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Andrée Zana-Murat

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Histoire de France

14-18 Les refus de la guerre. Une histoire des mutins

Au printemps 1917 des mutineries secouent l'armée française sur le front. Elles n'avaient pas jusqu'alors donné lieu à une étude détaillée des mutins eux-mêmes, dans le surgissement de l'événement, lorsqu'ils s'organisent spontanément, manifestent, voire envisagent de " marcher sur Paris ". Dans les débats entre historiens sur les raisons de la ténacité des combattants, l'ouvrage apporte une pièce manquante, à travers la restitution au plus près de la rupture inouïe de l'obéissance et du consensus. Les mutineries s'inscrivent dans la continuité des refus de guerre esquissés et inaboutis depuis 1914. Dès lors que le conflit s'installa, après la bataille de la Marne, dans la durée, on vit se développer à l'échelle individuelle des stratégies d'évitement de la remontée aux tranchées et au danger, les aspirations au retour rapide au foyer, le doute jeté sur la rhétorique patriotique, les propos critiques et revendicatifs de soldats qui n'oubliaient pas qu'ils étaient aussi des citoyens. André Loez redonne toute leur place aux hésitations des soldats, partagés entre dégoût du conflit et impératif du devoir; aux incertitudes des officiers, entre désarroi et sévérité; à la force de l'institution militaire, brièvement défiée; et à la difficile action collective dans le cadre improbable d'une armée en campagne.

01/2010

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Cinéma

Le film de ma vie. Avec 1 DVD

« J’aurais dû être fusillé ce jour-là… » Par un heureux concours de circonstances, Jean Blum, résistant dans le massif du Vercors, échappe de justesse aux balles de l’armée allemande. Sa vie a basculé pendant la guerre. Adieu les années d’insouciance à Paris. Comment croire en son étoile lorsqu’on en porte une jaune, offerte à la haine aveugle ? Avec la traversée de la résistance, Jean Blum devient Jean Valère. Aux lendemains de la guerre, il éprouve un sentiment de vide que le cinéma vient combler. Il en gravit peu à peu les échelons. Marcel Carné, André Cayatte, Max Ophuls… Il côtoie les plus grands, dont il devient l’assistant. En acteur ému et en observateur amusé, il croise Arletty, Jean Gabin, Simone Signoret, Roger Nimier, Julien Gracq, Cocteau, Morand et Giono. Une fois devenu metteur en scène, sa vie devient une succession de films. Son cinéma explore la condition humaine dans le registre dramatique, et avec quelques incursions dans la comédie. Il dirige des acteurs aussi différents que Maurice Ronet, Jean Seberg, Monica Vitti, Jacques Brel, Emmanuelle Riva… Entre souvenirs et anecdotes, entre gravité et légèreté, le récit de Jean Valère nous restitue des pages entières de l’histoire du cinéma français, de l’après-guerre à aujourd’hui, avec un éclairage particulier, sur l’histoire de la Nouvelle vague notamment.

01/2011

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Littérature française

L'arbre transformé

L’arbre transformé, c’est un saule dans le jardin d’enfance du narrateur en banlieue parisienne. C’est aussi l’arbre d’une généalogie qui transparaît dans ce que l’on voit. C’est enfin la forme d’un écrit qui s’invente avec une vie, aux aguets de la permanence et du mouvement. D’est en ouest, des Habsbourg et de la Troisième République au début de notre siècle, un homme explore sa mémoire, se cherche, apprend à prendre la parole en son nom. Il part d’abord en quête du passé de sa mère, Judith, une poétesse hongroise qui vit sa propre mère déportée en 1944 et réchappa elle même de justesse du ghetto de Budapest. Étudiant, le narrateur lit Montaigne et va découvrir la maison natale de son père Max, à Bayonne. D’un paysage à l’autre, il évoque les avatars familiaux de ce dernier, aventureux, énigmatiques voire inquiétants, depuis la fortune coloniale du grand-père André, en Indochine, jusqu’aux trois mariages et aux trois fils de Max. Celui-ci fut architecte dans le Loiret où conduit un troisième voyage, avant que nous descendions le fleuve jusqu’en Vendée. On comprend alors que le jeune homme, bilingue et qui vient lui-même de quitter une épouse hongroise, demeure imprégné d’images sadiennes : Gilles de Retz, Bataille, Kafka.

04/2010

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Histoire de France

Louvois

Louvois a longtemps inspiré une solide haine aux historiens. De multiples charges ont pesé sur le ministre de la Guerre de Louis XVI : le cabinet noir, le viol des correspondances , la révocation de l'Edit de Nantes, les dragonnades, la dévastation du Palatinat... Dès son vivant, sa puissance occulte auprès du roi fit naître une légende : A la veille de la guerre de Hollande, déguisé en marchand, le ministre se rend lui-même en Hollande pour acheter des munitions destinées à l'armée française. André Corvisier, revenant sur bien des préjugés, montre que si Louvois ne fut pas un grand politique, il fut sans aucun doute un administrateur de grand talent et d'une rare énergie. Le bilan de son action est largement positif. Organisateur de l'armée moderne, il a réussi dans un pays à l'économie cloisonnée à entretenir des milliers d'hommes, même si cette armée ne fut pas toujours à l'avant-garde des techniques militaires : c'est à lui aussi que l'on doit l'institution des Invalides. Son rôle est important également comme surintendant des bâtiments arts et manufactures. C'est l'histoire d'une vie tout entière vouée au service de l'Etat que retrace ce livre, la carrière d'un grand commis qui fut dressé dès l'enfance à sa tâche.

