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Ouvrages généraux et thématiqu

Ma tragique ambassade. Vatican, mai-novembre 1940

C'est parce qu'il a besoin d'un homme à la loyauté totale, d'un fervent catholique et d'un connaisseur subtil et courageux des relations internationales que le président du Conseil Paul Reynaud fait appel dans l'urgence, en mai 1940, à Wladimir d'Ormesson (1888-1973), prestigieux éditorialiste du Figaro, pour représenter la France auprès du pape. Les armées sont déjà en pleine déroute, une partie du gouvernement réclame l'armistice et l'on s'attend d'un jour à l'autre à voir l'Italie entrer en guerre pour voler au secours de la victoire allemande. Le Saint-Siège, alors encore force morale considérable, va-t-il parvenir à retenir le bras de Mussolini ? Tout juste arrivé à Rome, le diplomate déploie tant auprès des cardinaux de la Curie que de Pie XII une énergie inlassable, mais il constate bien vite que la plupart des monsignori, s'ils s'inquiètent pour la France, n'ont aucune envie d'indisposer l'Italie en prenant publiquement position en sa faveur. Pire encore, dès le 12 juin, surlendemain de l'entrée en guerre de l'Italie, l'ambassade près le Saint-Siège doit fermer et se réfugier, avec quelques autres délégations alliées, à l'intérieur même de la cité du Vatican où elle vivra dans l'isolement et l'inconfort. L'épilogue de cette véritable tragédie grecque survient à l'automne, le 8 octobre, quand d'Ormesson se trouve limogé par Vichy au profit d'un ami de Pierre Laval, Léon Bérard, qui se montrera autrement complaisant que lui. Ecrit dans la clandestinité en 1942, ce témoignage d'une très grande force littéraire et riche d'informations nouvelles assorties de réflexions passionnantes sur Pie XII était inédit depuis plus de quatre-vingts ans. Il est capital pour comprendre mieux le drame de 1940, année de toutes les catastrophes.

11/2023

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Droit

Les devoirs en droit

Les contributions de cet ouvrage traitent d'un sujet dont il n'est pas exagéré de dire qu'il constitue un véritable angle mort de la pensée juridique. C'est que le devoir n'a jamais fait l'objet d'une étude d'ensemble, quoique de remarquables travaux aient promu une approche plus sectorielle. Le devoir, conçu depuis Kant comme une notion de philosophie morale, n'a guère eu les faveurs de la doctrine qui le considère volontiers comme une simple source réelle du droit qui certes l'influence mais sans jamais – ou si peu – compter parmi ses concepts opératoires. En conséquence, le devoir peine à acquérir une véritable valeur technique ainsi qu'un régime juridique net. La pensée civiliste a souvent préféré consacrer ses recherches à l'obligation, de noblesse romaine, autour de laquelle s'articule le droit privé. La doctrine publiciste a quant à elle manifesté un grand intérêt pour les notions d'ordre public, de service public, de droits fondamentaux, laissant encore le devoir à l'écart de ses préoccupations. Les théoriciens du droit ont, quant à eux, d'abord concentré leurs efforts sur l'élucidation du concept de norme, puis celui de règle, laissant encore le devoir à la marge de leurs recherches. Et ce sont aujourd'hui les techniques modernes de régulation (le droit souple et ses avatars) opposées à toute idée de devoir qui sont au coeur des efforts les plus récents. C'est ce constat qui a poussé l'équipe d'accueil Marchés, Institutions, Libertés (MIL) de l'UPEC à centrer ses recherches sur le devoir, ce concept oublié, en le mettant en relation avec les notions qui charpentent utilement le droit positif (l'obligation, le contrat, les droits fondamentaux, la faute, etc.).

11/2017

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Historiens

L'origine de l'Homme. Edouard Lartet (1801-1871) de la révolution du singe à Cro-Magnon

Aujourd'hui, nous savons que l'âge de la terre se compte en milliards d'années et celui des hominidés en millions. Mais, au début du XIXe siècle, l'idée même d'une émergence très ancienne de l'humain paraît une hérésie. Au détour des années 1820, Edouard Lartet, jeune avocat stagiaire à Paris, se passionne pour quelques animaux fossiles trouvés dans sa terre gersoise. L'archéologie en est alors à ses débuts. En 1834, il envoie sa première communication au Muséum de Paris. Porté par ses découvertes, Lartet abandonnera le droit pour consacrer le restant de ses jours à rechercher l'existence de l'homme fossile. L'avènement de l'origine ancienne de l'homme est une révolution scientifique, culturelle, morale et psychique dans laquelle Edouard Lartet a joué un rôle majeur. La notion même de préhistoire, d'une humanité antédiluvienne, heurte préjugés, dogmes et acquis. Lartet subi des oppositions et censures, mais poursuit inlassablement ses fouilles. Servi par un caractère tenace et une chance insolente, son parcours est jalonné de découvertes extraordinaires : le premier singe fossile européen, à Sansan dans le Gers ; les premiers outils validés en grotte, à Aurignac, en Haute-Garonne ; puis les premières oeuvres d'art préhistoriques et, enfin, une sépulture maintenant connue de tous, celle de Cro-Magnon aux Eyzies en Dordogne. En quarante ans d'une intense activité scientifique, Edouard Lartet croise tout ce que la France, mais aussi l'Angleterre, compte de paléontologues, avec lesquels il débat sans relâche. Des illustrations, encarts et courtes fictions animent l'ouvrage, formant une vaste fresque d'un siècle passionnant, entre vie parisienne et monde rural, entre monarchie, empire et république, entre croyance et raison, entre mythe d'Adam et réalité de Cro-Magnon.

06/2021

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Littérature française

Du Canul'Art à l'Art'Naque

Quand un écrivain, grand défenseur de la langue française, rencontre un artiste peintre plein de talent qui ne confond pas modernité et contemporanéité, il en résulte une explosion créatrice, chacun appliquant à son domaine une grille de lecture commune des attaques subies au quotidien. Mais cet ouvrage à quatre mains n'est pas un simple pamphlet dirigé contre ce que sont devenus les arts plastiques, emportés dans la bonde de l'urinoir de Marcel Duchamp. La dérive à laquelle nous assistons est beaucoup plus grave. Elle s'inscrit dans une stratégie d'arasement de toutes nos valeurs, la mondialisation économique et les idéologies les plus destructrices se retrouvant à la table de Picsou pour sceller le sort de l'art et de la langue, évidemment, mais encore de l'éducation, de l'Histoire, de la morale sociale. De notre civilisation elle-même. Avec cet ouvrage, nous découvrons comment le Beau et le Vrai sont piétinés et laminés par une médiocrité intellectuelle désormais régnante. Il éclaire les " productions " d'un art dit contemporain devenu un banal placement capitalistique. Ne va-t-on pas jusqu'à exposer en toute impudicité et vendre à prix d'or une " sculpture invisible " ? Nos rues, nos places et, trahison suprême, nos galeries et nos musées sont le lieu d'un Canul'Art sombrant dans une sorte d'Art'Naque où se confondent l'apologie du Laid et les produits financiers. Cet essai amène alors le lecteur à comprendre ce qu'est devenu le quotidien des derniers véritables artistes peintres survivant avec leur art dans leur grotte-atelier, car ils n'ont pas laissé au vestiaire des abus de confiance leurs responsabilités de transmission du génie artistique.

