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Jean-Baptiste Fournier, Julien Farges, Dominique Pradelle

Extraits

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Littérature française (poches)

Dominique

Publié en 1862, Dominique relate la désillusion d'un homme amoureux d'une jeune fille promise à un autre. Ce roman autobiographique décrit de manière tangible la nature et les sentiments d'un héros renonçant à ses passions. OEuvre psychologique, le récit témoigne aussi des enjeux politiques de l'époque.

09/2018

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Littérature française

Baptiste

Baptiste, c'est Giambattista Lulli, fils de meunier, né sur les bords de l'Arno en 1632, devenu M. de Lully, grand ordonnateur des fastes et des plaisirs de Louis XIV. Si Vincent Borel, après deux textes fortement autobiographiques, fait mine de se tourner vers le genre historique, son évocation de l'irrésistible ascension du Florentin de génie nous tend un scintillant miroir. Ecrits à la première personne, ces Mémoires apocryphes racontent, scherzo con brio, l'éveil à la musique et aux appétits sexuels, les premières compositions, l'arrivée en France, au service de la Grande Mademoiselle, la rencontre de l'amour en la personne du beau et ténébreux Louis Couperin, la tentation de la débauche avec Saint-Amant, Quinault ou Tristan l'Hermite, et puis, après la Fronde et la mort de l'amant tant aimé, l'époustouflante danse vers le pouvoir sur fond de passion musicale, de totale liberté sexuelle, d'ambition immodérée, de cynisme et d'inventivité inépuisable. C'est dire que les perruques tombent, et que le regard porté par Lully, devenu français et noble de surcroît, sur le grand siècle, en révèle d'insoupçonnées coulisses.

08/2002

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Linguistique

Jean-Baptiste Marcellesi. Le sociolinguiste, le pionnier, l'homme

Des contributeurs français et étrangers de renom rendent hommage à Jean-Baptiste Marcellesi, ce grand chercheur et théoricien. Etroitement lié à la sociolinguistique française, il est à l'origine de nombre de concepts fondateurs de notre discipline, pour certains en collaboration avec d'autres : linguistique sociale, covariation, individuation, polynomie, hégémonie, satellisation, minoration, glottopolitique, intellectuel collectif, etc. Si cet ouvrage est largement un témoignage d'admiration et d'amitié, il contribuera à remettre dans le débat scientifique des idées, des concepts et des positionnements dont la portée est toujours et même plus que jamais d'actualité.

06/2023

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Littérature française

Chroniques grises. Antoine, Jean-Baptiste, Joseph et les autres

Sous-titré Antoine, Jean-Baptiste, Joseph et les autres, l'ouvrage de Jacqueline Casalini brouille les pistes entre réalité et fiction. Dans une subtile mise en abyme, Olivier, le personnage principal, se présente comme l'auteur de ces lignes. Un long cheminement le conduit à plusieurs reprises en Corse, pour reconstituer l'histoire complexe de sa famille déracinée. Ses grands-parents ont quitté l'île parce que leurs parents désapprouvaient leur union. Le narrateur ose un jour se rendre dans le village de son grand-père, où il fait la connaissance de sa cousine. Elle lui explique qu'ils guettaient impatiemment son retour. Installé à Pianu, le petit village dont sa grand-mère est originaire, le critique littéraire est curieux de découvrir l'histoire des lieux. Il va donc à la rencontre des habitants pour brosser leurs portraits. Mais il ne se contente pas de retranscrire les événements du paisible quotidien insulaire et extrapole en y glissant une sombre affaire de meurtre, un village caché, le braquage d'une banque...

02/2017

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Religion

Le curé d'Ars. Saint Jean-Marie-Baptiste Vianney

Parler de Saint Jean-Marie Vianney, c'est évoquer la figure d'un prêtre exceptionnellement mortifié, qui, pour l'amour de Dieu et la conversion des pécheurs, se privait de nourriture et de sommeil, s'imposait de rudes disciplines et surtout pratiquait le renoncement de soi à un degré héroïque. S'il est vrai qu'il n'est pas communément demandé aux fidèles de suivre cette voie d'exception, la divine Providence a disposé du moins qu'il ne manquerait jamais, à travers le monde, des pasteurs d'âmes qui, poussés par l'Esprit-Saint, n'hésiteraient pas à s'engager sur ces traces, car de tels hommes opèrent des miracles de conversion ! A tous l'exemple admirable de renoncement du Curé d'Ars, " sévère pour lui-même et doux pour les autres ", rappelle de façon éloquent et pressante la place primordiale de l'ascèse dans la vie sacerdotale... " La chasteté brillait dans son regard ", a-t-on dit du Curé d'Ars. En vérité, qui se met de son école est saisi non seulement par l'héroïsme avec lequel ce prêtre réduisit son corps en servitude, mais aussi par l'accent de conviction avec lequel il réussissait à entraîner à sa suite la foule de ses pénitents. C'est qu'il savait, par une longue pratique du confessionnal, les ravages des péchés de la chair : " S'il n'y avait pas quelques âmes pures pour dédommager le Bon Dieu, soupirait-il, vous verriez comme nous serions punis " et, parlant d'expérience, il joignait à son appel un encouragement fraternel : " La mortification a un baume et des saveurs dont on ne peut plus se passer quand on les a une fois connus... Dans cette voie, il n'y a que le premier pas qui coûté ". " Toujours prêt à répondre aux besoins des âmes ", saint Jean-Marie Vianney excella, en vrai pasteur, à leur procurer en abondance l'aliment primordial de la vérité religieuse. Il fut toute sa vie prédicateur et catéchiste. Il nous reste enfin à évoquer dans la vie de saint Jean-Marie Vianney cette forme du ministère pastoral qui lui fut ici-bas comme un long martyre et demeure à jamais attachée à sa gloire : l'administration du sacrement de Pénitence, qui en reçut un singulier éclat et produisit les fruits les plus abondants et salutaires. " Il passait en moyenne quinze heures au confessionnal chaque jour. Ce labeur quotidien commençait à 1 heure ou 2 heures du matin et ne finissait qu'à la nuit ". Et quand il tomba d'épuisement, cinq jours avant sa mort, les derniers pénitents se pressèrent au chevet du moribond. Vers la fin de sa vie, estime-t-on, le nombre annuel des pèlerins avait atteint le chiffre de 80 000. Sa Sainteté Jean XXIII.

