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Arnaud Cielle

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Littérature française

Un été de Reine en Finlande. Voyage au bout de la route

Pour Reine, la narratrice, momentanément délaissée au profit d'une attachée culturelle nordique, le seul voyage possible, après la trahison de Mopse, son amant, est celui qu'elle entreprend à partir de Rochefort, où elle vit et travaille, jusqu'au pays le plus lointain possible : la Finlande. Une Finlande fictive, aride et sèche comme une aire d'autoroute, celle de Laplume, dans le sens Bordeaux-Toulouse, qu'elle ne va plus quitter pendant trois semaines. Dans le motel autoroutier, Reine tente d'échapper à la jalousie qui la ronge en capturant les rêves et souvenirs des passagers. En même temps, elle poursuit une quête inlassable, tissant, telle Pénélope, une toile d'histoires destinées comme par le passé à retenir ou retrouver Mopse : celle du jeune poète qui se souvient d'avoir été humilié ; du peintre japonais qui, pour vendre un tableau, doit assassiner un financier ; du jeune Indien qui est devenu dentiste à Trinidad, recueille le fils de l'Anglaise qui l'avait séduit ; et beaucoup d'autres encore, où se déploient ensemble la passion, la cruauté et la compassion. A moins que cette halte prolongée dans un no man's land où tout un chacun ne fait que passer ne soit au bout du compte, une cure d'" intoxication " amoureuse ? Sylvie Durbec est professeur de lettres dans le Sud de la France. Certains de ses récits sont publiés simultanément sous le titre " L'apprentissage du détachement " par les éditions Fayard.

08/2000

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Histoire de France

Nouvelle histoire de la Révolution

La Révolution a mauvaise réputation. On reconnaît la belle universalité de ses principes, mais on honnit les violences qui en ont ponctué le cours, conspuées sous le nom de Terreur. Ces représentations occultent tout à la fois les difficultés de l'entreprise et les énormes espérances que suscita l'événement. L'historienne Annie Jourdan nous invite à reconsidérer ce moment fondateur de notre modernité. Au fil des pages, elle en fait revivre les temps forts dans une approche sensible aux aléas qu'ont dû affronter les protagonistes. Elle déroule les faits grâce à un important corpus d'archives, constitué d'actes, de lettres, de courriers, de mémoires, où la Révolution se joue au gré des passions françaises. On mesure alors la force du ressentiment qui plonge le pays dans une longue guerre civile, que seule l'armée parviendra à apaiser. C'est que deux légitimités sont aux prises : celle de la monarchie, ancrée dans l'Histoire ; et celle de la nation, fondée sur le suffrage populaire. L'événement eut une portée internationale, on le sait. Nombre de soulèvements s'ensuivent, qui rebattent les cartes : en Amérique, en Irlande, aux Pays-Bas, en Suisse. Mais l'on a souvent tu les discordes civiles qui accompagnèrent ces changements, là-bas comme ici. En restituant l'histoire dans sa globalité, avec ses aspérités et ses mémoires troubles, Annie Jourdan réalise une grande fresque de la Révolution, entre vérité et légendes.

02/2018

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Littérature française

De vagues herbes jaunes

" C'est à Verlaine que j'ai emprunté le titre. Il s'agit d'un récit de fiction pure, qui réunit déjà tous mes thèmes de prédilection : la famille, la place de chacun dans celle-ci, la part du destin et celle du libre arbitre... " - Françoise Bourdin De l'immense domaine du Peyrou des Montignac, il ne reste plus que de " vagues herbes jaunes ", autour d'une imposante demeure. La terre aride du Lot a usé, l'un après l'autre, les membres de cette famille de grands propriétaires terriens. Cyril, le dernier des Montignac, rêveur et solitaire, ne se passionne guère que pour ses livres, son chien, sa collection de fusils et son cheval. Cet héritage trop lourd à porter, cette histoire familiale qui le hante dans la solitude des terres qui l'ont vu naître, le pousseront à envisager l'impossible, dans l'incompréhension et la haine générale des villageois qui le jaugent, du haut de leur falaise. Le lien à leur terre, c'est tout ce qui leur reste dans cette région où les mémoires sont encore marquées par les affres de la guerre et les fantômes d'Oradour-sur-Glane. Alors comment pourraient-ils comprendre ce garçon si différent et torturé ? Les lecteurs de Françoise Bourdin attendaient de pouvoir lire De vagues herbes jaunes, introuvable depuis des décennies, roman genèse d'une oeuvre exceptionnelle de cette jeune femme de vingt-deux ans habitée par la littérature qu'était déjà Françoise Bourdin.

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Sciences historiques

Les archives des dommages de guerre

La maison de vos grands-parents a été détruite pendant les bombardements de la dernière guerre mondiale ? La ferme familiale a été réquisitionnée par l'ennemi en 1914 ? Le village de vos ancêtres a connu des combats en 1870 et a été occupé par les Prussiens en 1815 ?... Savez-vous que vous pouvez retrouver les plans de la maison détruite et le détail des pillages éventuels à ces différentes époques ? La recherche généalogique est toujours en plein essor, celle sur l'histoire des maisons est à la mode, et celle des guerres, on l'a vu avec les commémorations de 1914-1918 s'inscrit désormais souvent dans une démarche individuelle et familiale. Or les archives liées aux destructions des bâtiments (totales ou partielles) et aux pillages ou pertes lors des guerres répondent à cette quête de souvenirs entreprise par les généalogistes d'aujourd'hui. Cela d'autant plus que disparaissent peu à peu ceux qui ont connu le dernier conflit mondial à l'âge adulte. Des exemples suivis permettent d'assimiler la démarche de recherche et de comprendre ce qu'il est possible de trouver en fonction des périodes et des régions. Pour une meilleure approche, ils sont donnés à travers des cas et des lieux différents : des régions systématiquement meurtries par toutes les guerres comme les Ardennes ou le nord de la France, la Normandie profondément touchée lors du dernier conflit, et des régions de l'intérieur.

09/2016

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Littérature française

Les lignes de ta paume

"Je suis une grand-mère sur patins à roulettes. J'avance, je fonce, je ne m'arrête pas une seconde. Peut-être que si je m'arrêtais je tomberais. Peut-être que si je ralentissais, mon coeur aussi ralentirait dans une lente asphyxie. Peut-être que l'effort, le travail, la vitesse me tiennent lieu de moteur, de ronron dans les veines, que les pinceaux sont mes meilleures jambes et la fatigue ma plus tendre amie. Je ne décille pas de toi, je ne désalive pas de paroles, je ne taris jamais de mots. Le passé coule entre nous sa masse". Celle qui se raconte ainsi, Linda, est une vieille dame fantasque de 85 ans. Elle vit aujourd'hui à Genève, mais son histoire a commencé ailleurs. Elle a traversé tout le XXe siècle, de Bagnolet où elle est née à la Suisse où elle vit désormais. A la jeune fille qui l'écoute avec attention, elle va livrer les secrets de sa vie qui fut peu banale. La vitalité de son récit, son allant et sa fougue tiennent sa jeune interlocutrice en haleine. Cette dernière l'interpelle, la pousse à se dévoiler toujours davantage : leurs deux voix alternent dans une atmosphère de confiance et de complicité qui va aussi permettre à celle qui se prénommait Nelly de révéler pourquoi elle est devenue la Linda d'aujourd'hui, une artiste dont l'appartement déborde de quatre mille tableaux et d'innombrables sculptures...

