Recherche

Christophe Marchand

Extraits

ActuaLitté

Art contemporain

George Adéagbo. Edition bilingue français-anglais

Georges Adéagbo a fait des études de droit à Abidjan, Côte d'Ivoire. En 1967 il part pour la France ou il fait un stage chez Pechiney. Suite au décès de son père, il retourne au Bénin en 1971 pour assumer les affaires paternelles. C'est alors que débute son activité artistique, il commence à écrire des écrits philosophiques et à collecter, dans les rues ou proche de la lagune, de nombreux objets abandonnés ou perdus. Il recueille tout : vêtements, tissus, chaussures, disques, livres, jouets, coupures de journaux, notes écrites, cailloux, paquets de cigarettes, morceaux de plastique. Tous ces objets, chargés d'une mémoire, d'une histoire et tombés dans l'oubli, Georges Adéagbo les organise dans un ordre précis. Georges ne s'approprie pas les objets, ce sont les objets qui le sollicitent. Il dit de lui-même " Je marche, je pense, je vois, je passe, je reviens, je ramasse les objets qui m'attirent, je rentre, je le lis, j'écris des notes. J'apprends1. " La démarche artistique de Georges Adéagbo n'est pas comprise par ses proches, critiqué, incompris, il est pris pour un fou et sera même interné. En 1993 Georges Adéagbo rencontre Jean-Michel Rousset, un commissaire d'exposition, alors collaborateur du marchand d'art français André Magnin également directeur artistique de la Contemporary African Art Collection. Débute ainsi sa carrière artistique, il peut enfin présenter ses " installations " ailleurs que dans sa cour. L'année suivante, il expose à la Saline royale d'Arc-et-Senans. Puis s'ensuivra d'autres expositions en Europe et partout dans le monde. En 1999, c'est la consécration : il expose à la Biennale de Venise et il devient le premier artiste africain à recevoir le prix du jury de la Biennale de Venise2. Il rencontre alors Stephan Köhler, qui deviendra le coordinateur de ses futures expositions3. Trois ans plus tard il participe à la documenta de Cassel orchestrée par Okwui Enwezor4. Avec le temps, ses oeuvres sont plus soignées mais elles restent conforme aux codes de l'art conceptuel. Georges Adéagbo se saisit des éléments clés des sociétés qu'il croise pour construire un libre langage. Observateur implacable de la marche du monde, ses oeuvres pointent les constantes de l'Histoire (le racisme, la pauvreté, la crise, les guerres) et creusent un dialogue souterrain entre sa culture africaine et celles des pays où il est invité à exposer5

04/2021

ActuaLitté

Romans historiques

Les eaux de la colère

Les Eaux de la colère mêle de façon subtile histoire et fiction. Cette fresque minutieuse de l'Alexandrie cosmopolite de la fin du XIXe siècle propose une reconstitution documentée de l'épi démie qui frappe alors la ville. Alexandrie, 1883. Un navire marchand en provenance de Calcutta arrive dans le port de la cité égyptienne. Outre sa cargaison d'étoffes, il transporte un dangereux passager clandestin, invisible à l'oeil nu : le microbe du choléra. Depuis Paris, Louis Pasteur dépêche sur place un groupe de jeunes scientifiques chargés de découvrir le microbe avant le Dr Robert Koch (le chercheur allemand qui a identifié l'année précédente le bacille de la tuberculose), lequel a également rejoint Alexandrie. Il en va de l'honneur de la France. L'équipe se compose de Louis Thuillier, d'Emile Roux et du vétérinaire Edmond Nocard, accompagnés de Marcus, leur assistant. Selon les instructions de Pasteur, ils installent leur laboratoire dans l'enceinte de l'Hôpital européen et se mettent au travail. Rapidement, ils font la connaissance de plusieurs notables alexandrins, parmi lesquels le docteur Malina, un juif dont la famille vit là depuis trois siècles. Sa fille Este, dix huit ans, d'abord indifférente aux recherches des Français, finit par leur proposer son aide. A force de côtoyer Louis Thuillier, elle se met à envisager un avenir à ses côtés, tout en éprouvant une furieuse envie de comprendre les subtilités du monde microscopique qu'il lui fait découvrir. Cependant, l'épidémie continue ses ravages, alors que les travaux des deux équipes concurrentes stagnent. Puis peu à peu, la rémission s'annonce, les décès se font plus rares, le danger semble s'éloigner et les chercheurs, moroses et découragés, voient le microbe leur échapper : pour Thuillier, Roux et Nocard, un retour en France est donc imminent. Et Louis espère bien repartir en compagnie d'Este... Les Eaux de la colère mêle de façon subtile histoire et fiction. Cette fresque minutieuse de l'Alexandrie cosmopolite de la fin du XIXe siècle propose une reconstitution documentée de l'épi démie qui frappe alors la ville. Le récit, dans lequel le microbe du choléra est un personnage à part entière, prend des allures de roman policier. Dans lequel rebondissements, attente, découragement, espoirs ne sont pas sans évoquer une certaine actualité...

05/2021

ActuaLitté

Art contemporain

Les Deschamps de Raynaud. Edition bilingue français-anglais

J'ai conscience de la particularité de mon témoignage pour ne pas dire l'impudeur face à l'oeuvre de Gérard Deschamps. Ce n'est certes pas mon rôle car artiste moi-même, comment aurais-je l'audace d'exprimer des mots qui auront toujours des conséquences tant pour lui que pour moi-même ? Mais en ai-je le choix ! Certainement pas après avoir ressenti cette illumination au début des années 1960. Jeune artiste à cette époque, j'ai eu tout naturellement besoin de clarifier mes engagements et de faire émerger dans ma tête les artistes qui m'apparaissaient déterminants : Gérard Deschamps faisait partie de ceux-là, comme une évidence, comme une raison suffisante créant une fidélité à son oeuvre jamais remise en question pendant 50 ans. De quoi s'agissait-il dans ma tête ? Une justesse liée à cette époque d'après-guerre dont j'étais un témoin, une liberté jamais démentie, mais surtout une fraîcheur transmise dans ses oeuvres, ce qui était pour moi un petit miracle. Je n'oublierais jamais ce jour au début des années 60 où préparant une exposition personnelle à la galerie Apollinaire à Milan, je fus invité pour des raisons techniques à descendre dans la cave de leurs locaux, cela à l'aide d'une bougie. Au milieu de l'obscurité et d'un fatras inextricable j'entraperçus un vague panneau comportant un châssis recouvert d'un tas de chiffons. Est-ce à travers cette lumière digne d'un Vermeer que m'apparût l'évidence de cette oeuvre ? J'étais en face d'un assemblage de tissus éblouissants que je reconnus instantanément comme une oeuvre majeure qui, d'ailleurs, avait représenté Gérard Deschamps à la Biennale de Paris quelques années auparavant. Après cette évocation lumineuse, l'environnement m'apparut d'une propreté plus que douteuse et j'en ressentis une grande détresse. Immédiatement et inconsciemment, je me portai acquéreur de ce chef-d'oeuvre en péril. Ce fut le début d'une démarche fidèle, jamais démentie et souvent résurgente. Que représente aujourd'hui cette oeuvre apparemment légère et libre ? sans aucun doute une authenticité, une résistance face à un monde marchand dominant l'art. Est-elle en danger, va-t-elle disparaître ou demeurera-t-elle à jamais cette émancipation radieuse que nous offre Gérard Deschamps ?

