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Antiquité - Essai

D'Homère à Erasme. La transmission des classiques grecs et latins

Comment les textes grecs et latins ont-ils réussi à traverser le temps ? Si beaucoup ont disparu, c'est souvent par miracle que les grandes oeuvres des Anciens ont échappé à la destruction, aux menaces des invasions, aux incendies des bibliothèques, en Orient comme en Occident. L'ouvrage explique les conditions de la survie des textes classiques et la façon dont, dans l'Antiquité, au Moyen Age et à la Renaissance, les érudits les ont lus, sélectionnés, commentés et copiés. Reflet des grandes étapes de la civilisation européenne, cette transmission engage une histoire de l'éducation ainsi qu'une histoire des pratiques savantes. Au xve siècle, une invention capitale change la donne : l'imprimerie facilite la diffusion des textes et a bientôt un effet profond sur le progrès et les usages de la philologie. Apparaît alors dans les pays occidentaux une res publica litterarum qui s'attache à élaborer des méthodes pour éditer ces oeuvres, fondées sur la connaissance de la tradition : ces techniques font l'objet du dernier chapitre du livre. Paru pour la première fois en 1968, Scribes and Scholars est vite devenu un classique, traduit en sept langues. Sa quatrième édition anglaise, parue en 2013, est proposée ici au public francophone dans une version revue, mise à jour et augmentée par Luigi-Alberto Sanchi et Aude Cohen-Skalli.

11/2021

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Contes et nouvelles

Nouvelles d'une humanité en crise

Il devait comprendre qui était cet autre. Leur rencontre, le regard et les paroles échangés, avaient donné lieu à la signature implicite d'un pacte qui ne souffrirait aucune transgression. Un pacte signé du liquide sirupeux qui s'était échappé du corps de Charles Zondi, duquel on avait au préalable extirpé la vie au forceps, sans compassion aucune ; cet autre était un barbare". Voici un ensemble de nouvelles à chutes, plantées dans des mondes disparates et changeants, ayant toutes en commun d'aborder ces états d'âme terribles et indissociables que sont le désespoir et la résignation -et leurs antonymes l'espoir et la lutte-, la haine et l'amour, la peur et l'incompréhension. Ces courts récits pourront souvent paraître durs, ils empruntent tantôt à la science-fiction, tantôt au thriller policier, tantôt à l'héroïque-fantaisie, et se veulent être de ceux qui surprennent momentanément et touchent durablement. Ils sont le reflet des pensées tumultueuses qui, loin d'extraire tout optimisme, permettent parfois d'accéder à une certaine quiétude, transformation psychologique et physique partagée par les protagonistes qui y évoluent. Le souhait de l'auteur, Clément Zugetta, est que vous y voyiez le cheminement fantastique qu'il a tenté de tracer au travers des fondements de cet esprit humain si complexe et tortueux qu'il en est fascinant, et que vous preniez plaisir à en emprunter les sombres méandres.

03/2023

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Policiers

L'enfant allemand

La jeune Erica Falck a déjà une longue expérience du crime. Quant à Patrik Hedström, l'inspecteur qu'elle vient d'épouser, il a échappé de peu à la mort, et tous deux savent que le mal peut surgir n'importe où, qu'il se tapit peut-être en chacun de nous, et que la duplicité humaine, loin de représenter l'exception, constitue sans doute la règle. Tandis qu'elle entreprend des recherches sur cette mère qu'elle regrette de ne pas avoir mieux connue et dont elle n'a jamais vraiment compris la froideur, Erica découvre, en fouillant son grenier, les carnets d'un journal intime et, enveloppée dans une petite brassière maculée de sang, une ancienne médaille ornée d'une croix gammée. Pourquoi sa mère, qui avait laissé si peu de choses, avait-elle conservé un tel objet ? Voulant en savoir plus, elle entre en contact avec un vieux professeur d'histoire à la retraite. L'homme a un comportement bizarre et se montre élusif. Deux jours plus tard, il est sauvagement assassiné... Dans ce cinquième volet des aventures d'Erica Falck, Camilla Läckberg mêle avec virtuosité l'histoire de son héroïne et celle d'une jeune Suédoise prise dans la tourmente de la Seconde Guerre mondiale. Tandis qu'Erica fouille le passé de sa famille, le lecteur plonge avec délice dans un nouveau bain de noirceur nordique.

11/2014

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Beaux arts

L'art contemporain en Chine. Depuis 2000

La politique d'ouverture pratiquée en Chine à partir de 1979 a permis l'éclosion de nombreux mouvements d'avant-garde, marquant les débuts de l'art contemporain chinois. Portés par un nouveau souffle de liberté, les artistes s'engagèrent dans des voies expérimentales tout en dépeignant de façon réaliste la décennie de la Révolution culturelle. Cependant, leurs pratiques n'étaient guère visibles dans l'espace public chinois et restèrent largement tributaires du marché occidental. La Biennale de Shanghai, en 2000, marque un tournant : pour la première fois une exposition organisée par le gouvernement présente plus d'oeuvres contemporaines que traditionnelles. C'est le signe d'un engagement des pouvoirs publics : l'art sort de l'underground tandis que simultanément de nombreuses galeries fleurissent, d'abord à Pékin, puis dans tout le pays. Aujourd'hui on tourne le dos aux oeuvres des années 1990, caractérisées par le Réalisme Cynique et le Political Pop Art. Les artistes se voient comme les témoins privilégiés d'une société en pleine mutation qu'ils documentent, critiquent, mais aussi dans laquelle ils revendiquent leur liberté et leur subjectivité. Le rapport à l'Occident et aux traditions s'en trouve modifié, avec l'apparition de pratiques artistiques nouvelles. Encore souvent monumental, théâtral, expressionniste mais de plus en plus conceptuel, apolitique, abstrait, l'art contemporain chinois échappe à toutes les définitions et à tous les cadres.

