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C Hazard

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Littérature française

Fellini Blues

"Tout a été dit et l'on vient trop tard, a dit un auteur mais je croirai plutôt que l'on vient toujours à l'heure où personne ne nous attend à part nos parents ébahis et une vieille sage-femme. Cela s'appelle la vie. On débarque sur un seuil où des gens s'amusent ou se font la gueule, on se mêle à eux un moment, puis l'on se détache du groupe, on cherche ses clés de voiture et l'on part se fracasser loin des regards". Valentin, 50 ans, vit avec sa mère. Il a peu lu, alors qu'il travaille comme magasinier dans une bibliothèque, et nourrit un complexe d'infériorité intellectuelle. Il est fin cuisinier et amateur de bons vins. A l'orée du texte, il rencontre par hasard Marc Chalinski, chirurgien ORL. Les deux hommes ont le sentiment d'avoir été condisciples, mais ils ne sauraient dire où... Avant que Chalinski ne meure dans un accident, ils auront eu le temps de nouer un curieux rapport, Chalinski faisant appel à Valentin pour organiser chez lui des repas de fête ou garder sa luxueuse villa en son absence. La "timidité sociale" de Valentin n'empêche pas certains succès. Des femmes se succéderont dans sa vie. Outre Rose sa mère très aimée et très encombrante, et sa patronne, la tyrannique Mme Angin, il y aura Linda Lopez, étudiante en Lettres, intéressée et perfide ; Gaétane, névrosée ; Manon qui ne songe qu'à "réussir" ; Bettina, ex-femme battue ; et enfin Tancrelle, prof de français dont Fellini est le cinéaste préféré, qui l'aidera à surmonter ses complexes... Mais le bonheur d'un Valentin métamorphosé peut-il durer ? Un roman "humain", chaleureux, nostalgique, aussi imprévisible que l'est la vie, aussi guetté par la fin que nous le sommes tous : comme un blues de nos existences trop brèves...

11/2023

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Littérature française

Libération

Découvrez l'histoire de Maëva Martineau qui, après six années d'introspection et de travail sur elle-même, a souhaité partager son vécu de façon humoristique. Vous partirez à l'aventure entre ses mémoires personnelles et, sans indication précise, celles de certains de ses ascendants. Vous y comprendrez les liens et les mécanismes inconscients qui s'y jouent ainsi que les schémas répétitifs et problématiques que cela engendre. Entre fonctionnement et dysfonctionnement, l'auteure dévoile le chemin qu'elle a emprunté pour s'en libérer. Parce que vos tourments, peurs et angoisses vous portent les plus beaux messages, vous comprendrez qu'en les écoutant, ils vous transmettent aussi les clés de votre liberté. On y retrouve des explications tournées de façon simple et amusante de l'engramme cellulaire et du cycle mémoriel. Celle de l'effet miroir vous permettra de comprendre que rien ni personne n'arrive par hasard. Seront évoqués la loi des énergies, celle de la vibration mais aussi le "?tout est possible?" avec la bonne intention, en accord avec votre attention ! Cet ouvrage vous fera prendre conscience que vous êtes votre propre guérisseur et que vous avez comme tout le monde, un grand potentiel qui sommeille en vous. A la suite d'une submersion inconsciente et d'un débordement émotionnel qui s'ensuivit, l'auteure a souhaité partager son histoire. Riche d'un parcours de six années orientées exclusivement vers ses propres fonctionnements et dysfonctionnements lié aux mémoires personnelles, traumatismes familiaux et leur transmission cellulaire. L'auteure, passionnée de développement personnel et du fonctionnement humain a décidé de créer sa propre méthode en utilisant différents outils tel que la méditation, la programmation neuro linguistique (PNL) Certifiée NLPNL, les états modifiés de conscience, état régressif, arbre généalogique ainsi que les constellations familiales individuel sécurisé.

10/2021

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Romans graphiques

Todd Le Géant s'est fait voler son slip

Initialement publié en 2017 et rapidement épuisé, Todd le Géant s'est fait voler son slip est le premier livre d'Alex Chauvel aux éditions The Hoochie Coochie. On y suit la quête de Todd le Géant pour retrouver son slip, son seul bien, à travers un monde d'heroïc-fantasy minimaliste peuplé d'étranges créatures. Dans ses péripéties, Todd est accompagné par de multiples compagnons : son frère Ned, le Chat, Ringo la chouette qui parcourt le monde pour écouter les nouvelles, l'érudit et mystérieux Capitaine... Pourtant, alors que Todd poursuit sa recherche, il devra faire le deuil de toute possession matérielle, car un grave danger apparaît, qui menace de dévorer toutes les énergies du monde. Dans cette aventure, l'auteur propose donc aux lecteurs de réfléchir, avec Todd, à des questions philosophiques, mythologiques voire ésotériques, tout en usant de son humour et d'un trait de crayon minimaliste. Pour nous entrainer derrière Todd, Alex Chauvel utilise des contraintes de bande dessinée expérimentale, donnant ainsi un format original à ce livre de 1008 pages et 6001 cases. Ce chiffre lui-même n'est pas laissé au hasard : il est à la fois une référence et un pied-de-nez à Lapinot et les carottes de Patagonie, de Lewis Trondheim, qui compte 6000 cases. Alex Chauvel fait de la vignette - et non du strip ou de la page - l'unité de mesure, et travaille donc chaque case individuellement, afin de pouvoir les ré-agencer au profit de la narration dans cette histoire improvisée dont la structure n'avait pas été prédéfinie. Cette nouvelle édition annonce l'avènement très prochain des Pigments Sauvages, nouveau pavé d'Alex Chauvel chez The Hoochie Coochie.

06/2022

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Platon

Lecture du "Protagoras" de Platon

La méthode proposée ici pour lire le Protagoras part d'une idée simple. Celle que le Socrate de Platon met en pratique et qui entre dans la définition de l'éros philosophique : voir l'aporie comme une ressource, voir l'impasse avant le passage. Suivant cette idée, Platon pose des questions à son lecteur, ou il les lui laisse à poser, face à des apories ; ce qui revient à tenir de telles questions pour de premiers pas — vers une issue. Il s'ensuit par méthode que le questionnement doit progresser là où des indices sont déposés à cet effet. L'expliquent les contraintes propres à un enseignement de la philosophie (Lettre VII) et les critiques que cela fait porter sur l'écrit (Phèdre). Platon invente la philosophie comme une discipline intellectuelle vouée à l'examen des problèmes, à l'épreuve des apories ; il invente (ou réinvente) à cet effet le dialogue, au sens où Schleiermacher et Koyré le font entendre, une écriture destinée à imposer la lecture comme exercice philosophique : le dialogue ne dispense pas d'enseignement sans d'abord donner une épreuve. Au lecteur de s'instruire de son travail sur le texte. Cette méthode part donc du souci de refaire le compte des multiples apories qu'un écrit de Platon peut présenter, et elle veut se donner les moyens de les traverser intégralement, dans l'idée que l'écriture ne laisse rien au hasard ou la fantaisie. Ni Schleiermacher ni Koyré n'accordent d'importance ou même d'intérêt au mythe dans le Protagoras ; au moins aura-t-on aidé à en voir la centralité. Le renversement final n'est pas la seule chose à expliquer entre Prométhée et Epiméthée, l'évolution toute entière du jeu entre Socrate et Protagoras y est impliquée et s'en trouve éclairée.