08/2012

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Géologie

Le feu sur la Terre. De la Terre sans l'Homme à l'Homme sans la Terre

Pour expliquer et comprendre le réchauffement climatique que notre Planète connaît aujourd'hui, trois tableaux de la Terre sont dressés : la Terre sans l'Homme, la Terre avec l'Homme et l'Homme sans la Terre qui est une ouverture sur notre avenir lointain. Le premier nous rappelle les cinq grandes catastrophes qui, étalées sur plus de 400 millions d'années, ont ravagé la Terre en détruisant jusqu'à 95% des familles d'animaux. L'une d'entre elle, – celle du Permien (252 millions d'années) –, présente étrangement certaines caractéristiques de celle qui, qualifiée de sixième extinction, se prépare aujourd'hui sous nos yeux. Le second tableau fait intervenir un acteur majeur dans l'histoire de la Terre, l'Homme qui, du fait de l'exploitation frénétique d'énergies fossiles, contribue, depuis le début du XIXe siècle, au déséquilibre entre ces quatre compartiments de la Planète que sont l'atmosphère, la lithosphère, l'hydrosphère et la biosphère et participe ainsi grandement au réchauffement climatique ainsi, deux nouveaux tueurs entrent en scène : l'activité anthropique et le dégel du permafrost, véritable bombe à retardement climatique. Enfin, le troisième tableau, au travers non plus d'un examen géologique et d'une analyse technicoéconomique mais de considérations "philosophiques", propose à la lumière de la pensée de Teilhard de Chardin, une réflexion sur l'avenir de l'Homme et donc une autre voie de progrès pour l'Humanité.

04/2021

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Littérature française

Tu n'iras pas à Isch

S'il est un mot insupportable pour celle ou celui qui traverse cette épreuve, c'est le mot "anorexie" . La définition du dictionnaire Le Petit Robert est, pour la citer : "perte ou diminution de l'appétit" . Ne serait-elle que cela ? Heureusement, celle du mot "appétit" est nettement plus riche, nous renvoyant au mot "instinct" , qui lui, nous renvoie au mot "tendance" et se définit par "ce qui porte à être, à agir, à se comporter de telle ou telle façon" ... Tu n'iras pas à Isch est un témoignage sincère de cette perte de "tendance" à ne plus être ce que les autres attendent de nous, quand instinctivement on se sent en danger de ne pas être réel. Comment se placer dans sa propre existence ? Comment se relier à sa propre réalité ? Et enfin : qui être ? Voilà la question véritable qui, une fois posée, peut permettre à chacun de faire confiance à ce merveilleux outil en nous qui oeuvre, puissant : notre inconscient. Il connaît le chemin... L'auteure l'a pris et le poursuit, avec un seul souhait à présent : qu'il soit encore long ! Née à Strasbourg, Lisa Kohr a vécu l'émergence de ce mal-être de la fin du XXe siècle : l'anorexie. Ecrivaine engagée dans la vie sociale, devenue conseillère en relation d'aide, elle témoigne ici de ce qu'elle a vécu, de ses épreuves et sa victoire : aujourd'hui, avancer dans le temps est un bonheur qu'elle veut partager.

07/2019

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Philosophie

Le Maghreb dans le discours des sciences humaines et sociales

Cet ouvrage présente une étude d'une lucidité saisissante à propos de la problématique essentielle des idées et du discours dans le Maghreb contemporain. Jusqu'à présent, en effet, nul penseur n'a produit une analyse, sans que celle-ci ne soit totalement teintée d'idéologie moderniste (thèmes du " Progrès ", des " droits de l'homme ", " du contrat social "...). C'est ainsi que la question essentielle de l'amazighité et de l'islam est traitée en évitant toute polémique stérile, sans cesse générée lorsqu'elle est examinée à travers le prisme des sciences sociales actuelles et de l'anthropologie culturelle, sachant que l'objectif poursuivi par ces dernières est de superposer toute analyse à l'épistémè occidentale, aboutissant ainsi quasi systématiquement à des impasses. L'auteur appuie ses réflexions sur une formation doctrinale forte – dans la lignée de René Guénon – et sur un savoir rare, fondé sur la Tradition, aussi bien européenne qu'orientale : héritage gréco-romain et européen plus récent, hindou, moyen-oriental... Ainsi, parvient-il à fournir une analyse pertinente qui lui permet de proposer des solutions concrètes.Cet opuscule est une initiation à la remise en cause de nombre de certitudes profondément enracinées et représente un moyen de sortir de l'aliénation moderne. Il n'est de tâche plus difficile à surmonter que celle d'essayer de penser différemment, en s'extrayant de son propre paradigme imposé par des décennies, voire des siècles de propagande.

12/2015

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Histoire de la musique

Jouer pour Paris. Un siècle avec la musique des gardiens de la paix

L'origine de la Musique des Gardiens de la Paix de Paris se situe au lendemain de la Première Guerre mondiale. Officialisé en 1929, ce corps particulier de la police parisienne devient à la fois la "Musique" du Préfet de police et celle de la Ville de Paris. Les efforts de ses dirigeants et la qualité de ses membres firent de cet orchestre modelé sur celui de la Garde républicaine (considéré comme la musique du Président de la République et, par association, celle de l'Etat), un ensemble de référence en matière de musique pour ensemble à vent. Elle fut longtemps la seule "musique en tenue" qui ne fut pas militaire, lui donnant un rôle protocolaire auprès des instances parisiennes. Désiré Dondeyne, nommé chef de la Musique en 1954, apporte avec ses compétences musicales un goût nouveau pour la musique originale. Pendant un quart de siècle, la Musique s'élève au premier plan et y reste aujourd'hui encore. Si la Musique des Gardiens de la Paix est un fleuron de la musique française dans sa spécialité, elle est aussi une aventure humaine, le fruit d'un travail collectif, mêlant l'enthousiasme de ses responsables musicaux, le soutien de son administration de tutelle, l'investissement de ses musiciens hautement qualifiés et le travail consciencieux de ceux qui lui permettent d'exister dans la discrétion. C'est à eux qu'est dédié cet ouvrage.

07/2024

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Littérature française

BILAN DE LA SOCIOLOGIE FRANÇAISE CONTEMPORAINE. .