03/2014

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Littérature érotique et sentim

Histoire de Juliette ou les prospérités du vice Tome 2

Voici la suite de l'Histoire de Juliette (Tome 1, Lectures amoureuses n° 227) qui poursuit ses pérégrinations sous la plume de Sade, dont l'imagination morbide s'affermit de page en page, de même que ses réflexions philosophiques gagnent en profondeur et en subtilité... Aucune forme de dépravation n'échappe à Juliette, entourée de libertins au moins aussi féroces qu'elle et de femmes dont les passions macabres dépassent l'entendement ! Le crime paie-t-il ? Assurément pour Juliette, qui finit ses aventures riche de tous ceux qu'elle a dépouillés, aux côtés de Noirceuil, nommé Premier ministre par le roi en récompense de sa carrière criminelle. Juliette prend les rênes du gouvernement en sa compagnie, ressassant son principe que " le vice amuse et la vertu fatigue ". Sans conteste, Juliette est le personnage féminin le plus autonome et le plus intelligent de la littérature du xviiie siècle. Mais il faut avoir le coeur bien accroché pour s'en apercevoir... Faut-il encore présenter Sade (1740-1814) ? Sûrement pas. Mais relever que l'Histoire de Juliette est indisponible dans son intégralité depuis des lustres (hormis dans la Pléiade), ça oui ! La collection " Lectures amoureuses " comble enfin ce vide, Jean-Jacques Pauvert estimant que Juliette est " la plus importante entreprise de librairie pornographique clandestine jamais vue dans le monde ".

09/2020

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Histoire de France

1944-1945. Le triomphe de la liberté

1944 : Roosevelt et Churchill mettent en place le débarquement des troupes anglo-américaines sur les côtes normandes prévu le 6 juin 1944. De Gaulle, maintenu à l'écart, rêve de fouler le sol français libéré par son peuple et de rendre à la France sa souveraineté. Prises en étau par les forces alliées, les puissances de l'Axe capitulent les unes après les autres. En France, la violence monte, barbare, sanglante. La Résistance s'unit et s'organise, les maquisards des Glières et du Vercors se sacrifient, alors que miliciens, collaborateurs et soldats allemands, en représailles, massacrent des innocents. Hitler, qui échappe à un attentat fomenté par son propre camp en juillet 1944, et malgré la débandade de ses troupes, croit encore à la victoire ; mais, devant l'entrée des Russes à Berlin, il se suicide d'une balle dans la tête, laissant une semaine plus tard ses généraux signer la reddition sans condition de l'Allemagne le 8 mai 1945. Dans le Pacifique, les combats sont acharnés. Pour faire plier les Japonais, l'état-major américain utilise l'arme atomique : sur Hiroshima, le 6 août 1945, et sur Nagasaki, le 9 août. Le 2 septembre, les Japonais ont capitulé, l'armistice est signée. 1945 : au prix de dizaines de millions de morts, la paix est revenue, la liberté a triomphé. Un nouveau monde est à construire.

05/2013

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Romans de terroir

Le domaine des Grands Prés

1937. Victor Kerbors est un riche propriétaire terrien. Veuf, il attend avec impatience le retour d’Elisa, sa fille unique, aimée et vénérée, qui est étudiante en droit à Boston. Il n’a pas une once de doute quant à son avenir : elle héritera du domaine des Grands Prés qu’elle fera prospérer aux côtés de quelque richissime jeune homme de la région. Mais Elisa ne l’entend pas de cette oreille. Elle veut s’éloigner de la tutelle paternelle et embrasser la profession d’avocat au sein d’un prestigieux cabinet parisien. Face à un père déstabilisé par cet inconcevable projet, elle affiche une détermination inébranlable. Rien ne l’arrête, pas même la découverte du terrible secret de sa naissance qui jette l’opprobre sur sa famille et risque de remettre en question sa future carrière. Profondément ébranlée, couverte de honte, mais transcendée par sa vocation qui lui révélera la fougue d’aimer, elle parvient toutefois à s’imposer. Seule à Paris, elle mène les combats qui feront d’elle une femme avisée et talentueuse. Tout semble lui réussir mais c’est compter sans la guerre, cette grande dévoreuse de destins. Fuyant une vie parisienne devenue subitement impossible, Elisa rejoint la demeure familiale pour se ressourcer. Elle n’aura pas échappé à ses racines mais, finalement, elle deviendra une digne héritière des Grands Prés.

