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Sciences politiques

Le réveil des somnambules. Le parti communiste, les intellectuels et la culture (1956-1985)

" Ce livre fait largement entendre la voix des communistes et des "ex", et expose ce qu'ils ont produit au cours de ces trente dernières années. A la différence de ses aînés, l'intellectuel post-56 a souvent revendiqué sa définition d'intellectuel et, de plus en plus, a refusé de se soumettre aux politiques. Dans ce réveil des intellectuels communistes, la coupure décisive est l'invasion de la Tchécoslovaquie en août 1968 : s'étant identifiés aux acteurs du Printemps de Prague — intellectuels comme eux-mêmes —, ils virent alors s'effondrer leur rêve d'une action positive de l'intelligentsia en pays communistes et leurs espoirs d'une réforme du régime soviétique. Depuis lors, ils renoncent à la production "au service du parti" et ont repris un certain contact avec le réel, que les utopies sanglantes du stalinisme leur avaient fait oublier. Cependant, l'absence d'analyse du stalinisme, "condamné" et non démonté, les maintient dans une situation auto-entravée. Face à la culture, on voit ici ce que produit le `point de vue de classe". Face à la politique, ils continuent de ne pas savoir reconnaître le stalinisme partout où il est — et pas seulement dans le Goulag. Ils ne peuvent admettre que les valeurs fondamentales de Marx "pouvaient difficilement être concrétisées autrement" que dans le totalitarisme stalinien (Kolakowski). Aujourd'hui délaissé, Marx a suscité dans les années pré- et post-68 une pléthore de commentaires. Mais personne ne s'est interrogé sur l'une des bases les plus fausses de ses théories ; il a été incapable de penser en fonction d'un homme réel, c'est-à-dire nullement angélique et rationnel, mais au contraire traversé de pulsions obscures, affronté à ses manques, à sa détresse intérieure, à la mort... Le volontarisme marxien entraîne nécessairement la violence faite aux hommes réels et aux structures sociales. Faute de remettre en cause les mythes fondateurs (et consolateurs) de la Révolution, ils sont condamnés à penser de manière mutilée et à rester en marge de la société. Ils connaissent bien aujourd'hui la faillite du socialisme, ils s'accrochent seulement à un refus de ce monde-ci, au lieu de travailler à le connaître et à l'améliorer. Le problème, c'est que ce refus immature du monde ne se limite plus aux intellectuels communistes. Comment faire admettre qu'aucun programme politique ne pourra assurer le "bonheur" des hommes ? Ce monde, irrémédiablement tragique, exige des intellectuels, comme l'a écrit encore Kolakowski, qu'ils ne remplacent pas la pensée par l'engagement. " J. V.-L.

01/1987

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Religion

Ioudaïsmos-Hellènismos. Essai sur le judaïsme judéen à l'époque hellénistique

Cet essai procède de la conviction de ce que le monde hellénistique oriental n'était pas sans parenté avec les mondes coloniaux modernes et de ce qu'il pourrait être avantageux de lui appliquer certaines démarches de l'anthropologie politique, sociale et culturelle du XXe s. : dans quelle mesure les phénomènes d'acculturation et de contre-acculturation provoqués par l'irruption grecque en Orient pourraient-ils 'être saisis, en Judée, non seulement dans leurs résultats (connus), mais dans leur dynamique propre ? La première conclusion à laquelle a conduit cette démarche est que la confrontation judéo-grecque s'est déroulée non autour d'un problème religieux relatif au yahwisme (Yahweh et son culte face à la religion ou à la philosophie grecques), mais autour du problème du légalisme en tant que fondement de la vie juive, problème opposant les tenants de la stricte observance de l'écrit (de la torah) aux tenants de la jurisprudence orale en voie d'expansion continue : de quel côté se situe la volonté d'ouverture à l'hellénisme ambiant, de quel côté le refus de l'hellénisation et la volonté de clôture sur la tradition ethnique ? Question à laquelle la réponse apparaît complexe et à certains égards paradoxale : le rigorisme scripturaire autorisait en effet des innovations révolutionnaires sur des points dont la torah ne parlait pas (la forme de l'Etat en est un), mais l'attachement à la jurisprudence orale, multipliant les obstacles à l'acculturation en comblant les lacunes de l'écrit, n'interdisait pas pour autant des innovations non moins révolutionnaires dans l'ordre spirituel et moral. Ceux qui introduisirent en Judée des formes politico-sociales grecques, la polis, la monarchie de type hellénistique, loin d'être des apostats (à l'exception du groupe qui provoqua la fameuse "persécution d'Antiochos IV"). apparaissent comme les tenants du strict légalisme scripturaire (ils sont, après tout, prêtres...) : mais ils étaient minoritaires et durent compter avec les jurisconsultes traditionalistes, dont la longue lignée s'épanouit dans le pharisaïsme. Entre les deux tendances s'instaure, à l'époque de la royauté hasmonéenne, un débat sur ce que pourrait et devrait être un Etat authentiquement juif, mais non absolument étranger au monde du temps — débat interrompu par les interventions de la politique mondiale (mais poursuivi théoriquement dans les milieux rabbiniques). Cette issue, au terme de la brève période d'indépendance hasmonéenne, laisse les légistes pharisiens maitres du terrain : la Loi de Yahweh transcende les institutions politiques au point de pouvoir s'en passer. La tentation hellénique et les expériences hellénisantes menées dans le cadre du yahwisme aboutissent à la confirmation de l'irréductible originalité judaïque.