02/1998

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Psychologie, psychanalyse

Le bébé et le temps. Attention, rythme et subjectivation

Quel rôle joue le temps pour le bébé et comment celui-ci l'appréhende-t-il ? Quelle place la temporalité tient-elle dans le développement psychique et le travail de subjectivation ? Comment le bébé construit-il ses expériences de la temporalité ? Quelle est cette expérience du temps et quelles formes prend-elle pour lui ? Les auteurs de cet ouvrage explorent les différentes figures de la temporalité primaire, leurs enjeux et leur impact sur le développement psychique du bébé et de son entourage. Albert Ciccone envisage la fonction de la rythmicité dans les expériences subjectives et intersubjectives du bébé et les effets des discontinuités qui lui sont imposées. Denis Mellier pose le problème de la symbolisation précoce dans son rapport étroit avec le " travail de l'attention ", l'intersubjectivité et le moment présent. André Carel décrit les différentes temporalités du lien précoce : l'actuel, l'infantile, le générationnel, et leurs transformations dans le " travail de nativité ". Cléopâtre Athanassiou-Popesco étudie la manière dont le bébé peut s'inscrire dans une trame temporelle, à partir en particulier de son expérience de la discontinuité. Alex Dubinsky décrit comment la pensée du bébé s'inscrit dans le temps en une succession d'émotions et de représentations symboliques qui reflètent son monde intérieur. Antoine Guedeney, enfin, met l'accent sur la réaction de retrait chez le bébé, quand échoue l'intégration d'une temporalité psychique.

03/2007

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Critique littéraire

Crevel

A peine redécouvert, grâce à la réédition d'une large partie de son oeuvre, Crevel disparut à nouveau derrière une image aux clichés faciles : celle d'un jeune homme à la fois homosexuel, surréaliste, communiste et suicidaire. Le personnage est plus complexe. Fasciné par le Lafcadio d'André Gide, il hésite longtemps entre Cocteau et Breton ; il aime l'Afrique et Berlin ; il force les portes des sommeils hypnotiques mais reste, méfiant, au seuil de la psychanalyse ; enfin, s'il choisit le PC, il garde son indépendance et s'écarte des dogmes staliniens. François Buot a recueilli de nombreux témoignages, ceux, d'hommes et de femmes, qui l'ont croisé entre Barcelone et Pigalle, entre sanatorium et salles de rédaction ; il a étudié la correspondance - souvent inédite - échangée avec les amis qui l'aidaient à trouver la vie moins "vache", Paul Eluard, Marie-Laure de Noailles, Jean-Michel Frank, Dali et Gala ; il a retrouvé des photos et de nombreux textes inédits de Crevel... Autant de pièces patiemment réunies qui bousculent les idées reçues et raniment le portrait un peu figé de cette figure emblématique, de ce dandy qui aimait la Révolution, la nuit, les meetings, les bals et les cabarets. Une éblouissante biographie qui se révèle être, aussi, un extraordinaire voyage dans l'entre-deux-guerres.

03/1991

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Littérature française (poches)

A la recherche du temps perdu Tome 3 : Le côté de Guermantes I et II

Les Guermantes n'étaient pas seulement d'une qualité de chair, de cheveu, de transparent regard, exquise, mais avaient une manière de se sentir, de marcher, de saluer, de regarder avant de serrer la main, par quoi ils étaient aussi différents en tout cela d'un homme du monde quelconque que celui-ci d'un fermier en blouse. Et malgré leur amabilité on se disait : N'ont-ils pas vraiment le droit, quoiqu'ils le dissimulent, quand ils nous voient marcher, saluer, sortir, toutes ces choses qui, accomplies par eux, devenaient aussi gracieuses que le vol de l'hirondelle ou l'inclinaison de la rose, de penser : " Ils sont d'une autre race que nous, et nous sommes, nous, les princes de la terre. " " Proust est quelqu'un dont le regard est infiniment plus subtil et plus attentif que le nôtre, et qui nous prête ce regard, tout le temps que nous le lisons. Et comme les choses qu'il regarde (et si spontanément qu'il n'a jamais l'air d'observer) sont les plus naturelles du monde, il nous semble sans cesse, en le lisant, que c'est en nous qu'il nous permet de voir... Vous êtes extraordinaire, mon cher Proust ! Il semble que vous ne parliez que de vous, et vos livres sont aussi peuplés que toute La Comédie humaine... " André Gide

11/2008

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Poésie

Tantot dièse tantôt bémol. Edition blinigue

Rabindranath Thakur dit Tagore (1861-1941). Né à Calcutta dans une famille de lettrés opposés au système des castes, Tagore devient célèbre à seize ans en rédigeant une oeuvre qu'il fait passer pour celle d'un poète indien du XVIIe siècle. Il écrit aussi la première nouvelle en langue bengalie. Après des études de droit en Angleterre, il revient au Bengale en 1880. Infatigable voyageur, engagé en faveur de l'indépendance de l'Inde et d'un changement de la condition des femmes, il reçoit en 1913 le prix Nobel de Littérature qui assoit durablement son oeuvre parmi les plus importantes de la littérature mondiale. Ayant touché à tous les genres (poésie, romans, théâtre, musique et même peinture) c'est néanmoins sa poésie qui fit l'admiration de André Gide, Maurice Maeterlinck, Pierre Jean Jouve, Henri Bergson, Thomas Mann, Bernard Shaw et de beaucoup d'autres. La poésie est la première parole. Mythes, épopées, oracles, voix des mystères et des mystiques, puis de l'amour, de l'indignation, de la révolte, de l'espoir ou de l'humour, de la vie quotidienne et de la solitude. Introuvables ou retraduites, classiques ou contemporaines, familières ou méconnues, ce sont ces voix innombrables que la collection Orphée souhaite faire entendre parce que plus que jamais elles sont nôtres.