02/2013

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Romans historiques

Theophilos

Qui est le mystérieux Theophilos auquel Luc adresse son évangile ainsi que le récit qu'il fait des Actes des apôtres ? Si l'exégèse moderne ne sait en retrouver les traces, M.-D. O Brien, lui, brosse avec saveur le portrait d'un homme éduqué et assoiffé de vérité dont il fait le père adoptif de Loukas, le futur évangéliste. Médecin humaniste et philosophe, Theophilos, qui a arraché le jeune Loukas à l'épidémie de peste dont il est sorti orphelin, sera à son tour happé par la soif de vérité qu'il découvrira dans le coeur de ce jeune homme qu'il a lui-même formé à la médecine. Ce nouveau roman de Michael D. O Brien tour à tour journal intime d'un homme qui place la raison au-dessus de tout et investigation minutieuse de l'affaire Yeshua, ce Galiléen, dont certains affirment qu'il est ressuscité des morts et qui a volé à Theophilos et son épouse Paeonia leur fils adoptif Loukas offre au lecteur une plongée troublante et puissante au coeur de l'Empire romain des premières décennies du christianisme, faisant défiler magistralement des personnages familiers au lecteur du Nouveau Testament dont il vient renouveler la lecture. Qui sont ces disciples de Yeshua, de doux rêveurs séduits par ce nouveau mythe ou les témoins éclairés d'une réalité qui échappe à l'oeil de la raison ?

09/2012

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BD tout public

Big Questions. Ou l'Asomatognosie : au fait, à qui est cette main ?

Dans une plaine indéfinie et désolée, une colonie d'oiseaux s'interroge sur la routine, le destin et la signification des choses en général, quand un événement imprévu vient troubler leur existence. Au milieu des corneilles, des cygnes, des loups et d'un idiot vivant avec sa vieille mère, un mystérieux "oeuf" tombe du ciel. Confrontés à une série d'événements dont la signification leur échappe, les oiseaux sont peu à peu gagnés par l'angoisse et les superstitions les plus invraisemblables. Big Questions fut entamé par Anders Nilsen il y a quinze ans sous la forme d'un simple exercice d'improvisation et poursuivi sous forme de petits comics jusqu'à son dénouement final en 2011. Il nous immerge dans un espace fantasmagorique et beckettien, où le lecteur, fasciné et déstabilisé, est invité à se perdre dans les réflexions métaphysiques d'une bande de moineaux, comme pour mieux réveiller les siennes. Véritable révélation parmi la nouvelle génération des auteurs américains, Anders Nilsen est sans doute celui qui a su le mieux s'affranchir de ses glorieux aînés. Big Questions est la preuve qu'une bande dessinée peut encore nous surprendre, dès lors que l'auteur plonge au fond de lui-même pour en sortir des images dont la singularité et l'étrangeté savent nous troubler.

11/2012

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BD tout public

F.A.F.L Tome 3 : Gibraltar

Printemps 1941, Gabriel et Margaret arrivent en Algérie après avoir échappé aux miliciens et à la chasse allemande. Ils sont recueillis par le Groupe de chasse I/3, basé sur Oran, dirigé par le lieutenant Salva, un proche du gouvernement de Vichy. Gabriel retrouve un ancien pilote qu'il avait rencontré à Chartres, Marcel Albert. Gabriel et Margaret sont consignés à la base. Leur situation devenant dangereuse, ils décident de s'enfuir et ils parviennent à rejoindre Gibraltar. Gabriel décide de démissionner du SOE. Margaret retourne en Angleterre tandis que Gabriel s'engage sur le chantier qui doit permettre d'agrandir l'aérodrome de Gibraltar. Il rencontre Jean-Michel Maquet. Le 14 octobre, Marcel Albert, Marcel Lefevre et Albert Durand désertent le GC I/3 et débarquent à leur tour à Gibraltar. FAFL raconte les aventures d'un jeune pilote engagé, Gabriel Messine, au cours de la Seconde Guerre mondiale, à travers l'Europe et l'Afrique du Nord. Les Forces Aériennes Françaises Libres ne deviennent véritablement opérationnelles qu'à partir d'avril 1941. De la guerre civile espagnole à la bataille d'Angleterre, en passant par des missions pour la résistance en France, Gabriel va montrer toute son habileté à accomplir des prouesses à bord d'avions aussi mythiques que le Spitfire ou le Lysander.

07/2012

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Critique littéraire

Jean Genet matricule 192.102. Chronique des années 1910-1944

Écrire sur Genet est peut-être encore une façon de poursuivre le voleur. Ce vieux désir d'arrestation qui anime toujours les entreprises critiques ou biographiques, comment ne serait-il pas exacerbé par le statut d'un écrivain en perpétuelle fuite, échappant toujours à ses propres images, vagabond littéraire " sans profession " ni " domicile fixe " - comme disent si bien, à son propos, les divers rapports de police ou minutes de jugement que vous lirez ici ? Ace soupçon, ce livre, d'évidence, ne saurait se dérober. Il offre à la lecture les résultats d'une enquête menée, avec une patience bénédictine, sur les traces de Genet de sa naissance en 1910 jusqu'à sa sortie définitive de prison en 1944. Enquête non policière cependant : elle ne s'érige nullement en instance de vérité, ne donne lieu à aucune interprétation, ne tire aucune conclusion. Avec le moins de commentaires possible, elle livre les éléments et les pièces de la dernière fiction de l'auteur : celle de sa vie. Dernière précision. Ce livre ne vise guère à la destruction de la " légende " dont Genet se serait entouré et encore moins au rétablissement d'une vérité dont l'oeuvre serait le masque. Si elle existe, cette " légende " a la forme exacte de l'oeuvre qui la développe et, en cela, demeure irréductible, échappe à toute révélation.