11/2004

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Religion

Jean-Baptiste de La Salle. Un mystique en action

Le 7 avril 1719 mourait Jean-Baptiste de La Salle, fondateur des Frères des Ecoles chrétiennes, la congrégation de frères enseignants aujourd'hui la plus nombreuse, implantée sur tous les continents. Cette biographie propose de redécouvrir sa personnalité, son itinéraire et son oeuvre qui lui ont valu d'être canonisé en 1900 par Léon XIII et déclaré "patron de tous les éducateurs" en 1950 par Pie XII. Figure déroutante et paradoxale à bien des égards, né en 1651 au sein du patriciat qui contrôle la ville de Reims, il est promis à une prestigieuse carrière ecclésiastique. Mais il lui tourne délibérément le dos pour se consacrer à l'éducation populaire et se faire pauvre parmi les pauvres. Tout en demeurant jusqu'au bout attiré par la vie contemplative, il organise les Frères en une société de laïcs consacrés, qu'il développe jusqu'à sa mort en dehors de toute reconnaissance légale et canonique. Et pour les écoles qu'il fonde, il formalise avec les membres de cette nouvelle congrégation un projet pédagogique promis à un grand avenir : Ferdinand Buisson, le père de l'école laïque républicaine, ne voyait-il pas en lui son véritable précurseur ? A partir des recherches documentaires patientes et érudites qui ont été conduites depuis plusieurs décennies par les Frères, il est possible aujourd'hui de présenter un nouveau visage de Jean-Baptiste de La Salle : celui d'un mystique en action.

02/2019

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Théâtre - Pièces

Thérapie. Les désastreuses aventures amoureuses de Jean-Baptiste, 2021

Désespéré, Jean-Baptiste se présente dans le cabinet d'une psychologue. Il a perdu l'amour de celle qu'il aime, Henriette. Au fil de la séance, il conte ses désastreuses aventures amoureuses. Ce livre nous invite à redécouvrir Molière, de façon surprenante. Il nous plonge dans les plus grandes scènes de son oeuvre. Mascarille, Du Croisy, Armande..., les personnages de ses différentes pièces se croisent dans une nouvelle histoire, pleine de rebondissements.

04/2021

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Philosophie

Philosophie N° 148, janvier 2021 : Reiner Schurmann interprète de Heidegger et penseur de l'histoire

Ce numéro thématique est consacré à Reiner Schürmann, phénoménologue qui, dans Le principe d'anarchie et Des hégémonies brisées, a prolongé et interrogé la pensée du second Heidegger pour tenter de repenser l'historicité de la pensée occidentale et le statut postmétaphysique de l'Ereignis. Il s'ouvre sur la traduction, par Bruce Bégout, de l'article de Schürmann intitulé ""Que dois-je faire" à la fin de la métaphysique ? ", qui pose la question de l'agir dans sa relation avec le problème du statut et du destin des "principes époquaux" qui régissent l'être et l'action. La question "que dois-je faire ? " sonne le glas d'une certaine normativité principielle dont il s'agit alors, sous le nom d'anarchie, de mesurer le possible ainsi ouvert. Dans "Reiner Schürmann, phénoménologue des ultimes", Vincent Giraud introduit à sa pensée au fil conducteur du phénomène et du mot d'ordre "sauver les phénomènes". Si ce qui se montre est originairement un singulier, que les différents "fantasmes hégémoniques" réduisent à un cas particulier de leur loi, retrouver les phénomènes se fera par une épopée du singulier qui nous établit dans la "condition tragique", fond de notre rapport à l'apparaître. Dans "Fin de partie. Philosophie de l'histoire et clôture de la métaphysique chez Reiner Schürmann", Bruce Bégout interroge la notion d'époque dans sa philosophie, montrant que sa critique de la philosophie de l'histoire procède d'une conception de l'histoire comme dépérissement des hégémonies, à laquelle se soustrait l'ultime époque. Il met en question le paradigme ontologique du contingent, fondement anarchique de la philosophie tragique. Dans "La recherche des origines : entre anamnèse et oubli. Heidegger relu par Schürmann", Servanne Jollivet en expose la lecture de Heidegger à partir des textes tardifs, qui en radicalise le geste et en montre l'ambivalence : en l'inscrivant dans l'histoire des hégémonies, il remonte de l'interrogation sur les origines à l'origine première, repensée de manière non fondamentale comme "violence originaire". Dans "L'absent, vois-le comme fermement présent", Thomas Aït Kaci s'attache au problème de l'effacement de la figure hégélienne dans Des hégémonies brisées. Que dans son opiniâtre combat mené contre la dialectique, du commencement à la fin et de Parménide à Heidegger, Schürmann ne rencontre pas à un moment ou à un autre son adversaire hégélien, surprend. Quel est le sens philosophique d'une telle absence, concertée et déconcertante ? Dans "Des langues brisées. Silence et origine dans la pensée de Reiner Schürmann", Vincent Blanchet comprend l'ensemble de son oeuvre à la lumière de la méditation de la langue qui la traverse jusqu'à son accomplissement dans Des hégémonies brisées ; il s'agit par là d'interroger la possibilité, pour la parole, de demeurer fidèle aux conditions dernières de l'expérience. Enfin, dans "La source", Emmanuel Cattin s'attache à la question de ce que Schürmann nomme "l'origine", en lien essentiel à "l'expérience originaire avec le langage". Dans l'héritage de l'Ereignis de Heidegger, Schürmann n'aura cessé de méditer le sens de la source de tout apparaître, et le mode de séjour accordé à celle-ci, "l'errance". Entre le Maître Eckhart de 1972 et Des hégémonies brisées de 1996, la joie errante aura disparu pour céder devant le regard tragique. D P.

