du monde. Une conversation sur le scandale que le tableau provoque toujours et ce qu'aurait été ce scandale si le peintre avait peint une femme qui saigne. C'est le début d'un échange entre le narrateur qui croit tenir dans cet échange le préalable à une romance et une femme qui croit tenir en cet homme un candidat à l'ensaignement. C'est le début d'un roman qui suit le parcours d'un homme qui, sur ce malentendu, décide de rejoindre une communauté installée dans le sud de la Crète. Communauté dédiée à la réconciliation des femmes avec leur cycle, avec la vie.

10/2021

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Droit

La justice en transition. Le cas du Burundi

En réponse aux cycles de violences de masse et à la guerre civile qui ont jalonné son histoire douloureuse, le Burundi s'est engagé dans un processus de justice transitionnelle, officiellement depuis la signature des Accords de paix d'Arusha en 2000. Malgré la mobilisation des énergies internationales et l'omniprésence de la problématique au sein du débat public depuis plus de treize ans, seules des consultations nationales destinées à recueillir l'avis de la population burundaise sur le sujet ont été organisées en 2009. A l'aube de la mise en place d'une Commission Nationale de Vérité et de Réconciliation, à laquelle devrait être associé un tribunal spécial, le constat de la nature globale de la justice transitionnelle s'impose. Cette globalité s'exprime à travers le recours à des instruments à la fois judiciaires et extra-judiciaires mais également à des outils ayant vocation à s'appliquer de façon immédiate (ou conjoncturelle) et durable (ou structurelle). D'une part, dans une perspective normative et légaliste, le processus global de justice transitionnelle semble être cause d'inerties et de blocages comme peut a priori l'illustrer le cas du Burundi. D'autre part, à la lumière d'une approche systémique et inclusive, la globalité est au contraire source d'évolutions et d'émulations qui stimulent la créativité de la justice transitionnelle comme le démontre également le Burundi. Cette justice elle-même en transition est en réalité une justice réconciliatrice porteuse de doutes mais aussi d'espoirs. Elle est une justice complexe qui s'invente chaque jour, qui ne peut être efficace et efficiente qu'à condition d'être adaptée, légitime et appropriée par ceux à qui elle est destinée Elle implique que soient trouvées des réponses satisfaisantes aux souffrances et aux besoins indissociables des victimes et des auteurs des violences de masse d'hier et des injustices sociales d'aujourd'hui. Elle a aussi pour ambition de prévenir la commission des ormes du futur en participant au renforcement de l'Etat de droit et, de façon plus globale, de rompre avec l'histoire de violences symboliques et actives subies et perpétrées au Burundi.

12/2013

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Policiers

Les gestionnaires de l'apocalypse Tome 3 : Le bien des autres

Pendant qu'au Québec l'Eglise de la Réconciliation Universelle recrute secrètement des personnalités influentes, à Ottawa, un nouveau parti politique, l'Alliance progressiste-libérale et démocratique, veut prendre le pouvoir afin de maintenir l'unité du pays et de garantir la sécurité du territoire. Or, au Québec, la campagne électorale est marquée par une violence ethnique et linguistique sans précédent, ce qui fait craindre le pire à la population et fournit de l'eau au moulin de l'APLD (Alliance Progressiste-Libérale et Démocratique). A la tête de son Unité spéciale d'intervention, l'inspecteur-chef Théberge enquête sur le vandalisme et les attentats qui se multiplient à Montréal et dans le Québec tout entier. Mais comment lutter contre ce qui ressemble à un dérapage généralisé - et amplifié par des médias qui s'en donnent à cœur joie ! - de la société civile et des institutions démocratiques québécoises ? Avec la collaboration réticente de Pascale Devereaux, une journaliste, Théberge tente de découvrir ce qui se cache derrière cette dégradation fulgurante du climat social. Cependant, sa tâche est d'autant plus ardue qu'il ne peut plus compter sur les ressources de l'Institut. Quelques mois après l'élection à la tête du pays de Reginald Sinclair, le chef de l'APLD, les attentats terroristes reprennent au Québec, encore plus violents. Le GANG refait surface, d'autres groupes radicaux surgissent et le jeu des représailles et contre-représailles gagne en intensité. Dans les médias, plusieurs réclament ouvertement la partition de la province alors que d'autres exigent qu'Ottawa promulgue la loi surles mesures d'urgence et envoie l'armée. Dans cette ambiance surchauffée, l'inspecteur-chef Théberge, aidé par les survivants de l'Institut, essaie tant bien que mal de juguler la nouvelle spirale de violence. Mais comment ramener le calme et l'ordre lorsque c'est la province tout entière qui s'embrase et qu'il devient de plus en plus évident que cette mise à feu a été programmée de longue date ? C'est dans les rues de Montréal mais aussi de Paris, New York et Londres - de même qu'au château de Xaviera Heldreth, en Bavière - que se joueront les derniers actes de ce drame.