10/2010

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Littérature française

La vie lente des hommes

1939, c'est la mobilisation générale. Bussy, 13 ans, est emmenée de Paris par son père, violoniste ombrageux, pour être soustraite à la guerre. Après l'Exode, dans le village de province et le chaos des événements, sans guide maternel, elle rencontre un jeune résistant, Daniel, qui change son destin. De son côté, Tristan, qui a lui aussi subi l'exode, aperçoit Bussy dans la foule à la Libération, et s'amourache d'elle. Elle lui échappe mais le hasard les réunira, ils se marieront. Le temps passe, la vie de Bussy semble enfermée dans un secret, mais coule comme une eau sans force. Ils ont une fille, Esther, qui, avec un vieillard, tient un chenil. Esther nous raconte l'errance de sa mère. Tous semblent mener la même vie lente qui leur fait traverser l'existence courbés et l'oeil baissé. Bussy, qui a fait l'apprentissage de la liberté, les abandonne et part. L'auteur de Courir dans les bois sans désemparer (2006) et Du silence sur les mains (2008), se tient de nouveau au plus près d'êtres qui refusent le destin que leur a fait la vie et qui, comme Bussy, parviennent à se rendre libres. Elle fait preuve à nouveau de cette même écriture qu'un critique a qualifiée d'ensorcelante qui a fait le succès de ses précédents romans.

06/2010

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Littérature française

Le Parapluie Japonais

"Je suis assise en terrasse. Et le café s'appelle "Le Parapluie Japonais". Drôle de nom pour un café. Le patron n'a pas les yeux bridés ! Si je traîne à l'extérieur, c'est peut-être l'été. Et le soleil bas, rayonnant d'une chaleur atténuée, m'annonce la fin prochaine d'une belle journée. Mais j'ai une montre ! Montre clip en métal argenté, qui fait aussi bracelet, plutôt usagée. Elle indique dix-huit heures trente. Un journal froissé traîne sur un fauteuil en rotin, je l'attrape. "Le Gifaro, dernier quotidien de droite", une grimace m'échappe, je me situe probablement à gauche sur l'échiquier politique. Très curieux cette impression sourde, certitude que quelqu'un enfoui dans les sous-sols de ma conscience me connaît mieux que moi-même. Quelqu'un ou quelque chose..." Une femme, la quarantaine se retrouve après un malaise amnésique et essaie de reconstituer son passé. Elle est alors confrontée à une foule d'incohérences et est prise de doutes terribles quant à son identité : est-elle l'amante de son beau-frère ? Ce dernier aurait-il été jusqu'à tuer sa soeur pour couvrir leurs amours illégales ? Et que penser de Corinne la détective, qui semble être de mèche avec Olivier, le garçon de café qui l'héberge ?

12/2009

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Cinéma

Le film de ma vie. Avec 1 DVD

« J’aurais dû être fusillé ce jour-là… » Par un heureux concours de circonstances, Jean Blum, résistant dans le massif du Vercors, échappe de justesse aux balles de l’armée allemande. Sa vie a basculé pendant la guerre. Adieu les années d’insouciance à Paris. Comment croire en son étoile lorsqu’on en porte une jaune, offerte à la haine aveugle ? Avec la traversée de la résistance, Jean Blum devient Jean Valère. Aux lendemains de la guerre, il éprouve un sentiment de vide que le cinéma vient combler. Il en gravit peu à peu les échelons. Marcel Carné, André Cayatte, Max Ophuls… Il côtoie les plus grands, dont il devient l’assistant. En acteur ému et en observateur amusé, il croise Arletty, Jean Gabin, Simone Signoret, Roger Nimier, Julien Gracq, Cocteau, Morand et Giono. Une fois devenu metteur en scène, sa vie devient une succession de films. Son cinéma explore la condition humaine dans le registre dramatique, et avec quelques incursions dans la comédie. Il dirige des acteurs aussi différents que Maurice Ronet, Jean Seberg, Monica Vitti, Jacques Brel, Emmanuelle Riva… Entre souvenirs et anecdotes, entre gravité et légèreté, le récit de Jean Valère nous restitue des pages entières de l’histoire du cinéma français, de l’après-guerre à aujourd’hui, avec un éclairage particulier, sur l’histoire de la Nouvelle vague notamment.

01/2011

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Littérature étrangère

Dossier de l'attentat

Qui a voulu tuer Porfirio Diaz : un fou, un ivrogne ou un anarchiste ? Le saura-t-on jamais, puisque l'agresseur, Arnulfo Arroyo, est mort quelques heures après l'attentat dans les locaux de la police. Mais qui l'a éliminé ? La foule en colère - comme on veut le faire croire - ou un groupe de sbires ? Et dans ce cas, quelle est la main secrète qui a armé les tueurs ? D'ailleurs, au final, a-t-on vraiment voulu assassiner le président ou s'agit-il d'une manipulation qui a échappé à ses propres instigateurs ? Mille questions agitent la société mexicaine en ce dernier trimestre de l'année 1897, après l'attentat raté qui a marqué le défilé du jour de l'Indépendance. Dossier de l'attentat, inspiré d'un événement réel, permet à Alvaro Uribe de composer une intrigue politico-policière haletante qui dépeint avec brio la vie à Mexico entre deux siècles, dans un voyage qui part de la plus grossière des cantinas pour aboutir au palais présidentiel. Chronique qui met à jour l'opacité manœuvrière entourant le régime de Porfirio Diaz, le roman évoque aussi clairement, en manière d'apologue, le Mexique au présent : l'enchevêtrement des réseaux de pouvoir, le rôle de la presse, l'action de la police et le poids de la raison d'Etat.