05/2023

ActuaLitté

Graphisme

Menu Design in Europe. A Visual and Culinary History of Graphic Styles and Design 1800-2000, Edition français-anglais-allemand

Consacré à la forme visuelle et graphique des menus en Europe, le nouveau livre de Jim Heimann est un festin pour les yeux qui vous fera venir l'eau à la bouche, avec plusieurs centaines de menus européens allant du début du xixe siècle à la fin du second millénaire. Histoire de la cuisine européenne et vaste panorama des styles graphiques, Menu Design in Europe satisfera l'appétit des gourmets comme des passionnés de graphisme. La prédominance de la cuisine française a fait de celle-ci un modèle des plaisirs culinaires qui s'est propagé dans toute l'Europe (et au-delà). Avec le développement des restaurants et de la gastronomie au xixe siècle, la nécessité d'une présentation plus rigoureuse des plats proposés a donné naissance à toutes sortes de menus imprimés, simples ou extravagants. Orné d'une illustration découpée, le menu de 1891 du Grand Véfour, à Paris, évoque la brasserie bouillonnante de la Belle Époque, tandis qu'en 1932, celui du Royal Palace Hotel de Londres vous entraîne dans un bar nocturne et plein de verve de l'époque du jazz. À l'autre extrémité de cet éventail graphique, le menu du restaurant Lasserre s'exprime, au milieu du xxe siècle, avec une simplicité surréaliste. Plusieurs décennies de styles artistiques sont représentées, depuis les chefs-d'oeuvre de l'Art nouveau et de l'Art déco jusqu'aux appropriations graphiques de la République démocratique allemande. On trouvera aussi les restaurants étoilés par le Guide Michelin à l'époque des chefs vedettes et des raretés comme le menu d'un repas militaire allemand durant la Seconde Guerre mondiale. Bien plus qu'une simple énumération de plats, ces menus évoquent souvent un repas mémorable et sont parfois présentés avec une attention aussi soignée que les mets eux-mêmes. S'il ne nous est plus possible d'être attablés à La Tour d'Argent en 1952 pour y déguster son fameux Caneton Tour d'Argent, nous en imaginons sans peine l'ambiance grâce au gibier d'eau qui illustre le menu du dîner de ce grand restaurant parisien. Avec un texte introductif de Steven Heller, historien du graphisme, et des légendes d'illustration par Marc Selvaggio, grand marchand de livres anciens et d'objets éphémères, Menu Design in Europe réunit des menus issus de grandes collections privées et d'institutions, dans un somptueux banquet visuel qui fait aussi l'histoire de deux siècles de traditions gastronomiques.

07/2022

ActuaLitté

Cinéma

Retour vers le futur. Toute l'histoire d'une saga culte

Nom de Zeus ! Voici enfin votre chance de replonger dans le passé pour retrouver Doc, Marty et l'une des trilogies cinématographiques les plus appréciées de tous les temps. Peu de films ont eu un impact aussi important sur la culture populaire que les trois Retour vers le futur. Qui n'a jamais rêvé de conduire la DeLorean ou de surfer dans les airs sur un skateboard ? Ce sont toutes les coulisses de ce phénomène que ce livre inédit et officiel vous invite à découvrir. Du premier casting à la création de scènes mythiques (comme la Féerie dansante des sirènes ou la course-poursuite en hoverboard), des long-métrages jusqu'au dessin animé, vous allez tout savoir sur les dessous de cette saga culte. En plus de photos de tournage jamais vues auparavant, de dessins préparatoires et de storyboards, ce volume contient aussi des entretiens exclusifs avec les principaux acteurs et techniciens, dont Michael J. Fox, Christopher Lloyd, Lea Thompson, Robert Zemeckis, Bob Gale, Steven Spielberg, Frank Marshall, Kathleen Kennedy... Ecrit par Michael Klastorin, chargé de communication sur les deuxième et troisième films, et Randal Atamaniuk, expert de la trilogie, ce recueil dévoile encore un grand nombre de trésors provenant des archives d'Universal Pictures ainsi qu'une kyrielle de fac-similés détachables. Fun, érudit et collector, c'est l'ouvrage que tous les fans passés, présents et futurs attendaient ! INCLUS : - La couverture du roman de George McFly - Le poster des Dents de la mer 19 - Le tract " Sauvez l'horloge de l'hôtel de ville ! " - Un lenticulaire de la photo de famille de Marty - Le schéma original du convecteur temporel de Doc - La photo vintage de Marty et Doc tirée du troisième film - Un dollar illustré par le visage de Biff Tannen Et bien d'autres !

11/2020

ActuaLitté

Astrophysique

Mourir dans un trou noir

Vous êtes intéressé par les mystères du cosmos ? Ou vous voulez savoir ce qu'il se passe de l'autre côté d'un trou noir, comme dans Interstellar, le film de Christopher Nolan ? Alors vous avez de la chance, car Mourir dans un trou noir est le livre indiqué pour satisfaire votre curiosité ! Neil deGrasse Tyson, notamment connu pour avoir contribué à la célèbre série documentaire Cosmos : une odyssée à travers l'univers, n'a pas son pareil pour expliquer les phénomènes les plus fascinants de notre univers, avec humour, clarté, et un enthousiasme presque enfantin. Cet ouvrage vous initiera à la physique des trous noirs : que ressentiriez-vous si votre vaisseau spatial s'aventurait un peu trop près de l'un d'eux ? Qu'arriverait-il à votre corps si vous y étiez aspiré ? Tyson emmène les lecteurs dans un voyage passionnant, à travers l'espace et le temps, qui va des sources chaudes de la Terre aux confins de l'univers. Toujours avec une grande clarté, il ne limite pas sa réflexion à l'astrophysique, mais s'aventure dans des domaines connexes comme la relativité et la physique des particules. Critiques : " [Tyson] aborde un grand nombre de sujets... avec beaucoup d'humour, d'humilité et, surtout, d'humanité. " - Divertissement hebdomadaire. " [Tyson est] l'un des meilleurs vulgarisateurs scientifiques actuels " - Kirkus Review. " Quels que soient les goûts scientifiques des lecteurs, la vaste collection de Tyson saura les satisfaire. " - Gilbert Taylor, American Library Association. " Un point de vue merveilleusement informé sur les frontières de la connaissance humaine qui s'élargissent lentement [... ] Un livre formidable. " - Boston Globe. " Tyson a une excellente compréhension de l'état actuel de l'astrophysique, de la cosmologie, de la chimie et d'autres disciplines scientifiques... il transmet clairement ses connaissances aux non-spécialistes, souvent avec un humour et un esprit espiègle. " - Roy E. Perry, The Tennessean.

06/2022

ActuaLitté

Romans historiques

Morts pour la France. Tome 2, Le feu de l'enfer

1916-1917. La Grande Guerre fait rage. John Christopher Finlay, correspondant permanent en Europe du Washington Times, qui a noué depuis son arrivée à Paris en 1913 des amitiés et des amours dans tous les milieux de la vie parisienne, va se trouver plongé dans le feu de l'enfer. Il rencontre Joffre et Pétain qui vient d'être nommé à la tête de toutes les troupes de la région fortifiée de Verdun. Empruntant à plusieurs reprises la " voie sacrée ", Finlay mesure l'impressionnant mouvement de troupes et de matériel roulant vers les lignes de front. Au fil des semaines et des rumeurs, la vérité se fait jour dans sa tête : le projet du haut commandement allemand, qui voulait saigner à blanc l'armée française, a échoué, l'armée ennemie connaît la même hémorragie. En vivant des jours durant aux côtés des " poilus " dans la boue, parmi les rats et les morts, il mesure le gouffre qui sépare les décisions prises dans les états-majors et la réalité de cette guerre. A Paris la vie continue, la fête se déploie encore, mais elle se cache derrière les portes des restaurants des grands boulevards et celles des cabarets. Le Rendez-Vous de Mme Clarisse ne désemplit pas. Ardemment épris de Rosa di Bellagio et de l'actrice Isabelle Saynac, Finlay se passionne pour les destins labyrinthiques de ces jeunes femmes : les unes ne vivent que pour la révolution, les autres font une fulgurante carrière avant de tomber, telle Mata-Hari, victimes de leur séduction. Emporté par l'amour, la révolte, mais aussi la compréhension du patriotisme, Finlay - avec l'entrée en guerre des Etats-Unis en avril 1917- devient à son tour un combattant.

