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Economie (essai)

L'économie européenne en 100 citations

D'Athènes à Dublin, de Séville à Helsinki, le pouvoir des entreprises fascine les hommes politiques, les lois du marché intriguent les chercheurs, la corruption et la pauvreté émeuvent les artistes. Cristina Peicuti propose de revenir aux textes de grands penseurs européens pour saisir comment ils ont appréhendé l'économie au fil des siècles. L'auteur entreprend d'éclairer l'histoire des grands courants de cette discipline par le biais d'une centaine de citations d'économistes, de philosophes et de poètes.

03/2024

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Naturothérapie

Remèdes naturels

Baisse d'énergie, rhume, coupure, mal au ventre... Les bobos du quotidien sont nombreux et nous n'avons pas toujours le bon réflexe pour les soigner efficacement. Apprenons à écouter notre corps ! Il nous envoie régulièrement alertes et signaux pour nous permettre de soigner nos maux avant qu'ils ne s'aggravent. Les conseils, astuces et recettes, rédigés par une naturopathe, visent à les guérir, à les éviter et proposent des remèdes naturels, simples, bon marché, qui ont fait leurs preuves !

08/2022

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Histoire de la mode

Des cheveux et des poils

Après ''La mécanique des dessous'', ''Tenue correcte éxigée ! '', ''Marche et démarche'', le MAD poursuit l'exploration du rapport entre le corps et la mode avec une 4e exposition sur les cheveux et les poils. L'exposition montre comment la coiffure et l'agencement des poils humains participent depuis des siècles à la construction des apparences. Outre la coiffure, l'exposition explore aussi les questions liées à la pilosité faciale et à la pilosité corporelle, ou le refus de celles-ci.

04/2023

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Limousin

SENTIERS D'ÉMILIE AUTOUR DE BRIVE-LA-GAILLARDE

26 balades et petites randonnées pour toute la famille et une mini-itinérance sur 3 jours pour découvrir les richesses naturelles et patrimoniales de ce territoire où les plaisirs de la marche sont indissociables de ceux de la table ! Les alentours de Brive-la-Gaillarde, sous-préfecture de la Corrèze (19), offrent une diversité de paysages et de découvertes à nul autre pareil. Falaises et plateaux du causse, lacs, rivières (Vézère et Corrèze), châteaux, grottes, cités médiévales... petits et grands seront comblés.

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Sciences politiques

Apocalypsis

Un professeur d'histoire-géographie décapité au cri d'Allah Akbar en pleine rue francilienne. Un QR code et un passe sanitaire nécessaires pour entrer dans le moindre lieu de vie sociale. La guerre aux portes de l'Europe, opposant indirectement l'Occident à la Russie... Un nouvel ordre mondial est en marche. Dominé par des puissances financières et des instances supranationales, il avance inexorablement, laminant sur son passage les Etats-nations et les peuples qui, finalement, plébiscitent ce meilleur des mondes.

03/2023

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Histoire mondiale

Contre qui se battre ? La mort des institutions

Quels freins retardent la marche des nations considérées comme pauvres, alors qu'elles disposent de toutes les cartes pour être prospères ? Le déclin des institutions nationales est, selon l'auteur, une des raisons de ce ralentissement mais, une fois restaurées, elles peuvent également devenir un outil clé pour l'avenir. Avec cette réflexion politique et sociale, Mayoro Mbaye décortique les penchants destructeurs de l'humanité et ouvre des portes sur l'espoir d'une société saine, encline à la vérité.

04/2024

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Autres éditeurs (K à O)

Les petits trésors d'Emilie

Des poupées, une lettre, un dessin ou encore un grelot... Emilie a beaucoup de petits trésors. Elle a d'ailleurs trouvé la cachette idéale pour toujours les avoir près d'elle : sous la marche qui mène à sa chambre. Elle n'a qu'à les sortir un à un pour en profiter. Mais un beau jour, Papa et Maman décident de mettre de la moquette dans toute la maison. De la moquette qui recouvre même la cachette secrète d'Emilie !

04/2024

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Poésie

Les 12 poèmes d'une année

"Tel un fruit de l'été doré par la chaleur Tu apparus soudain au détour du chemin Tes cheveux qui volaient et ta bouche carmin Me donnant un frisson au fin fond de mon coeur Depuis ce jour j'ai gardé dans ma mémoire Ce souvenir de toi ô ma belle inconnue Chaque fois que je marche dans un sentier perdu Je cherche ton image dans mes rêves d ‘espoir" Un poème et une illustration pour chaque mois de l'année.

03/2024

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Thrillers

Protex

Dans un futur proche, le marché de la prothèse est en plein essor. La multinationale Protex en détient le monopole et 80 % de la population s'arrachent ses produits, quitte à s'endetter à vie. Ethan Sanders, flic de New York, doit enquêter sur le meurtre d'une prostituée, cliente de Protex. Cette affaire sera la plus difficile de sa carrière, et il sera confronté aux problèmes générés par cette société de consommation de prothèses, voulue comme une évolution de l'humanité.

05/2024

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BD jeunesse

SamSam Tome 2 : T'es trop fort, SamSam !

SamSam vit des aventures aussi palpitantes que rigolotes avec Petit Pôa, son meilleur copain, Marchel 1er, le roi des râleurs, et Crapouille, son ami crado. Et il vaut mieux ne pas l'embêter !