06/2022

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Icônes

Images et déification. La contribution des icônes moldaves médiévales des XVe-XVIIe siècles à la théologie et à l'art byzantin

Dans cette étude, Magdelena Burlacu se pose la question de ce qui est resté, dans la vision des peintres actifs sur le territoire de l'ancienne principauté de Moldavie, de spécial et de spécifique à faire pour l'homme en vue d'une divinisation comme image ou à l'image du Christ. Images et déification ? Dans notre culture, l'image semble être une fin en soi, ce qui peut être déstabilisant pour l'intelligence de la foi. Cependant, l'image peut aussi être considérée dans le contexte de la théôsis - la déification par la grâce, la perfection du chrétien visant son union avec Dieu -, qui est l'un des sujets traités par la théologie morale. La Roumanie constitue, grâce à sa région moldave et ses églises peintes à l'extérieur dont sept sont des monuments classés au Patrimoine mondial de l'UNESCO, l'un des domaines privilégiés pour l'étude des programmes iconographiques hérités et développés à partir des programmes byzantins. Dans cette étude, l'auteur se pose la question de ce qui est resté, dans la vision des peintres actifs sur le territoire de l'ancienne principauté de Moldavie, de spécial et de spécifique à faire pour l'homme en vue d'une divinisation comme image ou à l'image du Christ. Néanmoins, il est nécessaire de préciser qu'aucune composition iconographique spécifique sur le thème de la déification n'existe. L'auteur a donc rassemblé, dans les programmes iconographiques moldaves médiévaux, de nombreux éléments et de nombreuses compositions qui paraissent correspondre à une théologie de la déification aux " allures iconographiques " présente dans les écrits des auteurs iconophiles, proposant ainsi une introduction à la contribution des icônes moldaves médiévales des XVe-XVIIe siècles à la théologie et à l'art byzantin.

06/2022

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Mer

Le naufrage du Lamoricière

Le 9 janvier 1942, en pleine tempête, un paquebot sombre, intact, après avoir tenté de porter secours à un cargo en perdition. Le naufrage fait près de 300 morts. Un voile d'oubli tombe sur cette surprenante histoire, masquée par les horreurs de la guerre mondiale. Aujourd'hui, l'intérêt renaît pour cette tragédie. Ainsi, l'association French Lines, qui se consacre à faire vivre la mémoire des grandes compagnies maritimes, organise des conférences, des forums en ligne consacrés au naufrage du Lamoricière, dont le grand poète Max Pol Fouchet interprétait ainsi le nom : la mort ici erre... Ce livre est construit autour d'un poignant témoignage: une jeune femme rescapée, Maguy Dumond, a écrit à chaud le récit détaillé du drame où elle a perdu son mari. Publié en 1943, ce livre était introuvable. En mai 2008, l'histoire du Lamoricière a suscité un vif regain d'intérêt. Grâce à la prouesse d'une équipe de plongeurs italiens : l'épave, au prix d'efforts et de courage exceptionnels a été retrouvée et photographiée à près de 150 mètres de profondeur. Un exploit sportif et technique, ramenant des fonds obscurs de bouleversantes images. Enfin, ce livre éclaire un paradoxe. Sous la plume d'Edouard Peisson, le drame si discret du Lamoricière a donné naissance aux plus belles pages de la littérature maritime, pages célèbres, traduites dans toutes les langues. L'immense écrivain avait saisi la portée morale de ce drame, dont il fait la trame d'un chef d'oeuvre littéraire. Face aux dangers de la tempête, un commandant doit-il risquer la vie de ses passagers en se déroutant pour porter secours à l'équipage d'un cargo ? Où est son devoir ? "Dieu te juge", répond Peisson. Dieu oui, mais... les hommes ?

02/2010

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Sciences politiques

Malek Bennabi "Père" du courant islamique mondial ? Les fiches confidentielles des services secrets français

Une biographie sur le père de la "colonisabilité" qui inspire aujourd'hui les partis radicaux islamistes d'après des archives secrètes de la DST Cette étude examine la vie d'un penseur musulman majeur ; il s'agit de Malek Bennabi qui a marqué le XXe siècle par la vivacité de sa pensée. Des millions de musulmans, de tous bords, le considèrent comme un modèle intellectuel parfait. On lui attribue l'invention du concept de " colonisabilité ", signifiant que les colonisés, particulièrement les musulmans, sont responsables de leur propre déchéance, car ils ont développé une attitude et un style de vie favorables à l'invasion étrangère - ; la " colonisabilité ". Toutefois, Bennabi invite les colonisés à se défaire de la paralysie morale et de la décadence spirituelle qui les rend colonisables. Bennabi a aussi suscité d'âpres controverses : les cercles laïcs l'accusent d'être le " père " du courant islamiste néoconservateur mondial, y compris du FIS (Algérie), du PJD (Maroc) et de la Nahda (Tunisie). D'autres milieux, proches des nationalistes arabes, l'ont dénigré et traité de collaborateur nazi, mais sans toutefois apporter de preuves de sa collaboration avec les Allemands durant la Seconde Guerre mondiale. Sa femme, Paulette Bennabi, a également été accusée par la DST d'agir pour le compte de la Gestapo de Dreux (France), sous le nom d'emprunt de " Mme Mille ". Le couple Bennabi a fait l'objet de plusieurs enquêtes des services secrets français (DST) et a été incarcéré au camp de Pithiviers pendant 18 mois, entre 1944 et 1946. Zidane Meriboute a mené sa propre enquête, en se basant essentiellement sur les archives de la DST et de la Cour de justice française, jusqu'ici tenues dans le secret absolu. Son but est de tenter de rétablir la vérité, et de déterminer objectivement si les époux Bennabi ont été vraiment des collaborateurs de la Gestapo.