06/1991

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Sociologie

Culture du dialogue, identités et passages des frontières

Cet ouvrage est le résultat d'un programme de recherche soutenu par l'Agence universitaire de la Francophonie et qui rassemblait des chercheurs, principalement en philosophie et sciences politiques, de France, du Cameroun, de la République Démocratique du Congo. Son but était tout d'abord de constituer une véritable culture du dialogue : quand, où, avec qui et dans quel but pouvons-nous et devons nous dialoguer ? Si le dialogue peut bien en effet être présenté comme un principe qui nous oblige, et si bien sûr il est nécessaire de rappeler les sources, diverses et pas seulement européennes de ce principe, il faut aussi préciser quand, avec qui, et selon quels buts et conditions ce principe peut effectivement trouver sa réalisation. C'est à ces deux points que s'attache en premier lieu cet ouvrage, en mobilisant des ressources principalement philosophiques, issues de traditions différentes. La première partie met l'accent sur un aspect central du dialogue, à savoir son lien aux problématiques de l'identité, car au fond le dialogue tire sa difficulté autant que sa richesse d'être le temps et le lieu d'une mise en cause de l'identité, ou d'une mise en cause de soi et de ses croyances. C'est ainsi ce lien qui rend compte à la fois de sa difficulté et de sa valeur et qui permet de le penser comme une discipline difficile, et donc objet d'une certaine culture. En second lieu on ne pouvait méconnaître toute une dimension politique du dialogue et méconnaître toute une sphère d'analyse où, et alors même que l'on ne cesse d'en appeler à lui, il semble de plus en plus impossible et au fond pas vraiment souhaité. Le dialogue devient ainsi une sorte d'injonction abstraite dans un monde qui par certains côtés semble vouloir se fermer de plus en plus, comme en témoignent la force et le goût toujours vifs pour une opposition entre " eux et nous la rigidité constamment accrue des passages des frontières et la mise à mal de toute politique d'accueil, l'usage parfois très guerrier d'une rhétorique du dialogue. On peut bien discuter et appeler au dialogue, il faut aussi que les corps et les personnes restent à leur place. Mais dans ces conditions que vaut encore ce "principe dialogique", et avons-nous bien quelque raison d'y croire et de le vouloir, et d'où peut-il bien tirer sa force et nous donner quelque raison d'espérer ? Quel passage des frontières annonce-t-il et promet-il malgré tout ?

11/2011

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Historiens

De la guerre

Texte intégral révisé suivi d'une biographie de Carl von Clausewitz. Conçu, écrit et constamment remanié entre 1816 et 1830, demeuré inachevé mais publié à titre posthume en 1832, "De la guerre" doit sa célébrité et son influence au fait qu'il est le premier traité de stratégie militaire à envisager la guerre comme constante anthropologique et à en élaborer une philosophie. Tirant la leçon des bouleversements introduits dans la conduite des guerres par les campagnes de la Révolution française et de l'Empire, Clausewitz insiste sur le rôle décisif que jouent les forces morales dans les conflits, alors que les auteurs spécialisés jusqu'alors ramenaient l'art de la guerre à de simples séries de mouvements de troupes. Selon lui, les soldats doivent être galvanisés par de puissantes motivations idéologiques et la force d'âme, faite de courage et de détermination mais aussi de clairvoyance intellectuelle, est la qualité suprême du chef de guerre. S'opposant au cosmopolitisme et à l'humanisme pacifiste de la génération des Lumières en Prusse, qui avait accueilli avec enthousiasme le traité d'Emmanuel Kant "Pour la paix perpétuelle", il met ici véritablement en relation la guerre et la politique en développant sa célèbre formule selon laquelle "la guerre est la continuation de la politique par d'autres moyens". Selon lui, la guerre n'est "ni un art, ni une science, mais un acte de la vie sociale". De théories sur le concept de "guerre absolue" ("La guerre est un acte de violence à l'emploi de laquelle il n'existe pas de limites") en réflexions sur la doctrine stratégique ou la guérilla, "De la guerre" sera lu et relu avidement par la plupart des responsables politiques et militaires des 19e et 20e siècles, dont notamment Marx, Engels et Lénine, même si l'enseignement que ces générations ont cru devoir en tirer montrent que son interprétation a donné lieu à de graves contresens, dont le plus éclatant a consisté à faire de lui un précurseur de la guerre totale. Indéniablement, Clausewitz est un belliciste pour qui la guerre est l'épreuve la plus haute et la plus salutaire dans la vie des Etats, et le moyen privilégié de l'affirmation nationale, mais ce bellicisme n'est pas sommaire. Il découle d'une conception nouvelle de la nation, inspirée par la leçon de la défaite d'Iéna qui a failli entraîner la disparition de la Prusse et la transformation de l'Allemagne en satellite de la France.

12/2022

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Sciences politiques

Les relations entre Téhéran et Moscou depuis 1979

Plus qu’une simple question de politique étrangère, les relations avec la Russie sont, pour la République islamique d’Iran, une question de survie du régime. En raison de son hostilité à l’égard de l’Occident, la République islamique a dû adapter sa stratégie internationale pour assurer la pérennité du régime ainsi que la survie économique du pays. A un moment où la Russie joue un rôle crucial dans la protection des intérêts iraniens sur la scène internationale, l’auteur propose la première étude complète portant sur l’histoire des relations irano-russes depuis la révolution islamique (1979). L’un des principaux objectifs est de contribuer au développement de la réflexion sur les différentes dimensions de la politique étrangère de la République islamique d’Iran. En effet, la plupart des monographies privilégient le point de vue des grandes puissances dans l’étude des relations entre l’Iran et la Russie, l’Iran et la Grande Bretagne ou, à partir du XXe siècle, de l’Iran avec les Etats-Unis. L’accent est donc ici mis sur les perspectives iraniennes dans les relations entre Téhéran et Moscou, depuis 1979. L’auteur ne néglige pas pour autant l’inscription de son étude dans le temps long des relations entre l’Iran et son grand voisin du Nord. Il remarque ainsi qu’en dépit des bouleversements idéologiques et des changements de régime, les deux pays ont maintenu des relations diplomatiques ininterrompues, depuis le XVIe siècle, même si, à plusieurs reprises, la présence diplomatique russe ou soviétique à Téhéran a été menacée. Clément Therme développe trois axes de réflexion principaux : premièrement, il interroge la dimension idéologique qui affecte cette relation : anti-américanisme, visions russes et iraniennes du système international. Il s’efforce ensuite de répondre à la question du poids de l’héritage historique conflictuel dans les continuités et les ruptures entre les politiques mises en œuvre vis-à-vis de Moscou par les régimes Pahlavi et islamique. Cet héritage joue-t-il encore un rôle, après la fin de la guerre froide, dans les dynamiques sous-jacentes aux relations irano-russes ? Troisièmement, il inscrit son analyse portant sur la relation bilatérale russo-iranienne dans le cadre plus large des relations entretenues par Moscou et Téhéran avec les Etats-Unis. Cette dimension américaine des relations entre Téhéran et Moscou est incontournable pour comprendre les périodes de crises tout autant que les phases de réchauffement que traversent les relations entre les deux pays à l’époque contemporaine ou, du moins, depuis la crise de la nationalisation du pétrole et la chute de Mossadegh (1953).