04/2019

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Romans, témoignages & Co

Le jour où je suis partie

C'est là-bas que je dois aller. A Rabat. Pour fuir ce mariage dont je ne veux pas. Pour rejoindre ces femmes, et marcher à leurs côtés en mémoire de mon amie.

03/2022

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Littérature étrangère

Le projet Fanon

Le projet Fanon a poursuivi John Edgar Wideman des années durant : après avoir lu Les damnés de la terre, l'écrivain américain n'a eu de cesse de vouloir ressembler à son auteur, l'intellectuel et psychanalyste martiniquais, et démarrer une révolution, qui contribuerait à libérer le monde du fléau du racisme. Forcé de constater son impuissance, il a entrepris de faire revivre cette figure de la lutte contre l'oppression sous la forme d'un texte très personnel, dans lequel il imagine un écrivain, Thomas, sorte de double fictionnel de Wideman, qui tente d'écrire sur Fanon, dans une Amérique d'après le 11 septembre où la peur de l'autre n'a pas faibli. Ce personnage reçoit un jour un colis étrange, qui contient une tête coupée, et il plonge alors dans une enquête fiévreuse sur l'identité de l'individu qui s'est présenté à lui sous cette forme macabre comme pour lui rappeler que l'écrivain ne peut échapper à la violence du monde et qu'il lui revient d'en rendre compte. Mais comment Thomas peut-il procéder sans tomber dans les approximations de la fiction et se laisser emporter par la flamme de l'idéologie ? Avec une intelligence pleine de mordant, Wideman encourage et vilipende sa créature romanesque, lui offrant la matière de sa propre existence - son enfance dans le ghetto de Pittsburgh, les relations complexes qu'il entretient avec son frère mis au ban de la société, le courage d'une mère qui aurait aimé rencontrer Fanon - afin qu'il puisse nourrir sa fiction, et utiliser au mieux les pouvoirs de l'écriture pour rendre compte du monde d'aujourd'hui et de ses démons.

05/2013

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Littérature française

Je m'appelle Amschel en hébreu

L'ouvrage Je m'appelle Amschel en hébreu, Franz Kafka et la question juive, s'efforce de dégager quels ont été les rapports de cet auteur avec ses origines, juives, sa judéité, le judaïsme refoulé de ses parents. L'émancipation des Juifs n'a pas suffi à faire de Kafka un citoyen allemand, pas plus que l'école allemande, le Gymnasium, à faire de lui un écrivain allemand à part entière. Le "fantôme de judaïsme" que véhicule la génération des parents ne suffit plus à transmettre une identité. D'être juif parmi les non-Juifs, d'être allemand parmi les Tchèques, de ne pas être assez juif au regard de sa conscience, tout l'être Kafkaïen est frappé de négativité et, par là même, d'impossibilité à être. La double identité juive et allemande débouche sur un être atypique. L'écrivain juif allemand est frappé d'une triple impossibilité, "celle d'écrire en allemand, celle d'écrire autrement, celle de ne pas écrire". Au carrefour de toutes ces questions d'identité son Journal et ses nombreuses correspondances, il apparaît nécessaire de reconstituer son itinéraire qui passe par le théâtre yiddish, l'étude de l'hébreu de ses récits, la rencontre avec Dora Dymant, femme juive de Pologne, qui a été sa compagne la dernière année de sa vie. Jacqueline Sudaka-Bénazéraf est agrégée de lettres, docteur ès lettres, auteur de Le Regard de Franz Kafka : dessins d'un écrivain, Maisonneuve et Larose, 2001, Franz Kafka : aspects d'une poétique du regard, Peeters-Vrin, 2001, Car seul le Blanc n'est rien, Paul Klee , illustrateur de Voltaire (Candide), Ides et Calendes, 2008. A enseigné au Lycée Buffon, à Paris I Saint -Charles, a été chercheur au Centre d'Etudes de l'Ecriture de l'Université Paris 7.

11/2015

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Littérature étrangère

Sens unique. Précédé de Enfance berlinoise, et suivi de Paysages urbains

Depuis la parution en 1971, aux Lettres Nouvelles, de deux recueils rassemblant, sous les titres de Mythe et violence et Poésie et révolution, quelques-uns des textes majeurs de Walter Benjamin, l'intérêt des lecteurs pour cet ami d'Adorno, partie prenante au puissant courant intellectuel et philosophique qui fut contemporain de la République de Weimar, n'a cessé de croître, en France comme à l'étranger. On se souvient que, juif exilé à Paris en 1933, Benjamin avait traduit Baudelaire et Proust en allemand et leur avait consacré des études qui font aujourd'hui encore autorité. On se rappelle aussi qu'interné par le gouvernement Daladier en 1939 et refusant ensuite de partir aux Etats-Unis comme on l'en pressait, il fut acculé au suicide en tentant de passer, en 1940, la frontière des Pyrénées. Dans ce nouveau recueil ont été rassemblés trois textes : "Enfance berlinoise", évocations et souvenirs d'enfance et de jeunesse parus dans les journaux entre 1933 et 1935 ; "Sens unique", où Ernst Bloch voyait un "exemple de pensée surréaliste" ; enfin "Paysages urbains", textes descriptifs et sociologiques sur quelques grandes villes. Si le Benjamin philosophe n'est pas absent de ces pages, on y prend mieux la mesure du Benjamin écrivain, ami de Kafka et de Brecht, de Georges Bataille dans son exil parisien, et nourri de culture française dans ce qu'elle avait encore d'universel. Un écrivain qui ne s'est jamais confié plus intimement, mais sans narcissisme, avec cette distance qu'il savait prendre à l'égard de lui-même, sujet et objet d'une Histoire qui va son cours, vers quel avenir ? Un écrivain, pour nous, aujourd'hui, d'une obsédante présence.