09/2003

ActuaLitté

Histoire internationale

Des chartes aux constitutions. Autour de l'idée constitutionnelle en Europe (XIIe-XVIIe siècle)

Signs and States, programme financé par l'ERC (European Research Council), a pour but d'explorer la sémiologie de l'Etat du XIIIe siècle au milieu du XVIIe siècle. Textes, performances, images, liturgies, sons et musiques, architectures, structures spatiales, tout ce qui contribue à la communication des sociétés politiques, tout ce qu'exprime l'idéel des individus et leur imaginaire, est ici passé au crible dans trois séries de rencontres dont les actes ont été rassemblés dans une collection, Le pouvoir symbolique en Occident (1300-1640). Ces volumes, adoptant une perspective pluridisciplinaire et comparative dans une visée de long terme, combinent études de cas, analyses conceptuelles et réflexions plus théoriques. Et les réponses à ce questionnaire, issu d'une réflexion sur une histoire culturelle poursuivie sur plus de cinq siècles, remettent en cause une histoire de l'Occident latin où l'on opposerait Eglise et Etat : la mutation culturelle engendrée par la réforme grégorienne qui, tout en assurant d'abord le triomphe de la papauté, a donné à l'Etat moderne les moyens d'assurer sa propre légitimité en créant les conditions d'une révolution du système de communication. Elle engendre un partage du pouvoir symbolique et des processus de légitimation avec l'Etat : la capacité de ce dernier à se légitimer par le consentement de la société politique en dehors de la contingence religieuse est une spécificité de l'Occident latin, clé de l'essor des Etats modernes européens. Le pouvoir symbolique en Occident (1300-1640) Ont contribué à cet ouvrage : Sverre Bagge, Frédéric Boutoulle, Jonas Braekevelt, Carlos Laliena Corbera, José Domingues, Christopher Fletcher, François Foronda, Rachel Foxley, Jean-Philippe Genet, Michel Hébert, Jérôme Loiseau, José Manuel Nieto Soria, Gian Maria Varanini, Pierre Monnet, Gisela Naegle, William A. Pettigrew, Diego Quaglioni, Marie-France Renoux-Zagamé, Fabrizio Titone, Bjôrn Weiler, Attila Zsoldos

03/2019

ActuaLitté

Science-fiction

Solaris : Science-fiction et fantastique N° 199

La nouvelle « Éclairer l'origine » du romancier et conteur Éric Gauthier commence en force le volet fictions. Venez découvrir ce qui a charmé le jury qui lui a décerné le Prix Solaris 2016. S'ensuivent deux courts textes : « Familier maudit » de Tania Duquette et « Les Hiboux virtuels du réseau infini » d'Hugues Morin, tous deux primés des prix d'écriture sur place au Congrès Boréal 2016, respectivement dans les catégories Auteurs montants et Auteurs pros. Avec « Adieu, Laurentie ! », l'auteur français Jean-Pierre Laigle conclut la saga commencée il y a quelques numéros et qui comprend plusieurs nouvelles appréciées de nos lecteurs. Oserez-vous entrer dans « La Chambre » de Julie Martel, là d'où personne ne ressort ? Et si vous y survivez, une intrigue à saveur politique vous attend dans « Je ne voterai pas » de Dave Côté, étoile montante de la relève. Nous avons droit à un volet articles bien garni. Tout d'abord, la deuxième partie de l'article « Lâcheté, paresse et ironie : comment la SF a perdu le futur » de l'essayiste anglais Jonathan McCalmont continue la réflexion sur la science-fiction moderne entamée dans le précédent numéro avant de conclure sur des pistes intéressantes pour un lecteur désirant approfondir le sujet. Ensuite, « Réalité, mémoire et doute » représente la transcription d'un exposé que l'auteur britannique Christopher Priest a donné au Congrès Boréal 2016 à Mont-Laurier. Enfin, dans « L'Anticipation climatique (cli-fi), ou l'éco-fiction », notre Futurible maison, Mario Tessier, éclaire les lecteurs sur la question suivante : comment la science-fiction traite-t-elle de l'enjeu majeur des changements climatiques ? Pour terminer le numéro, les critiques littéraires, dont le volet « Littéranautes », qui donnent une bonne idée de la production québécoise récente.

01/2017

ActuaLitté

Beaux arts

Yves Zurstrassen. Free, 2009-2019

Né à Liège en 1956, Yves Zurstrassen décide de devenir peintre à l'âge de dix-sept ans. Il part peu après pour la France puis pour l'Espagne, installant ses ateliers de façon nomade. Ces séjours exercent une influence décisive sur son oeuvre. Il se passionne d'abord pour la question de l'image, de sa reproduction, de ses infinies possibilités de collage, de mixage puis commence son aventure de créateur qui, chaque année davantage, est une véritable immersion dans la peinture qui devient une "nature première", source vivante de son inspiration. Il y rencontre aussi bien les rythmes de Matisse que ceux de Mondrian ou de Stuart Davis, les intensités noires de Franz Kline, Pierre Soulages, Christopher Wool, les constructions colorées de Fernand Léger, Jonathan Lasker, Philip Taaffe ou Albert Oehlen. Son oeuvre sera alors exposée dans de nombreuses galeries, centres d'art ou musées en Belgique, en Espagne, en Allemagne, en France et dans les pays du nord de l'Europe. Il dialogue sans aucune contrainte avec l'histoire et l'actualité de la peinture, pour affirmer, de manière impressionnante sa phrase, son langage, sa forme. "Vivre, c'est défendre une forme", affirmait Friedrich Hölderlin et c'est ce que nous découvrons au fil des dix dernières années de création (2009-2019) d'Yves Zurstrassen. "Grâce à l'art, rappelait Umberto Eco, nous vivons dix, cent, mille vies." Ce sont toutes ces vies contenues dans l'oeuvre de l'artiste que ce livre propose d'explorer grâce à des textes de François Barré, Olivier Kaeppelin, Sophie Lauwers, Anne Pontégnie. Son titre, Free, résonne tel un éloge à la liberté, comme la Free Energy du grand inventeur Nikola Tesla, ou comme le free jazz d'Ornette Coleman.

10/2019

ActuaLitté

Vitraux, enluminures

Holy Hoaxes. A Beautiful Deception

Ce livre fascinant raconte l'histoire de la construction de la collection de faux et de contrefaçons de manuscrits enluminés appartenant à William M. Voelkle. A travers des essais approfondis et de belles illustrations, Voelkle retrace l'histoire de près de soixante-dix faux et contrefaçons. The book takes the reader on a journey that sheds light on the nature and detection of forgery of manuscript illumination. An engaging introduction by Christopher de Hamel raises tantalizing questions that touch on the very meaning of authenticity and our continuing fascination with forgery. Scientific analysis of pigments, the identification of sources, and the scrutiny of the materials all come into play in the unfolding story of the collection. An illustrated catalogue presents the group of nearly seventy fakes and forgeries that display astonishing breadth. They include not only the Spanish Forger and other Western European miniatures by Ernesto Sprega, Caleb William Wing, and Germano Prosdocimi, and others, but fascinating examples from the Christian East, from Ethiopia, from Mexico, and from Persia and India. Published here in its entirety for the first time, the Voelkle Collection is the only comprehensive one of fakes and forgeries of manuscript painting in private hands. Voelkle's fifty-year career at the Morgan Library & Museum was inextricably interwoven with the construction of the collection, which is detailed in the foreword. The personal narrative reveals the author as a collector and a scholar. As an enthusiastic collector, he pursues examples of forgery, marveling at the range of skills of deception. As a scholar, he disentangles the sources that served forgers and the chains of provenance that sometimes led to their exposure. Included also in the book is a comprehensive list of William M. Voelkle's publications.