09/2012

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Critique littéraire

Colette Audry (1906-1990). Engagements et identités d'une intellectuelle

Née au début du siècle, Colette Audry appartient à cette première génération de femmes qui accèdent aux grandes institutions éducatives pour s'engager dans l'une des premières professions intellectuelles ouvertes aux femmes, l'enseignement. Tout en restant professeure de lettres dans le secondaire, Colette Audry milite sa vie entière dans des organisations politiques de gauche et devient écrivaine. Agrégée à 22 ans, elle obtient son premier poste en 1928 et s'engage quelques années plus tard dans un syndicat d'enseignants. Elle adhère ensuite au Comité de vigilance des intellectuels antifascistes, à la SFIO dans la tendance dirigée par Marceau Pivert qui prône un Front populaire de combat, critique la politique de non-intervention en Espagne et dénonce les procès de Moscou. Pendant la guerre, elle mène des actions aux côtés des communistes du Front national à Grenoble. A la Libération, Jean-Paul Sartre et Simone de Beauvoir rencontrés durant les années trente l'aident à publier ses premiers écrits littéraires chez Gallimard. Elle collabore aux Temps modernes, à France Observateur ou à la revue Arguments. Adepte du Deuxième sexe dès sa sortie en 1949, elle crée avec d'autres militantes au début des années soixante le Mouvement démocratique féminin considéré comme un laboratoire d'idées féministes et socialistes et devient dans le même temps directrice d'une collection " Femme " chez Denoël-Gonthier. Au sein de la Nouvelle gauche puis du PSU, Colette Audry se mobilise contre la guerre d'Algérie. Alors que la déstalinisation semble en marche, elle milite pour la réunification du mouvement ouvrier et fonde avec Jean Poperen l'Union des groupes et des clubs socialistes puis adhère au parti socialiste de François Mitterrand à Epinay en 1971. A la croisée de l'histoire des intellectuels et de l'histoire des femmes, cette étude analyse le devenir d'une intellectuelle au XXe siècle dans un contexte où l'accès des femmes au pouvoir reste problématique. Cette recherche biographique présente une mise en perspective chronologique de l'itinéraire de Colette Audry puis s'interroge sur la construction de ses identités d'enseignante, de femme politique, d'écrivaine et de féministe. A travers ce parcours, il s'agit de réfléchir aux modalités d'engagement qui lui sont propres : les stratégies mises en place pour s'accomplir et obtenir une reconnaissance en tant qu'intellectuelle, la manière dont elle vit et se représente cette condition et le rôle de l'engagement féministe dans ce processus d'individuation.

01/2011

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Généralités

Le noir et le brun

Une histoire-monde illustrée dans la filiation du best-seller " 1917 ". En 2016, Jean-Christophe Buisson a publié un " 1917, l'année qui a changé le monde " qui a fait date tant cet album innovant conjuguait un récit global -au moyen d'une chronologie commentée très écrite- avec une illustration riche et rare, ponctuée d'une vingtaine de portraits de personnalités culturelles, politiques et historiques de premier plan souvent négligées par la postérité. L'ouvrage a rencontré un grand succès public (10 000 lecteurs) et a été unanimement salué par la critique. Six ans après, c'est d'un autre centenaire qu'il s'agit avec le centième anniversaire de l'arrivée au public de Mussollini via la marche sur Rome, ouvrant l'ère fasciste, amplifiée dix ans plus tard par l'avènement d'Hitler avant de plonger le monde dans l'enfer de la guerre mondiale et connaître une fin tragique, scellée pour la postérité par le procès de Nuremberg. Plongeant leurs racines dans le traumatisme de la Première Guerre mondiale, fascisme et nazisme -même si ils divergeaient sur de nombreux points- convergeaient dans leur haine des démocraties occidentales et la volonté d'ériger un Etat total et totalitaire, absolutiste et conquérant, concurrent de celui du frère ennemi communiste. Une des grandes richesses de ce livre, qui en compte beaucoup, est de montrer le caractère mondial de l'attraction qu'ils ont pu susciter non seulement en Europe mais dans le monde entier via l'instauration d'Etats-croupions et de partis-frères sans oublier le troisième pilier de " l'Axe ", soit le Japon systématiquement occulté. Plus largement, l'historiographie traite chacun de ces régimes à part tout en se limitant à la dimension politique puis militaire de leur histoire à partir de la Seconde Guerre Mondiale qui débute pourtant, mais qui s'en souvient, avec l'invasion de la Mandchourie par l'Empire du Soleil-Levant en 1931. Fidèle à son habitude, Jean-Christophe Buisson englobe tout, accordant une large place à l'histoire culturelle, sociale, scientifique et sportive sans négliger naturellement l'histoire politique, diplomatique et militaire. Mais il hiérarchise à la perfection afin de conserver à son texte le caractère d'un grand récit. En résulte un récit édifiant, enlevé, novateur par son procédé même qui rapproche par la chronologie des événements que l'on néglige d'associer. Une vingtaine de portraits, enlevés, relèvent l'ensemble, magistralement mis en image par une centaine d'illustrations privilégiant des représentations méconnues et oubliées. Un livre-événement promis au rang de futur classique.