02/2009

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Littérature étrangère

Qu'elle aille au diable, Meryl Streep !

Un Libanais nommé Rachid regarde distraitement à la télévision un film dans lequel joue Meryl Streep, Kramer contre Kramer. Ne comprenant pas l'anglais, il parvient juste à deviner que la célèbre actrice est en train de se séparer de son mari. Ce divorce le renvoie soudain à la réalité de son propre couple, dont le mariage avait été préparé par une tante. Le roman se présente comme une longue interrogation sur ses relations avec sa femme. Pourquoi va-t-elle assez régulièrement dormir chez ses parents, malgré l'achat d'une très belle télévision Sony ? Comment se fait-il qu'elle en sache autant sur la sexualité masculine ? Peut-il vraiment croire à la virginité de son épouse avant le mariage alors que les médecins savent maintenant très bien réparer les choses ? Quelle a été, au fond, la vie de cette femme dont il ne sait finalement pas grand-chose et qui lui échappe chaque jour un peu plus ? Qu'elle aille au diable, Meryl Streep !est sans aucun doute le roman arabe où la question du couple est la plus explicitement traitée et où la sexualité est abordée sans ambages. Le mariage apparaît comme une institution mise à rude épreuve par la modernité. En assumant ou en feignant d'assumer cette modernité, la femme dévoile finalement à l'homme à quel point il reste incapable d'en faire autant.

06/2004

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Littérature étrangère

Le monde de Kraven

Pour Nicholas Kraven, quadragénaire britannique qui enseigne la littérature anglaise à la faculté de Mosholu dans le Bronx, la vie est belle : un travail peu astreignant avec des étudiants somnolents et des étudiantes aguicheuses, une liaison avec une voisine débordante d'imagination, à part quelques menues corvées académiques et ce vieil étudiant bien décidé à prouver que Merlin était juif. Et voilà qu'en un instant tout se gâte. La maîtresse plaquée par son mari menace d'émigrer chez Nicholas. La théorie sur la judéité de Merlin, qu'il s'est appropriée, lui vaut des insultes pour plagiat. Pire encore : il est démasqué comme imposteur. Car, élevé à Londres dans une famille d'immigrés juifs autrichiens, Nicko da jamais pu s'offrir d'études. Quand son répugnant cousin Marko, qu'il a aidé à passer son bac et dont il a rédigé la thèse, est mort juste avant de s'embarquer pour les Etats-Unis, Nicko a usurpé son poste et son nom. Oh si peu : Nicholas Markus au lieu de Markus Nicholas ! Alors Nicko s'enfuit à Londres, puis à Harrogate où, enfant, il fut évacué, seulement pour découvrir qu'on n'échappe pas à ses démons intimes ni à son passé. Ainsi ce roman qui avait débuté comme une comédie insolente et espiègle s'achève en méditation subtile et émouvante sur l'identité et la responsabilité.

04/2000

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Ethnologie

Anthropologie historique des Hautes Terres de Tanzanie orientale. Stratégies de peuplement et reproduction sociale chez les Luguru matrilinéaires

L'ouvrage de Jean-Luc Paul analyse le fonctionnement global d'une société matrilinéaire bantu de Tanzanie, la société luguru, et ses transformations historiques en période précoloniale. Les premiers chapitres décrivent et analysent les modalités de peuplement des Monts Uluguru depuis le milieu du XVIIIe siècle et les stratégies sociales qui leur sont liées, description et analyse articulées à l'étude du mode de mise en valeur traditionnel du milieu et à son évolution au cours du temps. Les chapitres suivants traitent de la reproduction sociale luguru durant la " période pionnière ". L'étude des cycles viagers masculins et féminins et des règles d'alliances, leur confrontation aux stratégies de reproduction sociales et aux contraintes démographiques spécifiques de ce type de société permettent de dégager la cohérence d'un système social spécifique que l'auteur qualifie d'ambiarcal. Outre la découverte de ce système social singulier qui équilibre la répartition de l'autorité économique et politique entre les genres, l'intérêt incontestable de ce travail réside dans son caractère transdisciplinaire, à travers l'analyse des réseaux de détermination entre faits relevant de sphères différentes. L'histoire, l'anthropologie, la démographie, l'agronomie et l'écologie sont ainsi mobilisées avec bonheur pour éclairer et comprendre les phénomènes sociaux. L'auteur échappe ainsi aux dangers d'interprétation sous forme de causalités simples et mécaniques et offre un exemple de transdisciplinarité individuelle.