"Bilan de la sociologie française contemporaine" , le programme paraîtra sans doute ambitieux, les champs où glaner trop vastes. Il est certain que si nous voulions relever seulement tout ce que les savants français ont pu faire, depuis la guerre, pour avancer sous une forme ou une autre la connaissance des sociétés humaines, il y faudrait une longue série de volumes de la taille de celui-ci. Mais il importe de distinguer, et de préciser dès l'abord notre objet. Nous nous plaçons délibérément au point de vue adopté par la sociologie proprement dite, telle qu'elle nous paraît définie le plus nettement par l'équipe des chercheurs groupée dans l'Année Sociologique autour d'Emile Durkheim, lui-même continuateur, sur le terrain scientifique, d'Auguste Comte. Nous nous placerons, dans les revues qui vont suivre, sur la ligne de jonction entre sociologie spontanée et sociologie méthodique. Et nous essaierons de préciser ce que celle-ci ajoute à celle-la par un certain nombre d'exemples, - qu'il s'agisse de psychologie ou d'ethnologie, de géographie humaine ou d'histoire, de science du droit ou d'économie politique. Dans ce livre de 1935, le sociologue Célestin Bouglé (1870-1940) propose un vaste panorama de la sociologie française en plusieurs volets thématiques : Chapitre I : Sociologie et psychologie Chapitre II : Ethnologie et sociologie Chapitre III : Morphologie sociale Chapitre IV : Sociologie et histoire Chapitre V : Sociologie juridique Chapitre VI : Sociologie économique Chapitre VII : Sociologie économique (partie 2)

07/2023

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Littérature française (poches)

La Maison du père. (suivi de) Vers l'Ouest. Souvenirs de jeunesse

Si le titre Souvenirs d'enfance et de jeunesse n'était pas celui de l'un des chefs-d'œuvre de la littérature française, je l'aurais emprunté à mon compatriote Ernest Renan et donné à ce livre. Je ne peux mieux faire, pour indiquer au lecteur ce qu'il trouvera dans les deux ouvrages rassemblés ici, que de citer deux critiques qui les saluèrent à leur publication : La maison du père " Ce livre qui s'achève quand le héros a quinze ans est le récit d'une vocation. Ce qu'il nous avoue ce sont les conditions de naissance d'un écrivain (...). Le plaisir nostalgique que procure la lecture des livres de Michel Mohrt est lié au fait qu'ils sont la seule manière de retrouver l'enfance (...). Ainsi la littérature est-elle devenue La maison du père celle que le fils a édifiée pour son Père, celle où il retrouve un bonheur originel... " Jean Roudaut, Le Magazine littéraire Vers l'Ouest " En nous livrant, à la première personne, des souvenirs qu'il avait glissés, ici et là, dans ses romans, Michel Mohrt nous propose une explication de soi, de son itinéraire, de ses bonheurs, de ses répugnances, de ses déceptions. Ce regard sur soi est d'une belle probité. Mohrt est à la fois précis et fidèle à son passé, d'une constante modestie, et il nous révèle des événements qui le blessèrent, sans polémique ni complaisance. " François Nourissier, Le Figaro Magazine.

09/1990

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Ouvrages généraux

Le Parlement, temple de la République. De 1789 à nos jours

Institution marginalisée, parfois méprisée de la V e République, le Parlement montre pourtant depuis juin 2022 que rien ne peut se faire sans lui. Source de légitimité populaire et démocratique, son histoire se confond avec celle de la République. Toutefois, son rôle et la manière dont on conçoit sa fonction ont évolué. Représentation imparfaite d'un peuple qui devait le contrôler, il est devenu un rouage administratif sous l'Empire. Chambre d'aristocrates puis de notables, c'est par la délibération qu'il acquiert, au XIX e siècle, un rôle central. Chargés de définir l'intérêt général, députés et sénateurs développent les techniques de débat et d'éloquence, participant à créer une culture parlementaire. Derrière cette histoire chaotique réside pourtant celle de la République et de la démocratie. Même quand, comme sous la Restauration, les chambres se voulurent parangon de la réaction, leur délibération et action poussèrent à une libéralisation du régime. Même quand le Second Empire voulut les réduire, il comprit qu'il ne pourrait survivre qu'en s'appuyant sur les assemblées. Le fait parlementaire est têtu. Attaquées ou données pour mortes, les Chambres ont survécu aux rois et aux empereurs, aux guerres et aux crises politiques. Fil rouge et force dynamique de l'histoire de France depuis deux siècles, le Parlement est au centre de notre modernité politique. En voici, pour la première fois, son histoire, publique, secrète, intime, vivante, totale, en un volume.

07/2024

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Histoire de France

La Société française au XVIIe siècle. Tradition, innovation, ouverture

La société de l'Ancien Régime - et particulièrement celle du XVIIe siècle - nous est aujourd'hui à peu près aussi exotique que celle de l'Antiquité classique ou de l'Amérique précolombienne... Nous avons d'elle une vision figée par les trois siècles qui nous en séparent, et longtemps une lecture idéologique du passé de la France a stérilisé les recherches des historiens. Il n'en va heureusement plus ainsi de nos jours, car de nombreux travaux d'érudition ont fait "bouger les lignes": les synthèses deviennent possibles. De cette "société d'ordres" - et en aucun cas de classes! - Michel Vergé-Franceschi dresse ici un tableau complet et vivant, l'analysant sous un triple prisme: celui de la tradition (avec ses charges de grand veneur, grand louvetier, grand fauconnier, etc.) ; celui de l'innovation (avec par exemple ses chirurgiens qui ne sont plus barbiers, ses ingénieurs, ses officiers de marine...), enfin celui de l'ouverture, car, sous louis XIV, et contrairement aux idées reçues, un fils de pêcheur illettré peut devenir officier général (Jean Bart), le descendant de simples artisans champenois ministre (Colbert), le rejeton de grenetiers au grenier à sel chanceliers de France et gardes des Sceaux (les d'Aligre père et fils), etc. Pour reposer sur des fondements radicalement différents de ceux que nous connaissons, la société française du XVIIe siècle n'en a pas moins été, à sa manière, une société ouverte.

11/2006

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Littérature française

L'inconnue de la Seine

"L'inconnue de la Seine", personnage aussi captivant qu'énigmatique, serait une jeune femme retrouvée noyée en 1901. Sa beauté fascinante lui valut l'honneur d'un masque mortuaire en plâtre, reproduit à des milliers d'exemplaires et aujourd'hui toujours disponible. Vraie noyée, ou faux fabriqué par un mouleur astucieux à partir d'un modèle vivant ? Autour de celle que l'on appela aussi "la vierge du canal de l'Ourcq", car même le lieu de la découverte reste mystérieux, s'est édifiée une légende romantique qui n'a cessé d'inspirer poètes et écrivains, de Maurice Blanchot à Céline, de Jules Supervielle à Nabokov et d'Anaïs Nin à Rilke. Dans la vision romanesque de Didier Blonde, le narrateur, marqué par un deuil récent, mène l'enquête sur ce moulage dans lequel il croît reconnaître le visage d'une femme qu'il a aimée. Enquête qui va le promener dans le Paris de l'époque, dans son obsession de retrouver le personnage réel derrière la figure anonyme. Car la clé de l'énigme se cache-t-elle dans les registres de la morgue conservés aux archives de la police, ou dans des textes méconnus recueillis par la Bibliothèque Nationale, rue de Richelieu ? C'est là, en tout cas, qu'il va rencontrer une jeune universitaire, bien vivante, elle ; dont l'image va progressivement s'imposer dans l'esprit du narrateur en lieu et place de celle qu'Aragon appelait "la Joconde du suicide".