04/2023

ActuaLitté

Revues de psychologie

Cancers & psys N° 6 : L'amour aux temps du cancer

Gabriel Garcia Marquez, écrivain colombien, prix Nobel de Littérature, est mort d'un lymphome hodgkinien en 2014. Cent ans de solitude (1967), Chroniques d'une mort annoncée (1981), ses livres ne parlaient pas de cancer. Ni même de choléra. Mais ils parlaient souvent d'amour ! Tiens, pourquoi L'Amour aux temps du choléra (1985) ? Cette question en rappelle une autre, celle du grand poète allemand Hölderlin, qui figure dans une strophe de l'élégie Pain et Vin, composée vers la fin de l'année 1800 : " Wozu Dichter in dürftiger Zeit ? " (" Pourquoi des poètes en temps de détresse ? "). En quoi nous concerne- t-elle cette question, nous les psychistes qui intervenons au quotidien auprès de malades somatiques ? Plus largement, porte-t-elle dans son énoncé même une vérité précieuse sur notre travail au quotidien ? Remettre de la beauté aux temps de la laideur et du bonheur aux temps du chagrin ? Répondre, c'est évidemment clarifier en même temps le point de savoir qui nous sommes en ces lieux qui n'ont souvent d'hospitaliers que le nom. Et si notre tâche, à l'occasion de cette expérience extrême au sens où elle met un temps en danger de mort, était l'occasion de ré-arrimer sur Eros nos patients ? Psychologues, psychiatres, psychanalystes en oncologie prêtent-ils alors leur présence, leur corps comme espace transitionnel, espace de traduction provisoire des angoisses souvent innommables chez leurs patients ? Ne deviennent-ils pas cet objet transformationnel au sens de Christopher Bollas, qui permet d'ouvrir une aire de jeu pour que leurs patients puissent vivre pleinement le temps qui reste ? Alors, pourquoi des psychistes en terres oncologiques ? L'amour aux temps du cancer resterait-il à écrire ?

03/2023

ActuaLitté

Revues

Revue générale N° 2022/2, juin 2022 : Occident-Russie, la fracture

Depuis sa création en 1865, La Revue générale ne s'est jamais soumise à l'impératif de l'actualité immédiate. Il n'en reste pas moins que son souci d'offrir, sur des sujets contemporains, des mises en perspective plus larges s'est trouvé ravivé par le conflit qui s'est ouvert au début de l'année 2022 entre la Russie et l'Ukraine. La guerre est de retour aux portes du Vieux Continent, avec son cortège de faits tragiques, de déplacements de population, d'images frappées du sceau d'une inhumanité que l'on ne pensait plus revoir de sitôt, de nouvelles incertaines, tour à tour vérifiées et contredites à la vitesse du flux médiatique, de menaces globales. Avec sa sémantique aussi, et ses références lointaines, puisées dans des guerres passées, mais qui font encore aujourd'hui leur lot de victimes. Notre dossier rassemble des analyses et des réflexions portant sur les implications géopolitiques, diplomatiques, économiques ou encore culturelles d'événements qui redéfinissent pour longtemps les rapports entre d'une part la Russie et d'autre part l'OTAN, l'Europe, l'Occident. La fracture serait-elle consommée entre ces deux aires civilisationnelles ? Et tenter de la penser ne serait-il pas l'un des plus humbles moyens de la dépasser ? Attendre et espérer... Avec les contributions de Paul Ariès, Jeanne Augier, Nina Bachkatov, Jean-Baptiste Baronian, Alexandre Borisov, Bruno Colmant, Marc Danval, Raoul Delcorde, Guy Delhasse, Charles Delhez, Luc Dellisse, Francis Delpérée, Renaud Denuit, Mark Eyskens, Christopher Gérard, Jean-Paul Glorieux, Pierre Guérande, Estelle Hoorickx, Jean-Claude Juncker, Theodoros Koutroubas, Père Georges Kovalenko, Jean Lacroix, Serge Model, Louis Morès, Silvana Panciera, Edouard Philippe, Gabriel Ringlet, Frédéric Saenen, Frédéric Vinclair, Tanguy de Wilde d'Estmael

06/2022

ActuaLitté

Revues

Revue générale N° 2023/2, juin 2023 : L'utopie : rêve ou cauchemar ?

Avec les contributions de Jan Baetens, Jean-Baptiste Baronian, Anne-Laure Béatrix, Eric Clémens, Jérémy Cornec, Samuel Defacqz, Guy Delhasse, Charles Delhez, Luc Dellisse, Francis Delpérée, Mark Eyskens, Christian Gatard, Christopher Gérard, Tanguy Habrand, Jean Jauniaux, François Kersaudy, Theodoros Koutroubas, David Labreure, Jean Lacroix, Frédéric Le Moal, Françoise Levie, Federica Mogherini, Sergio del Molino, Frédéric Saenen, Jean-Frédéric Staes, Bernard Stevens, Louise Van Brabant, Francis Van Dam, Natacha Vas-Deyres Avec des Fragments d'une réflexion collective sur l'utopie de Marie Delcourt et Alexis Curvers " Utopie "... Le mot sonne joliment aux oreilles des rêveurs et des idéalistes, des littérateurs et des cinéastes, sinon des politiques. Ici le temps devient espace, et inversement, puisque tout s'y passe de l'autre côté de cette vie. En ce lieu purement imaginaire règne l'harmonie parfaite, seule garante de l'épanouissement individuel. L'ordre va de soi, la concorde règne, et l'avenir n'est plus une question là où le futur se conjugue au quotidien. Mais ce serait oublier le potentiel subversif des oeuvres des utopistes qui, en satiristes, diagnostiquent mieux que quiconque les maux de la société. Au fil de l'Histoire et de ses tragédies, soit de Thomas More à Hunger games en passant par Orwell, la peinture de moeurs s'est obscurcie pour devenir description d'une mécanique totalitaire perverse. Le bonheur arcadien a pris des allures de cauchemar climatisé et de machine à broyer les consciences. Plus aucun régime, fût-ce la démocratie, n'est insoupçonnable d'être la matrice d'une dystopie. Dans notre dossier, des femmes et des hommes, d'hier et d'aujourd'hui, revisitent ce non-lieu si peu commun dont on ne sait plus trop s'il faut espérer ou craindre qu'il advienne...

07/2024

ActuaLitté

Monographies

Shakespeare, Hogarth and Garrick. Plays, Painting and Performance

In London in 1770 Georg Christoph Lichtenberg (1742-1799) remarked, 'What a work could be written on Shakespeare, Hogarth and Garrick ! There is something similar in the genius of all three. ' Two-and-a-half centuries on, Robin Simon's highly original and illuminating book takes up the challenge. William Hogarth (1697-1764) and David Garrick (1717-1779) closely associated themselves with Shakespeare, embodying a relationship between plays, painting and performance that had been understood since Antiquity and which shaped the rules for history painting drawn up by the Académie royale in Paris in the seventeenth century. History painting was considered the highest form of art : a picture illustrating a moment drawn from just a few lines in a revered text. Hogarth's David Garrick as Richard III (1745) transformed those ideas because, although it looked like a history painting, it was also a portrait of an actor in performance. With it, Hogarth established the genre of theatrical portraiture, a new and distinctively British kind of history painting. This book offers a fresh examination of theatrical portraits through close analysis of the pictures and of the texts used in performance. It also examines the central role of the theatre in British culture, while highlighting the significance of Shakespeare, Hogarth and Garrick in the European Enlightenment and the rise of Romanticism. In this context another trio of genius features prominently : Lichtenberg, Gotthold Ephraim Lessing and Denis Diderot. Familiar paintings and performances are seen in an entirely new light, while unfamiliar pictures are also introduced, including major paintings and drawings that have never been published. The final chapter shows that the inter-relationship between plays, painting and performance survived into the age of cinema, revealing the pictorial sources of Laurence Olivier's legendary film Richard III.