12/2015

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Critique littéraire

Paulhan citoyen. Conseiller municipal de Châtenay-Malabry 1935-1941

Au temps du Front populaire, Jean Paulhan, conseiller municipal d'une bourgade de banlieue, élu sur la liste du petit-fils de Karl Marx, Jean Longuet, député-maire S. F. I. O. de Châtenay-Malabry, qui l'eût cru ? Et pourtant, cette éminence grise des lettres françaises, qui vit dans l'empyrée du monde du langage et des idées, qui dit n'entendre rien à la politique, qui semble n'avoir été candidat que parce qu'on est venu le chercher et qu'il n'a pas su refuser, ce Huron, qui se donne des airs de dilettante, va prendre son rôle très au sérieux et vivre une expérience singulière. Créateur du "Cercle Voltaire" , il organise des "causeries" avec, entre autres intervenants : Marc Bernard, Brice Parain, Ramon Fernandez, Julien Benda, André Chamson, Piertre Béarn... ainsi que des personnalités locales : il participe à sa manière au grand élan vers la culture qui caractérise le Front populaire. L'observateur détaché et sceptique se métamorphose en acteur de ce qu'on a pu appeler "la belle illusion" . Mais pas seulement de "la belle illusion" . Son engagement, s'il est parfois paradoxal, n'en est pas moins net : contre le fascisme, pour l'aide aux républicains espagnols... Paulhan citoyen nous révèle un aspect trop souvent laissé dans l'ombre de la vie, de la pensée et de l'action de Jean Paulhan.

11/2006

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Littérature française

Vivre en herbe

Dans l'Italie des années trente, au coeur d'une grande propriété familiale, non loin de Modène, l'enfance de Bona Tibertelli de Pisis ; les rêveries entêtantes d'une petite fille dont la vie serait plus douce si son père ne répétait à l'envi qu'il l'aurait voulue garçon et qui comprend très tôt que le sexe est une voie rebelle par laquelle s'initier aux mystères du corps et de la nature. Ce sont les jeux de Bona avec ses frères et sa soeur dans la villa de Formiggine, ses rencontres avec son oncle, le peintre Filippo de Pisis, Angiolino le jardinier, Maria la petite paysanne ou la Signorina Sassi, une préceptrice, c'est aussi une expérience intime de la transgression et de la provocation, qui vont initier l'enfant au monde et à son étrangeté. Avec les années sombres, la guerre et l'effondrement de la fortune familiale, s'installe la nostalgie de l'enfance, et c'est la mort de son père, en 1945, qui referme la première vie de Bona. Mais, entre-temps, sous les bons auspices de l'oncle Pippo, s'est affirmé le destin de celle que son mari, l'écrivain André Pieyre de Mandiargues, appellera la "peintresse" . "De tous les silences qui recouvrent chaque prise et chaque perte de conscience d'un enfant, naît un artiste".

10/2001

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Critique littéraire

Le regard d'Orphée

L'histoire est digne d'une légende. Un petit garçon de Quassabine (Syrie), né près d'Ougarit, où demeurent les traces de la première écriture, devient poète et choisit le nom d'un dieu païen, Adonis. Cet entretien évoque toutes les facettes du poète, ses années d'apprentissage, sa vie au Liban, ses liens avec de grands poètes français comme André du Bouchet, Alain Bosquet, Jacques Prévert ou encore Henri Michaux. Il retrace son parcours littéraire depuis la création de la revue Shi 'r (Poésie), qui lui permit d'affirmer son génie et de contribuer à la modernisation de la poésie arabe, jusqu'à l'analyse des éléments pré-socratiques et nietzschéens de sa pensée. Adonis rompt en effet avec le système platonicien, qui désigne le corps comme tombeau de l'âme, et rétablit le corps et la chair. Mais on le sait aussi rebelle, poète de la révolte, et c'est en homme libre qu'il aborde également des thèmes comme l'orientalisme, la question de la femme, l'érotisme, la transgression, l'exil, la religion. La forme de l'entretien ne pouvait pas mieux convenir qu'à cet homme au contact duquel on comprend immédiatement que la pensée est, par essence, mouvement. Le jeu des questions et des réponses, des arguments et des doutes bouscule alors les idées préconçues, les a priori, les dogmes.