09/2022

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Finance internationale

Entre dollar et cryptomonnaies. Le défi des sanctions pour l'Europe

L'ouvrage analyse les retombées des sanctions américaines sur les entreprises européennes alors que l'arrivée des crypto-monnaies étatiques affaiblit la place du dollar. Il propose un regard, à la croisée de l'économie, du droit et de la politique, des enjeux et perspectives avec une dimension professionnelle pratique. L'ouvrage analyse les retombées des sanctions américaines sur les entreprises européennes alors que l'arrivée des cryptomonnaies étatiques affaiblit la place du dollar. Il propose un regard, à la croisée de l'économie, du droit et de la politique, des enjeux et perspectives avec une dimension professionnelle pratique. Les sanctions extraterritoriales américaines sont au paroxysme de leur impact. Jamais la masse des entités sous sanctions secondaires américaines n'a été aussi large ni l'extraterritorialité si forte. Le retrait de l'Accord sur le nucléaire iranien, maintenant les entreprises européennes dans le champ commercial exclusif américain, en témoigne. Malgré les efforts de l'UE, avec des instruments juridiques dédiés, ses entreprises cèdent la place à leurs concurrents asiatiques. En revanche, l'impact général des sanctions se réduit face aux initiatives russes ou chinoises montrant ainsi les limites des sanctions secondaires. L'apparition de cryptomonnaies, dont se saisissent les banques centrales, modifie les règles. Celles-ci sont l'aboutissement d'un lent effritement de l'efficacité des sanctions américaines en raison de sa dimension systémique. La Chine, à la suite de la Russie, est désormais un acteur actif des sanctions économiques et surtout viables grâce à son poids économique. L'apparition de cryptomonnaies étatiques vient alors accélérer la dédollarisation de l'économie et permet la connexion stable de la masse sanctionnée avec l'économie mondiale. Un système financier alternatif sécurisé devient alors crédible. Les différents acteurs économiques et politiques doivent désormais anticiper et s'adapter. Les Etats-Unis ont tardivement pris la mesure de la situation et font face à un dilemme qu'ils imposent aux tiers européens. Ceux-ci doivent dorénavant tenir compte d'injonctions contradictoires alors qu'ils sont une variable d'ajustement dans la stratégie chinoise. Les acteurs privés doivent garder en tête plusieurs critères pour adapter leurs programmes de conformité en fonction du niveau de risque accepté tandis que les institutions, notamment financières, devront évoluer rapidement pour maintenir leur rang. L'ouvrage ouvre sur des sujets plus larges soulevés par le bouleversement des cryptomonnaies pour les sanctions. Il brosse l'enjeu pour le monde de la finance (modèle économique des banques et respect de la conformité) et la géopolitique (place de l'UE, entre coopération et confrontation avec la Chine).

06/2022

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Philosophie

L'usage des corps. Homo Sacer, IV, 2

Une réflexion sur les relations du pouvoir souverain avec la vie afin de cerner les fondements et apories de la politique occidentale.

09/2015

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Histoire internationale

Etudier à l'Est. Expériences de diplômés africains

Au moment où ils accèdent à l'indépendance, de nombreux pays d'Afrique subsaharienne et du Maghreb établissent des relations diplomatiques avec Moscou. Certains, comme l'Éthiopie, entretenaient depuis longtemps déjà des liens étroits avec la Russie. Cependant, c'est surtout avec le mouvement de décolonisation que les pays communistes s'ouvrent à l'accueil massif et systématique d'étudiants maghrébins et subsahariens. Les trajectoires de formation de ces diplômés africains partis en URSS ou dans un autre pays de l'ancien bloc de l'Est ont été peu étudiées. En rendre compte, c'est notamment s'intéresser aux expériences diverses et contrastées, d'étudiants formés non pas dans l'ancien pays colonisateur, comme cela était souvent le cas, mais dans un pays tiers qui suscitait chez eux à la fois admiration et méfiance, où ils ont connu pour les uns de fortes désillusions, pour d'autres « les meilleurs moments de leur vie ». C'est aussi étudier les cadres sociaux et politiques de leurs expériences, et prêter attention aux nombreux étudiants, partagés entre deux ou plusieurs mondes, et souvent confrontés aux soubresauts de l'histoire. À l'issue des études, les diplômés étaient immédiatement renvoyés dans leur pays. Mais les devenirs des étudiants et stagiaires africains formés dans les pays de l'ancien bloc socialiste n'ont pas eu la linéarité prévue par cette description formelle. Les parcours professionnels et sociaux, parfois politiques, sont autant le fruit d'arbitrages individuels que de mutations politiques : l'effondrement de l'URSS, mais aussi les changements politiques et économiques dans les pays d'origine. La rédaction de l'ouvrage a été dirigée dans le cadre du programme ÉLITAF par Monique de Saint Martin, Grazia Scarfò Ghellab et Kamal Mellakh. Avec des contributions de Tassé Abye, Charles Zacharie Bowao, Ekaterina Demintseva, Svetlana Dimitrova, Nikolay Dobronravin, Élieth P. Eyebiyi, Mihaï D. Gheorghiu, Constantin Katsakioris, Abel Kouvouama, Natalia Krylova, Lucette Labache, Michèle Leclerc-Olive, Irina Macovei, Sergey Mazov, Manétou Ndiaye, Adrian Netedu, Boubacar Niane, Carmen Olaru, Régine Tchicaya-Oboa, Anna Siim-Moskovitina, Tatiana Smirnova, Patrice Yengo et une préface de Jean-Pierre Dozon.

11/2015

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Philosophie

De la révolution

Étudiant les deux révolutions, Arendt pose la radicale nouveauté de la française comparée à l'américaine : si l'une et l'autre se fondent sur la reconnaissance des droits de l'homme, la conception américaine conduit seulement à affirmer la validité universelle des principes du gouvernement limité et à en étendre le bénéfice à tous les Américains ; pour leur part, les Français font des droits de l'homme et du citoyen la véritable fondation de tout gouvernement légitime : "Si la Révolution américaine ne proclame en fait rien de plus que la nécessité pour toute l'humanité d'un gouvernement civilisé, la Révolution française proclame l'existence de droits indépendants du corps politique et extérieurs à lui". 1789 puis 1793 ouvraient, au nom de ces droits antérieurs à toute formation politique, une demande indéfinie d'égalité et de protection sociale qui inaugurait un siècle d'instabilité constitutionnelle. La reprise des thèses d'Arendt, notamment par le renouveau d'une historiographie de 1789 qui privilégie désormais une lecture prioritairement politique plutôt qu'économique ou sociale, ne saurait toutefois faire oublier la dernière partie du livre. C'est un superbe éloge de l'autre tradition révolutionnaire occultée, celle de l'auto-organisation des gens pour s'emparer de l'action politique et ne plus la déléguer à l'oligarchie des partis - de la Commune de Paris aux conseils ouvriers de la Révolution hongroise de 1956.

05/2013

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Sciences politiques

Relever le défi démocratique. Face à un monde en muration

Lancé en mai 2011 en réponse à la mutation civilisationnelle mise en évidence par la crise financière de 2008, le Pacte civique s'est fixé comme objectif de penser, agir, vivre autrement en démocratie pour inventer un futur désirable pour tous. Il. propose une démarche globale articulant trois champs de progrès : nos comportements personnels, le fonctionnement de nos organisations, la manière de faire de la politique ; en privilégiant quatre valeurs-clés : créativité, sobriété, justice et fraternité. Qu'en est-il aujourd'hui ? Les défis posés à nos sociétés se sont aggravés : une sortie de route de l'humanité devient clairement possible, alors que le système politique, censé représenter l'intérêt général, ne répond plus, débranché de la réalité, de plus en plus éloigné des citoyens. Que pouvons-nous faire ? Ce livre s'appuie sur l'important travail de réflexion réalisé par le collectif Pacte civique, ses ateliers et ses groupes locaux, et sur les enseignements tirés des actions menées en lien avec de nombreux acteurs de la société civile. Le parcours proposé part d'une analyse de la situation présente, s'interroge sur les mutations personnelles et collectives nécessaires, et met en débat quelques lignes d'action politique essentielles. Il sera source de réflexion et d'inspiration pour tous ceux qui se sentent mobilisés par la lutte contre les risques de délitement démocratique et par l'émergence d'une nouvelle culture politique : futurs élus, candidats, militants des partis et des mouvements civiques comme simples citoyens.