10/2020

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Latin - Littérature

De la nature des choses. (De rerum natura), Edition

"De natura rerum", chef-d'oeuvre en six livres de la poésie scientifique, s'insère dans la tradition de la poésie philosophique grecque, de Parménide à Empédocle. Il vise, selon Lucrèce lui-même, à renouveler les fondements de la pensée d'Epicure et à délivrer les hommes des vaines peurs des dieux et de la mort. Après une invocation à Vénus, l'auteur consacre un premier livre à exposer une grande loi de l'univers : à l'origine de toutes choses existent les atomes et rien ne se crée, rien ne se perd. Le livre II, qui se termine par une allusion à la pluralité infinie des mondes, nous décrit la naissance des êtres animés à partir des êtres inanimés. Les livres III et IV traitent de l'homme, corps et âme analysés dans leur essence et leur mécanisme. Sa place dans le monde et ses rapports avec l'univers font l'objet des livres V et VI. Lucrèce nous donne ici un tableau grandiose de la civilisation humaine et des différentes étapes que l'homme a du parcourir jusqu'à ce moment où, accédant à la vie morale, celui-ci se propose la sagesse comme but suprême de l'existence. "De la nature des choses" se termine sur la description de la peste d'Athènes. Doué d'un sens poétique incomparable, Lucrèce sait animer les passages les plus abstraits de son oeuvre. Sa poésie s'élève et prend tous les tons suivant la marche de son enthousiasme : lyrique, épique, satirique ou élégiaque, lui conférant une grandeur dont on reste encore aujourd'hui confondu. Le texte est précédé d'une étude de l'oeuvre et suivi d'une biographie de Lucrèce.

09/2023

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Sociologie

La psychothérapie et le psychisme inférieur

La psychothérapie est le traitement des maladies par les moyens psychiques, c'est-à-dire par la persuasion, l'émotion, la suggestion, la distraction, l'éducation, la foi et les prédications, ... d'un mot, par la pensée. Une jeune fille, qui avait totalement perdu la voix depuis plusieurs années, la retrouve pour signaler un train de chemin de fer à une amie qui allait être écrasée. C'est la scène modernisée du fils de Crésus qui était muet et qui, voyant un ennemi prêt à frapper son père, s'écria : "Soldat, épargne Crésus ! " Dans le tremblement de terre de 1855, à Lyon, une femme paralysée de la langue recouvre la parole pour appeler son mari à son secours et une autre paralytique est guérie par l'explosion d'une poudrière. Voilà la psychothérapie par l'émotion. D'après Feuchtersleben, Goethe serait parvenu à se soustraire à la contagion d'une fièvre putride "par la seule action d'une volonté ferme". Un surmené psychasthénique, à volonté défaillante, se laisse envahir par toutes les phobies : phobie du microbe, phobie de la souillure morale, phobie du sacrilège. Par une intervention puissante et répétée, le médecin fortifie cette volonté, lui redonne confiance en elle-même. Un autre sujet est convaincu de son impuissance : il ne pourra ni traverser une place, ni entrer dans une église ou au théâtre. Le médecin lui démontre et lui fait admettre qu'il peut tout cela s'il le veut. Voilà la psychothérapie par la persuasion. Un hystérique a une paralysie du bras ou une insensibilité avec contractures d'une jambe : le médecin l'endort ; dans l'hypnose, il lui suggère qu'il peut remuer son bras, que sa jambe est guérie et que ce résultat se maintiendra au réveil et définitivement. Les choses se passent en effet ainsi. Voilà la psychothérapie par la suggestion...

03/2023

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Littérature française

Tourisme spatial

Sentir les accélérations d'une fusée, voir la Terre d'en haut, flotter dans le vide spatial, s'émerveiller... Papa Amadou Gaye, Docteur en Histoire et Philosophie des Sciences et diplômé de l'Observatoire de Paris, aborde dans cet essai les enjeux d'une économie de vols spatiaux humains commerciaux : des vols de découverte de l'impesanteur aux vols en orbite basse terrestre (LEO), en passant par les vols suborbitaux. Il rappelle que les animaux ont ouvert la voie de l'espace aux humains, qu'il s'agisse de félins, de macaques ou encore de micro-organismes. Il interroge les désirs conscients et inconscients qui poussent les hommes à défier les extrêmes, que ce soit sur terre, sur mer ou dans l'espace. La question de la fragilité de la planète Terre et de sa protection face au développement de la technologie aérospatiale est abordée à travers le ressenti des voyageurs et des études environnementales des lanceurs. Cette interrogation débouche sur une tension, voire une friction entre progrès technologique et préservation de la Terre. Il montre que l'homme tiraillé entre le nomadisme extraterrestre et le sédentarisme terrestre n'a d'autre solution que de faire preuve de responsabilité et de morale. Mais la plus haute éthique n'est-elle pas toujours d'honorer le vivant ? Après une première expérience comme assistant sismologue à la société Shell Senrex au Sénégal, Papa Amadou Gaye fait l'essentiel de sa carrière professionnelle au musée de l'Air et de l'Espace du Bourget, où il a exercé dans les secteurs de l'aviation, de l'espace et de l'astronomie. Désormais à la retraite, il se consacre plus particulièrement à la rédaction de chroniques.

05/2023

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Divers

Simenon, l'Ostrogoth

Le 24 mars 1923, Régine Renchon et Georges Simenon sont déclarés mari et femme, d'abord par le curé de l'église Sainte-Véronique puis par l'échevin communiste de la bonne ville de Liège. Ces deux fringants jeunes gens ? elle peintre déjà exposée, lui journaliste en herbe et aspirant romancier ? ne vont pas s'attarder dans leur Belgique natale. Les voici à Paris où, dans l'effervescence des très swing Années folles, ils se livrent corps et âme à l'esprit du temps et à la conquête de la gloire. Tandis que Régine se déploie sur tous les fronts, celui de son art comme celui du soutien à la carrière de son époux, Georges devient en moins de temps qu'il n'en faut pour le dire une véritable "machine à écrire", produisant à la chaîne des petits romans populaires pour financer la grande vie et les fêtes étincelantes qui attirent, dans leur appartement de la place des Vosges, le Tout-Paris bambocheur de l'époque. Prendront-ils le chemin de Zelda et Scott Fitzgerald, celui de la déchéance mentale, morale et artistique, ou, au contraire, parviendront-ils à transcender ces expériences pour bâtir leurs oeuvres respectives ? Et à la fin, lequel des deux artistes sacrifiera ses ambitions à l'autre ? Avec la bénédiction et la participation de John Simenon, le fils de Georges, José-Louis Bocquet et Jean-Luc Fromental évoquent ce couple fabuleux et le chemin semé d'embûches qui amena Simenon à faire naître son fameux Maigret. Jacques Loustal, qui illustre depuis des années les oeuvres du maître, déploie toute sa palette pour ce portrait d'un Paris en fête, terrain de jeu d'un duo amoureux, habité par la joie de vivre et la fureur de créer.