05/2009

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Critique littéraire

Protée et autres essais

Dieu marin de la mythologie grecque, Protée possédait un vaste savoir mais se dérobait aux questions en revêtant les formes les plus diverses. On comprend qu'André Gide ait vu dans cette figure changeante une sorte de miroir, lui qui, prenant toujours la forme de ce qu'il aimait, n'était jamais longtemps le même. La permanente disponibilité qu'il affichait traduisait la discontinuité essentielle de sa nature. D'ou l'abécédaire auquel se résout Simon Leys pour tenter de cerner ce maître de l'évasion intellectuelle : une démarche d'apparence modeste mais que sa connaissance de l'oeuvre et sa pénétration rendent particulièrement éclairante. C'est avec la même pénétration compréhensive et teintée d'humour que Simon Leys visite le monument aujourd'hui délaissé qu'est devenu Victor Hugo ; qu'il montre comment Don Quichotte, en voulant élargir la réalité à la dimension de son rêve, a échappé à son créateur ; ou qu'il analyse la manière de commencer un roman par une première phrase inspirée qui appâte le lecteur. Nés, au hasard des jours, d'invitations diverses, les essais ici rassemblés témoignent d'un amour profond de la littérature. On y retrouve aussi la lucidité qui a fait le prix de la célèbre trilogie : Les habits neufs du Président Mao, Ombres chinoises et Images brisées.

09/2001

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Photographie

L'ombre d'une photographe, Gerda Taro

Le 25 juin 1937, à la veille de ses vingt-sept ans, Gerda Taro, reporter photographe, est tuée sur la route de Madrid, alors qu'elle vient de couvrir les violents combats de Brunete. Qu'est-il resté de celle que les soldats républicains appelaient la pequeña rubia, cette jeune femme si séduisante, si légère, dont le poète espagnol Rafael Alberti disait qu'elle avait " le sourire d'une jeunesse immortelle " ? Pendant des années, son souvenir n'a survécu que dans l'ombre de celui de Robert Capa, " le plus grand reporter de guerre de tous les temps ", dont elle avait été la compagne. Partir aujourd'hui à la recherche de Gerda Taro et de son œuvre longtemps disparue, ce n'est pas seulement faire revivre une ombre. C'est, à travers le portrait d'une artiste qui affrontait tous les dangers armée de son seul appareil photo, convaincue de participer à la construction d'un monde meilleur, remonter aux origines du photo-reportage tel qu'elle et ses amis (Capa, David Seymour, André Kertész et bien d'autres) le concevaient. C'est s'interroger sur le sens de la photo prise comme une tentative de langage universel. C'est, en suivant l'itinéraire d'une femme belle, libre, engagée, retrouver les formidables espoirs et les terribles angoisses des années qui ont précédé la Deuxième Guerre mondiale.

03/2006

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Critique littéraire

Alain-Fournier

De la vie brève d'Alain-Fournier, l'histoire a retenu un unique chefs-d'œuvre, Le Grand Meaulnes. Tombé au champ d'honneur à l'âge de vingt-sept ans, le jeune auteur a pourtant laissé derrière lui une grande quantité d'écrits : poèmes, récits, articles, et surtout d'innombrables lettres où l'on peut découvrir, presque au jour le jour, le parcours d'un homme aux prises avec la création d'un univers singulier, tendu vers la recherche de l'absolu. Derrière la figure de l'éternel adolescent rêveur se dessine ici un autre Alain-Fournier, amant passionné, soldat héroïque, journaliste infatigable dialoguant avec les plus grandes plumes de son temps, d'André Gide à Charles Péguy. La rencontre avec Jacques Rivière, son condisciple au lycée Lakanal et futur directeur de la N.R.F., qui épousera plus tard Isabelle, la sœur bien-aimée de l'auteur, la confidente et la complice, fut décisive. Cette amitié exemplaire entre deux esprits de premier ordre suscitera une correspondance, véritable chronique de l'époque en même temps que modèle du genre. Dans cette grande biographie d'Alain- Fournier, Violaine Massenet dresse un portrait charnel et habité de l'écrivain. Au-delà des légendes, elle a cherché à restituer la vérité intime, mais aussi les révoltes et les tentations, de l'auteur du Grand Meaulnes.

09/2005

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Photographie

Les années heureuses. 1944-1948

En 1944, le célèbre photographe de mode et portraitiste Cecil Beaton est envoyé à Paris par le Ministère de l'Information, à l'occasion d'une exposition de photographies de guerre montrant les ravages du " blitz ". Pendant son séjour parisien, il renoue avec Picasso et fréquente tout un cercle de personnalités du monde de l'art comme André Gide, Jean Cocteau et Gertrude Stein. La guerre terminée, Beaton devient designer et travaille pour le cinéma. En 1946, il s'envole pour New York où il croise une femme qu'il avait rencontrée une seule fois, dix ans auparavant. Cette femme n'est autre que Greta Garbo et Beaton tombe éperdument amoureux. Sous la forme d'un journal intime, voici le roman vécu d'un amour exceptionnel, puisque l'héroïne, vedette de cinéma internationale, accepte de se livrer sans mystère à son photographe d'adorateur. Outre Garbo, dont l'auteur nous révèle avec passion le visage, quantité de personnalités défilent dans les carnets de Cecil Beaton : de Gaulle, Churchill, Colette, Charlie Chaplin, etc. La vie de ce dandy anglais qui connut toutes les réussites a ceci de fascinant qu'elle mêle les artistes les plus cotés de l'époque aux figures politiques, aux mondains et aux stars de cinéma, avec un sens parfait de la prise de vue : on se laisse entraîner avec enthousiasme par ce ballet de portraits mouvants.