01/2021

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Autres

Philosophie N° 151, septembre 2021 : Maurice Blanchot

Les références, parfois très allusives, de Blanchot à des auteurs comme Husserl, Heidegger, Sartre, Merleau-Ponty, Levinas et Derrida, ainsi que son approche spécifiquement littéraire de la question de la phénoménologie (de sa tâche, de ses horizons et de ses limites) laissent penser que pour Blanchot, le rapport entre phénoménologie et littérature n'est pas seulement accidentel, mais pourrait constituer une critique du projet phénoménologique ou même en ouvrir de nouvelles voies d'élaboration. En effet, le rapport de Blanchot à la phénoménologie est présent dès ses premiers ouvrages et se rapporte explicitement à la question de l'écriture. Paradoxalement, tandis que d'un côté, pour Blanchot écrire c'est se rapporter à ce qui se soustrait au domaine du sens et donc à ce qui ne peut être constitué comme phénomène, d'un autre côté, il affirme dans L'Entretien infini que l'une des caractéristiques principales de la littérature est de "poursuivre indéfiniment l'épochè, la tâche rigoureuse de suspendre et de se suspendre", et ainsi de nous rapporter à la question de la constitution du sens. Comment comprendre cette référence explicite à la méthode phénoménologique ? La radicalité de l'épochè en jeu dans la littérature, la tâche de "suspendre et de se suspendre" barre-t-elle tout accès au sens et implique-t-elle ainsi une destruction du projet phénoménologique ? Ou bien, si c'est le sens comme possibilité qui est en question avec la littérature, celle-ci n'implique-t-elle pas une autre description du projet phénoménologique et de la conscience dans son rapport au monde et au langage ? Ce dossier inclut des articles de Danielle Cohen-Levinas, Maud Hagelstein, Dorothée Legrand, Aïcha Liviana Messina, Jean-Claude Monod et Etienne Pinat, ainsi qu'une lettre inédite de Maurice Blanchot un destinataire inconnu dans laquelle il évoque son "amitié intellectuelle" pour Heidegger, qu'il qualifie principalement d'écrivain. En revenant sur la façon dont Blanchot entre en dialogue, de façon implicite ou explicite, avec les oeuvres de phénoménologues tels que Husserl et Heidegger, ce dossier explore principalement ce qui destine la phénoménologie à la question de l'écriture et à la réflexion sur la littérature.

09/2021

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Autres

Philosophie N° 150, juin 2021

La conférence d'Emil Lask "Hegel dans son rapport à la conception du monde des Lumières", traduire et présentée par Emmanuel Chaput, clarifie le rapport ambivalent que Hegel entretint avec les Lumières. Pour Lask, l'idéalisme allemand (dont Hegel fait aussi partie) est l'héritier des Lumières, pour lesquelles la réalité donnée doit être subordonnée à une valeur rationnelle absolue, mais à la différence de Kant et Fichte, Hegel refuse de penser cette valeur comme un simple devoir-être (Sollen) ou un idéal asymptotique. Lask dépeint ainsi Hegel comme un penseur non pas de la Restauration, mais de la valeur contre la simple norme ou le simple devoir-être. En faisant des monades les particuliers de base de son système, Leibniz propose une métaphysique concurrente, rivale de celle défendue par Strawson dans Individuals. Dans "P. F. Strawson et la critique des monades , Paul Rateau montre que les critiques soulevées par Strawson reposent sur deux interprétations contestables : l'assimilation de la notion complète de la substance individuelle à une description exhaustive en termes généraux, et la réduction de la monade à la conscience pure. B répond aussi au reproche qu'il adresse à Leibniz d'introduire des considérations extra-logiques dans son traitement de la question de l'individuation. Dans "Bergson et le schématisme cinématographique de l'intelligence", Arnaud Bouaniche élucide le rôle du cinéma dans le quatrième chapitre de L'Evolution créatrice de Bergson, à la lumière d'un rapprochement précis avec la doctrine kantienne du schématisme des concepts purs de l'entendement. Il dégage la thèse selon laquelle le cinéma n'est pas seulement pour Bergson une machine à produire de l'illusion (l'illusion du mouvement) mais cet "art caché", désormais rendu visible, qui commande notre connaissance spontanée du réel. Dans "Levinas : la sensibilité ou la vie de la raison", Paula Lorelle éclaire l'ambition lévinassienne d'un élargissement de la rationalité. Sous les termes de raison et de rationalité, il est aussi bien question d'une raison suspecte qui ne survit qu'en ant l'altérité, que d'une raison nouvelle qui s'ouvre en son épreuve. B s'agit dans Autrement qu'être de comprendre cette autre rationalité comme une raison sensible, décrite en termes d'éveil dans Entre nous et De Dieu qui vient d l'idée ; l'équivocité du terme raison désigne les deux moments d'un seul et même procès d'endormissement et d'éveil de la raison. Dans "Texte de l'espace — espace du texte", Ai Maeda détermine l'expérience spatiale propre à la littérature à partir d'une analyse phénoménologique de l'acte de lecture, qu'il reformule ensuite selon les axiomes de la topologie, et il replace son analyse de l'espace vécu au sein de la représentation littéraire de la spatialité concrète qu'est l'espace urbain moderne. Ce faisant, sa démarche théorique se double d'une critique culturelle de la modernité japonaise. On peut ainsi lire la spatialité pensée par Maeda comme l'une des premières réponses, de la part de la pensée critique contemporaine japonaise, au basée de Kitarô Nishida et des philosophes de l'école de Kyôto. D. P.