08/2013

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Critique

Ainsi parlait James Joyce. Dits et maximes de vie

On a célébré en 2022 le centenaire d'Ulysse, le chef d'oeuvre de l'écrivain irlandais James Joyce et, avec La Recherche du Temps perdu de Proust, l'une des oeuvres majeures de la littérature du XXe siècle. Si la personnalité de Proust nous est connue dans ses moindres détails, la figure de Joyce reste en revanche très énigmatique. Génie ou farceur ? Ou les deux ? A coup sûr Joyce est un écrivain multiple. Il y a l'auteur des Gens de Dublin avec leurs célèbres "épiphanies" . Il y l'autobiographe encore plutôt classique du Portrait de l'Artiste en jeune homme. Et il y a ce livre étrange, Ulysse, qui change tout : dans les 700 p. de cette Odyssée vertigineuse et cocasse, c'est l'universel quotidien qui nous est révélé à travers les faits et gestes de Leopold Bloom au cours d'une unique journé à Dublin. Il y a enfin cette oeuvre testamentaire, Finnegans Wake où se mêlent langues, mythes et rêves, au risque d'en devenir illisible. Comme Proust, Joyce est devenu un mythe. Comme lui il a sa propre géographie. Non pas Combray, Balbec et Venise. Mais Dublin, Paris, Trieste, Zurich. A Nice, au bord de la baie des Anges, un hôtel rappelle qu'ici Joyce a commencé d'écrire Finnegans Wake en octobre 1922. Comme Proust, il a engendré une sorte d'idolâtrie, ses habitudes et ses manies servant de références ultimes. Comment aborder un tel monument à travers un volume de la collection Ainsi parlait ? C'est un défi qu'a relevé Mathieu Jung, spécialiste de l'écrivain irlandais et coordinateur de l'hommage que lui a rendu la revue Europe en 2022. Il nous offre ainsi l'indispensable initiation à une oeuvre-monde.

09/2023

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Critique

Cours de poétique. Tome 2, Le langage, la société, l'histoire (1940-1945)

Paul Valéry occupa de 1937 à sa mort en 1945 la chaire de Poétique créée pour lui au Collège de France. Connu jusqu'à présent par de rares témoignages d'auditeurs, cet enseignement a pris dans l'histoire de la critique littéraire la dimension d'un mythe. Sous le nom de poétique, l'écrivain élabore en effet pour la première fois la synthèse du "Système" total de l'acte créateur dont il rêvait depuis sa jeunesse. Son originalité : situer la genèse de l'oeuvre littéraire et artistique non seulement dans l'ordre de la création individuelle, mais également dans un vaste horizon social. Véritable laboratoire de pensée, ce cours expérimental contient en germe une psychologie de la création, une sociologie de l'art et une esthétique de la réception, tout en croisant les interrogations actuelles de la phénoménologie, de la philosophie du langage et des neurosciences. Avec une curiosité sans limites, cet essai d'une anthropologie de la vie de l'esprit se révèle un monument de la pensée du XX ? siècle. Paul Valéry et Gaston Gallimard avaient souhaité publier le cours de poétique. Près de quatre-vingts ans après la mort de l'écrivain, voici son voeu exaucé et sa dernière grande oeuvre dévoilée. Dans ce second tome, couvrant les années d'Occupation et la Libération, la réflexion s'élargit aux "oeuvres collectives de l'esprit" . Comment le langage organise-t-il la vie psychique ? Comment fonde-t-il aussi l'existence sociale ? Tandis que les méditations sur la société et sur l'histoire prennent une importance croissante, Valéry livre, la dernière année, son testament intellectuel sur la responsabilité de l'écrivain et sur l'idéal de la littérature.