05/2021

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Poésie

Poésie involontaire et poésie intentionnelle

Dans ce recueil de citations très singulier, Paul Eluard poursuit la réflexion engagée depuis le surréalisme sur le langage, la parole et la poésie. En 1937, dans L'Evidence poétique, Eluard écrivait : " Depuis plus de cent ans, les poètes sont descendus des sommets sur lesquels ils se croyaient. Ils sont allés dans les rues, ils ont insulté leurs maîtres, ils n'ont plus de dieux, ils osent embrasser la beauté et l'amour sur la bouche, ils ont appris les chants de révolte de la foule malheureuse et, sans se rebuter, essaient de lui apprendre les leurs. " Ainsi, dans cette anthologie de citations qui date de 1942, il affirme une nouvelle fois cette conception d'une poésie qui accueille aussi bien la parole involontaire, souvent populaire, fruit du hasard dans lequel le dire dépasse le " vouloir dire ", et la parole intentionnelle où affluent les images, les combinaisons nouvelles, les jeux de répétitions et échos sémantiques. Un dialogue est ainsi ouvert entre les tenants de ces deux paroles, abolissant toute conception bourgeoise de la poésie et confirmant l'optimisme Eluardien en une fraternité à laquelle il aspire. La particularité de ce recueil tient également en son dispositif de lecture : selon un ordre chronologique, en page de gauche (paire) s'affiche la poésie involontaire, en page de droite (impaire), la poésie intentionnelle. Voisinent de la sorte - et parmi d'autres - le facteur Cheval et Léon-Paul Fargue, Jacques Rigaut et Blaise Cendrars, la Religieuse portugaise et Salvador Dalí. A noter : les écrivains les plus prestigieux sont parfois classés parmi les poètes involontaire, tels Honoré de Balzac ou Dickens qui rejoignent Dame Tartine et Nicolas Flamel. Une anthologie très personnelle donc, où humour et scandale font toujours bon ménage.

10/2022

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Photographie

David Seidner

Né à Los Angeles en 1957 et prématurément disparu en 1999, David Seidner a laissé une oeuvre aux registres multiples, encore largement méconnue. Dès ses débuts - il avait dix-huit ans lorsqu'il exposa pour la première fois -, ses séries personnelles jouent de l'image du corps et du visage à travers des processus de fragmentation, de découpage, de glissement, de diffraction et de condensation qui provoquent un sentiment proche de ce que Freud nommait "inquiétante étrangeté".
Collaborateur des revues les plus prestigieuses, de Vogue Italie à Harper's and Queen et Vanity Fair, il assura durant plusieurs saisons les campagnes photographiques de la maison Yves Saint Laurent. Les deux livres qu'il se vit confier par le Musée des Arts décoratifs - Moments de mode et Le Théâtre de la mode - sont aujourd'hui ardemment recherchés ; ils prennent place auprès d'Artists' Studios, sans doute son ouvrage majeur, où sont rassemblés les portraits, tant photographiques que littéraires, qu'il mit plusieurs années - et toute son énergie - à recueillir, établissant à sa manière une petite histoire de l'art contemporain.
Articulées autour de différents thèmes - corps fragmentés, nus, portraits, ainsi qu'une ultime, et éblouissante, séquence d'orchidées -, les oeuvres ici présentées allient le souci formel le plus extrême à la sensualité la plus raffinée, tout en restant soumises à ce qui fut peut-être le principe directeur de son approche : l'ouverture aux puissances créatrices du hasard, de l'aléa et du changement.
Cet ouvrage, publié à l'occasion de l'exposition "David Seidner" présentée à la Fondation Pierre Bergé-Yves Saint Laurent du 2 octobre 2008 au 29 janvier 2009, est le premier à remettre en lumière la force d'une oeuvre que diverses circonstances ont quelque peu maintenue dans l'ombre depuis la mort du photographe.

10/2008

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Littérature française (poches)

La nuit de Mougins

Un soir d'été, Olivier, le narrateur, et sa femme Denise sont installés sur la terrasse de leur maison à Mougins, en compagnie de quelques intimes, Robert, Georges et surtout Védrennes, un comédien. Celui-ci raconte dans quelles circonstances il vient d'être amené à assister à l'agonie de son père dont il était séparé depuis plusieurs années et qu'il a retrouvé, seul, à l'hôpital de Strasbourg. Un trou se creuse aussitôt dans la nuit chaude, révélant une première perspective : le récit de ces trois jours passés au chevet du mourant, avec qui Védrennes est tenté de s'identifier, confronté tour à tour aux souvenirs de son enfance heureuse, puis au présent qu'il est en train de vivre : une rencontre avec un jeune garçon, surnommé Arken, aussi fuyant et mystérieux que cette Candie, découverte et aimée, au hasard d'une excursion sur les bords du Rhin. Mais après avoir ouvert ces brèches successives dans le temps, l'auteur nous ramène à la surface : la nuit de Mougins, séparée de toutes les autres nuits du monde, évoluant avec une majestueuse sérénité vers son terme, nourrie du chant des cigales et du parfum des fleurs, et peuplée d'ombres attentives qui sont devenues, elles aussi, des souvenirs. A plusieurs reprises ainsi, Roger Vrigny réussit à opérer, grâce à de savantes métamorphoses de plans, une sorte de trajet entre la vie et la mort. Petit à petit, nous entrons dans un univers sans retour possible. Nous sommes pris. Nous sommes doucement, douloureusement envoûtés. Il y a dans ce roman très plein, malgré la fluidité de l'écriture, une maîtrise poétique rappelant parfois Gérard de Nerval. Le volume refermé, peut commencer le véritable itinéraire mental auquel a voulu nous convier l'auteur : celui d'un homme qui a peut-être inventé sa vie pour en mieux connaître la réalité désespérée.