01/2017

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Sociologie

La concurrence mémorielle

« Ce que personne ne sait et qui ne laisse pas de trace n’existe pas » expliquait Italo Svevo. Si chez certains le temps suffit pour qu’un événement tombe dans l’oubli et qu’on vienne à penser qu’il n’a jamais existé. Pour d’autres, au contraire, le souvenir est resté vivace, entretenu par un groupe ou une communauté d’individus, souvent organisés en associations, et prêts à tout pour faire connaître et reconnaître un massacre, un attentat, un génocide, une catastrophe naturelle… Confrontés les uns aux autres, ces souvenirs suscitent parfois une compétition malheureuse, parfois volontaire, souvent inconsciente, qui s’alimente d’un univers sur-médiatisé où les images récentes et plus anciennes se multiplient et se télescopent. La concurrence des mémoires défie les imaginaires nationaux et remet en question le droit des États à dicter ce qui leur semble bon pour la Nation. Souvent considérée comme un effet secondaire lié à des problèmes plus fondamentaux, la concurrence mémorielle est en réalité un enjeu structurant et déterminant pour la cohésion sociale de nos sociétés. Diplômé en science politique de l’Université de Liège et du Collège d’Europe (Bruges), Geoffrey Grandjean est Aspirant du Fonds de la Recherche Scientifique – F.N.R.S. au Département de science politique de l’Université de Liège. Licencié en philosophie et docteur en science politique, Jérôme Jamin est chargé de cours au Département de science politique de l’Université de Liège.

11/2011

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Histoire de la philosophie

La vie sans appui. Penser à la limite de la théologie et de la religion, Edition

Le présent livre part d'une idée polémique et critique : la philosophie est encore aujourd'hui dominée et commandée par la théologie et la religion. Cette domination prend la vie pour sujet et la mort comme allié et s'appuie sur une transcendance (une instance à la verticale), elle se manifeste à travers la théorie politique qui met la vie et la mort en jeu et subordonne la vie démocratique à une politique religieuse ou à une religion politique. Il faut alors relire les philosophes de la modernité, ceux qui s'inscrivent dans l'horizon de la fin de la religion et interrompent l'absolu théologique - Nietzsche, Benjamin, Freud, Heidegger, et au-delà de la modernité Derrida et Ameisen -, comprendre comment ils ont résisté au pouvoir théologique et religieux pour s'inspirer de leur résistance et inventer une tout autre pensée de la vie. La tâche qui se dessine dans le présent livre est la suivante : revenir à ces philosophes et ces penseurs qui se sont exposés de manière critique à la limite de la théologie et de la religion, dénouer le lien du théologico-politique afin de libérer la pensée et la possibilité de la vie démocratique à venir, chercher dans les textes de la modernité et dans certaines strates imaginaires de la Bible la possibilité d'une vie sans appui : sans fondement théologico-religieux, suspendue à elle-même comme à sa propre liberté.

02/2023

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Actualité politique internatio

Si je suis président de la République de Guinée

Je voudrais partager avec mes lecteurs un programme politique expliquant qu'il n'y a qu'un seul chemin pour construire nos pays africains et y être prospère : il s'agit d'inclure toute la population active dans un programme politique, répartir le travail entre les femmes, les hommes, les intellectuels et les analphabètes afin de pouvoir répartir la richesse du pays entre ses citoyens. Ceci permettrait de freiner nettement l'exode, en incitant le peuple africain à rester en Afrique. Aussi, il ne faut pas compter sur les aides extérieures pour développer nos pays. Je suis persuadé que toute politique basée sur la mendicité internationale est vouée à l'échec. La solution serait de mettre en place un système adaptable à notre mode de vie, d'enseigner notre Histoire et nos valeurs en matière d'éducation, et trouver par nous-mêmes un moyen de nous épanouir dans le but d'atteindre un niveau de vie plus élevé, tout en collaborant avec le monde extérieur sur la base de la confiance et du respect mutuel. C. L. Souaré naît en 1972 à Conakry, en Guinée. Aujourd'hui homme d'affaires exerçant entre l'Europe et la Guinée, il s'apprête à s'engager en politique dans son pays natal. Ce premier ouvrage intitulé Si je suis président de la République de Guinée est le programme qu'il voudrait mettre en application dans le but de servir sa nation.

09/2023

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ouvrages généraux

Allemagne, 20 juillet 1944. L'attentat contre Adolf Hitler

Claus von Stauffenberg, Dietrich von Hassell, Dietrich Bonhoeffer, Carl Goerdeler, H. J. Graf von Molkte, mais aussi Ricarda Huch, Nelly Sachs, Thomas Mann, et bien d'autres. Les hommes et les femmes dont ce dossier veut retenir les noms, dessiner la place, restituer un peu de parole, n'étaient pas tous des conjurés du 20 juillet 1944. Beaucoup d'entre eux sont pourtants morts à la suite de la rafle géante déclenchée par la Gestapo à la suite de cet attentat contre Adolf Hitler. Plus que ne le dit leur titre habituel d' "autre Allemagne" , ils sont l'Allemagne. Du misérable nazi Kube, assassiné pour avoir aimé Mendelsohn et Offenbach, et s'être réclamé de Kant et de Goethe, jusqu'aux admirables figures militaires, c'est l'offense à la tradition et à l'esprit allemand qui les dresse contre Adolf Hitler. Ils portent en eux le destin violent de l'Allemagne et ils engagent une autre tragédie : le divorce de la morale et du spirituel avec la politique, du fait de tant de fausse morale et de religions monstrueuses qui ont dévoyé la politique jusqu'à l'inhumain. Dans les oubliettes de l'Histoire, les conjurés du 20 juillet 1944 sont rejoints par tous les tenants d'une Résistance spirituelle qui auront voulu en France même, repenser le politique - Georges Bernanos, Albert Camus, etc. - recouverts, comme par l'herbe du champ des morts, par la politique sans pensée et notre Europe sans âme.