06/2021

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Philosophie

Philosophie N° 140, janvier 2019 : Heiddeger, Hölderlin, Eschyle

Ce numéro s'ouvre sur "Voix de l'éternel à l'éterne " de C. Layet, consacré à l'essai philosophique de Hölderlin Sur la manière dont procède l'esprit poétique. Il y nomme sensation transcendantale l'état harmonique auquel permet d'accéder la position d'un principe relationnel – dont demeure privée la fondation dans le Moi absolu défendue par Fichte ; en tant que lien irréductible avec l'extériorité, cette sensation se distingue aussi de ce que Hegel nomme intuition transcendantale dans la Differenzschrift. Si l'épreuve d'une telle sensation est caractérisée comme condition nécessaire pour tout accomplissement humain, elle n'est cependant pas suffisante pour que l'homme atteigne sa destination, la sensation exigeant en outre de se manifester dans une langue poétique. A partir des années trente, la pensée de Heidegger se caractérise de plus en plus explicitement par la tentative de restituer la "possibilité première" de l'autre commencement (der andere Anfang) de la pensée de l'être. Dans "Vers une démodalisation du possible : Heidegger et le clivage de l'estre", I. Macdonald esquisse une interprétation de cette possibilité, en lien étroit avec la critique de la modalité qu'elle présuppose – critique surtout mise en oeuvre dans les Beiträge zur Philosophie (Contributions à la philosophie) – et la réception heideggérienne de Hölderlin. Dans "L'angoisse dans l'Agamemnon d'Eschyle à la lumière d'Etre et Temps de Heidegger",J.-J. Alrivie tente de montrer que lorsque Heidegger inclut expressément Eschyle dans ce qu'il nomme commencement grec, cela procède d'une conviction bien étayée – et ce même s'il ne se livre pas, comme il le fait pour Homère ou Sophocle, à l'exégèse élaborée de textes précis. Par la question centrale de l'angoisse qui y est en jeu, Agamemnon apparaît dans l'Orestie comme l'oeuvre d'Eschyle la plus propre à manifester cette parenté entre la poésie tragique d'Eschyle et l'analyse existentiale. Dans "Martin Heidegger, un recteur nazi et l'"anéantissement total" de l'ennemi intérieu ", G. Payen se livre à une analyse historique précise. Selon Emmanuel Faye, Heidegger aurait lancé un appel à l'extermination dans un cours de 1933. Or, en parlant d'anéantissement total de l'ennemi intérieur, il reprenait l'expression d'un slogan de la campagne d'autodafés menée par la Corporation des étudiants allemands contre "l'esprit non-allemand" ; pour comprendre le sens qu'il pouvait lui donner, il faut la replacer tant au sein de la méditation du combat héraclitéen qu'il fit dans son cours, qu'à la lueur de la lutte antisémite qu'il mena comme recteur nazi de l'université de Fribourg-en-Brisgau. Dans les Questions jadis parues chez Gallimard, les traductions étaient assorties de remarques des traducteurs sur les difficultés de traduction et les choix terminologiques adoptés. Cette pratique s'est perdue, l'éditeur allemand des oeuvres de Heidegger n'autorisant ni explicitation de la pensée de Heidegger en notes, ni commentaire sur les choix terminologiques – ce qui entrave le progrès de la traduction au fil des générations, fondé sur la comparaison explicite des choix et leur discussion. Les présentes "Remarques sur la traduction de certains termes heideggériens" de D. Pradelle, prévues en annexe à la traduction des Pensées directrices sur la genèse de la métaphysique, de la science et de la technique modernes (Seuil), tentent une explicitation de termes fondamentaux de la pensée du second Heidegger. D P.

01/2019

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Philosophie

Philosophie N° 144, janvier 2020 : Perspectives philosophiques sur Le Deuxième sexe de Simone de Beauvoir paru il y a 70 ans

En dépit des déclarations expresses de Simone de Beauvoir dans ses Mémoires, la philosophie se situe au coeur de son entreprise intellectuelle. Pourtant, hormis quelques notables exceptions (Le Doeuff, Kail, Garcia), la réception de l'oeuvre beauvoirienne en France a longtemps pris au mot la déclaration de La force de l'âge, estimant qu'elle se situait du côté des études littéraires ou féministes. A partir de 1980, Michèle Le Doeuff s'est efforcée la première de battre en brèche cette relégation du Deuxième Sexe hors du champ de la philosophie : mettant en question la représentation de Beauvoir en simple disciple de Sartre, elle a montré comment l'absence de Beauvoir dans les études philosophiques françaises prolongeait l'existence d'un véritable "complexe d'Héloïse" – le fait que dans l'histoire de la philosophie, les femmes ne sont guère dépeintes que comme admiratrices-amoureuses d'un philosophe-amant dont elles seconderaient le travail. L'étude intrinsèque du texte de Beauvoir et le mouvement vers sa reconnaissance comme philosophe se sont donc opérés par une mise en évidence de l'originalité de sa pensée par rapport à celle de Sartre. Or, si ce mouvement conduit à l'émergence d'une importante littérature secondaire en langue anglaise portant sur la philosophie beauvoirienne, la réception philosophique de son oeuvre en langue française demeure largement à venir. A l'occasion du soixante-dixième anniversaire de la publication de l'ouvrage, ce numéro propose un ensemble d'études centrées sur les apports philosophiques du Deuxième Sexe, sans cependant prétendre présenter dans toute sa complexité et sa richesse la pensée beauvoirienne. Le numéro s'ouvre sur la recension que publia Beauvoir sur la Phénoménologie de la perception de Merleau-Ponty dans le premier numéro des Temps modernes. En regard, Raphaël Ehrsam propose, dans "Liberté située et sens du monde : Merlau-Ponty et Beauvoir", une étude des liens entre les philosophies de Beauvoir et de Merleau-Ponty, indiquant l'influence de la pensée merleau-pontyenne sur l'élaboration du concept beauvoirien de situation, en même temps que leurss divergences profondes dans l'approche de la liberté et du corps. Mickaëlle Provost met ensuite en évidence, dans "L'expérience du doute chez Simone de Beauvoir", la double fonction du doute comme méthode et éthique dans l'existentialisme beauvoirien. Dans "De l'oppression à l'indépendance : la philosophie de l'amour dans Le Deuxième Sexe", Manon Garcia montre qu'une philosophie de l'amour structure la façon dont Beauvoir élucide l'oppression des femmes, ainsi que la possibilité de leur émancipation. Dans "La dialectique maître-esclave selon Simone de Beauvoir", Maria Montanaro et Matthieu Renault montrent comment Beauvoir s'approprie et transforme la dialectique hégélienne du maître et du serviteur. Enfin, dans "De la critique du matérialisme à son dépassement", Pierre Crétois met en évidence, en étudiant la notion de propriété, l'influence du marxisme sur la conception beauvoirienne de l'oppression féminine. Raphaël Ehrsam, Manon Garcia et D P.