01/2023

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Biographies

D'un Céline l'autre. Edition revue et augmentée

Journaux intimes, Mémoires, correspondances... Ces témoignages sur Louis-Ferdinand Céline (1894-1961), issus des sources les plus diverses, sont pour un tiers totalement inédits. Ils composent, en filigrane, une biographie kaléidoscopique de l'écrivain depuis son enfance jusqu'à sa mort, en passant par la révélation, dans les années 1930, du génial Voyage au bout de la nuit, sans occulter la période de l'Occupation et de l'exil au Danemark. Intellectuels, artistes, résistants ou collabos, patients et maîtresses, tous ont leur opinion à son sujet. L'historien Jacques Benoist-Méchin est fasciné par la "force éruptive" qui se dégage de Céline. Gen Paul, le peintre de Montmartre, excédé par ses "vacheries", voit en lui un "monstre". Elizabeth Craig, une de ses muses emblématiques, proteste, au contraire, de son "immense tendresse". Le lieutenant allemand Gerhard Heller, qui le rencontre pendant l'Occupation, est subjugué par sa puissance visionnaire, qui capte l'"envers démoniaque" du monde. Et il n'est pas le seul. Mais l'antisémitisme fanatique de Céline indigne aussi beaucoup de ses admirateurs. Ernst Jünger dénonce chez lui "la monstrueuse puissance du nihilisme". L'écrivain et résistant Roger Vailland voudrait littéralement en finir avec lui. Mais comment abattre l'auteur de Voyage au bout de la nuit ? L'actrice Françoise Fabian, qui le rencontre à Meudon, sa dernière retraite, témoigne d'un homme vivant dans le plus grand dénuement, enfin "sans masque". Aux lecteurs de juger sur pièces celui qui est, avec Marcel Proust, l'écrivain français le plus important du XXe siècle. Soixante ans après sa mort, la fascination à son égard reste intacte et les controverses qu'il continue de susciter font toujours de Céline un "impardonnable", selon la formule admirative de Dominique de Roux.

05/2021

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Latin - Littérature

Ainsi parlait Pétrarque. Dits et maximes de vie, Edition bilingue français-latin

" Peut-être aurez-vous entendu parler de moi, même si je doute qu'un nom aussi mince, aussi obscur, voyage loin dans l'espace et le temps. " C'est ainsi que Pétrarque s'adresse à la postérité dans sa dernière Lettre de la vieillesse. Sept siècles après, son oeuvre connaît un regain d'intérêt considérable. C'est ainsi qu'ont été publiées récemment l'intégralité des Lettres familières (6 vol., 2002-2015) et des Lettres de la vieillesse (5 vol., à la traduction desquels a participé Antoine de Rosny, 2002-2013). Quant au fameux Canzoniere, plusieurs traductions en été données aux Belles Lettres (2009) ou chez Gallimard (2018). L'oeuvre de Pétrarque est l'une des plus vastes de la Renaissance italienne. On connaît le poète amoureux, mais on ignore le moraliste ; on connaît l'écrivain italien, mais on oublie l'oeuvre latine ; on prend pour argent comptant le mythe qu'il s'est lui-même construit (très moderne en cela ! ) et on néglige les textes. En réalité, a-t-il bien effectué l'ascension du mont Ventoux en compagnie de son frère Gérard ? Est-ce bien en l'église Sainte-Claire d'Avignon qu'il a eu la vision merveilleuse de Laure de Noves ? A-t-il vraiment reçu la couronne de lauriers sur le Capitole ? Nulle vérité définitive chez Pétrarque, qui retouche inlassablement ses oeuvres, à la manière du Montaigne des Essais. Son existence entière est placée sous le signe de l'exil et de l'errance. Pas d'écrivain plus cosmopolite que lui. Pas d'écrivain plus tourmenté par un amour impossible. Les fragments ici présentés permettent de restituer l'unité de cet ensemble indissociable : à côté des poèmes, traités, pamphlets, dialogues et lettres.

10/2021

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Contes et nouvelles

Chat, alors !

"Dieu a fait le chat pour que l'homme puisse caresser le tigre" professait joliment Victor Hugo. De Colette à Bernard Werber en passant par les frères Goncourt, Émile Zola, William Burroughs, Boris Vian et Joann Sfar, cette peluche duveteuse ou cet escroc cynique a toujours fasciné l'écrivain, dont il est le fidèle compagnon de bureau, voire de genoux. Par ce mélange improbable de douceur et de cruauté, d'affection et d'égoïsme, il est en quelque sorte son miroir, celui qui le renvoie à ses propres contradictions. Il nous ensorcelle, nous hypnotise et finalement nous adopte avant de nous tolérer chez lui. Un documentaire de la BBC prophétisait que, si l'humanité disparaissait, le chat deviendrait le roi du monde. Nous ne sommes pas pressés d'envisager le couronnement de Sa Majesté aux pattes de velours, mais la prédiction mérite qu'on s'attache à en faire le personnage principal d'un recueil de nouvelles. Sur une proposition de l'écrivain niçois Bernard Deloupy, 12 apprentis-auteurs participant aux ateliers d'écriture Formation écrivain ont accepté de se prêter à l'exercice. Pour nous, ils ont imaginé de captivants compagnons de papier aux griffes rétractiles : pharaon abusé, justicier de la circulation, acteur illusionniste, cobaye cosmogonique, révolutionnaire utopiste, accidenté paranormal, mère névrosée, magicienne birmane, médecin super-héros, maître possessif, muse moustachue, diplomate starifiée et déesse vengeresse. . . Il se dégage de ce panthéon décomplexé une créativité jaillissante et une extravagance débridée dont on se pourlèche à l'avance les babines. On disait la littérature surfaite et dépassée. C'était compter sans une nouvelle génération d'auteurs qui sort du cadre, repousse les limites du burlesque et réinvente l'écriture. Dorénavant, vous n'appellerez plus un chat un chat !

