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Ioannis Kontaxopoulos, Carole Hyza

Extraits

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Histoire internationale

Ileana. L'archiduchesse voilée

La longue vie de la princesse Ileana (1909-1991) est indissociable de l'histoire et de l'indépendance roumaines. Très populaire clans son pays qu'elle revit après un demi-siècle d'exil. très connue en Amérique où elle fut une figure de la Guerre Froide, elle restait ignorée jusqu'à ce jour du public français. Arrière-petite-fille de la reine Victoria, fille du seul Hohenzollern vainqueur en 1918, le second roi de Roumanie Ferdinand le Loyal, et de la célèbre reine tarie, elle fut aussi la soeur préférée de Carol II et la tante de l'actuel roi Michel. Belle et généreuse, guide des scoutes roumaines de l'YWCA, cette amie des moines, partagée entre la mer Noire et le château dit de Dracula dans les Carpates, se révéla une fondatrice d'hôpitaux, une bienfaitrice dès affligés et une patriote indomptable. Epouse d'un archiduc de la Maison d'Autriche apparenté aux Bourbons, mère de six enfants, elle subit l'hitlérisme, la Garde de Fer puis l'Armée rouge et le communisme. Fière et ardente, fréquentant l'élite de chaque camp, du Conducator Antonesco au Staline roumain, Gheorghiu-Dej. quel rôle joua-t-elle ? Fut-elle vraiment la tante rouge du dernier roi, entre naïveté et duplicité ? Artiste, écrivain, éditorialiste et conférencière de talent dans son refuge de la Nouvelle Angleterre, cette orthodoxe fervente, protégée par le président Kennedy, voulut répondre aux aspirations spirituelles de ses nouveaux compatriotes américains. Devenue moniale en Bourgogne, au monastère russe de Bussy-en-Othe, elle fonda aux Etats-Unis le premier couvent orthodoxe anglophone. D'un grand rayonnement, elle y mourut abbesse il y a moins de vingt ans sous le nom de Mère Alexandra. Les lecteurs en quête de spiritualité ou nostalgiques de la Grande Roumanie, les historiens de l'Entre-deux-guerres et des démocraties populaires, les marins et les scouts trouveront en elle une figure féminine de référence.

06/2010

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Thrillers

Une minute avant minuit

Bientôt trente ans. Cela fera bientôt trente ans qu'Atlee Pine essaie de découvrir ce qui s'est passé à Andersonville, une petite bourgade au fin fond de la Georgie, lors de cette nuit fatidique. La nuit où elle fut laissée pour morte et où Mercy, sa soeur jumelle, fut enlevée alors que leurs parents faisaient, à en croire le rapport de police, la fête en bas. Atlee et Mercy avaient six ans. Atlee pense que Daniel James Tor, le célèbre tueur en série, enfermé dans une prison fédérale de haute sécurité au Colorado, détient les réponses à ses questions. Mais sait-il vraiment ce qui est arrivé à Mercy ? Sa famille a déménagé. Ses parents ont divorcé. Atlee a rejoint le FBI. Pour mettre hors d'état de nuire tous ceux qui s'en prennent à leurs congénères. Lorsqu'elle fait preuve d'un peu trop de zèle en appréhendant un dangereux criminel, son supérieur lui ordonne de prendre des vacances. Elle en profite pour retourner là où tout a commencé et enfin obtenir des réponses et exorciser ses démons. A peine arrivée, Atlee est plongée au coeur d'une enquête frénétique pour arrêter un potentiel serial killer. Avec l'aide de son assistante Carol Blum, elle va déterrer des secrets enfouis depuis longtemps, démêler les mensonges... Et affronter une révélation qui fera voler en éclats toutes ses certitudes. Le retour en France de David Baldacci, l'un des auteurs de thrillers les plus vendus et les plus appréciés au monde. Ancien avocat, il possède des connaissances spécialisées dans le système politique américain et les services de renseignement. Son premier livre, Les pleins pouvoirs, est devenu instantanément un best-seller international, et le film mettant en vedette Clint Eastwood, un grand succès au box-office. Il a depuis écrit plus de quarante best-sellers. Faites-lui confiance pour vous emmener au coeur de l'action avec sa nouvelle héroïne, Atlee Pine.

06/2023

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Critique littéraire

Courrier d'exil. Saint-John Perse et ses amis américains, 1940-1970

Ce volume retrace la conquête de l'Amérique par Alexis Leger, Secrétaire général du Quai d'Orsay, qui débarqua à New York en exilé, le 14 juillet 1940, avec deux adresses destinées à lui ouvrir toutes les portes du pays. La première était celle de Katherine Garrison Chapin Biddle, poète, critique, et épouse de Francis Biddle, ministre de la justice des Etats-Unis. L'autre était celle d'Archibald MacLeish, poète, essayiste, dramaturge et conservateur en chef de la Bibliothèque du Congrès. Ces éminentes personnalités de l'intelligentsia américaine introduisirent le Français dans les plus hauts milieux du gouvernement et des lettres, à commencer par le président Roosevelt. Pendant plus de trente ans, le poète et ses amis mécènes échangeront des lettres où défilent de nombreuses personnalités littéraires et politiques, dont le général de Gaulle. Cette correspondance enfin restituée nous offre un aperçu privilégié sur Saint-John Perse dans son pays d'adoption : à la fois hôte et frère, conseiller et solliciteur. Les lettres, faites d'observations politiques, de remarques culturelles, d'élans lyriques et de tours ludiques, révèlent une intimité surprenante à côté des préoccupations les plus pratiques concernant les besoins financiers et la carrière littéraire du poète. Au carrefour des faits et des dits, du vécu et de l'écrit, les lettres de Saint-John Perse montrent aussi qu'elles sont des textes travaillés, manifestant des traits stylistiques souvent semblables au reste de son oeuvre. Elles sont parcourues d'images inattendues, d'expressions frappées en médaille et de mots clés qui appartiennent à ses poèmes. Elles forment un récit passionnant d'amours et de hasards, Lettres réunies, traduites et présentées par Carol Rigolot, professeur à Princeton University où elle dirige le Humanities Council, centre pluridisciplinaire des arts et des lettres. Son prochain livre, Forged Genealogies : Saint-John Perse's Conversations with Culture, paraîtra en 2001 aux Presses universitaires de la Caroline du Nord. Le présent volume est le quinzième de la " Série Saint-John Perse ".

05/2001

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Sciences historiques

Histoire des émotions. Tome 2, Des Lumières à la fin du XIXe siècle

Après le succès de l'Histoire du corps et de l'Histoire de la virilité, Alain Corbin, Jean-Jacques Courtine et Georges Vigarello dirigent cette très ambitieuse Histoire des émotions en trois volumes, héritière du programme des Annales, de l'histoire des mentalités et de celle des sensibilités, portée par les renouvellements historiographiques les plus récents. Elle réunit pour la première fois les meilleurs spécialistes français et étrangers de l'histoire des émotions, toutes générations confondues. Ouverte par les Lumières, la séquence qui fait l'objet de ce deuxième volume, dirigé par Alain Corbin, fournit un chapitre très riche de l'histoire des émotions. Dès le milieu du XVIIIe siècle se dessinent des attentes nouvelles. La notion d'" âme sensible " émerge peu à peu. C'est le temps du journal intime et celui de l'émerveillement face au paysage. Un " moi météorologique " se fait jour, sensible aux aléas des phénomènes naturels. Dans ce siècle de la Révolution et des révolutions, la colère, la terreur, l'indignation côtoient l'exaltation, la joie, la ferveur ou la mélancolie sur la scène politique. De nouveaux rituels les expriment et leur donnent corps. Des barricades aux champs de bataille, des grandes chasses aux catastrophes naturelles, du romantisme à l'impressionnisme, des émois de l'orgasme à la vénération de la Vierge Marie, de multiples gammes des émotions sont ici mises en lumière. A l'extrême fin du XIXe siècle, des savants commencent à mesurer l'expression des émotions. La psychologie, peu à peu, s'impose. Professeur émérite à l'université Paris I-Panthéon-Sorbonne, pionnier de l'histoire des sensibilités dont il a inventé et exploré les nouveaux territoires, Alain Corbin est l'auteur de nombreux ouvrages. Il a dirigé au Seuil : Histoire du corps et Histoire de la virilité (avec G. Vigarello et J.-J. Courtine). Avec les contributions de : Olivier Bara, Serge Briffaud, Anne Carol, Alain Corbin, Guillaume Cuchet, Michel Delon, Emmanuel Fureix, Corinne Legoy, Judith Lyon-Caen, Charles-François Mathis, Guillaume Mazeau, Hervé Mazurel, Anouchka Vasak, Sylvain Venayre, Agnès Walch.