06/2023

ActuaLitté

Critique littéraire

Territoires postmodernes. Géocritique de Calvino, Echenoz, Pynchon et Ransmayr

À rebours des thèses structuralistes, ce livre affirme que la littérature parle du monde. Il y a du hors-texte. Cette étude de quatre oeuvres marquantes d'auteurs emblématiques du mouvement postmoderne apporte une contribution importante à la géocritique et aux théories de l'espace qui fleurissent aujourd'hui dans le domaine de la littérature générale et comparée. Le monde, balisé par les lignes imaginaires des géographes et des navigateurs, est sillonné par les migrants, les voyageurs et les armées en campagne. Les frontières quant à elles sont des lignes qui ancrent une identité dans le territoire, et ce sont bien souvent des obstacles infranchissables. L'approche géocritique met en évidence la crise de ces notions dans les descriptions de villes utopiques des Città invisibili d'ltalo Calvino, dans la course folle de l'héroïne des Grandes Blondes, de Jean Echenoz, dans les espaces subjonctifs de la Zone que parcourent les personnages de Gravity's Rarnbow, de Thomas Pynchon, et dans les déserts rocheux du grand roman d'après-guerre de Christoph Ransmayr, Morbus Kitahara. Une fois résolue la très ancienne question de la représentation mimétique qui se trouverait au fondement de toute oeuvre d'art, on peut faire émerger l'idée que dans la fiction récente, les configurations spatiales participent à l'intrigue de façon déterminante. Au-delà de la nostalgie postmoderne pour un monde vaste, qui recèlerait encore une part d'inconnu et serait favorable à tous nos désirs, ces oeuvres instaurent une nouvelle relation à l'espace. Conçu comme un ensemble rhizomatique de milieux et de flux connectés entre eux, le monde entretient avec la littérature des rapports dont les textes du corpus, dans leur variété, permettent de saisir la cohérence.

06/2014

ActuaLitté

Histoire de France

Une famille normande dans la tourmente nazie. Vie et mort du réseau de résistance Salesman

L'auteure a tenu à transmettre à sa petite-fille Charlotte son besoin de mémoire des femmes et des hommes ayant oeuvré pour libérer leur patrie. Jean et Florentine Sueur, ses arrière-grands-parents maternels, étaient de ceux-là. Leur fille Jeanne et son époux, Lucien Patrelle, y contribuèrent également. En marchant dans leurs pas, l'auteure revit l'enfance et la jeunesse de ses aïeux dans le Vexin normand. Au sortir de la Première Guerre mondiale, les années terribles vécues par les Poilus et leurs familles suscitent un besoin naturel de fête et de joie, entre les commémorations des Morts de la Grande Guerre. L'attachement de la famille aux associations d'anciens combattants la mène tout naturellement à rejeter l'envahisseur fasciste et la dictature du régime de Vichy, dès 1940. En mai &943, Jean et Florentine gèrent un commerce de confection, à Rouen, quand ils rencontrent Philippe Liewer, alias capitaine Clément. Missionné par le "Special Operations Executive" de Londres, Clément crée " Salesman ", l'un des plus importants réseaux de résistance de Seine-Inférieure (Seine-Maritime). Le magasin sert de boîte aux lettres principale à l'organisation, bientôt rejointe par les résistants havrais de "L'Heure H". On découvre alors les actions et les portraits de ces combattants, avec leurs richesses et leurs faiblesses. Dénonciations et collaboration d'un policier français vont causer la chute du réseau et la déportation de plusieurs soldats de l'ombre. S'ensuivent le voyage infernal et le travail forcé imposés par les négriers nazis. Pendant ce temps, des rescapés de " Salesman " libèrent des villes et des régions du joug de l'ennemi. Au printemps 1945, c'est le retour des camps où ont péri près de la moitié des camarades de Florentine et Jean. Ce livre se veut avant tout un hommage aux hommes et aux femmes qui se sont battus pour notre liberté.

05/2020

ActuaLitté

Romans historiques

Le lion et la courtisane

Suite de La courtisane du Rialto et de La toge rouge et la courtisane. Des nuages noirs grondent au Levant et des clairs-obscurs apparaissent au Ponant. La découverte de l'Amérique et l'ouverture de la route vers l'océan Indien à travers la circumnavigation de l'Afrique changent les équilibres économiques et politiques en Europe, au début du XVIe siècle. Venise vit toujours luxueusement les splendeurs de la Renaissance ; mais elle s'interroge et craint d'être au début de sa décadence dorée. Les Ottomans sont une menace permanente, même si Venise a signé la paix avec la Porte. La faiblesse des Mamelouks, qui gouvernent l'Egypte, représente le talon d'Achille de la stratégie de la République vénitienne. Celle-ci doit affronter les aspirations belliqueuses du pape Jules II, les rêves de grandeur des royaumes ibériques, de l'Empereur Maximilien et de la France qui cherche sa place parmi les grandes puissances en Europe. Dans la société vénitienne, qui jouit des éclats des fêtes et des réceptions fastueuses, vit Héléna : une femme pétillante, voluptueuse et solaire. Cette jeune femme, aux yeux pen, collabore avec la puissante police secrète de Venise, où pullulent faux nobles, faux religieux, faux marchands et espions des principales puissances européennes. Héléna se bat pour réaliser ses rêves de jeune femme, mais elle est prise dans le tourbillon de la vie vénitienne et devient progressivement une croqueuse de diamants. Elle gravit les échelons de la vaniteuse société de la Sérénissime et se transforme en une vraie courtisane. Rumeurs, fausses informations et nouvelles s'entrechoquent et se chevauchent dans une farandole sans fin... Le questore, chef de la police secrète, doit démêler cette matasse compliquée de noeuds inextricables. Assassinats d'Etat, débats politiques, coups de théâtre, espionnage, dépêches chiffrées, intrigues, ravages du "male francese", doutes et interrogations représentent la chaîne de ce roman et les aventures de Héléna en sont la trame.

09/2019

ActuaLitté

Science-fiction

Transfert sur Bouvines

Solène Marchant, une jeune et brillante étudiante de dix-huit ans. A onze ans, elle reçoit son premier ordinateur. A douze ans, elle le relie à la table basse du salon, y ajoute des roues, afin qu'elle glisse automatiquement sous ses pieds quand elle lit, assise sur le canapé. Lorsqu'elle atteint treize ans, tous les pots de fleurs de la maison suivent la marche du soleil. A quatorze ans, c'est elle qui enseigne au club informatique dans son collège. A quinze ans, elle arrondit ses fins de mois en vendant des sites web. A seize ans, elle gagne le concours Lépine international de Paris. A dix-sept, ses parents l'obligent à se concentrer sur son bac. A dix-huit ans, elle entre en classe préparatoire aux grandes écoles. Elle aurait pu n'être qu'une excellente élève, mais, son oncle l'ayant jugée la plus brillante, elle se retrouve toutes les nuits transférée sur "Bouvines", une station spatiale située dans un autre système solaire. Cinq heures de sommeil correspondent à cinq jours passés à plus de vingt années-lumière de la Terre où elle évolue au milieu d'intelligences artificielles et d'extra-terrestres, les "Planètariens". Ce sont ces derniers qui ont construit la machine de "transfert" permettant de synchroniser l'esprit de Solène entre ses deux corps. Solène est là pour aider son oncle. Si le "corps" des I.A. peut durer éternellement, leur esprit finit par être atteint de maladies neurodégénératives, ce qui les rend mortelles et parfois dangereuses. Solène et Jacques doivent alors intervenir car il n'y a pas d'informaticien chez les Planètariens, c'est un métier disparu. Sur Bouvines, pour faire un logiciel, il suffit de le demander à un autre logiciel. Plus personne n'a cette compétence, pas même les I.A. La discipline n'est plus enseignée depuis des siècles. Solène et Jacques sont des médecins pour intelligences artificielles mais, quelques jours après son premier transfert, Jacques est assassiné. Solène va devoir mener l'enquête.