10/2023

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Littérature française

Mes vieux papiers

"La lecture des gazettes est la prière du matin des réalistes", disait Hegel, le philosophe à cause duquel mon fils aîné (26 ans) renonça à la philosophie pour vendre des cigarettes électroniques. Il y a eu beaucoup de jours dans ma vie où je me suis levé exprès à l'aube pour acheter les journaux, même quand il n'y avait aucun texte sur moi ou de moi dedans. J'ai publié mon premier article (dans Le Quotidien de Paris) l'année où j'ai publié mon premier roman (au Seuil) : 1974. J'ai toujours fait attention à ce que j'écrivais dans la presse, parce que je lisais la presse avec attention. J'ai écrit dans presque tous les journaux que je lisais, donc dans presque tous les journaux. Cela a formé, avec le temps, une sorte de journal extime dans lequel le plus clair et le plus sombre de ma vie sont conservés. Peut-être me suis-je davantage confessé, au sens chrétien comme au sens sadien du terme, dans les quotidiens et les hebdos de mon pays que je ne l'ai fait dans mes romans de mours exotiques et aventureuses. Mes vieux papiers couvre les années 1980 et 1990 que j'ai traversées, pour mes patrons de l'époque - Roger Thérond de Paris-Match, Bernard Chapuis de Vogue Hommes, François Cérésa de Télé Obs, Jean-Edern Hallier de L'Idiot international, etc. -, avec la curiosité ardente et parfois avinée et la méchante désinvolture propres à beaucoup de jeunes écrivains de l'époque, quand la morale était encore dans les chaussures et que seules deux choses nous indignaient : le manque d'esprit et l'absence de cour". PB.

02/2014

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Critique littéraire

Correspondance. 1945-1959

Albert Camus et Louis Guilloux font connaissance chez Gallimard durant l'été 1945, à l'instigation de leur ami commun Jean Grenier. Guilloux a déjà derrière lui deux décennies d'engagement et d'écriture et une oeuvre publiée importante. Camus, dont L'Etranger et Le Mythe de Sisyphe ont paru en 1942, n'a que trente-deux ans ; son implication dans Combat lui vaut une notoriété grandissante. Les différences ne manquent pas entre le Breton et l'Algérien. Camus semble plus solaire, Guilloux plus habité par le noir ; le premier est rongé par le doute et le second aspire à la lumière. Mais l'amitié entre les deux hommes est immédiate et durable, et leurs affinités nombreuses : "Je l'aime tendrement et je l'admire, écrira Guilloux en 1952, non seulement pour son grand talent, mais pour sa tenue dans la vie". Ces fils du peuple, qui ont connu la pauvreté et la maladie, sont animés par l'esprit de justice et de fraternité, prenant le parti des malheureux et des opprimés sans jamais s'inféoder à une organisation qui voudrait les représenter. Tous deux partagent une conscience aiguë de la douleur, où ils reconnaissent la "constante justification" de l'homme et dont ils tirent les éléments d'une conduite morale et politique. Cette correspondance croisée ponctue quinze années d'une profonde et tendre affection, nourrie d'innombrables causeries, lectures, promenades et repas partagés. Comme toute amitié, elle eut ses temps forts, telle la visite de Camus à Saint-Brieuc en 1947, durant laquelle le futur auteur du Premier Homme va sur la tombe de son père, enterré au carré des soldats de la Grande Guerre ; ou encore le séjour de Guilloux en 1948 en Algérie, où il partage un repas avec Camus et sa mère.

09/2013

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Esotérisme

La Voix de la Vigilance Intérieure. Chemin vers la Lumière Intérieure et la Réalisation de la Nature Divine de l'Etre Humain

Ce livre hors du commun - à la fois simple et puissant - est le fruit d'une vie entière consacrée à une pratique spirituelle intense, qui, en dépit de toutes sortes d'obstacles, a mené son auteur à un haut degré de réalisation. En raison des circonstances de sa naissance, Edouard Salim Michaël n'a pas pu aller à l'école, il n'avait pas de langue maternelle et pas de connaissances livresques quand il fut appelé à l'âge de 19 ans dans la Royal Air Force au début de la Seconde Guerre mondiale. Après avoir appris à lire et à écrire, il devint un compositeur de musique symphonique accompli. Il se rendit en France pour y poursuivre sa carrière. En 1949, après avoir vu une statue de Bouddha pour la première fois, il se lança dans une pratique soutenue de la méditation qui le conduisit, après quelques années, à une puissante expérience d'éveil à sa Nature de Bouddha. Il décida d'abandonner sa carrière de compositeur et de se rendre en Inde, pays de sa grand-mère maternelle, où il vécut pendant près de 7 ans, totalement concentré sur sa pratique intérieure. L'enseignement d'Edouard Salim Michaël expose des techniques de yoga et de méditation qui peuvent ouvrir la porte à un chercheur à la fois à l'expérience de sa nature supérieure et à l'état d'après la mort. Le Nada yoga (méditation sur le son intérieur) est l'une des principales techniques de cette réalisation. Il existe une vaste conscience lumineuse déjà en nous, mais elle est voilée par les nuages de nos pensées incessantes. Avec sincérité, une intégrité morale et la vigilance intérieure, nous pouvons percer les nuages de notre esprit ordinaire pour réaliser notre nature divine.

08/2013

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Sciences historiques

Sous les bombes. Nouvelle histoire de la guerre aérienne (1939-1945)

Les chiffres sont ahurissants : au cours de la Seconde Guerre mondiale, 600 000 civils européens trouvèrent la mort lors des bombardements et plus d'un million d'autres furent grièvement blessés. Dans cette sombre comptabilité, la France, où l'on dénombre le plus fort tonnage de bombes larguées, occupe une place particulière. Des villes entières furent dévastées sous les bombes alliées, parfois même rasées à l'instar de Vire, Saint-Lô, Lisieux, Coutances mais aussi Royan ou encore Le Havre. La terre semblait en éruption, selon le mot d'un pilote de la RAF qui avait bombardé Caen... Puis le silence retomba durant des années. Le souvenir aussi était tabou. Tant de questions restaient en suspens, parmi lesquelles, la plus cruciale : fallait-il bombarder l'Europe ? Pour y répondre, l'historien Richard Overy a mené des recherches dans tous les pays des anciens belligérants. Dans un travail inédit et résolument neuf, il s'interroge sur les commandements militaires, les stratégies, les différents raids (le Blitz, Hambourg, Dresde, Monte Cassino). Si les bombardements, comme il le souligne, étaient soumis aux impératifs politiques (Churchill en était partisan) et militaires, ils ne furent jamais un moyen de gagner la guerre. L'historien raconte le quotidien terrifiant des aviateurs sous pression maximale, rappelle les grandes heures de la défense passive, l'héroïsme des civils face à la précision approximative des bombardiers. Pourtant les attaques meurtrières échouèrent à détruire l'économie ennemie, plus encore à déprimer les civils. Ce constat de l'échec se double de la question morale des frappes contre les populations. La destruction à l'aveugle, l'acharnement manifeste à tuer lors de certains bombardements sont au coeur de cette histoire que l'auteur a voulu, de bout en bout, très humaine.