10/2016

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Critique littéraire

Sur Pierre Michon. Trois chemins dans l'oeuvre

Ce livre du poète Jean-Claude Pinson propose trois études essentielles sur Pierre Michon. Ecrites par un philosophe spécialiste d'esthétique, elles éclairent l'oeuvre de l'auteur de Rimbaud le fils, y dessinent des chemins, sans pourtant l'éblouir ou la crucifier. En abordant successivement la question du sacré chez Michon (à partir de Bataille), celle de l'amour (en référence à Barthes), et enfin en étudiant le lien qui unit Michon et Antonin Artaud, massacreur et grand thuriféraire de la langue-mère. Des os avec du texte autour L'écriture de Pierre Michon, sa tension extatique, son tremblement quasi mystique, est de celles qui répondent à l'ordre que l'avènement d'une raison sans Dieu et d'une histoire exempte de passions, de tragique, semblait pouvoir imposer à la littérature, à la poésie et à l'art en général. Jean-Claude Pinson explore ici les voies par lesquelles l'auteur de Vies Minuscules résiste à un devenir "normal" sinon normalisé de la langue. Sans ressusciter artificiellement une transcendance mais en légendant la fin du monde chrétien et son usure, Pierre Michon fait surgir un sacré plus ancien, comme une sorte de source, ou de socle anthropologique d'un sacré à la fois chtonien, viscéral mais aussi parfois plus apollinien, lumineux, lié au sentiment de continuité avec la nature et le cosmos. Dans l'opposition du pur et de l'impur se glisse parfois une invocation, et cette réconciliation avec le monde non humain prend alors, par le truchement d'une souveraineté de la parole et du chant, le nom ou le visage de la Grâce. Jean-Claude Pinson écrit : "C'est bien, me semble-t-il, une telle langue-reine empreinte de sacralité, qui hante l'écriture de Michon, une langue impossible et souveraine. Une langue alimentée par la tension du néfaste et du faste. Une langue aussi rare que fastueuse". Fragments d'un roman amoureux Il n'y a pas, à proprement parler d'histoires d'amour chez Michon, pas de Werther ni d'Adolphe. D'abord parce que l'auteur n'écrit pas de romans, ses récits brefs restants marqués toujours par la hantise de la poésie, voire du haïku. Ensuite parce que le flamboiement érotique est chez lui le plus souvent celui de la prédation, de la chasse, lié en cela à la dimension brutale du scopique et de la possession et dont l'écho se propage dans la fascination par la frappe énonciative. Ce thème est pourtant, quelques fois, augmenté ou relayé par une autre tonalité, sentimentale. Les deux registres se combinent dans l'opposition entre une soudaineté du visuel, de la "prise" , et une temporalité plus déliée, plus étendue, celle de la tendresse qui se déploie plus rarement. Entre pictural et lyrique. "L'instant sauvage du trait, de l'incision d'une part ; la modulation, le déploiement temporel du chant de l'autre". Artaud fantôme. Cheminements d'Artaud dans Michon. Si la référence explicite à Artaud est chez Michon plutôt discrète, les croisements entre les deux trajectoires sont sensibles, tant dans les parentés que dans les divergences. L'étude de Jean-Claude Pinson explore comme un dialogue secret entretenu avec l'auteur d'Artaud le momo. Si les deux ont en commun d'avoir éprouvé "l'impouvoir d'écrire" , et si l'un et l'autre ont tourné le dos à un art conforme aux règles de la mimesis, de la simple représentation, Artaud s'est confronté à l'expérience de n'être pas au monde, "là où Michon s'adosse encore à l'expérience contrastée d'un monde qui est et n'est pas habitable" ; monde avec lequel il est possible d'établir un lien dans le seul fait de rendre l'oeuvre partageable, audible. Quand Artaud tend à rechercher une parole d'avant les mots, Michon parie encore sur la sorcellerie de la phrase, fût-elle inquiète, incantatoire, opérant par la fulgurance de son surgissement ou de sa profération. Et dans les deux oeuvres, Jean-Claude Pinson identifie le recours à l'insurrection de la couleur comme "faisant signe en direction d'un âge (ou état) naïf, sauvage, fauve, de l'humanité" , sur les traces, on l'aura pressenti, d'un certain Vincent Van Gogh. Jean-Claude Pinson : philosophe, poète et essayiste, il a publié, parmi de nombreux livres livres : J'habite ici, Champ Vallon, 1991 ; Laïus au bord de l'eau, Champ Vallon, 1993 ; Habiter en poète, Essai sur la poésie contemporaine, Champ Vallon, 1995 ; Free Jazz, Joca Seria, 2004 ; Poéthique, Une autothéorie, Champ Vallon, 2013 ; Alphabet cyrillique, Champ Vallon, 2016 ; Autrement le monde : sur l'affinité de la poésie et de l'écologie, Joca Seria, 2016.

03/2020

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Critique littéraire

Revue de la Bibliothèque nationale de France N° 59/2019 : World-building. Création de mondes et imaginaires contemporains

A l'heure où la fantasy séduit de plus en plus (Le Seigneur des anneaux, Game of Thrones...), plaçant les "mondes inventés" au coeur de la culture populaire, ce dossier s'interroge sur leurs formes et leurs usages en confrontant le regard des historiens du genre à celui des spécialistes des médias et des créateurs, qu'ils soient écrivains ou concepteurs de jeux. L'invention de mondes imaginaires L'invention de mondes imaginaires est une idée aussi ancienne que l'humanité, depuis l'Atlantide de Platon, ou encore l'Utopia de Thomas More. Mais c'est dans la seconde moitié du XIXe siècle en Angleterre, avec Lewis Carroll et William Morris, que naissent la fantasy et sa pratique, le worldbuilding. Un genre qui connaîtra un succès prodigieux à partir des années 1960, à travers l'oeuvre de Robert E. Howard (Conan le Barbare) et celle de Tolkien (Le Seigneur des anneaux). Anne Besson retrace pour nous l'histoire du genre pour lequel Tolkien tient lieu de modèle, l'écrivain-démiurge qui, pour créer sa mythologie personnelle, dessine des cartes, crée une cosmogonie, élabore des chroniques... Les cartes jouent en effet un rôle spécifique dans la création des mondes imaginaires, ainsi que l'expose Julie Garel-Grislin dans son article. La fantasy connaît en France une apparition tardive (les premières traductions datent des années 1970) : il faut attendre le nouveau dynamisme éditorial de la fin des années 1990, décrit par Marie-Lucie Bougon, pour la voir s'affirmer et se singulariser (avec des éditeurs comme Mnémos, Bragelonne...). Ce succès éditorial, très marqué chez les jeunes enfants et les adolescents, nous conduit à nous interroger, aux côtés de Laurent Bazin, sur les raisons d'une telle fascination au-delà du simple besoin de divertissement. Un succès transmédia L'engouement pour ces imaginaires contemporains s'étend bien au-delà de la littérature, porté par le développement de nouveaux médias (bandes dessinées, pulps, films, séries télévisées, jeux vidéo, jeux de rôle...), chaque support nourrissant l'autre, avec l'ambition de construire un monde complet et consistant, quoique fictif. Les créations de nouveaux univers sont pléthoriques au cinéma (Star Wars, adaptation du Seigneur des anneaux), dans les séries (Game of Thrones ou Westworld), le jeu vidéo (World of Warcraft ou Assassin's Creed) et même les jouets (Lego)... Elles sont aujourd'hui au coeur de la culture populaire au point de faire émerger une nouvelle communauté de fans, les "geeks", qu'ils soient fervents lecteurs de fantasy, de mangas, ou de comics, "rôlistes", gamers, amateurs de séries fantastiques ou de films d'horreur. David Peyron nous dit quelles pratiques se cachent derrière ce vocable, tandis qu'Olivier Caïra revient sur les jeux de rôle sur table, tels que Donjons et dragons. Les genres de l'imaginaire sont également très présents sur le petit écran, depuis Star Trek jusqu'à Game of Thrones, au point de brouiller la frontière avec le cinéma. Une évolution que décrit Florent Favard. Alain Boillat se concentre quant à lui sur le cas de Westworld qui, tout en reprenant les codes du western, explore la problématique de l'intelligence artificielle et tend un miroir à nos préoccupations contemporaines... La parole aux "créateurs" Il s'agit aussi d'entendre la parole des créateurs, de ceux qui donnent corps à ces univers, qu'ils soient écrivains ou concepteurs de jeux. Des écrivains français se sont prêtés au jeu, tels que Jean-Philippe Jaworski, auteur de deux cycles de fantasy, Récits du Vieux Royaume et Rois du monde (éditions des Moutons électriques), Lionel Davoust, auteur des Chroniques d'Evanégyre (éditions Critic), ou encore la Canadienne Karoline Georges, auteur de romans d'anticipation (SF Folio). Côté jeux vidéo, la société Ubisoft expose sa ligne éditoriale et la manière dont elle reconstruit des mondes historiques disparus, comme dans son dernier opus, Assassin's Creed Odyssey (2018), dont l'action se situe en Grèce pendant la guerre du Péloponnèse. Tout doit concourir à l'immersion du lecteur ou du joueur... Rubriques : L'"Actualité de la recherche" mène l'enquête avec Laurent Demanze sur la passion de l'investigation dans la littérature contemporaine La "Découverte" des archives comiques de la photographie relate avec humour comment ce médium a été perçu dans la presse humoristique du XIXe siècle Une " Galerie " autour du typographe Christian Delorme La rubrique " Histoire de la bibliothèque " consacrée à l'Arsenal pendant la première moitié du XIXe siècle Le récit de Gaëlle Obiégly en " Résidence " à la BnF