06/2019

ActuaLitté

Littérature française

Heliotrope

Ils marchent silencieusement vers la jetée. Cette digue en bois sur pilotis, s'avance sur plus de trois cents mètres dans les hautes eaux lagunaires. Elle a été édifiée dans les années vingt sur le modèle du pont promenade anglais. A l'entrée, un restaurant de fruits de mer fermé à cette heure jouit d'un excellent point de vue. A mi chemin sur le pont, des marchands glaciers offrent aux heures chaudes de la journée, une halte rafraîchissante sous leurs grands parasols de couleurs. Ils croisent quelques noctambules. Tout est silence, merveilleusement liquide. La lune est une goutte de miel dans les eaux violines. Au bout de la jetée encorbeillée, des bancs sont prêts à appareiller vers la haute mer. "Allons-nous asseoir et rêver un peu, propose la jeune-femme. Vers quelle contrée mystérieuse, m'emmènes-tu ? - Ferme les yeux. Ecoute. Entre la mer Noire et la mer Marmara...C'est l'heure où le Bosphore... Viennent les longues caravanes... Rouge, les vents du désert, sur sa corne d'alezane éparpillent les parfums de l'enfer. Peut-être, qui peut le dire. Les hommes ont soif simplement. Des montagnes de lait coulent, dans leur rêve et au couchant, voici la mer bleue, Istanbul. Les éthers pâment les ivraies de roses. Près des souks au grain bleu, les femmes spolient les murs, de la cité, déjà le feu, de la nuit monte l'aventure. Corsaires ivres du monastère des voiles, équarris au port, rouge felouque, le flot vapeur tisse et tremblent les oranges métissées du souk, déjà sirop d'orgeat ce me semble. L'orbe agrandit sa fatigue, couché soleil rouge à minuit, dans l'huile sulfatée que sont les eaux. On entend le battement des rames qui essuie la liquidité bleue des oiseaux effleurant de l'aile la nuit. Seul sur les pontons de marbre, dans la secrète nuit mineure, sa corne d'or retroussée, le Bosphore, je vois, s'accoupler la mer Noire avec sa soeur Marmara. Et toi, où m'emmènes-tu ?

05/2019

ActuaLitté

Récits de voyage

De Saumur à Madagascar. Des coulisses obscures du PCF au grand soleil de l'Ile rouge

Embarquez à Marseille avec Guy sur le Pierre Loti. Destination Madagascar, l'Ile rouge de l'océan Indien. Un récit qui, longeant l'Afrique, vous transporte et passe du cocasse au tragique, du réalisme au poétique. En route vous rencontrez de simples gens et des personnages connus : deux Georges : Pompidou et Marchais. Deux présidents de la République malgache : Tsiranana et Ratsiraka. Un poète de la NRF : Robert Mallet. L'historien et homme politique malgache Charles Ravoajanahary que Ratsiraka fera torturer. Avec toujours en toile de fond : la sale guerre d'Algérie, pendant laquelle Guy n'est pas resté neutre. D'où - en début de roman - ce premier voyage, dans les coulisses du PCF. Deux lycées : à Saumur avec son Cadre noir, à Paris avec les menaces de l'OAS. Mais également de courageux militants pacifistes harcelés sans relâche par les sbires staliniens qui, en 1954, ont voté pour le départ du contingent en Algérie. Guy refuse d'obéir aux apparatchiks et poursuit son chemin d'idéaliste invétéré mais lucide. A peine arrivé à Tananarive pour y enseigner, un ordre parvient du cabinet de Pompidou : renvoyer immédiatement en France cet enseignant indésirable. L'intelligent courage d'un recteur, Michel-Henri Fabre, fait échec à la décision. Pour Madagascar Guy a le coup de foudre et n'accepte pas le mépris colonial. Sa passion pour la Grande lie, il vous la fera peut-être partager en évoquant - grâce à ce regard d'en bas et photos à l'appui - cultivateurs et citadins de tous âges, devins, guérisseurs et marchands. Sans oublier les colons, les animaux et les superbes paysages. En dépit d'obstacles inattendus, il va œuvrer pour Madagascar qu'il continue de considérer comme une seconde patrie. Mission accomplie, il revient en France où l'attendent de nouvelles aventures. Un cahier couleur de 48 pages illustre ce récit au style pétillant et plein d'imprévus grâce aux photographies prises par l'auteur et ses amis, Robert Mallet et Gaston Maufay. Avec quelques aperçus sur l'univers malgache si attachant.

12/2005

ActuaLitté

Sports

Comme ses pieds

C'est l'histoire d'un gamin du Havre, originaire du quartier de Caucriauville, prodige du ballon qui devient apprenti footballeur pour le club de sa ville. C'est l'histoire d'un adolescent, élève joueur du Havre Athletic Club, qui devient une célébrité locale et un espoir du football français. C'est l'histoire d'un jeune homme qui passe son service militaire, se marie, et qui d'un jeu fait son métier et découvre la loi du marché, transféré du Havre à Lyon. C'est l'histoire d'un cadre d'une PME sportive, qui apprend les règles du capitalisme, de la gestion d'une carrière et du vestiaire en même temps qu'il fonde une famille. C'est l'histoire d'un joueur devenu une valeur marchande parmi d'autres, loué à Bordeaux, vendu au Milan AC, dont la valeur varie en fonction des matchs, des exploits et des échecs. C'est l'histoire d'une grande gueule désormais salarié d'un club tenu par Silvio Berlusconi, magnat de la télévision et homme politique, qui interdit les journaux de gauche dans le vestiaire et réduit au silence toute revendication. C'est l'histoire d'un homme de couleur qui se confronte chaque jour au racisme dans les stades mais aussi à la découverte à travers ses coéquipiers d'autres cultures, d'autres langues, d'autres coutumes, un club comme un précipité du monde. C'est l'histoire d'un fils de l'immigration devenu joueur de l'équipe de France, et remplaçant pendant la Coupe du monde 2006, victime collatérale du retour des cadres de 1998 et cinéaste par défaut de cette aventure. C'est l'histoire d'un jeune retraité, viré du Paris-Saint-Germain, chômeur riche qui pointe à Pôle Emploi. C'est l'histoire d'un mec qui aime raconter des histoires et qui s'attaque pour la première fois à la sienne dans une autobiographie inspirée et sans concessions, pour " en finir avec Vikash Dhorasoo ",

11/2017

ActuaLitté

Critique littéraire

Le Prométhidion et Le Piano de Chopin. Etude de l'oeuvre poétique par Michel Maslowki

Cyprian Norwid (1821-1883), poète-philosophe polonais, méconnu de son vivant, redécouvert à la fin du XIXe siècle, est reconnu actuellement en Pologne parmi les plus grands. Il a inspiré Jean Paul II comme poète et comme pape. Il a servi aussi de guide à Joseph Tischner dans son esquisse du programme de " Solidarnosc ", l'immense mouvement-syndicat qui a contribué à la chute du communisme. Sa poésie a ouvert de nouvelles perspectives non seulement esthétiques, parfois comparables en France à celles de Rimbaud ou Mallarmé, mais aussi philosophiques, théologiques et sociales. Il sera reconnu parmi les plus grands par Gide et Bergson, Milosz et Rózewicz, Jean Paul II et Brodski, Holan... Le livre réédite les traductions introuvables de Joseph Pérard, revues, de deux grands poèmes : Le Prométhidion (1851) et Le Piano de Chopin (1865). Les études critiques de Michel Maslowski s'arrêtent sur sa philosophie du travail, de l'art, de l'anthropologie de la culture. De même sur la parenté de sa pensée avec celle, ultérieure, de Levinas, sur la vision personnaliste interactive, sur la dialectique des civilisations et rencontres humaines dans un esprit dialogique ; sur la place de la femme, la justice et sur son rapport à la vérité. Enfin sur l'esthétique " blanche " originale révélant " le pathos métaphysique du quotidien ". Cela dans la civilisation " marchande et industrielle " où nous vivons toujours. Son oeuvre débouche sur une vision de la foi chrétienne originale, avec une correspondance parabolique entre la praxie du monde et le développement de l'Esprit. Professeur émérite de littérature polonaise à Sorbonne Université, membre étranger de l'Académie polonaise des arts et des lettres (PAU), Michel Maslowski est spécialisé dans le théâtre romantique, dans l'anthropologie culturelle de l'Europe Centrale et dans les thèmes métaphysiques de la littérature contemporaine. Il est co-traducteur avec Jacques Donguy de la littérature polonaise en français (Mickiewicz, Slowacki, Milosz, Herbert, Rózewicz...).