02/2012

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Religion

De la tendresse

Dans ce petit ouvrage, nous proposons de réunir deux discours du pape François sur la tendresse et la miséricorde qu'il nous appelle à redécouvrir urgemment. En avril 2017, le leader spirituel donnait sa première TED conférence (Technology, Entertainment & Design : conférences à but non lucratif accessibles sur Internet et destinées à promouvoir des idées qui valent la peine d'être diffusées). Dans ce message plein d'espoir et résolument tourné vers le futur, le pape 2.0 nous éclaire sur le monde d'aujourd'hui et appelle à ce que l'égalité, la solidarité et la tendresse prévalent. En effet, l'Amour est source de créativité. " La révolution de la tendresse " à laquelle le pape François nous propose de participer est une révolution totale d'écoute, d'attention, d'adaptation à l'Autre. C'est en se mettant au niveau de l'Autre que l'on parle le langage concret de l'Amour, comme un parent s'adapte au langage de l'enfant. Dans le second discours, le pape nous montre en quoi la communication et la miséricorde peuvent être fécondes. La communication a le pouvoir de créer des ponts, de favoriser la rencontre et l'inclusion. Elle doit nous aider à sortir des cercles vicieux de la violence, de la haine et de la vengeance. Pour guérir les relations déchirées, il ne faut pas briser le lien. Mais au contraire, c'est en avançant sur le chemin difficile et courageux de la miséricorde et de la réconciliation que l'on construira une société meilleure, c'est-à-dire non pas un espace dans lequel des étrangers rivalisent et cherchent à se dominer, mais plutôt une maison dont la porte sera toujours ouverte. Comme dans le petit livre A la jeunesse que nous avions publié en 2016, le pape François manifeste son engagement politique pour l'ouverture et la communication. Ce qu'il faut également retenir de cet engagement, c'est son inscription dans notre époque contemporaine. Loin de renier les nouvelles technologies, le pape les valorise et les utilise sans omettre de rappeler que ce n'est pas la technologie qui décide de l'authenticité de notre relation aux autres.

12/2017

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Théâtre

Théâtre complet. Tome 4

C'est avec une pièce historique, Gustave Vasa, que Strindberg - il a cinquante ans - est de nouveau joué à Stockholm, en 1899. Description du " grand homme avec toutes ses faiblesses humaines ", elle reçoit un accueil triomphal. La pièce qui suit, Erik XIV, où le conseiller du roi, Göran Persson, roturier d'origine, dispose de la réalité du pouvoir sans être infidèle à son maître, connaît elle aussi le succès. Rassemblant comme toujours une documentation considérable - il s'y noie parfois, de son propre aveu - qu'il utilise avec une volonté quasi maniaque de découvrir partout des signes, Strindberg poursuit alors sa série de portraits de rois : mais Gustave Adolphe, " l'homme [...] exposé à des disharmonies telles qu'elles peuvent rendre un drame riche et intéressant ", n'est pas accepté, parce que " trop coûteux ". Par contre est représentée en 1901, La Saint Jean, " comédie sérieuse " que Strindberg a écrite comme en réaction contre ses travaux précédents, après avoir redécouvert, lors d'un déplacement à travers l'archipel de Stockholm, les paysages et des échos de son enfance, auxquels il confronte des tableaux et des événements de la Suède moderne. Dans le même temps, paraît une farce pour marionnettes, Le Mardi-gras de Polichinelle, que la critique est surprise de voir succéder à une pièce aussi grave que Pâques, dont le personnage principal, Eléonore, " celle qui souffre à la place des autres ", est directement inspiré de la sœur cadette de l'auteur, Elisabeth, internée en 1898. Après quoi, Strindberg trouve dans sa rupture avec le couple " disharmonieux " que constituent son autre sœur, Anna, et le mari de celle-ci, l'amorce de La Danse de mort. Au conflit que vivent les époux, Alice et le capitaine, participe Kurt, l'ami, qui est ici, davantage encore que l'amant, un révélateur. Il débouche sur la réconciliation résignée, " accordée à ceux qui vivent en enfer ". C'est probablement avec ce chef-d'œuvre (affecté d'une seconde partie où le jeu amoureux de jeunes protagonistes atténue la tragédie des vieux) que Strindberg a été définitivement reconnu, d'abord en Allemagne, puis partout dans le monde, pour ce qui est du répertoire, comme l'un des tout premiers artisans de génie du passage du naturalisme à l'expressionnisme.

12/1984

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Critique littéraire

Tragédies. Tome 5, Hélène, Les Phéniciennes, Edition bilingue français-grec ancien

