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Sociologie

Le triomphe des impostures intellectuelles. Comment les théories sur l'identité, le genre, la race gangrènent l'université et nuisent à la société

Peut-être avez-vous déjà entendu dire que la science et le langage sont sexistes, que seuls les Blancs peuvent être racistes ou que le sexe biologique est une construction sociale ? Ces thèses sont en tout cas en vogue dans une partie du monde universitaire occidental et infusent insidieusement dans la culture, les médias et jusque dans notre vie quotidienne, à travers l'écriture dite "inclusive", par exemple. Mais font-elles réellement avancer la cause des minorités qu'elles sont censées défendre ? Font-elles véritablement évoluer la société dans le sens de l'intérêt commun ? Dans ce livre à la fois explosif et magistralement documenté — best-seller du New York Times —, Helen Pluckrose et James Lindsay interrogent ces doctrines souvent paranoïaques et retracent leur histoire. Qu'il s'agisse de la Théorie postcoloniale, de la Théorie queer, du néoféminisme, de l'intersectionnalité ou des études critiques sur le handicap et la corpulence, ils pointent impitoyablement les approximations et les incohérences de ces constructions intellectuelles et soulignent la menace qu'elles font peser sur nos sociétés, sur la démocratie et sur la liberté même de penser. Ils proposent également de véritables choix progressistes pour contrer cette nouvelle orthodoxie autoritaire et poursuivre les indispensables combats pour une société plus juste.

09/2021

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Actualité politique France

Assimilation. En finir avec un tabou français

Face aux séparatismes et à la lâcheté de nombreux décideurs, Lydia Guirous plaide pour une réponse politique forte et courageuse : l'assimilation républicaine. Les polémiques autour de la question de l'islam et des revendications identitaires des jeunes de confession musulmane sont incessantes et lassantes. Au même moment, l'indigénisme, le racialisme, le décolonialisme, l'intersectionnalité gangrènent les lieux de savoir et d'influence... Infusés dans les esprits, ils diffusent le poison de la haine de notre pays. Ne nous voilons plus la face : l'" intégration " est un échec, qui nous renvoie au délitement de nos liens républicains et à une inéluctable désintégration sociale et sociétale. Il nous faut résoudre collectivement ce problème majeur pour que la France reste la France et que chacun s'y sente à sa place, uni, en toute égalité et patriote. La solution ? L'assimilation. Tabou dans le débat public, totem que l'on laisse lâchement à l'extrême droite, elle est un appel au sursaut plutôt qu'à la résignation face à la montée du communautarisme islamique. Ce livre invite à rompre avec ce tabou qui nous paralyse. Celui de la peur d'assumer une nécessaire assimilation républicaine pour être pleinement français. N'oublions pas : l'intégration réussie s'appelle l'assimilation, l'intégration ratée, le communautarisme.

02/2021

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Sociologie politique

L'élite cannibale - Comment les puissants se sont approprié

Le paradigme identitaire et son corollaire, l'intersectionnalité, s'invitent désormais dans toutes les discussions, exacerbant les conflits et polarisant les opinions. Forgés dans les années 1970 pour créer des ponts entre toutes les luttes contre les différentes oppressions, ils sont aujourd'hui trop souvent utilisés pour resserrer les rangs autour de causes de plus en plus restreintes. Mais, comme le démontre Olúfémi O. Táíwò, ce n'est pas le paradigme identitaire qui pose problème. Grâce à une connaissance intime de la tradition radicale noire et une compréhension critique des mécanismes de domination sociale, le philosophe décrit ici comment les élitesinstrumentalisent les luttes identitaires en les vidant de leur substance politique et de leur potentiel libérateur. Il incite à rejeter tout discours identitaire émanant de celles et ceux à qui profite l'injustice sociale, et plaide pour une approche constructive de solidarité émancipatrice. Une réflexion cruciale pour envisager la possibilité réelle de s'organiser au-delà de nos différences dans la lutte urgente pour un monde meilleur. Figure montante de la philosophie américaine, Olúfémi O. Táíwò est professeur associé à l'université de Georgetown. Il écrit pour divers journaux et magazines, dont The Nation, Jacobin et The New Republic. Il est également l'auteur de Reconsidering Reparations (Oxford University Press, 2022).