10/2014

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Histoire internationale

A la force de la pensée. Autobiographie irrégulière

A la force de la pensée est à la fois le récit et une réflexion sur une expérience exceptionnelle. Jeune journaliste communiste hongrois au sortir de la guerre, où son père avait disparu à Auschwitz, János Kornai rompt avec le marxisme après la contre-révolution de 1956. Chercheur à l'Institut économique de Budapest dans les années 1960, mais interdit d'enseignement, il se fait connaître à l'Ouest par des travaux originaux sur la planification. Il devient un spécialiste reconnu de l'analyse des systèmes socialistes et acquiert une renommée mondiale avec un livre d'une grande force critique, L'économie de la pénurie (1980). De 1984 à 2002, il alternera entre un poste de professeur à l'Université de Harvard et son statut de chercheur à Budapest. Il participe activement aux débats sur le changement de système, le passage du socialisme au capitalisme, après 1989. Il est un des économistes les plus connus et respectés de notre époque. Cette Autobiographie irrégulière est un récit passionnant sur une vie hors du commun. C'est aussi un document marquant sur l'histoire des régimes communistes, sur l'évolution de la pensée du plus influent théoricien et critique des systèmes socialistes, sur les dilemmes existentiels et politiques de la vie dans le bloc de l'Est, sur la vie académique dans les deux systèmes, sur les tensions travaillant la science économique au cours des cinquante dernières années. La réflexion morale de l'auteur, son effort d'évaluation rétrospective de ses actes et de ses pensées, vont bien au-delà de mémoires conventionnels. Par ses aperçus sur de multiples questions historiques, sociologiques, politiques, psychologiques, c'est aussi un ouvrage suggestif de science sociale. Une des contributions majeures d'un des grands intellectuels de l'époque contemporaine, et de la pensée créatrice issue de l'Europe centrale.

02/2014

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BD tout public

Outrage Fatigue

" Outrage fatigue " désigne, en anglais, le sentiment d'impuissance qui s'empare de celui ou celle qui contemple de trop près les malheurs du monde. A l'heure de l'information instantanée et de l'image omniprésente, le marché mondial de l'indignation est en accès libre et chacun peut y puiser autant de catastrophes, d'injustices, de tortures et d'exploitation qu'il lui faudra pour alimenter sa révolte ; mais à force, celle-ci s'émousse et la colère tourne souvent à l'apathie. Le livre d'Ivan Brun ne propose a priori pas de remède à ce mal moderne. Au contraire, ces 32 illustrations, réalisées à la plume ou en carte à gratter d'après des images d'actualité glanées sur le web puis mises en couleur en bichromie, ne font qu'en rajouter une couche. Comme une sorte d'inventaire imagé de ce que le monde compte comme horreurs, elles montrent toute la palette de l'oppression, de la violence et souvent de la cruauté - physique, morale ou symbolique - dont l'Homme est capable. Corps abusés, animaux dépecés, ouvriers exploités, militaires surarmés, politiciens en campagnes et starlettes survoltées : les images d'Outrage Fatigue semblent au premier abord avoir peu en commun, comme les pièces d'un puzzle impossible à assembler. Mais par leur juxtaposition, Ivan Brun nous donne au final à voir l'omniprésence des rapports de domination : des hommes sur les travailleuses du sexe, de l'Homme sur l'animal, du trafiquant ou du militaire sur le civil, du riche sur le pauvre, etc. Il semble proposer une lecture unificatrice qui, comme un pas en arrière, permet de voir enfin l'assemblage des différentes pièces du puzzle. Pour dépasser l'outrage fatigue causé par la surabondance et l'éclatement des indignations, Ivan Brun semble donc proposer une voie : " révoltés de toutes les causes, unissez-vous ! "

09/2020

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Religion

Ecrire l'histoire du christianisme contemporain. Autour de l'oeuvre d'Etienne Fouilloux

Écrire l’histoire du christianisme contemporain, c’est chercher à le comprendre dans sa diversité confessionnelle, tout en mesurant son rôle dans la construction d’une politique et d’une culture de la modernité, qui se sont constituées en prenant leur autonomie par rapport à lui, sans que tout lien soit rompu entre notre monde sécularisé et son passé chrétien. C’est observer cet objet aux contours indécis, dont nous affirmons tantôt le déclin inéluctable, tantôt l’omniprésence au sein de nos sociétés. Depuis plus de quarante ans, Étienne Fouilloux parcourt ce territoire en voyageur infatigable, passionné d’archives inédites. De la genèse de l’oecuménisme au genre biographique, de l’histoire des intellectuels chrétiens à celle du concile Vatican II, il a construit ce qu’il désigne lui-même comme une « histoire non théologique de la théologie », attentive aux acteurs et à leurs mobiles, sans jamais céder sur la rigueur scientifique qui fonde le « regard éloigné » de l’historien. Des inventeurs du catholicisme social aux écrivains convertis, des croyants mobilisés dans les tranchées aux prêtres-ouvriers en usine, des abbés philosophes aux bâtisseurs d’églises, les auteurs de ce livre ont suivi la voie tracée par Étienne Fouilloux, attentifs comme lui aux mots qui circulent entre l’univers chrétien et l’univers laïque, la création et la mémoire, la morale et les droits de l’homme, le deuil et la patrie. Ils ont ainsi souhaité apporter leur contribution à une histoire du christianisme contemporain, en hommage à celui qui a plus que tout autre contribué à la renouveler. Couverture : Église Saint-Vincent de Paul de Beyrouth détruite en 1975, pendant la guerre du Liban. Photo A. Becker, mars 2012.

04/2013

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Histoire internationale

L'avènement des jeunes bassidji de la République islamique d'Iran. Une étude psychosociologique

Qui sont exactement ces bassidji ? Ce sont des adolescents faisant partie d'un groupe spécifique de jeunes âgés de 12 à 16 ans, parfois même de 10 ans. Ce sont des enfants déstructurés, révoltés et impatients de voir se réaliser leur utopie, après le déclenchement du Mouvement révolutionnaire en Iran en 1979. Ces bassidji sont entrés dans une organisation de la force paramilitaire iranienne, le Bassidj, qui avait été fondée par l'ayatollah Khomeyni en novembre 1979. Cc sont des jusqu'au-boutistes, des combattants de la guerre Iran-Irak (1980-1988). On sait que l'adolescence est violence et rituel de passage ou d'initiation à la vie. Dans son livre, La Cause des adolescents, la psychologue-psychanalyste Françoise Dolto avait proposé plusieurs explications aux problèmes liés à cette période de la vie des enfants. Bien d'autres psychologues, sociologues et historiens ont également étudié le rapport des jeunes avec la société qu'ils devront affronter. Les bassidji pensent détenir la vérité et se considèrent comme les porteurs d'un message à transmettre. C'est pourquoi ils écrivent leurs testaments. Cependant, le désarroi mental, le trouble et la perturbation liés à l'adolescence n'apparaissent pas dans ces testaments. Ce sont ces déséquilibres du comportement présentant des symptômes que ce livre étudie et dont l'objet se situe autour de 1995. En tant que défenseurs d'une certaine morale, les bassidji se sont révélés être un organe de répression. Ce travail, en grande partie le résultat d'une étude universitaire, restitue la subjectivité d'un groupe, certes minoritaire, mais symboliquement importante de la révolution islamique en Iran. Les nouveaux acteurs du Mouvement vert (juin 2009) montrent leur rupture profonde avec l'idéologie martyropathe que représentait une fraction des bassidji dans les premières années de la Révolution islamique.