08/2020

ActuaLitté

Religion

Scapulaire noir des sept douleurs (servites de Marie)

L'Ordre des Servites de Marie a été créé en 1233 par sept riches marchands florentins laïcs qui ont quitté le monde du commerce pour s'adonner à la vie religieuse. Leur piété est centrée sur le culte de la Vierge Marie et particulièrement les douleurs qu'elle a éprouvées. En 1255 le pape Alexandre IV a approuvé la création de l'Ordre des Servites. Les personnes qui revêtent le scapulaire de l'Association des Sept Douleurs de Marie doivent se confesser et communier, pensant que dès cet instant ils sont admis au nombre des serviteurs de la Reine du Ciel. Cet habit doit être pour eux un souvenir continuel des douleurs extrêmes que Marie ressentit pendant la passion et à la mort de Jésus Christ. Chaque jour, ils réciteront sept Pater et sept Ave en mémoire des sept principales douleurs de la Mère de Dieu. En 1611, la confrérie des servites et le port du scapulaire noir des Sept Douleurs de Marie a reçu des indulgences du Pape Paul V. Fioretti sur le scapulaire noir des sept Douleurs de Marie : Jacques-Philippe, fils de Pierre-Jean Nari fut longtemps possédé du démon. Les esprits malins, forcés par les exorcistes de dire, pour la gloire de Dieu, par quel moyen ils pouvaient être chassés du corps de ce malheureux, répondirent que le plus efficace était de le revêtir du scapulaire noir des douleurs de Marie. Ce qui, ayant été fait, les démons se retirèrent aussitôt. Ce qui prouve que ce scapulaire est autant redouté des esprits infernaux qu'il est honoré par les anges du ciel. Pierre Battilani de Florence était né avec une telle faiblesse dans les jambes, qu'à l'âge de cinq ans, il ne pouvait pas se tenir sur ses pieds, et encore moins arriver à marcher. Voué par ses parents à Notre Dame de Sept Douleurs et revêtu de son saint scapulaire, il fut aussitôt délivré de cette débilité.

03/2016

ActuaLitté

Tourisme étranger

Colombie

Pour un Français, la Colombie c’est d’abord Ingrid Betancourt. Le cinéphile ajoute Marie pleine de grâce gobant des sachets de cocaïne ; l’amateur de littérature pense lui à la victime inconsciente de la Chronique d’une mort annoncée par Garcia Marquez ou aux sicarios de La Vierge des tueurs. Guérilla, drogue et assassinats… Des images de violence dont les Colombiens ne connaissent que trop la réalité, mais qui ne doivent pas occulter les autres facettes de ce pays grand comme deux fois la France, seul État d’Amérique du sud à avoir une façade sur les deux océans. Des forêts tropicales de la côte Pacifique aux immensités herbeuses des Llanos, du littoral caraïbe à la forêt amazonienne, la Colombie présente une incroyable variété naturelle – tant par sa biodiversité que par sa richesse humaine. Si les Européens sont largement majoritaires, un tiers de la superficie est officiellement formé de territoires indigènes et la traite négrière est à l’origine d’une population afrocolombienne longtemps marginalisée mais qui émerge progressivement sur la scène culturelle. Depuis le début du XXe siècle, le kaléidoscope s’est enrichi des Turcos originaires du Proche-Orient. Paysages et histoire sont liés de manière indissoluble. Le randonneur marchant vers la Ciudad Perdida au coeur de la Sierra Nevada croise les silhouettes blanches des Kogis. Mompox somnolant sur les berges du fleuve Magdalena n’a pas changé depuis l’époque où l’or et les émeraudes attendaient l’arrivée des galions. Les Nègres Marrons réfugiés à San Basilio de Palenque ont profondément influencé sa langue et sa musique. Les paysages de la zone du café, eux, ont été modelés à l'époque moderne. En mêlant sites emblématiques et grands épisodes de l’histoire, en allant au-delà des lieux communs et des images toutes faites, les auteurs espère éveiller la curiosité et l’envie d’aller voir par soi-même cette fascinante Colombie.

10/2012

ActuaLitté

Récits de voyage

L'âme voyageuse

Initiée aux vertus du voyage saharien par un grand-père féru de planisphères, la jeune adolescente observe le monde depuis son balcon et hésite sur la route à emprunter pour fonder sa jeune existence et créer sa " légende personnelle ". Oiseau en cage, elle rêve de choisir la route que " personne ne prend " et de migrer vers le lointain... Elle refuse le carcan de l'école, des trajectoires préétablies et des destins ordinaires formatés par la crainte du lendemain ou la routine. Rêveuse impénitente et " être de papier " nourrie de littérature, toujours penchée sur les cartes et les globes et guidée par sa seule boussole intérieure, elle se sent étrangère et différente de ses proches. Elle n'aspire qu'à laisser vagabonder son " âme voyageuse ", rêve de vivre en poète et d'être initiée aux secrets du monde. Impressionnée par le destin singulier et tragique du héros d'Into the Wild, par l'efficacité de la magie de Harry Potter ou les métaphores de L'Alchimiste de Coehlo, elle se rassure et se console en édifiant une philosophie de vie centrée sur l'au-delà des frontières, sur le recours à la liberté de partir et de rêver. On va la suivre dans les dunes du Sahara marocain, la retrouver dans les forêts profondes de la Suède, à proximité du cercle polaire en Norvège, au coeur du Vietnam, dans des monastères cambodgien et thaïlandais ou au Canada, marchant sur les traces de la " femme sauvage ". Portée par son expérience fondatrice de l'hospitalité touareg et des derviches tourneurs, elle va partout chercher à croiser l'amour et à dévoiler la sagesse première du monde en s'ouvrant aux sagesses d'ailleurs. Ecrit entre seize et vingt ans, cet hymne au charme juvénile oscille constamment entre adolescence et maturité, rêves et imaginaire, magie et retour à la réalité. Il se veut une vertigineuse invite à lâcher le confort mortifère de l'habitude pour entreprendre, avec la fougue de la jeunesse, la grande traversée de l'introspection, de l'ouverture au monde et aux autres.

