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Henri Mitterand

Extraits

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Poésie

Patrice Cauda, Je suis un cri

De tant de douleur comment faire une vie ? interroge, non seulement Patrice Cauda, mais son oeuvre entière. Le 9 juin 1944, à Tulle, quatre-vingt-dix-neuf hommes de dix-sept à quarante-deux ans sont pendus par les nazis aux balcons et aux réverbères de la ville sous les yeux de la population : Il ne reste qu'une pierre à leur bouche tordue, écrit Patrice Cauda, qui est un rescapé des massacres. Orphelin élevé dans la chaleur humaine, mais dans la pauvreté, la misère, prolétaire n'ayant quasiment pas été scolarisé, misérable, dénué de formation et de culture : Patrice, poète et homme du peuple, s'est forgé en tant qu'autodidacte et sera ouvrier dans une usine à douze ans, garçon de café, préposé au vestiaire dans vingt caravansérails de la Côte d'Argent ou d'Azur, d'Avignon ou de Paris, barman au "Chat qui pêche" et dans bien d'autres endroits, représentant des éditions Pauvert... Et c'est ce Cauda-là et la vérité inédite de sa poésie qui séduisent Henri Rode et les Hommes sans Epaules, mais aussi Alain Borne, Lucien Becker, René Char, Louis Aragon et bien d'autres. Jean Breton n'a pas écrit en vain, à propos du poète de "La mère défigurée" : "Ces poèmes demeurent un monument d'émotion que peu de poètes - à part Rilke ou, près de nous Renée Brock - ont pu en hauteur égaler... Il s'agit pour moi de l'un des plus beaux poèmes du demi-siècle écoulé". C'est toute sa vie, son métier ingrat à venir, ses rêves mêmes, que Patrice Cauda engage dans l'éblouissement de la page blanche : Le sang du rêve a tous les droits - quand l'or irise les épines. La douleur chemine sous la peau du poète ; elle creuse et s'élargit ; elle semble ne pas avoir de frontières : Je suis un cri qui marche.

04/2018

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Beaux arts

Montparnasse 1900-1930. Art nouveau - Art déco

Haut lieu de la bohème entre 1900 et 1914, Montparnasse, après la Première Guerre mondiale, a détrôné Montmartre et est devenu un carrefour du monde artistique. Les noms de quelques lieux de rencontres cosmopolites et festifs de l'époque, La Coupole, La Closerie des Lilas, Le Select, La Rotonde, Le Dôme, Le Jockey... sont passés à la postérité. L'architecture fut aussi de la partie, et deux styles neufs, l'Art Nouveau, avant 1914, puis l'Art Déco, ont accompagné l'effervescence culturelle de ce quartier qu'hantaient, parmi d'autres, Paul Fort, Man Ray, Picasso, Pascin, Modigliani, Hemingway, Cocteau, Kiki la reine de Montparnasse, Joséphine Baker... Les glaces et les céramiques du Bouillon Chartier, l'immeuble à gradins de la rue Vavin, les précieux bow-windows de Théo Petit, la tombe en mosaïques étincelantes de la famille Wallon, les couples lascifs du sculpteur anarchiste Emile Derré, les portes fantastiques d'Eugène Petit, la forêt de métal de Notre-Dame-du-Travail... autant d'expressions d'un art neuf dont les courbes sensuelles bousculent joyeusement les autres styles. Après la Grande Guerre, les pavements en mosaïque des brasseries, les piliers peints de La Coupole, les audacieuses verrières des ateliers d'artistes, les vitraux de Louis Barillet, les aménagements élégants de Rob Mallet-Stevens les appartements bourgeois, les HBM... renvoient à une société modernisée qui apprécie la vitesse, encense la Fée Electricité, promeut la libération de la femme, découvre les bains de mer et la nudité, accueille le jazz, l'american bar et ses cocktails. Les architectures, formant la scène bâtie des mythiques "années chaudes" de Montparnasse et des quartiers voisins de Plaisance et du Petit Montrouge, sont rassemblées ici pour la première fois. Elles sont signées par de grands noms : Henri Sauvage, Louis Süe, Michel Roux-Spitz ou Bruno Elkouken, mais souvent aussi, par d'autres créateurs talentueux tombés dans l'oubli et à redécouvrir absolument.

11/2018

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Théâtre

Le but, c'est le chemin

Depuis plus d'un demi-sie`cle, Pierre Santini, acteur franco-italien, se donne sur les planches de France avec passion, accomplit avec bonheur son me´tier de come´dien, d'homme de the´a^tre, sans se me^ler du star-system. Cyrano et Figaro sont les deux ro^les qu'il a le plus aime´s. Mais il y a aussi des personnages comme Henri VIII ou Gaston Dominici. Et des centaines d'autres. He´ritier d'une culture conjuguant l'Italie de son pe`re, artiste-peintre, et de sa me`re franc¸aise, il est forme´ a` la fin des anne´es 50 a` l'e´cole Charles dullin par Wilson, vilar, darras. Il est plonge´ dans le grand bain en 1959 dans Crapaud-buffle d'Armand Gatti, mis en sce`ne par Planchon. Puis il devient un acteur-cle´ au TNP, a` Paris et a` villeurbanne. Il est au cœur de l'aventure du the´a^tre populaire de´centralise´, un « transhumant », travaillant avec d'autres grands metteurs en sce`ne : Gabriel Garran, a` Aubervilliers, Re´thore´, au TEP. Paralle`lement, il s'affirme comme une vedette du petit e´cran dans des se´ries tre`s populaires des anne´es 60, 70 et 80: Seule a` Paris, l'Homme de Picardie, Franc¸ois Gaillard, les Cinq dernie`res minutes. Il s'affiche aussi au cine´ma. Pierre Santini ne s'arre^te jamais. Il dirige deux the´a^tres, celui des Boucles de la Marne et de Mouffetard, cre´e ses propres compagnies. Il chante Paolo Conte. C'est un come´dien engage´, toujours a` gauche, qui repre´sente les acteurs, en mai 68 et pour de´fendre la profession de´chire´e, malmene´e, les beaux textes, le the´a^tre accessible a` tous. Il a lance´ les premiers « Molie`re ». Il refuse un the´a^tre soumis au diktat de l'argent. Il pre´side aussi « Cultures du coeur ». Sa vie est e´maille´e de fabuleuses rencontres.