03/2020

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Critique littéraire

Protée et autres essais

Dieu marin de la mythologie grecque, Protée possédait un vaste savoir mais se dérobait aux questions en revêtant les formes les plus diverses. On comprend qu'André Gide ait vu dans cette figure changeante une sorte de miroir, lui qui, prenant toujours la forme de ce qu'il aimait, n'était jamais longtemps le même. La permanente disponibilité qu'il affichait traduisait la discontinuité essentielle de sa nature. D'où l'abécédaire auquel se résout Simon Leys pour tenter de cerner ce maître de l'évasion intellectuelle : une démarche d'apparence modeste mais que sa connaissance de l'oeuvre et sa pénétration rendent particulièrement éclairante. C'est avec la même pénétration compréhensive et teintée d'humour que Simon Leys visite le monument aujourd'hui délaissé qu'est devenu Victor Hugo ; qu'il montre comment Don Quichotte, en voulant élargir la réalité à la dimension de son rêve, a échappé à son créateur ; ou qu'il analyse la manière de commencer un roman par une première phrase inspirée qui appâte le lecteur. Nés, au hasard des jours, d'invitations diverses, les essais ici rassemblés témoignent d'un amour profond de la littérature. On y retrouve aussi la lucidité qui a fait le prix de la célèbre trilogie : Les habits neufs du Président Mao, Ombres chinoises et Images brisées.

10/2012

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Histoire ancienne

La grotte ornée de Gabillou

André Leroi-Gourhan écrivait qu'elle "offre un des plus remarquables ensembles de tout l'art paléolithique". Quelques mois après Lascaux, la grotte de Gabillou fut découverte dans des circonstances presque aussi romanesques, derrière la cave d'une maison de Sourzac en Dordogne. Classée dés 1942, puis quasiment oubliée en raison de la guerre, la grotte est rachetée par le médecin et préhistorien amateur Jean Gaussen. Il publiera en 1964 une étude majeure, malheureusement rapidement épuisée. Longue d'une trentaine de mètres, difficile d'accès, la grotte de Gabillou révélera très vite quelques-uns des chefs-d'oeuvre de l'art pariétal, parmi près de 200 gravures. Datant du Paléolithique supérieur, elles représentent des espèces animales, chevaux, bovidés, bisons, rennes, bouquetins, ainsi que les fameuses représentations humaines, le "sorcier de Gabillou" et la "femme à l'anorak". Cette nouvelle édition, publiée à l'occasion du centenaire de la naissance de l'auteur, reprend l'intégralité du texte et des relevés de Jean Gaussen et la préface de Léon Pales. S'y ajoutent les images en couleur d'une nouvelle campagne photographique, le témoignage de Michèle Laruë-Charlus, fille de Jean Gaussen, et les précieuses participations de Jean Clottes - le meilleur connaisseur actuel de la grotte - et des préhistoriens Mathieu Langlais, Sylvain Ducasse et Jean-Marc Pétillon, qui actualisent les connaissances de Gabillou dans le cadre de la préhistoire périgourdine.

11/2019

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Littérature étrangère

Le cortège des vivants. Khan al-Khalili

En 1941, fuyant la ville moderne bombardée par les Allemands, une famille de la petite-bourgeoisie s'installe dans un vieux quartier du Caire, Khan al-Khalili, réputé plus sûr. Là, le fils aîné, Ahmad, quadragénaire taciturne et misogyne, s'amourache d'une jeune fille de seize ans, Nawal, mais n'ose pas la demander en mariage. Son frère cadet, Rouchdi, qui est encore à sa charge, sera plus entreprenant avec elle, et Ahmad est contraint d'assister en silence à leur idylle, plus amer que jamais. A la mort de Rouchdi, par suite d'une maladie pulmonaire, il fuit et le vieux quartier et Nawal... Publié en 1946, Le Cortège des vivants (Khan al-Khalili) est l'un des premiers romans réalistes de Naguib Mahfouz et de toute la littérature arabe. On y trouve déjà l'ambiance populaire de Passage des miracles et de la Trilogie, et, finement dessinés, ces espaces typiques du vieux Caire, "l'escalier, les terrasses où se cherchent les mots et les gestes de l'amour" selon les termes d'André Miquel. Témoignage précis sur l'Egypte durant la Seconde Guerre mondiale, évocation d'un milieu social en pleine mutation, analyse des représentations traditionnelles de la femme dans les sociétés arabes, ce roman est surtout remarquable par le personnage de Nawal, adolescente soudainement transfigurée par le désir des hommes.

02/1999

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Littérature française (poches)

UN SILENCE D'ENVIRON UNE DEMI-HEURE. Tome 1

Un jeune déraciné, tenant debout par sa rage à écrire et à vivre, affronte la monstruosité du monde qui l'entoure. Le journal intime, comme une ivresse de soi, canalise les éruptions volcaniques et l'éveil aux sens de cet adolescent qui sait qu'il sera à jamais en marge, malgré les encouragements d'un André GIDE à persévérer. Et c'est la guerre. L'Occupation. Dans ce premier volume, on voit la fougue et les torpeurs de l'adolescence au sein des fougues et des torpeurs de l'Histoire. Ce fils unique d'émigrants juifs russes éprouve, dès l'âge de dix ans, la douloureuse initiation à la vie de tous les jours, lui qui rêve d'exceptionnel, et la douloureuse initiation du rejet, lui qui rêve de sécurité. Ce bouillonnement marque une cellule familiale - le père, la mère, l'enfant - à l'ambiance très particulière, toute de solidité et de fragilité, d'humiliations et d'orgueil. Des Juifs qui ne se sentent pas juifs, des Russes qui ne se sentent pas russes, des émigrants qui aimeraient ne plus se sentir émigrants. Un trio replié sur lui-même, obnubilé par la volonté de s'en sortir. Faut-il donc toujours survivre pour enfin vivre ? Tel est le point d'interrogation qui ponctue les dernières pages de ce premier volume. Une saga des profondeurs.