10/2023

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Europe administrative

Droit constitutionnel de l'Union européenne

Au regard de l'importance politique prise par l'Union européenne en vue de répondre à la plupart des grands défis actuels auxquels sont confrontés ses Etats membres et ses citoyens, l'ouvrage propose une approche constitutionnelle de l'Union européenne et de son droit. Après avoir interrogé l'opportunité d'une telle démarche, il s'attache à mettre en avant la double équation qui anime la recherche d'un "bon gouvernement" sur l'espace européen : à savoir d'une part l'identification du bon "niveau" de gouvernement entre l'Union et ses Etats membres, et d'autre part l'élaboration du bon "type" de gouvernement de l'Union et de ses Etats membres vis-à-vis de leurs citoyens. Le premier terme de l'équation est celui de la coexistence du pouvoir politique européen et du pouvoir politique étatique qui implique de lire la construction européenne sous l'angle du fédéralisme. Le second terme de l'équation concerne l'encadrement de l'exercice du pouvoir politique européen et étatique en vue de susciter un sentiment suffisant de liberté auquel aspire le libéralisme. Dimension fédérale et dimension libérale de l'intégration européenne s'entrecroisent dans la structuration constitutionnelle d'une Union européenne en quête de réinvention démocratique. Un enjeu de leur appréhension successive consiste à se demander comment elles peuvent être combinées de façon satisfaisante dans un ensemble constitutionnel émergent comme l'est l'Union européenne.

06/2021

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Histoire internationale

Révoltes et oppositions dans un régime semi-autoritaire. Le cas du Burkina Faso

Les régimes semi-autoritaires ont souvent été décrits sous l'angle de leur organisation, formelle et informelle ; on sait qu'ils autorisent la liberté d'association, le pluralisme politique, que les médias libéralisés y façonnent un espace public et qu'en même temps, des dispositifs non officiels rendent l'alternance pratiquement impossible. La démocratie et ses élections constituent une façade qui confère au régime sa légitimité sans l'exposer au risque de la compétition politique. Ce qu'il importe de documenter plus précisément. aujourd'hui, c'est la manière dont ces transformations institutionnelles (nouveaux pouvoirs locaux, élections, liberté d'association et de la presse...) rendent possibles et façonnent un espace imaginaire et pratique au sein duquel s'élabore une critique du pouvoir établi. La question est donc de savoir comment s'opèrent les oppositions de consciences et de pratiques, les insubordinations et les révoltes vis-à-vis du pouvoir dans un contexte où leur légitimité n'est pas remise en cause mais où elles aboutissent rarement aux résultats espérés. Qu'advient-il des oppositions frustrées ? Comment les transformations institutionnelles, même neutralisées, insufflent-elles un dynamisme politique ? Et quel dynamisme ? L'objectif de cet ouvrage est d'apporter quelques éléments de réponses à ces questions en partant d'études de cas menées au Burkina Faso. Outre une contribution à l'analyse des régimes semi-autoritaires, ce livre propose un aperçu à la fois synthétique et détaillé de la situation politique du pays.

10/2010

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Histoire de France

Les vingt décisives 1965-1985. Le passé proche de notre avenir

Tout au long du XXe siècle, la ligne d'horizon de la société française a été dessinée par la croyance dans le progrès, que la République prenait en charge et incarnait tout à la fois. Mais une telle ligne d'horizon est bientôt devenue une sorte de mirage, tant le progrès est devenu une notion qui se montre et se dérobe dans le même temps. Bien plus, la règle et le consentement, qui fondent la représentation politique, loin d'être fortifiés par les prémices de la " démocratie d'opinion ", se retrouvent au contraire entre chien et loup, menacés par un extrémisme politique croissant aussi bien que par la perte de sens dans le débat politique. Si la République en tant que régime politique avait donc paru connaître une sorte d'aggiornamento au cours des années 1960, en tant qu'écosystème socioculturel elle ne connut pas alors une telle reviviscence, la grande mutation française déstabilisant la civilisation républicaine beaucoup plus qu'elle ne la réactiva. Un tel constat débouche sur une question essentielle : la phase de moindre rayonnement de cette civilisation, que l'on constate au terme de ces Vingt Décisives, était-elle seulement une éclipse de République, qui nimbe la vie de la Cité en ajoutant momentanément au trouble des consciences, ou bien cette République commençait-elle alors une sorte de fatale redescente depuis le firmament des valeurs d'établissement qui fondent et perpétuent la communauté nationale ?

03/2007

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Sciences politiques

La puissance ou la mort. L'Europe face à l'empire américain

On nous avait dit que l'approfondissement de l'Union européenne restaurerait la souveraineté politique des Européens mise à mal par la mondialisation et le nouvel impérialisme économique et militaire des Etats-Unis. Mais nous n'avons jusqu'ici constaté que l'impuissance européenne à défendre un modèle social original face à la pression du modèle néolibéral anglo-saxon. L'Europe sera-t-elle capable de conduire une politique stratégique autonome, ou bien deviendra-t-elle un vaste terrain de jeux marchands, privée de toute souveraineté politique et stratégique, vassale du protecteur américain, impuissante à choisir et promouvoir son modèle de société? Actuellement, c'est la seconde option qui semble la plus probable : la mort lente des nations européennes, l'anéantissement du rêve fondateur d'une Europe politique, puissance prospère, pacifique et solidaire, porteuse d'un modèle de civilisation, dans un monde où le cours naturel de l'histoire est si prompt à ramener la guerre et l'égoïsme nationaliste. Tel est l'enjeu de l'élargissement de l'Union européenne et de la Constitution en préparation. Aujourd'hui encore, mais plus pour très longtemps, l'Europe peut déployer une stratégie de puissance, technologique, économique, militaire, diplomatique qui lui offrira l'opportunité de choisir et de défendre son modèle de société. Mais si l'Europe ne fait pas le choix de la puissance, dans les quinze ans qui viennent elle ne sera plus qu'une proie pour les puissances nationalistes.