"C'est du palais de Protée que revient Hélène, car elle n'est jamais allée en Phrygie. Mais Zeus, pour susciter parmi les humains la discorde et le carnage avait envoyé à Ilion un fantôme à sa ressemblance" : par cette curieuse révélation, Euripide achève Electre et annonce Hélène. Prisonnière de Théoclymène qui veut en faire son épouse, Hélène s'est réfugiée sur l'île de Pharos. Le sauveur qui vient l'arracher à ce nouveau prétendant n'est autre que Ménélas, son époux, de retour de la guerre de Troie. Cette "nouvelle" Hélène est la pièce de la surprise et de la réconciliation, du roi et de la reine de Sparte, mais aussi du peuple grec et du peuple troyen : ce n'est pas Hélène que Paris aurait enlevée, mais un simulacre. La guerre de Troie s'est faite sur un malentendu. De surprise il est aussi question dans Les Phéniciennes : Jocaste, qui, selon la tradition, réactivée peu d'années auparavant par Oedipe Roi, se pendait en se découvrant incestueuse, prononce le prologue et joue un rôle important dans la suite de cette tragédie dédiée au combat fratricide d'Etéocle et Polynice, les fils d'Oedipe. Les deux pièces, écrites par Euripide à la fin de sa vie, traitent des malheurs de la guerre et plus encore de sa vanité : la guerre de Troie est née d'une méprise et l'expédition des Sept contre Thèbes s'achève sur un monceau de cadavres. Euripide met le mythe au service de la politique : après le désastre de Sicile, il est temps pour Athènes de mettre un terme aux luttes fratricides, mortifères et stériles. Hélène et Les Phéniciennes occupent le cinquième tome de notre édition des Tragédies d'Euripide. Chaque pièce est précédée d'une notice qui lui est propre. Celle-ci fait le point des connaissances et des hypothèses sur le texte, concernant notamment la datation des deux tragédies. Le contexte historique, de première importance, fait l'objet d'une analyse minutieuse, de même que la tradition littéraire et mythologique sur laquelle Euripide s'est appuyé. L'ouvrage est en outre enrichi de notes qui accompagnent la lecture. Texte établi et traduit par Henri Grégoire et Louis Méridier, avec la collaboration de Fernand Chapouthier.

01/1999

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Histoire militaire

Guerres mondiales et conflits contemporains N° 287, 2022 : La pacification. Une autre forme de guerre ?

Les guerres d'Irak et d'Afghanistan ont remis en lumière le mot et la notion de pacification. La terminologie de pacification est beaucoup plus chargée de sens qu'on ne le croit communément et ne se réduit pas à une répression coloniale brutale. Elle ne remonte ni à l'époque de la Révolution (pacification de la Vendée par le traité de Cholet), ni même au XIXe siècle avec des textes comme celui de Bruguière - De la pacification du royaume d'Alger et de son avenir (1831). D'origine latine, on trouve le vocable chez Cicéron dans le sens de retour à la paix, chez Aulu Gelle signifiant accommodement ou réconciliation et chez Salluste. Au XVIe on parle de la pacification de Gand du 8 novembre 1576, une alliance entre les 17 provinces des Pays Bas dans le but de faire cesser les exactions des troupes espagnoles et de mettre un terme à la guerre entre les provinces loyales et les provinces révoltées de Hollande et Zélande. En France, les édits de pacification entre 1560 et 1591 tentent de mettre fin aux persécutions et à la guerre civile entre protestants et catholiques. Aux XVIIe et XVIIIe siècles, le terme retrouve vie avec la guerre des Camisards et au XIXe, il entre dans le vocabulaire colonial classique. Au début du XXe, il remplace les mots " guerre ou conquête ". On parle par exemple de la pacification du Maroc. Après la Seconde Guerre mondiale, le mot, devenu désuet car trop attaché à la colonisation, se charge d'un nouveau contenu. Avec le développement des guerres révolutionnaires, il devient souvent synonyme de contre-guérilla, de contre-insurrection ou de méthode contre-révolutionnaire, tout en gardant les sens anciens. Un manuel distribué à partir de 1949 aux partants pour l'Indochine précise par exemple : " Notre but est de permettre à ces derniers (les Vietnamiens) de restaurer l'ordre et la paix... Notre mission est avant tout pacificatrice. " L'ambiguïté du terme va donc bien au-delà l'idée d'une guerre ou de l'écrasement d'un peuple et de sa culture. Le présent dossier traitera des aspects militaires de la pacification.

09/2022

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Littérature étrangère

De ce côté-ci de la mer

Erri De Luca dit de lui qu'il chante même quand il parle. Clin d'oeil amical entre compères. A lire De ce côté-ci de la mer, texte écrit à l'approche de la mort, on sait désormais que Gianmaria Testa chante aussi quand il écrit. Erri De Luca dit de lui qu'il chante même quand il parle. Clin d'oeil amical entre compères. A lire De ce côté-ci de la mer, texte écrit à l'approche de la mort, on sait désormais que Gianmaria Testa chante aussi quand il écrit. Alors qu'il se sait condamné et sans jamais y faire allusion, le chef de gare et auteur-compositeur-interprète ose le récit, une prose légère qui, comme la chanson, court de lèvres en lèvres et se fredonne au-delà des frontières. Gianmaria Testa se raconte au travers des autres, donne en partage des rencontres, paroles ou regards échangés, sonde quel- ques souvenirs d'enfance, le père, la mère, l'attachement à la terre et au labeur, ses racines. Mais l'homme du Piémont embrasse avant tout la Méditerranée, cette mer où depuis trop longtemps dérive et se meurt notre humanité. Le voici en compagnie d'hommes, de femmes, " oiseaux migrateurs " d'un genre très contemporain, contraints à l'exil, l'abandon, la mort. Pour eux, le chanteur réinvente des moments de dignité. Gianmaria Testa puise ses forces dans le sourire d'une femme, dans la lumière pétillante des yeux d'un gamin, et dans la radicalité d'une lecture. Il mate la mélancolie et cherche sans cesse sous le chaos du monde, la douceur et la beauté. L'amitié, il la vit pleinement, il recompose la loyauté et donne des ailes à la solidarité. Il fait de l'écriture une mélodie, et du silence, une réconciliation. Gianmaria Testa, voix grave enroulée de tendresse, chante l'espoir et nous invite à l'imaginer avec lui : " J'ai foi en l'humanité " écrit-il dans son dernier texte. Quatre mots tout bêtes, tout simples, qui, dans notre collection, claquent comme une bannière.