10/2019

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Esotérisme

Les formes contemporaines de l'antimaçonnisme

Ces dernières années, en Europe, dans le monde musulman, mais aussi en Afrique subsaharienne, les discours visant le pouvoir supposé des francs-maçons et leurs présumées collusions ont à nouveau fleuri. Ces discours s'en prennent au rôle politique ou économique que joueraient la franc-maçonnerie ou les francs-maçons, mais s'inscrivent aussi dans une parole plus large qui vise à dénoncer une conspiration mondiale, voire un principe maléfique transhistorique - mettant à jour des topoi de la rhétorique antimaçonnique classique. Cela s'inscrit dans des sociétés où la dialectique du secret et de la transparence est omniprésente, et où franc-maçonnerie est perçue comme l'expression par excellence d'une supposée culture du secret. S'entremêlent ainsi un antimaçonnisme catholique traditionnel, tantôt politique, tantôt religieux et diabolisateur, qui s'exprime aujourd'hui davantage en Afrique subsaharienne et en Amérique latine qu'en Europe, mais qui sur le vieux continent perpétue le fonds de commerce idéologique de milieux intégristes chrétiens ; un antimaçonnisme politique, porté par des courants populistes ou nationalistes, qui s'évertue à traquer les francs-maçons comme favorisant une domination étrangère (politique, financière) - c'est le cas en Italie et dans plusieurs pays d'Europe centrale, orientale et balkanique ; un antimaçonnisme islamique radical qui puise à l'antisémitisme et à l'antisionisme des différents courants qui le composent ; un antimaçonnisme complotiste enfin, qui s'abreuve au succès des théories conspirationnistes en vogue et se propage viralement sur Internet. Les actualisations de la rhétorique antimaçonnique comme les usages idéologiques qui en sont faits paraissaient dès lors devoir être réinterrogés, vingt-cinq ans après un premier volume consacré aux courants antimaçonniques dans la collection "Problèmes d'histoire des religions" (IV/1993). C'est la triple ambition du présent ouvrage : dresser un état des lieux de l'antimaçonnerie aujourd'hui, et de ses évolutions récentes ; analyser à la fois les accents nouveaux et les reformulations de condamnations anciennes ; examiner des situations peu mises en avant dans la littérature jusqu'ici, telles les formes de l'antimaçonnisme dans les courants émergents du christianisme contemporain ou de l'islam.

10/2019

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Poésie

La Licorne et la Vie

La Vie humaine existe grâce à l'amour. Elle devient un rayon face à l'amplitude du temps, fait se scander les battements de coeur aux rythmes incessants (l'éternité ...) des vagues sur le rivage des plages, où Dieu a pensé. Chacun des galets ou des coquillages qui s'y trouvent sont les protecteurs de toute les vies qui naissent, puis retournent à la mer. L'océan étant les points de suspension qui suit les questions innocentes des enfants. L'amour irradie tel un rayon sans soupçon, une source de lumière résonnante qui ne trouve pas d'obstacle. Montant et descendant sur l'échelle humaine de la terre au ciel, l'amour existe depuis même avant l'humanité ; puisque déjà l'Eternel source de vie et d'amour (permanents) aimait sa création dès la Genèse " [...] le souffle de Dieu planait sur la surface des eaux." (Gn, 1.2) Ce qui explique la beauté des cieux, pleins des rayons de l'omniprésence créatrice, chacun y trouve son nom. ... Ce dernier à chaque fois qu'il est prononcé ou même simplement évoqué s'élève au patrimoine humain, via le Livre de La Vie. Cette écriture immatérielle rayonne parmi les Ecritures réelles "comme le dit la Bible elle-même, la parole de Dieu est valable pour l'éternité." (Jacob Kaplan, La Bible, texte intégral, traduite du texte original par le rabbinat français, aux éditions Colbo, Mars 2002, préface, p. VII). Lumière parmi la Lumière, l'amour offert dans l'Ancien et le Nouveau Testament propose des prophètes, des patriarches, des Rois, des entités très mystérieuses comme le Christ. Au coeur de l'amour, il y a ces pierres magnifiques, à l'origine du saint Graal. Il y a aussi la pierre noire de la Mecque, en Arabie Saoudite ; et le Kotel à Jérusalem, en Israël. L'amour, le rayon, le coeur, la pierre trouvent leurs symboliques dans les trois grandes religions monothéistes. Mais nous évoquerons également dans ce travail les croyances païennes. Le monde est riche et varié, soyons tolérants et toujours à l'écoute. La poésie est une hypnose contrôlée, elle est aussi une écoute : perpétuelle corne d'abondance.

09/2019

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Décoration

Graphzine, Graphzone

"Faire un journal comme une oeuvre d'art... Utiliser l'impression, le dessin, le texte, la composition typographique la mise en page, comme matière pour une expression artistique." (Loulou Picasso) "Nous souhaitions créer quelque chose d'aussi fort que le mouvement Dada... Nous n'aimions pas le graphisme traditionnel, ni les galeries... Nous formions une micro-société... Nous mimions le commando terroriste... La dictature graphique, c'était de réaliser des choses sans en demander l'autorisation." (Kiki Picasso) "Bien sûr que c'est de l'art, et autrement plus fort que toutes les impostures que l'on peut voir dans les galeries. Ces productions apparemment sans statut remettent tout en cause sans errer par la richesse et la quantité des images qu'elles proposent... Peut-être que l'on nous reprochera de manquer de stratégie bourgeoise. Mais un jour notre travail se verra et il aura l'efficacité d'avoir dit l'époque." (Bruno Richard) "Objets luxueux ou petites feuilles anthracite, les graphzines sont beaux et peaufinés. Fini les fanzines militants chiants tirés sur une ronéo pourrie. Fini la bonne parole. Place à l'expression, vive les images sales." (André Igwal) "Des publications radicales produites en dehors de toute structure éditoriale par des passionnés." (Pierre La Police) "C'est comme une petite exposition d'art sous la forme d'un livret imprimé." (DeePee) "C'est un objet, un objet dont on ne se lasse pas de tourner les pages. Vous n'avez jamais vu des pages comme celles ci." (Delteil de Ton) "Après, vous n'achèterez jamais plus le paquet de bandes dessinées à la con que vous lisiez d'habitude..." (Willens) "Résolument le contraire de l'apologie du commercial qui sévit partout... Puisqu'on vous dit que ce que font ces gens-là est ce qu'il se fait de mieux en matière d'Art Contemporain ! " (Jean-Christophe Menu) "Faire exprès de ne pas jouer le jeu de l'autocensure..." (Fredox) "Y5 pour ]es yeux, P5 pour la tête : asocial, anormal dangereux, drogué, alcoolique, homosexuel... la totale ! ..." (..Y5/P5) "DIY or DIE ! " (Jean-Pierre Turmel) "Fais-le toi-même si t'es pas content." (Kerozen)

09/2019

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Policiers

Les fils de Judas

Le 17 novembre 1465 au Liban, le grand Ma-Eddin fonde une secte religieuse qui réunit Musulmans et Chrétiens. Persécuté par les Ottomans, trahi par un de ses premiers disciples, Judasich, fils de Judas, il doit fuir. La parole du prophète s'enfonce alors dans la nuit. Veillée par quelques élus qui se transmettent son secret au fil des années, elle sera dissimulée pendant quatre siècles, dans l'attente de temps plus propices à sa révélation. Le moment est venu. Paris, 1865: au milieu de la nuit, alors que la ville disparaît sous un violent orage, le chimiste Callebrand travaille dans le silence de son laboratoire; seule la lumière rougeoyante du fourneau retient son attention. Ce soir, au cours de cette nuit d'apocalypse, il va enfin trouver la formule qu'il cherche depuis maintenant près de vingt ans. Oui, c'est bien cela: le secret de la malléabilité à froid des métaux. Quelques semaines plus tard, Raymond de Mahédin, dernier descendant du grand Ma-Eddin, revient d'un mystérieux voyage au Liban. A la tombée du soir, il emprunte le chemin malfamé de la chaussée de Clignancourt et se dirige discrètement vers une maison isolée située de l'autre côté des buttes Montmartre. Alors qu'il marche dans l'obscurité, Sir Archibald, l'accoste vivement et le provoque en duel. Il faudra attendre l'aube pour régler ce différend. Raymond a un rendez-vous auquel il ne peut se soustraire; s'il le souhaite, l'Anglais peut l'accompagner... Mais les héritiers de l'apôtre maudit, les fils de Judas, sont toujours là. Le dénouement approche. Au sommet de son art, Ponson du Terrail emporte ici ses personnages dans un tourbillon d'aventures étourdissantes, prodigieuses, pleines de rebondissements, rocambolesques pour tout dire. Les fils de Judas paraissent en 1867 en deux tomes (Un conte des mille et une nuits et Lamour fatal ) chez Edmond Dentu. Considérés par Claude Mesplède dans son Dictionnaire des littératures policières comme le ," chef d'oeuvre incontestable " de Ponson du Terrail, Les fils de Judas n'avaient pas été republiés depuis 1874.