04/1974

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Histoire de la BD

Dans les coulisses d'Hergé

Les aventures de Tintin ont commencé en 1929 dans un supplément destiné à la jeunesse du journal belge Le Vingtième siècle. Elles se sont terminées avec la mort d'Hergé en 1983, après la parution de vingt-trois albums, de Tintin au pays des Soviets à Tintin et les Picaros. Le travail d'Hergé fut considérable : sa documentation était très précise et aucun détail visible dans un album n'est jamais placé par hasard. Mais le lecteur les a-t-il remarqués ? Tintin entre dans un cinéma à Shanghai : en existait-il à l'époque du Lotus Bleu ? Dans quel album peut-on voir un tableau de Sisley ? Et un autre de Picasso ? De quel événement historique réel Hergé s'est-il inspiré pour créer Le Sceptre d'Ottokar ? Les caractères chinois présents dans Le Lotus Bleu ont-ils une signification ? Pourquoi la fusée du professeur Tournesol est-elle à damier rouge et blanc ? Où se trouve le vrai village de Moulinsart ? Pourquoi l'épave de La Licorne n'aurait jamais dû être retrouvée ? Vous lirez les réponses à ces questions - et à bien d'autres - dans ce volume qui a demandé une douzaine d'années de travail à son auteur et qui présente plus de huit cents illustrations en relation directe avec les vignettes mythiques des albums d'Hergé. Une incitation à lire et à relire encore les aventures de Tintin pour en découvrir, à chaque fois, de nouveaux détails. Le lecteur sera étonné d'apprendre autant d'informations en lisant des bandes dessinées dont on disait, lors de leur parution, qu'elles n'étaient destinées qu'à amuser les enfants ! La preuve du contraire éclate comme une évidence : l'oeuvre d'Hergé, si documentée, si précise et si variée, est une mine d'informations pour comprendre pratiquement tout le XXe siècle !

10/2023

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Science-fiction

Les 84 marches

Le collectivisme efface les tracas personnels. La pensée unique édulcore le drame. Le virus tue la polémique. La dictature répond aux consciences. Tous les grands problèmes de la société d'avant ont été résolus en 84 mesures politiques phares, mises en action les unes après les autres par celui qui était au pouvoir, et à l'origine démocratiquement élu, quand l'infernal complot a pris corps. Il est devenu le Guide Suprême et il est accompagné non par un gouvernement comme nous le définissions jusqu'ici, mais par un directoire qui s'est construit sur les ruines de la République. Ils ont ainsi bâti la dictature la plus complète et la plus sordide que l'humanité ait connue jusqu'à ce jour. En 84 inhumanités. Progressivement mises en place. Utilisant une pandémie mondiale pour venir à bout de toutes les résistances et se servant de l'écologie pour justifier la consignation des populations. Jeune homme, j'avais lu Orwell et Huxley. J'avais frémi, mais pensé naïvement que ces auteurs qui avaient vu en leur temps l'humanité basculer dans le fascisme et la dictature, dans le communisme et dans l'horreur d'un monde malade, appartenaient à un autre temps. J'avais pensé que l'humanité avait progressé, que la vie avait fait leçon. Mais, en voyant où nous en sommes, en cet hiver 2026, perdus dans la nuit des nuits du monde, j'ai compris que j'avais eu tort. Ma femme, mon fils et moi-même, nous sommes condamnés à mort à court terme, sans jugement et sans n'avoir commis d'autre délit que d'avoir survécu. Comme ceux de notre village. Et j'aimerais vous raconter notre histoire, si toutefois un jour, vous découvrez par hasard cet écrit.

11/2021

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Troubles du sommeil

Etre dans la conscience est la science du sommeil. Comment éteindre le plafonnier quand la ficelle est trop courte ?

Pourquoi est-tu en train de me lire en ce moment précis ? Il n'y a pas de hasard. Peut-être parce que tu te poses la même question que moi avant d'écrire ce livre sur la conscience et le sommeil, il y a 8 ans : "pourquoi je ne dors pas ? " La réponse, je l'ai trouvée en écrivant ce livre. L'écriture m'a accompagné à partir du moment où je me suis mis à l'écoute de mon corps et de ma psyché. Que j'ai obéi à la petite voix qui me disait "écrit", à l'impératif présent. Sujet : la conscience. Chapitre un : "Qui es-tu ? D'où viens-tu ? "Je me suis retrouvé des semaines durant, en pleine conscience à répondre à cette introspection, à valider mes écrits, à en consulter d'autres, les plus éminents, sur le sommeil, à rencontrer des professionnels concernés par ce sujet, neurologues, ophtalmologues, non pour devenir écrivain mais alimenter mon être, devenir un témoin qui te dit que lorsqu'on à une idée, la tienne, il faut la développer. J'ai donné des leçons Feldenkrais pendant des années : leçons de "prise de conscience par le mouvement" et "d'intégration fonctionnelle". Dialoguer avec mes élèves et d'autres professionnelles de la santé pour arriver à répondre à la question du psychologue qui m'avait demandé dès ma première année de médecine : "Quel est le fond de ton âme ? "Je te souhaite une bonne lecture. La fin de mon parcours d'écriture s'est révélée comme une évidence, celle de l'être/moi, celui de mes insomnies et de mes rêves, repos et en mouvement en pleine conscience, une proposition d'interprétation comme celle qui émerge après une longue recherche fondamentale qui aurait pu être la tienne.

01/2021

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Beaux arts

Portrait et tapisserie. Textes en français et anglais

Portrait tissé, portrait en tapisserie : l'association des deux termes est inattendue. On craint d'avoir affaire à un oxymore avancé au hasard, à une somme de contradictions. Ce serait la rencontre forcée entre un genre tourné vers la description naturaliste et un médium visuel caractérisé par des principes décoratifs et utilitaires. En tant que pratique sociale à l'époque moderne le portrait puise sa légitimité dans la sécularisation croissante des sociétés et des cultures européennes. Il se greffe sur l'intérêt accordé à l'histoire des individus dans leur existence terrestre, tandis que la tapisserie depuis ses origines fonde son attrait sur les histoires fantastiques qu'elle illustre pour faire prier ou rêver. Le portrait rattache le spectateur directement au monde, la tapisserie l'aide à s'en détacher. Certes la poétique de cour sert un discours de fondation familiale et de légitimation historique, aux enjeux de pouvoir bien concrets et le plus souvent sanglants, comme dans les tentures à sujets troyens des XIVe et XVe siècles, mais l'allusion généalogique n'est pas envisagée comme un obstacle à l'imagination. Les portraits tissés à l'époque de la Renaissance participent à l'avènement d'une nouvelle sensibilité historique, nourrie de témoignages pris sur le vif, et supplantent un " art de mémoire " et ses figures-types. La présence de personnalités contemporaines dans les tentures dut sembler aussi naturelle que de les voir peupler les enluminures, les retables et les vitraux : l'aura ancien de la tapisserie se trouvait amplifié par l'aura du genre nouveau du portrait. Plusieurs circonstances et facteurs aident à comprendre pourquoi la tapisserie fut adoptée comme support du portrait au cours des siècles. Les études de cas réunies dans ce volume permettent d'évoquer plusieurs des étapes significatives du développement du portrait tissé, de la fin du Moyen Age à l'entre-deux-guerres.