10/2015

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Histoire de France

Journal d'une bourgeoise 1914-1918

"C'est une évocation si sincère et si vibrante de ces années abominables de l'occupation, qu'en parcourant les pages, j'avais l'impression parfois, jusqu'à l'illusion, de vivre encore sous le joug de l'ennemi", écrit le grand historien Henri Pirenne à Marguerite Giron après avoir lu le Journal d'une bourgeoise, l'un des rares journaux écrits par une femme à l'époque en Belgique. Destinés à ses fils, mobilisés dans la lutte contre l'envahisseur "s'ils reviennent", ces cahiers où elle consigne au jour le jour ses angoisses et ses espoirs, les deuils et les naissances et tous les événements qui émaillent le quotidien de son entourage, ne sont en effet pas une simple chronique familiale. C'est aussi et surtout un témoignage passionnant sur une période sombre de l'histoire, traversé par un leitmotiv : "les civils tiennent". Marguerite y évoque la vie difficile des Belges, soumis à une censure pesante, harcelés par une bureaucratie tatillonne qui prétend tout contrôler, victimes de vexations et de réquisitions en tout genre, sinon d'une répression féroce ; l'esprit frondeur de ses compatriotes qui narguent l'occupant ou lui résistent ouvertement lors des mises sous séquestre des usines ou de l'instauration brutale du travail obligatoire ; la misère noire des plus pauvres qu'elle découvre lors de ses activités caritatives ; la cupidité des profiteurs de guerre ; la révolte des fonctionnaires et des magistrats ou encore la politique de flamandisation menée par les Allemands. En dépit des difficultés à obtenir des informations fiables par la presse clandestine ou internationale, les courriers qui échappaient à la censure ou les amis et relations qui revenaient de l'étranger, elle suit de près aussi les rebondissements politico-diplomatiques de cette époque troublée en Belgique comme à l'étranger et, bien sûr, les nouvelles militaires. "Nous menons", écrit-elle un jour de 1916, "une vie exposée et précaire dans un temps furieusement intéressant". Le lecteur ne pourra que partager cet avis.

06/2015

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Monographies

Albert Baertsoen

En collaboration avec l'Universiteit Gent, MSK Gand met à l'hon- neur le peintre, dessinateur et graveur Albert Baertsoen (1866- 1922) : rejeton d'une famille industrielle gantoise, cet artiste pratiquement autodidacte est un des protagonistes de la scène artistique belge et internationale de la Fin de siècle. Bartsoen était surnommé "le peintre de Gand" par les gens de son époque, un titre honorifique qui reflétait non seulement son im- portance artistique, mais aussi son amour singulier pour Gand. Son regard était surtout axé sur les coins délabrés, pollués, abandon- nés d'une ville qu'il a représentée d'innombrables fois à partir du début des années 1890. Cette fascination pour les cités médiévales condamnées à changer définitivement d'aspect sous l'effet de la modernisation explique aussi pourquoi Baertsoen a éveillé l'intérêt d'écrivains symbolistes comme Georges Rodenbach. Mais Baertsoen ne s'est pas limité à Gand. Il est devenu rapidement un paysagiste apprécié, peignant la région de l'Escaut, la mer du Nord et l'arrière-pays, mais aussi, en fils de fabricant textile qu'il était, les paysages industriels liégeois. Le succès international, Bartsoen le devait en partie à son vaste ré- seau de relations, à sa voix qu'il n'hésitait jamais à faire entendre et à son style impressionniste. A l'instar de certains confrères faisant partie de son cercle international d'amis - Henri Le Sidaner et Frits Thaulow -, il observait le monde avec un regard intimiste et mé- lancolique, dans un cadrage presque photographique. Il a d'ailleurs très souvent représenté ses paysages et ses villes par temps de pluie ou de neige. Plus que tout, il était un artiste attaché de ma- nière obsessionnelle à ses thèmes, qu'il a abordés dans différentes disciplines - non seulement la peinture, mais aussi le dessin, le pastel et l'eau-forte. 03/09/2022 ? 50 368 pp. 210x280mm 300 ill. Broché FR ISBN 978 94 616 1618 0

10/2022

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Histoire de la médecine

Allons médecins de la patrie.... Ce que la médecine civile doit à la médecine militaire

Quel est le point commun entre la blouse verte de votre dentiste, un bouillon cube, des neuroleptiques, un auto-injecteur d'insuline, le BCG et l'IRM ? Toutes ces innovations sont nées de l'inventivité et de l'expérience de la médecine militaire. "Médecine" , "militaire" , les deux mots semblent en totale contradiction. Quand le militaire blesse ou tue, le médecin soigne et sauve. Mais le corps étant l'outil de travail du soldat, le réparer et le préserver s'est vite avéré essentiel. En 1708, Louis XIV crée le Service de santé des armées et les premiers hôpitaux militaires. Il imagine même un établissement de soins de suite : les Invalides. L'inventivité des chirurgiens, médecins, pharmaciens et dentistes militaires pour soigner les combattants permettra des avancées médicales majeures. Ils les transmettront au monde civil. Parfois de façon originale : ainsi, un chirurgien de marine, fort de son expérience des épidémies, interviendra dans l'urbanisation de la ville de Rochefort, et l'auto-injecteur bien connu des enfants allergiques naîtra dans les trousses de secours des soldats. Car la médecine militaire s'invite plus souvent qu'on ne le pense au chevet des civils. D'Ambroise Paré, père de la chirurgie moderne et médecin de Charles IX, à Henri Laborit, découvreur des neuroleptiques, du "syndrome de stress post-traumatique" aux prothèses, de la kinésithérapie aux vaccins, en passant par les célèbres antibiotiques et les greffes de peau, l'auteur nous entraîne dans un voyage passionnant des champs de bataille aux hôpitaux. Après des études d'histoire, Elisabeth Segard s'est orientée vers l'information et la communication. Elle travaille comme journaliste à La Nouvelle République du Centre-Ouest. Auteur de plusieurs ouvrages, son livre Si fragiles et si forts, publié en 2021, a été le premier roman à présenter l'hôpital des Invalides au grand public. Il a été récompensé par le prix Srias Centre 2021.