03/2019

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Littérature étrangère

Le serpent de dieu

Le serpent de Dieu, d'Irini Spanidou, est l'enfance d'Anna en Grèce, dans les années qui suivent la guerre civile. Famille a priori traditionnelle : père officier de carrière, mère au foyer, une soeur cadette, des grands-parents attentionnés, des collatéraux - ô combien - nombreux... Et puis, c'est autre chose. Un récit partiellement, sinon totalement autobiographique, une prise de conscience, une maturation. Le lecteur suit l'itinéraire d'Anna qui la mènera de l'enfance à l'âge adulte - et à la littérature - à travers une série de rencontres, d'abord avec des animaux, puis avec des humains, au cours desquelles elle se trouvera confrontée aux trois réalités qui désormais la hanteront : l'amour, le sexe, la mort. La fillette, pleine de la grâce naïve de l'enfance et, en même temps, d'une stupéfiante précocité, subit l'influence dominatrice - que ne compense en rien la présence discrète d'une mère sacrifiée - d'un père qui cherche à la modeler à sa propre image. Il aime sa fille comme il aime ses soldats et veut lui imposer ses principes et sa discipline. Anna se rebelle, mais au cours d'une ultime épreuve, elle parviendra enfin à la difficile réconciliation de sa conception d'un monde d'amour avec la vision cruelle et destructrice de son père. Anna brosse avec tendresse, toujours avec verve, une galerie de portraits d'un naturel saisissant : le cousin Menelaos, dit "le Boeuf" ; Manolis, l'ordonnance de son père qui lui sert de nounou ; le général Dimitriadis, grand amateur de serpents... Tous, parents, amis, camarades de classe, personnages de rencontre, sont remarquables d'authenticité. Anna sait être observatrice et son imagination l'entraîne parfois aux frontières d'un monde magique où volent les corbeaux fantômes, où revivent les soldats tués au combat, où s'imbriquent la vie et la mort. Par la précision des souvenirs et la puissance de la vision que nous transmet l'enfant à travers les yeux de l'adulte, Le serpent de Dieu est un roman passionnant, une oeuvre qui dérange, attachante comme son héroïne.

10/1988

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Lire un tableau

Piero della Francesca et la Flagellation d'Urbino. Un pacte pour l'Europe

Tout le monde connaît Piero della Francesca, un des plus grands artistes de l'histoire de l'art. Et tout le monde connaît au moins de vue sa peinture la plus célèbre : la Flagellation dite d'Urbino, en référence à son lieu de conservation. La Flagellation n'est pas seulement une des oeuvres les plus fameuses de la Renaissance italienne et du quattrocento en particulier. Elle est la Renaissance qu'elle incarne à elle seule, purement et simplement, tant d'un point de vue formel qu'iconographique. L'une des images les plus débattues aussi depuis des siècles par la critique qui tente désespérément de lever le mystère et résoudre l'énigme qu'elle renferme apparemment. Ce livre, fruit d'une recherche acharnée depuis plus de vingt ans sur les chemins de la Grèce et de l'Italie, révèle enfin son sens profond tout en dévoilant pour la première fois de façon probante l'identité des protagonistes de la représentation. Une rencontre diplomatique pour sauver Byzance de la catastrophe imminente qui la guette et une Passion allégorique afin d'exprimer les souffrances de l'Eglise chrétienne d'Orient, c'est le sens littéral qu'elle exprime. Image de propagande subliminale, elle contient également un voeu implicite : laver la réputation du duc d'Urbino tragiquement assassiné et, surtout, faire renaître le grand empire romain à travers la réconciliation oecuménique et culturelle de Rome avec Constantinople enfin réunis, depuis le grand schisme, dans une même croisade pour la civilisation contre le barbare ottoman. Sol invictus d'Apollon-Constantin, premier empereur romain chrétien et fondateur de Byzance, qui s'assimile au Christ miséricordieux et vainqueur de l'obscurantisme. Plus que jamais ce tableau, que nous n'hésitons pas à qualifier comme l'image la plus importante du quinzième siècle, et le livre qui l'illumine dans toute sa beauté et sa vérité cachée sont d'actualité pour comprendre l'histoire des relations entre les deux pôles géopolitiques de l'Europe alors que se profile de nouveau à l'horizon de l'Orient la menace impérialiste de ceux qui ont la nostalgie d'un autre temps.