10/2023

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sociologie du genre

Féminismes et Pop culture

Le féminisme se porte-t-il sur un t-shirt ? Kim Kardashian est-elle un objet sexuel ou une femme puissante ? La série Grey's anatomy peut-elle changer la vie des femmes ? Dans un essai à la première personne documenté, passionné et engagé, Jennifer Padjemi, journaliste spécialiste questions de société, explore l'alliance, pour le meilleur et pour le pire, du féminisme et de la pop culture. En reprenant le fil des mouvements féministes modernes, de l'émergence d'un féminisme intersectionnel au mouvement "body positive" en passant par Me too et en se basant sur son expérience de femme noire, elle décortique le rapport que nous entretenons avec les objets culturels les plus populaires. Biberonnée aux clips vidéo, chansons grand public et maintenant aux séries TV, notre consommation de divertissement façonne, accompagne, et parfois challenge notre vision du monde. En utilisant la pop culture comme un miroir de notre société mondialisée, l'auteure questionne à travers elle le féminisme, le genre, la sexualité, l'intersectionnalité. Jennifer Padjemi interroge les liens d'interdépendance entre consommation de masse et idéologie progressiste, et jette un regard joyeux et lucide sur nos divertissements, sans concession au patriarcat. Un livre à mettre entre toutes les mains !

03/2021

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Manger bio, végétarien

Vegan. Vis ta meilleure vie

La nouvelle collection de la jeune génération, sans concession : des cahiers pratiques, engagés, au style graphique affirmé, pour faire du sport, manger et vivre selon ses valeurs, affirmer qui l'on est et vivre sa meilleure vie. Manger et vivre vegan, pour être en phase avec ses valeurs, avec qui l'on est, et vivre sa meilleure vie ! Aujourd'hui, être vegan ne se résume plus à se passer de viande, c'est aussi une démarche dans laquelle convergent les luttes contre les dominations (celle de l'homme sur l'animal, sur l'environnement, sur des pays, des genres...). C'est donc s'engager pour les animaux, la santé, la planète, l'égalité et la tolérance. Mange et vis sans produit animal pour être en phase avec tes valeurs et avec qui tu es. Bienvenue dans la veggiefam ! Le manifeste vegan : les raisons de devenir vegan (santé, environnement) et les luttes auxquelles contribue le veganisme (antispécisme, intersectionnalité...) Le manger vegan : la composition d'une assiette équilibrée, les incontournables vegan (légumes, légumineuses, tofu, tempeh, seitan, faux-mage, lait végétal) et les tutos recettes pour les cuisiner et les accommoder La pâtisserie vegan : la façon de twister les recettes omni pour les rendre vegan, les recettes de gâteaux, les idées de repas de fête La vie vegan : s'habiller vegan (et minimaliste et éthique), se maquiller, sortir et vivre vegan

11/2022

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discriminations, exclusion, ra

Où va l'antiracisme ? Pour ou contre l'universalisme

Dans ce bref essai, Pierre-André Taguieff s'interroge sur le devenir de l'antiracisme, qu'il analyse comme un ensemble de croyances et de pratiques oscillant entre le pôle des valeurs universalistes et celui des valeurs identitaires ou différentialistes. Soumettant les discours antiracistes contemporains à un examen critique, il analyse la tentation croissante du relativisme culturel radical alimentée par le déconstructionnisme et le constructivisme social, la racialisation de tous les problèmes de société, la sacralisation des "minorités" érigées en victimes et la séduction exercée par ce qu'il appelle le néo-antiracisme, c'est-à-dire un antiracisme réhabilitant l'idée de race ou d'identité raciale, faisant ainsi surgir, par un retournement paradoxal, un antiracisme racialiste, voire raciste. Nourrie de slogans et de mots de passe ("racisme systémique" , "racisme d'Etat" , "intersectionnalité" , "privilège blanc" , etc.), une nouvelle langue de bois pseudo-antiraciste s'est diffusée dans le champ des sciences sociales, ainsi que deux grands dogmes idéologiques : la principale forme de racisme serait aujourd'hui représentée par l' "islamophobie" , et le racisme serait toujours et exclusivement le fait des "Blancs" , légitimant dès lors ce qu'il faut bien appeler un racisme anti-blanc. Face à ces dévoiements inquiétants du néo-antiracisme, seule l'exigence d'universalité peut permettre de penser une fraternité qui ne soit pas tribale et une solidarité qui ne soit pas sectaire.