03/2013

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Littérature française

Armande ou le chagrin de Molière

Ce "journal", Armande Béjart le tient une année durant. Commencé le 17 février 1699, vingt-six ans après la mort de Molière, il s'achève une dizaine de mois avant sa propre mort. Il est le récit intime et secret d'une femme qui se demande ce qu'elle a fait de sa vie. Et si, au bout du compte, elle était passée autant à côté d'elle-même que de son mari ? Travaillant depuis plus de quinze ans sur Molière, André Versaille a voulu donner la parole à Armande pour lui faire raconter Molière de son point de vue à elle, et relater en même temps sa vie d'épouse et d'actrice de la compagnie la plus célèbre (et la plus passionnante) du théâtre français. Vingt-six ans après la mort de Molière, et, au terme d'une existence remuée de théâtre, de passions amoureuses, de libertinage et de déceptions, Armande, retirée de la scène et sentant sa fin prochaine, désire faire le point sur sa vie. Pendant près d'un an, elle s'astreindra chaque soir, dans la solitude, à se remémorer les épisodes de sa vie, et l'aventure quotidienne de la troupe avec ses grands moments : scandale, querelle, cabale, féérie, folie... A l'évocation de ces événements, elle s'interroge sur sa relation avec Molière, trop plein, à ses yeux, de son art pour satisfaire la jeune femme qu'elle était. Comment a-t-elle compris l'oeuvre ? Comment a-t-elle réagi en découvrant qu'elle fut le modèle de la Célimène du Misanthrope ? Qu'est-ce qui a entraîné son désamour, puis sa première infidélité ? Et, elle qui sa vie durant fut une éternelle benjamine, comment, arrivée à l'âge mûr, a-t-elle vécu son amour pour Michel Baron, de onze ans plus jeune qu'elle, fils spirituel de Molière et qui deviendra le comédien français le plus renommé de la fin du XVIIe siècle ? A travers le regard de celle qui fut son épouse durant plus de dix ans, nous découvrons un portrait de Molière depuis les coulisses et depuis l'alcôve.

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Récits de voyage

De Dakar à Paris. Un voyage à petites foulées

Partir de Dakar au rythme des foulées, aller jusqu'à Paris, en passant par Saint-Louis du Sénégal, Nouakchott, Tétouan, Tanger, Barcelone, Bordeaux, La Rochelle, Nantes, Angers, Saumur, Tour, Orléans, Etampes et Montreuil ; se déplacer au gré des rencontres : tel était l'objectif de Dakar Paris. Pourquoi Dakar ? La capitale sénégalaise demeure une cité singulière, une péninsule superbe et la terre africaine la plus à l'ouest du continent. Une cité tournée vers le grand large où chaque année, des milliers de Sénégalais montent sur des pirogues à destination de la lointaine Europe, devenue si difficile d'accès par les voies légales. Même si ses papiers sont en règle, Pierre Cherruau a choisi des chemins de traverse pour raconter ce continent qu'il avait l'habitude de sillonner comme reporter. C'est à pied qu'il a longé l'Atlantique. Il ne s'agissait pas de réaliser une prouesse physique ou sportive, il voulait donner la parole aux Africains pour comprendre pourquoi tant d'entre eux rêvent de partir à tout prix, même au péril de leur vie, tandis que d'autres veulent croire à l'avenir de leur continent. À travers ce périple, Pierre Cherruau a pris le pouls de l'Afrique, a écouté les colères de ses habitants, leurs enthousiasmes et leurs passions pour la terre rouge, couleur de latérite, qui les a vus naître. Ce voyage est aussi personnel à plus d'un titre. La course est l'occasion de renouer en esprit avec un père parti trop tôt, cet autre Pierre Cherruau, journaliste et écrivain, disparu avant d'avoir eu le temps d'écrire tous les livres rêvés. Un père qui en initiant son fils à la course, sur les rives de la Garonne lui a donné le goût de la liberté. Et puis, ses liens avec l'Afrique sont familiaux : sa femme est Sénégalaise et ses enfants, des héritiers de la culture nomade des peuls. Dakar Paris est aussi un moment d'égarement volontaire, un « temps volé », où le professionnel de l'information cesse enfin d'être pressé et connecté, où il échappe à la frénésie de l'actualité. Il renoue avec ce qui fait l'essence de ce métier : les hommes et les imprévus.

03/2013

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Sciences historiques

Corse, terre d'accueil, terre d'exil. 1914-1918

La déclaration de guerre en août 1914 a généré en Corse une histoire particulière. En effet, île éloignée de plus de 100 km de la terre ferme française, sa situation géographique la destinait tout naturellement à devenir un lieu de détention pour les différentes catégories de prisonniers ennemis. De plus, tout apport de main d'oeuvre, qu'il soit constitué de ressortissants de pays ennemis ou amis, était le bienvenu dans cette île vidée de sa jeunesse, partie au front. Dans une oeuvre précédente, parue en 2014, Simon Giuseppi a présenté le cas d'un millier d'internés civils austro-allemands évacués de la France continentale et détenus dans l'ancien couvent de Corbara. Pour coïncider, cette fois-ci, avec la commémoration de l'Armistice et la fin des hostilités du premier conflit mondial, ce deuxième ouvrage complète et élargit l'histoire de l'internement dans les couvents de Cervione, Oletta, Morsiglia et Luri, puis décrit et analyse la présence dans l'île de milliers de prisonniers de guerre allemands, turcs, bosniaques etc... et autant de réfugiés, pour la plupart serbes et israélites syriens. Parmi ces étrangers venus de tous horizons, un grand nombre a contribué, par leur travail volontaire ou forcé, au fonctionnement voire à la survie de l'administration et de l'économie insulaires. D'autres ont préféré consacrer le temps de leur captivité au développement de leur talent d'artiste ou d'écrivain. Les recherches menées par l'auteur ont fait resurgir la production artistique de prisonniers civils et de réfugiés qui constitue un véritable reportage graphique, venant enrichir et authentifier son récit. La parole est donnée, comme il se doit, aux auteurs allemands qui ont tenu à raconter leur version des conditions de détention, parfois sérieusement différente de celle qui émerge de la lecture des archives françaises. Enfin, les remarquables clichés réalisés en 1916 par l'opérateur-photographe Isidore Aubert lors d'une tournée des différentes communautés étrangères permettent au lecteur de mieux appréhender la réalité de cette période de l'histoire de la Corse, terre d'accueil et terre d'exil, période assez récente et pourtant bien mal connue.

12/2017

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Poésie

Passager de la terre

Qu'y puis-je : je ne cesse pas de penser que vous êtes le plus grand, le plus sûr poète de notre génération, proclame Alain BORNE dans une lettre qu'il adresse à Lucien BECKER en 1959. Je demande à la poésie de m'émerveiller. Vous m'émerveillez à chaque coup non seulement de poème en poème mais de vers en vers. Auparavant, le premier à saluer la poésie du jeune BECKER, alors âgé de dix-sept ans, avait été René CHAR, qui devait l'accueillir dans sa revue Méridiens : Vos poèmes sont de bons compagnons, Ils ont le regard sûr, la parole mesurée et leurs mots se mettent, le soir venu, au lit, avec nous. Bientôt André BRETON lui proposerait d'apporter son concours à la revue Le Surréalisme au Service de la Révolution, à celui-là qui déclarait à l'époque : Ici dans cette campagne je suis le surréalisme, plutôt un fantôme du surréalisme... Dès 1945, Jean PAULHAN ferait paraître chez Gallimard un premier volume intitulé Le monde sans joie. J'ai très vivement aimé vos derniers poèmes, Aimé est peu dire, lui écrit-il. Deux ans plus tard, le poète publierait Rien à vivre, puis en 1954 Plein amour et encore L'été sans fin en 1961. J'ai voulu, avec mes poèmes, dépasser cette mince écorce de vie qui nous vêt, pour m'engager, sans esprit de retour, dans les zones où l'on n'a plus devant soi que la chair pantelante ou tragique. Le présent volume réunit ses premiers recueils, depuis longtemps introuvables, Cœur de feu (1929), Passager de la terre (1938), et Le grand cadavre blanc (1940), avant de proposer quelques poèmes rares, parus uniquement en revues, et enfin - grâce à la généreuse collaboration de la famille du poète - un choix de lettres inédites de ses amis R.-G. CADOU, J. BOUSQUET, R. CHAR, A. BRETON, G. BACHELARD, P. REVERDY, G. MOUNIN, LA TOUR DU PIN, L. del VASTO, J. FOLLAIN... Son secret, en 1938, Lucien BECKER ne l'avait-il pas déjà divulgué : les poèmes que je fais depuis un certain temps sont d'une simplicité déconcertante. De cette simplicité particulièrement heureuse qui ne saurait nuire à leur imperceptible mais puissant envoûtement, bien au contraire. Alain BLANC