06/2022

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Littérature étrangère

Le matériau humain

L'écrivain guatémaltèque Rodrigo Rey Rosa n'a cessé de réfléchir aux causes de la violence qui mena son pays à une guerre civile de près d'un demi-siècle (1954-1996). La plupart de ses romans tournent autour de cette question. Rien de très étonnant à ce qu'il consacre un livre à ses recherches dans les archives secrètes de la police du Guatemala. Le matériel humain réunit les carnets de notes qu'il rédigea en consultant des listes de criminels politiques et de droit commun, exhumant certes quelques documents intéressants, mais découvrant que l'essentiel de la recherche repose d'abord sur le climat qui émane de ces archives. Car des vives tensions se manifestent constamment entre responsables du gouvernement, chercheurs, archivistes, anciens tortionnaires et anciens guérilleros qui tous voudraient contrôler les versions du passé. Tous apparaissent ici liés les uns aux autres par le souvenir menaçant d'une guerre civile dans laquelle les crimes de la police, les prises d'otages de la guérilla, le banditisme, la corruption, la drogue, les dérapages idéologiques et le terrorisme d'Etat font partie d'une seule et même histoire... Le matériel humain est un ouvrage captivant tant par son projet que par sa forme. Les carnets et cahiers nous livrent des notes - découpages bruts du réel - et des réflexions personnelles alimentées par les rencontres, les souvenirs, le quotidien, les lectures et font, au fur et à mesure des pages, le récit des difficultés rencontrées par un écrivain attiré par le potentiel romanesque des archives qu'il parcourt. Ce document " brut " est en réalité un fin et savant tissage d'investigations, de souvenirs personnels et familiaux, de bribes du quotidien et de réflexions éthiques et politiques, entre enquête d'un chercheur de la mémoire historique et journal d'un écrivain à la fois fasciné et effrayé par la folie des hommes.

06/2016

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Pléiades

Oeuvres complètes. Volume 4

Au sommaire des Oeuvres complètes de Marguerite Duras figurent l'intégralité des livres publiés du vivant de l'écrivain et de nombreux textes ou documents peu accessibles, voire inédits. Les deux premiers volumes menaient le lecteur jusqu'en 1973, l'année d'India Song. Les tomes suivants couvrent chacun une décennie : 1974-1984 pour le troisième volume, 1985-1995 pour le quatrième. La décennie 1985-1995 (tome IV) est d'une certaine manière celle de la "réécriture". Certes, Emily L est un texte entièrement nouveau. Mais Duras revient souvent sur ses propres pas : en 1986, Les Yeux bleus cheveux noirs "récrit" La Maladie de la mort (1982) ; en 1990, La Pluie d'été "récrit" un livre pour enfants paru en 1971 ; en 1991, L'Amant de la Chine du Nord est en quelque sorte une nouvelle version de L'Amant. et le quatrième livre tiré de l'expérience indochinoise de l'auteur. L'oeuvre semble alors former une boucle, sentiment renforcé par la tonalité testamentaire de certains ouvrages (Ecrire, 1993), mais aussi par le retour opéré par Duras sur quelques-uns de ses textes les plus anciens. En 1985, La Douleur reprend des pages écrites dès le lendemain de la guerre. En 1990, à l'occasion de la rédaction de Yann Andréa Steiner (1992), l'écrivain revient au manuscrit de Théodora, un roman des années 1940, inachevé et resté inédit ; on en trouvera en appendice les passages les plus aboutis. L'édition se clôt sur des "Textes épars" : jamais recueillis par leur auteur, ces articles ont été rassemblés ici en raison de leur intérêt propre ou parce qu'ils font écho à de grands thèmes de l'oeuvre. Certains d'entre eux jouèrent un rôle dans la manière dont Marguerite Duras fut et demeure perçue : non seulement comme un écrivain, mais comme un "personnage", une légende, presque un mythe.

05/2014

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Espagnol apprentissage

Roberto Arlt. Ecrire au temps de l'image

Comment écrire à l'heure où l'image s'impose sur la scène culturelle et que le cinéma, ce nouvel art du récit, vient concurrencer la littérature sur son terrain ? Quel regard porte un écrivain sur son nouveau statut ? Comment façonne-t-il son image dans la culture visuelle dominante ? L'oeuvre de Roberto Arlt (1900-1942) est contemporaine de l'affirmation de la photographie et du cinéma dans le champ culturel argentin. L'écrivain développe un discours passionné et ambivalent sur la transformation des dispositifs de représentation et du statut de l'écriture entraînée par les nouveaux médias. Art des ombres, le cinéma est néanmoins un émerveillement des sens et un vecteur de progrès et quant à la photographie, si elle sait capter l'instant, elle échoue parfois à traduire son émotion. Mais surtout l'image s'infiltre dans l'écriture et cette mutation culturelle suscite des réponses poétiques diverses dans les romans, les pièces de théâtre et les écrits de voyage arltiens. L'écriture arltienne trace ainsi sa trajectoire au miroir de l'image. L'écrivain entre en littérature en élaborant une puissante figure d'auteur à partir du rôle donné à l'image dans la formation de la subjectivité et l'apprentissage de l'écriture. L'époque des grands romans révèle l'impact décisif du cinéma sur l'art narratif arltien, imposant une nouvelle lecture du sujet, du rythme narratif et finalement des pouvoirs de la littérature. Enfin, le théâtre et l'écriture de voyage redistribuent les cartes, pariant sur la puissance de la scène contre les ombres du cinéma et s'émerveillant devant les mille et une images d'un Orient rêvé. Finalement, à travers son dialogue avec l'image, c'est son regard sur la modernité que l'oeuvre de Roberto Arlt façonne sans relâche.