11/2003

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Psychologie, psychanalyse

Hériter, transmettre : le bagage de bébé

L'enfant apparaît comme le dernier maillon de l'enchaînement générationnel dont il hérite l'histoire et le socle biologique par transmission cumulée. Génétique, culturel, psychique, cet héritage conscient ou inconscient, secret ou révélé, s'opère volontairement ou non, au su ou à l'insu de ceux qui le déposent et de celui qui le reçoit. Quelle est son influence sur ce petit d'homme naissant ?. Du côté historique, la place des aïeux, à commencer par les grands-parents, est questionnée au premier chef. Leur rôle à l'égard des enfants s'est modifié du fait de l'éclatement et de la dispersion des familles. Mais ils ont gardé leur figure éminemment symbolique de grands transmetteurs, même s'ils occupent aujourd'hui d'autres fonctions dans la réalité quotidienne. Du côté biologique, qu'en est-il de la transmission génétique ? Comment cherche-t-on à la maîtriser ? Comment nous échappe-t-elle ? Qu'en savons-nous ? Qu'y pouvons-nous ?. Les auteurs, qui comptent des spécialistes de la psyché mais aussi de la génétique, de la littérature, de l'histoire, des sciences sociales et médicales, ouvrent le débat à la dimension psychique transgénérationnelle dans ses aspects culturels, affectifs, pulsionnels, sans oublier que, dans ces registres, la transmission se fait parfois sous la forme cryptée d'un secret de famille

04/2008

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Littérature étrangère

L'homme de neige

Le narrateur de L'homme de neige a une idée fixe : boire du jus d'orange. Venu de l'ex-Yougoslavie, il est invité comme écrivain en résidence dans une université nord-américaine. Mais sa nouvelle vie, confortable et bien réglée, dont il note minutieusement les moindres détails, ne fait tout simplement pas sens pour lui. Ses quelques cours et conférences, ses obligations sociales et ses conversations avec les professeurs et étudiants, tout est envahi par un sentiment d'échec et d'ennui - sentiment dont il s'échappe seulement grâce à l'idée de boire du jus d'orange. Puis, cet équilibre fragile se fissure. Le narrateur a de plus en plus l'impression de flotter, voire de se désagréger. La découverte d'une armoire fermée à clef au sous-sol de son appartement tourne vite à l'obsession, et lorsqu'il cède à la tentation de l'ouvrir pour y trouver des cartes et des plans de toute sorte, il ne peut s'empêcher de les placarder sur les murs de son appartement en pleine nuit. Entouré ainsi de cartes qui illustrent les déchirures de l'Histoire et la fragilité des identités et des frontières, il sent les choses se brouiller de plus en plus autour de lui. Jusqu'à ce que les premières neiges tombent sur la ville...

01/2004

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Littérature étrangère

L'avocat indien

Admiré par de grands écrivains tels Jim Harrison ou Peter Matthiessen, James Welch, l'auteur de L'hiver dans le sang, La mort de Jim Loney et Comme des ombres sur la Terre, est bien plus que le chef de file de l'école littéraire indienne. Par la portée universelle d'une œuvre au talent singulier, il s'impose comme l'un des romanciers américains les plus brillants d'aujourd'hui. Construit comme un véritable suspense, l'Avocat indien nous entraîne au cœur d'une redoutable machination. La victime: Sylvester Yellow Calf. Jeune et brillant avocat indien du Montana, il a échappé à la dure condition des siens. Pourtant, il reste à la lisière deux mondes qui tout oppose : celui de son peuple qu'il se sent coupable d'avoir abandonné et celui des Blancs qui lui ouvre les portes du succès. A la demande du parti Démocrate, il s'apprête à présenter sa candidature au Congrès quand un détenu, prêt à tout pour retrouver sa liberté, fomente un plan qui pourrait ruiner sa carrière prometteuse. Pris au piège, le jeune avocat ira-t-il jusqu'à vendre son âme pour réussir? Aurait-il oublié l'héritage de ses ancêtres au point de renoncer à toute dignité? Les préjugés raciaux viennent parfois à bout des meilleures volontés...

02/1996

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Religion

L'EVANGILE INACHEVE

" Les convertis sont encombrants ", disait Bernanos. André Frossard s'est toujours reconnu dans cette affirmation. La mort l'a surpris alors qu'il achevait, avec la collaboration de Noël Bompois, sa traduction de la Bible. En compagnie de celui-ci, il travaillait aussi à un essai original sur Jésus, auquel il voulait donner la forme d'un cinquième Evangile. Noël Bompois a recueilli le fruit de ses entretiens avec André Frossard, suivant le cheminement de sa pensée jusqu'à ses derniers moments.
Près de vingt-cinq ans après Dieu existe, je l'ai rencontré, on trouvera dans ce livre les ultimes paroles du Cavalier seul. Au terme de sa vie qui fut une traversée du siècle, telle était sa conviction : le vrai message du christianisme nous a échappé pendant plus de deux mille ans. Les constructions théologiques et morales ont fait de Jésus le Fils sacrifié, l'enfant livré par un Dieu cruel pour racheter, rétribuer le péché des hommes.
Il est temps, soutient Frossard, de découvrir, de redécouvrir l'essence de la Bonne Nouvelle, en méditant les premiers mots de la Genèse : " Dieu a créé l'homme à son image et à sa ressemblance. " C'est pour restaurer cette image, pour faire rayonner un éclat nouveau que Dieu s'est incarné. Le vrai visage de Jésus existe : André Frossard l'a rencontré. Un bouleversant testament spirituel.