06/1998

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Critique littéraire

ARAGON PEINTURE ECRITURE. La peinture dans l'écriture des Cloches de Bale à la Semaine sainte

Fidèle à sa jeunesse, fidèle au surréalisme, Aragon le fut. En 1958 il déclarait dans un article des Lettres françaises au titre évocateur " Un perpétuel printemps " : On ne s'étonnera peut-être pas que je dise ici, avec une telle insistance, les miens, en parlant des surréalistes [...]. Je me souviens de l'un d'eux, André Breton pour le nommer, parce que j'étais devenu communiste, que je " voulais être fidèle à la parole donnée ", me disait avec l'amertume du défi : " Mais quand la question se posera pour toi, Rimbaud, Lautréamont est-ce que tu pourras les défendre devant ton parti ? " [...] Mais au bout de trente ans on peut voir, [...], " J'ai toujours défendu le ciel de ma jeunesse ". Mais alors que la peinture envahit son œuvre, pourquoi si peu de peintres surréalistes ? Par fidélité au Parti, pour des raisons qu'Aragon nous donne dans " Comment l'eau devint claire " en 1954 : Salut à toi Parti ma famille nouvelle. Salut à toi Parti mon père désormais ? Pour mener à terme le projet de subversion de la littérature élaboré en commun avec Breton un soir de septembre 1917, sur le boulevard Raspail, avec cette recommandation de Breton : Il faut qu'on nous croit toujours des poètes ? Parce qu'il est un homme double tel Alfred et Anthoine de La Mise à Mort ?

11/1999

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Littérature française

De Saint-Pétersbourg à Saint-Germain-des-Prés

Doué d'un oeil aigu, l'auteur - né à la fin du XIXe siècle et dont l'enfance s'est déroulée en Russie - a su capter et retenir sous le signe de la plus chaleureuse fidélité les figures parisiennes que sa profession de journaliste et de romancier mettait tout naturellement sur sa route. De nombreuses rencontres, animées par un percutant humour, l'intelligence et la familiarité, sont rassemblées et relatées dans ce livre. Elles retracent et reconstruisent l'entre-deux-guerres et son atmosphère étrange, comme suspendue dans l'intervalle de deux catastrophes. Valery Larbaud et Léon-Paul Fargue, Saint-John Perse et Paul Morand, Gaston Gallimard dès le début de sa Maison située alors rue de Grenelle, Robert Desnos et Max Jacob, Louis Jouvet et Jean Giraudoux, Drieu la Rochelle et Roger Martin du Gard, ainsi que Picasso et Jean Cocteau surgissent au restaurant, au bureau, chez l'un ou chez l'autre, se parlent, mangent, s'amusent ou se concentrent sur leur travail avec le naturel de la vie quotidienne. On croirait voir se dérouler un film relatant une époque riche en esprit et marquante en oeuvres. Il sera difficile désormais de comprendre cette époque sans se référer à ce témoignage d'André Beucler. Sa grâce légère, son caractère d'intimité charmante en disent plus que bien des thèses.

10/1980

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Actualité et médias

Adhérer au parti communiste ?

Ce troisième volume des Archives du surréalisme se situe dans le prolongement direct du deuxième : il porte sur la position à prendre devant le Parti communiste. Il contient des procès-verbaux de réunions qui se sont toutes tenues à la fin de 1926, au moment où le problème de l'adhésion militante agitait fortement non seulement les surréalistes, mais nombre de leurs proches, et cela malgré les relations conflictuelles entretenues alors avec l'appareil du Parti. De ces procès-verbaux, celui de la large réunion du 23 novembre 1926 a été jugé assez important par les surréalistes eux-mêmes pour qu'un état dactylographié en ait été, exceptionnellement, établi sur-le-champ. On y assiste à des discussions passionnées, des échanges vigoureux et toujours éclairants qui dissipent bien des légendes et permettent d'opérer des mises au point précises (attitude d'Antonin Artaud, comportement de Philippe Soupault, réaction d'André Breton - bien plus mesurée qu'on ne l'a dit - devant le projet de roman-fleuve d'Aragon, La Défense de l'infini, etc.). Des documents annexes - lettres, projets de résolutions, motions - accompagnent ces comptes rendus. C'est, ainsi, l'existence interne du groupe qui revit, avec, au-delà des discussions d'idées, les traits de caractère et les mouvements d'humeur de l'un ou l'autre de ses membres.

02/1992

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Critique littéraire

Musil et la littérature européenne

L'œuvre de Musil qui jusqu'à présent a surtout donné lieu de la part de la critique française à des ouvrages d'orientation philosophique sera abordée ici d'un point de vue essentiellement littéraire, dans un contexte européen. Chaque chapitre étudiera un aspect différent de cette œuvre capitale qui est loin de se réduire à L'Homme sans qualités à partir de problématiques comparatistes successives qui mettront les livres de Musil en rapport avec ceux de Flaubert (" la bêtise consiste à vouloir conclure "...), de Dostoïevski (l'application laborieuse du " tout est permis "...), de Joyce, de Proust et de James (" les désarrois " dans les nouveaux romans de formation), d'André Breton et des surréalistes (les représentations de la folie et de ses " sympathisants "), de Valéry (la vision de l'Europe et la conception " extraterritoriale " du rôle de l'intellectuel)... D'autres questions rarement posées à propos de cette œuvre comme celle des formes brèves - importante malgré les apparences ! - ou des rapports entre le livre et la vie (" parler comme un livre ", persiflait le jeune Musil, " vivre comme on lit ", propose son héros Ulrich) complètent cet essai que conclut une évaluation des pouvoirs respectifs de la littérature et de la philosophie selon un écrivain qui disait " accorder à la littérature une importance qui dépasse de beaucoup celle des autres activités humaines ".