01/2020

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Autres

Philosophie N° 149, mars 2021 : Raymond Ruyer

Ce numéro est tout entier consacré au philosophe français Raymond Ruyer (1902-1987). Il s'ouvre sur une lettre de Ruyer à Piaget du 16 octobre 1965. Elle fait suite à la sévère critique que Piaget avait faite de ses Eléments de psycho-biologie où, tout en reconnaissant dans l'ouvrage un certain effort d'information, celui-ci opposait une fin de non-recevoir aux explications des faits par une métaphysique du potentiel et condamnait le recours, jugé purement verbal, à des notions telles que "finalité", "potentiel", "psychisme". On y lira les arguments que Ruyer oppose à la thèse selon laquelle la philosophie n'apporte aucune connaissance véritable, ce privilège étant réservé à la science expérimentale. Dans "Ruyer et les leçons de l'instinct", André Conrad s'attache au problème de la différence anthropologique. Pour l'éthologie compréhensive (Fabre, von Uexkiill, Buytendijk), l'instinct est une embryologie continuée selon une action thématique, et non selon le mécanisme à "déroulements autonomes" (Lorenz, Tinbergen) ou des "comportements régulés". Si l'homme est séparé de l'animal par l'originalité de la fonction symbolique (Cassirer, Langer), l'action thématique ne sépare pm l'embryologie sociale (culture et politique) du mystère de la vie, ce qui fait à la fois comprendre 1a différence et la communauté des vivants. Dans "Etre ou avoir son corps : à propos de trois genres de multiplicités chez Ruyer", Benjamin Berger s'attache à éclaircir le statut du corps dans la philosophie de Raymond Ruyer. Ce dernier se situe au carrefour de deux axes cruciaux, celui de la manifestation et celui des multiplicités, et constitue le lieu de connexion entre la phénoménologie et l'ontologie, de même qu'entre une philosophie de l'incarnation et une philosophie du corps vivant. Dans "Raymond Ruyer et la cybernétique", Alix Veilhan s'intéresse à la lecture ruyerienne des théories rybemétiques, notamment à la façon dont le dialogue avec les thèses formulées par Norbert Wiener permet à Ruyer de soutenir l'hypothèse d'une origine "transspatiale" de l'information et de démontrer l'inadéquation du mécanisme pour élaborer une pensée du vivant. Ruyer invite alors à l'établissement d'une cybernétique renouvelée, en accord avec "éo-finalisme". Dans Rayer, Leibniz et l'unité des corps o, Bertrand Vaillant s'attache à un problème que Rayer hérite de Leibniz, celui de l'unité des corps, et examine à la lumière de cet héritage lebniziu sa résolution au sein de la métaphysique panpsychiste de Ruyer, conçue par ce dernier comme une "monadologie corrigée". L'auteur cherche à montrer que cette philosophie, pensée pour échapper aux difficultés de la monadologie leibnizienne, n'y parvient pas réellement. Dans "Le rapport de Rayer à Whitehead", Fabrice Colonna cherche à établir quelle est la présence exacte de Whitehead dans l'oeuvre de Ruyer. Les points de rapprochement incontestables entre les deux penseurs concernant l'importance de la métaphysique, la critique du schème matérialiste et la pertinence d'un platonisme renouvelé ne doivent pm faire oublier les différences d'accent, qui se manifestent tant au sujet de la question des composés que de certains principes de la théologie spéculative, à laquelle l'un et l'autre auront frayé des voies originales. D. P.