06/1993

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Critique littéraire

Henry Bauchau. Sous l'éclat de la Sibylle

L’idée directrice de cet essai est d’évoquer l’élaboration imaginaire d’Henry Bauchau, de raconter son accession à l’écriture et de mettre en évidence les grands axes de l’oeuvre. Il s’agit donc d’un livre introductif et accompagnateur. Il vise à faire découvrir Bauchau au plus grand nombre autant qu’à éclairer les familiers de ses livres. Cet essai ouvre des pistes de réflexion. Il ne se veut pas une biographie, mais il convoque celle-ci chaque fois que nécessaire, de sorte que le lecteur peut suivre tout à la fois l’accomplissement d’une vie et d’une oeuvre. Le dispositif “rhétorique” place au centre de l’essai le personnage de la Sibylle, figure si essentielle de l’imaginaire de Bauchau, qui certes représente l’analyste Blanche Reverchon qui a été le déclencheur de son parcours d’écrivain, mais, plus largement, symbolise l’héritage mythologique et l’exigence psychanalytique. En intercalaire de chaque chapitre, la Sibylle prend ici la parole ; elle est le personnage à l’horizon duquel les informations données résonnent, un peu comme la “Déesse Suzy” dans Professeurs de désespoir de Nancy Huston. Ses interventions plus intimes, pertinentes et “interpellantes”, apportent une dynamique dialogique et donnent un éclairage plus subjectif sur la matière des chapitres et sur ce que Bauchau met en jeu en intégrant la cure analytique comme une sorte de moteur du travail artistique, d’où ce dialogue constant avec la Sibylle. Différents aspects saillants de l’oeuvre sont ici abordés, comme en témoigne le sommaire de l’ouvrage. Directrice scientifique du Fonds Henry Bauchau qui est dépositaire de ses archives, Myriam Watthee-Delmotte s’appuie sur sa connaissance de sources inédites, écrits de jeunesse, poèmes des commencements, correspondances. Elle met particulièrement en relief le hiatus profond, les contradictions et les circonstances qu’Henry Bauchau a dû dépasser pour faire advenir sa vocation profonde. Cet essai propose sous maints aspects thématiques et stylistiques une lecture particulièrement intelligente et pénétrante de l’oeuvre ; il est instructif et s’appuie sur une solide expérience universitaire, mais n’en demeure pas moins destiné à un très large public, car il s’appuie autant sur la documentation que sur les ressources de l’imaginaire.

01/2013

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Sciences historiques

Portraits, Faux-la-Montagne

Faux-la-Montagne est situé au sud du département de la Creuse, au centre du Limousin (intégré désormais au sein de la Nouvelle Aquitaine), sur une Montagne limousine qu'on appelle aussi, ici, le Plateau de Millevaches. Nous sommes en pleine campagne, dans un paysage de moyenne montagne, de lacs et de forêts qui n'ont, les premiers comme les secondes, pas plus de cent ans d'âge. L'altitude oscille entre 525 et 821 mètres, point culminant de la commune, à La Sagne, au bois de Bessat, au-dessus du village de Loudoueineix. Avec une superficie de 4 800 hectares (48 km²) et une population de quatre cents neuf habitants, Faux fait partie de ces communes rurales les moins denses de France : 8 habitants au km². Pour vous donner une idée : si Paris avait la densité de Faux-la-Montagne la capitale n'aurait que huit cents quarante habitants tandis que si Faux avait la densité de Paris, y habiteraient plus d'un million de personnes ! Nous sommes ici dans ce qu'un très sérieux sénateur, auteur d'un rapport sur le sujet, a nommé en 2014 "l'hyper-ruralité". Ce qu'en des temps où les mots étaient moins précautionneux on appelait le rural profond. L'idée est née de réaliser un portrait du village qui ne soit pas collectif, mais pointilliste. Laetitia Carton, qui vit à Faux depuis huit ans et est depuis 2014 conseillère municipale, demande à son ami Edmond Baudoin de venir dessiner les gens de Faux. Soixante-et-un d'entre eux (15 % de la population) ont accepté de se prêter à la pose. Mais Baudoin, lorsqu'il crayonne, n'aime guère le silence. Il veut connaître celui qu'il croque. Il lui pose des questions, l'interroge sur sa vie, sur le village et son avenir. Le modèle parle. Laetitia enregistre. Toute une équipe bénévole transcrira les enregistrements et on exposera l'ensemble, les dessins et les textes, dans la salle de la mairie où chacun pourra ensuite venir les voir et les lire. Ce livre est le résultat de cette expérience. Avec un parti pris : publier tels quels les témoignages des habitants. Sans réécriture mais avec l'authenticité d'une parole brute, directe, sincère.

09/2016

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Poésie

Du Zénith au Nadir

Ce recueil résulte d'une commande de la Maison de la poésie de Nantes à l'occasion du festival de poésie Midi-Minuit d'octobre 2019. Dans son troisième recueil, la poète, à la recherche d'une vérité, d'un infini perdu, d'une immensité spatiale dont elle cherche à se remplir, est en contemplation permanente des étoiles qu'elle rêve d'absorber. Dans Ultime Atome, elle mitraille ses intuitions comme un philosophe à coup de marteau "L'adulte n'existe pas" . Du Zénith au Nadir radicalise cette mise en abime sous la forme d'un long chant tourné vers l'être aimé, l'astre perdu. L'expérience du deuil est au coeur du poème et lui confère une dimension élégiaque. La mort renforce la vanité de toutes choses, elle oblige à un véritable décentrement, "Tout est faux, rien n'existe" . "La ville est un théâtre à ciel ouvert observé par toutes les étoiles de l'univers" . Le Nadir ne dit pas uniquement l'absence de lumière mais il dit aussi les profondeurs de l'âme, les fondations, la naissance d'autre chose, la possibilité pour Orphée de retrouver à travers le chant, cet astre perdu "dans un quartier de lune" . Le lyrisme de Rosalie Bribes se caractérise par la métamorphose liée à l'interaction des différents individus dans la matière interstellaire "pendant que le monde continue de tourner, une chrysalide sans cesse se réinvente dans l'immensément grand avant de redevenir atome" . A l'ouverture du recueil, l'Autre permet d'accoucher de soi-même. La maïeutique opère un renversement dialectique du désir comme manque, mélancolie au désir comme élan vital qui permet de faire accoucher les âmes dans la beauté afin qu'elles donnent naissance à une parole nouvelle. Le poème apparait ainsi comme un long chant traversé de fulgurances magnifiques, de doutes, de douleurs, de rire et de sourires qui signifient que la vie a du sens avec et pour autrui car si l'écriture est un acte d'amour, le chant est celui d'un dialogue, d'une intersubjectivité poétique, d'un grand rire cosmique : "c'est bien à l'échelle du cosmos que nos rires deviennent ce qu'ils sont, le véritable trésor".

08/2020

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Histoire de France

Marat

Deux siècles après son assassinat par Charlotte Corday, on demeure abasourdi par la violence du verbe de Jean-Paul Marat comme aussi par la haine et la répulsion qu'il a provoquées chez ses contemporains et jusque chez les historiens. Marat se singularise par un tempérament, un caractère, une carrière, un mode d'action sur l'événement qui le mettent à part dans la galerie de portraits des acteurs de la Révolution. Plus âgé que beaucoup d'entre eux - il est de la seconde génération des Lumières -, homme de plume et de parole davantage qu'homme de pouvoir, il est chargé, presque seul, de tous les crimes imputés à la Convention par les hommes de Thermidor. L'opprobre, jeté également (mais c'est normal), par la Contre-Révolution, a pris un tour si excessif qu'il a fabriqué un Marat imaginaire sans rapport ni avec le personnage ni avec son rôle. Les réhabilitations, souvent venues de la gauche, ou même la récupération occasionnelle par l'extrême-droite, ne se sont pas beaucoup plus souciées de véracité. Si le déclenchement de la Révolution constitue dans la vie de Marat une rupture plus nette encore que dans celle de ses amis (peu nombreux) ou ennemis (innombrables), il n'en importe pas moins de cerner minutieusement, dès les années 1750, le parcours intellectuel du médecin, de l'expérimentateur savant et appliqué, du penseur nourri de Montesquieu (plus que de Rousseau), de suivre ses tentatives d'ascension dans la République des lettres et parmi les élites sociales. C'est dans cette perspective que se comprend la radicale dénonciation du " despotisme " à laquelle l'Ami du peuple (ainsi se qualifiait-il lui-même) se consacra avec acharnement dès 89. S'attachant tout autant à décrire les étapes d'un destin qu'à briser la gangue dans laquelle l'historiographie a enfermé Marat - et sans chercher, ce qui serait absurde, à le réhabiliter -, cet ouvrage, qui s'inscrit dans le débat sur la place des individus dans le processus révolutionnaire, entend donner d'un rôle majeur et d'une mort quasi mythique une relation enfin fidèle aux textes et aux archives.