02/2023

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Ouvrages généraux

Brouillards de peines et de désirs. Fait d'affects, 1

Affects, émotions ou passions forment quelque chose comme nos indéfectibles milieux de vie : des atmosphères en mouvement. C'est l'air que nous respirons, que nous traversons, qui nous traverse de ses turbulences. Ainsi marchons-nous dans l'affect, de jour comme de nuit. L'aube même de la littérature européenne ne fut d'abord que parole donnée à l'affect : lorsque Homère commença l'Iliade sur la nécessité de chanter une émotion de colère. On y voyait Achille, accablé par la mort de son ami, pris dans un " noir nuage de douleur ", s'allongeant alors dans la cendre et la poussière, comme pour se fondre dans le brouillard de peine qui venait juste de l'envahir. Ce livre est une traversée ou, plutôt, un vagabondage dans la multiplicité des " faits d'affects ". Dans leurs théories, pour lesquelles il aura fallu convoquer de l'anthropologie et de la phénoménologie, de la psychanalyse et de l'esthétique... Il y fallait aussi des images (de Caravage et Friedrich à Rodin et Lucio Fontana) puisque les affects s'y " précipitent " souvent. Non moins que des poèmes (de Novalis et Leopardi à Marina Tsvétaïeva et Henri Michaux) qui savent en rephraser l'intensité, et des chroniques (de Saint-Simon et Marcel Proust à Clarice Lispector) qui savent en raconter le devenir. Enfin il y fallait des gestes puisque nos peines et nos désirs s'expriment sans fin dans nos corps, nos visages ou nos mains par exemple. Affects, émotions, passions : forces ou faiblesses ? Spinoza, Nietzsche et Freud — qui osa écrire que " l'état émotif est toujours justifié " — en ont établi la puissance en dépit de l'impouvoir même où nous nous trouvons lorsque nous sommes émus. Mais de quel genre de puissance s'agit-il ? Comment se déploie-t-elle ? Où situer sa fécondité ? Quelles transformations produit-elle dans l'économie de nos sens (sensibilité) comme dans l'organisation même du sens (signifiance) ?

02/2023

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Critique littéraire

Marx et Engels poetes romantiques

«Il connaissait par coeur Henri Heine et Goethe qu'il citait souvent dans sa conversation», écrivait Paul Lafargue quelques années après la mort de son beau-père. «Marx possédait une imagination poétique incomparable ; ses premières oeuvres furent des poésies. Mme Marx gardait soigneusement les oeuvres de jeunesse de son mari, mais ne les montrait à personne.» Dans ses premières années d'étudiant, autour de ses dix-huit ans, Karl Marx se consacra en effet avec énergie à l'écriture de ces poèmes ; au même âge, Friedrich Engels, de deux ans son cadet, en avait déjà publié plusieurs et si sa production fut à l'époque moins abondante, elle n'était certainement inférieure ni en contenu, ni en style, à celle de son aîné. En consacrant un livre aux travaux poétiques de ces très jeunes adultes, Marcel Ollivier a voulu les replacer dans cette époque où en Allemagne, une petite partie de ses intellectuels commençait à s'élever contre la réaction qui s'était abattue sur l'Europe continentale après la victoire de la Coalition sur la France napoléonienne. La censure, la destitution ou l'exil s'abattaient sur les poètes, les littérateurs et les enseignants critiques ou irrévérencieux comme ce fut le cas pour Heine et d'autres poètes tels que Börne et Freiligrath. En écrivant ces poèmes, les jeunes Marx et Engels exprimaient leurs sentiments sur le monde qui les entouraient et témoignaient des courants de pensée qui les influençaient, quelques années seulement avant qu'ils se lancent dans le combat politique et qu'ils se fassent les chantres du communisme dont le spectre allait hanter l'Europe. Par-delà les controverses innombrables qui ont entouré et entourent encore leurs travaux ultérieurs, ne peut-on aujourd'hui encore entendre ce message tout simple que nous transmet le jeune Marx ? Ne subissons pas passivement Le joug ignominieux. Car le désir et la passion, Car l’action nous restent.

01/2015

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Vie chrétienne

Charles de Foucauld et Marie de Magdala

Ne pensez pas qu'il s'agit dans cet ouvrage, dont la première édition date de 1950, de biographies parallèles, même si des ressemblances frappantes existent entre ces deux convertis à deux millénaires d'intervalle et si Charles de Foucauld, aujourd'hui canonisé, eut une grande dévotion à Marie –Magdeleine, soeur de Marthe et de Lazare. Tous les deux, dans leur jeunesse eurent une vie tumultueuse, elle, d'une grande beauté et riche, fut une grande courtisane et lui, jeune officier, eut une conduite scandaleuse. Leur ascension vers un véritable amour fut, pour elle, un regard de Jésus-Christ, pour lui une première confession intimée par l'abbé Henri Huvelin dans l'église Saint-Augustin à Paris. Ce livre est un recueil de méditations sur cet amour spirituel qui prit possession de deux âmes de manière bien différente, mais pourtant exclusive et totale, au prix d'un dépouillement absolu, quasiment soudain pour Marie et par étapes pour Charles, en passant par la Trappe, puis par la Terre Sainte avant de se sublimer dans le désert du Hoggar et de Tamanrasset. Ces méditations font appel à la fois à des passages des Evangiles comme à des textes de Lacordaire et de quelques théologiens, mais aussi à des conditions de vie fort intéressantes pour les premières années du christianisme avec Marie à Béthanie puis à la Sainte-Baume et sur l'Afrique avec Charles qui, tout en cultivant une grande solitude en compagnie du seul Rédempteur, pria pour les Arabes, les Berbères, les Touaregs et apprit leur langue pour commencer à les évangéliser. C'est avec une fine psychologie et une délicatesse remarquable que René Pottier montre la conversion de ces âmes de même famille, de leur attachement aux Evangiles que Marie a vécu avant même leur écriture et Charles par l'exemple. Tous deux auront été des missionnaires, elle en Provence, lui dans le désert. Tous deux ont répondu à l'amour par l'amour.

06/2022

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Sciences politiques

Naissance de l'Action française. Maurice Barrès, Charles Maurras et l'extrême droite nationaliste au tournant du XXe siècle