04/2023

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Communication - Médias

De l'exclusion à la solidarité. Regards intersectionnels sur les médias

L'intersectionnalité, telle qu'élaborée par les féministes noires dans les années 1980, permet de réfléchir aux rapports de pouvoir dans leur complexe enchevêtrement. Au-delà d'un certain effet de mode, cette éthique est plus que jamais nécessaire pour comprendre le monde, à l'aube d'une décennie marquée par un virus ayant partout exacerbé la violence et les inégalités, et mis en évidence les systèmes de privilèges. Et qu'arrive-t-il lorsque l'on porte ce regard attentif sur les médias ? Les textes rassemblés dans cet ouvrage explorent avec aplomb les questions de l'inclusion et de l'exclusion médiatiques. Que décoder du traitement média réservé au port du hijab dans le sport, aux agressions sexuelles à l'endroit des femmes noires et autochtones, ou encore, de la place de la sourditude et des transidentités dans l'espace public ? Un recueil qui amène son lot de réponses éclairantes et douloureuses, une rareté dans le paysage des études culturelles et médiatiques francophones. Avec des textes de Alexandra Barbeau et Stéphanie Defoy-Robitaille, Kenza Bennis, Célia Bensiali et Emory Shaw, Karine Bertrand, Nathalie Bissonnette, Gabrielle Caron, Adèle Clapperton-Richard et Catherine Laplante, Geneviève Gagné, Véronique Walsh et Josette Brun, Charles Ouellet et Anne-Sophie Gobeil, Laurence Parent et Véro Leduc, Kharoll-Ann Souffrant et Ingrid Guesdon, Marilou St-Pierre, Bochra Manaï et Christopher Lavie Mienandy, ainsi que Valérie Yanick.

03/2021

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Actualité politique

Tout doit disparaitre

Une révolution culturelle jamais vue dans l'histoire contemporaine rassemble universités, médias, politiques, géants technologiques, papauté, lobbyistes, artistes et haute finance pour saper peu à peu les bases d'une civilisation occidentale considérée comme patriarcale et héritière d'une longue oppression. Un complot ? Non. Une conjonction d'intérêts qui place au centre une sorte de tyrannie des minorités au détriment d'une majorité silencieuse, coupable d'être simplement elle-même et impuissante. Cette Internationale des déconstructeurs nous invite, nous les lointains descendants, coupables de crimes imaginaires, à une génuflexion permanente, une repentance systématique afin que nous nous absolvions des crimes de nos ancêtres. Du passé faisons table rase. Niant en parallèle les racines chrétiennes de l'Occident, cette mouvance s'arc-boute autour d'une série de religions séculières fabriquées : néoféminisme mué en chasse au masculin, anti-racisme absolutiste, théorie du genre, réchauffisme obsessionnel et écologisme totalitaire, internationalisme béat, droit de l'hommisme, dévoiement des droits humains, etc. Ces religions athées s'inscrivent au confluent d'une " convergence des luttes " ou " intersectionnalité " des minorités qui postule par exemple que les femmes sont plus victimes que les hommes du réchauffement climatique. Une série de régressions sociétales (la possibilité d'avorter pour détresse psychologique à quelques semaines de l'accouchement par exemple) sont présentées comme d'invariables victoires progressistes. Le progressisme est désormais l'horizon indépassable. Un progressisme sans limite qui demande chaque jour de nouvelles réformes " humanistes " comme le Dieu Baal des sacrifices humains.