09/1993

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BD tout public

Taches

L'HISTOIRE Après Rayures, paru en 2007 dans la même collection, voici le retour de Jean-François l'éléphant à rayures (sauf que maintenant il a des taches, d'où le titre) et Honoré le panda, dans ce second opus traitant des espèces animales en voie d'extinction qui mettent le boxon partout où elles passent. Accompagnés cette fois-ci de René le Phénix et Octavio (un clochard), nos deux héros se sont mis en colocation et sont entrés dans la police histoire de remettre de l'ordre dans la ville. Meurtre, marée noire, attaque de requins, trafic de drogues, corruption et malversations financières, c'est à toutes les vicissitudes de monde moderne qu'ils sauront trouver des réponses, bien personnelles, mais quand même efficaces selon le point de vue où l'on se place. Armé de son humour particulièrement absurde, irrévérencieux et désarmant, B-gnet flingue la morale et le bon goût comme l'inspecteur Harry dégomme les malfrats : pas propre, mais net et sans bavures. On reste sans voix face aux innombrables détails loufoques qui peuplent les cases et aux réponses imparablement débiles des protagonistes. B-gnet est décidément un OVNI dans le monde la bande dessinée d'humour, la preuve : ce sont les éditeurs qui refusent ses projets qui le disent ! Mais un jour ils comprendront qu'"ils" sont déjà parmi nous et que B-gnet n'est que leur porte-parole... L'AUTEUR B-gnet : [bénié] n. m. inv. du Lyonnais Bovagnet (Florian) qui signifie "bugne". Auteur d'histoires courtes en bande dessinée du début du millénaire. Histoire : On rencontrait jadis le B-gnet à l'école d'illustration / BD / infographie / dessin animé Emile Cohl ; après quoi il parut furtivement dans Fluide Glacial, puis dans Bodoï avec le personnage "Saint Bernard l'ermite ", Spirou. On peut également le découvrir régulièrement depuis sept ans dans le Psikopat où il a réalisé une série d'histoires courtes inspirées du Scarface de Brian de Palma (The world is yaourt paru ensuite chez Les Requins marteaux), les aventures de Jean-François et Honoré (parues sous le titre Rayures aux éditions 6 Pieds sous terre) puis Taches. B-gnet est Lyonnais et fait partie de l'ateliers KCS (avec les frères Jouvray et Salsedo, notamment).

07/2012

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Littérature étrangère

Je refuse

Je refuse est la chronique d'une amitié entre deux garçons, Jim et Tommy. Ils grandissent dans la même petite commune près d'Oslo, et malgré leurs différences, ils sont inséparables. Jim est enfant unique, couvé et protégé par une mère très pieuse, tandis que Tommy est l'aîné d'une fratrie de quatre. Sa mère a disparu, et il est malmené par un père alcoolique et violent. Bientôt, Tommy, sa soeur Siri et deux autres soeurs jumelles sont placés dans trois familles d'accueil différentes. Tommy, encore adolescent, va commencer à travailler dans la scierie de Jonsen, l'homme qui s'est proposé de prendre soin de lui, tandis que Jim continue à aller au lycée et à fréquenter Siri. Mais un jour, un incident banal sur un lac gelé - Jim, pris de peur, pousse Tommy sans réellement le vouloir - trouble cette amitié si forte, et c'est sans doute le souvenir honteux de ce moment qui constitue le point de départ de la descente aux enfers de Jim. Il commet une tentative de suicide, et lors de son séjour en hôpital psychiatrique, une confrontation stupide va séparer les deux amis à jamais. C'est seulement trente ans plus tard qu'ils se retrouvent, mais il est peut-être trop tard... Le récit avance alors sans souci de chronologie pour retracer la vie cabossée de ces deux hommes : si Tommy a fait carrière dans la finance, sa vie est dominée par ses échecs sentimentaux et sa colère. Quant à Jimmy, il vivote entre son travail de bibliothécaire et des arrêts maladie de longue durée. La narration donne également la parole à Siri, et des retours en arrière permettent de comprendre l'histoire de la mère de Tommy et le rôle que Jonsen a joué dans sa vie. Le récit se déploie lentement entre les années 60 et 2006 pour constituer une mosaïque narrative qui ménage le suspense jusqu'à la fin. Je refuse a valu à Per Petterson un succès exceptionnel dans son pays, avec 115 000 exemplaires vendus. Des traductions dans seize langues sont parues ou en cours.

10/2014

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Littérature française

L'origine du monde. Pour une ultime histoire de l'art à propos du " cas Bergamme "

L'origine de l'incendie criminel qui va ravager en 2020 le Grand Musée tient d'abord à la folie de Bergamme, nain cleptomane et iconoclaste, atteint de la pire des "pathologies nauséeuses". Pour sauver ce qui, selon lui, dans l'Art serait unique, cet étrange personnage prétend dérober, retoucher, inachever les plus célèbres tableaux - à commencer par L'Origine du monde devant lequel il vient si souvent faire scandale au Grand Musée... Mais la responsabilité de la tragédie incombe également à Gerbraun, conservateur en chef, apôtre de la duplication en série des chefs-d'œuvre. Séduit, amusé, puis fasciné par les baroques provocations du nain, c'est lui qui ouvre à Bergamme - dans quel secret dessein ? - les coulisses du prestigieux établissement. En haut, veille l'inénarrable commissaire Quevedo, chargé de la sécurité - un "déveinard" de la pire sorte, flanqué d'un chien doué de parole : M. Bull. Au laboratoire s'activent la pulpeuse Roberte, restauratrice en chef, et l'hygrométreur Alf, qui élève (secrètement) des rats-taupes glabres originaires du Kenya, et voue à L'Origine du monde un culte fétichiste. Dans les combles s'entasse depuis des siècles un véritable millefeuille de toiles abandonnées. Là, forant l'épaisseur des chefs-d'œuvre pourrissants, le personnel de l'établissement a creusé des niches où les uns et les autres s'adonnent à tous les plaisirs du commerce amoureux. Est-ce la présence obsédante de L'Origine du monde ? Une dangereuse ébriété sexuelle semble avoir envahi le Grand Musée - à quoi s'ajoute désormais la menace que constitue, dans ce temple de la conservation, l'inquiétante folie de Bergamme, qui confessera ses crimes au narrateur... En peintre et en romancier - en créateur indiscipliné -, Rezvani passe au crible d'une imagination provocante les aspirations les plus élevées et les ridicules les plus achevés de nos pratiques muséeuses. Avec une inimitable manière de dire gaiement les choses les plus graves, il poursuit ici une " poétique du désastre " entamée avec La Traversée des monts Noirs (Stock, 1992) puis La Cité Potemkine (Actes Sud, 1998), et fait de l'amour de l'Art - après celui de la Science - une des passions les plus ambiguës et les plus dangereuses du monde.

08/2000

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Musique, danse

Ballets russes & compagnies. Centenaire des Ballets Russes à Monaco

Imaginé par l'artiste plasticien Philippe Favier pour la célébration du Centenaire des Ballets Russes à Monaco, cet ouvrage retrace 100 ans de création : un voyage d'une effervescence, d'une ébullition artistique digne du créateur des Ballets Russes, Serge Diaghilev, avec une succession d'images de scènes, de souvenirs et de rencontres... L'aventure des Ballets Russes, contemporaine de la naissance de la NRF, a été célébrée à Monaco par de nombreuses manifestations, qui ont dépassé le cadre de la chorégraphie. Le directeur de la compagnie, Jean-Christophe Maillot, voulait à cette occasion renouer avec la tradition multidisciplinaire des Ballets, qui virent la collaboration des plus grands artistes de l'époque : peintres, poètes, musiciens. Cette tradition d'ouverture a largement été abandonnée par la danse contemporaine. Pour la raviver à l'occasion du centenaire, Jean-Christophe Maillot a fait appel aux artistes qui travaillent régulièrement avec lui (Ernest Pignon-Ernest, Yann Maresz, Bruno Mantovani...) pour réaliser une série de spectacles avec des chorégraphes qu'il estime : Jiri Kilian, William Forsythe, Lucinda Childs, Karole Armitage, Sidi Larbi Cherkaoui, Alonso King... Certains ont revisité des oeuvres légendaires des Ballets Russes (L'Après-midi d'un Faune...). Jean-Christophe Maillot souhaitait également attirer vers la danse des écrivains qui puissent, comme jadis Cocteau, apporter leur regard sur cet art. Jean-Marie Laclavetine avait travaillé à plusieurs reprises avec lui sur des arguments de ballet. C'est pourquoi il a fait appel à lui pour solliciter des romanciers, afin de constituer des " tandems " avec des chorégraphes et donner naissance à une série de spectacles. Jean Rouaud, Muriel Barbery, Patrick Goujon, Tristan Garcia, Christian Giudicelli ou Colum Mc Cann ont accepté de prêter leur concours. C'est de cette effervescence du Centenaire, à laquelle ont donc participé, et continuent de le faire, plusieurs auteurs Gallimard, que cet étonnant livre-objet, la couverture souple est taillée dans un authentique tapis de danse, le coffret est habillé d'une carte ancienne de l'URSS, et l'essentiel de l'ouvrage est imprimé en couleurs sur papier sulfurisé translucide, veut rendre compte de façon originale.