09/1995

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Pléiades

Contes et romans

L'ouvre de Diderot échappe aux catégories habituelles. Elle se développe dans un temps où les genres littéraires sont en crise. Dans ses romans et ses contes, les dialogues se chevauchent, les narrateurs se multiplient, les êtres de fiction côtoient des personnages historiques (oui, Rameau avait bien un neveu)... Du vivant de leur auteur, peu de textes parurent autrement que dans la clandestinité ou la confidentialité. Liberté d'invention, diffusion restreinte : sans doute tient-on là les raisons pour lesquelles Diderot n'a pas été considéré comme un écrivain majeur aussi rapidement que le furent Voltaire ou Rousseau. Mais le temps a fait son ouvre. Aujourd'hui, c'est le génie et le visionnaire que l'on invoque en lisant ses récits presque entièrement composés de dialogues et où le narrateur, ironique, fantaisiste, ne se fait jamais oublier. Avec les célèbres échanges de Lui et de Moi dans Le Neveu de Rameau, avec ceux de Jacques le fataliste, de son maître et de leurs comparses, et avec ceux, moins connus, de l'Entretien d'un père avec ses enfants ou encore de Mystification : Diderot, auteur, narrateur et personnage, joue de l'illusion romanesque et de ses ficelles. Mais on est bien au-delà du simple jeu de société. Avec ses récits, Diderot parvient à transmettre les questions des Lumières à l'échelle des sentiments humains - amitié, désir, amour - et des individus.

05/2004

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Cinéma

Le cinéma en France. Depuis les années 1930

Voici enfin une histoire du cinéma en France, et non du cinéma français. Tout autre chose donc qu'une chronologie commentée de films panthéonisés ou qu'un récit fleuri de la geste cinématographique nationale. Il s'agit d'une analyse globale de l'activité cinématographique en France et de son évolution, de 1929 à nos jours. Films nationaux et étrangers qui ont formé la mémoire cinématographique des Français, institutions diverses qui ont permis et orienté la transmission, intervenants en tout genre, du simple cinéphile à l'exploitant - en passant par les producteurs, les réalisateurs et les comédiens -, instruments de mesure de la qualité cinématographique, rien n'échappe à cette synthèse au sein de laquelle deux temps forts sont privilégiés : la transformation du cinéma en, industrie culturelle au début des années 1930, et son expansion considérable à partir des années 1960 via la domestication du spectacle cinématographique et de sa reproductibilité technique (télévision, VHS, DVD). Un fil rouge court au long de cette histoire, la demande croissante de films de qualité. Et ce jusqu'au plus contemporain, contrairement à ce, que laisse entendre le catastrophisme ambiant. Écrit dans un style alerte, fourmillant d'informations et toujours réfléchi, ce livre offre aux étudiants et aux passionnés un outil de savoir sans équivalent pour connaître et comprendre les faiblesses et les atouts du cinéma national.

01/2005

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Religion

La Mère de Dieu. Joyau terrestre, Icône de l'humanité nouvelle

Poètes, écrivains, peintres, sculpteurs, artistes en tous genres ont à la fois magnifié au fil des siècles celle qui reflète la lumière de la Lumière portée en son sein et tenté d'exprimer sa beauté humano-divine. Plus pur joyau de l'humanité, sa grandeur, sa beauté et son amour pour les hommes dépasse l'entendement et échappe aussi bien au rationalisme froid qu'au sentimentalisme réducteur et à une piété teintée d'ésotérisme. Reflet des textes liturgiques de l'Église orthodoxe qu'elle précède parfois, et appelée pour cela image liturgique, l'icône reflète également la pensée des Pères et cristallise l'hymnographie. Dans l'impossibilité d'écrire une vie de celle que la tradition désigne du nom de Mère de Dieu, parce qu'elle a enfanté Celui qui est " pleinement Dieu et pleinement homme ", il nous reste à contempler son visage, à découvrir le lien profond entre le Dieu-homme et la première des créatures parvenue à sa ressemblance. En peu de mots et dans un langage simple, l'auteur restitue avec ferveur la grandeur de cette créature unique chantée par toute la création. Fort du lien indéfectible entre la vision du Dieu-homme et de sa Mère, il montre enfin son importance et sa place dans la vie de l'Église, du monde d'aujourd'hui et de chaque chrétien.

11/2006

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Psychologie, psychanalyse

Mères et filles. Histoire d'une emprise

Pour la majorité des femmes, la relation à la mère est brûlante, et nombreuses sont celles qui se débattent dans l'imbroglio de leurs amours maternelles. Loin du schéma classique de la fascination pour le père, c'est entre mère et fille que l'intensité du lien, le climat incestuel se manifestent avec le plus de violence, et une récurrence qu'on soupçonne difficilement. Pour comprendre les raisons de l'emprise des mères, Pierre Willequet propose la notion de principe maternel", car il semble que ce soit d'une dimension quasiment supra-individuelle que la mère tienne sa puissance agissante. Mais ce qui dispose particulièrement la fille à l'emprise de sa génitrice, c'est que leur relation est la seule, entre les générations, où l'organe mâle - pénétrant, envahissant - est absent. En d'autres termes, il s'agit d'un lien autorisant la croyance qu'il échappe au risque d'inceste, et permettant d'en imaginer le tabou inutile. Or, paradoxalement, un tel fantasme ouvre une voie royale à l'intrusion et à l'inceste... psychiques de la mère à l'égard de sa fille. A la lumière de ces notions, et convoquant le mythe de Déméter et de sa fille Perséphone, séduite par Hadès, dieu des Enfers, Pierre Willequet explore les différents destins et étapes possibles de la relation mère/fille.