09/2021

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Dictionnaires et ouvrages géné

Géographies anglophones, nouveaux défis

Comme son prédécesseur Géographiques anglo-saxonnes, paru en 2001, ce volume entend donner des clés de compréhension de courants marquants de la géographie anglophone, qui n'a cessé depuis le début de ce siècle de s'étendre et se renouveler.Les auteur.e.s présentent en sept chapitres thématiques des questions peu développés ou développées différemment dans le contexte francophone, et les illustrent par des traductions de textes, sur la responsabilité des chercheur.e.s, l'échelle, les nouvelles approches en géographie économique, les méthodologies et épistémologies féministes, le tournant matériel, les théories non-représentationnelles et les enjeux identitaires. Les géographies anglophones dont ce volume donne un aperçu sont parmi les plus internationales qui soient, irrigués par des contributions du monde entier. Soucieuses de théorisation, elles le sont aussi de leurs impacts sur le monde réel, et ne se prétendent pas apolitiques. Elles se sont saisies de débats vifs comme ceux sur l'intersectionnalité, les nouveaux atours du capitalisme, le féminisme, l'éthique... et leur ont fait place dans leur pratique de la discipline. A ce triple titre, elles intéresseront les jeunes géographes en formation comme les chercheur.e.s plus chevronné.e.s, qui y trouveront des perspectives pertinentes sur leur place dans la société et dans le monde et le rôle que peut y jouer une géographie engagée et qui dialogue sur un pied d'égalité avec l'ensemble des sciences humaines et sociales.

12/2021

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Ethnologie

Une anthropologie des adoptions en Colombie. Entre rencontres, ruptures et expériences : la dynamique des liens de parenté dans la circulation des enfants

En 2015, la Colombie se situait au deuxième rang mondial des adoptions françaises à l'étranger. Ici, dans sa dimension transnationale (France-Colombie), le processus d'adoption dépend de l'intervention juridique des Etats pour sa définition et sa mise en oeuvre. Cette pratique de l'adoption met en lien une mère biologique, une famille d'accueil, des professionnels de la petite enfance et des parents adoptants, autant d'acteurs aux réalités socio-économiques et culturelles diverses. De plus, la mise en pratique de l'adoption internationale rend compte d'un contexte local de parenté constitué d'une pluralité de circulations informelles d'enfants. Comment l'acte d'abandon prend-il sens pour une femme dont la grossesse n'a pas été désirée ? Selon quels critères l'Etat colombien définit-il l'adoptabilité d'un enfant ? Quelles sont les modalités d'implications de la famille d'accueil dans ce maternage transitoire ? Enfin, de quelle manière les parents adoptants assument-ils leur rôle dans le processus de (re) construction identitaire de l'enfant ? Fruit d'une ethnographie multisituée dans le système de l'adoption en Colombie, le livre d'Amandine Delord montre comment regards, vécus, positionnements se rencontrent et s'articulent, témoignant souvent de rapports de pouvoir. L'adoption révèle le contrôle qui s'exerce sur la vie et les corps, dévoilant une "intersectionnalité" de mécanismes de domination analysés avec finesse par l'auteure à partir d'un corpus méthodologiquement construit.