04/2011

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Paramédical

Accompagner les personnes handicapées à domcile. Une vie négociée

Au cours des dix dernières années, la conception que se faisaient de l'accompagnement les personnes handicapées, leurs familles et les professionnels a profondément évolué. Nous sommes passés du fait " de s'occuper de " au " prendre soin de " puis à l'accompagnement, minorant, à la demande des personnes elles-mêmes, la dimension exclusivement médicale ou curative de l'accompagnement quotidien. Mais, au-delà des mots, qu'en est-il ? Yves Lacroix a été un observateur privilégié et averti de cette révolution des mentalités. Personne quadraplégique, écrivain, il a connu enfant la vie en famille, porté par des parents qui avaient choisi de le traiter comme son frère. Il a également vécu en institution, ce qui lui a permis d'en expérimenter à la fois la lourdeur et les dynamiques d'ouverture et de liberté lorsque les professionnels sont au service du projet personnel et collectif des personnes accueillies. Il a fait enfin, en pionnier, le choix du domicile durant plus de vingt-six ans. Cet ouvrage est le fruit de son expérience et une analyse, parfois cruelle, des accompagnements qu'il a vécus et aussi subis. Pédagogique et inventif à la fois, ce livre propose une lecture personnelle de la relation singulière qui se noue entre la personne handicapée et l'aidant (que celui-ci travaille dans une institution ou au domicile). Car l'accompagnement des personnes handicapées dépendantes interroge directement notre capacité à mettre en œuvre, sous la direction et en partenariat avec la personne concernée, son projet de vie personnelle, sociale et/ou professionnelle. De nombreux exemples concrets illustrent les dynamiques positives et négatives qui se jouent entre les deux acteurs. L'ouvrage est structuré en plusieurs parties qui donnent l'occasion au lecteur de parcourir les thématiques du regard, de la parole, du temps, et de la vie affective et sexuelle dans la relation d'accompagnement. Il déploie aussi une réflexion essentielle sur le regard porté sur les personnes handicapées, leur implication dans la société et, in fine, leur citoyenneté. Le livre s'adresse à toute personne, bénévole ou professionnelle, qui accompagne une ou des personnes handicapées dans leur quotidien.

06/2008

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Littérature française

L'année dernière à Marienbad

Tout le film est l'histoire d'une persuasion : il s'agit d'une réalité que le héros crée par sa propre vision, par sa propre parole. Cela se passe dans un grand hôtel, une sorte de palace international. Un inconnu erre de salle en salle, longe d'interminables corridors. Son oeil passe d'un visage sans nom à un autre visage sans nom. Mais il revient sans cesse à celui d'une jeune femme. Et voilà qu'il lui offre un passé, un avenir et la liberté. Il lui dit qu'ils se sont rencontrés déjà, lui et elle, il y a un an, qu'ils se sont aimés, qu'il revient maintenant à ce rendez-vous fixé par elle-même, et qu'il va l'emmener avec lui. L'inconnu est-il un banal séducteur ? Est-il un fou ? Ou bien confond-il seulement deux visages ? La jeune femme, en tout cas, commence par prendre la chose comme un jeu. Mais l'homme ne rit pas. Obstiné, grave, sûr de cette histoire passée que peu à peu il dévoile, il insiste, il apporte des preuves... Et la jeune femme, peu à peu, comme à regret, cède du terrain. Puis elle prend peur. Elle se raidit. Elle ne veut pas quitter cet autre homme qui veille sur elle et qui est peut-être son mari. Mais l'histoire que l'inconnu raconte prend corps de plus en plus, irrésistiblement, elle devient de plus en plus vraie. Le présent, le passé, du reste, ont fini par se confondre, tandis que la tension croissante entre les trois protagonistes crée dans l'esprit de l'héroïne des phantasmes de tragédie : le viol, le meurtre, le suicide. Puis soudain, elle va céder... Elle a déjà cédé, en fait, depuis longtemps. Après une dernière tentative pour se dérober, elle semble accepter d'être celle que l'inconnu attend, et de s'en aller avec lui vers quelque chose, quelque chose d'innommé, quelque chose d'autre : l'amour, la poésie, la liberté... ou, peut-être, la mort... Ciné-roman, illustré de photogrammes du film réalisé par Alain Resnais (1961).

02/2002

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Policiers

Le retournement précédé de Un quart de siècle après

Les héros du roman d'espionnage sont-ils les derniers chevaliers des temps modernes ? Tout en racontant, avec un souci scrupuleux de l'authenticité professionnelle, une histoire où s'affrontent, dans une " triplicité " consommée, les services spéciaux français, soviétiques et américains, et d'où ne sont absents ni le maître-espion, ni le traître, ni le tueur, ni la séductrice, l'auteur du Retournement, loin de tirer les fils de ses héros, les flagelle, les cajole tour à tour comme des êtres de chair, et s'intéresse autant à leur salut éternel qu'à l'anecdote de leur vie et de leur mort. En même temps, il découvre le parallélisme qui existe entre le Renseignement et la Littérature, qui sont, l'un et l'autre, affaire de " romancier ". Car le rapport qui s'établit entre l'officier traitant et son informateur s'apparente étrangement à celui qui unit l'écrivain et son personnage. D'où la réussite exemplaire d'écrivains de race comme Graham Greene, qui ont trouvé dans l'espionnage un monde à la ressemblance intime de leur talent. Il fut un temps où l'espionnage formait un univers à part, réservé à des démons et à des damnés d'élection. Les circonstances historiques font que, à l'heure actuelle, nous y avons presque tous, consciemment ou inconsciemment, un pied. Et c'est un champ riche de signes et de prodiges, de masques et d'icônes, à l'image à la fois du monde contemporain et de l'âme immortelle - peut-être la dernière chance de l'aventure individuelle (et, dans ce sens seulement, chevaleresque) -, sûrement le dernier en date des avatars de l'ambiguïté fondamentale de la liberté. De ce champ, Vladimir Volkoff fait, dans Le Retournement, la métaphysique. Ou, plus précisément, la psychanalyse et la théologie. " Le Retournement, a dit Bernard de Fallois, est au roman d'espionnage ce que Crime et Châtiment est au roman policier. " Si le Rideau de Fer appartient désormais à l'histoire, Le Retournement, ce chef-d'œuvre d'évocation de l'époque, capte l'essence de cette confrontation angoissante et sourde. Cette édition du célèbre roman est précédée d'un texte de l'auteur, Un quart de siècle après, évoquant les circonstances de sa publication.

09/2004

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Critique littéraire

Le Livre dit. Entretiens de Duras filme

En 1981, Jean Mascolo et Jérôme Beaujour suivent Marguerite Duras sur le tournage d'Agatha à Trouville. Tournage dans le tournage, en présence de la chef-op de Duras, Dominique Lerigoleur, et des acteurs qui jouent le frère et la sœur, Yann Andréa et Bulle Ogier. Dans son introduction, Joëlle Pagès-Pindon montre que l'on assiste là à un moment de grâce, " d'envoûtement ", à une mise en scène du travail de Duras où la réalité et le mythe s'entremêlent, et à la toute-puissance de l'écrit à travers le texte, l'image et la voix. Il est vrai que Duras est impressionnante d'assurance et de joie. Avec malice, consciente de son personnage, elle tient des propos qui pourraient surprendre sur l'homosexualité, la Révolution française, Mai 68, l'interdit... Duras parle du projet Agatha, l'histoire d'un inceste pendant des vacances d'été, en pensant à sa relation avec son frère adoré, tué à 28 ans pendant la guerre. Elle débat avec Yann Andréa : " Je montre ce qui n'est pas montrable ", " c'est une époque très pauvre " car " tout tend maintenant à interdire l'interdiction ". Elle parle avec une grande liberté du désir, " un échange impossible entre deux sexes différents ", et de l'homosexualité, " une relation masturbatoire ", " misérable ". À propos de l'idée de bonheur étendue à la société, alors que c'est individuel, " la Révolution française n'a fait que du tort à l'humanité. ", le marxisme-léninisme est une " connerie monumentale "... Dans une deuxième partie figure le " brouillon du livre-dit " : ce court texte inédit illustre une technique de Duras qui consiste à réécrire un entretien. On retrouve donc ici certaines phrases et certains thèmes réexprimés : " Libéraliser c'est punir la liberté ", ou : " On n'a jamais autant fait l'amour et jamais le désir n'a été aussi rare ". Ces entretiens, qui paraissent à l'occasion du centenaire de la naissance de Marguerite Duras sont inédits dans leur version intégrale : une partie seulement a été utilisée dans le documentaire Duras filme, de Jean Mascolo et Jérôme Beaujour (1981). Ils montrent la parole libre d'un écrivain au sommet de sa force créatrice.