09/2008

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Sociologie

Les intellos précaires

Les intellos précaires sont les enfants indignes de la crise. Mais ils sont d'abord les enfants des babyboomers. Ils ont entre 25 et 35 ans et sont diplômés, ils sont hyperactifs, leur contribution est inépuisable dans les domaines des arts et des lettres, de la communication, du militantisme et d'Internet. Les secteurs dans lesquels ils travaillent ont choisi d'employer des précaires plutôt que des salariés, aussi leur génération n'est-elle pas une génération spontanée, mais le résultat d'une politique de gestion des entreprises. Les intellos précaires sont un ovni social. Ils n'existent pas dans le classement officiel des catégories professionnelles. Ils occupent plusieurs emplois à la fois ou pas du tout, parfois ils travaillent au noir, leur statut change sans cesse. Contrairement aux intermittents du spectacle, les intermittents de l'intellect ne bénéficient souvent d'aucune protection. Créative, entreprenante et sans concession, cette génération montante vit sans filet. Les intellos précaires sont un hybride culturel. Ils vivent en centre-ville, mais dans des studios minuscules où les livres s'entassent jusqu'au plafond. Ils vont au cinéma, achètent des livres, mangent au restaurant. Mais ils font leurs courses chez Leader Price ou au Carrefour de Saint-Denis. Les intellos précaires consomment de manière paradoxale. Leur mode de vie échappe aux logiques classiques. Notamment à celles de leurs parents et de leur banquier.

09/2001

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Musique, danse

Le roman du jazz. Les modernes

" Quand vous revenez à New York, vous êtes comme une météorite qui s'écrase au sol. Vous éclatez en mille morceaux. Le retour de Miles Davis n'avait pas échappé à la règle. Dans sa petite tête de Nègre comblé par Paris, il se croyait devenu une star internationale. A New York, il redevenait une ombre avec quelques engagements de-ci, de-là. Rien, quoi. Epaisseur d'ombre du quotidien. Miles avait oublié le taxi qui ne s'arrêtait pas, les hôtels toujours complets. Sortir avec une femme blanche accélérait les particules de la haine. Miles avait tout oublié. Le choc n'en a été que plus dur. Il est parti à la dérive ". Le roman du jazz se présente comme un chant alterné entre roman et histoire. Deux amis journalistes, Ferd Davis, oncle de Miles Davis, et Melvin Goldberg, émigré d'Allemagne, sont les témoins de fiction d'un récit qui les entraîne à New York, Chicago, Kansas City, Paris de 1945 aux années quatre-vingt. Un historien contemporain fait le point sur la floraison des styles (be bop, cool, hard bop, free jazz) et des talents (Charlie Parker, Dizzy Gillespie, Miles Davis, John Coltrane, Stan Getz) si nombreux en ces années de tumulte. Une histoire vivante de la musique et de ces musiciens qui ont traversé la période exaltante de la lutte pour les droits civiques.

10/2008

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Policiers

L'évadé

Gunther Fahnstiel n'a jamais eu de chance. Aussi, quand, au petit matin de Noël 1979, il écrase accidentellement un inconnu et récupère une mallette bourrée de billets, il pense que sa chance a définitivement tourné. C'était pécher par optimisme... Dix ans plus tard, Gunther s'échappe de sa maison de retraite pour essayer de mettre la main sur le reste de l'argent caché après l'accident. Mais, cette fois, il n'est plus tout seul : à ses trousses on trouve un détective essayant de résoudre deux vieux meurtres, un jeune escroc local attiré par l'odeur du fric, le beau-fils de Gunther, dont la curiosité est piquée par le soudain arrondissement du compte en banque de sa mère, et, enfin, la mère en question, la femme de Gunther, prête à tout risquer, y compris la sécurité de son mari, pour garder leur secret. Avec le talent pour le roman et l'humour noir qu'il avait déjà démontré magistralement dans La moisson de glace (Série Noire n°2655), Scott Phillips réussit le tour de force de faire à la fois la suite et le prélude de ce roman. Ceux qui n'ont pas lu La moisson de glace peuvent lire L'évadé sans rien perdre de l'histoire, ceux qui l'ont lu n'en prendront que plus de plaisir.

08/2004

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Critique littéraire

Protée et autres essais

Dieu marin de la mythologie grecque, Protée possédait un vaste savoir mais se dérobait aux questions en revêtant les formes les plus diverses. On comprend qu'André Gide ait vu dans cette figure changeante une sorte de miroir, lui qui, prenant toujours la forme de ce qu'il aimait, n'était jamais longtemps le même. La permanente disponibilité qu'il affichait traduisait la discontinuité essentielle de sa nature. D'ou l'abécédaire auquel se résout Simon Leys pour tenter de cerner ce maître de l'évasion intellectuelle : une démarche d'apparence modeste mais que sa connaissance de l'oeuvre et sa pénétration rendent particulièrement éclairante. C'est avec la même pénétration compréhensive et teintée d'humour que Simon Leys visite le monument aujourd'hui délaissé qu'est devenu Victor Hugo ; qu'il montre comment Don Quichotte, en voulant élargir la réalité à la dimension de son rêve, a échappé à son créateur ; ou qu'il analyse la manière de commencer un roman par une première phrase inspirée qui appâte le lecteur. Nés, au hasard des jours, d'invitations diverses, les essais ici rassemblés témoignent d'un amour profond de la littérature. On y retrouve aussi la lucidité qui a fait le prix de la célèbre trilogie : Les habits neufs du Président Mao, Ombres chinoises et Images brisées.

09/2001