09/2017

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Sciences politiques

Dictionnaire genre & science politique. Concepts, objets, problèmes

Les études sur le genre, qui ont connu un essor important depuis les années 1970, offrent de nouvelles clés pour appréhender les disciplines traditionnelles. Alors que la science politique se montre plus rétive que d'autres à la prise en compte des perspectives du genre, l'objet de cet ouvrage est de révéler leurs apports décisifs à l'analyse du politique. Les notices de ce dictionnaire pionnier recensent les concepts, théories et objets canoniques de la science politique (citoyenneté, libéralisme, administration, partis politiques, mondialisation, etc) en montrant le rôle central du genre dans leur genèse et leur maturation. Elles révèlent aussi le fonctionnement des inégalités entre les femmes et les hommes dans les partis, les assemblées, et la manière dont se fabrique et s'exprime le rapport entre les sexes dans les discours et les comportements politiques. Enfin, elles présentent les nouveaux concepts forgés par les spécialistes du genre (care, féminisme d'Etat, intersectionnalité, etc). Ecrit dans une langue claire et accessible, fort d'une approche comparative entre études anglophones et francophones et d'une vaste bibliographie constituant un outil de référence indispensable, cet ouvrage tire aussi sa richesse de la contribution de plus de 50 spécialistes de différentes générations, qu'il s'agisse d'auteur(e)(s) qui ont créé des concepts ou mené les premières enquêtes sur le genre en politique, ou de jeunes chercheur(e)(s) qui les utilisent et les font vivre aujourd'hui. Il intéressera particulièrement les étudiant(e)(s), enseignant(e)(s) et chercheur(e)(s) souhaitant accéder à une connaissance précise et pédagogique des apports des travaux sur le genre à la science politique comme à ses disciplines connexes, sociologie, histoire, anthropologie.

09/2013

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Pédagogie

Apprendre à transgresser. L'éducation comme pratique de la liberté

Si bell hooks est connue pour son engagement féministe, l'articulation de cet engagement avec les pratiques dans le domaine de l'éducation et de la pédagogie a été peu débattue en Europe. Ce livre est un recueil d'essais sur la pédagogie de l'émancipation qui aborde non seulement l'importance du féminisme dans les salles de classe mais aussi l'articulation de la théorie et de la pratique dans la lutte féministe afro-américaine. hooks y parle de solidarité et d'économie politique, et de la façon dont la pédagogie des opprimés à laquelle elle a été formée par Paulo Freire peut s'appliquer à l'émancipation des Afro-américaines. Des cas particuliers y sont décrits pour souligner l'importance de l'enseignant·e dans la pratique de la liberté. La traduction de cet ouvrage présente un intérêt bien au-delà du monde universitaire francophone. bell hooks est une enseignante-chercheuse mais son travail trouve une résonance tant dans la théorie que dans les pratiques politiques. Ainsi, Apprendre à transgresser parlera aux lecteurs·rices intéressées par le féminisme, par les pratiques éducatives et par les stratégies antiracistes. C'est d'ailleurs ce qui la distingue de beaucoup d'ouvrages féministes publiés en français : le déploiement de la théorie en pratique de l'enseignement et la transformation de la salle de classe en lieu d'émancipation Les pratiques éducatives françaises et la singularité des élèves dans le contexte scolaire ont été débattues en France ces deux dernières années, et ce livre apporte un regard différent en décrivant des stratégies d'enseignement dans un monde multiculturel. Par ailleurs, l'intérêt du public pour l'intersectionnalité et le féminisme antiraciste s'est développé en France. Le modèle universaliste français étant réinterrogé et la question de l'identité plus que jamais d'actualité, l'ouvrage constitue une contribution importante au débat, que ce soit dans le champ disciplinaire des sciences humaines et politiques et dans le milieu associatif féministe, LGBT et antiraciste.