01/2015

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Critique littéraire

Les espaces intimes féminins dans la littérature maghrébine d'expression française

Le choix de traiter des espaces intimes de la féminité dans la littérature maghrébine de langue française s'est imposé au vu des changements historiques de grande envergure qui se sont produits ces dernières années au sein des sociétés maghrébines, et dans le monde arabe en général, avec l'avènement de ce qu'on a coutume d'appeler maintenant "le printemps arabe". Ces profondes mutations nécessitent une étude du statut de la femme dans ces sociétés, tel qu'il se manifeste dans la production littéraire. Ce volume se propose de faire le point sur le statut de la femme au Maghreb, tel qu'il est métaphorisé dans le système littéraire ; certaines thématiques reviennent comme un leitmotiv dans la majorité des essais, témoignant ainsi de leur centralité et de leur pertinence, chaque contribution apportant un éclairage différent sur la question et oeuvrant à une mise au point susceptible d'élaborer une synthèse des modélisations diverses et plurielles de la femme en tant que sujet et objet narratif, et donc discursif', de cette même littérature. Ce n'est pas pur hasard, mis à part les essais sur Ben Jelloun et Zaoui et quelques références à d'autres écrivains-hommes de renom, comme Dib, Feraoun, Boudjedra, si tout le volume manifeste, principalement, les expressions variées de l'écriture féminine d'origine maghrébine, qui connaît un grand essor ces dernières années, autant au Maghreb que sur le territoire français. Ces romancières oeuvrent, non seulement à la réappropriation de la parole féminine, mais aussi à un redressement historique, puisque la part de la femme dans les mouvements et guerres de libération avait été occultée par les hégémonies installées dans ces pays au lendemain de la colonisation.

11/2014

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Policiers

Parcours santé

Voilà six ans que Joseph et Mariette s’écrivent. Lui est en détention à Paris, elle vit seule sur la côte bretonne. Leur correspondance a commencé grâce à une petite annonce et se poursuit maintenant à un rythme des plus soutenu, au point qu’ils sont sans doute l’un pour l’autre ce qu’ils ont de plus cher. Mais ils ne se sont jamais vus, pas même en photo. Aussi, quand Joseph lui annonce qu’il a deux jours de permission, Mariette s’arrange pour être devant la prison de la Santé à l’heure dite. Mais si elle est curieuse de le voir, elle ne tient pas à le rencontrer – tout deviendrait trop compliqué, croit-elle. Le hasard en décide pourtant autrement : la voiture que force Joseph pour partir en virée est celle dans laquelle se cachait Mariette, allongée sur la banquette arrière, et, sans pour autant révéler son identité, la voilà lancée avec lui sur la piste de la femme de ses rêves, “sa” Mariette. Au fil de leur voyage, confrontés à une situation à laquelle ils n’étaient pas préparés, les deux personnages se dévoilent : Joseph confesse à sa compagne imposée du week-end le lâche crime qui lui a valu la prison et qu’il n’a jamais osé avouer à Mariette, de peur de perdre son affection ; quant à Mariette, généreuse et spontanée, elle se révèle à l’occasion pusillanime et égoïste, trahissant par son mensonge des années de complicité épistolaire. Mais quand on commence à mentir, ne serait-ce que par omission, à quel moment peut-on s’arrêter ? S’il présente parfois la fraîcheur et l’humour de la comédie romantique, le road movie de ce couple mal assorti est bien un roman à l’amertume inquiétante, de plus en plus noir.

01/2013

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Histoire de France

La ténébreuse affaire dreyfus. Tome 1, Anticatholicisme et antijudaïsme

L'affaire Dreyfus n'a pas surgi au hasard, à la jonction des XIXe et XXe siècles, dans la société française bouleversée par trois quarts de siècle d'une révolution industrielle menée de façon inhumaine au plan social. Depuis 1830, la France est dominée par une nouvelle trinité, celle des financiers, des entrepreneurs et des grands négociants. On ne peut rien comprendre à la déchirure d'une partie de l'opinion publique, provoquée par cette affaire, si l'on fait abstraction du contexte économique et social ou de la guerre déclenchée contre l'Eglise catholique, la religion de la très grande majorité des Français de l'époque, par des politiciens, davantage voués au service de la nouvelle trinité dominante qu'à celui de la nation. L'antijudaïsme (mal dénommé " antisémitisme ") n'est que l'une des composantes, très médiatisée il est vrai, de la guerre opposant les vrais maîtres du régime aux réformateurs de tous bords et à l'Eglise qui, sous la houlette d'un très grand pape, Léon XIII, se détache progressivement des vaincus de 1830, l'aristocratie terrienne et la bourgeoisie de robe, et repousse le " libéralisme économique " tel qu'il est pratiqué. L'affaire Dreyfus survient, non pas dans un " monde en mutation " (la transformation économique irréversible est achevée depuis plusieurs décennies), mais dans une société instable où s'affrontent durement les dévots de trois cultes irréductibles. On a tenté de décrire cette guerre, où tous les coups même les plus bas paraissent bons, opposant les révolutionnaires répartis en de multiples chapelles rivales, l'Eglise catholique elle-même fort désunie et les adorateurs du Progrès et de la Richesse, élevés au rang de nouvelles divinités de la République.

03/2011

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Littérature française

Bakou, derniers jours

En 2003, de retour d'Afghanistan, j'avais dû m'arrêter à Bakou, Azerbaïdjan. Je logeai dans un hôtel portant le nom, Apchéron, de la péninsule sur laquelle est construite la ville. J'écrivais alors Suite à l'hôtel Crystal un livre composé d'une quarantaine d'histoires se déroulant dans des chambres d'hôtels à travers le monde. Le nom de l'Apchéron, si proche de celui du fleuve des morts de la mythologie grecque, me suggéra l'idée d'y mettre en scène mon propre suicide. La notice biographique sur la couverture du livre mentionnait mes lieux et dates de naissance et de mort : Boulogne-Billancourt, 1947 - Bakou, 2009. Depuis 2004, j'étais donc mort en 2009 à Bakou, dans la chambre 1123 de l'hôtel Apchéron. À mesure que se rapprochait cette fatidique année 2009, les recommandations se faisaient plus pressantes : surtout, si par hasard tu es invité à Bakou en 2009, n'y va pas ! Ces amicales mises en garde firent évidemment naître en moi l'idée qu'au contraire je devais m'y rendre pour honorer une sorte de rendez-vous, et y demeurer assez longtemps pour laisser à la fiction de ma mort sur les bords de la Caspienne une chance raisonnable de se réaliser. Ce livre est en quelque sorte le journal de mon séjour dans la ville où j'étais supposé mourir. Portraits, choses vues, rêveries, lectures, notes de voyage, évocations de figures du passé, etc. Naturellement, il s'agissait d'un jeu, commençant par un jeu de mots, mais tout de même ce jeu donnait une certaine coloration à mes pensées, orientait jusqu'à un certain point mes imaginations et même mes regards.

02/2010

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Littérature française

Allons voir plus loin, veux-tu ?