Fondée en 1899 sous l'égide intellectuelle de Maurice Barrès, avant de tomber sous l'emprise du royaliste Charles Maurras un an plus tard, l'Action française est assurément le mouvement d'extrême droite le plus influent de la première moitié du XXe siècle en France. Pourtant, il n'existait aucune étude approfondie consacrée aux conditions de son émergence, dans le contexte particulier de l'affaire Dreyfus. Apparaît alors une extrême droite d'un genre nouveau, réactionnaire mais volontiers athée, ultra-nationaliste et farouchement antisémite. Henri Vaugeois, fondateur de l'AF, en appelle à un dictateur régénérant la nation par la mise au ban des idéaux républicains. Charles Maurras encense, dans la presse royaliste, l'action antijuive de Jules Guérin. Quant à Barrès, compromis dans la tentative de coup d'Etat de Déroulède en février 1899, il reconsidère son nationalisme (le mot a été inventé par lui en 1892) à la lueur du racisme crépusculaire de Jules Soury, qui le fascine. Tous se retrouvent autour de l'Action française, qui s'institue "laboratoire de nationalisme". Le petit groupe d'AF fait ainsi le lien entre l'extrême droite du xixe siècle, principalement royaliste et cléricale, et l'extrême droite du XXe siècle, avant tout nationaliste et populiste (et, dans les années 1930-1940, largement fascinée par l'expérience dictatoriale des voisins italien, allemand, espagnol).A partir de nombreuses archives privées largement inédites et de multiples sources publiques et imprimées, cette enquête se propose de cerner un moment de transition, politique, intellectuel, idéologique. Plus largement, elle vise à restituer, en suivant au plus près les principaux acteurs dont les correspondances personnelles ont été systématiquement dépouillées (pour l'essentiel Barrès et Maurras), les conditions sociales d'une conversion politique (en l'espèce, le ralliement du groupe nationaliste de l'Action française à la "monarchie de salut public") ainsi que les fondements de la magistrature intellectuelle et du charisme de Charles Maurras.

11/2015

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Histoire internationale

Abou-Bakr Ibrahim, pacha de Zeyla, marchand d'esclaves. Commerce et diplomatie dans le golfe de Tadjoura (1840-1885), 2e édition revue et augmentée

Né vers 1810 dans une famille afar très impliquée dans le commerce des esclaves, Abou-Bakr Ibrahim reprend vers 1840 un héritage familial qu'il développe en déplaçant son centre de gravité vers Zeyla, exutoire naturel de la mystérieuse cité de Harär et des hauts plateaux de l'Ethiopie méridionale. Personnage hors du commun, son histoire se confond avec celle du golfe de Tadjoura dont, tout au long de la seconde partie du xixe siècle, il contribue à la façon. Après avoir été investi par les Turcs de la ferme des douanes de Zeyla, il se pose en effet en quasi-gouverneur de la ville, situation que personne ne sera jamais véritablement en mesure de lui disputer. En 1859, l'assassinat de son ami Henri Lambert le rapproche de la France dont il attend qu'elle le protège des Anglais et au profit de laquelle il organise la cession d'Obock par les chefs afar. Paris négligeant son acquisition pendant près de vingt ans, Abou-Bakr est amené entre-temps à côtoyer d'autres partenaires, en particulier les Egyptiens venus ici en conquérants. Lorsque, au début des années quatre-vingt, les Français se manifestent à nouveau et bien qu'il se heurte à la concurrence des trafiquants d'armes, Abou-Bakr décide de favoriser les entreprises du jeune administrateur Lagarde récemment désigné. Celui-ci est chargé de développer Obock, colonie qui se révélera l'ébauche de la future Côte française des Somalis puis du Territoire français des Afars et des Issas avant de devenir la République de Djibouti. Le vieux pacha s'éteint en 1885, à l'orée de l'ère coloniale qui voit les Italiens s'installer à Massaoua et au Benadir, les Anglais à Berbera et au Soudan, hallali qui voit aussi les Amhara du Choa pousser les limites de l'empire éthiopien jusqu'à Harar, aux portes du royaume inconstitué d'Abou-Bakr.

09/2018

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Poésie

La Pléiade. Poésie, poétique

C'est en 1547 que paraissent les premiers poèmes de Ronsard et de Du Bellay. En 1549-1550, Du Bellay publie La Deffence, et illustration de la langue francoyse, à la fois traité sur la langue et art poétique, et L'Olive, premier recueil de sonnets et de vers lyriques originaux en français. Ronsard donne le premier recueil d'Odes françaises. A Lyon, entre 1549 et 1552, voient le jour des volumes de poésie amoureuse dus à Pontus de Tyard et à son cousin Guillaume Des Autels, lequel prend en outre part aux débats sur les genres littéraires. 1552 et 1553 sont des années décisives, avec Les Amours de Ronsard, ceux de Baïf, la première tragédie française à l'antique, la Cléopâtre captive de Jodelle, et le scandale des Folastries. Dans Le Cinqieme [Livre] des Odes augmenté, Ronsard insère son élégie à Jean de La Péruse, dans laquelle il sélectionne sept poètes : lui-même, Du Bellay, Tyard, Baïf, Des Autels, Jodelle et La Péruse. Le mot "Pléiade" ne figure pas dans le texte. Il apparaît en 1555, lorsque dans l'Hymne à Henri II Ronsard dresse une nouvelle liste. La Péruse est mort ; Des Autels, effacé. Peletier fait son apparition, et Belleau "vien[t] en la brigade / Des bons, pour acomplir la setiesme Pliade". Cette année-là, Tyard augmente ses Erreurs amoureuses. Ronsard et Baïf chantent de nouvelles dames. Dans la Rhétorique de Foclin, les exemples sont tirés des oeuvres des poètes de la Pléiade. La décennie où a fleuri la Pléiade est exceptionnelle dans l'histoire de la poésie comme dans celle de la langue. Ce volume donne à lire des pièces poétiques célèbres ou moins connues, fait revivre les débats poétiques et linguistiques, et propose, outre la Deffence, le premier art poétique en français, les premières tragédies et la première comédie du répertoire français, la première rhétorique moderne. La section finale est consacrée aux réactions des contemporains.

04/2024

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Royaume-Uni

Marie Stuart

La vie passionnée de la reine d'Ecosse (1542-1587), accusée du meurtre de son second mari et décapitée sous les yeux d'Elisabeth Ire, symbole de l'esprit humaniste face au fanatisme calviniste. Une destinée digne d'une tragédie antique, magnifiée par le travail de conteur, d'historien et de psychologue de Stefan Zweig. Un classique de la littérature du XXe siècle Sans l'exemple de Marie Stuart, disait Zweig, " il n'y eût pas eu d'exécution de Charles Ier, ni ensuite de Louis XVI et de Marie-Antoinette ". Son intérêt pour la reine d'Ecosse (1542-1587) remonte à l'été 1906, lorsqu'il visita pour la première fois ce pays. C'est à Londres, en 1933, qu'il délaisse ses projets romanesques pour corriger les erreurs commises au sujet de la reine décapitée, examinant chaque pièce du dossier à la façon d'un détective. " Etait-elle vraiment impliquée dans le meurtre de son second mari [Henri Darnley], ne l'était-elle pas ? " Une nouvelle fois, son ambition est d'expliquer comment " d'une destinée ordinaire naît soudain une tragédie aux dimensions antiques ". Mais aussi de mettre en lumière la culture humaniste de Marie Stuart face au " sombre fanatisme " et au " caractère dictatorial " du réformateur calviniste John Knox, allusion limpide à la situation de l'Europe en 1935. Portrait enflammé d'une reine aveuglée par la passion, tout autant que de son ennemie jurée Elisabeth Ire, voici l'une des biographies les plus enlevées de Zweig, pleine de péripéties et d'éclairages crus sur une personnalité qu'il n'hésite jamais à qualifier de " romantique ". " Votre Marie Stuart se dévore. Combien les autres drames, qui traitent du même sujet, paraissent pauvres à côté de cette histoire ! " (Romain Rolland) " Un livre qui divertit comme le meilleur des romans tout en ayant la gravité, l'impartialité, le poids de la vraie recherche. " (Klaus Mann)