10/1998

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Théâtre

Registres. Tome 3, Les registres du Vieux-Colombier Volume 1

Après les deux premiers volumes des Registres de Jacques Copeau, Appels et Molière, voici le récit d'une aventure à laquelle on se réfère souvent sans toujours la connaître. Ce récit, reconstitué grâce aux correspondances, témoignages et textes contemporains, conservés puis organisés et classés, retrace un moment unique de vie : l'aventure d'un groupe, d'une compagnie, entraînés par un homme doué de vision. Ce récit nous concerne parce que la ferveur, l'intrépidité, l'implacable exigence envers soi-même y sont exemplaires. Chacun, non seulement au travers des créations offertes au public, mais des tentatives, des pressentiments, des rêves qui les entourent, reconnaîtra toutes les interrogations du théâtre d'aujourd'hui. Ce récit nous concerne tous parce qu'il se place aux racines de notre temps. Des documents de haute valeur (les correspondances notamment) font apparaître dans un éclairage inconnu à ce jour des hommes tels que André Gide, Roger Martin du Gard, Jean Schlumberger, Gaston Gallimard, ou tels que Louis Jouvet et Charles Dullin. Après la fondation de La Nouvelle Revue Française, il nous fait vivre la première saison du Théâtre du Vieux-Colombier, puis l'épreuve de la guerre qui ne détruit pas l'oeuvre commencée mais fortifie les amitiés. Nous assistons enfin au départ de la jeune troupe, en mission de propagande, pour les Etats-Unis.

10/1979

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Littérature française

LE TRIANGLE NOIR. Laclos, Goya, Saint-Just

"En trente ans, le hasard et l'amitié m'ont fait étudier trois figures qui jettent leurs lumières divergentes sur la plus obscure crise de l'individu que l'Europe ait connue avant celle qui s'impose à nous. Laclos ne fait que poser le problème. Comme devant tant d'oeuvres de notre temps pas seulement littéraires, le lecteur des Liaisons eût pu dire : "Ça ne peut pas durer ainsi". C'est ce que répond Goya, en faisant de la condition humaine l'objet d'une accusation fondamentale, à laquelle il refuse de répondre par une transcendance ; c'est ce que répond Saint-Just, en faisant appel à la quasi-transcendance qu'est à ses yeux la Nation. Et après tant d'événements, tant de morts, tant d'espoirs, nous nous retrouvons en face de ce que Goya et Saint-Just répondaient à Laclos. Derrière Saint-Just, il semble que se lève l'ombre de Napoléon. Nous verrons comment. Devant Goya, s'étend l'ombre de Sade. Il y a un XVIIIe siècle qui va des grands Anglais et des grands Français à Napoléon ; et une fin de siècle à demi clandestine, qui annonce peut-être notre temps, et met l'homme en question, au moment où la Révolution française apporte la plus véhémente affirmation de l'individu". André Malraux.

05/1997

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Sports

Vintage vélo club

Voici l'album de famille du cyclisme mondial avec des visages connus et d'autres oubliés. Il y a Merckx et Indurain mais aussi une kyrielle de "forçats de la route" enfouies dans l'Histoire : de Jean Stablinski à André Darrigade en passant par Federico Bahamontes et Felice Gimondi. La machine à remonter le temps c'est l'enfance retrouvée à chaque page. Qui a réalisé le plus grand exploit en cyclisme ? Pourquoi le maillot jaune est-il jaune ? Qui a dit : "J'ai graissé ma chaîne avec ma sueur" ? Quels sont les cinq plus grands grimpeurs de l'Histoire ? Que veut dire "becqueter de l'aile" ? Qui a fait le premier doublé Tour de France-Giro ? Quel était le cycliste préféré du général de Gaulle ? Qui a porté le maillot jaune toute la course en 1961 ? Qui était surnommé "L'Ange de la montagne " ? Quel champion a raflé le premier cinq Tours de France ? Qui a gagné le plus de courses ? Qui a écrit " Mes Rayons de soleil " hymne au cyclisme ? Et la galerie des fous de vélo, d'Emile Zola à Michel Audiard. Depuis 1903, la Grande Boucle fascine tout le monde, des enfants aux grands-parents. Chacun a son préféré : Bobet ou Robic ? Kübler ou Koblet ? Anquetil ou Poulidor ? Hinault ou Fignon ? Les coureurs sont des exemples de courage qui bravent le danger à chaque compétition.