09/2003

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Sciences politiques

L'Identité Européenne. Analyses et propositions pour le renforcement d'une Europe pluraliste- Une étude de la Trans European Policy Studies Association (TEPSA)

Le livre que nous présentons est le fruit d'une réflexion menée depuis plus de trois ans notamment avec le concours de la Commission des Communautés Européennes autour du thème général "identité européenne et pluralité des cultures" . Le passage de l'Europe économique à l'Europe dite "politique" pose avec acuité le problème de l'identité. Dans quelle Communauté les pays candidats à l'adhésion vont-ils entrer ? Quel est le sens de l'intégration toujours plus poussée entre les Etats membres ? Personne ne nie qu'une conscience d'appartenance à une Communauté est indispensable à la construction d'une entité à vocation politique. Mais comment cette conscience va-t-elle se concilier avec les identités nationales et régionales ? Les diversités culturelles ne vont-elles pas faire obstacle à l'avènement d'une véritable citoyenneté européenne ? Cet ouvrage s'efforce de répondre à ces interrogations en posant le problème de l'identité dans toute son ampleur, comme problème politique et institutionnel, comme problème sociologique, comme problème culturel. Nous n'ambitionnons pas de présenter un programme sectoriel détaillé de mesures mais plutôt un cadre de réflexion pour situer éventuellement un tel programme. L'objectif est de faire un diagnostic et de formuler des propositions non seulement pour faire progresser le projet politique mais aussi pour renforcer le sentiment d'appartenance. A ce titre l'ouvrage doit être considéré comme une étape dans une réflexion à développer notamment avec nos futurs partenaires d'Europe centrale et orientale.

01/1994

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Droit

L'infraction-obstacle en droit international pénal. Innovation ou révélation ?

Le droit international pénal met en oeuvre aujourd'hui une politique criminelle répressive afin de lutter contre l'impunité. Or, la punition de quelques individus ne peut être la seule réponse à la commission des crimes de masse. Les difficultés rencontrées par la justice internationale pénale répressive conduisent à imaginer d'autres voies de politique criminelle en réponse à ces crimes. Il semble alors judicieux de s'inspirer de la politique criminelle interne et d'emprunter ses méthodes. La politique criminelle interne n'utilise pas uniquement la répression, dans la mesure où la prévention détient aussi un rôle important dans la réalisation de ses objectifs. La prévention et la répression sont dès lors les deux objectifs du droit pénal interne qui s'appuient sur le concept d'infraction-obstacle. Celui-ci recherche la prévention par l'incrimination d'actes préparatoires ou de comportements constatables en amont de l'éventuelle réalisation du crime et en prévoit la répression. Alors que le concept d'infraction-obstacle n'a jamais été utilisé en tant que tel en droit international pénal, la question de son application apparaît pertinente. C'est l'objectif de cet ouvrage qui analyse et compare les deux domaines interne et international, en tant que "berceau et terre d'accueil" de l'infraction-obstacle. Dès lors, peut-être sera-t-il possible d'affirmer que le concept d'infraction-obstacle existe implicitement en droit international pénal et qu'il suffit simplement de le dévoiler.

02/2019

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Sciences politiques

L'Etat islamique en Libye. Acteurs et facteurs du conflit

La Libye, vaste pays d'Afrique du Nord, était jusqu'en 2011 méconnue du grand public. Le soulèvement du peuple libyen, l'intervention contestée franco-britannique sous l'égide de l'Otan et la chute de son dirigeant Mouammar Kadhafi vont propulser la Libye sur la scène médiatique internationale. Le vide politique qu'engendrent les multiples centres de pouvoir, se revendiquant tous comme légitimes, font alors le lit des milices armées, des trafics en tout genre et des groupes salafistes radicaux, parmi lesquels l'Etat islamique. Cet ouvrage, fruit d'un travail universitaire, se donne pour objectif de présenter de manière synthétique les spécificités propres à la Libye tels son économie pétrolière, son système socio-politique tribal, son histoire et sa topographie. Les facteurs et acteurs du conflit libyen sont présentés dans le but de décrire l'environnement dans lequel l'Etat islamique est apparu. Cette présentation a pour ambition d'appréhender la complexité politique du pays, au sein duquel le système tribal est profondément enraciné. Le système de pouvoir de l'Etat islamique en Libye est ensuite analysé en comparaison avec le Califat en Irak et en Syrie. Le fonctionnement de l'organisation, ses systèmes politique, économique, militaire sont également décrits dans le but de comprendre les facteurs ayant facilité l'émergence de l'Etat islamique. La mise en perspective de l'ensemble de ces éléments permet enfin d'envisager les scenarii possibles d'évolution de l'organisation.

10/2017

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Actualité et médias

Un silence religieux. La gauche face au djihadisme

Alors que la religion redevient partout une force politique, la gauche semble désarmée pour affronter ce retour de flamme. C'est qu'à ses yeux, le plus souvent, la religion ne représente qu'un simple symptôme social, une illusion qui appartient au passé. Incapable de prendre la croyance au sérieux, comment la gauche comprendrait-elle l’explosion du fondamentalisme ? Comment pourrait-elle admettre que le djihadisme soit aujourd’hui la seule cause pour laquelle des milliers de jeunes Européens sont prêts à aller mourir loin de chez eux ? Et comment accepterait-elle que ces jeunes sont loin d’être tous des déshérités ? Là où il y a de la religion, la gauche ne voit pas trace de politique. Dès qu'il est question de politique, elle évacue la religion. Bref, elle n'envisage plus la possibilité de cette puissance qui domina si longtemps l'Occident et que le philosophe Michel Foucault nommait la « politique spirituelle ». Voilà pourquoi, quand des tueurs invoquent Allah pour semer la terreur en plein Paris, le président socialiste de la France martèle que ces attentats n'ont « rien à voir » avec l'islam. Eclairant quelques épisodes-clefs de cet aveuglement (de la guerre d’Algérie à l'offensive de Daech en passant par la révolution islamique d’Iran), ce livre analyse, de façon vivante et remarquablement documentée, le sens d’un silence qu’il est urgent de briser.

01/2016

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Actualité et médias

"Plus rien à faire, plus rien à foutre". La vraie crise de la démocratie

Ce livre révèle les véritables raisons de la crise de confiance qui éloigne un nombre grandissant de Français de la classe politique actuelle.

02/2017

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Actualité et médias

Assez !

Colère d'un banal citoyen devant l'affligeant spectacle que nous montre notre classe politique depuis dix ans et particulièrement le gouvernement actuel.