02/2024

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Histoire de France

Peindre en leur âme des fantômes. Image et éducation militante pendant les guerres de Religion

Ce livre s'interroge sur les techniques de mobilisation de la jeunesse pendant les guerres de Religion et sur leur efficacité. On sait que les enfants ont été impliqués dans les violences pour contribuer à la justification des actes des adultes. Mais on s'est peu intéressé à l'école durant ces conflits. Comment enseigne-t-on pendant les guerres de Religion ? Comment la pédagogie est-elle mise au service de la mobilisation de la jeunesse ? Un ensemble de documents exceptionnels, des recueils de compositions des élèves du collège des jésuites à Paris, datant des années 1590 et 1592, permet de suivre une tentative d'inscrire durablement dans la mémoire des jeunes catholiques les motifs de la détestation de l'ennemi, afin de former de futurs acteurs intransigeants du monde. Ces exercices ont fait l'objet d'expositions ouvertes au public et accompagnées de performances musicales et théâtrales. On y retrouve les efforts des jésuites pour convertir la culture humaniste, dans ses formes les plus séduisantes, en armes de combat pour la foi. Mais on y voit aussi les échos d'une vaste circulation de textes et d'images polémiques, que les partis - protestants, catholiques ou "politiques" - s'échangent et adaptent au gré des besoins. Pour apprendre à reconnaître et à haïr l'ennemi, intérieur et extérieur, les enfants sont invités à composer devinettes, emblèmes et hiéroglyphes. Le patient travail de chiffrement et déchiffrement fonctionne comme un exercice de méditation sur les motifs de la haine. Le pouvoir des énigmes est donc moins de convaincre d'éventuels contradicteurs que de dessiner une communauté et de renforcer l'identité politique et religieuse des enfants qui les composent. Alors qu'après la victoire d'Henri IV, les ennemis des jésuites ont vivement dénoncé leur enseignement pernicieux, que peut-on dire de l'efficacité de cette pédagogie ? En suivant le destin d'un certain nombre d'élèves, et en tentant des rapprochements avec des situations plus contemporaines, on cherche à comprendre ce qui reste d'une éducation militante.

03/2018

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Sciences politiques

Les nouvelles affaires criminelles

Le meurtre a ses raisons que la raison ignore... Plongez dans l'univers fascinant et effrayant des grandes affaires criminelles de ces dernières années ! Guy Georges, Michel Fourniret, Francis Heaulme, les frères Jourdain, le gang des Barbares... Autant de sombres faits divers qui ont défrayé la chronique, marqué les esprits et dont certains ont gardé leur part d'ombre et de mystère. Qui était "SK1" ? Comment Emile Louis a-t-il pu échapper à la justice pendant plus de trente ans ? Quel était le profil psychologique de l'adjudant-chef Chanal ? Comment Thierry Paulin a-t-il été enfin démasqué ? Qui surnommait-on "l'ogre des Ardennes" ? Disparitions, tueries, vengeances, enlèvements, meurtres en série, crimes passionnels, pulsions meurtrières... Autant de crimes qui nous interrogent et nous captivent tout autant. Passez du côté obscur de l'âme humaine et de ses perversions afin d'essayer de comprendre les circonstances de ces événements tragiques. Plus de 300 illustrations, des documents rares, inédits et des fac-similés exceptionnels parmi lesquels un courrier de Patrick Henry expédié à l'issue de son procès, le tableau synoptique des traits physionomiques créé par Alphonse Bertillon, l'arrêt de la cour de Reims confirmant la détention de Pierre Chanal, ou encore l'une des lettres anonymes du corbeau envoyée aux parents du petit Grégory Villemin.

10/2019

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Beaux arts

L'âge d'or de la peinture anglaise. De Reynolds à Turner, Exposition présentée au Musée du Luxembourg (Sénat), Paris, du 11 septembre 2019 au 16 février 2020

Les années 1760, au début du règne de George III, ont marqué un tournant pour l'art britannique, avec l'ascension triomphante de Joshua Reynolds (1723-1792) et de Thomas Gainsborough (1727-1788), ainsi que la fondation, en 1768, de la Royal Academy of Arts. Reconnus comme les maîtres du portrait, Reynolds et Gainsborough ont rivalisé pour élever le genre à des niveaux d'innovation visuelle et intellectuelle inédits. Ces deux artistes ont redéfini l'art britannique et ont hissé toute une génération vers de nouveaux sommets en réinventant les règles et les conventions de la peinture sur des thèmes récurrents comme la lignée, la famille et le foyer dans les portraits, la peinture de genre et d'histoire, le paysage... Les artistes britanniques ont fait également évoluer la figuration narrative pour tendre vers le sublime. Les travaux d'Henry Fuseli, de John Martin et de Philippe Jacques de Loutherbourg, ainsi que l'oeuvre de Joseph Mallord William Turner, ont ouvert la voie à une nouvelle conception de l'art comme support de l'imaginaire. Soutenue par le roi, mais aussi et surtout par les acteurs du commerce et de l'industrie, la peinture britannique s'épanouissait dans une diversité de styles, qui fut alors perçue par les contemporains comme le signe d'un âge d'or artistique.