11/2022

ActuaLitté

Histoire internationale

L'Afrique ancienne. De l’Acacus au Zimbabwe. 20 000 avant notre ère-XVIIe siècle

L'Afrique : un continent géographique, plusieurs continents d'histoire. Depuis la mise en place de son peuplement, il y a quelque vingt mille ans, jusqu'au XVIIsiècle, quand l'Afrique bascule dans un nouvel ordre global, cette histoire millénaire et plurielle est celle d'empires et de villes, d'innovations techniques et artistiques, de vies nomades ou sédentaires, de mouvements de populations et de circulations d'idées. Kerma, Aksum, Mâli, Kanem, Makouria, Abyssinie, Ifât, Ifé, Kongo, Zimbabwe... Combien de sociétés africaines ont, bien avant l'emprise de puissances étrangères, exercé leur rayonnement et conversé avec les autres formations politiques du monde ? Cet ouvrage propose, de manière inédite, de découvrir l'histoire ancienne du continent africain. Il nous emmène sur les routes qui ont attiré les marchands grecs ou arabes dans les grandes capitales africaines, qui ont conduit les pèlerins sahéliens de Tombouctou à La Mecque, les diplomates nubiens de Dongola à Bagdad. Voisinant avec cette Afrique en mouvement, apparaissent les singularités sociales des pasteurs de vaches ou de dromadaires, des chasseurs-cueilleurs, des forgerons et des potières. L'histoire de l'Afrique est le fruit de ce balancement entre le temps court des acteurs et le temps long des profondeurs culturelles. Loin des clichés, L'Afrique ancienne, dirigée par François-Xavier Fauvelle, relève un défi : faire de toute trace une source d'histoire et nous présenter à la fois des sites archéologiques grandioses ou ténus, des écrits de moines ou de scribes royaux, des gravures et des peintures rupestres, des vestiges d'outils, des parures, des objets du culte ou de la vie quotidienne, des fragments de langues, des robes d'animaux domestiques ou encore des génomes de plantes, des paysages façonnés par l'homme, des événements remémorés. Illustré par plus de 300 documents – photographies, cartes, relevés et dessins archéologiques –, ce livre invite à partager le désir d'étonnement autant que le plaisir de la rencontre. Cette somme unique réunit les meilleurs spécialistes au monde, quelquefois les seuls de leur domaine.

10/2018

ActuaLitté

Philosophie

Théorie du drone

Le drone est l'instrument d'une violence à distance, où l'on peut voir sans être vu, toucher sans être touché, ôter des vies sans jamais risquer la sienne. Cette forme de violence télécommandée, qui à la fois supprime le face-à-face et fait éclater la distance impose de repenser des concepts apparemment aussi évidents que ceux de combattant (qu'est-ce qu'un combattant sans combat ?) ou de zone de confit (où a lieu, une telle violence, écartelée entre des points si distants ?). Mais, plus radicalement, c'est la notion de " guerre " qui entre elle-même en crise : le drone est l'emblème de la " chasse à l'homme préventive ", forme de violence qui débouche, à mi-chemin entre guerre et police, sur des campagnes d'exécutions extrajudiciaires menées à l'échelle globale. Cette tentative d'éradication absolue de toute réciprocité dans l'exposition à la violence reconfgure non seulement la conduite matérielle de la violence armée, techniquement, tactiquement, mais aussi les principes traditionnels d'un ethos militaire officiellement fondé sur la bravoure et l'esprit de sacrifice. Car le drone est aussi l'arme du lâche : celle de ceux qui ne s'exposent jamais. Cela n'empêche pourtant pas ses partisans de la proclamer être l'arme la plus éthique que l'humanité ait jamais connue. Opérer cette conversion morale, cette transmutation des valeurs est la tâche à laquelle s'attellent aujourd'hui des philosophes américains et israéliens qui oeuvrent dans le petit champ de l'éthique militarisée. Leur travail discursif est essentiel pour assurer l'acceptabilité sociale et politique de cette arme. Dans ces discours de légitimation, les " éléments de langage " de marchands d'armes et de porte-parole des forces armées se trouvent reconvertis, par un grossier processus d'alchimie discursive, en principes directeurs d'une philosophie éthique d'un nouveau genre - une " nécroéthique ", dont il est capital de faire la critique.

04/2013

ActuaLitté

Ouvrages généraux

Atlas des mondes médiévaux musulmans

Offrir un large panorama de l'histoire, politique et militaire, économique et sociale, religieuse et culturelle, des mondes musulmans médiévaux, de l'Antiquité tardive aux débuts de l'époque moderne, telle est l'ambition du présent Atlas, qui s'appuie sur près de deux cents cartes originales, à toutes les échelles, accompagnées de textes, d'extraits de sources et d'illustrations. Les conquêtes islamiques ont contribué à la formation d'un vaste ensemble de territoires où les musulmans ont détenu le pouvoir politique, dominant des peuples aux coutumes, langues et religions différentes. Il s'étendait sur trois continents - d'al-Andalus à l'ouest à l'Inde islamisée à l'est - et s'ouvrait sur deux espaces maritimes majeurs, la Méditerranée et l'océan Indien. Cet atlas explore les routes parcourues par les marchands, les pèlerins, les voyageurs, les étudiants et les savants ; il atteste de l'ampleur du phénomène urbain comme de la richesse des échanges dans l'ensemble de cette aire et rend compte de son insertion dans une économie-monde en formation. Les communautés musulmanes se sont séparées en différentes branches : les sunnites et les chiites, mais aussi en une myriade d'autres courants minoritaires qui marquent, jusqu'à nos jours, la topographie religieuse. Si les luttes fratricides furent importantes, les relations conflictuelles avec différents ennemis du dehors - conquêtes et jihad, croisades et invasions - ont remanié les équilibres internes comme les frontières extérieures. L'activité diplomatique qui se déploya, à travers toute l'Eurasie et de l'Atlantique au Pacifique, la circulation des idées et des modèles littéraires ou architecturaux, témoignent, au-delà des échanges commerciaux, de l'étendue des réseaux développés au cours des siècles. Les chercheurs qui ont réalisé cet ouvrage collectif, lancé au sein de l'équipe "? Islam médiéval ? " du laboratoire Orient & Méditerranée (CNRS), sont spécialistes de différents champs de l'histoire médiévale des mondes musulmans. Ils et elles donnent à voir et à comprendre, dans une historiographie renouvelée, une histoire globale et connectée des mondes musulmans médiévaux.

04/2022

ActuaLitté

Photographie

Portraits

Photographe de renom, Jean Mounicq fait référence encore aujourd'hui pour ses travaux sur Paris et Venise. Ami de Cartier-Bresson et de Sergio Larrain, il fait un court passage à Magnum à la fin des années cinquante, avant de travailler pour la presse féminine - notamment ELLE - et portraiturer ainsi toute une génération d'artistes, d'écrivains, de marchands d'art, de femmes et d'hommes d'Etat, tous au faîte de leur gloire dans les années d'après-guerre. La jeunesse n'est pas en reste ; les images de Mounicq propulsent aux premiers rangs chanteurs et compositeurs, danseurs et couturiers, illustrateurs et designers, plasticiens et concertistes, metteurs en scènes et comédiens... les nouvelles idoles du moment. Portraits est donc une extraordinaire collection de visages des Trente Glorieuses. "L'attention toujours en éveil, l'oeil est assuré, la mise en place des structures de l'image presque innée, la sélection des éléments du décor drastique. Considérer la scène, son architecture, ses ouvertures, ses contraintes et ses opportunités. Installer le personnage dans un ordonnancement de l'espace, l'établir dans l'assise apaisante d'une contenance choisie ou le laisser vaquer à ses emportements de l'instant. Mesurer à l'oeil la transparence de la lumière, les contre-jours, les zones d'ombre et les reflets. Le plus souvent, tenter de maîtriser l'éclairage faute de l'organiser. Envisager l'ensemble, repérer les objets, écarter l'intrus, bannir le futile, supprimer le joli, scruter le pertinent, choisir le remarquable. Asseoir le juste équilibre entre les plans. Dans le flot des paroles, propos et questions du journaliste, répliques et objections de l'écrivain, plaisanteries du peintre, inviation à prendre l'outil du sculpteur, la garde est baissée. S'esquissent un relâchement des tensions, une distraction du corps, un reflux de l'attention, une brèche dans l'application à paraître". Extrait du texte de Françoise Denoyelle, historienne de la photographie

10/2022