10/2019

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Beaux arts

Surréalisme et mythologie moderne. Les voies du labyrinthe d'Ariane à Fantômas

Deux ans après la fondation du surréalisme, Aragon, avec son Paysan de Paris, veut inventer un réel, ré-enchanté par les vertus de fraîcheur et d'immédiateté sensible qu'il prête au mythe. Il faut toutefois attendre 1942 et l'exposition qu'André Breton organise à New York pour que soit officiellement fixé comme but au surréalisme l'expression d'une mythologie moderne. Ce projet est réaffirmé à l'occasion de l'exposition Le surréalisme en 1947, qui marque le retour de Breton à Paris. Ariane guide De Chirico dans un labyrinthe qui se confond avec nos définitions de l'inconscient, Fantômas devient le déchiffreur des arcanes de la psyché moderne, Pasiphaé incarne un éros surréaliste sur lequel plane l'ombre du sadisme et de la bestialité, la " Femme-lune " des mythologies indiennes apparaît comme l'emblème de l'indépendance à laquelle aspire l'art d'avant-garde américain. La loupe mythologique posée sur l'histoire du surréalisme donne à ses formes des significations nouvelles, en redéfinit les figures tutélaires, De Chirico, Masson, Duchamp y retrouvent une place de premier plan. Rendu à la temporalité du mythe, le surréalisme s'échappe de la théorie saccadée des avant-gardes du XXe siècle. Ses chimères, ses cadavres exquis rejoignent ceux qui prolifèrent dans l'art maniériste des grotesques et dans l'art fantastique médiéval ou symboliste.

03/2002

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Littérature française

Cité, nef de Paris

"Voici donc la Cité, le grand navire de la France, la nef amirale de L'Occident, avec file Saint-Louis, son matelot à la remorque. Elle est amarrée entre les deux bras de la Seine. A qui vient de l'Orient, elle apparaît dès la boucle de Bercy, et surgit au plus large du fleuve, avec ses mâts de pierre, et le château fort de la cathédrale, puissamment appuyée à l'énorme gaillard d'arrière, l'abside en dos de lion accroupi. Et la proue de l'île, au Pont-Neuf, plus aiguë que l'avant de la frégate la plus fine, n'attend que le "Largue l'amarre, largue l'écoute", l'ordre du destin, pour filer sur l'Océan, à la poursuite du soleil, vers l'infini de la lumière." Lyrique, fougueux, emporté et puissant, le poète André Suarès embarque pour un voyage sensible au cceur battant de la ville capitale, en sa Cité emblème, où se croisent plus de mille ans d'histoire. Le palais de Justice, Notre-Dame, la Samaritaine, les ponts sur la Seine, les quais, les rues, les jardins et toute une foule de badauds, de fervents ou d'apparitions s'animent ici par la gràce de la prose vivante et du rayonnement presque mystique de ce grand Parisien que fut Suarès.

02/2019

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Religion

Approches juives et chrétiennes du serviteur souffrant. Témoins et Passeurs

Cet ouvrage, après Juifs et Chrétiens partenaires de l'unique Alliance, poursuit la tâche de retracer d'autres parcours de témoins et passeurs, avec la conviction que rien ne remplace, dans le dialogue judéo-chrétien, la connaissance de ces êtres qui ont voué leur vie à cette rencontre essentielle, unique, matrice de tout autre dialogue interreligieux. Pourtant, ce recueil n'est pas une simple suite du précédent, car il s'ouvre sur un long commentaire exégétique et philosophique d'une figure énigmatique qui fascina et attira une foule de croyants, de juifs et de chrétiens, à travers deux millénaires : le Serviteur souffrant surgi de l'exil (cf. Is S2,13 - 53,12). Cette figure, on le verra, tout en maintenant une stricte séparation, relie de façon mystérieuse ces compagnons de longue route. Ce sont ensuite, successivement, des chrétiens, protestant (Fadiey Lovsky), catholiques (le Cardinal Saliège, Edith Stein), des juifs exprimant à la fois une mystique et une éthique (André Chouraqui, Bahya Ibn Paqûda, le mouvement du Moussar) qui forment cette chaîne de témoins et de passeurs. Nous laissons au lecteur le soin de découvrir en quoi chacune de ces vies peut, de près ou de loin, être perçue sous le signe du Serviteur souffrant, ou du moins renvoyer à une dimension incarnée par ce mystérieux personnage.

04/2019

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Histoire de France

Moi, Jeanne : mon journal sous l'occupation. Quatre ans en tête-à-tête avec l'ennemi

Son mari parti se battre, Jeanne reste en compagnie de sa mère et de ses trois enfants à Saint-André-Lez-Lille, très vite occupée par les Allemands. Sa maison devenue le bureau d'officiers, elle prend la plume et transcrit fidèlement les évènements qui ont ponctué ces quatre ans et quatre jours d'occupation. Elle nous imprègne de cette ambiance de peur intense et continuelle des civils au milieu des éclats de bombes, d'obus et du crépitement des mitrailleuses. Elle y décrit la vie des simples citoyens avec son lot de difficultés quotidiennes comme la sous-alimentation, les trahisons de certains, mais également la formidable entraide qui en unit d'autres. Pendant ces quatre années, Charles, lui, un fusil dans une main et son carnet de croquis dans l'autre, combat dans les rangs de l'armée. Lors de la mobilisation de 1914, il s'était en effet rendu à la gare dans le but de réaliser quelques esquisses du départ des soldats et avait fini par les accompagner. Les dessins de Charles et les écrits de Jeanne constituent un témoignage extraordinaire, non seulement de cette guerre, mais aussi des us et coutumes de cette époque, des habitudes de vie dont nous n'avons plus idée, sans électricité, sans radio, sans télévision, sans ce que nous appelons le confort moderne.

03/2018