03/2021

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Autres

Philosophie N° 152, janvier 2022

Ici traduit en français pour la première fois par Amaud Dewalque, l'essai d'Oskar Kraus sur Le Besoin (1894) est une application de la psychologie descriptive brentanienne à l'économie. On définir parfois l'économie comme le système des besoins humains. Mais qu'est-ce qu'un "besoin"? Qu'est-ce qui distingue les besoins humains au sens fort des simples privations et des instincts animaux ? Et quelles sont les différentes classes (ou types) de besoins ? Contre les théories hédonistes, Kraus soutient que tous les besoins ne sont pas tournés vers l'obtention du plaisir ou la suppression du déplaisir. Il présente ainsi une analyse descriptive plus riche des phénomènes volitifs ou conatifs. Dans "Décrire n'est pas tout : Kurt Lewin sur l'émotion", Denis Scion s'intéresse au psychologue Kurt Lewin, qui dans les années 1920 avait proposé une approche originale et féconde des émotions, qui se distingue par trois prises de position : d'abord, il rejette la méthodologie analytique ; ensuite, íl en appelle à une psychologie des émotions qui soit génétique, causale et dynamique ; enfin, la psychologie des émotions doit selon lui être psychophysique, à savoir ancrée dans l'expérience interne autant qu'externe. La psychologie des émotions de Lewin s'oppose, sur ces trois points, à l'approche de psychologues tels que Titchener et les brentaniens, laquelle est analytique, statique et introspectionniste. Le texte de Michel Le Du, "La conscience est-elle de glace ? ", est centré sur le concept d'émergence, qui a été utilisé durant les dernières décennies par différents philosophes de l'esprit, notamment dans le but de livrer une interprétation de la relation corps-esprit évitant à la fois le dualisme et le réductionnisme ; John Searle a ainsi expliqué, à différentes reprises, que la conscience et l'intentionnalité étaient des propriétés émergentes du cerveau. Le but de l'article est de montrer que cette approche apporte une réponse ontologique à une question dont les termes mêmes témoignent, en premier lieu, d'une confusion conceptuelle. Dans l'article "Anselme et l'actualité" (1970), David Kellogg Lewis (1941-2001), propose une analyse critique de l'argument ontologique développé par Anselme de Cantorbéry afin d'illustrer la teneur et la portée de sa thèse centrale, le réalisme modal. Récusant la conception ordinaire qui assimile l'existence réelle à l'actualité, Lewis montre que cette dernière est en réalité une notion indexicale : tout comme "ici", "maintenant" ou "ceci", elle n'acquiert en effet sens et signification qu'en vertu de son contexte d'énonciation. Désolidarisée de l'existence effective, l'actualité ne désigne alors, selon Lewis, qu'une étroite région du vaste royaume des possibles : celle qu'il se trouve que nous habitons.

01/2022

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Notions

Etre et genèse des idéalités. Un ciel sans éternité

La question centrale de cet ouvrage se situe à la croisée du réalisme et de l'idéalisme : comment peut-on à la fois affirmer que les objets dont traite la mathématique possèdent un être identique en tout temps et pour tout sujet pensant et qu'ils ont été produits par un sujet mathématicien ? L'idéalité des objectités formelles implique en effet leur autonomie ontologique vis-à-vis de la conscience, donc l'impossibilité de les produire ; or elles requièrent l'invention d'un système de notations symboliques et font leur apparition à un moment de l'histoire ; n'est-ce pas le signe de leur dépendance ontologique vis-à-vis de la spontanéité productrice de la conscience ? Partant, la vérité mathématique doit-elle être entendue comme adéquation de la connaissance à des objets préexistant en soi, ou comme dévoilement d'objets n'ayant ni existence en soi, ni préexistence à l'acte qui les dévoile ?

05/2023

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Critique littéraire

Je suis... Alain-Fournier

Le nom d'Alain-Fournier est gravé sur les murs du Panthéon (liste des écrivains morts pour la France). Il est mort si jeune, à la tête de sa compagnie ! Le lieutenant, plus qu'un homme, portait une oeuvre littéraire déjà reconnue. Il faut avoir lu Le Grand Meaulnes pour comprendre l'immensité du désastre qui s'accomplît le 22 septembre 1914. Le projectile qui a tué le lieutenant de la 23e compagnie à quelques jours de son vingt-huitième anniversaire a fait disparaître un homme, une histoire personnelle, une conscience, les battements d'un coeur, un amour, une espérance. Il en fut ainsi pour les millions de soldats des deux camps. La vie du romancier fut courte, mais son oeuvre subsiste, et tous les lecteurs sensibles se sont enflammés à la lecture du Grand Meaulnes, qui reste dans nos mémoires comme une histoire d'amour à la fois idéale et authentique, car la vie d'Alain-Fournier se confond avec son écriture et son amour impossible pour Yvonne.

04/2014

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Biographies

Joseph Fourier

" Messieurs, un académicien, jadis, ne différait d'un autre académicien, que par le nombre, la nature et l'éclat de ses découvertes. Leur vie, jetée en quelque sorte dans le même moule, se composait d'événements peu dignes de remarque. Une enfance plus ou moins studieuse ; des progrès tantôt lents, tantôt rapides ; une vocation contrariée par des parents capricieux ou aveugles ; l'insuffisance de fortune, les privations qu'elle amène à sa suite, trente ans d'un professorat pénible et d'études difficiles, tels étaient les éléments tout ordinaires dont le talent admirable des anciens secrétaires de l'Académie a su tirer ces tableaux si piquants, si spirituels, si variés, qui forment un des principaux ornements de vos savantes collections".

03/2023

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Suspense

Julie et Jean mènent l’enquête

L'intensité des sentiments que se portent Julie, dix ans, et Jean, onze ans, les aide à mener l'enquête qu'ils ont entreprise après que la maison de Julie a été incendiée par un mystérieux criminel. Pas à pas, ils cheminent à la recherche de l'identité de l'incendiaire de la maison de la famille de Julie et la raison de son geste. Chaque indice de leur quête les rapproche de la résolution de l'énigme qui les tient en haleine et leur révèle la force de leur amour. A mesure que le mystère de l'incendie s'amenuise, les sentiments qui unissent les deux enfants croissent et révèlent leurs forces, pour leur bonheur commun. Ces amours enfantines éclosent et se développent joyeusement et leur donnent la force nécessaire à la poursuite de cette enquête. A deux, on est beaucoup plus forts.

10/2021

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Beaux arts

Dessiner l'Antique. Les recueils de Jean-Baptiste Muret et de Jean-Charles Geslin

Deux dessinateurs, Jean-Baptiste Muret et Jean-Charles Geslin, ont pendant des années dessiné des antiques au sein des deux principales collections archéologiques françaises : le premier au Cabinet des médailles de la Bibliothèque nationale de France, de 1830 à 1866, et le second au musée du Louvre, de 1863 à 1870. Qu'il s'agisse de bijoux, de bronzes ou de terres cuites polychromes, venus d'Orient, de Grèce ou d'Italie, les deux dessinateurs ont su créer une documentation scientifique et sensible, alliant la précision du regard archéologique et le talent de l'artiste.
Leurs recueils, qui rassemblent plusieurs centaines de dessins largement inédits, témoignent d'une sorte d'âge d'or de la documentation graphique au sein des musées, au moment même du développement de la photographie. Ils constituent aussi une source de première importance sur le goût de l'antique au XIXe siècle et sur l'histoire de l'archéologie et des collections françaises et européennes.