06/2012

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Littérature française

L'or qui fait de l'or

Alina a grandi à Vulkova, en Europe orientale. Eduquée jusqu'au collège par un père biologiste dont les travaux la fascinent, elle a développé une insatiable curiosité. Sa rencontre avec la magnétique Luda la fait sortir de sa bulle et les deux filles sont vite inséparables. Tandis qu'Alina devient mathématicienne et rêve en secret de pouvoir fournir un jour à son père l'or le plus pur possible pour ses expériences, Luda éblouit le monde en tant que mannequin vedette. Les deux amies se retrouvent à Paris, où Alina est embauchée dans une société de gestion à la hiérarchie implacable. Avec l'aide de Luka, jeune as de la gestion des risques, et celle de Lionel, le vieillissant lieutenant du P. -D. G. , elle est chargée de débloquer les liquidités associées aux Tickets Restaurant pour les faire fructifier. C'est sans compter sur les jalousies intestines et l'imprévisible P. -D. G. Obnubilée par son dossier, et tandis qu'elle grimpe l'échelle des trahisons invisibles, Alina est progressivement intégrée au cercle des grands "optimisateurs" . Mais à quel prix ? L'Or qui fait de l'or est un roman haletant dans les arcanes de la finance contemporaine, un domaine dont les ressorts semblent parfois opaques. Or l'économie n'est rien d'autre que la science de "l'art de ranger la maison" et la fiducie n'a d'autre origine que celle de "la confiance entre les hommes pour échanger leurs nécessités" .

01/2024

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Littérature étrangère

Klara et le soleil

Klara est une AA, une Amie Artifi cielle, un robot de pointe ultraperformant créé spécialement pour tenir compagnie aux enfants et aux adolescents. Klara est dotée d'un extraordinaire talent d'observation, et derrière la vitrine du magasin où elle se trouve, elle profite des rayons bienfaisants du Soleil et étudie le comportement des passants, ceux qui s'attardent pour jeter un coup d'oeil depuis la rue ou qui poursuivent leur chemin sans s'arrêter. Elle nourrit l'espoir qu'un jour quelqu'un entre et vienne la choisir. Lorsque l'occasion se présente enfin, Klara est toutefois mise en garde : mieux vaut ne pas accorder trop de crédit aux promesses des humains... Après l'obtention du prix Nobel de littérature, Kazuo Ishiguro nous offre un nouveau chef-d'oeuvre qui met en scène avec virtuosité la façon dont nous apprenons à aimer. Ce roman, qui nous parle d'amitié, d'éthique, d'altruisme et de ce qu'être humain signifie, pose une question à l'évidence troublante : à quel point sommes-nous irremplaçables ?

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Intelligence artificielle

Intelligence artificielle. Défis et perspectives, Textes en français et anglais

Et si l'intelligence artificielle nous était contée ? Intelligence artificielle - Défis & perspectives a été conçu comme une invitation à découvrir cette révolution technologique et intellectuelle dont les avatars ne sont ni entièrement connus ni sans doute proprement maîtrisés. Si le concept a d'ores et déjà intégré l'imaginaire commun sous bien des formes, il soulève de véritables enjeux juridiques, éthiques et sociétaux que cet ouvrage collectif se propose d'aborder de façon non totalement linéaire, préférant au jardin à la française les arrangements subtilement décalés des espaces verts d'outre-Manche. Tout en permettant d'initier le lecteur à des domaines d'application variés et novateurs et de montrer combien l'intelligence artificielle fait désormais partie de notre quotidien, cet ouvrage apporte des réflexions prospectives sur les évolutions attendues ou souhaitées dans son domaine d'élection. Il reste à espérer qu'à sa lecture, le lecteur voudra bien adhérer à l'idée que l'intelligence artifi cielle peut rester un formidable outil au service du progrès et non constituer une création susceptible à terme de détruire son humanité.

12/2021

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Cerveau et psychologie

Le triomphe de votre intelligence. Pourquoi vous ne serez jamais remplacé par des machives

Un essai sur l'intelligence artificielle et comment elle irrigue la société. Par l'auteur de Libérez votre cerveau ! Vous rabaisser est devenu un business. Vous dire que vous n'êtes pas assez intelligent, comme individu, comme population, rapporte énormément : on peut comprimer votre salaire, dévaluer votre parole, vous délester de vos droits de décision et d'expression, vous fermer des portes et, finalement, agir à votre place... Avec l'avènement de l'intelligence artifi cielle, l'éternelle religion du Reste-à-ta-place a gagné un nouvel épouvantail. Hier, on vous disait : " Vous n'êtes pas assez intelligent " ; demain, on ajoutera : " Vous n'êtes même pas aussi intelligent que nos machines. " Toujours, on essaiera de restreindre vos libertés, c'est-à-dire vos choix, vos mouvements - sociaux, intellectuels -, vos aspirations, vos rêves. Ce livre n'a qu'un seul objectif : rappeler que l'Humain est plus performant que ses créations et vous donner les moyens de vous défendre face à l'intelligence artificielle - certes fascinante, mais dépourvue de droits.

02/2022

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Philosophie

Scénarios de la mondialisation culturelle. Tome 2, Civilisations, cultures, conflits