Il y a quatre personnages, très différents. Christine, qui dirige une agence de voyages, se sent épuisée sans raison. Tout devrait lui sourire pourtant. A cinquante ans, elle s'est organisée une existence active et libre. Mais, sans qu'elle ait jamais osé se l'avouer, la peur de vieillir la mine. Paul, le paysan, un homme sensible et doux, n'a jamais pu s'arracher à la famille de brutes dans laquelle il est né. Solange, guichetière à la SNCF, en veut au monde entier et d'abord à elle-même. D'où vient cette hargne qui l'habite ? Luc, à force de se battre pour sauver son couple du désastre, est au bout du rouleau, psychologiquement et matériellement. Il n'y a pas de liens entre ces deux femmes et ces deux hommes, sauf de brèves rencontres de hasard. Mais, tous les quatre vont vivre, dans des circonstances imprévues, ces moments où l'on est brusquement mis en face de soi-même et où l'on prend conscience des impasses où l'on s'est engagé. Chacun à sa façon accepte enfin de changer, de se libérer des entraves, d'échapper au sort auquel il se croyait condamné. Quand on change, tout change autour de soi. Christine, Paul, Solange et Luc se croiseront alors, se reconnaîtront. Leurs histoires n'en feront plus qu'une. Après les orages et les déchirements, une harmonie nouvelle naît, comme une chose due à ceux qui savent craquer quand il le faut et faire face quand il le faut, avec courage et humilité. On ne peut plus quitter les personnages d'Anny Duperey. Ce sont des amis fraternels. On n'oublie plus les scènes émouvantes, cocasses, violentes, subtiles, au cours desquelles ils se révèlent à eux-mêmes et à nous.

08/2002

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Photographie

Diane Arbus, une biographie

Née en 1923, Diane Nemerov aurait pu suivre les rails de la grande bourgeoisie juive new-yorkaise dans laquelle elle a grandi. Mais, très tôt, son tempérament sombre et rebelle s'affirme et la détache du "moule". Elle refuse d'aller à l'université et, au grand dam de ses parents, se marie à dix-huit ans avec Allan Arbus, son premier amour. Ensemble, ils créeront un studio de photo de mode et collaboreront avec tous les grands magazines de mode américains. Cependant la frivolité et les contraintes commerciales de la mode ne siéent pas à Diane. Munie de son Leica, elle commence à exercer son oeil autrement, pendant les longues séances de pose avec les mannequins. Elle attendra pourtant le début des années 60 pour s'écarter encore de la route et aller chercher ses propres visions, au hasard des rues de New York, dans les bas-fonds, là où aucun photographe ne s'était encore jamais aventuré. Ses modèles malmènent les conventions sociales, sexuelles, physiques. Monstres de foire, travestis, nains, géants, jumeaux, les freaks la fascinent parce qu'ils défient les normes et interrogent sans cesse le visible. Exploratrice insatiable, Diane Arbus repousse les limites, cherche, fouille, se heurtant ainsi aux violents rejets d'un public qui n'a encore jamais vu ça. Proche de Richard Avedon, de Marvin Israel et du groupe Condé Nast, sa vie nous entraîne dans le New York bouillonnant des années 60. Photographe décisive et femme fragile, Diane Arbus connaîtra le destin des icônes tragiques de l'Amérique. La biographie de Patricia Bosworth est à ce jour la somme la plus complète et la plus détaillée sur la vie et l'oeuvre de Diane Arbus.

01/2007

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Romans historiques

Le matamore ébouriffé

Une famille orageuse descendue des Alpes, tonnerre assorti d'éclairs. Le plus illustre d'entre eux, Gabriel Honoré Riqueti, comte de Mirabeau, tête hurlée de la Révolution française à ses débuts. Né un 9 mars 1749 d'un père génial et cruel, Victor Riqueti, l'auteur célèbre de L'Ami des Hommes, et d'une mère, Marie-Geneviève de Vassan, une indolente du Limousin si endormie qu'elle sait à peine qu'elle existe, l'enfant crie son être lyrique par les bois et les forêts d'un pays où il voit le jour tout à fait par hasard, en Gâtinais, pays du miel et des étangs sourds. Élevé par sa nourrice à la forge du village, il y apprend très vite à tutoyer le feu, d'où cette éloquence de tribun du Tiers Etat qui brûlera l'âme. Aurait-il été guillotiné durant la Terreur ? Il meurt de toute façon avant qu'on l'achève, le 2 avril 1791, épuisé semble-t-il par une vie dissolue, de multiples prisons. La Nation en pleurs accompagne en terre son héros, nais deux ans plus tard, suite à une prétendue trahison, disperse férocement ses restes dans une tourbe anonyme. Au printemps 1796, un homme revient sur les premiers pas de Gabriel Honoré au Bignon, son village natal entre Nemours et Montargis, à la recherche de ce que fut Mirabeau enfant, puis jeune homme, se souciant d'apprendre comment son esprit se levait avec le soleil, se couchait avec les ombres. Les témoins existent encore des premières années. Mais comment démêler le vrai du faux ? Enquête cousue de fils blancs, de fils noirs ? On ignore tout de l'enquêteur, qui semble venir d'un autre temps. L'homme interroge, ajoutant son mystère à celui de ses propres questions.

08/2002

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Critique littéraire

Ma vie

A neuf ans, Marcel Reich-Ranicki quitte la Pologne pour Berlin. En guise d'adieu, sa maîtresse d'école lui dit : " Tu pars, mon fils, pour le pays de la culture. " Mais aux yeux du jeune Marcel, le " pays de la culture " comporte bien des zones d'ombre. Ce sentiment ambivalent le poursuivra toute sa vie : le bonheur qu'il doit à la littérature, à la musique et au théâtre allemands semble indissociable de la barbarie. En 1938, jeune bachelier, Reich-Ranicki subit, le sort de nombreux juifs. Chassé d'Allemagne, il est enfermé avec les siens dans le ghetto de Varsovie où il connaît les pires humiliations : " Nous avons sans cesse tenté d'oublier notre malheur et de refouler notre peur. La poésie était notre asile, la musique notre refuge. " Avec sa femme, Tosia, il survit à l'enfer, par hasard et de manière dramatique : ils parviennent in extremis à s'échapper. Marxiste dans la Pologne d'après-guerre, Reich-Ranicki est le témoin accablé du sort réservé par les vainqueurs communistes aux juifs ayant survécu à l'Holocauste. De retour en Allemagne, en 1958, il devient critique pour l'hebdomadaire Die Zeit, et fait rapidement autorité dans le monde des lettres. En dépit de cette notoriété, il se sentira toujours en marge, éternel étranger. Des écrivains du " Groupe 47 " aux milieux journalistiques, de Bertolt Brecht à Anna Seghers, en passant par Elias Canetti, Thomas Mann, Böll, Frisch, Grass et bien d'autres, Reich-Ranicki esquisse un tableau haut en couleur de la vie littéraire allemande. Cette autobiographie révèle un critique lucide, un conteur de tempérament et un témoin incorruptible du siècle : Ma vie est à la fois un récit d'apprentissage, une chronique, un essai littéraire, une fresque sociale et une confession privée.