05/2021

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Algérie

Algérie : l'horizon des événements

De 1830 à 1962, la France va tenter de faire de l'Algérie, une région française en s’appropriant des territoires, pour y implanter massivement des populations européennes, au détriment du peuple algérien. En grande partie occultée, cette période, restée taboue, contribue à obscurcir les enjeux politiques complexes de la République : celle de l’histoire, d’une France coloniale, qui a imposé sur plusieurs continents une discrimination ethnique. Jusqu’en 1962, l’Algérie a fait partie de cet empire colonial français, contribuant ainsi au prestige impérial de la France. Durant cent trente-deux ans, nombreux seront les massacres, les exécutions sommaires et les exactions commises sur les populations dites indigènes. En France, la guerre d’Algérie n’a été reconnue comme telle qu’en 1999. L’histoire de la présence française en Algérie a longtemps été et reste aujourd’hui encore, un sujet sensible. La colonisation de l’Algérie a été marquée par des rendez-vous manqués et des promesses non-tenues de la République, jusqu'à l'explosion du 8 mai 1945 et sa terrible répression contre la population algérienne. Cette répression sera le prélude de la guerre d’Algérie, dix ans plus tard. Le 18 mars 1962, la signature des accords d’Évian mettait fin au conflit sanglant entre l’Algérie et la France. Le 5 juillet 1962, l’Algérie indépendante se libérait de la domination coloniale, après tant de convulsions tragiques, de larmes et de sang. Soixante ans plus tard, sur les deux rives de la Méditerranée, les plaies sont toujours ouvertes et leurs souvenirs sont toujours palpables, tels des fantômes qui planent et hantent toujours les esprits. Entre passé et présent, entre réconciliation et rancœurs, des vents contraires continuent de souffler sur les relations entre les deux pays. Des relations, qui restent enfermées, dans ce cycle des mémoires tragiques alternant des phases de rapprochement et de tensions. Il est désormais temps de construire l’avenir dans un climat d’apaisement et de respect mutuel, afin de dénouer les fils emmêlés d’une histoire, qui encombre encore les mémoires et nourrit les passions des deux côtés de la Méditerranée.

06/2023

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Histoire ancienne

Le sac de Rome, 1527

Le sac de Rome n'étudie pas l'expédition guerrière du connétable de Bourbon qui a ravagé Rome, dernière manifestation des grandes razzias médiévales ; ce qui intéresse André Chastel, professeur d'histoire de l'art au Collège de France, décédé en 1990, ce sont les retentissements de l'événement et ses significations symboliques, le bouleversement des esprits et de la production artistique. Pour la première fois dans l'histoire, au lendemain de l'invention de l'imprimerie, une "presse à sensation" intervient avec l'explosion des libelles, des estampes, des feuilles volantes répandus en France et en Allemagne, la diffusion dans le Nord germanique des pamphlets de propagande, qui dénoncent la Babylone diabolique de la Chrétienté. Toutes ces données qu'on avait jusqu'ici négligé de regrouper commandent la nouvelle étude du drame militaire, politique et religieux qui aboutit à la catastrophe sanglante de mai 1527. Vasari enregistrait comme un fait remarquable la dispersion des peintres, graveurs, architectes frappés par l'invasion de Rome et obligés de fuir à Gênes, à Sienne, à Venise ou même, comme le Rosso, en France. Et à sa suite, la tradition voulait que l'événement marquât le passage, en Italie, de la haute Renaissance au Baroque. Pour André Chastel, ce que le sac a tué, c'est plutôt la première naissance du maniérisme : une quantité d'oeuvres d'art ont été pillées, brisées, souvent perdues. Un style original et élégant se manifestait, dès 1525, dans les oeuvres de Pierino dei Vaga, de Peruzzi, de Polidoro, du Parmesan ou du Rosso, style clémentin inspiré d'un retour à l'antique et brisé en plein essor. La rentrée à Rome, en 1528, d'un pape qui porte la barbe pénitentielle marque le temps des réconciliations et des mesures expiatoires parmi lesquelles, à certains égards, Le Jugement dernier de Michel-Ange, conclusion riche en interprétations multiples sur la catastrophe. Statues, médailles, fresques et tombeaux : les oeuvres d'art révèlent la sanction durable du drame restitué dans sa complexité.

09/1984

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Critique littéraire

Correspondance. 1934-1968

" Il va sans dire que lorsque la question se posera : les quelques centaines de lettres qu'il m'a écrites [sic] sont à la disposition de celui, celle ou ceux qui assumeront la responsabilité de son "héritage" littéraire " (lettre 695). Ce post-scriptum de la lettre d'Armand Petitjean écrite le 10 octobre 1968, au lendemain de la mort de Jean Paulhan, et reçue par Dominique Aury, dernière compagne du directeur de La Nouvelle Revue française, reflète bien la préscience historique et la sensibilité de l'auteur. Ce corpus de presque sept cents lettres s'échelonne sur plus de trente ans, de 1934 à 1968. Le lecteur assiste de près à une véritable et passionnante aventure intellectuelle à travers la période la plus turbulente du XXe siècle : les journées de février 1934, le Front populaire, l'Anschluss, la crise de Munich, la " Drôle de Guerre ", la défaite, l'Occupation, la Libération, les débuts de la Guerre froide, la résurrection de La NRF en 1953, la crise algérienne, l'établissement de la Ve République... Indissociable de cette aventure intellectuelle, et actrice aussi capitale que les deux hommes, s'illustre La NRF elle-même, déjà bien établie en tant qu'institution politico-culturelle. Qu'apprend-on à la lecture de ces lettres, en sus de leur inestimable valeur historique ? Pardessus tout, il s'agit de l'amitié. Dès le début, les deux hommes ont conscience d'être sur la même longueur d'ondes. Comme dans toute amitié qui dure, il y a pourtant des querelles et même des menaces de rupture. Des différences vont les opposer, notamment sous l'Occupation. Tour à tour, les lettres révèlent l'humour partagé, la franchise, la fidélité, l'intelligence de cette amitié, en dépit des colères, des vicissitudes, des réconciliations qui la soumettent à l'épreuve. Aléas du destin, aléas de l'histoire, complicités et discussions, exigences à l'égard de soi, à l'égard de l'ami, affection indéfectible : la correspondance de ces deux hommes nous livre enfin ses richesses, sa complexité humaine et historique.