05/2014

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Développement durable-Ecologie

Agir pour la biodiversité tout autour de vous. Chez vous, dans votre jardin, dans votre quartier, sur votre lieu de travail, à l'école de vos enfants, sur votre commune...

Oui, la biodiversité nous concerne tous ! Et oui, nous pouvons être des acteurs efficaces à bien des niveaux : dans notre maison ou notre jardin, mais aussi dans la rue devant chez nous, à l'école de nos enfants, dans l'entreprise où nous travaillons... Mettons-nous bien cela dans la tête : nous ne pouvons pas vivre sans la biodiversité, la nature, la faune et la flore. En effet, la biodiversité nous nourrit, nous soigne, nous protège contre les accidents naturels, nous inspire depuis les temps préhistoriques et nous émerveille. C'est le crédo de Jean-François Noblet, écologue passionné, qui résume dans ce guide pratique tout ce qui peut être fait concrètement, chacun à notre échelle, pour protéger et restaurer la nature dans tous les domaines de notre vie quotidienne. Car nous sommes tous des citoyens concernés, et nous pouvons agir à bien des niveaux : chez nous, bien sûr, dans notre maison ou notre jardin, mais aussi, comme des " porteurs de bonne parole ", dans notre rue et notre quartier, dans l'école de nos enfants ou l'entreprise dans laquelle nous travaillons, dans les hôpitaux, sur les parking et les routes, au coeur des espaces verts, des forêts et des rivières de notre commune... Jean-François Noblet ne se limite pas à de bonnes intentions. Il donne les plans et les conseils techniques pour la réalisation, par exemple, de prairies sauvages, de passerelles à écureuil, de passages à faune sous les routes pour les amphibiens. Il explique comment neutraliser une baie vitrée qui tue les oiseaux ou végétaliser le toit d'une usine... et donne même des pistes pour faire des cimetières de véritables réserves naturelles ! Ce livre, fruit d'une grande et longue expérience de terrain et d'expérimentations réussies, est l'outil indispensable pour tous ceux qui veulent agir concrètement chez eux et tout autour de chez eux, avec l'ensemble des acteurs de la vie locale, et convaincre un élu, un agent communal, un directeur d'école ou un responsable d'entreprise de l'impérieuse nécessité de tenir compte, chaque jour, de la biodiversité.

05/2019

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BD tout public

Arzak Tome 1 : L'arpenteur

Qui est Arzak ? Que cherche t-il ? D’ou vient t-il ? L’album de 1977 ne le dit pas...On ne connaît de lui que son visage brûlé par les vents du désert, sa grande cape et son chapeau en forme de cône. On sait qu’il chevauche un curieux volatile d’un blanc éclatant. Ensemble ils survolent un univers de fin du monde, aux perspectives désolées et stériles. Ils y croisent les lambeaux d’une civilisation engloutie. Ils traversent des situations absurdes, aux prises avec une faune et une flore tour à tour cocasses, inquiétantes et mortelles. Mœbius répond aujourd’hui à l’appel muet de ce mystérieux héros. Il lui redonne la parole, l’humanise. Le plonge dans des aventures qui révèlent au lecteur l’origine des secrets du monde dans lequel il évolue. L’Arpenteur est le premier tome d’une aventure qui en comportera trois. L’histoire s’ouvre sur deux actions apparemment sans aucun lien entre elles. La première nous emmène dans l’espace profond où un vaisseau de la confédération Dessmez est attaqué par Kimorg Barbax, le redoutable pirate. La deuxième se déroule sur Tassili, la planète d’origine des Wergs. L’ancienne race dominante a été vaincue par l’avancée irrésistible de la confédération Dessmez dans sa conquête humaine de la galaxie. Tassili, ruinée, désertique et abandonnée de tous, peuplée d’une maigre colonie humaine, se meurt doucement. La mission d’Arzak consiste à arpenter sans fin ce territoire chaotique pour y traquer l’anomalie et assurer l’ordre humain. C’est dans l’accomplissement de cette mission qu’il découvre un odieux trafic perpétré à l’encontre des survivants Wergs. Arzak entame son enquête ; il traversera épreuves et dangers, découvrira les secrets de Tassili et plongera dans les abîmes des passions de l’âme humaine…Le monde d’Arzak est maintenant un livre ouvert et Arzak en est le héros. Le mythique Arzak a laissé une empreinte inoubliable dans l’univers de la bande dessinée et continue trente ans après, à être lu dans le monde entier. Ce nouvel album d’Arzak est une coproduction des éditions Mœbius Productions et Glénat.

09/2010

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Philosophie

Le christianisme, le judaïsme, l'islam et la pensée occidentale

Au moment où l'Europe prend corps, il est nécessaire de faire retour à sa mémoire commune. Le christianisme, synthèse des legs d'Athènes, de Rome et de Jérusalem, fut le destin de notre continent, l'Esprit, aurait dit Hegel, des nations européennes. Il constitue l'inconscient de la pensée moderne qui est née en s'opposant à lui. Un regard rétrospectif permet aussi de mettre à nu le refoulé du christianisme, à savoir le judaïsme dont il est né. Nul ne peut plus prétendre aujourd'hui comprendre l'un sans l'autre, pas plus qu'il ne nous est possible d'occulter les apports médiévaux de l'Islam à notre civilisation sommée d'entrer de nouveau en dialogue avec lui. Cette confrontation ne peut que faire surgir ce qui est commun à tous : partage de l'être, de la parole, de l'esprit, partage du symbolique, qui est le lieu d'expression du sens. Nul ne peut s'approprier la vérité, mais tous doivent pouvoir en vivre. Cet ouvrage analyse ce triple patrimoine spirituel, montre que ces héritages, loin de s'opposer, s'éclairent mutuellement et peuvent se rejoindre dans ce qu'ils ont de meilleur. France Farago, agrégée de philosophie, a été professeur en classes préparatoires à HEC au lycée Henri-IV. Elle enseigne actuellement en Première supérieure au lycée Chaptal. Le judaïsme comme paradigme de l'ouverture : Clés et repères. Le judaïsme comme inlassable commentaire d'un texte originaire : la Bible. La rencontre du judaïsme et de l'hellénisme : Antiquité et Moyen Age. La Haskala ou les Lumières juives. La modernité. Sujet traité : " Tu aimeras ton prochain comme toi-même ". Le christianisme : un judaïsme hellénisé. Clés et repères. Le christianisme : un judaïsme hellénisé. Fides quaerens intellectum : la foi cherchant l'intelligence. Le christianisme ou l'esprit comme liberté. Kierkegaard : un modèle exemplaire de relecture critique du christianisme. L'apport du christianisme à la pensée politique européenne. Sujets traités : Peut-on penser la création ? La désobéissance. La chute ou le paradis perdu. Les apports de l'islam : Clés et repères. L'islam. Sujet traité : Tradition et modernité.

04/1999

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Histoire ancienne

La Cité et ses esclaves. Fictions, institution, expériences

Ce livre vise tout d'abord à éclairer le lien étroit qui unit l'invention de la démocratie et l'esclavage en Grèce ancienne. En étudiant la façon dont est défini à Athènes l'homme-marchandise qu'est l'esclave, les formes d'organisation de son travail, ou encore le statut de sa parole dans l'espace judiciaire, il propose une analyse inédite du droit athénien de l'esclavage. Mais il entend surtout placer l'esclavage au coeur de nos réflexions sur l'expérience grecque, en éclairant la façon dont la cité des hommes libres est elle-même modelée par l'institution esclavagiste. L'imaginaire politique athénien, auquel nous associons l'expérience de l'autonomie politique, est en effet le produit de l'expérience esclavagiste. A travers l'esclavage, la cité pense et donne une forme à ses frontières, et c'est un certain rapport au corps, à l'écriture, ou à la notion même de représentation qui se trouve alors éclairé. Mais le livre entend aussi interroger les relations souterraines qui nouent l'histoire de l'esclavage antique à notre présent. Si nous prétendons aujourd'hui, à tort et à raison, être les héritiers de l'Antiquité gréco-romaine, en quoi l'esclavage, qui fut la condition même de son développement, a-t-il contribué à écrire une part de notre histoire au point de persister jusque dans notre plus extrême modernité ? Explorant, sous la forme d'essais libres, le droit du travail, la cybernétique, ou les formes modernes de la représentation politique, mais aussi convoquant Hermann Melville ou Aimé Césaire, Paulin Ismard en arrive à la conclusion que la configuration athénienne est d'une certaine façon encore la nôtre. Paulin Ismard est maître de conférences HDR en histoire grecque à l'université Paris 1 Panthéon Sorbonne, membre de l'Institut universitaire de France. Il a notamment publié L'Evénement Socrate (Flammarion, 2013, Prix du livre d'histoire du Sénat) et La Démocratie contre les experts. Les esclaves publics en Grèce ancienne (Seuil, 2015, Prix des Rendez-Vous de l'Histoire de Blois, Prix François Millepierres de l'Académie Française).

10/2019