01/2013

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Romans historiques

Julie-Victoire. Le roman de Julie-Victoire Daubié, première bachelière de France

Femme généreuse, courageuse, passionnée et passionnante, telle était Julie-Victoire Daubié ! Née le 26 mars 1824, huitième enfant d'une famille vosgienne, Julie-Victoire Daubié découvre très tôt, dans la Manufacture de Bains-les-Bains où son père est caissier, le travail forcé des enfants, les inégalités sociales, les injustices, l'esclavage des femmes, qui alimenteront toujours son engagement citoyen. Considérant l'instruction comme une priorité, elle choisit le monde universitaire alors fermé aux filles pour agir, tenter de bousculer les repères de la vieille société. Diplômes pour l'enseignement primaire supérieur en poche, devenue préceptrice, elle vise le Baccalauréat ! Candidature refoulée par la Sorbonne des hommes, elle se présente à Lyon dont l'Académie impériale la reçoit, le 17 août 1861... Première Bachelière de France ! Reconnaissant sa culture et ses talents littéraires, la presse économique fait alors d'elle l'une des premières journalistes françaises. Soutenue par des humanistes influents, elle publie des livres importants, dont La Femme pauvre au 19e siècle, et de nombreux articles consacrés à la morale en politique, aux conditions de travail, au droit de vote, aux missions essentielles de l'école, à la cause des femmes, réservant ses rares loisirs à la botanique. En 1871, la Sorbonne l'accepte enfin : première Licenciée ès Lettres de France. Julie-Victoire meurt le 26 août 1874, en plein travail sur sa thèse de doctorat La Condition de la femme dans la société romaine. A sa manière de conteur, dans ce roman très émouvant, Gilles Laporte nous fait partager au quotidien la vie d'une citoyenne engagée, pacifiste et déterminée qui, en son temps, a su proposer une réflexion visionnaire, et remporter des victoires capitales pour toutes les femmes. En 2012, pensée et objectifs de Julie-Victoire Daubié sont toujours d'actualité !

01/2013

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Religion

L'exégèse d'Isaïe 8, 1-8

La péricope Isaïe 8, 1-8 se révèle d'une richesse prodigieuse : la naissance du fils du prophète, répondant au nom étrange de Maher-Shalal-Hash-Baz, n'est pas sans lien avec celle de l'Emmanuel, au chapitre précédent. Si elle évoque le cours tranquille de la rivière Siloé, les versets bruissent surtout des guerres et des conflits du Proche-Orient ancien, avec l'inexorable montée en puissance du royaume d'Assyrie. Après un exposé fouillé des difficultés diverses du texte hébreu, quatre étapes de l'histoire de l'exégèse de ce texte sont étudiées. 1a traduction des Septante présuppose un certain nombre d'options, qui ne manqueront pas de peser sur la tradition chrétienne antique. La même constatation vaut autant pour l'exégèse juive, dont un très riche panorama nous est présenté ici, que pour l'exégèse des XVIe-XIXe siècles. L'exégèse chrétienne du Moyen Age est marquée par le commentaire de Jérôme ; mais les commentateurs ne cessent d'approfondir la recherche et d'apporter des éléments innovants, tant à l'époque carolingienne qu'aux XIIe et XIIIe siècles. l'exégèse protestante du XVIe siècle est aussi bien historique que morale et christologique ; de Joannes OEcolampade à Augustin Marlorat, c'est ici encore un corpus d'une grande richesse qui est examiné. De la sorte, l'ensemble du volume propose un parcours exégétique d'un extrême intérêt, qui confirme l'importance du champ disciplinaire encore peu fréquenté qu'est l'étude de l'histoire de l'exégèse. Ce volume est issu de la cinquième des "Journées bibliques", organisées par le laboratoire d'études des monothéismes / Institut d'études augustiniennes (CNRS-EPHE Sciences religieuses-Paris IV) et le Groupe de recherches sur les non-conformistes religieux des XVIe et XVIIe siècles et l'histoire des protestantismes (GRENEP, faculté de théologie protestante de l'université de Strasbourg).

03/2013

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Histoire ancienne

Marc Aurèle

A l'âge précoce de dix ans, Marc Aurèle (121-180 après J-C), déjà héritier de l'Empire romain, consterna sa mère en lui annonçant qu'il voulait être philosophe, en porter l'habit et coucher à même le sol. Or, si l'aristocratie romaine voyait en cette tradition un idéal humain, les penseurs stoïciens avaient eux presque toujours combattu le pouvoir, parfois jusqu'à la mort... Pourtant, celui qui devint en 138 le petit-fils adoptif d'Hadrien réussit à concilier exercice du pouvoir et philosophie. L'auteur des Ecrits pour lui-même, sorte d'exercices spirituels, fut tout à la fois un homme de paradoxes et un extraordinaire reflet du modèle romain. Sur le plan religieux, bien que sa morale fût assez proche de celle des chrétiens, il ne les comprit jamais, et c'est sous son règne que la jeune Blandine fut jetée aux fauves dans l'amphithéâtre de Lyon. Sur le plan de la justice, il veilla toujours à prendre les décisions les plus favorables aux hommes, mais ne bouscula ni la hiérarchie sociale ni la place des esclaves. En matière militaire, enfin, cet homme de paix se mua en remarquable général en chef, commandant personnellement ses armées, pour protéger Rome et le monde romain de l'intrusion de peuples d'origine germanique ou asiatique (guerres danubiennes). En définitive, l'empereur-philosophe, qui ne fut jamais un simple théoricien, fut reconnu par ses sujets comme l'homme d'Etat romain par excellence et hissé immédiatement après sa mort au rang des dieux, même s'il avait choisi pour lui succéder un fils, Commode, qu'il savait indigne. Une biographie enlevée et brillante qui tente de sonder l'immense personnalité d'un grand Romain.