06/2012

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Littérature française

Prestige et infamie. Signor Giovanni ; Dans la main de l'ange ; Le dernier des Médicis ; La course à l'abîme

Pourquoi, à un homme parvenu au faîte de sa carrière, vient-il le besoin de se détruire ? Cette question a hanté très jeune Dominique Fernande:, lui-même fils d'un écrivain qui a connu la gloire puis la déchéance. Depuis la parution de Ramon, chez Grasset, en 2009, nous savons que cette obsession est aussi au coeur d'une grande partie de son oeuvre. Ce volume rassemble quatre grands romans de l'écrivain: Le Dernier des Médicis, Signlor Giovanni, La Course à l'abîme et Dans la main de l'ange (prix Goncourt 1982), et autant de portraits de personnages qui ont connu ce passage du prestige à l'infamie. Le premier est Gian Gastone, l'héritier d'une lignée prestigieuse, celle des Médicis, qui a délibérément mené une vie de turpitudes en tous genres. On retrouve ce même travail de sape chez Winckelmann, le héros de Sign or Giovanni, grand savant en quête du " beau idéal " dont la vie bascule soudain dans le désir de "se dévaloriser " et de côtoyer le pire. La Course à l'abîme raconte l'ascension d'un jeune peintre de génie, Caravage, lequel, à force de provocations et de dépravations, dans son oeuvre comme dans sa vie, connaît une descente aux enfers jusqu'à sa disparition dans des conditions jamais élucidées. La dernière de ces destinées maudites est celle de l'écrivain et cinéaste Pier Paolo Pasolini, assassiné sur une plage d'Ostie en 1975. Dominique Fernande: raconte l'acharnement d'un créateur à démentir l'image qu'on s'est faite de lui et à s'inventer une double identité, où la solidité le dispute à la fragilité et au déchirement. " Pour qu'un personnage m'intéresse, il faut que je découvre une faille dans sa vie", écrit Dominique Fernandez dans sa préface, décisive pour la compréhension de son oeuvre.

09/2010

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Littérature française

Un Amateur en sentiments

Agé de soixante-quinze ans, l'écrivain américain Philip Fowler, depuis longtemps retiré dans sa maison de Grasse, écrit ses Mémoires. Sa vie comme son oeuvre, il le sait, sont désormais derrière lui. Mais a-t-il seulement vécu ? Telle est l'ultime question d'un homme lucide et fatigué qui, aux portes de la mort, se penche sur le mystère d'une existence tout entière vouée à la création. Il raconte sa naissance au début du siècle sur les bords du Mississippi, sa mère Irina d'origine italienne, son père homme à femmes et fin causeur, une jeunesse solitaire que les livres et de fugitives silhouettes féminines ne parviennent à combler tout à fait. Peu à peu, il recompose le puzzle des rencontres : son cousin Livio, qui incarne si brillamment cette vie immédiate pour laquelle il se sent trop peu doué, l'amitié d'un champion d'échecs et les figures d'artistes auxquels s'identifie sa vocation. Mais peut-on trouver dans l'art la clef des sentiments humains ? Après la guerre, Philip Fowler épouse Victoire, une actrice dont la jeunesse et la beauté offrent une dernière fois à l'écrivain la tentation du bonheur. Au terme d'une nuit tragique, sur les hauteurs de Verano, Philip Fowler ira au bout de son destin, reconnaissant en Livio son propre double, mais un double heureux, insouciant, réussi, en regard duquel l'écrivain célébré pense avoir raté son existence. L'entreprise de ses Mémoires sera le minutieux acte de courage du vieil artiste pour comprendre les mécanismes qui l'ont conduit à la solitude. Mais nulle amertume dans cet apprentissage de la désillusion : il se borne à serrer de près sa vérité, avec une élégance à la Henry James dans la maîtrise de la patience, de la douceur et de l'honnêteté.

12/1987

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Littérature étrangère

Nous ne voulons pas mourir

Le 6 juin 1921, Rilke écrit à sa compagne Baladine Klossowska, qu'il appelle Merline : " Avez-vous lu la prose de Schickele sur son voyage en Alsace et à Paris (chez Barbusse) ? C'est très beau. " Le texte dont Rilke fait un éloge si chaleureux est le deuxième des trois textes qui constituent Nous ne voulons pas mourir, de René Schickele, jamais encore traduit en français. L'éloge est d'autant plus frappant qu'il ne concerne pas dans l'oeuvre du grand écrivain germanophone un roman, une prose poétique ou un recueil de poèmes, mais un texte inclassable, où Schickele s'affirme comme figure pionnière d'" écrivain-journaliste " : historien et chantre de l'actualité, avec la même force de vision et d'écriture que son inspirateur Péguy. En 1904, âgé de 21 ans, Schickele dirige à Berlin Das neue Magazin, " à l'extrême-gauche du goût ". En 1910, il écrit à Paris pour la Straßburger Neue Zeitung. Il définit alors l'écrivain-journaliste comme " l'oreille de l'époque " et ce genre littéraire comme " l'automobile de la littérature ". Pendant la guerre, il dirige à Zurich la plus grande revue pacifiste, Die Weißen Blätter, qui publie Zweig et Romain Rolland. Publié en 1922, Nous ne voulons pas mourir " relate à la fois le vécu de ce temps et le combat pour se délivrer de l'esprit de ce temps ". Trois textes le composent : " Le 9 Novembre ", sur l'échec de la révolution berlinoise de 1918 ; " Le voyage à Paris ", sur les contradictions de la gauche d'alors (le texte aimé de Rilke ! ) ; " Vu du Vieil-Armand ", méditation sur Dostoïevski et vision mystique d'une Europe unifiée : " La paix descendit en moi, conclut Schickele, car j'étais de bonne volonté, au moins cela, cela j'en étais sûr. "