11/2019

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Psychologie, psychanalyse

Comprendre Jacques Lacan . 2e édition

Cet ouvrage dégage les notions de base et retrouve les lignes de fond de la théorie et de la pratique lacaniennes. Il s'efforce aussi de pénétrer dans l'étrange langage lacanien, fardé de préciosités et bardé d'hermétismes.

06/2013

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Critique littéraire

La vie de Molière. La biographie de Jean-Baptiste Poquelin

Jean-Baptiste Poquelin, bien mieux connu sous le pseudonyme de Molière, a laissé peu de documents biographiques. L'auteur de cette biographie sous forme de notes est allé aux sources disponibles à l'époque pour retracer la vie de l'écrivain et de l'homme de théâtre. De son engagement dans une troupe à ses tournées en province, des débuts de la gloire à l'apogée de sa carrière lorsque le roi Louis XIV en 1665 décide de faire de la troupe de Monsieur la "Troupe du Roi" , l'auteur retrace le parcours du Molière qui laissa son emprunte au cours des siècles passés et la laissera encore longtemps.

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Biographies

La vie de Molière. La biographie de Jean-Baptiste Poquelin

Jean-Baptiste Poquelin, bien mieux connu sous le pseudonyme de Molière, a laissé peu de documents biographiques. L'auteur de cette biographie sous forme de notes est allé aux sources disponibles à l'époque pour retracer la vie de l'écrivain et de l'homme de théâtre. De son engagement dans une troupe à ses tournées en province, des débuts de la gloire à l'apogée de sa carrière lorsque le roi Louis XIV en 1665 décide de faire de la troupe de Monsieur la "Troupe du Roi" , l'auteur retrace le parcours du Molière qui laissa son emprunte au cours des siècles passés et la laissera encore longtemps.

11/2022

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Histoire des religions

La première église Saint-Jean-Baptiste de Neuilly-sur-Seine

La Première église Saint-Jean-Baptiste de Neuilly-sur-Seine / Ed. Circaud Date de l'édition originale : 1904 Le présent ouvrage s'inscrit dans une politique de conservation patrimoniale des ouvrages de la littérature Française mise en place avec la BNF. HACHETTE LIVRE et la BNF proposent ainsi un catalogue de titres indisponibles, la BNF ayant numérisé ces oeuvres et HACHETTE LIVRE les imprimant à la demande. Certains de ces ouvrages reflètent des courants de pensée caractéristiques de leur époque, mais qui seraient aujourd'hui jugés condamnables. Ils n'en appartiennent pas moins à l'histoire des idées en France et sont susceptibles de présenter un intérêt scientifique ou historique. Le sens de notre démarche éditoriale consiste ainsi à permettre l'accès à ces oeuvres sans pour autant que nous en cautionnions en aucune façon le contenu.

02/2023

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Musique, danse

Ode (conducteur A4). sur un poème de Jean-Baptiste Rousseau

Bien loin de constituer un ouvrage isolé dans l'oeuvre de Camille Saint-Saëns, Ode appartient à un petit ensemble réalisé au début de sa carrière dans le contexte particulier du concours pour le prix de Rome. Institué en 1803, supprimé dans la foulée des événements de mai 1968, ce dernier fut pendant longtemps le plus convoité des prix français de composition musicale. Organisé par l'Institut, il garantissait à ses lauréats, à défaut de l'assurance d'une future carrière sans embûches, du moins l'entrée par la grande porte dans le monde artistique et quelques années de pension en Italie, à la villa Médicis. De fait, bien peu résistèrent à l'attrait de cette récompense susceptible de marquer avec éclat l'aboutissement de longues années d'études. Que l'auteur de la Danse macabre s'y soit présenté n'a finalement rien d'étonnant. Mais bien qu'appelé à devenir au tournant du siècle l'un des plus illustres représentants de l'art académique, il n'obtint jamais le fameux premier grand prix. Certes, il serait aisé de mettre son premier échec, en 1852, sur le compte de l'inexpérience, mais son second et dernier, douze ans plus tard, demeure plus surprenant ? : ayant presque atteint la limite d'âge, le musicien n'est alors plus un novice. Ses fonctions à l'orgue de la Madeleine lui avaient même permis d'acquérir une certaine réputation. Est-ce cette situation d'artiste établi qui lui valut d'être écarté? ? Si rien ne permet de l'affirmer, il n'en reste pas moins que ses ouvrages de l'époque témoignent déjà d'une grande maîtrise. Il en est ainsi de cette Ode avec accompagnement d'orchestre composée pour les premières épreuves du concours, entre le 28 mai et le 3 juin 1864. Pourtant placé en tête des six candidats admis à l'épreuve finale - une cantate pour trois voix solistes sur le thème d'Ivanhoé -, il devait échouer au profit d'un certain Victor Sieg, camarade appelé à un destin autrement plus modeste. Au-delà de ces circonstances que d'aucuns pourraient qualifier d'anecdotiques, Ode revêt une dimension particulière en ce qu'elle laisse clairement entrevoir les principales préoccupations esthétiques de Saint-Saëns dans ses premières années. Depuis longtemps familier du répertoire religieux, il ne fut guère décontenancé face à ce poème de Jean-Baptiste Rousseau, certes un peu vieilli mais non moins propice à de belles démonstrations chorales. Dans un même temps, il su éviter le dangereux écueil d'un traitement trop terne par l'aménagement de forts contrastes trahissant son intérêt pour l'opéra. A travers ces quelques pages, entre recueillement et grands gestes dramatiques, le compositeur s'attache à montrer toute l'étendue de son talent. Cyril Bongers