09/2019

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Sports

Raymond Sommer. Le Sanglier des Ardennes

En matière de sport automobile, les auteurs contemporains s'intéressent presque tous aux pilotes de Grand Prix couvrant la période des années cinquante à nos jours, et omettent trop souvent d'aborder les grands champions des débuts de l'histoire de ce sport. Pourtant, si l'on ne s'en tient qu'aux plus grands, il yen a eu autant sinon plus, avant cinquante qu'après parmi lesquels nous pouvons citer les Allemands Bernd Rosemeyer et Rudolf Caracciola, les Anglais Richard Seaman et Henry Segrave, les Italiens Tazio Nuvolari (le plus grand) et Achille Varzi, le Monégasque Louis Chiron et enfin les Français René Dreyfus, Jean-Pierre Wimille et Raymond Sommer... Raymond Sommer, surnommé par ses proches, "Coeur de lion", puis après ses nombreux exploits en course et au regard de sa personnalité attachante, de sa modestie et de sa générosité de coeur, "Le Sanglier des Ardennes", par ses admirateurs, fait partie des plus grands. Sa fougue bien sûr, mais aussi et surtout ses qualités de pilote, lui ont permis d'entrer tout droit dans la légende, bien avant sa mort survenue un sombre dimanche de septembre 1950, sur un circuit de Haute-Garonne. Ce livre retrace la vie, mais surtout la carrière magnifique de ce grand champion des débuts de l'histoire du sport automobile.

06/2019

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Littérature française

Mémoires de prison d’un anarchiste

Très tôt engagé dans les luttes pour l'émancipation humaine, l'anarchiste russe Alexandre Berkman émigre en 1888 aux Etats-Unis. Il y rencontre celle qui sera sa complice d'une vie : Emma Goldman. Elle en fera l'un des personnages les plus attachants de sa formidable autobiographie Vivre ma vie, publiée à L'échappée en 2018. Le succès de ce livre a permis de (re)découvrir celui qui, un jour de juillet 1892, tenta d'assassiner le magnat de l'acier Henry Clay Frick. Malgré son échec, Berkman purge quatorze années de prison, où il survit grâce à son refus de céder devant l'ennemi et à la solidarité de ses codétenus. C'est eux qui lui dessillent les yeux sur les amours masculines, sujet alors tabou qu'il n'hésitera pourtant pas à aborder. A sa sortie, il entreprend un long processus de reconstruction qu'il appelle sa "résurrection". La rédaction de ses mémoires en constitue un passage obligé : son récit foisonnant mêle horreur du présent, rêveries du passé et espoir d'un avenir révolutionnaire. Cette première traduction intégrale en français constitue une fresque bouleversante où se côtoient lyrisme de la littérature russe et parlers populaires des bas-fonds américains, où se croisent des prolétaires opprimés et des révolutionnaires acharnés, où se combinent colère individuelle et grands desseins collectifs.

10/2020

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Histoire internationale

Le crime de Samuel Schwartzbard. L'affaire des pogroms

Le 25 mai 1926, en plein Paris, Samuel Schwartzbard, Juif russe anarchiste, abat de sept balles de revolver le dirigeant nationaliste ukrainien, Simon Petlioura, qu'il estime responsable des terribles massacres perpétrés contre ses coreligionnaires — des massacres qu'il perçoit avec lucidité comme l'annonce de la catastrophe à venir. Une fois son geste vengeur accompli, l'homme se laisse arrêter sans résistance : il a tué avec préméditation et assume son acte en toute conscience. . Défendu par Henry Torrès, célèbre avocat qui transformera l'affaire en "procès des pogromes", Schwartzbard sera acquitté. Revenant sur ce singulier verdict où la victime devient l'accusé, Rémy Bijaoui rouvre le dossier. Instruisant à charge et à décharge, avec la minutie du juriste et la rigueur de l'historien, il reconsidère les années tragiques 1917-1919 en Ukraine, et porte un regard impartial sur ce procès qui fit grand bruit à l'époque. Témoignage sensible d'un artiste sur l'enfer de la guerre, ces dessins, lettres et extraits de journal permettent d'approcher au plus près ce que vécurent les poilus au coeur de l'effroyable tourmente. En 1928, les nombreuses personnalités, tels Blum, Einstein ou Gorki, qui avaient apporté leur soutien à Schwartzbard, fonderont la LICA, "Ligue internationale contre l'antisémitisme", qui deviendra, en 1979, la LICRA, "Ligue internationale pour lutter contre le racisme et l'antisémitisme".

11/2018

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Histoire de France

Un coeur hardi dans la tourmente. De la Terreur à la Restauration. Mémoires inédits, 1777-1837

Emprisonnée avec sa mère sous la Terreur à 16 ans, Hélène de Chabert (1777-1862) tombe amoureuse d'un jeune homme de son milieu qui sera guillotiné. Ruinée par la Révolution, sa famille peine ensuite à reprendre son rang malgré sa parenté avec l'impératrice Joséphine. Grandie par les épreuves, mariée à un homme qu'elle ne connaît pas et s'appuyant sur un solide réseau amical et familial, Hélène de Chabert lutte pour trouver des subsides et porter secours à son époux Henry Rolland de Villarceaux qui est en campagne ou prisonnier en Russie. Femme de caractère, elle finit par conquérir son indépendance en prenant, sous la Restauration, la direction d'une maison d'éducation. Personnalité attachante, fidèle à l'esprit volontaire de ses parents, Hélène de Chabert sut traverser les régimes et résister à des changements considérables avec douceur et ténacité. Ces mémoires, récemment découverts, sont un précieux témoignage de l'importance de l'action des femmes de la haute société dans des temps troublés où elles ont dû, souvent seules, faire face à de grands périls. Photos en noir et blanc. Illustré de portraits et documents inédits pour la plupart. Index de plus de 700 noms, notices biographiques, bibliographie et tableau généalogique.Edition, introduction, notes et annexes de Béatrice de Kergorlay. Préface de Ségolène de Dainville-Barbiche.

10/2020

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Littérature étrangère

Le sport des rois

Riche propriétaire terrien du Kentucky, Henry Forge dédie sa vie à la recherche de la combinaison génétique idéale pour créer le cheval parfait, une machine de course imbattable et grandiose. Digne héritier d'une famille autoritaire habituée depuis des décennies à posséder, commander, dominer, il fait tout plier à sa volonté, la génétique comme sa fille unique, Henrietta, à qui il transmet son obsession. Dans une ville voisine, Allmon Shaughnessy, un jeune homme noir élevé dans les quartiers pauvres par une mère souffrante, grandit dans un monde de discriminations et d'injustices où les violences policières sont légion. Déterminé à changer le cours de son destin et à conquérir la fortune qu'il mérite, Allmon arrive chez les Forge : garçon d'écurie au talent rare et à l'ambition dévorante, il va mener à la victoire une pouliche de légende, Hellsmouth, bouleverser l'équilibre malsain de la famille et découvrir l'envers du rêve américain. Ouvre monde, Le sport des rois nous emporte dans son impétueux courant, profond et violent comme le fleuve Ohio. C. E. Morgan nous offre une plongée vertigineuse dans les abysses de l'esclavage et de son héritage, entremêle avec brio les époques et les lieux et livre, par la force unique de son souffle, une exceptionnelle épopée américaine sur plus de trois générations.