01/2011

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Histoire de France

Autour d'un effort de mémoire. Sur une lettre de Robert Antelme

Robert Antelme est arrêté par la Gestapo et déporté en juin 1944. Il se retrouve à Dachau un an plus tard, presque moribond. Le camp est bloqué par les troupes américaines par peur du typhus mais deux amis, dont Dionys Mascolo, réussissent à le faire sortir. Commence alors un "voyage infernal et merveilleux". Il parle, pendant cinq semaines, et ne pense "mourir que de ce bonheur". Deux ans plus tard il publie aux éphémères Editions de la Pensée Universelle, qu'il a fondées avec Marguerite Duras, ce livre dont Blanchot dit qu'il est "le plus simple, le plus pur et le plus proche de cet absolu dont il nous fait souvenir, L'Espèce humaine".
Entre la parole "sans fin" et le récit nécessaire il y a la Lettre à Dionys Mascolo. Malraux note comme une évidence que si "maints déportés"... ont écrit leurs souvenirs, leur retour à l'humanité n'y figure guère". Mascolo réplique : "La Lettre de Robert dit précisément ce que l'on nous dit qu'il est impossible de dire, qui devrait donc rester inouï". Au-delà du "simple raccordement de mémoire", de la "réconciliation" ou de l'"examen de passage", comme au-delà de la trop claire "dénégation", s'ouvre l'espace d'une innocence, d'une "originelle indétermination", où l'homme nié revient à l'homme et où l'écriture à la fois précise et tremblée de la lettre anticipe sur la rédaction du livre.
Cet état, "jamais... il n'y renoncera, jamais n'en guérira, ou jamais ne le trahira". La "réincarnation" (littéralement : le retour à la chair) d'Antelme est exemplaire. "Le lieu d'où il parle, dit Mascolo, il nous y a précipités et nous n'en sommes jamais revenus". Il donne aux autres, "sans échappatoire" l'occasion de se voir du dehors et de se découvrir une vie et une politique. Autour de Robert Antelme, Dionys Mascolo, Marguerite Duras, Edgar Morin puis Elio et Ginetta Vittorini se regroupent "dans le sentiment d'une délivrance mutuelle".
Ils sont tous au Parti Communiste mais leur communisme, qui appartient aussi bien à Holderlin qu'à Marx, a sur la Révolution une "avance" que ne supporteront pas les staliniens. Il refuse catégoriquement "le non-homme de l'homme, armé de raison, instruit de morale et soucieux de perfection". L'expérience, ici, c'est aussi le "refus du message".

08/1997

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Littérature française

On attend Robert

La Belle Epine n'a pas toujours été le plus grand centre commercial d'Europe. Au voisinage de l'aéroport d'Orly et de l'usine Técalémit, dans les Années Cinquante, c'est un simple carrefour avec une gendarmerie en meulière et un stade dont le grand père de l'auteure a la garde. C'est là que l'été 1944, la Quatrième Division d'Infanterie américaine du Général Barton a cantonné la veille d'entrer par la porte d'Italie pour libérer Paris. Mais si les vainqueurs sont parvenus à imposer un armistice quelques jours après la naissance de la narratrice, dans ce biotope industriel, légal et sportif, le tohu-bohu demeure. Le père - propagandiste de la réconciliation entre les peuples, saint simonien qui s'ignore, adepte du mot juste, de la rationalité et de la géométrie - tente sans ménager sa peine, de mettre de l'ordre. Mais en proie à des forces qui n'en relèvent pas, cette bataille-là est loin d'être gagnée. Ainsi en dépit du vouloir paternel, la narratrice enfant peine-t-elle à prendre pied au milieu du pugilat où collant au terrain, elle n'a d'autre ressource que d'emboîter le pas aux animaux et aux végétaux tout en préparant une évasion aussi difficile qu'indispensable... Cette fuite émancipatrice commence par l'élaboration d'une représentation du monde qui bien que s'appuyant sur elle, dame le pion à celle des pères fondateurs. C'est qu'ayant dû s'y dérober pour sauver sa vie, la narratrice enfant sait qu'est partout à l'oeuvre la dévoration de la matière vivante par elle-même, pour elle-même et contre elle-même. Sous le vernis, le chaos généralisé est la nature même de "L'Etant". Il ne s'agit ni d'une exception marginale qui pourrait être laissée de côté, ni d'un maelström incompréhensible que pourrait durablement juguler la logique car sans arrêt contesté par les dominés, l'ordre des dominants est toujours provisoire. C'est sur cette deuxième moitié de la raison encore insuffisamment explorée que Jeanne Hyvrard écrit depuis bientôt quarante ans. Notamment dans ses ouvrages théoriques aux Editions des Femmes Canal de la Toussaint (1986) et La Pensée Corps (1989) ou plus récemment chez l'Harmattan dans La négation de la mère (2011).