La mondialisation pose à nouveau tout à la fois la question de la civilisation dans son rapport moderne à la barbarie et celle des cultures saisies dans leur rapport de coexistence plus ou moins pacifique. Civilisation et culture ne sont pas des concepts univoques bien définis, mais des notions indicatives de problèmes à définir, facilement transformables en choses en soi, en substances fixes. Une approche nominaliste préalable s'impose pour ne pas être victime de l'illusion du primordialisme qui se donne des entités primordiales engagées dans une gigantomachie. Cette approche permet de dégager les enjeux politiques. Au sein d'un monde déchiré par la guerre globale et les états de violence interethniques, la civilisation est considérée comme enjeu d'un choc. La civilisation occidentale, dominante, se juge par la bouche de certains interprètes directement menacée par d'autres rivales, notamment la civilisation islamique. Les accusations d'impérialisme ne sont pas nouvelles. Depuis le 11 septembre 2001 la tentation est grande pour les leaders occidentaux de récuser l'accusation en faisant valoir la menace terroriste et de donner à leur hégémonie une diction civilisatrice exclusive. S'opère un usage rétorsif de l'incrimination de barbarie. En fait, il importe de déconstruire la notion asymétrique de civilisation en prenant la mesure de la barbarie immanente à la mondialisation capitaliste et de distinguer entre islamophobie politiquement injustifiable et critique légitime des religions. L'enjeu est d'empêcher que la problématique confuse du choc des civilisations ne se transforme en prophétie auto-réalisatrice. La même opération de déconstruction s'impose pour la notion de culture : elle se prête à une autre essentialisation qui passe par l'acceptation relativiste du pluralisme culturel qui désormais est une donnée de nombreuses sociétés. Ce relativisme est contesté par l'idée de culture majoritaire opposée à celle de cultures minoritaires qui accompagnent les phénomènes migratoires irréversibles de la mondialisation. La thématique dominante est celle des identités différentes en conflit potentiel. Le racisme xénophobe d'Etat gagne de nombreux pays dont la France, il rejette les minorités culturelles sur leur différence culturelle et légitime une politique de guerre civile préventive à l'encontre des minorités terrorisées accusées de se transformer en communautés terroristes ennemies. L'enjeu est cette fois d'éviter la guerre de majorités prédatrices contre ces minorités. Le recours ne peut être que politique, c'est celui de la transformation des luttes identitaires en conflits sociaux pour une égalité interculturelle.

02/2011

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Histoire de France

Histoire de France. Edition collector

Une histoire de France des origines à la fin de la Grande Guerre par un styliste à la plume incomparable. " Nous n'avons pas tenté une oeuvre originale : on peut éclaircir l'histoire, on ne la renouvelle pas. Nous n'avons pas non plus soutenu une thèse. Nous nous sommes efforcé de montrer comment les choses s'étaient produites, quelles conséquences en étaient résultées, pourquoi, à tel moment, telle décision avait été prise plutôt que telle autre. Ce qu'on découvre, au bout de cette analyse, c'est qu'il n'est pas facile de conduire les peuples, qu'il n'est pas facile non plus de fonder et de conserver un Etat comme l'Etat français, et l'on en garde, en définitive, beaucoup d'indulgence pour les gouvernements. Peut-être ce sentiment est-il la garantie de notre impartialité. Mais comment serions-nous de parti pris puisque notre objet est de présenter dans leur enchaînement les événements de notre histoire ? Nous ne pouvons la juger que par ses résultats. Et, comparant notre condition à celle de nos ancêtres, nous sommes amené à nous dire que le peuple français doit s'estimer heureux quand il vit dans la paix et l'ordre, quand il n'est pas envahi et ravagé, quand il échappe aux guerres de destruction et à ces guerres civiles, non moins redoutables, qui, au cours des siècles, ne l'ont pas épargné. " Ce passage, tiré de l'introduction de ce livre publié en 1924, illustre bien la nature de l'ouvrage. Loin de ce que feront l'école des Annales et l'historiographie marxisante des années 1950 et 1960, Jacques Bainville privilégie une histoire plus " classique " et littéraire qui, tout en se fondant sur l'exactitude des faits et le refus des partis pris, traite singulièrement de l'histoire politique de la France imbriquée dans l'histoire de la politique extérieure que, en tant que journaliste et chroniqueur parlementaire, il connaît sur le bout des doigts. Toute son attention est portée, avec une très grande clarté, sur l'enchaînement des faits au service d'un but : montrer comment la France s'est construite à travers les âges, comment celle de son temps provient de celle d'hier. Un grand bonheur de lecture au contact d'un livre très instructif.

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Littérature française

Oeuvres complètes, série 3. Oeuvres historiques Tome 2, Considérations sur les principaux événements de la Révolution française, Volume 1, 2 volumes

Cette nouvelle édition des Considérations peut, d'un certain point de vue, revendiquer le statut d'ouvrage inédit. Les contemporains de Madame de Staël n'ont connu en effet qu'une édition posthume, parue en 1818, par les soins de son fils. Celle que nous publions est tirée du seul manuscrit qui nous soit parvenu, débarrassé de toutes les interférences allographes : rajouts, suppressions, déplacements et autres manipulations. Les différences sont significatives, ne fut-ce que par le fait que l'édition de 1818 conjugue deux intentions, celle de l'auteur et celle de l'éditeur, intentions qui se ressentent d'une qualité et d'un contexte d'écriture divers. L'intérêt de cette nouvelle édition consiste à montrer ce que les Considérations étaient au moment où Madame de Staël a cessé d'y travailler en faisant la part de ce qui lui revient et de ce qu'on lui a fait dire. Toutefois, cette édition n'aurait pas eu lieu d'être si l'on n'avait pas essayé d'en montrer sa spécificité par rapport à la publication connue. La volonté de remonter au manuscrit, nous a confronté à un texte jusqu'ici inconnu, conforme à l'édition posthume sur le plan des idées politiques, mais loin d'en être la transcription littérale. Le pacte de fidélité absolue au texte énoncé par Auguste de Staël et Victor de Broglie, qui inaugure la première édition apparaît donc démenti. Si les principes demeurent, l'écriture est transformée. On y perd surtout le caractère de considérations inscrit dans le titre, avec ses transitions parfois surprenantes d'un sujet à l'autre, ses pensées vagabondes soudainement ravivées par un souvenir impromptu, qui constitue sa caractéristique originale et exclusive et dont l'édition posthume n'a pas suffisamment tenu compte. Les Considérations ont un statut tout particulier et indéfinissable réunissant le récit de la vie publique de Necker, les mémoires de Madame de Staël et l'histoire de la Révolution française. Le chapitre final s'achève sur les institutions anglaises qui soudent idéalement le rôle politique de Necker et de Madame de Staël à une réflexion plus générale de politique constitutionnelle, peut-être est-ce là son essai le plus complet et le plus réussi dans le domaine de la pensée libérale.