10/2019

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Sciences politiques

Rapport contre la normalité

Les manifestations très agressives autour du " mariage pour tous " auront révélé la profonde homophobie d'une bonne partie de la population française. L'assez nette distribution des partis politiques concernant ce projet de loi a remis en évidence une relation très forte entre sexualité et politique. En 1971, cette évidence n'en était pas une. Il faut imaginer une France beaucoup plus archaïque dans ce domaine, beaucoup plus homogène et moins diversifiée dans la représentation qu'on lui impose et qu'elle se doit de donner d'elle-même. Mai 68 fut l'expression d'un refus collectif de cette paralysie organisée de l'imagination : cette société était plus diverse qu'on ne le lui donnait à penser. Très vite, des voix féministes puis homosexuelles se lèvent pour ne pas laisser la 'réalisation de leur espoir de libération (la Révolution) aux seuls hommes hétérosexuels. C'est le cas du Front Homosexuel d'Action Révolutionnaire dont voici le manifeste très inspiré par le mouvement " provocateur," de l'Internationale situationniste créé par Guy Debord. Ce mouvement proposait une stratégie qui avait tout pour plaire aux futurs gays exacerbés : interventions spectaculaires, détournement d'oeuvres artistiques, souvent érotiques, politisation générale et inversions épistémologiques. On retrouvera la même veine dans les six numéros de la revue Le Fléau social (1972-1974) dirigée par Alain Fleig (groupe 5 du FHAR) ainsi que dans celui de la revue Recherches de mars 1973 intitulé " Trois Milliards de Pervers - Grande encyclopédie des Homosexualités ". Près de 40 ans plus tard, la réédition de ce texte devenait éminemment utile et nécessaire. Il peut en effet, recontextualisé, servir l'histoire des mouvements queers préoccupés d'hégémonie, d'impérialisme, de luttes de classes, de genre et de sexualité, d'hétérosexisme, d'immigration, d'homonationalisme, d'intersectionnalité en résumé, mais aussi de plaisir et de sexe : une approche que le FHAR désignait alors comme une " conception homosexuelle du monde ".

06/2013

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Sciences politiques

Syndicalisme et Anticapitalisme

Quelles luttes syndicales contre le capitalisme, aujourd'hui ? Tel est le thème du dossier du 22e numéro des Cahiers Les utopiques. Comme lors de chaque livraison, des syndicalistes font part de leurs réflexions, de leurs propositions, de leurs actions. Des syndicalistes de l'Union syndicale Solidaires, mais aussi de la CGT ou de la FSU. Sciologues, historien·nes et économistes complètent le propos. Théo Roumier rappelle que le syndicalisme s'attèle à deux tâches en parallèle : la défense des intérêts immédiats des travailleuses et travailleurs d'une part, la construction d'une société d'où doit disparaitre l'exploitation capitaliste d'autre part. Cette exploitation se combine à diverses oppressions (patriarcales, coloniales, raciales, etc.) ; il y a bien longtemps que le syndicalisme se confronte à cette intersectionnalité des agressions, ici expliquée par Saïd Bouamama, Nara Cladera et Juliette Rousseau. Les porte-paroles de Solidaires, Simon Duteil et Murielle Guilbert montrent comment et pourquoi l'écologie et le féminisme s'inscrivent dans la lutte anticapitaliste, mais aussi comment et pourquoi une rupture avec le capitaliste doit s'appuyer sur le féminisme et l'écologie. Contre le capitalisme, mais pour quoi d'autre ? , interroge Christian Mahieux. Question que soulève aussi Maryse Dumas à sa façon : "Qu'est-ce qu'être anticapitaliste aujourd'hui ? " Alain Bihr traite la question sous ce même angle. Patrick Le Moal prolonge le propos à travers quelques pistes pour la révolution, tandis que Ludivine Bantigny propose d'ensemencer les nuages pour recréer l'espoir en une rupture avec le capitalisme. Anne Dufresne décrit un pan du capitalisme contemporain : les plateformes. Patrick Le Trehondat évalue à quel point les coopératives peuvent être une voie de sortir du capitalisme. L'équipe du journal/site Cerises la coopérative se demande comment concilier les lendemains qui chantent et les expériences concrètes d'aujourd'hui, dans une perspective d'émancipation sociale globale. La commission antifasciste de l'Union syndicale Solidaires apporte aussi sa contribution, dénonçant le discours faussement anticapitaliste d'une partie de l'extrême droite. Enfin, comme lors de chaque livraison, des articles hors dossier complètent le sommaire. On trouvera cette fois une interview de l'équipe de Libre Pensamiento, la revue de la Confederación General del Trabajo, de l'Etat espagnol ; également, une contribution du syndicat SUD-Industrie à propos du syndicalisme dans l'industrie de l'armement.

04/2023