03/2014

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Romans historiques

Oran... La radieuse

Oran la radieuse est un ouvrage paradoxal qui mêle une érudition vraiment impressionnante de toute l'histoire de la ville depuis l'Antiquité jusqu'à nos jours et qui raconte cela... On peut lire comme l'on veut, dans le sens que l'on veut et de suite s'impose la thèse du livre : Oran est une ville dangereuse et belle. Au fond, la ville n'a vécu que du sac et ressac des vagues de populations qui l'ont occupée. C'est une ville convoitée, jalousée qui porte en elle une certaine violence, celle de ceux qui veulent la conquérir, celle de ceux qui veulent la conserver. Les rapatriés d'Oran sont une marque de fabrique d'histoire de la ville, et c'est cela qui frappe immédiatement dans ce livre. C'est une fresque historique qui est proposée, le contraire d'une obsession focalisée sur les 130 années de présence française, mais bien plutôt un hymne rendu à la ville dans son histoire. Et donc le moment français rendu à ce qu'il est : une parenthèse qui a duré à peine un peu plus de cent ans dans une histoire millénaire. C'est là une belle leçon d'humilité et de générosité de l'auteur. Plus que les hommes qui la peuplent et les femmes qui la font vivre, c'est la ville qui est le principal personnage de ce livre. Le lecteur sent dès les premières pages, une complicité avec la géographie, avec l'espace oranais, avec l'ampleur et la rudesse de la topologie urbaine qui construit la structure du livre et son armature : le livre est ample, comme la notion de l'espace au pied ou au sommet des montagnes autour d'Oran. Cette sensation d'espace, de bleu de Méditerranée, de terre africaine brûlante est constante, lancinante, et finit par imposer le destin, point si heureux de cette ville, assez cruelle envers ses habitants, du moins peu tendre avec eux. Ce n'est pas un récit mièvre de réconciliation entre les trois religions, mais au contraire une sorte d'histoire feuilletée entre des nations, des groupes différents, en confrontation, en affrontement, en compromis permanents, qui s'ignorent, se combattent - c'est la vie ! - mais aussi qui se tiennent dans une sorte, une forme de respect mutuel par les histoires, qui finissent par devenir l'Histoire de cette ville. Car c'est bien de cela qu'il s'agit.

10/2017

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Droit

Rendre (la) justice

Rendre (la) Justice Sous la direction de Michel Wieviorka Aspiration puissante, la justice s'incarne dans des institutions et constitue une catégorie décisive du débat politique. La demande de justice se développe à partir d'un sentiment parfois profond d'injustice. Le lien entre les inégalités et le sentiment d'injustice est complexe. Certaines inégalités semblent justes ou acceptables, d'autres profondément injustes et intolérables. Que doit ce lien, en particulier, au renforcement des inégalités sociales, à la décomposition du lien social et politique, à la corruption, aux " affaires ", aux dysfonctionnements de notre système fiscal ? Plus généralement, sur quoi fonder l'opposition du juste et de l'injuste ? La philosophie morale, politique ou juridique peut-elle nous éclairer ? Et dès lors, quelle place accorder au droit et à la loi dans la définition de ce qui est juste et injuste ? La justice devrait être accessible à chacun, et fonctionner dans le sens de l'intérêt général. Mais n'est-elle pas une justice de classe ? Est-elle bien conforme au principe de l'égalité républicaine ? Une évolution sensible fait que la justice s'intéresse aux victimes, et pas seulement à l'ordre et à la société toute entière, que le crime ou la délinquance mettent en cause ou affaiblissent. Mais à reconnaître les torts subis par les victimes et leurs proches, ne s'interdit-on pas l'apaisement, ne risque-t-on pas d'ouvrir des plaies et de susciter de nouvelles et douloureuses difficultés ? Nos conceptions de la justice et de la peine ont évolué depuis les Lumières et la Révolution. L'expérience pionnière de la Commission Vérité et Réconciliation en Afrique du Sud a introduit le thème du pardon et la présence des victimes dans le processus où se rend la justice. La justice réparatrice se développe, parfois très critiquée. La médiation également. Par ailleurs, depuis Nuremberg, la justice s'élève au niveau supranational, pour sanctionner des crimes contre l'humanité au risque d'être accusée de n'être que la justice des vainqueurs. Le droit d'ingérence peut-il être supérieur à celui des Etats ? A travers différents éclairages et points de vue de spécialistes et d'universitaires, le livre présente les fondements et les enjeux nombreux et sans cesse renouvelés de la question de la Justice. Un panorama stimulant sur une question d'une brûlante actualité.