03/2019

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Littérature anglo-saxonne

Le Journaliste et l'Assassin

S'aventurer dans la lecture d'un livre de Janet Malcolm est une tâche aussi passionnante que dangereuse. Il faut parfois effectuer maints détours pour approcher et saisir le coeur de ce qui nous concerne. Le Journaliste et l'Assassin ne fait pas exception et c'est par le biais d'un fait divers que Janet Malcolm interroge la relation entre l'écrivain et son sujet. L'histoire est à tiroirs : le 17 février 1970, une mère et ses deux fillettes sont retrouvées assassinées dans leur appartement. Jeffrey MacDonald, le père blessé, ancien médecin militaire, est d'abord innocenté avant que les soupçons nombreux n'en fassent le principal suspect. Un écrivain sans succès, Joe McGinniss, s'intéresse à l'affaire et entre en contact avec le présumé coupable et ses avocats. Une relation d'amitié naît, les deux hommes se côtoient jusqu'au procès, échangent, s'écrivent, se confient jusqu'au verdict qui condamne MacDonald à la prison à vie. Accablé, l'écrivain ne cesse de témoigner son affection et sa tristesse dans leur correspondance. Quatre ans plus tard, le livre paraît. Mais à la grande stupéfaction du prisonnier, celui qu'il croyait être son ami offre un portrait à charge d'un homme qu'il considère comme un psychopathe et dont la culpabilité est à ses yeux une certitude. MacDonald du fond de sa cellule attaque le journaliste pour "tromperie et violation du contrat". C'est le début d'une folle affaire judiciaire dont l'objet n'est autre que ce dilemme moral posé à quiconque s'empare par la plume de la vie des autres. Le journaliste qui n'est ni trop bête ni trop imbu de lui-même pour regarder les choses en face le sait bien : ce qu'il fait est moralement indéfendable.

01/2024

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Récits de voyage

Les pays invisibles

A l'heure où la technologie permet d'obtenir des images de n'importe quel point du globe et des confins de l'espace, certains pays échappent pourtant au regard de l'histoire et du discours mondialisés. Ce sont ces zones que l'écrivain portoricain Eduardo Lalo nomme les "pays invisibles", expression qui donne son titre à l'un de ses essais autobiographiques paru en 2006 et lauréat du Prix Juan Gil-Albert Ciutat de Valencia. Construction géopolitique, historique et sociale, le partage du monde en lieux visibles et lieux invisibles façonne les représentations, les discours et les pratiques de ceux qui les habitent. Il conduit ceux qui peuplent les premiers à ignorer les seconds que, du fait de ce partage, ils ne sont pas en mesure de voir. Eduardo Lalo est ainsi conduit à affirmer l'inexistence de Porto Rico, comme celle d'autres pays ou de certaines villes. Tenant à la fois du carnet de voyage, de la chronique et de l'essai philosophique, ce livre retrace les expériences d'un écrivain qui quitte Porto Rico, "royaume de l'invisible", et y revient à l'issue de plusieurs voyages en Europe, notamment en Espagne. L'analyse rigoureuse de ce que signifie l'invisibilité politique et culturelle vécue à la fois depuis les lieux invisibles et depuis les lieux visibles forme la trame du récit. Loin de toute victimisation, la lucidité de l'écrivain éclaire les enjeux de civilisation liés au désir de visibilité et au pouvoir qu'il confère, et montre qu'un contre-pouvoir est peut-être à l'oeuvre dans l'écriture de l'invisibilité et ce qu'elle requiert de la part de ses lecteurs.