07/2019

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Beaux arts

Jean-Baptiste Carpeaux 1827-1875. Un sculpteur pour l'empire

Prodigieusement doué et profondément tourmenté, Carpeaux fut, par la brièveté et la fulgurance de sa carrière, la figure majeure du renouveau de la sculpture française sous le Second Empire. Fils d'un maçon et d'une dentellière de Valenciennes, il se construisit un destin d'exception étroitement lié au règne de Napoléon III. Sculpteur du mouvement, portraitiste du sourire, dessinateur familier de la cour des Tuileries, observateur attentif de la vérité de la rue, Carpeaux n'aura de cesse, d'Ugolin à La Danse de l'Opéra, d'osciller entre tragédie et plaisir. Cet ouvrage propose de redécouvrir sous tous ces aspects l'oeuvre d'un des plus grands sculpteurs français du XIXe siècle tant admiré par Rodin.

07/2014

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Théâtre

Molière. "Jean-Baptiste Pocquelin" prend le nom d'un poète

Pièce biographique théâtrale en trois actes. Histoire qui relate une partie de la vie de Jean Baptiste Poquelin dit Molière, avec parties insolites sur sa vie et son personnage. En épilogue : la langue de Molière malgré elle, une liste de mots de Molière avec traductions, et au final, un petit sketch.

12/2019

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Littérature française

Saint Dominique

Pour le huit centième centenaire de la mort de Saint Dominique, le fondateur de l'Ordre des Prêcheurs, la résurrection de l'hommage vibrant de Georges Bernanos : la vie d'un génie du christianisme, d'un père de l'Europe et d'un maître spirituel revisitée par le plus prophétique des romanciers catholiques du XXe siècle. Quel est le mystère d'une vie sainte ? Quel est le secret d'une figure qui a radicalement transformé son temps ? Quelle énigme recèle une existence qui continue d'inspirer des milliers de femmes et d'hommes des siècles après sa disparition ? Né vers 1170 en Espagne, Dominique Nunez de Guzman meurt le 6 août 1221 à Bologne, en Italie, après avoir traversé la France. C'est là où, sautant les âges, avec son talent de médium mystique, le romancier Georges Bernanos le rattrape. Le voilà qui dresse la fresque biographique du fondateur des Dominicains qui a révolutionné la spiritualité, embrasé l'Université, intimidé les princes, sermonné les papes, façonné l'Europe et réformé l'Eglise. Mais l'écrivain, avant tout, se penche sur l'agonisant pour recueillir, par-delà les codes convenus de l'hagiographie, son ultime confession. Celle qu'il doit à ses frères, à ses soeurs et, en premier lieu, à Dieu. La rencontre spirituelle et littéraire de deux géants convaincus qu'il n'est d'autre raison de vivre que d'apporter le feu au monde.

07/2021

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Monographies

Dominique Gauthier

Né en 1953 à Paris, Dominique Gauthier vit et travaille à Assas et à Lavérune. Il a été chef d'atelier aux Beaux-Arts de Paris de 2000 à 2019. A la fin des années 1970, il prône un discours plastique qui bouscule les conventions établies par l'abstraction, la déconstruction ou le monochrome. Il s'inscrit dans le courant de la post-abstraction. Cette monographie de poche paraît à l'occasion de l'entrée dans les collections des Beaux-Arts de Paris de ses séries d'oeuvres Les Enoncés, Les Stockages, Les Idéogrammes. Chacun de ces Ensembles est présenté par un court texte et un choix d'oeuvres représentatives.

01/2022

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Littérature française

Comme Baptiste

Baptiste, jeune informaticien passionné d'intelligence artificielle, vient d'apprendre que son père, un linguiste renommé, veuf et dépressif, n'est pas son père. En effet sa mère, morte deux ans plus tôt, a eu recours à une insémination avec donneur. Dès lors, le jeune homme est pris d'un désir frénétique de connaître ce géniteur anonyme, qu'il appelle le Bio. Il se lance dans une quête parsemée d'embûches et de rencontres inattendues. Dans son esprit déferlent la Conscience, le Réel, l'Identité, la Mort, tels les quatre cavaliers de l'Apocalypse. Sur des thèmes très actuels - la perte des repères identitaires liés aux progrès des sciences biologiques, les limites de la paternité et de la filiation. Patrick Laurent offre un récit fiévreux, enchaînant les péripéties avec virtuosité sur un arrière-plan métaphysique qui interroge profondément l'imaginaire contemporain.

08/2013

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Critique littéraire

Dictionnaire Michel Tournier

Ouvrage collectif à dimension internationale, le Dictionnaire Michel Tournier propose en 323 entrées une présentation analytique de l'oeuvre et de la figure intellectuelle de l'auteur (1924-2016). Né à Paris, philosophe de formation, très marqué par le monde germanique, il vient tard à la littérature après des années passées dans le monde de l'édition, de la radio et de la télévision. En retrait d'une modernité incarnée par l'école de l'absurde, le Nouveau Roman et la famille des expérimentateurs du langage, il est élu à l'Académie Goncourt, en 1972, après les publications très remarquées de Vendredi ou les Limbes du Pacifique (1967) et du Roi des Aulnes (1970). Son oeuvre renouvelle l'écriture du roman, à la fois réaliste et fantastique, déchiffrant le monde contemporain à la lumière des mythes à portée métaphysique. Grand voyageur s'intéressant aux civilisations orientales, Japon, Inde, à l'Afrique, au Canada, à la photographie aussi — il est le fondateur des rencontres internationales d'Arles —, son regard sur le monde, teinté d'humour, a une portée universelle qui bouscule les conformismes et renouvelle les idées reçues.

11/2019