06/2013

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Théâtre

Grande et petite histoire de la Comédie-Française. Le siècle des Lumières 1680-1799

" Si je me suis lancé dans la rédaction de ces textes - et avec quel bonheur ! -, c'est d'abord que la passion du théâtre n'a cessé de m'habiter depuis l'enfance. C'est aussi que j'avais très envie de me retremper dans l'histoire de ce théâtre, qui se confond depuis plus de trois siècles avec celle de la nation : comme elle tumultueuse, comme elle aussi harmonieuse et déchirée, comme elle enfin riche en personnalités puissantes ou gracieuses, complexes ou singulières. Enfin, je n'ai pu résister à l'attirance que la Comédie-Française a toujours exercée sur moi. je ne connais aucun lieu où présent et passé, rêve et réalité s'entremêlent avec plus de poésie. Comme si la magie de la scène répandait ses sortilèges sur tout ce qui l'environne. Pour moi, nulle hésitation possible : cette histoire ne pouvait s'écrire autrement qu'en dialogues. Trois éléments étaient donc nécessaires un thème, des personnages, un décor. Pour les thèmes, je n'avais que l'embarras du choix entre les grandes dates, les événements majeurs, les figures marquantes qui ont jalonné son destin, depuis la création des Comédiens du Roi en 1680 jusqu'à la réconciliation générale du 30 mai 1799, après la tourmente révolutionnaire. Quant aux personnages, la plupart sont historiques, certains de mon invention. Si j'ai pris quelques libertés avec ce que disent les uns et les autres, en revanche les faits rapportés sont tous rigoureusement exacts. Restent les cadres de l'action que j'ai voulu aussi variés que possible. Ainsi, vous pourrez assister à la guerre des Comédiens-Français et Italiens, entendre Voltaire prodiguant ses conseils au jeune Lekain, savourer votre chocolat au Procope où se fomentent les cabales, vous glisser dans le salon de Mme Geoffrin où se commentent les dernières pièces, dans l'alcôve de Mlle Clairon où se bousculent ses adorateurs, ou dans la loge de Mlle Saint-Val qui ne décolère pas contre sa rivale, Mme Vestris. Vous assisterez à une répétition du Barbier de Séville, sous la direction de Beaumarchais, et à l'apothéose de Voltaire en 1778 ; vous entendrez le marquis de Sade se plaindre des comédiens, Robespierre défendre leurs droits, Olympe de Gouges les houspiller vertement. Et bien d'autres choses encore, qui vous feront vivre dans l'intimité du Théâtre-Français au siècle des Lumières, devant et derrière le rideau. " M. L.

04/2006

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Sciences politiques

L’ARTICLE ANTHROPOPHAGE/ De la dangerosité et des incohérences de l’article 35 de la constitution Iv

Il s'agit sans doute d'une des satires les plus constructives parmi les polémiques redondantes que soulève depuis bientôt seize années, l'article 35 de la constitution de la République de la Côte d'Ivoire. L'argumentaire développé, expose clairement les incohérences et la dangerosité dudit article, de même que son inadéquation avec les réalités et l'évolution progressiste des sociétés, voire de la vie.
Aussi, si les lois sont faites pour garantir les libertés individuelles et collectives des Hommes, de même que la paix entre concitoyens d'un même pays, le constat indubitablement exclusionniste, séparatiste, ségrégationniste, ethno-puriste, "anthropophagique" avéré de certaines d'entre elles - notamment notre constitution dans son article 35, devrait conduire à leur suppression. Surtout quand leur essence létale et fatale pour les états qu'elles régissent, n'est plus à démontrer.
L'auteur y voit à juste titre une oeuvre de "salubrité juridique" ; une oeuvre de salubrité sociopolitique ; une oeuvre de salubrité tout court. Les armes ne tonnent que si les lois sont partiales et mauvaises ! Ali Sy SAVANE invite donc à se débarrasser radicalement dudit article 35 qu'il assimile allégoriquement à un "monstre terrifiant et anthropophage" , car il nie la personnalité juridique de certains Ivoiriens qu'il est sensé défendre, les divise et "dévore" .
Cet article en sa formulation actuelle est une terrible menace et un cauchemar pour la paix, la fraternité et le progrès de la Côte d'Ivoire. Rébellion armée, Coup d'Etat, crimes d'Etat et meurtres de civils, crise postélectorale, guerre fratricide, autisme et cécité intellectuels, de même que fracture sociopolitique virulente, sont les canevas sombres de l'histoire de la Côte d'Ivoire, qui lui sont imputables ! Les cris, les pleurs, les souffrances d'un peuple ne sont audibles ou ne trouvent compassion ou écho à l'extérieure ni en son sein que par la sincérité de ses efforts à en prendre véritablement conscience, avec la ferme volonté d'en circonscrire les causes.
L'auteur s'y attèle intellectuellement, parce que la réconciliation, est certainement à ce prix ! Ecrivain engagé. il interpelle sans aucune ambigüité, le Président de la République, les Députés, les Présidents d'Institutions, les Politiciens, les Intellectuels, et toutes les personnes qui en ont le pouvoir de débarrasser la Côte d'Ivoire de ce "monstre juridique" au matricule 35 !

12/2015