03/2001

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Histoire internationale

Histoire du monde au XVe siècle

Le XVe siècle est le temps de l'invention du monde. De Tamerlan à Magellan, depuis l'Asie centrale jusqu'à la capture de l'Amérique en 1492, s'accomplit une première mondialisation. Mais la geste de Christophe Colomb est tout sauf un événement fortuit : elle est précédée, et surtout rendue possible et pensable, par une dynamique globale et séculaire d'interconnexion des espaces, des temps et des savoirs du monde. Elle ne se laisse en rien circonscrire par ce que l'on appellera plus tard l'occidentalisation du monde : les marchands de l'océan Indien, les marins chinois de l'amiral Zheng He, mais aussi les conquérants turcs ont toute leur part dans cette histoire des devenirs possibles du monde, où rien n'est encore écrit. Ni dictionnaire critique ni somme érudite, Histoire du monde au XV siècle se veut un essai collectif davantage qu'une encyclopédie. Faisant alterner les chapitres de synthèse et les textes au ton plus libre éclairant un événement, un personnage ou une oeuvre, le livre se prête à la lecture au long cours comme au hasard du cabotage. Mais dans tous les cas, il s'agit bien de susciter des étonnements par rapprochement et d'éveiller des curiosités par le déplacement du regard. Si l'accent est naturellement mis sur ce qui circule plutôt que sur ce qui cloisonne, s'inscrivant en cela dans les perspectives nouvelles d'une histoire globale attentive aux connexions des lieux et des temps, cette histoire du monde ne se réduit pas à une chronique de la mondialisation : il s'agit aussi de rendre compte des spécificités et des originalités des territoires du monde, des temps du monde, des écritures du monde, des devenirs du monde - ces quatre dimensions inspirant l'architecture d'ensemble du livre.

11/2009

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Critique littéraire

L'atelier du roman N° 39, Septembre 2004 : D'une Cacanie l'autre

La zoologie enseigne que la sommation d'individus diminués peut parfaitement donner un total génial. (Robert Musil, L'Homme sans qualités) Le " couple " formé par Ulrich et Arnheim est plus complémentaire qu'antithétique : ils sont les deux faces d'une même monnaie, celle dont la valeur repose sur l'inaction et l'action, la passivité et l'activité réunies par une même passion de l'analyse et de la critique. Arnheim a prophétisé " la fusion de l'Ame et de l'Économie ". (Michel Host) Aucun des lieux où Musil fait évoluer ses héros ne semble le fruit du hasard : en étudiant de plus près la topographie du roman, je me rends compte que chacun d'eux constitue une partie intégrante de la vie subie, ou décidée, par Ulrich, Agathe, Clarisse, Walter ou Diotime. (Béatrice Commengé) L'Autriche-Hongrie est un Empire de comédie qui ne subsiste que grâce à un effort permanent d'autopersuasion de ses habitants. [...] L'Autriche-Hongrie (à la façon de la France post-gaullienne de la fin du siècle) se contente de survivre à sa propre disparition. (Jean Levi) Le roman est précisément le genre littéraire qui peut renverser les barrières de la fausse respectabilité, de la pudeur imposée et du carcan d'une pseudo-langue idoine et de l'" historiquement correct ". (Denis Wetterwald) On peut préférer à tout, chez Milan Kundera, l'auteur de L'Immortalité, cette tentative pour rendre au roman non seulement sa qualité, mais aussi ce qui lui a été dérobé, la figure d'un homme (encore) unique. (Pascal Dethurens) Le capitalisme consommationniste n'a pas besoin d'adultes, il hait les adultes, trop incontrôlables, trop libres-penseurs, trop divers, il lui faut une humanité de treize ans d'âge mental maxi. (Dominique Noguez)

09/2004

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Critique littéraire

Louise de Vilmorin. Une vie de bohème

Comment connaître quelqu'un dont les yeux changent de couleur selon les interlocuteurs ? Ceux de Louise de Vilmorin sont pailletés de vert pour le peintre Jean Hugo, violets selon Paul Morand, ou encore gris-bleu pour ses amis. La célèbre romancière s'en est toujours amusée, elle qui aimait brouiller les pistes, accentuer ses contradictions et construire sa légende. " Inconstante, je suis fidèle... " répétait-elle à l'envi. Née en 1902 dans une illustre famille de botanistes, Louise a raconté son enfance mélancolique à l'ombre d'une mère peu aimante, auprès de quatre frères joueurs et veillant sur elle. D'une maladie qui lui imposa une longue convalescence, elle conservera un déhanchement qui accentuera son charme et lui donnera le goût de rêver. Tour à tour poète, romancière, scénariste pour Max Ophüls ou Louis Malle, dessinatrice, la femme de lettres réussit tout ce qu'elle entreprend au tournant des années 50. Elle devient l'égérie bohème des artistes de l'après-guerre et, avec sa silhouette impeccable et ses longues jambes, l'icône des couturiers. Dans la maison de ses ancêtres à Verrières, elle tient un salon, le dernier du genre, où sa conversation enjouée attire le Tout-Paris des écrivains, des journalistes, des musiciens. Tout brille, tout pique dans le destin de cette amoureuse de l'amour. Mais, entre Saint-Exupéry et André Malraux, ses amants aux noms célèbres et ses deux maris, connut-elle vraiment le bonheur ? Rien ne fut jamais simple dans la vie de Louise de Vilmorin. Sans nul doute, la vérité de sa personne est à rechercher ailleurs, dans ces révélations cryptées au hasard de lettres redécouvertes, entre les pages de ses romans, dans les recueils de poèmes qu'elle nous a laissés comme un testament gracieux à son image, avec élégance.

10/2019

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Critique littéraire

Charles Perrault (1628-1703) ou le plein de soleil

Et si Charles Perrault m'était conté ? La célébrité des contes de Perrault n'a d'égal que l'anonymat de son auteur. Rien ne destinait Charles Perrault à devenir le confident et l'ami de nos bambins. Pourtant l'occasion, le hasard, l'herbe tendre feront de lui, au soir de sa vie, le conteur que tout le monde connaît. D'une famille originaire de Tours, arrangeant et arrangeur, le jeune homme préfère caresser la muse et s'essayer au poète pour atteindre le parnasse littéraire. Mais au XVIIe siècle, comme de tout temps, on ne vit pas d'amour et d'eau fraîche ! Charles joue des coudes et s'appuie sur les épaules de ses frères, Pierre, Claude et Nicolas, pour prendre sa parcelle de gloire. Le plumitif entre au service de Colbert, devient un conseiller avisé, sert consciencieusement un monarque qu'il adule. Il finira par se brûler les ailes aux rayons d'un soleil qu'il ne verra pas s'éteindre. Cette première biographie s'appuie sur les propres Mémoires du conteur ; elle nous entraîne, de façon inattendue, dans ce terreau, bien fourni, d'artistes et de savants sans lequel aucun pouvoir ne peut prétendre à la grandeur. Elle nous emmène dans les allées du pouvoir ou celles, plus buissonnières, des jardins de Versailles. On y découvre un Perrault citadin, casanier, sédentarisé mais tout de même réceptacle des fulgurances intellectuelles de la vieille Europe, un Perrault au coeur de mille et un réseaux, figure clef de compréhension du Grand Siècle notamment dans son rapport avec la modernité ou avec la religion. Acteur discret mais témoin privilégié, Perrault, en se racontant dans ses Mémoires, nous raconte également les mesquineries, les petites trahisons, les enthousiasmes et l'abnégation parfois, de ses semblables. Une comédie humaine, somme toute !