03/2013

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Développement durable-Ecologie

Plaisir et conscience alimentaires

"Trois mots. J'utilise le plus souvent trois mots pour parler de mon travail : gastronomie, alimentation, et bouffe. Aliment est trop banal me dit-on, et trop courant je trouve, gastronomie relève de la pédanterie me dit-on encore, du luxe, qui reste et doit rester mot des puissants. Quant à la bouffe, elle serait vulgaire, invitant à se bâfrer sans égard pour ce que l'on ingère. Ceci pour rappeler que les mots portent bien sûr un sens en eux, une ou des définitions et doivent, dans une certaine limite, être utilisés à bon escient. Mais les mots sont aussi ce qu'on leur donne, ce à quoi on les associe. Offrons-nous donc le droit de nous réapproprier les mots pour parler librement des sujets que l'on connaît, par quelque voie que ce soit. Laissons l'humble morfal s'en mettre plein le lampion au nom de la gastronomie ; à ceux qui profitent d'une soirée entre amis pour sortir le grand jeu et offrir aux convives un joyeux gueuleton, donnons-leur le droit de bouffer ensemble, et n'ayons pas peur de la banalité avec l'aliment qui reste ce qui nous nourrit. Quant à ceux qui se nomment gastronomes mais ne savent plus, au-delà de la préciosité et d'un raffinement hors norme et coûteux, que le plaisir existe dans ce qui nous nourrit simplement, invitons-les à apprendre à croûter, becqueter et à se mettre quelque chose dans le cornet." Dans cet ouvrage, Marie Kerouedan vous invite à parcourir le monde de l'alimentaire en quelques sujets sérieux et d'autres plus saugrenus pour vous mener vers une plus grande liberté d'action, d'achat et de plaisir.

08/2012

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Littérature française

L'aube était radieuse

Le 5 juillet 1962, la guerre d'Algérie se terminait et le peuple algérien prenait son envol pour une place dans le concert des nations. Mais cette quête n'est pas facile, car il ne suffit pas d'une indépendance, même chèrement acquise, pour mener à bon port un peuple et un pays. Il y a même une incompatibilité à sortir d'une guerre et prendre immédiatement les rennes d'un pays fraîchement libéré. En effet, depuis des temps immémoriaux et les deux exemples les plus proches, ceux de Winston Churchill et du général de Gaulle, instructifs à cet égard, nous savons que les qualités requises pour libérer un pays ne sont pas les mêmes que celles qu'il faut pour le gouverner et l'administrer. Pour avoir méconnu ce principe et persisté dans l'exercice du pouvoir, sans avoir les qualités nécessaires, les dirigeants algériens ont confondu force brute et autorité morale, éthique et fidélité à l'intérêt de groupe, les biens de l'Etat et les désirs insatiables de leurs hommes liges, la confidentialité nécessaire et le goût du secret poussé jusqu'à la caricature. Leurs errements ont conduit à l'explosion d'une société musulmane, à peine sortie du sous-développement, qui a compris que le socialisme n'était qu'un instrument de son aliénation et en aucun cas le choix d'un développement réfléchi. Ce livre, n'a pas l'ambition de démonter les mécanismes qui ont conduit à l'explosion qui a traumatisé l'Algérie, il s'agit seulement d'un témoignage au quotidien de cette descente aux enfers d'un peuple qui, en toute innocence avait pourtant mis tout son espoir dans ses dirigeants et dont l'attente a été trahie...

02/2011

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Poches Littérature internation

Fils de personne

Palerme, quartier populaire de la Kalsa, troisième étage : la porte s’ouvre sur un appartement rutilant de propreté. C’est là qu’habite la famille Ciraulo, menée à la baguette par mémé Rosa. En bas, devant la porte, est garée une Volvo noire, flambant neuve, dotée d’un minibar et d’un navigateur par satellite. Cette merveille a été achetée avec l’argent que les Ciraulo ont perçu à la mort de leur fille, Serenella, tuée d’une balle perdue par la mafia.Mais un soir, Tancredi, le fils de la famille en sortant avec sa fiancée raye la voiture. Nicola, son père, fou de rage, l’agresse violemment. Tancredi se défend avant de se réfugier dans la salle de bains. Le père est retrouvé mort ; la famille refuse de collaborer avec la police ; Tancredi est incarcéré. Mais tandis que l’instruction suit son cours, on apprend que l’assassin est en fait le cousin Masino, un garçon qui sait « se débrouiller ». Pas comme ce pauvre Tancredi qui ne fait rien de ses dix doigts, le coupable idéal donc puisqu’il laisse tout loisir aux Ciraulo de faire chanter Masino.Avec ce roman dénué de morale, dénué de recul, écrit avec une tranquillité inquiétante entre naturalisme et expressionnisme, Roberto Alajmo poursuit, dans le registre typiquement sicilien de la farce noire, sa très contemporaine Comédie Humaine, entamée avec Un cœur de mère (BER 567), et qui s’achève avec la parution chez Rivages de Mat à l’étouffée.« Cela commence comme un polar, avec un cadavre étalé en plein milieu d’une cuisine, et se poursuit comme un roman gothique loufoque et macabre, dans lequel Kafka aurait soufflé quelques phrases. » Martine Laval, Térérama

03/2010

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Religion

Port-Royal et saint Bernard de Clairvaux (1608-1709). Saint-Cyran, Jansénius, Arnauld, Pascal, Nicole, Angélique de Saint-Jean

Depuis Sainte-Beuve, Port-Royal est un objet d’étude dont la cohérence n’est guère contestée. Pourtant, il semble difficile de définir ce qui fait son unité, au-delà des seuls liens de famille et de parti. Une source permet de mieux comprendre ce mouvement intellectuel et religieux étroitement lié à un monastère de cisterciennes : saint Bernard (1091-1153). « Père » des religieuses, mais aussi «dernier des Pères de l’Église » confirmant la doctrine de saint Augustin, l’abbé de Clairvaux est le modèle d’une réforme à la fois morale et théologique, à la croisée de la tradition monastique et de l’augustinisme défendus à Port-Royal. Cette étude est également une synthèse inédite sur saint Bernard au XVIIe siècle. De manière surprenante au regard de l’opposition canonique du Moyen-Âge et des temps modernes, l’abbé de Clairvaux apparaît comme l’une des effigies du catholicisme classique. Méditée par les grandes figures de l’époque, comme Bossuet, Fénelon, Mabillon ou Rancé, son oeuvre est une autorité dans des domaines aussi divers que la théologie (grâce et libre arbitre), la mystique (amour de soi et amour de Dieu), l’ascétique (l’obéissance), la spiritualité (l’oraison), l’exégèse (l’interprétation allégorique des Écritures), la rhétorique (l’éloquence biblique), l’anthropologie spirituelle (le socratisme chrétien). Au XVIIe siècle, les interprétations des écrits bernardins divergent mais sont fondées sur des cadres conceptuels communs, étrangers à la pensée des moines médiévaux. La lecture d’une oeuvre considérée comme la quintessence de l’esprit des Pères conduit ainsi à des synthèses profondément modernes. Le retour aux sources revendiqué par le catholicisme classique est paradoxal : l’apogée patristique est aussi une rupture dans la tradition issue des Pères...