05/2017

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Histoire de France

L'affaire Jean Zay. La République assassinée

Jean Zay ? Ce nom, pourtant familier, n’évoque rien de précis chez la plupart des gens, si ce n’est un collège ou un lycée, plus rarement une rue dans une commune de gauche. C’est pourtant le nom de celui qui créa le Festival de Cannes, le Musée de l’Homme, le Musée d’Art Moderne, le Musée de la Marine, le Musée de la Découverte. Qui organisa l’Exposition Universelle de 1937, soutint la création de la Cinémathèque Française, rénova la Bibliothèque Nationale et fit restaurer la cathédrale de Reims et le Palais de Versailles. Qui créa le CRNS, mit en place l’obligation scolaire à 14 ans, instaura l’éducation physique et la médecine préventive à l’école, et inventa l’ENA (n’en déplaise à Michel Debré) !... Jean Zay, qui fut le ministre de l’Éducation Nationale et des Beaux Arts du Front Populaire et dont Léon Blum disait que « tout en lui respirait la noblesse de la pensée, le désintéressement, la loyauté, le courage, l’amour du bien public » est pourtant aujourd’hui une figure oubliée. Il n’est pas tombé dans l’oubli, il y a été poussé par une extrême-droite qui haïssait en lui l’homme de gauche, le ministre réformateur, le républicain anti-pétainiste et, bien sûr, le Juif. Accusé de désertion en 1940 sous prétexte que, comme Mendès France et Georges Mandel, il avait gagné le Maroc à bord du Massilia pour continuer le combat outre-mer, arrêté, jugé dans un simulacre de procès, diffamé, spolié et emprisonné, Jean Zay fut assassiné par la milice le 20 juin 1944, quinze jours après le débarquement allié en Normandie. Il avait 40 ans. Ce destin est rendu plus tragique encore par le fait que Jean Zay « n’appartient pas à une mémoire politique dominante » et n’a donc pas été érigé à la Libération en martyr d’une cause quelconque, car il ne portait ni l’estampille gaulliste, ni la communiste ou même la socialiste, ni celle de « déporté », ni celle de « résistant », ni celle, même, de « Juif », ce qui est surprenant de prime abord. L’essai de Gérard Boulanger explore les causes profondes de cet oubli et de cette injustice, et ressuscite la mémoire du ministre étincelant à qui la France moderne doit tant, mais aussi de l’homme sensible, digne, aimant et courageux que fut Jean Zay.      

01/2013

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Jazz, Blues, Soul, Rap, Reggae

Daymolition raconte le rap français. Daymolition raconte le rap français

10 ans de rap français Si le nom - du détournement de celui de l'hébergeur de vidéo Dailymotion - n'est connu que des amateurs de rap ou des professionnels de l'industrie, tout le monde a déjà croisé une vidéo produite par Lucas 'Styck' Maggiori et Richard 'Screetch' Bismuth. Fondé en 2008 sous la forme d'un site internet, Daymolition perd certes son " . fr " en 2014 en migrant sur YouTube, mais il confirme son statut de référence dans un monde du rap qui participe à faire remonter la pente de la crise du disque. Que cela soit par l'intermédiaire des plus de 6000 freestyles postés sur sa chaine, ou via les quelques 200 vidéoclips d'artistes majeurs - de Gims à Gazo, en passant par Vald, Dadju, Jul, ou bien Mac Tyer - ce qui est devenu un collectif de réalisateurs incontournable a ainsi marqué de sa patte plus d'une décennie de rap français. Et ce n'est pas un hasard si, en 2016, c'est en compagnie de Daymolition que Sofiane sort d'une quasi-décennie d'échecs avec sa série de titres clippés #JeSuisPasséChezSo, avant de s'associer à eux pour la production de l'émission " Rentre dans le Cercle ", deux disques de platine et un blocage d'autoroute plus tard (" Toka "). Comme une évidence, c'est aussi à Daymolition que Franck Gastambide fait appel pour le casting et la direction artistique de Validé (Canal+), dont la saison met en scène Apash (Hatik), un jeune rappeur déterminé à " percer ", dans ce qui restera la première fiction abordant l'univers du rap en France. Rythmé par des entretiens inédits avec les acteurs ayant croisé la route de Daymolition, l'ouvrage alterne entre narration et focus thématiques à la croisée de trois histoires. Celle de ses fondateurs, qui se sont liés d'amitié autour de leur amour du rap et de leur envie d'entreprendre. Celle du rap parisien, et, plus précisément, celui du 9ème arrondissement, devenu épicentre du game à l'explosion de leur amis de la Sexion d'Assaut. Mais aussi plus globalement celle de l'industrie musicale en France, de la crise du disque à l'euphorie du streaming. Outre les captures des vidéoclips réalisés par Daymolition, l'ouvrage est illustré de nombreuses photos inédites venant donner corps à une trajectoire aussi atypique qu'emblématique de l'histoire récente du rap français.

11/2023

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Littérature française

La shoah traversée. Simone & Ladislas

Le nazisme a pulvérisé les destins individuels, familiaux et collectifs. Des populations ont été massacrées par un Etat qui industrialisa la mort des Juifs, des Tziganes, des homosexuels et des handicapés. La violence, la criminalisation de la loi, la trahison, les harcèlements législatifs ont muselé les Juifs, étouffé leurs cris. Epuisés par ces déferlements haineux, fracassés, fragilisés, certaines et certains ont frôlé leur point de rupture psychique. Simone et Ladislas ont traversé la Shoah, ce sont des rescapés, «je suis une rescapée». Simone fut adolescente dans une petite ville française, Lacaune-les-Bains où sa mère Jeanne, Juive apatride d'origine russe fut assignée à résidence. Son histoire sera façonnée par la collaboration de l'Etat français et par la résistance des organisations juives, socialistes, sionistes, communistes mais aussi consistoriales. Certaines combattront avec succès l'institution juive mise en place par Pétain sur instruction des nazis, l'Union générale des Juifs de France (UGIF). Son histoire est celle d'une adolescente qui aurait pu être déportée sur ordre de Laval pour être assassinée à Auschwitz ou être dirigée vers les maisons de l'UGIF, homes protecteurs devenus à la fin de la guerre des réserves d'enfants Juifs pour les chambres à gaz. Choc des dates, Simone est sauvée au moment où Ladislas, Juif transylvanien, est déporté à Auschwitz en juin 1944, peu après le débarquement Allié en Normandie. Les nazis ont perdu la guerre, ils s'acharnent sur les Juifs hongrois, dernière grande communauté juive existante. Son histoire est celle, tragique, de leur déportation, catastrophe annoncée et non arrêté par des Alliés qui «savaient». De même, leurs dirigeants ou Judenrat n'ont jamais voulu «croire» qu'ils partageraient le sort des autres Juifs : la «Solution finale». Son histoire est celle de l'extermination de 569 000 Juifs hongrois et du sauvetage de 1 685 par le train «Kasztner». Pas de «Pourquoi», mais un «Comment». Comment Simone et Ladislas ont-ils, traversé la Shoah, résisté, revécu, ri à nouveau, souri et fondé une famille ? Peut-être, dans ce hasard infernal ont-ils eu la chance de rencontrer, indéfectible, combattant la destruction, l'humaine humanité d'une main qui se tend, d'une oreille qui écoute, d'un regard qui bat, d'un cour qui s'élance, pour advenir, au sortir de la Shoah, «autre», irréversiblement «autre».