07/2017

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Littérature française

Mauvais vent

Un dégradé de gris, une prépondérance de notes sombres avec, ici ou là, quelques touches de clarté, voici résumé le recueil que vous tenez entre vos mains. On y croise tous les artifices que l'être humain déploie pour se faire une place au soleil, dût-il, pour cela, asservir ceux qui croisent sa route. On y rencontre aussi quelques quidams prêts à jouer à la roulette russe leur vie et celle de leurs proches dans le seul but d'améliorer le quotidien. Que dire de ces ados inconscients, lancés à pleine vitesse, de cette organisation déterminée à faire un exemple aux yeux du monde ou encore de ce père ravagé, incapable de tirer un trait sur la perte de son enfant ? Ils sont un peu de nous, nous qui nous débattons tant que nous pouvons pour nous extirper du marigot. Qu'on les juge ou non, ils sont là, bien en chair et nous donnent à voir cette face sombre qui sommeille en chacun de nous. Au hasard des pages, on croisera heureusement la route de plus estimables personnages. J'en veux pour preuve ces hommes venus rendre une justice implacable, bien que tardive ou ce ligérien, ému par le message contenu dans une bouteille jetée au fleuve... Enfin, certaines nouvelles refusent de prendre position. Elles disent, elles racontent, elles nous mènent au coeur de destins foudroyés quand ils ne se consument pas à petit feu. Parmi ces histoires ancrées dans le réel, deux échappent à la règle et s'autorisent une incursion dans le surnaturel. Il y est question d'un vent mystérieux que des colonnes de marcheurs s'entêtent à vouloir suivre ou d'un détour fatal tout bonnement inexplicable... Comme le déclamait naguère une célèbre chaîne de magasins, ici, "il y en a pour tous les goûts" . Qu'on se le dise !

11/2015

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Economie

L'homme de tous les marchés. Comment, de Las Vegas à Wall Street, j'ai battu les casinos et les marchés

Préface de Nassim Nicholas Taleb L'incroyable histoire vraie d'un professeur de mathématiques compteur de cartes qui a expliqué au monde comment battre la banque au casino et qui, en devenant le premier des grands investisseurs quantitatifs de Wall Street, a lancé une véritable révolution sur les marchés financiers. Edward O. Thorp, un enfant de la Grande Dépression, un mathématicien légendaire, a inventé le comptage de cartes, et a ainsi prouvé une chose qui paraissait impossible jusqu'alors, que vous pouvez battre le casino au blackjack. Cette découverte est à l'origine de la renaissance des jeux de hasard. Son remarquable succès - et sa méthode irréfutable - ont provoqué un tel scandale que les casinos sont allés jusqu'à changer les règles du jeu pour le contrecarrer ainsi que les légions de joueurs qu'il a inspirés. Ils lui ont interdit l'accès de leurs établissements, et ont même essayé d'attenter à sa vie. Malgré cela, le monde des jeux d'argent a été transformé à jamais. Ensuite, Thorp a porté son attention sur "le plus grand casino du monde" : Wall Street. En élaborant et en utilisant des formules mathématiques destinées à battre le marché, il a conduit vers une ère nouvelle qui repose sur la finance quantitative et perdure jusqu'à aujourd'hui. Chemin faisant, cet homme que l'on appelle le parrain des quants a eu le temps, entre autres, de défier au bridge Warren Buffett, de croiser le fer avec un encore jeune Rudy Guliani, de détecter la combine d'un certain Bernard Madoff bien avant tout le monde et d'inventer avec Claude Shannon le premier "wearable computer" au monde pour battre les casinos à la roulette.

03/2019

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Philosophie

Commentaire sur la <i>Physique</i> d'Aristote. Livre II, ch. 1-3. Philosophie de la Nature

Le Livre II de la Physique d'Aristote est une "véritable introduction à la philosophie de la nature" (Mansion). Après avoir dans le chapitre 1 donné sa fameuse définition de la nature comme "principe et cause de mouvement et de repos pour la chose en laquelle elle réside à titre premier par soi et non par accident" , le Stagirite dans le chapitre 2 traite de la différence entre mathématiques et physique. Le chapitre 3, qui constitue "l'exposé le plus complet de l'étiologie aristotélicienne" (Crubellier-Pellegrin), livre la doctrine des quatre causes. Les chapitres 4 à 6 portent sur le hasard et la spontanéité. Dans le chapitre 8 est défendue la thèse du finalisme dans la nature et le chapitre 9 établit la distinction entre nécessité absolue et nécessité hypothétique. Simplicius de Cilicie, le dernier philosophe de l'Ecole néoplatonicienne d'Athènes, a rédigé son commentaire sur la Physique vers 540, après son exil temporaire chez le roi de Perse Chosroès, et le commentaire au seul Livre II de la Phusikê Akroasis d'Aristote constitue une somme de la philosophie de la nature de l'Antiquité tardive. Il n'existe pas à ce jour de traduction française intégrale du commentaire de Simplicius à la Physique. Le présent volume contient la traduction annotée du commentaire au Livre II, chap. 1-3, accompagnée par un résumé analytique du commentaire à Phys. II, 1-3, la liste des modifications apportées aux texte grec établi par Diels (1882), un index des termes grecs, un index des noms anciens, une bibliographie. Il sera suivi de deux autres qui contiendront la traduction du commentaire aux, respectivement, chapitres 4-6 et 7-9 du Livre II de la Physique.