01/2019

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Récits de voyage

DECOUVERTE DE LA TERRE. Les premiers explorateurs

L'aventure débute aux confins du monde grec, avec Hérodote, le père de l'Histoire : elle nous entraîne sur les traces de Soleyman le Magnifique, d'Ibn Battouta, le théologien musulman : elle se poursuit avec Marco Polo et Christophe Colomb, avec Vasco de Gama à la conquête de l'Inde, avec les conquistadors Hernan Cortès et Francisco Pizarre à la recherche de l'or des Indiens d'Amérique. Puis nous embarquons aux côtés de Magellan dans son premier voyage autour du monde, de Jacques Cartier, le Breton de Saint Malo, à la poursuite du rêve canadien. C'est au tour de Jacques Cabot et de Henry Hudson de nous convaincre de l'existence du passage du Nord Ouest. Nous abordons sur l'Ile de la Tortue, repère du roi de la mer, William Dampier, qui nous convie à la rencontre de Alexandre Selkirk, modèle du futur Robinson Crusoé. Nous naviguons aux côtés de Sir Francis Blake, le gentleman balafré, en compagnie de ses flibustiers... A travers ces voyages, c'est la découverte d'espèces inconnues, le loup survier, le taureau cerf, la licorne, le squale pantouflier, l'arbre à feuilles mobiles... C'est aussi la rencontre des populations et des sociétés les plus variées qui nous invite à constater la richesse et la diversité des mondes nouveaux.

07/1998

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Littérature française

Le Labyrinthe du monde

Singulière entreprise en vérité que celle de ce Labyrinthe du Monde, écrit de 1972 à la mort de son auteur le 17 décembre 1987, où Mademoiselle de Crayencour n'est pas encore anagrammée en Yourcenar. Elle y évoque en Pythie sagace et sereine ses aïeux à partir de traces mémorielles, lettres, souvenirs pieux, journaux intimes, photographies ; mais quel fil d'Ariane a-t-elle caché dans la trame de ces récits intimes à l'instar de Henry James qu'elle traduisit ? Elle l'avoue peut-être ici : "Le tracé d'une vie humaine est aussi complexe que l'image d'une galaxie". Aussi rappelle-t-elle d'entre les morts sa lignée, s'interrogeant elle-même : "Quel était votre visage avant que votre père et votre mère se fussent rencontrés ? " Projet d'invocation ultime car "il ne faut pas s'encombrer trop tôt des fantômes de la famille" ; projet sûrement voué à l'inachèvement que cette recherche des vies perdues qui fondent obscurément un être humain. Ici, peu à peu, se dessine le visage énigmatique et pourtant sans secrets d'une enfant, d'une jeune fille plus vraie peut-être que "les factices jeunes filles de Proust", que ne légitime ni le sang ni ces gens disparus, mais, sans doute, cet "élément inanalysable" que Yourcenar choisit de nommer l'âme.

08/1990

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Histoire internationale

Literary Journalism and Africa's Wars. Colonial, Decolonial and Postcolonial Perspectives, Textes en français et anglais

This collection of essays explores ways in which early and late examples of literary journalism from England, France, Spain, Portugal and the United States interpolate the aesthetics of war reporting on various fronts and at divergent times in Africa's history, both reproducing and deconstructing the widespread colonial discourse that lies behind nearly every war, campaign, coup, assassination and pogrom that has scarred the continent over the past century. Although often a product of that colonial discourse, the literary journalism examined in this collection was motivated at least in part by the desire to expose the power imbalances that upheld it. Among the primary sources included in this volume are texts by Henry Morton Stanley, Ramón J. Sender, Martinho Simões, Frederick Forsyth, Kurt Vonnegut, Ryszard Kapuscinski, Philip Gourevitch, Jean Hatzfeld and a host of foreign correspondents from Le Monde. Incorporating a wide range of international critical perspectives, this book assesses the impact literary journalism has had on various nations' literary war reporting emanating from colonialist and postcolonialist conflicts and how those stories might help to reconfigure certain historical legacies, journalistic heuristics and literary representations of Africa in the 21st century. By presenting excerpts from several primary sources alongside a contextual gloss and a scholarly essay, the collection highlights the varied effects produced when literary techniques were fused with factual war reporting.

03/2019

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Littérature française

Colette. Volume 1, Romans, récits, souvenirs (1900-1919)

À vingt ans, Colette, petite provinciale sans fortune mais riche d'une enfance exceptionnelle, épouse Henry Gauthier-Villars, dit Willy, plus habile à faire travailler autrui qu'à écrire des textes que pourtant il signe. Sous sa surveillance, Colette va relater ses souvenirs d'écolière dans Claudine à l'école. Devant le succès de l'entreprise, elle est invitée à poursuivre la série des Claudine, mais ressent bientôt l'impérieux besoin de se libérer de la tutelle de Willy. Ce volume, qui nous conduit jusqu'en 1919, voit naître les premiers romans de Colette livrée à son génie personnel La Retraite sentimentale, La Vagabonde, L'Entrave. Le deuxième volume, qui s'étend d'une guerre à l'autre, nous montre un écrivain au sommet de sa gloire. La guerre a ralenti la production de Colette, mais enrichi son expérience et mûri son talent. C'est à cette époque qu'elle écrit ses livres les plus célèbres : - La Maison de Claudine, Sido, Douze Dialogues de bêtes - et celui qu'elle considère comme le meilleur de son couvre, Le Pur et l'Impur. Le dernier volume que " Bouquins " consacre à Colette ne regroupe pas des œuvres de vieillesse, mais celles d'une femme qui, pour ressusciter tout ce qui a façonné sa vie, éprouve le besoin de se pencher sur son passé. Françoise Burgaud

03/2004

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Critique littéraire

EDITH WHARTON. Lecture d'une vie

Etonnante destinée que celle d'Edith Wharton, Américaine qui a choisi de vivre en France au début du siècle, partagée entre le souvenir du Vieux New York et son pays d'adoption, sa vie de femme et celle d'écrivain célèbre. Diane de Margerie plonge dans la vie et l'œuvre de la romancière, démasque les points de rencontre entre une existence multiple, menacée par les tabous de l'époque, et ses récits ou romans, tour à tour émouvants et sarcastiques. Edith Wharton nous en apprend bien plus sur elle à la lecture de son œuvre qu'à l'étude des péripéties de son existence. Cet ouvrage remarquable donne une autre portée aux événements qui ont jalonné sa vie : une enfance à jamais marquée par la froideur d'une mère, un mariage désastreux qui étouffe ses aspirations, une liaison passionnée mais si brève, des relations fécondes avec le monde littéraire, une amitié profonde avec Henry James qui se révèle pourtant d'une grande ambivalence. De ses frustrations transformées en œuvre romanesques se dégage ainsi une image nouvelle : celle d'un être déchiré depuis le plus jeune âge entre le désir de dire la vérité et la culpabilité qu'elle engendre. Première femme à recevoir le prix Pulitzer, Edith Wharton, à l'abri du paravent des honneurs, capte le réel, le dénonce tous les jours et dénude ainsi la cruauté du monde.