04/2014

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Littérature grecque

Journées 1925-1944

Le poète Georges Séféris naît en 1900 à Smyrne, dans une famille grecque qui en sera chassée par les Turcs lors de la "grande catastrophe" de 1922 qui marque la fin de l'Hellénisme d'Asie mineure. Dès lors, toute sa vie et dans les pages de ces Journées qu'il consigne à partir de 1925, Séféris tentera de répondre aux contradictions inhérentes à ce qu'est devenue la Grèce : un petit pays dont l'indépendance et l'intégrité territoriale sont sans cesse menacées, mais un pays avec une immense tradition. Comment, en poète qui a choisi d'écrire en grec, redonner une vie littéraire à la langue populaire de son pays, afin de renouer avec la vérité de l'Hellénisme, "caractérisé par l'amour de l'humain et de la justice" ? Comment, alors qu'on gagne sa vie comme fonctionnaire auprès des gouvernements successifs dans une période particulièrement troublée, affronter "l'épreuve inévitable" et ne pas céder au découragement quand on constate chaque jour que les hommes au pouvoir ne sauraient être à la hauteur de cet idéal ? Tout au long de ces pages, nous voyons Séféris vivre l'odyssée d'un perpétuel exilé : en Albanie où il est nommé avant-guerre puis - alors que la Grèce est vaincue, occupée, résistante, en proie à la guerre civile - en Crète, au Caire, en Afrique du Sud, à Jérusalem, à Londres, en Italie. Quelles que soient les circonstances, il mène de front deux existences parallèles : celle de l'homme de bureau - qui joue parfois un rôle de tout premier plan dans les événements historiques qu'il rapporte au jour le jour avec une acuité qui peut évoquer le Victor Hugo de Choses vues - et celle de l'écrivain qui rencontre André Gide, Henry Miller, Lawrence Durrell, commente Solomos ou Cavafis et publie de minces recueils qui permettront à la poésie grecque moderne de rivaliser avec celle de ses maîtres, Paul Valéry ou T. S. Eliot. La hauteur de vues, la lucidité et la probité dont il fait preuve, pendant toutes ces années, font de ce témoignage pour mémoire un monument sans équivalent dans son siècle et son pays d'origine. Et qui justifie d'autant, a posteriori, que lui soit attribué, en octobre 1963, le prix Nobel de littérature, pour la première fois décerné à un écrivain grec.

11/2021

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Théâtre

Vive le feu ! (On s'entend bien)

« On n'est pas du tout des Polonais, clame la Petite Fille, on est des Européens, des gens normaux ! » La pièce ébouriffante de Dorota Maslowska met en présence trois personnages féminins : la « Vieille Prostrée en fauteuil roulant », sa fille Halina et la « Petite Fille en Métal ». Trois générations : celle d'avant le déluge de la guerre, celle qui est née dans l'enclos du communisme et qui se tient désormais, sidérée, face à la télévision et aux rayons du supermarché, et enfin, la jeune génération, celle d'après la chute du Mur, incomprise, pour le moins. Tandis que la grand-mère évoque sans fin le matin d'été qui précéda l'entrée des Allemands dans Varsovie, la mère farfouille dans ses casseroles et profère un collage de phrases insensées : extraits de prospectus de grandes surfaces, de test psycho, de conseils conso. Contrairement aux ménagères du siècle dernier, elle ne rêve pas du grand amour (le mot et la chose semblent avoir disparu) : elle réactualise sans cesse le catalogue de tout ce qui lui manque et qu'elle n'aura jamais. La fillette interroge, raille, coupe la parole et le ronron des deux autres. Habitant la même et unique pièce, au énième étage d'un clapier, chacune vit dans une réalité séparée, chacune parle un langage différent, penchée sur son propre gouffre : pure nostalgie, pour la grand-mère, pure envie, ou sidération consumériste, pour la mère, et pure attente pour la Petite Fille, qui écoute le dehors : croyant parfois entendre qu'on frappe à la porte, elle se demande si ce n'est pas la Seconde Guerre mondiale, en personne, qui revient… Ces personnages plus ou moins possédés, qui se juxtaposent en restant séparés, démontrent ici l'inexistence du « Polonais moyen », l'absence d'un terrain commun qui permettrait aux gens de dire « nous ». Et s'il est bien une chose qui semble commune aux Polonais de Maslowska, c'est leur aversion pour la Pologne. Un Polonais, c'est-à-dire personne ? Une pièce à l'écriture jubilatoire, à lire comme un petit roman. Dans ce huis-clos, une petite fille, sa mère et sa grand-mère forment un mélange instable et détonnant… qui viendra peut-être à bout de la Pologne et de toutes les Nations !

10/2011

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Critique littéraire

Victor Hugo. Tome 1, Avant l'exil (1802-1851)

De Bonaparte Premier consul à Louis Napoléon Bonaparte président de la Deuxième République, les cinquante premières années de Victor Hugo forment une unité dans sa vie : celle de sa carrière officielle. Rythmée à ses débuts par l'épopée impériale à travers l'Europe en guerre, elle se termine dans les rues de Paris pendant les quelques jours qui séparent le coup d'Etat du 2 décembre 1851 de la fuite en Belgique. Du juvénile poète ultraroyaliste qui avait Chateaubriand pour idole au représentant du peuple de gauche qui avait Lamartine pour modèle, il aura fallu à Victor Hugo une vie d'homme équivalente, en nombre d'années, à celle de Napoléon, pour que l'exil lui permette de devenir lui-même. Après avoir accompagné l'essor de la poésie romantique et révolutionné le théâtre, l'auteur de Notre-Dame de Paris avait pour ambition de conquérir dès ce demi-siècle, dans la littérature universelle, le rang qu'il attribuait à Balzac dans la littérature française : " un des premiers parmi les plus grands, un des plus hauts parmi les meilleurs. " Toujours représenté avec sa barbe comme s'il l'avait portée de toute éternité, Victor Hugo devait rencontrer, au seuil d'un troisième millénaire prêt à faire de lui un auteur de comédies musicales et de dessins animés, le regard d'une nouvelle génération détachée tout autant des préjugés du XIXe siècle partisan que des idéologies du XXe siècle militant. C'est l'une des raisons pour lesquelles ce livre est un événement. Son découpage en deux cents chapitres, qui s'impose pour un bicentenaire, permet de suivre pas à pas, sans rien négliger ni de l'histoire de France ni de celle des œuvres, les étapes d'une existence particulièrement mouvementée qui a connu toutes les souffrances, beaucoup d'honneurs, et quelques indignités. En revenant au plus près de la voix de l'auteur telle qu'elle se fait entendre dans ses livres et dans ses lettres, en utilisant avec un œil circonspect les autres documents, des plus anciens aux plus récents, cette biographie a pour souci constant de préserver le plaisir de la lecture et de la redécouverte. Elle pousse même ce soin jusqu'à ne pas s'achever, contrairement aux lois du genre, par la mort de son héros.