04/2019

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Histoire de France

L'Histoire occultée. Les origines secrètes de la Première Guerre mondiale

En partie inspirée des travaux du professeur Carroll Quigley, un historien mondialement reconnu, L'Histoire occultée... est une dénonciation sans pareille des vrais responsables de la Première Guerre mondiale. Ce livre révèle comment le matériel concernant les origines de la guerre a été délibérément falsifié afin d'évacuer la culpabilité d'une cabale secrète, sise à Londres, d'impérialistes britanniques éminemment riches et puissants qui se trouvent être à l'origine d'un des crimes les plus odieux qui aient été perpétrés contre l'humanité. Ces hommes ont pendant une dizaine d'année comploté la destruction de l'Allemagne en tant que première phase d'un projet d'asseoir leur très anglo-saxonne domination sur le monde. L'assassinat de l'archiduc François-Ferdinand d'Autriche ne doit absolument rien à un hasard malheureux. Il a mis le feu à une traînée de poudre qui avait été soigneusement répandue selon les ordres d'une chaîne de commandement qui s'étendait de cette cabale londonienne à Sarajevo, en passant par Belgrade, Saint-Pétersbourg et Paris. La compréhension que nous avons de ces événements a été résolument prise au piège d'une toile de mensonges et autres faux-semblants, soigneusement tissée par les vainqueurs en 1919 à Versailles, et entretenue depuis lors par de dociles historiens. La version officielle de la Première Guerre mondiale est sérieusement à remettre en question étant donné la quantité de preuves qui ont été délibérément détruites ou soustraites au regard du public. L'Histoire occultée... constitue un redoutable défi : si l'on en croit ses auteurs, il ne tient qu'à nous d'examiner scrupuleusement – et en conscience – les preuves qu'ils ont entrepris de nous présenter ici à la suite de quatre pleines années de recherche

11/2017

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Cinéma

Va là où il est impossible d'aller. Mémoires

Né en Arcadie, dans une Grèce déchirée par l'Occupation et la guerre civile, le jeune Costa-Gavras n'aurait jamais pu imaginer nous emmener comme il le fait aujourd'hui là où il lui était impossible d'aller. Il arrive à Paris en 1955, immigré sans argent. Son rêve : suivre des études. Au hasard des rencontres, il découvrira la Sorbonne, la Cinémathèque d'Henri Langlois, et deviendra rapidement, après avoir fait l'Idhec, l'assistant des plus grands : René Clair, René Clément, Jacques Demy, Henri Verneuil, Jean Becker, Jean Giono, le tout muni d'une carte de travail qui excluait tout assistanat de mise en scène. Il passe à la réalisation avec un premier film coup de poing, Compartiment tueurs. Et enchaîne les succès internationaux : ce sera Z, L'Aveu, Section spéciale, Music Box, Missing, Amen... Il est l'auteur de dix-huit films qui ont autant changé le cinéma que notre manière de voir le monde. Ses Mémoires retracent sa jeunesse, sa vie "d'avant", et fourmillent de détails sur Hollywood, les acteurs, les tournages, comme sur le rôle majeur qu'il a joué à la Cinémathèque française. On y croise bien sûr des légendes, Luis Bunuel ou John Ford, des actrices et acteurs tels Romy Schneider, Jessica Lange, Jean Seberg, Jack Lemmon, Marlon Brando, John Travolta ou Dustin Hoffman. Mais plus encore, ce livre redonne vie à une magnifique famille de pensée dont il suffit d'évoquer les noms - Yves Montand, Simone Signoret, Jorge Semprún, Salvador Allende, Artur et Lise London, Chris Marker, Romain Gary - pour faire comprendre que Costa-Gavras a été nourri des plus grands rêves de notre époque, comme de ses combats les plus rudes.

04/2018

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Economie

Le carcan de l'euro. Pourquoi en sortir est internationaliste et de gauche

Les traités européens et l'euro ont réduit la démocratie à la simple ratification des décisions d'institutions supranationales qui n'ont été élues par personne. L'intégration économique et monétaire européenne a fait exactement le contraire de ce qu'elle avait promis : elle a accentué les écarts économiques et les écarts de pouvoir entre les pays européens et les inégalités à l'intérieur de ceux-ci. Avec l'euro, le chômage et la pauvreté, le nationalisme et la xénophobie se sont massivement répandus en Europe pour la première fois depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale. Quitter l'euro serait-il un retour anachronique au nationalisme ou une étape nécessaire pour reconstruire une véritable solidarité entre les travailleurs européens ? L'Etat national est-il un atout à reléguer au musée de l'histoire ou le contexte dans lequel la démocratie et les droits du travail peuvent être mieux défendus ? Le but de ce livre est de répondre à ces questions. Pour ce faire, l'auteur retrace les raisons du scepticisme à l'égard de l'Etat national et de la diffusion du cosmopolitisme et de l'européisme, démontrant comment la construction européenne est née et conçue en opposition aux intérêts populaires. Les traités européens et l'euro sont placés sur une trajectoire de collision avec les Constitutions anti-fascistes et les droits démocratiques et sociaux garantis par plus de deux siècles d'histoire et de luttes qui se sont concrétisés au sein de l'Etat national. Ce n'est donc pas un hasard si nous assistons au transfert de certains pouvoirs fondamentaux de l'Etat national à des organes supranationaux. La question est donc moins d'affirmer la souveraineté nationale que de défendre et d'élargir la souveraineté populaire et démocratique, pour contrer le projet des élites économiques et politiques des nouvelles démocraties oligarchiques.

08/2018

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12 ans et +

Châlucet ou le pouvoir des rêves Tome 2 : Bonneval ou la grandeur des âmes

An de grâce 1181. Aux marges de l'Aquitaine… Sous la domination des Plantagenêts, alors que la région est décimée par nombre de routiers, plusieurs seigneurs du Limousin ont décidé de s'allier au roi de France. Du haut de son promontoire rocheux, la forteresse de Châlucet se croyait imprenable. Elle a pourtant payé le prix de sa résistance. Dans un monde instable et dangereux, les jeux de pouvoir servent ceux qui, dans l'ombre, tirent les ficelles de l'invisible. Quel est donc cet ordre religieux des Frères Noirs désirant plus que jamais s'approprier deux bagues enchâssant une pierre d'ambre, initialement en possession de seigneurs hostiles au roi d'Angleterre et duc d'Aquitaine ? La puissance de ces deux anneaux semble infinie. La Mort danse et la guerre menace. Seuls deux hommes ont échappé aux massacres lors de l'attaque de la place forte de Châlucet. Ils sont désormais poursuivis sans relâche par Gavin, un mercenaire sans scrupule, et par le frère Johannes, un émissaire fanatique des Frères Noirs. De nos jours… en Limousin, entre Limoges et Coussac-Bonneval Hugo Bardent, un jeune lycéen, est devenu l'héritier des deux bagues ressurgies d'un passé obscur et que ne peuvent expliquer les rêves récurrents qui tourmentent l'adolescent. Hugo n'a pas d'autre issue que de rechercher le berceau de ses origines et de démêler l'écheveau du temps. Est-ce la curiosité, le hasard, la fatalité ou le destin qui va le conduire jusqu'au château de Bonneval pour enfin découvrir le secret qui, du fond des âges, l'appelle par son nom ? Près de 800 ans séparent ces deux époques. Cet espace-temps est en proie à de mystérieuses créatures qui semblent vouloir influer sur la destinée des hommes. Quelles sont-elles ? Quels sont leurs véritables desseins ? Que s'éveille alors la grandeur des âmes !

10/2017