01/2012

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Littérature étrangère

Treize ans dans les prisons syriennes. Voyage vers l'inconnu

Citoyen syrien d'origine arménienne, Aram Karabet militait dans les rangs d'une organisation communiste clandestine quand il fut arrêté, en 1987, par les services de renseignement. Il avait à l'époque vingt-neuf ans et travaillait comme aide-ingénieur dans la ville de Hassaké, dans la Djézireh, au nord-est du pays. Après sept longues années passées dans la prison de Adra, à proximité de Damas, il fut enfin jugé par la Cour de sûreté de l'Etat et condamné à treize ans de détention, suivis de treize autres de déchéance de ses droits civils. Son attitude digne devant le tribunal et son refus de renier ses convictions politiques, malgré d'affreuses tortures physiques et morales, lui vaudront d'être transféré, un an plus tard, vers la terrible prison militaire de Palmyre, véritable camp de concentration où périrent au cours des années 1980 et 1990 des milliers de détenus politiques. La description qu'il en donne, à la limite de l'insoutenable, va bien plus loin que la dénonciation de la cruauté sans bornes des geôliers. Ce qui glace d'horreur, c'est l'acharnement quotidien des tortionnaires à déshumaniser leurs victimes, à vouloir les convaincre qu'elles ne sont, ainsi que tous les sujets de "l'Eternel Président", que des hasharât, des insectes. Ecrit il y a quelques années et publié en 2009, le récit d'Aram Karabet nous informe bien plus sur la nature du régime instauré par Hafez al-Assad et dévolu à son fils que ne pourrait le faire une étude savante en sciences politiques.

01/2013

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Développement durable-Ecologie

Le casino climatique. Risques, incertitudes et solutions économiques face à un monde en réchauffement

Le changement climatique est en train de modifier notre monde en profondeur, et ce, de diverses façons qui entraînent des risques dantesques pour les sociétés humaines et les systèmes naturels. Nous sommes entrés dans le Casino climatique et avons lancé les dés du réchauffement, avertit William Nordhaus. Mais nous avons encore le temps de tourner les talons et de sortir de ce casino. Dans cet ouvrage essentiel, l'auteur explique comment. Convoquant toutes les problématiques importantes qui s'articulent autour du débat sur le climat, Nordhaus décrit les aspects scientifiques, économiques et politiques en jeu... ainsi que les mesures nécessaires pour réduire les dangers du réchauffement climatique. Dans des termes accessibles à tout citoyen engagé et en prenant soin de présenter avec objectivité différents points de vue, il expose le problème de bout en bout : du début, le réchauffement trouvant son origine dans notre utilisation individuelle de l'énergie, à la fin, les sociétés employant les réglementations, taxes ou subventions pour réduire les émissions de gaz responsables du changement climatique. Nordhaus propose une analyse nouvelle des raisons pour lesquelles les premières politiques, telles que le protocole de Kyoto, ont échoué à diminuer les émissions de dioxyde de carbone et autres gaz à effet de serre. Il démontre en quoi des approches neuves peuvent s'avérer fructueuses et quels outils politiques réduiront le plus efficacement les émissions. En résumé, il clarifie un problème central de notre époque et indique les prochaines mesures cruciales à prendre pour ralentir le réchauffement planétaire.

06/2019

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Marques et modèles automobiles

Facel Vega 1939-1964, le grand tourisme à la française

Jean Daninos, le créateur de la marque, a offert au monde une série de coupés Grand Tourisme qui pouvaient rivaliser avec les plus grands noms de l'automobile. Les Facel Vega luttaient à armes égales avec les Ferrari, les Aston Martin et autres Mercedes 300 SL... Outre leurs remarquables performances, les Facel Vega possédaient un luxe et un confort inégalé pour cette classe de voitures. Le succès est au rendez-vous, et nombre de célébrités adoptent cette voiture exceptionnelle, ambassadrice du chic parisien. Têtes couronnées, stars hollywoodiennes, capitaines d'industrie, hommes politiques de tous pays... se laissent séduire par cette étonnante grande routière. Assurément sportives, les Facel Vega sont aussi les voitures personnelles des pilotes automobiles : Stirling Moss, Maurice Trintignant et Nano Da Silva Ramos. Pour nos ambassadeurs et nos hommes politiques, Jean Daninos crée la berline Excellence dont le luxe étonnant n'a jamais été surpassé à ce jour dans la production française. La Facellia, lancée en 1959, vient compléter la gamme Facel pour contrer les Porsche, Alfa Romeo et autres MG... Fort de son dynamisme personnel, de ses soutiens politiques, s'appuyant sur des équipes d'ingénieurs et d'artisans au sommet de leur art, il réussira, en dépit d'immenses difficultés, à faire vivre l'entreprise jusqu'en 1964 en lançant successivement la fabuleuse Facel II, la séduisante Facel III, puis la prometteuse Facel 6... Replongez dans l'esprit de cette époque, offrez-vous un voyage dans le temps : vous allez découvrir la passionnante aventure Facel !

11/2023

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Géographie

Les enjeux du développement local en Afrique. Ou comment repenser la lutte contre la pauvreté

Après la décolonisation, l'Afrique connaît aujourd'hui les mutations économiques, sociales, culturelles et politiques les plus profondes et les plus significatives de son histoire contemporaine, au point que l'on peut sans doute lui espérer un avenir plus rapidement prometteur que ne le prédisaient les experts les mieux avisés des trente dernières années. Reste qu'il est essentiel de s'entendre sur la signification et le contenu de cette promesse : faire en sorte que la démocratie s'installe durablement, que l'économique rejoigne le social et que les dynamiques émergentes s'inscrivent dans un développement soucieux de la réduction de la pauvreté encore massivement présente. Un des enjeux les plus significatifs de cette exigence, est de miser sur un développement territorialisé, proche des populations et de leurs besoins. Un développement qui fait de la proximité, la préoccupation première des décideurs et des développeurs, pour penser de nouvelles formes de gouvernance et de participation de la société civile, mais aussi, la promotion d'une économie centrée sur la valorisation des ressources et des savoir-faire locaux. C'est à ce prix que les politiques de lutte contre la pauvreté pourront enfin bénéficier des leviers adéquats pour reculer de manière significative. Ce livre traite ainsi de la manière dont la question territoriale est aujourd'hui prise en compte dans les politiques publiques, mais aussi les programmes de la coopération internationale. Il en souligne l'intérêt, mais aussi les obstacles, pour proposer une approche du développement local qui soit enfin à la hauteur des besoins et des enjeux de cet indispensable "changement de cap".

11/2012