04/2024

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Correspondance

Correspondance. 1930-1944

Buenos Aires, septembre 1930. Antoine de Saint-Exupéry, chef d'exploitation de l'Aeroposta Argentina, fait la connaissance de Consuelo Suncín Sandoval, la jeune veuve salvadorienne de l'écrivain Enrique Gómez Carrillo. Après quelques semaines de vie commune en Argentine, ils choisissent de se marier en France auprès de la famille de l'aviateur. Mais la vie conjugale du couple sera un parcours bien chaotique, malgré tout ce qui les réunit - et en premier lieu leur imaginaire commun, peuplé d'étoiles, de petits animaux et de toutes sortes de trésors. L'aventureux "Tonio" attend de son épouse une attention et un réconfort de tous les instants que le tempérament de celle-ci, éprise de liberté et douée d'une irréductible fantaisie, ne peut lui apporter continûment. Mais Antoine et Consuelo ne se délieront jamais de leur alliance, pourtant soumise à des polarités contradictoires. Sacrée à leurs yeux, elle les réunira dans les moments les plus difficiles, jusqu'à New York où l'écrivain se trouve exilé entre 1941 et 1943. Et la promesse réciproque d'un amour inconditionnel leur permettra de supporter, non sans souffrance, l'éloignement et l'inquiétude, lorsque l'engagement militaire de l'écrivain les rendra inévitables - jusqu'à la fin tragique de juillet 1944. Ces années sont aussi celles de l'écriture du Petit Prince - une fable qui illumine, en leur donnant son sens le plus profond, ces lettres souvent déchirantes d'émotion, où alternent la grâce et le désarroi, la défiance et la lumière. Un jeune prince voyageur, une rose et son globe : nous y sommes ! "Il était une fois un enfant qui avait découvert un trésor", écrit Antoine de Saint-Exupéry dans sa première lettre à Consuelo. "Mais ce trésor était trop beau pour un enfant dont les yeux ne savaient pas bien le comprendre ni les bras le contenir. Alors l'enfant devint mélancolique."

05/2021

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Littérature étrangère

Par-delà les dunes. Anthologie de la littérature saoudienne moderne

Par-delà les dunes est la traduction en français - réalisée sous la direction du Dr Abubaker Bagader - de l'ouvrage en anglais Beyond The Dunes qui offrait pour la première fois, au lecteur anglophone et maintenant francophone, la diversité et la richesse de la littérature saoudienne contemporaine, tout cela dans un seul livre très accessible. Mansour al Hazimi, Salma Khadra Jayyusi et Ezzat Khattab ont réuni pour nous une sélection variée de poèmes, d'histoires courtes, d'extraits de nouvelles, biographies et romans qui offrent un aperçu fascinant des enjeux et tensions d'une société qui s'efforce de concilier mondialisation et modernité avec des valeurs traditionnelles fortement ancrées. L'Arabie saoudite s'est profondément transformée au cours des dernières décennies ; les écrivains de ce pays ont été en première ligne face aux contradictions de ce processus ; les frictions culturelles et les problèmes d'identités ont gagné le devant de la scène du fait de l'accélération de la marche du changement. Les contradictions sociales vécues par les Saoudiens trouvent une expression concrète dans les romans inclus dans cet ouvrage, qui devraient surprendre plus d'un lecteur occidental par leur contenu d'une nature parfois courageusement expérimentale et surréaliste. Le nouvelliste Ahmad al Siba'i, un auteur des plus traditionnels, offre au monde une réponse humaniste et réfléchie, tandis que des poètes comme Ghasan al-Khunaizi, Ahmad al Mulla et Huda al Daghfaq reflètent à la fois le riche héritage stylistique saoudien et les nouvelles techniques et perspectives de la poésie arabe moderne. Par-delà les dunes place la voix des femmes au centre des canons de la littérature saoudienne, reflétant ainsi la prééminence croissante de femmes écrivaines comme Raja"Alem, Qumasha al-Ulayyan, Noura al-Ghamidi et Fawziyya Abu Khalid. Ce livre révolutionnaire offre, pour la première fois, une introduction indispensable aux pensées, formes et expressions d'une des littératures les plus complexes et fascinantes au monde, et ce, à un moment charnière de son évolution.

05/2009

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Critique littéraire

Bacilles, phobies et contagions. Les métaphores de la maladie

La maladie nous obsède autant qu'elle nous fascine mais les écrivains ne lui accordent pas la place qu'elle mérite. Il s'agit, selon Virginia Woolf, de combler un manque diagnostiqué, dans son essai, De la maladie, comme une déficience logée au coeur du texte. Là où la pathologie peine à exister, la métaphore prolifère et multiplie les occurrences dans un parcours toujours polymorphe à travers les contrées, les genres, les classes et les siècles. Héritée du travail de Susan Sontag sur le bacille de la tuberculose, sur le cancer ou encore le sida et les symboles qu'ils ont laissés derrière eux dans l'art et la société, cette exploration du concept de "pathologie" se veut macroscopique. L'étude des maladies et de leurs symptômes, bien sûr, s'étendant à la mise en mots, à la connaissance, par le langage, d'un organisme célébré pour son tissu infectieux que nous concevons, avant tout, comme un voyage : où et à quel moment le microbe a-t-il pris racine dans l'espace (littéraire) ? Savoir localiser la maladie et pouvoir la nommer est déjà en soi une prouesse intellectuelle ; la faire exister ensuite revient à s'assurer que ses agents libres nous parviennent puis continuent à circuler — marche ou "démarche" vers le patient (le terme porte en lui la lenteur de ses attentes) qui inclut une réalité maintes fois contournée par la réécriture de sa mythologie. Telle est la genèse d'une réflexion fluide dans ce recueil d'articles dédié à l'anatomie de l'humain aux prises avec le mal, les impuissances de son esprit encadrées par les douleurs de son histoire. Susan Sontag, à qui nous rendons ici hommage pour la persévérance de son engagement face au dédale de la pathologie, en théorie comme en pratique, nous ouvre une fois encore la voie en nous permettant d'injecter, au-delà du "phantasme", un mouvement autre à ce "paysage" devenu bien statique.

11/2012