11/2001

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Philosophie

D'Alembert. Une vie d'intellectuel au siècle des Lumières

Fils naturel d'une nonne libertine, condamné au sort des enfants trouvés, Jean Le Rond dit d'Alembert acquiert très jeune la réputation de plus grand géomètre d'Europe ; esprit facétieux, il enchante les salons par ses saillies burlesques et ses dons d'imitateur. Mais c'est la littérature qui fait de lui la grande figure du siècle des Lumières. Le " Discours préliminaire " de l'Encyclopédie, entreprise dont il assure la direction avec Diderot, lui vaut une gloire comparable à celle de Voltaire et l'amitié des " despotes éclairés ", Catherine de Russie, Frédéric le Grand, qui tentent même de l'attirer chez eux. Après avoir investi les salons parisiens et les académies, d'Alembert devint le fédérateur du " parti philosophique ", soutint avec ardeur la lutte contre les dévots s'engagea sur tous les fronts et dans toutes les querelles qui opposaient les gens de lettres et souvent leur valaient les foudres de l'autorité. Peu apprécié à la cour, il avait aussi des ennemis dans son propre camp. Ceux-ci réprouvaient ses idées radicales, ceux-là enviaient la position acquise par ses seuls mérites qui lui donnait le magistère sur le monde des sciences et des lettres, la quasi-totalité de ses pairs lui rendaient justice, mais ceux qu'il avait blessés lui vouaient une haine féroce, le qualifiaient d'usurpateur et le condamnaient pour son charlatanisme supposé : sa prétendue supériorité en géométrie lui aurait valu son triomphe dans la littérature, alors que sa renommée d'homme de lettres en aurait imposé aux mathématiciens... On lui reprochait aussi son despotisme et son esprit vindicatif. Ce dernier reproche était parfois justifié ; mais si d'Alembert intrigua parfois, ce fut pour la cause, celle des Lumières, et nullement par ambition ou intérêt. Discret sur sa vie intime, il connut une passion publique qui ne s'éteignit qu'avec lui. Le couple d'Alembert-Julie de Lespinasse compte au nombre des idylles qui n'ont pas encore révélé tous leurs secrets. Au-delà des querelles, il reste son œuvre : inséparable du caractère de l'homme partagé entre ironie et fureur, elle a suscité générosité et passion partisane et reste, à côté de celle de Voltaire, la manifestation la plus éloquente, le procès-verbal le plus explicite de l'exceptionnelle fermentation intellectuelle d'un siècle qui a voulu s'aventurer hors des territoires connus et labourer les terres vierges que son optimisme disputait aux fanatismes et au fatalisme.

11/2007

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Philosophie

Pascal

Pascal : un nom comme un éclair, comme une fulgurance, comme une injonction. Science et religion : Les Provinciales, le Pari, les deux infinis, le nez de Cléopâtre, etc., nous croyons savoir de qui et de quoi il s'agit. Mais sait-on seulement que, pour plus de moitié, l'œuvre de Pascal est posthume, qu'au fil des décennies elle n'a cessé de s'enrichir de textes conservés et transmis par une tradition familiale et amicale d'une indéfectible fidélité ? Inventeur du calcul des probabilités sous le nom de Géométrie du hasard, ancêtre de l'informatique avec sa Machine arithmétique, concepteur des transports en commun à Paris avec ses carrosses à cinq sols, Pascal est aussi le secrétaire de Port-Royal, le mousquetaire de Port-Royal devrait-on dire. Caché sous un faux-nom à l'auberge du Roi David, il lance ses Provinciales comme des flèches tout au long de l'année 1656. Chevalier masqué, il est, sous des noms d'emprunt - M de Mons, Louis de Montalte, Amos Dettonville, Salomon de Tultie - l'Anonyme qui met sa plume au service des causes qui le mobilisent. Littérature clandestine, littérature de circonstance, littérature fragmentaire, la littérature pascalienne est d'un artiste. Homme de méditation, de soumission, de mortification, Pascal est aussi un homme de gloire et de combat plein de charme et de séduction. Attentif aux signes, il est submergé un soir de novembre 1654 par le sentiment fulgurant de la présence divine. Pascal fixe l'événement par écrit dans un Mémorial en deux versions, qu'il garde constamment à portée de main, cousu dans son pourpoint. Sa vie est un ample oratorio dramatique. À côté de la sienne, d'autres voix s'y font entendre, celle de son père, le Président Pascal, celle de sa sœur, Jacqueline, la fragile et indomptable fille de Port-Royal, morte d'angoisse le 4 octobre 1661, celle de Gilberte, l'autre sœur, gardienne de la mémoire des Pascal, autour des Vies de Blaise et de Jacqueline. Le livre d'André Le Gall exprime le puissant mouvement qui emporte Blaise Pascal, qui le jette dans les débats et les combats de son temps, avec toute sa mordante ironie, ses intuitions jaillissantes, sa passion pour la vérité, qui confèrent à son verbe un éclat et un pouvoir étranges.

11/2000

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Cuisine

La cuisine

En amour – quel que soit le sujet ou l'objet du rêve – on souhaite soit se montrer sous son meilleur jour pour séduire celui ou celle que l'on aime, soit se comporter en professionnel afin d'apprendre tout ce qui se rapporte à cet objet. La cuisine est un art complexe à plusieurs facettes qu'il faut maîtriser. Il faut, comme un virtuose débutant, commencer par faire ses gammes. Le marché est la première étape incontournable. Puis vient la préparation des produits, l'assemblage des saveurs, leur assaisonnement avant l'ultime étape, la cuisson. On fait des erreurs car la cuisine fait appel à plusieurs spécialités très différentes. Le produit a sa propre identité qu'il faut respecter. L'assaisonnement doit magnifier le met que l'on va déguster ou offrir aux convives. Enfin, la cuisson fait appel à la chimie. Le comportement d'un aliment à la cuisson s'apprend. Le trop ou le pas assez peut se traduire par l'immangeable. Lorsque l'on maîtrise l'ensemble, c'est le soleil dans l'assiette et le plaisir dans les yeux, le nez, la bouche et le coeur. Les odeurs d'une salle d'opération ne flattent pas l'odorat, c'est une La Palissade. Après une longue journée d'intervention, on a envie de respirer l'odeur des roses car le soir, on ne peut supporter ce que l'on a respiré. Dans ce cas, c'est donc par le nez que l'on vient à la cuisine. Et puis les souvenirs des plats cuisinés par les tantines, les grands-mères, la maman, remontent à la mémoire. Les effluves melliflues des pâtissiers, celle des croissants au beurre, les parfums des plats mijotés longuement dans des marmites joufflues, plus culottées que vieilles pipes par le feu de bois, la salinité odorante des charcuteries sorties toutes chaudes des chaudrons, celle des pâtés, terrines et autres cochonnailles sont autant d'invitations à la fête des sens. Par contre, le poisson frais n'a pas d'odeur. Cet habitant de la mer se décompose très vite. Cela se manifeste par un bouquet d'ammoniaque qui vous empuantit le nez. Il existe à Bayeux une poissonnerie exceptionnelle. Si l'on passe sans regarder, on ne la voit (sent) pas. Il faut fuir les magasins odorants et pénétrer en gourmet dans l'antre inodore des citoyens de Neptune.

01/2020