12/1999

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Policiers

Opération Virgin

Le grand dignitaire nazi Martin Bormann est-il réellement mort le 2 mai 1945 dans le bunker de Hitler, ou s'est-il enfui dans un sous-marin pour l'Amérique du Sud ? Le nouveau thriller de Jack Higgins, qui mêle fiction et faits historiques avec une rare efficacité, nous entraîne sur les traces d'un des mystères les plus fascinants de la Seconde Guerre mondiale. Ce mystère, Henry Baker, passionné de plongée sous-marine, ne se doute pas qu'il vient peut-être de le résoudre en repérant dans les grands fonds de la mer des Caraïbes l'épave d'un sous-marin allemand. Ce qu'il y découvre déclenchera une véritable bombe : une mallette contenant la liste des noms de tous ceux qui avaient juré de soutenir la cause nazie après la guerre. Parmi eux, Martin Bormann, le duc de Windsor et plusieurs personnalités britanniques dont certaines sont toujours en vie... Jack Higgins, dont les romans sont parmi les plus lus au monde depuis le succès sans précédent de L'Aigle s'est envolé retrouve Sean Dillon, son héros fétiche, pour une chasse au trésor mortelle où la piste des derniers secrets du IIIe Reich recoupe celle des réseaux terroristes d'aujourd'hui. Un grand Higgins sous le signe de l'action, de l'aventure et du suspense.

05/1994

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Beaux arts

Les artistes et leurs galeries : Paris-Berlin, 1900-1950. Tome 1, Paris

Les galeries ont une importance essentielle dans l'émergence du marché de l'art moderne et dans la promotion des avant-gardes en France et en Allemagne dans la première moitié du XXe siècle. Des prémisses du marché de l'art avec la fondation de l'hôtel Drouot, aux salons et galeries, ce premier tome est consacré aux réseaux et aux pionniers du marché de l'art moderne à Paris, de 1900 à 1950. Il met en exergue le rôle de découvreurs de la modernité artistique qu'exercèrent ces "marchands-mécènes" , à l'instar de Berthe Weill, Paul Durand-Ruel, Léonce et Paul Rosenberg, Daniel-Henry Kahnweiler, Pierre Loeb, Christian Zervos, Jeanne Bucher, René Gimpel. En retraçant l'histoire de galeries parfois moins connues - la galerie Les Quatre Chemins ou la galerie Barbazanges-Hodebert - ou le portrait de figures plus insolites tel Adolf Basler ou Wilhelm Uhde, le livre rend perceptible les mutations affectant le marché de l'art moderne de l'entre-deux-guerres. Il analyse enfin les années noires de la guerre puis de la Libération où les galeries furent confrontées aux spoliations et persécutions, tandis que florissaient les transactions financières. Sans se vouloir exhaustive, l'étude apporte une vue d'ensemble sur ces acteurs majeurs du marché de l'art de la première moitié du XXe siècle.

02/2019

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BD tout public

Perramus. La ville et l'oubli

Il a fallu huit ans à Alberto Breccia et Juan Sasturain pour réaliser Perramus. Dans cette grande fresque de plus de 460 pages, les auteurs ont transposé toute l'histoire (avec un grand H), les symboles et les mythes de l'Amérique Latine : la dictature militaire et ses disparitions (Breccia rend hommage à son scénariste Hector OEsterheld, disparu durant cette période), le tango avec Carlos Gardel, la passion du football, l'influence des Etats-Unis avec Henry Kissinger et Frank Sinatra et, bien sûr, la littérature, avec des versions fantasmées de Jorge Luis Borges et Gabriel Garcia Marquez. En 1982, la dictature militaire est au pouvoir en Argentine. C'est dans ce contexte particulièrement difficile que Perramus voit le jour. Sur les deux premiers livres sur les quatre qui composent cette oeuvre, le récit prend pour toile de fond cauchemardesque un état totalitaire fantasmagorique. Perramus est un homme qui a laissé mourir ses compagnons de révolte pour fuir et qui, incapable de faire face à cette réalité, s'abandonne à l'oubli. Devenu l'homme sans mémoire, il va parcourir le monde en quête d'identité et de rédemption avec pour compagnons de fortune Canelones, l'Ennemi et Jorge Luis Borges. Par sa genèse, son contexte politique, le talent de ses créateurs, le style toujours novateur d'Alberto Breccia, Perramus est un roman graphique incontournable.

11/2020

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Thrillers

La marque du père. Une enquête de Jana Berzelius

"Si vous avez aimé Millénium, vous succomberez". Le Parisien Åselstad, quartier pavillonnaire de Norrköping. En ce début de soirée, Sam Witell s'absente pour une course rapide. A son retour chez lui, il a tout perdu : sa femme, Felicia, a été assassinée ; son fils, Jonathan, six ans, a disparu. L'oeuvre d'un pédophile ? Une vengeance personnelle ? Sous la houlette de la procureure Jana Berzelius, les policiers Henrik Levin et Mia Bolander enquêtent. Si leurs soupçons portent d'abord sur le père, ce dernier a un solide alibi. Pourtant, de nombreuses zones d'ombre subsistent autour de cette famille. Pourquoi Felicia était-elle dépressive ? Pour quelle raison Sam ne semble-t-il pas disposé à collaborer avec la police ? Jana Berzelius doit démêler cette affaire aux ramifications complexes tandis que son passé menace de refaire surface... Traduit du suédois par Rémi Cassaigne. Biographie de l'autrice : En 2013, Emelie Schepp franchit les portes d'une librairie pour proposer Marquée à vie, son premier roman autoédité, sans se douter du succès éblouissant qui l'attend. Vingt-neuf traductions et près d'un million de ventes plus tard, cette Suédoise née à Motala fait désormais figure de phénomène. Elle a été élue auteur de l'année au festival de Gotland en 2016 et 2017. "La sensation suédoise". Le Figaro

01/2023