11/2010

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Philosophie

La doctrine des moeurs

Piraterie éditoriale ou métamorphose d'un trésor iconographique, voici qu'en 1646 paraît chez le libraire et graveur Pierre Daret une Doctrine des moeurs tirée de la philosophie des Stoïques représentée en cent tableaux et expliquée en cent discours qui vient de loin : des Flandres, exactement. Car les " cent tableaux " annoncés par son titre se contentent de reproduire à l'identique les planches d'un des livres illustrés les plus célèbres du XVIle siècle flamand : les Quinti Horatii Flacci emblemata (1607) du peintre anversois Otto Van Veen. Flairant un beau coup éditorial, Daret les a fait compléter par des images nouvelles dues à Eustache Le Sueur et Charles Errard, en chargeant un romancier à succès, Marin de Gomberville, d'expliquer le tout " en cent discours ". L'astucieux commentateur a réorganisé l'ouvrage emblématique en un " livre-galerie " dans l'esprit de l'ancien Philostrate, destiné au jeune Louis XIV métamorphosé en destinataire privilégié de cette école des images d'esprit stoïcien. Ouvrage de luxe, volume d'apparat déguisé en promenade de méditation morale, ce défilé d'images, de citations et de commentaires chargés d'édifier l'âme et de la guider aux carrefours de sa destinée humaine ajoute sa pierre à la muraille que la France de la raison lucide et de la monarchie solaire dresse contre les ténèbres de la mélancolie enveloppant l'Europe baroque de son manteau ombreux. Entre les lumineux Principes de la philosophie de Descartes (1644-1647) et le sombre Paradis perdu de Milton (1667), La Doctrine des moeurs (1646) illustre de ses images pondérées, ordonnées et architecturées la réaction française à l'angoisse d'un monde qui va sortir pantelant de la guerre de Trente ans en 1648.

06/2010

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Littérature étrangère

Sciences morales

Une tension narrative extrême, une écriture sobre et froide, un lieu clos, caractérisent ce roman très fort et très dérangeant qui dénonce l’intromission de la morale fasciste dans la vie quotidienne de l’Argentine à l’époque de la dictature militaire. Le Colegio Nacional de Buenos Aires, lieu de formation des futures élites du pays, était à l’époque connu pour sa rigueur disciplinaire et sa cruauté psychologique. Il était censé préserver les élèves de tout ce qui se passait hors de ses murs. Le roman se centre sur deux personnages : Maria Teresa la jeune surveillante, timide, ignorante, à la sexualité réprimée, qui vit avec sa mère et dont le frère a été mobilisé pour être envoyé aux Malouines, et son supérieur hiérarchique Mr Biasutto, implacable maître des cérémonies, dont on comprend au passage qu’il a organisé des listes noires (pendant la dictature plusieurs élèves de ce collège ont disparu). Maria Teresa, qui admire Biasutto, va s’efforcer d’appliquer les consignes à la lettre et croyant percevoir une vague odeur de tabac sur un de ses élèves, s’enferme dans les toilettes des garçons pour tenter de le piéger et de le dénoncer. Peu à peu elle prend plaisir à espionner les élèves, à les écouter uriner, à uriner en même temps qu’eux, à tenter de voir leur sexe, toujours dans l’obsession d’en prendre un en flagrant délit de fumer. Jusqu’au jour ou Biasutto la surprend et fait d’elle la victime de ce système qu’elle avait elle-même cautionné sans s’en rendre compte. C’est un roman très fort, qui n’est pas sans rappeler la tension que l’on trouve chez Elfriede Jelinek et certains auteurs allemands, et dont le propos dépasse largement le cadre de l’Argentine des années quatre-vingt.

02/2010

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Littérature française

Les moi volatils des guerres perdues

Un village au Liban, en 1972. Les yeux fixés sur une frontière mythique, des hommes regardent scintiller les lumières d'en face. Avec espoir, avec curiosité, ils attendent la guerre. L'un d'eux, Farés, se retrouve projeté à Beyrouth, au milieu d'une autre guerre, civile celle-là. De toutes les guerres, c'est elle qui libère le plus totalement les moi, laminant les causes, pulvérisant l'Etat, les lois, la morale, la famille. Et c'est chacun sa cause, sa petite guerre personnelle, où l'on est à soi-même son propre général, sa propre troupe, sa propre raison d'exister. Les sentiments vivent une vie indépendante. La religion explose en sectes fanatiques. Le sexe pousse comme une fleur sauvage dans cette tourbe. Avec ça, d'étonnantes beautés dans le macabre, comme seuls l'absence de frein et un sens inconnu du goût de vivre peuvent en produire. Sous le ciel dentelé de balles traçantes, les personnages colorés au feu se parent d'une intensité réelle : Frés, Hassan le franc-tireur, Franc le reporter, Beyrouth, Nadine, Milanie, Alicco Soda, Abou Machin... mais aussi Toufic le Phalangiste, Abou Taha le patriarche tribal, la camarade Natacha " soeur des hommes ", Solange la mouche, l'ex-ministre Bchara... De fait, ne sont-ils pas sortis de la plume d'un professeur que la guerre rendait fou et, plus tard, de la machine d'un journaliste français qui " collait " à son sujet au point d'en devenir un personnage ? Comme l'Allemagne d'Ernst von Salomon ou le Mexique de Macolm Lowry, ce Liban-là est à la fois réel et imaginaire, accoucheur d'Histoire et de fictions. Le français qu'on y entend, métissé, bousculé jusque dans sa syntaxe, se plie à tous les rythmes d'un Orient littéraire.

12/1996

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Sports

Pierre de Coubertin

" Si je regarde en arrière, écrit Coubertin dans ses Mémoires, je constate que d'un bout à l'autre de ma vie d'homme, j'ai fait le métier d'éclaireur. " Eclaireur : voilà bien le mot juste pour désigner une action publique menée en lisière des rouages traditionnels. Dans la grande effervescence qui agit les élites françaises sur les moyens de régénérer la nation après la défaite de 1870, il choisit en liaison avec les plus hautes instances du pays (et en dépit de leurs réticences), dé définir et de mettre en œuvre un modèle efficace de formation morale, intellectuelle et physique. Essayiste, journaliste conférencier, historien, il mène pour ce faire, en France et à l'étranger, des enquêtes pénétrantes sur les divers systèmes d'éducation et nous dans l'ensemble du personnel politique français comme avec les gouvernants et chefs d'Etat étrangers de solides amitiés qui lui permettront d'avoir une large vision des problèmes du monde. A la France - qu'il entend " rebronzer " - il propose un programme éducatif fondé sur l'initiative, l'esprit d'entreprise, l'harmonie sociale, l'hygiène, la santé par le sport, et plusieurs de ces idées trouveront à terme une traduction concrète. Entre les peuples il s'efforce d'établir des liens de compréhension et de coopération pour combattre les excès d'un nationalisme dont il perçoit les dangers : les Jeux olympiques, recréés en 1896 à son initiative sur le modèle de ceux de la Grèce antique, en sont un moyen privilégié. Aucun débat de son temps n'aura laissé indifférent cet idéaliste allergique à toute utopie, ce visionnaire bâtisseur : les Jeux olympiques, la plus spectaculaire de ses réalisations, ne sont-ils pas aujourd'hui, en dépit de tout, la seule occasion qu'ont tous les hommes de la planète de communier dans une même ferveur ?

05/1988